Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1938-06-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 juin 1938 02 juin 1938
Description : 1938/06/02 (A16,N5433,ED6). 1938/06/02 (A16,N5433,ED6).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7644309z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/03/2015
8 A * 2 - 6. se
Le plume Henri Armstrong
est champion du monde
des Il welters"
Il a nettement battu,
aux points, Barney Ross
celle nuit à New* York
(De notre envoyé spécial
permanent Cari RI ESS)
Armstrong a battu Barney Ross pour le* titre mondial des poids
mi-moyens, mais le résultat n'est pas — à mon point de vue — aussi
Important que le combat lui-même, qui a surpassé en dureté et vitesse,
tous ceux auxquels j'ai assisté jusqu'ici.
Le champion du monde des poids plume a gagné de très loin aux
points. Sa victoire fut méritée, car il attaqua tout le temps, tandis
que Barney Ross ne put guère riposter à ses coups. Armstrong pouvait
être qualifié de machine à mouvement perpétuel.
Après quinze reprises, Il était
aussi frais qu'au début, alors qu'a-
vant le combat on se demandait s'il
pourrait tenir les quinze reprises.
On le sait maintenant.
Manque de puissance
.On doit tout de même constater
que ses coups manquèrent de puis-
sance puisque, pendant ces quinze
reprises Il essaya en vain de met-
tre Barney Ross k.-o., et qu'il ne
réussit même pas à l'envoyer une
seule fois à terre.
Ross non plus n'est pas un co-
gneur..Et lui non plus n'a pu tou-
cher rudement son adversaire. Il ne
l'a pas davantage tenu à distance.
Barney Ross pratiqua une boxe
plus pure. Il boxa beaucoup mieux
Armstrong, le nouveau champion du monde des welters.
les rares fois où il put imposer le
combat à distance.
Quoiqu'il ait combattu pendant
toute la rencontre à une vitesse In-
croyable, j'ai eu l'impression qu'il
était devenu plus lent. Cela tient, à
mon avis. au fait qu'il a disputé
trop de combats en quinze reprises.
Pendant les cinq dernières re-
prises, hier soir, il n'était plus
qu'un punching-ball vivant, une
masse sanguinolente. Mais il ne
consentit pas à abandonner, mal-
gré l'insistance (Je son manager,
de ses soigneurs et même de
l'arbitre Donnovan qui, comme
beaucoup de spectateurs, voyait
avec peine le massacre de celui
qui fut un si grand champion.
Ross, jusqu'à la fin, combat-
tit eu champion courageux, mais
Il semble incroyable, sinon im-
possible, qu'il puisse encore
boxer après avoir été massacré
de telle façon.
60.000 spectateurs
Dès le début, ce fut l'atmosphère
des grands combats. Il faisait très
froid dans l'arène de Long Island,
l'établissement de Madison Square
Garden. Aussi, les gens qui, dès
20 heures, remplissaient le vaste
vaisseau, grelottaient-ils tous. On
peut estimer leur total à 60.000 en-
viron.
Autour du ring, environ quatre
cents journalistes, dont beaucoup
étrangers, s'occupaient à envoyer
aux quatre coins du monde les pé-
ripéties du combat. Une tour avait
été construite en face du ring d'où
les opérateurs de cinéma prenaient
leurs vues, sans gêner les specta-
teurs.
Plus de cent projecteurs puis-
sants illuminaient le ring, tandis
que la foule, complètement dans
l'ombre, apparaissait illimitée.
Derniers préparatifs j
Après les quelques paris de la
dernière heure entre les titulaires
des fauteuils de ring et des com-
bats préliminaires sans importance,
voici les préparatifs du grand com-
bat.
Les deux boxeurs pénètrent dans
le ring, exactement à 22 h. 10 (heu-
re américaine). Ross est souriant,
Armstrong semble nerveux. Tous
deux sont enveloppés de peignoirs
multicolores.
Après la présentation de Tony
Galento, de Jimmy Braddock et de
Joe Louis, alors que le froid redou-
ble d'intensité, l'arbitre donne le si-
gnal de la première reprise.
Armstrong. machine à frapper
Barney Ross. punching-ball humain
Dès la première reprise, Armstrong
attaque et Ross feinte du gauche.
La vitesse du cambat est incroyable.
Ross place deux uppercuts, Arms-
trong un direct du gauche, Ross un
crochet du droit. Ross domine, tan-
dis que le prudent Armstrong sem-
ble se réserver.
Après un direct du gauche de Ross,
suivi d'un crochet du droit, cette
première reprise lui est adjugée, aine
si que la seconde où Armstrong es-
saie en vain de percer la garde de
Ross.
Mais à la troisième, la physio-
nomie du combat change. Arms-
trong passe à t'attaque ; Il fait
pleuvoir sur les cotes de Ross des
droits, des crochets du gauche,
sans se fatiguer, tout en encais-
sant sans sembler s'en apercevoir
le coups de Ross. Ce dernier sai-
gne de la bouche et perd la re-
prise.
Le martèlement continue pendant
la quatrième et Ross ne peut ripos-
ter que quelques rares fois. Arms-
trong s'adjuge encore un avantage
très net.
Barney Rosa
a l'œil droit fermé
Ross saigne de la bouche et iL
l'œil droit fermé. Il tient cependant
tête à son rival au cours de la -cin-
quième reprise, qui se termine sur
un résultat nul.
C'est la fin du champion du monde
.des poids mi-moyens. La sixième
voit des échanges à des allures in-
croyables. ïtoss encaisse beaucoup et
manque encore plus. Il est fatigué
et ne fait rien. Gros avantage à
Armstrong, qui continue ses atta-
ques pendant la reprise suivante,
sans paraître se fatiguer.
Armstrong impose le combat
de prés. Barney Ross est en dan-
ger, mais le coup qui mettrait
fin au combat n'arrivé pas.
Ross attaque des deux mains
.mais manque ses coups. Tou-
jours gros avantage à Arms-
trong. Celui-ci perdra cependant
la reprise, mais à la suite d'un
coup' bas Involontaire, tout en
continuant a garder un avan-.
tage marqué.
La huitième voit la supériorité
d'Armstrong s'accentuer encore da-
vantage ; Il place des crochets du
droit, touche des deux mains des
dizaines et des dizaines de fois, sans
attirer la riposte. ",
A partir de la neuvième reprise,
Barney * Ross ne se défend plus
fuère. Il est devenu un punching-
ball et ne semble préoccupé que de
protéger ses yeux. Armstrong conr.
tinue à frapper à la même cadence
ultra-rapide- pendant la dixième. On
dirait une machine à frapper. Ross
est , presque sans connaissance et la
onzième voit le même spectacle se
dérouler..
Pendant le repos de cette derniè-
re, l'arbitre Donnovan s'avance
dans le coin de Ross et l'adjure d'a-
bandonner. Ross refuse et le signal
de la douzième reprise est donné.
Le public réclame
l'arrêt du combat
Ross encaisse à nouveau sans
pouvoir riposter et le public de-
mande maintenant à grands cris
que l'arbitre arrête le combat, car
Ross n'a plus figure humaine.
Une nouvelle fois Donnovan
s'avance vers Ross pour le faire
abandonner, mais essuie un
nouveau refus. La treizième re-
prise tourne au massacre, mais
l'estocade finale ne se produit
paa.
Pendant la quatorzième, la puni-
tion continue et, jusqu'à la fin de
la quinzième, Ross persévérera à
esquisser faiblement des gestes de
défense.
Lorsque Donnovan proclame la
victoire d'Armstrong, une ovation
formidable accueille le résultat.
Antonin Magne
ne sera pas
repêché !
.nous dit M. LEGROS
La commission epevtive de
l'U. T. R se réserve, on le
sait, le droit de repêcher un
ou plusieurs coureurs ayant
manqué par malchance la qua-
lification au Championnat de
France. Mais, encore une fois,
cette mesure de clémence ne
profitera à personne.
M. A. Legros, président de
la commission sportive, que
nous vîmes hier, est en effet
formel :
— Nous ne repêcherons pas
Antonin Magne, pas plus lut
'que Mithouard ou Chocque
qui ont exposé à la commis-
sion sportive les raisons qui
leur ont valu l'élimination du
Championnat.
» Nous ne repêcherons, si
cela se reproduit un jour,
qu'un homme ayant été éliminé
par une malchance flagrante,
par exemple celui qui se pré-
sentera seul à l'arrivée d'une
épreuve qualificative et qui
tomberait sur la piste, ne
pouvant de ce fait passer la
ligne.
» Ce n'est le cas d'aucun des
candidats au repêchage.
» Je dois préciser, ajoute
M. Legros, qu'Antonln Magne
n'a d'ailleurs, rien sollicité et
ne, veut accepter aucune me-
sure de faveur. »
'LE RIDEAU VA SE LEVER 'SUR LA COUPE DU MONDE
/hûU4 M> tedOUfaM
MM C~t t~M
tû4l£ te M~~
nous ont déclaré ce malin è Reims
les Hongrois de la Coupe du Monde
(De notre envoyé spécial Jean ESKENAZl)
Je ne m'attendais pas à trouver les Hongrois déjà levés en arri-
vant ce matin, à Reims, vers 9 heures. Mais malgré la fatigue du
voyage ils n'eurent pas droit à une grasse matinée qu'ils ne récla-
mèrent d'ailleurs pas.
Sagement, les Hongrois prenaient
leur petit déjeuner. A une table,
les officiels : Dr Usetty député au
parlement hongrois et président de
la Fédération; l'ingénfeur Fischer,
de la F.I.F.A., qui fit aux joueurs
un petit speech très applaudi ; Min-
der, manager de l'équipe ; Nagg.
trésorier et l'entraîneur Schaffer,
énorme colosse qui fut une dés gloi-
res du football hongrois. A une au-
tre table les joueurs et Kohut était
amicalement a,ssis à côté de celui
qu'il dépossède de sa place : Titkos.
Le docteur Dietz, ancien préfet de
police de Budapest qui est sélec-
tionneur unique de l'équipe de Hon-
grie, veillait aux mille détails que
comporte un pareil travail. C'est
avec lui que nous nous entretenons
le premier.
M. Dietz espère conjurer
le sort
— Merci à c Paris-soir » que nous
apprécions tant en Hongrie de nous
avoir rendu visite. J'espère que vo-
tre beau journal aura à célébrer nos
mérites durant la grande épreuve
mondiale.
« Jusqu'à présent nous avons eu
beaucoup de malchance dans toutes
les manifestations de ce genre.
mais ja compte ferme que la loi des
compensations fonctionnera.
-4 Vous avez confiance ?
— Certes. mais je ne regrette
qu'une chose c est que nous
n'ayons pu nous préparer plus
minutieusement. Pensez que
vendredi dernier on a encore
Joué pour le championnat en
Hongrie !
C'est ce que me dira aussi Schaf-
fer que j'interroge.
- Notre chance est nette me dit
lex-coéquipier d'Orth. Maie le foot-
ball international cette année a été
un défi à la logique. Evidemment
l'Italie et la Tchécoslovaquie aussi
sont redoutables mais au dernier
Italie-Hongrie nous n'avons connu
la défaite que d'extrême justesse.
Un tour maintenant chez les
joueurs. Ils sont dix-huit et sont
pour la plupart de vieilles connais-
sances. Nous les avons vus avec
l'équipe de Hongrie, Budapest, ou les
grands clubs magyars.
Biro Il « l'inédit »
Il n'y a qu'un « inédit », Biro II
— qui n'est pas parent de l'arrière,
du reste — Biro II qui a 19 ans est
un grand gaillard qui doit à son ti-
tre de benjamin de l'équipe d'être
un peu le « souffre-douleur » de
l'équipe. Mais tous les autres sont
des habitués des rencontres inter-
nationales, Hada, Sarosi. et Kohut
les seuls à parler français, Szobo,
Kohut s'est improvisé le guide de ses camarades de
l'équipe de Hongrie. Et le voilà, ce matin, à Reims, au
"volant de la voiture de «Paris-soir». A ses côtés, Turay, de-
bout sur le marche-pied Koranyi. et derrière, sur la ban-
quette de gauche à droite, Balogh, Polgar et Hada.
Szücs, magnifiques dans leur tenue
estivale. Zsengester, Lazar, Biro,
Kovanyi dont les deux frères jouent
en France, Polzar, Turay. Ils sont
dix-sept en tout.
Sarosi, bien remis de son accident,
est réservé.
— J'attends le résultat d'Allema-
gne-Suisse auquel nous assisterons,
mes camarades et moi, m'avoue-t-il,
avant de me prononcer. »
Quant à Kohut, il est heureux de
retrouver ses camarades et sensible
à l'honneur qui lui est fait.
— JE N'AI PAS JOUE DEPUIS
1932 AVEC L'EQUIPE DE HON-
GRIE. C'ETAIT CONTRE L'AU-
TRICHE ET IL Y AVAIT DEJA A
L'EPOQUE : SZABO, BIRO, KO-
RANYI, LAZAR, SAROSI ET TOL-
DI.
Il ne serait pas dépaysé ! »
En causant avec les autres joueurs
j'ai eu l'impression que les Hon-
grois redoutaient surtout l'Italie. et
la Tchécoslovaquie qui, à leur avis,
est très en forme.
Pour dimanche, les Hongrois au-
ront l'équipe suivante :
Hada ; Koranyi, Biro ; Lara-,
Stucs, Baloch ; Sas, Zsingeller, S"
rosi, Toldi, Kohut.
— Alors, vraiment Kohut est te
jours aussi brillant ? me deman
encore le docteur Dietz avant d ;
1er visiter la cathédrale de Reims s
compagnie de ses joueurs.
Je ne puis que lui confirmer toi:1 -
l'admiration qu'avaient pour le Ho -
gro-Marseillais les milieux du fooi-
ball français.
Au son de la guitare
(De notre envoyé spécial)
NIEDERBROON, 1er juin.
Par un beau soleil matinal, nous
nous sommes rendus auprès de
l'équipe nationale du Brésil à la-
quelle la charmante petite ville de
Niederbronn-les-Bains, ainsi que le
coquet cadre de ses environs, ont of-
fert une retraite rêvée avant le
grand événement que ce « onze » et
ses dirigeants devront vivre diman-
che prochain.
Peu après heuf heures, les joueurs
brésiliens, que le beau temps avait
les Brésiliens préparent
à Niederbronn le grand choc
vite fait de réveiller, ont quitté le
« Grand Hôtel » de Niederbronn
pour s'adonner à une petite séance
d'entraînement.
C'est à la sortie de la ville que
nous les avons rejoints, dans une
clairière de cette belle forêt qui fait
la fierté de cet admirable coin de
l'Alsace et où ils se disposèrent ra-
pidement en trois rangées face à
leur entraîneur Adhémar Pimento,
vêtu pour la circonstance d'un
chandail bleu laissant apparaître les
manches d'une chemise rouge, coif-
fé d'une casquette légèrement pous-
sée en arrière et muni d'un petit
sifflet qui ne tarda pas à entrer en
action.
La « leçon » quotidienne
Sous les yeux de quelques rares
curieux venus pour admirer les
beaux gars sud-américains, ces der-
niers écoutèrent religieusement les
conseils pratiques que leur donna
leur entraîneur, qui n'omit pas de
souligner que @ chaque joueur a be-
soin d'une préparation physique ré-
pondant à son tempérament et à sa
résistance physique qui ne sont pas
les mêmes pour tous les individus.
Sur l'escalier nous rencontrons
leur président, M. Castello Branco
qui s'empresse de faire les éloges
de Niederbronn, de l'hôtel, de la ré-
ception en Alsace. Ce qui l'enchante
apparamment le plus, c'est que tous
ses hommes se trouvent en bonne
santé et qu'aucun d'eux ne se plaint
d'un mal quelconque comme cela au-
rait pu être le cas par la fraîche
température des derniers jours.
L'emploi du temps
Traversant ensuite le couloir de
l'hôtel qui, pour le moment, n'abrite
guère que la caravane brésilienne et
quelques journalistes anglais, nous
découvrons au. mur du premier étage
le programme de la journée que
voici :
8-9 heures : réveil et café : 9-11
heures : entraînement individuel ;
11 h. à midi : bains et repos ; 12-13
heures : déjeuner ; 13-19 h. 30 :
promenades et massages ; 19 h. 30-
20 h. 30 : dîner ; 20 h. 30- à 22 h. 30:
promenade de digestion ; 22 h. 30 :
coucher.
Voici d'ailleurs les deux man-
dolinistes du team, Lopez et le
nègre Brandao qui s'installent
devant la grande entrée, entourés
du gardien Batatoes, de l'arrière
Domingos, du demi-centre Mar-
tin Silveira pour nous offrir quel-
ques-uns de ces airs qui font le
charme des petites Brésiliennes
par les beaux soirs de clair de
lune. Le petit Léonidas contemple
le spectacle du haut du premier
étage et lance un bon mot à ses
camarades qui rient de plein
coeur.
— Voici à peu N près l'emploi de
nos journées de Niederbronn, nous
dit l'entraîneur Pimenta qui ne
tient aucunement à fatiguer les hom-
mes qui lui sont confies. Nous n'a-
vons pas besoin de faire davantage,
ajoute-t-il,car tout effort inutile n'au
rait comme résultat que de détruire
la bonne forme de mes joueurs. Il
tient spécialement à ce qu'aucun
mouvement violent ne rentre dans le
cadre de la séance d'entraînement in-
dividuel.
Demain ce sera du travail avec le
ballon, au terrain du Racing Club
de Strasbourg, où les travaux d'amé-
nagement touchent à leur fin. Mais
c'est surtout pour faire connais-
sance avec le terrain et bien moins
pour y jouer que les Brésiliens fe-
ront cette excursion è la Meinau.
L'entraîneur nous confie finalement
encore qu'une dernière séance d'en-
traînement comme celle à laquelle
nous venons d'assister aura lieu
jeudi matin et que vendredi et sa-
medi ce sera le repos et le calme
le plus absolu et complet.
Sur ce, l'heure du déjeuner ap-
proche. Notre curiosité nous a
poussés jusqu'à examiner le me-
nu qui se compose d'un potage
Portugaise, de bœuf en daude à
la bourguignonne, de riz ensuite
avec haricots et viande et d'un
dessert, le tout préparé par l'ex-
cellent cuisinier de l'hotel qui
donne entière satisfaction aux
Brésiliens de sorte que le CIe cuis-
tot » brésilien n'a pas eu à en-
trer en fonctions.
Et l'on nous a affirmé à l'hô-
tel que ces grands gaillards sud-
américains ont fort bon appétit.
Alfred Goehry.
Isenborgh sera le responsable
de l'attaque belge devant la France
(De notre correspondant particulier Marcel FLUCHE).
Bruxelles, 1er juin (par téléphone).
S'il avait fallu Interpréter la. perplexité des sélectionneurs aprè
l'exhibition assez décevante de l'équipe belge, dimanche, en face a.
la Yougoslavie, on eût été tenté de prévoir un remaniement important
du team.
Or, l'équipe belge qui rencontrera
la France dimanche à Colombes est,
à deux hommes près, celle qui a joué
contre la Yougoslavie et encore, Ca-
pelle est le seul à avoir été éliminé,
car Petit, retenu à Liège par ses
examens à la Faculté de Médecine,
avait anoncé depuis plusieurs jours
déjà qu'il ne pourrait pas se dépla-
cer à Paris.
On peut déduire de cela que c'est
argument de la cohésion qui l'a
emporté dans la longue délibération
des sélectionneurs.
Au fond ont-ils tout à fait tort ?
Il est trop tard, en effet, pour de
nouvelles combinaisons. Mieux va-
lait, dans La mesure du possible
conserver la cohésion acquise dans
les plus récentes rencontres.
Le problème. des demis.
II n'en reste pas moins qu'après
avoir vu les difficultés et la lassi-
tude de, nos demis en face de la
Yougoslavie, on peut ressentir des
appréhensions sur le rendement de
la ligne intermédiaire des Diables
Rouges.
N'eut-il pas été plus prudent de
remplacer Stynen par Gommers, qui
est frais, et a fait de remarqua-
bles débuts internationaux à Paris
en janvier ?
Une défense affaiblie
Enfin il faut dire que Saeys était
plus indiqué pour prendre la place
devenue vacante par suite de la dé-
fection de Petit.
Cette substitution nous paraît de-
voir affaiblir légèrement la défense.
Quant à l'élimination de Capel-
le au profit de l'Anversois Isem-
borghs elle a été suggérée au
sélectionneur moins peut-être par
l'appréciation de l'exhibition du
LIégeois devant les Yougoslaves
— car Il y eut dans l'équipé belge
footballer — que par la nécessi-
té de pouvoir opposer à la rude
défense française un leader
agressif et n'ayant pas peur des
coups.
Une semaine de repos avant Fran-
ce-Belgique, l'équipe pourra se re-
tremper, regrouper ses ressources,
et les joueurs qui ont mal figuré di-
manche auront retrouvé leur fraî-
cheur.
",
Ladoumegue
a repris
l'entraînement
Ladoumègue se remet sérieu-
sement à l'entraînement. Hier,
derrière un authentique cham-
pion de France, il a couvert un
3.000 mètres à belle allure.
Il y a une raison à cette « re-
prise ». Ladoumègue aurait re-
çu une proposition pour courir
à nouveau et même en France.
Miasmic- Beaugrand
firent match nul après
un combat intéressant
La boxe va prendre ses quartiers
d'été. Le premier, le Central a fer-
mé ses portes hier soir, après une
soirée de gala.
Chandelier se mit en valeur de-
vant un Tassa.rt en grande forme,
mais qui dut s'incliner. Pierini en
fit autant devant Yvet.
Salmas et Gillot d'une part, Fred
Senn et Auclerc ne purent se dépar-
tager.
Mais le combat qui fut le plus in-
téressant a été celui qui opposait
Miasmic à Beaugrand, deux hommes
en forme. Le match nul qui vint
sanctionner cette rencontre a été des
plus équitables.
Fernand Mercier.
COURRIER DES AILES
NAVIGATION
+ Long-courriers français du mer-
credi 1er juin 1938 :
Air France-Amérique du Sud :
Le courrier descendant est arrivé
hier soir à 19 h. 20 à Rio de Janeiro.
Le courrier montant a quitté Na-
tal hier à 8 h. 25 (G:M.T.) à bord
du Farman Ville-de-Dakar, avec
l'équipage : Guillaumet, Reine,
Ruehelhansen, Montet, Cornet èt
289 kg de - poste. Il est "arrivé à.
Dakar à 23 h. 57 d'où il a repris
80n vol ce matin à 0 h. 15 (G.M.T.).
Air France-Orient : Le -courrier
descendant est arrivé hier à 6 h. 15
(G.M.T.) à Hanoi et à 6 h..20 à
Saigon. Le courrier montant a quit-
té Bagdad ce matin à 1 h. 15 (G.
M.T.) et a fait escale à Tripoli à
5 h. 45, d'où il gagnera Athènes.
Air Afrique : Les deux avions
descendants de la c Régie » sont ar-
rivés hier à 16 h. 15 et 16 h. 30 à
Fort-Lamy. Le courrier régulier 'a
repris son vol ce matin à 4 h. 30
(G.M.T.).
La correspondance partie de Gao
hier à 5 h. 50 est arrivé à 11 h. 45
à Bamako.
Le courrier montant de la S.A.B.
E.N.A. est arrivé hier soir à Oran.
-à 17 h. 30 (G.M.T.).
AéromarftÍme : L'avion amphibie
du courrier descendant a- quitté
Abidjean ce matin pour Douala.
+ Le premier avion (lu service
postal d'Australie à l'Ile Papua.est
arrivé hier à Port Moresby (Papua)
avec 30.000 lettres.
+ Un avion anglais de la R.A.F.
a accroché un arbre hier en tentant
un atterrissage à Grimsby, mais le
pilote n'a pas été blessé. •
+ Mme Dupeyron .a quitté Tunis
ce matin à 5 h. 5 (G. M. T.), à bord
de ffon « Aiglon » et a atterri à
10 h. 23 (G. M. T.), à Marseille-
Marignane, d'où elle a repris son'
vol à 11 h. 45 (G. M. 1S) pour Mont-
de-Marsan.
+ Un Bloch 220 d'Air-France a
Inauguré ce matin le service'Paris-
Stockholm avec un seul arrêt à Co-
penhague qui sera assuré en pool
avec la K. L. M. et l'A. B. A.
+ Un ancien trimoteur Dewoitine
430 qui prenait le départ pour Mar-
seille pour effectuer des essais de
T. S. F. s'est écrasé ce matin en
bordure du terrain de Villacoublay
par suite d'une baisse simultanée de
régime de ses deux moteurs laté-
raux. L'appareil est détruit, mais
11 n'y.a pas eu d'accident de per-
sonne.
PERSONNEL
+ Le conseil municipal de Birmin-
gham a accepté hier de vendre à
lord Nuffield le terrain sur lequel
»W-ci doit tonstruire l'usine
4
d'aviation géante, suivant son en-
tente avec le ministère de l'Air bri-
tannique.
Cette usine, qui devra être ter-
minée. en moins, de six mois, coû-
tera plus de 500 millions de francs
et permettra la construction de 5.000
avions par an en employant 12.000
à 15.000 ouvrières.
t La mission aéronautique fran-
çaise en Angleterre a visité 'hier
l'école de la R.A.F. à Hullavington
et a été reçue à dîner par M. Cor-
bin, ambassadeur de France.
La. mission visite aujourd'hui la
base de Cranwell de la R.A.F. où
elle dîne et passera 'la nuit et de-
main se rendra à la base de Halton.
+ D'importants exercices de dé-
fense anti-aérienne ont eu lieu hier
à, l'estuaire de la Tamise.
+ Rappelons que les épreuves du
concours d'admission à l'Ecole de
l'Air auront lieu .du 14 au 17 juin
MATERIEL
4* Fokker se pose en défenseur de
la construction mixte.
Grâce aux améliorations, appor-
tées à la construction bois par la
disposition rationnelle des fibres, et,
l'usage de bois imprégné et collé à
la résine synthétique (bakélite)
celle-ci résiste aux intempéries et
aux moistssures, et le fini obtenu
se compare avantageusement avec
celui de la construction métallique.
Pour les ailes aucune raison
technique ne favorise l'un ou l'au-
tre mode de constructiop. Le > bois
permet une construction plus rapide
du prototype, et de la petite série,
et permet 'J.me réparation rapide
avec des moyens sommaires ; le
métal demande un outillage impor-
tant si l'on désire une fabrication
rationnelle et permet l'interchan-
geabilité des pièces principales.
Pour le fuselage le problème est
très différent. L'usage de la cons-
truction métallique monocoque per-
met une plus grande capacité de
transport et pour un avion civil une
insonorisation meilleure de la cabine
de passagers, que le fuselage bois
ou en tube d'acier soudés et en-
toilés. Pour la réalisation de fuse-
lages d'avions militaires, Fokker
utilise souvent une construction
mixte r la partie avant est de cons-
truction métallique monocoque, ce
qui permet un aménagement facile
et relativemeht spacieux, la 'partie
centrale qui se raccorde à l'aile en
bois est également construite en
bois et la partie arrière est en tu-
bes d'acier soudés et entoilés.
L'avion de bombardement T 5 et
l'hydravion à flotteurs T. 8-W
emploient ce système de construc-
tion mixte mais très logique.
J.-G. FLEURY,
EN LIGNE D'ABORD
puis contre la montre
Vers Chaumont en deux actes
en "attendant" la crevaison de Naisse
(De notre envoyé spécial A. - BAKER D'ISY)
LUXE UIL, 1" Juin (par téléphone)
Après un jour et demi de repos — bien mérité — les 42 rescapés
des Vosges s'attaquent aujourd'hui au quatrième et avant-dernier acte
de leur programme.
Acte en. deux tableaux puisque, partant à midi de Belfort, nos jeu-
nes coureurs accomplissent d'abord 130 kilomètres en ligne, puis dis-
putent une course de 32 kilomètres contre la montre.
Par un temps superbe on se re-
trouve donc en plein midi sous un
soleil ardent. Il manque le Niçois
Verzelli qui souffrait de glandes
dans l'aine.
Svoboda eet également mal en
point. Notre champion de Fran-
ce des amateurs souffre d'une che-
ville visiblement enflée.
— J'avais promis à mon président,
M. Bellanger, de terminer, nous
dit-il, mais je n'avais pas prévu
cela.
l 'l:.es provinciaux groupés
contre Naisse
La journée de repos a permis aux
jeunes provinciaux de faire plus
ample connaissance et des liens de
sympathie se sont-noués,
On a particulièrement noté .que
tous les coureurs de Peugeot : Le
Guével, Desmoulins, Bouvet, Bracci,
etc. se sont rendus ensemble à Va-
! lentigney où une réception cordiale
leur était réservée-.
Mais la course ne va-t-elle pas,
s'en ressentir ?
Jusqu'ici, en dépit de la formule
Individuelle, on avait assisté à une
course très intelligente du V.C. de
Levallois en faveur de Naisse.
Les camarades de Le Guével
montreront-Ha la même adresse ?
Ne risquent-ils pas en voulant
aider leur compagnon de le faire
disqualifier, comme le fut, l'an
dernier, Goutorbe qui portait le
maillot jaune ?
Nous espérons que non et que ce
Wolber s'achèvera à l'entière satis-
faction de tous les commissaires.
Une chose reste d'ailleurs net-
tement défendue : c'eat d'atten-
dre un camarade.
Naisse doit donc redouter les cre-
vaisons, car dès qu'il mettra pied à
terre, tous ses adversaires lui mène-
ront la vie dure.
Il a été épargné jusqu'ici. Pas une
crevaison, pas une seule fois sa chaî-
ne n'a sauté : rien.
En sera-t-il a,insi jusqu'à Paris ?
Trois années pour rien
En compagnie des coureurs du
V.C. Levallois, dont il est devenu le
coéquipier occasionnel, Naisse a « re-
connu » hier, en voiture, le début
de l'étape d'aujourd'hui.
Puis il passa plusieurs heures au
bord de 1 étang de Bas-Evète, face
aux Vosges vaincues.
Là nous évoquâmes avec lui son
précédent Wolber de 1934. qu'il avait
brillamment terminé.
Puis Naisse connut trois ans de
« crise ». trois ans pendant lesquels
les circonstances les plus diverses
l'empêchèrent dç s'aligner à nou-
veau dans cette grande épreuve des
jeunes.
1935 : 11 était militaire. !
1936 : il était amateur, donc
non qualifié.
1937 : la maladie l'éloignait de
la route. -
Xaisse mérite donc bien de
connaître enfin le succès.
La route est longue qui mène à
la vedette et c'est le mérite de ce
prix Wolber que de rendre Justice à
un coureur régulier et consciencieux.
Premières escarmouches
sans conséquence
Il ne manque au départ que Ver-
zelli. En effet, Svoboda, après s'être
soigné énergiquement, a décidé de
repartir. Mais tiendra-t-il longtemps?
Sa cheville est encore enflée.
Il y a donc 41 partants.
— C'est .toujours une place de ga-
gnée, nous dit en riant le joyeux
Bourrassier, avant-dernier du clas-
sement général.
A midi 2, le signal de l'envolée
définitive est donné dans un fau-
bourg de Belfort et aussitôt les dé-
marrages commencent.
Le Dijonnais Lamure et le Borde-
lais Piboul tentent de s'échapper
ensemble. Mais ils sont assez rapi-
dement rejoints. Puis le Breton Bou-
lard démarre dans la côte du Ban
de Champagnez.
Les Olympiens mènent la chasse
et, après quelques kilomètres, Bou-
lard est rattrapé.
Peu après le départ, la route a été
fraîchement goudronnée. Les petits
silex font des victimes : Le Nizerhy
et Cherchalli crèvent.
Découragé, Le Nizerhy décide
d'abandonner et fait demi-tour vers
Belfort encore tout proche.
Les premières côtes du parcours —
celles que l'on doit monter sur la
fin de Paris-Belfort — provoquent
également quelques lâchages : Svo-
boda, Salembier, Mantovani et Cro-
chet sont les victimes.
A Lure, à midi 48, le groupe du
champion de France compte déjà
1 m. 30 s. de retard.
L'Allemagne a encore
désigné cinq cireurs
pour le « Toui »
(De notre correspondant particulier.)
Berlin, 1" juin (Par tél.)
L'Allemagne vient de désigner
cinq autres de ses coureurs qui
prendront part au Tour de France.
Ce sont : Wengler, Hauswald,
Schild, Wendel, Langhroff, qui se
joindront aux autres précédemment
choisis dans l'équipe du Reich.
Les deux dernières places dans
l'équipe d'Allemagne seront dési-
gnés après le Tour d'Allemagne, à
la fin du mois de juin.
Les dix coureurs allemands déjà
désignés seront au départ du Tour
d'Allemagne, le 9 juin à Berlin.
CONFRERES, INSCRIVEZ-VOUS
POUR NOTRE CRITERIUM
D'EUROPE
Afin de faciliter leur travail, nos
confrères rédacteurs, dessinateurs,
photographes et les maisons d'ac-
tualités cinématographiques qui vou-
draient bien suivre notre « Crité-
rium d'Europe » organisé par « Pa-
ris-soir », le 11 juin aux Tuileries,
sont priés de s'inscrire dès mainte-
nant auprès de notre collaborateur
Fernand Mercier à notre rubrique
sportive.
s y Ive"" re m aes le
Sylvère Maes le < réalisateur >
et le jeu d'équipe des Belges dans le Sud-Ouest
î Les erreurs de tactique des poulains de Romain Bellanger
(De notre envoyé spécial Gaston BÉN AC,)
BERGE RAC, l*r, Juin (par téléphone)
Sylvère Maes était joyeux ce matin, au départ de l'étape Montau-
ban-Bergerac, comme un jeune, champion qui vient de remporter sa
première grande épreuve.
On disait de lui depuis le début de la saison : « Sylvère améliore
sa forme », « Sylvère a fourni de bons retours », « Sylvère est près de
sa grande forme », mais Sylvère ne gagnait jamais.
Hier, Il fut plus que'l'homme qui montre un échantillon de ses qua-
lités et de sa condition, il fut le réalisateur, le vainqueur, et dans quel
style. Sylvère Maes, routier complet, fournira encore, vous le verrez,
un Tour de France remarquable.
Félicien, chien de berger
Dall8 cette fin d'étape secouée
d'incessants démarrages, de Tou-
louse à Montauban, l'esprit d'équipe
joua si fort, "d'un côté surtout, que
ce n'est qu'à 8 kilomètres du but
que deux hommes purent se déta-
cher sans être rejoints.
Il est à noter que, dans cette cir-
constance, les Belges aeula marquè-
rent intraitablement ceux des bleu
foncé qui voulaient courir après
Sylvère Maes. On vit en effet Féli-
cien Yervaecke sauter vingt fois sur
la roue de Berrendero qui, lui aussi
en très belle condition, démarrait
sans arrêt. On vit alors Van Houtte,
Danneels, Vlaemynck', marquer à
leur tour ; Fréchaut, Desmet, Mar-
caillou ; aussi leur directeur sportif
M. Dizy semblait très fier de ses
poulains et Félicien, tout heureux
d'avoir aidé Sylvère à vaincre.
— C'est comme cela qu'il faut
faire, disait-il, quand chacun veut
travailler pour les camarades sans
arrière-pensée.
Romain n'est pas content
Par contre, Romain Bellenger était
loin d'être satisfait de ses équipiers.
— Chez moi, disait-il, tous veulent
gagner et c'est cela qui a causé no-
tre défaite hier, cela ne peut pas
durer, je leur ai dit ce matin : « Ce-
lui qui ne travaillera pas pour l'é-
quipe, pourra rentrer Immédiatement
chez lui. » Avez-vous vu Cariai, par
exemple, il est très fort, j'en con-
viens, mais H veut gagner à tout
prix et c'est lui qui a déclenché
toute la bagarre hier et qui est res-
ponsable de la victoire de Maes,
avait-il besoin de démarrer ainsi.
» Van Houtte avait-il besoin aus-
si de se faire voir à Toulouse en ti-
rant si fort le peloton à l'avant ? »
ROMAIN BELLENGER N'EST
SATISFAIT, QUE DE DESMET,
DE BERRENDERO ET DE VAN
NEK SURTOUT, QUI FUT
TRES FORT. APRES ETRE
REVENU SUR DEUX CREVAI-
SONS, N'AVAIT IL PAS RAME-
NE LE LEADER DESMET.
— En voilà un qui est obéissant
et qui travaille pour l'équipe ajoute-
t-l1.
La vérité, c'est que Desmedt,
le leader, est peut-être celui qui
marche le moins bien de l'équipe.
En tout cas, Il ne monte pas.
Enfin, des hommes tete que Fré-
chaut, Carini, Berrendero, en veu-
lent terriblement et sont très diffi-
clle« à diriger.
A part les leaders des grandes
marques, le Belge Beeckman, qui
fut l'instigateur du démarrage de
Montauban fit une très belle course,
ainsi que l'Espagnol Prier l'homme
des échappées, très combatif de bout
en bout que- Chavard, le puissant
Carcassonnais, toujours prêt à at-
taquer seul en tête. que Hargnes
enfin qui fut le meilleur homme de
la fin de cette course qui ressembla
fort à une étape de plat au Tour de
France.
La résurrection de Hargnes
et les Espagnols
du Tour
Une curieuse résurrection est celle
du Rayonnais Hargues qui, depuis
six ans, ne courait plus que dans
la région.
— Je gagnais plus d'argent que
dans les courses internationales, me
dit-il, c'est pour cela que je ne
« montais » plus à Paris, mainte-
nant, je me sens très bien, je vou-
drais bien courir le Tour de France.
car la course par équipe, cela me
plait.
Tous ceux qui marchent pensent
au grand Tour, en effet, les Espa-
gnols plus que les autres peut-être.
— Nous devons avoir une équipe
très bonne cette année, me dit Ca-
nardo, Berrendero s'est amélioré de
cent pour cent, et, depuis la guerre,
depuis que nous courons en France,
tous nous avons progressé, none dé-
marrons et noua roulons plus vite.
Un des nôtres, Berrendero, par
exemple, gagnerait le Tour qu'il ne
faudrait pas s'en montrer surpris.
Le ciel est gris, la température
fraîche, si on la compare au temps
estival de la veille, lorsque le départ
de la quatrième étape est donné à
10 h. 42, à la sortie de Montauban,
soit avec douze minutes de retard sur
l'horaire.
Avant Lavilledieu, Prior s'échappe
mais pas seul, cette fois, Clergeaud,
le Montalbanais, et Estève ayant
sauté sur sa roue, les trois foncent
vers Castelsarrazin avec deux cents
mètres d'avance, mais Alvarez et
Marcaillou reviennent sur les évadés.
Une chute :
Canardo abandonne
Mais voici que quelques kilomètres
après le départ, Charlier accroche
Canardo, les deux hommes tombent
lourdement, Charlier peut repartir,
mais Canardo a son vélo brisé et
est k.-o. Ses blessures sont superfi-
cielles et Il revient à lui à l'aide
d'un verre d'eau-de-vie du pays que
lui offre une vieille paysanne toute
ridée.
Il a sept minutes de retard et Il
voudrait repartir, mais Romain Bel-
lenger, qui a plusieurs hommes
mieux placés, l'en dissuade. Canardo
l'écoute et abandonne en disant':
— L'essentiel, c'est que l'équipe
gagne.
Un peu avant Casteisarrazin, Ou-
bron s'échappe et gagne une prime
devant le champ de courses qui lui
rappelle Vincennes et son ami
Trignol.
Le plume Henri Armstrong
est champion du monde
des Il welters"
Il a nettement battu,
aux points, Barney Ross
celle nuit à New* York
(De notre envoyé spécial
permanent Cari RI ESS)
Armstrong a battu Barney Ross pour le* titre mondial des poids
mi-moyens, mais le résultat n'est pas — à mon point de vue — aussi
Important que le combat lui-même, qui a surpassé en dureté et vitesse,
tous ceux auxquels j'ai assisté jusqu'ici.
Le champion du monde des poids plume a gagné de très loin aux
points. Sa victoire fut méritée, car il attaqua tout le temps, tandis
que Barney Ross ne put guère riposter à ses coups. Armstrong pouvait
être qualifié de machine à mouvement perpétuel.
Après quinze reprises, Il était
aussi frais qu'au début, alors qu'a-
vant le combat on se demandait s'il
pourrait tenir les quinze reprises.
On le sait maintenant.
Manque de puissance
.On doit tout de même constater
que ses coups manquèrent de puis-
sance puisque, pendant ces quinze
reprises Il essaya en vain de met-
tre Barney Ross k.-o., et qu'il ne
réussit même pas à l'envoyer une
seule fois à terre.
Ross non plus n'est pas un co-
gneur..Et lui non plus n'a pu tou-
cher rudement son adversaire. Il ne
l'a pas davantage tenu à distance.
Barney Ross pratiqua une boxe
plus pure. Il boxa beaucoup mieux
Armstrong, le nouveau champion du monde des welters.
les rares fois où il put imposer le
combat à distance.
Quoiqu'il ait combattu pendant
toute la rencontre à une vitesse In-
croyable, j'ai eu l'impression qu'il
était devenu plus lent. Cela tient, à
mon avis. au fait qu'il a disputé
trop de combats en quinze reprises.
Pendant les cinq dernières re-
prises, hier soir, il n'était plus
qu'un punching-ball vivant, une
masse sanguinolente. Mais il ne
consentit pas à abandonner, mal-
gré l'insistance (Je son manager,
de ses soigneurs et même de
l'arbitre Donnovan qui, comme
beaucoup de spectateurs, voyait
avec peine le massacre de celui
qui fut un si grand champion.
Ross, jusqu'à la fin, combat-
tit eu champion courageux, mais
Il semble incroyable, sinon im-
possible, qu'il puisse encore
boxer après avoir été massacré
de telle façon.
60.000 spectateurs
Dès le début, ce fut l'atmosphère
des grands combats. Il faisait très
froid dans l'arène de Long Island,
l'établissement de Madison Square
Garden. Aussi, les gens qui, dès
20 heures, remplissaient le vaste
vaisseau, grelottaient-ils tous. On
peut estimer leur total à 60.000 en-
viron.
Autour du ring, environ quatre
cents journalistes, dont beaucoup
étrangers, s'occupaient à envoyer
aux quatre coins du monde les pé-
ripéties du combat. Une tour avait
été construite en face du ring d'où
les opérateurs de cinéma prenaient
leurs vues, sans gêner les specta-
teurs.
Plus de cent projecteurs puis-
sants illuminaient le ring, tandis
que la foule, complètement dans
l'ombre, apparaissait illimitée.
Derniers préparatifs j
Après les quelques paris de la
dernière heure entre les titulaires
des fauteuils de ring et des com-
bats préliminaires sans importance,
voici les préparatifs du grand com-
bat.
Les deux boxeurs pénètrent dans
le ring, exactement à 22 h. 10 (heu-
re américaine). Ross est souriant,
Armstrong semble nerveux. Tous
deux sont enveloppés de peignoirs
multicolores.
Après la présentation de Tony
Galento, de Jimmy Braddock et de
Joe Louis, alors que le froid redou-
ble d'intensité, l'arbitre donne le si-
gnal de la première reprise.
Armstrong. machine à frapper
Barney Ross. punching-ball humain
Dès la première reprise, Armstrong
attaque et Ross feinte du gauche.
La vitesse du cambat est incroyable.
Ross place deux uppercuts, Arms-
trong un direct du gauche, Ross un
crochet du droit. Ross domine, tan-
dis que le prudent Armstrong sem-
ble se réserver.
Après un direct du gauche de Ross,
suivi d'un crochet du droit, cette
première reprise lui est adjugée, aine
si que la seconde où Armstrong es-
saie en vain de percer la garde de
Ross.
Mais à la troisième, la physio-
nomie du combat change. Arms-
trong passe à t'attaque ; Il fait
pleuvoir sur les cotes de Ross des
droits, des crochets du gauche,
sans se fatiguer, tout en encais-
sant sans sembler s'en apercevoir
le coups de Ross. Ce dernier sai-
gne de la bouche et perd la re-
prise.
Le martèlement continue pendant
la quatrième et Ross ne peut ripos-
ter que quelques rares fois. Arms-
trong s'adjuge encore un avantage
très net.
Barney Rosa
a l'œil droit fermé
Ross saigne de la bouche et iL
l'œil droit fermé. Il tient cependant
tête à son rival au cours de la -cin-
quième reprise, qui se termine sur
un résultat nul.
C'est la fin du champion du monde
.des poids mi-moyens. La sixième
voit des échanges à des allures in-
croyables. ïtoss encaisse beaucoup et
manque encore plus. Il est fatigué
et ne fait rien. Gros avantage à
Armstrong, qui continue ses atta-
ques pendant la reprise suivante,
sans paraître se fatiguer.
Armstrong impose le combat
de prés. Barney Ross est en dan-
ger, mais le coup qui mettrait
fin au combat n'arrivé pas.
Ross attaque des deux mains
.mais manque ses coups. Tou-
jours gros avantage à Arms-
trong. Celui-ci perdra cependant
la reprise, mais à la suite d'un
coup' bas Involontaire, tout en
continuant a garder un avan-.
tage marqué.
La huitième voit la supériorité
d'Armstrong s'accentuer encore da-
vantage ; Il place des crochets du
droit, touche des deux mains des
dizaines et des dizaines de fois, sans
attirer la riposte. ",
A partir de la neuvième reprise,
Barney * Ross ne se défend plus
fuère. Il est devenu un punching-
ball et ne semble préoccupé que de
protéger ses yeux. Armstrong conr.
tinue à frapper à la même cadence
ultra-rapide- pendant la dixième. On
dirait une machine à frapper. Ross
est , presque sans connaissance et la
onzième voit le même spectacle se
dérouler..
Pendant le repos de cette derniè-
re, l'arbitre Donnovan s'avance
dans le coin de Ross et l'adjure d'a-
bandonner. Ross refuse et le signal
de la douzième reprise est donné.
Le public réclame
l'arrêt du combat
Ross encaisse à nouveau sans
pouvoir riposter et le public de-
mande maintenant à grands cris
que l'arbitre arrête le combat, car
Ross n'a plus figure humaine.
Une nouvelle fois Donnovan
s'avance vers Ross pour le faire
abandonner, mais essuie un
nouveau refus. La treizième re-
prise tourne au massacre, mais
l'estocade finale ne se produit
paa.
Pendant la quatorzième, la puni-
tion continue et, jusqu'à la fin de
la quinzième, Ross persévérera à
esquisser faiblement des gestes de
défense.
Lorsque Donnovan proclame la
victoire d'Armstrong, une ovation
formidable accueille le résultat.
Antonin Magne
ne sera pas
repêché !
.nous dit M. LEGROS
La commission epevtive de
l'U. T. R se réserve, on le
sait, le droit de repêcher un
ou plusieurs coureurs ayant
manqué par malchance la qua-
lification au Championnat de
France. Mais, encore une fois,
cette mesure de clémence ne
profitera à personne.
M. A. Legros, président de
la commission sportive, que
nous vîmes hier, est en effet
formel :
— Nous ne repêcherons pas
Antonin Magne, pas plus lut
'que Mithouard ou Chocque
qui ont exposé à la commis-
sion sportive les raisons qui
leur ont valu l'élimination du
Championnat.
» Nous ne repêcherons, si
cela se reproduit un jour,
qu'un homme ayant été éliminé
par une malchance flagrante,
par exemple celui qui se pré-
sentera seul à l'arrivée d'une
épreuve qualificative et qui
tomberait sur la piste, ne
pouvant de ce fait passer la
ligne.
» Ce n'est le cas d'aucun des
candidats au repêchage.
» Je dois préciser, ajoute
M. Legros, qu'Antonln Magne
n'a d'ailleurs, rien sollicité et
ne, veut accepter aucune me-
sure de faveur. »
'LE RIDEAU VA SE LEVER 'SUR LA COUPE DU MONDE
/hûU4 M> tedOUfaM
MM C~t t~M
tû4l£ te M~~
nous ont déclaré ce malin è Reims
les Hongrois de la Coupe du Monde
(De notre envoyé spécial Jean ESKENAZl)
Je ne m'attendais pas à trouver les Hongrois déjà levés en arri-
vant ce matin, à Reims, vers 9 heures. Mais malgré la fatigue du
voyage ils n'eurent pas droit à une grasse matinée qu'ils ne récla-
mèrent d'ailleurs pas.
Sagement, les Hongrois prenaient
leur petit déjeuner. A une table,
les officiels : Dr Usetty député au
parlement hongrois et président de
la Fédération; l'ingénfeur Fischer,
de la F.I.F.A., qui fit aux joueurs
un petit speech très applaudi ; Min-
der, manager de l'équipe ; Nagg.
trésorier et l'entraîneur Schaffer,
énorme colosse qui fut une dés gloi-
res du football hongrois. A une au-
tre table les joueurs et Kohut était
amicalement a,ssis à côté de celui
qu'il dépossède de sa place : Titkos.
Le docteur Dietz, ancien préfet de
police de Budapest qui est sélec-
tionneur unique de l'équipe de Hon-
grie, veillait aux mille détails que
comporte un pareil travail. C'est
avec lui que nous nous entretenons
le premier.
M. Dietz espère conjurer
le sort
— Merci à c Paris-soir » que nous
apprécions tant en Hongrie de nous
avoir rendu visite. J'espère que vo-
tre beau journal aura à célébrer nos
mérites durant la grande épreuve
mondiale.
« Jusqu'à présent nous avons eu
beaucoup de malchance dans toutes
les manifestations de ce genre.
mais ja compte ferme que la loi des
compensations fonctionnera.
-4 Vous avez confiance ?
— Certes. mais je ne regrette
qu'une chose c est que nous
n'ayons pu nous préparer plus
minutieusement. Pensez que
vendredi dernier on a encore
Joué pour le championnat en
Hongrie !
C'est ce que me dira aussi Schaf-
fer que j'interroge.
- Notre chance est nette me dit
lex-coéquipier d'Orth. Maie le foot-
ball international cette année a été
un défi à la logique. Evidemment
l'Italie et la Tchécoslovaquie aussi
sont redoutables mais au dernier
Italie-Hongrie nous n'avons connu
la défaite que d'extrême justesse.
Un tour maintenant chez les
joueurs. Ils sont dix-huit et sont
pour la plupart de vieilles connais-
sances. Nous les avons vus avec
l'équipe de Hongrie, Budapest, ou les
grands clubs magyars.
Biro Il « l'inédit »
Il n'y a qu'un « inédit », Biro II
— qui n'est pas parent de l'arrière,
du reste — Biro II qui a 19 ans est
un grand gaillard qui doit à son ti-
tre de benjamin de l'équipe d'être
un peu le « souffre-douleur » de
l'équipe. Mais tous les autres sont
des habitués des rencontres inter-
nationales, Hada, Sarosi. et Kohut
les seuls à parler français, Szobo,
Kohut s'est improvisé le guide de ses camarades de
l'équipe de Hongrie. Et le voilà, ce matin, à Reims, au
"volant de la voiture de «Paris-soir». A ses côtés, Turay, de-
bout sur le marche-pied Koranyi. et derrière, sur la ban-
quette de gauche à droite, Balogh, Polgar et Hada.
Szücs, magnifiques dans leur tenue
estivale. Zsengester, Lazar, Biro,
Kovanyi dont les deux frères jouent
en France, Polzar, Turay. Ils sont
dix-sept en tout.
Sarosi, bien remis de son accident,
est réservé.
— J'attends le résultat d'Allema-
gne-Suisse auquel nous assisterons,
mes camarades et moi, m'avoue-t-il,
avant de me prononcer. »
Quant à Kohut, il est heureux de
retrouver ses camarades et sensible
à l'honneur qui lui est fait.
— JE N'AI PAS JOUE DEPUIS
1932 AVEC L'EQUIPE DE HON-
GRIE. C'ETAIT CONTRE L'AU-
TRICHE ET IL Y AVAIT DEJA A
L'EPOQUE : SZABO, BIRO, KO-
RANYI, LAZAR, SAROSI ET TOL-
DI.
Il ne serait pas dépaysé ! »
En causant avec les autres joueurs
j'ai eu l'impression que les Hon-
grois redoutaient surtout l'Italie. et
la Tchécoslovaquie qui, à leur avis,
est très en forme.
Pour dimanche, les Hongrois au-
ront l'équipe suivante :
Hada ; Koranyi, Biro ; Lara-,
Stucs, Baloch ; Sas, Zsingeller, S"
rosi, Toldi, Kohut.
— Alors, vraiment Kohut est te
jours aussi brillant ? me deman
encore le docteur Dietz avant d ;
1er visiter la cathédrale de Reims s
compagnie de ses joueurs.
Je ne puis que lui confirmer toi:1 -
l'admiration qu'avaient pour le Ho -
gro-Marseillais les milieux du fooi-
ball français.
Au son de la guitare
(De notre envoyé spécial)
NIEDERBROON, 1er juin.
Par un beau soleil matinal, nous
nous sommes rendus auprès de
l'équipe nationale du Brésil à la-
quelle la charmante petite ville de
Niederbronn-les-Bains, ainsi que le
coquet cadre de ses environs, ont of-
fert une retraite rêvée avant le
grand événement que ce « onze » et
ses dirigeants devront vivre diman-
che prochain.
Peu après heuf heures, les joueurs
brésiliens, que le beau temps avait
les Brésiliens préparent
à Niederbronn le grand choc
vite fait de réveiller, ont quitté le
« Grand Hôtel » de Niederbronn
pour s'adonner à une petite séance
d'entraînement.
C'est à la sortie de la ville que
nous les avons rejoints, dans une
clairière de cette belle forêt qui fait
la fierté de cet admirable coin de
l'Alsace et où ils se disposèrent ra-
pidement en trois rangées face à
leur entraîneur Adhémar Pimento,
vêtu pour la circonstance d'un
chandail bleu laissant apparaître les
manches d'une chemise rouge, coif-
fé d'une casquette légèrement pous-
sée en arrière et muni d'un petit
sifflet qui ne tarda pas à entrer en
action.
La « leçon » quotidienne
Sous les yeux de quelques rares
curieux venus pour admirer les
beaux gars sud-américains, ces der-
niers écoutèrent religieusement les
conseils pratiques que leur donna
leur entraîneur, qui n'omit pas de
souligner que @ chaque joueur a be-
soin d'une préparation physique ré-
pondant à son tempérament et à sa
résistance physique qui ne sont pas
les mêmes pour tous les individus.
Sur l'escalier nous rencontrons
leur président, M. Castello Branco
qui s'empresse de faire les éloges
de Niederbronn, de l'hôtel, de la ré-
ception en Alsace. Ce qui l'enchante
apparamment le plus, c'est que tous
ses hommes se trouvent en bonne
santé et qu'aucun d'eux ne se plaint
d'un mal quelconque comme cela au-
rait pu être le cas par la fraîche
température des derniers jours.
L'emploi du temps
Traversant ensuite le couloir de
l'hôtel qui, pour le moment, n'abrite
guère que la caravane brésilienne et
quelques journalistes anglais, nous
découvrons au. mur du premier étage
le programme de la journée que
voici :
8-9 heures : réveil et café : 9-11
heures : entraînement individuel ;
11 h. à midi : bains et repos ; 12-13
heures : déjeuner ; 13-19 h. 30 :
promenades et massages ; 19 h. 30-
20 h. 30 : dîner ; 20 h. 30- à 22 h. 30:
promenade de digestion ; 22 h. 30 :
coucher.
Voici d'ailleurs les deux man-
dolinistes du team, Lopez et le
nègre Brandao qui s'installent
devant la grande entrée, entourés
du gardien Batatoes, de l'arrière
Domingos, du demi-centre Mar-
tin Silveira pour nous offrir quel-
ques-uns de ces airs qui font le
charme des petites Brésiliennes
par les beaux soirs de clair de
lune. Le petit Léonidas contemple
le spectacle du haut du premier
étage et lance un bon mot à ses
camarades qui rient de plein
coeur.
— Voici à peu N près l'emploi de
nos journées de Niederbronn, nous
dit l'entraîneur Pimenta qui ne
tient aucunement à fatiguer les hom-
mes qui lui sont confies. Nous n'a-
vons pas besoin de faire davantage,
ajoute-t-il,car tout effort inutile n'au
rait comme résultat que de détruire
la bonne forme de mes joueurs. Il
tient spécialement à ce qu'aucun
mouvement violent ne rentre dans le
cadre de la séance d'entraînement in-
dividuel.
Demain ce sera du travail avec le
ballon, au terrain du Racing Club
de Strasbourg, où les travaux d'amé-
nagement touchent à leur fin. Mais
c'est surtout pour faire connais-
sance avec le terrain et bien moins
pour y jouer que les Brésiliens fe-
ront cette excursion è la Meinau.
L'entraîneur nous confie finalement
encore qu'une dernière séance d'en-
traînement comme celle à laquelle
nous venons d'assister aura lieu
jeudi matin et que vendredi et sa-
medi ce sera le repos et le calme
le plus absolu et complet.
Sur ce, l'heure du déjeuner ap-
proche. Notre curiosité nous a
poussés jusqu'à examiner le me-
nu qui se compose d'un potage
Portugaise, de bœuf en daude à
la bourguignonne, de riz ensuite
avec haricots et viande et d'un
dessert, le tout préparé par l'ex-
cellent cuisinier de l'hotel qui
donne entière satisfaction aux
Brésiliens de sorte que le CIe cuis-
tot » brésilien n'a pas eu à en-
trer en fonctions.
Et l'on nous a affirmé à l'hô-
tel que ces grands gaillards sud-
américains ont fort bon appétit.
Alfred Goehry.
Isenborgh sera le responsable
de l'attaque belge devant la France
(De notre correspondant particulier Marcel FLUCHE).
Bruxelles, 1er juin (par téléphone).
S'il avait fallu Interpréter la. perplexité des sélectionneurs aprè
l'exhibition assez décevante de l'équipe belge, dimanche, en face a.
la Yougoslavie, on eût été tenté de prévoir un remaniement important
du team.
Or, l'équipe belge qui rencontrera
la France dimanche à Colombes est,
à deux hommes près, celle qui a joué
contre la Yougoslavie et encore, Ca-
pelle est le seul à avoir été éliminé,
car Petit, retenu à Liège par ses
examens à la Faculté de Médecine,
avait anoncé depuis plusieurs jours
déjà qu'il ne pourrait pas se dépla-
cer à Paris.
On peut déduire de cela que c'est
argument de la cohésion qui l'a
emporté dans la longue délibération
des sélectionneurs.
Au fond ont-ils tout à fait tort ?
Il est trop tard, en effet, pour de
nouvelles combinaisons. Mieux va-
lait, dans La mesure du possible
conserver la cohésion acquise dans
les plus récentes rencontres.
Le problème. des demis.
II n'en reste pas moins qu'après
avoir vu les difficultés et la lassi-
tude de, nos demis en face de la
Yougoslavie, on peut ressentir des
appréhensions sur le rendement de
la ligne intermédiaire des Diables
Rouges.
N'eut-il pas été plus prudent de
remplacer Stynen par Gommers, qui
est frais, et a fait de remarqua-
bles débuts internationaux à Paris
en janvier ?
Une défense affaiblie
Enfin il faut dire que Saeys était
plus indiqué pour prendre la place
devenue vacante par suite de la dé-
fection de Petit.
Cette substitution nous paraît de-
voir affaiblir légèrement la défense.
Quant à l'élimination de Capel-
le au profit de l'Anversois Isem-
borghs elle a été suggérée au
sélectionneur moins peut-être par
l'appréciation de l'exhibition du
LIégeois devant les Yougoslaves
— car Il y eut dans l'équipé belge
footballer — que par la nécessi-
té de pouvoir opposer à la rude
défense française un leader
agressif et n'ayant pas peur des
coups.
Une semaine de repos avant Fran-
ce-Belgique, l'équipe pourra se re-
tremper, regrouper ses ressources,
et les joueurs qui ont mal figuré di-
manche auront retrouvé leur fraî-
cheur.
",
Ladoumegue
a repris
l'entraînement
Ladoumègue se remet sérieu-
sement à l'entraînement. Hier,
derrière un authentique cham-
pion de France, il a couvert un
3.000 mètres à belle allure.
Il y a une raison à cette « re-
prise ». Ladoumègue aurait re-
çu une proposition pour courir
à nouveau et même en France.
Miasmic- Beaugrand
firent match nul après
un combat intéressant
La boxe va prendre ses quartiers
d'été. Le premier, le Central a fer-
mé ses portes hier soir, après une
soirée de gala.
Chandelier se mit en valeur de-
vant un Tassa.rt en grande forme,
mais qui dut s'incliner. Pierini en
fit autant devant Yvet.
Salmas et Gillot d'une part, Fred
Senn et Auclerc ne purent se dépar-
tager.
Mais le combat qui fut le plus in-
téressant a été celui qui opposait
Miasmic à Beaugrand, deux hommes
en forme. Le match nul qui vint
sanctionner cette rencontre a été des
plus équitables.
Fernand Mercier.
COURRIER DES AILES
NAVIGATION
+ Long-courriers français du mer-
credi 1er juin 1938 :
Air France-Amérique du Sud :
Le courrier descendant est arrivé
hier soir à 19 h. 20 à Rio de Janeiro.
Le courrier montant a quitté Na-
tal hier à 8 h. 25 (G:M.T.) à bord
du Farman Ville-de-Dakar, avec
l'équipage : Guillaumet, Reine,
Ruehelhansen, Montet, Cornet èt
289 kg de - poste. Il est "arrivé à.
Dakar à 23 h. 57 d'où il a repris
80n vol ce matin à 0 h. 15 (G.M.T.).
Air France-Orient : Le -courrier
descendant est arrivé hier à 6 h. 15
(G.M.T.) à Hanoi et à 6 h..20 à
Saigon. Le courrier montant a quit-
té Bagdad ce matin à 1 h. 15 (G.
M.T.) et a fait escale à Tripoli à
5 h. 45, d'où il gagnera Athènes.
Air Afrique : Les deux avions
descendants de la c Régie » sont ar-
rivés hier à 16 h. 15 et 16 h. 30 à
Fort-Lamy. Le courrier régulier 'a
repris son vol ce matin à 4 h. 30
(G.M.T.).
La correspondance partie de Gao
hier à 5 h. 50 est arrivé à 11 h. 45
à Bamako.
Le courrier montant de la S.A.B.
E.N.A. est arrivé hier soir à Oran.
-à 17 h. 30 (G.M.T.).
AéromarftÍme : L'avion amphibie
du courrier descendant a- quitté
Abidjean ce matin pour Douala.
+ Le premier avion (lu service
postal d'Australie à l'Ile Papua.est
arrivé hier à Port Moresby (Papua)
avec 30.000 lettres.
+ Un avion anglais de la R.A.F.
a accroché un arbre hier en tentant
un atterrissage à Grimsby, mais le
pilote n'a pas été blessé. •
+ Mme Dupeyron .a quitté Tunis
ce matin à 5 h. 5 (G. M. T.), à bord
de ffon « Aiglon » et a atterri à
10 h. 23 (G. M. T.), à Marseille-
Marignane, d'où elle a repris son'
vol à 11 h. 45 (G. M. 1S) pour Mont-
de-Marsan.
+ Un Bloch 220 d'Air-France a
Inauguré ce matin le service'Paris-
Stockholm avec un seul arrêt à Co-
penhague qui sera assuré en pool
avec la K. L. M. et l'A. B. A.
+ Un ancien trimoteur Dewoitine
430 qui prenait le départ pour Mar-
seille pour effectuer des essais de
T. S. F. s'est écrasé ce matin en
bordure du terrain de Villacoublay
par suite d'une baisse simultanée de
régime de ses deux moteurs laté-
raux. L'appareil est détruit, mais
11 n'y.a pas eu d'accident de per-
sonne.
PERSONNEL
+ Le conseil municipal de Birmin-
gham a accepté hier de vendre à
lord Nuffield le terrain sur lequel
»W-ci doit tonstruire l'usine
4
d'aviation géante, suivant son en-
tente avec le ministère de l'Air bri-
tannique.
Cette usine, qui devra être ter-
minée. en moins, de six mois, coû-
tera plus de 500 millions de francs
et permettra la construction de 5.000
avions par an en employant 12.000
à 15.000 ouvrières.
t La mission aéronautique fran-
çaise en Angleterre a visité 'hier
l'école de la R.A.F. à Hullavington
et a été reçue à dîner par M. Cor-
bin, ambassadeur de France.
La. mission visite aujourd'hui la
base de Cranwell de la R.A.F. où
elle dîne et passera 'la nuit et de-
main se rendra à la base de Halton.
+ D'importants exercices de dé-
fense anti-aérienne ont eu lieu hier
à, l'estuaire de la Tamise.
+ Rappelons que les épreuves du
concours d'admission à l'Ecole de
l'Air auront lieu .du 14 au 17 juin
MATERIEL
4* Fokker se pose en défenseur de
la construction mixte.
Grâce aux améliorations, appor-
tées à la construction bois par la
disposition rationnelle des fibres, et,
l'usage de bois imprégné et collé à
la résine synthétique (bakélite)
celle-ci résiste aux intempéries et
aux moistssures, et le fini obtenu
se compare avantageusement avec
celui de la construction métallique.
Pour les ailes aucune raison
technique ne favorise l'un ou l'au-
tre mode de constructiop. Le > bois
permet une construction plus rapide
du prototype, et de la petite série,
et permet 'J.me réparation rapide
avec des moyens sommaires ; le
métal demande un outillage impor-
tant si l'on désire une fabrication
rationnelle et permet l'interchan-
geabilité des pièces principales.
Pour le fuselage le problème est
très différent. L'usage de la cons-
truction métallique monocoque per-
met une plus grande capacité de
transport et pour un avion civil une
insonorisation meilleure de la cabine
de passagers, que le fuselage bois
ou en tube d'acier soudés et en-
toilés. Pour la réalisation de fuse-
lages d'avions militaires, Fokker
utilise souvent une construction
mixte r la partie avant est de cons-
truction métallique monocoque, ce
qui permet un aménagement facile
et relativemeht spacieux, la 'partie
centrale qui se raccorde à l'aile en
bois est également construite en
bois et la partie arrière est en tu-
bes d'acier soudés et entoilés.
L'avion de bombardement T 5 et
l'hydravion à flotteurs T. 8-W
emploient ce système de construc-
tion mixte mais très logique.
J.-G. FLEURY,
EN LIGNE D'ABORD
puis contre la montre
Vers Chaumont en deux actes
en "attendant" la crevaison de Naisse
(De notre envoyé spécial A. - BAKER D'ISY)
LUXE UIL, 1" Juin (par téléphone)
Après un jour et demi de repos — bien mérité — les 42 rescapés
des Vosges s'attaquent aujourd'hui au quatrième et avant-dernier acte
de leur programme.
Acte en. deux tableaux puisque, partant à midi de Belfort, nos jeu-
nes coureurs accomplissent d'abord 130 kilomètres en ligne, puis dis-
putent une course de 32 kilomètres contre la montre.
Par un temps superbe on se re-
trouve donc en plein midi sous un
soleil ardent. Il manque le Niçois
Verzelli qui souffrait de glandes
dans l'aine.
Svoboda eet également mal en
point. Notre champion de Fran-
ce des amateurs souffre d'une che-
ville visiblement enflée.
— J'avais promis à mon président,
M. Bellanger, de terminer, nous
dit-il, mais je n'avais pas prévu
cela.
l 'l:.es provinciaux groupés
contre Naisse
La journée de repos a permis aux
jeunes provinciaux de faire plus
ample connaissance et des liens de
sympathie se sont-noués,
On a particulièrement noté .que
tous les coureurs de Peugeot : Le
Guével, Desmoulins, Bouvet, Bracci,
etc. se sont rendus ensemble à Va-
! lentigney où une réception cordiale
leur était réservée-.
Mais la course ne va-t-elle pas,
s'en ressentir ?
Jusqu'ici, en dépit de la formule
Individuelle, on avait assisté à une
course très intelligente du V.C. de
Levallois en faveur de Naisse.
Les camarades de Le Guével
montreront-Ha la même adresse ?
Ne risquent-ils pas en voulant
aider leur compagnon de le faire
disqualifier, comme le fut, l'an
dernier, Goutorbe qui portait le
maillot jaune ?
Nous espérons que non et que ce
Wolber s'achèvera à l'entière satis-
faction de tous les commissaires.
Une chose reste d'ailleurs net-
tement défendue : c'eat d'atten-
dre un camarade.
Naisse doit donc redouter les cre-
vaisons, car dès qu'il mettra pied à
terre, tous ses adversaires lui mène-
ront la vie dure.
Il a été épargné jusqu'ici. Pas une
crevaison, pas une seule fois sa chaî-
ne n'a sauté : rien.
En sera-t-il a,insi jusqu'à Paris ?
Trois années pour rien
En compagnie des coureurs du
V.C. Levallois, dont il est devenu le
coéquipier occasionnel, Naisse a « re-
connu » hier, en voiture, le début
de l'étape d'aujourd'hui.
Puis il passa plusieurs heures au
bord de 1 étang de Bas-Evète, face
aux Vosges vaincues.
Là nous évoquâmes avec lui son
précédent Wolber de 1934. qu'il avait
brillamment terminé.
Puis Naisse connut trois ans de
« crise ». trois ans pendant lesquels
les circonstances les plus diverses
l'empêchèrent dç s'aligner à nou-
veau dans cette grande épreuve des
jeunes.
1935 : 11 était militaire. !
1936 : il était amateur, donc
non qualifié.
1937 : la maladie l'éloignait de
la route. -
Xaisse mérite donc bien de
connaître enfin le succès.
La route est longue qui mène à
la vedette et c'est le mérite de ce
prix Wolber que de rendre Justice à
un coureur régulier et consciencieux.
Premières escarmouches
sans conséquence
Il ne manque au départ que Ver-
zelli. En effet, Svoboda, après s'être
soigné énergiquement, a décidé de
repartir. Mais tiendra-t-il longtemps?
Sa cheville est encore enflée.
Il y a donc 41 partants.
— C'est .toujours une place de ga-
gnée, nous dit en riant le joyeux
Bourrassier, avant-dernier du clas-
sement général.
A midi 2, le signal de l'envolée
définitive est donné dans un fau-
bourg de Belfort et aussitôt les dé-
marrages commencent.
Le Dijonnais Lamure et le Borde-
lais Piboul tentent de s'échapper
ensemble. Mais ils sont assez rapi-
dement rejoints. Puis le Breton Bou-
lard démarre dans la côte du Ban
de Champagnez.
Les Olympiens mènent la chasse
et, après quelques kilomètres, Bou-
lard est rattrapé.
Peu après le départ, la route a été
fraîchement goudronnée. Les petits
silex font des victimes : Le Nizerhy
et Cherchalli crèvent.
Découragé, Le Nizerhy décide
d'abandonner et fait demi-tour vers
Belfort encore tout proche.
Les premières côtes du parcours —
celles que l'on doit monter sur la
fin de Paris-Belfort — provoquent
également quelques lâchages : Svo-
boda, Salembier, Mantovani et Cro-
chet sont les victimes.
A Lure, à midi 48, le groupe du
champion de France compte déjà
1 m. 30 s. de retard.
L'Allemagne a encore
désigné cinq cireurs
pour le « Toui »
(De notre correspondant particulier.)
Berlin, 1" juin (Par tél.)
L'Allemagne vient de désigner
cinq autres de ses coureurs qui
prendront part au Tour de France.
Ce sont : Wengler, Hauswald,
Schild, Wendel, Langhroff, qui se
joindront aux autres précédemment
choisis dans l'équipe du Reich.
Les deux dernières places dans
l'équipe d'Allemagne seront dési-
gnés après le Tour d'Allemagne, à
la fin du mois de juin.
Les dix coureurs allemands déjà
désignés seront au départ du Tour
d'Allemagne, le 9 juin à Berlin.
CONFRERES, INSCRIVEZ-VOUS
POUR NOTRE CRITERIUM
D'EUROPE
Afin de faciliter leur travail, nos
confrères rédacteurs, dessinateurs,
photographes et les maisons d'ac-
tualités cinématographiques qui vou-
draient bien suivre notre « Crité-
rium d'Europe » organisé par « Pa-
ris-soir », le 11 juin aux Tuileries,
sont priés de s'inscrire dès mainte-
nant auprès de notre collaborateur
Fernand Mercier à notre rubrique
sportive.
s y Ive"" re m aes le
Sylvère Maes le < réalisateur >
et le jeu d'équipe des Belges dans le Sud-Ouest
î Les erreurs de tactique des poulains de Romain Bellanger
(De notre envoyé spécial Gaston BÉN AC,)
BERGE RAC, l*r, Juin (par téléphone)
Sylvère Maes était joyeux ce matin, au départ de l'étape Montau-
ban-Bergerac, comme un jeune, champion qui vient de remporter sa
première grande épreuve.
On disait de lui depuis le début de la saison : « Sylvère améliore
sa forme », « Sylvère a fourni de bons retours », « Sylvère est près de
sa grande forme », mais Sylvère ne gagnait jamais.
Hier, Il fut plus que'l'homme qui montre un échantillon de ses qua-
lités et de sa condition, il fut le réalisateur, le vainqueur, et dans quel
style. Sylvère Maes, routier complet, fournira encore, vous le verrez,
un Tour de France remarquable.
Félicien, chien de berger
Dall8 cette fin d'étape secouée
d'incessants démarrages, de Tou-
louse à Montauban, l'esprit d'équipe
joua si fort, "d'un côté surtout, que
ce n'est qu'à 8 kilomètres du but
que deux hommes purent se déta-
cher sans être rejoints.
Il est à noter que, dans cette cir-
constance, les Belges aeula marquè-
rent intraitablement ceux des bleu
foncé qui voulaient courir après
Sylvère Maes. On vit en effet Féli-
cien Yervaecke sauter vingt fois sur
la roue de Berrendero qui, lui aussi
en très belle condition, démarrait
sans arrêt. On vit alors Van Houtte,
Danneels, Vlaemynck', marquer à
leur tour ; Fréchaut, Desmet, Mar-
caillou ; aussi leur directeur sportif
M. Dizy semblait très fier de ses
poulains et Félicien, tout heureux
d'avoir aidé Sylvère à vaincre.
— C'est comme cela qu'il faut
faire, disait-il, quand chacun veut
travailler pour les camarades sans
arrière-pensée.
Romain n'est pas content
Par contre, Romain Bellenger était
loin d'être satisfait de ses équipiers.
— Chez moi, disait-il, tous veulent
gagner et c'est cela qui a causé no-
tre défaite hier, cela ne peut pas
durer, je leur ai dit ce matin : « Ce-
lui qui ne travaillera pas pour l'é-
quipe, pourra rentrer Immédiatement
chez lui. » Avez-vous vu Cariai, par
exemple, il est très fort, j'en con-
viens, mais H veut gagner à tout
prix et c'est lui qui a déclenché
toute la bagarre hier et qui est res-
ponsable de la victoire de Maes,
avait-il besoin de démarrer ainsi.
» Van Houtte avait-il besoin aus-
si de se faire voir à Toulouse en ti-
rant si fort le peloton à l'avant ? »
ROMAIN BELLENGER N'EST
SATISFAIT, QUE DE DESMET,
DE BERRENDERO ET DE VAN
NEK SURTOUT, QUI FUT
TRES FORT. APRES ETRE
REVENU SUR DEUX CREVAI-
SONS, N'AVAIT IL PAS RAME-
NE LE LEADER DESMET.
— En voilà un qui est obéissant
et qui travaille pour l'équipe ajoute-
t-l1.
La vérité, c'est que Desmedt,
le leader, est peut-être celui qui
marche le moins bien de l'équipe.
En tout cas, Il ne monte pas.
Enfin, des hommes tete que Fré-
chaut, Carini, Berrendero, en veu-
lent terriblement et sont très diffi-
clle« à diriger.
A part les leaders des grandes
marques, le Belge Beeckman, qui
fut l'instigateur du démarrage de
Montauban fit une très belle course,
ainsi que l'Espagnol Prier l'homme
des échappées, très combatif de bout
en bout que- Chavard, le puissant
Carcassonnais, toujours prêt à at-
taquer seul en tête. que Hargnes
enfin qui fut le meilleur homme de
la fin de cette course qui ressembla
fort à une étape de plat au Tour de
France.
La résurrection de Hargnes
et les Espagnols
du Tour
Une curieuse résurrection est celle
du Rayonnais Hargues qui, depuis
six ans, ne courait plus que dans
la région.
— Je gagnais plus d'argent que
dans les courses internationales, me
dit-il, c'est pour cela que je ne
« montais » plus à Paris, mainte-
nant, je me sens très bien, je vou-
drais bien courir le Tour de France.
car la course par équipe, cela me
plait.
Tous ceux qui marchent pensent
au grand Tour, en effet, les Espa-
gnols plus que les autres peut-être.
— Nous devons avoir une équipe
très bonne cette année, me dit Ca-
nardo, Berrendero s'est amélioré de
cent pour cent, et, depuis la guerre,
depuis que nous courons en France,
tous nous avons progressé, none dé-
marrons et noua roulons plus vite.
Un des nôtres, Berrendero, par
exemple, gagnerait le Tour qu'il ne
faudrait pas s'en montrer surpris.
Le ciel est gris, la température
fraîche, si on la compare au temps
estival de la veille, lorsque le départ
de la quatrième étape est donné à
10 h. 42, à la sortie de Montauban,
soit avec douze minutes de retard sur
l'horaire.
Avant Lavilledieu, Prior s'échappe
mais pas seul, cette fois, Clergeaud,
le Montalbanais, et Estève ayant
sauté sur sa roue, les trois foncent
vers Castelsarrazin avec deux cents
mètres d'avance, mais Alvarez et
Marcaillou reviennent sur les évadés.
Une chute :
Canardo abandonne
Mais voici que quelques kilomètres
après le départ, Charlier accroche
Canardo, les deux hommes tombent
lourdement, Charlier peut repartir,
mais Canardo a son vélo brisé et
est k.-o. Ses blessures sont superfi-
cielles et Il revient à lui à l'aide
d'un verre d'eau-de-vie du pays que
lui offre une vieille paysanne toute
ridée.
Il a sept minutes de retard et Il
voudrait repartir, mais Romain Bel-
lenger, qui a plusieurs hommes
mieux placés, l'en dissuade. Canardo
l'écoute et abandonne en disant':
— L'essentiel, c'est que l'équipe
gagne.
Un peu avant Casteisarrazin, Ou-
bron s'échappe et gagne une prime
devant le champ de courses qui lui
rappelle Vincennes et son ami
Trignol.
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