Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1900-03-31
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34520232c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mars 1900 31 mars 1900
Description : 1900/03/31 (Numéro 11736). 1900/03/31 (Numéro 11736).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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qui prohibe la vente d'armes de guerre
aux indigènes : M. Illiodes aurait livré
mille carabines avec leurs cartouches à
Le Bengula, chef des Matabélés, comme
acompte sur le prix des mines du Mas-
houaland ;
2° De son aveu môme, devant l'assem
blée de la Chartered, M. Rhodes, contrai
rement à la loi sur les sociétés minières
a pratiqué le troc des denrées avee les
ouvriers cantonnes dans les compounds
et versé le produit de celte opération illi
cite dans la caisse politique de la Char
tered.
3° Malgré l'accord intervenu entre les
cabinets de Londres, de Lisbonne et de
Pretoria pour la neutralisation du Lin;
popo inférieur, M. Rhodes s'est servi de
cette voie fluviale pour expédier sur le
vapeur Comtesse-de-Carnarvon, un char
gement d'armés et de munitions au chef
nègre Gungunam, qui devait se révolter
contre le gouvernement portugais. Le
navire fut saisi par les Portugais, mais
son commandant fut élevé à une
haute fonction dans la colonie du Cap.
LA NATIONALE VIE
Celte compagnie, fondée en 1830, société
anonyme, autorisée par le gouvernement
qui a approuvé ses statuts et ses tarifs,
publie tous les ans le compte détaillé de
ses opérations et le dépose, pour y être
contrôlé par les délégués du gouvernement,
ainsi que par tous ceux qui ont un intérêt
à le faire, au ministère du commerce, à la
préfecture de la Seine et au greffe du tri
bunal de commerce-.
Ces mesures de prudence sont spéciales
aux compagnies françaises d'assurances sur
la vie et ne s'appliquent pas aux compa
gnies étrangères opérant en France, sur
lesquelles notre gouvernement n'exerce
aucun contrôle.
La Nationale vie a son siège social à
Paris, 18, rue du Quatre-Septembre, et des
agents généraux dans tous les arrondisse
ments de France.
EN EXTRÊME-ORIENT
IIong-Kong, 29 mars.
(Source anglaise.)
Kwong-Yu-Pui, un des principaux
membres du parti réformateur et ancien
nement rédacteur en chef d'un journal
chinois, a été arrêté et transféré de Hong-
Kong à Canton.
Le gouverneur de Hong-Kong et le con
sul d'Angleterre ont adressé des repré
sentations à Li-Hung-Chang, mais Kwong
est toujours détenu.
Pékin, 29 mars.
On ne sait rien ici, dans les légations,
du bruit d'après lequel les puissances
seraient en train de se concerter, au sujet
de l'état troublé où se trouve le nord de
la Chine. On croit que le récit du combat
entre les « boxers » et les troupes impé
riales, à_Yen-Chiu, a été exagéré. On af
firme que les « boxers » auraient été re
poussés après avoir perdu huit hommes,
tandis que les troupes impériales n'en
auraient perdu que deux.
Tien-Tsin, 29 mars.
Le ministre de France et sa suite sont
arrivés ici de Ching WanTao aujourd'hui
et sont immédiatement repartis pour
Pékin.
Un grand nombre de porteurs chinois
■— cent mille environ — quittent Niu-
Chouang pour construire le chemin de
fer ïnandchourien. Les choses sont très
tranquilles ici.
»
L'OCULISTE AMÉRICAIN '
A force d'entendre parler de lui, je suis
allô chez ce fameux oculiste, M, rue de
Londres,àParis. Cequej'ai vu est admirable
et je ne puis résister au désir d'en entre
tenir les lecteurs de ce journal. L'oculiste
américain est un véritable savant qui a dé
couvert de merveilleux remèdes végétaux
laissant bien en arrière notre vieille théra
peutique. Entouré de trois docteurs, très
experts, il soigne, dans un décor superbe,
oné foule considérable de malades, tous
ravis de son traitement. J'ai constaté des
guérisons vraiment surprenantes que je
•pourrais citer. Un des plus beaux cas est
celui de Mme Vanse, 11, impasse d'Oran.
Cette dame, mère de plusieurs jeunes en
fants, était aveugle depuis 20 ans ; pour me
le prouver, elle me montra un certificat qui
lui fut délivré en 1883 par le médecin en
chef de l'hospice national des Quinze-Vingts,
attestant sa cécité complète et incurable.
C'est avec le cœur plein de joie que cette
dame me dit : «Maintenant, docteur, je vois
mes petits-enfants et commence à me con
duire seule. » A présent que j'ai vu, je crois
à un réel progrès de l'art oculistique ef ne
suis plus étonné du succès colo3sal qu'ob
tient à Paris l'oculiste américain.
Docteur Henri Thil,
55, boulevard Saint-Marcel, Paris.
4
A. travers la Presse
Un sous-marin ainéi-icaiu.
Le Matin donne Ion ■ renseignements
suivants sur des expériences'qui ont été
faites mercredi aux Etats-Unis, et dont le
récit lui est télégraphié de Washington^
• "Le sous -marln américain Holland a pro
cédé à un essai final, en présence de tous
les hauts fonctionnaires de la marine. 11
convient de dire de suite que cet essai a été
des plus satisfaisants et que l'acquisition
du sous-marin par le congrès ne fait aucun
Des expériences finales ont eu lieu le long
de la rivière Polomac, près de Mont-Ver-
uon, la patrie de Washington. Plusieurs
vachts croisaient le long de la nviere pour
assister à l'expérience. A bord se trouvaient
l'amiral Dewey, M. Allen, le secrétaire d E-
tat de la marine, et une centaine de séna
teurs ef de députés.
A midi quarante, la flottille a pris posi
tion pour voir le spectacle. Le Holland,
marchant en avant, à un demi-mille environ,
précédait les yachts. A midi quarante-cinq,
un coup de sifflet partit du yacht ou se
trouvait M. Allen, le ministre de la marine.
Immédiatement, le Holland piqua de 1 a-,
vant et, avec une vitesse vertigineuse,
sombra dans la rivière. # ,
Seul, un petit drapeau américain lixé au
haut d'une foligue perche indiquait exacte
ment l'emplacement du. Holland sous les
eaux. Brusquement,le petit drapeau améri
cain se mit à fendre les eaux et a descendre
à toute vitesse la rivière.
La flottille des yachts suivit le petit dra
peau et, pendant vingt minutes, on descen
dit le Potomac à une allure folle.
A une heure cinq, ainsi qu il avait ete
convenu, le petit drapeau américain com
mença à s'élever dans les airs, puis vint la
longue perche, puis une tourelle grisâtre,
puis le llolland lui-même, ruisselant de son
séiour sous les eaux. ...
A peine le Holland avait-il ainsi emerge
du lit de la rivière, que l'on entendit une
détonation, on aperçut un jet de fumee et
un projectile partit dans la direction dun
vieux remorqueur qui se trouvait à quatre
miUes plus bas, le long de la riviore. Ce
lait une torpille envoyée du Holland. _ _
Des yachts, on s'efforça de suivre a vue
de lorgnette le trajet du projectile, mais
lorsqu'on reporta les yeux sur le Holland,
il avait déjà disparu et se trouvait a vingt
pieds sous la surface liquide.
Cinq fois de suite on répéta la même ex
périence, cinq fois le Holland emergea de
la rivière, lança une torpille et disparut sous
les flots jaunâtres du Potomac, et les cinq
fois l'exhibition du llolland dura exacte
ment, chronomètre en mains, entre vingt-
cinq et trente secondes.
Quant au vieux remorqueur qui servait
de cible, on releva à la fin des expériences
les traces de deux torpilles qui étaient ve
nues se poser à ses flancs, la première à
bâbord et la seconde à tribord. On avait,
bien entendu, fait en sorte que les torpilles
se posassent simplement sans faire explo
sion.
Lorsque le Holland, les expériences ter
minées, se rapprocha des yaclits, une im
mense acclamation s'éleva de toutes les poi
trines, hommage volontaire et enthousiaste
rendu à l'inventeur et à l'équipage !
CHRONIQUE
Un souverain prudent.
On annonce que le négus Ménélik
vient de proscrire absolument l'introduc
tion dans son empire de l'absinthe et de
toute boisson spiritueuse.
Voilà un monarque plus avisé que tant
de roitelets nègres qui font fête à 1' « eau-
de-feu », et à quelle eau-de-feu!
Ménélik proscrit également le 'has
chisch, ce qui est bien, et le tabac, ce qui
est un peu sévère.
Mais, en prenant contact" avec la civi
lisation occidentale, Sa Majesté ' éthio-,
pienne a appris à se méfier, et pense,pro
bablement, que deux sûretés valent
mieux qu'une.
Du reste, l'expérience a démontré que
les nègres,devant un flacon d'eau-de-vie,
se contiennent moins facilement encore
que les blancs, chez qui l'ivrognerie fait
déjà tant de ravages. Une impulsion bes
tiale les porte à boire jusqu'à en tomber
ivres-morts, et cette particularité justifie
ce qui peut paraître excessif dans l'inter
diction mentionnée plus haut.
Un néologisme.
Il y a de» néologismes qui ne sont pas
jolis. C'est môme la catégorie la plus
nombreuse.
Mais il en est d'autres dont on peut dire,
sincèrement, qu'ils ne sont « pas mal
trouvés ».
C'est ainsi que le métier consistant à
parcourir la France pour exciter les ou
vriers à se mettre en grève, et à casser la
fête à leurs camarades qui ont l'audace
de continuer à travailler; a été désigné
— nous ne savons par qui — sous le nom
de « gréviculture ».
C'est une profession qui rapporte sur
tout des sièges au parlement ou dans les
assemblées locales. Toutefois il parait
qu'en ce moment l'exercice do ce métier
tend à devenir moins lucratif et que les
politiciens commencent à laisser les ou
vriers tranquilles.
C'est la grève des gréviculteurs.
• •
A travers les pétitions.
Lu dans le recueil des pétitions pré
sentées au Parlement:
« Pétition n° 509.— M. le docteur M...,
à Paris, expose un ensemble de mesures
tendant à prévenir les chutes dans les
escaliers.
a La commission est d'avis de ren
voyer la'pétition à M. le ministre des tra
vaux publics. »
Idée salutaire, cher docteur. Mais
comment diable le ministre s'y prendra-
t-il pour nous empêcher de dégringoler
dans nos escaliers s'il nous vient la man-
vaise idée d'y faire un faux pas?
L'« ensemble de mesures » dont il est
question consiste-t-il à donner à tous lès
citoyens des leçons de danse? Au dire du
maître à danser, dans le Bourgeois gen
tilhomme, c'est là le seul moyen d'éviter
les faux pas dans la vie.
#
• •
Le tramway des grands boulevards.
Il est question d'établir une ligne de
tramways électriques allant de la place
de : la Concorde à Charenton par les
grands boulevards.
Ce projet soulève de vives protesta
tions tle la part de ceux qui craignent de
voir' Paris s'enlaidir encore.
« Les paroles manquent, dit le Gaulois,
pour apprécier ce joli petit projet et sa
seule excuse serait d'être une gageure...
« Dans le cas contraire, les auteurs du
projet de tramway Charcnton-Concorde
feraient bien d'attendre à la première
de ces deux stations leur guérison com
plète ! »
•
• •
M. de Calinaux, en villégiature, ren
contre le facteur, déjà fatigué par une
Ug Ut marche, et obligé dp
sieuia Miumcuio puul
la commune un simple journal.
. votre place, dit-il au brave
homme, je ne me fatiguerai pas pour si
peu. Envoyez-le donc par la poste !
LETTEES, SCIENCES ET ARTS
Académie française . — L'académie fran
çaise, présidée par M. Lavedan, chancelier,
assisté de M. Gaston Doissier, secrétaire
perpétuel, a procédé hier au renouvelle
ment de son bureau pour le second trimes
tre de 1900.
M. Jules Lemaitre a été élu directeur.
Les fonctions de chancelier seront, selon
l'usage, remplies par M. Paul Deschanel, le
dernier membre reçu de la compagnie.
Pour ne pas créer un précédent, et con
trairement au désir exprimé par Mme Al
phonse Daudet, l'Académie a décidé qu'elle
ne serait pas représentée à l'inauguration
do la statue d'Alphonse Daudet à Nîmes.
Elle a chargé son secrétaire perpétuel de
porter lui-même ses regrets à Mme Daudet.
drait qu'on pratiquât la'désinfection dans
tous les cas de pneumonie, de broncho
pneumonie et de tuberculose pulmo
naire ouverte.
La désinfection n'est cependant pas la
partie la plus importante de la prophy
laxie dans les maladies. La vaccine a
beaucoup plus contribué que la désinfec
tion à la diminution de la variole. La di
minution de la fièvre typhoïde est sur
tout due aux mesures d'hygiène géné
rale et à l'amenée d'eaux pures. Enfin
c'est au sérum antidiphtérique qu'il faut
attribuer les immenses progrès obtenus
dans la diphtérie.
La désinfection est, il est vrai, une
arme qui a fait ses preuves. Il ne fau
drait pas toutefois se baser toujours sur
les statistiques pour en établir la valeur.
Ainsi on désinfecte en 1899 trois fois plus
qu'en 1897, pour les cas de scarlatine, et
la mortalité est trois fois plus forte pour
cette maladie en 1899 qu'en 1897. De
môme pour la coqueluche ; la mortalité a
augmenté depuis deux ans, tandis que la
désinfection devenait plus fréquente !
• '
• •
M. Laborde a étudié le cerveau de Va
cher, le fameux assassin, et l'a trouvé à
peu près semblable à celui de son ami
Gambetta.
Les circonvolutions qui président aux
fonctions du langage et à divers groupes
musculaires étaient particulièrement dé
veloppées. On sait que Vacher parlait et
écrivait très bien et avait une force mus
culaire considérable.
M. Laborde conclut très nettement que
le cerveau de Vacher était anatomique-
ment normal. Cela n'empêche pasM. La
borde d'ajouter que ledit Vacher était un
aliéné criminel justiciable d'un asile ! Le
cerveau était normal, mais il devait fonc
tionner d'une façon anormale. Donc pas
de responsabilité. Voilà bien la logique
matérialiste.
Hâtons-nous d'ajouter, pour l'honneur
de l'Académie, que MM. Motet et Four-
nier ont protesté, au nom des experts
MM. Lacassagne et Pierret, qui ont lon
guement et consciencieusement examiné
Vacher et conclu à la responsabilité de
ce criminel.
• •
tout à l'égoût ».
Il y a quinze ans l'académie de méde-
cina, le comité d'hygiène et toutes les
sociétés savantes faisaient des voeux
pour le « tout à l'égout » qui devait nous
débarrasser à jamais de la fièvre ty
phoïde.
On a enfin obtenu ce «
Les habitants de la banlieue se sont
plaints qu'on les empoisonnait, mais
comme cela n'avait pas d'importance
pour les Parisiens on n'a fait aucun cas
de leurs réclamations.
Voici qu'une épidémie de fièvre ty
phoïde éclate tout de même à Paris. On
examine les eaux amenées : elles sont
contaminées. Rapport de M. Thoinot.
Rapport de M. Henriot. Conclusion : C'est
le « tout à l'égoftt » qui est cause de tout
le mal. M. Hanriot a encore trouvé qu'il
n'y a pas asses de médecins dans les
commissions qui étudient le captage et
l'amenée des eaux.
Doux pays, comme dit Forain.
D r J. de G AUX.
INSTITUT CATHOLIQUE DE LILLE
Les conférences de M. Lamy.
M. Lamy a repris mercredi, à l'école
des sciences sociales et politiques de
l'Institut catholique de Lille, ses confé
rences si intéressantes, sur l'action civi
lisatrice- des missions catholiques.
Le Nouvelliste du Nord résume ainsi
la première leçon de l'éminent conféren
cier qui, dans un vaste aperçu a envisagé
cinq siècles d'apostolat, du XIII 8 au
XVIII e siècle :
L'orateur a d'abord montre comment Je
XIII" siècle avait réalisé l'union de la reli
gion et de la politique et comment, sous
l'action de l'Eglise, des lois de justice et
d'humanité avaient été données à l'Europe
chrétienne.
Cette grandiose unité du XIII" siècle fut
d'abord entamée par les légistes, qui, lors
que le droit romain fut révélé, l'opposèrent
au droit canon.
Des aspirations vers l'indépendance sa
glissent partout, même dans le sacerdoce,
et l'on voit les doctrines nationales se dres
ser en face des doctrines romaines.
L'opposition éclate précisément chez le
peuple qui avait les légistes les plus renom
més, les savants les plus célèbres, chez les
Français, et cela au moment où la Papauté,
édifiée sur le peu de fondement de la fidé
lité et du desintéressement germanique,
songeait à reporter l'empire sur la race de
Baint Louis.
Et dans cet effondrement, que devient la
grande idée de la civilisation de l'Asie ?
Hélas ! il n'y a plus que les Tartares qui
soient disposés à la réaliser ; ils l'affirment
en 1305 en un document curieux, conservé
à,la RihIint.Kf>mip 1 -
° Enunliècie, la grande unité chrétienne
s'en est allée à vau-l'eau. L'Europe com-
- - • T - concile de
Les jésuites comprennent que l'Eglise ne
réussira pas par l'appui des princes, qu'elle
ne triomphera que par des moyens a elle,
et ils commencent leur apostolat dans les
milieux où l'action des princes n'a pas été
déterminante, où les peuples hésitent en
core. Cet apostolat, ils l'exercent par la
pratique des .vertus sacerdotales, par des
controverses avec les réformés, par l'édu
cation.
C'est donc à une force exclusivement mo
rale qu'ils recourent, et c'est a eux que l'Au
triche, la Bavière, la Pologne, doivent de
rester catholiques.
Alors même que l'Eglise, se bornant à
une action défensive, n'aurait réussi qu'à
conserver ces nations à la foi, le XVI» siè-:
cle serait pour elle un grand siècle, mais à
ce moment, le Nouveau-Monde s'ouvrait à
son apostolat. <
La difficulté de l'évangélisation des con
trées découvertes ne fut pas dans l'immen
sité du domaine, mais dans les vices des
Espagnols.
L'orateur montre l'oppression des aven
turiers espagnols, la lutte que leur oppo
sèrent les Franciscains, les Dominicains et,
plus tard, les jésuites, l'intervention des
Papes condamnant l'asservissement, l'es
clavage que les Espagnols imposaient aux
naturels, la résistance des Espagnols, le
triomphe de l'idée chrétienne par fabolisse-
ment de l'esclavage en 1550.
Puis il nous montre comment se fit l'é-
vangélisalion de l'Inde, du Japon et de la
Chine, les grands succès obtenu* par les
missionnaires, puis la suspicion résultant
de leur origine espagnole ou portugaise,
sous les bruits habilement répandus que le
Portugal voulait s'annexer ces pays, la per
sécution qui en fut la conséquence, et enfin
la substitution des missions étrangères fran
çaises à l'apostolat portugais.
Ces missions étrangères, par lesquelles
la France reprend un apostolat qui avait
cessé depuis le XIII* siècle, s'exercent d'a
bord dans le Canada et l'Amérique du Nord,
puis elles s'étendent au Levant, s'adressent
aux races jaunes, à la Chine, etc.
En 1723, la Papauté avait créé la propa
gande, dont le but était de donner aux peu
ples à évangéliser des missionnaires indé
pendants des pouvoirs politiques, et l'œuvre
des missions étrangères françaises 1' avait
admirablement secondée.
Mais cette formule meilleure de l'aposto
lat se heurte au mauvais vouloir du Portu
gal, qui n'admet pas qu'on puisse évangé
liser sans lui et fait arrêter les mission
naires.
C'est à cette époque que se place la
querelle des_ rites chinois et japonais, con
damnés après quarante ans de discussion.
Romemontre ainsiquece qui lui.importe,
ce n est pas l'étendue des ^conquêtes mais la
pureté, 1 intégralité do la doctrine.
. Lîapostolat s'épure, il retuse de rien
céder; mais, de ce chef, les difficultés
augmentent, il faudrait conserver à cet
apostolat toute sa force, tous ses moyens
d action ; or, c'est le moment où la société
de Jésus est détruite et où, du jour au len
demain, 4,000 missionnaires disparaissent.
On demande à la France de les remplacer
en ces terres lointaines où s'exerçait leur
dévouement, mais le nombre manque pour
parer à de tels vides, et l'expérience fera
défaut.
Or, par surcroît, voici la Révolution fran
çaise qui éclate, et il semble en ce moment
que, sous ces coups répétés, l'apostolat soit
mort.
Dans sa prochaine conférence, M. Lamy
montrera qu'il n'en fut rien.
L'orateur, en descendant de sa chaire, a
été frénétiquement applaudi par le nom
breux auditoire qui avait écouté sa confé
rence avec une attention vraiment reli
gieuse.
CONFÉRENCE
On nous écrit du Mans, le. 29
mars :
Mardi dernier 27 mars, M. Henri Ba-
zire, président de l'Association catholi
que de la jeunesse française, faisait au
Mans une conférence sur la liberté de
l'enseignement. L'orateur que plus de
mille personnes étaientvenuesentendre a
été fort applaudi.
La vue de ce tout jeune homme reven
diquant avec tant de conviction une li
berté qui nous est si chère ; l'examen si
clair qu'il a présenté des conséquences
odieuses, ridicules, contradictoires, en
traînées par le projet de stage scolaire^;
l'appel enfin qu'il a fait à tous les catho
liques, à tous les jeunes gens du Mans
qui profitent actuellement de l'enseigne
ment libre ont profondément ému l'audi
toire. Aussi à la sortie de la salle les
personnes qui n'avaient pas encore ma
nifesté leur opinion en faveur de cette li-
berté s'empressèrent-elles de signer
leur adhésion au grand mouvement de
pétitionnement lancé dans la France en
tière. .
HOOEBIE DE BtDECWE
Séances des 20 et 21 mars.
Longue discussion sur la désinfection
dans certaines maladies. M. Vallin vou
drait faire inscrire 1* rougeole parmi les
maladies dont la déclaration et, par
suite, la désinfection sont obligatoires.
M. Grancher déclare la désinfection ab
solument illusoire dans les rougeoles or
dinaires, car la contagion se fait pendant
la période d'invasion, avant l'éruption,
c'est-à -dire avant qu'on ait porté un dia
gnostic. Mais il y a des rougeoles com-r.
pliquées de broncho-pneumonies. Or, les
microbes de la broncho-pneumonie peu
vent garder leur nocivité pendant des
mois, s'ils sont emprisonnés dans un
crachat et perdus dans une fissure de
parquet. Pour ces cas, la désinfection
fera toujours œuvre utile, et M. Gran
cher la réclame.
M. Grancher va même plus loin..U VQU-
à vau-l'eau,
nrend ënfin qu'il faut réagir. Le concile d(
Constance rétablit l'unité dans la Papauté
et l'on voit les vieilles églises ariennes,
l 'église nestorienne et les autres faire alors
leur soumission ; l'unité est reconstituée,
mais l'autorité n'est plus dans le pontificat
suprême, elle est dans 1 épiscopat.
Les rois de France, à ce moment, sem
blent hériter de la cupidité germanique; ils
convoitent l'Italie, et ta Papauté est amenee
à lutter pour l'indépendance italienne, bi
l'Italie est conquise, le Pape ne sera plus
que le vassal du vainqueur, les jours d Avi
gnon vont recommencer et pour éviter cette
éventualité, le Pape devient un souverain
défendant des territoires, un souverain con
tre lequel il ne semble plus qu il y ait sa
crilège à s'armer, et l'on voit François I«
lui prendre une partie de ses biens, etjméme
une partie de son autorité en ce qui vise la
nomination des évèques. _ .
Aux princes qui ont des convoitises plus
grandes, la Réforme va donner satisfaction,
en môme temps qu 'ils accapareront lesbiens
du clergé, ils deviendront des chefs d Eglise
conformément à ce vœu de Luther qui veut
« que les rois aient sur les prêtres les mê
mes pouvoirs que les Papes. » '
Le sud de l'Europe résiste a la Réforme.
Le centre hésite, le Nord l'accepte.
La Papauté estime qu'avant tout, mê--.
me avant la répression des abus, il faut
fortifier le dogme, .parce que, du dogme
affirmé, découlera la discipline, et elle le
fait au concile de Trente.
Gela fait, il faut regagner les domaines
qui semblent lui échapper. , , ,
A qui le demander si ce nest a la force
religieuse et à la force politique?
La force religieuse dont elle a besoin va
lui être donnée par un ordre religieux nou
veau, celui des jésuites.
La force matérielle s'offre aussi dans
l'Espagne et dans le Portugal. • Ces deux
puissances, par leur nouveau domaine co
lonial, sont à la tête de l'Europe. Elles ont
la force, la gloire,la richesse; elles les met
tent au service de la Papauté. Philippe II,
si sincèrement et aussi si violemment chré
tien, veut, coûte que coûte, rétablir l'unité
religieuse de l'Europe.
Et cependant, cet énorme concours de
force matérielle ne réussit pas. Le nord
reste protestant ; la France, sans devenir
protestante elle-même, fait alliance avec les
puissances protestantes.
ÉCHOS DE PARTOUT
Le président de la République a reçu
hier, à quatres heures, avec le cérémonial
habituel, le prince Kotohito-Kanin, chef
d'une des quatre familles alliées à la famille
impériale du Japon.
A cinq heures, le président de la Répu-
^î. c ti al de Tânëssân,"ministre db la
marine, a quitté Paris hier soir, à neuf heu
res quarante, se rendant à Nantes.
Le ministre doit visiter aujourd'hui les
établissements de la marine d'Indrot et as
sistera demain, à Saint-Nazaire, au lance
ment de la Savoie, le nouveau transatlan-
tique.
M. de Lanessan sera de retour a Paris di
manche matin.
, o—- L'inauguration partielle du Métro
politain, que l'on espérait pouvoir faire à
Pâques, est ajournée de quelques semai-
mes»
Elle précédera cependant l'inauguration
totale, qui reste fixée aux derniers jour» de
' Le premier tronçon livré à la circulation
sera celui qui va de la Bastille à la place du
Trône. gt
—o— l 'administration des télégraphes
va faire effectuer des réparations au plus
ancien des trois câbles de Marseille à Al
ger, immergé on 1871, et qui s'est briséà la
hauteur des îles Baléares.
Le point de rupture a pu être déterminé.
En attendant, le service se fait sur les deux
autres câbles.
0 „ m. Carmignac -Desco'mbes, direc
teur de la manufacture des tabacs de Nan
tes, est nommé percepteur à Bordeaux, en
remplacement de M. Gcnie, nommé percep
teur à Paris.
vérifioateurs des
se mettre en rapport avec MM. Gérault-Ri-
chard et Aristide Briand, témoins do M.
Henri Turot.
« De l'examen de l'article et des observa
tions échangées, il résulte que les faits vi
sés par M. Turot lui avaient été, au moins
en partie, inexactement rapportés.
« Dans ces conditions, les commentaires
de M. Turot ne sauraient être considérés
comme ayant été écrils dans l'intention de
porter atteinte à la considération et au ca
ractère de M. Ch.-Victor Thomas.
Fait à Paris, le 29 mars 1900.
« Pour M. Ch.-Victor Thomas i
« A. des Termes,
« Louis de Caters,
« Pour M. Henri Turol :
« Gérault-Richard,
« Aristide Briand. »
Comme on le voit, M. Turot se rétracte.
—o— Le conseil municipal de Saint-
Hippolyte-de-Caton (Gard) est dissous.
E3IN" PROVINQE3
Pas-de-Calais. — L'état sanitaire de la
garnison d'Arras. — Au 3" génie, l'épidémie
a disparu depuis une quinzaine de jours ;
au 33 e la situation s'est améliorée.
M. Dujardin-Beaumetz, inspecteur gé
néral du service de santé, qui a visité,
mardi, l'hôpital militaire et les casernements
de la garnison, a déclaré dans son rapport
que toutes les mesures nécessaires ont été
prises.
Les hommes reçoivent un supplément de
rations, de combustibles et do viandes fraî
ches, ainsi qu'une allocation journalière de
thé.
CHRONIQUE REIiaiEÏÏSE
Pauis . —Le souvenir français. — La
Société nationale pour l'édification et
l'entretien des tombes des militaires et
marins morts pour la patrie,Jle Souvenir
français, a fait célébrer, hier matin, à
dix heures, en l'église Saint-Pierre de
Neuilly, une messe de Requiem pour les
soldats de France tombés au champ
d'honneur. Cette cérémonie avait été or
ganisée par le comité du monument de
Neuilly-sur-Seine. La partie musicale
était fort belle.
Dans l'assistance, on remarquait le gé
néral Oooowuu de Yillenoiay, le général
Gallimard, M. llugot, sénateur de la
Côte-d'Or, et un grand nombre d'officiers
généraux et .supérieurs en tenue.
Le cardinal, archevêque de Paris, était
représenté par M. P. Pages, vicaire gé
néral, qui a donné l'absoute.
M. L'abbé Meulay,curé des Invalides,a
prononcé une oraison funèbre d'un style
élevé et ému, rendant hommage aux
martyrs de la patrie. Il a rappelé que
cent trente soldats et mobiles, tués à
l'ennemi pendant la guerre contre l'Alle
magne, reposaient dans le cimetière de
Neuilly.
Un comité de l'œuvre du Souvenir
français s'occupe de faire élever à ces
braves et à leurs émules du Tonkin, de
Madagascar, etc., un monument rappe
lant leur courage.
Une quête fructueuse au profit de cette
œuvre a été faite à la sortie.
La retraite de Notre-Dame. — Le R.
P. Auriault donnera les exercices de la
retraite de Notre-Dame du lundi 2 avril
au vendredi 6, tous les jours à 2 h. Ii5.
Il y prêchera la Passion le Vendredi-
Saint, à la même heure.
Congrès de jeunesse catholique.
Dimanche 1 er avril s'ouvrira, 3, place
delà Croix-Rouge, à Arras, le congrès
de la jeunesse catholique du Pas-de-
Calais, sous la présidence de M. le baron
Henry Dard.
Mgr l'évêque d'Arras célébrera la messe
des congressistes à l'église de Notre-
Dame-des-Ardents.
A3 heures, à la salle des Beaux-Arts,
M. Jacques Piou-prononcera un discours
sur la liberté da l'enseignement.
MGE DE ANGELIS
Une dépêche d'Athènes annonce la mort
de S. G. Mgr de Angelis, archevêque la
tin de cette ville, Il n'était âgé que de 52
ans.
Né à Castro dei Volsci, le 1" janvier
1848, au diocèse de Veroli, Mgr Gaetano-
Maria de Angelis appartenait à l'ordre
des mineurs conventuels.
C'eat le 10 mai 1895 qu'il avait succédé
àMgrMarango sur le siège rétabli par
Pie IX en 1875, après plus de quatre
siècles d'interruption.
Mgr de Angelis était également titu-
i H m la anAololinii» nAiiw I aq
Lehmann, à
Paris ; Delà*
de
NÉCROLOGIE
M. Raoul des Rotours, député du Nord,
dont la mort a été annoncée hier, était ne a
Avelin, le 8 avril 1860 ; il n'avait donc pas
en .Après de "solides études terminées à l'U
niversité catholique de Lille, il s était fixé
dans son village natal, se consacrant à la.
griculture, à l'exemple de son P (;re ' ^ e
bonne heure, il était élu au conseil arron
dissement pour le canton de 1 o»^a-Maicq,
puis il remplaçait son pere auconseil g nicuU
du Nord pour le canton d Orclnes. Au mois
de janvier 1897, il était élu député, par la se
conde circonscription de Douai, en rempla
cement de M. Dubois, nommé sénateur U
était réélu en 1898 par 9,46SI voix Qontre 3,8^4
à un socialiste. A la Chambre, M. Raouldes
Rotours s'était fait une situation importante
on reconnaissait sa compétence dans les
questions agricoles, écoiiomiques ct so-
ciales ; on rendait hommage à sa modm
; tion. C'est une véritable perte. Avons-nous
besoin de rappeler que, comme son pere et
son grand-per», tous deux anciens députés,
M Raoul des Retours était, un catho
lique ?
—o— Sont nommes
poids et mesures :
MM. Ardellier, à Guéret ;
Montmorillon ; Delsériès, à
croix, à Rouen.
'__ 0 — M. Claus est nommé agent
change près la Bourse de Paris, en rempla
cement de M. Bachelet, décédé. ,
__o— On communique à la presse le
procès-verbal suivant : '
« A la suite d'un article paru dans le nu
méro de la Lanterne, portant la date^du
jeudi 29 mars 1900, intitulé : « Simples Pro
pos », et dont M. Turot s'est déclaré 1 au
teur, M. Victor Thomas, se jugeant offensé,
a chargé MM. des Termes et de Caters de
S"r PowelrS.i™ général d. 1.
I pr f! e M. U VQladon, P ci . n ' tre : 1 et de Coignet, chevalier de la- Légion d hon
neur, décédé à Vàge do 74 ans ,
— MmeVve Chrétien Savaéte, mere ûe
M Arthur Savaëte, l'éditeur catholique et
rédacteur en chel de laB =
tholique, h qui nous offrons nos bien sin
cères condoléances.
que j autorise le personnel des différents
corps de la mSrine à prendre part indiv-
duellement à cette souscription.
« Db Lanessax. »
Ecole navale. ~La commission d'examen
d admission à l'école navale pour l'anné®
1900 a été constituée comme suit :
Président, le capitaine de vaisseau Ilouet-
te ; membres, MM. Guyon, membre d»
1 Institut, examinateur des sciences ;Simart,
docteur ès sciences, examinateur des scien
ces ; Cagnat, membre d® l'Institut, profes
seur au collège de France, examinateur des
lettres; Bérard, docteur ès lettres, maître
de conférences à l'école des hautes études,
examinateur des lettres ; le capitaine de tré*
gâte de réserve Saulnier de La Pinelais.
correcteur de dessin.
Création d'écoles d'enfants de troupe in
digènes. — Des écoles d'enfants de troup»
indigènes sont créées on Indo-Chine,' dans
les régiments de tirailleurs annamites et da
tirailleurs tonkinois' et dans les portions
centrales d'artillerie à Saigon et à Hanoï.
Les enfants de troupe seront choisis à
raison de dix par corps de troupe : parmi
les enfants des tirailleurs ou canonniers
tués à l'ennemi ; parmi les enfants des tirail
leurs ou canonniers en activité de service ;
.parmi les enfants des tirailleurs ou canon
niers retirés du service et en possession
d'une pension de retraite ou d'une pension
de réforme pour infirmité contractée au
service.
Chaque enfant reçoit une solde journa
lière de 10 cents de piastre, du jour de soir
inscription à celui de sa sortie de l'ccole.
L'alcoolisme dans l'armée. — Le général
de Garnier des Garets a prescrit les mesu
res suivantes dans toute l'étendue du
corps d'armée :
«Les dangers de l'alcoolisme doivent être
non seulement combattus par des mesures
prohibitives,- mais aussi par de fréquents
entretiens familiers, par des conférences,
par l'image et surtout par l'exemple...
« Autant que possible et progressivement,
les cantines seront améliorées et transfor
mées en salles de repos où l'homme viendra
se distraire sans être obligé de boire.
« Il sera interdit d'acheter de l'alcool en
dehors des cantines et celles-ci ne seront
autorisées à vendre ces liqueurs alcooliques
qu'après la soupe du matin, au moment des
repas et quelques heures après.
« La vente des boissons alimentaires ou
nutritives, telles que le lait, le thé, le café,
le chocolat, sera particulièrement favorisée
pour que les cantiniers y trouvent leur
compte.
« Les espèces de liqueurs alcooliques se
ront limitées dans 1ns o
vîti ul ttîlUCIlI.
« Tout alcool sera vérifié par des experts
spéciaux et si la rectification est insuffisant®
la vente en sera prohibée.
Le prix des boissons non alcooliques et
des liqueurs non fermentées sera abaissé,
tandis que celui de l'eau-de-vie et des li
queurs spiritueuses sera augmenté. »
LE CRIME D'ÂRCUEIL
GTJEBBE ET MARINE
Les Morts de Madagascar. — Le Ministre
do la marine a adressé aux oiheiers géné
raux <£la marine la circulaire suivante
« Messieurs,
«Un comité s'est constitué dai^s le but
l'élever, à Tananarive, un ^monument h la
X mirina nmrtS T)GI1-
mémoire des soldats ^ marins morts^en-
dant la campagne de et il \ie«
vrir, à cet effet, une souscription.
■ « J'ai l'honneur de
vous faire connaître
Après les assassinais de la rue de
Malte, à Paris, et de Bezons (Seine-et-
Oise), un nouveau crime vient d'être
commis à Arcunsil-Cachan (Seine). Voici
dans quelles circonstances :
Au numéro 22 de la rue du Pont hahi»
tait une dame Templier, âgée de soixante-
quinze ans, dont le mari, qui est décédé
depuis plusieurs années, était entrepre
neur de travaux publics. Sa veuve possé
dait une certaine fortune et était proprié
taire d'une dizaine de maisonnettes dans
le voisinage.
L'immeuble qu'elle habitait est limité,
d'un côté par l'établissement d'un blan
chisseur, derrière, par un jardin donnant
sur une ruelle et, à gauche,par la Bièvre,
La maison était, en outre, habitée par M.
Gauthier, neveu de la septuagénaire, et,
par une dams Chenavàz, dont le loge
ment est situé sur le jardin.
Hier matin, à sept heures,cette dernière»
entendit des cris provenant de l'apparte
ment de sa propriétaire :
— Au secours ! Hola ! Hola !
Des râles succédèrent à ces appels,
puis le silence se fit. Epouvantée, la lo
cataire descendit dans la rue du Pont.
Elle brisa une vitre de la salle à manger
de Mme Templier et aperçut une ombre
qui allait et venait à l'intérieur. Elle ap
pela alors les voisins et notamment M.
Pottier, blanchisseur.
On tue Mme Templier ! e'écria-t-
elle.
La maison fut aussitôt cernée et quel
ques hommes pénétrèrent dans la salle à
manger. Ils trouvèrent étendu sur le dos,
près du buffet, les mains encore cram
ponnées à un fauteuil renversé, le cada
vre de la vieille dame. La victime bai*
gnait dans une mare de sang. L'assassin
lui avait tranché l'artère carotide : il
avait, ensuite, frappé la malheureuse de
quatre coups de couteau à la poitrine.
Pendant qu'on allait prévenir M. Fa-
gard, commissaire de police, et la gen
darmerie, Mme Chenavaz remontait chez
elle et apercevait un individu vêtu d'un
bourgeron de boucher. L'homme fuyait
dans la ruelle au bout du jardin. Il fran-
lti i/iitrp «i, — p-*— j m
Une ouvrière de l'établissement, Mil®
Blanchard, l'aperçut au moment ou il
franchissait le mur d'une propriété voi
sine. La jeune fille put ensuite donner
aux gendarmes son signalement complet,
ui correspondait exactement a celui
vi'un garçon boucher du nom d Emile
Choquard, né à Paris en 1879 et employa
chez M. Potin, 2, rue Bertholet, à Ar-
cueil. C'était ce jeune homme qui appor
tait régulièrement de la viande chez la
vieille dame. .
M. Fagard se rendit au domicile de Al .
Potin et interrogea Choquard. Celui-ci,
rentré quelques instants auparavant,
avait très tranquillement rendu compte a
son patron deB livraisons qu'il venait de
Lorsque M. Fagard lui déclara que des
soupçons pesaient sur lui et que Mme
Chenavaz et Mlle Blanchard vinrent af
firmer qu'elles l'avaient vu fuir,Choquard
protesta et répondit :
— Ces femmes ont la beTlue.
Le J jeune homme fut conduit néan
moins à la gendarmerie.
MM. Lemercier, juge d instruction ;
Cochefert, chef de la sûreté ; Thoinot,
médecin légiste, et Dugast, photographe
de la préfecture de police, arrivèrent a
onze heures à Arcueil-Cachan. M. Coche
fert se rendit à la gendarmerie et inter
rogea Choquard, qui finit par avouer
au'il avait tué la septuagénaire. Mais î
prétendit qu'il avait cédé k un acoes de
fureur, à la suite d'une discussion. Cette
assertion semble mensongère, cai la
veille même du crime, le coupable avait
acheté un revolver.
M. Lemercier procéda, a Six heures, a
la reconstitution de la scène de l'assassi
nat. En présence du cadavre le meurtrier
garda un extraordinaire sang -froid. Il
continua de répéter :
— J'étais fou, j'étais fou •
• L'assassin arriva à huit heures au ser
vice de la sûreté ; il dîna do fort bon
appétit, et fut conduit ensuite à la Santé.
Le cadavre de la victime a été transporté
à la Morgue, où l'autopsie sera faite au
jourd'hui .par M. le docteur Thoinot.
KB98K
qui prohibe la vente d'armes de guerre
aux indigènes : M. Illiodes aurait livré
mille carabines avec leurs cartouches à
Le Bengula, chef des Matabélés, comme
acompte sur le prix des mines du Mas-
houaland ;
2° De son aveu môme, devant l'assem
blée de la Chartered, M. Rhodes, contrai
rement à la loi sur les sociétés minières
a pratiqué le troc des denrées avee les
ouvriers cantonnes dans les compounds
et versé le produit de celte opération illi
cite dans la caisse politique de la Char
tered.
3° Malgré l'accord intervenu entre les
cabinets de Londres, de Lisbonne et de
Pretoria pour la neutralisation du Lin;
popo inférieur, M. Rhodes s'est servi de
cette voie fluviale pour expédier sur le
vapeur Comtesse-de-Carnarvon, un char
gement d'armés et de munitions au chef
nègre Gungunam, qui devait se révolter
contre le gouvernement portugais. Le
navire fut saisi par les Portugais, mais
son commandant fut élevé à une
haute fonction dans la colonie du Cap.
LA NATIONALE VIE
Celte compagnie, fondée en 1830, société
anonyme, autorisée par le gouvernement
qui a approuvé ses statuts et ses tarifs,
publie tous les ans le compte détaillé de
ses opérations et le dépose, pour y être
contrôlé par les délégués du gouvernement,
ainsi que par tous ceux qui ont un intérêt
à le faire, au ministère du commerce, à la
préfecture de la Seine et au greffe du tri
bunal de commerce-.
Ces mesures de prudence sont spéciales
aux compagnies françaises d'assurances sur
la vie et ne s'appliquent pas aux compa
gnies étrangères opérant en France, sur
lesquelles notre gouvernement n'exerce
aucun contrôle.
La Nationale vie a son siège social à
Paris, 18, rue du Quatre-Septembre, et des
agents généraux dans tous les arrondisse
ments de France.
EN EXTRÊME-ORIENT
IIong-Kong, 29 mars.
(Source anglaise.)
Kwong-Yu-Pui, un des principaux
membres du parti réformateur et ancien
nement rédacteur en chef d'un journal
chinois, a été arrêté et transféré de Hong-
Kong à Canton.
Le gouverneur de Hong-Kong et le con
sul d'Angleterre ont adressé des repré
sentations à Li-Hung-Chang, mais Kwong
est toujours détenu.
Pékin, 29 mars.
On ne sait rien ici, dans les légations,
du bruit d'après lequel les puissances
seraient en train de se concerter, au sujet
de l'état troublé où se trouve le nord de
la Chine. On croit que le récit du combat
entre les « boxers » et les troupes impé
riales, à_Yen-Chiu, a été exagéré. On af
firme que les « boxers » auraient été re
poussés après avoir perdu huit hommes,
tandis que les troupes impériales n'en
auraient perdu que deux.
Tien-Tsin, 29 mars.
Le ministre de France et sa suite sont
arrivés ici de Ching WanTao aujourd'hui
et sont immédiatement repartis pour
Pékin.
Un grand nombre de porteurs chinois
■— cent mille environ — quittent Niu-
Chouang pour construire le chemin de
fer ïnandchourien. Les choses sont très
tranquilles ici.
»
L'OCULISTE AMÉRICAIN '
A force d'entendre parler de lui, je suis
allô chez ce fameux oculiste, M, rue de
Londres,àParis. Cequej'ai vu est admirable
et je ne puis résister au désir d'en entre
tenir les lecteurs de ce journal. L'oculiste
américain est un véritable savant qui a dé
couvert de merveilleux remèdes végétaux
laissant bien en arrière notre vieille théra
peutique. Entouré de trois docteurs, très
experts, il soigne, dans un décor superbe,
oné foule considérable de malades, tous
ravis de son traitement. J'ai constaté des
guérisons vraiment surprenantes que je
•pourrais citer. Un des plus beaux cas est
celui de Mme Vanse, 11, impasse d'Oran.
Cette dame, mère de plusieurs jeunes en
fants, était aveugle depuis 20 ans ; pour me
le prouver, elle me montra un certificat qui
lui fut délivré en 1883 par le médecin en
chef de l'hospice national des Quinze-Vingts,
attestant sa cécité complète et incurable.
C'est avec le cœur plein de joie que cette
dame me dit : «Maintenant, docteur, je vois
mes petits-enfants et commence à me con
duire seule. » A présent que j'ai vu, je crois
à un réel progrès de l'art oculistique ef ne
suis plus étonné du succès colo3sal qu'ob
tient à Paris l'oculiste américain.
Docteur Henri Thil,
55, boulevard Saint-Marcel, Paris.
4
A. travers la Presse
Un sous-marin ainéi-icaiu.
Le Matin donne Ion ■ renseignements
suivants sur des expériences'qui ont été
faites mercredi aux Etats-Unis, et dont le
récit lui est télégraphié de Washington^
• "Le sous -marln américain Holland a pro
cédé à un essai final, en présence de tous
les hauts fonctionnaires de la marine. 11
convient de dire de suite que cet essai a été
des plus satisfaisants et que l'acquisition
du sous-marin par le congrès ne fait aucun
Des expériences finales ont eu lieu le long
de la rivière Polomac, près de Mont-Ver-
uon, la patrie de Washington. Plusieurs
vachts croisaient le long de la nviere pour
assister à l'expérience. A bord se trouvaient
l'amiral Dewey, M. Allen, le secrétaire d E-
tat de la marine, et une centaine de séna
teurs ef de députés.
A midi quarante, la flottille a pris posi
tion pour voir le spectacle. Le Holland,
marchant en avant, à un demi-mille environ,
précédait les yachts. A midi quarante-cinq,
un coup de sifflet partit du yacht ou se
trouvait M. Allen, le ministre de la marine.
Immédiatement, le Holland piqua de 1 a-,
vant et, avec une vitesse vertigineuse,
sombra dans la rivière. # ,
Seul, un petit drapeau américain lixé au
haut d'une foligue perche indiquait exacte
ment l'emplacement du. Holland sous les
eaux. Brusquement,le petit drapeau améri
cain se mit à fendre les eaux et a descendre
à toute vitesse la rivière.
La flottille des yachts suivit le petit dra
peau et, pendant vingt minutes, on descen
dit le Potomac à une allure folle.
A une heure cinq, ainsi qu il avait ete
convenu, le petit drapeau américain com
mença à s'élever dans les airs, puis vint la
longue perche, puis une tourelle grisâtre,
puis le llolland lui-même, ruisselant de son
séiour sous les eaux. ...
A peine le Holland avait-il ainsi emerge
du lit de la rivière, que l'on entendit une
détonation, on aperçut un jet de fumee et
un projectile partit dans la direction dun
vieux remorqueur qui se trouvait à quatre
miUes plus bas, le long de la riviore. Ce
lait une torpille envoyée du Holland. _ _
Des yachts, on s'efforça de suivre a vue
de lorgnette le trajet du projectile, mais
lorsqu'on reporta les yeux sur le Holland,
il avait déjà disparu et se trouvait a vingt
pieds sous la surface liquide.
Cinq fois de suite on répéta la même ex
périence, cinq fois le Holland emergea de
la rivière, lança une torpille et disparut sous
les flots jaunâtres du Potomac, et les cinq
fois l'exhibition du llolland dura exacte
ment, chronomètre en mains, entre vingt-
cinq et trente secondes.
Quant au vieux remorqueur qui servait
de cible, on releva à la fin des expériences
les traces de deux torpilles qui étaient ve
nues se poser à ses flancs, la première à
bâbord et la seconde à tribord. On avait,
bien entendu, fait en sorte que les torpilles
se posassent simplement sans faire explo
sion.
Lorsque le Holland, les expériences ter
minées, se rapprocha des yaclits, une im
mense acclamation s'éleva de toutes les poi
trines, hommage volontaire et enthousiaste
rendu à l'inventeur et à l'équipage !
CHRONIQUE
Un souverain prudent.
On annonce que le négus Ménélik
vient de proscrire absolument l'introduc
tion dans son empire de l'absinthe et de
toute boisson spiritueuse.
Voilà un monarque plus avisé que tant
de roitelets nègres qui font fête à 1' « eau-
de-feu », et à quelle eau-de-feu!
Ménélik proscrit également le 'has
chisch, ce qui est bien, et le tabac, ce qui
est un peu sévère.
Mais, en prenant contact" avec la civi
lisation occidentale, Sa Majesté ' éthio-,
pienne a appris à se méfier, et pense,pro
bablement, que deux sûretés valent
mieux qu'une.
Du reste, l'expérience a démontré que
les nègres,devant un flacon d'eau-de-vie,
se contiennent moins facilement encore
que les blancs, chez qui l'ivrognerie fait
déjà tant de ravages. Une impulsion bes
tiale les porte à boire jusqu'à en tomber
ivres-morts, et cette particularité justifie
ce qui peut paraître excessif dans l'inter
diction mentionnée plus haut.
Un néologisme.
Il y a de» néologismes qui ne sont pas
jolis. C'est môme la catégorie la plus
nombreuse.
Mais il en est d'autres dont on peut dire,
sincèrement, qu'ils ne sont « pas mal
trouvés ».
C'est ainsi que le métier consistant à
parcourir la France pour exciter les ou
vriers à se mettre en grève, et à casser la
fête à leurs camarades qui ont l'audace
de continuer à travailler; a été désigné
— nous ne savons par qui — sous le nom
de « gréviculture ».
C'est une profession qui rapporte sur
tout des sièges au parlement ou dans les
assemblées locales. Toutefois il parait
qu'en ce moment l'exercice do ce métier
tend à devenir moins lucratif et que les
politiciens commencent à laisser les ou
vriers tranquilles.
C'est la grève des gréviculteurs.
• •
A travers les pétitions.
Lu dans le recueil des pétitions pré
sentées au Parlement:
« Pétition n° 509.— M. le docteur M...,
à Paris, expose un ensemble de mesures
tendant à prévenir les chutes dans les
escaliers.
a La commission est d'avis de ren
voyer la'pétition à M. le ministre des tra
vaux publics. »
Idée salutaire, cher docteur. Mais
comment diable le ministre s'y prendra-
t-il pour nous empêcher de dégringoler
dans nos escaliers s'il nous vient la man-
vaise idée d'y faire un faux pas?
L'« ensemble de mesures » dont il est
question consiste-t-il à donner à tous lès
citoyens des leçons de danse? Au dire du
maître à danser, dans le Bourgeois gen
tilhomme, c'est là le seul moyen d'éviter
les faux pas dans la vie.
#
• •
Le tramway des grands boulevards.
Il est question d'établir une ligne de
tramways électriques allant de la place
de : la Concorde à Charenton par les
grands boulevards.
Ce projet soulève de vives protesta
tions tle la part de ceux qui craignent de
voir' Paris s'enlaidir encore.
« Les paroles manquent, dit le Gaulois,
pour apprécier ce joli petit projet et sa
seule excuse serait d'être une gageure...
« Dans le cas contraire, les auteurs du
projet de tramway Charcnton-Concorde
feraient bien d'attendre à la première
de ces deux stations leur guérison com
plète ! »
•
• •
M. de Calinaux, en villégiature, ren
contre le facteur, déjà fatigué par une
Ug Ut marche, et obligé dp
sieuia Miumcuio puul
la commune un simple journal.
. votre place, dit-il au brave
homme, je ne me fatiguerai pas pour si
peu. Envoyez-le donc par la poste !
LETTEES, SCIENCES ET ARTS
Académie française . — L'académie fran
çaise, présidée par M. Lavedan, chancelier,
assisté de M. Gaston Doissier, secrétaire
perpétuel, a procédé hier au renouvelle
ment de son bureau pour le second trimes
tre de 1900.
M. Jules Lemaitre a été élu directeur.
Les fonctions de chancelier seront, selon
l'usage, remplies par M. Paul Deschanel, le
dernier membre reçu de la compagnie.
Pour ne pas créer un précédent, et con
trairement au désir exprimé par Mme Al
phonse Daudet, l'Académie a décidé qu'elle
ne serait pas représentée à l'inauguration
do la statue d'Alphonse Daudet à Nîmes.
Elle a chargé son secrétaire perpétuel de
porter lui-même ses regrets à Mme Daudet.
drait qu'on pratiquât la'désinfection dans
tous les cas de pneumonie, de broncho
pneumonie et de tuberculose pulmo
naire ouverte.
La désinfection n'est cependant pas la
partie la plus importante de la prophy
laxie dans les maladies. La vaccine a
beaucoup plus contribué que la désinfec
tion à la diminution de la variole. La di
minution de la fièvre typhoïde est sur
tout due aux mesures d'hygiène géné
rale et à l'amenée d'eaux pures. Enfin
c'est au sérum antidiphtérique qu'il faut
attribuer les immenses progrès obtenus
dans la diphtérie.
La désinfection est, il est vrai, une
arme qui a fait ses preuves. Il ne fau
drait pas toutefois se baser toujours sur
les statistiques pour en établir la valeur.
Ainsi on désinfecte en 1899 trois fois plus
qu'en 1897, pour les cas de scarlatine, et
la mortalité est trois fois plus forte pour
cette maladie en 1899 qu'en 1897. De
môme pour la coqueluche ; la mortalité a
augmenté depuis deux ans, tandis que la
désinfection devenait plus fréquente !
• '
• •
M. Laborde a étudié le cerveau de Va
cher, le fameux assassin, et l'a trouvé à
peu près semblable à celui de son ami
Gambetta.
Les circonvolutions qui président aux
fonctions du langage et à divers groupes
musculaires étaient particulièrement dé
veloppées. On sait que Vacher parlait et
écrivait très bien et avait une force mus
culaire considérable.
M. Laborde conclut très nettement que
le cerveau de Vacher était anatomique-
ment normal. Cela n'empêche pasM. La
borde d'ajouter que ledit Vacher était un
aliéné criminel justiciable d'un asile ! Le
cerveau était normal, mais il devait fonc
tionner d'une façon anormale. Donc pas
de responsabilité. Voilà bien la logique
matérialiste.
Hâtons-nous d'ajouter, pour l'honneur
de l'Académie, que MM. Motet et Four-
nier ont protesté, au nom des experts
MM. Lacassagne et Pierret, qui ont lon
guement et consciencieusement examiné
Vacher et conclu à la responsabilité de
ce criminel.
• •
tout à l'égoût ».
Il y a quinze ans l'académie de méde-
cina, le comité d'hygiène et toutes les
sociétés savantes faisaient des voeux
pour le « tout à l'égout » qui devait nous
débarrasser à jamais de la fièvre ty
phoïde.
On a enfin obtenu ce «
Les habitants de la banlieue se sont
plaints qu'on les empoisonnait, mais
comme cela n'avait pas d'importance
pour les Parisiens on n'a fait aucun cas
de leurs réclamations.
Voici qu'une épidémie de fièvre ty
phoïde éclate tout de même à Paris. On
examine les eaux amenées : elles sont
contaminées. Rapport de M. Thoinot.
Rapport de M. Henriot. Conclusion : C'est
le « tout à l'égoftt » qui est cause de tout
le mal. M. Hanriot a encore trouvé qu'il
n'y a pas asses de médecins dans les
commissions qui étudient le captage et
l'amenée des eaux.
Doux pays, comme dit Forain.
D r J. de G AUX.
INSTITUT CATHOLIQUE DE LILLE
Les conférences de M. Lamy.
M. Lamy a repris mercredi, à l'école
des sciences sociales et politiques de
l'Institut catholique de Lille, ses confé
rences si intéressantes, sur l'action civi
lisatrice- des missions catholiques.
Le Nouvelliste du Nord résume ainsi
la première leçon de l'éminent conféren
cier qui, dans un vaste aperçu a envisagé
cinq siècles d'apostolat, du XIII 8 au
XVIII e siècle :
L'orateur a d'abord montre comment Je
XIII" siècle avait réalisé l'union de la reli
gion et de la politique et comment, sous
l'action de l'Eglise, des lois de justice et
d'humanité avaient été données à l'Europe
chrétienne.
Cette grandiose unité du XIII" siècle fut
d'abord entamée par les légistes, qui, lors
que le droit romain fut révélé, l'opposèrent
au droit canon.
Des aspirations vers l'indépendance sa
glissent partout, même dans le sacerdoce,
et l'on voit les doctrines nationales se dres
ser en face des doctrines romaines.
L'opposition éclate précisément chez le
peuple qui avait les légistes les plus renom
més, les savants les plus célèbres, chez les
Français, et cela au moment où la Papauté,
édifiée sur le peu de fondement de la fidé
lité et du desintéressement germanique,
songeait à reporter l'empire sur la race de
Baint Louis.
Et dans cet effondrement, que devient la
grande idée de la civilisation de l'Asie ?
Hélas ! il n'y a plus que les Tartares qui
soient disposés à la réaliser ; ils l'affirment
en 1305 en un document curieux, conservé
à,la RihIint.Kf>mip 1 -
° Enunliècie, la grande unité chrétienne
s'en est allée à vau-l'eau. L'Europe com-
- - • T - concile de
Les jésuites comprennent que l'Eglise ne
réussira pas par l'appui des princes, qu'elle
ne triomphera que par des moyens a elle,
et ils commencent leur apostolat dans les
milieux où l'action des princes n'a pas été
déterminante, où les peuples hésitent en
core. Cet apostolat, ils l'exercent par la
pratique des .vertus sacerdotales, par des
controverses avec les réformés, par l'édu
cation.
C'est donc à une force exclusivement mo
rale qu'ils recourent, et c'est a eux que l'Au
triche, la Bavière, la Pologne, doivent de
rester catholiques.
Alors même que l'Eglise, se bornant à
une action défensive, n'aurait réussi qu'à
conserver ces nations à la foi, le XVI» siè-:
cle serait pour elle un grand siècle, mais à
ce moment, le Nouveau-Monde s'ouvrait à
son apostolat. <
La difficulté de l'évangélisation des con
trées découvertes ne fut pas dans l'immen
sité du domaine, mais dans les vices des
Espagnols.
L'orateur montre l'oppression des aven
turiers espagnols, la lutte que leur oppo
sèrent les Franciscains, les Dominicains et,
plus tard, les jésuites, l'intervention des
Papes condamnant l'asservissement, l'es
clavage que les Espagnols imposaient aux
naturels, la résistance des Espagnols, le
triomphe de l'idée chrétienne par fabolisse-
ment de l'esclavage en 1550.
Puis il nous montre comment se fit l'é-
vangélisalion de l'Inde, du Japon et de la
Chine, les grands succès obtenu* par les
missionnaires, puis la suspicion résultant
de leur origine espagnole ou portugaise,
sous les bruits habilement répandus que le
Portugal voulait s'annexer ces pays, la per
sécution qui en fut la conséquence, et enfin
la substitution des missions étrangères fran
çaises à l'apostolat portugais.
Ces missions étrangères, par lesquelles
la France reprend un apostolat qui avait
cessé depuis le XIII* siècle, s'exercent d'a
bord dans le Canada et l'Amérique du Nord,
puis elles s'étendent au Levant, s'adressent
aux races jaunes, à la Chine, etc.
En 1723, la Papauté avait créé la propa
gande, dont le but était de donner aux peu
ples à évangéliser des missionnaires indé
pendants des pouvoirs politiques, et l'œuvre
des missions étrangères françaises 1' avait
admirablement secondée.
Mais cette formule meilleure de l'aposto
lat se heurte au mauvais vouloir du Portu
gal, qui n'admet pas qu'on puisse évangé
liser sans lui et fait arrêter les mission
naires.
C'est à cette époque que se place la
querelle des_ rites chinois et japonais, con
damnés après quarante ans de discussion.
Romemontre ainsiquece qui lui.importe,
ce n est pas l'étendue des ^conquêtes mais la
pureté, 1 intégralité do la doctrine.
. Lîapostolat s'épure, il retuse de rien
céder; mais, de ce chef, les difficultés
augmentent, il faudrait conserver à cet
apostolat toute sa force, tous ses moyens
d action ; or, c'est le moment où la société
de Jésus est détruite et où, du jour au len
demain, 4,000 missionnaires disparaissent.
On demande à la France de les remplacer
en ces terres lointaines où s'exerçait leur
dévouement, mais le nombre manque pour
parer à de tels vides, et l'expérience fera
défaut.
Or, par surcroît, voici la Révolution fran
çaise qui éclate, et il semble en ce moment
que, sous ces coups répétés, l'apostolat soit
mort.
Dans sa prochaine conférence, M. Lamy
montrera qu'il n'en fut rien.
L'orateur, en descendant de sa chaire, a
été frénétiquement applaudi par le nom
breux auditoire qui avait écouté sa confé
rence avec une attention vraiment reli
gieuse.
CONFÉRENCE
On nous écrit du Mans, le. 29
mars :
Mardi dernier 27 mars, M. Henri Ba-
zire, président de l'Association catholi
que de la jeunesse française, faisait au
Mans une conférence sur la liberté de
l'enseignement. L'orateur que plus de
mille personnes étaientvenuesentendre a
été fort applaudi.
La vue de ce tout jeune homme reven
diquant avec tant de conviction une li
berté qui nous est si chère ; l'examen si
clair qu'il a présenté des conséquences
odieuses, ridicules, contradictoires, en
traînées par le projet de stage scolaire^;
l'appel enfin qu'il a fait à tous les catho
liques, à tous les jeunes gens du Mans
qui profitent actuellement de l'enseigne
ment libre ont profondément ému l'audi
toire. Aussi à la sortie de la salle les
personnes qui n'avaient pas encore ma
nifesté leur opinion en faveur de cette li-
berté s'empressèrent-elles de signer
leur adhésion au grand mouvement de
pétitionnement lancé dans la France en
tière. .
HOOEBIE DE BtDECWE
Séances des 20 et 21 mars.
Longue discussion sur la désinfection
dans certaines maladies. M. Vallin vou
drait faire inscrire 1* rougeole parmi les
maladies dont la déclaration et, par
suite, la désinfection sont obligatoires.
M. Grancher déclare la désinfection ab
solument illusoire dans les rougeoles or
dinaires, car la contagion se fait pendant
la période d'invasion, avant l'éruption,
c'est-à -dire avant qu'on ait porté un dia
gnostic. Mais il y a des rougeoles com-r.
pliquées de broncho-pneumonies. Or, les
microbes de la broncho-pneumonie peu
vent garder leur nocivité pendant des
mois, s'ils sont emprisonnés dans un
crachat et perdus dans une fissure de
parquet. Pour ces cas, la désinfection
fera toujours œuvre utile, et M. Gran
cher la réclame.
M. Grancher va même plus loin..U VQU-
à vau-l'eau,
nrend ënfin qu'il faut réagir. Le concile d(
Constance rétablit l'unité dans la Papauté
et l'on voit les vieilles églises ariennes,
l 'église nestorienne et les autres faire alors
leur soumission ; l'unité est reconstituée,
mais l'autorité n'est plus dans le pontificat
suprême, elle est dans 1 épiscopat.
Les rois de France, à ce moment, sem
blent hériter de la cupidité germanique; ils
convoitent l'Italie, et ta Papauté est amenee
à lutter pour l'indépendance italienne, bi
l'Italie est conquise, le Pape ne sera plus
que le vassal du vainqueur, les jours d Avi
gnon vont recommencer et pour éviter cette
éventualité, le Pape devient un souverain
défendant des territoires, un souverain con
tre lequel il ne semble plus qu il y ait sa
crilège à s'armer, et l'on voit François I«
lui prendre une partie de ses biens, etjméme
une partie de son autorité en ce qui vise la
nomination des évèques. _ .
Aux princes qui ont des convoitises plus
grandes, la Réforme va donner satisfaction,
en môme temps qu 'ils accapareront lesbiens
du clergé, ils deviendront des chefs d Eglise
conformément à ce vœu de Luther qui veut
« que les rois aient sur les prêtres les mê
mes pouvoirs que les Papes. » '
Le sud de l'Europe résiste a la Réforme.
Le centre hésite, le Nord l'accepte.
La Papauté estime qu'avant tout, mê--.
me avant la répression des abus, il faut
fortifier le dogme, .parce que, du dogme
affirmé, découlera la discipline, et elle le
fait au concile de Trente.
Gela fait, il faut regagner les domaines
qui semblent lui échapper. , , ,
A qui le demander si ce nest a la force
religieuse et à la force politique?
La force religieuse dont elle a besoin va
lui être donnée par un ordre religieux nou
veau, celui des jésuites.
La force matérielle s'offre aussi dans
l'Espagne et dans le Portugal. • Ces deux
puissances, par leur nouveau domaine co
lonial, sont à la tête de l'Europe. Elles ont
la force, la gloire,la richesse; elles les met
tent au service de la Papauté. Philippe II,
si sincèrement et aussi si violemment chré
tien, veut, coûte que coûte, rétablir l'unité
religieuse de l'Europe.
Et cependant, cet énorme concours de
force matérielle ne réussit pas. Le nord
reste protestant ; la France, sans devenir
protestante elle-même, fait alliance avec les
puissances protestantes.
ÉCHOS DE PARTOUT
Le président de la République a reçu
hier, à quatres heures, avec le cérémonial
habituel, le prince Kotohito-Kanin, chef
d'une des quatre familles alliées à la famille
impériale du Japon.
A cinq heures, le président de la Répu-
^î. c ti al de Tânëssân,"ministre db la
marine, a quitté Paris hier soir, à neuf heu
res quarante, se rendant à Nantes.
Le ministre doit visiter aujourd'hui les
établissements de la marine d'Indrot et as
sistera demain, à Saint-Nazaire, au lance
ment de la Savoie, le nouveau transatlan-
tique.
M. de Lanessan sera de retour a Paris di
manche matin.
, o—- L'inauguration partielle du Métro
politain, que l'on espérait pouvoir faire à
Pâques, est ajournée de quelques semai-
mes»
Elle précédera cependant l'inauguration
totale, qui reste fixée aux derniers jour» de
' Le premier tronçon livré à la circulation
sera celui qui va de la Bastille à la place du
Trône. gt
—o— l 'administration des télégraphes
va faire effectuer des réparations au plus
ancien des trois câbles de Marseille à Al
ger, immergé on 1871, et qui s'est briséà la
hauteur des îles Baléares.
Le point de rupture a pu être déterminé.
En attendant, le service se fait sur les deux
autres câbles.
0 „ m. Carmignac -Desco'mbes, direc
teur de la manufacture des tabacs de Nan
tes, est nommé percepteur à Bordeaux, en
remplacement de M. Gcnie, nommé percep
teur à Paris.
vérifioateurs des
se mettre en rapport avec MM. Gérault-Ri-
chard et Aristide Briand, témoins do M.
Henri Turot.
« De l'examen de l'article et des observa
tions échangées, il résulte que les faits vi
sés par M. Turot lui avaient été, au moins
en partie, inexactement rapportés.
« Dans ces conditions, les commentaires
de M. Turot ne sauraient être considérés
comme ayant été écrils dans l'intention de
porter atteinte à la considération et au ca
ractère de M. Ch.-Victor Thomas.
Fait à Paris, le 29 mars 1900.
« Pour M. Ch.-Victor Thomas i
« A. des Termes,
« Louis de Caters,
« Pour M. Henri Turol :
« Gérault-Richard,
« Aristide Briand. »
Comme on le voit, M. Turot se rétracte.
—o— Le conseil municipal de Saint-
Hippolyte-de-Caton (Gard) est dissous.
E3IN" PROVINQE3
Pas-de-Calais. — L'état sanitaire de la
garnison d'Arras. — Au 3" génie, l'épidémie
a disparu depuis une quinzaine de jours ;
au 33 e la situation s'est améliorée.
M. Dujardin-Beaumetz, inspecteur gé
néral du service de santé, qui a visité,
mardi, l'hôpital militaire et les casernements
de la garnison, a déclaré dans son rapport
que toutes les mesures nécessaires ont été
prises.
Les hommes reçoivent un supplément de
rations, de combustibles et do viandes fraî
ches, ainsi qu'une allocation journalière de
thé.
CHRONIQUE REIiaiEÏÏSE
Pauis . —Le souvenir français. — La
Société nationale pour l'édification et
l'entretien des tombes des militaires et
marins morts pour la patrie,Jle Souvenir
français, a fait célébrer, hier matin, à
dix heures, en l'église Saint-Pierre de
Neuilly, une messe de Requiem pour les
soldats de France tombés au champ
d'honneur. Cette cérémonie avait été or
ganisée par le comité du monument de
Neuilly-sur-Seine. La partie musicale
était fort belle.
Dans l'assistance, on remarquait le gé
néral Oooowuu de Yillenoiay, le général
Gallimard, M. llugot, sénateur de la
Côte-d'Or, et un grand nombre d'officiers
généraux et .supérieurs en tenue.
Le cardinal, archevêque de Paris, était
représenté par M. P. Pages, vicaire gé
néral, qui a donné l'absoute.
M. L'abbé Meulay,curé des Invalides,a
prononcé une oraison funèbre d'un style
élevé et ému, rendant hommage aux
martyrs de la patrie. Il a rappelé que
cent trente soldats et mobiles, tués à
l'ennemi pendant la guerre contre l'Alle
magne, reposaient dans le cimetière de
Neuilly.
Un comité de l'œuvre du Souvenir
français s'occupe de faire élever à ces
braves et à leurs émules du Tonkin, de
Madagascar, etc., un monument rappe
lant leur courage.
Une quête fructueuse au profit de cette
œuvre a été faite à la sortie.
La retraite de Notre-Dame. — Le R.
P. Auriault donnera les exercices de la
retraite de Notre-Dame du lundi 2 avril
au vendredi 6, tous les jours à 2 h. Ii5.
Il y prêchera la Passion le Vendredi-
Saint, à la même heure.
Congrès de jeunesse catholique.
Dimanche 1 er avril s'ouvrira, 3, place
delà Croix-Rouge, à Arras, le congrès
de la jeunesse catholique du Pas-de-
Calais, sous la présidence de M. le baron
Henry Dard.
Mgr l'évêque d'Arras célébrera la messe
des congressistes à l'église de Notre-
Dame-des-Ardents.
A3 heures, à la salle des Beaux-Arts,
M. Jacques Piou-prononcera un discours
sur la liberté da l'enseignement.
MGE DE ANGELIS
Une dépêche d'Athènes annonce la mort
de S. G. Mgr de Angelis, archevêque la
tin de cette ville, Il n'était âgé que de 52
ans.
Né à Castro dei Volsci, le 1" janvier
1848, au diocèse de Veroli, Mgr Gaetano-
Maria de Angelis appartenait à l'ordre
des mineurs conventuels.
C'eat le 10 mai 1895 qu'il avait succédé
àMgrMarango sur le siège rétabli par
Pie IX en 1875, après plus de quatre
siècles d'interruption.
Mgr de Angelis était également titu-
i H m la anAololinii» nAiiw I aq
Lehmann, à
Paris ; Delà*
de
NÉCROLOGIE
M. Raoul des Rotours, député du Nord,
dont la mort a été annoncée hier, était ne a
Avelin, le 8 avril 1860 ; il n'avait donc pas
en .Après de "solides études terminées à l'U
niversité catholique de Lille, il s était fixé
dans son village natal, se consacrant à la.
griculture, à l'exemple de son P (;re ' ^ e
bonne heure, il était élu au conseil arron
dissement pour le canton de 1 o»^a-Maicq,
puis il remplaçait son pere auconseil g nicuU
du Nord pour le canton d Orclnes. Au mois
de janvier 1897, il était élu député, par la se
conde circonscription de Douai, en rempla
cement de M. Dubois, nommé sénateur U
était réélu en 1898 par 9,46SI voix Qontre 3,8^4
à un socialiste. A la Chambre, M. Raouldes
Rotours s'était fait une situation importante
on reconnaissait sa compétence dans les
questions agricoles, écoiiomiques ct so-
ciales ; on rendait hommage à sa modm
; tion. C'est une véritable perte. Avons-nous
besoin de rappeler que, comme son pere et
son grand-per», tous deux anciens députés,
M Raoul des Retours était, un catho
lique ?
—o— Sont nommes
poids et mesures :
MM. Ardellier, à Guéret ;
Montmorillon ; Delsériès, à
croix, à Rouen.
'__ 0 — M. Claus est nommé agent
change près la Bourse de Paris, en rempla
cement de M. Bachelet, décédé. ,
__o— On communique à la presse le
procès-verbal suivant : '
« A la suite d'un article paru dans le nu
méro de la Lanterne, portant la date^du
jeudi 29 mars 1900, intitulé : « Simples Pro
pos », et dont M. Turot s'est déclaré 1 au
teur, M. Victor Thomas, se jugeant offensé,
a chargé MM. des Termes et de Caters de
S"r PowelrS.i™ général d. 1.
I pr f! e M. U VQladon, P ci . n ' tre : 1 et de Coignet, chevalier de la- Légion d hon
neur, décédé à Vàge do 74 ans ,
— MmeVve Chrétien Savaéte, mere ûe
M Arthur Savaëte, l'éditeur catholique et
rédacteur en chel de laB =
tholique, h qui nous offrons nos bien sin
cères condoléances.
que j autorise le personnel des différents
corps de la mSrine à prendre part indiv-
duellement à cette souscription.
« Db Lanessax. »
Ecole navale. ~La commission d'examen
d admission à l'école navale pour l'anné®
1900 a été constituée comme suit :
Président, le capitaine de vaisseau Ilouet-
te ; membres, MM. Guyon, membre d»
1 Institut, examinateur des sciences ;Simart,
docteur ès sciences, examinateur des scien
ces ; Cagnat, membre d® l'Institut, profes
seur au collège de France, examinateur des
lettres; Bérard, docteur ès lettres, maître
de conférences à l'école des hautes études,
examinateur des lettres ; le capitaine de tré*
gâte de réserve Saulnier de La Pinelais.
correcteur de dessin.
Création d'écoles d'enfants de troupe in
digènes. — Des écoles d'enfants de troup»
indigènes sont créées on Indo-Chine,' dans
les régiments de tirailleurs annamites et da
tirailleurs tonkinois' et dans les portions
centrales d'artillerie à Saigon et à Hanoï.
Les enfants de troupe seront choisis à
raison de dix par corps de troupe : parmi
les enfants des tirailleurs ou canonniers
tués à l'ennemi ; parmi les enfants des tirail
leurs ou canonniers en activité de service ;
.parmi les enfants des tirailleurs ou canon
niers retirés du service et en possession
d'une pension de retraite ou d'une pension
de réforme pour infirmité contractée au
service.
Chaque enfant reçoit une solde journa
lière de 10 cents de piastre, du jour de soir
inscription à celui de sa sortie de l'ccole.
L'alcoolisme dans l'armée. — Le général
de Garnier des Garets a prescrit les mesu
res suivantes dans toute l'étendue du
corps d'armée :
«Les dangers de l'alcoolisme doivent être
non seulement combattus par des mesures
prohibitives,- mais aussi par de fréquents
entretiens familiers, par des conférences,
par l'image et surtout par l'exemple...
« Autant que possible et progressivement,
les cantines seront améliorées et transfor
mées en salles de repos où l'homme viendra
se distraire sans être obligé de boire.
« Il sera interdit d'acheter de l'alcool en
dehors des cantines et celles-ci ne seront
autorisées à vendre ces liqueurs alcooliques
qu'après la soupe du matin, au moment des
repas et quelques heures après.
« La vente des boissons alimentaires ou
nutritives, telles que le lait, le thé, le café,
le chocolat, sera particulièrement favorisée
pour que les cantiniers y trouvent leur
compte.
« Les espèces de liqueurs alcooliques se
ront limitées dans 1ns o
vîti ul ttîlUCIlI.
« Tout alcool sera vérifié par des experts
spéciaux et si la rectification est insuffisant®
la vente en sera prohibée.
Le prix des boissons non alcooliques et
des liqueurs non fermentées sera abaissé,
tandis que celui de l'eau-de-vie et des li
queurs spiritueuses sera augmenté. »
LE CRIME D'ÂRCUEIL
GTJEBBE ET MARINE
Les Morts de Madagascar. — Le Ministre
do la marine a adressé aux oiheiers géné
raux <£la marine la circulaire suivante
« Messieurs,
«Un comité s'est constitué dai^s le but
l'élever, à Tananarive, un ^monument h la
X mirina nmrtS T)GI1-
mémoire des soldats ^ marins morts^en-
dant la campagne de et il \ie«
vrir, à cet effet, une souscription.
■ « J'ai l'honneur de
vous faire connaître
Après les assassinais de la rue de
Malte, à Paris, et de Bezons (Seine-et-
Oise), un nouveau crime vient d'être
commis à Arcunsil-Cachan (Seine). Voici
dans quelles circonstances :
Au numéro 22 de la rue du Pont hahi»
tait une dame Templier, âgée de soixante-
quinze ans, dont le mari, qui est décédé
depuis plusieurs années, était entrepre
neur de travaux publics. Sa veuve possé
dait une certaine fortune et était proprié
taire d'une dizaine de maisonnettes dans
le voisinage.
L'immeuble qu'elle habitait est limité,
d'un côté par l'établissement d'un blan
chisseur, derrière, par un jardin donnant
sur une ruelle et, à gauche,par la Bièvre,
La maison était, en outre, habitée par M.
Gauthier, neveu de la septuagénaire, et,
par une dams Chenavàz, dont le loge
ment est situé sur le jardin.
Hier matin, à sept heures,cette dernière»
entendit des cris provenant de l'apparte
ment de sa propriétaire :
— Au secours ! Hola ! Hola !
Des râles succédèrent à ces appels,
puis le silence se fit. Epouvantée, la lo
cataire descendit dans la rue du Pont.
Elle brisa une vitre de la salle à manger
de Mme Templier et aperçut une ombre
qui allait et venait à l'intérieur. Elle ap
pela alors les voisins et notamment M.
Pottier, blanchisseur.
On tue Mme Templier ! e'écria-t-
elle.
La maison fut aussitôt cernée et quel
ques hommes pénétrèrent dans la salle à
manger. Ils trouvèrent étendu sur le dos,
près du buffet, les mains encore cram
ponnées à un fauteuil renversé, le cada
vre de la vieille dame. La victime bai*
gnait dans une mare de sang. L'assassin
lui avait tranché l'artère carotide : il
avait, ensuite, frappé la malheureuse de
quatre coups de couteau à la poitrine.
Pendant qu'on allait prévenir M. Fa-
gard, commissaire de police, et la gen
darmerie, Mme Chenavaz remontait chez
elle et apercevait un individu vêtu d'un
bourgeron de boucher. L'homme fuyait
dans la ruelle au bout du jardin. Il fran-
lti i/iitrp «i, — p-*— j m
Une ouvrière de l'établissement, Mil®
Blanchard, l'aperçut au moment ou il
franchissait le mur d'une propriété voi
sine. La jeune fille put ensuite donner
aux gendarmes son signalement complet,
ui correspondait exactement a celui
vi'un garçon boucher du nom d Emile
Choquard, né à Paris en 1879 et employa
chez M. Potin, 2, rue Bertholet, à Ar-
cueil. C'était ce jeune homme qui appor
tait régulièrement de la viande chez la
vieille dame. .
M. Fagard se rendit au domicile de Al .
Potin et interrogea Choquard. Celui-ci,
rentré quelques instants auparavant,
avait très tranquillement rendu compte a
son patron deB livraisons qu'il venait de
Lorsque M. Fagard lui déclara que des
soupçons pesaient sur lui et que Mme
Chenavaz et Mlle Blanchard vinrent af
firmer qu'elles l'avaient vu fuir,Choquard
protesta et répondit :
— Ces femmes ont la beTlue.
Le J jeune homme fut conduit néan
moins à la gendarmerie.
MM. Lemercier, juge d instruction ;
Cochefert, chef de la sûreté ; Thoinot,
médecin légiste, et Dugast, photographe
de la préfecture de police, arrivèrent a
onze heures à Arcueil-Cachan. M. Coche
fert se rendit à la gendarmerie et inter
rogea Choquard, qui finit par avouer
au'il avait tué la septuagénaire. Mais î
prétendit qu'il avait cédé k un acoes de
fureur, à la suite d'une discussion. Cette
assertion semble mensongère, cai la
veille même du crime, le coupable avait
acheté un revolver.
M. Lemercier procéda, a Six heures, a
la reconstitution de la scène de l'assassi
nat. En présence du cadavre le meurtrier
garda un extraordinaire sang -froid. Il
continua de répéter :
— J'étais fou, j'étais fou •
• L'assassin arriva à huit heures au ser
vice de la sûreté ; il dîna do fort bon
appétit, et fut conduit ensuite à la Santé.
Le cadavre de la victime a été transporté
à la Morgue, où l'autopsie sera faite au
jourd'hui .par M. le docteur Thoinot.
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