Titre : La Marseillaise : organe régional des Mouvements unis de résistance du Sud-Est
Auteur : Mouvement de libération nationale (France ; 1943-1945). Auteur du texte
Auteur : Mouvements unis de résistance du Sud-Est. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.]
Date d'édition : 1944-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32811855z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1944 01 février 1944
Description : 1944/02/01 (N1)-1944/02/28. 1944/02/01 (N1)-1944/02/28.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8768327
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (240)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
A
N° 1 FÉVRIER 1944
Avec
les gars du maquis
IL N’Y A QU’UN
GOUVERNEMENT PROVISOIRE
DE LA FRANCE:
CELUI QUE PRÉSIDE
DE GAULLE
Jamais la République n’est morte en
France. Jamais la Franco profonde n’a re
connu Vichy. La France a un «oui gouver
neuent désormais, celui d’Alger que préskie
Charles de Gaulle, le Comité Français de la
Libération Nationale.
Le Comité d’Alger, appuyé par l’Assem
blée Consultative qui rassemble las élus fi
dèles à 'la Patrie et les représentants de la
Résistance parle seul au nom de la France
en lutte. Il est seul chargé d’assurer la gé-
ivanca provisoire de l’Etat: jusqu’au moment
prochain où le peuple français décidera li
brement de son sort. Le gouvernement de
la IV 0 République Française, c’est Alger qui
l'incarne et le prépare avec le Conseil Na
tional do la Résistance siégeant on France.
Le Comité d’Alger vient; d’aviser solennelle
ment tous les membres du gouvernement de
Vichy qu’ils seront traduits en jugement
pour crime do trahison et d’aide à l’ennemi.
Pétain et ses ministres, tous ses ministres,
seront jugés. Los fonctionnaires coupables
d’avoir servi avec zèle l’occupant seront ré
voqués et châtiés. La justice républicaine
passera sur tous les traîtres.
Déjà dans tout l’Empire, les institutions
et les lois de la République ont été réta
blies. Il no reste plis irien do Vicliy. Les
quelques individus qui avaient cru pouvoir
«o glisser dans la victoire et dans l’hon
neur après avoir profité de la défaite et de
la honte, les Peyrouton, les Pucheu, les
Boisson, les Flandin, les Borgoret et autres
sont en prison. C’est en vain qu’à Vichy où
l’on sent l'écroulement proche, des politi
ciens fantômes tentent de manoeuvrer j>our
donner Je change au pays et à l’étranger,
essayent do légaliser la trahison et de légi
timer Vichy. Peine perdue II faut: que nos
alliés sachent bien, en dépit do toutes ces
ultimes manœuvres, que le grand mouve
ment spontané par lequel la France est de
venue gaulliste est un réflexe national irré
sistible, qui mène logiquement tout notre
peuple à'ne reconnaître qu’un seul gouver
nement provisoire : celui de Charles de
Gaulle.
Elan raisonné, désir de justice, sentiment
de confiance : « C’est lui qui avait raison.
Il n’a jamais acctyté la défaite et la démis
sion de la France. IJe Gaulle a été notre
tieule chanoe au lendemain du désastre;
s ans lui on n’aurait plus parlé de nous pen
d'ant trois ans. Grâoe à lui la France comp
' ( i encore, sera présente à la victoire comme
oVlo est présente dans le combat. »
Voilà ce que pense, ce que dit le peuple de
Fr ance. Il ne connaît pas de Gaulle, il sait
«knplomont que le chef des soldats à Croix
de Lorraine a prouvé sa foi en la Patrie,
son amour de liberté, «a fidélité à nos lois,
son respect des droits de l’homme, du cl-
toj'on et du travailleur dont témoigne la
participation résistante, républicaine, socia
liste et communiste qui l’aide à gouverner.
11 sait avec quelle intransigeante et tenace
Hwté Charles do Gaulle aroveiulique, devant
tous, les droits do la France. Face au mé
prisable régime du fourbe vieillard flanqué
de ses forbans à la Laval et de ses tueurs
à la Damand, la France no «mit pas -un
homme, un Filhrer, un Duce, mais l’hon-
iieur et la fidélité qu'incarne de Gaulle et
la nouvelle République reconstituée autour
de «os drapeaux.
ASSASSINS
COMBAT, LIBERATION, FRANC-TIREUR
présentent l’organe régional de la Résistance du Sud-Est:
MARSEILLAISE
I,a déllvranoo approclio. 1044 Terra la Liberté reconquérir l’Europe. Pendant ees trois
ans de bonté, le peuple français a compris et choisi.,
La Résistance, c’est aujourd’hui toute la nation. Le vent du maquis souffle sur nos
vallées et nos moutuRncs ; une immense, une active complicité unit tous le* Français
dans la lutte contre l’occupant et contre Vichy. Clandestine, traquée, la France Combat
tante et réfractaire s’est îpalgré tout imposée.
Elle est la France, elle montre sa force, son organisation par ees milliers de patriotes
rassemblés dans les Mouvements de Résistance, qui sabotent l’ennemi, qui luttent l’arme
à la main, qui rendent la justice contre les assassins nazis, qui animent les maquis, qui
organisent et entraînent l’armée secrète de la Libération.
La Résistance française témoigne, face à l’univers, par «est héron, par «es martyrs,
par tous ceux qui souffront dans les tortures et qui tombent sous les balles. Elle témoigna
aussi par ce qui d’abord l’a fait connaître ici et dans lo monde : la voix aujourd’hui
puissante de notre presse clandestine, de nos journaux répandus maintenant à centaines
de milliers d'exemplaires et qui portent l’illégale vérité à travers le mensonge légal ot
l’Infamie d’Etat.
Combat, Libération, Le Franc-Tireur : les trois grandes organisations de patriotes réu
nies dans les Mouvements Unis de Résistance; c’est autour des trois journaux du même
nom qu’elles sont nées. Jamais, à Rapproche des jours décisifs, le journal clandestin
Combat, le journal clandestin Le Franc-Tireur, le journal clandestin Libération, devenus
trois des principaux organes de notre République secrète de la Résistance, jamais les trois
organas nationaux des M. U. R. n’ont été plus lus, plus suivis, plus nécessaires. Ils parais
sent et paraîtront dans toute la France à un rythme régulier et croissant.
Mais l’heure commande à la fols de multiplier et d’unir les efforts. C’est pourquoi, dans
un nouvel effort commun. Combat, Libération, Le, Franc-Tireur fondent ot lancent spécia
lement pour vous, amis du Sud-Est, LA MARSEILLAISE.
Une grande région comme la nôtre, qui, avec Lyon, Grenoble, les Sa votes est champ de
bataille et champ d’honneur de la lutte contre l’ennemi, doit avoir son haut-parleur
régional.
La Marseillaise est, à partir d’aujourd'hui, la voix résistante du Rhône, de l’Isère, de
la Drôme, de l’Ardèche, de la Loire, de la Haône-et-Itoire, de l’Ain, du Jura, de la Haute-
Savoie, de la Savoie.
Elle dira la lutte des villes, des villages, des bourg®, des usinas, des maquis de notre
belle et vaillante région. Elle sera l’écho de ces miliers d’héroïsmes quotidiens qui placent
tant de nos terroir» au tableau d’honneur de la Résistance; elle fera la chronique locale
et régionale du crime et de la trahison.
Elle sera là au jour « J » pour lancer les consignes et les mots d'ordre d’action. Tout
ce qu’une presse rén-ionale soumise ou vendue, désormais indigne de reparaître, cache ou
déforme, La Marseillaise le dira.
« Allons enfants de la Patrie... ». Ce chant, souillé par les agents de l’ennemi, il est à
nous ; le vol impétueux de la « Marseillaise » contre la tyrannie, il est à nouveau au-dessus
Ce nous :
Quoi l oos cohortes mercenaires
Feraient la loi dans nos loyers !
C’est avec cet élan que, lancés par ses anciens. Combat. Libération, Le Franc-Tireur,
à côté d’eux, notre jeune Marseillaise, clandestine, journal de la Résistance et de la Répu
blique, va prendre son vol.
A CASABLANCA ; Le général DE GAULLE sort du mausolée Lyautey.
Victor Basell, ancien président de la Li-
9ue des Droits de l’Homane, et «a femme,
tous kn deux da plus do 80 ans, ont
«ta sauvasement assassinés par tes immon
des crajnilcs de la Milice.
C* •ont de» inHietaas qui sont T eu lit cher-
•ae» Vietor Basell et sa farna» à leur do-
uièeil», te l* jaavter, «1 tes est «amenés
eu auto. Cto «.ont des aaUiaiens qui ont «au-
Yapomout assassiné onu dau viaiUsrd» d'un*
bail* da revolver daa» la m»q«o. à Neyvon.
La daae des victime», la» pteaus des or-
pbeHü» «a» Français *se»ssinés? D*s bo
bards, P»>«’ lus tueurs du la Milieu !
G.F., toujours prêts !
Dans ce villaga do la région, un cafetier
italien cachait six Italiens évadés. Los bo
ches l’ayant appris envoient un ageat de
ta Gestapo, un officier et trois hommes. Ils
arrivent an café ; point d’Xtadions. On va
1»» attendre... Oui, mais la Groupa Franc
de l’endroit est prévenu, et voilà ne» gars
qui Tiennent paisibleuteu't boira du vin rou-
go. Deux soldats étaient ailés »o ravitail
ler. Bagarre : on exécuta les trois becbes.
Et les Italien» de décamper...
Des Visiteurs surpris :
Cinq soldats allemands, conduits par un
feldwebel, so présentent chez un de nos ca
nin rades pour ^arrêter. Par bonheur il n’é
tait pas chez lui. Les Allemands s'instal
lent vt attendent son retour.
Mais dans la maison, une petite fille de '
huit ans parvient h s’échapper ot va se ré- !
fugier chez des voisins. Les voisins étaient !
do vrais amis. Deux hommes prennent dut- 1
cun une mitraillette ot h’en vont faire une
visite au papa de la petite fille. La visite
fut courte. Quelques (rafales auront vit® lait
d’abattre les six Allemand».
de notre envoyé spécial
Nous montons dans la foré R air est s et les frênes givrés scintillen - au Aa
débouché d’une clairière lo se "A 01 !
par deux sentinelles, mitrailh Ytt0 a 1 épaule.
Le mot de passa donné, no lw contlmionè
notre route. Après une liou r0 ( J e ïjarcho
nous voilà au camp : deux | îraiiaes fermes
allongées sur une colline. LC. m »t porte le
drapeau tricolore à croix de Lorraine.
La marche m’a donné faim, je savo-ure
le menu du jour : .sardines à * huile, purée
de pois cassés, fromage et cor "nture. Le toit*
est arrosé d’un vin du pays,miche*
de pain blanc provoquent: l’a tJcndrwwement
des citadins. Les gars doivei lt a c0 régime
une mine florissante.
MANŒUVRE — DI£îCIPLINF
A 3 heures, exercice tactique : un bâti
ment en ruines représente un* dépôt de mu
nitions qu’on doit détruire. Avec les offi
ciers du secteur, je monte sur une d’où nous voyons se dérouler opérations.
En bas," camouflé par dos seules, voici le
groupe des grenadier» qui s’ av ® nc0 *. prend
position pendant que les autres sizain es
ayant encerclé Je bâtiment 011 surveillent
les issues. Un coup de siffle* • 1,11 bond, le
premier groupe a lancé ses grennuos et se
retire attendant les explosioi lH - Pendant ce
temps les autres sont censés tirer (car on
no gaspille pas les munitions)•
L’exercice fini, la critique s’exerce : les
gars se regroupent et. aligné* par siznine.
écoutent les officiers du secteur qui propo
sent, discutent, demandent dès renseigne
ments et dos explications. (>n sent (ni’îls
ont tous le souci d’apprendre et de bien
faire leur travail de combattant. 11 règne
ici une atmosphère de chaudo et. virile sym
pathie qui donne à la discipline librement
consentie un caractère personnel et volon
taire. Ajoutons que les rapports entre offi
ciers. chef® et gars du maqpis sont d’une
familiarité sans vulgarité caf tous s® con
naissent et s’estiment.
LES LOCAUX — LE MORAL
Au retour, je fais connaissance avec les
gars et visite les bâtiments où ils logent.
Devant la plus grande des fermes, un bœuf
bien écorché est suspendu.
Rentrons : voici quatre grandes chambres,
au sol cimenté, éclairées à l'électricité. Des
poêles ù bois (le combustible est ici sans
ticket) donnent une chaleur suffisante, et
les couvertures de laine ne inanquent pas.
Dans certaines chambrées il f a des lits «le
camp, dans d’autres, des bât-flanc sur les
quels s’étendent: les paillasse*• ftur de» éta
gères sont placés les sacs tyrolien», les gre-
nades, les mitraillettes, Chacun a «on tré
sor personnel : livres, jeux do cartes, lotir
de la famille ou de la fiancée qu’il range
avec son « bldoui » — torm 0 maquis pour
barda — dans son sac tyroP en - pris à un
chantier Le gars de Clermont qui pi U te oie
dit : « On n’a pas le temps do *‘*iwvtiyer
ici car il y a les corvées de bol®, de légu
me», les patrouilles, les ox® r «ke* et le»
coups do main. Ici, on est bî 00 - on n’a p a *
trop froid et nous somme» b 0n vêtus. y
— « L’essentiel, dit un aul 1 * 0 * c’est d’êtr#
bien armé et de se servir d® armes. Te
nez, regardez ma mitraillette ce Colt... »
Je me fait inoiitror le m#iernen( de la
mitraillette, qui est démonté- et remontée
en deux minutes.
— « U y a du nouveau A Uyon ? me de
mande un gar». J’étai» A Ly>n employé «le
commerce. »
— « Moi, dit un sympathise m«'‘ridionnl.
jo travaillais dan» une usin- *uIb venu
ici parce quo maintenant 1 moment est
venu do ao battre, et. nou» *oùmo« tou.» mo
bilisés. »
— « N’est-ee pas, voua êtes journa
liste, v«u» direz bien quo n 7J * no aouime»
pas de* « terroriste* » !
Tou» «ont en effet indigné de cette igno
ble calouiuio qui veut faired'oux, »i net»,
si fratios, si lionnôte», d®« flgnncïs. Ei je
Gr
ORGANE RÉGIONALÎDES MOUVEMENTS UNIS DE RÉSISTANCE
DU SUD-EST
N° 1 FÉVRIER 1944
Avec
les gars du maquis
IL N’Y A QU’UN
GOUVERNEMENT PROVISOIRE
DE LA FRANCE:
CELUI QUE PRÉSIDE
DE GAULLE
Jamais la République n’est morte en
France. Jamais la Franco profonde n’a re
connu Vichy. La France a un «oui gouver
neuent désormais, celui d’Alger que préskie
Charles de Gaulle, le Comité Français de la
Libération Nationale.
Le Comité d’Alger, appuyé par l’Assem
blée Consultative qui rassemble las élus fi
dèles à 'la Patrie et les représentants de la
Résistance parle seul au nom de la France
en lutte. Il est seul chargé d’assurer la gé-
ivanca provisoire de l’Etat: jusqu’au moment
prochain où le peuple français décidera li
brement de son sort. Le gouvernement de
la IV 0 République Française, c’est Alger qui
l'incarne et le prépare avec le Conseil Na
tional do la Résistance siégeant on France.
Le Comité d’Alger vient; d’aviser solennelle
ment tous les membres du gouvernement de
Vichy qu’ils seront traduits en jugement
pour crime do trahison et d’aide à l’ennemi.
Pétain et ses ministres, tous ses ministres,
seront jugés. Los fonctionnaires coupables
d’avoir servi avec zèle l’occupant seront ré
voqués et châtiés. La justice républicaine
passera sur tous les traîtres.
Déjà dans tout l’Empire, les institutions
et les lois de la République ont été réta
blies. Il no reste plis irien do Vicliy. Les
quelques individus qui avaient cru pouvoir
«o glisser dans la victoire et dans l’hon
neur après avoir profité de la défaite et de
la honte, les Peyrouton, les Pucheu, les
Boisson, les Flandin, les Borgoret et autres
sont en prison. C’est en vain qu’à Vichy où
l’on sent l'écroulement proche, des politi
ciens fantômes tentent de manoeuvrer j>our
donner Je change au pays et à l’étranger,
essayent do légaliser la trahison et de légi
timer Vichy. Peine perdue II faut: que nos
alliés sachent bien, en dépit do toutes ces
ultimes manœuvres, que le grand mouve
ment spontané par lequel la France est de
venue gaulliste est un réflexe national irré
sistible, qui mène logiquement tout notre
peuple à'ne reconnaître qu’un seul gouver
nement provisoire : celui de Charles de
Gaulle.
Elan raisonné, désir de justice, sentiment
de confiance : « C’est lui qui avait raison.
Il n’a jamais acctyté la défaite et la démis
sion de la France. IJe Gaulle a été notre
tieule chanoe au lendemain du désastre;
s ans lui on n’aurait plus parlé de nous pen
d'ant trois ans. Grâoe à lui la France comp
' ( i encore, sera présente à la victoire comme
oVlo est présente dans le combat. »
Voilà ce que pense, ce que dit le peuple de
Fr ance. Il ne connaît pas de Gaulle, il sait
«knplomont que le chef des soldats à Croix
de Lorraine a prouvé sa foi en la Patrie,
son amour de liberté, «a fidélité à nos lois,
son respect des droits de l’homme, du cl-
toj'on et du travailleur dont témoigne la
participation résistante, républicaine, socia
liste et communiste qui l’aide à gouverner.
11 sait avec quelle intransigeante et tenace
Hwté Charles do Gaulle aroveiulique, devant
tous, les droits do la France. Face au mé
prisable régime du fourbe vieillard flanqué
de ses forbans à la Laval et de ses tueurs
à la Damand, la France no «mit pas -un
homme, un Filhrer, un Duce, mais l’hon-
iieur et la fidélité qu'incarne de Gaulle et
la nouvelle République reconstituée autour
de «os drapeaux.
ASSASSINS
COMBAT, LIBERATION, FRANC-TIREUR
présentent l’organe régional de la Résistance du Sud-Est:
MARSEILLAISE
I,a déllvranoo approclio. 1044 Terra la Liberté reconquérir l’Europe. Pendant ees trois
ans de bonté, le peuple français a compris et choisi.,
La Résistance, c’est aujourd’hui toute la nation. Le vent du maquis souffle sur nos
vallées et nos moutuRncs ; une immense, une active complicité unit tous le* Français
dans la lutte contre l’occupant et contre Vichy. Clandestine, traquée, la France Combat
tante et réfractaire s’est îpalgré tout imposée.
Elle est la France, elle montre sa force, son organisation par ees milliers de patriotes
rassemblés dans les Mouvements de Résistance, qui sabotent l’ennemi, qui luttent l’arme
à la main, qui rendent la justice contre les assassins nazis, qui animent les maquis, qui
organisent et entraînent l’armée secrète de la Libération.
La Résistance française témoigne, face à l’univers, par «est héron, par «es martyrs,
par tous ceux qui souffront dans les tortures et qui tombent sous les balles. Elle témoigna
aussi par ce qui d’abord l’a fait connaître ici et dans lo monde : la voix aujourd’hui
puissante de notre presse clandestine, de nos journaux répandus maintenant à centaines
de milliers d'exemplaires et qui portent l’illégale vérité à travers le mensonge légal ot
l’Infamie d’Etat.
Combat, Libération, Le Franc-Tireur : les trois grandes organisations de patriotes réu
nies dans les Mouvements Unis de Résistance; c’est autour des trois journaux du même
nom qu’elles sont nées. Jamais, à Rapproche des jours décisifs, le journal clandestin
Combat, le journal clandestin Le Franc-Tireur, le journal clandestin Libération, devenus
trois des principaux organes de notre République secrète de la Résistance, jamais les trois
organas nationaux des M. U. R. n’ont été plus lus, plus suivis, plus nécessaires. Ils parais
sent et paraîtront dans toute la France à un rythme régulier et croissant.
Mais l’heure commande à la fols de multiplier et d’unir les efforts. C’est pourquoi, dans
un nouvel effort commun. Combat, Libération, Le, Franc-Tireur fondent ot lancent spécia
lement pour vous, amis du Sud-Est, LA MARSEILLAISE.
Une grande région comme la nôtre, qui, avec Lyon, Grenoble, les Sa votes est champ de
bataille et champ d’honneur de la lutte contre l’ennemi, doit avoir son haut-parleur
régional.
La Marseillaise est, à partir d’aujourd'hui, la voix résistante du Rhône, de l’Isère, de
la Drôme, de l’Ardèche, de la Loire, de la Haône-et-Itoire, de l’Ain, du Jura, de la Haute-
Savoie, de la Savoie.
Elle dira la lutte des villes, des villages, des bourg®, des usinas, des maquis de notre
belle et vaillante région. Elle sera l’écho de ces miliers d’héroïsmes quotidiens qui placent
tant de nos terroir» au tableau d’honneur de la Résistance; elle fera la chronique locale
et régionale du crime et de la trahison.
Elle sera là au jour « J » pour lancer les consignes et les mots d'ordre d’action. Tout
ce qu’une presse rén-ionale soumise ou vendue, désormais indigne de reparaître, cache ou
déforme, La Marseillaise le dira.
« Allons enfants de la Patrie... ». Ce chant, souillé par les agents de l’ennemi, il est à
nous ; le vol impétueux de la « Marseillaise » contre la tyrannie, il est à nouveau au-dessus
Ce nous :
Quoi l oos cohortes mercenaires
Feraient la loi dans nos loyers !
C’est avec cet élan que, lancés par ses anciens. Combat. Libération, Le Franc-Tireur,
à côté d’eux, notre jeune Marseillaise, clandestine, journal de la Résistance et de la Répu
blique, va prendre son vol.
A CASABLANCA ; Le général DE GAULLE sort du mausolée Lyautey.
Victor Basell, ancien président de la Li-
9ue des Droits de l’Homane, et «a femme,
tous kn deux da plus do 80 ans, ont
«ta sauvasement assassinés par tes immon
des crajnilcs de la Milice.
C* •ont de» inHietaas qui sont T eu lit cher-
•ae» Vietor Basell et sa farna» à leur do-
uièeil», te l* jaavter, «1 tes est «amenés
eu auto. Cto «.ont des aaUiaiens qui ont «au-
Yapomout assassiné onu dau viaiUsrd» d'un*
bail* da revolver daa» la m»q«o. à Neyvon.
La daae des victime», la» pteaus des or-
pbeHü» «a» Français *se»ssinés? D*s bo
bards, P»>«’ lus tueurs du la Milieu !
G.F., toujours prêts !
Dans ce villaga do la région, un cafetier
italien cachait six Italiens évadés. Los bo
ches l’ayant appris envoient un ageat de
ta Gestapo, un officier et trois hommes. Ils
arrivent an café ; point d’Xtadions. On va
1»» attendre... Oui, mais la Groupa Franc
de l’endroit est prévenu, et voilà ne» gars
qui Tiennent paisibleuteu't boira du vin rou-
go. Deux soldats étaient ailés »o ravitail
ler. Bagarre : on exécuta les trois becbes.
Et les Italien» de décamper...
Des Visiteurs surpris :
Cinq soldats allemands, conduits par un
feldwebel, so présentent chez un de nos ca
nin rades pour ^arrêter. Par bonheur il n’é
tait pas chez lui. Les Allemands s'instal
lent vt attendent son retour.
Mais dans la maison, une petite fille de '
huit ans parvient h s’échapper ot va se ré- !
fugier chez des voisins. Les voisins étaient !
do vrais amis. Deux hommes prennent dut- 1
cun une mitraillette ot h’en vont faire une
visite au papa de la petite fille. La visite
fut courte. Quelques (rafales auront vit® lait
d’abattre les six Allemand».
de notre envoyé spécial
Nous montons dans la foré R air est s
débouché d’une clairière lo se "A 01 !
par deux sentinelles, mitrailh Ytt0 a 1 épaule.
Le mot de passa donné, no lw contlmionè
notre route. Après une liou r0 ( J e ïjarcho
nous voilà au camp : deux | îraiiaes fermes
allongées sur une colline. LC. m »t porte le
drapeau tricolore à croix de Lorraine.
La marche m’a donné faim, je savo-ure
le menu du jour : .sardines à * huile, purée
de pois cassés, fromage et cor "nture. Le toit*
est arrosé d’un vin du pays,miche*
de pain blanc provoquent: l’a tJcndrwwement
des citadins. Les gars doivei lt a c0 régime
une mine florissante.
MANŒUVRE — DI£îCIPLINF
A 3 heures, exercice tactique : un bâti
ment en ruines représente un* dépôt de mu
nitions qu’on doit détruire. Avec les offi
ciers du secteur, je monte sur une
En bas," camouflé par dos seules, voici le
groupe des grenadier» qui s’ av ® nc0 *. prend
position pendant que les autres sizain es
ayant encerclé Je bâtiment 011 surveillent
les issues. Un coup de siffle* • 1,11 bond, le
premier groupe a lancé ses grennuos et se
retire attendant les explosioi lH - Pendant ce
temps les autres sont censés tirer (car on
no gaspille pas les munitions)•
L’exercice fini, la critique s’exerce : les
gars se regroupent et. aligné* par siznine.
écoutent les officiers du secteur qui propo
sent, discutent, demandent dès renseigne
ments et dos explications. (>n sent (ni’îls
ont tous le souci d’apprendre et de bien
faire leur travail de combattant. 11 règne
ici une atmosphère de chaudo et. virile sym
pathie qui donne à la discipline librement
consentie un caractère personnel et volon
taire. Ajoutons que les rapports entre offi
ciers. chef® et gars du maqpis sont d’une
familiarité sans vulgarité caf tous s® con
naissent et s’estiment.
LES LOCAUX — LE MORAL
Au retour, je fais connaissance avec les
gars et visite les bâtiments où ils logent.
Devant la plus grande des fermes, un bœuf
bien écorché est suspendu.
Rentrons : voici quatre grandes chambres,
au sol cimenté, éclairées à l'électricité. Des
poêles ù bois (le combustible est ici sans
ticket) donnent une chaleur suffisante, et
les couvertures de laine ne inanquent pas.
Dans certaines chambrées il f a des lits «le
camp, dans d’autres, des bât-flanc sur les
quels s’étendent: les paillasse*• ftur de» éta
gères sont placés les sacs tyrolien», les gre-
nades, les mitraillettes, Chacun a «on tré
sor personnel : livres, jeux do cartes, lotir
de la famille ou de la fiancée qu’il range
avec son « bldoui » — torm 0 maquis pour
barda — dans son sac tyroP en - pris à un
chantier
dit : « On n’a pas le temps do *‘*iwvtiyer
ici car il y a les corvées de bol®, de légu
me», les patrouilles, les ox® r «ke* et le»
coups do main. Ici, on est bî 00 - on n’a p a *
trop froid et nous somme» b 0n vêtus. y
— « L’essentiel, dit un aul 1 * 0 * c’est d’êtr#
bien armé et de se servir d® armes. Te
nez, regardez ma mitraillette ce Colt... »
Je me fait inoiitror le m#iernen( de la
mitraillette, qui est démonté- et remontée
en deux minutes.
— « U y a du nouveau A Uyon ? me de
mande un gar». J’étai» A Ly>n employé «le
commerce. »
— « Moi, dit un sympathise m«'‘ridionnl.
jo travaillais dan» une usin- *uIb venu
ici parce quo maintenant 1 moment est
venu do ao battre, et. nou» *oùmo« tou.» mo
bilisés. »
— « N’est-ee pas, voua êtes journa
liste, v«u» direz bien quo n 7J * no aouime»
pas de* « terroriste* » !
Tou» «ont en effet indigné de cette igno
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ORGANE RÉGIONALÎDES MOUVEMENTS UNIS DE RÉSISTANCE
DU SUD-EST
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