Titre : La Vérité : organe bolchevick-léniniste
Auteur : Internationale (04). Auteur du texte
Auteur : Parti ouvrier internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste-Courant Lambert (France). Auteur du texte
Auteur : Organisation communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti des travailleurs (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1943-09-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34371440g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 204 Nombre total de vues : 204
Description : 25 septembre 1943 25 septembre 1943
Description : 1943/09/25 (N52). 1943/09/25 (N52).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k879083p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (402)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
" L'UNION PUS TRAVAILLEURS FERA LA 'PAIX DU MONDE "
Nouvelle série — N' 52 25 SEPTEMBRE 1943
LA VÉRITÉ
Organe du Parti Ou rler Internationaliste (IV* Internationale)
« Préparons, comme l’a d't Karl Marx, la
lutte finale et décisive qui anéantira pour toujours
en Europe la domination, non pas des simples
"tprans, despotes et usurpateurs", mais d’une
puissance bien supérieure à la leur et bien plus
formidable, la domination du capital sur le tra
vail, »
Contre les valets de Roosevelt et d’Hitler
LA RÉVOLUTION ITALIENNE CONTINUE
L E retour de Mussolini au pouvoir dot la
première étape de la révolution italienne.
Il faut faire en sorte que les leçons de
cette expérience soient clairement tirées
par le prolétariat révolutionnaire de l'Europe en
tière.
Rappelons brièvement le déroulement des faits.
Fin mars, ôo.ooo ouvriers de Turin se mettent en
grève pour l'obtention d’une prune de bombarde
ment, leur triomphe ressuscite la confiance en l’ac
tion de classe ; après la grève des ouvriers du port,
à Trieste, c’est un mouvement général dans toute
l’Italie du Nord contre le travail de* nuit dans les
régions menacées de bombardements, mouvement
qui triomphe à son tour. Les concessions ne cal
ment pas la classe ouvrière ; de nouvelles grèves
surgissent, partout des manifestations ont lieu con
tre la guerre. La bourgeoisie italienne prend peur.
Depuis longtemps, elle songeait à se débarrasser
de Mussolini et de sa politique d’alliance avec,
l'Allemagne Ces événements lui servent de prétexte!
elle liquide le fascisme pour replâtrer l’union sa
crée sur une base royaliste et réactionnaire. Les
fascistes de la vieille garde Grandi, Do Bono et
le gendre Ciano, soudainement convertis à l'anti-
fascisme, se chargent de la première partie de
l'opération au sein du Grand Conseil Fasciste,
Victor-Emmanuel sort de dessous la table pour
faire arrêter le Duce, et Badoglio, le a5 Juille t,
forme avec une équipe de vieilles barbes le nou
veau gouvernement. Le peuple italien voulait le
pain, la paix, la liberté ; le pain est rare, Badoglio
daine que la guerre continue et proclame l’état de
siège, interdit tout rassemblement, militarise les
ouvriers. Aussi ceux-ci continuent-ils leur offen
sive. Ce sont des manifestations de masse à Turin,
Milan, Bologne, des grèves grandioses d’ouvriers
et de cheminots dans toute l’Italie du Nord. C'est
la formation dans les entreprises importantes des
“Commissions internes”, véritables comités d’usines,
embryons du pouvoir ouvrier ; c'est la formation, à
Milan et à Turin, d'un “Conseil d’ouvriers et de sol•
dats". Ce mouvement a une telle ampleur que Ba
doglio ne peut espérer le prendre de front, il le
légalise en s'efforçant par là même de limiter étroi
tement son champ d'action, il utilise pour cela les
dirigeants des anciens partis ouvriers avec lesquels
il signe un compromis dont, presque immédiatement,
les usines les plus importantes désavouent’ les si
gnataires. C’est l’heure que choisissent Badoglio,
son équipe et la famille royale pour gagner la Sicile.
Le prolétariat italien connait maintenant une
période difficile. Mussolini, "délivré” suivant un
scénario inspiré d’IIolywood, est revenu au pou
voir ; jamais gouvernement n a eu une base aussi
insignifiante, son seul espoir ce sont les baïonnettes
nazies. Des tentatives de soulèvements à Milan,
Turin et Rome sont sévèrement réprimées par l’ar
mée allemande. Dans la situation actuelle, de telles
tentatives ne peuvent être encore que le fait d'une
minorité révo’utionnairc. La tâche présente reste
le rassemblement en vue d un mouvement de masse
prochain. En outre, il est urgent, d’organiser la
fraternisation auprès des soldats allemands: il est
clair, en effet, que si ceux-ci continuent à suivre
leurs officiers, leurs gendarmes et leurs S.S., la
révolution italienne irait vers de sanglantes défaites.
Cette leçon doit nous être profitable à nous, travail
leurs français : pour que notre révolution triomphe, le
soutien des ouvriers allemands sous l’uniforme nous est
indispensable. Ce sont eux qui possèdent les armes. Ce
sont eux qui nous permettront de nous armer. C’est
aujourd’hui qu’il faut nous adresser à eux, nous faire
comprendre d’eux et non, en assassinant dans l’ombre,
nous créer des adversaires irréductibles.
Le prolétariat italien se trouve actuellement
coincé entre les deux camps impérialistes, alors
qu’il a clairement manifesté sa volonté de paix,
son territoire est devenu le champ de bataille des
deux armées ennemies, les grandes villes ouvrières
sont sauvagement bombardées, à Milan, par exem
ple, “pas une maison ne demeure intacte", d'après la
radio suisse. Les nazis se livrent à une répression
sévère contre les militants ouvriers, tous ceux (fui
furent les meilleurs combattants de la classe ou
vrière après le 25 Ju illet sont emprisonnés, tous
ceux qui après cette date furent libérés, ceux qui
ASSURONS NOUS MÊMES
NOTRE RAVITAILLEMENT
Le paysan français a donné maintes preuves de compréhen
sion à l’égard des villes ouvrières affamées. Mais il lui arrive
parfois de se dire: u Voici la fin de la guerre. Pourquoi satis
faire aux exigences des réquisitions annuelles puisque C hurchiii
a promis la libération pour la chute des feuilles ? » Et il dé
truit ou cache ce qui était destiné au ravitaillement officiel. Il
s’arrange avec les fonctionnaires de Vichy, il chasse les plus zé
lés ou plus gourmands à coups de fourches.
Après avoir annoncé une féroce répresv’on du marché noir,
le gouvernement Pétain-' aval, incapable de se faire prendre nu
sérieux, rentre dans sa niche, il « trop peur de dresser contre
lui une chou nncrie invincible. Il est trop compromis lui-même
p»r les scandales du f ecours National et autres organismes
d’Etat. A tout prendre, il préfère laisser crever de faim les
moins débrouillards des travailleurs des villes.
Car les affameurs comptent aussi sur le fait que de nom
breux ouvriers, contraints à se tirer d’cffjire individuellement,
sont entrés dans le cpcle infernal des combines, et se. détour
nent ainsi des solutions révolutionnaire-.
Prenons garde I En acceptant la loi de la bourgeoisie, en
suivant l’exemple des trafiquants, en ramassant au prix de bien
des peines les miettes de leur festin. nou« nous forgeons de nou
velles chaînes. Nous admettons qu’ils nous t onnent consom
ment à leur merci, disposant à leur gré des vivres et objets de
première nécessité qu’ils ont volés.
Mieux encore, ne voit-on pas des travailleurs se disputer
sur les routes ou devant les boutiques pour fine douzaine d’œufs
ou un kilo de patates ? Certains ne revendent-ils pus à leurs
voisins, au prix fort, ce qu’ils ont ramassé le dimanche, et «e
soucient-ils de ceux qui, faute de moyens, tirent la langue i\
Ne comprend-on pas qu? c’est cela que voulaient les gros
sistes. les répartiteurs, les mandataires, les gros propriétaires et
les patrons de restaurants hors-catégorie ? Pendant que no s
nous disputons les coquilles de l’huître, ils la gobent et se
moquent de nous. .
Il n’est pas question de crever dignement et honnêtement
de fuitn. Mil» .u moment où le in,relié lésai est «poêlé A dis.
paraître i resque totalement, où Pari, voit approcher la (amine,
il («ut se désaser du syitéme D et instituer le contrôle popu
laire du ravitaillement. F.n cette occasion comme en d'autres,
les méthodes individuelles sont inelhcaces et désarment le prolé
tariat devant la boureeoisie. Au contraire, lorsqucd.ns une can
tine d'usine par exemplé, I action collective des usapers nhoutit
4 l'expulsion d'un intendant véreux, un srand pas est lait. 4 la
lois pour l'amélioration matérielle du rationnement, et pour le
renforcement de la solidarité prolétarienne.
. Il faut aller plus loin. .
I n liaison qui s'est établie anarchiquement entre travailleurs
des villes et des campagnes doit être maintenue et orsanisée en
e0mI Remplaçons le ravitaillement (nmilial par le ravitaillement
collectif des quartiers et de» arrondissements, en dehors des ser-
v'ccs officiels impuissants et pourris, contre les margoulins aSa-
meura. Nommons les délégués chargés d, Passer /es marché,
noee tu fiousans : Imposons la réquisition sans Indemnité des
stocks détenus parles Intermédiaires,assurons.en nous-mêmes
la 'épartjlion. ^ cn dohprs de l'expropriation des ac
capareurs et de la prise en charge du ravitaillement par les
travailleurs eux-mêmes.
reviennent de l'émigration doivent sc cacher. Dans
1 autre camp, on ne laisse aucun espoir à la classe
ouvrière. Churchill avait clairement signifié, dans
son discours aux Communes, qu’il ne voulait pas
1 anarchie, qu’il ne traiterait qu’avec un gouverne
ment de 1 ordre, et chacun sait ce que cela veut
dire. En Sicile, les anciens fonctionnaires ont été
maintenus et toute activité politique interdite.
Radio-Rabat, poste gaulliste, vient de se livrer â
une apologie du Mussolini première période, de
celui qui sut “rétablir l'ordre”, qui sut mater ha
classe ouvrière. Les Anglo-saxons veulent changer
les pantins et en tirer eux-mêmes les ficelles, ils
n’offrent au peuple italien qu'une nouvelle servitude,
ils veulent l’utiliser comme chair à canon. Le pro
létariat italien va connaître un nouvel absolutisme,
il lui faudra trouver d'autres formes de lutte, dans
l’illégalité. A la lumière de l'expérience qu’elle
aura reçue, la jeune génération sélectionnera ses
cadres et les durcira. La lutte révolutionnaire de
la classe ouvrière italienne continue.
Plus que jamais se pose le problème des rap
ports avec la bourgeoisie libérale. Les dirigeants
communistes et socialistes ont cru bon de collabo
rer avec les partis démocrate-chrétien, républicain,
de “l'Action libérale’’ : il les ont aidés à freiner le
mouvement ouvrier en lutte contre Badoglio, celui-
ci leur a laissé ignorer ses pourparlers avec les
“Alliés” et sa fuite les a livrés à Hitler-Mussolini.
Seule une offensive hardie contre la bourgeoisie dans son
ensemble pouvait éviter le retour de Mussolini.
Deux voies s’ouvrent devant le prolétariat italien ;
S’il confond ses buis avec ceux de la bourgeoisie, même
de gauche, il se livrera lui-même d celle-ci el renou
vellera les écrasantes défaites de France et d’Espagne,
Si, aii contraire, il s’achemine vers l’action autonome
de classe, vers la lulle pour le pouvoir des Comités ou
vriers, alors la révolution italienne sera la première
étape de la révolution européenne montante.
P. O. I.
RÉFRACTAIRES 1
Vos armes doivent servir la
libération socialiste de VEurope!
Ils sont des milliers dons les fermes écartées, les bois et les
montagnes. Des milliers de hors-la-loi dans la France entière.
Ils n’ont pus de ces innombrables papiers en régi'* qui procurent
aux “honnêtes gens’’ les bénéfices de la légalité : le droit de suer
du profit pour les patrons, de vendre ses bras et sa tête, de fer
mer sa gueule sur son indignation et sa révolte et de recevoir
les bombes à la place indiquée pur le capital. Ce sont les réfrac
taires . Ils n’ont pas de papiers, mais ils ont des armes. Et ils
vivent. Avec la complicité active de tous les gens honnêtes, jus-
nues et y compris le fonctionnaire intelligent; le policier que son
métier finit par dégoûter, le gendàrme que le sien n’a pas tota
lement abruti, et le soldat allemand qui ne veut plus se battre
pour perpétuer son propre esclavage.
Ils sont des milliers, des Ardennes aux Pyrénées, de la Bre
tagne eu Duuph né, malgré Hitler et I aval, malgré lu loi. mal
gré la finance française qui avait vendu à l’impérialisme allemand
scs droits A les exploiter.
Cela n’est pas seulement un signe incontestable que la lé
galité bourgeoise en France est en pleine décomposition, c’est
également la première manifestation d’une nouvelle légalité, la
légalité révolutionnaire qui submergera finalemt ni l’autre, l’in
fâme. légalité des modernes trafiquants d’esclaves.
Convenablement organisés, animés d’un esprit politique of
fensif, agissant indépendamment de tout gouvernement 1 ourgeois
(Londres ou Alger) et en liaison étroite avec les villes et les
campagnes, les groupes de réfractaires.peuvent jouer un rôle ca
pital dans la situ ation politique fran- aise des prochains mois.
On l’a aussi bien compris à Alger qu’a Berlin.
I « on opérutloiiN «ont commencé*»
Au seuil du dernier acte de cette guerre, l’Etat-major al
lemand s’est retourné vers l’Ouest et s’efforce d’obtenir un répit
de quelques mois en infligeant aux Anglo-saxons une défaite sur
la terre ferme qui aurait un effet moral considérable, décourage
rait pour un temps les espoirs des peuples européens et, surtout,
freinerait la montée révolutionnaire en Allemagne même. I .‘ob
jectif est bien limité : il ne s’agit guère plus pour la bourgeoisie
allemande que de disposer d’une certaine liberté de mouvement
politique à l’intérieur et à l’extérieur. Mais pour l’atteindre, un
long détour ct l’accomplissement de tâches dont elle est proba
blement incapable sont necessaires : il faut commencer par ré
duire tous les foyers révolutionnaires en Europe. D’où, ces der-
(Lirc la suite au verso, T* colonne).
Nouvelle série — N' 52 25 SEPTEMBRE 1943
LA VÉRITÉ
Organe du Parti Ou rler Internationaliste (IV* Internationale)
« Préparons, comme l’a d't Karl Marx, la
lutte finale et décisive qui anéantira pour toujours
en Europe la domination, non pas des simples
"tprans, despotes et usurpateurs", mais d’une
puissance bien supérieure à la leur et bien plus
formidable, la domination du capital sur le tra
vail, »
Contre les valets de Roosevelt et d’Hitler
LA RÉVOLUTION ITALIENNE CONTINUE
L E retour de Mussolini au pouvoir dot la
première étape de la révolution italienne.
Il faut faire en sorte que les leçons de
cette expérience soient clairement tirées
par le prolétariat révolutionnaire de l'Europe en
tière.
Rappelons brièvement le déroulement des faits.
Fin mars, ôo.ooo ouvriers de Turin se mettent en
grève pour l'obtention d’une prune de bombarde
ment, leur triomphe ressuscite la confiance en l’ac
tion de classe ; après la grève des ouvriers du port,
à Trieste, c’est un mouvement général dans toute
l’Italie du Nord contre le travail de* nuit dans les
régions menacées de bombardements, mouvement
qui triomphe à son tour. Les concessions ne cal
ment pas la classe ouvrière ; de nouvelles grèves
surgissent, partout des manifestations ont lieu con
tre la guerre. La bourgeoisie italienne prend peur.
Depuis longtemps, elle songeait à se débarrasser
de Mussolini et de sa politique d’alliance avec,
l'Allemagne Ces événements lui servent de prétexte!
elle liquide le fascisme pour replâtrer l’union sa
crée sur une base royaliste et réactionnaire. Les
fascistes de la vieille garde Grandi, Do Bono et
le gendre Ciano, soudainement convertis à l'anti-
fascisme, se chargent de la première partie de
l'opération au sein du Grand Conseil Fasciste,
Victor-Emmanuel sort de dessous la table pour
faire arrêter le Duce, et Badoglio, le a5 Juille t,
forme avec une équipe de vieilles barbes le nou
veau gouvernement. Le peuple italien voulait le
pain, la paix, la liberté ; le pain est rare, Badoglio
daine que la guerre continue et proclame l’état de
siège, interdit tout rassemblement, militarise les
ouvriers. Aussi ceux-ci continuent-ils leur offen
sive. Ce sont des manifestations de masse à Turin,
Milan, Bologne, des grèves grandioses d’ouvriers
et de cheminots dans toute l’Italie du Nord. C'est
la formation dans les entreprises importantes des
“Commissions internes”, véritables comités d’usines,
embryons du pouvoir ouvrier ; c'est la formation, à
Milan et à Turin, d'un “Conseil d’ouvriers et de sol•
dats". Ce mouvement a une telle ampleur que Ba
doglio ne peut espérer le prendre de front, il le
légalise en s'efforçant par là même de limiter étroi
tement son champ d'action, il utilise pour cela les
dirigeants des anciens partis ouvriers avec lesquels
il signe un compromis dont, presque immédiatement,
les usines les plus importantes désavouent’ les si
gnataires. C’est l’heure que choisissent Badoglio,
son équipe et la famille royale pour gagner la Sicile.
Le prolétariat italien connait maintenant une
période difficile. Mussolini, "délivré” suivant un
scénario inspiré d’IIolywood, est revenu au pou
voir ; jamais gouvernement n a eu une base aussi
insignifiante, son seul espoir ce sont les baïonnettes
nazies. Des tentatives de soulèvements à Milan,
Turin et Rome sont sévèrement réprimées par l’ar
mée allemande. Dans la situation actuelle, de telles
tentatives ne peuvent être encore que le fait d'une
minorité révo’utionnairc. La tâche présente reste
le rassemblement en vue d un mouvement de masse
prochain. En outre, il est urgent, d’organiser la
fraternisation auprès des soldats allemands: il est
clair, en effet, que si ceux-ci continuent à suivre
leurs officiers, leurs gendarmes et leurs S.S., la
révolution italienne irait vers de sanglantes défaites.
Cette leçon doit nous être profitable à nous, travail
leurs français : pour que notre révolution triomphe, le
soutien des ouvriers allemands sous l’uniforme nous est
indispensable. Ce sont eux qui possèdent les armes. Ce
sont eux qui nous permettront de nous armer. C’est
aujourd’hui qu’il faut nous adresser à eux, nous faire
comprendre d’eux et non, en assassinant dans l’ombre,
nous créer des adversaires irréductibles.
Le prolétariat italien se trouve actuellement
coincé entre les deux camps impérialistes, alors
qu’il a clairement manifesté sa volonté de paix,
son territoire est devenu le champ de bataille des
deux armées ennemies, les grandes villes ouvrières
sont sauvagement bombardées, à Milan, par exem
ple, “pas une maison ne demeure intacte", d'après la
radio suisse. Les nazis se livrent à une répression
sévère contre les militants ouvriers, tous ceux (fui
furent les meilleurs combattants de la classe ou
vrière après le 25 Ju illet sont emprisonnés, tous
ceux qui après cette date furent libérés, ceux qui
ASSURONS NOUS MÊMES
NOTRE RAVITAILLEMENT
Le paysan français a donné maintes preuves de compréhen
sion à l’égard des villes ouvrières affamées. Mais il lui arrive
parfois de se dire: u Voici la fin de la guerre. Pourquoi satis
faire aux exigences des réquisitions annuelles puisque C hurchiii
a promis la libération pour la chute des feuilles ? » Et il dé
truit ou cache ce qui était destiné au ravitaillement officiel. Il
s’arrange avec les fonctionnaires de Vichy, il chasse les plus zé
lés ou plus gourmands à coups de fourches.
Après avoir annoncé une féroce répresv’on du marché noir,
le gouvernement Pétain-' aval, incapable de se faire prendre nu
sérieux, rentre dans sa niche, il « trop peur de dresser contre
lui une chou nncrie invincible. Il est trop compromis lui-même
p»r les scandales du f ecours National et autres organismes
d’Etat. A tout prendre, il préfère laisser crever de faim les
moins débrouillards des travailleurs des villes.
Car les affameurs comptent aussi sur le fait que de nom
breux ouvriers, contraints à se tirer d’cffjire individuellement,
sont entrés dans le cpcle infernal des combines, et se. détour
nent ainsi des solutions révolutionnaire-.
Prenons garde I En acceptant la loi de la bourgeoisie, en
suivant l’exemple des trafiquants, en ramassant au prix de bien
des peines les miettes de leur festin. nou« nous forgeons de nou
velles chaînes. Nous admettons qu’ils nous t onnent consom
ment à leur merci, disposant à leur gré des vivres et objets de
première nécessité qu’ils ont volés.
Mieux encore, ne voit-on pas des travailleurs se disputer
sur les routes ou devant les boutiques pour fine douzaine d’œufs
ou un kilo de patates ? Certains ne revendent-ils pus à leurs
voisins, au prix fort, ce qu’ils ont ramassé le dimanche, et «e
soucient-ils de ceux qui, faute de moyens, tirent la langue i\
Ne comprend-on pas qu? c’est cela que voulaient les gros
sistes. les répartiteurs, les mandataires, les gros propriétaires et
les patrons de restaurants hors-catégorie ? Pendant que no s
nous disputons les coquilles de l’huître, ils la gobent et se
moquent de nous. .
Il n’est pas question de crever dignement et honnêtement
de fuitn. Mil» .u moment où le in,relié lésai est «poêlé A dis.
paraître i resque totalement, où Pari, voit approcher la (amine,
il («ut se désaser du syitéme D et instituer le contrôle popu
laire du ravitaillement. F.n cette occasion comme en d'autres,
les méthodes individuelles sont inelhcaces et désarment le prolé
tariat devant la boureeoisie. Au contraire, lorsqucd.ns une can
tine d'usine par exemplé, I action collective des usapers nhoutit
4 l'expulsion d'un intendant véreux, un srand pas est lait. 4 la
lois pour l'amélioration matérielle du rationnement, et pour le
renforcement de la solidarité prolétarienne.
. Il faut aller plus loin. .
I n liaison qui s'est établie anarchiquement entre travailleurs
des villes et des campagnes doit être maintenue et orsanisée en
e0mI Remplaçons le ravitaillement (nmilial par le ravitaillement
collectif des quartiers et de» arrondissements, en dehors des ser-
v'ccs officiels impuissants et pourris, contre les margoulins aSa-
meura. Nommons les délégués chargés d, Passer /es marché,
noee tu fiousans : Imposons la réquisition sans Indemnité des
stocks détenus parles Intermédiaires,assurons.en nous-mêmes
la 'épartjlion. ^ cn dohprs de l'expropriation des ac
capareurs et de la prise en charge du ravitaillement par les
travailleurs eux-mêmes.
reviennent de l'émigration doivent sc cacher. Dans
1 autre camp, on ne laisse aucun espoir à la classe
ouvrière. Churchill avait clairement signifié, dans
son discours aux Communes, qu’il ne voulait pas
1 anarchie, qu’il ne traiterait qu’avec un gouverne
ment de 1 ordre, et chacun sait ce que cela veut
dire. En Sicile, les anciens fonctionnaires ont été
maintenus et toute activité politique interdite.
Radio-Rabat, poste gaulliste, vient de se livrer â
une apologie du Mussolini première période, de
celui qui sut “rétablir l'ordre”, qui sut mater ha
classe ouvrière. Les Anglo-saxons veulent changer
les pantins et en tirer eux-mêmes les ficelles, ils
n’offrent au peuple italien qu'une nouvelle servitude,
ils veulent l’utiliser comme chair à canon. Le pro
létariat italien va connaître un nouvel absolutisme,
il lui faudra trouver d'autres formes de lutte, dans
l’illégalité. A la lumière de l'expérience qu’elle
aura reçue, la jeune génération sélectionnera ses
cadres et les durcira. La lutte révolutionnaire de
la classe ouvrière italienne continue.
Plus que jamais se pose le problème des rap
ports avec la bourgeoisie libérale. Les dirigeants
communistes et socialistes ont cru bon de collabo
rer avec les partis démocrate-chrétien, républicain,
de “l'Action libérale’’ : il les ont aidés à freiner le
mouvement ouvrier en lutte contre Badoglio, celui-
ci leur a laissé ignorer ses pourparlers avec les
“Alliés” et sa fuite les a livrés à Hitler-Mussolini.
Seule une offensive hardie contre la bourgeoisie dans son
ensemble pouvait éviter le retour de Mussolini.
Deux voies s’ouvrent devant le prolétariat italien ;
S’il confond ses buis avec ceux de la bourgeoisie, même
de gauche, il se livrera lui-même d celle-ci el renou
vellera les écrasantes défaites de France et d’Espagne,
Si, aii contraire, il s’achemine vers l’action autonome
de classe, vers la lulle pour le pouvoir des Comités ou
vriers, alors la révolution italienne sera la première
étape de la révolution européenne montante.
P. O. I.
RÉFRACTAIRES 1
Vos armes doivent servir la
libération socialiste de VEurope!
Ils sont des milliers dons les fermes écartées, les bois et les
montagnes. Des milliers de hors-la-loi dans la France entière.
Ils n’ont pus de ces innombrables papiers en régi'* qui procurent
aux “honnêtes gens’’ les bénéfices de la légalité : le droit de suer
du profit pour les patrons, de vendre ses bras et sa tête, de fer
mer sa gueule sur son indignation et sa révolte et de recevoir
les bombes à la place indiquée pur le capital. Ce sont les réfrac
taires . Ils n’ont pas de papiers, mais ils ont des armes. Et ils
vivent. Avec la complicité active de tous les gens honnêtes, jus-
nues et y compris le fonctionnaire intelligent; le policier que son
métier finit par dégoûter, le gendàrme que le sien n’a pas tota
lement abruti, et le soldat allemand qui ne veut plus se battre
pour perpétuer son propre esclavage.
Ils sont des milliers, des Ardennes aux Pyrénées, de la Bre
tagne eu Duuph né, malgré Hitler et I aval, malgré lu loi. mal
gré la finance française qui avait vendu à l’impérialisme allemand
scs droits A les exploiter.
Cela n’est pas seulement un signe incontestable que la lé
galité bourgeoise en France est en pleine décomposition, c’est
également la première manifestation d’une nouvelle légalité, la
légalité révolutionnaire qui submergera finalemt ni l’autre, l’in
fâme. légalité des modernes trafiquants d’esclaves.
Convenablement organisés, animés d’un esprit politique of
fensif, agissant indépendamment de tout gouvernement 1 ourgeois
(Londres ou Alger) et en liaison étroite avec les villes et les
campagnes, les groupes de réfractaires.peuvent jouer un rôle ca
pital dans la situ ation politique fran- aise des prochains mois.
On l’a aussi bien compris à Alger qu’a Berlin.
I « on opérutloiiN «ont commencé*»
Au seuil du dernier acte de cette guerre, l’Etat-major al
lemand s’est retourné vers l’Ouest et s’efforce d’obtenir un répit
de quelques mois en infligeant aux Anglo-saxons une défaite sur
la terre ferme qui aurait un effet moral considérable, décourage
rait pour un temps les espoirs des peuples européens et, surtout,
freinerait la montée révolutionnaire en Allemagne même. I .‘ob
jectif est bien limité : il ne s’agit guère plus pour la bourgeoisie
allemande que de disposer d’une certaine liberté de mouvement
politique à l’intérieur et à l’extérieur. Mais pour l’atteindre, un
long détour ct l’accomplissement de tâches dont elle est proba
blement incapable sont necessaires : il faut commencer par ré
duire tous les foyers révolutionnaires en Europe. D’où, ces der-
(Lirc la suite au verso, T* colonne).
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