Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Z-16540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
La Musique
TOULOUSE ET L'ÉVOLUTION MUSICALE CONTEMPORAINE
« Cal sempre cantar ». « Il faut chanter toujours », aflirme un vieux dicton de la Terre d'Oc. Les touristes qui ont eu l'occasion de voyager dans cette lumineuse partie du haut Languedoc dont Toulouse est la métropole ont pu se rendre compte que les « occi- tans » d'aujourd'hui n'ont pas cessé de penser comme leurs aïeux. Lorsque, par un soir d'été, l'on chemine, au soleil couchant, le long des quais de la Garonne, entre le pont suspendu et le pont Saint- Michel, un spectacle rare et inoubliable s'offre à l'étranger émerveillé. De toutes parts, sur les berges, dans la brume teintée de corail qui s'élève des vagues vers les toits embrasés, des chants et des chœurs s'épanouissent à l'infini, à mesure que la nuit endort la ville, épar- pillant au loin le rythme de leur joie ou de leur mélancolie.
L'âme de je ne sais quel aide antique semble planer sur ce coin de rêve où tout le chromatisme des gemmes frissonne en un décor féeri- quement imprécis qui s'évapore là-bas, sous la silhouette d'iris pale des Pyrénées. Il faudrait avoir la palette d'un Cezanne, la lyre sonore d'un Paul Rey, d'un Perbosc ou de quelque autre moderne « trovador » pour fixer l'exquise harmonie de cette vision
« Cal sempre cantar ». Oui, c'estbiencela.
Mais hélas si nous quittons les quais et que nous rentrions dans la cité par la rue Nalade, nos illusions sont bien compromises. Bientôt, en effet, s'érige le« Capitole » étalant sa lourdeur de vieille commère arrogante sous le regard navré du clocher du Taur.
Le « Capitole »! nom qui sonne en fanfare de bataille à travers ce doux pays des violettes Le Capitole », nom qui eût été capable de mettre en fuite Simon de Montfort lui-même et ses troupes de sau-
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