Titre : Ce soir : grand quotidien d'information indépendant / directeur Louis Aragon ; directeur Jean Richard Bloch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-04
Contributeur : Aragon, Louis (1897-1982). Directeur de publication
Contributeur : Bloch, Jean-Richard (1884-1947). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32738400h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 janvier 1938 04 janvier 1938
Description : 1938/01/04 (ED6,A2,N308). 1938/01/04 (ED6,A2,N308).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7635202r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-109
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2015
mardi 4 janvier 1938
DERNIÈRE HEURE de fCe soir s
3
; LES GREVES
LES POURPARLERS COnTInUEROnT
1 loule la lournee
Le conflit des inscrits maritimes
est en voie de résolution
SUITE DE LA PREMIERE PAGE c
La Fédération nationale des moyens 1 !
de transports et le Syndicat des chauf- J
fcurs-camionneurs de la région. pari-
sienne espèrent que les pourparlers s
interrompus vendredi vont reprendre Í
dès aujourd'hui.
Ces deux organisations élèvent à r
nouveau une protestation contre la mise s
à la disposition des employeurs de 5
nombreux camions militaires. a
En outre, la Fédération nationale c
des moyens de transports et le Syndi- i
cat des chauffeurs-camionneurs décla-
rent que seuls sont valables les accords !
signés par leurs secrétaires et que les
autres doivent être tenus pour nuls.
Les délégués patronaux doivent être
reçus dans la soirée à l'Hôtel Matignon.
Le conflit
des inscrits maritimes u
en voie de résolution l
Rouen, 3 janvier (par téléphone). — d
Les trente-cinq navires dont les équi- s
pages sont en grève resteront vraisem- P
blablement aujourd'hui encore sous la v
surveillance de la police du port. t:
Une difficulté a surgi hier, au mo- 1'
ment où le conflit paraissait prendre
fin. tl
Le travail devait reprendre au jour- ti
d'hui. Les armateurs, sur la demande de
M. Tasso, ministre de la Marine mar- s,
chande, avaient, en effet, renoncé à ji
nniii-cnivre lue marins pn ffrève. De ff
lerniers qu'il n'y aurait pas de sanc-
ions pour fait de grève et que leurs
ours de grève seraient payés.
Mais une difficulté surgit en fin de
moirée. Les capitaines devaient procé-
1er eux-mêmes à la composition de
eurs équipages. Or les marins exigè-
ent qu'une commission mixte, compo-
ée de marins et d'officiers examinât
[uelques cas litigieux de réintégration
bord.
Il n'est pas impossible toutefois
[u'une solution intervienne avant la
fuit.
-es employeurs maintiennent
dans l'alimentation
leurs menaces
de licenciement
Le conflit des ouvriers des dépôts et
isines de l'alimentation et des em-
ployés des boutiques et gérants des
Misons à succursales se poursuit, les
érections des firmes dont les établis-
ements sont touchés par le mouvement
persistant dans leur intention de ren-
oyer, au moment de la reprise du
ravail, un certain nombre de travail-
?urs, d'employés et de gérants.
Cet après-midi, les employés grévis-
ss participeront à une matinée artis-
ique organisée à la Bourse du Travail.
De leur côté, les gérants des succur-
ales Paris-Médoc, Primistères, Beau-
glaise, etc. tiennent une assemblée
énéralp. à la Maison des Syndicats.
plus, promesse avait été faite à ces I 33, rue de la Grange-aux-Belles. j
LES QUINZE PROCES ,.
du colonel de La Rocque
Cet après-midi
le tribunal correctionnel
rend son jugement
Beaucoup de monde, cet après-midi,
au Palais de Justice. On attend, en
effet, les jugements des quinze procès
intentés par le colonel de La Rocque
aux directeurs de journaux et journa-
listes qui ont reproduit et commenté les
déclarations de M. André Tardieu à M.
Pozzo di Borgo.
Sont ainsi poursuivis pour diffama-
tion le colonel Guillaume, directeur de
Choc, MM. Pozzo di Borgo, Philippe
Henriot, Lucien Sampaix et l'Humanité,
Jean-Maurice Hermann et le Populaire,
Léon Bailby et le Jour, Alexandre Zé-
vaès et YCEuvrs, Léon Daudet, Charles
Maarras, Maurice Pujo et l'Action fran-
faLiu. "d F d. 'd' d t
Le président François a décidé de ter-
miner aujourd'hui ces quinze procès
commencés le lundi 15 novembre, et qui
se sont poursuivis à la cadence de deux
ou trois audiences par semaine, jus-
qu'au 21 décembre 1937.
Les curieux sont nombreux dans les
couloirs du Palais de Justice, ainsi que
les partisans du colonel ; aussi, le ser-
vice d'ordre se montre-t-il plus sévère
que jamais.
Mais, après ces quinze procès, vien-
dront, le 7 février, devant la même
chambre, les vingt-cinq nouvelles assi-
gnations lancées par le colonel de La
Rocque contre les mêmes directeurs et
journalistes, à l'exception de M. Léon
Bailbv. Vingt-cinq procès, tous en dif-
famation.
Il n'y a pas de raison que cela finis-
se. Toutefois, le président François a
déclaré au cours des débats :
— Nous irons plus vite. Les premiers
jugements feront jurisprudence.
On comprend donc avec quelle impa-
tience, quelle curiosité aussi, partisans
du colonel de La Rocque et adversaires
guettent les décisions du tribunal cor-
rectionnel et surtout les « attendus *
du président François.
LE CRIME
du PASSAGEDUHESME
Le corps de la victime
sera autopsié cet après-midi
Le corps de Léon Gayon, gui succom-
bait hier après-midi, à l'hôpital Lari-
boisière, des suites du coup de couteau
qu'il reçut au cours de la bagarre du
passage Duhesme, a été transporté ce
matin à l'Institut médico-légal aux fins
d'autopsie.
D'autre part, la brigade Nord-Afri-
caine continue toujours ses recherches
dans les milieux arabes, car il est cer-
tain que le coupable est parmi les cinq
Arabes qui prirent part à la bagarre de
samedi soir.
On se souvient des faits dont la pa-
tronne du débit où se dédoula la pre-
mière phase de la dispute tragique
nous a fait le récit :
« Nous étions sur le point de fermer
samedi soir, lorsque les cinq Arabes
nos derniers clients, se prirent de que-
relle pour une question d'argent. Crai-
gnant alors que la dispute ne prît une
vilaine tournure, j'ai décidé de fermer
tout de suite. Je mis donc les cinq per-
turbateurs à la porte. Leur dispute
continua d'ailleurs de plus belle. »
Au cours de la discussion, vint à
passer un sous-officier dont on ignore
l'identité.
Il voulut intervenir pour apaiser les
adversaires.
Les cinq Arabes se précipitèrent sur
lui et se voyant en danger, le sous-offi-
cier appela au secours.
A ce moment, répondant à l'appel,
arrivèrent MM. Léon Gayon et François
Bouillard.
Tous deux tentèrent de dégager le mi-
litaire.
Tout à coup, au cours de la bagarre,
Léon Gayon s écroula. Il avait reçu dans
le ventre un coup de couteau.
Il succombait peu après son admission
àLariboisière.
Collision d'automobiles
Deux blessés
Un taxi conduit par le chauffeur
Jacques Schatz, 8, rue Saint-Charles, à
Paris, et dans lequel avaient pris place
M. Henri Robin, 24 ans, 18, rue Dago-
bert, à Clichy, et Mlle Rellier, 18 ans,
demeurant chez ses parents, rue du
Clos, à Gennevilliers, est entré en col-
lision, vers 1 h. 30 du matin, avec une
autre voiture. Le chauffeur de ce der-
nier véhicule, après avoir stoppé quel-
ques secondes, a pris la fuite dans la
direction de Saint-Denis.
Le chauffeur de taxi a été contusionné
sur tout le corps, mais a pu regagner
son domicile. Il n'en est pas de même
pour Mlle Rellier qui, atteinte d'une
fracture du crâne, a été admise à Beau-
jon dans un état grave. Quant à son
compagnon, atteint de contusions sur
tout le cor; à et à la tête, il a été admis
aussi au même hôpital.
M. Schatz ayant pu relever le numéro
de la voiture en fuite, celle-ci est acti-
vement recherchée
Plusieurs millions
de détournements
Deux courtiers parisiens
sont arrêtés
Depuis quelques années, en raison
des dépréciations des valeurs de Bour-
se et de l'instabilité des monnaies, une
campagne a été conduite en vue d'ai-
guiller les épargnants vers le marché
des matières premières qui, apparem-
ment, offrent une base plus solide.
Or, les courtages absorbent presque
toujours les marges possibles de hausse,
et la clientèle se laisse engager dans
des spéculations d'aatant plus aventu-
reuses que certaines maisons étrangères
se constituent contre-partie des opéra-
tions, établissent des contrats fictifs et
prennent, par conséquent, position con-
tre leurs contre-mandants. Ceux-ci sont
d'autant plus faciles à berner que leur
inexpérience et leur ignorance des com-
binaisons dont ils sont le jouet les
livrent sans défense à toutes les ma-
nœuvres.
L'une de -ces sociétés, la maison De-
goy et Becquer, courtiers en marchan-
dises, dont les bureaux sont établis, 28,
rue d'Artois, à Paris, ayant fait l'objet
de plusieurs plaintes de la part de dif-
férents clients, M. Aveline, commissaire
spécial aux délégations judiciaires, a
procédé, hier, sur commission roga-
toire de M. Rousselet, juge d'instruc-
tion, à une perquisition dans les bu-
reaux de la société.
Les vérifications effectuées par M.
Beaunier, expert, l'absence de toutes
justifications, la réalité des opérations
effectuées chez les commissionnaires
étrangers, et le détournement de cer-
tains titres qui constituaient une cou-
verture de leurs clients, ont amené M.
Rousselet à placer les deux associés
sous mandat de dépôt.
Le montant des détournements ne
peut être chiffré, mais les pertes de la
clientèle dans les opérations effectuées
sur des places étrangères et particuliè-
rement à Londres sont évaluées à plu-
sieurs millions.
•
MEMENTO POLITIQUE
Le Journal Officiel du 1er janvier,
qui n'a paru d'ailleurs que ce matin
en attendant la fin des débats du Sé-
nat et de la Chambre, vient de publier
les principales dispositions de la loi
de Finances, qui ont été adoptées par
les deux assemblées au cours de leurs
dernières séances.
DERNIERE MINUTE
A la suite de ce dernier entretien, il
se confirme dans les milieux informés
que le président du Conseil va poursui-
vre ses pourparlers au sujet du conflit
des usines Goodrich et qu'il convoquera
ce soir, ou demain, le bureau de la Fé-
dération ouvrière des produits chimiques,
dont dépendent les travailleurs du
caoutchouc. L'impression est que M.
Chautemps, avant de rendre une sentence
arbitrale, cherche une conciliation qui
pourrait rapprocher, dans ce conflit, les
points de vue ouvrier et patroattl.
Pour le triomphe
de la race jaune.
Une conflagration
générale est inévi-
table", annonce
l'amiral Suetsuzu
Tokio, 3 janvier. — Dans une inter-
view que publie la revue Kaizo, l'ami-
ral Suetsuzu, ministre de l'Intérieur,
expose les visées japonaises en Extrê-
me-Orient.
L'amiral, qui est actuellement consi-
déré comme la personnalité dominan-
te du gouvernement, a insisté sur le fait
que la Chine, le Mandchoukouo et le
Japon doivent constituer un bloc poli-
tique, économique et idéologique.
Envisageant les conséquences de
l'éventualité d'un bannissement des
blancs de l'Asie, il a déclaré :
Nous vivons présentement des événe-
ments qui auront un immense retentis-
sement dans l'histoire du monde. Person-
ne ne pourrait dire à quelle cadence ils
se dérouleront. Je suis convaincu que la
race jaune jouira de la part de bonheur
que le Ciel lui réserve et que la fin de
l'hégémonie des Blancs inaugurera vrai-
ment l'ère de justice, d'humanité dont
les Européens et les Américains parlent
constamment.
Je ne crains pas d'insister sur ce
point. Au besoin, j'insisterai à la face du
monde entier : le joug des Blancs sur
les races jaunes doit disparaître. Natu-
rellement, une réalisation rapide de cet
affranchissement amènera une confla-
gration générale, mais disons-nous bien
que, quelles que soient les précautions
que nous prendrons, le résultat sera le
même : une conflagration générale.
Ainsi le veut le destin, l'essentiel
esr de réaliser notre mission sans nous
arrêter à des considérations secondai-
res.
Tchang Kaï Chek n'a plus
qu'une tâche unique: le com-
mandement de l'armée chi-
noise
Hankéou, 3 janvier. — On sait qu'à
la suite d'importants remaniements
dans la composition du gouvernement
nationaliste c h i n o i s, le maréchal
Tchang Kaï Chek a abandonné ses
fonctions de premier ministre en fa-
veur de son beau-frère, le ministre des
Finances Kung, et le ministre des Af-
faires étrangères Chang Chun devient
vice-président du Conseil exécutif.
M. Chen Li Fu prend le portefeuille
de l'Education, le département du Con-
seil militaire national est combiné avec
celui de l'Entraînement militaire, sous
la direction du général Pai Chung Tsi,
l'ancien warlord du Kouang-Si.
En outre, deux nouveaux départe-
ments sont créés : un bureau d'ensei-
gnement politique et un département
du ministère des Transports.
D'autres départements fusionnent,
tels ceux des chemins de fer et des
touj ours à la tête des armées chinoises.
On apprend que bien qu'il ait repoussé
les conditions de paix soumises par
les Japonais, le maréchal n'en pour-
suit pas moins les conversations avec
le Dr Trautmànn qui les avait trans-
mises.
On recherche les occupants
de l'auto trouvée en feu
près de Chichery
(De notre correspondant particulier)
Migennes, 3 janvier. (Par téléphone).
— Dans la nuit du 1er au 2 janvier,
vers trois heures du matin, des jeunes
gens qui revenaient d'un bal du nouvel
An à Chichery, faillirent être écrasés
par une automobile qui, dépourvue de
sa roue avant droite, roulait cependant
à une vitesse d'au moins soixante kilo-
mètres à l'heure dans la direction de
Dijon.
Il faut croire que les occupants de
cette voiture étaient particulièrement
pressés puisque même l'absence d'une
roue ne les arrêtait pas et qu'ils don-
naient le maximum de vitesse possible
dans ces conditions, allant en zigza-
guant sur la route au risque d'une ca-
tastrophe.
La voiture en feu
Celle-ci, d'ailleurs, ne devait pas tar-
der à se produire. Quelques minutes
après que les jeunes gens l'avaient re-
marquée, la voiture, fortement inclinée
sur le côté, prenait feu subitement et
flambait dans la nuit. Un court-circuit
s'était produit, enflammant le réservoir
d'essence.
En peu de temps, la voiture fut cal-
cinée et, lorsque les premiers témoins
arrivèrent peu après sur les lieux, il
ne restait plus qu'une carcasse encore
rouge.
La gendarmerie de Migennes, immé-
diatement avertie, s'inquiéta tout
d'abord du sort des voyageurs. On se
rendit compte qu'ils avaient pu s'échap-
per, les deux portières étaient ouver-
tes et il était évident que l'accident
n'avait fait aucune victime.
Qu'étaient-ils donc devenus ? Pour-
quoi, échappant à un si terrible danger,
avaient-ils pris la fuite avant même
d'attendre des secours ?
7528 R. K. 6
Cela parut suspect aux gendarmes de
Migennes. Les plaques de police de la
voiture avaient brûlé comme le reste
mais, cependant ,on pouvait encore lire
les numéros : 7528 R. K. 6.
En possession de ce numéro indi-
quant que la voiture était immatriculée
à Paris les gendarmes téléphonèrent à
la Sûreté nationale.
La réponse ne tarda pas à venir. La
7528 R. K. 6 appartenait à M. Louis
Victor, demeurant 11, rue Jules-Lemai-
trb, à Paris. M. Louis Victor avait déjà
signalé que sa voiture lui avait été
volée le soir du 1er janvier, à 22 heures,
alors qu'elle était en stationnement.
La fuite des mystérieux voyageurs
s'expliquait. On entreprit aussitôt des
recherches pour les retrouver mais, jus-
qu'à présent, on n'a pu découvrir leurs
traces, ce qui laisse à supposer qu'ils
connaissent parfaitement la région.
Les bandits de Troyes
On rappelle qu'il y a quelques jours,
les bandits, auteurs" de l'attentat con-
tre les encaisseurs de. Troyes. se'réfu-
gièrent dans la forêt d'Othe où l'on
continue à faire des battues pour les
retrouver. Or, la forêt d'Othe n est qu'à
une cinquantaine de kilomètres au delà
de Cpichery, dans la direction que sui-
vaient les occupants de la voiture volée
Y a-t-il une corrélation entre ces
deux faits ? Certains le pensent et
émettent l'opinion que les voleurs de la
voiture incendiée seraient des compli-
ces des bandits de Troyes qu'ils allaient
secourir. d'ailleurs qu'une bypothèse.
Ce n'est d'ailleurs qu'une hypothèse.
L'enquête activement menée par la gen-
darmerie; de Migenpeg permettra de sa-
voir ti elle Mt fondée.
UN REPARLE OU COMPLOT
,. IMPORTANTS TÉMOIGNAGES
et NOUVELLES CONFRONTATIONS
L'inculpé Percheron, ancien se-
crétaire du conseiller municipal
Trochu.
M. Béfeille ayant terminé. l'interroga-
toire des premiers détenus du complot,
c'est M. Pottier, le juge-adjoint qui va
recueillir les dépositions des cinq der-
niers conjurés arrêtés depuis le 15 dé-
cembre dernier.
Il s'agit du conducteur de travaux Ré-
my Durieux, du garagiste Gaston Jean-
niot, du concierge Jean Fautré, du com-
missionnaire en marchandises Pierre
Proust et de Jacques Percheron, l'ancien
secrétaire du conseiller municipal Tro-
chu. 1
On se souvient encore du rôle que
chacun de ces individus joua dans le
C.S.A.R.
Gaston Jeanniot est le garagiste du 82,
boulevard de Picpus, chez qui on trouva
près de 10 tonnes de matériel de guerre
et chez qui furent entreposées pendant
un certain temps les fameuses vestes
d'uniforme du C. S. A. R. Au cours de la
perquisition, une particularité attira l'at-
tention des enquêteurs : pour la pre-
mière fois, en effet, on trouvait parmi
les munitions des cartouches de la manu-
facture nationaliste espagnole.
Jean Fautré, concierge boulevard
de Courcelles, entreposait dans une
cave de la mélinite et divers explosifs
pour le compte de Jacques Percheron.
Quant à Pierre Proust, c'était le com-
manditaire de Jeanniot dont il louait la
cave 150 francs par semaine et à qui
il fit transporter un jour des briques à
Rueil.
On sait qu'interrogé, il y a une hui-
taine de jours, M Proust a affirmé qu'il
n'avait eu avec le. garagiste que des re-
lations de client. Il lui aurait prêté 5.000
francs simplement pour lui éviter la fail-
lite.
Quant à Gaston Jeanniot, par contre,
il déclare que M. Proust était parfaite-
ment au courant du dépôt d'armes qu'il
dissimulait dans sa cave et que c'était
sur son intervention qu'il avait consenti
à sous-louer le local aux cagoulards.
De son côté, M. Béteille va pouvoir
étudier à fond le volumineux dossier
qu'il a réuni et entendre un certain nom-
bre de témoins. Il recueillera vraisem-
blablement les déclarations des nom-
breux personnages mis en cause par l'in-
génieur Eugène Deloncle dans sa fantai-
siste déposition sur un prétendu putch
communiste.
C'est ainsi qu'il va être appelé à con-
voquer à son cabinet M. Lebecq, conseil-
ler municipal, If général Dussieux et
peut-être même le général Georges, chef
d'état-major général de l'armée.
LE MEURTRE
du chauffeur
de Saint-Dénis
L'hypothèse d'un
crime crapuleux
semble écartée
Le mystère qui entoure l'assassinat
du chauffeur de taxi Léon Habert, quai
de Saint-Denis, demeure entier.
Le meurtre n'ayant pas eu de témoins
et aucun renseignement susceptible
d'être retenu n'ayant été donné par les
différentes personnes qui se sont pré-
sentées spontanément à la police, l'en-
quête paraît devoir être laborieuse.
Toutefois, un point important est .ac-
quis : M. Roche, chef de la brigade spé-
ciale de la Police Judiciaire, a pu éta-
blir que Léon Habert était mort entre
11 h. 10 et 11 h. 25 du soir.
Cette constatation donne moins de
crédit à l'hypothèse du crime crapuleux
car c'est seulement vers minuit 20 que
les agents ont découvert le crime.
En effet, quoique la victime n'ait pas
été dévalisée, on était tenté de croire,
le cadavre étant encore chaud, qu'au
moment de l'arrivée des agents, le cri-
minel avait dû être dérangé.
La mort se situant vers 11 heures et
quart, c'est-à-dire une heure avant l'ar-
rivée des agents et l'endroit étant dé-
sert, il est peu probable que le crimi-
nel ait pu être dérangé par l'arrivée
d'un passant.
UN AUTOBUS
dérape sur le verglas
5 BLESSES
dont un grièvement
Par suite du verglas qui régnait ce
matin, un autobus qui se dirigeait vers
Paris, a dérapé avenue du Val-de-Beau-
té, et s'est jeté sur un arbre bordant
cette voie. Cinq voyageurs ont été contu-
sionnés. L'un d'eux, M. Louis Deloul,
demeurant rue Alexandre-I"', à Neuillv-
Plaisance, grièvement blessé, a été
transporté à Saint-Antoine.
Les quatre autres ont. pu, après pan-
sement, poursuivre leur route.
Un secrétaire anglais
vint en France pour rencontrer
le ••tueur" Weidmann
Mais le "gang" ne fut pas exact au rendez=vous
Le jeune Bernard Beim est retrouvé
La trêve est terminée. M. Berry et
M. Delgay vont reprendre l'un ses inter-
rogatoires, l'autre ses enquêtes.
Dans le courant de la semaine, le juge
entendra d'abord Weidmann sur le
crime Frommer, dont les mobiles sont
restés obscurs jusqu'à ce jour. Le mari
de Colette Tricot entrera alors en scène
à son tour, pour être confronté avec
sa femme. Ce sera la journée Tricot.
Quant aux autres confrontations,
elles n'ont pu encore être fixées et elles
ne le seront qu'au fur et à mesure de
l'instruction. On comprend facilement
qu'à la suite des révélations de l'un ou
do l'autre des inculpés, le juge soit
amené à activer certaines confronta-
tions et à en retarder d'autres.
Néanmoins, il semble bien que le ré-
seau se resserre autour de Weidmann et
du trio.
En effet, l'enquête policière, diligem-
ment menée par MM. Delgay, Roches et
Sicot, accumule preuves et présomp-
tions contre les inculpés.
Avant-hier, n'apprenait-on pas que
Jean Blanc pourrait avoir trempé dans
différents trafics de stupéfiants, d'auto-
mobiles et même dans la traite des
blanches?
Vers Montmartre
et Montparnasse
M. Delgay ne cache pas d'ailleurs
qu'il est très au courant de l'activité
de Jean Blanc. Le jeune fils de fa-
mille vendait des automobiles en Alle-
magne à des conditions plus que dou-
teuses et spéciales.
Que nous réserve cette nouvelle, piste?
On ne peut encore le savoir, le sous-
chef de la brigade mobile observant le
mutisme le plus complet.
Il est hors de doute également que
l'activité du trio ne s'arrête par là. Il
s'occupait aussi du trafic des stupé-
fiants et de la traite des blanches.
L'enquête se dirige vers certains
grands établissements de Montmartre et
de Montparnasse. On parle d'une boite
de nuit de la Butte, d une grande bras-
serie et d'un dancing de la rive gauche.
Les policiers ont déjà retrouvé, sur
plusieurs mois, jour par jour, l'emploi
du temps du trio et de sa compagnie.
Des connaissances de bar sont iden-
tifiées et, ce matin encore, M. Delgay,
assisté de son secrétaire M. Grassien,
s'est rendu aux Ternes où il a entendu
différents témoins.
Les policiers sont sur le point d'ar-
river enfin, à un résultat tangible. Les
témoins qui, dès demain, défileront rue
Boyer, doivent apporter des révélations
qu attendent les enquêteurs.
Un « gang » organisé
Cela confirme d'ailleurs ce que nous
ne cessons de dire depuis l'arrestation
de Weidmann, à savoir qu'il s'agit d'un
« gang *> où le rôle de tueur avait été
dévolu à l'Allemand.
En dehors de l'enquête menée autour
de l'activité des inculpés, on procède à
de nombreuses vérifications.
C'est ainsi que M. Sicot, chef de la
Sûreté de Versailles, a retrouvé deux
personnes dont les noms figuraient sur
es carnets de Million et de Weidmahn.
Sur le 'calepin de l'amant de Galette
Tricot, on avait relevé le nom de
« Beim ».
L'enquête permit d'apprendre qu'il
s'agissait de M. et Mme Beim, qui
avaient loué l'été dernier une villa
9, rue de la Porte-Blanche, à Marnes-
la-Coquette. C'est leur fils Bernard, âgé
ds 24 ans, qui était en relations avec
Jean Bïaije et Roger Million. De plus,
, la jeune homme avait, coutume d'aller
téléphoner chez une crémière dont le
magasin était situé en face de la villa.
Un témoin
peut-être intéressant
La majorité des communications se
faisaient en langue allemande et on
suppose — avec quelque raison — que
c'est à Weidmann que téléphonait Ber-
nard Beim.
Le jeune homme sera interrogé bien-
tôt et il donnera alors des explications
sur ses relations avec le quatuor as-
sassin.
Une autre connaissance — mais de
Weidmann cette fois — a été identi-
fiée. Il s'agit d'une Allemande, Mme
Scheulker, gouvernante, demeurant à
Saint-Cloud.
de La police n'a retrouvé la trace que
d'une Mme Schink, qui apparaît devoir
être la même personne. Partie de Saint-
Cloud, la gouvernante est recherchée
pour être entendue.
Le chauffeur-secrétaire
de Weidmann
A côté de ces pistes dont la police
consent à parler, car elle ne risque plus
d'être gênée dans ses investigations, il
en est d'autres sur lesquelles elle garde
jalousement le secret.
Telle cette petite annonce que Weid-
mann fit paraître dans un journal an-
glais et par laquelle il demandait un
chauffeur-secrétaire.
C'est un chauffeur de grande remise,
Mac Grey, qui répondit, joignant à sa
lettre d'excellentes références. Weid-
mann accuse réception et une correspon-
dance s'établit.
Finalement, Grey accepte les offres
alléchantes de l'Allemand et vint à Pa-
ris. Pour une raison que l'on ignore
encore, les deux hommes ne purent se
voir et les lettres en font foi.
Cependant, tout laisse croire que Grey
serait revenu à Paris et que, cette fois,
il aurait vu le tueur.
Que s'est-il passé entre les deux hom-
mes ? Grey a-t-il été conduit à c La
Voulzie » ? En est-il reparti ?
L'instruction
Quant à M. Berry, il a à nouveau
passe sa matinée dans son cabinet. Il
n'a entendu aucun témoin, mais il
compte beaucoup sur l'interrogatoire de
Frommer qui aura lieu demain.
Le juge a reçu la lettre que Mme
W eidmann a envoyée à son fils avant
son départ et dont nous avons repro-
duit les termes. Tout au long de quatre
pages, la malheureuse mère crie son
amour et sa pitié à son enfant.
M. Berry va faire traduire cette let-
tre avant de la communiquer au tueur.
René DUNAX.
On retrouve le jeune Beim
A la fin de la matinée, M. Roches
communiquait à M. Berry les résultats
de son enquête.
Le chef de la brigade spéciale a re-
trouvé M. Bernard Beine dont nous par-
lons plus haut. Le jeune homme, d'ori-
gine allemande, à dit avoir fait son ser-
vice militaire avec Jean Blanr, et il ex-
plique ainsi ses. relations avec le trio.
Comme pour beaucoup de témoins, il
faut présumer que la police et le juge
ne communiquent pas les points intéres-
sants sur lesquels a porté l'interrogatoire*
Henri Miclion
se marie
cet après-midi
à Fresnes
Cet après-midi, à 15 h. 30 Henri Mi-
chon, encadré par les inspecteurs, épou-
se MF.; Yvonne Fariat, a la mairie de
Fresnes.
On se souvient de cette délicate af-
faire où les témoignages les plus contra-
dictoires ne purent que conduire les
jurés à un double acquittement Gaston
et Henri Michon n'auraient jamais été
à nouveau inculpés d'avoir détourné les
1.582.000 francs du sac postal si le 14
septembre, Henri Michon, en randon-
née à Viry-Chatillon avec sa fiancée,
n'avait causé un accident mortel. Ar-
rêté et fouillé, on découvrit sur lui un
reçu de 500.000 francs.
L'affaire rebondit de façon inatten-
due et Michon se vit condamner à cinq
ans de réclusion.
Mlle Yvonne Fariat n'en continua pas
moins à rendre visite à son fiancé dont
elle recueillit les deux enfants.
Michou attend l'arrêt de la cour de
cassation, mais, dès aujourd'hui, Mlle
Fariat épouse le prisonnier qu'elle a
connu libre et à qui elle a gardé intactes
sa confiante et son affection.
Seuls assisteront à cette union deux
inspecteurs de la Sûreté, qui serviront
de témoins A Michon, l'avocat de l'ac-
cusé n'étant pas présent à la cérémonie.
- Aux Salins-d'Hyères, une auto ca-
pote. Deux de ses occupants MM. Bergia
et Add sont tués, un troisième, M. Mar-
•ch'efeau, est Messe. :
Aux jurés de la Seine
GEORGETTE BISSON
dira-t-elle pourquoi
elle égorgea son mari?
Les jurés ont à connaître cet aptes-
midi, pour la première affaire qu'ils
ont à juger de la nouvelle année, l'his-
toire d'une femme qui a tué son mari.
Les faits se passaient le 24 mai 1937,
Georgette Bisson et son mari tenaient
rue Véron, un débit d'épicerie. Or, le
commerce marchait mal et le mari avait
décidé de vendre. C'est ainsi qu'il s'était
rendu dans un journal pour y faire
passer une annonce. A sttn retour il
rencontra un de ses amis et lui offrit
l'apéritif chez lui.
Mais à peine était-il arrivé que
Mme Bisson prenait un siphon et as-
pergeait son mari, essayant ensuite de
l'assommer avec le même siphon.
M. Bisson se jeta sur sa femme et la
poursuivit dans l'arrière-boutique. Il y
eut là un combat sans témoin à la
suite duquel on apprit que le mari ve-
nait de mourir, la gorge coupée par un
verre ensanglanté que tenait encore
Mme Bisson.
1 t!ErAT
^R&r. NT RECLAME
PSO
j~ N *~~ FUS ~
Rue. O E LA
SANSNOUVELLES
DE MARYSE HILZ
depuis hier
après son passage a
Djask
Maryse Hilsz, qui détient le record
du parcours Paris-Saigon depuis le
22 décembre dernier, en 92 h. 36' 15"
et le record féminin mondial de l'alti-
tude, est portée disparue depuis hier.
dimanche, après son survol de Djask
à 1 h. 15 (heure de Paris).
Assoiffée de records, la glorieuse
aviatrice française voulait ajouter un
nouveau record à son brillant palmarès
en tentant de battre le record Saïgon-
Paris, détenu par l'équipage Pissavy-
Cornet. A cet effet, elle avait quitté
Saïgon — après quatre faux départs —
vendredi dernier, à 1 h. 54 (heure de
Paris).
On n'a plus de nouvelles depuis
Djask. L'aviatrice a-t-elle voulu tenter
le survol du désert pour atteindre
Damas ? Il paraît plus vraisemblable
qu'elle a fait un atterrissage forcé
dans les montagnes de l'Iran. Dans ce
cas, on serait encore quelques jours
sans avoir de ses nouvelles.
Des recherches ont été entreprisés par
les services civils et militaires de
Damas. — P. S.
3 1 BI-:de
UNE EXPERTISE VA DECIDER
de l'authenticité du "Voltaire"
acheté 600.000 tr. parM. Goty
M. Raynard, juge d'instruction, qui
reçoit* la succession du procès du « Vol-
taire » de la collection Coty, va faire
trancher le litige par une expertise du
professeur Sannié, directeur de l'Identi-
té Judiciaire.
Celui-ci, assisté de deux professeurs
des Beaux-Arts, MM. Hourticq et MOllE-
nai, président de la Commission des
Restaurations, Va avoir à se prononcer
sur l'authenticité de l'oeuvre de Houdon.
Ce plâtre, acheté lors de la vente de
la collection Coty à la galerie Charpen-
tier le 1er décembre 1936, par M: de
Charnières, lui fut adjugé 60.500 francs,
sur une dénonciation en faux de M. Wall.
Cette oeuvre célèbre avait été payée
600.000 francs par François Coly cjui
l'acheta à un antiquaire, M. Camoin, en
1926..
Pour s'assurer Je la valeur exacte de .1
la statuette, M. de Charnières, défendu
par M- Arrighi, déposa une plainte con-
tre X. De leur côté, les héritiers de Fran-
çois Coty, assistés par M'E Lacau et de
Moro-Giafferi, ont ouvert une enquête
que dirige M. Normand.
De son côté, le dépréciateur du plâtre
en question, assisté par M' André Tabet,
soutient toujours son affirmation défa-
vorable. Diverses personnes sont mises
en cause, et viendront apporter leur té-
moignage sur cette affaire qui intéresse
au plus haut point le monde artistique
et les collectionneurs.
t. i l 1 *
(r~ t 8 n -
1 Liqueur Mondiale j
EN QUELQUES LIGNES
Double asphyxie
rue A.-Carrel
On a trouvé, inanimés à leur domi-
cile, 11, rue Armand-Carrel, M. Francis
Sero, 60 ans, et sa femme, 65 ans, qui
ont été asphyxiés par des émanations
d'oxyde de carbone. Ils ont été conduits
à l'hôpital Tenon où leur état a été
jugé très grave.
— Le soldat Gaston Quehan, 22 ans,
du 64* R. I. à Verdun, de passage à
Paris, a été renversé par une auto dont
le conducteur a pris la fuite. Etat grave.
—r- Mme Botot, 67 ans, marchande de
journaux, 14, rue Pestalozzi, a été ren-
versée par un cycliste qui a pris la
fuite. Elle est dans un état grave.
— M. Henri Cunéo, 33, rue Dareau,
a été renversé sur un passage clouté
par l'auto de M. Krockovitch, 2, rue de
Charonne. Son état est grave.
- Ce matin, M. Louis Ackermann. ,
31 ans, sans domicile connu à Paris, a
éttë grièvement blessé par le taxi de
M. Hélin.
DU RI EZ * 13.89Sr
Av* EMILE ZOLA uiPROFITEZ -EN.
a lYXsehgar i jgpgigià
PARIS XV! '~,. ,.
DERNIÈRE HEURE de fCe soir s
3
; LES GREVES
LES POURPARLERS COnTInUEROnT
1 loule la lournee
Le conflit des inscrits maritimes
est en voie de résolution
SUITE DE LA PREMIERE PAGE c
La Fédération nationale des moyens 1 !
de transports et le Syndicat des chauf- J
fcurs-camionneurs de la région. pari-
sienne espèrent que les pourparlers s
interrompus vendredi vont reprendre Í
dès aujourd'hui.
Ces deux organisations élèvent à r
nouveau une protestation contre la mise s
à la disposition des employeurs de 5
nombreux camions militaires. a
En outre, la Fédération nationale c
des moyens de transports et le Syndi- i
cat des chauffeurs-camionneurs décla-
rent que seuls sont valables les accords !
signés par leurs secrétaires et que les
autres doivent être tenus pour nuls.
Les délégués patronaux doivent être
reçus dans la soirée à l'Hôtel Matignon.
Le conflit
des inscrits maritimes u
en voie de résolution l
Rouen, 3 janvier (par téléphone). — d
Les trente-cinq navires dont les équi- s
pages sont en grève resteront vraisem- P
blablement aujourd'hui encore sous la v
surveillance de la police du port. t:
Une difficulté a surgi hier, au mo- 1'
ment où le conflit paraissait prendre
fin. tl
Le travail devait reprendre au jour- ti
d'hui. Les armateurs, sur la demande de
M. Tasso, ministre de la Marine mar- s,
chande, avaient, en effet, renoncé à ji
nniii-cnivre lue marins pn ffrève. De ff
lerniers qu'il n'y aurait pas de sanc-
ions pour fait de grève et que leurs
ours de grève seraient payés.
Mais une difficulté surgit en fin de
moirée. Les capitaines devaient procé-
1er eux-mêmes à la composition de
eurs équipages. Or les marins exigè-
ent qu'une commission mixte, compo-
ée de marins et d'officiers examinât
[uelques cas litigieux de réintégration
bord.
Il n'est pas impossible toutefois
[u'une solution intervienne avant la
fuit.
-es employeurs maintiennent
dans l'alimentation
leurs menaces
de licenciement
Le conflit des ouvriers des dépôts et
isines de l'alimentation et des em-
ployés des boutiques et gérants des
Misons à succursales se poursuit, les
érections des firmes dont les établis-
ements sont touchés par le mouvement
persistant dans leur intention de ren-
oyer, au moment de la reprise du
ravail, un certain nombre de travail-
?urs, d'employés et de gérants.
Cet après-midi, les employés grévis-
ss participeront à une matinée artis-
ique organisée à la Bourse du Travail.
De leur côté, les gérants des succur-
ales Paris-Médoc, Primistères, Beau-
glaise, etc. tiennent une assemblée
énéralp. à la Maison des Syndicats.
plus, promesse avait été faite à ces I 33, rue de la Grange-aux-Belles. j
LES QUINZE PROCES ,.
du colonel de La Rocque
Cet après-midi
le tribunal correctionnel
rend son jugement
Beaucoup de monde, cet après-midi,
au Palais de Justice. On attend, en
effet, les jugements des quinze procès
intentés par le colonel de La Rocque
aux directeurs de journaux et journa-
listes qui ont reproduit et commenté les
déclarations de M. André Tardieu à M.
Pozzo di Borgo.
Sont ainsi poursuivis pour diffama-
tion le colonel Guillaume, directeur de
Choc, MM. Pozzo di Borgo, Philippe
Henriot, Lucien Sampaix et l'Humanité,
Jean-Maurice Hermann et le Populaire,
Léon Bailby et le Jour, Alexandre Zé-
vaès et YCEuvrs, Léon Daudet, Charles
Maarras, Maurice Pujo et l'Action fran-
faLiu. "d F d. 'd' d t
Le président François a décidé de ter-
miner aujourd'hui ces quinze procès
commencés le lundi 15 novembre, et qui
se sont poursuivis à la cadence de deux
ou trois audiences par semaine, jus-
qu'au 21 décembre 1937.
Les curieux sont nombreux dans les
couloirs du Palais de Justice, ainsi que
les partisans du colonel ; aussi, le ser-
vice d'ordre se montre-t-il plus sévère
que jamais.
Mais, après ces quinze procès, vien-
dront, le 7 février, devant la même
chambre, les vingt-cinq nouvelles assi-
gnations lancées par le colonel de La
Rocque contre les mêmes directeurs et
journalistes, à l'exception de M. Léon
Bailbv. Vingt-cinq procès, tous en dif-
famation.
Il n'y a pas de raison que cela finis-
se. Toutefois, le président François a
déclaré au cours des débats :
— Nous irons plus vite. Les premiers
jugements feront jurisprudence.
On comprend donc avec quelle impa-
tience, quelle curiosité aussi, partisans
du colonel de La Rocque et adversaires
guettent les décisions du tribunal cor-
rectionnel et surtout les « attendus *
du président François.
LE CRIME
du PASSAGEDUHESME
Le corps de la victime
sera autopsié cet après-midi
Le corps de Léon Gayon, gui succom-
bait hier après-midi, à l'hôpital Lari-
boisière, des suites du coup de couteau
qu'il reçut au cours de la bagarre du
passage Duhesme, a été transporté ce
matin à l'Institut médico-légal aux fins
d'autopsie.
D'autre part, la brigade Nord-Afri-
caine continue toujours ses recherches
dans les milieux arabes, car il est cer-
tain que le coupable est parmi les cinq
Arabes qui prirent part à la bagarre de
samedi soir.
On se souvient des faits dont la pa-
tronne du débit où se dédoula la pre-
mière phase de la dispute tragique
nous a fait le récit :
« Nous étions sur le point de fermer
samedi soir, lorsque les cinq Arabes
nos derniers clients, se prirent de que-
relle pour une question d'argent. Crai-
gnant alors que la dispute ne prît une
vilaine tournure, j'ai décidé de fermer
tout de suite. Je mis donc les cinq per-
turbateurs à la porte. Leur dispute
continua d'ailleurs de plus belle. »
Au cours de la discussion, vint à
passer un sous-officier dont on ignore
l'identité.
Il voulut intervenir pour apaiser les
adversaires.
Les cinq Arabes se précipitèrent sur
lui et se voyant en danger, le sous-offi-
cier appela au secours.
A ce moment, répondant à l'appel,
arrivèrent MM. Léon Gayon et François
Bouillard.
Tous deux tentèrent de dégager le mi-
litaire.
Tout à coup, au cours de la bagarre,
Léon Gayon s écroula. Il avait reçu dans
le ventre un coup de couteau.
Il succombait peu après son admission
àLariboisière.
Collision d'automobiles
Deux blessés
Un taxi conduit par le chauffeur
Jacques Schatz, 8, rue Saint-Charles, à
Paris, et dans lequel avaient pris place
M. Henri Robin, 24 ans, 18, rue Dago-
bert, à Clichy, et Mlle Rellier, 18 ans,
demeurant chez ses parents, rue du
Clos, à Gennevilliers, est entré en col-
lision, vers 1 h. 30 du matin, avec une
autre voiture. Le chauffeur de ce der-
nier véhicule, après avoir stoppé quel-
ques secondes, a pris la fuite dans la
direction de Saint-Denis.
Le chauffeur de taxi a été contusionné
sur tout le corps, mais a pu regagner
son domicile. Il n'en est pas de même
pour Mlle Rellier qui, atteinte d'une
fracture du crâne, a été admise à Beau-
jon dans un état grave. Quant à son
compagnon, atteint de contusions sur
tout le cor; à et à la tête, il a été admis
aussi au même hôpital.
M. Schatz ayant pu relever le numéro
de la voiture en fuite, celle-ci est acti-
vement recherchée
Plusieurs millions
de détournements
Deux courtiers parisiens
sont arrêtés
Depuis quelques années, en raison
des dépréciations des valeurs de Bour-
se et de l'instabilité des monnaies, une
campagne a été conduite en vue d'ai-
guiller les épargnants vers le marché
des matières premières qui, apparem-
ment, offrent une base plus solide.
Or, les courtages absorbent presque
toujours les marges possibles de hausse,
et la clientèle se laisse engager dans
des spéculations d'aatant plus aventu-
reuses que certaines maisons étrangères
se constituent contre-partie des opéra-
tions, établissent des contrats fictifs et
prennent, par conséquent, position con-
tre leurs contre-mandants. Ceux-ci sont
d'autant plus faciles à berner que leur
inexpérience et leur ignorance des com-
binaisons dont ils sont le jouet les
livrent sans défense à toutes les ma-
nœuvres.
L'une de -ces sociétés, la maison De-
goy et Becquer, courtiers en marchan-
dises, dont les bureaux sont établis, 28,
rue d'Artois, à Paris, ayant fait l'objet
de plusieurs plaintes de la part de dif-
férents clients, M. Aveline, commissaire
spécial aux délégations judiciaires, a
procédé, hier, sur commission roga-
toire de M. Rousselet, juge d'instruc-
tion, à une perquisition dans les bu-
reaux de la société.
Les vérifications effectuées par M.
Beaunier, expert, l'absence de toutes
justifications, la réalité des opérations
effectuées chez les commissionnaires
étrangers, et le détournement de cer-
tains titres qui constituaient une cou-
verture de leurs clients, ont amené M.
Rousselet à placer les deux associés
sous mandat de dépôt.
Le montant des détournements ne
peut être chiffré, mais les pertes de la
clientèle dans les opérations effectuées
sur des places étrangères et particuliè-
rement à Londres sont évaluées à plu-
sieurs millions.
•
MEMENTO POLITIQUE
Le Journal Officiel du 1er janvier,
qui n'a paru d'ailleurs que ce matin
en attendant la fin des débats du Sé-
nat et de la Chambre, vient de publier
les principales dispositions de la loi
de Finances, qui ont été adoptées par
les deux assemblées au cours de leurs
dernières séances.
DERNIERE MINUTE
A la suite de ce dernier entretien, il
se confirme dans les milieux informés
que le président du Conseil va poursui-
vre ses pourparlers au sujet du conflit
des usines Goodrich et qu'il convoquera
ce soir, ou demain, le bureau de la Fé-
dération ouvrière des produits chimiques,
dont dépendent les travailleurs du
caoutchouc. L'impression est que M.
Chautemps, avant de rendre une sentence
arbitrale, cherche une conciliation qui
pourrait rapprocher, dans ce conflit, les
points de vue ouvrier et patroattl.
Pour le triomphe
de la race jaune.
Une conflagration
générale est inévi-
table", annonce
l'amiral Suetsuzu
Tokio, 3 janvier. — Dans une inter-
view que publie la revue Kaizo, l'ami-
ral Suetsuzu, ministre de l'Intérieur,
expose les visées japonaises en Extrê-
me-Orient.
L'amiral, qui est actuellement consi-
déré comme la personnalité dominan-
te du gouvernement, a insisté sur le fait
que la Chine, le Mandchoukouo et le
Japon doivent constituer un bloc poli-
tique, économique et idéologique.
Envisageant les conséquences de
l'éventualité d'un bannissement des
blancs de l'Asie, il a déclaré :
Nous vivons présentement des événe-
ments qui auront un immense retentis-
sement dans l'histoire du monde. Person-
ne ne pourrait dire à quelle cadence ils
se dérouleront. Je suis convaincu que la
race jaune jouira de la part de bonheur
que le Ciel lui réserve et que la fin de
l'hégémonie des Blancs inaugurera vrai-
ment l'ère de justice, d'humanité dont
les Européens et les Américains parlent
constamment.
Je ne crains pas d'insister sur ce
point. Au besoin, j'insisterai à la face du
monde entier : le joug des Blancs sur
les races jaunes doit disparaître. Natu-
rellement, une réalisation rapide de cet
affranchissement amènera une confla-
gration générale, mais disons-nous bien
que, quelles que soient les précautions
que nous prendrons, le résultat sera le
même : une conflagration générale.
Ainsi le veut le destin, l'essentiel
esr de réaliser notre mission sans nous
arrêter à des considérations secondai-
res.
Tchang Kaï Chek n'a plus
qu'une tâche unique: le com-
mandement de l'armée chi-
noise
Hankéou, 3 janvier. — On sait qu'à
la suite d'importants remaniements
dans la composition du gouvernement
nationaliste c h i n o i s, le maréchal
Tchang Kaï Chek a abandonné ses
fonctions de premier ministre en fa-
veur de son beau-frère, le ministre des
Finances Kung, et le ministre des Af-
faires étrangères Chang Chun devient
vice-président du Conseil exécutif.
M. Chen Li Fu prend le portefeuille
de l'Education, le département du Con-
seil militaire national est combiné avec
celui de l'Entraînement militaire, sous
la direction du général Pai Chung Tsi,
l'ancien warlord du Kouang-Si.
En outre, deux nouveaux départe-
ments sont créés : un bureau d'ensei-
gnement politique et un département
du ministère des Transports.
D'autres départements fusionnent,
tels ceux des chemins de fer et des
touj ours à la tête des armées chinoises.
On apprend que bien qu'il ait repoussé
les conditions de paix soumises par
les Japonais, le maréchal n'en pour-
suit pas moins les conversations avec
le Dr Trautmànn qui les avait trans-
mises.
On recherche les occupants
de l'auto trouvée en feu
près de Chichery
(De notre correspondant particulier)
Migennes, 3 janvier. (Par téléphone).
— Dans la nuit du 1er au 2 janvier,
vers trois heures du matin, des jeunes
gens qui revenaient d'un bal du nouvel
An à Chichery, faillirent être écrasés
par une automobile qui, dépourvue de
sa roue avant droite, roulait cependant
à une vitesse d'au moins soixante kilo-
mètres à l'heure dans la direction de
Dijon.
Il faut croire que les occupants de
cette voiture étaient particulièrement
pressés puisque même l'absence d'une
roue ne les arrêtait pas et qu'ils don-
naient le maximum de vitesse possible
dans ces conditions, allant en zigza-
guant sur la route au risque d'une ca-
tastrophe.
La voiture en feu
Celle-ci, d'ailleurs, ne devait pas tar-
der à se produire. Quelques minutes
après que les jeunes gens l'avaient re-
marquée, la voiture, fortement inclinée
sur le côté, prenait feu subitement et
flambait dans la nuit. Un court-circuit
s'était produit, enflammant le réservoir
d'essence.
En peu de temps, la voiture fut cal-
cinée et, lorsque les premiers témoins
arrivèrent peu après sur les lieux, il
ne restait plus qu'une carcasse encore
rouge.
La gendarmerie de Migennes, immé-
diatement avertie, s'inquiéta tout
d'abord du sort des voyageurs. On se
rendit compte qu'ils avaient pu s'échap-
per, les deux portières étaient ouver-
tes et il était évident que l'accident
n'avait fait aucune victime.
Qu'étaient-ils donc devenus ? Pour-
quoi, échappant à un si terrible danger,
avaient-ils pris la fuite avant même
d'attendre des secours ?
7528 R. K. 6
Cela parut suspect aux gendarmes de
Migennes. Les plaques de police de la
voiture avaient brûlé comme le reste
mais, cependant ,on pouvait encore lire
les numéros : 7528 R. K. 6.
En possession de ce numéro indi-
quant que la voiture était immatriculée
à Paris les gendarmes téléphonèrent à
la Sûreté nationale.
La réponse ne tarda pas à venir. La
7528 R. K. 6 appartenait à M. Louis
Victor, demeurant 11, rue Jules-Lemai-
trb, à Paris. M. Louis Victor avait déjà
signalé que sa voiture lui avait été
volée le soir du 1er janvier, à 22 heures,
alors qu'elle était en stationnement.
La fuite des mystérieux voyageurs
s'expliquait. On entreprit aussitôt des
recherches pour les retrouver mais, jus-
qu'à présent, on n'a pu découvrir leurs
traces, ce qui laisse à supposer qu'ils
connaissent parfaitement la région.
Les bandits de Troyes
On rappelle qu'il y a quelques jours,
les bandits, auteurs" de l'attentat con-
tre les encaisseurs de. Troyes. se'réfu-
gièrent dans la forêt d'Othe où l'on
continue à faire des battues pour les
retrouver. Or, la forêt d'Othe n est qu'à
une cinquantaine de kilomètres au delà
de Cpichery, dans la direction que sui-
vaient les occupants de la voiture volée
Y a-t-il une corrélation entre ces
deux faits ? Certains le pensent et
émettent l'opinion que les voleurs de la
voiture incendiée seraient des compli-
ces des bandits de Troyes qu'ils allaient
secourir. d'ailleurs qu'une bypothèse.
Ce n'est d'ailleurs qu'une hypothèse.
L'enquête activement menée par la gen-
darmerie; de Migenpeg permettra de sa-
voir ti elle Mt fondée.
UN REPARLE OU COMPLOT
,. IMPORTANTS TÉMOIGNAGES
et NOUVELLES CONFRONTATIONS
L'inculpé Percheron, ancien se-
crétaire du conseiller municipal
Trochu.
M. Béfeille ayant terminé. l'interroga-
toire des premiers détenus du complot,
c'est M. Pottier, le juge-adjoint qui va
recueillir les dépositions des cinq der-
niers conjurés arrêtés depuis le 15 dé-
cembre dernier.
Il s'agit du conducteur de travaux Ré-
my Durieux, du garagiste Gaston Jean-
niot, du concierge Jean Fautré, du com-
missionnaire en marchandises Pierre
Proust et de Jacques Percheron, l'ancien
secrétaire du conseiller municipal Tro-
chu. 1
On se souvient encore du rôle que
chacun de ces individus joua dans le
C.S.A.R.
Gaston Jeanniot est le garagiste du 82,
boulevard de Picpus, chez qui on trouva
près de 10 tonnes de matériel de guerre
et chez qui furent entreposées pendant
un certain temps les fameuses vestes
d'uniforme du C. S. A. R. Au cours de la
perquisition, une particularité attira l'at-
tention des enquêteurs : pour la pre-
mière fois, en effet, on trouvait parmi
les munitions des cartouches de la manu-
facture nationaliste espagnole.
Jean Fautré, concierge boulevard
de Courcelles, entreposait dans une
cave de la mélinite et divers explosifs
pour le compte de Jacques Percheron.
Quant à Pierre Proust, c'était le com-
manditaire de Jeanniot dont il louait la
cave 150 francs par semaine et à qui
il fit transporter un jour des briques à
Rueil.
On sait qu'interrogé, il y a une hui-
taine de jours, M Proust a affirmé qu'il
n'avait eu avec le. garagiste que des re-
lations de client. Il lui aurait prêté 5.000
francs simplement pour lui éviter la fail-
lite.
Quant à Gaston Jeanniot, par contre,
il déclare que M. Proust était parfaite-
ment au courant du dépôt d'armes qu'il
dissimulait dans sa cave et que c'était
sur son intervention qu'il avait consenti
à sous-louer le local aux cagoulards.
De son côté, M. Béteille va pouvoir
étudier à fond le volumineux dossier
qu'il a réuni et entendre un certain nom-
bre de témoins. Il recueillera vraisem-
blablement les déclarations des nom-
breux personnages mis en cause par l'in-
génieur Eugène Deloncle dans sa fantai-
siste déposition sur un prétendu putch
communiste.
C'est ainsi qu'il va être appelé à con-
voquer à son cabinet M. Lebecq, conseil-
ler municipal, If général Dussieux et
peut-être même le général Georges, chef
d'état-major général de l'armée.
LE MEURTRE
du chauffeur
de Saint-Dénis
L'hypothèse d'un
crime crapuleux
semble écartée
Le mystère qui entoure l'assassinat
du chauffeur de taxi Léon Habert, quai
de Saint-Denis, demeure entier.
Le meurtre n'ayant pas eu de témoins
et aucun renseignement susceptible
d'être retenu n'ayant été donné par les
différentes personnes qui se sont pré-
sentées spontanément à la police, l'en-
quête paraît devoir être laborieuse.
Toutefois, un point important est .ac-
quis : M. Roche, chef de la brigade spé-
ciale de la Police Judiciaire, a pu éta-
blir que Léon Habert était mort entre
11 h. 10 et 11 h. 25 du soir.
Cette constatation donne moins de
crédit à l'hypothèse du crime crapuleux
car c'est seulement vers minuit 20 que
les agents ont découvert le crime.
En effet, quoique la victime n'ait pas
été dévalisée, on était tenté de croire,
le cadavre étant encore chaud, qu'au
moment de l'arrivée des agents, le cri-
minel avait dû être dérangé.
La mort se situant vers 11 heures et
quart, c'est-à-dire une heure avant l'ar-
rivée des agents et l'endroit étant dé-
sert, il est peu probable que le crimi-
nel ait pu être dérangé par l'arrivée
d'un passant.
UN AUTOBUS
dérape sur le verglas
5 BLESSES
dont un grièvement
Par suite du verglas qui régnait ce
matin, un autobus qui se dirigeait vers
Paris, a dérapé avenue du Val-de-Beau-
té, et s'est jeté sur un arbre bordant
cette voie. Cinq voyageurs ont été contu-
sionnés. L'un d'eux, M. Louis Deloul,
demeurant rue Alexandre-I"', à Neuillv-
Plaisance, grièvement blessé, a été
transporté à Saint-Antoine.
Les quatre autres ont. pu, après pan-
sement, poursuivre leur route.
Un secrétaire anglais
vint en France pour rencontrer
le ••tueur" Weidmann
Mais le "gang" ne fut pas exact au rendez=vous
Le jeune Bernard Beim est retrouvé
La trêve est terminée. M. Berry et
M. Delgay vont reprendre l'un ses inter-
rogatoires, l'autre ses enquêtes.
Dans le courant de la semaine, le juge
entendra d'abord Weidmann sur le
crime Frommer, dont les mobiles sont
restés obscurs jusqu'à ce jour. Le mari
de Colette Tricot entrera alors en scène
à son tour, pour être confronté avec
sa femme. Ce sera la journée Tricot.
Quant aux autres confrontations,
elles n'ont pu encore être fixées et elles
ne le seront qu'au fur et à mesure de
l'instruction. On comprend facilement
qu'à la suite des révélations de l'un ou
do l'autre des inculpés, le juge soit
amené à activer certaines confronta-
tions et à en retarder d'autres.
Néanmoins, il semble bien que le ré-
seau se resserre autour de Weidmann et
du trio.
En effet, l'enquête policière, diligem-
ment menée par MM. Delgay, Roches et
Sicot, accumule preuves et présomp-
tions contre les inculpés.
Avant-hier, n'apprenait-on pas que
Jean Blanc pourrait avoir trempé dans
différents trafics de stupéfiants, d'auto-
mobiles et même dans la traite des
blanches?
Vers Montmartre
et Montparnasse
M. Delgay ne cache pas d'ailleurs
qu'il est très au courant de l'activité
de Jean Blanc. Le jeune fils de fa-
mille vendait des automobiles en Alle-
magne à des conditions plus que dou-
teuses et spéciales.
Que nous réserve cette nouvelle, piste?
On ne peut encore le savoir, le sous-
chef de la brigade mobile observant le
mutisme le plus complet.
Il est hors de doute également que
l'activité du trio ne s'arrête par là. Il
s'occupait aussi du trafic des stupé-
fiants et de la traite des blanches.
L'enquête se dirige vers certains
grands établissements de Montmartre et
de Montparnasse. On parle d'une boite
de nuit de la Butte, d une grande bras-
serie et d'un dancing de la rive gauche.
Les policiers ont déjà retrouvé, sur
plusieurs mois, jour par jour, l'emploi
du temps du trio et de sa compagnie.
Des connaissances de bar sont iden-
tifiées et, ce matin encore, M. Delgay,
assisté de son secrétaire M. Grassien,
s'est rendu aux Ternes où il a entendu
différents témoins.
Les policiers sont sur le point d'ar-
river enfin, à un résultat tangible. Les
témoins qui, dès demain, défileront rue
Boyer, doivent apporter des révélations
qu attendent les enquêteurs.
Un « gang » organisé
Cela confirme d'ailleurs ce que nous
ne cessons de dire depuis l'arrestation
de Weidmann, à savoir qu'il s'agit d'un
« gang *> où le rôle de tueur avait été
dévolu à l'Allemand.
En dehors de l'enquête menée autour
de l'activité des inculpés, on procède à
de nombreuses vérifications.
C'est ainsi que M. Sicot, chef de la
Sûreté de Versailles, a retrouvé deux
personnes dont les noms figuraient sur
es carnets de Million et de Weidmahn.
Sur le 'calepin de l'amant de Galette
Tricot, on avait relevé le nom de
« Beim ».
L'enquête permit d'apprendre qu'il
s'agissait de M. et Mme Beim, qui
avaient loué l'été dernier une villa
9, rue de la Porte-Blanche, à Marnes-
la-Coquette. C'est leur fils Bernard, âgé
ds 24 ans, qui était en relations avec
Jean Bïaije et Roger Million. De plus,
, la jeune homme avait, coutume d'aller
téléphoner chez une crémière dont le
magasin était situé en face de la villa.
Un témoin
peut-être intéressant
La majorité des communications se
faisaient en langue allemande et on
suppose — avec quelque raison — que
c'est à Weidmann que téléphonait Ber-
nard Beim.
Le jeune homme sera interrogé bien-
tôt et il donnera alors des explications
sur ses relations avec le quatuor as-
sassin.
Une autre connaissance — mais de
Weidmann cette fois — a été identi-
fiée. Il s'agit d'une Allemande, Mme
Scheulker, gouvernante, demeurant à
Saint-Cloud.
de La police n'a retrouvé la trace que
d'une Mme Schink, qui apparaît devoir
être la même personne. Partie de Saint-
Cloud, la gouvernante est recherchée
pour être entendue.
Le chauffeur-secrétaire
de Weidmann
A côté de ces pistes dont la police
consent à parler, car elle ne risque plus
d'être gênée dans ses investigations, il
en est d'autres sur lesquelles elle garde
jalousement le secret.
Telle cette petite annonce que Weid-
mann fit paraître dans un journal an-
glais et par laquelle il demandait un
chauffeur-secrétaire.
C'est un chauffeur de grande remise,
Mac Grey, qui répondit, joignant à sa
lettre d'excellentes références. Weid-
mann accuse réception et une correspon-
dance s'établit.
Finalement, Grey accepte les offres
alléchantes de l'Allemand et vint à Pa-
ris. Pour une raison que l'on ignore
encore, les deux hommes ne purent se
voir et les lettres en font foi.
Cependant, tout laisse croire que Grey
serait revenu à Paris et que, cette fois,
il aurait vu le tueur.
Que s'est-il passé entre les deux hom-
mes ? Grey a-t-il été conduit à c La
Voulzie » ? En est-il reparti ?
L'instruction
Quant à M. Berry, il a à nouveau
passe sa matinée dans son cabinet. Il
n'a entendu aucun témoin, mais il
compte beaucoup sur l'interrogatoire de
Frommer qui aura lieu demain.
Le juge a reçu la lettre que Mme
W eidmann a envoyée à son fils avant
son départ et dont nous avons repro-
duit les termes. Tout au long de quatre
pages, la malheureuse mère crie son
amour et sa pitié à son enfant.
M. Berry va faire traduire cette let-
tre avant de la communiquer au tueur.
René DUNAX.
On retrouve le jeune Beim
A la fin de la matinée, M. Roches
communiquait à M. Berry les résultats
de son enquête.
Le chef de la brigade spéciale a re-
trouvé M. Bernard Beine dont nous par-
lons plus haut. Le jeune homme, d'ori-
gine allemande, à dit avoir fait son ser-
vice militaire avec Jean Blanr, et il ex-
plique ainsi ses. relations avec le trio.
Comme pour beaucoup de témoins, il
faut présumer que la police et le juge
ne communiquent pas les points intéres-
sants sur lesquels a porté l'interrogatoire*
Henri Miclion
se marie
cet après-midi
à Fresnes
Cet après-midi, à 15 h. 30 Henri Mi-
chon, encadré par les inspecteurs, épou-
se MF.; Yvonne Fariat, a la mairie de
Fresnes.
On se souvient de cette délicate af-
faire où les témoignages les plus contra-
dictoires ne purent que conduire les
jurés à un double acquittement Gaston
et Henri Michon n'auraient jamais été
à nouveau inculpés d'avoir détourné les
1.582.000 francs du sac postal si le 14
septembre, Henri Michon, en randon-
née à Viry-Chatillon avec sa fiancée,
n'avait causé un accident mortel. Ar-
rêté et fouillé, on découvrit sur lui un
reçu de 500.000 francs.
L'affaire rebondit de façon inatten-
due et Michon se vit condamner à cinq
ans de réclusion.
Mlle Yvonne Fariat n'en continua pas
moins à rendre visite à son fiancé dont
elle recueillit les deux enfants.
Michou attend l'arrêt de la cour de
cassation, mais, dès aujourd'hui, Mlle
Fariat épouse le prisonnier qu'elle a
connu libre et à qui elle a gardé intactes
sa confiante et son affection.
Seuls assisteront à cette union deux
inspecteurs de la Sûreté, qui serviront
de témoins A Michon, l'avocat de l'ac-
cusé n'étant pas présent à la cérémonie.
- Aux Salins-d'Hyères, une auto ca-
pote. Deux de ses occupants MM. Bergia
et Add sont tués, un troisième, M. Mar-
•ch'efeau, est Messe. :
Aux jurés de la Seine
GEORGETTE BISSON
dira-t-elle pourquoi
elle égorgea son mari?
Les jurés ont à connaître cet aptes-
midi, pour la première affaire qu'ils
ont à juger de la nouvelle année, l'his-
toire d'une femme qui a tué son mari.
Les faits se passaient le 24 mai 1937,
Georgette Bisson et son mari tenaient
rue Véron, un débit d'épicerie. Or, le
commerce marchait mal et le mari avait
décidé de vendre. C'est ainsi qu'il s'était
rendu dans un journal pour y faire
passer une annonce. A sttn retour il
rencontra un de ses amis et lui offrit
l'apéritif chez lui.
Mais à peine était-il arrivé que
Mme Bisson prenait un siphon et as-
pergeait son mari, essayant ensuite de
l'assommer avec le même siphon.
M. Bisson se jeta sur sa femme et la
poursuivit dans l'arrière-boutique. Il y
eut là un combat sans témoin à la
suite duquel on apprit que le mari ve-
nait de mourir, la gorge coupée par un
verre ensanglanté que tenait encore
Mme Bisson.
1 t!ErAT
^R&r. NT RECLAME
PSO
j~ N *~~ FUS ~
Rue. O E LA
SANSNOUVELLES
DE MARYSE HILZ
depuis hier
après son passage a
Djask
Maryse Hilsz, qui détient le record
du parcours Paris-Saigon depuis le
22 décembre dernier, en 92 h. 36' 15"
et le record féminin mondial de l'alti-
tude, est portée disparue depuis hier.
dimanche, après son survol de Djask
à 1 h. 15 (heure de Paris).
Assoiffée de records, la glorieuse
aviatrice française voulait ajouter un
nouveau record à son brillant palmarès
en tentant de battre le record Saïgon-
Paris, détenu par l'équipage Pissavy-
Cornet. A cet effet, elle avait quitté
Saïgon — après quatre faux départs —
vendredi dernier, à 1 h. 54 (heure de
Paris).
On n'a plus de nouvelles depuis
Djask. L'aviatrice a-t-elle voulu tenter
le survol du désert pour atteindre
Damas ? Il paraît plus vraisemblable
qu'elle a fait un atterrissage forcé
dans les montagnes de l'Iran. Dans ce
cas, on serait encore quelques jours
sans avoir de ses nouvelles.
Des recherches ont été entreprisés par
les services civils et militaires de
Damas. — P. S.
3 1 BI-:de
UNE EXPERTISE VA DECIDER
de l'authenticité du "Voltaire"
acheté 600.000 tr. parM. Goty
M. Raynard, juge d'instruction, qui
reçoit* la succession du procès du « Vol-
taire » de la collection Coty, va faire
trancher le litige par une expertise du
professeur Sannié, directeur de l'Identi-
té Judiciaire.
Celui-ci, assisté de deux professeurs
des Beaux-Arts, MM. Hourticq et MOllE-
nai, président de la Commission des
Restaurations, Va avoir à se prononcer
sur l'authenticité de l'oeuvre de Houdon.
Ce plâtre, acheté lors de la vente de
la collection Coty à la galerie Charpen-
tier le 1er décembre 1936, par M: de
Charnières, lui fut adjugé 60.500 francs,
sur une dénonciation en faux de M. Wall.
Cette oeuvre célèbre avait été payée
600.000 francs par François Coly cjui
l'acheta à un antiquaire, M. Camoin, en
1926..
Pour s'assurer Je la valeur exacte de .1
la statuette, M. de Charnières, défendu
par M- Arrighi, déposa une plainte con-
tre X. De leur côté, les héritiers de Fran-
çois Coty, assistés par M'E Lacau et de
Moro-Giafferi, ont ouvert une enquête
que dirige M. Normand.
De son côté, le dépréciateur du plâtre
en question, assisté par M' André Tabet,
soutient toujours son affirmation défa-
vorable. Diverses personnes sont mises
en cause, et viendront apporter leur té-
moignage sur cette affaire qui intéresse
au plus haut point le monde artistique
et les collectionneurs.
t. i l 1 *
(r~ t 8 n -
1 Liqueur Mondiale j
EN QUELQUES LIGNES
Double asphyxie
rue A.-Carrel
On a trouvé, inanimés à leur domi-
cile, 11, rue Armand-Carrel, M. Francis
Sero, 60 ans, et sa femme, 65 ans, qui
ont été asphyxiés par des émanations
d'oxyde de carbone. Ils ont été conduits
à l'hôpital Tenon où leur état a été
jugé très grave.
— Le soldat Gaston Quehan, 22 ans,
du 64* R. I. à Verdun, de passage à
Paris, a été renversé par une auto dont
le conducteur a pris la fuite. Etat grave.
—r- Mme Botot, 67 ans, marchande de
journaux, 14, rue Pestalozzi, a été ren-
versée par un cycliste qui a pris la
fuite. Elle est dans un état grave.
— M. Henri Cunéo, 33, rue Dareau,
a été renversé sur un passage clouté
par l'auto de M. Krockovitch, 2, rue de
Charonne. Son état est grave.
- Ce matin, M. Louis Ackermann. ,
31 ans, sans domicile connu à Paris, a
éttë grièvement blessé par le taxi de
M. Hélin.
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