Titre : Le Radical
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1930-05-11
Contributeur : Maret, Henry (1837-1917). Rédacteur
Contributeur : Simond, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847124t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 mai 1930 11 mai 1930
Description : 1930/05/11. 1930/05/11.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7622794h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-210
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/09/2014
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Pour les membres du parti C
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PUBLICITE A'FORFAITS
DIMANCHE 11 MAI 1930
RÉDACTION-ADMINISTRATION
PARIS (2e Art.)
2, rue des Petits-Pères, 2
Téléphone : GUTENBERG 02-55
Lettres et mandats à :
ROBERT-LOUIS, secrétaire gén6ral,
chargé de la direction des services
de la rédaction et de l'administration
DK 1815 A. LEDIiU-IlOLLIN
HIPPOLYTE CARNOT
*
Les républicains et les
radicaux de - 1830 fai-
saient leur principale
étude de la Révolution
française. Ils cherchaient
des exemples dans ses
grands hommes, des pro-
grammes dans ses doctrines. Relisant le
Moniteur officiel, les comptes rendus de
la Convention, les rapports de Carnot,
de Chaumette, de Robespierre, de Coin-
dorcet, de Lakanal, ils savaient, suivant
la parole de Victor Hugo « tous les pe-
tits détails de la grande chose ». La Dé-
claration des Droits de l'Homme était
leur bréviaire, plus exactement leur ta-
ble de la Loi. Ils ne s'hypnotisaient pas
toutefois sur cette grande lumière du
passé. Et il est remarquable qu'au fond
même des provinces ces hommes deman-
daient avec une foi retentissante dans
ses manifestations : « que la société
travaillât sans relâche à l'élévation du
niveau intellectuel et moral, à l'utili-
sation de la science, à la mise en circu-
lation des idées, à la croissance de l'es-
prit dans la jeunesse, à l'émancipation
matérielle des travailleurs, à l'amélio-
ration du sort de tous », en travaillant
passionnément, mais cependant « sans
halte et sans hâte ».
La cité de Villefranche, en Haute-Ga-
ronne, a-t-elle conservé le souvenir de
Godefroy Calés qui, né à Saint-Denis
le 21 mars 1799, a joué un rôle si im-
portant dans les destinées municipales
et mené une si belle propagande radica-
le dans la région. C'était le neveu d'un
conventionnel mort en exil, le fils d'un
sous-préfet républicain. Docteur remar-
quable ayant publié sur la pellagre un
traité encore renommé, il avait fait ses
études à Montpellier et s'était établi à
Villefranche. Ses concitoyens, en sa-
luant la victoire des Trois Glorieuses,
l'avaient nommé en 1830 commandant
de la Garde nationale. En 1848, conseil-
ler municipal, il avait proclamé la Ré-
publique à l'Hôtel de Ville et était de-
venu maire, puis député à la Constituan-
te. Ledru-Rollin l'avait enrôlé dans les
rangs de la Montagne, et après avoir
combattu l'Empire, il avait constitué à
Vilefranche la propagande laïque et dé-
mocratique à laquelle s'associèrent tant
de bons docteurs du siècle dernier.
Moins avancé que lui, mais fidèle à la
doctrine et à ses amis, fut Alfred Canel,
de l'autre bout de la France, du Pont-
Audemer normand où il était né le 30
novembre 1803. Etabli comme avocat
dans sa ville natale, il avait toujours di-
rigé l'opposition contre la monarchie.
Député de l'Eure en 1848, il avait com-
battu l'Elysée avec Ledru-Rollin, mais
non réélu à la Législative, il s'était en-
suite consacré à l'histoire et aux anti-
quités de la Normandie. Il a laissé de
nombreux ouvrages qu'on peut retrou-
ver dans la Bibliothèque de la Société
des Antiquaires normands.
Nous ne citerons qu'en passant, en-
core qu'il mériterait une place spéciale
dans l'histoire du parti radical, le prin-
ce de Canino, fils de Lucien Bonaparte
et de la veuve du colonel Berthon, fu-
sillé sous la Restauration. Ce fut un ré-
publicain dont le rôle se développa sur-
tout à Rome. Il était contre Pie IX, le
chef du parti radical italien. Il était dé-
puté, vice-président de l'Assemblée ro-
maine, quand il en fut chassé en 1849
par les troupes françaises de son cou-
sin, le prince-président. Revenant à Pa-
ris, il fut arrêté à Orléans et expulsé en
Angleterre.
Nous soulignerons également le nom de
Félix Cantagrel, publiciste, qui fut dé-
puté du Loir-et-Cher en 1848. Il avait
commencé par vulgariser les données
« harmoniennes » de Fourier dans sa
satire du Fou du Palais-Royal (1846)
puis s'était rangé aux côtés de Ledru-
Rollin et ayant pris part au mouvement
du 13 juin 1849, s'était évadé en Belgi-
que pour éviter sa condamnation en
haute cour. -
La figure attachante que nous voulons
surtout évoquer dans ce chapitre est
celle d'Hippolyte Carnot, fils de l'illus-
tre conventionnel Lazare Carnot. Il était
ce à Saint-Omer en 1801. Sa jeunesse se
passa en exil, aux côtés de son père
qu'il accompagna en Belgique, en Prusse,
en Pologne, puis à Magdebourg où ils
demeurèrent durant sept ans. A la mort
de son père, en 1823, il rentra en Fran-
ce. Après une courte incursion dans le
socialisme saintisimonien qu'il quitta
en même temps que Pierre Leroux, Jean
Reynaud, Bazard et Charton, il publia
une Revue Encyclopédique où sont es-
quissées dans l'esprit de la Révolution
les doctrines sociales du parti radical.
Après de nombreux voyages entrepris
pour se consoler de la mort d'un frère
qu'il aimait beaucoup, il fut successive-
ment élu député de Paris en 1839, 1842
et 1846. Il fit une opposition vigoureuse
au gouvernement de Louis-Philippe, tant
à la tribune que dans les colonnes de la
Revue indépendante dont il était rédac-
teur.
« Pendant la campagne des banquets,
dit Vapereau, il publia une brochure in-
titulée : Les Radicaux et la Charte, qui
avait pour but de rapprocher les républi-
cains et la gauche constitutionnelle. »
Cette brochure ne fut pas entièrement
approuvée par Ledru-Rollin et souleva
Tout le Parlement reçoit le RADICAL
une vive polémique entre la Réforme et
le National.
Htppolyte Carnot, qui avait pris part
aux journées de février 1848, fut nom-
mé aussitôt ministre de l'Instruction pu-
blique.
Et voici l'œuvre radicale qu'il accom-
plit avec la collaboration de ses amis
Jean Reynaud et Edouard Charton :
Il améliora le sort des instituteurs
soumis alors au régime de la loi Guizot
(1833) en leur donnant un statut, un mi-
nimum de traitement, des garanties vis-
à-vis des communes ; il décréta la
gratuité de l'Ecole normale, introduisit
l'enseignement agricole dans les écoles
primaires et institua les fournitures
scolaires gratuites, ordonna des lectu-
res publiques pour le peuple et fonda
l'Ecole d'administration qu'on se hâta,
après lui, de supprimer.
Le 30 juin il déposait un projet de loi
sur l'instruction primaire obligatoire et
gratuite, — 34 ans avant Jules Ferry et
Ferdinand Buisson, — quand il tomba
pour avoir défendu M. Renouvier qui
était dans son cabinet et à qui on re-
prochait la publication de brochures de
tendances socialistes (5 juillet 1848).
Hippolyte Carnot, réélu le 10 mai
1850, avec Vidal et de Flotte, refusa le
serment à l'Empire et s'honora par sa
lutte contre l'homme du 2 décembre.
Comme Ledru-Rollin, il est un des ancê-
tres authentiques du radicalisme. Moins
homme d'action que le grand tribun, il
a par la plume et par la parole ratta-
ché le grand parti naissant à la pure
tradition de la Révolution française. Ses
ouvrages sur la doctrine saint-simon-
nienne (1830, in-8, plusieurs éditions) et
surtout ses Mémoires de Henri Grégoire,
ancien évéque de Blois (1837) sur la Do-
mesticité (1838), sur les Devoirs civiques
des militaires (1838) ; ses Mémoires de
Bertrand Barère (1842) avec David d'An-
gers; sur l'Esclavage colonial ; ses no-
tices sur l'abbé Grégoire, Barère, Joseph
Lakanal, Lazare Carnot, son père, tous
conventionnels, mettent au jour la gran.
de passion révolutionnaire du radica-
lisme.
Répétons à son éloge ce que dit de lui
le modéré Gaston Bouniols, à l'occasion
du projet sur l'instruction primaire qui
« à certains égards était plus avancé
que l'œuvre qui fut réalisée par la III*
République. » (1882-1886.)
« Il apportait, dit-il, une réforme sys-
tématique, longuement mûrie, relative-
ment audacieuse. »
Dans son exposé des motifs, il établit
ainsi le principe fondamental : « Puis-
que la libre volonté des citoyens doit dé-
sormais imprimer au pays sa direction,
c'est de la bonne préparation de cette
volonté que dépendront à l'avenir le sa-
lut et le bonheur de la Fran^ Le de-
voir de l'Etat est de veiller à ce que
tous soient élevés de manière à devenir
véritablement dignes de ce grand nom
de citoyens qui les attend. »
Le disciple de Lakanal et de Condor-
cet, le radical de la fondation Hippolyte
Carnot est un des parrains de l'école
unique, qu'avec Herriot, Daladier et
François Albert, les radicaux ont déjà
poussée hardiment dans la voie de la
réalisation, et qui sera édifiée un jour,
grâce aux efforts généreux et lointains
de leurs prédécesseurs, et par leur pro-
pre action, plus vigoureuse, plus déci-
sive.
JAMMY-SCHMIDT,
Député de l'Oise,
Ancien ministre.
LA 18° FÊTE CIVIQUE
DE LA JEUNESSE
Edouard Herriot la présidera
dimanche prochain à Lyon
Comme le Radical l'a annoncé, la
Fête civique de la Jeunesse sera
célébrée pour la dix-huitième fois
le dimanche 18 mai prochain, au
Grand-Théâtre de Lyon.
Elle sera présidée par MM.
Edouard Herriot. ancien ministre
de l'Instruction publique, et Maurice lloger,
inspecteur général de l'Instruction pu-
blique.
La Fédération des Œuvres laïques d'Edu-
cation, qui l'a instituée, y convie toutes
les jeunes filles et tous les jeunes gens de
la région lyonnaise ayant 19, 20 et 21
ans, et qui se réclament de l'idéal laïque
et républicain.
En 1925, c'était le vénéré Ferdinand
Buisson qui présidait cette cérémonie.
MM. Victor Basch, président de la Ligue
des Droits de l'Homme, puis M. E. Her-
riot ont accepté ensuiie cette mission.
Cette année, les dirigeants fédéraux se
sont adressés à M. Edouard Herriot, par-
rain de cette cérémonie, qui n'a jamais
manqué d'y assister, et à M. Maurice
Hoger, inspecteur de l'Instruction pu-
blique.
Il est du devoir de tous les républicains
de faire une propagande active auprès de
la jeunesse pour que la Fête civique de
1930 surpasse ses devancières.
Avec leur collaboration se manifestera
la vitalité des œuvres laïques qui! travail-
lent à l'éducation de la génération nou-
velle.
La Fédération des Œuvres laïqtfes, dont
le siège est : 7, rue de la Tunisie, tient à
leur disposition les comptes rendus des
fêtes précédentes. -
Scrute documentaire de la Bibliothèque Nationale.
Dessin d'Honoré Daumier.
- NE VOUS r FROTTEZ PAS !
Sécurité et désarmement
Lors de sa dernière as-
semblée, la Société des Na-
tions avait chargé M. Lon-
don, président de la Com-
mission préparatoire du
désarmement, de suivre les
négociait ions engagées par
plusieurs gouvernements
sur le problème de la limi-
tation des armements. Il avait reçu, en
outre, mission de proposer la date de la
prochaine session de la Commission pré-
paratoire.
M. Loudon assista donc' pendant quel-
ques ,jours aux travaux de la Conférence
navale de Londres.
De retour à Genève, allait-il envisager
de réunir, des le
mois- de juiLlet, la
Commission prépa-
ratoire de désarme-
ment ? Les résultats
obtenus à la Confé-
rence navale de Lon-
dres inclinaient-ils à
prendre cette résolu-
tion ?
A Genève, les dé-
légués allemands
proposent la date la
plus rapprochée pos-
sible. D'autres délé-
gations et notam-
ment celles de la
France, de l'Italie,
du Japon et de la
Grande-Bretagne es-
timent qu'il est pru-
dent de ne rien pré-
cipiter, qu'il con-
vient d'abord de
constater ce que
donneront dans la
réalité les nouvelles
conventions navales
de Londres et' qu'il
sera suffisant de
convoquer en octo-
bre la Commission
de désarmement.
Remarquons, en
passant, que les dé-
( Cliché « Radical ».)
M. MARINKOVITCH
ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie
qui présidera demain le conseil de la Société*
des Nations
légués qui composent la Commission de dé-
sarmement sont les mêmes au Comité d'ar-
bitrage et de sécurité.
Nous trouvons donc pour une fois, d'ex-
cellentes conditions qui facilitent ou du
'moins pourraient faciliter le travail de la
Société des Nations puisque, fidèles au
protocole de 1924, nous cherchons à réa-
liser dans les faits la célèbre formule :
arbitrage, sécurité, désarmement. -
Nous estimons que le triple progrès doit
être acquis simultanément et que la ques-
tion du désarmement franchira une étape
décisive le jour où enfin les délégués du
Comité d'arbitrage et da sécurité, qui sont
aussi les délégués de la Commission du
désarmement, auront enfin abouti à établir
les textes précisant les devoirs de solida-
rité des membres de la Société des Na-
tions, au cas où l'un d'eux serait victime
d'une agression.
Pour le désarmement, on invoque avec
raison l'article 8 du statut de la Société
des Nations qui spécifie en son paragra-
phe premier : « Les membres rde la So-
ciété reconnaissent que le maintien de la
paix exige la réduction des armements na-
tionaux au minimum compatible avec la
sécurité nationale et avec l'exécution des
obligations internationales imposées par
une action commune. »
-L'exécution des obligations internatio-
nales imposées par une action commune?
Qu'est-ce à dire ?
Question difficile à résoudre, semble-t-il,
puisque le Comité 'arbitrage et de sécu-
rité tourne sur lui-même à la recherche
de la réponse décisive.
Parlons net : si l'on inscrit dans les for-
mules protocolaires l'interdiction de la
guerre, la précaution essentielle pour ren-
dre impossible le fléau n'est pas prise dans
là réalMé. Et la précaution essentielle con-
siste dans l'aide commune et instantanée
de toutes les nations contre celle quii com-
mettrait l'acte insensé de vouloir rompre
le pacte pour se fai-
re justice elle-même.
Par le fait même
que cet engagement
solennel serait pris
à l'avance, aucune
tentation ne hante-
rait l'esprit des quel-
ques fous furieux
qui complotent en-
core à travers l'Eu-
rope de remettre ça
à plus ou moins lon-
gue échéance.
Or, au C o m ii t é
d'arbitrage et de sé-
curité, le spectacle
est vraiment peu ré-
confortant. C'est à
qui proposera des
réserves et facilitera
toutes les défaillan-
ces. Visiblement, on
tient à rester dans le
vague, dans l'incer-
titude. Depuis cinq
années, pas de pro-
grès sur ce. point es-
sentiel. 4
Et à Londres, lors
de la Conférence na-
vale, malgré l'insis-
tance de M. Aristide
Briand, il n'a pas
semblé que M. Mac
Donald ait prêté une oreille favorable aux
suggestions du ministre français.
Voyons donc la réalité telle qu'elle se
présente à nous.
La France, dans son effort généreux
pour l'organisation de la paix, doit conti-
nuer son appel incessant à l'opinion et
proposer sans se lasser les formules dont
elle est, à l'heure actuelle, le principal
champion, entourée de toutes les nations
qui, écrasées autrefois par la défaite, ont
retrouvé la vie dans la victoi^w du droit.
Mais constatons en même temps que les
deux grandes démocraties qui devraient
mener le jeu bienfaisant pour l'humanité,
la démocratie anglaise et la démocratie
américaine, rêvent, la première d'un re-
tour au superbe isolement, la seconde d'un
pouvoir mondial où l'idée serait remplacée
par le dollar dont la puissance souveraine
enchaînerait la guerre ou, à sa volonté, lui
laisserait carrière plus ou moins libre.
Et voilà pourquoi à Genève le progrès
reste si minc^ lorsque la sécurité et le
désarmement sont l'objet des discussions
actuelles.
Mais persévérons dans notre méthode,
sans nous décourager.
Louis RIPAULT.
(Wide World Photo.)
Notre cliché montre un projet de monument aux explorateurs morts dans le désert du
Sabara. L'auteur, le sculpteur Alfred BENON, a conçuxette œuvre dans un esprit symbolique.
L'ensemble évoque le désert en une composi tion synthétique qu'animent seulement deux
paupières closes. • ,.-
LIBRES FEUILLETS
LE PÉRIL PROCHAIN
Il semble bien que la
pléthore budgétaIre soit
maintenant en voie de dé-
crue, non point seulement
d'ailleurs du fait des lois
successives de dégrève-
ment, ce qui ne saurait in-
quiéter puisque cela fut
voulu, mais par suite d'un
véritable fléchissement in-
triinsèque des recettes en-
caissées pour le compte du budget géné-
ral comme pour celles affectées à la Caisse
d'amortissement.
Les recouvrements budgétaires nor-
maux et permanents, pour la première fois
depuis longtemps, ont été, en ce qui con-
cerne le moils de mars 1930. inférieurs à
ceux du mois correspondant de l'année pré-
cédente : 8.085.000 francs de moins en
mars 1930 qu'en mars 1929. A vrai dire, la
différence est légère sur des sommes qui
portent sur près de 3 milliards. Mais il
faut tenir compte de ce fait qu'auparavant
on relevait des plus-values sensibles. En
janvier 1930, l'augmentaion par rapport à
janvier 1929 était de 170.083.400 francs, en"
février la différence au profit de 1930
était encore de 165.415.900 francs.
De même la comparaison avec les pré-
visions budgétaires ne fait plus apparaî-
tre qu'une plus-value de 147.633.900 pour
le mois de mars, alors que les excédents
sur les évaluations étaient de 348.050.700
francs en janvier ; de 306.103.800 francs
en février. Ainsi que l'a dit récemment M.
Nogaro, à la tribune de la Chambre, les 800
millions de plus-values du premier tri-
mestre de 1930, sur lesquels on a écha-
faudé les derniers dégrèvements, ne sont
point en palier, mais au contraire « en
pente ».
On comprend, dans ces conditions, les
paroles de - prudence prononcées par M.
Malvy, président de la Commission des
Finances de la Chambre : « J'ai peur, a-
t-il avancé, que l'équillibre du budget s'en
trouve quelque peu troublé M., ,
Par aiilleurs, il importe de noter que les
excédents budgétaires relevés au cours des
quinze mois de l'exercice 1929-1930 et qui
se chiffrent à 7.407.467.000 francs, revien-
nent pour 7.401.619.000 aux contributions
indirectes et aux monopoles, pour 5 mil-
lions 848.000 francs au domaine. Cela veut
dire que les plus-values se relient direc-
tement à la prospérité économique et au
mouvement des affaires. En particulier, les
plus-values ont été de près de 2 milliards
pour les droits d'enregistrement, de 1.136
millions ipour les contributions indirectes,
de 1.585 millions pour la taxe sur le
chiffre d'affaires. Qu'une crise économique
survienne, que le mouvement des affaires
se ralentisse et c'est tout l'échafaudage de
l'équillibre budgétaire menacé pour ce mo-
tif que, depuis quelques années, le princi-
pal des ressources a été demandé à la pro-
duction et à la consommation, à l'activité
du travail national et à la puissance de
consommation du pays. En revanche, et ce
fut la doctrine des gouvernements qui se
sont succédé depuis 1926, on a moins exigé
des impôts directs sur la fortune acquise,
desserrant l'étau de l'impôt général sur le
revenu. diminuant les droits grevant les
successions opulentes.
- L'heure est proche maintenant où la mé-
thode fiscale adoptée en août 1926 pourra
être jugée définitivement. Alors, au se-
cours de la monnaie en péril mortel, pour
rétablir l'ordre dans les finances de l'Etat,
on a fait appel, massivement, au sacrifi-
ce de ceux qui travaillent, et de la masse
qui consomme. L'effort a été magnifique,
mais démesuré. La fatigue, aujourd'hui,
est venue et, à travers le monde entier,
c'est la crise économique qui menace, avec
cette conséquence fatale que le rendement
des impôts indirects doit se trouver atteint
gravement dans les mois qui vont .venir.
Nous ne croyons pas que les dégrève-
ments tardifs et, au surplus, trop spéciaux,
votés ces jours derniers, suffisent à l'en- -
rayer. Des cadeaux somptueux ont été faits
à la Bourse et la Bourse persiste à être
mauvaise. Ce n'est pas cela qui arrêtera la
crise, car, à nouveau, la confiance publi-
que est atteinte, et cette fois, sans que les
partis de gauche puissent être incriminés.
Il eût fallu peut-être, comme le propos
sait M. Palmade, au nom du groupe radi-
cal et radical-socialiste, agir sur l'activité
économique, massivement, en profondeur,
au moyen de dégrèvements importants sur
les transports et sur le chiffre d'affaires..
Cela, sans doute, aurait donné du ton à la
vi'e économique en abaissant les prix da
détail et en excitant, par là même, la con-
sommation.
Ne l'ayant point fait, il faut s'attendre à
des déconvenues fiscales prochaines et,
alors, pour parer au péril i! deviendra
indispensable de rechercher les ressources
nécessaires du côté de la fortune conso-
lidée, non point certes au moyen d'imposi-
tions nouvelles ou d'augmentation du taux,
mais en comprimant la fraude au moyen
de mesures véritablement efficaces.
J. PERCHOT.
lies -lois laïques
Il
Une déclaration de M. Loucheur
au Conseil général du Nord .- ?
Au moment de mettre sous prZs&e,
nous apprenons que, prenant prétex-
te du geste d'un industriel de Four-
mies qui avait manifesté l'intention
d'édifier un monastère, le groupe ■so-
cialiste du Conseil général du Nord
avait déposé un vœu demandant- au
gouvernement de veiller à l'applica-
tion des lois laïques.
un important débat s est élevé à cette occa-
sion. Au rom des catholiques, M.. Guiïbaut a
demandé au Conseil de constater que « les lois
de proscription n'étaient plus appliquées » et -
de passer à l'ordre du iour.'
Elargissant le déBat, Ai. Loucheur, député du. *
Nord, ancien ministre, a exposé avec précision
l'état d'esprit de ses amis républicains :
— Nous, a-t-il dit, qui formons la majorité
de cette assemblée, nous restons fidèles à l'es-
prit de laïcité. Il y a parmi nous des républi-
cains modérés, des radicaux, des radicaux-so-
cialistes et des républicains socialistes. Nous,
fortement unis sur cette question de laïcité, nous
la comprenons dans le large esprit de tolérance
qui fut la'règle de tous les gouvernements de
gauche pour lesquels nous sommes nombreux
à avoir voté,'et qui nous ont indiqué notre am-
duite, puisqu'ils n'ont pas tenu un autre langage
que celui que je tiens aujourd'hui.
« Le jour où il s'agirait de cas mettant en péril
le principe même de la laïcité de l'Etat, ce Jour,
toutes nos voix seraient acquises pour empêcher
ces attaques. »
Après avoir r9jeté les textes déposés par le
groupe catholique et le groupe socialiste, le Con-
seil a adopté, par 30 voix sur 31 votants, les so-
cialistes s'étant abstenus, un texte rédigé par
M. Loucheur au nom de la majorité 'républi-
caine du Conseil général.
ÉDITORIAL
Action radicale
On se serait tout de même
décidé à ne plus parler des élec-
tions de Bergerac si, presque
chaque dimanche, ses consé-
quences ne se développaient im-
placablement. Lorient a connu
les mêmes errements déplora-
bles. Partout, selon une formule
qui paraît désormais arrêtée, la discipline
républicaine, constamment observée par les
radicaux, est bafouée avec l'aide plus ou
moins discrète des droites. A quoi servirait
de cacher un mal qui s'aggrave de la sorte?
Le véritable courage commande de le re-
garder en face et d'en triompher au grand
jour.
Cela serait difficile si le parti radical
n'avait eu, de tout temps, une attitude en-
tièrement loyale vis-à-vis de ses amis de
gauche. Ils lui doivent trop pour ne pas
comprendre qu'il entend rester lui-même.
Il a pratiqué avec eux trop longtemps une
collaboration à leur profit pour n'être pas
en droit de profiter de la liberté qu'on lui
rend pour faire ses propres affaires. Il a
toute liberté pour prendre ses résolutions.
Quelles résolutions ? Celles que doivent
fixer, en plein 'accord, le Comité exécutif et
le groupe parlementaire du parti. Notre
politique ne peut être définie que par les
représentants qualifiés de militants qui eus-
sent peut-être dû se préoccuper plus tôt de
la leçon des élections partielles. Une direc-
tion s'impose si le parti veut vivre. Il lui
faut une tactique nette et, fondée sur elle,
une propagande méthodique, intensive.
Les socialistes nous donnent l'exemple :
ils inondent littéralement le pays de confé-
renciers qui profitent de toutes les réunions
ou manifestations, même des matinées ré-
créatives multipliées, avec le phonographe
et le cinéma, pour placer la bonne parole
ou faire entendre celle des chefs du parti.
Les Présidents Herriot, Daladier
et Chautemps à la Sage Wagram
Nous sommes heureux de porter à la con-
naissance de nos amis que la Fédération de la
Seine met actuellement sur pied une grande réu-
nion de propagande qui se tiendra à Paris, salle
Wagram, le 2 juillet.
Les présidents Herriot, Daladier et Chautemps
se feront entendre au cours de cette belle réu-
nion qui ne manquera pas d'avoir un retentis-
sement considérable.
Cela porte. N'en pouvons-nous faire au-
tant ? Ne pouvons-nous faire mieux ?
Les éléments ne manquent pas, dans
notre parti, pour une telle action. Les jeu-
nes ardeurs y sont nombreuses, les grou-
pements pour les accueillir nombreux aussi,
la matière à développer riche de toute une
histoire magnifique et d'un idéal qui est
loin encore d'être atteint. Œuvre tentante à
laquelle nous saurons ne pas nous dérober
pour peu que nos chefs prennent opportu-
nément les initiatives indispensables.
Non pas guerre au socialisme, d'ailleurs.
Nos ennemis ne sont pas à gauche et les
enfants de la démocratie ont mieux à faire
qu'à se battre entre eux. Mais défense d'une
doctrine, d'une politique, d'un idéal. Mais
réalisation des réformes attendues, progrès
vers une République meilleure, au-dessus
des querelles de chapelles ou d'écoles dans
lesquelles le bon sens populaire n'entrera
jamais.
Déjà cette action s'impose pour la ré-
forme fiscale. Le pays n'est pas satisfait
des dégrèvements « à-côté » qui n'ont pas
empêché les feuilles d'impôt de se présenter
plus lourdes que jamais. Le pays attend
aussi des mesures de défense et d'encoura-
gement pour l'agriculture, source principale
de la richesse française. Il n'attend pae cela
du parti socialiste. Il l'attend du parti
radical. A nous de savoir le lui donner.
R
Tout militant lit le RADICAL
^3Q centimes
l*
* : '-'; y
Organe d'Action démocratique et de Progrès social
6
1
30 centimes
MILITANTS !
VOUS NE TROUVEREZ PAS LE,
« RADICAL » DANS TOUS LES
KIOSQUES, MAIS VOUS LE TROU-
VEREZ SUREMENT CHEZ VOUS
EN VOUS ABONNANT
Pour les membres du parti C
Un an : 20 francs
PUBLICITE A'FORFAITS
DIMANCHE 11 MAI 1930
RÉDACTION-ADMINISTRATION
PARIS (2e Art.)
2, rue des Petits-Pères, 2
Téléphone : GUTENBERG 02-55
Lettres et mandats à :
ROBERT-LOUIS, secrétaire gén6ral,
chargé de la direction des services
de la rédaction et de l'administration
DK 1815 A. LEDIiU-IlOLLIN
HIPPOLYTE CARNOT
*
Les républicains et les
radicaux de - 1830 fai-
saient leur principale
étude de la Révolution
française. Ils cherchaient
des exemples dans ses
grands hommes, des pro-
grammes dans ses doctrines. Relisant le
Moniteur officiel, les comptes rendus de
la Convention, les rapports de Carnot,
de Chaumette, de Robespierre, de Coin-
dorcet, de Lakanal, ils savaient, suivant
la parole de Victor Hugo « tous les pe-
tits détails de la grande chose ». La Dé-
claration des Droits de l'Homme était
leur bréviaire, plus exactement leur ta-
ble de la Loi. Ils ne s'hypnotisaient pas
toutefois sur cette grande lumière du
passé. Et il est remarquable qu'au fond
même des provinces ces hommes deman-
daient avec une foi retentissante dans
ses manifestations : « que la société
travaillât sans relâche à l'élévation du
niveau intellectuel et moral, à l'utili-
sation de la science, à la mise en circu-
lation des idées, à la croissance de l'es-
prit dans la jeunesse, à l'émancipation
matérielle des travailleurs, à l'amélio-
ration du sort de tous », en travaillant
passionnément, mais cependant « sans
halte et sans hâte ».
La cité de Villefranche, en Haute-Ga-
ronne, a-t-elle conservé le souvenir de
Godefroy Calés qui, né à Saint-Denis
le 21 mars 1799, a joué un rôle si im-
portant dans les destinées municipales
et mené une si belle propagande radica-
le dans la région. C'était le neveu d'un
conventionnel mort en exil, le fils d'un
sous-préfet républicain. Docteur remar-
quable ayant publié sur la pellagre un
traité encore renommé, il avait fait ses
études à Montpellier et s'était établi à
Villefranche. Ses concitoyens, en sa-
luant la victoire des Trois Glorieuses,
l'avaient nommé en 1830 commandant
de la Garde nationale. En 1848, conseil-
ler municipal, il avait proclamé la Ré-
publique à l'Hôtel de Ville et était de-
venu maire, puis député à la Constituan-
te. Ledru-Rollin l'avait enrôlé dans les
rangs de la Montagne, et après avoir
combattu l'Empire, il avait constitué à
Vilefranche la propagande laïque et dé-
mocratique à laquelle s'associèrent tant
de bons docteurs du siècle dernier.
Moins avancé que lui, mais fidèle à la
doctrine et à ses amis, fut Alfred Canel,
de l'autre bout de la France, du Pont-
Audemer normand où il était né le 30
novembre 1803. Etabli comme avocat
dans sa ville natale, il avait toujours di-
rigé l'opposition contre la monarchie.
Député de l'Eure en 1848, il avait com-
battu l'Elysée avec Ledru-Rollin, mais
non réélu à la Législative, il s'était en-
suite consacré à l'histoire et aux anti-
quités de la Normandie. Il a laissé de
nombreux ouvrages qu'on peut retrou-
ver dans la Bibliothèque de la Société
des Antiquaires normands.
Nous ne citerons qu'en passant, en-
core qu'il mériterait une place spéciale
dans l'histoire du parti radical, le prin-
ce de Canino, fils de Lucien Bonaparte
et de la veuve du colonel Berthon, fu-
sillé sous la Restauration. Ce fut un ré-
publicain dont le rôle se développa sur-
tout à Rome. Il était contre Pie IX, le
chef du parti radical italien. Il était dé-
puté, vice-président de l'Assemblée ro-
maine, quand il en fut chassé en 1849
par les troupes françaises de son cou-
sin, le prince-président. Revenant à Pa-
ris, il fut arrêté à Orléans et expulsé en
Angleterre.
Nous soulignerons également le nom de
Félix Cantagrel, publiciste, qui fut dé-
puté du Loir-et-Cher en 1848. Il avait
commencé par vulgariser les données
« harmoniennes » de Fourier dans sa
satire du Fou du Palais-Royal (1846)
puis s'était rangé aux côtés de Ledru-
Rollin et ayant pris part au mouvement
du 13 juin 1849, s'était évadé en Belgi-
que pour éviter sa condamnation en
haute cour. -
La figure attachante que nous voulons
surtout évoquer dans ce chapitre est
celle d'Hippolyte Carnot, fils de l'illus-
tre conventionnel Lazare Carnot. Il était
ce à Saint-Omer en 1801. Sa jeunesse se
passa en exil, aux côtés de son père
qu'il accompagna en Belgique, en Prusse,
en Pologne, puis à Magdebourg où ils
demeurèrent durant sept ans. A la mort
de son père, en 1823, il rentra en Fran-
ce. Après une courte incursion dans le
socialisme saintisimonien qu'il quitta
en même temps que Pierre Leroux, Jean
Reynaud, Bazard et Charton, il publia
une Revue Encyclopédique où sont es-
quissées dans l'esprit de la Révolution
les doctrines sociales du parti radical.
Après de nombreux voyages entrepris
pour se consoler de la mort d'un frère
qu'il aimait beaucoup, il fut successive-
ment élu député de Paris en 1839, 1842
et 1846. Il fit une opposition vigoureuse
au gouvernement de Louis-Philippe, tant
à la tribune que dans les colonnes de la
Revue indépendante dont il était rédac-
teur.
« Pendant la campagne des banquets,
dit Vapereau, il publia une brochure in-
titulée : Les Radicaux et la Charte, qui
avait pour but de rapprocher les républi-
cains et la gauche constitutionnelle. »
Cette brochure ne fut pas entièrement
approuvée par Ledru-Rollin et souleva
Tout le Parlement reçoit le RADICAL
une vive polémique entre la Réforme et
le National.
Htppolyte Carnot, qui avait pris part
aux journées de février 1848, fut nom-
mé aussitôt ministre de l'Instruction pu-
blique.
Et voici l'œuvre radicale qu'il accom-
plit avec la collaboration de ses amis
Jean Reynaud et Edouard Charton :
Il améliora le sort des instituteurs
soumis alors au régime de la loi Guizot
(1833) en leur donnant un statut, un mi-
nimum de traitement, des garanties vis-
à-vis des communes ; il décréta la
gratuité de l'Ecole normale, introduisit
l'enseignement agricole dans les écoles
primaires et institua les fournitures
scolaires gratuites, ordonna des lectu-
res publiques pour le peuple et fonda
l'Ecole d'administration qu'on se hâta,
après lui, de supprimer.
Le 30 juin il déposait un projet de loi
sur l'instruction primaire obligatoire et
gratuite, — 34 ans avant Jules Ferry et
Ferdinand Buisson, — quand il tomba
pour avoir défendu M. Renouvier qui
était dans son cabinet et à qui on re-
prochait la publication de brochures de
tendances socialistes (5 juillet 1848).
Hippolyte Carnot, réélu le 10 mai
1850, avec Vidal et de Flotte, refusa le
serment à l'Empire et s'honora par sa
lutte contre l'homme du 2 décembre.
Comme Ledru-Rollin, il est un des ancê-
tres authentiques du radicalisme. Moins
homme d'action que le grand tribun, il
a par la plume et par la parole ratta-
ché le grand parti naissant à la pure
tradition de la Révolution française. Ses
ouvrages sur la doctrine saint-simon-
nienne (1830, in-8, plusieurs éditions) et
surtout ses Mémoires de Henri Grégoire,
ancien évéque de Blois (1837) sur la Do-
mesticité (1838), sur les Devoirs civiques
des militaires (1838) ; ses Mémoires de
Bertrand Barère (1842) avec David d'An-
gers; sur l'Esclavage colonial ; ses no-
tices sur l'abbé Grégoire, Barère, Joseph
Lakanal, Lazare Carnot, son père, tous
conventionnels, mettent au jour la gran.
de passion révolutionnaire du radica-
lisme.
Répétons à son éloge ce que dit de lui
le modéré Gaston Bouniols, à l'occasion
du projet sur l'instruction primaire qui
« à certains égards était plus avancé
que l'œuvre qui fut réalisée par la III*
République. » (1882-1886.)
« Il apportait, dit-il, une réforme sys-
tématique, longuement mûrie, relative-
ment audacieuse. »
Dans son exposé des motifs, il établit
ainsi le principe fondamental : « Puis-
que la libre volonté des citoyens doit dé-
sormais imprimer au pays sa direction,
c'est de la bonne préparation de cette
volonté que dépendront à l'avenir le sa-
lut et le bonheur de la Fran^ Le de-
voir de l'Etat est de veiller à ce que
tous soient élevés de manière à devenir
véritablement dignes de ce grand nom
de citoyens qui les attend. »
Le disciple de Lakanal et de Condor-
cet, le radical de la fondation Hippolyte
Carnot est un des parrains de l'école
unique, qu'avec Herriot, Daladier et
François Albert, les radicaux ont déjà
poussée hardiment dans la voie de la
réalisation, et qui sera édifiée un jour,
grâce aux efforts généreux et lointains
de leurs prédécesseurs, et par leur pro-
pre action, plus vigoureuse, plus déci-
sive.
JAMMY-SCHMIDT,
Député de l'Oise,
Ancien ministre.
LA 18° FÊTE CIVIQUE
DE LA JEUNESSE
Edouard Herriot la présidera
dimanche prochain à Lyon
Comme le Radical l'a annoncé, la
Fête civique de la Jeunesse sera
célébrée pour la dix-huitième fois
le dimanche 18 mai prochain, au
Grand-Théâtre de Lyon.
Elle sera présidée par MM.
Edouard Herriot. ancien ministre
de l'Instruction publique, et Maurice lloger,
inspecteur général de l'Instruction pu-
blique.
La Fédération des Œuvres laïques d'Edu-
cation, qui l'a instituée, y convie toutes
les jeunes filles et tous les jeunes gens de
la région lyonnaise ayant 19, 20 et 21
ans, et qui se réclament de l'idéal laïque
et républicain.
En 1925, c'était le vénéré Ferdinand
Buisson qui présidait cette cérémonie.
MM. Victor Basch, président de la Ligue
des Droits de l'Homme, puis M. E. Her-
riot ont accepté ensuiie cette mission.
Cette année, les dirigeants fédéraux se
sont adressés à M. Edouard Herriot, par-
rain de cette cérémonie, qui n'a jamais
manqué d'y assister, et à M. Maurice
Hoger, inspecteur de l'Instruction pu-
blique.
Il est du devoir de tous les républicains
de faire une propagande active auprès de
la jeunesse pour que la Fête civique de
1930 surpasse ses devancières.
Avec leur collaboration se manifestera
la vitalité des œuvres laïques qui! travail-
lent à l'éducation de la génération nou-
velle.
La Fédération des Œuvres laïqtfes, dont
le siège est : 7, rue de la Tunisie, tient à
leur disposition les comptes rendus des
fêtes précédentes. -
Scrute documentaire de la Bibliothèque Nationale.
Dessin d'Honoré Daumier.
- NE VOUS r FROTTEZ PAS !
Sécurité et désarmement
Lors de sa dernière as-
semblée, la Société des Na-
tions avait chargé M. Lon-
don, président de la Com-
mission préparatoire du
désarmement, de suivre les
négociait ions engagées par
plusieurs gouvernements
sur le problème de la limi-
tation des armements. Il avait reçu, en
outre, mission de proposer la date de la
prochaine session de la Commission pré-
paratoire.
M. Loudon assista donc' pendant quel-
ques ,jours aux travaux de la Conférence
navale de Londres.
De retour à Genève, allait-il envisager
de réunir, des le
mois- de juiLlet, la
Commission prépa-
ratoire de désarme-
ment ? Les résultats
obtenus à la Confé-
rence navale de Lon-
dres inclinaient-ils à
prendre cette résolu-
tion ?
A Genève, les dé-
légués allemands
proposent la date la
plus rapprochée pos-
sible. D'autres délé-
gations et notam-
ment celles de la
France, de l'Italie,
du Japon et de la
Grande-Bretagne es-
timent qu'il est pru-
dent de ne rien pré-
cipiter, qu'il con-
vient d'abord de
constater ce que
donneront dans la
réalité les nouvelles
conventions navales
de Londres et' qu'il
sera suffisant de
convoquer en octo-
bre la Commission
de désarmement.
Remarquons, en
passant, que les dé-
( Cliché « Radical ».)
M. MARINKOVITCH
ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie
qui présidera demain le conseil de la Société*
des Nations
légués qui composent la Commission de dé-
sarmement sont les mêmes au Comité d'ar-
bitrage et de sécurité.
Nous trouvons donc pour une fois, d'ex-
cellentes conditions qui facilitent ou du
'moins pourraient faciliter le travail de la
Société des Nations puisque, fidèles au
protocole de 1924, nous cherchons à réa-
liser dans les faits la célèbre formule :
arbitrage, sécurité, désarmement. -
Nous estimons que le triple progrès doit
être acquis simultanément et que la ques-
tion du désarmement franchira une étape
décisive le jour où enfin les délégués du
Comité d'arbitrage et da sécurité, qui sont
aussi les délégués de la Commission du
désarmement, auront enfin abouti à établir
les textes précisant les devoirs de solida-
rité des membres de la Société des Na-
tions, au cas où l'un d'eux serait victime
d'une agression.
Pour le désarmement, on invoque avec
raison l'article 8 du statut de la Société
des Nations qui spécifie en son paragra-
phe premier : « Les membres rde la So-
ciété reconnaissent que le maintien de la
paix exige la réduction des armements na-
tionaux au minimum compatible avec la
sécurité nationale et avec l'exécution des
obligations internationales imposées par
une action commune. »
-L'exécution des obligations internatio-
nales imposées par une action commune?
Qu'est-ce à dire ?
Question difficile à résoudre, semble-t-il,
puisque le Comité 'arbitrage et de sécu-
rité tourne sur lui-même à la recherche
de la réponse décisive.
Parlons net : si l'on inscrit dans les for-
mules protocolaires l'interdiction de la
guerre, la précaution essentielle pour ren-
dre impossible le fléau n'est pas prise dans
là réalMé. Et la précaution essentielle con-
siste dans l'aide commune et instantanée
de toutes les nations contre celle quii com-
mettrait l'acte insensé de vouloir rompre
le pacte pour se fai-
re justice elle-même.
Par le fait même
que cet engagement
solennel serait pris
à l'avance, aucune
tentation ne hante-
rait l'esprit des quel-
ques fous furieux
qui complotent en-
core à travers l'Eu-
rope de remettre ça
à plus ou moins lon-
gue échéance.
Or, au C o m ii t é
d'arbitrage et de sé-
curité, le spectacle
est vraiment peu ré-
confortant. C'est à
qui proposera des
réserves et facilitera
toutes les défaillan-
ces. Visiblement, on
tient à rester dans le
vague, dans l'incer-
titude. Depuis cinq
années, pas de pro-
grès sur ce. point es-
sentiel. 4
Et à Londres, lors
de la Conférence na-
vale, malgré l'insis-
tance de M. Aristide
Briand, il n'a pas
semblé que M. Mac
Donald ait prêté une oreille favorable aux
suggestions du ministre français.
Voyons donc la réalité telle qu'elle se
présente à nous.
La France, dans son effort généreux
pour l'organisation de la paix, doit conti-
nuer son appel incessant à l'opinion et
proposer sans se lasser les formules dont
elle est, à l'heure actuelle, le principal
champion, entourée de toutes les nations
qui, écrasées autrefois par la défaite, ont
retrouvé la vie dans la victoi^w du droit.
Mais constatons en même temps que les
deux grandes démocraties qui devraient
mener le jeu bienfaisant pour l'humanité,
la démocratie anglaise et la démocratie
américaine, rêvent, la première d'un re-
tour au superbe isolement, la seconde d'un
pouvoir mondial où l'idée serait remplacée
par le dollar dont la puissance souveraine
enchaînerait la guerre ou, à sa volonté, lui
laisserait carrière plus ou moins libre.
Et voilà pourquoi à Genève le progrès
reste si minc^ lorsque la sécurité et le
désarmement sont l'objet des discussions
actuelles.
Mais persévérons dans notre méthode,
sans nous décourager.
Louis RIPAULT.
(Wide World Photo.)
Notre cliché montre un projet de monument aux explorateurs morts dans le désert du
Sabara. L'auteur, le sculpteur Alfred BENON, a conçuxette œuvre dans un esprit symbolique.
L'ensemble évoque le désert en une composi tion synthétique qu'animent seulement deux
paupières closes. • ,.-
LIBRES FEUILLETS
LE PÉRIL PROCHAIN
Il semble bien que la
pléthore budgétaIre soit
maintenant en voie de dé-
crue, non point seulement
d'ailleurs du fait des lois
successives de dégrève-
ment, ce qui ne saurait in-
quiéter puisque cela fut
voulu, mais par suite d'un
véritable fléchissement in-
triinsèque des recettes en-
caissées pour le compte du budget géné-
ral comme pour celles affectées à la Caisse
d'amortissement.
Les recouvrements budgétaires nor-
maux et permanents, pour la première fois
depuis longtemps, ont été, en ce qui con-
cerne le moils de mars 1930. inférieurs à
ceux du mois correspondant de l'année pré-
cédente : 8.085.000 francs de moins en
mars 1930 qu'en mars 1929. A vrai dire, la
différence est légère sur des sommes qui
portent sur près de 3 milliards. Mais il
faut tenir compte de ce fait qu'auparavant
on relevait des plus-values sensibles. En
janvier 1930, l'augmentaion par rapport à
janvier 1929 était de 170.083.400 francs, en"
février la différence au profit de 1930
était encore de 165.415.900 francs.
De même la comparaison avec les pré-
visions budgétaires ne fait plus apparaî-
tre qu'une plus-value de 147.633.900 pour
le mois de mars, alors que les excédents
sur les évaluations étaient de 348.050.700
francs en janvier ; de 306.103.800 francs
en février. Ainsi que l'a dit récemment M.
Nogaro, à la tribune de la Chambre, les 800
millions de plus-values du premier tri-
mestre de 1930, sur lesquels on a écha-
faudé les derniers dégrèvements, ne sont
point en palier, mais au contraire « en
pente ».
On comprend, dans ces conditions, les
paroles de - prudence prononcées par M.
Malvy, président de la Commission des
Finances de la Chambre : « J'ai peur, a-
t-il avancé, que l'équillibre du budget s'en
trouve quelque peu troublé M., ,
Par aiilleurs, il importe de noter que les
excédents budgétaires relevés au cours des
quinze mois de l'exercice 1929-1930 et qui
se chiffrent à 7.407.467.000 francs, revien-
nent pour 7.401.619.000 aux contributions
indirectes et aux monopoles, pour 5 mil-
lions 848.000 francs au domaine. Cela veut
dire que les plus-values se relient direc-
tement à la prospérité économique et au
mouvement des affaires. En particulier, les
plus-values ont été de près de 2 milliards
pour les droits d'enregistrement, de 1.136
millions ipour les contributions indirectes,
de 1.585 millions pour la taxe sur le
chiffre d'affaires. Qu'une crise économique
survienne, que le mouvement des affaires
se ralentisse et c'est tout l'échafaudage de
l'équillibre budgétaire menacé pour ce mo-
tif que, depuis quelques années, le princi-
pal des ressources a été demandé à la pro-
duction et à la consommation, à l'activité
du travail national et à la puissance de
consommation du pays. En revanche, et ce
fut la doctrine des gouvernements qui se
sont succédé depuis 1926, on a moins exigé
des impôts directs sur la fortune acquise,
desserrant l'étau de l'impôt général sur le
revenu. diminuant les droits grevant les
successions opulentes.
- L'heure est proche maintenant où la mé-
thode fiscale adoptée en août 1926 pourra
être jugée définitivement. Alors, au se-
cours de la monnaie en péril mortel, pour
rétablir l'ordre dans les finances de l'Etat,
on a fait appel, massivement, au sacrifi-
ce de ceux qui travaillent, et de la masse
qui consomme. L'effort a été magnifique,
mais démesuré. La fatigue, aujourd'hui,
est venue et, à travers le monde entier,
c'est la crise économique qui menace, avec
cette conséquence fatale que le rendement
des impôts indirects doit se trouver atteint
gravement dans les mois qui vont .venir.
Nous ne croyons pas que les dégrève-
ments tardifs et, au surplus, trop spéciaux,
votés ces jours derniers, suffisent à l'en- -
rayer. Des cadeaux somptueux ont été faits
à la Bourse et la Bourse persiste à être
mauvaise. Ce n'est pas cela qui arrêtera la
crise, car, à nouveau, la confiance publi-
que est atteinte, et cette fois, sans que les
partis de gauche puissent être incriminés.
Il eût fallu peut-être, comme le propos
sait M. Palmade, au nom du groupe radi-
cal et radical-socialiste, agir sur l'activité
économique, massivement, en profondeur,
au moyen de dégrèvements importants sur
les transports et sur le chiffre d'affaires..
Cela, sans doute, aurait donné du ton à la
vi'e économique en abaissant les prix da
détail et en excitant, par là même, la con-
sommation.
Ne l'ayant point fait, il faut s'attendre à
des déconvenues fiscales prochaines et,
alors, pour parer au péril i! deviendra
indispensable de rechercher les ressources
nécessaires du côté de la fortune conso-
lidée, non point certes au moyen d'imposi-
tions nouvelles ou d'augmentation du taux,
mais en comprimant la fraude au moyen
de mesures véritablement efficaces.
J. PERCHOT.
lies -lois laïques
Il
Une déclaration de M. Loucheur
au Conseil général du Nord .- ?
Au moment de mettre sous prZs&e,
nous apprenons que, prenant prétex-
te du geste d'un industriel de Four-
mies qui avait manifesté l'intention
d'édifier un monastère, le groupe ■so-
cialiste du Conseil général du Nord
avait déposé un vœu demandant- au
gouvernement de veiller à l'applica-
tion des lois laïques.
un important débat s est élevé à cette occa-
sion. Au rom des catholiques, M.. Guiïbaut a
demandé au Conseil de constater que « les lois
de proscription n'étaient plus appliquées » et -
de passer à l'ordre du iour.'
Elargissant le déBat, Ai. Loucheur, député du. *
Nord, ancien ministre, a exposé avec précision
l'état d'esprit de ses amis républicains :
— Nous, a-t-il dit, qui formons la majorité
de cette assemblée, nous restons fidèles à l'es-
prit de laïcité. Il y a parmi nous des républi-
cains modérés, des radicaux, des radicaux-so-
cialistes et des républicains socialistes. Nous,
fortement unis sur cette question de laïcité, nous
la comprenons dans le large esprit de tolérance
qui fut la'règle de tous les gouvernements de
gauche pour lesquels nous sommes nombreux
à avoir voté,'et qui nous ont indiqué notre am-
duite, puisqu'ils n'ont pas tenu un autre langage
que celui que je tiens aujourd'hui.
« Le jour où il s'agirait de cas mettant en péril
le principe même de la laïcité de l'Etat, ce Jour,
toutes nos voix seraient acquises pour empêcher
ces attaques. »
Après avoir r9jeté les textes déposés par le
groupe catholique et le groupe socialiste, le Con-
seil a adopté, par 30 voix sur 31 votants, les so-
cialistes s'étant abstenus, un texte rédigé par
M. Loucheur au nom de la majorité 'républi-
caine du Conseil général.
ÉDITORIAL
Action radicale
On se serait tout de même
décidé à ne plus parler des élec-
tions de Bergerac si, presque
chaque dimanche, ses consé-
quences ne se développaient im-
placablement. Lorient a connu
les mêmes errements déplora-
bles. Partout, selon une formule
qui paraît désormais arrêtée, la discipline
républicaine, constamment observée par les
radicaux, est bafouée avec l'aide plus ou
moins discrète des droites. A quoi servirait
de cacher un mal qui s'aggrave de la sorte?
Le véritable courage commande de le re-
garder en face et d'en triompher au grand
jour.
Cela serait difficile si le parti radical
n'avait eu, de tout temps, une attitude en-
tièrement loyale vis-à-vis de ses amis de
gauche. Ils lui doivent trop pour ne pas
comprendre qu'il entend rester lui-même.
Il a pratiqué avec eux trop longtemps une
collaboration à leur profit pour n'être pas
en droit de profiter de la liberté qu'on lui
rend pour faire ses propres affaires. Il a
toute liberté pour prendre ses résolutions.
Quelles résolutions ? Celles que doivent
fixer, en plein 'accord, le Comité exécutif et
le groupe parlementaire du parti. Notre
politique ne peut être définie que par les
représentants qualifiés de militants qui eus-
sent peut-être dû se préoccuper plus tôt de
la leçon des élections partielles. Une direc-
tion s'impose si le parti veut vivre. Il lui
faut une tactique nette et, fondée sur elle,
une propagande méthodique, intensive.
Les socialistes nous donnent l'exemple :
ils inondent littéralement le pays de confé-
renciers qui profitent de toutes les réunions
ou manifestations, même des matinées ré-
créatives multipliées, avec le phonographe
et le cinéma, pour placer la bonne parole
ou faire entendre celle des chefs du parti.
Les Présidents Herriot, Daladier
et Chautemps à la Sage Wagram
Nous sommes heureux de porter à la con-
naissance de nos amis que la Fédération de la
Seine met actuellement sur pied une grande réu-
nion de propagande qui se tiendra à Paris, salle
Wagram, le 2 juillet.
Les présidents Herriot, Daladier et Chautemps
se feront entendre au cours de cette belle réu-
nion qui ne manquera pas d'avoir un retentis-
sement considérable.
Cela porte. N'en pouvons-nous faire au-
tant ? Ne pouvons-nous faire mieux ?
Les éléments ne manquent pas, dans
notre parti, pour une telle action. Les jeu-
nes ardeurs y sont nombreuses, les grou-
pements pour les accueillir nombreux aussi,
la matière à développer riche de toute une
histoire magnifique et d'un idéal qui est
loin encore d'être atteint. Œuvre tentante à
laquelle nous saurons ne pas nous dérober
pour peu que nos chefs prennent opportu-
nément les initiatives indispensables.
Non pas guerre au socialisme, d'ailleurs.
Nos ennemis ne sont pas à gauche et les
enfants de la démocratie ont mieux à faire
qu'à se battre entre eux. Mais défense d'une
doctrine, d'une politique, d'un idéal. Mais
réalisation des réformes attendues, progrès
vers une République meilleure, au-dessus
des querelles de chapelles ou d'écoles dans
lesquelles le bon sens populaire n'entrera
jamais.
Déjà cette action s'impose pour la ré-
forme fiscale. Le pays n'est pas satisfait
des dégrèvements « à-côté » qui n'ont pas
empêché les feuilles d'impôt de se présenter
plus lourdes que jamais. Le pays attend
aussi des mesures de défense et d'encoura-
gement pour l'agriculture, source principale
de la richesse française. Il n'attend pae cela
du parti socialiste. Il l'attend du parti
radical. A nous de savoir le lui donner.
R
Tout militant lit le RADICAL
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