Titre : Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-23
Contributeur : Aragon, Louis (1897-1982). Directeur de publication
Contributeur : Bloch, Jean-Richard (1884-1947). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32738400h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 23 janvier 1938 23 janvier 1938
Description : 1938/01/23 (ED6,A2,N327). 1938/01/23 (ED6,A2,N327).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76352213
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-109
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
dimanche 23 janvier 1938
DERNIÈRE HEURE de «Ce soir>
3
Comme les frères ROSSELLI
NAVACHINE
A ETE EXECUTE
par le C.S.A.R.
Après les attentats de l'Etoile ét le
double meurtre des frères Rosselli, se-
rait-on sur le point d'éclaircir le mys-
tère de l'assassinat de l'économiste
russe Navachine ?
Il n'est pas impossible gu'un coup
de théâtre vienne se produire aujour-
d'hui à cet égard et certaines décou-
vertes faites hier, par la police, sem-
blent devoir être d'une telle importan-
ce que l'enquête s'en trouverait avancée
considérablement.
Depuis l'arrestation de Locuty, le
nom de Navachine revenait sans cesse
sur les lèvres des enquêteurs et sous
la plume des journalistes. De lourds
soupçons pesaient sur le C.S.A.R. et
l'on se souvient que c'est Locuty qui
les avait fait naître. Celui-ci, en effet,
avouant sa participation à l'attentat de
la rue de Presbourg, avait laissé enten-
dre qu'il n'était pas absolument igno-
rant de deux autres affaires importan-
tes : Bagnoles-de-l'Orne et Navachine.
Les soupçons que l'on pouvait avoir
sur la responsabilité du C.S.A.R. dans
le meurtre des Rosselli se sont trans-
formés en certitude grâce aux aveux
de Jean Bouvier.
Locuty n'avait pas menti.
Avait-il également dit la vérité sur
le crime du bois de Boulogne, commis
le 26 janvier 1937, à 10 heures du ma-
tin ? Il semble bien que oui.
En effet, la police, au cours d'une
perquisition effectuée hier dans un
lieu dont elle tait prudemment l'adres-
se, a mis, assure-t-on, la main sur
deux armes fort troublantes : la pre-
mière, un long stylet à lame triangu-
laire ; la seconde, un pistolet de cali-
bre extrêmement réduit.
Or, si l'on veut bien se souvenir des
circonstances de la mort de l'écono-
miste russe, on verra que celui-ci, selon
l'affirmation du médecin légiste qui
pratiqua l'autopsie du corps, avait suc-
combé à un coup de stylet ou de baïon-
nette d'environ 20 centimètres de lon-
gueur.
De plus, on avait relevé, à proximité
du cadavre, sur l'herbe fraîche de la
pelouse du bois, un certain nombre de
balles de pistolet d'un très petit ca-
libre, dont aucune n'avait atteint la
victime.
Ainsi donc, les deux armes saisies
hier correspondent parfaitement à cel-
les qui ont servi a l'assassin encore
inconnu de Dimitri Navachine.
Cet assassin serait-il Filliol, le
« tueur » du C.S.A.R. actuellement en
fuite ? Nous posons la question, car,
lors d'une perquisition remontant à
quelques mois, au domicile du fugitif,
on y aurait aperçu, sans y prêter au-
trement attention, le stylet et le pis-
tolet dont il est question aujourd'hui.
Cependant, nous croyons savoir que
les enquêteurs soupçonnent également
Jakubiez, déjà compromis, lui aussi,
dans l'affaire Rosselli. lui aussi,
L'adresse tenue si jalousement se-
crète est-elle, par conséquent, celle du
domicile de Filliol ? Cela est possible,
mais il semble qu'il faille devoir ce-
pendant rattacher ces précieuses trou-
vailles aux perquisitions effectuées
chez M. de Mathalet, 6, rue du Vieux-
Colombier, ou chez le docteur Henri
Martin.
L'exécution de Batiste
et de Juif
N'est-ce pas au « 2* bureau * du C.S.
A.R., dont la tâche consistait à surveil-
ler les adhérents et, au besoin, à mettre
un terme à leur tiédeur ou à leur
« trahison », qu'il faille imputer l'exé-
cution de Jean Batiste et d'Augustin
Juif ?
Jean Batiste, ainsi que nous l'avons
précisé à maintes reprises, a « dispa-
ru » le premier, en octobre 1936. Il se
trouvait, à cette époque, en Belgique
où, en compagnie d'Augustin Juif, il
se livrait à l'achat d'armes pour le
compte du C. S. A. R.
Jean Batiste avait eu, au cours des
semaines qui précédèrent son exécu-
)
Filliol, qui aurait tué Navachine
tion, divers ennuis avec les chefs de
l'organisation secrète à propos, notam-
ment, d'un scandale que nous appelle-
rons « romantique t et dont il fut l'au-
teur en Italie.
Convoqué à Paris, vers la fin d'oc-
tobre 1936, par l'entremise d'Augustin
Juif, Jean Batiste, après avoir débar-
qué dans la capitale et téléphoné à son
amie, Mlle Rémy, ne donna plus signe
de vie.
Certaines personnes, généralement
bien renseignées sur l'activité du
C. S. A. R., prétendent qu'il serait en-
terré dans un petit cimetière parisien.
La fin de Juif, si elle ne fut pas
moins tragique, fut, par contre, plus
concrète. Son cadavre troué de deux
balles fut découvert le 8 février 1937,
dans une crevasse sur la route d'Im-
peria, en Italie.
Cet assassinat est demeuré jusqu'ici
mystérieux, mais l'on connaît tout de
même suffisamment de choses à son su-
jet pour pouvoir écrire que ce sont les
hommes du C.S.A.R. qui l'ont perpétré,
non, du reste, sans certaines complicités
étrangères.
Augustin Juif avait eu l'imprudence
de majorer le prix des armes que l'ar-
murier Froment, chef de la section
rexiste d'Anvers, lui avait fournies.
Il avait trahi la confiance que lui té-
moignaient ses chefs. Le « Deuxième Bu-
reau » du C.S.A.R. eut donc à interve-
nir, sans doute sous la direction du
docteur Henri Martin.
Ne convient-il pas, en outre,
de rattacher aux connaissances scien-
tifiques de ce médecin consultant de la
Salpêtrière le projet et la préparation,
avec l'aide de Roidot, Billecoq et Sau-
vage, de la vaine tentative de meurtre
par injection de bacilles infectieux sur
la personne de M. Sallé, l'employé
d'une compagnie d'assurances ?
Nous aurons peut-être, à ce sujet,
de nouvelles précisions aujourd'hui à
la Sûreté nationale. Nous connaîtrons
notamment le fonctionnement du fa-
meux laboratoire du chimiste Roidot,
spécialement chargé de la confection
des ampoules microbiennes.
Quant à Roidot lui-même, tous, à
l'exception de sa femme sans doute, se
trouvent d'accord pour dire que son
c voyage » se prolonge quelque peu.-
Et Laetitia Toureaux ?
Et Laetitia -Toureaux ? Certains mi-
lieux évoquent son nom et ne manquent
pas d'établir un rapprochement entre
l'affaire du métro et les crimes du
C.S.A.R.
Peut-être existe-t-il véritablement un
lien entre ces forfaits, mais il ne sem-
ble pas, en tout cas, que l'on puisse
l'expliquer par la découverte du stylet
triangulaire et long de vingt centimè-
tres qui mit fin aux jours de Nava-
chine.
La belle Italienne, en effet, a été tuée
d'un coup de couteau à cran d'arrêt et
l'arme était demeurée dans la plaie. Il
s'agissait simplement d'un grossier et
faux « Laguiole ».
Mario CARASSO.
Les revolvers silencieux
pour l'exécution des "traîtres"
La Sûreté nationale communique ce
matin la teneur de la déposition de Léo-
pold Sauvage, dont le nom avait été pro-
noncé par un témoin dans l'affaire des
bacilles.
Au cours de sa déposition, Léopold
Sauvage confirma en tous points tout ce
qui avait été dit à ce sujet. Il y apporta
toutefois quelques détails sur l'organisa-
tion et l'entraînement auquel étaient
assujettis les membres du C.S.A.R.
Il s'étendit assez longuement sur les
manœuvres de tir sur cibles qui se dé-
roulaient dang des carrières de la proche
banlieue.
Venant à parler de l'affaire des ba-
cilles, il dit comment il fut mis en re-
lations avec Billecocq par l'ingénieur
Uoidot. Il exposa ensuite les consignes
qu'il avait reçues et comment après ta
déposition d'un témoin qui dénonça
l'entreprise montée contre Sauvage il
fut amené à entraîner Sallé à voler une
voiture automobile, vol qui devait le
conduire à la prison de Poissy, d'où il
a été extrait pour faire sa déposition^
Un revolver silencieux avait été re-
mis à Billecocq pour tuer Sauvage.
Quant à Sallé, il se refusa à participer
à ce crime. Ce détail, touchant le revol-
ver silencieux, ne manque pas d'impor-
tance, car on se souvient que plusieurs
revolvers de ce genre furent trouvés rue
Ribera.
L'ARRESTATION
du docteur Martin
est imminente
A la suite d'une enquête personnelle
menée sur le docteur Martin, chef du
2- bureau du C.S.A.R., nous avons pu
obtenir certaines précisions. De celles-
ci, il semble résulter que le C.S.A.R.
n'était pas étranger aux bagarres de Cli-
chy.
En effet, deux jeunes gens, habitués
quotidiens du cabinet du docteur Martin,
apparurent au soir des sanglants inci-
lents la tête bandée et boitant, afin de
s'y faire donner des soins. A dater de
ce jour, d'ailleurs, ces jeunes gens ne
vinrent plus chez le docteur.
D'autre part, nous croyons savoir que
les policiers procèdent actuellement à
une enquête sur l'activité de la vérita-
ble secrétaire du docteur Martin, Mlle
Michel. Celle-ci, en effet, collabora avec
Henri Déplace à l'œuvre du chef csa-
riste.
On avait attribué tout d'abord ce
poste de secrétaire à Mlle Cécile Ri-
chartz, qui a disparu en même femps
que le docteur. Celle-ci n'apparaît que
comme la cuisinière — cuisinière d'opé-
rette — du docteur.
Un interrogatoire de_Mlle Michel s'im
pose donc, et peut-être mettra-t-il la
police en possession de nouveaux et
intéressants éléments d'enquête.
Enfin, le personnage qui vint pren-
dre livraison de la voiture du docteur,
jeudi dernier, à 19 heures, est connu.
Il s'agit de M. Barre, garagiste, 47, rue
Laugier, à Paris. Et son audition a
amené la certitude que le chef du 2e
bureau n'a, à aucun moment, quitté la
capitale.
L'arrestation du docteur est immi-
nente.
Nous apprenons, par ailleurs, que la
famille du docteur Martin a quitté l'ap-
partement qu'elle occupait rue de Bu-
carest, pour se retirer au Raincy, dans
la famille de Mme Martin.
Bouvier est arrivé à Domfront
Le chasseur d'Afrique Bouvier, consi-
déré, sinon comme l'un des exécuteurs
des frères Rosselli, du moins comme
l'un des participants au double meur-
tre des italiens est arrivé dans la ma-
tinée à Domfront.
Les précautions prises par la Sûreté
nationale pour éviter que ne se renou-
vellent les manifestations qui saluèrent
l'arrivée à Paris de Locuty et de l'ingé-
nieur Vogel ont été efficaces et les
curieux qui attendaient le train de
7 h. 4 ont été déçus.
DELONCLE S'EST RENDU
deux fois en Espagne nationaliste
Et il y a rencontré FRANCO
Le troisième interrogatoire d'Eugène
Deloncle chtz M. Béteille, hier après-
midi, a apporté à l'enquête une certitu-
de : Deloncle a bien rencontré le géné-
ral Franco.
Ce n'est d'ailleurs pas un seul, mais
deux voyages que Débonde a faits en
Espagne nationaliste. Le premier, avec
le général Duseigneur ; ces deux hom-
mes se rendirent à Saint-Sébastien, Bur-
gos et Salamanque. Le deuxième effec-
tué par lui seul, et au cours duquel il
s'est entretenu avec le chef des insurgés.
Le général Duseigneur avait assuré
qu'il ne s'était agi là que d'une simple
excursion touristique. Deloncle a dû
convenir que son voyage avait d'autres
buts. Il a prétendu que son séjour au
grand quartier général des rebelles
n'avait eu d'autres raisons que de re-
cueillir une abondante documentation
sur les méthodes communistes et sur
l'activité révolutionnaire en Espagne.
Le voyage en Italie devait vraisem-
blablement le conduire auprès de Mus-
solini et, comme le général Duseigneur
d'ailleurs l'a reconnu, il avait sollicité
audience du chef de l'Etat italien, mais
la réponse tardant à venir, Deloncle et
Duseigneur abandonnèrent ce projet.
Deloncle s'est efforcé, au cours de son
interrogatoire, d'accumuler les protes-
tations contre les méthodes de la po-
lice, contre l'inculpation dont il est l'ob-
jet, contre les déclarations de M. Marx
Dormoy touchant l'attentat de l'Etoile,
contre enfin le résultat éventuel de l'en-
quête qui pourrait établir d'une façon
plus précise les liens existant entre
Eugène Deloncle, Locuty et Metenier
ainsi qu'avec le tueur de Bagnoles-de-
l'Orne.
Le chef des « Cagoulards » ne se
sent pas évidemment la conscience tran-
quille.
— Je proteste, a-t-il dit, avec énergie
contre les informations qui tendraient
à me mêler moi et mes amis aux for-
cenés (sic).
D'autre part, Eugène Deloncle a re-
connu qu'il s'était rendu à Nancy le
18 juillet avec Pozzo di Borgo et Mete-
nier niais que son voyage n'avait d'au-
tre raison que de grouper dans l'Est
des forces anticommunistes.
A la fin de son interrogatoire, le
chef des cagoulards s'est livré à une
vive attaque contre le commandant
Thomas Bourlier dont la déposition
précise a apporté aux enquêteurs des
éléments importants sur l'activité des
conj urés et il s'est déclaré surpris que
l'ancien membre du C. S. A. R. ne fût
pas, comme lui, inculpé et incarcéré.
Locuty et Metenier
sont confrontés
avec Mlle Blondet
De son côté, M. Barrué a confronté
Mlle Jacqueline Blondet avec Locuty
et Metenier. Fidèle à sa tactique, Mete-
nier a affirmé qu'il n'avait nullement
invité à déjeuner le 11 septembre ses
collègues et la jeune fille. Malgré les
affirmations réitérées de Locuty et de
Mlle Jacqueline Blondet, il est resté sur
ses positions.
D'autre part, Locuty n'a pas reconnu
le pyjama qui lui appartenait, pyjama
qui avait été saisi au domicile de Me-
tenier.
Ajoutons enfin que Jakubiez, le des-
sinateur arrêté depuis le 16 octobre, a
été conduit hier au Palais pour s'en-
tendre inculper par M. Normand, doyen
des juges d'instruction, d'homicide Vo-
lontaire sur commission rogatoire du
magistrat de Domfront chargé de l'en-
quête sur l'affaire des frères Rosselli.
Il a été également conduit chez M.
Pottier, magistrat adjoint de M. Bé-
teille, et il a assisté à l'ouverture de
certains scellés. Les enquêteurs le soup-
çonnent d'avoir utilisé pour franchir la
frontière suisse des documents doua-
niers falsifiés.
Les investigations se poursuivent sur
ce point précis.
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LE DRAME DE LEVALLOIS-PERRET
Une bouteille
1
et deux verres
0 ,
vides?
C'ETAIT LA PREUVE
DE LA TRAHISON !
Emile-Marie Jegou, 41 ans, originaire
de Querrieu (Finistère), était ébéniste
chez un menuisier de la rue de Cour-
celles ; elle, née Isabelle Huiban, 31
ans, était originaire de Guiscriff (Mor-
bihan).
Ils s'étaient mariés à Saint-Denis, en
1924. Jaloux, Jegou faisait souvent des
reproches à sa femme qu'il accusait de
b tromper.
Il était 18 h. 30 environ quand Jegou
rentra de son travail. L'appartement
était vide. Mais, sur la table, une bou-
teille et deux verres. N'était-ce point
la preuve de la trahison de sa compa-
gne ? Celle-ci n'avait-elle point reçu
la visite de son amant ?
Au moment où sa femme rentra,
l'homme, saisissant un revolver, tira
sur elle. Mais l'arme était enrayée.
— Alors, je pris mon couteau, dira
le meurtrier après son arrestation, et
je frappai, je frappai.
Un atroce corps à corps commença.
Mme Jegou tenta de désarmer la brute.
L'arme pénétra plusieurs fois dans sa
chair, dans ses bras, dans ses mains
qui tentaient, en un geste enfantin,
d'écarter l'arme. Puis, elle s'effondra
sur le divan, sans un cri.
Alors Jegou prit peur et courut se
jeter dans la Seine. Mais il fut retiré
de l'eau par les agents Guette et Des-
prez qui accoururent à ses cris.
Il leur avoua qu'il avait tué sa fem-
me.
.M. Turpault, commissaire de police
de Levallois, se rendit aussitôt au do-
micile du désespéré.
Les enquêteurs devaient relever sur
ls corps de Mme Jegou une quinzaine
de blessures, dans la région du cœur,
aux avant-bras et aux mains.
Près d'elle se trouvait le revolver
enrayé dont l'assassin avait essayé de
se servir. Le couteau fut retrouvé sous
la table de la cuisine.
Pendant ce temps, à l'hôpital, l'hom-
me suppliait qu'on le tuât.
— Il faut que je meure. J'étais fou.
Faites-moi une piqûre. Laissez-moi me
tuer.-
René ROY.
La mort à l'hôpital
de MELIES et EMILE COHL
pionniers du cinéma
A un jour d'intervalle, deux grands
pionniers du cinéma viennent de dispa-
raître. Nous signalions hier la mort
d'Emile Cohl, l'inventeur du dessin ani-
mé. Quelques minutes après la sortie
de notre dernière édition, à 18 heures,
nous apprenions celle de Georges Me-
liès, survenue à l'hôpital Léopold-Bel-
lan, où il avait été hospitalisé au mois
de décembre, sur l'initiative de MM.
Langlois et Franju et par les soins du
docteur Allendy.
Il venait d'atteindre sa soixante-dix-
septième année et, quoique souffrant
d'un double foyer de cancer, il restait
encore parfaitement vif d'esprit. En ef-
fet, il terminait, ces jours derniers,
dans son lit d'hôpital, les maquettes
de décors destinés à la réalisation d'un
film fantastique du jeune metteur en
scène Jacques Prévert.
En 1895, après la présentation des
premiers films des frères Lumière, Mé-
liès construisit un appareil, en un mois,
et commença aussi à tourner des films
dont il était le metteur en scène, l'opé-
rateur, le scénariste, le décorateur et le
producteur. Il fut le premier à sortir
des bandes importantes, par le métrage
et par le sujet. Citons dans ce genre :
L'Enlèvement d'une dame à Robert
Iioudin, Le Cauchemar, Le Manoir du
Diable. C'est en 1897 qu'il construisit
le premier studio, bâti sur ses plans,
et qu'il commença à y utiliser la lu-
mière artificielle.
Il fut également le fondateur de la
Chambre syndicale du film, président
du premier congrès international et
c'est à lui que l'on doit une série de
réformes (unification des formats) qui
ont assuré depuis l'essor matériel du
cinéma.
Passionné de son art, il n'hésita pas
à lui sacrifier tout son avoir et c'est
pour cette raison qu'il est mort dans
un tel dénuement que ses amis durent
ouvrir récemment une souscription
pour couvrir les frais de sa maladie.
LA MORT D'EMILE COHL
En avril dernier, nous avions attiré
l'attention sur Emile Cohl, ce précur-
seur oublié, inventeur du dessin animé,
qui vivait dans une gêne voisine de la
misère.
Hospitalisé pendant huit mois, à la
suite de brûlures accidentelles, à la Pi-
tié, malgré de pressantes démarches
faites pour lui assurer une retraite
digne de sa probité et de son apport au
cinématographe, Emile Cohl s'est éteint,
âgé de 81 ans, à l'hospice Paul-Brousse
de Villejuif, sans qu'on ait pu lui ap-
porter cette juste compensation à ses
années de misère.
Rappelons les lignes qu'écrivait notre
collaborateur R.-L. Dauven sur la car-
rière d'Emile Cohl :
« Emile Cohl — qui avait lâché l'ap-
prentissage de la bijouterie pour vivre
de son crayon, ce qui lui valut de faire
connaissance, dès sa jeunesse, avec le
régime de la vache enragée — était un
caricaturiste connu quand le hasard
l'amena au cinéma.
« Elève d'André Gill, à qui il avait
été présenté par Carjat, il avait colla-
bore à la c Nouvelle Lune », au « Cha-
rivari », au c Courrier Français », à
l'« Hydropathe » et à bien d'autres
feuilles spirituelles et éphémères quand,
un beau matin de 1905, flânant par les
rues de Montmartre, il aperçut une affi-
che de cinéma un peu trop manifeste-
ment inspirée d'un de ses dessins.
« Le jour même, il se rendait chez
Gaumont aux fins d'information. Il fut
reçu par Louis Feuillade, qui ne s'oc-
cupait pas encore de mise en scène,
mais qui occupait déjà dans la maison
une place fort importante. On parla.
< Et quand Il sortit, Emile Cohl était
attaché, avec des atributions assez
confuses, à ce qui devait devenir plus
tard le département des scénarios. »
Malheureusement, on ne songea pas
à industrialiser son invention et, en
1912, Emile Cohl partit aux Etats-Unis,
où il reçut des visites flatteuses et des
demandes de renseignements. Puis sur-
vint la guerre et Cohl quitta les Etats-
Unis et abandonna le cinéma.
C'est quand il vit les premiers dessins
animés américains parvenir en France
qu'il comprit que ses démonstrations
n'avaient pas été perdues pour tout le
monde. Et, malheureusement, il n'avait
de recours contre personne.
On connaît la suite d'une existence de
probité qui vient de s'achever dans la
gêne qui avait marqué aussi ses débuts.
Sur l'initiative de la Maison de la
Culture et, plus particulièrement, de
Ciné-Liberté, un comité Emile Cohl-
Georges Méliès vient de se constituer
pour honorer la mémoire des deux
grands pionniers disparus et poursui-
vre leur œuvre. Ce comité, dans lequel
nous relevons les noms de MM. Aragon,
Jean Benoît-Lévy, Jean-Richard Bloch,
René Clair, Jean Gabin, Gaston Modot,
Léon Moussinac, Jean Renoir, Charles
Spaak, Maurice Tourneur, s'adresse à
la fois aux grandes organisations po-
pulaires et à toutes les bonnes volontés
individuelles et leur demande de venir
d'abord en aide aux familles Cohl et
Méliès puis d'étendre leur geste de soli-
darité aux vieux travailleurs du cinéma
dans la gêne.
Toutes les adhésions et tous les dons
sont reçus à Ciné-Liberté, 29, rue d'An-
jou, 8e. Tél. Anjou 19-54.
Weidmann sera confronté
avec la mère
de Roger Leblond
Versailles, 22 janvier (par téléphone).
— En vertu de la loi sur la liberté in-
dividuelle, M. Berry devait signifier ce
matin aux inculpés la prolongation de
leur détention. Il réunit dans son cabi-
net Weidmann, Roger Million, Jean
Blanc et Colette Tricot ainsi que les
représentants de la partie civile, les
avocats de la défense et M. Zambeau,
substitut.
M" Zambeau requit avec fermeté.
Après une courte délibération, M. Berry
rendit une ordonnance maintenant la
détention préventive pour une durée
d'un mois. Après ce délai, c'est la cham-
bre des mises en accusation qui sta-
tuera sur le sort des prévenus.
Signalons que Mme Renner, mère de
Roger Leblond, est allée voir le juge en
compagnie de son conseil, M* Chaudey.
Mme Renner a déclaré qu'elle s'opposait
formellement à la mise en liberté pro-
visoire de Roger Million et de Jean
Blanc. Elle a demandé au magistrat ins-
tructeur que fût notamment élucidée
l'histoire de cette visite que lui fit un
jour un journaliste et elle a demandé
à être confrontée avec Weidmann lors-
qu'il sera rasé, c'est-à-dire dans une
huitaine de jours.
Enfin, cet après-midi, à 18 heures,
M. Berry recevra la visite d'une, jeune
femme élégante, Mme Georgette Duprez,
qui fut l'héroïne, on le sait, d'une en-
trevue assez pittoresque à la Voulzie
avec le Tueur.
Weidmann a fait hier au juge d'ins-
truction le récit du meurtre du chauf-
feur Couffy.
Il raconta à M. Berry comment il -jt
procura les papiers au nom de Karrer
par l'intermédiaire de « Maurice »
avant de retenir, place de l'Opéra, un
taxi pour se rendre dans le Midi.
LA SANTE
DE Mme LÉON BLUM
L'état de Mme Léon Blum, qui a né-
cessité une nouvelle intervention chi-
rurgicale le 19 janvier, demeure sta-
tionnaire avec une légère tendance à
l'amélioration.
La malade est soignée dans une cli-
nique de la rue Georges-Bizet. par le
docteur Weil et le docteur Desmarest,
chirurgien des hôpitaux, et M. Léon
Blum ne quitte pas son chevet.
LE TEMPS QU'IL VA FAIRE
rè Malgré les hautes pressions qui
règnent sur la France, la partie
méridionale rJes perturbations ca-
ractérisée par un ciel très brumeux
réussit à déborder sur la moitié
nord. Les faibles variations baro-
métriques et l'absence de vent indi-
quent une stagnation complète de la
situation. Le temps restera donc,
le 22 et le 23, très humide et doux,
dans la moitié nord ; petite bruine
ou pluie sur le littoral de la Man-
rite et dans l'Est, rare à Paris.
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DERNIÈRE HEURE de «Ce soir>
3
Comme les frères ROSSELLI
NAVACHINE
A ETE EXECUTE
par le C.S.A.R.
Après les attentats de l'Etoile ét le
double meurtre des frères Rosselli, se-
rait-on sur le point d'éclaircir le mys-
tère de l'assassinat de l'économiste
russe Navachine ?
Il n'est pas impossible gu'un coup
de théâtre vienne se produire aujour-
d'hui à cet égard et certaines décou-
vertes faites hier, par la police, sem-
blent devoir être d'une telle importan-
ce que l'enquête s'en trouverait avancée
considérablement.
Depuis l'arrestation de Locuty, le
nom de Navachine revenait sans cesse
sur les lèvres des enquêteurs et sous
la plume des journalistes. De lourds
soupçons pesaient sur le C.S.A.R. et
l'on se souvient que c'est Locuty qui
les avait fait naître. Celui-ci, en effet,
avouant sa participation à l'attentat de
la rue de Presbourg, avait laissé enten-
dre qu'il n'était pas absolument igno-
rant de deux autres affaires importan-
tes : Bagnoles-de-l'Orne et Navachine.
Les soupçons que l'on pouvait avoir
sur la responsabilité du C.S.A.R. dans
le meurtre des Rosselli se sont trans-
formés en certitude grâce aux aveux
de Jean Bouvier.
Locuty n'avait pas menti.
Avait-il également dit la vérité sur
le crime du bois de Boulogne, commis
le 26 janvier 1937, à 10 heures du ma-
tin ? Il semble bien que oui.
En effet, la police, au cours d'une
perquisition effectuée hier dans un
lieu dont elle tait prudemment l'adres-
se, a mis, assure-t-on, la main sur
deux armes fort troublantes : la pre-
mière, un long stylet à lame triangu-
laire ; la seconde, un pistolet de cali-
bre extrêmement réduit.
Or, si l'on veut bien se souvenir des
circonstances de la mort de l'écono-
miste russe, on verra que celui-ci, selon
l'affirmation du médecin légiste qui
pratiqua l'autopsie du corps, avait suc-
combé à un coup de stylet ou de baïon-
nette d'environ 20 centimètres de lon-
gueur.
De plus, on avait relevé, à proximité
du cadavre, sur l'herbe fraîche de la
pelouse du bois, un certain nombre de
balles de pistolet d'un très petit ca-
libre, dont aucune n'avait atteint la
victime.
Ainsi donc, les deux armes saisies
hier correspondent parfaitement à cel-
les qui ont servi a l'assassin encore
inconnu de Dimitri Navachine.
Cet assassin serait-il Filliol, le
« tueur » du C.S.A.R. actuellement en
fuite ? Nous posons la question, car,
lors d'une perquisition remontant à
quelques mois, au domicile du fugitif,
on y aurait aperçu, sans y prêter au-
trement attention, le stylet et le pis-
tolet dont il est question aujourd'hui.
Cependant, nous croyons savoir que
les enquêteurs soupçonnent également
Jakubiez, déjà compromis, lui aussi,
dans l'affaire Rosselli. lui aussi,
L'adresse tenue si jalousement se-
crète est-elle, par conséquent, celle du
domicile de Filliol ? Cela est possible,
mais il semble qu'il faille devoir ce-
pendant rattacher ces précieuses trou-
vailles aux perquisitions effectuées
chez M. de Mathalet, 6, rue du Vieux-
Colombier, ou chez le docteur Henri
Martin.
L'exécution de Batiste
et de Juif
N'est-ce pas au « 2* bureau * du C.S.
A.R., dont la tâche consistait à surveil-
ler les adhérents et, au besoin, à mettre
un terme à leur tiédeur ou à leur
« trahison », qu'il faille imputer l'exé-
cution de Jean Batiste et d'Augustin
Juif ?
Jean Batiste, ainsi que nous l'avons
précisé à maintes reprises, a « dispa-
ru » le premier, en octobre 1936. Il se
trouvait, à cette époque, en Belgique
où, en compagnie d'Augustin Juif, il
se livrait à l'achat d'armes pour le
compte du C. S. A. R.
Jean Batiste avait eu, au cours des
semaines qui précédèrent son exécu-
)
Filliol, qui aurait tué Navachine
tion, divers ennuis avec les chefs de
l'organisation secrète à propos, notam-
ment, d'un scandale que nous appelle-
rons « romantique t et dont il fut l'au-
teur en Italie.
Convoqué à Paris, vers la fin d'oc-
tobre 1936, par l'entremise d'Augustin
Juif, Jean Batiste, après avoir débar-
qué dans la capitale et téléphoné à son
amie, Mlle Rémy, ne donna plus signe
de vie.
Certaines personnes, généralement
bien renseignées sur l'activité du
C. S. A. R., prétendent qu'il serait en-
terré dans un petit cimetière parisien.
La fin de Juif, si elle ne fut pas
moins tragique, fut, par contre, plus
concrète. Son cadavre troué de deux
balles fut découvert le 8 février 1937,
dans une crevasse sur la route d'Im-
peria, en Italie.
Cet assassinat est demeuré jusqu'ici
mystérieux, mais l'on connaît tout de
même suffisamment de choses à son su-
jet pour pouvoir écrire que ce sont les
hommes du C.S.A.R. qui l'ont perpétré,
non, du reste, sans certaines complicités
étrangères.
Augustin Juif avait eu l'imprudence
de majorer le prix des armes que l'ar-
murier Froment, chef de la section
rexiste d'Anvers, lui avait fournies.
Il avait trahi la confiance que lui té-
moignaient ses chefs. Le « Deuxième Bu-
reau » du C.S.A.R. eut donc à interve-
nir, sans doute sous la direction du
docteur Henri Martin.
Ne convient-il pas, en outre,
de rattacher aux connaissances scien-
tifiques de ce médecin consultant de la
Salpêtrière le projet et la préparation,
avec l'aide de Roidot, Billecoq et Sau-
vage, de la vaine tentative de meurtre
par injection de bacilles infectieux sur
la personne de M. Sallé, l'employé
d'une compagnie d'assurances ?
Nous aurons peut-être, à ce sujet,
de nouvelles précisions aujourd'hui à
la Sûreté nationale. Nous connaîtrons
notamment le fonctionnement du fa-
meux laboratoire du chimiste Roidot,
spécialement chargé de la confection
des ampoules microbiennes.
Quant à Roidot lui-même, tous, à
l'exception de sa femme sans doute, se
trouvent d'accord pour dire que son
c voyage » se prolonge quelque peu.-
Et Laetitia Toureaux ?
Et Laetitia -Toureaux ? Certains mi-
lieux évoquent son nom et ne manquent
pas d'établir un rapprochement entre
l'affaire du métro et les crimes du
C.S.A.R.
Peut-être existe-t-il véritablement un
lien entre ces forfaits, mais il ne sem-
ble pas, en tout cas, que l'on puisse
l'expliquer par la découverte du stylet
triangulaire et long de vingt centimè-
tres qui mit fin aux jours de Nava-
chine.
La belle Italienne, en effet, a été tuée
d'un coup de couteau à cran d'arrêt et
l'arme était demeurée dans la plaie. Il
s'agissait simplement d'un grossier et
faux « Laguiole ».
Mario CARASSO.
Les revolvers silencieux
pour l'exécution des "traîtres"
La Sûreté nationale communique ce
matin la teneur de la déposition de Léo-
pold Sauvage, dont le nom avait été pro-
noncé par un témoin dans l'affaire des
bacilles.
Au cours de sa déposition, Léopold
Sauvage confirma en tous points tout ce
qui avait été dit à ce sujet. Il y apporta
toutefois quelques détails sur l'organisa-
tion et l'entraînement auquel étaient
assujettis les membres du C.S.A.R.
Il s'étendit assez longuement sur les
manœuvres de tir sur cibles qui se dé-
roulaient dang des carrières de la proche
banlieue.
Venant à parler de l'affaire des ba-
cilles, il dit comment il fut mis en re-
lations avec Billecocq par l'ingénieur
Uoidot. Il exposa ensuite les consignes
qu'il avait reçues et comment après ta
déposition d'un témoin qui dénonça
l'entreprise montée contre Sauvage il
fut amené à entraîner Sallé à voler une
voiture automobile, vol qui devait le
conduire à la prison de Poissy, d'où il
a été extrait pour faire sa déposition^
Un revolver silencieux avait été re-
mis à Billecocq pour tuer Sauvage.
Quant à Sallé, il se refusa à participer
à ce crime. Ce détail, touchant le revol-
ver silencieux, ne manque pas d'impor-
tance, car on se souvient que plusieurs
revolvers de ce genre furent trouvés rue
Ribera.
L'ARRESTATION
du docteur Martin
est imminente
A la suite d'une enquête personnelle
menée sur le docteur Martin, chef du
2- bureau du C.S.A.R., nous avons pu
obtenir certaines précisions. De celles-
ci, il semble résulter que le C.S.A.R.
n'était pas étranger aux bagarres de Cli-
chy.
En effet, deux jeunes gens, habitués
quotidiens du cabinet du docteur Martin,
apparurent au soir des sanglants inci-
lents la tête bandée et boitant, afin de
s'y faire donner des soins. A dater de
ce jour, d'ailleurs, ces jeunes gens ne
vinrent plus chez le docteur.
D'autre part, nous croyons savoir que
les policiers procèdent actuellement à
une enquête sur l'activité de la vérita-
ble secrétaire du docteur Martin, Mlle
Michel. Celle-ci, en effet, collabora avec
Henri Déplace à l'œuvre du chef csa-
riste.
On avait attribué tout d'abord ce
poste de secrétaire à Mlle Cécile Ri-
chartz, qui a disparu en même femps
que le docteur. Celle-ci n'apparaît que
comme la cuisinière — cuisinière d'opé-
rette — du docteur.
Un interrogatoire de_Mlle Michel s'im
pose donc, et peut-être mettra-t-il la
police en possession de nouveaux et
intéressants éléments d'enquête.
Enfin, le personnage qui vint pren-
dre livraison de la voiture du docteur,
jeudi dernier, à 19 heures, est connu.
Il s'agit de M. Barre, garagiste, 47, rue
Laugier, à Paris. Et son audition a
amené la certitude que le chef du 2e
bureau n'a, à aucun moment, quitté la
capitale.
L'arrestation du docteur est immi-
nente.
Nous apprenons, par ailleurs, que la
famille du docteur Martin a quitté l'ap-
partement qu'elle occupait rue de Bu-
carest, pour se retirer au Raincy, dans
la famille de Mme Martin.
Bouvier est arrivé à Domfront
Le chasseur d'Afrique Bouvier, consi-
déré, sinon comme l'un des exécuteurs
des frères Rosselli, du moins comme
l'un des participants au double meur-
tre des italiens est arrivé dans la ma-
tinée à Domfront.
Les précautions prises par la Sûreté
nationale pour éviter que ne se renou-
vellent les manifestations qui saluèrent
l'arrivée à Paris de Locuty et de l'ingé-
nieur Vogel ont été efficaces et les
curieux qui attendaient le train de
7 h. 4 ont été déçus.
DELONCLE S'EST RENDU
deux fois en Espagne nationaliste
Et il y a rencontré FRANCO
Le troisième interrogatoire d'Eugène
Deloncle chtz M. Béteille, hier après-
midi, a apporté à l'enquête une certitu-
de : Deloncle a bien rencontré le géné-
ral Franco.
Ce n'est d'ailleurs pas un seul, mais
deux voyages que Débonde a faits en
Espagne nationaliste. Le premier, avec
le général Duseigneur ; ces deux hom-
mes se rendirent à Saint-Sébastien, Bur-
gos et Salamanque. Le deuxième effec-
tué par lui seul, et au cours duquel il
s'est entretenu avec le chef des insurgés.
Le général Duseigneur avait assuré
qu'il ne s'était agi là que d'une simple
excursion touristique. Deloncle a dû
convenir que son voyage avait d'autres
buts. Il a prétendu que son séjour au
grand quartier général des rebelles
n'avait eu d'autres raisons que de re-
cueillir une abondante documentation
sur les méthodes communistes et sur
l'activité révolutionnaire en Espagne.
Le voyage en Italie devait vraisem-
blablement le conduire auprès de Mus-
solini et, comme le général Duseigneur
d'ailleurs l'a reconnu, il avait sollicité
audience du chef de l'Etat italien, mais
la réponse tardant à venir, Deloncle et
Duseigneur abandonnèrent ce projet.
Deloncle s'est efforcé, au cours de son
interrogatoire, d'accumuler les protes-
tations contre les méthodes de la po-
lice, contre l'inculpation dont il est l'ob-
jet, contre les déclarations de M. Marx
Dormoy touchant l'attentat de l'Etoile,
contre enfin le résultat éventuel de l'en-
quête qui pourrait établir d'une façon
plus précise les liens existant entre
Eugène Deloncle, Locuty et Metenier
ainsi qu'avec le tueur de Bagnoles-de-
l'Orne.
Le chef des « Cagoulards » ne se
sent pas évidemment la conscience tran-
quille.
— Je proteste, a-t-il dit, avec énergie
contre les informations qui tendraient
à me mêler moi et mes amis aux for-
cenés (sic).
D'autre part, Eugène Deloncle a re-
connu qu'il s'était rendu à Nancy le
18 juillet avec Pozzo di Borgo et Mete-
nier niais que son voyage n'avait d'au-
tre raison que de grouper dans l'Est
des forces anticommunistes.
A la fin de son interrogatoire, le
chef des cagoulards s'est livré à une
vive attaque contre le commandant
Thomas Bourlier dont la déposition
précise a apporté aux enquêteurs des
éléments importants sur l'activité des
conj urés et il s'est déclaré surpris que
l'ancien membre du C. S. A. R. ne fût
pas, comme lui, inculpé et incarcéré.
Locuty et Metenier
sont confrontés
avec Mlle Blondet
De son côté, M. Barrué a confronté
Mlle Jacqueline Blondet avec Locuty
et Metenier. Fidèle à sa tactique, Mete-
nier a affirmé qu'il n'avait nullement
invité à déjeuner le 11 septembre ses
collègues et la jeune fille. Malgré les
affirmations réitérées de Locuty et de
Mlle Jacqueline Blondet, il est resté sur
ses positions.
D'autre part, Locuty n'a pas reconnu
le pyjama qui lui appartenait, pyjama
qui avait été saisi au domicile de Me-
tenier.
Ajoutons enfin que Jakubiez, le des-
sinateur arrêté depuis le 16 octobre, a
été conduit hier au Palais pour s'en-
tendre inculper par M. Normand, doyen
des juges d'instruction, d'homicide Vo-
lontaire sur commission rogatoire du
magistrat de Domfront chargé de l'en-
quête sur l'affaire des frères Rosselli.
Il a été également conduit chez M.
Pottier, magistrat adjoint de M. Bé-
teille, et il a assisté à l'ouverture de
certains scellés. Les enquêteurs le soup-
çonnent d'avoir utilisé pour franchir la
frontière suisse des documents doua-
niers falsifiés.
Les investigations se poursuivent sur
ce point précis.
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C'ETAIT LA PREUVE
DE LA TRAHISON !
Emile-Marie Jegou, 41 ans, originaire
de Querrieu (Finistère), était ébéniste
chez un menuisier de la rue de Cour-
celles ; elle, née Isabelle Huiban, 31
ans, était originaire de Guiscriff (Mor-
bihan).
Ils s'étaient mariés à Saint-Denis, en
1924. Jaloux, Jegou faisait souvent des
reproches à sa femme qu'il accusait de
b tromper.
Il était 18 h. 30 environ quand Jegou
rentra de son travail. L'appartement
était vide. Mais, sur la table, une bou-
teille et deux verres. N'était-ce point
la preuve de la trahison de sa compa-
gne ? Celle-ci n'avait-elle point reçu
la visite de son amant ?
Au moment où sa femme rentra,
l'homme, saisissant un revolver, tira
sur elle. Mais l'arme était enrayée.
— Alors, je pris mon couteau, dira
le meurtrier après son arrestation, et
je frappai, je frappai.
Un atroce corps à corps commença.
Mme Jegou tenta de désarmer la brute.
L'arme pénétra plusieurs fois dans sa
chair, dans ses bras, dans ses mains
qui tentaient, en un geste enfantin,
d'écarter l'arme. Puis, elle s'effondra
sur le divan, sans un cri.
Alors Jegou prit peur et courut se
jeter dans la Seine. Mais il fut retiré
de l'eau par les agents Guette et Des-
prez qui accoururent à ses cris.
Il leur avoua qu'il avait tué sa fem-
me.
.M. Turpault, commissaire de police
de Levallois, se rendit aussitôt au do-
micile du désespéré.
Les enquêteurs devaient relever sur
ls corps de Mme Jegou une quinzaine
de blessures, dans la région du cœur,
aux avant-bras et aux mains.
Près d'elle se trouvait le revolver
enrayé dont l'assassin avait essayé de
se servir. Le couteau fut retrouvé sous
la table de la cuisine.
Pendant ce temps, à l'hôpital, l'hom-
me suppliait qu'on le tuât.
— Il faut que je meure. J'étais fou.
Faites-moi une piqûre. Laissez-moi me
tuer.-
René ROY.
La mort à l'hôpital
de MELIES et EMILE COHL
pionniers du cinéma
A un jour d'intervalle, deux grands
pionniers du cinéma viennent de dispa-
raître. Nous signalions hier la mort
d'Emile Cohl, l'inventeur du dessin ani-
mé. Quelques minutes après la sortie
de notre dernière édition, à 18 heures,
nous apprenions celle de Georges Me-
liès, survenue à l'hôpital Léopold-Bel-
lan, où il avait été hospitalisé au mois
de décembre, sur l'initiative de MM.
Langlois et Franju et par les soins du
docteur Allendy.
Il venait d'atteindre sa soixante-dix-
septième année et, quoique souffrant
d'un double foyer de cancer, il restait
encore parfaitement vif d'esprit. En ef-
fet, il terminait, ces jours derniers,
dans son lit d'hôpital, les maquettes
de décors destinés à la réalisation d'un
film fantastique du jeune metteur en
scène Jacques Prévert.
En 1895, après la présentation des
premiers films des frères Lumière, Mé-
liès construisit un appareil, en un mois,
et commença aussi à tourner des films
dont il était le metteur en scène, l'opé-
rateur, le scénariste, le décorateur et le
producteur. Il fut le premier à sortir
des bandes importantes, par le métrage
et par le sujet. Citons dans ce genre :
L'Enlèvement d'une dame à Robert
Iioudin, Le Cauchemar, Le Manoir du
Diable. C'est en 1897 qu'il construisit
le premier studio, bâti sur ses plans,
et qu'il commença à y utiliser la lu-
mière artificielle.
Il fut également le fondateur de la
Chambre syndicale du film, président
du premier congrès international et
c'est à lui que l'on doit une série de
réformes (unification des formats) qui
ont assuré depuis l'essor matériel du
cinéma.
Passionné de son art, il n'hésita pas
à lui sacrifier tout son avoir et c'est
pour cette raison qu'il est mort dans
un tel dénuement que ses amis durent
ouvrir récemment une souscription
pour couvrir les frais de sa maladie.
LA MORT D'EMILE COHL
En avril dernier, nous avions attiré
l'attention sur Emile Cohl, ce précur-
seur oublié, inventeur du dessin animé,
qui vivait dans une gêne voisine de la
misère.
Hospitalisé pendant huit mois, à la
suite de brûlures accidentelles, à la Pi-
tié, malgré de pressantes démarches
faites pour lui assurer une retraite
digne de sa probité et de son apport au
cinématographe, Emile Cohl s'est éteint,
âgé de 81 ans, à l'hospice Paul-Brousse
de Villejuif, sans qu'on ait pu lui ap-
porter cette juste compensation à ses
années de misère.
Rappelons les lignes qu'écrivait notre
collaborateur R.-L. Dauven sur la car-
rière d'Emile Cohl :
« Emile Cohl — qui avait lâché l'ap-
prentissage de la bijouterie pour vivre
de son crayon, ce qui lui valut de faire
connaissance, dès sa jeunesse, avec le
régime de la vache enragée — était un
caricaturiste connu quand le hasard
l'amena au cinéma.
« Elève d'André Gill, à qui il avait
été présenté par Carjat, il avait colla-
bore à la c Nouvelle Lune », au « Cha-
rivari », au c Courrier Français », à
l'« Hydropathe » et à bien d'autres
feuilles spirituelles et éphémères quand,
un beau matin de 1905, flânant par les
rues de Montmartre, il aperçut une affi-
che de cinéma un peu trop manifeste-
ment inspirée d'un de ses dessins.
« Le jour même, il se rendait chez
Gaumont aux fins d'information. Il fut
reçu par Louis Feuillade, qui ne s'oc-
cupait pas encore de mise en scène,
mais qui occupait déjà dans la maison
une place fort importante. On parla.
< Et quand Il sortit, Emile Cohl était
attaché, avec des atributions assez
confuses, à ce qui devait devenir plus
tard le département des scénarios. »
Malheureusement, on ne songea pas
à industrialiser son invention et, en
1912, Emile Cohl partit aux Etats-Unis,
où il reçut des visites flatteuses et des
demandes de renseignements. Puis sur-
vint la guerre et Cohl quitta les Etats-
Unis et abandonna le cinéma.
C'est quand il vit les premiers dessins
animés américains parvenir en France
qu'il comprit que ses démonstrations
n'avaient pas été perdues pour tout le
monde. Et, malheureusement, il n'avait
de recours contre personne.
On connaît la suite d'une existence de
probité qui vient de s'achever dans la
gêne qui avait marqué aussi ses débuts.
Sur l'initiative de la Maison de la
Culture et, plus particulièrement, de
Ciné-Liberté, un comité Emile Cohl-
Georges Méliès vient de se constituer
pour honorer la mémoire des deux
grands pionniers disparus et poursui-
vre leur œuvre. Ce comité, dans lequel
nous relevons les noms de MM. Aragon,
Jean Benoît-Lévy, Jean-Richard Bloch,
René Clair, Jean Gabin, Gaston Modot,
Léon Moussinac, Jean Renoir, Charles
Spaak, Maurice Tourneur, s'adresse à
la fois aux grandes organisations po-
pulaires et à toutes les bonnes volontés
individuelles et leur demande de venir
d'abord en aide aux familles Cohl et
Méliès puis d'étendre leur geste de soli-
darité aux vieux travailleurs du cinéma
dans la gêne.
Toutes les adhésions et tous les dons
sont reçus à Ciné-Liberté, 29, rue d'An-
jou, 8e. Tél. Anjou 19-54.
Weidmann sera confronté
avec la mère
de Roger Leblond
Versailles, 22 janvier (par téléphone).
— En vertu de la loi sur la liberté in-
dividuelle, M. Berry devait signifier ce
matin aux inculpés la prolongation de
leur détention. Il réunit dans son cabi-
net Weidmann, Roger Million, Jean
Blanc et Colette Tricot ainsi que les
représentants de la partie civile, les
avocats de la défense et M. Zambeau,
substitut.
M" Zambeau requit avec fermeté.
Après une courte délibération, M. Berry
rendit une ordonnance maintenant la
détention préventive pour une durée
d'un mois. Après ce délai, c'est la cham-
bre des mises en accusation qui sta-
tuera sur le sort des prévenus.
Signalons que Mme Renner, mère de
Roger Leblond, est allée voir le juge en
compagnie de son conseil, M* Chaudey.
Mme Renner a déclaré qu'elle s'opposait
formellement à la mise en liberté pro-
visoire de Roger Million et de Jean
Blanc. Elle a demandé au magistrat ins-
tructeur que fût notamment élucidée
l'histoire de cette visite que lui fit un
jour un journaliste et elle a demandé
à être confrontée avec Weidmann lors-
qu'il sera rasé, c'est-à-dire dans une
huitaine de jours.
Enfin, cet après-midi, à 18 heures,
M. Berry recevra la visite d'une, jeune
femme élégante, Mme Georgette Duprez,
qui fut l'héroïne, on le sait, d'une en-
trevue assez pittoresque à la Voulzie
avec le Tueur.
Weidmann a fait hier au juge d'ins-
truction le récit du meurtre du chauf-
feur Couffy.
Il raconta à M. Berry comment il -jt
procura les papiers au nom de Karrer
par l'intermédiaire de « Maurice »
avant de retenir, place de l'Opéra, un
taxi pour se rendre dans le Midi.
LA SANTE
DE Mme LÉON BLUM
L'état de Mme Léon Blum, qui a né-
cessité une nouvelle intervention chi-
rurgicale le 19 janvier, demeure sta-
tionnaire avec une légère tendance à
l'amélioration.
La malade est soignée dans une cli-
nique de la rue Georges-Bizet. par le
docteur Weil et le docteur Desmarest,
chirurgien des hôpitaux, et M. Léon
Blum ne quitte pas son chevet.
LE TEMPS QU'IL VA FAIRE
rè Malgré les hautes pressions qui
règnent sur la France, la partie
méridionale rJes perturbations ca-
ractérisée par un ciel très brumeux
réussit à déborder sur la moitié
nord. Les faibles variations baro-
métriques et l'absence de vent indi-
quent une stagnation complète de la
situation. Le temps restera donc,
le 22 et le 23, très humide et doux,
dans la moitié nord ; petite bruine
ou pluie sur le littoral de la Man-
rite et dans l'Est, rare à Paris.
LA MARMOTTE DE NIVOSE.
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