Titre : Les Belles images
Éditeur : A. Fayard (Paris)
Date d'édition : 1912-07-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11090 Nombre total de vues : 11090
Description : 11 juillet 1912 11 juillet 1912
Description : 1912/07/11 (N430). 1912/07/11 (N430).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k961095j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
LES RUINES, par E. THÉLEM
Le père Léonard est un vieil original qui vit seul et
qui ne parle à personne. 11 est vrai que personne dans
le bourg ne tient à se trouver en tète à tête avec cette
espèce de sauvage qui porte toujours son fusil en ban
doulière et qui n’hésiterait pas à se servir de son arme
contre ceux qu’il rencontrerait sur sa propriété.
Celle-ci consiste dans les ruines superbes et réputées
de l’ancien château féodal, lesquelles surplombent le
joli bourg s’étendant au bord de la rivière. Comment
Léonard possède-t-il cette merveille? Certains préten
dent que son grand-père, un pas grand’chose, s’en est
emparé à la faveur des troubles de la grande révolu
tion. La légende raconte que ce château appartenait... «
... vers le
cruel sei{
épousa la
le gré de
teau,fut
pendant
monceau
milieu du xur siècle, à Bertrand de Vitrac, un
;neur, qui mettait la région à feu et à sang. Il
fille de son ennemi, le sire de Castelnau,contre
celui-ci. La père ayant donné l’assaut au chà-
poignardé par sa propre fille. Une année après,
un orage terrible, le château s’écroula en un
de ruines recouvrant ceux qui l'habitaient.
N° 430. — 9 e ‘An née
lO CENTIMES
ADMINISTRATION :
1S et 20, rue du Saint-Gothard
PARIS (14')
11 Juillet 1912
lO CENTIMES
ABONNEMENTS :
France: Un an... 6 fr.
— Six mois 3.50
Étranger : Un an. 8 fr.
Images
fit
Dès le premier jour, ils s’extasient sur les ruines. On
leur raconte la légende, qui les fait sourire. Quelle belle
demeure ont pourrait édifier là! Ils interrogent l’hôle-
lier. On ne pourrait pas acheter ces ruines? Les ache
ter?... Elles valent bien trois cents francs, mais il n’y
faut pas songer, le propriétaire ne veut s’en dessaisir
à aucun prix.
... et poser, tandis que Cobalt fait des études. Un jour,
pendant un repos, Mme Sever découvre, au milieu de
quelques rochers, l’entrée d’une grotte. En s’éclairant
avec des allumettes et des branches de pins enflammées,
on y pénétre. Mais elle est si profonde au’on ne peut s’v
Justement le voici qui passe avec son fusil qui ne le
quitte jamais. L’aubergiste, en tremblant, lui fait part
de l’offre des quatre Parisiens. Maispour toute réponse,
Léonard se contente de regarder les étrangers avec
un air si terrible que ces dames en sont glacées. Le
souvenir de cette scène les empêche même de dormir la
nuit suivante.
On croit, à une simple excavation comme il y en a
beaucoup dans le pays. Le lendemain, les'explorateurs
pénètrent plus avant dans la grotte. Celle-ci se rétrécit
jusqu’à l’entrée d’une galerie où les touristes s’enga-
urfinf. hravftînflnf’ Pnr* Prulrnite îlstartnl- fappûo *1**
Après une heure de marche les explorateurs aboutia-
sent dans une suite de superbes salles dont les fenêtres
en ogive sont bouchées par des éboulements de pierres
et de terre. Des chauves-souris énormes effleurent les
On raconte, dans la région, que depuis cet cennucui,
chaque nuit, le sire de Vitrac et sa vilaine épouse sor
tent de leur tombe pour errer à travers ce qui fut au
trefois leur domaine. Certains jurent qu’ils les ont aper
çus de loin. Ils ne se trompent qu’à demi, puisque,
chaque fois qu’il fait clair de lune, Léonard, avec un
drap sur la tête, se promène en ces lieux.
Sever et sa femme, laquelle fait aussi du théâtre,
servent de modèles à Cobalt. Celui-ci a, en effet, reçu
la commande d’une vaste composition où sont en scène
deux héros de Wagner. Les deux époux les personni
fient admirablement. Il y a sur le coteau, à deux kilomè
tres du bourg, une épaisse forêt de pins centenaires où
ie tragédien et sa femme vont revêtir leurs costumes...
se perdre. Léonard, en effet, est un vieux coquin qui
ne vit que de rapines. Quand il revient sur son bourri-
quotde quelque foire, vous pouvez être certain qu’il ne
rapporte que des provisions volées, provisions qu’il
empile dans un ancien corps de garde, la seule pièce
subsistant du vieux château et qui ferme à clef.
Il ne tient donc pas à ce que les indiscrets viennent
rôder près de cette pièce ni près de la masure où il
habite non loin de là. Attirés parla réputation du site,
quatre Parisiens, le peintre Cobalt et son ami le tragédien
Sever, __ ainsi que leurs femmes, sont venus s’ins
taller, pour la saison, à l’auberge du bourg.
Le père Léonard est un vieil original qui vit seul et
qui ne parle à personne. 11 est vrai que personne dans
le bourg ne tient à se trouver en tète à tête avec cette
espèce de sauvage qui porte toujours son fusil en ban
doulière et qui n’hésiterait pas à se servir de son arme
contre ceux qu’il rencontrerait sur sa propriété.
Celle-ci consiste dans les ruines superbes et réputées
de l’ancien château féodal, lesquelles surplombent le
joli bourg s’étendant au bord de la rivière. Comment
Léonard possède-t-il cette merveille? Certains préten
dent que son grand-père, un pas grand’chose, s’en est
emparé à la faveur des troubles de la grande révolu
tion. La légende raconte que ce château appartenait... «
... vers le
cruel sei{
épousa la
le gré de
teau,fut
pendant
monceau
milieu du xur siècle, à Bertrand de Vitrac, un
;neur, qui mettait la région à feu et à sang. Il
fille de son ennemi, le sire de Castelnau,contre
celui-ci. La père ayant donné l’assaut au chà-
poignardé par sa propre fille. Une année après,
un orage terrible, le château s’écroula en un
de ruines recouvrant ceux qui l'habitaient.
N° 430. — 9 e ‘An née
lO CENTIMES
ADMINISTRATION :
1S et 20, rue du Saint-Gothard
PARIS (14')
11 Juillet 1912
lO CENTIMES
ABONNEMENTS :
France: Un an... 6 fr.
— Six mois 3.50
Étranger : Un an. 8 fr.
Images
fit
Dès le premier jour, ils s’extasient sur les ruines. On
leur raconte la légende, qui les fait sourire. Quelle belle
demeure ont pourrait édifier là! Ils interrogent l’hôle-
lier. On ne pourrait pas acheter ces ruines? Les ache
ter?... Elles valent bien trois cents francs, mais il n’y
faut pas songer, le propriétaire ne veut s’en dessaisir
à aucun prix.
... et poser, tandis que Cobalt fait des études. Un jour,
pendant un repos, Mme Sever découvre, au milieu de
quelques rochers, l’entrée d’une grotte. En s’éclairant
avec des allumettes et des branches de pins enflammées,
on y pénétre. Mais elle est si profonde au’on ne peut s’v
Justement le voici qui passe avec son fusil qui ne le
quitte jamais. L’aubergiste, en tremblant, lui fait part
de l’offre des quatre Parisiens. Maispour toute réponse,
Léonard se contente de regarder les étrangers avec
un air si terrible que ces dames en sont glacées. Le
souvenir de cette scène les empêche même de dormir la
nuit suivante.
On croit, à une simple excavation comme il y en a
beaucoup dans le pays. Le lendemain, les'explorateurs
pénètrent plus avant dans la grotte. Celle-ci se rétrécit
jusqu’à l’entrée d’une galerie où les touristes s’enga-
urfinf. hravftînflnf’ Pnr* Prulrnite îlstartnl- fappûo *1**
Après une heure de marche les explorateurs aboutia-
sent dans une suite de superbes salles dont les fenêtres
en ogive sont bouchées par des éboulements de pierres
et de terre. Des chauves-souris énormes effleurent les
On raconte, dans la région, que depuis cet cennucui,
chaque nuit, le sire de Vitrac et sa vilaine épouse sor
tent de leur tombe pour errer à travers ce qui fut au
trefois leur domaine. Certains jurent qu’ils les ont aper
çus de loin. Ils ne se trompent qu’à demi, puisque,
chaque fois qu’il fait clair de lune, Léonard, avec un
drap sur la tête, se promène en ces lieux.
Sever et sa femme, laquelle fait aussi du théâtre,
servent de modèles à Cobalt. Celui-ci a, en effet, reçu
la commande d’une vaste composition où sont en scène
deux héros de Wagner. Les deux époux les personni
fient admirablement. Il y a sur le coteau, à deux kilomè
tres du bourg, une épaisse forêt de pins centenaires où
ie tragédien et sa femme vont revêtir leurs costumes...
se perdre. Léonard, en effet, est un vieux coquin qui
ne vit que de rapines. Quand il revient sur son bourri-
quotde quelque foire, vous pouvez être certain qu’il ne
rapporte que des provisions volées, provisions qu’il
empile dans un ancien corps de garde, la seule pièce
subsistant du vieux château et qui ferme à clef.
Il ne tient donc pas à ce que les indiscrets viennent
rôder près de cette pièce ni près de la masure où il
habite non loin de là. Attirés parla réputation du site,
quatre Parisiens, le peintre Cobalt et son ami le tragédien
Sever, __ ainsi que leurs femmes, sont venus s’ins
taller, pour la saison, à l’auberge du bourg.
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