Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1944-05-31
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mai 1944 31 mai 1944
Description : 1944/05/31 (N18653). 1944/05/31 (N18653).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7633314p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2015
LE JOURNAL
1 FRANC
PP 18.653
LYON
Ta. »
4. rue Childebert
Rédaction 1 *
Franklin M.S3-W-M
Administration-Vente i
Franklin U-M
PARIS
MERCREDI 31 MAI 1944
Sainte PétromBe. Demain, Saint Fortuné.
camouflez vos lumlùea œ 22 h. 21 à 5 h. 81.
- DEMAIN -
KM TROIBIBMK PAOBI
LES LETTRES
ET US ARTS
EN QUATRIEME PAGK :
LA CAUSERIE t -,
MKDICALB
DU JOURNAL -
LA COXATHRÏK
par UiaMtridt
SACHEZ WE-—
• L'évacuation de8 en-
fante de 4 à 14 ans
eat étendue à Saint-
Fons, Bron et à une 1
partie cPs communes
de Saint-Ramtoort et
de Pierre-Bénite.
(Détails en le page.)
Le Maréchal, chef de FEtat, flétrit
les bombardements anglo-américains
VICHY. » niai. — A l'issue
de son inoubliable voyage dans
l'Est de la France, le Chef de
l'Etat, recevant l'envoyé spécial
de l'O.F.I., a bien voulu déga-
ger le toute de ce pèlerinage de
l'unité française.
..te quitte, a déolaré le Chef
de t'Blat. nos flères et ooura-
gtiiiH populations des _arem--;
de t'Est avec un gentiment %et
est pour mot un veritalwe ré.
OMltrt. Mais la ohaleur de
leur accueil n'a pu me dlstral-I
re de la tristesse qui m'étr oi-
gnait dans Eplnal en ruines où,
DO. dans tant d'aulr.. vil-
les de Franco, nos anciens al-
liée ont semé la désolation et
la raort. Los IMuple8 de l'Eu-
rope devront. à l'avenir, s'unir
pour e«péotaer de pareilles at-
taquas centre les populations
innocentes, ..ttaques qui entrai.
nent la rtrino générale.
« Je garde le souvenir de
Français hérelques et Mura-
ceux dans l.'adversité, con-
fiants dans les destinées de la
patrie et résolus à mainten r
< MttiM nationale. Je me sens
plus oourageuK peur aocempllr
ma difficile mission. En mon
nom, dites merci aux habitants
de la Meurthe-et-Mosel le, des
Vosges et de la Cête-d'Or. t -
I^O.F I.-Havas.)
Après le bombardement de Lyon
-. Les obsèques d'hier ont donné lieu
à une nouvelle Cérémonie à la Primatiale Saint-Jean
La fontaine de Saint-Jean,
toute blanche s-Gus le soleil,
est entourée de plantes vertes,
devant lesquelles des OOUTOn.
nes de fleurs roses sont ran-
gées. Un catafalque drapé de
noir, entouré de cierges et dé
candélabres, fait face, sur la
haussée, au porche de la ca-
thédrale. De chaque côté; un
cercueil recouvert d'une ten-
ture mortuaire. Ces trois morts
sont un symbole. On a voulu
par ce sobre cérémonial, évi-
ter d'amener ici les 104 cer-
cueils qui seront transportés
au cimetière de Lovasse. Au
centre, dans le catafalque, re-
po^e la dépouille d'une victi-
me, et les deux autres cer.
cueils contiennent les rentes
de deux sauveteurs.
Sur son mât. au pied du
parvis, le drapeau flotte. Les
tours de Fourvière. sur la col-
line. se découpent dans le ciel
où roulent des nuages paie-.
La montée de l'Antiquaille
s'est lentement peuplée. Ln
vent brûlant fait onduler la
verdure des jardins. Autour
du catafalque les détache-
ments de la Défense de l'Air,
de la Défehse passive et de la.
Croix-Rouge montent la gar-
de, immobiles.
Quand on se souvient du
spectacle qu'offraient hier li
multitude des cercueils ali-
gnés sur cette place où,, en ce
lourd après-midi, chacun s'iso.
le avec la seule pensée
des morts, le cœur s'allège,
on se sent plus près de l'âme
des disparus. Sous leur écra-
sante douleur, les familles, les
veuves, les orphelins, ceurbent
la tête avec moins d'accable-
ment. Ce calme silencieux
leur permet une communion
plus fervente et leur offre
peut-être la lueur des consoia-
tions.
DANS LA CATHEDRALE
De hautes tentures noires
entourent la nef. Ça et là,
des faisceaux tricolores. De
chaque côté de la table de
Sacrifice, les surplis blancs
des séminaristes allongent
leurs perspective liliale sur
laquelle se détache la pour-
pre des prélats. Quand le
cardinal Gerlier fait son en-
trée, après avoir donné une
première absoute sur le par.
vis, les voix des orgues et de
la maîtrise s'amplifient. Et
c'est le « De Profundis ».
Au premier rang de l'assis-
tance, on remarque les autori-
tés, les notabilités. Derrière,
les familles sont assises. Leur
masse s'étend jusqu'à l'entrée
de la cathédrale le chant des
orgues se perd dans le silen-
ce; tandis que le Primat des
Gaules monte en chaire.
S. Em. le Cardinal, qui ren-
tra de Saint-Etienne, dit l'atro-
ce douleur qu'il vient d'éprou.
ver dans la cité des mines. Il
fait un tableau saisissant des
deuils sur lesquels il s'est pen-
ché.A»
— Je pleure de vos larmes,
dit-U, mais je veux que vous
partagiez mes espérances. Ve-
nez à mm, sortons de la nuit,
a dit te Sauveur. Allons ensem-
ble, prions ensemble. Invoifuons
N. 0. de "'oon>tère, consolation
des ailligés. Notre Père qui êtes
aux cieux. Je vous salue,
Marie.
Les répons, assourdis, mon-
tent de la foule; Deux fois, le
cardinal, dit le « Pater » et"1
l' « Ave » que l'assistance re-
prend avec lui. Et quand il de-
mande le salut éternel, les
têtes s'Inclinent. On entend
des sanglots sous les voûtes
latérales.
André SEVRY.
LA SUITE EN TROISIEME PAGE
En six jours, les bombardements de l'aviation or.
anglo-américaine ont fait 13.000 victimes en France
(5.021 morts. 8.602 blessés) -
VICHY, M mai — Bien que IfSj
travaux de déblaiement n'aient Pas
encore été achevés dans certaines ag-
glomératioos. < omme celles de Mar.
seille. Lyon et Saint-Etienne, le to-
tal des victimes causées depuis le
24 mai au 29 mai Inclus par les mul-
tiples bombardements inuigés par
l'aviation anglo-américaine au terri-
toire français s'élève à plus de
13.000, soit 5.021 morts, 8.602 blessés,
ainsi répartis par départementi :
(le premier chiffre indique les morts,
le second les blessés) :
Eure-et-Loire : M. 40; Maloe-et-
Loire : 120, 200 ; Loire-Inférieure :
54.100 ; Seine-Inférieure : M. 54;
Somme : 100, 150 ; Bouehes-du-
Rhône : 1.500, 2.000 ; Gard : 13%
250 ; Vaucluse : 450. 1.000 ; altène :
SM, 1.500 ; Isère : 50, à ; AI. : 32,
40 ; Alpes-Maritimes : 400, 1 000
Loire : 800, 1.500; Savoie : 1M
250 ; Var: 35, 20 ; Basses-Alpes ;
9, 20; Hérault : 18. 20; Seine : 7, lf;
Seine-et-Oise : 249, 372 ; Nord : lit
25. Total : 5.021, 8.002. (O. P. I.
Havas.)
n
LA GUERRE EN ITALIE
Une grande bataille se développe
de la côte tyrrhénienne
aux monts Albains .1
Vifs engagements dans la vallée du Sacco
VJOHY, 30 mai. * Le coraee-
poadaat de l'Agence O. P. I.
donne sur la sttuat-lon en Italie,
bm reneetgaeiiiiexits au-ivautti :
Le» Anglo-Américains ont dé-
clenché hier la grande attaque
prévue sur l'aile occidentale du
front italien, entre la côte tyr-
rhénienne et Lanuvkt. Ils ont
engagé, à cet effet, des forces
blindées et cuirassées qui dépas-
sent toute imagination. A cette
ooeasion austf deux divisions
britanniques, qui étaient tenues
en réserve dans ce secteur, ont
été lancé- dane la bataille,
D'autre part, des destroyers amé-
ricains, croisant au large de la
côte ont soumis les positions
allemandes à un bombardement
intense, tandis que d'innombra-
bles formations d*avioiu - de
combat ont déversé des tonnes
de bombes sur les lignes de
défense des troupes du ,eick
établies sur la via Anziate. re-
liant Ansio à Albano en passant
par Aprilia et Campoléone.
Le commandement allemand
avait prévu depuis longtemps
cette attaque. Aussi le gros des
troupes avait-il été replié sur
une position plus en arrière. Les
arrière-gardes ont été ramenées
durant la fournée d'hier sur ces
mêmes positions après qu'elles
eurent infligé aux assaillants
des pertes terribles au cours d'un
combat acharné. Les Anglo-
Américains ont progressé légè-
rement à l'ouest d'Aprilia et
avancent en direction de la ri-
vière côtière Moletta.
Mais toute percée sérieuse a
pu être empêchée, et la brèche,
faite la veille au sud-est de
Lanuvio a même été rétrécis à
la suite d'une violente contre-
une puissante artillerie.
Au sud-ouest de Valmontone,
devant Artena, une attaque,
amorcée ICI veille par les prena -
diers blindé» allemands, * per-
mis de réaUser des gains de
terrain appréciables au cours de
la journée d'hier.
Les troupes marocaines qui
progressaient, hier matin, dans
la vallée du Chtiffliano au nord
de Boccagorga, se sont emparées
hier après-midi, de Ceccano éva-
cué par la Wehrntacht. Ce sec-
teur se prêtant facilement à ta
mise en ligne des chars, le com-
mandement allemand s'attend à
ce que des combats acharnés se
déroulent t proximité de cette
localité.
Sur le front de la 8* armée,
les alliés, soutenus par leur
aviation et de nombreuses for-
mations blindées, ont traversé le
cours supérieur du Liri et dé-
bouché sur la route nationale
numéro 6 au sud de Ceprano.
Trois colonnes, marocaine, cana-
dienne et britannique progres-
sent vers Frosinone, mais les
Canadiens ont été rejetés devant
Poli à 8 kilomètres de Frosinone.
Les Néo-zélandais qui combat-
tent à raite orientale de la 8-
armée dans les montagnes au
nord de Cassino, se trouvent
actuellement devant Atina e 5
kilomètres de Delmontone.
AVIS
aux ouvriers
et employés
des quartiers sinistrés
Les services compétents invi-
tent tous les ouvriers et em-
ployés des quartiers sinistrés *
se rendre soit à la Bourse du
Travail, soit au siège de leur
entreprise, ofc une permanence
léur donnera tous renseigne-
ments utiles sur m reprise de
leur activité professionnelle et
l'Mao qui peut leur être of-
forte,
La ration
de pain
N
Les tickets de mai
cesseront d'être valables
le I- juin
La Préfecture régionale com-
munique :
Les tickets de pain, première
,uia---, sirs et honorée dèe
le 1er Juin.
Par décision publiée- dans le
journal du M mai, l'adminis-
tration avait prescrit que les
tickets de vain de juin aeraient
honorés seulement a partir du
4 juin.
Lerf incidents consécutifs aux
bombardements et les .difficultés
de transport qui avaient Inspiré
cette mesure ayant pu être en
partie surmontée, Il est décidé
que leo tiekets de pain de juin
seront mis en circulation dès le
hr juin et qu'en conséquence,
lea ticket.. de mai. deuxièmç
quinzaine seront sans valeur
passé le 31 mai an soir.
Les boulangers remettront -
expédieront obligatoirement les
tickets de la deuxième quinrainc
de mai aux Groupements dépar-
tementaux des farines avant le
2 juin au soir.
Les difficultés de transport
déjà mentionnées peuvent cepen-
dant se renouveler avec une
gravité accrue, A est indispen-
Sable d'observer une stricte dis-
cipline dans la distribution du
pain. Les boulangers ne devront
servir chaque jour à leur clien-
tèle que la ration quotidienne.
L fttteaUcm du publie et des
boulangers est attirée sur l'in-
terdiction d'honorer les tickets
de la deuxième quineaine avant
le 16, la livraison anticipée
fausse les répartitions, et, au
surplus, en acceptant avant le
16 des tickets de la deuxième
quinraine, les boulangers cou-
rent le risque de se charger de
certains tickets qu'une décision
publiée le 15 peut annuler.
Les ministres se sont réunis et) conseil
à TBc^l au *Fa'iW*à *Vk&y
sous la jJrésfdence du chef du gouvernement
VICHY, 36 mat, — Le chef du
gouvernement a réuni les ministres
en conseil etus la présidence, le
mardi 10 nul 1944, à 15 heures, à
t Motet du Pare, t Vichy.
Le Conseil a examiné les qu.,
tiens de ray çaillemcnt et.de trans-
port qui sonposées par les récents
bombardements aériens. MM. Le
Besnerais, directeur général de la
S. N. C. F. '3 l'intendant général
Chiara, délégué A l'Approvisionne-
ment des grsftida aeatres; et Layeii-
Ion, directeur général de 910. m.
I. C., avaler*, éto,soéeiaitmont con-
voqués pour -fournir au Conseil des
renseignements et des explications
de caractère technique.
Le Conseil a ensuite adopté un
certain nombre de mesures prope*
sées par le ministre de l'Agricultu-
re et le seerétalre d'Etat au Ravi-
taillement, en accord avec le mi-
nistre de la Production industriel-
le «t des Communications, pour as-
surer itfttamment l'approvisionne-
ment e. farine des départements
déficitaires, par .uns. priorité ren-
forcée des transports.
LIRE LA SUITE
EN DEUXIEME PAGE
ICI, PARIS !
par Clément VAUTEL
t. 1
F
EU de houille noire, peu de houille
blanche, donc, peu d'électricité.
Comme tout est électrifié, ou pres-
que, notre situation s'aggrave ra-
pidement. Voilà ce que c'est que d'avoir
mis tous nos œufs — encore si nous en
avions pour de bon — dans le même pa-
nier ! Les déjà vieux Parisiens se sou-
viennent de Pataud, l'homme qui, certain
soir. décréta : * - - t
t Que l'obscurité soit !
1 Et l'obscurité fut dans la Ville Lumière,
f Pour obtenir ce joli résultat, il avait
suffi au grand maître du syndicat des
électriciens de tourner une clé ou presser
un bouton : Pataud, fut, ce sotr-là.
« l'homme de la nuit ». «
H n'eût pu l'être au temps où régnait
l'obscurantisme, quand nos pères s'éclai-
raient à la chandelle; gravissaient leurs
étages à pied, falsaknt laver leur linge
chez eux, etc. - ,
A ce propos, constatons que l'une des
plus déplorables conséquences de la pénu-
rie de charbon est cette décision prise
à l'unanimité par nos blanchisseuses :
— Noua ne pouvons plus laver, ni faire
laver le linge. Débrouillez-vous, mesda-
mes !
Pour le C petit linge », elles se débrouil-
lent, et encore bien difficilement, car le
gaz. déjà très pauvre, est maintenant ra-
tionné avec une parcimonie extrême
Mais comment laver les draps de- lit 1.
Dan. les hôtels, par exemple, le problème
est Insoluble et les marchands de sommeil
se trouven dans de beaux draps, en
attendant que leurs clients en arrivent
à coucher tout habillés sur les matelas.
0 confort moderne, sans lumière, sans
ascenseur, sens draps, sans serviettes !
Même dams les restaurants de la catégo-
rie « hors catégorie », les clients à mille
francs par poire devront accepter le rem-
placement lu linge damassé par des ser-
viettes en papier. Or, le papier devient
de plus en plus rare. Après tout, on peut
bien manger, fût-ce du homard à l'amé-
ricaine, sans serviette aucune.
La serviette est indispensable chez le
coiffeur. Et voici que, collée sur les glaces
dë Figaro, apparaît une petite affiche
avec ce texte : , ,
MM. les Cliente sent priés
d'apporter leur serviette.
t Merci.
Soit, mais lo peignoir, faudra-cf-il l'ap-
porter aussi ?
Les clientes sont d'ailleurs plus à plain-
dre que les clients, du moins elles le
disent. C'est que la pénurie d'électricité
* est un coup terrible Pour l'art des vir-
tuoses de la permanente, de la mise en
plis, etc. Il faut du courant pour
éclairer les artistes, chauffer les fers, les
séchoirs, etc. Aussi voit-on des coquettes
réduites à porter leurs cheveux « au na-
turel ». ElleiIJ maudissent la guerre, elled
menacent •:
- Il est temps que ça finisse.
C'est ce que disait Lysistrata et. en
somme, pour des raisons du même ordre.
L
,
E manque de charbon, qui a engendré
la - crise du gaz, rend nos baignoires
superflues : la moindre trempette, cnez
soi, dans une eau à peine tiède est deve-
, <
nue un luxe réservé aux plus exigeants
sybarites. Et les établissements de ba'ns
ont fermé leurs portes. En vérité, njus
avons trop cru au gaz et à l'électricité.
Notre progrès est fragile, instable, ne
tient qu'à un tuyau, à un fil. t
La privation de bains, voire de dou-
ches, de lavages sérieux, a de fâcheuses
conséquences pour notre sens olfactif,
par exemple, quand nous sommes entassés
dans le Métro. Passe encore. On s'y fait,
mais il y a les « acarus » auxquels on ne
se fait jamais. f
Un de nos confrères vient d'écrire les
lignes inquiétantes que voici : - I»
« En ces temps où nous manquons un
peu de tout, il est un animal qui aborlde.
Il est Incomestible, mais il vit à nos dé-
pens de notre maigre chair humaine. jCet
arachnide est l'acarus : il provoque des
démangeaisons qui abrègent nos nuits
déjà souvent fort écourtées par les aler-
tes ».. :
Bref, la gale - puisqu'il faut l'appeler
par son nom - sévit, à en croiJp netrè
confrère qui nous fait cet idyllique ta-
bleau de ce qui se passe à l'hôpital Saint-
Louis, socialisé dans la lutte contre le
tenace acarus : ;
n Hélas t le manque de charbon a supprimé Mo8
bains clia-tids et l'absence de corps KM3 f&it .&i*-
paraAtfe les onguents au soufre En arrtvtn t A
huit heures du matin, soyez satisfaits £i vaut en
avex terminé A midi où un brave Infirmier hrari
d'un pinceau voua inonde d'un liquide viciera
tuent parfumé, vous erdonne, tel l'adju<1anl
Fiick : -
« - Et maintenant, frictionnez-vouli les vmS les
autres. Aller-y. du nerf i »
C'est la « frotte », traitement classique
de la gale. Ne trouvez-vous pas que ces
pauvres galeux nous donnent un bel et
touchant, exemple de solidarité ? .t>
Notite confrère, si bien renseigné et
pour cause, n'a pas cru devoir signer son
article. Pourquoi ? Napoléon en a eu. des
Le drame du charbon - Ça ne
gaze plus - Dans de beaux draps
La gale égalitaire
Le nu et la morale J
acarus, et ne put jamais, paraît-il, s'en
débarrasser complètement. Aussi bien,
toute guerre favorise la pullulation de
ces sales bestioles, et de bien d'autres pa-
rasites 1
N
E cherchons aucune transition — ce
serait trop facile — pour en arriver
à parler d'une exposition de « nus »
contemporains qui s'est ouverte récem-
ment dans une galerie parisienne. Voici
c qu'en dit un critique :
« Lorsqu'on sort de la galerie D on se d»
mande sI la' visite qua i'on vient de faire ne Vtt,.t
a pus. par hasard, conduit au musée HUl)lIytrel..
Cee corps verdàtrfw, étiras ou fusses au marteau
pilu/I..ooII¡,soufléa ou anguleux, ces C;Ùf'fJIi féminins
relèvent beaucoup plus de la médecine généra:»
et liante (le la médecine spécialisée, que de la
peinture. Mfcr*-s de fatniiie qui désirux gatder ver
tueux vog fils tourmentes par le dàwûMi da- l&
chair, ejivoyt** vos rejetons visiter cette galerie
ment. ». ►-
J'en ai écrit autant maintes fois, mais
alors. Chose curieuse, ces lignes ont
paru dans un journal qui a toujours glo-
rifié les peintres pour lesquels tout est
laid, à commencer par le < nu » de la
femme, même quand elle ne s'appelle pas
Olympia. Est-ce que le v?nt commence-
rait à tourner ?
Tenez pour certain que l'une des condi-
tions du relèvement de la France est le
retour à une littérature, à un art sains-,
Il faut épurer le Bols Sacré. t ,-- _,
1 FRANC
PP 18.653
LYON
Ta. »
4. rue Childebert
Rédaction 1 *
Franklin M.S3-W-M
Administration-Vente i
Franklin U-M
PARIS
MERCREDI 31 MAI 1944
Sainte PétromBe. Demain, Saint Fortuné.
camouflez vos lumlùea œ 22 h. 21 à 5 h. 81.
- DEMAIN -
KM TROIBIBMK PAOBI
LES LETTRES
ET US ARTS
EN QUATRIEME PAGK :
LA CAUSERIE t -,
MKDICALB
DU JOURNAL -
LA COXATHRÏK
par UiaMtridt
SACHEZ WE-—
• L'évacuation de8 en-
fante de 4 à 14 ans
eat étendue à Saint-
Fons, Bron et à une 1
partie cPs communes
de Saint-Ramtoort et
de Pierre-Bénite.
(Détails en le page.)
Le Maréchal, chef de FEtat, flétrit
les bombardements anglo-américains
VICHY. » niai. — A l'issue
de son inoubliable voyage dans
l'Est de la France, le Chef de
l'Etat, recevant l'envoyé spécial
de l'O.F.I., a bien voulu déga-
ger le toute de ce pèlerinage de
l'unité française.
..te quitte, a déolaré le Chef
de t'Blat. nos flères et ooura-
gtiiiH populations des _arem--;
de t'Est avec un gentiment %et
est pour mot un veritalwe ré.
OMltrt. Mais la ohaleur de
leur accueil n'a pu me dlstral-I
re de la tristesse qui m'étr oi-
gnait dans Eplnal en ruines où,
DO. dans tant d'aulr.. vil-
les de Franco, nos anciens al-
liée ont semé la désolation et
la raort. Los IMuple8 de l'Eu-
rope devront. à l'avenir, s'unir
pour e«péotaer de pareilles at-
taquas centre les populations
innocentes, ..ttaques qui entrai.
nent la rtrino générale.
« Je garde le souvenir de
Français hérelques et Mura-
ceux dans l.'adversité, con-
fiants dans les destinées de la
patrie et résolus à mainten r
< MttiM nationale. Je me sens
plus oourageuK peur aocempllr
ma difficile mission. En mon
nom, dites merci aux habitants
de la Meurthe-et-Mosel le, des
Vosges et de la Cête-d'Or. t -
I^O.F I.-Havas.)
Après le bombardement de Lyon
-. Les obsèques d'hier ont donné lieu
à une nouvelle Cérémonie à la Primatiale Saint-Jean
La fontaine de Saint-Jean,
toute blanche s-Gus le soleil,
est entourée de plantes vertes,
devant lesquelles des OOUTOn.
nes de fleurs roses sont ran-
gées. Un catafalque drapé de
noir, entouré de cierges et dé
candélabres, fait face, sur la
haussée, au porche de la ca-
thédrale. De chaque côté; un
cercueil recouvert d'une ten-
ture mortuaire. Ces trois morts
sont un symbole. On a voulu
par ce sobre cérémonial, évi-
ter d'amener ici les 104 cer-
cueils qui seront transportés
au cimetière de Lovasse. Au
centre, dans le catafalque, re-
po^e la dépouille d'une victi-
me, et les deux autres cer.
cueils contiennent les rentes
de deux sauveteurs.
Sur son mât. au pied du
parvis, le drapeau flotte. Les
tours de Fourvière. sur la col-
line. se découpent dans le ciel
où roulent des nuages paie-.
La montée de l'Antiquaille
s'est lentement peuplée. Ln
vent brûlant fait onduler la
verdure des jardins. Autour
du catafalque les détache-
ments de la Défense de l'Air,
de la Défehse passive et de la.
Croix-Rouge montent la gar-
de, immobiles.
Quand on se souvient du
spectacle qu'offraient hier li
multitude des cercueils ali-
gnés sur cette place où,, en ce
lourd après-midi, chacun s'iso.
le avec la seule pensée
des morts, le cœur s'allège,
on se sent plus près de l'âme
des disparus. Sous leur écra-
sante douleur, les familles, les
veuves, les orphelins, ceurbent
la tête avec moins d'accable-
ment. Ce calme silencieux
leur permet une communion
plus fervente et leur offre
peut-être la lueur des consoia-
tions.
DANS LA CATHEDRALE
De hautes tentures noires
entourent la nef. Ça et là,
des faisceaux tricolores. De
chaque côté de la table de
Sacrifice, les surplis blancs
des séminaristes allongent
leurs perspective liliale sur
laquelle se détache la pour-
pre des prélats. Quand le
cardinal Gerlier fait son en-
trée, après avoir donné une
première absoute sur le par.
vis, les voix des orgues et de
la maîtrise s'amplifient. Et
c'est le « De Profundis ».
Au premier rang de l'assis-
tance, on remarque les autori-
tés, les notabilités. Derrière,
les familles sont assises. Leur
masse s'étend jusqu'à l'entrée
de la cathédrale le chant des
orgues se perd dans le silen-
ce; tandis que le Primat des
Gaules monte en chaire.
S. Em. le Cardinal, qui ren-
tra de Saint-Etienne, dit l'atro-
ce douleur qu'il vient d'éprou.
ver dans la cité des mines. Il
fait un tableau saisissant des
deuils sur lesquels il s'est pen-
ché.A»
— Je pleure de vos larmes,
dit-U, mais je veux que vous
partagiez mes espérances. Ve-
nez à mm, sortons de la nuit,
a dit te Sauveur. Allons ensem-
ble, prions ensemble. Invoifuons
N. 0. de "'oon>tère, consolation
des ailligés. Notre Père qui êtes
aux cieux. Je vous salue,
Marie.
Les répons, assourdis, mon-
tent de la foule; Deux fois, le
cardinal, dit le « Pater » et"1
l' « Ave » que l'assistance re-
prend avec lui. Et quand il de-
mande le salut éternel, les
têtes s'Inclinent. On entend
des sanglots sous les voûtes
latérales.
André SEVRY.
LA SUITE EN TROISIEME PAGE
En six jours, les bombardements de l'aviation or.
anglo-américaine ont fait 13.000 victimes en France
(5.021 morts. 8.602 blessés) -
VICHY, M mai — Bien que IfSj
travaux de déblaiement n'aient Pas
encore été achevés dans certaines ag-
glomératioos. < omme celles de Mar.
seille. Lyon et Saint-Etienne, le to-
tal des victimes causées depuis le
24 mai au 29 mai Inclus par les mul-
tiples bombardements inuigés par
l'aviation anglo-américaine au terri-
toire français s'élève à plus de
13.000, soit 5.021 morts, 8.602 blessés,
ainsi répartis par départementi :
(le premier chiffre indique les morts,
le second les blessés) :
Eure-et-Loire : M. 40; Maloe-et-
Loire : 120, 200 ; Loire-Inférieure :
54.100 ; Seine-Inférieure : M. 54;
Somme : 100, 150 ; Bouehes-du-
Rhône : 1.500, 2.000 ; Gard : 13%
250 ; Vaucluse : 450. 1.000 ; altène :
SM, 1.500 ; Isère : 50, à ; AI. : 32,
40 ; Alpes-Maritimes : 400, 1 000
Loire : 800, 1.500; Savoie : 1M
250 ; Var: 35, 20 ; Basses-Alpes ;
9, 20; Hérault : 18. 20; Seine : 7, lf;
Seine-et-Oise : 249, 372 ; Nord : lit
25. Total : 5.021, 8.002. (O. P. I.
Havas.)
n
LA GUERRE EN ITALIE
Une grande bataille se développe
de la côte tyrrhénienne
aux monts Albains .1
Vifs engagements dans la vallée du Sacco
VJOHY, 30 mai. * Le coraee-
poadaat de l'Agence O. P. I.
donne sur la sttuat-lon en Italie,
bm reneetgaeiiiiexits au-ivautti :
Le» Anglo-Américains ont dé-
clenché hier la grande attaque
prévue sur l'aile occidentale du
front italien, entre la côte tyr-
rhénienne et Lanuvkt. Ils ont
engagé, à cet effet, des forces
blindées et cuirassées qui dépas-
sent toute imagination. A cette
ooeasion austf deux divisions
britanniques, qui étaient tenues
en réserve dans ce secteur, ont
été lancé- dane la bataille,
D'autre part, des destroyers amé-
ricains, croisant au large de la
côte ont soumis les positions
allemandes à un bombardement
intense, tandis que d'innombra-
bles formations d*avioiu - de
combat ont déversé des tonnes
de bombes sur les lignes de
défense des troupes du ,eick
établies sur la via Anziate. re-
liant Ansio à Albano en passant
par Aprilia et Campoléone.
Le commandement allemand
avait prévu depuis longtemps
cette attaque. Aussi le gros des
troupes avait-il été replié sur
une position plus en arrière. Les
arrière-gardes ont été ramenées
durant la fournée d'hier sur ces
mêmes positions après qu'elles
eurent infligé aux assaillants
des pertes terribles au cours d'un
combat acharné. Les Anglo-
Américains ont progressé légè-
rement à l'ouest d'Aprilia et
avancent en direction de la ri-
vière côtière Moletta.
Mais toute percée sérieuse a
pu être empêchée, et la brèche,
faite la veille au sud-est de
Lanuvio a même été rétrécis à
la suite d'une violente contre-
une puissante artillerie.
Au sud-ouest de Valmontone,
devant Artena, une attaque,
amorcée ICI veille par les prena -
diers blindé» allemands, * per-
mis de réaUser des gains de
terrain appréciables au cours de
la journée d'hier.
Les troupes marocaines qui
progressaient, hier matin, dans
la vallée du Chtiffliano au nord
de Boccagorga, se sont emparées
hier après-midi, de Ceccano éva-
cué par la Wehrntacht. Ce sec-
teur se prêtant facilement à ta
mise en ligne des chars, le com-
mandement allemand s'attend à
ce que des combats acharnés se
déroulent t proximité de cette
localité.
Sur le front de la 8* armée,
les alliés, soutenus par leur
aviation et de nombreuses for-
mations blindées, ont traversé le
cours supérieur du Liri et dé-
bouché sur la route nationale
numéro 6 au sud de Ceprano.
Trois colonnes, marocaine, cana-
dienne et britannique progres-
sent vers Frosinone, mais les
Canadiens ont été rejetés devant
Poli à 8 kilomètres de Frosinone.
Les Néo-zélandais qui combat-
tent à raite orientale de la 8-
armée dans les montagnes au
nord de Cassino, se trouvent
actuellement devant Atina e 5
kilomètres de Delmontone.
AVIS
aux ouvriers
et employés
des quartiers sinistrés
Les services compétents invi-
tent tous les ouvriers et em-
ployés des quartiers sinistrés *
se rendre soit à la Bourse du
Travail, soit au siège de leur
entreprise, ofc une permanence
léur donnera tous renseigne-
ments utiles sur m reprise de
leur activité professionnelle et
l'Mao qui peut leur être of-
forte,
La ration
de pain
N
Les tickets de mai
cesseront d'être valables
le I- juin
La Préfecture régionale com-
munique :
Les tickets de pain, première
,uia---, sirs et honorée dèe
le 1er Juin.
Par décision publiée- dans le
journal du M mai, l'adminis-
tration avait prescrit que les
tickets de vain de juin aeraient
honorés seulement a partir du
4 juin.
Lerf incidents consécutifs aux
bombardements et les .difficultés
de transport qui avaient Inspiré
cette mesure ayant pu être en
partie surmontée, Il est décidé
que leo tiekets de pain de juin
seront mis en circulation dès le
hr juin et qu'en conséquence,
lea ticket.. de mai. deuxièmç
quinzaine seront sans valeur
passé le 31 mai an soir.
Les boulangers remettront -
expédieront obligatoirement les
tickets de la deuxième quinrainc
de mai aux Groupements dépar-
tementaux des farines avant le
2 juin au soir.
Les difficultés de transport
déjà mentionnées peuvent cepen-
dant se renouveler avec une
gravité accrue, A est indispen-
Sable d'observer une stricte dis-
cipline dans la distribution du
pain. Les boulangers ne devront
servir chaque jour à leur clien-
tèle que la ration quotidienne.
L fttteaUcm du publie et des
boulangers est attirée sur l'in-
terdiction d'honorer les tickets
de la deuxième quineaine avant
le 16, la livraison anticipée
fausse les répartitions, et, au
surplus, en acceptant avant le
16 des tickets de la deuxième
quinraine, les boulangers cou-
rent le risque de se charger de
certains tickets qu'une décision
publiée le 15 peut annuler.
Les ministres se sont réunis et) conseil
à TBc^l au *Fa'iW*à *Vk&y
sous la jJrésfdence du chef du gouvernement
VICHY, 36 mat, — Le chef du
gouvernement a réuni les ministres
en conseil etus la présidence, le
mardi 10 nul 1944, à 15 heures, à
t Motet du Pare, t Vichy.
Le Conseil a examiné les qu.,
tiens de ray çaillemcnt et.de trans-
port qui sonposées par les récents
bombardements aériens. MM. Le
Besnerais, directeur général de la
S. N. C. F. '3 l'intendant général
Chiara, délégué A l'Approvisionne-
ment des grsftida aeatres; et Layeii-
Ion, directeur général de 910. m.
I. C., avaler*, éto,soéeiaitmont con-
voqués pour -fournir au Conseil des
renseignements et des explications
de caractère technique.
Le Conseil a ensuite adopté un
certain nombre de mesures prope*
sées par le ministre de l'Agricultu-
re et le seerétalre d'Etat au Ravi-
taillement, en accord avec le mi-
nistre de la Production industriel-
le «t des Communications, pour as-
surer itfttamment l'approvisionne-
ment e. farine des départements
déficitaires, par .uns. priorité ren-
forcée des transports.
LIRE LA SUITE
EN DEUXIEME PAGE
ICI, PARIS !
par Clément VAUTEL
t. 1
F
EU de houille noire, peu de houille
blanche, donc, peu d'électricité.
Comme tout est électrifié, ou pres-
que, notre situation s'aggrave ra-
pidement. Voilà ce que c'est que d'avoir
mis tous nos œufs — encore si nous en
avions pour de bon — dans le même pa-
nier ! Les déjà vieux Parisiens se sou-
viennent de Pataud, l'homme qui, certain
soir. décréta : * - - t
t Que l'obscurité soit !
1 Et l'obscurité fut dans la Ville Lumière,
f Pour obtenir ce joli résultat, il avait
suffi au grand maître du syndicat des
électriciens de tourner une clé ou presser
un bouton : Pataud, fut, ce sotr-là.
« l'homme de la nuit ». «
H n'eût pu l'être au temps où régnait
l'obscurantisme, quand nos pères s'éclai-
raient à la chandelle; gravissaient leurs
étages à pied, falsaknt laver leur linge
chez eux, etc. - ,
A ce propos, constatons que l'une des
plus déplorables conséquences de la pénu-
rie de charbon est cette décision prise
à l'unanimité par nos blanchisseuses :
— Noua ne pouvons plus laver, ni faire
laver le linge. Débrouillez-vous, mesda-
mes !
Pour le C petit linge », elles se débrouil-
lent, et encore bien difficilement, car le
gaz. déjà très pauvre, est maintenant ra-
tionné avec une parcimonie extrême
Mais comment laver les draps de- lit 1.
Dan. les hôtels, par exemple, le problème
est Insoluble et les marchands de sommeil
se trouven dans de beaux draps, en
attendant que leurs clients en arrivent
à coucher tout habillés sur les matelas.
0 confort moderne, sans lumière, sans
ascenseur, sens draps, sans serviettes !
Même dams les restaurants de la catégo-
rie « hors catégorie », les clients à mille
francs par poire devront accepter le rem-
placement lu linge damassé par des ser-
viettes en papier. Or, le papier devient
de plus en plus rare. Après tout, on peut
bien manger, fût-ce du homard à l'amé-
ricaine, sans serviette aucune.
La serviette est indispensable chez le
coiffeur. Et voici que, collée sur les glaces
dë Figaro, apparaît une petite affiche
avec ce texte : , ,
MM. les Cliente sent priés
d'apporter leur serviette.
t Merci.
Soit, mais lo peignoir, faudra-cf-il l'ap-
porter aussi ?
Les clientes sont d'ailleurs plus à plain-
dre que les clients, du moins elles le
disent. C'est que la pénurie d'électricité
* est un coup terrible Pour l'art des vir-
tuoses de la permanente, de la mise en
plis, etc. Il faut du courant pour
éclairer les artistes, chauffer les fers, les
séchoirs, etc. Aussi voit-on des coquettes
réduites à porter leurs cheveux « au na-
turel ». ElleiIJ maudissent la guerre, elled
menacent •:
- Il est temps que ça finisse.
C'est ce que disait Lysistrata et. en
somme, pour des raisons du même ordre.
L
,
E manque de charbon, qui a engendré
la - crise du gaz, rend nos baignoires
superflues : la moindre trempette, cnez
soi, dans une eau à peine tiède est deve-
, <
nue un luxe réservé aux plus exigeants
sybarites. Et les établissements de ba'ns
ont fermé leurs portes. En vérité, njus
avons trop cru au gaz et à l'électricité.
Notre progrès est fragile, instable, ne
tient qu'à un tuyau, à un fil. t
La privation de bains, voire de dou-
ches, de lavages sérieux, a de fâcheuses
conséquences pour notre sens olfactif,
par exemple, quand nous sommes entassés
dans le Métro. Passe encore. On s'y fait,
mais il y a les « acarus » auxquels on ne
se fait jamais. f
Un de nos confrères vient d'écrire les
lignes inquiétantes que voici : - I»
« En ces temps où nous manquons un
peu de tout, il est un animal qui aborlde.
Il est Incomestible, mais il vit à nos dé-
pens de notre maigre chair humaine. jCet
arachnide est l'acarus : il provoque des
démangeaisons qui abrègent nos nuits
déjà souvent fort écourtées par les aler-
tes ».. :
Bref, la gale - puisqu'il faut l'appeler
par son nom - sévit, à en croiJp netrè
confrère qui nous fait cet idyllique ta-
bleau de ce qui se passe à l'hôpital Saint-
Louis, socialisé dans la lutte contre le
tenace acarus : ;
n Hélas t le manque de charbon a supprimé Mo8
bains clia-tids et l'absence de corps KM3 f&it .&i*-
paraAtfe les onguents au soufre En arrtvtn t A
huit heures du matin, soyez satisfaits £i vaut en
avex terminé A midi où un brave Infirmier hrari
d'un pinceau voua inonde d'un liquide viciera
tuent parfumé, vous erdonne, tel l'adju<1anl
Fiick : -
« - Et maintenant, frictionnez-vouli les vmS les
autres. Aller-y. du nerf i »
C'est la « frotte », traitement classique
de la gale. Ne trouvez-vous pas que ces
pauvres galeux nous donnent un bel et
touchant, exemple de solidarité ? .t>
Notite confrère, si bien renseigné et
pour cause, n'a pas cru devoir signer son
article. Pourquoi ? Napoléon en a eu. des
Le drame du charbon - Ça ne
gaze plus - Dans de beaux draps
La gale égalitaire
Le nu et la morale J
acarus, et ne put jamais, paraît-il, s'en
débarrasser complètement. Aussi bien,
toute guerre favorise la pullulation de
ces sales bestioles, et de bien d'autres pa-
rasites 1
N
E cherchons aucune transition — ce
serait trop facile — pour en arriver
à parler d'une exposition de « nus »
contemporains qui s'est ouverte récem-
ment dans une galerie parisienne. Voici
c qu'en dit un critique :
« Lorsqu'on sort de la galerie D on se d»
mande sI la' visite qua i'on vient de faire ne Vtt,.t
a pus. par hasard, conduit au musée HUl)lIytrel..
Cee corps verdàtrfw, étiras ou fusses au marteau
pilu/I..ooII¡,soufléa ou anguleux, ces C;Ùf'fJIi féminins
relèvent beaucoup plus de la médecine généra:»
et liante (le la médecine spécialisée, que de la
peinture. Mfcr*-s de fatniiie qui désirux gatder ver
tueux vog fils tourmentes par le dàwûMi da- l&
chair, ejivoyt** vos rejetons visiter cette galerie
J'en ai écrit autant maintes fois, mais
alors. Chose curieuse, ces lignes ont
paru dans un journal qui a toujours glo-
rifié les peintres pour lesquels tout est
laid, à commencer par le < nu » de la
femme, même quand elle ne s'appelle pas
Olympia. Est-ce que le v?nt commence-
rait à tourner ?
Tenez pour certain que l'une des condi-
tions du relèvement de la France est le
retour à une littérature, à un art sains-,
Il faut épurer le Bols Sacré. t ,-- _,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Collections numériques similaires Chansselle Antoine Chansselle Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chansselle Antoine" or dc.contributor adj "Chansselle Antoine")
- Auteurs similaires Chansselle Antoine Chansselle Antoine /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chansselle Antoine" or dc.contributor adj "Chansselle Antoine")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7633314p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7633314p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7633314p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7633314p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7633314p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7633314p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7633314p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest