Titre : La Vérité : organe bolchevick-léniniste
Auteur : Internationale (04). Auteur du texte
Auteur : Parti ouvrier internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste-Courant Lambert (France). Auteur du texte
Auteur : Organisation communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti des travailleurs (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1943-12-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34371440g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 204 Nombre total de vues : 204
Description : 10 décembre 1943 10 décembre 1943
Description : 1943/12/10 (N55). 1943/12/10 (N55).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k879086t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (402)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
"L'UNION DES TRAVAILLEURS FERA LA PAIX DU MONDE’’
TRAVAILLEUR, ne te demande pas:
« Que noua préparent Ica événements ? »
PRÉPARE TOI
l’OUR LDN iaiiis:
Nouvelle série — N° 55
10 DÉCEMBRE 1943
LA VERITE
Organe du ‘Parti Ouvrier Internationaliste (IV" Internationale)
VICHY SE PRÉPARE A FAIRE PEAU NEUVE
E 12 Novembre, Pctain devait prononcer
un discours sensationnel l
H ...Je ne ceux pas que ma disparition
ouüre une ère de désordres qui mettraient
l'unité de la France en péril. 7 e/ est le but de l acte
constitutionnel qui sera promulgué demain au Journal
Officiel :
« ... Article premier : Dans le cas où nous vien
drions à décéder avant d’avoir pu faire ratifier par la
Nation la nouvelle constitution de l’Etat Français, le
pouvoir constituant fera retour au Sénat et ù la Cham
bre des Députés dont la réunion constitue l’Assemblée
Nationale. »
Dans le meme temps, Pétain et sa clique pu
bliaient un décret autorisant à fusiller les réirac-
taires qui résistent dans le maquis.
Voilà deux décisions qui semblent contradic
toires. Elles ne le sont qu'en apparence. Vichy
se prépare à affronter des mouvements révolution
naires. Les deux décisions visent à les paralyser
et à les briser. Nous tenons des milieux vichys-
sois l’histoire suivante qui illustre bien la pensée
de ces Messieurs :
Il y a 3 mois, un général, une des plus grosses huiles
réactionnaires, eut plusieurs entretiens secrets avec le Ma
réchal et plusieurs personnes de son cabinet (au dernier
devuit assister le propre chef de cabinet de Laval, sur U
garantie du Maréchal 1). Le général tint à Pétain le dis
cours suivant :
<( En misant sur la victoire allemande nous avons
misé sur le mauvais cheval. La victoire alliée ne fuit plus
aucun doute• Ii faut sauver les Intérêts delà France (bien
entendu, le général entend par là les intérêts de ses capi
taux et ceux des capitalistes fruncais). Avant tvut il faut
empêcher que lea révolutionnaires ne profitent de l’effon
drement de l’Etat pour s'emparer du pouvoir. Nous allons
au-devant d’une nouvelle Commune mille fois plus terrible
que celle de 1871. Il faut lui barrer la route.
« Pour cela il Jaut que partout les insurgés trouvent
déjà installé le nouveau pouvoir au nom duquel ils se sont
levés. Et ce Pouvoir sera prêt — y compris avec sa uolice —
d leur faire comprendre qu’on n’a plus besoin d’eux.
<( Pour cela il faut que le Maréchal rétablisse dès
maintenant l’unité de l’Etat, en enlevant à Laval la délé
gation du pouvoir et en la confiant d Alger.
(( C:la veut dire : à de Qaulle■ Je sais que vous n’ai
mez pas de Çaulle. Vous préféreriez déléguer le pouvoir
d Giraud, un homme d poigne (c’est-à-di e un réaction
naire à poigne), avec lequel vous conservez des relations
étroites. Mais Giraud n’a aucun crédit. Un gouvernement
de Giraud ne serait tas plus reconnu que Vichy par la
population. Le seul homme d’ordre populaire, c'est de
Gaulle. Lui seul peut réaliser l’opération et étouffer un
mouvement communard. Il faut se résigner à lui passer les
pouvoirs. »
Après s’être fait tirer l’oreille, Pétain pressentit le gé
néral pour le déléguer à Alger. Nul doute que le discours
rentré et la tentative de révolution de palais pour renverser
Laval ne soient le commencement d’exécution* de la ma
nœuvre.
On comprend que Von Nidda, représentant de l’Alle
magne, prévenu par des indiscrétions, soit monté quatre à
quatre à l’Hôtel du Parc pour mettre un cadenas au “chef
de l’état”: « Puisqu’on m’empêche de parler, déclara Pé
tain, alors je considère que je ne puis plus remplir ma
mission. » Et de monter se coucher.
Mais la comedie de Vichy comporte de pré
cieux enseignements pour les travailleurs
D abord, les bourgeois savent qu’on va au-
devant de gigantesques mouvements révolution
naires prolétariens. Pourtant les partis “ouvriers”
ont renoncé à la révolution et le parti de la révo
lution, le P.O.I., est très faible. xMais ces Mes
sieurs savent que, lorsque s'effondrera l’appareil
allemand, des centaines de milliers d'ouvriers se
conduiront comme s'ils étaient du P.O.I. : ils for
ceront les portes des prisons et des camps de con
centration , ^pccuperonl les usines, exigeront le re
tour des conquêtes sociales de 1936, formeront
des conseils d’usines, contrôleront les livres de
compte des patrons, exproprieront ceux qui se
sont enrichis par une collaboration fructueuse,
pourchasseront la police, qui a économisé à Hitler
deux corps d’armée, les industriels qui ont con
tribué à prolonger la guerre, jugeront et exécute
ront les chefs fascistes et vichyssois responsables
des assassinats. Agissant ainsi ils feront nécessai
rement sauter les cadres de l’état bourgeois et,
sans en avoir toujours nettement conscience, ils
commenceront la Révolution Sociale.
Ensuite, on voit l’unité de tous les camps bour
geois contre les travailleurs. Les proclamations
d'Alger contre Vichy restent de la poudre aux
yeux. L’assassin Pucheu reste au chaud. Giraud
demeure en relations étroites avec Vichy. La ma
nœuvre de 1 étain éclaire cette unité bourgeoise :
son but est de nous faire passer sans trop de heurts
du régime fasciste bourgeois au régime du parle
mentarisme bourgeois réactionnaire. L'inverse de
ce qui a été réalisé en 19^0. Nous aurons le droit
d'applaudir les troupes américaines entre deux
rangées de flics à Pétain rebaptisés “gardes répu
blicains’. Et quand les travailleurs voudront élever,
la voix ou passer à l’action, de Gaulle' dira comme
Blum en 1936,: « Laissez faire les camarades mi
nistres ». Et si on suit cette voie, comme en 1937
on fera la pause ; et comme en 1988 on marchera
vers le fascisme. AUGER.
l’iiNciMtcN
Un Procès-verbal édifiant
Les fascistes sentent approcher le règlement des comptes-
A certuins déjà de sérieux acomptes ont été servis. C’est pour
quoi une partie d’entre eux se sent brusquement une voca
tion d’upôtres de lu non-violence. Les extrémistes ne vont-ils pas
jusqu’à réclamer la peine de mort contre Pucheu. sous le futile-
prétexte qu’il a livré quelques centaines de révolutionnaires aux
pelotons d’exécution nazis ! Guy Crouzet, dans Les Nouveaux
Temps, est horrifié devant cette attitude sanguinaire. 11 y op
pose la douceur évongélique des fascistes, qui « n’ont jamais
parlé d’emprisonner leurs adversaires, ni proféré des menaces de
mort, et préfèrent la persuasion Guy C rouzet écrivait ces li
gnes alors que les nouvelles affiches jaunes d’exécutions d’otages
n étaient pas encore sèches à Paris Quelques noms avoués sur
des centaines d’otages assassinés. Muis Guy Crouzet a de trop
fortes coliques pour penser à ce qu'il écrit.
A côté des mous, sujets aux coliques et prompts à retour
ner leur veste, il y a les durs : tous les chefs de bande qui sont
allés trop loin pour faire machine arrière. Ceux-là se préparent
à faire le coup de feu contre la classe ouvrière. Ils espèrent par
là se racheter aux yeux des Anglo-Saxons.
Leurs plans sont clairement énoncés dans un document qui
est tombé entre nos mains. Il s’agit du procès-verbal d’une réu
nion très confidentielle qui se tennit en août pour organiser la
milice anticommuniste. Avec le représentant de Von Schleier
étaient présents les responsab'cs militaires des francistes, du
R.N.P. et du P.P.F. Ces Messieurs précisèrent d’abord le
rôle de la milice: « ...elle n’aura pas à intervenir dans les opé
rations militaires ; cela regarde l’armée aUemar dc. Sa ttiche
sera de garder ses arrières contre toute^ menace de soulèvement
révolutionnaire. )> Autrement dit, il s’agit de tenir en respect
les ouvriers en attendant la relève des sentinelles allemandes
par les sentinelles américaines.
Mais la réunion devint vite orageuse quand le docteur
Paimart annonça une action de représailles des francistes contre
Boulogne pour y assassiner 63 ouvriers communistes. Les repré
sentants des autres partis se récrièrent avec épouvante : a La
population nous met tous dans le même sac / Personne de nous
ne pourra plus pénétrer dans Boulogne I » Le représentant
allemand, devant les conséquences possibles, intervint aussi. Si
bien que le massacre de Boulogne a été ajourné.
Mais ce n’est que partie remise. Après le fiasco de leur
Milice commune, les fascistes mènent campagne pour pouvoir
être armés et descendre leur* adversaires dans les rues, sous pré
texte de se défendre contre le terrorisme. Dès maintenant il
faut se préparer à la riposte. Voilà essentiellement à quoi doi
vent servir les armes dont disposent les travailleurs: pour pro
téger contre les fascistes les maisons ouvrières, les usines en
grève et demain leurs conseils d usine. Il faut, dès maintenant
organiser cette résistance et la contre-offensive. C'est en ce sens
Ceux qui ont rasé Nantes
RAVITAILLENT L’ALLEMAGNE
EN ESSENCE !
Des lecteurs nous font parvenir une récente
Note adressée par les organes dirigeants de l’Ar
mée secrète au Commandement interallié. Cette
note signale ;
(( Certains bombardements, notamment les der
niers bombardements de Nantes, révèlent un man
que de précision absolu ou l’utilisation de rensei
gnements erronés, et ces erreurs créent un malaise
profond dans toutes les couches delà population» ))
Ce qui est une manière île traduire effecti
vement l’effarement d’abord, la colère ensuite,
de dizain, s de milliers d’innocents que l’on tue
sans même le moindre besoin d’un prétexte mi
litaire, à des kilomètres des installations por
tuaires annoncées comme cibles. Alors que les
Eta(s~Majors sont tabous. Alors que chaque
pi oletairc peut parier sa paye jusqu’en 1960
que Berchtesgaden et les lieux où se décide le
sort du monde resteront intacts jusqu'à la fin
de la guerre. Alors que, ainsi que l’avoue la
note de Y Armée secrète « A AUCUN MO
MENT L’AVIATION ALLIEE N’A BOM
BARDE LE BASSIN DE BRIE Y, NI LES
MINES DE BAUXITE DU SUD-EST, la
grosse industrie d’où l'ennemi lire l’essentiel de ses
ressources. »
La note continue ainsi: « DES INFOR
MATIONS ABSOLUMENT SURES NOUS
SIGNALENT L'ARRIVEE ININTERROM
PUE PAR L’ESPAGNE DE TRAINS CI
TERNES COMPLETS D’ESSENCE. D'au
tres, non encore vérifiées, signalent LA LIVRAI
SON A L’ALLEMAGNE, VIA LISBONNE,
D’ASSEZ NOMBREUX AVIONS. »
Ces informations confirment les nôtres. La
Vérité publiera les termes du marché du pétrole.
Mais Y Armée Secrète est persuadée qu'il
suffira de signaler de tels faits aux alliés pour
qu’il y soit mis fin. Nous, au contraire, nous
sommes persuadés que ce sont là des manifes
tations normales dans une guerre menée par
les capitalistes, avec des méthodes capitalistes.
Seuls les peuples eux-mêmes, en mettant fin ù la
domination capitaliste par les Etats-Unis Socialistes
du Monde, pourront faire cesser les trafics immon
des des marchands de canons en même temps qu’ils
pourront assurer la PAIX.
Pourquoi le Front ne bouge pas
en Méditerranée
Le New-Leader, organe du Parti Travailliste Indépend nt
anglais, dénonce les affaires d’or du capitalisme englais à la fa
veur de la guerre. “Plus ça dure, mieux ca vaut”, tel est l’es
prit de la Bours». Les banques établissent des succursales der
rière les pas des soldats. Jusqu’au 31 Mars 1943 les réserves de
la Barclau's Banh ont augmenté de 3f< % et sont montées à
245 millions de livres sterling. De même, de 1942 à 1943, sur
les 69 grandes sociétés commerciales de la City, 16 ont aug
menté leurs dividendes et 2 seulenvnt l’ont réduit. Les divi
dendes vont jusqu’à 88% ! Après cela 011 comprend pourquoi,
quand Churchill parle d’une “terrible année 1944”, les actions
montent, tandis que le commentateur militaire Lidell Mari s’é
tonne que l’armée anglaise ne puisse- avancer en Italie du Sud
® devant 5 divisions allemandes ». Les Allemands claironnent
les hauts faits de leur armée quand il s’agit surtout de la passi
vité organisée des gouvernements alliés. Dans la spectaculaire
affaire de Samos et du Dodécanès-, la passivité vou'ue de l'An
gleterre éclate, même aux yeux desav«ugles. Une fois de plus
la politique dom’na la stratégie. Qu’importe que la guerre se
prolonge ? Dans le sang dis soldats et des travailleurs l omhar-
dés se cimentent d’honorables fortunes capitalistes de chaque
côté des frontières.
que les réfractaires et les francs-tireurs pourraient faire œuvre
utile s’ils organisaient la défense des usines et des quartiers ou
vriers. Ils formeraient alors l’embryon de la milice ouvrière pour
la prise du pouvoir.
TRAVAILLEUR, ne te demande pas:
« Que noua préparent Ica événements ? »
PRÉPARE TOI
l’OUR LDN iaiiis:
Nouvelle série — N° 55
10 DÉCEMBRE 1943
LA VERITE
Organe du ‘Parti Ouvrier Internationaliste (IV" Internationale)
VICHY SE PRÉPARE A FAIRE PEAU NEUVE
E 12 Novembre, Pctain devait prononcer
un discours sensationnel l
H ...Je ne ceux pas que ma disparition
ouüre une ère de désordres qui mettraient
l'unité de la France en péril. 7 e/ est le but de l acte
constitutionnel qui sera promulgué demain au Journal
Officiel :
« ... Article premier : Dans le cas où nous vien
drions à décéder avant d’avoir pu faire ratifier par la
Nation la nouvelle constitution de l’Etat Français, le
pouvoir constituant fera retour au Sénat et ù la Cham
bre des Députés dont la réunion constitue l’Assemblée
Nationale. »
Dans le meme temps, Pétain et sa clique pu
bliaient un décret autorisant à fusiller les réirac-
taires qui résistent dans le maquis.
Voilà deux décisions qui semblent contradic
toires. Elles ne le sont qu'en apparence. Vichy
se prépare à affronter des mouvements révolution
naires. Les deux décisions visent à les paralyser
et à les briser. Nous tenons des milieux vichys-
sois l’histoire suivante qui illustre bien la pensée
de ces Messieurs :
Il y a 3 mois, un général, une des plus grosses huiles
réactionnaires, eut plusieurs entretiens secrets avec le Ma
réchal et plusieurs personnes de son cabinet (au dernier
devuit assister le propre chef de cabinet de Laval, sur U
garantie du Maréchal 1). Le général tint à Pétain le dis
cours suivant :
<( En misant sur la victoire allemande nous avons
misé sur le mauvais cheval. La victoire alliée ne fuit plus
aucun doute• Ii faut sauver les Intérêts delà France (bien
entendu, le général entend par là les intérêts de ses capi
taux et ceux des capitalistes fruncais). Avant tvut il faut
empêcher que lea révolutionnaires ne profitent de l’effon
drement de l’Etat pour s'emparer du pouvoir. Nous allons
au-devant d’une nouvelle Commune mille fois plus terrible
que celle de 1871. Il faut lui barrer la route.
« Pour cela il Jaut que partout les insurgés trouvent
déjà installé le nouveau pouvoir au nom duquel ils se sont
levés. Et ce Pouvoir sera prêt — y compris avec sa uolice —
d leur faire comprendre qu’on n’a plus besoin d’eux.
<( Pour cela il faut que le Maréchal rétablisse dès
maintenant l’unité de l’Etat, en enlevant à Laval la délé
gation du pouvoir et en la confiant d Alger.
(( C:la veut dire : à de Qaulle■ Je sais que vous n’ai
mez pas de Çaulle. Vous préféreriez déléguer le pouvoir
d Giraud, un homme d poigne (c’est-à-di e un réaction
naire à poigne), avec lequel vous conservez des relations
étroites. Mais Giraud n’a aucun crédit. Un gouvernement
de Giraud ne serait tas plus reconnu que Vichy par la
population. Le seul homme d’ordre populaire, c'est de
Gaulle. Lui seul peut réaliser l’opération et étouffer un
mouvement communard. Il faut se résigner à lui passer les
pouvoirs. »
Après s’être fait tirer l’oreille, Pétain pressentit le gé
néral pour le déléguer à Alger. Nul doute que le discours
rentré et la tentative de révolution de palais pour renverser
Laval ne soient le commencement d’exécution* de la ma
nœuvre.
On comprend que Von Nidda, représentant de l’Alle
magne, prévenu par des indiscrétions, soit monté quatre à
quatre à l’Hôtel du Parc pour mettre un cadenas au “chef
de l’état”: « Puisqu’on m’empêche de parler, déclara Pé
tain, alors je considère que je ne puis plus remplir ma
mission. » Et de monter se coucher.
Mais la comedie de Vichy comporte de pré
cieux enseignements pour les travailleurs
D abord, les bourgeois savent qu’on va au-
devant de gigantesques mouvements révolution
naires prolétariens. Pourtant les partis “ouvriers”
ont renoncé à la révolution et le parti de la révo
lution, le P.O.I., est très faible. xMais ces Mes
sieurs savent que, lorsque s'effondrera l’appareil
allemand, des centaines de milliers d'ouvriers se
conduiront comme s'ils étaient du P.O.I. : ils for
ceront les portes des prisons et des camps de con
centration , ^pccuperonl les usines, exigeront le re
tour des conquêtes sociales de 1936, formeront
des conseils d’usines, contrôleront les livres de
compte des patrons, exproprieront ceux qui se
sont enrichis par une collaboration fructueuse,
pourchasseront la police, qui a économisé à Hitler
deux corps d’armée, les industriels qui ont con
tribué à prolonger la guerre, jugeront et exécute
ront les chefs fascistes et vichyssois responsables
des assassinats. Agissant ainsi ils feront nécessai
rement sauter les cadres de l’état bourgeois et,
sans en avoir toujours nettement conscience, ils
commenceront la Révolution Sociale.
Ensuite, on voit l’unité de tous les camps bour
geois contre les travailleurs. Les proclamations
d'Alger contre Vichy restent de la poudre aux
yeux. L’assassin Pucheu reste au chaud. Giraud
demeure en relations étroites avec Vichy. La ma
nœuvre de 1 étain éclaire cette unité bourgeoise :
son but est de nous faire passer sans trop de heurts
du régime fasciste bourgeois au régime du parle
mentarisme bourgeois réactionnaire. L'inverse de
ce qui a été réalisé en 19^0. Nous aurons le droit
d'applaudir les troupes américaines entre deux
rangées de flics à Pétain rebaptisés “gardes répu
blicains’. Et quand les travailleurs voudront élever,
la voix ou passer à l’action, de Gaulle' dira comme
Blum en 1936,: « Laissez faire les camarades mi
nistres ». Et si on suit cette voie, comme en 1937
on fera la pause ; et comme en 1988 on marchera
vers le fascisme. AUGER.
l’iiNciMtcN
Un Procès-verbal édifiant
Les fascistes sentent approcher le règlement des comptes-
A certuins déjà de sérieux acomptes ont été servis. C’est pour
quoi une partie d’entre eux se sent brusquement une voca
tion d’upôtres de lu non-violence. Les extrémistes ne vont-ils pas
jusqu’à réclamer la peine de mort contre Pucheu. sous le futile-
prétexte qu’il a livré quelques centaines de révolutionnaires aux
pelotons d’exécution nazis ! Guy Crouzet, dans Les Nouveaux
Temps, est horrifié devant cette attitude sanguinaire. 11 y op
pose la douceur évongélique des fascistes, qui « n’ont jamais
parlé d’emprisonner leurs adversaires, ni proféré des menaces de
mort, et préfèrent la persuasion Guy C rouzet écrivait ces li
gnes alors que les nouvelles affiches jaunes d’exécutions d’otages
n étaient pas encore sèches à Paris Quelques noms avoués sur
des centaines d’otages assassinés. Muis Guy Crouzet a de trop
fortes coliques pour penser à ce qu'il écrit.
A côté des mous, sujets aux coliques et prompts à retour
ner leur veste, il y a les durs : tous les chefs de bande qui sont
allés trop loin pour faire machine arrière. Ceux-là se préparent
à faire le coup de feu contre la classe ouvrière. Ils espèrent par
là se racheter aux yeux des Anglo-Saxons.
Leurs plans sont clairement énoncés dans un document qui
est tombé entre nos mains. Il s’agit du procès-verbal d’une réu
nion très confidentielle qui se tennit en août pour organiser la
milice anticommuniste. Avec le représentant de Von Schleier
étaient présents les responsab'cs militaires des francistes, du
R.N.P. et du P.P.F. Ces Messieurs précisèrent d’abord le
rôle de la milice: « ...elle n’aura pas à intervenir dans les opé
rations militaires ; cela regarde l’armée aUemar dc. Sa ttiche
sera de garder ses arrières contre toute^ menace de soulèvement
révolutionnaire. )> Autrement dit, il s’agit de tenir en respect
les ouvriers en attendant la relève des sentinelles allemandes
par les sentinelles américaines.
Mais la réunion devint vite orageuse quand le docteur
Paimart annonça une action de représailles des francistes contre
Boulogne pour y assassiner 63 ouvriers communistes. Les repré
sentants des autres partis se récrièrent avec épouvante : a La
population nous met tous dans le même sac / Personne de nous
ne pourra plus pénétrer dans Boulogne I » Le représentant
allemand, devant les conséquences possibles, intervint aussi. Si
bien que le massacre de Boulogne a été ajourné.
Mais ce n’est que partie remise. Après le fiasco de leur
Milice commune, les fascistes mènent campagne pour pouvoir
être armés et descendre leur* adversaires dans les rues, sous pré
texte de se défendre contre le terrorisme. Dès maintenant il
faut se préparer à la riposte. Voilà essentiellement à quoi doi
vent servir les armes dont disposent les travailleurs: pour pro
téger contre les fascistes les maisons ouvrières, les usines en
grève et demain leurs conseils d usine. Il faut, dès maintenant
organiser cette résistance et la contre-offensive. C'est en ce sens
Ceux qui ont rasé Nantes
RAVITAILLENT L’ALLEMAGNE
EN ESSENCE !
Des lecteurs nous font parvenir une récente
Note adressée par les organes dirigeants de l’Ar
mée secrète au Commandement interallié. Cette
note signale ;
(( Certains bombardements, notamment les der
niers bombardements de Nantes, révèlent un man
que de précision absolu ou l’utilisation de rensei
gnements erronés, et ces erreurs créent un malaise
profond dans toutes les couches delà population» ))
Ce qui est une manière île traduire effecti
vement l’effarement d’abord, la colère ensuite,
de dizain, s de milliers d’innocents que l’on tue
sans même le moindre besoin d’un prétexte mi
litaire, à des kilomètres des installations por
tuaires annoncées comme cibles. Alors que les
Eta(s~Majors sont tabous. Alors que chaque
pi oletairc peut parier sa paye jusqu’en 1960
que Berchtesgaden et les lieux où se décide le
sort du monde resteront intacts jusqu'à la fin
de la guerre. Alors que, ainsi que l’avoue la
note de Y Armée secrète « A AUCUN MO
MENT L’AVIATION ALLIEE N’A BOM
BARDE LE BASSIN DE BRIE Y, NI LES
MINES DE BAUXITE DU SUD-EST, la
grosse industrie d’où l'ennemi lire l’essentiel de ses
ressources. »
La note continue ainsi: « DES INFOR
MATIONS ABSOLUMENT SURES NOUS
SIGNALENT L'ARRIVEE ININTERROM
PUE PAR L’ESPAGNE DE TRAINS CI
TERNES COMPLETS D’ESSENCE. D'au
tres, non encore vérifiées, signalent LA LIVRAI
SON A L’ALLEMAGNE, VIA LISBONNE,
D’ASSEZ NOMBREUX AVIONS. »
Ces informations confirment les nôtres. La
Vérité publiera les termes du marché du pétrole.
Mais Y Armée Secrète est persuadée qu'il
suffira de signaler de tels faits aux alliés pour
qu’il y soit mis fin. Nous, au contraire, nous
sommes persuadés que ce sont là des manifes
tations normales dans une guerre menée par
les capitalistes, avec des méthodes capitalistes.
Seuls les peuples eux-mêmes, en mettant fin ù la
domination capitaliste par les Etats-Unis Socialistes
du Monde, pourront faire cesser les trafics immon
des des marchands de canons en même temps qu’ils
pourront assurer la PAIX.
Pourquoi le Front ne bouge pas
en Méditerranée
Le New-Leader, organe du Parti Travailliste Indépend nt
anglais, dénonce les affaires d’or du capitalisme englais à la fa
veur de la guerre. “Plus ça dure, mieux ca vaut”, tel est l’es
prit de la Bours». Les banques établissent des succursales der
rière les pas des soldats. Jusqu’au 31 Mars 1943 les réserves de
la Barclau's Banh ont augmenté de 3f< % et sont montées à
245 millions de livres sterling. De même, de 1942 à 1943, sur
les 69 grandes sociétés commerciales de la City, 16 ont aug
menté leurs dividendes et 2 seulenvnt l’ont réduit. Les divi
dendes vont jusqu’à 88% ! Après cela 011 comprend pourquoi,
quand Churchill parle d’une “terrible année 1944”, les actions
montent, tandis que le commentateur militaire Lidell Mari s’é
tonne que l’armée anglaise ne puisse- avancer en Italie du Sud
® devant 5 divisions allemandes ». Les Allemands claironnent
les hauts faits de leur armée quand il s’agit surtout de la passi
vité organisée des gouvernements alliés. Dans la spectaculaire
affaire de Samos et du Dodécanès-, la passivité vou'ue de l'An
gleterre éclate, même aux yeux desav«ugles. Une fois de plus
la politique dom’na la stratégie. Qu’importe que la guerre se
prolonge ? Dans le sang dis soldats et des travailleurs l omhar-
dés se cimentent d’honorables fortunes capitalistes de chaque
côté des frontières.
que les réfractaires et les francs-tireurs pourraient faire œuvre
utile s’ils organisaient la défense des usines et des quartiers ou
vriers. Ils formeraient alors l’embryon de la milice ouvrière pour
la prise du pouvoir.
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