Titre : Monde : hebdomadaire d'information littéraire, artistique, scientifique, économique et sociale / dir. Henri Barbusse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-02-17
Contributeur : Barbusse, Henri (1873-1935). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32818161n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1560 Nombre total de vues : 1560
Description : 17 février 1934 17 février 1934
Description : 1934/02/17 (A7,N294). 1934/02/17 (A7,N294).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k889271f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, FOL-Z-1259
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/08/2013
I
f
/
IM* 294
17 Février 1934
1 fr. 50
Septième Année
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL.
ÿ/CL')tV
DANS CE
NUMÉRO
UN GRAND CONTE INÉDIT DE
GAU TCHANG-
HUNG
VICTOIRES DU CAPITALISME
PROFITS
LUDWIG RENN
LE CABINET
DOUMERGUE
DIRECTEUR : HLMilU MB BUSSE
LA PAGE
ARTISTIQUE
UN RÉCIT
JAPONAIS
UN PRÉCURSEUR :
TCHERNICHEVSKY
LES ÉVÉNEMENTS
D’AUTRICHE
LES MISÉRABLES
GREVE GENERALE ANTIFASCISTE
4
P
» ' '■ ■
La grève générale du 12 lévrier est l’indiscutable
démonstration des deux idées fondamentales du so
cialisme scientifique : la lutte des classes, consé
quence inévitable de l’existence môme des classes et
la solidarité inébranlable des forces saines et pro
ductives, la solidarité des travailleurs.
Au moment môme où la classe dominante a ins
tauré son gouvernement d’union nationale, la France
qui travaille a manifesté, par un mouvement dépas
sant de beaucoup tout ce qu’on avait vu en France
durant ces dernières années, que celle union n’oxislc
nullement entre Exploiteurs et exploités, entre para
sites et producteurs. Classe contre classe, voilà la
signification des luttes qui se sont déroulées ces
derniers jours et qui ont trouvé leur magnifique ex
pression dans la grève générale.
Dans la France entière, tous ceux qui travaillent,
tous ceux qui veulent une société sans exploiteurs,
se sont dressés comme un seul homme et ont arrêté
les rouages de toute activité.
Les usines, les mines, les chantiers, les postes, les
écoles, les universités, tous les centres de la vie so
ciale furent paralysés.
Les journaux, les plus fiers de leurs relations avec
les gouvernements, ceux qui, pour services rendus,
bénéficient le plus largement des subventions fan
tastiques du capital, n’ont pu paraître ! La classe
ouvrière ne l’a pas voulu.
Que comptent les tristes et misérables figures qui
prêchent le respect d une société fondée sur une
odieuse exploitation, que compte leur cynisme en
vers les ouvriers abattus sur le pavé, que compte
tout cela en face de cet élan du peuple qui était
debout lundi, qui a manifesté dans toutes les villes
de France ?
Les arrêtés préfectoraux, les lois consulaires ont
été impuissants à arrêter la marché des centaines
de mille, des millions d’hommes et de femmes.
Los rues sombes des cités, les vieilles maisons
malsaines dans lesquelles les ouvriers sont forcés
d’habiter, ont accentué leur aspect de lutte. Des
fenêtres ouvertes, où s’agitaient des drapeaux
rouges, et des robes rouges lorsque les drapeaux
manquaient, des vieillards écrasés par une vie
entière d’exploitation, des femmes retenues auprès
de leurs enfants, pleuraient de joie en voyant défiler
les travailleurs. Hommes, femmes et jeunes, coude
à coude, le regard franc et sincère, marchaient en
avant. Celle masse que la presse vendue appelle
« basse populace » inspire une confiance illimitée à
tous ceux qui n’ont pas de profits à perdre.
Pourquoi des millions d’ouvriers ont-ils arrêté leur
travail ? Pourquoi sont-ils descendus dans la rue et
se sont-ils résolument opposés aux formations
armées de la police et des gardes mobiles ? C’est
parce que la défense de leurs intérêts vitaux, de leur
libertés acquises, l’intérêt de classe l’exigeait, ils
ont fait un pas important en avant, ils ont franchi
une étape nouvelle vers la libération de la classe
ouvrière. L’unité de lutte s’est avérée le lien le plus
puissant entre tous ceux qui ont les mômes intérêts
à défendre, tous ceux qui luttent pour une môme
société.
Les travailleurs et ceux qui sont exclus du travail
par les crises inévitables du capitalisme, les chô
meurs, ent trouvé à leurs celés intellectuels, profes
seurs, écrivains, étudiants, toute une catégorie nou
velle de manifestants, qui sont venus se joindre à
la plus grande force sociale de lutte.
La.grève de lundi n’est pas seulement un avertis
sement au capitalisme, au fascisme, mais un acte de
combat des plus significatifs. Les travailleurs ont
ainsi montré leur .volonté d’instaurer des organis
mes exécutifs de la démocratie ouvrière.
La grève générale antifasciste est l’expression des
changements qui interviennent dans la politique
intérieure de la France, changements qui mettent
brusquement face à face, d’une part les fascistes et
ceux qui préparent le chemin du fascisme, et d’autre
part les antifascistes. Les récentes expériences en
Allemagne ont prouvé la nécessité de rallier les cou
ches décisives de la société à la lutte anti-fasciste
autour de méthodes définies qui sont, on ne peut
plus le nier, les mélhodcs de la lutte anti-capitaliste,
les méthodes révolutionnaires.
La grève générale de lundi esl une grève politique
do masses déclenchée non pas pour telle revendica
tion particulière et immédiate, mais pour affirmer
que le monde du travail lutte pour la conquête du
pouvoir.
La Bourgeoisie Française passera de plus en plus
des formes démocratiques de domination aux for
mes fascistes. Mais le Prolétariat ripostera sans
cesse jusqu’à sa victoire.
On ne peut s’arrêter ni d’un côté ni de l’autre.
Il ne nous faut pas craindre ces luttes ; ce sont
des luttes pour une société libre et pour l’avenir de
l’Humanité.
Que les exploiteurs, que les haineux défenseurs de
la réaction, que les fauteurs de guerre les craignent.
Nous ne les redoutons pas. Nous redoutons et com
battons les hordes sanglantes du fascisme qui ont
inscrit leurs crimes dans l’histoire comme une honte
qu’il faut effacer.
Entre eux et nous, nul compromis ! monde.
Dans le prochain numéro un conte inédit de Philippe Soupault
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17 Février 1934
1 fr. 50
Septième Année
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL.
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NUMÉRO
UN GRAND CONTE INÉDIT DE
GAU TCHANG-
HUNG
VICTOIRES DU CAPITALISME
PROFITS
LUDWIG RENN
LE CABINET
DOUMERGUE
DIRECTEUR : HLMilU MB BUSSE
LA PAGE
ARTISTIQUE
UN RÉCIT
JAPONAIS
UN PRÉCURSEUR :
TCHERNICHEVSKY
LES ÉVÉNEMENTS
D’AUTRICHE
LES MISÉRABLES
GREVE GENERALE ANTIFASCISTE
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La grève générale du 12 lévrier est l’indiscutable
démonstration des deux idées fondamentales du so
cialisme scientifique : la lutte des classes, consé
quence inévitable de l’existence môme des classes et
la solidarité inébranlable des forces saines et pro
ductives, la solidarité des travailleurs.
Au moment môme où la classe dominante a ins
tauré son gouvernement d’union nationale, la France
qui travaille a manifesté, par un mouvement dépas
sant de beaucoup tout ce qu’on avait vu en France
durant ces dernières années, que celle union n’oxislc
nullement entre Exploiteurs et exploités, entre para
sites et producteurs. Classe contre classe, voilà la
signification des luttes qui se sont déroulées ces
derniers jours et qui ont trouvé leur magnifique ex
pression dans la grève générale.
Dans la France entière, tous ceux qui travaillent,
tous ceux qui veulent une société sans exploiteurs,
se sont dressés comme un seul homme et ont arrêté
les rouages de toute activité.
Les usines, les mines, les chantiers, les postes, les
écoles, les universités, tous les centres de la vie so
ciale furent paralysés.
Les journaux, les plus fiers de leurs relations avec
les gouvernements, ceux qui, pour services rendus,
bénéficient le plus largement des subventions fan
tastiques du capital, n’ont pu paraître ! La classe
ouvrière ne l’a pas voulu.
Que comptent les tristes et misérables figures qui
prêchent le respect d une société fondée sur une
odieuse exploitation, que compte leur cynisme en
vers les ouvriers abattus sur le pavé, que compte
tout cela en face de cet élan du peuple qui était
debout lundi, qui a manifesté dans toutes les villes
de France ?
Les arrêtés préfectoraux, les lois consulaires ont
été impuissants à arrêter la marché des centaines
de mille, des millions d’hommes et de femmes.
Los rues sombes des cités, les vieilles maisons
malsaines dans lesquelles les ouvriers sont forcés
d’habiter, ont accentué leur aspect de lutte. Des
fenêtres ouvertes, où s’agitaient des drapeaux
rouges, et des robes rouges lorsque les drapeaux
manquaient, des vieillards écrasés par une vie
entière d’exploitation, des femmes retenues auprès
de leurs enfants, pleuraient de joie en voyant défiler
les travailleurs. Hommes, femmes et jeunes, coude
à coude, le regard franc et sincère, marchaient en
avant. Celle masse que la presse vendue appelle
« basse populace » inspire une confiance illimitée à
tous ceux qui n’ont pas de profits à perdre.
Pourquoi des millions d’ouvriers ont-ils arrêté leur
travail ? Pourquoi sont-ils descendus dans la rue et
se sont-ils résolument opposés aux formations
armées de la police et des gardes mobiles ? C’est
parce que la défense de leurs intérêts vitaux, de leur
libertés acquises, l’intérêt de classe l’exigeait, ils
ont fait un pas important en avant, ils ont franchi
une étape nouvelle vers la libération de la classe
ouvrière. L’unité de lutte s’est avérée le lien le plus
puissant entre tous ceux qui ont les mômes intérêts
à défendre, tous ceux qui luttent pour une môme
société.
Les travailleurs et ceux qui sont exclus du travail
par les crises inévitables du capitalisme, les chô
meurs, ent trouvé à leurs celés intellectuels, profes
seurs, écrivains, étudiants, toute une catégorie nou
velle de manifestants, qui sont venus se joindre à
la plus grande force sociale de lutte.
La.grève de lundi n’est pas seulement un avertis
sement au capitalisme, au fascisme, mais un acte de
combat des plus significatifs. Les travailleurs ont
ainsi montré leur .volonté d’instaurer des organis
mes exécutifs de la démocratie ouvrière.
La grève générale antifasciste est l’expression des
changements qui interviennent dans la politique
intérieure de la France, changements qui mettent
brusquement face à face, d’une part les fascistes et
ceux qui préparent le chemin du fascisme, et d’autre
part les antifascistes. Les récentes expériences en
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plus le nier, les mélhodcs de la lutte anti-capitaliste,
les méthodes révolutionnaires.
La grève générale de lundi esl une grève politique
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que le monde du travail lutte pour la conquête du
pouvoir.
La Bourgeoisie Française passera de plus en plus
des formes démocratiques de domination aux for
mes fascistes. Mais le Prolétariat ripostera sans
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On ne peut s’arrêter ni d’un côté ni de l’autre.
Il ne nous faut pas craindre ces luttes ; ce sont
des luttes pour une société libre et pour l’avenir de
l’Humanité.
Que les exploiteurs, que les haineux défenseurs de
la réaction, que les fauteurs de guerre les craignent.
Nous ne les redoutons pas. Nous redoutons et com
battons les hordes sanglantes du fascisme qui ont
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