Titre : L'Intransigeant
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1919-08-08
Contributeur : Rochefort, Henri (1831-1913). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32793876w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 août 1919 08 août 1919
Description : 1919/08/08 (Numéro 14268). 1919/08/08 (Numéro 14268).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k789003z
Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol Lc2-3980
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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■ ; Trois njois 'Six mois, L’u »n',
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R* du Compte de chèques postaux 1427
ÎO Centiniw LË PLUS FORT , TIRAGE DES JOURNAUX Ï>U SOIR TOCentimw
" Le Journal de Paris * Directeur LÉON BAILBY ** Le Journal de Parie "
. Vendredi
8 AOUT
1919
IL 40* Année. . N* 14268
•îf" : ■ : "
. % REDACTION & ADMINISTRATION
! f-'.l2,niedu Croisasntet 27.eue de»Jeûneur»
PARIS (2*)
; Palltcitc au Bureau du Journal
*0UR LE SYNDICAT DES FRANÇAIS
Ceux et celles qui entendent parler
.«Je l’action que-nous avons entreprise,
jugent vite qu’elle est. sincère,, respec-:
tueuse- dès convictions; française au
plus beau sens du mot, bref qu’elle est -
au milieu des germes dè mal, une . puis
sance tendue vers le bien et qu’elle 1
poursuit, au milieu des éléments de;
mort, une œuvre de vie. .
Noiis voici donc en sympathie morale
immédiate avec le plus grand nombre
de Français et de Françaises. J’applau
dis qu’ils soient avec nous de cœur.-Je
[veux aussi qu’ils soient avec nous d’es
prit, pour qu’ils soient avec nous de
toutes leurs forces et de tout leur être.
Or, pour qu’ils soient avec nous d’es
prit, il faut que nous abattions en eux
•.la grande"illusion.
Cette illusion, si t’enace .qu’il suffit, ce
pendant, d’un seul instant de réflexion
suivie pour la mettre en fuite, c’est qu’il
nous suffit de choisir tels ou tels hom
mes pour représenter la France, afin
d’y faire régner l’âge d’or ou l’heureuse
médiocrité. ,
Beaucoup de nos compatriotes se çorH
tentent, de celle-ci et, trouvant qu’ils’vi-
vent encôre, commençant peut-être -à
oublier que tant d’autres, à côté, ne sont
plus, ils estiment qu’il vaut mieux tenir
que de courir et qu’en réélisant les dé
putés que l’on connaît déjà, l’on arri
vera peut-être après tout à la médiocrité
heureuse ou se bornent, leurs rêves.
D’autres sont épris de l’âge d’or ils
• trouvent, à juste titre, que les maîtres
d’aujourd’hui ne nous l’ont, pas donné
et i}s croient sincèrement qu'un change
ment de personnes va suffire pour le
faire naître.
Mais comment les connaîtrez-vous,
ces hommes nouveaux ? Quel gage vous
donneront-ils de leur sincérité et de
leur conscience ? Pourquoi donc pen
serez-vous qu’ils éviteront mieux que
les anciens les. faiblesses ou les palino-.
dies ? Ou. les anciens, pourquoi pense
riez-vous. qu’ils vont s’être amendés
tout, seuls 7 Nous la tenons ici, l’illusion,
nous tenons ce fantôme qui nous fait
espérer la génération spqntanée des
bonnes mœurs politiques, parce qu’on
aura, jeté l’anathème sur les uns ou sur
les autres, et le respect des programmes
parce qu’on..aura continué â. jçs afficher...
Ce que nous voulons, nous, ries/ qu’on
garantisse le respect, d’un programme
et, qu'on impose la sincérité .qui est la
source des bonnes mœurs politiques
& ^ &
... Quelles que soient . les précautions
qu’on prènhe dans la rédaction des con
trats entre hommes privés, il arrive
toujours que quelques-uns sont violés.
Il n ; est pas moins vrai que le respect
'des conventions est à la base (les affai
res et que le commerce, l’industrie ou
l’agriculture ne peuvent vivre qu’en le
prenant pour base. Voyez-vous une or
ganisation des affaires où tout repose
rait, non sur des conventions expresses,
mais sur de vagues promesses dont l’ex
pression serait (Tailleur,s soumise à la
bonne volonté des voisins de celui qui
les fait. C’est, exactement, notre régime
politique d’aujourd’hui.
Les élections approchent. D-’un bout à
l’autre de la France, les murs se cou
vrent. d’affichés ; ces affiches annoncent
des programmes, dont pas deux, en gé
néral, ne sont identiques. Qu’indiquent
ce 3 programmes : les tendances du can
didat qui ne prend souvent même pas
la peine de faire des promesses fermes
qui, parfois, avoue ingénument que la
réalisation de ses idées est impossible
avant de longues années ou qui se borne
à de vagues formules, comme 'a lutte.
■ contre la vie chère ou le développement
de la prospérité générale, sans même
‘songer à en indiquer les moyens.
Voilà pourquoi nous laissons ceux qui
le veulent se débattre dans des querelles
de personne ou de parti, qui nous pa
raissent bien mesquines et. bien vides.
Nous apportons un programme précis,
rédigé en formules précises, se termi
nant par un engagement précis de vo
ter en faveur des mesures qu’il corn
porte. Nous offrons ce programme aux
Français, d’un bout à l’autre du pays,
en leur disant, : « Syndiquez-vous pour
que ce programme aboutisse ; deman
dez aux électeurs d’approuver le plan
de rénovation nationale de votre syn
dicat (1), aux élus de prendre, envers
lui, un engagement ferme dont, vous
saurez exiger le respect, et alors, fjue
ce soient cj'anciens députés qui revien
nent, ou de nouveaux qui se lèvent,
qu’on ait écouté ceux qui croient à l’heu
reuse médiocrité, pu ceux qui croient à.
l’âge d’or, il y aura quelque chose de
changé en France.
PROBUS
, (1) I,e programme du syndicat est adressé
gratuitement à toute personne qui en fuit
la demande au siège social, S, rue Tronchet,
■ Paris (S*).
LA VIE CHERE
Petits et grands abus
M. Schmitz, restaurateur, 17, place
Médicis, celui qui avait tenté d’exploiter
odieusement, en ma «présence, des réfor-
. més de guerre, a capitulé hier.
Désormais, Monsieur Schmitz, vous ser
virez à vos clients ce qui le\ir plaira. Le
menu sera-établi par eux, non par vous.
Vous, nous avez donné votre, parole. Vous
la tiendrez. * ’
Et maintenant à un autre .. .
,'ÿ- Blanchissage d’une chemise d’hom-
mo -.deux .francs., —- ^Nettoyage d’un cos-
îume : 18 francs. Nous avons les notes
en mains.
Qui donc aura le. courage de donner le
bon exemple ? Qui, le premier, voudra se
."montrer raisonnable ? Et quand pourrons-
.nous, à cette rubrique des Petits qt grands
abus, substituer celle "clés Belles ' initia
tives ?
'ÿ- Monsieur le « gros » restaurateur, je
n’admets pas votre façon de raisonner. -
Vous m’avez demandé 6 francs pour 80 pe
tites fraises sous le prétexte que mon voi
sin de table en avait mangé plus que moi.
Vous Vouliez rire ? Moi, pas. Et je vous
l’ai fait voir. >
^ Le thé Tipperary (contravention du
l ar août 1919) affiche maintenant.
“jj- Nos alliés anglais s’étaient bien gar
dés, par courtoisie, de se plaindre des ex
ploitations dont ils avaient été l’objet pen
dant leur séjour en France. Ils suivent
avec passion cette campagne contre la vio
chère et, maintenant que nous avons en
gagé la lutte contre les mercantis,. ils n’pnt
pliis les mômes raisons de garder le silen
ce. De nombreuses lettres d’encourage
ment nous arrivent de Londres- « Conti
nuez, c’est le meilleur moyen, de resserrer ,
encore les liens entre nos deux pays. »
Nous continuons. — M. B.
Quelques jours d’arrêt...
Il va sans doute y avoir, dans Tes travaux
de la Conférence, ‘ une courte interruption
pour cause de vacances. En effet, délégués,
conseillers, commissaires et tout le personnel
travaillent depuis décembre 1918 presque
sans discontinuer. Tel hôtel loué à nos alliés
a vu jusqu’à quarante-sept nuits de plein tra
vail... ’
LA VOIX D’AIRAIN ?
Il manque 12 milliards
Le Sénat discute ect après-midi le bud
get de 1919 qui se monte en dépenses, et
d’après le rapporteur général, M. Miliiès-
Lacroix, à 47 milliards contre 3,8 milliards
de recettes.
A cette différence de 9 milliards, il con
vient d’ajouter les remboursements à effec
tuer à la Banque de France et, ainsi; nous
arrivons àTun déficit de 12 milliards qu’il
faudra demander au prochain emprunt.
LES HEURES NOUVELLES
Pour y voir clair
Tant qu’elles restent bien sages et se
contentent d’inspecter les prix et de faire
peur aux mauvais marchands, ces ligues
de consommateurs et de « vigilants » font
une besogné utile, et dont le gouverne
ment aurait tort de se plaindre, puisque
leur action, à elles, n’est née que de son
inaction à lui.
Mais le consommateur, quand il sert
prend au détaillant, n’envisage qu’un seul
côté du problème. Dix spéculateurs, s’a
charnant sur un même article, en ont fait
monter le prêt. Le client s’en prend au seul
qu’il voie et qu’il connaisse. Est-il juste,
alors, dans ses représailles? Non. Mais
pourquoi le gouvernement ne le rensei
gne-t-il pas plus exactement ?
Le détaillant n’est pas toujours un spé
culateur. Mettons qu'avec le renchérisse
ment général, il gagne plus largement sa
vie qu’autrefois. Mais il n’a reçu la mar
chandise qu’apres que le producteur et
cinq ou six courtiers Vont eux-mêmes ma
jorée. En bonne justice, est-ce que ce n'est
pas à ceux-ci que les pouvoirs responsa
bles devraient s'en prendre d'abord? Et,
pour frapper juste, le ministère du ravi
taillement ne devrait-il pas commencer
par établir une solide étude scientifique
des prix ?
Un mot juste a été dit, l’autre jour, par
M. de Monzie, qui, précisément, et bien
avant M. Nouions, avait proposé l’insti
tution d’un office central au ravitaille
ment, chargé de fixer le prix de revient, et
les bénéfices normaux.
« Il s’agissait dans ma pensée, écrivait
M. de Monzie, d’habituer le public à ana
lyser les éléipents du prix qui lui est ré
clamé. Nous vivons sous le régime d’une
économie secrète analogue à cette diplo
matie secrète dont les Français ne médi
sent que pour la mieux supporter. »
Cela est tout à fait' vrai. Le grand jour
établi dans les transactions, c’est la mort
du spéculateur malhonnête.
Il y a quatre ans et demi, qu’ici, un
professeur, savant et modeste, M. L.
Mahout, venait nous conseiller de prêter
attention à la vie chère, et nous donnait
le moyen scientifique, de suivre là mar
chandise dans ses divers avatars et de dé
pister la spéculation. C’est à lui que 17n-
transigeant dut de s’attacher à ce problè
me. En même temps, M. Mahout portait
le fruit de ses travaux et_de son expé
rience dans les bureaux du ministère, au.
Conseil municipal, où il était défendu pat
notre ami M. Ambroise Rendu,- enfin à lg.
Préfecture de police. L. Mahout a établi;
notamment pour tes prix de la viande à
Paris, tout un système de diagrammes qui
révèlent avec une rigueur scientifique toute
spéculation malhonnête.
Inutile de dire qu’il a rencontré dans
les milieux officiels et bureaucratiques une
hostilité tenace. Pourtant, on est bien obli
gé, aujourd’hui, d’en venir à ce grand
principe : étude méthodique du prix de
revient, et fixation du bénéfice normal.
Il n’y a pas à sortir de cette méthode ri
goureuse. Tout le reste est bafouillage et
temps perdu.
LÉON BAILBY
> ■ ! ‘ I - -. —- .. ■>. i. , ! ; ! î .
Le Conseil supr ême
étudie, étudie, étudie
. . . '
La victoire roumaine l’embarrasse un peu
7 AOUT. — Hier donc, nous l'avons
annoncé , le Conseil Suprême a pris con
naissance de la réponse autrichienne, —
du moins, comme il pouvait en pren
dre connaissance, en quelques minutes.
Le document autrichien est rédigé en
français. Il présente des observations,
article par article, au texte élaboré par
l'Entente et présente ensuite une contre-
proposition. Le tout est résumé dans ;
une lettre de onze pages. .' j
La- délégation autrichienne est repar- j
tic hier soir pour Vienne.
** Le Conseil Suprême a encore reçu
une lettre de Falhenhayn. L'ancien chef
d'état-major allemand veut, tout comme
Hindenburg , être jugé à la place' de.son
empereur. A la place de son empereur ,
évidemment non, mais Falhenhaynl di
rigeait l'armée allemande au montent
où l'ordre de terroriser par le meurtre,
l'incendie et le viol était donné par le
haut commandement allemand. H\nden-
burg, à ce moment, n'était qu'un vieux
soldat disgrâciê qui restait chargé de
veiller sur les'marais de la Prusse orien
tale'. " \
** Hier encore on a discuté -et fi
nalement approuvé les clauses du traité
que Von soumettra {on n'a pas osé écrire:
imposera) aux Tchéco-Slovaques et aux
Roumains « afin d'assurer le'droit des
minorités nationales et religieuses. » On
sait que les Roumains sont extrêmement
mécontents de se voir imposer cette
clause. M. Braliano a refusé d'y sous
crire. l\ s'agit surtout, pour les Rou
mains, de la question juive.
Un armistice ayant été conclu
entre les Hongrois et les Roumains (qui
seuls, ont mis les Hongrois à la raison
au moment où ceux-ci menaçaient toute
l'Europe .centrale et organisaient la pro
pagande bolcheviste en Autriche et dans
d'autres pays), les Cinq, après coup, se
sont dit que si l'Entente n'avait pas été
à la ’peine, il fallait du moins qu'elle
fût a l'honneur et ils ont manifesté cette
tendance, qu'un armistice devait être
conclu avec tous les alliés et non avec
celui qui s'était battu.
** A la Chambre française, la com
mission de la Paix 'a repoussé des mo
tions de M. Marin qui étaient des regrets
au sujet de certqines^ clauses que M.
Wdri-h jûÿë’êtfe'd'es faiblesses.
UN COUP D’ETAT A BUDAPEST
Un archiduc d’Autriche
gouverneur de Hongrie
Un événement complètement inattendu
vient de se produire, à en croire les pre
mières dépêches. Le Gouvernement hon
grois tombé ,est remplacé par un Gou
vernement que préside un archiduc de la
maison d'Autriche.
Il est encore trop tôt pour connailre la
signification exacte de cet événement, mais-
il est certain que l'archiduc Joseph suc
cédant à Peidl, dont le cabinet tenait la
place chaude aux bolcheviks, c'est un évé
nement considérable. ,
Peidl renversé
Bâle, 7 août. — On tèiégraphié de Bu
dapest :
« Le gouvernement formé par M. Julius
Peidl a été renversé.
«-Un autre gouvernement- a «té coilèl.i*
tué, sous la présidence de l’archiduc Jo
seph. — (Radio.)
Nouveaux détails
Une dépêche suisse dit que, hier soir, à
six heures et demie, pendant que le gou
vernement hongrois socialdémocrate sié
geait au palais national, les gendarmes
cernèrent le palais et arrêtèrent le gouver
nement.
L'archiduc Joseph , prit alors le titre de
gouverneur.
Un. cabinet .fut constitué, que préside
M. Frederick. Deux généraux en sont mem
bres. L'un à la t guerre, le général Schwel-
zer, Vautre aux affaires étrangères, le gé..
' néral Tanezos. Un professeur devient mi
nistre des nationalités et un mcdecin prend
esquille- de., l'hygiène-,
N’OUELim^PÂ S^LA^V irCHÈRE
L’action raisonnable des consommateurs produit de lions effets
Les marchands des quatre saisons
veulent acheter aux producteurs
Le syndicat des marchandes et mar
chands des quatre-saisons médaillés de la
Ville de Paris comprend 1.300 syndiqués.
Outre ces derniers, il y a, à Paris, 9.000
autres marchands des quatre-saisons.'
Ils s’offrent à faire baisser les prix. Mais
ils ne peuvent pas s’approvisionner comme
ils le voudraient, et les conditions dans
lesquelles ils sont forcés de se procurer la
marchandise qui leur est nécessaire sont
telles qu’ils ne peuvent la revendre, à très
bon marché.
Ecoutons, du reste, M. Bèrnaud, secré
taire de leur syndicat :
— Nous sommes, nous dit-il, pour la'plu
part, de petits acheteurs ne disposant que de
maigres capitaux ; il nous faut détailler les
arrivages par 100 ou 200 kilos ; aussi ne
sommes-nous pas intéressants pour - les
producteurs. On nous vend, de ce fait, plus
cher qu’aux gros acheteurs. Alors que nous
payons, par exemple, une denrée 50 francs
les 100 kilos, un gros marchand la paiera
cent sous de moins et le prix tombera à
40 francs pour les commerçants qui râftent
le tout, l'encayent, raréfient ainsi la mar
chandise et en font monter les prix. Ou bien
on arrête les envois jusqu'à ce que le cours
soit plus haut.
— Une autre plaie est celle des entrepre
neurs y -
— Des entrepreneurs V ;
— Oui. Voici comment ils opèrent. - Ils cher
chent des gens qui ont leur médaille de mar
chand, mais qui sont sans argent. Ils les
engagent au tarif d’un sou par franc, c’est-
à-dire que, si le malheureux a vendu dans,
sa journée poux 50 francs de haricots, il a
50 sous pour lui. Mais, bien mieux, lorsque
le marchand vient chez l'entrepreneur pren
dre sa voiture toute chargée, ou bien In mar
chandise est avariée, ou bien il n’v a pas
le poids, ce uni fait que. si le malheureux
travaille honnêtement., à la fin de la journée,
il y est do sa poche. /
— Mais vos remèdes ppur faire abaisser les
prix *' .
—, Nous y arrivons. Il nous faudrait un
magasin, une halle ou une réserve, où nous
pourrions recevoir directement les denrées
nécessaires. Tl nous faudrait aussi de l’ar
gent — une centaine de mille francs — pour
pouvoir acheter directement au producteur.
.Et alors... ■• .< -I
— Et alors ? • ; ;
— Nous pourrions fournir non seulement
nos syndiqués, ruais encore les marchands,
non syndiqués, moyennant un faible droit,
de sortie de 10 centimes par sac de toutes
les marchandises qui sont, sur le carreau des.
Halles. ' 1’
Le public sera, en outre, tenu-au courant
ries cours du jour, toutes nos voitures por
tant ostensiblement un placard. timbré'"du
cachet syndical, indiquant les prix de vente.
Organisation d'ensembls
Pour lutter efficacement contre la cher
té des vivres, il ne suffit pas de mesures
isolées, parfois incohérentes. Tl faut une
organisation d’ensemble.
La Ville de Paris doit établir des rela
tions directes avec les régions productri
ces et même faire les avances aux coopé
ratives de ' production, afin d’alimenter
son marché régulièrement et dans les con
ditions de prix satisfaisantes.
Ce doit être le rôle de l’Office des ,Vf-
vres. — Ambroise Rekdu.
Dss anciens CQntèaUar.ts adhèrent
aux « Signes de vigilance »
Les consommateurs qui ont innové le
système de prudente action directe des
« comités de vigilance», viennent de rece
voir, au 18" du moins, une adhésion des
plus significatives. Nous recevons, en effet,
la communication suivante :
Dans sa' réunion du 3 courant, le comité
(le la section du 18“ arrondissement de l’U
nion nationale (les combattants, au nom de
ses huit cents membres, a décidé d’adhérer
à la * Ligue des consommateurs • et de pren
dre une part des plus actives dans la lutte
contre la vie chère.
Dans ce but, il a chargé son bureau de
prendre contact avec les divers-groupements
et organisations de l’arrondissement pour
leur proposer une étroite collaboration et
l’unification des méthodes et moyens à em
ployer. -pour' atteindre le but poursuivi.
Maintenant oh affiche (es prix
; Noua sommes allé, ce matin, au marché
de la rue Secrétan, où se sont produites
ces jours derniers des vérifications de prix.
L’action inaugurée par les «comités de
vigilance» ne s’est pas poursuivie. Son
effet ayant été efficace, ello n’avait pas
lieu, du moins pour l’instant, rie conti
nuer.
Partout les prix sont régulièrement af
fichés. On trouve plusieurs denrées à des
prix accessibles.
Au marché de la rue Ramey tout est
calme ; les. prix sont régulièrement affi
chés et, là aussi, on trouve des denrées à
des prix avantageux, ainsi les haricots
verts : 0 fr. 45 et le raisin, 1 franc.
Le Syndicat des Restaurants établira
un projet de répartition
Au cours de l’entrevue qui a eu lieu,
hier, entre M. Roy, commissaire général j
au Ravitaillement, et le président du Syn
dicat des restaurants à prix fixe, il a "été !
convenu que ce dernier achèverait au plus I
tôt la mise au point d’un projet de répar- ;
tition des denrées du ravitaillement desii- I
-nées aux restaurateurs; I
Dès que ce projet sera prêt à être remis j
au commissaire général, nous tiendrons
nos lecteurs avi courant des mesures pro
posées. •
Pas de violences
. Nous ne cessons de mener ici le bon
combat contre la vie chère. Nous sommes
par suite très à l’aise pour condamner les
violences inutiles d’où qu’elles viennent.
Samedi, au marché de Lisieux, plusieurs
centaines d’ouvriers descendus do Sotte-
ville et.de Rouen sont venus terroriser les
cultivateurs en leur arrachant par la for
ce poulets et canards et en imposant des
prix dérisoires. Bilan : une journée de tra
vail perdue pour l’industrie ; une dépense
de. plusieurs billets de mille pour le voya
ge ; un marché déserté par le producteur
qui ne s’y sentira plus en sécurité ; la loi
de l’offre et de la demande faussée pour
une catégorie de citoyens.
. Marchander, exiger l'affichage des prix,
poursuivre les tmercantis* c’est combattre
Ta vie chère. Se concerter pour aller, dans
le département voisin terroriser les ..éle
veurs, riest fournir aux producteurs des
armes contre ceux qu’ils -exploitent.
’ Le poulet de Cyèvecœur ouTe canard de
Rouen- no sauraient d’ailleurs être rangés,
parmi, les denrées dé ' première nécessité. ■
Leur ' prix ; vous; paraît exagéré ? Dédai-
gnez-les pendant quelques semaines, ' et je
vous promets une .baisse certaine ! — E.L.
fioand aurons-nous lo susre belge?
Il semble que la pénurie de sucre doive
bientôt prendre fin. 1
On . sait en effet, que l’acquisition des
stocks américains nous en a procuré plus
de dix millions de kilos. Hier, un télé
gramme de M. Wanters, ministre du ravi
taillement belge annonçait, comme • nous
l’avions fait prévoir, à- notre gouver
nement que la Belgique accordait sur ses
réserves cinq «millions de kilos de sucre à
la France. C’est là une aubaine que nous
avions fait prévoir voici quelques jours.
Bénéfice total 15millions de. kilos au mini-
mum. C’est un sérieux appoint et il faut
bien espérer que notre nouveau ministre
du ravitaillement a passé d’autres'mar
chés.
Alors, allons-nous enfin avoir du sucre ?
Dernières nouvelles
LE TE^PS.
Le temps va rester nuageux, brumeux et
chaud. Orages probables dans le Sud-
Ouest. A Paris, température moyenne 1G°8,
inférieure de 1°4 à la normale. — (Bur.
cent, météor.) . .
— Le roi'd’AiiglélCrrc a'conféré à' M.' Lloyd
George l’ordre pour le mérite.
— Le domaine do Bagatelle sera formé au
public le lundi 11 août, pour la revue des
troupes do la garnison de Paris, retour du
front, par le général Berdoulat.
— A Montpellier, une épicière qui vendait
du lard avec un bénéfice do 100 % a été con
damnée à quinze jours do prison avec sur
sis et 200 francs d’amende.
— En Angleterre, pour lutter contre la vie
chère, les tribunaux locaux pourront impo
ser des amendes de 500 francs et les tribu
naux régionaux des pénalités allant jusqu’à
l.ODO francs et six mois de prison.
— Dans le Maroc espagnol, les indigènes
considèrent que les derniers combats ont
été défavorables à l’Espagne.
— La Chambre des Lords a voté à T unani
mité les mêmes remerciements que la Cham
bre des Communes au maréchal Foc h et aux
forces britanniques.
LES ALLIÉS A BUDAPEST
Les troupes de l’Entente occupent Buda
pest en même temps que les Roumains
Les troupes françaises, sont arrivées
mardi, les troupes anglaises, avec le gé
néral Gordon, sont arrivées mercredi, et
les troupes américaines, avec le capitaine
Nyss, également .mercredi. Un détache
ment tchéeo-slovaque est entré aussi à
Budapest
LE VOYAGE DE M. VILGRAIN
M. Clemenceau a reçu,ce matin M. Vil-
grain, sous-secrétaire d’Etat au ravitaille
ment, qui l’a entretenu du voyage qu’il
vient de faire à Londres.,
M. LAFFERRE
REÇOIT LES INSTITUTEURS
D’ALSACE ET DE LORRAINE
Les instituteurs alsaciens et lorrains,, au
nombre de deux cent trente, pour quelques
jours nos hôtes, ont été reçus ce matin par le
ministre de l’instruction publique.
M. Bertin, instituteur de Metz, prit la pa
role.
M. l«aflerre, lui répondant, tint’ à dire quel
intérêt la France portait aux instituteurs de
nos provinces retrouvées, qui représentent,
là-bas, la culture de notre pays.
Le doyen (les instituteurs remercia en quel
ques mots et l’on se sépara.
LE CAUCHEMAR D’UKRAINE
• La Gazeia Poranna, de Varsovie, évalue
à 100.000 le nombre des citadins massacrés
par des bandes armées qui parcourent
l’Ukraine et s’attaquent aux villes. Ekate-
rinoslav a été pris et saccagé par la ban
de de Makhno ; à Ploskirov, les partisans
de Petliura ont massacré 5.000 personnes.
'L'ataman Simonenko a exterminé la po
pulation de Felsztyn et de Koziatyn. Les
troupes débandées de Petliura ont détruit
Wirtnica, Berdyczov, Szepetowsca, Sata-
nov, Krasilov, etc. La presque totalité de
victimes sont des Juifs à qui on reproche
spéculation et sympathies bblchevistes.
BOURSE DES VALEURS
Les dispositions du Marché sont uilintment meil
leures et les allègements: de ces deux derniers jours
redonnent une grande élasticité aux cours.Les chan
ges sont en nouvelle hausse surtout la livre sterling
qui franchit le cours.de 34 francs.
Les Rentes Françaises sont lourdes, le 3 % perd
10 centimes ;V‘6t,20 et le 5 % 20 centimes à 87,60. Le
4 % 1917 est inchangé à 71,50 de même: que le 4
1918 à 71,20.
Les Fonds Russes demeurent soutenus et l’Exté-
rieure Espagnole est demandée -sur la hausse de ta
peseta.
Les Valeurs 'de Navigation sont plus lourdes stir-
tout.Ia Transatlantique. Le Rio Tinto est ferme. Les
Valeurs de. Sucre sont lourdes.
En Banque le Marché est très ferme surtout la
De Beers qui de 707 s’avance à 812.Le Mexican Eagle
est en reprise. Les Valeurs de Caoutchouc sont irré
gulières. Les Mines Sud-Africaines sont calmes.
CHANGES A GENEVE
Sur Paris, 74,15; sur Berlin. 32,65; sur Vienne, 13,10;
sur Sofia, 23; sur Brague, 26,25
♦-» ♦♦♦♦♦
Déplacements et villégiatures
Dessin de GEO MASDELOFP
I avion, ne malle,
sas l'Arc de monte
L’aviateur, Charles Godefroy,
a fait cela sur un appareil ordinaire
Ce matin, un peu avant huit heures,
dan§ le calme ensoleillé du matin, tandis
que voituras, autos, tramways sillonnaient
paisiblement la place de l’Étoile et, l’ave
nue des Champs-Elysées, un événement
s’est passé..
Un avion, à une vitesse fantastique, ve
nait de passer sous l’Arc-de-Triomphe.
Oui, ce rêve caressé par beaucoup, poiii
le ,14 juillet d’apothéose, cet acte .d’une
folle audace, exigeant autant de bravoure
que de précision, venait d’être accompli
comme ça... sans crier gare... comme un
acte naturel par un de ces jeunes èt mo
destes vaillants comme ils sont nombreux
dans notre aviation.
Le pilote qui a réalisé ce tour de force
s’appelle Godefroy.
L’aviateur nous conte son exploit '
Nous avons pu joindre dans la matinée
Charles' Godefroy.
— J’ai quitté l’aérodrome, -nous dit l’avia
teur, vers sept heures vingt, à bord (l’un
Nieuport-Le Rhône 120 IIP de neuf
mètres d’envergure. Dès le départ je
trouvé une” brume intense qui recouvre
Paris à 150 mètres de hauteur. Je dois
pour reconnaître ma route descendre à
100 mètres. Je survole Neuiliy et la Porta
Maillot à plus de 150 à l’heuro, puis ar
rivé place de l’Etoile je descends en spi
rale. J’exécute alors un large virage qui
me ramène à la Porte Maillot.
« Là je prends carrément ma ligne à
15 mètres au-dessus de la chaussée de
l’avenue de la Grande-Armée. Ma décision
est prise. Quoi qu’il arrive, je veux passer
sous l’Arc, où le 14 juillet défilèrent les
vainqueurs.
« Devant l’Arc même un coup de vent
formidable menace de me retourner. Je
redresse d’un suprême coup et, sans hé
sitation aucune, à 140 à l’heure, je passe...
« C’est, fait...
« Calme maintenant je remonte jusqu’à
la Concorde. Je vire... ét rentre au nid, le
voyage en tout a duré 25 minutes. Je suis
content d’avoir réussi * ce que le regretté
Navarre, voulait lui aussi tenter, dites-lo
bien... et dites aussi qu’il est probable
que jamais je ne recommencerai... »
Charles Godefroy, trente ans à peine,
petit, visage énergique, nous parle d’un
air souriant et modeste.
II a fait trente-six mois de campagne
comme simple soldat dans l’infanterie.
C’est là qu’il gagna sa croix de gueTre
avec deux citations. Il passa ensuite, sur
sa demande, dansj’aviation, où il fut nom
mé au poste dé moniteur breveté sur Nieu-
port, à l’aérodrome de Miramas.
Depuis six mois, il n’avait pas volé :
son vol de ce matin — qui restera légen
daire — constituait sa première sortie !...
Exploit qui laisse loin toutes les accro-
baties aériennes.
Il faut, en effet, spécifier que l’avion sur
lequel il avait pris place avait 9 mètres
de large et que la distance séparant les
deux piliers de l'Arc de l’Etoile - est de 1&
mètres C 2.
Avec Godefroy, l’aviation .est passée, elle
aussi et en plein vol, sous le portique de
gloire. Le jeune soldat trouve' cela tout
naturel ; il est au jour de sa démobilisa
tion. Il rentre dans la vie civile par l’Arc
de Triomphe. — Paul Cartoux.
REMARQUES
Le « jour fatal »
pour Ludendorff
La bataille de 1918 est mal connue, et
les efforts pour la faire mieux connaître
n'ont pas été très apparents ; tant pis, la
France qui a encore à vaincre tant de dif
ficultés, ne pourrait que sentir croître sa
confiance en elle-même, en constatant la
totalité de sa victoire.
Le 8 août 1918 restera, après le & sep
tembre 1914, la plus grande date de la
guerre. Ce jour-là l’armée, allemande a
subi sa défaite la plus irréparable.
D'autres retiennent les dates d-u 11 juin
et du 18 juillet 1918 où furent déclanchées
les contre-attaques du général Mangin ; la
première fixa Varmce von Iluticr au nord
de Compiègne ; la seconde arrêta net l'at
taque des armées du kronprinz et libéra
la Marne, Soissons et le terrain'jusqu'à la
Vesle. S'ils apportaient la preuve que la
limite de la capacité offensive des armées
allemandes était atteinte, ces combats ne.
prouvaient pas qu’elles pouvaient être bat
tues. La journée du 8 août, sonna le glus
de ces armées.
« Ce n’est pas, a écrit un interprète au
torisé de T.udendorff, l'échec de l'offensive
de. juillet qui a décidé du sort de nos opé
rations ; elle fut arrêtée tout de suite, sans
que nous ayons perdu des forces : mais
c'est le 8 août que Ludendorff désigne
comme le jour fatal de son offensive. Sept
divisions furent submergées par l'ennemi.
J.g défaite foudroyante de la 11‘ année se
coua tout le front de France. »
Le 8 août, la / re armée jïancu’.se et la
IV* armée britannique, sotts l'impulsion
du général Debcney, prirent d'Amiens à
Monldidicr une offensive si vigoureuse
qu’en quelques jours de combats elles dé -
truirirent la 11°. armée allemande. Pour la
première fois, la conviction entrait dans
l'esprit des deux adversaires que la guerre
pouvait être terminée en 1918 par. la vic
toire militaire totale de l’Entente.
Le général Debcney avait délibérément
rompu avec Vanéienne méthode, que nous
imposait la pauvreté de nos moyens, de
les grouper pour chaque attaque en un
corps d'attaque spécial. Il avait lancé à
■ l'Assaut avec leurs moyens propres d'ar
mée les troupes en secteur. Ainsi la preuve
était faite qu'en face de leur adversaire,
épuisé les années alliées disposaient main
tenant, sur tout le front, de moyens suffi
sants pour passer partout à l'alia,que.
A la suite de la l™ armée française qui
resta le pivot, et l'entraîneur dé tojit le
front de combat, toutes les armées fran
çaises, britanniqfucs, beiges et amcricajne!
entrèrent une après Vautre dans la ba
taille qui devait obliger l'urinée allemandt
d capituler.
Jean FAERY
ABONNEMENTS
■ ; Trois njois 'Six mois, L’u »n',
PA818 f» SUNi-tT-OISI
. 7 ft*. 13 TV. 25 St. ;
ItttBTEHEltTt
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Direction Gutenberg 30-27 •
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■ Administration Gutenberg 04-EC
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R* du Compte de chèques postaux 1427
ÎO Centiniw LË PLUS FORT , TIRAGE DES JOURNAUX Ï>U SOIR TOCentimw
" Le Journal de Paris * Directeur LÉON BAILBY ** Le Journal de Parie "
. Vendredi
8 AOUT
1919
IL 40* Année. . N* 14268
•îf" : ■ : "
. % REDACTION & ADMINISTRATION
! f-'.l2,niedu Croisasntet 27.eue de»Jeûneur»
PARIS (2*)
; Palltcitc au Bureau du Journal
*0UR LE SYNDICAT DES FRANÇAIS
Ceux et celles qui entendent parler
.«Je l’action que-nous avons entreprise,
jugent vite qu’elle est. sincère,, respec-:
tueuse- dès convictions; française au
plus beau sens du mot, bref qu’elle est -
au milieu des germes dè mal, une . puis
sance tendue vers le bien et qu’elle 1
poursuit, au milieu des éléments de;
mort, une œuvre de vie. .
Noiis voici donc en sympathie morale
immédiate avec le plus grand nombre
de Français et de Françaises. J’applau
dis qu’ils soient avec nous de cœur.-Je
[veux aussi qu’ils soient avec nous d’es
prit, pour qu’ils soient avec nous de
toutes leurs forces et de tout leur être.
Or, pour qu’ils soient avec nous d’es
prit, il faut que nous abattions en eux
•.la grande"illusion.
Cette illusion, si t’enace .qu’il suffit, ce
pendant, d’un seul instant de réflexion
suivie pour la mettre en fuite, c’est qu’il
nous suffit de choisir tels ou tels hom
mes pour représenter la France, afin
d’y faire régner l’âge d’or ou l’heureuse
médiocrité. ,
Beaucoup de nos compatriotes se çorH
tentent, de celle-ci et, trouvant qu’ils’vi-
vent encôre, commençant peut-être -à
oublier que tant d’autres, à côté, ne sont
plus, ils estiment qu’il vaut mieux tenir
que de courir et qu’en réélisant les dé
putés que l’on connaît déjà, l’on arri
vera peut-être après tout à la médiocrité
heureuse ou se bornent, leurs rêves.
D’autres sont épris de l’âge d’or ils
• trouvent, à juste titre, que les maîtres
d’aujourd’hui ne nous l’ont, pas donné
et i}s croient sincèrement qu'un change
ment de personnes va suffire pour le
faire naître.
Mais comment les connaîtrez-vous,
ces hommes nouveaux ? Quel gage vous
donneront-ils de leur sincérité et de
leur conscience ? Pourquoi donc pen
serez-vous qu’ils éviteront mieux que
les anciens les. faiblesses ou les palino-.
dies ? Ou. les anciens, pourquoi pense
riez-vous. qu’ils vont s’être amendés
tout, seuls 7 Nous la tenons ici, l’illusion,
nous tenons ce fantôme qui nous fait
espérer la génération spqntanée des
bonnes mœurs politiques, parce qu’on
aura, jeté l’anathème sur les uns ou sur
les autres, et le respect des programmes
parce qu’on..aura continué â. jçs afficher...
Ce que nous voulons, nous, ries/ qu’on
garantisse le respect, d’un programme
et, qu'on impose la sincérité .qui est la
source des bonnes mœurs politiques
& ^ &
... Quelles que soient . les précautions
qu’on prènhe dans la rédaction des con
trats entre hommes privés, il arrive
toujours que quelques-uns sont violés.
Il n ; est pas moins vrai que le respect
'des conventions est à la base (les affai
res et que le commerce, l’industrie ou
l’agriculture ne peuvent vivre qu’en le
prenant pour base. Voyez-vous une or
ganisation des affaires où tout repose
rait, non sur des conventions expresses,
mais sur de vagues promesses dont l’ex
pression serait (Tailleur,s soumise à la
bonne volonté des voisins de celui qui
les fait. C’est, exactement, notre régime
politique d’aujourd’hui.
Les élections approchent. D-’un bout à
l’autre de la France, les murs se cou
vrent. d’affichés ; ces affiches annoncent
des programmes, dont pas deux, en gé
néral, ne sont identiques. Qu’indiquent
ce 3 programmes : les tendances du can
didat qui ne prend souvent même pas
la peine de faire des promesses fermes
qui, parfois, avoue ingénument que la
réalisation de ses idées est impossible
avant de longues années ou qui se borne
à de vagues formules, comme 'a lutte.
■ contre la vie chère ou le développement
de la prospérité générale, sans même
‘songer à en indiquer les moyens.
Voilà pourquoi nous laissons ceux qui
le veulent se débattre dans des querelles
de personne ou de parti, qui nous pa
raissent bien mesquines et. bien vides.
Nous apportons un programme précis,
rédigé en formules précises, se termi
nant par un engagement précis de vo
ter en faveur des mesures qu’il corn
porte. Nous offrons ce programme aux
Français, d’un bout à l’autre du pays,
en leur disant, : « Syndiquez-vous pour
que ce programme aboutisse ; deman
dez aux électeurs d’approuver le plan
de rénovation nationale de votre syn
dicat (1), aux élus de prendre, envers
lui, un engagement ferme dont, vous
saurez exiger le respect, et alors, fjue
ce soient cj'anciens députés qui revien
nent, ou de nouveaux qui se lèvent,
qu’on ait écouté ceux qui croient à l’heu
reuse médiocrité, pu ceux qui croient à.
l’âge d’or, il y aura quelque chose de
changé en France.
PROBUS
, (1) I,e programme du syndicat est adressé
gratuitement à toute personne qui en fuit
la demande au siège social, S, rue Tronchet,
■ Paris (S*).
LA VIE CHERE
Petits et grands abus
M. Schmitz, restaurateur, 17, place
Médicis, celui qui avait tenté d’exploiter
odieusement, en ma «présence, des réfor-
. més de guerre, a capitulé hier.
Désormais, Monsieur Schmitz, vous ser
virez à vos clients ce qui le\ir plaira. Le
menu sera-établi par eux, non par vous.
Vous, nous avez donné votre, parole. Vous
la tiendrez. * ’
Et maintenant à un autre .. .
,'ÿ- Blanchissage d’une chemise d’hom-
mo -.deux .francs., —- ^Nettoyage d’un cos-
îume : 18 francs. Nous avons les notes
en mains.
Qui donc aura le. courage de donner le
bon exemple ? Qui, le premier, voudra se
."montrer raisonnable ? Et quand pourrons-
.nous, à cette rubrique des Petits qt grands
abus, substituer celle "clés Belles ' initia
tives ?
'ÿ- Monsieur le « gros » restaurateur, je
n’admets pas votre façon de raisonner. -
Vous m’avez demandé 6 francs pour 80 pe
tites fraises sous le prétexte que mon voi
sin de table en avait mangé plus que moi.
Vous Vouliez rire ? Moi, pas. Et je vous
l’ai fait voir. >
^ Le thé Tipperary (contravention du
l ar août 1919) affiche maintenant.
“jj- Nos alliés anglais s’étaient bien gar
dés, par courtoisie, de se plaindre des ex
ploitations dont ils avaient été l’objet pen
dant leur séjour en France. Ils suivent
avec passion cette campagne contre la vio
chère et, maintenant que nous avons en
gagé la lutte contre les mercantis,. ils n’pnt
pliis les mômes raisons de garder le silen
ce. De nombreuses lettres d’encourage
ment nous arrivent de Londres- « Conti
nuez, c’est le meilleur moyen, de resserrer ,
encore les liens entre nos deux pays. »
Nous continuons. — M. B.
Quelques jours d’arrêt...
Il va sans doute y avoir, dans Tes travaux
de la Conférence, ‘ une courte interruption
pour cause de vacances. En effet, délégués,
conseillers, commissaires et tout le personnel
travaillent depuis décembre 1918 presque
sans discontinuer. Tel hôtel loué à nos alliés
a vu jusqu’à quarante-sept nuits de plein tra
vail... ’
LA VOIX D’AIRAIN ?
Il manque 12 milliards
Le Sénat discute ect après-midi le bud
get de 1919 qui se monte en dépenses, et
d’après le rapporteur général, M. Miliiès-
Lacroix, à 47 milliards contre 3,8 milliards
de recettes.
A cette différence de 9 milliards, il con
vient d’ajouter les remboursements à effec
tuer à la Banque de France et, ainsi; nous
arrivons àTun déficit de 12 milliards qu’il
faudra demander au prochain emprunt.
LES HEURES NOUVELLES
Pour y voir clair
Tant qu’elles restent bien sages et se
contentent d’inspecter les prix et de faire
peur aux mauvais marchands, ces ligues
de consommateurs et de « vigilants » font
une besogné utile, et dont le gouverne
ment aurait tort de se plaindre, puisque
leur action, à elles, n’est née que de son
inaction à lui.
Mais le consommateur, quand il sert
prend au détaillant, n’envisage qu’un seul
côté du problème. Dix spéculateurs, s’a
charnant sur un même article, en ont fait
monter le prêt. Le client s’en prend au seul
qu’il voie et qu’il connaisse. Est-il juste,
alors, dans ses représailles? Non. Mais
pourquoi le gouvernement ne le rensei
gne-t-il pas plus exactement ?
Le détaillant n’est pas toujours un spé
culateur. Mettons qu'avec le renchérisse
ment général, il gagne plus largement sa
vie qu’autrefois. Mais il n’a reçu la mar
chandise qu’apres que le producteur et
cinq ou six courtiers Vont eux-mêmes ma
jorée. En bonne justice, est-ce que ce n'est
pas à ceux-ci que les pouvoirs responsa
bles devraient s'en prendre d'abord? Et,
pour frapper juste, le ministère du ravi
taillement ne devrait-il pas commencer
par établir une solide étude scientifique
des prix ?
Un mot juste a été dit, l’autre jour, par
M. de Monzie, qui, précisément, et bien
avant M. Nouions, avait proposé l’insti
tution d’un office central au ravitaille
ment, chargé de fixer le prix de revient, et
les bénéfices normaux.
« Il s’agissait dans ma pensée, écrivait
M. de Monzie, d’habituer le public à ana
lyser les éléipents du prix qui lui est ré
clamé. Nous vivons sous le régime d’une
économie secrète analogue à cette diplo
matie secrète dont les Français ne médi
sent que pour la mieux supporter. »
Cela est tout à fait' vrai. Le grand jour
établi dans les transactions, c’est la mort
du spéculateur malhonnête.
Il y a quatre ans et demi, qu’ici, un
professeur, savant et modeste, M. L.
Mahout, venait nous conseiller de prêter
attention à la vie chère, et nous donnait
le moyen scientifique, de suivre là mar
chandise dans ses divers avatars et de dé
pister la spéculation. C’est à lui que 17n-
transigeant dut de s’attacher à ce problè
me. En même temps, M. Mahout portait
le fruit de ses travaux et_de son expé
rience dans les bureaux du ministère, au.
Conseil municipal, où il était défendu pat
notre ami M. Ambroise Rendu,- enfin à lg.
Préfecture de police. L. Mahout a établi;
notamment pour tes prix de la viande à
Paris, tout un système de diagrammes qui
révèlent avec une rigueur scientifique toute
spéculation malhonnête.
Inutile de dire qu’il a rencontré dans
les milieux officiels et bureaucratiques une
hostilité tenace. Pourtant, on est bien obli
gé, aujourd’hui, d’en venir à ce grand
principe : étude méthodique du prix de
revient, et fixation du bénéfice normal.
Il n’y a pas à sortir de cette méthode ri
goureuse. Tout le reste est bafouillage et
temps perdu.
LÉON BAILBY
> ■ ! ‘ I - -. —- .. ■>. i. , ! ; ! î .
Le Conseil supr ême
étudie, étudie, étudie
. . . '
La victoire roumaine l’embarrasse un peu
7 AOUT. — Hier donc, nous l'avons
annoncé , le Conseil Suprême a pris con
naissance de la réponse autrichienne, —
du moins, comme il pouvait en pren
dre connaissance, en quelques minutes.
Le document autrichien est rédigé en
français. Il présente des observations,
article par article, au texte élaboré par
l'Entente et présente ensuite une contre-
proposition. Le tout est résumé dans ;
une lettre de onze pages. .' j
La- délégation autrichienne est repar- j
tic hier soir pour Vienne.
** Le Conseil Suprême a encore reçu
une lettre de Falhenhayn. L'ancien chef
d'état-major allemand veut, tout comme
Hindenburg , être jugé à la place' de.son
empereur. A la place de son empereur ,
évidemment non, mais Falhenhaynl di
rigeait l'armée allemande au montent
où l'ordre de terroriser par le meurtre,
l'incendie et le viol était donné par le
haut commandement allemand. H\nden-
burg, à ce moment, n'était qu'un vieux
soldat disgrâciê qui restait chargé de
veiller sur les'marais de la Prusse orien
tale'. " \
** Hier encore on a discuté -et fi
nalement approuvé les clauses du traité
que Von soumettra {on n'a pas osé écrire:
imposera) aux Tchéco-Slovaques et aux
Roumains « afin d'assurer le'droit des
minorités nationales et religieuses. » On
sait que les Roumains sont extrêmement
mécontents de se voir imposer cette
clause. M. Braliano a refusé d'y sous
crire. l\ s'agit surtout, pour les Rou
mains, de la question juive.
Un armistice ayant été conclu
entre les Hongrois et les Roumains (qui
seuls, ont mis les Hongrois à la raison
au moment où ceux-ci menaçaient toute
l'Europe .centrale et organisaient la pro
pagande bolcheviste en Autriche et dans
d'autres pays), les Cinq, après coup, se
sont dit que si l'Entente n'avait pas été
à la ’peine, il fallait du moins qu'elle
fût a l'honneur et ils ont manifesté cette
tendance, qu'un armistice devait être
conclu avec tous les alliés et non avec
celui qui s'était battu.
** A la Chambre française, la com
mission de la Paix 'a repoussé des mo
tions de M. Marin qui étaient des regrets
au sujet de certqines^ clauses que M.
Wdri-h jûÿë’êtfe'd'es faiblesses.
UN COUP D’ETAT A BUDAPEST
Un archiduc d’Autriche
gouverneur de Hongrie
Un événement complètement inattendu
vient de se produire, à en croire les pre
mières dépêches. Le Gouvernement hon
grois tombé ,est remplacé par un Gou
vernement que préside un archiduc de la
maison d'Autriche.
Il est encore trop tôt pour connailre la
signification exacte de cet événement, mais-
il est certain que l'archiduc Joseph suc
cédant à Peidl, dont le cabinet tenait la
place chaude aux bolcheviks, c'est un évé
nement considérable. ,
Peidl renversé
Bâle, 7 août. — On tèiégraphié de Bu
dapest :
« Le gouvernement formé par M. Julius
Peidl a été renversé.
«-Un autre gouvernement- a «té coilèl.i*
tué, sous la présidence de l’archiduc Jo
seph. — (Radio.)
Nouveaux détails
Une dépêche suisse dit que, hier soir, à
six heures et demie, pendant que le gou
vernement hongrois socialdémocrate sié
geait au palais national, les gendarmes
cernèrent le palais et arrêtèrent le gouver
nement.
L'archiduc Joseph , prit alors le titre de
gouverneur.
Un. cabinet .fut constitué, que préside
M. Frederick. Deux généraux en sont mem
bres. L'un à la t guerre, le général Schwel-
zer, Vautre aux affaires étrangères, le gé..
' néral Tanezos. Un professeur devient mi
nistre des nationalités et un mcdecin prend
esquille- de., l'hygiène-,
N’OUELim^PÂ S^LA^V irCHÈRE
L’action raisonnable des consommateurs produit de lions effets
Les marchands des quatre saisons
veulent acheter aux producteurs
Le syndicat des marchandes et mar
chands des quatre-saisons médaillés de la
Ville de Paris comprend 1.300 syndiqués.
Outre ces derniers, il y a, à Paris, 9.000
autres marchands des quatre-saisons.'
Ils s’offrent à faire baisser les prix. Mais
ils ne peuvent pas s’approvisionner comme
ils le voudraient, et les conditions dans
lesquelles ils sont forcés de se procurer la
marchandise qui leur est nécessaire sont
telles qu’ils ne peuvent la revendre, à très
bon marché.
Ecoutons, du reste, M. Bèrnaud, secré
taire de leur syndicat :
— Nous sommes, nous dit-il, pour la'plu
part, de petits acheteurs ne disposant que de
maigres capitaux ; il nous faut détailler les
arrivages par 100 ou 200 kilos ; aussi ne
sommes-nous pas intéressants pour - les
producteurs. On nous vend, de ce fait, plus
cher qu’aux gros acheteurs. Alors que nous
payons, par exemple, une denrée 50 francs
les 100 kilos, un gros marchand la paiera
cent sous de moins et le prix tombera à
40 francs pour les commerçants qui râftent
le tout, l'encayent, raréfient ainsi la mar
chandise et en font monter les prix. Ou bien
on arrête les envois jusqu'à ce que le cours
soit plus haut.
— Une autre plaie est celle des entrepre
neurs y -
— Des entrepreneurs V ;
— Oui. Voici comment ils opèrent. - Ils cher
chent des gens qui ont leur médaille de mar
chand, mais qui sont sans argent. Ils les
engagent au tarif d’un sou par franc, c’est-
à-dire que, si le malheureux a vendu dans,
sa journée poux 50 francs de haricots, il a
50 sous pour lui. Mais, bien mieux, lorsque
le marchand vient chez l'entrepreneur pren
dre sa voiture toute chargée, ou bien In mar
chandise est avariée, ou bien il n’v a pas
le poids, ce uni fait que. si le malheureux
travaille honnêtement., à la fin de la journée,
il y est do sa poche. /
— Mais vos remèdes ppur faire abaisser les
prix *' .
—, Nous y arrivons. Il nous faudrait un
magasin, une halle ou une réserve, où nous
pourrions recevoir directement les denrées
nécessaires. Tl nous faudrait aussi de l’ar
gent — une centaine de mille francs — pour
pouvoir acheter directement au producteur.
.Et alors... ■• .< -I
— Et alors ? • ; ;
— Nous pourrions fournir non seulement
nos syndiqués, ruais encore les marchands,
non syndiqués, moyennant un faible droit,
de sortie de 10 centimes par sac de toutes
les marchandises qui sont, sur le carreau des.
Halles. ' 1’
Le public sera, en outre, tenu-au courant
ries cours du jour, toutes nos voitures por
tant ostensiblement un placard. timbré'"du
cachet syndical, indiquant les prix de vente.
Organisation d'ensembls
Pour lutter efficacement contre la cher
té des vivres, il ne suffit pas de mesures
isolées, parfois incohérentes. Tl faut une
organisation d’ensemble.
La Ville de Paris doit établir des rela
tions directes avec les régions productri
ces et même faire les avances aux coopé
ratives de ' production, afin d’alimenter
son marché régulièrement et dans les con
ditions de prix satisfaisantes.
Ce doit être le rôle de l’Office des ,Vf-
vres. — Ambroise Rekdu.
Dss anciens CQntèaUar.ts adhèrent
aux « Signes de vigilance »
Les consommateurs qui ont innové le
système de prudente action directe des
« comités de vigilance», viennent de rece
voir, au 18" du moins, une adhésion des
plus significatives. Nous recevons, en effet,
la communication suivante :
Dans sa' réunion du 3 courant, le comité
(le la section du 18“ arrondissement de l’U
nion nationale (les combattants, au nom de
ses huit cents membres, a décidé d’adhérer
à la * Ligue des consommateurs • et de pren
dre une part des plus actives dans la lutte
contre la vie chère.
Dans ce but, il a chargé son bureau de
prendre contact avec les divers-groupements
et organisations de l’arrondissement pour
leur proposer une étroite collaboration et
l’unification des méthodes et moyens à em
ployer. -pour' atteindre le but poursuivi.
Maintenant oh affiche (es prix
; Noua sommes allé, ce matin, au marché
de la rue Secrétan, où se sont produites
ces jours derniers des vérifications de prix.
L’action inaugurée par les «comités de
vigilance» ne s’est pas poursuivie. Son
effet ayant été efficace, ello n’avait pas
lieu, du moins pour l’instant, rie conti
nuer.
Partout les prix sont régulièrement af
fichés. On trouve plusieurs denrées à des
prix accessibles.
Au marché de la rue Ramey tout est
calme ; les. prix sont régulièrement affi
chés et, là aussi, on trouve des denrées à
des prix avantageux, ainsi les haricots
verts : 0 fr. 45 et le raisin, 1 franc.
Le Syndicat des Restaurants établira
un projet de répartition
Au cours de l’entrevue qui a eu lieu,
hier, entre M. Roy, commissaire général j
au Ravitaillement, et le président du Syn
dicat des restaurants à prix fixe, il a "été !
convenu que ce dernier achèverait au plus I
tôt la mise au point d’un projet de répar- ;
tition des denrées du ravitaillement desii- I
-nées aux restaurateurs; I
Dès que ce projet sera prêt à être remis j
au commissaire général, nous tiendrons
nos lecteurs avi courant des mesures pro
posées. •
Pas de violences
. Nous ne cessons de mener ici le bon
combat contre la vie chère. Nous sommes
par suite très à l’aise pour condamner les
violences inutiles d’où qu’elles viennent.
Samedi, au marché de Lisieux, plusieurs
centaines d’ouvriers descendus do Sotte-
ville et.de Rouen sont venus terroriser les
cultivateurs en leur arrachant par la for
ce poulets et canards et en imposant des
prix dérisoires. Bilan : une journée de tra
vail perdue pour l’industrie ; une dépense
de. plusieurs billets de mille pour le voya
ge ; un marché déserté par le producteur
qui ne s’y sentira plus en sécurité ; la loi
de l’offre et de la demande faussée pour
une catégorie de citoyens.
. Marchander, exiger l'affichage des prix,
poursuivre les tmercantis* c’est combattre
Ta vie chère. Se concerter pour aller, dans
le département voisin terroriser les ..éle
veurs, riest fournir aux producteurs des
armes contre ceux qu’ils -exploitent.
’ Le poulet de Cyèvecœur ouTe canard de
Rouen- no sauraient d’ailleurs être rangés,
parmi, les denrées dé ' première nécessité. ■
Leur ' prix ; vous; paraît exagéré ? Dédai-
gnez-les pendant quelques semaines, ' et je
vous promets une .baisse certaine ! — E.L.
fioand aurons-nous lo susre belge?
Il semble que la pénurie de sucre doive
bientôt prendre fin. 1
On . sait en effet, que l’acquisition des
stocks américains nous en a procuré plus
de dix millions de kilos. Hier, un télé
gramme de M. Wanters, ministre du ravi
taillement belge annonçait, comme • nous
l’avions fait prévoir, à- notre gouver
nement que la Belgique accordait sur ses
réserves cinq «millions de kilos de sucre à
la France. C’est là une aubaine que nous
avions fait prévoir voici quelques jours.
Bénéfice total 15millions de. kilos au mini-
mum. C’est un sérieux appoint et il faut
bien espérer que notre nouveau ministre
du ravitaillement a passé d’autres'mar
chés.
Alors, allons-nous enfin avoir du sucre ?
Dernières nouvelles
LE TE^PS.
Le temps va rester nuageux, brumeux et
chaud. Orages probables dans le Sud-
Ouest. A Paris, température moyenne 1G°8,
inférieure de 1°4 à la normale. — (Bur.
cent, météor.) . .
— Le roi'd’AiiglélCrrc a'conféré à' M.' Lloyd
George l’ordre pour le mérite.
— Le domaine do Bagatelle sera formé au
public le lundi 11 août, pour la revue des
troupes do la garnison de Paris, retour du
front, par le général Berdoulat.
— A Montpellier, une épicière qui vendait
du lard avec un bénéfice do 100 % a été con
damnée à quinze jours do prison avec sur
sis et 200 francs d’amende.
— En Angleterre, pour lutter contre la vie
chère, les tribunaux locaux pourront impo
ser des amendes de 500 francs et les tribu
naux régionaux des pénalités allant jusqu’à
l.ODO francs et six mois de prison.
— Dans le Maroc espagnol, les indigènes
considèrent que les derniers combats ont
été défavorables à l’Espagne.
— La Chambre des Lords a voté à T unani
mité les mêmes remerciements que la Cham
bre des Communes au maréchal Foc h et aux
forces britanniques.
LES ALLIÉS A BUDAPEST
Les troupes de l’Entente occupent Buda
pest en même temps que les Roumains
Les troupes françaises, sont arrivées
mardi, les troupes anglaises, avec le gé
néral Gordon, sont arrivées mercredi, et
les troupes américaines, avec le capitaine
Nyss, également .mercredi. Un détache
ment tchéeo-slovaque est entré aussi à
Budapest
LE VOYAGE DE M. VILGRAIN
M. Clemenceau a reçu,ce matin M. Vil-
grain, sous-secrétaire d’Etat au ravitaille
ment, qui l’a entretenu du voyage qu’il
vient de faire à Londres.,
M. LAFFERRE
REÇOIT LES INSTITUTEURS
D’ALSACE ET DE LORRAINE
Les instituteurs alsaciens et lorrains,, au
nombre de deux cent trente, pour quelques
jours nos hôtes, ont été reçus ce matin par le
ministre de l’instruction publique.
M. Bertin, instituteur de Metz, prit la pa
role.
M. l«aflerre, lui répondant, tint’ à dire quel
intérêt la France portait aux instituteurs de
nos provinces retrouvées, qui représentent,
là-bas, la culture de notre pays.
Le doyen (les instituteurs remercia en quel
ques mots et l’on se sépara.
LE CAUCHEMAR D’UKRAINE
• La Gazeia Poranna, de Varsovie, évalue
à 100.000 le nombre des citadins massacrés
par des bandes armées qui parcourent
l’Ukraine et s’attaquent aux villes. Ekate-
rinoslav a été pris et saccagé par la ban
de de Makhno ; à Ploskirov, les partisans
de Petliura ont massacré 5.000 personnes.
'L'ataman Simonenko a exterminé la po
pulation de Felsztyn et de Koziatyn. Les
troupes débandées de Petliura ont détruit
Wirtnica, Berdyczov, Szepetowsca, Sata-
nov, Krasilov, etc. La presque totalité de
victimes sont des Juifs à qui on reproche
spéculation et sympathies bblchevistes.
BOURSE DES VALEURS
Les dispositions du Marché sont uilintment meil
leures et les allègements: de ces deux derniers jours
redonnent une grande élasticité aux cours.Les chan
ges sont en nouvelle hausse surtout la livre sterling
qui franchit le cours.de 34 francs.
Les Rentes Françaises sont lourdes, le 3 % perd
10 centimes ;V‘6t,20 et le 5 % 20 centimes à 87,60. Le
4 % 1917 est inchangé à 71,50 de même: que le 4
1918 à 71,20.
Les Fonds Russes demeurent soutenus et l’Exté-
rieure Espagnole est demandée -sur la hausse de ta
peseta.
Les Valeurs 'de Navigation sont plus lourdes stir-
tout.Ia Transatlantique. Le Rio Tinto est ferme. Les
Valeurs de. Sucre sont lourdes.
En Banque le Marché est très ferme surtout la
De Beers qui de 707 s’avance à 812.Le Mexican Eagle
est en reprise. Les Valeurs de Caoutchouc sont irré
gulières. Les Mines Sud-Africaines sont calmes.
CHANGES A GENEVE
Sur Paris, 74,15; sur Berlin. 32,65; sur Vienne, 13,10;
sur Sofia, 23; sur Brague, 26,25
♦-» ♦♦♦♦♦
Déplacements et villégiatures
Dessin de GEO MASDELOFP
I avion, ne malle,
sas l'Arc de monte
L’aviateur, Charles Godefroy,
a fait cela sur un appareil ordinaire
Ce matin, un peu avant huit heures,
dan§ le calme ensoleillé du matin, tandis
que voituras, autos, tramways sillonnaient
paisiblement la place de l’Étoile et, l’ave
nue des Champs-Elysées, un événement
s’est passé..
Un avion, à une vitesse fantastique, ve
nait de passer sous l’Arc-de-Triomphe.
Oui, ce rêve caressé par beaucoup, poiii
le ,14 juillet d’apothéose, cet acte .d’une
folle audace, exigeant autant de bravoure
que de précision, venait d’être accompli
comme ça... sans crier gare... comme un
acte naturel par un de ces jeunes èt mo
destes vaillants comme ils sont nombreux
dans notre aviation.
Le pilote qui a réalisé ce tour de force
s’appelle Godefroy.
L’aviateur nous conte son exploit '
Nous avons pu joindre dans la matinée
Charles' Godefroy.
— J’ai quitté l’aérodrome, -nous dit l’avia
teur, vers sept heures vingt, à bord (l’un
Nieuport-Le Rhône 120 IIP de neuf
mètres d’envergure. Dès le départ je
trouvé une” brume intense qui recouvre
Paris à 150 mètres de hauteur. Je dois
pour reconnaître ma route descendre à
100 mètres. Je survole Neuiliy et la Porta
Maillot à plus de 150 à l’heuro, puis ar
rivé place de l’Etoile je descends en spi
rale. J’exécute alors un large virage qui
me ramène à la Porte Maillot.
« Là je prends carrément ma ligne à
15 mètres au-dessus de la chaussée de
l’avenue de la Grande-Armée. Ma décision
est prise. Quoi qu’il arrive, je veux passer
sous l’Arc, où le 14 juillet défilèrent les
vainqueurs.
« Devant l’Arc même un coup de vent
formidable menace de me retourner. Je
redresse d’un suprême coup et, sans hé
sitation aucune, à 140 à l’heure, je passe...
« C’est, fait...
« Calme maintenant je remonte jusqu’à
la Concorde. Je vire... ét rentre au nid, le
voyage en tout a duré 25 minutes. Je suis
content d’avoir réussi * ce que le regretté
Navarre, voulait lui aussi tenter, dites-lo
bien... et dites aussi qu’il est probable
que jamais je ne recommencerai... »
Charles Godefroy, trente ans à peine,
petit, visage énergique, nous parle d’un
air souriant et modeste.
II a fait trente-six mois de campagne
comme simple soldat dans l’infanterie.
C’est là qu’il gagna sa croix de gueTre
avec deux citations. Il passa ensuite, sur
sa demande, dansj’aviation, où il fut nom
mé au poste dé moniteur breveté sur Nieu-
port, à l’aérodrome de Miramas.
Depuis six mois, il n’avait pas volé :
son vol de ce matin — qui restera légen
daire — constituait sa première sortie !...
Exploit qui laisse loin toutes les accro-
baties aériennes.
Il faut, en effet, spécifier que l’avion sur
lequel il avait pris place avait 9 mètres
de large et que la distance séparant les
deux piliers de l'Arc de l’Etoile - est de 1&
mètres C 2.
Avec Godefroy, l’aviation .est passée, elle
aussi et en plein vol, sous le portique de
gloire. Le jeune soldat trouve' cela tout
naturel ; il est au jour de sa démobilisa
tion. Il rentre dans la vie civile par l’Arc
de Triomphe. — Paul Cartoux.
REMARQUES
Le « jour fatal »
pour Ludendorff
La bataille de 1918 est mal connue, et
les efforts pour la faire mieux connaître
n'ont pas été très apparents ; tant pis, la
France qui a encore à vaincre tant de dif
ficultés, ne pourrait que sentir croître sa
confiance en elle-même, en constatant la
totalité de sa victoire.
Le 8 août 1918 restera, après le & sep
tembre 1914, la plus grande date de la
guerre. Ce jour-là l’armée, allemande a
subi sa défaite la plus irréparable.
D'autres retiennent les dates d-u 11 juin
et du 18 juillet 1918 où furent déclanchées
les contre-attaques du général Mangin ; la
première fixa Varmce von Iluticr au nord
de Compiègne ; la seconde arrêta net l'at
taque des armées du kronprinz et libéra
la Marne, Soissons et le terrain'jusqu'à la
Vesle. S'ils apportaient la preuve que la
limite de la capacité offensive des armées
allemandes était atteinte, ces combats ne.
prouvaient pas qu’elles pouvaient être bat
tues. La journée du 8 août, sonna le glus
de ces armées.
« Ce n’est pas, a écrit un interprète au
torisé de T.udendorff, l'échec de l'offensive
de. juillet qui a décidé du sort de nos opé
rations ; elle fut arrêtée tout de suite, sans
que nous ayons perdu des forces : mais
c'est le 8 août que Ludendorff désigne
comme le jour fatal de son offensive. Sept
divisions furent submergées par l'ennemi.
J.g défaite foudroyante de la 11‘ année se
coua tout le front de France. »
Le 8 août, la / re armée jïancu’.se et la
IV* armée britannique, sotts l'impulsion
du général Debcney, prirent d'Amiens à
Monldidicr une offensive si vigoureuse
qu’en quelques jours de combats elles dé -
truirirent la 11°. armée allemande. Pour la
première fois, la conviction entrait dans
l'esprit des deux adversaires que la guerre
pouvait être terminée en 1918 par. la vic
toire militaire totale de l’Entente.
Le général Debcney avait délibérément
rompu avec Vanéienne méthode, que nous
imposait la pauvreté de nos moyens, de
les grouper pour chaque attaque en un
corps d'attaque spécial. Il avait lancé à
■ l'Assaut avec leurs moyens propres d'ar
mée les troupes en secteur. Ainsi la preuve
était faite qu'en face de leur adversaire,
épuisé les années alliées disposaient main
tenant, sur tout le front, de moyens suffi
sants pour passer partout à l'alia,que.
A la suite de la l™ armée française qui
resta le pivot, et l'entraîneur dé tojit le
front de combat, toutes les armées fran
çaises, britanniqfucs, beiges et amcricajne!
entrèrent une après Vautre dans la ba
taille qui devait obliger l'urinée allemandt
d capituler.
Jean FAERY
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