Les Belles images

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12 pages

Titre : Les Belles images

Éditeur : A. Fayard (Paris)

Date d'édition : 1911-09-21

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327110547

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 21 septembre 1911 21 septembre 1911

Description : 1911/09/21 (N388). 1911/09/21 (N388).

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k961053d

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-55958

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/02/2013

N°388. — 8 e Année
10 CENTIMES

ADMINISTRATION :
18 et 20, rue du Saiot-Gothard
PARIS (14')

21 Septembre 1911
lO CENTIMES
ABONNEMENTS :
France : Un an... 6 fr
— Six mois 3.60
Étranger : Un an. 8 fr.

LE TORÉJVDOR IMPROVISÉ, par Paul D’ESPftGNftT

Manuel. Pérez était un paysan des environs de
Barcelone. Paresseux, il avait abandonné son vil
lage pour profiter des hasards de la grande route.
G’est-à-dire qu’il attendait les voyageurs attardés
pour les dévaliser.

il fit un rapide inventaire de sa prise. Il y avait un
joli mule y t sur lequel était attaché une malle. Manuel
s’empara en outre du manteau...

D’autres papiers portaient la signature de Gil Pas-
tor, ce qui permit au bandit d’imiter sa signature.
« Voilà une aubaine! se dit-il. Allons à Barcelone. »
Il se présenta à la caisse de la banque.

Le petit groupe ne tarda pas à s’augmenter et
bientôt Manuel se vit entouré d’une véritable foule,
qui cri ait : « — Vive le grand toréador Gil Pastor ! »
«■Diable, pensa-t-il, j’ai pris la personnalité d’un
toréador. » — Par-ici, la plaza \ » faisait la foule. Et il
fut poussé malgré lui à la pla?a de toros. Un mon
sieur se présenta à lui.

Un jour, après une longue attente, il vit poindre
au bout du chemin, un cavalier sur une mule- Par
un hasard heureux pour Manuel Pérez, ce cavalier
somnolait sur sa monture. « Voila qui va faciliter
les choses », se dit le brigand. Et il attendit, son
manteau tendu devant lui.

baguette qu’il venait de couper et s’éloigna rapide
ment du lieu de son exploit!

Mais quand le caissier eut vu le nom du signa
taire du chèque, il alla causer avec ses collègues en
leur signalant Manuel Pérez. « Diable, pensa celui-
ci en voyant tout le monde chuchoter en le regar
dant, il "serait peut-être prudent de filer. » Il allait
mettre ce projet à exécution, quand le caissier revint
avec la somme.

« — Je suis le directeur des arènes, dit-il, ces accla
mations me signalent votre présence en notre ville.
Je n’ai pas l’honneur de vous connaître, puisque vous
venez du Mexique, mais votre réputation ui’est un sûr
garant que la corrida de cet après-midi sera superbe.
Vous savez le taux du cachet : 5.000 pesetas. « Bigre !
pensa Manuel, si je pouvais toucher aussi cela,
quelle ehance. »

sa surprise, il le fit choir de sur sa mule et l’entraîna,
toujours empêtré dans les plis du vêtement, jusqu’à
un arbre.

« — Voici, monsieur Gil Pastor. » Après avoir mis
l’argent dans sa poche. Manuel sortit, accompagné
des chuchotements des employés: «C'est Gil Pastor!
c’est Gil Pastor! » Mais à la porte, quelle ne fut pas
sa surprise en voyant plusieurs personnes en conci
liabule avec le groom de la banque. Il entendit
même quelques cris de « vive Gil Pastor! »

Il se fit amener son mulet et prit dans la malle un
costume de toréador qu’il endossa. Mais le costume
était un peu grand pour lui et provoqua les rires
de l’habilleur. « — C'est le genre au Mexique, » fit-il
imperturbable. Et il entra dans l’arène, un man
teau rouge sur le bras, une épée à la main. « I!
faut tâcher maintenant de m’en tirer sans y laisser
ma peau! » se dit-il. (Voir la suite paire 2.)

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