Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1925-11-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1925 05 novembre 1925
Description : 1925/11/05 (N1103). 1925/11/05 (N1103).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961403x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
N° 1103 — 22 e Année
3® CENTIMES
A. FAYARD et C ie , Editeurs
18 et 20
m dn St-Bothard. PARIS (14 e )
Chique postal 388-84
5 Novembre 1925.
30 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 15 ir.
— Six mois 8 ir.
Etranger : Un an. 22 fr.
Chique postal 388-84
LE TEMPLE DU SOLEIL, par VALVERANE
A l’âge où les autres commencent à peine le latin, liabylas
avait déjà une notion approfondie des idiomes indigènes
de l’Amérique du Sud. Cette science lui venait de son oncle
Anselme, le savant historien et philologue, auteur d’une
remarquable histoire des Incas. A dix-huit ans,. Babylas
terminait ses études universitaires ; il était presque aussi
versé que son oncle dans la langue quichua et ne songeait
qu’à aller le retrouver au Pérou...
,.et celle-ci était ainsi rédigée : • Mon cher neveu, ne te dérange
pas, ma première lettre étant maintenant sans objet ; je croyais
avoir fait une découverte intéressante et je me suis aperçu que
j’avais été trompé par des apparences. » En examinant de plus
près cette seconde missive, Babylas s’aperçut qu’elle ne
pouvait être de la main de son oncle, bien que l’écriture du
savant eût été assez habilement imitée.
— Comment vous nommez-vous ? demanda Babylas
avant de répondre aflirmativement. — Huaya, répondit
l’Indien. Le jeune homme ne pub s’empêcher de penser à
la phrase de son oncle où celui-ci disait se méfier de son guide.
Mais comme s’il soupçonnait ses hésitations, Huaya lui
remit quelque argent et une carte du savant, avec ces deux
mots de sa main : » Viens vite ». Babylas n’hésita plus et suivit
l’Indien qui lui fit prendre le train...
« D’ailleurs, ajouta-t-il, la nuit est si noire que je crois
que nous nous sommes égarés. — J’aperçois un feu, reprit
Babylas, allons-y. n Huaya ne pouvait refust-r de l’y accom
pagner. Le feu venait d’une hutte d’Indien qui faisait cuire
son repas du soir. Il parut à Babylas que cet homme échan
geait avec le guide des signes d’intelligence. Huaya proposa
eu jeune voyageur de se restaurer et, sur son assentiment,
lit remplir à son intention, par leur hôte...
...où le vieux savant réunissait tous les élén nts d’une nou
velle édition de son histoire, entièrement refondue sur de
nouvelles bases. Aussi sa joie fut-elle grande lorsqu’il reçut
de son oncle ta lettre suivante : ■ Mon cher neveu, ta présence
auprès de moi, dans les Andes de Carahaya, me serai! fort
utile en ce moment, pour m'aider à mettre au point les nou
velles découvertes que je viens de faire et qui ne sauraient
manquer d’avoir une énorme portée...
Quelqu’un avait donc intérêt à l’empêcher de partir !
« Raison de plus pour rejoindre mon oncle au plus tût 1 »
conclut l’étudiant. Ayant touché son chèque, 11 télégraphia
à son oncle et prit le prochain paquebot. En arrivant au
Callao, il fui/ assez surpris de ne pas trouver le savant au
débarcadère. Un peu déçu, il descendit à l’hôtel et lui écrivit
pour lui faire savoir son arrivée, et lui demander de lui
envoyer.,.
...jusqu’à la station de Huancayo. Une fois descendu, son
guide lui lit louer deux mulets et le conduisit dans la Cor-
dillère, bien que la journée fût déjà fort avancée. La nuit
les surprit dans la montagne. * Arrêtons-nous dans quelque
village, dit Babylas. — Non pas, reprit le guide, votre oncle
est très pressé ; il nous attend cette nuit même en un point
de la Cordillère où moi seul peux vous conduire. Et il s’en
gagea le premier, à pied...
...«ne écuelle de la nourriture qu’il réchauffait au foyer.
Huaya l’assaisonna lui-même ; un chien famélique vint
quêter sa part, et Babylas, avant de manger, lui en Jeta une
bribe que la bête attrapa au vol. Elle retomba foudroyée :
Huaya, en l’assaisonnant, avait, de toute évidence, répandu
un poison violent sur cet aliment. Se voyant démasqué, le
traître prit la fuite, tandis que le jeune homme se précipi
tait à sa poursuite.
...Ci-joint un chèque sur ma banque, il le permettra de faire
le voyage jusqu'au Callao, où tu m’attendras. Cette lettre est la
seconde que je t’écris et c’est moi-même qui l’ai portée à la
poste. J’ignore si la première l’était parvenue ; j’ajouterai
même que j’en doute. J’ai en effet des raisons de me défier de
mon serviteur et guide à qui je l’avais malheureusement confiée. »
Dans le même courrier, Babylas trouva une seconde lettre..,
...les fonds nécessaires pour venir le rejoindre, car l’argent
du chèque était maintenant entièrement dépensé. Au bout
de la semaine, on lui annonça la visite d’un envoyé du doc
teur Anselme : c’était un Indien quichua, parlant fort correc
tement le français. < Je suis le serviteur et le guide de votre
oncle, lui dit cet homme. Il m’a dépêché auprès de vous pour
vous conduire à lui au plus tôt : soyez donc prêt à me suivre !
«.sur un étroit sentier qui côtoyait un ravin profond. Babylas
le suivait à quelques pas en arrière ; soudain un énorme bloc,
détaché de la montagne, vint tomber avec fracas sur le
chemin, frôlant l’étudiant, qui eût été écrasé s il n’avait
justement pressé le pas à ce moment. « Quelqu’un a poussé
cette roche, elle n’est pas tombée d’elle-même ! » cria-t-il
au guide. Celui-ci répondît en ricanant qu’i 1 n’en croyait
rien.
Mais la nuit était noire et le fuyard fut bientôt invisible
Encore tout pâle d’indignation, Babylas se disposait à
regagner la hutte de l’Indien, quand il entendit des flèches
siffler à ses oreilles. Il se jeta prestement dans l’ombre :
il était clair qu'il avait été attiré dans un guet-apens par
Huaya et le sort de son oncle commença à l'inquiéter •sérieu-
sement. Avait-il été assassiné par le traître Huaya ?
(Voir la suite page 2.)
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— Six mois 8 ir.
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LE TEMPLE DU SOLEIL, par VALVERANE
A l’âge où les autres commencent à peine le latin, liabylas
avait déjà une notion approfondie des idiomes indigènes
de l’Amérique du Sud. Cette science lui venait de son oncle
Anselme, le savant historien et philologue, auteur d’une
remarquable histoire des Incas. A dix-huit ans,. Babylas
terminait ses études universitaires ; il était presque aussi
versé que son oncle dans la langue quichua et ne songeait
qu’à aller le retrouver au Pérou...
,.et celle-ci était ainsi rédigée : • Mon cher neveu, ne te dérange
pas, ma première lettre étant maintenant sans objet ; je croyais
avoir fait une découverte intéressante et je me suis aperçu que
j’avais été trompé par des apparences. » En examinant de plus
près cette seconde missive, Babylas s’aperçut qu’elle ne
pouvait être de la main de son oncle, bien que l’écriture du
savant eût été assez habilement imitée.
— Comment vous nommez-vous ? demanda Babylas
avant de répondre aflirmativement. — Huaya, répondit
l’Indien. Le jeune homme ne pub s’empêcher de penser à
la phrase de son oncle où celui-ci disait se méfier de son guide.
Mais comme s’il soupçonnait ses hésitations, Huaya lui
remit quelque argent et une carte du savant, avec ces deux
mots de sa main : » Viens vite ». Babylas n’hésita plus et suivit
l’Indien qui lui fit prendre le train...
« D’ailleurs, ajouta-t-il, la nuit est si noire que je crois
que nous nous sommes égarés. — J’aperçois un feu, reprit
Babylas, allons-y. n Huaya ne pouvait refust-r de l’y accom
pagner. Le feu venait d’une hutte d’Indien qui faisait cuire
son repas du soir. Il parut à Babylas que cet homme échan
geait avec le guide des signes d’intelligence. Huaya proposa
eu jeune voyageur de se restaurer et, sur son assentiment,
lit remplir à son intention, par leur hôte...
...où le vieux savant réunissait tous les élén nts d’une nou
velle édition de son histoire, entièrement refondue sur de
nouvelles bases. Aussi sa joie fut-elle grande lorsqu’il reçut
de son oncle ta lettre suivante : ■ Mon cher neveu, ta présence
auprès de moi, dans les Andes de Carahaya, me serai! fort
utile en ce moment, pour m'aider à mettre au point les nou
velles découvertes que je viens de faire et qui ne sauraient
manquer d’avoir une énorme portée...
Quelqu’un avait donc intérêt à l’empêcher de partir !
« Raison de plus pour rejoindre mon oncle au plus tût 1 »
conclut l’étudiant. Ayant touché son chèque, 11 télégraphia
à son oncle et prit le prochain paquebot. En arrivant au
Callao, il fui/ assez surpris de ne pas trouver le savant au
débarcadère. Un peu déçu, il descendit à l’hôtel et lui écrivit
pour lui faire savoir son arrivée, et lui demander de lui
envoyer.,.
...jusqu’à la station de Huancayo. Une fois descendu, son
guide lui lit louer deux mulets et le conduisit dans la Cor-
dillère, bien que la journée fût déjà fort avancée. La nuit
les surprit dans la montagne. * Arrêtons-nous dans quelque
village, dit Babylas. — Non pas, reprit le guide, votre oncle
est très pressé ; il nous attend cette nuit même en un point
de la Cordillère où moi seul peux vous conduire. Et il s’en
gagea le premier, à pied...
...«ne écuelle de la nourriture qu’il réchauffait au foyer.
Huaya l’assaisonna lui-même ; un chien famélique vint
quêter sa part, et Babylas, avant de manger, lui en Jeta une
bribe que la bête attrapa au vol. Elle retomba foudroyée :
Huaya, en l’assaisonnant, avait, de toute évidence, répandu
un poison violent sur cet aliment. Se voyant démasqué, le
traître prit la fuite, tandis que le jeune homme se précipi
tait à sa poursuite.
...Ci-joint un chèque sur ma banque, il le permettra de faire
le voyage jusqu'au Callao, où tu m’attendras. Cette lettre est la
seconde que je t’écris et c’est moi-même qui l’ai portée à la
poste. J’ignore si la première l’était parvenue ; j’ajouterai
même que j’en doute. J’ai en effet des raisons de me défier de
mon serviteur et guide à qui je l’avais malheureusement confiée. »
Dans le même courrier, Babylas trouva une seconde lettre..,
...les fonds nécessaires pour venir le rejoindre, car l’argent
du chèque était maintenant entièrement dépensé. Au bout
de la semaine, on lui annonça la visite d’un envoyé du doc
teur Anselme : c’était un Indien quichua, parlant fort correc
tement le français. < Je suis le serviteur et le guide de votre
oncle, lui dit cet homme. Il m’a dépêché auprès de vous pour
vous conduire à lui au plus tôt : soyez donc prêt à me suivre !
«.sur un étroit sentier qui côtoyait un ravin profond. Babylas
le suivait à quelques pas en arrière ; soudain un énorme bloc,
détaché de la montagne, vint tomber avec fracas sur le
chemin, frôlant l’étudiant, qui eût été écrasé s il n’avait
justement pressé le pas à ce moment. « Quelqu’un a poussé
cette roche, elle n’est pas tombée d’elle-même ! » cria-t-il
au guide. Celui-ci répondît en ricanant qu’i 1 n’en croyait
rien.
Mais la nuit était noire et le fuyard fut bientôt invisible
Encore tout pâle d’indignation, Babylas se disposait à
regagner la hutte de l’Indien, quand il entendit des flèches
siffler à ses oreilles. Il se jeta prestement dans l’ombre :
il était clair qu'il avait été attiré dans un guet-apens par
Huaya et le sort de son oncle commença à l'inquiéter •sérieu-
sement. Avait-il été assassiné par le traître Huaya ?
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