Titre : La Vérité : organe bolchevick-léniniste
Auteur : Internationale (04). Auteur du texte
Auteur : Parti ouvrier internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti communiste internationaliste-Courant Lambert (France). Auteur du texte
Auteur : Organisation communiste internationaliste (France). Auteur du texte
Auteur : Parti des travailleurs (France). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1943-08-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34371440g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 204 Nombre total de vues : 204
Description : 15 août 1943 15 août 1943
Description : 1943/08/15 (N50). 1943/08/15 (N50).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k879079m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (402)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2012
"L’UNION DES TRAVAILLEURS FERA LA ‘PAIX DU MONDE”
Nouvelle série — N 50 15 AOUT 1943
LA VÉRITÉ
Organe du Parti Ourler Internationaliste (IV* Internationale)
Dans toute l'Europe
LE FRONT OUVRIER
IMPOSERA LA PAIX
“ IBitiulîera ponmii î ”
Jux Travailleurs «le France
C INQUANTIÈME numéro de guerre I Cinquantième numéro illégal! Depuis quatre ans, bravant l'internement, la
déportation et la mort, imprimeurs, distributeurs, agents de liaison, militants de Paris et de Provinee ont assuré la
parution de La Vérité et sa dillusion. pendant quatre années, malgré la police de Vichy et la Gestapo, malgré le
courant chauvin qui menaçait de i'éteindre, la voix de la 1V’ Internationale a été entendue par vous.
Camarades! Vous connaisses maintenant notre doctrine, notre programme, nos mots d’ordre.
Notre doctrine: celle de Marx, de l_ënine et de Trotsky, celle de la libération des travailleurs è travers la lutte des
classes, qui s’achèvera par le renversement de la société capitaliste ; celle de la révolution permanente.
Notre programme : la lutte contre la guerre impérialiste; le regroupement des forces prolétariennes dispersées par la ré
pression et les trahisons ; l'armement politique et physique de la classe ouvrière et de son avant-garde, en vue de la
prise du pouvoir.
Nos mots d'ordre: le Front Ouvrier, ta fraternisation des prolétaires de tous les pays, le contrôle ouvrier sur la
production et les échanges. .
Camarades ! De partout, màlgréfles obstacles de l’illégalité, vous nous demandez une diffusion plus large. Lassés des
trahisons répétées des organisations traditionnelles : P.S., P.C.. etc , mais gardant un espoir intact en la Révolution mon
diale, convaincus de la mission historique de la classe ouvrière, vous vous rassemblez autour de notre Journal, le passez de
meins en mains, le discutez. Vous répondez à scs appels. Cela nous permet de surmonter les pires difficultés.
Le grand Parti des Travailleurs se forge uinsi dans l’ombre. Il se durcit dans l'épreuve et le sacrifice. Il vaincra.
LA RÉDACTION.
L ES travailleurs du monde entier ont
salué avec joie et espoir le “débar
quement” do Mussolini. Ainsi, le re
négat du socialisme, le sanglant apô
tre des chemises noires, le bourreau qui, pen
dant 20 ans, réduisit la classe ouvrière au
silence, est tombé. Il est tombé sans gloire,
escamoté comme un vulgaire, président du
Conseil. Le tout puissant, le prestigieux
Diiee, bon dieu que bénissait la réaction in
ternationale, le modèle vivant dos Maurras,
La Rocque, Bucard, Franco, Bénês, DolU'uss,
le précurseur d’Hitler a disparu comme dans
une trappe.
Qui donc l’a remercié sans même lui don
ner scs huit jours ? Ses maîtres, les gros in
dustriels et les propriétaires des grands do
maines italiens, ceux qu’il a sauvés en 1921,
et qui ont entraîné avec lui le peuple italien
dans cotte guerre. t /aventura tournant mal, lé mou
vement ouvrier grondant dc'rière ta défaite inèvi able,
la bourgeoisie Italienne change ses batteries. Elle se re
jette du côté des plus forts, liquide Mussolini et pro
pose à Roosevelt ce qu’elle a sous la main : Radoglio.
Hitler supplie et menace en vain. Les
jeux sont faits. L’Italie capitulera. Autour
du Pape, grand ordonnateur de ce genre do
cérémonies, les diplomates s’affairent, mar
chandent la paix, épluchent ses conditions
économiques et politiques, tâtent le pouls
du nouveau gouvernement italien.
Qar signer la paix n’est pas si aisé que
le biffin l’imagine. Et Roosevelt a posé ses
conditions : il faut que l’armée italienne se
range aux côtés dos Alliés ; il faut que l’or
dre règne en Italie. Pensez donc ! L’indus
triel américain qui attend à la porte et souf
fle ses consignes aux marionnettes diploma
tiques, ne se soucie pas de placer ses capi
taux dans une usine on grève. Ponsez donc !
Londres et Washington ne se soucient pas
ix k s i:
DU FRONT OUVRIER
Malgré l’occunxton nazie, le prolétariat belge n’a pas cessé
de faire la preuve de sa combativité et de sa cohésion. Les der
nières grèves de I. iège et de Charleroi avaient enlevé aux ou
vriers les illusions qu’ils conservaient dans la possibilité d'une
nction strictement syndicale, et qui, au travers de ces grèves, leur
était apparue comme désormais stérile ou dangereuse. Dans les
luttes ou ils continuent de mener depuis contre les négriers al
lemands et belges, tous, travailleurs isolés ou organises, se sont
rassemblés en lin seul bront Ouvrier ; ils en arrivent mainte
nant i la constitution de véritables conseils d'usine (soviets!,
bases du pouvoir ouvrier de demain.
A Liège, dans l*us : ne Coquertf, qui grouoe environ !0. n 00
ouvriers, les mouvements incessants et presque toujours victorieux
à propos des questions du ravitaillement et des dép-rts en Alle
magne, avaient conduit les patrons A l.cher du lest: reprenant
la formule démagogique des Comités bo auxde Pétain-l aval,
ils avaient institué des Comités consultâtes de représentants
ouvriers. Mais ces représentants étaient nommés'par la Direc
tion I Cela n’a pas trdné : division par d vision, l’usine débraye
et les ouvriers imposent leurs délégués. I es représentants nom
més pr.rla Direction sont peu i peu éliminés. Que font les dé
légués élus ? Ils contrôlent le ravitaillement, les livraisons de
do traiter avec “l’anarchie”, c’est-à-dire
avec les travailleurs italiens révoltés. Ces
grands démocrates ventent à Rome un pouvoir fort qui
assure l’exécution de leurs combinaisons militaires.
Sans doute Batloglio fait-il tout ce qu’il peut:
état de siège, retrait des troupes partout où
cela est possible, menaces contre les gré
vistes, appels à l’Union Nationale, etc...
Mais le malheureux vieillard n’est décidé
ment pas à la hauteur. Alors les pourpar
lers traînent. Et les hommes tombent pen
dant que l’on marchande ce qui restera de
leur peau. Radio-Londres salue avec émotion
les courageux manifestants de Milan, de-Tu
rin, de Rome, cite les appels des organisations
ouvrières ressuscitées. Et, pour bien montrer
qu’on ne les oublie pas, la_ R.A.F. choisit
comme objectifs les quartiers ouvriers de
Milan, où li s travailleurs font, depuis deux
semaines, une grève d’une demi-heure par
jour pour manifester leur volonté de paix !
Milan, où se constituent les premiers Comi
tés d’ouvriers et de soldats !
Le iicnple ctnllen vent la paix
Débarrassé d’un tyran, il s’aperçoit qu’il
pèse pour rien dans les préoccupations (lu
“démocrate” et “pacifiste” Roosevelt. Le
peuple italien n’a rien à attendre des “libé
rateurs” de l’Europe. Les soldats qui déser
tent l’armée de Sicilo, coux qui partent do
France en chantant, les grévistes de Turin
et de Milan veulent la paix. Ils l’obtien
dront eu ne comptant que sur eux-mêmes
et sur la solidarité internationale des travail
leurs. Le limogeage de Mussolini est une. première
victoire, due à leur hostilité sourde et tenace. Le Front
Ouvrier italien balaiera Badoglio, continuateur de la
guerre impérialiste pour le compte de l’Axe. Elle bar
rera la route à Roosevelt, champion des conquêtes im
périalistes des alliés. -p q [
AUX COMITÉS D’USINE
charbon et, d une façon. générale, toutes les questions d’ordre
économique intéressant 1 entreprise et son personnel ; ce sont
les mandataires de leurs camarudes, à qui ils rendent compte
périodiquement de leur mission, au cours de réunions tenues
pendant les heures de travail.
Dans la meme région, les ouvriers de cinq grosses firmes
métallurgiques se sont rassemblés, établissant un cahier commun
de revendications, et coordonnant leurs méthodes de lutte.
Un scul^ caractère distinguo les Comités de Coqueril des
“soviets : c est que, par dégofjt des réformistes qui accaparent
les syndicats pour le profit des bonnes et des patrons, juste
ment méfiants à I égard de 1 aventurisme stalinien, les cama
rades de cette entreprise refusent systématiquement de compren
dre duns leurs objectifs des mots d ordre politiques'; L’horreur de
la cuisine social-démocrate est bien compréhensible- Mais la po
litique ouvrière est autre chose : le moment approche où les
comités de Liège seront amenés à considérer les questions d’or
ganisation sociale, puis le contrôle et hi direction même de la
production. Le moment approche où | cs plus achar nés adver
saires de la “politique au sein des comités lanceront eux-mêmes
le mot d’ordre I ou ^ lé pouvoir aux Comités l“.
111L F 2 5 A cr fT A I11E§ :
Nous sommes heureux de rcproduire^ci-de.ssous quelques extraits
d’un article publié dans l'organe clandestin des ouvriers de
Bretagne, organe où s'expriment librement différentes ten
dances révolutionnaires et des isolés, groupés en un seul
Front Ouvrier.
« Nous sommes traoués. Il nous faudrait, ou partir les me
nottes aux mains, ou ne pas mettre le nez dehors. Mais com
ment vivre ?... Tous, nous connaissons la magnifique résistance
des gars de la haute-Savoie, t.t partout, les jeunes forment des
groupes de résistance collective. Que ce soit dans les bois de la
région ou dans ia forêt de Pontigny, en Bourgogne, les jeunes
se font très bien organisés (campement, vols de tickets dans les
mairies, organisation sanitaire, - etc.). Nous avons le soutien de
toute la population. Il s’agit de prouver aux paysans, aux fonc
tionnaires qui peuvent et veulent nous aider que nous sommes
capables de résister et de bien résister. C’est-à-dire, résister en
nous orgarvsant... •
" ... Formons dès maintenant des groupes de bons copains
qui sauront où, quand et comment mettre en commun leurs pos
sibilités de subsistance, leur matériel de camping, leur connais
sance des lieux et des moyens de ravitaillement dans telle ou
telle région. »
« ... Les responsables du regroupement, les liaisons avec les
familles, du ravitaillement pur tqus les moyens, devront être choi
sis par nous. Des jeunes ouvriers, comme nous. Les plus hardi»,
les plus dévoués, les plus intelligents. »
« ... prévoyons et préparons entre gars 3Ûrs de bonnes équi
pés qui sauront au besoin kidnapper les tickets d alimentation,
faucher les armes là où il y en a (postes de police, etc.). Enfin,
prévoyons les liaisons avec ceux et celles qui restent. Les plus
jeunes, pas encore visés, nos camarades jeunes filles et femmes,
doivent nous aider dans toute la mesure de leur* moyens (ra-
vito, tabac, etc.). »
«> Mais nous savons aussi que si nous pouvons envisager
une telle résistance, c’est grâce à la sympathie de plus en plus
active des prolos de lu Wehrmacht. Partout, fraternisons avec
eux, causons-leur, montrons-leur que, ne les considérant pas
comme des sales boches, nous luttons contre notre oppresseur
commun: Hitler 1 Et nous luttons contre l’oppression nazie sur
l’Europe, mais ù notre compte. Nous ne voulons pas subir l’hi
tlérisme, ma s pas davantage la botte du royaliste de Gaulle ou
celle du fasciste Giraud... »
Lt rédacteur de cet article (un jeune qui a pris le maquis),
a très bien vu l'ensemble des problèmes posés aux réfractaires.
Ceotndanl, nous ne saurions trop Insister sur deux aspects de
la question, que sa situation même lui a fait négliger:
1° C'est très hie.n de dire « les paumons sont avec nous )>,
mais il ne suffit pas, pour maintenir des liens de solidarité étroits
entre eux et nous, de leur montrer que nous savons bien résis
ter. I! faut surtou. ne pas apparat re à leurs veux, à la longue,
comme des pillards, des fainéants ou des planqués. V faut
leur montrer par des actes que nous ne sommes pas indifférents
à leurs préoccupations. Les aider si possible dans leurs travaux,
porter secours nux paysans travailleurs en lutte contre les réqui
sitions, aux prises avec la voracité des gros propriétaires. Leur
rendre, d'une manière ou d'u/te nuire, la contre-partie des sa
crifices qu'ils font pour nous. Leur prouver que le travailleur
de la ville lis comprend et qn‘il n'est pas le. profiteur ou gros
satire et au bec enfariné, fl faut lier leurs revendications aux
nôtres et combattre avec eux.
2" Pas un mot des liaisons avec l'usine I Camnrades, votre
sort est inséparable de celui des ouvriers des usines et des chan
tiers. Vous n'aüez nos à vous soccialiser définitivement dans le
rôle de bandit corse que vous impose le régime d'oppression
d Hitlcr-Pélain. Qiie les tâches de l'organisation de la résis
tance vous absorbent ne doit pas vous fa ! re rompre fout lien
avec ceux qui luttent aussi, par d'autres mopens. d l'usine et
au chantier ; avec ceux que vous retrouverez â vos côtés dans
les lui tes de demain.
Partout, dans le maauis, dans les campagnes, dans les
usines et les chantiers de France, et d Allemagne, le combat est
le même : ■•’ront Ouvrier pour le ruNNCinlilc-
iiiont «Ira travailleur» contre la liourgeol-
*Ie d ncn nerviN.
Nouvelle série — N 50 15 AOUT 1943
LA VÉRITÉ
Organe du Parti Ourler Internationaliste (IV* Internationale)
Dans toute l'Europe
LE FRONT OUVRIER
IMPOSERA LA PAIX
“ IBitiulîera ponmii î ”
Jux Travailleurs «le France
C INQUANTIÈME numéro de guerre I Cinquantième numéro illégal! Depuis quatre ans, bravant l'internement, la
déportation et la mort, imprimeurs, distributeurs, agents de liaison, militants de Paris et de Provinee ont assuré la
parution de La Vérité et sa dillusion. pendant quatre années, malgré la police de Vichy et la Gestapo, malgré le
courant chauvin qui menaçait de i'éteindre, la voix de la 1V’ Internationale a été entendue par vous.
Camarades! Vous connaisses maintenant notre doctrine, notre programme, nos mots d’ordre.
Notre doctrine: celle de Marx, de l_ënine et de Trotsky, celle de la libération des travailleurs è travers la lutte des
classes, qui s’achèvera par le renversement de la société capitaliste ; celle de la révolution permanente.
Notre programme : la lutte contre la guerre impérialiste; le regroupement des forces prolétariennes dispersées par la ré
pression et les trahisons ; l'armement politique et physique de la classe ouvrière et de son avant-garde, en vue de la
prise du pouvoir.
Nos mots d'ordre: le Front Ouvrier, ta fraternisation des prolétaires de tous les pays, le contrôle ouvrier sur la
production et les échanges. .
Camarades ! De partout, màlgréfles obstacles de l’illégalité, vous nous demandez une diffusion plus large. Lassés des
trahisons répétées des organisations traditionnelles : P.S., P.C.. etc , mais gardant un espoir intact en la Révolution mon
diale, convaincus de la mission historique de la classe ouvrière, vous vous rassemblez autour de notre Journal, le passez de
meins en mains, le discutez. Vous répondez à scs appels. Cela nous permet de surmonter les pires difficultés.
Le grand Parti des Travailleurs se forge uinsi dans l’ombre. Il se durcit dans l'épreuve et le sacrifice. Il vaincra.
LA RÉDACTION.
L ES travailleurs du monde entier ont
salué avec joie et espoir le “débar
quement” do Mussolini. Ainsi, le re
négat du socialisme, le sanglant apô
tre des chemises noires, le bourreau qui, pen
dant 20 ans, réduisit la classe ouvrière au
silence, est tombé. Il est tombé sans gloire,
escamoté comme un vulgaire, président du
Conseil. Le tout puissant, le prestigieux
Diiee, bon dieu que bénissait la réaction in
ternationale, le modèle vivant dos Maurras,
La Rocque, Bucard, Franco, Bénês, DolU'uss,
le précurseur d’Hitler a disparu comme dans
une trappe.
Qui donc l’a remercié sans même lui don
ner scs huit jours ? Ses maîtres, les gros in
dustriels et les propriétaires des grands do
maines italiens, ceux qu’il a sauvés en 1921,
et qui ont entraîné avec lui le peuple italien
dans cotte guerre. t /aventura tournant mal, lé mou
vement ouvrier grondant dc'rière ta défaite inèvi able,
la bourgeoisie Italienne change ses batteries. Elle se re
jette du côté des plus forts, liquide Mussolini et pro
pose à Roosevelt ce qu’elle a sous la main : Radoglio.
Hitler supplie et menace en vain. Les
jeux sont faits. L’Italie capitulera. Autour
du Pape, grand ordonnateur de ce genre do
cérémonies, les diplomates s’affairent, mar
chandent la paix, épluchent ses conditions
économiques et politiques, tâtent le pouls
du nouveau gouvernement italien.
Qar signer la paix n’est pas si aisé que
le biffin l’imagine. Et Roosevelt a posé ses
conditions : il faut que l’armée italienne se
range aux côtés dos Alliés ; il faut que l’or
dre règne en Italie. Pensez donc ! L’indus
triel américain qui attend à la porte et souf
fle ses consignes aux marionnettes diploma
tiques, ne se soucie pas de placer ses capi
taux dans une usine on grève. Ponsez donc !
Londres et Washington ne se soucient pas
ix k s i:
DU FRONT OUVRIER
Malgré l’occunxton nazie, le prolétariat belge n’a pas cessé
de faire la preuve de sa combativité et de sa cohésion. Les der
nières grèves de I. iège et de Charleroi avaient enlevé aux ou
vriers les illusions qu’ils conservaient dans la possibilité d'une
nction strictement syndicale, et qui, au travers de ces grèves, leur
était apparue comme désormais stérile ou dangereuse. Dans les
luttes ou ils continuent de mener depuis contre les négriers al
lemands et belges, tous, travailleurs isolés ou organises, se sont
rassemblés en lin seul bront Ouvrier ; ils en arrivent mainte
nant i la constitution de véritables conseils d'usine (soviets!,
bases du pouvoir ouvrier de demain.
A Liège, dans l*us : ne Coquertf, qui grouoe environ !0. n 00
ouvriers, les mouvements incessants et presque toujours victorieux
à propos des questions du ravitaillement et des dép-rts en Alle
magne, avaient conduit les patrons A l.cher du lest: reprenant
la formule démagogique des Comités bo auxde Pétain-l aval,
ils avaient institué des Comités consultâtes de représentants
ouvriers. Mais ces représentants étaient nommés'par la Direc
tion I Cela n’a pas trdné : division par d vision, l’usine débraye
et les ouvriers imposent leurs délégués. I es représentants nom
més pr.rla Direction sont peu i peu éliminés. Que font les dé
légués élus ? Ils contrôlent le ravitaillement, les livraisons de
do traiter avec “l’anarchie”, c’est-à-dire
avec les travailleurs italiens révoltés. Ces
grands démocrates ventent à Rome un pouvoir fort qui
assure l’exécution de leurs combinaisons militaires.
Sans doute Batloglio fait-il tout ce qu’il peut:
état de siège, retrait des troupes partout où
cela est possible, menaces contre les gré
vistes, appels à l’Union Nationale, etc...
Mais le malheureux vieillard n’est décidé
ment pas à la hauteur. Alors les pourpar
lers traînent. Et les hommes tombent pen
dant que l’on marchande ce qui restera de
leur peau. Radio-Londres salue avec émotion
les courageux manifestants de Milan, de-Tu
rin, de Rome, cite les appels des organisations
ouvrières ressuscitées. Et, pour bien montrer
qu’on ne les oublie pas, la_ R.A.F. choisit
comme objectifs les quartiers ouvriers de
Milan, où li s travailleurs font, depuis deux
semaines, une grève d’une demi-heure par
jour pour manifester leur volonté de paix !
Milan, où se constituent les premiers Comi
tés d’ouvriers et de soldats !
Le iicnple ctnllen vent la paix
Débarrassé d’un tyran, il s’aperçoit qu’il
pèse pour rien dans les préoccupations (lu
“démocrate” et “pacifiste” Roosevelt. Le
peuple italien n’a rien à attendre des “libé
rateurs” de l’Europe. Les soldats qui déser
tent l’armée de Sicilo, coux qui partent do
France en chantant, les grévistes de Turin
et de Milan veulent la paix. Ils l’obtien
dront eu ne comptant que sur eux-mêmes
et sur la solidarité internationale des travail
leurs. Le limogeage de Mussolini est une. première
victoire, due à leur hostilité sourde et tenace. Le Front
Ouvrier italien balaiera Badoglio, continuateur de la
guerre impérialiste pour le compte de l’Axe. Elle bar
rera la route à Roosevelt, champion des conquêtes im
périalistes des alliés. -p q [
AUX COMITÉS D’USINE
charbon et, d une façon. générale, toutes les questions d’ordre
économique intéressant 1 entreprise et son personnel ; ce sont
les mandataires de leurs camarudes, à qui ils rendent compte
périodiquement de leur mission, au cours de réunions tenues
pendant les heures de travail.
Dans la meme région, les ouvriers de cinq grosses firmes
métallurgiques se sont rassemblés, établissant un cahier commun
de revendications, et coordonnant leurs méthodes de lutte.
Un scul^ caractère distinguo les Comités de Coqueril des
“soviets : c est que, par dégofjt des réformistes qui accaparent
les syndicats pour le profit des bonnes et des patrons, juste
ment méfiants à I égard de 1 aventurisme stalinien, les cama
rades de cette entreprise refusent systématiquement de compren
dre duns leurs objectifs des mots d ordre politiques'; L’horreur de
la cuisine social-démocrate est bien compréhensible- Mais la po
litique ouvrière est autre chose : le moment approche où les
comités de Liège seront amenés à considérer les questions d’or
ganisation sociale, puis le contrôle et hi direction même de la
production. Le moment approche où | cs plus achar nés adver
saires de la “politique au sein des comités lanceront eux-mêmes
le mot d’ordre I ou ^ lé pouvoir aux Comités l“.
111L F 2 5 A cr fT A I11E§ :
Nous sommes heureux de rcproduire^ci-de.ssous quelques extraits
d’un article publié dans l'organe clandestin des ouvriers de
Bretagne, organe où s'expriment librement différentes ten
dances révolutionnaires et des isolés, groupés en un seul
Front Ouvrier.
« Nous sommes traoués. Il nous faudrait, ou partir les me
nottes aux mains, ou ne pas mettre le nez dehors. Mais com
ment vivre ?... Tous, nous connaissons la magnifique résistance
des gars de la haute-Savoie, t.t partout, les jeunes forment des
groupes de résistance collective. Que ce soit dans les bois de la
région ou dans ia forêt de Pontigny, en Bourgogne, les jeunes
se font très bien organisés (campement, vols de tickets dans les
mairies, organisation sanitaire, - etc.). Nous avons le soutien de
toute la population. Il s’agit de prouver aux paysans, aux fonc
tionnaires qui peuvent et veulent nous aider que nous sommes
capables de résister et de bien résister. C’est-à-dire, résister en
nous orgarvsant... •
" ... Formons dès maintenant des groupes de bons copains
qui sauront où, quand et comment mettre en commun leurs pos
sibilités de subsistance, leur matériel de camping, leur connais
sance des lieux et des moyens de ravitaillement dans telle ou
telle région. »
« ... Les responsables du regroupement, les liaisons avec les
familles, du ravitaillement pur tqus les moyens, devront être choi
sis par nous. Des jeunes ouvriers, comme nous. Les plus hardi»,
les plus dévoués, les plus intelligents. »
« ... prévoyons et préparons entre gars 3Ûrs de bonnes équi
pés qui sauront au besoin kidnapper les tickets d alimentation,
faucher les armes là où il y en a (postes de police, etc.). Enfin,
prévoyons les liaisons avec ceux et celles qui restent. Les plus
jeunes, pas encore visés, nos camarades jeunes filles et femmes,
doivent nous aider dans toute la mesure de leur* moyens (ra-
vito, tabac, etc.). »
«> Mais nous savons aussi que si nous pouvons envisager
une telle résistance, c’est grâce à la sympathie de plus en plus
active des prolos de lu Wehrmacht. Partout, fraternisons avec
eux, causons-leur, montrons-leur que, ne les considérant pas
comme des sales boches, nous luttons contre notre oppresseur
commun: Hitler 1 Et nous luttons contre l’oppression nazie sur
l’Europe, mais ù notre compte. Nous ne voulons pas subir l’hi
tlérisme, ma s pas davantage la botte du royaliste de Gaulle ou
celle du fasciste Giraud... »
Lt rédacteur de cet article (un jeune qui a pris le maquis),
a très bien vu l'ensemble des problèmes posés aux réfractaires.
Ceotndanl, nous ne saurions trop Insister sur deux aspects de
la question, que sa situation même lui a fait négliger:
1° C'est très hie.n de dire « les paumons sont avec nous )>,
mais il ne suffit pas, pour maintenir des liens de solidarité étroits
entre eux et nous, de leur montrer que nous savons bien résis
ter. I! faut surtou. ne pas apparat re à leurs veux, à la longue,
comme des pillards, des fainéants ou des planqués. V faut
leur montrer par des actes que nous ne sommes pas indifférents
à leurs préoccupations. Les aider si possible dans leurs travaux,
porter secours nux paysans travailleurs en lutte contre les réqui
sitions, aux prises avec la voracité des gros propriétaires. Leur
rendre, d'une manière ou d'u/te nuire, la contre-partie des sa
crifices qu'ils font pour nous. Leur prouver que le travailleur
de la ville lis comprend et qn‘il n'est pas le. profiteur ou gros
satire et au bec enfariné, fl faut lier leurs revendications aux
nôtres et combattre avec eux.
2" Pas un mot des liaisons avec l'usine I Camnrades, votre
sort est inséparable de celui des ouvriers des usines et des chan
tiers. Vous n'aüez nos à vous soccialiser définitivement dans le
rôle de bandit corse que vous impose le régime d'oppression
d Hitlcr-Pélain. Qiie les tâches de l'organisation de la résis
tance vous absorbent ne doit pas vous fa ! re rompre fout lien
avec ceux qui luttent aussi, par d'autres mopens. d l'usine et
au chantier ; avec ceux que vous retrouverez â vos côtés dans
les lui tes de demain.
Partout, dans le maauis, dans les campagnes, dans les
usines et les chantiers de France, et d Allemagne, le combat est
le même : ■•’ront Ouvrier pour le ruNNCinlilc-
iiiont «Ira travailleur» contre la liourgeol-
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