Titre : L' Étendard social : organe de la Jeunesse anti-juive révolutionnaire : paraissant le jeudi et dimanche matin / directeur-fondateur Jules Loir ; rédacteur en chef Étienne Bailac
Auteur : Jeunesse anti-juive révolutionnaire. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1899-06-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32769930p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12 Nombre total de vues : 12
Description : 14 juin 1899 14 juin 1899
Description : 1899/06/14 (N3). 1899/06/14 (N3).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9368012
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-14525
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/07/2013
Première Année. — N° 3
CINQ CENTIMES
Mercredi 14 Juin 1399.
i
Place aux Travailleurs!
Parais ant
flirt aux Parais
Algérie ,
France.
-AB ONNEMENT8
TROIS MOIS SIX MOIS
'.Y.T.... T'.". t fr. » 4fr. »
Sir. » Ofr. »
TJX AN
8 fr.
18 fr.
Adressër toute? qui concerne la Rédaction ou l'Administration, à
ü. le Secrétaire de la Rédaction, BMSwn c.rMt, 7», »—infh»
Lea Annonces et les Communications de provenance Juive sont
confiées a la garde de plusieurs sentinelles sur la plage de Mustapha
„ __ . . ... .... r . . , . - .
L'ÉTENDARD SOCIAL est désigné pour 1 insertion des Annonces légales judiciaires et autres exigéees pour la validité des procédures et contrats
k bas Lutaud, la Rousse et G“
AVIS
Nous nous faisons un devoir
d’avertir nos amis et directeurs
d’établissements publics, qu'au
cune carte na été et ne sera dé
livrée cl nos rédacteurs. Nos
collaborateurs éteint le peuple,
c’est ib-dire la force, nous ne
pouvons distribuer de cartes.
Chez nous il n’y a ni directeur,
ni rédacteurs, tout le monde
peut écrire à notre Etendard.
Nous avertissons donc les per
sonnes chez qui l’on se présen
terait munis d une carte de
rédacteur d’avoir à se mettre en
garde contre les agissements des
fumistes qui s en sont fabriquées,
dans nous ne savons quel but.
Avis à tous //
L’ETENDARD SOCIAL.
ALGER, LE 14 JUIN 1899
LA VIE
—O—
11 paraît qu’on a renyersé le mi
nistère. C’est çà qui va faire une
belle jambe aux ouvriers sans tra
vail et sans pain !
Le malheur est qu’un grand nom
bre de prolétaires se passionnent
encore pour cette mascarade parle
mentaire, dont les scènes se dérou
lent toujours dans le palais des rois.
Beaucoup d’entre eux qui se serrenr
la ceinture pour ne pas entendre
crier leur ventre, ne craignent pas
de dépenser un sou par jour pour
assister de loin aux représentations
des Folies-Bourbeuses.
Quand les travailleurs auront as
sez souffert et seront un peu plus
instruits sur les causes de leur misè
re, ils feront moins de politique. Ils
auront alors 1 esprit assez calme et
assez éclairé pour comprendre que
l’amélioration de leur sort dépend
avant tout de leur propre initiative,
de leur propre volonté, de leur pro
pre énergie Ils comprendront alors
que le meilleur moyen de faire une
ré olutioo qui leur profite, c’est de ■
se grouper, de s unir, afin de dé
truire par la force du nombre les
moyens d’exploitation et d’oppres
sion que les nouveaux autocrates du
Veau-d'Or ont tiré de leur propre
travail. Ainsi seulement ils pourront
redevenir les maîtres de leur outil
lage et de la matière première, les
maitres aussi de leur production.
« Ouvrier prend la machine, et
prend la terre paysan ! » Voilà la
première et la grande étape de l’é
volution économique à laquelle le
monde ouvrier doit s’attacher pour
son salut.
Aujourd hui, si vous avez de l’ar
gent, vous exploitez — si vous n’en
avez pas, l’on vous exploite. Par
tous les moyens, surtout par ceux
que la solidarité de nos intérêtsnous
commande, reprenons donc notre
liberté de travailler et de vivre ; pre
nons l’outil qui appartient à ceux qui
l’ont construit et qui s’en servent,
la terre avec toutes les matières pre
mières qu’elle renferme et qui ap
partient à ceux qui la fécondent, les
produits qui appartiennent à ceux
qui les ont façonnés et créés de leur
effort. Ensuite, si l’on a toujours
besoin de monnaie on s’en servira
seulement comme d un moyen plus
facile d’échange, mais non comme
d’un instrument odieux d’exploita
tion, d’accaparement, de vol et de
tyrannie.
Quand donc, ô braves gens de
l’usine et du sillon, quand donc vo
tre intelligence s’ouvrira-t elle à la
vision précise de vos intérêts ?
Quand donc comprendrez vous qae
vous avez un ventre, un cœur et un
cerveau comme tout le monde, et
que vous avez besoin comme tout
le monde, de manger, d’aimer et de
penser ? Quand donc comprendrez
vous que 1 assurance de votre exis
tence matérielle doit faire l’objet de
vos premiers soucis et de tous vos
efforts — car ce ne sera que lorsque
vous aurez assuré votre vie physi
que que vous pourrez assurer votre
vie intellectuelle et morale.
La vie, en effet, la véritable vie,
la vie humaine, ne consiste pas seu
lement à trimer pendant des années
sur le sillon fumant, sur l’établi ou
l’enclume, ou même sur un rond de
cuir, pour un morceau de pain qui
ne vous permet de vous nourrir et
d élever vos enfants qu’au prix de
toutes sortes de privât' ons. La vie
ne consiste pas a crever de faim
comme vous y êtes contraints quand
le chôm ge vous accule et vous
étrangle. La vie ne consiste pas à
mendier sa pitsnce au surplus de
ceux qui en ont trop et dont les be
soins, en somme, sont tes mêmes
que les vôtres — car votre ventre,
encore une fois, comme le leur, est
fait pour se remplir comme le leur,
votre cœur est fait pour aimer la
bonne compagne choisie et les pe :
tits enfants blonds que l’amour vous !
a donnés, comme le leur, votre cer
veau est fait pour comprendre les
belles choses, pour se reposer au
sein de l’Art, du Rêve et de l’Idéal i
Oui, camarades, la voilà la vie —
la vie humaine, la vie complète, en
tière, intégrale.
Rien n’est plus douloureux à voir
rien ne me tord devantage le cœur
que la vue d’un ouvrier dont la rai
son ni le sentiment ne fonctionne
pas. Il faut avoir le courage de vous
le dire, travailleurs manuels, pour
mieux vous faire toucher du doigt
1 obstacle à surmonter, votre éduca
tion sociale n’est pas faite. Vous
avez besoin de développer en vous
l’esprit de solidarité, vous avez be
soin d’apprendre à mieux considé
rer la vie dans son ensemble, vous
avez besoin de prendre conscience
de vos propres forces et de vos pro
pres intérêts.
C est d’ailleurs parce que cette
éducation sociale vous manque que
vous êtes malheureux. Je sais bien
que ce n’est pas de votre faute, car
lorsqu’on est poursuivi et harcelé à
chaque instant, comme vous l’êtes
par les nécessités, les soucis, les in
quiétudes et les angoisses des dures
exigences matérielles et qu’on a reçu
aucune culture intellectuelle dans
son enfance, on n’a guère le temps
ni le goût de penser et de s’instruire.
Aussi, est-ce à la société actuelle
que j’en veux, surtout de vous avoir
privé des bienfaits de la vie. Aussi,
est-ce pour renverser cette société
marâtre qui vous parle tous les jours
de justice, de bonheur et de liberté,
alors quelle ne vous donne qu’arbi
traire douleur et servitude, que nous
devons réunir nos bonnes volontés,
nos efforts et nos intelligences.
C’est l’aimée du travail qui peut
et qui do t seule fa re la prochaine
Révolution, si elle veut en avoir les
bénéfices — si elle veut vivre enfin
d’une vie meilleure, d’une vie li
bre...
BARBEROUSSE
A RÉGIS
Enfin donc nos amis sont revenus,
après Aatoni, Laffite, nous arrive
d Espagne, il est vrai que notre joie
n’est pas encore complète car notre
brave Régis est toujours dans la for
teresse de Sidi Ferruch, en dépit des
lois et sur l ordre du cynique pen
sionnaire de la place Souit Berg.
Quand donc cessera t-on ces pré
cautions odieuses f Quand donc en
fin le Gouvernement tyrannique
que nous subissons comprendra-t il
son infamie et nous débarrassera-t-il
de ces ignobles salariés qui travail
lent de concert avec la ‘synagogue à
la ruine de l’A’gérie. Prends pa
tience, Régis, l’heure est proche où
le peuple las des persécutions que
tu en dures saura par son énergie en
fin révoltée montrer à nos gouver
nants q.ie les algériens ne sont pas
des petits gamins que Ton intimide
avec une poignée de st-rgots alcoo
liques et de gendarmes chamarrés.
L’autre jour à ton arrivée, ces brutes
dégainaient et tiraient sur tes admi
rateurs. Nous aurons notre tour,
prends patience, ce jour là n'est pas
loin, les fusils partiront seuls, de
quel côté : Mystère. Entre nous,
nous le chuchotons, mais gardons
le pour nous; les murs ont des oreil
les — courage ami — nous sommes
là et nous crierons toujours avec toi :
A bas les juigs I
P. Làcour.
A quand l’arrestation de
l’escarpe Hontrozier que
J’accuse toujours de vol et de
faux en écriture ??
Litanii, Lectaai, Finance,
LA ROUSSE ET Cte
Le grand maître de la sûreté
nommé Léchenanlt, qui contraire
ment à son ami Qa lie en bois; le
sympathique psmphlétaire de la
parole préfectorale ne boîte que
d’un œil ; nous fait à savoir qu’il
braque ce dernier sur nous, brrrr
oui antijuifs mes frères et vous ca
marades de Y Etendard tremblez
la bête a jeté son ch ce n’était pas
assez d avoir I œil de Lutaulet celui
du commissaire de Mustapha. Voilà
maintenant celui de Leehenault qui
nous regarde ( mais ma parole c’est
pas une préfecture cette ; -aison,
c’est une scccurssaie des Quicze-
Ving:) enfla n'empêche que nous
n'avons qu'à bien nous tenir,1e s
sous pieds de ces messieurs sent
attaches à nos chausses, prenez
garde de marcher dessus. Na les
abîmez pas, vous les paierez fort
cher, etM. Leehenault, « bon dieu,
quel drôle de nom en a besoin ».
Vous êtes avertis, tremb ez ou
si vous préférez, faites comme moi,
contentez-vous de rigoler.
Maintenant un mot, messieurs
les cydopés, les tricoches, cacoleta
et au res valets de préfecture. Est-
ce que vos airs de Croque-Mitaine
et la menace de vos foudres en
carton-pâte noua ont un instant ef
frayés ? Quelle erreur est la vôtre;
Quel crime ettle nôtre, celui de
vous dép aire ? c’est bien malheu
reux. Pour ce qui est de votreser-
viteurjapuis vous assurer qu'il en
rit comme une petite folle de vos
menaces et malgré les inconvénients
qu'il y a à séjourner à Alger en ce
moment c-ù les sauterelles et les
mouches surtout les mouches) ont
élus domicile, je puis vous assurer
que depuis que je suis dans ce beau
pays, pour voir jouer la comédie,
point n’est besoin d’aller au Théâ
tre-Cirque. Vous regarder suffi. Je
sais qu’en parlant de la sorte, j'ai
beaucoup de chance d’atirer sur
moi et les miens la haine de la
gente policière et la vôtres, mais
peu nous importe, mouchardez-
nous, menacez-tous si tel est votre
bon plais r ; faites arrêter les ven
deurs de YEtendard, nous conti
nuerons à vous cracher à la face
tout le mépris que nous inspire vos
actes.
Qiant à nous arracher notre
plume et nous faire abandonner la
lutte, il n’y faut pas compter.
C’est pour cela que si j’ai unbon
conseil à vous donuar messieurs les
fonctionnaires de l'administratiou
ainsi qu'à vous policiers amateurs
journalistes d’antichambres, c'est
celui de nous foutre la paix et ne
faites pas les puristes.
Evitez-nous la peine de chercher
parmi vous s'il n ya pas quelques-
uns de qui l’on pourrait s’occuper.
Ne nous obligez pas à prendre nos
pincettes, restez dans votre rôle
d'i secte, continuez à venir rôder
près ds nous, écou ez nous Bien,
cela voas sera peut-être salutaire,
ce Lisant, une métamorphose pourra
s'opirer et de mouches que vous
êtes peu -être, deviendrez-vous
do> hommes. C'est C3 que je vous
souhaite.
Mds en attendant, toujours et
quand même : A bas les mouches !
Jérôme PATGUILLOT.
P S, — Nous tavons de source
CINQ CENTIMES
Mercredi 14 Juin 1399.
i
Place aux Travailleurs!
Parais ant
flirt aux Parais
Algérie ,
France.
-AB ONNEMENT8
TROIS MOIS SIX MOIS
'.Y.T.... T'.". t fr. » 4fr. »
Sir. » Ofr. »
TJX AN
8 fr.
18 fr.
Adressër toute? qui concerne la Rédaction ou l'Administration, à
ü. le Secrétaire de la Rédaction, BMSwn c.rMt, 7», »—infh»
Lea Annonces et les Communications de provenance Juive sont
confiées a la garde de plusieurs sentinelles sur la plage de Mustapha
„ __ . . ... .... r . . , . - .
L'ÉTENDARD SOCIAL est désigné pour 1 insertion des Annonces légales judiciaires et autres exigéees pour la validité des procédures et contrats
k bas Lutaud, la Rousse et G“
AVIS
Nous nous faisons un devoir
d’avertir nos amis et directeurs
d’établissements publics, qu'au
cune carte na été et ne sera dé
livrée cl nos rédacteurs. Nos
collaborateurs éteint le peuple,
c’est ib-dire la force, nous ne
pouvons distribuer de cartes.
Chez nous il n’y a ni directeur,
ni rédacteurs, tout le monde
peut écrire à notre Etendard.
Nous avertissons donc les per
sonnes chez qui l’on se présen
terait munis d une carte de
rédacteur d’avoir à se mettre en
garde contre les agissements des
fumistes qui s en sont fabriquées,
dans nous ne savons quel but.
Avis à tous //
L’ETENDARD SOCIAL.
ALGER, LE 14 JUIN 1899
LA VIE
—O—
11 paraît qu’on a renyersé le mi
nistère. C’est çà qui va faire une
belle jambe aux ouvriers sans tra
vail et sans pain !
Le malheur est qu’un grand nom
bre de prolétaires se passionnent
encore pour cette mascarade parle
mentaire, dont les scènes se dérou
lent toujours dans le palais des rois.
Beaucoup d’entre eux qui se serrenr
la ceinture pour ne pas entendre
crier leur ventre, ne craignent pas
de dépenser un sou par jour pour
assister de loin aux représentations
des Folies-Bourbeuses.
Quand les travailleurs auront as
sez souffert et seront un peu plus
instruits sur les causes de leur misè
re, ils feront moins de politique. Ils
auront alors 1 esprit assez calme et
assez éclairé pour comprendre que
l’amélioration de leur sort dépend
avant tout de leur propre initiative,
de leur propre volonté, de leur pro
pre énergie Ils comprendront alors
que le meilleur moyen de faire une
ré olutioo qui leur profite, c’est de ■
se grouper, de s unir, afin de dé
truire par la force du nombre les
moyens d’exploitation et d’oppres
sion que les nouveaux autocrates du
Veau-d'Or ont tiré de leur propre
travail. Ainsi seulement ils pourront
redevenir les maîtres de leur outil
lage et de la matière première, les
maitres aussi de leur production.
« Ouvrier prend la machine, et
prend la terre paysan ! » Voilà la
première et la grande étape de l’é
volution économique à laquelle le
monde ouvrier doit s’attacher pour
son salut.
Aujourd hui, si vous avez de l’ar
gent, vous exploitez — si vous n’en
avez pas, l’on vous exploite. Par
tous les moyens, surtout par ceux
que la solidarité de nos intérêtsnous
commande, reprenons donc notre
liberté de travailler et de vivre ; pre
nons l’outil qui appartient à ceux qui
l’ont construit et qui s’en servent,
la terre avec toutes les matières pre
mières qu’elle renferme et qui ap
partient à ceux qui la fécondent, les
produits qui appartiennent à ceux
qui les ont façonnés et créés de leur
effort. Ensuite, si l’on a toujours
besoin de monnaie on s’en servira
seulement comme d un moyen plus
facile d’échange, mais non comme
d’un instrument odieux d’exploita
tion, d’accaparement, de vol et de
tyrannie.
Quand donc, ô braves gens de
l’usine et du sillon, quand donc vo
tre intelligence s’ouvrira-t elle à la
vision précise de vos intérêts ?
Quand donc comprendrez vous qae
vous avez un ventre, un cœur et un
cerveau comme tout le monde, et
que vous avez besoin comme tout
le monde, de manger, d’aimer et de
penser ? Quand donc comprendrez
vous que 1 assurance de votre exis
tence matérielle doit faire l’objet de
vos premiers soucis et de tous vos
efforts — car ce ne sera que lorsque
vous aurez assuré votre vie physi
que que vous pourrez assurer votre
vie intellectuelle et morale.
La vie, en effet, la véritable vie,
la vie humaine, ne consiste pas seu
lement à trimer pendant des années
sur le sillon fumant, sur l’établi ou
l’enclume, ou même sur un rond de
cuir, pour un morceau de pain qui
ne vous permet de vous nourrir et
d élever vos enfants qu’au prix de
toutes sortes de privât' ons. La vie
ne consiste pas a crever de faim
comme vous y êtes contraints quand
le chôm ge vous accule et vous
étrangle. La vie ne consiste pas à
mendier sa pitsnce au surplus de
ceux qui en ont trop et dont les be
soins, en somme, sont tes mêmes
que les vôtres — car votre ventre,
encore une fois, comme le leur, est
fait pour se remplir comme le leur,
votre cœur est fait pour aimer la
bonne compagne choisie et les pe :
tits enfants blonds que l’amour vous !
a donnés, comme le leur, votre cer
veau est fait pour comprendre les
belles choses, pour se reposer au
sein de l’Art, du Rêve et de l’Idéal i
Oui, camarades, la voilà la vie —
la vie humaine, la vie complète, en
tière, intégrale.
Rien n’est plus douloureux à voir
rien ne me tord devantage le cœur
que la vue d’un ouvrier dont la rai
son ni le sentiment ne fonctionne
pas. Il faut avoir le courage de vous
le dire, travailleurs manuels, pour
mieux vous faire toucher du doigt
1 obstacle à surmonter, votre éduca
tion sociale n’est pas faite. Vous
avez besoin de développer en vous
l’esprit de solidarité, vous avez be
soin d’apprendre à mieux considé
rer la vie dans son ensemble, vous
avez besoin de prendre conscience
de vos propres forces et de vos pro
pres intérêts.
C est d’ailleurs parce que cette
éducation sociale vous manque que
vous êtes malheureux. Je sais bien
que ce n’est pas de votre faute, car
lorsqu’on est poursuivi et harcelé à
chaque instant, comme vous l’êtes
par les nécessités, les soucis, les in
quiétudes et les angoisses des dures
exigences matérielles et qu’on a reçu
aucune culture intellectuelle dans
son enfance, on n’a guère le temps
ni le goût de penser et de s’instruire.
Aussi, est-ce à la société actuelle
que j’en veux, surtout de vous avoir
privé des bienfaits de la vie. Aussi,
est-ce pour renverser cette société
marâtre qui vous parle tous les jours
de justice, de bonheur et de liberté,
alors quelle ne vous donne qu’arbi
traire douleur et servitude, que nous
devons réunir nos bonnes volontés,
nos efforts et nos intelligences.
C’est l’aimée du travail qui peut
et qui do t seule fa re la prochaine
Révolution, si elle veut en avoir les
bénéfices — si elle veut vivre enfin
d’une vie meilleure, d’une vie li
bre...
BARBEROUSSE
A RÉGIS
Enfin donc nos amis sont revenus,
après Aatoni, Laffite, nous arrive
d Espagne, il est vrai que notre joie
n’est pas encore complète car notre
brave Régis est toujours dans la for
teresse de Sidi Ferruch, en dépit des
lois et sur l ordre du cynique pen
sionnaire de la place Souit Berg.
Quand donc cessera t-on ces pré
cautions odieuses f Quand donc en
fin le Gouvernement tyrannique
que nous subissons comprendra-t il
son infamie et nous débarrassera-t-il
de ces ignobles salariés qui travail
lent de concert avec la ‘synagogue à
la ruine de l’A’gérie. Prends pa
tience, Régis, l’heure est proche où
le peuple las des persécutions que
tu en dures saura par son énergie en
fin révoltée montrer à nos gouver
nants q.ie les algériens ne sont pas
des petits gamins que Ton intimide
avec une poignée de st-rgots alcoo
liques et de gendarmes chamarrés.
L’autre jour à ton arrivée, ces brutes
dégainaient et tiraient sur tes admi
rateurs. Nous aurons notre tour,
prends patience, ce jour là n'est pas
loin, les fusils partiront seuls, de
quel côté : Mystère. Entre nous,
nous le chuchotons, mais gardons
le pour nous; les murs ont des oreil
les — courage ami — nous sommes
là et nous crierons toujours avec toi :
A bas les juigs I
P. Làcour.
A quand l’arrestation de
l’escarpe Hontrozier que
J’accuse toujours de vol et de
faux en écriture ??
Litanii, Lectaai, Finance,
LA ROUSSE ET Cte
Le grand maître de la sûreté
nommé Léchenanlt, qui contraire
ment à son ami Qa lie en bois; le
sympathique psmphlétaire de la
parole préfectorale ne boîte que
d’un œil ; nous fait à savoir qu’il
braque ce dernier sur nous, brrrr
oui antijuifs mes frères et vous ca
marades de Y Etendard tremblez
la bête a jeté son ch ce n’était pas
assez d avoir I œil de Lutaulet celui
du commissaire de Mustapha. Voilà
maintenant celui de Leehenault qui
nous regarde ( mais ma parole c’est
pas une préfecture cette ; -aison,
c’est une scccurssaie des Quicze-
Ving:) enfla n'empêche que nous
n'avons qu'à bien nous tenir,1e s
sous pieds de ces messieurs sent
attaches à nos chausses, prenez
garde de marcher dessus. Na les
abîmez pas, vous les paierez fort
cher, etM. Leehenault, « bon dieu,
quel drôle de nom en a besoin ».
Vous êtes avertis, tremb ez ou
si vous préférez, faites comme moi,
contentez-vous de rigoler.
Maintenant un mot, messieurs
les cydopés, les tricoches, cacoleta
et au res valets de préfecture. Est-
ce que vos airs de Croque-Mitaine
et la menace de vos foudres en
carton-pâte noua ont un instant ef
frayés ? Quelle erreur est la vôtre;
Quel crime ettle nôtre, celui de
vous dép aire ? c’est bien malheu
reux. Pour ce qui est de votreser-
viteurjapuis vous assurer qu'il en
rit comme une petite folle de vos
menaces et malgré les inconvénients
qu'il y a à séjourner à Alger en ce
moment c-ù les sauterelles et les
mouches surtout les mouches) ont
élus domicile, je puis vous assurer
que depuis que je suis dans ce beau
pays, pour voir jouer la comédie,
point n’est besoin d’aller au Théâ
tre-Cirque. Vous regarder suffi. Je
sais qu’en parlant de la sorte, j'ai
beaucoup de chance d’atirer sur
moi et les miens la haine de la
gente policière et la vôtres, mais
peu nous importe, mouchardez-
nous, menacez-tous si tel est votre
bon plais r ; faites arrêter les ven
deurs de YEtendard, nous conti
nuerons à vous cracher à la face
tout le mépris que nous inspire vos
actes.
Qiant à nous arracher notre
plume et nous faire abandonner la
lutte, il n’y faut pas compter.
C’est pour cela que si j’ai unbon
conseil à vous donuar messieurs les
fonctionnaires de l'administratiou
ainsi qu'à vous policiers amateurs
journalistes d’antichambres, c'est
celui de nous foutre la paix et ne
faites pas les puristes.
Evitez-nous la peine de chercher
parmi vous s'il n ya pas quelques-
uns de qui l’on pourrait s’occuper.
Ne nous obligez pas à prendre nos
pincettes, restez dans votre rôle
d'i secte, continuez à venir rôder
près ds nous, écou ez nous Bien,
cela voas sera peut-être salutaire,
ce Lisant, une métamorphose pourra
s'opirer et de mouches que vous
êtes peu -être, deviendrez-vous
do> hommes. C'est C3 que je vous
souhaite.
Mds en attendant, toujours et
quand même : A bas les mouches !
Jérôme PATGUILLOT.
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