Titre : Le Potard : organe indépendant des aides-pharmaciens
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1907-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32841623d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 860 Nombre total de vues : 860
Description : 01 février 1907 01 février 1907
Description : 1907/02/01 (N45). 1907/02/01 (N45).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k956090s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-50481
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/12/2011
Deuxième année. — N° 45
ce L’Union et la Concorde font la Force »
Vendredi, 1 er Février 1907
ORGANE INDÉPENDANT DES AIDES-PHARMACIENS
Pourquoi ce malséant sobriquet ?
Est-ce parce qu’elle a toujours l’air
surmené d’une pauvre bête de somme
ou parce qu’elle a des lippes saillan
tes de bonté, comme un pauvre âne ?
Peut-être n’aurait-elle pas été plus
laide qu’une autre si, au lieu d’une
loque noire, roussie, tâchée, déformée
et presque autant fatiguée que sa per
sonne, elle avait une jolie robe, car
elle a la peau blanche, de grands
yeux bleus et une chevelure lourde et
blonde comme de l’or.
Mais sa démarche, ses attitudes
témoignent douloureusement d’un
extrême surmenage ; à peine semble-
t-elle avoir la force de soutenir au
bout de son bras détendu la petite
marmite de fer émaillé dans, laquelle
elle va chercher à manger, chez le
traiteur marchand de vins.
Elle marche mélancoliquement, sans
avoir le courage de relever sa robe
bordée de fange, et l’on peut en effet
la comparer à quelque malheureuse
bête de somme condamnée à traîner
une charrette infiniment trop lourde
pour ses forces, et je crains de la voir
s’abattre un jour ou l’autre sans pou
voir se relever.
Quel est le boulet trop pesant rivé à
cette douloureuse existence de jeune
fille ?
Tout ce que je sais d’elle, c’est que
venue de Paris depuis peu, elle tra
vaille dansPusine dont on aperçoit la
haute cheminée de briques dans les
bois à une demi-lieue du village.
Plus tard, j’apprends qu’elle gagne
des huit à dix francs par jour et je
suis d’autant plus surpris de ce salaire
très élevé, qu’elle traîne dans son sil
lage de surmenée toutes les apparen
ces de la misère.
Une après-midi que je fus appelé à
l’usine pour un ouvrier blessé, je la
vis à l’œuvre.
En traversant batelier qu’occupaient
les femmes, je fus d’abord impression
né agréablement par le joyeux bour
donnement de ruches d’abeilles qui y
régnait, dominé fréquemment par des
éclats de rire.
Presque toutes les ouvrières étaient
de jeunes personnes qui ne deman
daient qu’à jaser, à plaisanter, mais
au milieu de cette troupe gazouillante
il y en a une qui ne rit jamais, qui ne
parle jamais. Le corps penché, les
yeux fixés sur sa machine-outil, tout
son être absorbé et entraîné par la
préoccupation intense d’abattre de la
besogne, les bras nus, le cou nu jus
qu’aux épaules, débarrassés de tout
ce qui peut être un obstacle à la vi
tesse, le teint animé, l’œil allumé, sa
chevelure frissonnant en boucles d’or
sur sa chair blanche et moite, la «bour
rique » transfigurée, fumant de sueur
comme un ardent cheval de course,
semble elle-même une machine-outil,
mue par quelque vertigineux moteur
de l’industrie moderne,
C’est là qu’il faut la voir, c’est son
théâtre, son piédestal, le milieu dont
elle est la triomphante étoile.
Je ne m’étonne plus de son gain, ni
de ses apparences d'esquintée, car,
après d’intenses dépenses de force, il
est impossible qu’il n’y ait pas de for
midables périodes de dépression.
Mais comment se fait-il que cette
ouvrière d’élite soit vêtue de miséra
bles loques et trimballe sa marmite à
la gargotte, tandis que ses compagnes,
qui gagnent trois fois moins, ont l’air
propret de petites dames et se nour
rissent très confortablement ?
Je devais bientôt tout comprendre.
A quelque temps de là, en effet, à la
saison des roses, c’était la fête du
pays. Sur la pelouse ombragée de su
perbes tilleuls, dont les branches, sur
chargées d’une verdure parfumée, se
courbent en pittoresques arceaux aux
lueurs du couchant, une foule endi
manchée visit les baiaques foraines
qui, avec leurs couleurs voyantes,
leurs parures de glaces et de .papiers
d’or, ressemblent, vues de loin, à de
bizarres massifs d’énormes fleurs des
tropiques, épanouies sur le gazon.
Pour moi, j’étais rentré et mis à ta
ble, fatigué et affamé par une journée
passée à cheval, lorsque subitement
retentit le coup précipité des cas pres
sés, des accidents graves.
I a bonne accourt avec une rapidité
de mauvaise augure.
— Mlle Elise vient chercher Mon
sieur, c’est très pressé,..
— Qui ça, Mlle Elise !
— Monsieur la connaît bien, c’est
celle qu’on surnomme la « bourrique »
Elle est toute bouleversée, et blan
che comme ça, fait la bonne en mon
trant la nappe.
— De quoi s’agit-il ? demandai-je
de fort mauvaise humeur.
— D’une hémorragie...
— Diable !
Celte fois, je me lève en jetant ma
serviette, et vais dans mon cabinet
prendre ce qui pourra m’être utile.
Puis je m’achemine en traversant la
pelouse où sont installées les baraques
de la fête.
Des villageois arrivent par bandes en
conduisant par la main des mioches
qui écarquillent des yeux de jeunes
sauvages, tandis que les mères en por
tent sur les bras de plus petits tout
ahuris, qui ne savent encore s’ils doi
vent pleurer ou se réjouir de tout ce
vacarme.
Un manège de chevaux de bois tour
ne vertigineusement aux sons éclatants
d’un orgue-orchestre tandis que les
coups de fusil des tirs trouent le brou-/
haha général de leurs violentes déto
nations.
Rapide et préoccupé, j’arrive à la
porte d’une maison qui regarde de coin
Remplacement de la fête.
C’est là, au deuxième.
Je frappe, et j’entre dans le logement
qui se compose d’une chambre unique.
Au milieu d’ustensiles de ménage
pèle-mèle sur le plancher, ou sur des
chaises cassées, avec des vêtements
ou des haillons, entre un poêle rouillé,
fêlé, et un lit en désordre, est debjut
une très grande femme tout échevelée,
à moitié nue,
Le \isage congestionné* les yeux
hors de la tête, elle presse de ses deux
mains sur sa poitrine un long drap
blanc pendant sur le sol et trempé de
larges et ruisselantes taches de sang.
Elise, affaissée sur son siège, étreint
avec désespoir son visage dans ses
mains, à bout de force et d’émotion.
Une petite fille, affolée par l’épou
vante, les yeux dilatés, les traits du
visage contractés, a sauté sur la table
où elle demeure debout et comme pétri
fiée : c’est la jeune sœur d’Elise.
La grande femme, qui rappelle le
spectre de Banco, avec son linceul
tragique et ensanglanté, ne parle ni ne
bouge : il n’y a que ses yeux hagards
qui roulent avec égarement.
J’écarte le liuceul et, bien que méde
cin, j’ai un mouvement de surprise et
d’horreur...
Sur cette poitrine de femme nue, à
la place du sein gauche, je vois une
excavation d’un gris verdâtre, large,
profonde, ulcéreuse et, des bords
rouges de cette caverne cancéreuse,
jaillit en jets fumants une énorme
quantité de sang.
Par un de ces contrastes «auxquels
semble se plaire une ironique réalité,
tout à côté retentissent les sons clai
ronnants de l’orgue-orchestre et l’on
entend même les éclats de rire et les
propos saugrenus de ceux qui jouent
au « massacre ».
Immobile, impassible, taciturne
comme un sanglant fantôme, la
grande femme semble étrangère à sa
terrible situation. On dirait qu’elle
assiste en témoin distrait et insensible
à cette dramatique scène.
Le secret de cette stupéfiante impas
sibilité, c’est que cette malheureuse
est outrageusement ivre.
Je fais étendre la cancéreuse sur le
lit, j’éponge et lave la vaste plaie
pour tâcher de m’y reconnaître* et
parviens à grand’peine à saisir les
vaisseaux avec des pinces Péan et à
en opérer la ligature. De l’ouate hydro
phile, imbibée d’une solution hémosta
tique, maintenue par une compresse
fixée et serrée par une bande, finit par
arrêter le sang.
Toujours impassible et muette*
l’ivrognesse roule de gros yeux farou
ches et injectés sans dire seulement
merci.
Voilà la sinistre créature qu’Elise et
sa sœur ont le malheur de posséder
pour mère. Non seulement elle s’enivre
tous les jours en dépit de son cancer
mortel, mais elle vend le linge, les
vêtements de ses filles, jusqu’aux meu
bles, pour acheter de l’eau-de-vie, et
de l’absinthe ; le logement dévalise, elle
fait des scènes hideuses en rouant de
coups ses enfants pour leur arracher le
dernier sou.
C’est en cassant une bouteille sur
la tête d’Elise, que son épaisse cheve
lure d’or a par miracle préservée, que
l’alcoolique s’était blessée sur sa plaie
béante.
J'avais maintenant la clé de l’énig
matique misère de la « bourrique » et,
chaque fois que je la rencontre, je
salue avec un profond sentiment de
pitié mêlé d'admiration.
D r Pierre BOYER.
ÉCHOS
LES GAIETÉS DE L’ANNONCE
Nous avons sous les yeux ce prospectus :
Château de B... (Oise)
Seul lait, à Paris, provenant d’une propriété
privée, produit et vendu par le prorriétaire
lui-même, sans intermédiaire d’aucune sorte.
Il y a cependant des intermédiaires, au
moins pour la production : les vaches par
exemple.
♦♦♦♦
Le Gorivore Plaster et la Cornaline, spéci
fique suisse, sont les meilleurs destructeurs
des cors aux pieds, des durillons et des œils-
de-perdrix.
Les produits employés jusqu’ici pour dé
truire les Cors, offrent tous les inconvénients
suivants :
1 0 Les uns, liquides, demandent à être
appliqués à l’aide d’un pinceau, le matin et
le soir, pendant 5 et 6 jours.
Cette besogne fastidieuse n’est pas exemple
de danger, puisque le liquide, très volatile,
est essentiellement inflammable. De plus le
topique s’étale en dehors de la sphère du cor
et attaque les tissus voisins.
2° Les autres, pommades et emplâtres, ne
protègent pas le cor contre la pression de la
chaussure.
3« Enfin, les corn-plasters protègent mais
ne guérissent pas.
Le Corivore-Plaster et la Cornaline protègent
et guérissent. L’emplâtre dont ils sont garnis
ramollit et désagrège le cor sans causer la
moindre douleur.
La boîte, l franc \ la iq2 boîte, 0 fr. 60.
m
PRODUITS • O/.PKiwRTZIT
ce L’Union et la Concorde font la Force »
Vendredi, 1 er Février 1907
ORGANE INDÉPENDANT DES AIDES-PHARMACIENS
Pourquoi ce malséant sobriquet ?
Est-ce parce qu’elle a toujours l’air
surmené d’une pauvre bête de somme
ou parce qu’elle a des lippes saillan
tes de bonté, comme un pauvre âne ?
Peut-être n’aurait-elle pas été plus
laide qu’une autre si, au lieu d’une
loque noire, roussie, tâchée, déformée
et presque autant fatiguée que sa per
sonne, elle avait une jolie robe, car
elle a la peau blanche, de grands
yeux bleus et une chevelure lourde et
blonde comme de l’or.
Mais sa démarche, ses attitudes
témoignent douloureusement d’un
extrême surmenage ; à peine semble-
t-elle avoir la force de soutenir au
bout de son bras détendu la petite
marmite de fer émaillé dans, laquelle
elle va chercher à manger, chez le
traiteur marchand de vins.
Elle marche mélancoliquement, sans
avoir le courage de relever sa robe
bordée de fange, et l’on peut en effet
la comparer à quelque malheureuse
bête de somme condamnée à traîner
une charrette infiniment trop lourde
pour ses forces, et je crains de la voir
s’abattre un jour ou l’autre sans pou
voir se relever.
Quel est le boulet trop pesant rivé à
cette douloureuse existence de jeune
fille ?
Tout ce que je sais d’elle, c’est que
venue de Paris depuis peu, elle tra
vaille dansPusine dont on aperçoit la
haute cheminée de briques dans les
bois à une demi-lieue du village.
Plus tard, j’apprends qu’elle gagne
des huit à dix francs par jour et je
suis d’autant plus surpris de ce salaire
très élevé, qu’elle traîne dans son sil
lage de surmenée toutes les apparen
ces de la misère.
Une après-midi que je fus appelé à
l’usine pour un ouvrier blessé, je la
vis à l’œuvre.
En traversant batelier qu’occupaient
les femmes, je fus d’abord impression
né agréablement par le joyeux bour
donnement de ruches d’abeilles qui y
régnait, dominé fréquemment par des
éclats de rire.
Presque toutes les ouvrières étaient
de jeunes personnes qui ne deman
daient qu’à jaser, à plaisanter, mais
au milieu de cette troupe gazouillante
il y en a une qui ne rit jamais, qui ne
parle jamais. Le corps penché, les
yeux fixés sur sa machine-outil, tout
son être absorbé et entraîné par la
préoccupation intense d’abattre de la
besogne, les bras nus, le cou nu jus
qu’aux épaules, débarrassés de tout
ce qui peut être un obstacle à la vi
tesse, le teint animé, l’œil allumé, sa
chevelure frissonnant en boucles d’or
sur sa chair blanche et moite, la «bour
rique » transfigurée, fumant de sueur
comme un ardent cheval de course,
semble elle-même une machine-outil,
mue par quelque vertigineux moteur
de l’industrie moderne,
C’est là qu’il faut la voir, c’est son
théâtre, son piédestal, le milieu dont
elle est la triomphante étoile.
Je ne m’étonne plus de son gain, ni
de ses apparences d'esquintée, car,
après d’intenses dépenses de force, il
est impossible qu’il n’y ait pas de for
midables périodes de dépression.
Mais comment se fait-il que cette
ouvrière d’élite soit vêtue de miséra
bles loques et trimballe sa marmite à
la gargotte, tandis que ses compagnes,
qui gagnent trois fois moins, ont l’air
propret de petites dames et se nour
rissent très confortablement ?
Je devais bientôt tout comprendre.
A quelque temps de là, en effet, à la
saison des roses, c’était la fête du
pays. Sur la pelouse ombragée de su
perbes tilleuls, dont les branches, sur
chargées d’une verdure parfumée, se
courbent en pittoresques arceaux aux
lueurs du couchant, une foule endi
manchée visit les baiaques foraines
qui, avec leurs couleurs voyantes,
leurs parures de glaces et de .papiers
d’or, ressemblent, vues de loin, à de
bizarres massifs d’énormes fleurs des
tropiques, épanouies sur le gazon.
Pour moi, j’étais rentré et mis à ta
ble, fatigué et affamé par une journée
passée à cheval, lorsque subitement
retentit le coup précipité des cas pres
sés, des accidents graves.
I a bonne accourt avec une rapidité
de mauvaise augure.
— Mlle Elise vient chercher Mon
sieur, c’est très pressé,..
— Qui ça, Mlle Elise !
— Monsieur la connaît bien, c’est
celle qu’on surnomme la « bourrique »
Elle est toute bouleversée, et blan
che comme ça, fait la bonne en mon
trant la nappe.
— De quoi s’agit-il ? demandai-je
de fort mauvaise humeur.
— D’une hémorragie...
— Diable !
Celte fois, je me lève en jetant ma
serviette, et vais dans mon cabinet
prendre ce qui pourra m’être utile.
Puis je m’achemine en traversant la
pelouse où sont installées les baraques
de la fête.
Des villageois arrivent par bandes en
conduisant par la main des mioches
qui écarquillent des yeux de jeunes
sauvages, tandis que les mères en por
tent sur les bras de plus petits tout
ahuris, qui ne savent encore s’ils doi
vent pleurer ou se réjouir de tout ce
vacarme.
Un manège de chevaux de bois tour
ne vertigineusement aux sons éclatants
d’un orgue-orchestre tandis que les
coups de fusil des tirs trouent le brou-/
haha général de leurs violentes déto
nations.
Rapide et préoccupé, j’arrive à la
porte d’une maison qui regarde de coin
Remplacement de la fête.
C’est là, au deuxième.
Je frappe, et j’entre dans le logement
qui se compose d’une chambre unique.
Au milieu d’ustensiles de ménage
pèle-mèle sur le plancher, ou sur des
chaises cassées, avec des vêtements
ou des haillons, entre un poêle rouillé,
fêlé, et un lit en désordre, est debjut
une très grande femme tout échevelée,
à moitié nue,
Le \isage congestionné* les yeux
hors de la tête, elle presse de ses deux
mains sur sa poitrine un long drap
blanc pendant sur le sol et trempé de
larges et ruisselantes taches de sang.
Elise, affaissée sur son siège, étreint
avec désespoir son visage dans ses
mains, à bout de force et d’émotion.
Une petite fille, affolée par l’épou
vante, les yeux dilatés, les traits du
visage contractés, a sauté sur la table
où elle demeure debout et comme pétri
fiée : c’est la jeune sœur d’Elise.
La grande femme, qui rappelle le
spectre de Banco, avec son linceul
tragique et ensanglanté, ne parle ni ne
bouge : il n’y a que ses yeux hagards
qui roulent avec égarement.
J’écarte le liuceul et, bien que méde
cin, j’ai un mouvement de surprise et
d’horreur...
Sur cette poitrine de femme nue, à
la place du sein gauche, je vois une
excavation d’un gris verdâtre, large,
profonde, ulcéreuse et, des bords
rouges de cette caverne cancéreuse,
jaillit en jets fumants une énorme
quantité de sang.
Par un de ces contrastes «auxquels
semble se plaire une ironique réalité,
tout à côté retentissent les sons clai
ronnants de l’orgue-orchestre et l’on
entend même les éclats de rire et les
propos saugrenus de ceux qui jouent
au « massacre ».
Immobile, impassible, taciturne
comme un sanglant fantôme, la
grande femme semble étrangère à sa
terrible situation. On dirait qu’elle
assiste en témoin distrait et insensible
à cette dramatique scène.
Le secret de cette stupéfiante impas
sibilité, c’est que cette malheureuse
est outrageusement ivre.
Je fais étendre la cancéreuse sur le
lit, j’éponge et lave la vaste plaie
pour tâcher de m’y reconnaître* et
parviens à grand’peine à saisir les
vaisseaux avec des pinces Péan et à
en opérer la ligature. De l’ouate hydro
phile, imbibée d’une solution hémosta
tique, maintenue par une compresse
fixée et serrée par une bande, finit par
arrêter le sang.
Toujours impassible et muette*
l’ivrognesse roule de gros yeux farou
ches et injectés sans dire seulement
merci.
Voilà la sinistre créature qu’Elise et
sa sœur ont le malheur de posséder
pour mère. Non seulement elle s’enivre
tous les jours en dépit de son cancer
mortel, mais elle vend le linge, les
vêtements de ses filles, jusqu’aux meu
bles, pour acheter de l’eau-de-vie, et
de l’absinthe ; le logement dévalise, elle
fait des scènes hideuses en rouant de
coups ses enfants pour leur arracher le
dernier sou.
C’est en cassant une bouteille sur
la tête d’Elise, que son épaisse cheve
lure d’or a par miracle préservée, que
l’alcoolique s’était blessée sur sa plaie
béante.
J'avais maintenant la clé de l’énig
matique misère de la « bourrique » et,
chaque fois que je la rencontre, je
salue avec un profond sentiment de
pitié mêlé d'admiration.
D r Pierre BOYER.
ÉCHOS
LES GAIETÉS DE L’ANNONCE
Nous avons sous les yeux ce prospectus :
Château de B... (Oise)
Seul lait, à Paris, provenant d’une propriété
privée, produit et vendu par le prorriétaire
lui-même, sans intermédiaire d’aucune sorte.
Il y a cependant des intermédiaires, au
moins pour la production : les vaches par
exemple.
♦♦♦♦
Le Gorivore Plaster et la Cornaline, spéci
fique suisse, sont les meilleurs destructeurs
des cors aux pieds, des durillons et des œils-
de-perdrix.
Les produits employés jusqu’ici pour dé
truire les Cors, offrent tous les inconvénients
suivants :
1 0 Les uns, liquides, demandent à être
appliqués à l’aide d’un pinceau, le matin et
le soir, pendant 5 et 6 jours.
Cette besogne fastidieuse n’est pas exemple
de danger, puisque le liquide, très volatile,
est essentiellement inflammable. De plus le
topique s’étale en dehors de la sphère du cor
et attaque les tissus voisins.
2° Les autres, pommades et emplâtres, ne
protègent pas le cor contre la pression de la
chaussure.
3« Enfin, les corn-plasters protègent mais
ne guérissent pas.
Le Corivore-Plaster et la Cornaline protègent
et guérissent. L’emplâtre dont ils sont garnis
ramollit et désagrège le cor sans causer la
moindre douleur.
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