Presse et revues
8 pages
Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1925-07-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 juillet 1925 09 juillet 1925
Description : 1925/07/09 (N1086). 1925/07/09 (N1086).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961386h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/03/2013
N° 1086-22 e Année
30 CENTIMES
A. FAYARD et C ie , Editeurs
18 et 20
rue au St-Gotharû, PARIS (14 e )
Chèque Postal 388-84
9 Juillet 1925
30 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 15 fr.
. — Six mois 8 ir.
Etranger: Un an. 22 fr.
Chèque Postal 388-84
RODEUR DE BARRIERE, par
Pierre de Haupavey, après une partie de canotage
sur la Marne, se reposait avec son ami Gaston
sous la tonnelle d’une guinguette de banlieue. Tout
en dégustant un verre de citronnade, il faisait part
û Gaston de ses projets. « Je dois aller demain,
disait-il, à un grand bal costumé chez la baronne de
Grantrin. J’ai choisi chez le loueur un costume
...Il n’aura pas encore eu le temps de dépenser le
« gios envoi d’argent. «Mais. le lendemain, Pierre de
Haupavey attendit en vain le facteur : aucune nou
velle de l’argent annoncé, il n’avait pas la somme
nécessaire pour la location de son costume. En vain
chercha-t-il quelque expédient; le soir venu il com
prit avec chagrin que, faute d'argent, ü lui faudrait
renoncer au bal costumé. Il se souvint alors qu’il
avait une carte d’entrée...
— Ne viendras-tu pas ce soir au bal de l’Ecole
d’aviation ? interrogea Gaston. — Impossible, dit
Pierre; l'entrée coûte 50 francs et j’ai été un peu vite
ce mois-ci, je suis complètement à sec. — Mon
pauvre ami... commença Gaston. — Oh ! rassuro-toi,
j’attends demain matin un très gros envoi d’argeht
qui me remettra à flot. Mais, ce soir, en attendant
cet arrivage bienfaisant, je resterai chez moi par
raison d'économie...
...pour le cercle Plkékeur. Il n’y était encore jamais
allé, c’était l’occasion de s’y rendre, cela le console
rait un peu de sa déception. Avec quelque dépit, il
prépara sur son lit sa tenue de soirée. Mais, au
moment de la revêtir, il résolut de faire une der
nière tentative. « Si le loueur de costumes voulait
me fafre crédit? pensait-il. Je vais encore insister
près de lui. » Alors il enfila Rapidement son grand
pardessus et sortit.
...Voyons un peu si je n’aurais pas, tout comme un
autre, l’air d’un gentleman avec des habits comme
ça. » Alors, enlevant son foulard rouge, son vieux
veston, sa casquette informe, il s’amusa à revêtir la
tenue complète que Pierre avait préparée. H se
regarda dans la glace et fut enchanté de son aspect;
il rectifia sa coiffure, prit des poses élégantes,
essaya le chapeau. 11 s’amusait beaucoup, quand il
entendit un léger bruit...
...quelqu’un introduisait une clef dans la serrure...
on ouvrait la porte d’entrée. C’était Pierre de Hau
pavey qui, apres une démarche infructueuse près du
loueur de costumes, rentrait chez lui très contra
rié. Bébert allait être pris comme dans une souri
cière. Vite, il courut a la fenêtre, l’ouvrit, sauta
dehors et s’enfuit. Pierre s’arrêta stupéfait en voyant
le désordre de sa chambre. Il devina enfin ce qui
s’était passé. « Ainsi, songea-t-il avec amertume...
Il arriva au bal; la fête battait son plein. Dans le
grand salon, marquis, toréadors, mousquetaires, etc.,
dansaient un two-steps endiablé. « Ce n’est pas le
moment d’entrer, se dit Pierre. Je vais attendre la
fin do oette danse et je ferai alors une apparition
sensationnelle. Personne ne me reconnaîtra, je vais
bien m’amuser. » Il se dissimula un instant derrière
un massif de verdure qui ornait l’antichambre.
Soudain, malgré le bruit uu jazz-band...
...qui entraînait les danseurs, Pierre perçut des
exclamations. Puis il se fit un grand silence subit :
une invitée, Mme de Belorient, venait de constater
que son collier de perles avait disparu. Je l’avais
au buffet, il n’y a qu'un instant, déclara-t-elle; on me
l’a volé. » Tous s’entre-regardaient avec un peu d’arn
goisse, quand une voix s’écria: «Mais, voyez donc
cet individu qui se tient caché par ici! » Avant que
Pierre eût pu faire un mouvement...
FALCO
..,Au fait, tu n’es jamais venu me voir dans mon
petit appartement? C’est au rez-de-chaussée, 121, rue
des Melezes. » Us ne se doutaient pas qu’un rôdeur
audacieux, nommé Bébert, dissimulé derrière le
feuillage, écoutait toute leur conversation. Bébert
eut un rire silencieux. « On n’est pas plus obligeant,
songea-t-il, pour donner tous les renseignements
nécesaires. Demain j’irai visiter le local pendant que
son habitant sera parti danser...
Bébert, qui était aux aguets, le vit s’éloigner à
f grandes enjambées. Aussitôt le malfaiteur se glissa
usqu’à la porte d’entrée 7 l’ouvrit à l’aide d’une
fausse clef et pénétra dans l’appartement. « J’aurai
vite fait de trouver le magot, pensait-il. D’ailleurs,
j’ai du temps devant moi, l’occupant passera toute
sa soirée au bal. Oh ! les belles nippes f continua-t-il
en voyant les vêtements préparés sur le lit...
...je n’ai même plus d'habit pour aller au cercle. Je
n’ai plus qu'à me coucher. Mais, pourtant... j’ai une
idée :... Si je revêtais cette défroque du malfaiteur,
je pourrais aller au bal, costumé en rôdeur de bar
rière. Oui, cette idée est excellente, ce sera très
amusant. » Un quart d’heure après il sortait de chez
lui, grimé, méconnaissable, avec toutes les appa
rences du parfait apache, et se faufilait dans la rue
sans être vu par la concierge.
...il était appréhendé par un guerrier romain et un
magicien, qui le traînèrent sans ménagements ea
présence du maître de la maison. Cette entrée fut
beaucoup plus sensationnelle que Pierre ne l’avait
prévue. En voyant cet affreux malfaiteur, plusieurs
dames s’évanouirent; un petit marquis disparut
sous une table, et un capitaine d’arbalétriers tomba
on syncope. Maintenu par des mains vigoureuses,
Pierre est fouillé, tiraillé, malmené. Il proteste.
(Voir la suite page Z.)
30 CENTIMES
A. FAYARD et C ie , Editeurs
18 et 20
rue au St-Gotharû, PARIS (14 e )
Chèque Postal 388-84
9 Juillet 1925
30 CENTIMES
ABONNEMENTS:
France : Un an... 15 fr.
. — Six mois 8 ir.
Etranger: Un an. 22 fr.
Chèque Postal 388-84
RODEUR DE BARRIERE, par
Pierre de Haupavey, après une partie de canotage
sur la Marne, se reposait avec son ami Gaston
sous la tonnelle d’une guinguette de banlieue. Tout
en dégustant un verre de citronnade, il faisait part
û Gaston de ses projets. « Je dois aller demain,
disait-il, à un grand bal costumé chez la baronne de
Grantrin. J’ai choisi chez le loueur un costume
...Il n’aura pas encore eu le temps de dépenser le
« gios envoi d’argent. «Mais. le lendemain, Pierre de
Haupavey attendit en vain le facteur : aucune nou
velle de l’argent annoncé, il n’avait pas la somme
nécessaire pour la location de son costume. En vain
chercha-t-il quelque expédient; le soir venu il com
prit avec chagrin que, faute d'argent, ü lui faudrait
renoncer au bal costumé. Il se souvint alors qu’il
avait une carte d’entrée...
— Ne viendras-tu pas ce soir au bal de l’Ecole
d’aviation ? interrogea Gaston. — Impossible, dit
Pierre; l'entrée coûte 50 francs et j’ai été un peu vite
ce mois-ci, je suis complètement à sec. — Mon
pauvre ami... commença Gaston. — Oh ! rassuro-toi,
j’attends demain matin un très gros envoi d’argeht
qui me remettra à flot. Mais, ce soir, en attendant
cet arrivage bienfaisant, je resterai chez moi par
raison d'économie...
...pour le cercle Plkékeur. Il n’y était encore jamais
allé, c’était l’occasion de s’y rendre, cela le console
rait un peu de sa déception. Avec quelque dépit, il
prépara sur son lit sa tenue de soirée. Mais, au
moment de la revêtir, il résolut de faire une der
nière tentative. « Si le loueur de costumes voulait
me fafre crédit? pensait-il. Je vais encore insister
près de lui. » Alors il enfila Rapidement son grand
pardessus et sortit.
...Voyons un peu si je n’aurais pas, tout comme un
autre, l’air d’un gentleman avec des habits comme
ça. » Alors, enlevant son foulard rouge, son vieux
veston, sa casquette informe, il s’amusa à revêtir la
tenue complète que Pierre avait préparée. H se
regarda dans la glace et fut enchanté de son aspect;
il rectifia sa coiffure, prit des poses élégantes,
essaya le chapeau. 11 s’amusait beaucoup, quand il
entendit un léger bruit...
...quelqu’un introduisait une clef dans la serrure...
on ouvrait la porte d’entrée. C’était Pierre de Hau
pavey qui, apres une démarche infructueuse près du
loueur de costumes, rentrait chez lui très contra
rié. Bébert allait être pris comme dans une souri
cière. Vite, il courut a la fenêtre, l’ouvrit, sauta
dehors et s’enfuit. Pierre s’arrêta stupéfait en voyant
le désordre de sa chambre. Il devina enfin ce qui
s’était passé. « Ainsi, songea-t-il avec amertume...
Il arriva au bal; la fête battait son plein. Dans le
grand salon, marquis, toréadors, mousquetaires, etc.,
dansaient un two-steps endiablé. « Ce n’est pas le
moment d’entrer, se dit Pierre. Je vais attendre la
fin do oette danse et je ferai alors une apparition
sensationnelle. Personne ne me reconnaîtra, je vais
bien m’amuser. » Il se dissimula un instant derrière
un massif de verdure qui ornait l’antichambre.
Soudain, malgré le bruit uu jazz-band...
...qui entraînait les danseurs, Pierre perçut des
exclamations. Puis il se fit un grand silence subit :
une invitée, Mme de Belorient, venait de constater
que son collier de perles avait disparu. Je l’avais
au buffet, il n’y a qu'un instant, déclara-t-elle; on me
l’a volé. » Tous s’entre-regardaient avec un peu d’arn
goisse, quand une voix s’écria: «Mais, voyez donc
cet individu qui se tient caché par ici! » Avant que
Pierre eût pu faire un mouvement...
FALCO
..,Au fait, tu n’es jamais venu me voir dans mon
petit appartement? C’est au rez-de-chaussée, 121, rue
des Melezes. » Us ne se doutaient pas qu’un rôdeur
audacieux, nommé Bébert, dissimulé derrière le
feuillage, écoutait toute leur conversation. Bébert
eut un rire silencieux. « On n’est pas plus obligeant,
songea-t-il, pour donner tous les renseignements
nécesaires. Demain j’irai visiter le local pendant que
son habitant sera parti danser...
Bébert, qui était aux aguets, le vit s’éloigner à
f grandes enjambées. Aussitôt le malfaiteur se glissa
usqu’à la porte d’entrée 7 l’ouvrit à l’aide d’une
fausse clef et pénétra dans l’appartement. « J’aurai
vite fait de trouver le magot, pensait-il. D’ailleurs,
j’ai du temps devant moi, l’occupant passera toute
sa soirée au bal. Oh ! les belles nippes f continua-t-il
en voyant les vêtements préparés sur le lit...
...je n’ai même plus d'habit pour aller au cercle. Je
n’ai plus qu'à me coucher. Mais, pourtant... j’ai une
idée :... Si je revêtais cette défroque du malfaiteur,
je pourrais aller au bal, costumé en rôdeur de bar
rière. Oui, cette idée est excellente, ce sera très
amusant. » Un quart d’heure après il sortait de chez
lui, grimé, méconnaissable, avec toutes les appa
rences du parfait apache, et se faufilait dans la rue
sans être vu par la concierge.
...il était appréhendé par un guerrier romain et un
magicien, qui le traînèrent sans ménagements ea
présence du maître de la maison. Cette entrée fut
beaucoup plus sensationnelle que Pierre ne l’avait
prévue. En voyant cet affreux malfaiteur, plusieurs
dames s’évanouirent; un petit marquis disparut
sous une table, et un capitaine d’arbalétriers tomba
on syncope. Maintenu par des mains vigoureuses,
Pierre est fouillé, tiraillé, malmené. Il proteste.
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