Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1926-05-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 27 mai 1926 27 mai 1926
Description : 1926/05/27 (N1132). 1926/05/27 (N1132).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961432k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
27 Mai 1926
N° 1132 — 23 e Année
80 CCfTIRîS
ABONNEMENTS:
France : Un an... 15 fr,
— Six mois 8 fri
Étranger : Un an. 22 fr;
Chèque postal 388-84
30 CE1TIRES
t. FAYARD et C' e , Editeurs
18 et 20
me dn St-Eothard, PAHIS (14 e )
Chèque postal 388*84
entretiendrons de cela
...nous nous entretiendrons de cela quand i*aurai ramené
à Paris un Indien blanc. Mon livre a donne lieu à d’âpres
polémiques. Je me dois de confondre mes adversaires.
Il faut que je parte pour la. Colombie sans plus tarder. »
« Mon oncle est devenu fou, se dit Paulin. » Il se mit à
lire le livre en question, puis la lecture faite Be rassura
en disant : « Bab ! il ne s’agit pour mon oncle que d’une
absence de deux ou trois mois, et ce voyage...
Divers voyageurs ont parlé d’une tribu d’indiens
blancs qui vivrait dans les forêts de l’isthme de Panama,
vers la frontière de Colombie, et le docteur Grabadio
s’était passionné pour cette palpitante question. D’ajrrès
lui, ces problématiques Indiens blancs ne pouvaient être
que les descendants directs des Atlantes, réfugiés dans la
Cordillère des Andes, après l’engloutissement de l’At
lantide par l’Océan qui a hérité de son nom.
Il écrivit sur cet intéressant sujet un livre que tout le
monde lut, sauf son neveu Paulin, que la chose touchait
fort peu. Paulin, qui ne disposait pas de beaucoup d’ar
gent, aurait voulu décider son oncle à lui avancer la forte
somme pour une affaire qu’il croyait d’avenir. Le docteur
Grabadio était en effet possesseur d’une grande fortune.
Mais lorsque Paulin, après bien des hésitations, ee décida
à lui en parler, son oncle lui répondit : « Mon cher Paulin...
...laissèrent que sa chemise et ses lunettes. Peu- soucieux
de continuer à servir un maître devenu incapable de leur
payer leur salaire, ses guides et ses porteurs l’abandon
nèrent sans vergogne en plein bois, et lê malheureux doc
teur, réduit à se nourrir de racines, fut trop heureux de
tomber <}ans les mains des Indiens, non pas blancs, mais
rouges, qui le prirent comme esclave. Les sauvages ne le
maltraitèrent pas, partageant avec lui la venaison qui
formait leur...
...n’aura pas tellement entamé sa fortune qu’il ne puisse,
au retour, m’avancer les fonds que je lui demanderai. »
Le docteur Grabadio, après une traversée sans incidents,
débarqua à Colon, et organisa une expédition pour gagner
la région de la Cordillère où on avait signale les mysté
rieux Indiens blancs. Il y rencontra tout d’abord une
bande de brigands de toutes races, écumeurs de. grands
chemins qui le dépouillèrent de ses armes et de ses
bagages, et ne lui...
...principale nourriture. Philologue et ethnologue émé
rite, le docteur Grabadio étudia avec acharnement la
langue de ses maîtres et, au bout d’un .mois, il la parlait
aussi bien que le plus savant d’entre eux. Il les questionna
sur les Indiens blancs ; un seul homme de la tribu put lui
donner quelques renseignements à leur Bujet. « Ils ne
fraient avec personne, lui dit-il, et paraissent redouter
toutes les autres tribus. On ne peut dire au juste où...
>0 ;
...de mes mésaventures. » Comme il .n’avait manifesté
aucune velléité de fuir, les Indiens avaient cessé à son
égard toute surveillance ; il lui fut donc facile de leur
fausser compagnie et de regagner la côte. Son neveu Pau
lin le vit dès son retour à Paris. « Eh bien, mon oncle, lui
demanda-t-il,avez-vous fait bonne chasse ? — Pas encore,
répondit le docteur. Mais patience, je touche au but... »
Et il expliqua au jeune homme ses projets par..
...le détail. Celui-ci fit la grimace, et s’en alla confier
ses ennuis à son ami Lagrandès, le futur associé dans
l’affaire pour laquelle il avait sollicité de son oncle
l’avance de fonds importants. « Tout est à refaire, lui
dit-il, d’un ton navré ; mon oncle repart pour l’Amérique
à la conquête de sa chimère. Il grignotera peu à peu sa
fortune à la recherche de l’Indien blanc, qui n’est proba
blement qu’un mythe.— Il n’y a, répondit son ami, qu’à...
...faire en sorte qu’il rencontre cet Indien blanc le plus tôt possible. Je suis tout prêt à en jouer le rôle, car il ne
m’a jamais vu. Je n’ai qu’à m’embarquer avant lui, et à aller l’attendre dans les bois de la Colombie. — L’idée est
excellente, s’écria Paulin, et je t’accompagne. Je m’arrangerai, bien entendu, pour ne pas être aperçu par mon oncle,
sinon la farce serait éventée. Mais quelle langue parleras-tn ? — Tout simplement le bas-breton, déformé suivant la
méthode de l’argot des bouchers ou loncherbem. Cela nous donnera un langage logiquement établi, et qui paraîtra
n’avoir aucun rapport avec n’importe quel idiome connu. Ton oncle croira avoir découvert la langue des AtlanteB,
et le tour sera joué ». Le soir même, les deux complices partaient pour P Amérique. Deux mois après, l’expédition
du docteur Grabadio s’enfoncait de nouveau dans les forêts de la Colombie, se dirigeant vers la partie...
...de la Cordillère que les Indiens lui avaient indiquée
i orsqu’il était leur prisonnier. Dès la seconde étape, ses
lommes, étant ailes faire du bois, lui ramenèrent, les
mains liées derrière le dos, un Indien à peau blanche, qui
n’était autre que Lagrandès, ingénieusement déguisé. Ils
avaient eu du mal, dirent-ils, à l’atteindre à la course, et
ce sauvage leur avait opposé une résistance désespérée. La
joie du savant fut extrême. « Enfin ! s’écria-t-il, voici de...
(Voir la suite page 2.)
N° 1132 — 23 e Année
80 CCfTIRîS
ABONNEMENTS:
France : Un an... 15 fr,
— Six mois 8 fri
Étranger : Un an. 22 fr;
Chèque postal 388-84
30 CE1TIRES
t. FAYARD et C' e , Editeurs
18 et 20
me dn St-Eothard, PAHIS (14 e )
Chèque postal 388*84
entretiendrons de cela
...nous nous entretiendrons de cela quand i*aurai ramené
à Paris un Indien blanc. Mon livre a donne lieu à d’âpres
polémiques. Je me dois de confondre mes adversaires.
Il faut que je parte pour la. Colombie sans plus tarder. »
« Mon oncle est devenu fou, se dit Paulin. » Il se mit à
lire le livre en question, puis la lecture faite Be rassura
en disant : « Bab ! il ne s’agit pour mon oncle que d’une
absence de deux ou trois mois, et ce voyage...
Divers voyageurs ont parlé d’une tribu d’indiens
blancs qui vivrait dans les forêts de l’isthme de Panama,
vers la frontière de Colombie, et le docteur Grabadio
s’était passionné pour cette palpitante question. D’ajrrès
lui, ces problématiques Indiens blancs ne pouvaient être
que les descendants directs des Atlantes, réfugiés dans la
Cordillère des Andes, après l’engloutissement de l’At
lantide par l’Océan qui a hérité de son nom.
Il écrivit sur cet intéressant sujet un livre que tout le
monde lut, sauf son neveu Paulin, que la chose touchait
fort peu. Paulin, qui ne disposait pas de beaucoup d’ar
gent, aurait voulu décider son oncle à lui avancer la forte
somme pour une affaire qu’il croyait d’avenir. Le docteur
Grabadio était en effet possesseur d’une grande fortune.
Mais lorsque Paulin, après bien des hésitations, ee décida
à lui en parler, son oncle lui répondit : « Mon cher Paulin...
...laissèrent que sa chemise et ses lunettes. Peu- soucieux
de continuer à servir un maître devenu incapable de leur
payer leur salaire, ses guides et ses porteurs l’abandon
nèrent sans vergogne en plein bois, et lê malheureux doc
teur, réduit à se nourrir de racines, fut trop heureux de
tomber <}ans les mains des Indiens, non pas blancs, mais
rouges, qui le prirent comme esclave. Les sauvages ne le
maltraitèrent pas, partageant avec lui la venaison qui
formait leur...
...n’aura pas tellement entamé sa fortune qu’il ne puisse,
au retour, m’avancer les fonds que je lui demanderai. »
Le docteur Grabadio, après une traversée sans incidents,
débarqua à Colon, et organisa une expédition pour gagner
la région de la Cordillère où on avait signale les mysté
rieux Indiens blancs. Il y rencontra tout d’abord une
bande de brigands de toutes races, écumeurs de. grands
chemins qui le dépouillèrent de ses armes et de ses
bagages, et ne lui...
...principale nourriture. Philologue et ethnologue émé
rite, le docteur Grabadio étudia avec acharnement la
langue de ses maîtres et, au bout d’un .mois, il la parlait
aussi bien que le plus savant d’entre eux. Il les questionna
sur les Indiens blancs ; un seul homme de la tribu put lui
donner quelques renseignements à leur Bujet. « Ils ne
fraient avec personne, lui dit-il, et paraissent redouter
toutes les autres tribus. On ne peut dire au juste où...
>0 ;
...de mes mésaventures. » Comme il .n’avait manifesté
aucune velléité de fuir, les Indiens avaient cessé à son
égard toute surveillance ; il lui fut donc facile de leur
fausser compagnie et de regagner la côte. Son neveu Pau
lin le vit dès son retour à Paris. « Eh bien, mon oncle, lui
demanda-t-il,avez-vous fait bonne chasse ? — Pas encore,
répondit le docteur. Mais patience, je touche au but... »
Et il expliqua au jeune homme ses projets par..
...le détail. Celui-ci fit la grimace, et s’en alla confier
ses ennuis à son ami Lagrandès, le futur associé dans
l’affaire pour laquelle il avait sollicité de son oncle
l’avance de fonds importants. « Tout est à refaire, lui
dit-il, d’un ton navré ; mon oncle repart pour l’Amérique
à la conquête de sa chimère. Il grignotera peu à peu sa
fortune à la recherche de l’Indien blanc, qui n’est proba
blement qu’un mythe.— Il n’y a, répondit son ami, qu’à...
...faire en sorte qu’il rencontre cet Indien blanc le plus tôt possible. Je suis tout prêt à en jouer le rôle, car il ne
m’a jamais vu. Je n’ai qu’à m’embarquer avant lui, et à aller l’attendre dans les bois de la Colombie. — L’idée est
excellente, s’écria Paulin, et je t’accompagne. Je m’arrangerai, bien entendu, pour ne pas être aperçu par mon oncle,
sinon la farce serait éventée. Mais quelle langue parleras-tn ? — Tout simplement le bas-breton, déformé suivant la
méthode de l’argot des bouchers ou loncherbem. Cela nous donnera un langage logiquement établi, et qui paraîtra
n’avoir aucun rapport avec n’importe quel idiome connu. Ton oncle croira avoir découvert la langue des AtlanteB,
et le tour sera joué ». Le soir même, les deux complices partaient pour P Amérique. Deux mois après, l’expédition
du docteur Grabadio s’enfoncait de nouveau dans les forêts de la Colombie, se dirigeant vers la partie...
...de la Cordillère que les Indiens lui avaient indiquée
i orsqu’il était leur prisonnier. Dès la seconde étape, ses
lommes, étant ailes faire du bois, lui ramenèrent, les
mains liées derrière le dos, un Indien à peau blanche, qui
n’était autre que Lagrandès, ingénieusement déguisé. Ils
avaient eu du mal, dirent-ils, à l’atteindre à la course, et
ce sauvage leur avait opposé une résistance désespérée. La
joie du savant fut extrême. « Enfin ! s’écria-t-il, voici de...
(Voir la suite page 2.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.68%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.68%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k961432k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k961432k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k961432k/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k961432k/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k961432k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k961432k
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k961432k/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest