Titre : Paris-soir
Éditeur : s.n. (Paris)
Date d'édition : 1924-02-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34519208g
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 février 1924 12 février 1924
Description : 1924/02/12 (A2,N131,ED2). 1924/02/12 (A2,N131,ED2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG31 Collection numérique : BIPFPIG31
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7638437k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-235
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/01/2015
15 cent.
DEUXIÈME ÉDITION
*<
: 6 pages
r v ■
, Quotidien
1924 Deuxième année no 131
« NUIf 12 mu «
RÉDACTION
14, Boulevard Montmartre
DIRECTION - ADMINIST RATIOS
PUBLICITÉ- PETITES ANNONCES
11, Boulevard Montmartre
Téléphone : .GUTENB. 67-82, 67-83. LOUVRE 20-41, 28-05
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Baltazar
Gracian
, Lé personnage qui, après un siècle
d'éclipsé, va reprendre sa place, en
France, sur la scène des Lettres, paraît
le plus noir entre tous : son maître est
!Es!fut le Maître, hautement avoué, de Seho-
penhauer ; son Ombre plane sur Nietz-
sche. en Espa.-,ll~' -Zon pays,. ~lu
Il vécut en Espagne, son pays, au
:x.vn" siècle, sous Philippe IV. Jésuite
parmi les Jésuites, il se rendit insup--.
portable à sa Compagnie Protégé par
É>es amis, principalement par le grand
seigneur Lastanosa, son éditeur, il nar-
guait ses chefs spirituels, jusqu'au jour,
pourtant, ou le général des Jésuite les
brisa, lui et sa piume, après l'avoir mis,
ses cinquante ans sonnés, au pain, à
il'eau et. en cellule, où il mourut à 57
(tns, en 1058.
Ses écrits sont incomparables, notam-
ment Y Homme de Cour, par une puis-
sance d'introspection auprès de laquelle
régotisme de Barres est immatérielle
tfantaisie.
On ne connaissait pas jusque-là — ni
jusqu'ici — des ordonnances, des recet-
tes, aussi pernicieuses, ni aussi résolu-
ment effectives, que celles contenues
dans Y Homme de Cour. En face, La Ro-
chefoucauld y pâlit. Je le maintiens,
malgré l'amicale observation que m'a
proposée sur ce point M. André Gide
— avec son amour-propre purement
iexpliqué et déduit, non pour ce qui est
de son écriture, certes ! méditée, con-
crète, sonore, mesurée, mais pour ce
qui est de la profondeur de 'la couche
humaine où chacun des deux grands
moralistes a travaillé, et a fixé les limi-
tes de son Ardeur. La Rochefoucauld,
grand seigneur, est sévère, amer, mais
dégage ; l'autre, véritable maître de la
morsure, a la contemplation froide, mor-
telle pour notre cœur, dans sa démons-
tration de ce sacrilège, phénomène de la
nature, qu'est la pensée, animale liu-
mariiséc, convaincue aux mille combi-
naisons d'une escrime intellectuelle fra-
tricide. Jamais encore, jusqu'à Gracian,
on n'en avait aussi complètement dé-
- montré et décrit le mécanisme dans sa
l plus sournoise activité.
Il plonge les humains dans son cal-
me fiel de misogyne jusqu'au mépris
total do la femme, et d'ambitieux spécu-
*-» lateur passionné, qui ronge, dépasse la
nappe des sentiments superficiels, et
atteint les repaires obscurs des inten-
tions latentes fondamentales et du cal-
cul.
Les buts légitimes, vor,lces et avoués,
de nos neuves générations, ont ici le
Inècanisme même de leurs possibilités
d'assouvissement. Il ne faut pas reculer
devant, cette cruauté de maximes dont
la force, et parfois la férocité, frappent,
avec une évidence de bon sens qui hou-
leverse toutes nos conceptions pédago-
giques (dégénérées par un siècle dp
triomphe sentimental, cette fausse mon-
naie du génie français), lesquelles dres-
saient, jusqu'à, hier, en devoir suprême,
l'asservissement de l'individu, sous la
férule des collectivités, de la-majorité
vide et odieuse. En Gracian, on voit
l'homme le plus véritablement irréduc-
tible dans son individualisme menacé.
C'est le guépard maintenu en champ
.clos. < d
Mais prenons garde qu'il s'y est. fort
Sbien nourri d'études et de méditations
et que, sans souci du veto de ses belluai-
res, il sauta les bornes de l'Ordre de
Loyola. Nous voyons les traces, terri-
bles et glaciales, de ses bonds de fauve
parmi la psychologie des hommes. Ses
maximes montrent si ses crocs ont su
lés déchiqueter.
Gracian force, malgré nous, les
chambres closes de nos êtres, et pro-
mène son flambeau dans nos sombres
voûtes. S'il nous surprend, ne renions
pourtant pas que sa sonde nou.; perce.
Consentons-lui notre crédit, si dur cela
soit-il à notre habituelle mascarade : il
y va de l'agrandissement des forces de
notre "clÎson dans la'connaissance de
nous-mêmes — notre enjeu le plus
grave.
Remy de Gourmont a écrit que ce
jésuite est le maître de la force et de
l'énergie. Ce fut ce qui me poussa ir-
résistiblement à rechercher ses œuvres,
puis, pénétré d'une profonde admira-
tion. et aidé par André Gide, à, mettre
tout mon effort à le faire connaître et
à le faire rééditer. Je sais que dans m00
heureuse intervention est un très grand
honneur que le destin m'a apporté,
sans doute pour me montrer la vanité
des efforts de toute ma vie et de mes
travaux pour connaître les hommes :
ainsi i-jc trouvé, pour ma propre dé-
rision., celui .qui les perce vraiment.
Tandis que Gracian prêchait avec
éclat à Valence, son mépris infini pour
la sottise de ses auditeurs perça sans
ménagemer' : il annonça qu'il avait
reçu une lettre du Diable, et qu'il la li-
rait en chaire. L'insolence était patente :
•elle indigna ; et, parmi d'au'ms mar-
ques de haine qui lui en revinrent, "n
:vigoureux pamphlet nous révèle qu'il
etapetit, frêle, voûté, myope, et qu'il
portait des lunettes; qu'il était pâle;
et que (aUento ÙÚufrible, senal de en-
trai! as gastradas ; su hablar eszumbir
de ma s con) il avait l'haleine insuppor-
table, symptôme d'un estomac ruiné ;
que sa parole était comme le bourdon-
nement d'une mouche.
Il faut ajouter sur son corps, pour
1 accuser encore le portrait matériel du
puissent moraliste, la souquen ille. noire
et le bonnet carré.
Aild-ré ROUVE-VRE.
--
f ESCROCS DE HAUT VOL
Faux princes
et faux diplomates
arrêtés à Berlin
Depuis trois ans
ils exploitaient la haute
société allemande
Berlin, 11 février. - TroUs notables es-
crocs. très connus dans la haute société
berlinoise, viennent d'être arrêtés en une
seule journée. •
Le premier est. le pseudo « duc de r Ter. -
vueren » alias Otto Benny, fils d'un père
Belge et. d'une, mère Allemande, qui! s'est
rendu célèbre par ses exploits pendant la
guerre eto par ses escroqueries en temps
de pai'x.
On se rappelle que. se donnant, comme
le représentant du roi Albert, il s'était
rendu en Rhénanie pour relHUre. de la
part de son souverain une décoration au
général Allen, commandant des troupes
américaines d'occupation. La cérémonie
eut lieu à Coblence et le général fut dé-
coré sur Je front des troupes.
Otto Benny s'est procuré de luxueuses
automobiles qu'il a revendues.
Le second, un nommé Mahlkoff, se disait
prince Galitzill et ancien aide de camp du
tsar. Il a escroqué d'importantes sommes à
des hommes d'affaires allemands, en leur
promettant des concessions en Russie. Ce
jeu durait depuis trois ans.
Le troisième. Georges Rosskopf, usait
de ses charmes et de sa distinction pour
séduire d'élégantes et riches dames, qu'il
dépouillait de leurs bijoux et de leurs
fourrures.
On a rouvé chez lui dé la morphine et
de la cocaïne en grandes quantités.
LE CHAPEAU-ÉCHARPE
La mode, divinité caprtrt&use; a un vi~
sage, plus fugitif encore que celui du bon-
heur,, et c'est eu vain qu'on essayerait de
fixer fie.s- iraits aussi ?no/riles. Voici une de
ses dernières fantaisies : le chapeau-
écharpe que l'on voit ici, porté par une 've-
dette de l'écran. miss Anita Slewart. Que
les élégantes se. hâtent de Vadopter. fine
autre nouveauté le détrônera sans doute
avant Vêlé.
M. von Hoesch sera reçu
cet après-midi an quai d'Orsay
M. von Hoesch, ambassadeur d'Allemagne,
qui devait remettre la semaine dernière à M.
Poincaré la copie de ses lettres de créance et
n'avait pu être reçu par le président du Con-
seil. retenu a la Chambre, doit faire, cet
après-midi, sa visite à M. Poincaré. Il sera
reçu à 17 heures au quai d'Orsay.
La bataille
continue
N
ous entrons dans la semaine du dou-
ble décime. Veuilles entendre nar
là que l'article 3 du projet du Gouver-
nement Tient en discussion. On prévoit
des débats passionnés. Il ne s'agit rien
moins, en effet, que d'augmenter de
vingt pour cent le montant de tous les
impôts directs et indirects. La Chambre
y consentira-t-elle ? Ce n'est pas sûr.
Les gauches sont hostiles,, irréductible-
ment. Le centre hésite. La droite qui a
voté les décrets-lois rejettera le double
décime.
La semaine peut donc être fatale au
C'est que la quest i on touc h e davan-
tage l'opinion que le problème de droit
constitutionnel soulevé par les décrets-
lois. L'électeur, il faut le dire, est plus
sensible à la menace de charges nouvel-
les qu'à l'atteinte portée a sa dignité et
à son pouvoir. Le - contribuable s'émeut
en lui plus volontiers que le citoyen.
Le double décime bouleverserait l'éco-
nomie de son budget de famille.
Il a déjà peine à nouer les deux bouts.
Voici qu'il est menacé de mesures sus-
ceptibles rendre intenable sa situa-
tion. Il devra subir deux fois le double
décime, comme contribuable et comme
consommateur. Une forte poussée de vie
chère accompagnera l'application' de la
loi. Nous avons déjà observé combien
est injuste une fiscalité qui, progressive
à rebours, frappe plus durement les ca-
tégories sociales les plus pauvres et les
plus nombreuses.
Pour établir le crédit du pays, il con-
vient d ecarter les solutions de paresse
que propose M. Poincaré. Ces pSelÍdo-
remèdes sont pires que le, mal. On n'im-
provise pas en une matière aussi déli-
cate. Si des sacrifices s'imposent, nul
ne refusera d'en accepter sa part, mais
à condition que cela ? serve : à
quelque chose, et sous la ré-
serve que chacun paiera en.
proportion de ses moyens,
LA LUTTE INTÉRIEURE ALLEMANDE
Le Reichstàg va rentrer
en session jeudi prochain
Mais il est fort possible qu'il soit
,-, tout de suite dissous ., ,
Les experts ont quitté Berlin, et c'est
à Paris maintenant que vont reprendre
les délibérations des deitx Comités, avant
d'abmitir à des conclusions qui seront con-
signées dans des rapports. M. Schacht doit,
le 18 ou le 19 de ce mois, être entendu il
nouveau par les Comités. D'ici là, il espè-
re, dit-on. avoir posé les assises de sa ban-
que d'émission à base or.
k + Mais les questions de politique pure
vont reconquérir momentanément le pre-
mier plan dâw:: les préoccitpdfions.'du
Reich.
Et depuis quelques jours, les partis y
marquent une activité qui s'était assoupie
dans les derniers mois. Les discours suc-
cèdent aux discours.
❖ Le Reichstag, qui avait étê: ajourné
après le vote des pleins pouvoirs à la fin
de 1923, se réunira le 14, c'est-à-dire jeu-
4i prochain.
Les pleins pouvoirs expirent le 15 fé-
vi-ier. Le chancelier Marx. su demande-
ra-t-il la prorogation, ou bien laissera-t-il
tomber ces décrets-lois, qu'il n'a pas ob-
tenus sans peine, et que seule la menace
de dissolution immédiate lui avait fait
1accorder ?
Il y a. huit jours, M. Marx faisait an-
noncer qu'il n'en proposerait pas le re-
noue elle nient. triais à la fin de la,semaine
écoulée, il. laissait .cçurir (les bruits tout
contraires.
+ On prévoit tout .de suite un double
cÚllflil entre le gouccrnctuent et les. grou-
pes du Reictistag. :
La droite lui •reproche d'avoir créé ré-
cemment une fiscalité qui touche aux/in-
térêts ■ des agraçiéns. Les gauches., —. so-
cial-démocrates. - coin m a/l istes, et même
démocrates,. —■ lai font grief de mainte-
nir l'état de siège qui laisse la plénitude
du pouvoir.. au général von Seetkl, chef
de la Àeichtvhcr.. •
+ En principe, le Parlement devrait, se
séparer ett mai et les élections se. placer
à la mirjuin, t ,
Mais si le 'chançelier se sent menacé, il
renverra sur-le-champ le Reichstàg, et les
élections se feraient. en avriL
+ Les élections de- Tkuvinge,,qui vien-
nent d'avoir lieu en plein état de siège,
ont été un échec pour l'ensemble des par-
tis ouvriers, bien que les communistes
aient gagné des voix sur les social-démo-
crates. Les partis bourgeois coalisés
avaient une majorité de 4 voix.
Les grandes enquêtes
de <
LE VISAGE
DU BONHEUR
C'est par apophtegmes que me répondit
M. Charles RICHET
membre de l'Institut
- Vous pouvez noter ceci, monsieur :
quand on a l'argent, on n'a rien. Mais
quand on n'a pas l'argent, on a encore
moins.
« Et ceci : quand on A la santé, on n',
rien. Mais quand on ne l'a pas, on a en-
core moins. »
Je transcrivis, et, relevant la tête, je dus
paraître un peu in-
terdit, car M. Char-
les Richet répéta. :
—- Ce sont des
formules de bon-
heur. Elles sont bien
claires.Elles se sous-
entendent d'elles-
mêmes. Notez enco-
re cette définition
que j'eus occasion
d'exprimer il y a
peu de temps dans,
un banquet :
« Le Bonheur ?.
La gloire quand ou
est jeune, l'amour
quand on est mûr,
la puissance quand
on est vieux.et l'ar-
gent tout le temps. »
Prof. Charles Richet
Je me préparais à inciter mon illustre
interlocuteur à des indications tournées
vers une réalité plus générale : la gloire,
l'amour, la puissance et l'argent sont jar-
dins d'Hespérides et non point squares ou-
verts à tous. Mais avant que j'eusse dit
mot, M. Charles Richet reprit de lui-
même :
— Notez donc aussi une admirable for-
mule de La Bruyère : « Dépêchez-vous de
rire avant que d'être heureux, de peur
de. mourir sans avoir ri. »
M. Charles Richet réfléchit un instant :
« Il me revient aussi une délicieuse for-
mule que j'ai trouvée un jour dans l'album
de la Comtesse Diane.
« Connaissez-vous l'album de la Com-
tesse Diane ? Une mine. Ce nom de Com-
tesse Diane cache celui d'une grande dame
qui. aux alentours de 1890, reçut, dans son
intimité, les hommes les plus éminents de
son temps. Elle s'amusait à les faire jouer
aux « petits papiers ». De ce jeu résul-
tèrent' maintes savoureuses rédactions
qu'elle jugea dignes de passer à la posté-
rité. D'où la publication de cet album.
« Elle posa un jour à ses hôtes cette
question : Qu'est-ce qu'il y a de plus
amusant ?
« D'entre toutes les réponses, j'ai re-
tenu celle-ci, qui me paraît excellente et
profonde, et qui, d'ailleurs, s'ajuste à
votre enquête : « Réussir ».
Ce serait déborder mon rôle, nécessai-
rement neutre, d'enquêteur, que de dis-
cuter la réponse de
M. Charles RAPPOPORT
qui nous apporte le point de vue commu-
niste dans toute sa pureté. Certes, il y au-
rait lieu de se demander si. après la pre-
mière heure de « jofe radieuse apparue
sur les visages convulsés. », les hom-
mes, « revenus au bonheur de respirer et
de vivre librement », ne trouveraient pais,
aux géhennes originelles de leur nature
fondamentale (celle qui est en dehors du
phénomène « social n) des motifs de se
haïr et de s'entre-déchirer — encore ! -
mais s'il y a lieu de se poser cette mé-
chante question, ce n'est point ici. Voici
donc la réponse qu'a bien voulu m'envoyer
M. Charles Rappoport :
« Qu'est-ce que. le Bonheur? Je n'er
Voir en 61 page :
NOS PETITES
ANNONCES
sais rien. Le bonheur ne se définit pas.
On le vit ou on ne le vit pas. Mais ce que
nous 4pouvons savoir et même définir, c'est
un certain nombre de conditions qui peu-
vent contribuer à notre malheur ou à no-
tre bonheur. Je laisse aux philosophes et
aux moralistes individualistes le soin de
déterminer les conditions indiividueWes du
bonheur. En tant que comrnvtniste, je me
suis appliqué à réfléchir, dé préférence,
Strï«,i*r3r -conditions sociales, qui s'orna fnclis-
p ensable s pour produire 1: el'fet-bonheur.
« Que le soleil soit à la portée des hom-
mes, et il se formera immédiatement un
trust du soleil qui distribuera les rayons
de notre astre central,, source de toute vie,
contre rétribution. Et il se trouvera des
moralistes reprochant à ceux qui n'ont pas
le moyen de se procurer dè la lumière, de
vivre dans les ténèbres. Et la société se
divisera en deux grandes classes : les
éclairés et les sans-lumière ou les-téné-
breux. Les hommes aux lumières méprise-
ront ceux qui sont dans les ténèbres, ou-
bliant, dans leur égoisme, le fait in.¿al de
la confiscation de la' luinicr Ce qui est
exactement arrivé avec toutes les richesses
naturelles du globe, qui sont à la disposi-
tion des minorités jouissantes et générale-
ment oisives. L'immense majorité du mil-
liard et demi (selon une statistique appro-
ximative) d'habitants du globe vit dans la
misère et un travail dépassant les forces
humaines normalement, développées.
a Le Communisme qui revendique le so-
leil, l'air, la terre, le pain et la joie pour
tous, veut mettre, fin à cette monstrueuse
situation, à cette scandaleuse inégalité, à
cette inqualifiable iniquité, à cette source
permanente de malheur.
« Il y a des hommes et des régimes qui
M. Charles RaDDODort
ne sont pas faits pour le bonheur : les ma-
lades et notre société qui l'est également,
et même dangereusement.
« Charles RAPPOPORT. »
André Arnyvelde.
(1) l'oir les numéros des 14, 15, 17, tg: 21,
23, 26, 28, 30 janvier et 1er, 3, 6, 8 et 10 février.
Les avalanches en Autriche
Londres, 11 février. — On mande de Vienne
au Times : -
« Au cours de ces derniers jours, plus de
cinquante personnes, des bûcherons pour Ja
Plupart ont été tuées par des avalanches de
neige dans les Alpes autrichiennes. »
Les fédéraux mexicains
annoncent une victoire
Mexico, 11 février. — Les fédéraux an-
noncent qu'après une bataille de 11 heu-
res, ils ont remporté le 9 février, à Ocot-
lan, une victoire sur les rebelles. Les per-
tes. ont été lourdes des deux côtés,
DE CONCESSION EN CONCESSION
Arthur Meyer
repose toujours en
terre chrétienne
Mais c'est dans le cimetière
irsaélite qu'il sera
inhumé définitivement
Le boulevardier impénitent que fut Ar.
thur Meyer « défraya la chronique » sou-
ventes fois comme on écrivait de son
temps.
A-t-il eu la coquetterie de continuer
après sa mort ? C'est ce qui semble ré-,
sulter de l'étonnante histoire de son in-
humation.
Comœdia annonçait, ce matin, que le
corps du directeur 4u Gaulois reposant en
terre chrétienne avait été exhumé aux
flambeaux et inhumé dans son caveau de
famille, en terre israélite, au cimetière
du Père-Lachaise.
Le romantisme de cette affaire n'est
pas exact, mais il demeure un fait pré.
cis. La dépouille mortelle de M. Arthur
Meyer reposera bien dans le tombeau de
famille, en la concession israélite du Père-
Lachaise, ainsi que le veut une disposi-
tion testamentaire de l'ancien directeur
du Gaulois. Aujourd'hui, il repose enco-
re dans le caveau provisoire appartenant
à la maison Abel Bouisson, marbrier, éta-
bli. 194, rue de la. Roquette, et qui se
trouve presque en face des bureaux du
conservateur principal du cimetière.
Ce que dit M. Bouisson
M. Bouisson que j'ai vu dans son bu-
reau, après que je lui eus montré la « cou-
pure » de notre confrère a souri.
« Voilà, m'a-t-il déclaré, qui est anti-1
cipé. M. Meyer est, pour l'instant, encore
dans mon caveau, à la case numéro 15,
exactement Je n'ai reçu aucun ordre écrit,
aucun coup de téléphone de 'la famille, me
prescrivant de procéder à une exhumation
Voilà exactement les faits ».
Au bureau du Conservateur
Dans les bureaux du Conservateur on
m'a joliment « fixé » sur les destinées
qu'on veut croire éternelles du corps de
M. Mp.ver.
■ « Feu le directeur du Gaulois, dans son
caveau provisoire attend simplement que
les travaux nécessaires soient faits dans
le caveau de sa famille, situé près de la
porte du Repos, pour y être inhumé sui-
vant les dispositions dont nous avons été
avertie. Il reposera donc définitivement
près de son père et de sa famille, dans la
concussion israélite.
Il ne convient pas de parler d'exhuma-
tions nocturnes. A notre connaissance, il
n'y en eut que quelques-unes, très rares :
celle de Gambetta, à cinq heures du ma-
tin, celle de M. Thier.s, et enfin, celle de
Max Lebaudy « le petit sucrier ».
Ainsi se termine donc la vie et la mort
de M. Arthur Meyer, né en Normandie où,
parait-il, il est difficile de dire oui ou de
dire non. Directeur très-chrétien d'un jour-
nal mondain et catholique, et soucieux
de ne jamais oublier la terre de Judée,
ainsi qu'il convient à tin excellent israélite.
Paul Lengloïs.
On ouvrira demain le sarcophage
de Tout-Ank-Amon
, - :1
l-ouqsor, 11 février. — Le sarcophage de
Tout-Ank-Amon sera ouvert demain mardi,
en présence des principaux archéologues qui
se trouvent en Egypte en ce moment.
ARAIGNEES DU SOIR
EN BOIS
Il faut croire qu'un hiver trop doux a vi-
lainement compromis les intérêts commer-
ciaux des marchands de bois en gros. Ces
messieurs semblent, en effet, vouloir créer
un nouveau débouché à leurs produits in-
vendus. Après maintes recherches, ils vien-
nent de s'aviser que le bois est susceptible
de rendre les plus grands services à l'indus-
trie boulangère, non seulement comme com-
bustible, pour chauffer le four, mais encore
en qualité de comestible et pour garnir le
pétrin. C'est l'organe corporatif : Bois et
Résineux qui nous apporte cette révélation
surprenante: on peut fort bien faire du pain,
et même de la brioche, avec de la pulpe de
bois. A l'époque de la moisson, l'orme ren-
ferme 22 o o d'amidon, le châtaignier 28
pour cent. Quant au bouleau, dont le nom est
avantageusement connu de tous les mitrons,
sa richesse en matières panifiables est sans
doute plus grande encore.
Mais j'ai probablement tort d'incriminer
ainsi d'honorables négociants. En y regar-
dant d'un peu près, on verrait certainement
poindre dans tout cela l'oreille de M. Ché-
ron. C'est une nouvelle campagne d'écono-
mie qui s'amorce : le madrier sauvera le
franc !. Consommateurs, mes frères, affû-
tez vos -scies en même temps que vos dents
et sachez montrer une fois de plus que vous
êtes vous-mêmes taillés dans cet excellent
bois dont on fait les flûtes.
Bernard GERVAISE.
Pour les amateurs
de Cinéma.
Dans quelques jours, grâce
à une disposition typogra-
pLique particulière et abso-
lument inédite, Paris-Soir
publiera tous les jours le pro-
gramme complet de tous les
films dans toutes les salles
, de cinéma de Paris.
Simplement.
André ROUVEYRE
Ce ne sont pas seulement ceux, déjà
nombreux, dont son crayon a marqué
le visage avec une cruauté de burin,
qui se souviennent d'André Rouveyre,
dessinateur.
Sa collaboration ati Rire et, davan-
tage encore, la série des portraits con-
temporains publiés dans le Mercure de
France lui ont valu la rancune tenace
de bien- des dames d'un certain âge
(c'est-à-dire d'un âge certain) et l'ac-
cusation de « diffamation morale »
qui l'amena, monocle et souriant de ce
sourire amer qu'on lui connaît, sur les
genoux d'une autre vieille qui a éprou-
vé ses rigueurs : Dame Justice. Mais
qu'aurait-on dû faire contre ses au-
tres oeuvres dessinées : Le Gynécée,
Mort de l'Amour, et Phèdre, appuyées
par les commentaires de Gourmont et
de Moreas ?
Mais le dessinateur a jeté son crayon
— dit-on. Il se refuse même à la réédi-
tion de ses cruelles images. Saturé de
parisiani'sme, il se retire à la campa-
gne et de ses longues randonnées dans
l'une des plus belles forêts françaises
qui avoisinent son ermitage, il rap-
porte bientôt, après ses Souvenirs de
tntm Commerce, les champignons quel-
que peu vénéneux — comme s'exprime
André Salmon —. de son Liber lin rai-
sonneur.
Après avoir ressuscité l'étonnante fi-
gure du jésuite. Baltazar-Gracian, es-
pèce de moraliste à rebours, qui dressa
contre lui les plus impressionnantes
forces de son temps, André Rouveyre
décrit Les Lettres dans l'Epoque. Et
ce n'est plus au tour des dames de faire,
de leurs fins mouchoirs parfumés, des
signaux de détresse.
Gabriel REUILLARD.
L'ABBAYE DES VIEIUES GLOIRES
A Pont-aux-Dames
chez feu le granc
Coquelin
Impassibles et boudeurs, att soleil d'avril pour montrer leur- preniK-
res feuille, les arbres du vieux parc sem-
blent avoir poussé pour de vumUos gen-
(Cliché Paris-Soir.)
Mme Blanche Querette
-- et M. Bruet-Rivière
Un vent calme souffle sur leurs tètes chau-
ves. Pont-aux-Dames ne justifie guère
son nom badin ; c'est un village de re-r
traite. <
J'a i. vu le théâtre de verdure, la statue,
de Molière, le petit pavillon où la Dubar-
ry se retira, sur l'ordre de Louis XVI. Ce
dernier voulait procéder au rajeunisse-
ment des cadres paternels. Nos contempo-
rains ont d'ailleurs Tetapé ce modeste ca-
banon ; le jardinier de l'asile y remise ses
outils de culture et le fantôme de la demi-
reine ne peut revenir à son ancienne de-
meure, sous peine de se couper les piedè.
Au cœur sombre des fourrés, dans le?
minuscules clairières, j'ai découvert de?
souvenirs de Constant Coqnelin. A la cime
de son tombeau, je l'ai vu sourire dans le
jour triste. Nous avons suivi trente allées,
serpente parmi les potagers, respiré l'in-
définissable parfum qui monte des terres
labour' ées. Et, brusquement, le château des
vieux artistes est apparu à cent mètres
de nous, tendant à nos corps fatigués ses
deux grandes ailes blanches et roses. Avec
une' gravité de sacristain, mon guide m'a
déclaré :
- A droite les hommes, à gauche les
femmes, au milieu les ménage. Cinquan-
te-sept, personnes eq tout.
— Avez-vous beaucoup de ménages ?
- La semaine dernière, il en restait
encore un. Mais l'homme "ilent d'être en-
terré. Sa femme a conservé la chambre.
Suivant de'l'œil son doigt crispé, j'aper-
çois, la .petite fenêtre derrière laquelle ha-
bitera vieille dame. Les rideaux .sont, soi-
gneusement tirés, comme si l'on veillait
un mort.,.
La tournée des petites chambres
J'ouvre des portes sur le passé et je
fais-jaillir des tètes blanches un feu d'ar-
tiificc de souveni-rs.
Mme Ferry .Mercier- me-parle du grand
DEUXIÈME ÉDITION
*<
: 6 pages
r v ■
, Quotidien
1924 Deuxième année no 131
« NUIf 12 mu «
RÉDACTION
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Adr. télégr. - PARIS-SOIR-PARIS - Chèque postal M, 60.640
Baltazar
Gracian
, Lé personnage qui, après un siècle
d'éclipsé, va reprendre sa place, en
France, sur la scène des Lettres, paraît
le plus noir entre tous : son maître est
!Es
penhauer ; son Ombre plane sur Nietz-
sche. en Espa.-,ll~' -Zon pays,. ~lu
Il vécut en Espagne, son pays, au
:x.vn" siècle, sous Philippe IV. Jésuite
parmi les Jésuites, il se rendit insup--.
portable à sa Compagnie Protégé par
É>es amis, principalement par le grand
seigneur Lastanosa, son éditeur, il nar-
guait ses chefs spirituels, jusqu'au jour,
pourtant, ou le général des Jésuite les
brisa, lui et sa piume, après l'avoir mis,
ses cinquante ans sonnés, au pain, à
il'eau et. en cellule, où il mourut à 57
(tns, en 1058.
Ses écrits sont incomparables, notam-
ment Y Homme de Cour, par une puis-
sance d'introspection auprès de laquelle
régotisme de Barres est immatérielle
tfantaisie.
On ne connaissait pas jusque-là — ni
jusqu'ici — des ordonnances, des recet-
tes, aussi pernicieuses, ni aussi résolu-
ment effectives, que celles contenues
dans Y Homme de Cour. En face, La Ro-
chefoucauld y pâlit. Je le maintiens,
malgré l'amicale observation que m'a
proposée sur ce point M. André Gide
— avec son amour-propre purement
iexpliqué et déduit, non pour ce qui est
de son écriture, certes ! méditée, con-
crète, sonore, mesurée, mais pour ce
qui est de la profondeur de 'la couche
humaine où chacun des deux grands
moralistes a travaillé, et a fixé les limi-
tes de son Ardeur. La Rochefoucauld,
grand seigneur, est sévère, amer, mais
dégage ; l'autre, véritable maître de la
morsure, a la contemplation froide, mor-
telle pour notre cœur, dans sa démons-
tration de ce sacrilège, phénomène de la
nature, qu'est la pensée, animale liu-
mariiséc, convaincue aux mille combi-
naisons d'une escrime intellectuelle fra-
tricide. Jamais encore, jusqu'à Gracian,
on n'en avait aussi complètement dé-
- montré et décrit le mécanisme dans sa
l plus sournoise activité.
Il plonge les humains dans son cal-
me fiel de misogyne jusqu'au mépris
total do la femme, et d'ambitieux spécu-
*-» lateur passionné, qui ronge, dépasse la
nappe des sentiments superficiels, et
atteint les repaires obscurs des inten-
tions latentes fondamentales et du cal-
cul.
Les buts légitimes, vor,lces et avoués,
de nos neuves générations, ont ici le
Inècanisme même de leurs possibilités
d'assouvissement. Il ne faut pas reculer
devant, cette cruauté de maximes dont
la force, et parfois la férocité, frappent,
avec une évidence de bon sens qui hou-
leverse toutes nos conceptions pédago-
giques (dégénérées par un siècle dp
triomphe sentimental, cette fausse mon-
naie du génie français), lesquelles dres-
saient, jusqu'à, hier, en devoir suprême,
l'asservissement de l'individu, sous la
férule des collectivités, de la-majorité
vide et odieuse. En Gracian, on voit
l'homme le plus véritablement irréduc-
tible dans son individualisme menacé.
C'est le guépard maintenu en champ
.clos. < d
Mais prenons garde qu'il s'y est. fort
Sbien nourri d'études et de méditations
et que, sans souci du veto de ses belluai-
res, il sauta les bornes de l'Ordre de
Loyola. Nous voyons les traces, terri-
bles et glaciales, de ses bonds de fauve
parmi la psychologie des hommes. Ses
maximes montrent si ses crocs ont su
lés déchiqueter.
Gracian force, malgré nous, les
chambres closes de nos êtres, et pro-
mène son flambeau dans nos sombres
voûtes. S'il nous surprend, ne renions
pourtant pas que sa sonde nou.; perce.
Consentons-lui notre crédit, si dur cela
soit-il à notre habituelle mascarade : il
y va de l'agrandissement des forces de
notre "clÎson dans la'connaissance de
nous-mêmes — notre enjeu le plus
grave.
Remy de Gourmont a écrit que ce
jésuite est le maître de la force et de
l'énergie. Ce fut ce qui me poussa ir-
résistiblement à rechercher ses œuvres,
puis, pénétré d'une profonde admira-
tion. et aidé par André Gide, à, mettre
tout mon effort à le faire connaître et
à le faire rééditer. Je sais que dans m00
heureuse intervention est un très grand
honneur que le destin m'a apporté,
sans doute pour me montrer la vanité
des efforts de toute ma vie et de mes
travaux pour connaître les hommes :
ainsi i-jc trouvé, pour ma propre dé-
rision., celui .qui les perce vraiment.
Tandis que Gracian prêchait avec
éclat à Valence, son mépris infini pour
la sottise de ses auditeurs perça sans
ménagemer' : il annonça qu'il avait
reçu une lettre du Diable, et qu'il la li-
rait en chaire. L'insolence était patente :
•elle indigna ; et, parmi d'au'ms mar-
ques de haine qui lui en revinrent, "n
:vigoureux pamphlet nous révèle qu'il
etapetit, frêle, voûté, myope, et qu'il
portait des lunettes; qu'il était pâle;
et que (aUento ÙÚufrible, senal de en-
trai! as gastradas ; su hablar eszumbir
de ma s con) il avait l'haleine insuppor-
table, symptôme d'un estomac ruiné ;
que sa parole était comme le bourdon-
nement d'une mouche.
Il faut ajouter sur son corps, pour
1 accuser encore le portrait matériel du
puissent moraliste, la souquen ille. noire
et le bonnet carré.
Aild-ré ROUVE-VRE.
--
f ESCROCS DE HAUT VOL
Faux princes
et faux diplomates
arrêtés à Berlin
Depuis trois ans
ils exploitaient la haute
société allemande
Berlin, 11 février. - TroUs notables es-
crocs. très connus dans la haute société
berlinoise, viennent d'être arrêtés en une
seule journée. •
Le premier est. le pseudo « duc de r Ter. -
vueren » alias Otto Benny, fils d'un père
Belge et. d'une, mère Allemande, qui! s'est
rendu célèbre par ses exploits pendant la
guerre eto par ses escroqueries en temps
de pai'x.
On se rappelle que. se donnant, comme
le représentant du roi Albert, il s'était
rendu en Rhénanie pour relHUre. de la
part de son souverain une décoration au
général Allen, commandant des troupes
américaines d'occupation. La cérémonie
eut lieu à Coblence et le général fut dé-
coré sur Je front des troupes.
Otto Benny s'est procuré de luxueuses
automobiles qu'il a revendues.
Le second, un nommé Mahlkoff, se disait
prince Galitzill et ancien aide de camp du
tsar. Il a escroqué d'importantes sommes à
des hommes d'affaires allemands, en leur
promettant des concessions en Russie. Ce
jeu durait depuis trois ans.
Le troisième. Georges Rosskopf, usait
de ses charmes et de sa distinction pour
séduire d'élégantes et riches dames, qu'il
dépouillait de leurs bijoux et de leurs
fourrures.
On a rouvé chez lui dé la morphine et
de la cocaïne en grandes quantités.
LE CHAPEAU-ÉCHARPE
La mode, divinité caprtrt&use; a un vi~
sage, plus fugitif encore que celui du bon-
heur,, et c'est eu vain qu'on essayerait de
fixer fie.s- iraits aussi ?no/riles. Voici une de
ses dernières fantaisies : le chapeau-
écharpe que l'on voit ici, porté par une 've-
dette de l'écran. miss Anita Slewart. Que
les élégantes se. hâtent de Vadopter. fine
autre nouveauté le détrônera sans doute
avant Vêlé.
M. von Hoesch sera reçu
cet après-midi an quai d'Orsay
M. von Hoesch, ambassadeur d'Allemagne,
qui devait remettre la semaine dernière à M.
Poincaré la copie de ses lettres de créance et
n'avait pu être reçu par le président du Con-
seil. retenu a la Chambre, doit faire, cet
après-midi, sa visite à M. Poincaré. Il sera
reçu à 17 heures au quai d'Orsay.
La bataille
continue
N
ous entrons dans la semaine du dou-
ble décime. Veuilles entendre nar
là que l'article 3 du projet du Gouver-
nement Tient en discussion. On prévoit
des débats passionnés. Il ne s'agit rien
moins, en effet, que d'augmenter de
vingt pour cent le montant de tous les
impôts directs et indirects. La Chambre
y consentira-t-elle ? Ce n'est pas sûr.
Les gauches sont hostiles,, irréductible-
ment. Le centre hésite. La droite qui a
voté les décrets-lois rejettera le double
décime.
La semaine peut donc être fatale au
C'est que la quest i on touc h e davan-
tage l'opinion que le problème de droit
constitutionnel soulevé par les décrets-
lois. L'électeur, il faut le dire, est plus
sensible à la menace de charges nouvel-
les qu'à l'atteinte portée a sa dignité et
à son pouvoir. Le - contribuable s'émeut
en lui plus volontiers que le citoyen.
Le double décime bouleverserait l'éco-
nomie de son budget de famille.
Il a déjà peine à nouer les deux bouts.
Voici qu'il est menacé de mesures sus-
ceptibles rendre intenable sa situa-
tion. Il devra subir deux fois le double
décime, comme contribuable et comme
consommateur. Une forte poussée de vie
chère accompagnera l'application' de la
loi. Nous avons déjà observé combien
est injuste une fiscalité qui, progressive
à rebours, frappe plus durement les ca-
tégories sociales les plus pauvres et les
plus nombreuses.
Pour établir le crédit du pays, il con-
vient d ecarter les solutions de paresse
que propose M. Poincaré. Ces pSelÍdo-
remèdes sont pires que le, mal. On n'im-
provise pas en une matière aussi déli-
cate. Si des sacrifices s'imposent, nul
ne refusera d'en accepter sa part, mais
à condition que cela ? serve : à
quelque chose, et sous la ré-
serve que chacun paiera en.
proportion de ses moyens,
LA LUTTE INTÉRIEURE ALLEMANDE
Le Reichstàg va rentrer
en session jeudi prochain
Mais il est fort possible qu'il soit
,-, tout de suite dissous ., ,
Les experts ont quitté Berlin, et c'est
à Paris maintenant que vont reprendre
les délibérations des deitx Comités, avant
d'abmitir à des conclusions qui seront con-
signées dans des rapports. M. Schacht doit,
le 18 ou le 19 de ce mois, être entendu il
nouveau par les Comités. D'ici là, il espè-
re, dit-on. avoir posé les assises de sa ban-
que d'émission à base or.
k + Mais les questions de politique pure
vont reconquérir momentanément le pre-
mier plan dâw:: les préoccitpdfions.'du
Reich.
Et depuis quelques jours, les partis y
marquent une activité qui s'était assoupie
dans les derniers mois. Les discours suc-
cèdent aux discours.
❖ Le Reichstag, qui avait étê: ajourné
après le vote des pleins pouvoirs à la fin
de 1923, se réunira le 14, c'est-à-dire jeu-
4i prochain.
Les pleins pouvoirs expirent le 15 fé-
vi-ier. Le chancelier Marx. su demande-
ra-t-il la prorogation, ou bien laissera-t-il
tomber ces décrets-lois, qu'il n'a pas ob-
tenus sans peine, et que seule la menace
de dissolution immédiate lui avait fait
1accorder ?
Il y a. huit jours, M. Marx faisait an-
noncer qu'il n'en proposerait pas le re-
noue elle nient. triais à la fin de la,semaine
écoulée, il. laissait .cçurir (les bruits tout
contraires.
+ On prévoit tout .de suite un double
cÚllflil entre le gouccrnctuent et les. grou-
pes du Reictistag. :
La droite lui •reproche d'avoir créé ré-
cemment une fiscalité qui touche aux/in-
térêts ■ des agraçiéns. Les gauches., —. so-
cial-démocrates. - coin m a/l istes, et même
démocrates,. —■ lai font grief de mainte-
nir l'état de siège qui laisse la plénitude
du pouvoir.. au général von Seetkl, chef
de la Àeichtvhcr.. •
+ En principe, le Parlement devrait, se
séparer ett mai et les élections se. placer
à la mirjuin, t ,
Mais si le 'chançelier se sent menacé, il
renverra sur-le-champ le Reichstàg, et les
élections se feraient. en avriL
+ Les élections de- Tkuvinge,,qui vien-
nent d'avoir lieu en plein état de siège,
ont été un échec pour l'ensemble des par-
tis ouvriers, bien que les communistes
aient gagné des voix sur les social-démo-
crates. Les partis bourgeois coalisés
avaient une majorité de 4 voix.
Les grandes enquêtes
de <
LE VISAGE
DU BONHEUR
C'est par apophtegmes que me répondit
M. Charles RICHET
membre de l'Institut
- Vous pouvez noter ceci, monsieur :
quand on a l'argent, on n'a rien. Mais
quand on n'a pas l'argent, on a encore
moins.
« Et ceci : quand on A la santé, on n',
rien. Mais quand on ne l'a pas, on a en-
core moins. »
Je transcrivis, et, relevant la tête, je dus
paraître un peu in-
terdit, car M. Char-
les Richet répéta. :
—- Ce sont des
formules de bon-
heur. Elles sont bien
claires.Elles se sous-
entendent d'elles-
mêmes. Notez enco-
re cette définition
que j'eus occasion
d'exprimer il y a
peu de temps dans,
un banquet :
« Le Bonheur ?.
La gloire quand ou
est jeune, l'amour
quand on est mûr,
la puissance quand
on est vieux.et l'ar-
gent tout le temps. »
Prof. Charles Richet
Je me préparais à inciter mon illustre
interlocuteur à des indications tournées
vers une réalité plus générale : la gloire,
l'amour, la puissance et l'argent sont jar-
dins d'Hespérides et non point squares ou-
verts à tous. Mais avant que j'eusse dit
mot, M. Charles Richet reprit de lui-
même :
— Notez donc aussi une admirable for-
mule de La Bruyère : « Dépêchez-vous de
rire avant que d'être heureux, de peur
de. mourir sans avoir ri. »
M. Charles Richet réfléchit un instant :
« Il me revient aussi une délicieuse for-
mule que j'ai trouvée un jour dans l'album
de la Comtesse Diane.
« Connaissez-vous l'album de la Com-
tesse Diane ? Une mine. Ce nom de Com-
tesse Diane cache celui d'une grande dame
qui. aux alentours de 1890, reçut, dans son
intimité, les hommes les plus éminents de
son temps. Elle s'amusait à les faire jouer
aux « petits papiers ». De ce jeu résul-
tèrent' maintes savoureuses rédactions
qu'elle jugea dignes de passer à la posté-
rité. D'où la publication de cet album.
« Elle posa un jour à ses hôtes cette
question : Qu'est-ce qu'il y a de plus
amusant ?
« D'entre toutes les réponses, j'ai re-
tenu celle-ci, qui me paraît excellente et
profonde, et qui, d'ailleurs, s'ajuste à
votre enquête : « Réussir ».
Ce serait déborder mon rôle, nécessai-
rement neutre, d'enquêteur, que de dis-
cuter la réponse de
M. Charles RAPPOPORT
qui nous apporte le point de vue commu-
niste dans toute sa pureté. Certes, il y au-
rait lieu de se demander si. après la pre-
mière heure de « jofe radieuse apparue
sur les visages convulsés. », les hom-
mes, « revenus au bonheur de respirer et
de vivre librement », ne trouveraient pais,
aux géhennes originelles de leur nature
fondamentale (celle qui est en dehors du
phénomène « social n) des motifs de se
haïr et de s'entre-déchirer — encore ! -
mais s'il y a lieu de se poser cette mé-
chante question, ce n'est point ici. Voici
donc la réponse qu'a bien voulu m'envoyer
M. Charles Rappoport :
« Qu'est-ce que. le Bonheur? Je n'er
Voir en 61 page :
NOS PETITES
ANNONCES
sais rien. Le bonheur ne se définit pas.
On le vit ou on ne le vit pas. Mais ce que
nous 4pouvons savoir et même définir, c'est
un certain nombre de conditions qui peu-
vent contribuer à notre malheur ou à no-
tre bonheur. Je laisse aux philosophes et
aux moralistes individualistes le soin de
déterminer les conditions indiividueWes du
bonheur. En tant que comrnvtniste, je me
suis appliqué à réfléchir, dé préférence,
Strï«,i*r3r -conditions sociales, qui s'orna fnclis-
p ensable s pour produire 1: el'fet-bonheur.
« Que le soleil soit à la portée des hom-
mes, et il se formera immédiatement un
trust du soleil qui distribuera les rayons
de notre astre central,, source de toute vie,
contre rétribution. Et il se trouvera des
moralistes reprochant à ceux qui n'ont pas
le moyen de se procurer dè la lumière, de
vivre dans les ténèbres. Et la société se
divisera en deux grandes classes : les
éclairés et les sans-lumière ou les-téné-
breux. Les hommes aux lumières méprise-
ront ceux qui sont dans les ténèbres, ou-
bliant, dans leur égoisme, le fait in.¿al de
la confiscation de la' luinicr Ce qui est
exactement arrivé avec toutes les richesses
naturelles du globe, qui sont à la disposi-
tion des minorités jouissantes et générale-
ment oisives. L'immense majorité du mil-
liard et demi (selon une statistique appro-
ximative) d'habitants du globe vit dans la
misère et un travail dépassant les forces
humaines normalement, développées.
a Le Communisme qui revendique le so-
leil, l'air, la terre, le pain et la joie pour
tous, veut mettre, fin à cette monstrueuse
situation, à cette scandaleuse inégalité, à
cette inqualifiable iniquité, à cette source
permanente de malheur.
« Il y a des hommes et des régimes qui
M. Charles RaDDODort
ne sont pas faits pour le bonheur : les ma-
lades et notre société qui l'est également,
et même dangereusement.
« Charles RAPPOPORT. »
André Arnyvelde.
(1) l'oir les numéros des 14, 15, 17, tg: 21,
23, 26, 28, 30 janvier et 1er, 3, 6, 8 et 10 février.
Les avalanches en Autriche
Londres, 11 février. — On mande de Vienne
au Times : -
« Au cours de ces derniers jours, plus de
cinquante personnes, des bûcherons pour Ja
Plupart ont été tuées par des avalanches de
neige dans les Alpes autrichiennes. »
Les fédéraux mexicains
annoncent une victoire
Mexico, 11 février. — Les fédéraux an-
noncent qu'après une bataille de 11 heu-
res, ils ont remporté le 9 février, à Ocot-
lan, une victoire sur les rebelles. Les per-
tes. ont été lourdes des deux côtés,
DE CONCESSION EN CONCESSION
Arthur Meyer
repose toujours en
terre chrétienne
Mais c'est dans le cimetière
irsaélite qu'il sera
inhumé définitivement
Le boulevardier impénitent que fut Ar.
thur Meyer « défraya la chronique » sou-
ventes fois comme on écrivait de son
temps.
A-t-il eu la coquetterie de continuer
après sa mort ? C'est ce qui semble ré-,
sulter de l'étonnante histoire de son in-
humation.
Comœdia annonçait, ce matin, que le
corps du directeur 4u Gaulois reposant en
terre chrétienne avait été exhumé aux
flambeaux et inhumé dans son caveau de
famille, en terre israélite, au cimetière
du Père-Lachaise.
Le romantisme de cette affaire n'est
pas exact, mais il demeure un fait pré.
cis. La dépouille mortelle de M. Arthur
Meyer reposera bien dans le tombeau de
famille, en la concession israélite du Père-
Lachaise, ainsi que le veut une disposi-
tion testamentaire de l'ancien directeur
du Gaulois. Aujourd'hui, il repose enco-
re dans le caveau provisoire appartenant
à la maison Abel Bouisson, marbrier, éta-
bli. 194, rue de la. Roquette, et qui se
trouve presque en face des bureaux du
conservateur principal du cimetière.
Ce que dit M. Bouisson
M. Bouisson que j'ai vu dans son bu-
reau, après que je lui eus montré la « cou-
pure » de notre confrère a souri.
« Voilà, m'a-t-il déclaré, qui est anti-1
cipé. M. Meyer est, pour l'instant, encore
dans mon caveau, à la case numéro 15,
exactement Je n'ai reçu aucun ordre écrit,
aucun coup de téléphone de 'la famille, me
prescrivant de procéder à une exhumation
Voilà exactement les faits ».
Au bureau du Conservateur
Dans les bureaux du Conservateur on
m'a joliment « fixé » sur les destinées
qu'on veut croire éternelles du corps de
M. Mp.ver.
■ « Feu le directeur du Gaulois, dans son
caveau provisoire attend simplement que
les travaux nécessaires soient faits dans
le caveau de sa famille, situé près de la
porte du Repos, pour y être inhumé sui-
vant les dispositions dont nous avons été
avertie. Il reposera donc définitivement
près de son père et de sa famille, dans la
concussion israélite.
Il ne convient pas de parler d'exhuma-
tions nocturnes. A notre connaissance, il
n'y en eut que quelques-unes, très rares :
celle de Gambetta, à cinq heures du ma-
tin, celle de M. Thier.s, et enfin, celle de
Max Lebaudy « le petit sucrier ».
Ainsi se termine donc la vie et la mort
de M. Arthur Meyer, né en Normandie où,
parait-il, il est difficile de dire oui ou de
dire non. Directeur très-chrétien d'un jour-
nal mondain et catholique, et soucieux
de ne jamais oublier la terre de Judée,
ainsi qu'il convient à tin excellent israélite.
Paul Lengloïs.
On ouvrira demain le sarcophage
de Tout-Ank-Amon
, - :1
l-ouqsor, 11 février. — Le sarcophage de
Tout-Ank-Amon sera ouvert demain mardi,
en présence des principaux archéologues qui
se trouvent en Egypte en ce moment.
ARAIGNEES DU SOIR
EN BOIS
Il faut croire qu'un hiver trop doux a vi-
lainement compromis les intérêts commer-
ciaux des marchands de bois en gros. Ces
messieurs semblent, en effet, vouloir créer
un nouveau débouché à leurs produits in-
vendus. Après maintes recherches, ils vien-
nent de s'aviser que le bois est susceptible
de rendre les plus grands services à l'indus-
trie boulangère, non seulement comme com-
bustible, pour chauffer le four, mais encore
en qualité de comestible et pour garnir le
pétrin. C'est l'organe corporatif : Bois et
Résineux qui nous apporte cette révélation
surprenante: on peut fort bien faire du pain,
et même de la brioche, avec de la pulpe de
bois. A l'époque de la moisson, l'orme ren-
ferme 22 o o d'amidon, le châtaignier 28
pour cent. Quant au bouleau, dont le nom est
avantageusement connu de tous les mitrons,
sa richesse en matières panifiables est sans
doute plus grande encore.
Mais j'ai probablement tort d'incriminer
ainsi d'honorables négociants. En y regar-
dant d'un peu près, on verrait certainement
poindre dans tout cela l'oreille de M. Ché-
ron. C'est une nouvelle campagne d'écono-
mie qui s'amorce : le madrier sauvera le
franc !. Consommateurs, mes frères, affû-
tez vos -scies en même temps que vos dents
et sachez montrer une fois de plus que vous
êtes vous-mêmes taillés dans cet excellent
bois dont on fait les flûtes.
Bernard GERVAISE.
Pour les amateurs
de Cinéma.
Dans quelques jours, grâce
à une disposition typogra-
pLique particulière et abso-
lument inédite, Paris-Soir
publiera tous les jours le pro-
gramme complet de tous les
films dans toutes les salles
, de cinéma de Paris.
Simplement.
André ROUVEYRE
Ce ne sont pas seulement ceux, déjà
nombreux, dont son crayon a marqué
le visage avec une cruauté de burin,
qui se souviennent d'André Rouveyre,
dessinateur.
Sa collaboration ati Rire et, davan-
tage encore, la série des portraits con-
temporains publiés dans le Mercure de
France lui ont valu la rancune tenace
de bien- des dames d'un certain âge
(c'est-à-dire d'un âge certain) et l'ac-
cusation de « diffamation morale »
qui l'amena, monocle et souriant de ce
sourire amer qu'on lui connaît, sur les
genoux d'une autre vieille qui a éprou-
vé ses rigueurs : Dame Justice. Mais
qu'aurait-on dû faire contre ses au-
tres oeuvres dessinées : Le Gynécée,
Mort de l'Amour, et Phèdre, appuyées
par les commentaires de Gourmont et
de Moreas ?
Mais le dessinateur a jeté son crayon
— dit-on. Il se refuse même à la réédi-
tion de ses cruelles images. Saturé de
parisiani'sme, il se retire à la campa-
gne et de ses longues randonnées dans
l'une des plus belles forêts françaises
qui avoisinent son ermitage, il rap-
porte bientôt, après ses Souvenirs de
tntm Commerce, les champignons quel-
que peu vénéneux — comme s'exprime
André Salmon —. de son Liber lin rai-
sonneur.
Après avoir ressuscité l'étonnante fi-
gure du jésuite. Baltazar-Gracian, es-
pèce de moraliste à rebours, qui dressa
contre lui les plus impressionnantes
forces de son temps, André Rouveyre
décrit Les Lettres dans l'Epoque. Et
ce n'est plus au tour des dames de faire,
de leurs fins mouchoirs parfumés, des
signaux de détresse.
Gabriel REUILLARD.
L'ABBAYE DES VIEIUES GLOIRES
A Pont-aux-Dames
chez feu le granc
Coquelin
Impassibles et boudeurs, att
res feuille, les arbres du vieux parc sem-
blent avoir poussé pour de vumUos gen-
(Cliché Paris-Soir.)
Mme Blanche Querette
-- et M. Bruet-Rivière
Un vent calme souffle sur leurs tètes chau-
ves. Pont-aux-Dames ne justifie guère
son nom badin ; c'est un village de re-r
traite. <
J'a i. vu le théâtre de verdure, la statue,
de Molière, le petit pavillon où la Dubar-
ry se retira, sur l'ordre de Louis XVI. Ce
dernier voulait procéder au rajeunisse-
ment des cadres paternels. Nos contempo-
rains ont d'ailleurs Tetapé ce modeste ca-
banon ; le jardinier de l'asile y remise ses
outils de culture et le fantôme de la demi-
reine ne peut revenir à son ancienne de-
meure, sous peine de se couper les piedè.
Au cœur sombre des fourrés, dans le?
minuscules clairières, j'ai découvert de?
souvenirs de Constant Coqnelin. A la cime
de son tombeau, je l'ai vu sourire dans le
jour triste. Nous avons suivi trente allées,
serpente parmi les potagers, respiré l'in-
définissable parfum qui monte des terres
labour' ées. Et, brusquement, le château des
vieux artistes est apparu à cent mètres
de nous, tendant à nos corps fatigués ses
deux grandes ailes blanches et roses. Avec
une' gravité de sacristain, mon guide m'a
déclaré :
- A droite les hommes, à gauche les
femmes, au milieu les ménage. Cinquan-
te-sept, personnes eq tout.
— Avez-vous beaucoup de ménages ?
- La semaine dernière, il en restait
encore un. Mais l'homme "ilent d'être en-
terré. Sa femme a conservé la chambre.
Suivant de'l'œil son doigt crispé, j'aper-
çois, la .petite fenêtre derrière laquelle ha-
bitera vieille dame. Les rideaux .sont, soi-
gneusement tirés, comme si l'on veillait
un mort.,.
La tournée des petites chambres
J'ouvre des portes sur le passé et je
fais-jaillir des tètes blanches un feu d'ar-
tiificc de souveni-rs.
Mme Ferry .Mercier- me-parle du grand
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