Titre : La Vérité : organe bolchevick-léniniste
Auteur : Internationale (04). Auteur du texte
Auteur : Parti ouvrier internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste-Courant Lambert (France). Auteur du texte
Auteur : Organisation communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti des travailleurs (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-09-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34371440g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 204 Nombre total de vues : 204
Description : 30 septembre 1944 30 septembre 1944
Description : 1944/09/30 (N74,SERNOUV,N14). 1944/09/30 (N74,SERNOUV,N14).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8791037
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (402)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS. UNISSEZ-VOUS !
A'° 74 — Nourelle série, N° 14
:10 SEPTEMBRE 1044
VERITE
Organe Central du PARTI COMMUNISTE INTERNATIONALISTE
(Section française de la IV e Internationale)
« Au nom des centaines de nos militants tombés dans la
lutte, assassinés ou déportés, nous réclamons le droit immé
diat à la parole. Nous ne nous laisserons pus bâillonner. Nous
demandons aux ouvriers dans les usines de faire des pétitions
et des résolutions pour que soit autorisé sans aucun délai le
seul journal qui parte de leurs luttes, le seul journal qui défende
les Comités d'usines, le seul journal qui mène le combat pot e
la victoire prolétarienne.
Vire la liberté de la presse ! »
LIBERTÉ DE LA PRESSE !
iUMiiiw«|uimiiiMMiiiiinwHiiiiiiiiiiniiiiHiiMiiiii»iMnnniniimumuiiii»
L A IV ft République proclamant
la liberté de la presse,
La Vé ri lé a demandé A en bé
néficier, au nom de plus de
quatre ans de lutte sous la
dictature de Pétain et
d’Hitler.
Le bureau de la Fédération de
la presse, comme le Ministère,com
mencèrent par reconnaître « que le
journal La vérité remplit toutes les
conditions exigées, par la Fédéra
tion de la presse clandestine pour
paraître de plein droit ».
Mais bientôt, à notre demande
de bâter les formalités d'autorisa
tion, le bureau de la Fédération
de la presse nous répondait ainsi :
Le 18 Septembre 11144.
Monsieur le Pi recteur,'
Vous avez bien voulu me demander
d'intervenir auprès de M. le Ministre
de l'Information en vue de lutter la ré
ponse à cotre demande de parution du
journal La Vérité.
Le bureau de la Fédération, saisi
de cet te demande, m'a charrié de recueil
lir des renseignements pour savoir si
vos diverses publications clandestines
ont été des publications « résistantes »,
c'est-à-dire, m e liant campagne e n
faveur de la France et de ses alliés,
l'Angleterre, l’U.R.S.S., les Etats-Unis,
la République de Chine, etc...
Je vous serais reconnaissant, si
vous insistez sur la démarche que vous
m'avez demandée, de bien vouloir me
fournir une documentation sur ce
point.
Veuillez agréer, etc...
Pour le bureau de la F.M.P.F.
Le Président,
A. RAYFT.
Notre réponse :
Monsieur le Président,
Lorsque voilà près de trois se
maines, nous ayons demandé l’au
torisai ion de paraître pour notre
orgftnecentral La Vérité, vous-même
comme les Services responsables du
EDITORIAL
/
On parle de la
fl /> C irl "f" 1 d e P res3e l'insignifiance des quotidiens
*** ^ et des hebdomadaires parisiens. Est-ce
- 1 - étonnant ? Tous rivalisent d'épithètes
et de superlatifs dans la louange offt-
, . . . dette et les phrases chauvines, tous
L y , ,u de, g,n qui sont mort, sur Uci , rJcnt progrimmm tellement
le, bsrrtcsdss. üautrdg ont tte \ mprtci , qve personne, à proprement
c°"(s aux pote su* d skteuUon et f n .\auralt distinguer entre celui
fusillés. Des milliers de nu.Usnts ^ ,- o e de rO.C.M.. Le Parisien
et de magmsards ont donné leur vie ou Li bé r6. et l'organe du Parti Communiste
leur liberté. Pourquoi ? Ils avalent au p , 3 rH n,nr.nlté.
moins un but commun : celui de recon- _ . . ..
quérir leur droit J la parole, celui den , « /•*“» «» finir soec n C€n,Vrt \ "
finir avec la . censure . et ces demi- f ml •» ,e fa,lion pour lea
libertés octroyées par des gouverne- courants révolutionnaires, Il faut en
ments dont le but êtaitde bâillonner le
plus possible la classe ouvrière.
Il paraît que tous les sacrljlces con
sentis ne sont pas encore suffisants,
puisque même la presse gaulliste de “^f/fcurs doivent Immédiatement
Parla doit encore passer par lea bureaux „„ lpp „ ai „ on principes de
de la censure. j a démocratie prolétarienne et protester
Cognlot dans l’Humanité et Bidoux contre toutes les limitations apportées
dans Le Populaire ont été .) l’avant- aux possibilités d'expression de la classe
garde d'une protestation de la presse laborieuse.
parisienne contre les méfaits d Tinas- Sous avons dit dans un tract récent
tasie. Us Journaux bourgeois anglais Vivent les Comités d'usines : » ce que
eux-mêmes, en particulier le News nova entendions par démocratie prolé
tarienne :
finir avec la dictature du trust du papier :
pour cela, l'action des masses ouvrières
est nécessaire.
Dans les syndicats, dans les Comités
d’usine,• dans les partis ouvriers, les
Chronlcte, *e sont * émus t des- limi
tations apportées en France à la liberté
de la presse. Cogniot a d'ailleurs sou
ligné que celles-ci ne provenaient pas
seulement de la censure, mais encore des
manoeuvres du trust du papier qui livrait
scs stocks au compte-gouttes.
Qÿoi qu'il en soit, cette conception
de la liberté de la presse provoque l'in
terdiction de s'exprimer pour tout jour
nal d'opposition, attaché véritablement
à la défense des intérêts ouvriers, dévoué
entièrement à la cause de la révolution
P rolttsrlenne. Ttotrejovrn.l U Vérité
est encore interdit a l heure actuelle. ,
° Les délégués
En dehors du fait que cette mesure
est scandaleuse, car elle s'exerce contre
vn parti qui a chèrement payé sa lutte
contre le régime de Pétain et d'Hitler,
elle montre en même temps que cette
liberté totale pour ta presse ouvrière qui
a été le mot d'ordre général de tous les
militants communistes staliniens, com
munistes internationalistes, socialistes,
syndicalistes pendant cinq ans. que cette
liberté, la classe ouvrière ne l'a pas
conquise entièrement.
On parle beaucoup de la démocratie,
mais les actes sont loin d’être probants ;
il tel point que le journal Combat a
souligné ces derniers jours danstsa revue
u Après les années d’oppression et
de clandestinité les travailleurs souf
flent et veulent s’exprimer, lis veulent
prendre eux-mêmes en mains leur
propre sort. Par l’élection des Comités,
ils ont constitué la meilleure forme de
direction restant sous leur contrôle.
Les Comités sont constitués par les
délégués des ateliers et services qui
élisent parmi eux un bureau. Mais ces
délégués et ce bureau restent sous le
contrôle permanent de tous les tra
ct le bureau sont
révocables A tout instant par les
assemblées d’atelier et d’usine. Us
sont tenus de rendre des comptes
permanents de leur activité devant
les assemblées. Au moins chaque
semaine se réunit une assemblée
générale qui décide de la marche A
suivre.
« De plus, dans quelques entre
prises (JUMO, *.A C.A.M., etc...), et
cet exemple sera suivi de toutes, le
Comité a installé un Journal mural où
toutes ses décisions, tous ses
comptes, tous scs pourparlers avec la
(suite page 2, 5' colonne)
Ministère de l’Information, vous
nous avez confirmequ’ainsi que nous
le pensions, cette parution allait de
soi en vertu de la lutte menée par
nous dans la clandestinité. Vous
avez alors convenu que nous ne
pouvions pas rester plus longtemps
privés du droit de nous exprimer èt
vous avez bien voulu préciser dans
une note à M. le Ministre de l'Infor
mation qüe notre journal remplis
sait toutes les conditions exigées
par la Fédération de la Presse clan
destine pour paraître de plein droit.
Pendant plus- de quinze jours,
nous avons été t rainés île bureau en
bureau, asphyxiés par la procedure
administrative» Comme nous nous
refusions A paraître sans autorisa
tion, notre journal, que nous fai
sions paraître tous les quinze jours
sous la dictature de Hitler, grâce au
dévouement de nos militants, et au
prix de centaines d’arrestations,
s’est trouvé brusquement réduit au
silence. Ainsi,la tibertède la presse
c’était pour nous le silence forcé.
C’est pourquoi nous sommes inter
venus auprès de vous pour vous
demander de hâter la procédure ad
ministrative afin que lu liberté de
la presse ne reste pas un vain mot.
La réponse que vous nous avez
fait parvenir an i iuu du bureau de
la Fédération contraste tellement
avec votre attitude antérieure, qu’il
est impossible de ne pas remarquer
la coïncidence avec la parution, le
môme jour, d’un entreiilet venimeux
dans l'Humanité, qualiiiant les trots-
kystes d’agents d» la Gestapo, de
mandant leur arrestation et s’indi
gnant « qu’ils osent demander la
parution légale de leur torchon».
Ce n’est pas ici la place de répondre
aux calomnies de l'Humanité : elle
devra en rendre compte devant les
tribunaux et devant le jury d’hon
neur dont nous demandons la cons
titution au Comité National de la
Résistance. Nous ne cherchons pas
A convaincre l'Humanité. Mais nous
savons que ses calomnies répétées
ont pu finir par jeter la suspicion
parmi les démocrates sincères qui
connaissent mal les luttes au sein
de la classe ouvrière et de ses par
tis. C’est A eux que nous voulons
rappeler Jes combats menés par
notre mouvement depuis plus de
quatre ans et dont ont été les porte-»
paroles, non seulement les73numé
ros clandestins de La Vérité, mais
encore plusieurs dizaines de publi
cations doctrinales ou d’agitation,
centrales, régionales, locales ou
d’usines.
Depuis 1928...
La guerre incessante que nous
menons contre le fascisme et contre
Le capitalisme qui l’engendre ne
date du reste pas de 194Ü. Depuis
1928, Tpotsky tirait le signal d’alar
me pour que l’Internationale Com
muniste mette au premier plan de
son activité la lutte contre le fascisr
me, nota minent en Allemagne. Alors
que la direction de l’internationale
Communiste considérait démocrates
et social istes comme une seule mas-
sefascisteet social-fasciste, Trotsky
et notre organisation internationale
étaient seuls à dénoncer Hitler com
me le « super-Wrangel européen»
et l’ennemi n* 1 contre loque
se souder le Front Unique'ffq toujtop,
les organisations Duvrjérres
Notre Parti s'est/cQnstitué en>
1930, précisément en' revendiquant
l’armement du peuple ét laMiliÇ*
Ouvrière pour éciaser la vermine
fasciste, alors que les paêtib ou
vriers «tendaient la main» a Xavier
Vallat en plein ?arlement. Notre
Parti s’est constitué « n 1930 en
avertissant : Si 11 classe ouvrière
jierenverse pas le capitalisme, nous
allons inévitablement A la guerre
et au fascisme. Nous avons eu etlec-
tivement la guerre, Hitler et le
fascisme.
Le premier organe
qui « résistait »> à Hitler
On nous demande si La Vérité a
été un organe «résistant» depuis
quatre ans ? Le premier numéro de
La Vérité parut ronéoté, dans la clan
destinité, dès le mois d’aoùt 1940.
Il existait alors un autre organe
clandestin : l’Humanité, mais tous
les parisiens se souviennent que
l'Humanité était alors distribué dans
les rues avec le consentement ta
cite de Foccupant et qu’elle lit du
reste une demande oflicfelle pour
paraître légalement. Elle parais
sait alors sans une seule ligne con
tre l’occupation allemande on vertu
des accords germano-russes qu’elle
défendait chaudement. Au contraire,
La Vérité qui portait en manchette :
«Ni Pétain, ni Hitler, gouvernement
ouvrier et paysan» attaquait vio
lemment le nazisme, dénonçait la
razzia des marchandises, appelait
au regroupement contre le fascisme
des deux côtes de la ligne de démar
cation, etc... A notre connaissance,
LA VERITE RT AIT LE 1*R LM’Lit
ORGANE RESISTANT.
Notre lutte
Pendant quatre ans, dans 19 numé
ros ronéotéf et 54 imprimés, La Vérité
mena campagne contre le fascisme et
l'impérialisme occupant. Ses campagnes
furent orientées dans le sens suivant :
1*) LUTTE CONTRE LE FAS
CISME :
C’est A cotte lutte qu’était con
sacré le premier éditorial de La
Vérité ; au cours de toute sa parution
il n’y a pas un seul numéro de La
Vérité où elle ait été abandonnée,
signalons du reste que dès les pre
miers mois de l’occupation, nos
camarades jeunes, organisés contre
les bandes fascistes, assuraient la
defense physique de la dernière or
ganisation libre de la jeunesse, le
C.L.A.J. (Auberges de Jeunesse) dont
les autorités nazies prononcèrent
bientôt la dissolution et arrêtèrent
les dirigeants.
2*) LI TTE CONTRE LE RACISME
ET L’AN Tl -SEMITIS M E :
Egalement depuis le premier
numéro.
'i
3") LOTTE POFR LE DROIT DES
PEUPLES A DISPOSER
D’EUX-MEMES :
Ce droitètant valable pour tous
les peuples, y compris ceux des
colonies.
4*) /LUTTE CONTRE LA GUERRE
IMPERIALISTE :
Nous avons lutté de toutes nos
forces contre la guerre impérialiste
qui, comme le rappelle le Franc-
Tireur, est le fruit de l’ensemble du
régime capitaliste, en appelant les
ouvriers de tous les pays à s’unir
pourchasser leur bourgeoisie. C’est
pourquoi notre manchet te porte «Pro
létaires de tous les pays, unissez-
vous », c’est pourquoi notre doctrine
res te ce Me des Etats-luis Social istus
du Monde, qui seuls, pourront em
pêcher le retour du fascisme-et de la
guerre, c’est pourquoi aussi nous
avons dénonce les manœuvres de
l’impérialisme occupant pour faire
payer aux peuples travailleurs les
frais de la guerre Impérialiste.
fi') LUTTE POUR LA FRA TER
NISATION :
Nous avons appelé les soldats al
lemands A retourner leurs armes con
tre leurs officiers et A fraterniser
avec les travailleurs d’Europe, tan
dis que nous appelions en môme
temps les travailleurs de ce pqys A
Morts pour le Communisme
Paul Wintley
M ILITANT révolutionnaire allemand,
membre du Comité Central du
Parti Comn.Mriste Internationa
liste (8ection belge de la IV" Internatio
nale), puis dirigeant du groupe allemand
de U IV* Internationale. Arrêté en
Juillet, frappé et torturé par les brutes
de la Brigade Spéciale, il refuse de dénon
cer ses camarades. II est alors abattu de
troia balles de revolver : ses bourreaux le
laissent pour mort dans le bois de Vin-
cennea. 8on corps est découvert par des
gardes forestiers qui le font transporter
A l’hôpital Rotêchild. Il n’est que griève
ment blessé et un chirurgien dévoué
réussit h le sauver. Malheureusement,
le directeur de l’hôpital, un agent de la
Gestapo nommé Marcovici, le dénonce à
nouveau et on revient chercher notre
camarade pour l’emmener A l’hôpital de
la Pitié.
Depuis, nous n’avons plus de nou
velles, maia tout laisse supposer que
celui qui a été l’un des meilleurs défen
seurs de la fraternisation révolutionnaire
tre les travailleurs français et alle
mands, «si tombé victime de la barbarie
4^0 ftçzlo français.
de travail, parles militants des Jeunesses
Communistes, par les camarades du Parti,
est tombé, frappé d’une balle en plein
front dans la lutte contre les miliciens de
Darnand.
Henri-Roger
(Kunsflenger)
Van Hulst
J EUNE ouvrier de Suresnes, ex-mem
bre des Jeunesses Communistes,
passé A la IV- Internationale «n 1943.
Yan Hulst, très estimé par ses camarades
N OS camarades de Lyon nous
apprennent la mort de Henri Roger,
arrêté le 10 août 1944 et fusillé par
les 8.8.. Henri Roger était un militant de
grande valeur. Responsable dans les Jeu
nesses Socialistes Révolutionnaires (IV’
Internationale) en 1937, secrétaire des
Jeunesses Socialistes Ouvrières et
Paysannes en 1939, il avait mené avec
nous la dure lutte illégale et passé au
travers de cent dangers. Il avait accompli
son travail révolutionnaire, en particu
lier dans l’organisation d’Auberges de la
Jeunesse de zone Sud lea « Camarades
de la Route », où il était très aimé et
appéclé.
II a été arrêté au moment où, man
daté par notre Comité Central, il prenait
en main l’organiaation du Parti en zone
8ud durant la « période critique ».
Rprès celles de Meichler, Qvêguen,
Bourhis, Lebacher et Crtiau de Nantes,
ces trots morts nous commandent de re
doubler de foi et d‘énergie dans notre
lutte pour la révolution prolétarienne.
A'° 74 — Nourelle série, N° 14
:10 SEPTEMBRE 1044
VERITE
Organe Central du PARTI COMMUNISTE INTERNATIONALISTE
(Section française de la IV e Internationale)
« Au nom des centaines de nos militants tombés dans la
lutte, assassinés ou déportés, nous réclamons le droit immé
diat à la parole. Nous ne nous laisserons pus bâillonner. Nous
demandons aux ouvriers dans les usines de faire des pétitions
et des résolutions pour que soit autorisé sans aucun délai le
seul journal qui parte de leurs luttes, le seul journal qui défende
les Comités d'usines, le seul journal qui mène le combat pot e
la victoire prolétarienne.
Vire la liberté de la presse ! »
LIBERTÉ DE LA PRESSE !
iUMiiiw«|uimiiiMMiiiiinwHiiiiiiiiiiniiiiHiiMiiiii»iMnnniniimumuiiii»
L A IV ft République proclamant
la liberté de la presse,
La Vé ri lé a demandé A en bé
néficier, au nom de plus de
quatre ans de lutte sous la
dictature de Pétain et
d’Hitler.
Le bureau de la Fédération de
la presse, comme le Ministère,com
mencèrent par reconnaître « que le
journal La vérité remplit toutes les
conditions exigées, par la Fédéra
tion de la presse clandestine pour
paraître de plein droit ».
Mais bientôt, à notre demande
de bâter les formalités d'autorisa
tion, le bureau de la Fédération
de la presse nous répondait ainsi :
Le 18 Septembre 11144.
Monsieur le Pi recteur,'
Vous avez bien voulu me demander
d'intervenir auprès de M. le Ministre
de l'Information en vue de lutter la ré
ponse à cotre demande de parution du
journal La Vérité.
Le bureau de la Fédération, saisi
de cet te demande, m'a charrié de recueil
lir des renseignements pour savoir si
vos diverses publications clandestines
ont été des publications « résistantes »,
c'est-à-dire, m e liant campagne e n
faveur de la France et de ses alliés,
l'Angleterre, l’U.R.S.S., les Etats-Unis,
la République de Chine, etc...
Je vous serais reconnaissant, si
vous insistez sur la démarche que vous
m'avez demandée, de bien vouloir me
fournir une documentation sur ce
point.
Veuillez agréer, etc...
Pour le bureau de la F.M.P.F.
Le Président,
A. RAYFT.
Notre réponse :
Monsieur le Président,
Lorsque voilà près de trois se
maines, nous ayons demandé l’au
torisai ion de paraître pour notre
orgftnecentral La Vérité, vous-même
comme les Services responsables du
EDITORIAL
/
On parle de la
fl /> C irl "f" 1 d e P res3e l'insignifiance des quotidiens
*** ^ et des hebdomadaires parisiens. Est-ce
- 1 - étonnant ? Tous rivalisent d'épithètes
et de superlatifs dans la louange offt-
, . . . dette et les phrases chauvines, tous
L y , ,u de, g,n qui sont mort, sur Uci , rJcnt progrimmm tellement
le, bsrrtcsdss. üautrdg ont tte \ mprtci , qve personne, à proprement
c°"(s aux pote su* d skteuUon et f n .\auralt distinguer entre celui
fusillés. Des milliers de nu.Usnts ^ ,- o e de rO.C.M.. Le Parisien
et de magmsards ont donné leur vie ou Li bé r6. et l'organe du Parti Communiste
leur liberté. Pourquoi ? Ils avalent au p , 3 rH n,nr.nlté.
moins un but commun : celui de recon- _ . . ..
quérir leur droit J la parole, celui den , « /•*“» «» finir soec n C€n,Vrt \ "
finir avec la . censure . et ces demi- f ml •» ,e fa,lion pour lea
libertés octroyées par des gouverne- courants révolutionnaires, Il faut en
ments dont le but êtaitde bâillonner le
plus possible la classe ouvrière.
Il paraît que tous les sacrljlces con
sentis ne sont pas encore suffisants,
puisque même la presse gaulliste de “^f/fcurs doivent Immédiatement
Parla doit encore passer par lea bureaux „„ lpp „ ai „ on principes de
de la censure. j a démocratie prolétarienne et protester
Cognlot dans l’Humanité et Bidoux contre toutes les limitations apportées
dans Le Populaire ont été .) l’avant- aux possibilités d'expression de la classe
garde d'une protestation de la presse laborieuse.
parisienne contre les méfaits d Tinas- Sous avons dit dans un tract récent
tasie. Us Journaux bourgeois anglais Vivent les Comités d'usines : » ce que
eux-mêmes, en particulier le News nova entendions par démocratie prolé
tarienne :
finir avec la dictature du trust du papier :
pour cela, l'action des masses ouvrières
est nécessaire.
Dans les syndicats, dans les Comités
d’usine,• dans les partis ouvriers, les
Chronlcte, *e sont * émus t des- limi
tations apportées en France à la liberté
de la presse. Cogniot a d'ailleurs sou
ligné que celles-ci ne provenaient pas
seulement de la censure, mais encore des
manoeuvres du trust du papier qui livrait
scs stocks au compte-gouttes.
Qÿoi qu'il en soit, cette conception
de la liberté de la presse provoque l'in
terdiction de s'exprimer pour tout jour
nal d'opposition, attaché véritablement
à la défense des intérêts ouvriers, dévoué
entièrement à la cause de la révolution
P rolttsrlenne. Ttotrejovrn.l U Vérité
est encore interdit a l heure actuelle. ,
° Les délégués
En dehors du fait que cette mesure
est scandaleuse, car elle s'exerce contre
vn parti qui a chèrement payé sa lutte
contre le régime de Pétain et d'Hitler,
elle montre en même temps que cette
liberté totale pour ta presse ouvrière qui
a été le mot d'ordre général de tous les
militants communistes staliniens, com
munistes internationalistes, socialistes,
syndicalistes pendant cinq ans. que cette
liberté, la classe ouvrière ne l'a pas
conquise entièrement.
On parle beaucoup de la démocratie,
mais les actes sont loin d’être probants ;
il tel point que le journal Combat a
souligné ces derniers jours danstsa revue
u Après les années d’oppression et
de clandestinité les travailleurs souf
flent et veulent s’exprimer, lis veulent
prendre eux-mêmes en mains leur
propre sort. Par l’élection des Comités,
ils ont constitué la meilleure forme de
direction restant sous leur contrôle.
Les Comités sont constitués par les
délégués des ateliers et services qui
élisent parmi eux un bureau. Mais ces
délégués et ce bureau restent sous le
contrôle permanent de tous les tra
ct le bureau sont
révocables A tout instant par les
assemblées d’atelier et d’usine. Us
sont tenus de rendre des comptes
permanents de leur activité devant
les assemblées. Au moins chaque
semaine se réunit une assemblée
générale qui décide de la marche A
suivre.
« De plus, dans quelques entre
prises (JUMO, *.A C.A.M., etc...), et
cet exemple sera suivi de toutes, le
Comité a installé un Journal mural où
toutes ses décisions, tous ses
comptes, tous scs pourparlers avec la
(suite page 2, 5' colonne)
Ministère de l’Information, vous
nous avez confirmequ’ainsi que nous
le pensions, cette parution allait de
soi en vertu de la lutte menée par
nous dans la clandestinité. Vous
avez alors convenu que nous ne
pouvions pas rester plus longtemps
privés du droit de nous exprimer èt
vous avez bien voulu préciser dans
une note à M. le Ministre de l'Infor
mation qüe notre journal remplis
sait toutes les conditions exigées
par la Fédération de la Presse clan
destine pour paraître de plein droit.
Pendant plus- de quinze jours,
nous avons été t rainés île bureau en
bureau, asphyxiés par la procedure
administrative» Comme nous nous
refusions A paraître sans autorisa
tion, notre journal, que nous fai
sions paraître tous les quinze jours
sous la dictature de Hitler, grâce au
dévouement de nos militants, et au
prix de centaines d’arrestations,
s’est trouvé brusquement réduit au
silence. Ainsi,la tibertède la presse
c’était pour nous le silence forcé.
C’est pourquoi nous sommes inter
venus auprès de vous pour vous
demander de hâter la procédure ad
ministrative afin que lu liberté de
la presse ne reste pas un vain mot.
La réponse que vous nous avez
fait parvenir an i iuu du bureau de
la Fédération contraste tellement
avec votre attitude antérieure, qu’il
est impossible de ne pas remarquer
la coïncidence avec la parution, le
môme jour, d’un entreiilet venimeux
dans l'Humanité, qualiiiant les trots-
kystes d’agents d» la Gestapo, de
mandant leur arrestation et s’indi
gnant « qu’ils osent demander la
parution légale de leur torchon».
Ce n’est pas ici la place de répondre
aux calomnies de l'Humanité : elle
devra en rendre compte devant les
tribunaux et devant le jury d’hon
neur dont nous demandons la cons
titution au Comité National de la
Résistance. Nous ne cherchons pas
A convaincre l'Humanité. Mais nous
savons que ses calomnies répétées
ont pu finir par jeter la suspicion
parmi les démocrates sincères qui
connaissent mal les luttes au sein
de la classe ouvrière et de ses par
tis. C’est A eux que nous voulons
rappeler Jes combats menés par
notre mouvement depuis plus de
quatre ans et dont ont été les porte-»
paroles, non seulement les73numé
ros clandestins de La Vérité, mais
encore plusieurs dizaines de publi
cations doctrinales ou d’agitation,
centrales, régionales, locales ou
d’usines.
Depuis 1928...
La guerre incessante que nous
menons contre le fascisme et contre
Le capitalisme qui l’engendre ne
date du reste pas de 194Ü. Depuis
1928, Tpotsky tirait le signal d’alar
me pour que l’Internationale Com
muniste mette au premier plan de
son activité la lutte contre le fascisr
me, nota minent en Allemagne. Alors
que la direction de l’internationale
Communiste considérait démocrates
et social istes comme une seule mas-
sefascisteet social-fasciste, Trotsky
et notre organisation internationale
étaient seuls à dénoncer Hitler com
me le « super-Wrangel européen»
et l’ennemi n* 1 contre loque
se souder le Front Unique'ffq toujtop,
les organisations Duvrjérres
Notre Parti s'est/cQnstitué en>
1930, précisément en' revendiquant
l’armement du peuple ét laMiliÇ*
Ouvrière pour éciaser la vermine
fasciste, alors que les paêtib ou
vriers «tendaient la main» a Xavier
Vallat en plein ?arlement. Notre
Parti s’est constitué « n 1930 en
avertissant : Si 11 classe ouvrière
jierenverse pas le capitalisme, nous
allons inévitablement A la guerre
et au fascisme. Nous avons eu etlec-
tivement la guerre, Hitler et le
fascisme.
Le premier organe
qui « résistait »> à Hitler
On nous demande si La Vérité a
été un organe «résistant» depuis
quatre ans ? Le premier numéro de
La Vérité parut ronéoté, dans la clan
destinité, dès le mois d’aoùt 1940.
Il existait alors un autre organe
clandestin : l’Humanité, mais tous
les parisiens se souviennent que
l'Humanité était alors distribué dans
les rues avec le consentement ta
cite de Foccupant et qu’elle lit du
reste une demande oflicfelle pour
paraître légalement. Elle parais
sait alors sans une seule ligne con
tre l’occupation allemande on vertu
des accords germano-russes qu’elle
défendait chaudement. Au contraire,
La Vérité qui portait en manchette :
«Ni Pétain, ni Hitler, gouvernement
ouvrier et paysan» attaquait vio
lemment le nazisme, dénonçait la
razzia des marchandises, appelait
au regroupement contre le fascisme
des deux côtes de la ligne de démar
cation, etc... A notre connaissance,
LA VERITE RT AIT LE 1*R LM’Lit
ORGANE RESISTANT.
Notre lutte
Pendant quatre ans, dans 19 numé
ros ronéotéf et 54 imprimés, La Vérité
mena campagne contre le fascisme et
l'impérialisme occupant. Ses campagnes
furent orientées dans le sens suivant :
1*) LUTTE CONTRE LE FAS
CISME :
C’est A cotte lutte qu’était con
sacré le premier éditorial de La
Vérité ; au cours de toute sa parution
il n’y a pas un seul numéro de La
Vérité où elle ait été abandonnée,
signalons du reste que dès les pre
miers mois de l’occupation, nos
camarades jeunes, organisés contre
les bandes fascistes, assuraient la
defense physique de la dernière or
ganisation libre de la jeunesse, le
C.L.A.J. (Auberges de Jeunesse) dont
les autorités nazies prononcèrent
bientôt la dissolution et arrêtèrent
les dirigeants.
2*) LI TTE CONTRE LE RACISME
ET L’AN Tl -SEMITIS M E :
Egalement depuis le premier
numéro.
'i
3") LOTTE POFR LE DROIT DES
PEUPLES A DISPOSER
D’EUX-MEMES :
Ce droitètant valable pour tous
les peuples, y compris ceux des
colonies.
4*) /LUTTE CONTRE LA GUERRE
IMPERIALISTE :
Nous avons lutté de toutes nos
forces contre la guerre impérialiste
qui, comme le rappelle le Franc-
Tireur, est le fruit de l’ensemble du
régime capitaliste, en appelant les
ouvriers de tous les pays à s’unir
pourchasser leur bourgeoisie. C’est
pourquoi notre manchet te porte «Pro
létaires de tous les pays, unissez-
vous », c’est pourquoi notre doctrine
res te ce Me des Etats-luis Social istus
du Monde, qui seuls, pourront em
pêcher le retour du fascisme-et de la
guerre, c’est pourquoi aussi nous
avons dénonce les manœuvres de
l’impérialisme occupant pour faire
payer aux peuples travailleurs les
frais de la guerre Impérialiste.
fi') LUTTE POUR LA FRA TER
NISATION :
Nous avons appelé les soldats al
lemands A retourner leurs armes con
tre leurs officiers et A fraterniser
avec les travailleurs d’Europe, tan
dis que nous appelions en môme
temps les travailleurs de ce pqys A
Morts pour le Communisme
Paul Wintley
M ILITANT révolutionnaire allemand,
membre du Comité Central du
Parti Comn.Mriste Internationa
liste (8ection belge de la IV" Internatio
nale), puis dirigeant du groupe allemand
de U IV* Internationale. Arrêté en
Juillet, frappé et torturé par les brutes
de la Brigade Spéciale, il refuse de dénon
cer ses camarades. II est alors abattu de
troia balles de revolver : ses bourreaux le
laissent pour mort dans le bois de Vin-
cennea. 8on corps est découvert par des
gardes forestiers qui le font transporter
A l’hôpital Rotêchild. Il n’est que griève
ment blessé et un chirurgien dévoué
réussit h le sauver. Malheureusement,
le directeur de l’hôpital, un agent de la
Gestapo nommé Marcovici, le dénonce à
nouveau et on revient chercher notre
camarade pour l’emmener A l’hôpital de
la Pitié.
Depuis, nous n’avons plus de nou
velles, maia tout laisse supposer que
celui qui a été l’un des meilleurs défen
seurs de la fraternisation révolutionnaire
tre les travailleurs français et alle
mands, «si tombé victime de la barbarie
4^0 ftçzlo français.
de travail, parles militants des Jeunesses
Communistes, par les camarades du Parti,
est tombé, frappé d’une balle en plein
front dans la lutte contre les miliciens de
Darnand.
Henri-Roger
(Kunsflenger)
Van Hulst
J EUNE ouvrier de Suresnes, ex-mem
bre des Jeunesses Communistes,
passé A la IV- Internationale «n 1943.
Yan Hulst, très estimé par ses camarades
N OS camarades de Lyon nous
apprennent la mort de Henri Roger,
arrêté le 10 août 1944 et fusillé par
les 8.8.. Henri Roger était un militant de
grande valeur. Responsable dans les Jeu
nesses Socialistes Révolutionnaires (IV’
Internationale) en 1937, secrétaire des
Jeunesses Socialistes Ouvrières et
Paysannes en 1939, il avait mené avec
nous la dure lutte illégale et passé au
travers de cent dangers. Il avait accompli
son travail révolutionnaire, en particu
lier dans l’organisation d’Auberges de la
Jeunesse de zone Sud lea « Camarades
de la Route », où il était très aimé et
appéclé.
II a été arrêté au moment où, man
daté par notre Comité Central, il prenait
en main l’organiaation du Parti en zone
8ud durant la « période critique ».
Rprès celles de Meichler, Qvêguen,
Bourhis, Lebacher et Crtiau de Nantes,
ces trots morts nous commandent de re
doubler de foi et d‘énergie dans notre
lutte pour la révolution prolétarienne.
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