Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1924-12-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 18 décembre 1924 18 décembre 1924
Description : 1924/12/18 (N1057). 1924/12/18 (N1057).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961357v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/03/2013
N° 1057-21 e Année
25 CENTIMES
A. FAYARD /. C ie , Editeurs
18 ~t 20
me du Sî-DoiDarû, PARIS (14 e )
Chèque Post 1 388-84
W
m
î
<®
4
18 Décembre 1924
25 CENTIMES
ABONNEMENTS :
France: Un au.. 12.50
— Six mois 7 fr.
Etranger: Uu an. 18 fr.
Chèque Postal 388-84
...et contribua si bien à la victoire qu’il put désor
mais compter sur les faveurs du roi qui avait
remarqué ses prouesses. Cette flatteuse distinction
na sntisllt pas néanmoins son ambition A présent
qu'il était l'un des personnages les plus en vue de la
cour de France, il souhaitait de conclure quelque
riche mariage qui lui permit de prendre rang parmi
les plus puissants seigneurs de l’entourage de
François I". Ayant remarqué une des demoiselles
d'honneur de la reine, Diane de Cliarrns, orpheline
dont ia beauté n'avait d’égale que la fortune...
HUGUES
DE FOUQUEBRUNE, par QUESNEL
Modeste cadet du Limousin, possédant pour tout
bien un castel à demi ruiné qui se dressait au milieu
Qe Brettes avait pris du service dans l'armée royale
4 la Un lu règne de Louis XII, avec le secret espoir
Çe conquérir gloire et fortune. Il n’avait pas tardé à
trouver l’occasion de se signaler. En effet, à peine
ihonté sur le trône, François l* r entreprit une cam
pagne pour conquérir le Milanais. A Marignpn. où
bis Français rencontrèrent les Suisses mercenaires,
Enguerrand de Brettes lit preuve d'une telle fougue...
...il se mil en tète de l'épouser et, pour arriver à ses
fins, lui lit une cour aussi discrète qu'assidue. Néan
moins, en dépit de ses amabilités et de ses mille
att niions, il ne dul faire qu'une médiocre Impres
sion sur 1« nob.e demoiselle, car, quelques mois plus
tard, i. apprit ses fiançailles avec le comte Hugues
de Fouquebrune. Knguerrnnd ne laissa rien paraître
de son profond dépit; mais, à part lui, il se jura de
tirer vengeance de son heureux rival, tout en lécar-
tant définitivement de sa route.
...que le sire de Brettes résolut de perdre son
ennemi, «railleurs intimement lié autrefois avec la
connétable félon. I n après-midi qu'il se trouvait
avec de nombreux gentilshommes, dont Hugues de
Fouquebrune, dans la galerie des appartements
royaux, au Louvre, comme son adversaire s’éloi
gnait, KnguerrariJ lit mine de ramasser derrière lui
un papier qu'il aurait laissé choir. Le misérable s’v
prit si adroitement que tout le monde s’y laissa
tromper. Son premier mouvement fut de remettre
le pli nu comte de Fouquebrune. Mais, ayant sans
doute réfléchi...
...il ordonna d’arrêter le gentilhomme et de le
mettre au secret dans un caciiot du palais particu
lièrement bien gardé. Interrogé le jour même, le
comte protesta véhémentement de son innocence.
Ni objurgations ni menaces ne réussirent à lui faire
avouer sa félonie, non plus que le nom dé ses com
plices. Aussi, en désespoir de cause, ses juges se
déclarèrent-ils suffisamment éclairés sur le fon I de
l'affaire et le con lamnèrent ils à avoir la tête tran
chée. Au su «le la sentence, le roi décida qu'elle
serait exécutée ..
...qui se refusaient è croire à sa culpabilité. Presque
tous intervinrent pour que le monarque accueillit
favorablement sa demande. « Soit î fit enfin le
roi. Dom Pierre, laissons là notre partie et rendez-
v ms auprès de ce misérable pour lui apporter les
secours de la religion. Peut-être serez-vous plus
éloquent que les juges et arriverez-vous 6 le faire
entrer dans la voie des aveux. Allez et n'oubliez
f ias que, sitôt les doux heures écoulées, j’exige que
ustice soit faite. » Quelques moments plus tard, le
religieux se trouvait en tète à tête avec le comte de
Fouquebrune.
...que le papier avait pu être perdu par quelque
autre, il eut l'indiscrétion d’en prendre connais
sance, alln de savoir quel en était le véritable posscs-
s ut. A peine en eut-ii parcouru les premières lignes
qu'il poussa un cri de stupeur admirablement
jouée. Sans vouloir s’expliquer, il s'approcha du
cabinet royal et, par l’entremise du valet de
chambre, obtint d’être introduit sur-le-champ
auprès du souverain à qui il remit le document.
Entièrement écrit de la main d’Enguerrand de
Brettes, qui, par prudence, n’avait voulu mettre
personne...
..dans les caveaux du palais, a ueux jours de là...
L'après-midi où le malheureux Hugues devait être
supplicié, le souverain était dans ses appartements
occupé à faire une partie d'échecs avec son aumô
nier, dom Pierre Champniers, en présence d’un
cercle attentif de courtisans. Le religieux était de
première force à ce jeu, très ô la mode depuis quel
que temps, et, comme à l'habitude, le monarque
était en passe d’être vaincu, quand le geôlier qui
assumait la garde du condamné demanda a être reçu
Le condamné débarrassa sa conscience des peav*-
<31J les qu’il avait pu commettre, mais se refusa éner
giquement à avouer le crime qui lui était imputé.
Par expérience, dom Pierre Champniers connaisa .t
la loyauté du malheureux, et sa persistance à nier,
même à l’heure dernière, la trahison qu'on lui repro
chait, t'émut quelque peu. Une demi-heure étau à
peine passée que les deux hommes n'avalent plus
rien a se dire. Tandis que, à genoux dans un coin, le
religieux psalmodiait a mi-voix les prières des ago
nisants, Hugues de Fouquebrune, la t mains... (Voir la suite page Z.)
Peut-être pourrait-il ensuite songer à nouveau à
l’union qu'il avait rêvée, il eut tôt fait d'élaborer un
Plan machiavélique qui avait toutes chances de
'■éussite. A cette époque, le connétable de Bourbon
Venait de s'expatrier et ce n'était un secret pour
Personne qu'il avait signé avec Charles-Qulnt et
Henri VIII d’Angleterre un traité lui assurant, après
leur commune victoire et le démembrement de ia
France, la souveraineté du royaume d'Arles. L’est
en exploitant cjUo situation, qui inquiétait quelque
Peu François 1*'...
••-dans la cond lence de sa coupable supercherie, le
Papier était soi-lisant une lettre du connétable de
oourbon adressée à Hugues de Fouquebrune. Dans
cette missive, le transfuge remerciait le comte du
*èle qu’il apportait à soutenir sa cause et le priait
de faire diligence en vue d’une prochaine campagne
Pour grouper autour de lui de nombreux partisans.
François 1*' avait eu jusqu’alors une confiance
absolue dans le dévouement le Hugues de Fouque
brune. Mais la lecture de ce pli ne pouvait lui laisser
aucune illusion et, sans plus attendre...
. “ Sire, dit l'homme après s’être profondément
’ncliné, le con lamné m’a chargé de solliciter de
Votre bienveillance une dernière faveur. — Laquelle?
coupa rudement le roi. — H désirerait s’en' .•etenir
Pendant leux heures avec un prêtre, afin de mettre
! sa conscience en repos et de mourir ehréiienne-
'hent. » Tant il avait hftte de voir périr celui qu'il
coiisldôraitcommeun dangereux ennemi, François I”
hésitait a donner satip'action nu malheureux. Cepen
dant, Hugues de Fouquebrune avait su conquérir
jaiTection du plus grand nombre des Intimes du
J souverain...
+
25 CENTIMES
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France: Un au.. 12.50
— Six mois 7 fr.
Etranger: Uu an. 18 fr.
Chèque Postal 388-84
...et contribua si bien à la victoire qu’il put désor
mais compter sur les faveurs du roi qui avait
remarqué ses prouesses. Cette flatteuse distinction
na sntisllt pas néanmoins son ambition A présent
qu'il était l'un des personnages les plus en vue de la
cour de France, il souhaitait de conclure quelque
riche mariage qui lui permit de prendre rang parmi
les plus puissants seigneurs de l’entourage de
François I". Ayant remarqué une des demoiselles
d'honneur de la reine, Diane de Cliarrns, orpheline
dont ia beauté n'avait d’égale que la fortune...
HUGUES
DE FOUQUEBRUNE, par QUESNEL
Modeste cadet du Limousin, possédant pour tout
bien un castel à demi ruiné qui se dressait au milieu
4 la Un lu règne de Louis XII, avec le secret espoir
Çe conquérir gloire et fortune. Il n’avait pas tardé à
trouver l’occasion de se signaler. En effet, à peine
ihonté sur le trône, François l* r entreprit une cam
pagne pour conquérir le Milanais. A Marignpn. où
bis Français rencontrèrent les Suisses mercenaires,
Enguerrand de Brettes lit preuve d'une telle fougue...
...il se mil en tète de l'épouser et, pour arriver à ses
fins, lui lit une cour aussi discrète qu'assidue. Néan
moins, en dépit de ses amabilités et de ses mille
att niions, il ne dul faire qu'une médiocre Impres
sion sur 1« nob.e demoiselle, car, quelques mois plus
tard, i. apprit ses fiançailles avec le comte Hugues
de Fouquebrune. Knguerrnnd ne laissa rien paraître
de son profond dépit; mais, à part lui, il se jura de
tirer vengeance de son heureux rival, tout en lécar-
tant définitivement de sa route.
...que le sire de Brettes résolut de perdre son
ennemi, «railleurs intimement lié autrefois avec la
connétable félon. I n après-midi qu'il se trouvait
avec de nombreux gentilshommes, dont Hugues de
Fouquebrune, dans la galerie des appartements
royaux, au Louvre, comme son adversaire s’éloi
gnait, KnguerrariJ lit mine de ramasser derrière lui
un papier qu'il aurait laissé choir. Le misérable s’v
prit si adroitement que tout le monde s’y laissa
tromper. Son premier mouvement fut de remettre
le pli nu comte de Fouquebrune. Mais, ayant sans
doute réfléchi...
...il ordonna d’arrêter le gentilhomme et de le
mettre au secret dans un caciiot du palais particu
lièrement bien gardé. Interrogé le jour même, le
comte protesta véhémentement de son innocence.
Ni objurgations ni menaces ne réussirent à lui faire
avouer sa félonie, non plus que le nom dé ses com
plices. Aussi, en désespoir de cause, ses juges se
déclarèrent-ils suffisamment éclairés sur le fon I de
l'affaire et le con lamnèrent ils à avoir la tête tran
chée. Au su «le la sentence, le roi décida qu'elle
serait exécutée ..
...qui se refusaient è croire à sa culpabilité. Presque
tous intervinrent pour que le monarque accueillit
favorablement sa demande. « Soit î fit enfin le
roi. Dom Pierre, laissons là notre partie et rendez-
v ms auprès de ce misérable pour lui apporter les
secours de la religion. Peut-être serez-vous plus
éloquent que les juges et arriverez-vous 6 le faire
entrer dans la voie des aveux. Allez et n'oubliez
f ias que, sitôt les doux heures écoulées, j’exige que
ustice soit faite. » Quelques moments plus tard, le
religieux se trouvait en tète à tête avec le comte de
Fouquebrune.
...que le papier avait pu être perdu par quelque
autre, il eut l'indiscrétion d’en prendre connais
sance, alln de savoir quel en était le véritable posscs-
s ut. A peine en eut-ii parcouru les premières lignes
qu'il poussa un cri de stupeur admirablement
jouée. Sans vouloir s’expliquer, il s'approcha du
cabinet royal et, par l’entremise du valet de
chambre, obtint d’être introduit sur-le-champ
auprès du souverain à qui il remit le document.
Entièrement écrit de la main d’Enguerrand de
Brettes, qui, par prudence, n’avait voulu mettre
personne...
..dans les caveaux du palais, a ueux jours de là...
L'après-midi où le malheureux Hugues devait être
supplicié, le souverain était dans ses appartements
occupé à faire une partie d'échecs avec son aumô
nier, dom Pierre Champniers, en présence d’un
cercle attentif de courtisans. Le religieux était de
première force à ce jeu, très ô la mode depuis quel
que temps, et, comme à l'habitude, le monarque
était en passe d’être vaincu, quand le geôlier qui
assumait la garde du condamné demanda a être reçu
Le condamné débarrassa sa conscience des peav*-
<31J les qu’il avait pu commettre, mais se refusa éner
giquement à avouer le crime qui lui était imputé.
Par expérience, dom Pierre Champniers connaisa .t
la loyauté du malheureux, et sa persistance à nier,
même à l’heure dernière, la trahison qu'on lui repro
chait, t'émut quelque peu. Une demi-heure étau à
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rien a se dire. Tandis que, à genoux dans un coin, le
religieux psalmodiait a mi-voix les prières des ago
nisants, Hugues de Fouquebrune, la t
Peut-être pourrait-il ensuite songer à nouveau à
l’union qu'il avait rêvée, il eut tôt fait d'élaborer un
Plan machiavélique qui avait toutes chances de
'■éussite. A cette époque, le connétable de Bourbon
Venait de s'expatrier et ce n'était un secret pour
Personne qu'il avait signé avec Charles-Qulnt et
Henri VIII d’Angleterre un traité lui assurant, après
leur commune victoire et le démembrement de ia
France, la souveraineté du royaume d'Arles. L’est
en exploitant cjUo situation, qui inquiétait quelque
Peu François 1*'...
••-dans la cond lence de sa coupable supercherie, le
Papier était soi-lisant une lettre du connétable de
oourbon adressée à Hugues de Fouquebrune. Dans
cette missive, le transfuge remerciait le comte du
*èle qu’il apportait à soutenir sa cause et le priait
de faire diligence en vue d’une prochaine campagne
Pour grouper autour de lui de nombreux partisans.
François 1*' avait eu jusqu’alors une confiance
absolue dans le dévouement le Hugues de Fouque
brune. Mais la lecture de ce pli ne pouvait lui laisser
aucune illusion et, sans plus attendre...
. “ Sire, dit l'homme après s’être profondément
’ncliné, le con lamné m’a chargé de solliciter de
Votre bienveillance une dernière faveur. — Laquelle?
coupa rudement le roi. — H désirerait s’en' .•etenir
Pendant leux heures avec un prêtre, afin de mettre
! sa conscience en repos et de mourir ehréiienne-
'hent. » Tant il avait hftte de voir périr celui qu'il
coiisldôraitcommeun dangereux ennemi, François I”
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