Titre : Le Radical
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-07-28
Contributeur : Maret, Henry (1837-1917). Rédacteur
Contributeur : Simond, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32847124t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 juillet 1902 28 juillet 1902
Description : 1902/07/28 (A22,N209). 1902/07/28 (A22,N209).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7609104n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-210
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/05/2014
LE RADICAL
2
d'aucun domicile ni d'aucune œuvre d'utilité
publique — elles protestèrent.
M. Rouffaud n'en accomplit pas moins sa
mission, et tout le monde dut quitter l'é-
Cole.
Le concierge fut ensuite préposé à la garde
ide l'immeuble par le commissaire de police,
qui se retira au milieu de l'indifférence gé-
nérale.
7 RUE DES HAIES
Au numéro 70 de la rue des Haies, tout
s'est passé le mieux du monde. Le service
d'ordre était simplement assuré par quelques
gardiens de la paix.
A six heures, les portes de l'impasse au
fond de laquelle est située récole viennent
8 s'ouvrir. La sœur Cyrénée, supérieure, qui,
il y a deux jours, déclarait vouloir résister
à la loi, dit aujourd'hui qu'elle s'inclinera
devant la notification d'un décret d'expul-
sion. C'est que M. de la Soupière. ou de la
Soudière n'est plus là pour l'encourager. Il
.est vrai qu'il est remplacé — avantageuse-
ment — par l'abbé Montitot, curé de la pa-
roisse, et son vicaire, l'abbé Paul.
Quelques personnes sont là qui entourent
les » bonnes sœurs ». Des voisins et des
sunis. Les malles sont faites, d'ailleurs, et
prêtes à être chargées sur des voitures.
A huit heures et demie, un coup de son-
nette retentit.
— Qui est là ? demande un des chevaliers
lervants des sœurs, M. Schneider.
— Le commissaire de police.
— Que désirez-vous ?
- Notifier un décret.
— Ouvrez ! commande le curé.
Le commissaire de police, M. DesJandes,
se présente, accompagné de MM. Touny, di-
recteur de la police municipale; Bouvier,
commissaire divisionnaire; Nadaud, chef de
la brigade mobile,* et Reitz, officier de paix
ide l'arrondissement. Avec eux, sont des
agents en uniforme ou en civil, qui se répan-
dent dans la cour ou restent dans l'impasse,
avec la consigne de ne laisser entrer ni sortir
personne.
La sœur Cyrénée fait entrer les magis-
trats au parloir. M. Deslandes lit le décret.
Puis un colloque s'engage entre l'abbé Mon-
titot et M. Touny.
— Si vous vouiez prendre l'engagement,
dit celui-ci, de ne plus affecter ces locaux à
l'enseignement, à moins d'une autorisation
régulière, je m'abstiendrai de faire apposer
les scellés. Au cas contraire, la fermeture
de l'établissement serait opérée dans la for-
me qu'autorise la loi.
L'abbé Montito obtempère. Les scellés ne
seront donc pas apposés.
— Maintenant, dit M. Touny à un agent,
faites avancer les voitures.
Il y a, en effet, sept voitures. On en fait
passer trois rue des Pyrénées, rue Vitruve
et rue de la Réunion. Les quatre autres pas-
sent rue de la Réunion et square du même
nom.
Les valises et les malles sont hissées sur
aes impéliales. Deux des religieuses montent
dans un fiacre à galerie et prennent la direc-
tion de la gare de l'Est.
Les autres vont rue Saint-Biaise.
Tout cela s'est passé au milieu de l'inidif-
ïérence générale.
RUE SAtUT-MAUR
Saint-Maur ! Sainte-Marie ! Tout ça c'est
kM-kif, comme disait feu Francisque Sarcey,
et c'est peut-être pour cela que certains in-
dividus, que nous ne qualifieron spas autre-
ment, s'étaient mis en tête de transformer
l'école et le fourneau économique, exploités
au 64 de la rue Saint-Moor par les sœurs de
Sainte-Marie, en une sorte de fort Chabrol.
Ces messieurs de la matraque et du gou-
pillon étaient décidés à se « faire écraser par
les forces policières » et ù arroser de leur
sang le pavé de la rue.
Parfaitement, on est ou on n'est pas dé-
fenseur de la liberté. Et, quand on est, en
plus, doublé d'un nationaliste, on sait com-
bien il est nécessaire de fatre beaucoup de
bruit pour n'aboutir à rien.
■ Aussi, s attendait-on, pour nier matm, a
un massacre en règle I et nécessairement la
force armée se verrait dans. l'obligation de
faire venir une batterie d'artillerie !.
Eh bien ! tous ces projets n'ont pas abouti.
- OPoutes les provisions de courage entassées
pour la. résistance se sont fondues comme
neige au soleil, et -c'est, comme le corbeau
de la fable —-honteux et confus — que les
beaux matamores, épaves du fort Chabrol,
- ont quitté le couvent de la rue Saint-Maur.
Les sœurs, que ces messieurs avaient fai-
tes prisonnières, ontt pu prendre l'air sur le
coup de cinq heures de l'après-midi, et M.
Bottelier-Lasquin, ainsi que son secrétaire,
M. Desgrippes, n'ont pas eu à risquer leur
rvie. Tant mieux pour eux et pour nous.
Nous avons assisté jusqu'au moment de
la fuite à une comédie bien montée, dont le
troisième acte a complètement raté.
Ce n'est pas encore les chevaliers de Ja
tsornette qui jious amèneront la proohaine
révolution. •
Donc, après avoir passé Ja nuit à se pré-
marer à la résistance, les Girard; Jaumé,
Gaucher et Cie refusaient, hier matin, à l'au-
mônier des sœurs de Sainte-Marie de lui
, laisser voir celles-ci. On apprenait, en mê-
me temps, que les religieuses étaient prison-
nières. de fleurs défenseurs.
Cette comédie a duré tout le jour. Finale-
ment, sur les conseils de l'abbé Beaudinot,
à cinq heures quarante-cînq exactement Les
portes se sont ouvertes, les' assiégés sont
sortis, et les sœurs ont rejoint leur ifcaison
imère.
QueSle comédie ! Quels sinistres farceurs
que ces nationalistes ! •
MAISONS NETTES
Les religieuses de La Providence, qui oc-
cupaient l'école de Levadlois-Perret, à l'an-
gle de la place de l'Eglise, sont parties,dans
la nuit de jeudi à vendredi, sans incidents.
A Romain ville, un incident,, provenant
d'une erreur, s'est produit.
Le décret vise, en effet, à Romain ville, les
sœurs de Portieux.
Lorsque le commissaire, s'est présenté,
hier-matin, il a constaté que les religieuses
- appartenaient au Saint-Sacrement de Ro-
mans.
Celles-ci, d'ailleurs, ont décïarë qu'elles
étaient prêtes à se soumettre au nouveau
décret, qui devra être signé spécialement
pour elles.
Les religieuses d'Epinay (rue de Paris), de
Genneviilliers (rue de Paris), de Neuilly (rue
des Poissonniers) et de Bagnolet ont quitté
leurs maisons, sans attendre l'exécution du
décret d'expulsion.
A Rosny-sous-Bois, le groupe d'études so-
ciales et de propagande républicaine a adres-
sé au ministre de l'intérieur la lettré sui-
vante : - -
À Monsieur le ministre de l'intérieur.
Le groupe de propagande républicaine et d'étu-
des sociales de Rosny-sous-Bois félicite le ministre
de l'intérieur de l'énergie qu'il déploie. dans l'ap-
plication des lois républicaines et. particlilière-
imeht de (la tloi sur les associations.
Il regrette que les officiers ministériels ne secon-
dent pas toujours, comme ils le devraient, le gou-
vernement dans son énergique action laïque, et
tient à signaler spécialement l'attitude du maire
de Rosny-sous-Bois.
Ce magistrat municipal vient, en effet, à propos
de l'application de lia loi de juillet 1901, concer-
nant les associations de faire apposer sur les ipuTô
de la commune l'avis officiel suivant ;
Mairie de Rorsny-sous-Bois
AVIS
« En présence du. départ imminent des gœur.
le la ProvIdence, et en mélT" A<;
qu'elles ont rendus à la 'Pop!" ,)i,re des servICes.
comme institutriœs cc>¡})r ,taLion de Rosny, tant-
titutrices privées.
« Le maire tient à Jeur rendre, par voie d'an-
notices et d'affiches, un publie hommage de re-
connaissance,
Il Et prie les personnes qui s'y associeraient de
venir au plus tôt, à Pa mairie, signer une adresse
de sympathie déposée fi cet effet, laquelle adresse
sera remise aux sœurs lors de leur départ.
« Rosny-sous-Bois, 1 e20 juiifct 1902.
« Le maire : D. DESCROIX. »
De plus, sur l'ordre du maire, la mairie est res-
tée ouverte, le dimanche 20 juillet, jusqu'à quatre
heures et demie du soir, dans le seul but de re-
cueillir des signatures.
Les républicains de Rosny espèrent que sembla-
ble attitude sera appréciée par vous comme elle
le mérite.
Daignez agiter, monsieur le ministre, etc.
LES MANIFESTATIONS D'AUJOURD'HUI
Le préfet de police vient d'adresser aux
commissaires d-e police de Paris et du res-
sort de la préfecture une nouvelle circulaire,
relative à l'a réquisition des troupes, en cas
de troubles, par les fonctionnaires chargés
de lia direction des services d'ordre.
Cette circulaire renferme les dispositions
qui viennent d'être arrêtées par le préfet, à
la suite d'une entente avec le gouverneur
militaire de Paris. Voici les principales de
ces dispositions :
Le droit de réquisition est exclusivement ré-
servé aux commissaires divisionnaires, aux com-
missaires de police et aux officiers de paix revê-
tus de leurs insignes. Ces fonctionnaires s'adres-
seront, autant, que possible, en personne, aux
chefs de détachement, mais dans les cas d'impos-
sibilité — qui seront fréquents dans la pratique —
iUs feront transmettre leur réquisition écrite par
un agent en uniforme.
En principe, cet agent devra être gradé ; tou-
tefois, dans, les circonstances d'extrême urgence,
la réquisition pourra être confiée à un simple
agent, cycliste ou autre, en uniforme.
Cette réquisition devra être conforme au mo-
dèle prescrit et revêtue du cachet du fonction-
naire
Il reste entendu que ces dispositions ne visent
qua les troupes spécialement désignées et tenues
en réserve sur des points déterminés pour prêter
main-forte, Je cas échéant, aux effectifs de police.
Des mesures de police très importantes
ont été prises, hier matin, par la préfecture,
à J'occasion dés manifestations projetées.
Tous les agents sont mobilisés ainsi que
la garde républicaine.
Contrairement au bruit que l'on a fait cou-
rir, aucune troupe de province ne viendra à
Paris renforcer les effectifs dont dispose le
préfet de police.
Dès hier matin, les troupes d'infanterie
ont pris la garde au Palais de Justice en
remplacement des gardes mutnicipaux af-
fectés à ce service.
CitEZ LES REPUBLICAINS
Nous recevons les communications sui-
vantes :
Le groupe de la Jeunesse socialiste des pre-
mier, deuxième et troisième 6ITondissements, fait
appel à tous les républicains et socialistes pour
venir manifester leurs opinions anticléricales, au-
jourd'hui dimanche, à trois heures, place de la
Concorde, et les invite à amenerleurs femmes et
leurs sœurs pour répondre à Ua mascarade des
femmes de sacristie de la Patrie française.
Le groupe central les Révolutionnaires du qua-
torzième (U. F. C.) fait appel à tous les républi-
cains, les libres-penseurs, les socialistes, en un
mot à tous ceux qui ont assez de l'oppression de
l'Eglise, pour aller manifester nos sentiments
anticléricaux et apposer au bloc des flamidiens
cofui de tiouis tes républicains, sans nuances
d'opinions. Rendez-vous, aujourd'hui dimanche,
sahle Poignant, rue d'Alésia, 178, à une heure et
demie de l'aprèsimidf.
Appel au peuple républicain. — La Jeunesse
socialiste révolutionnaire du treizième arrondis-
sement, vu les manifestations qu'organise, pour
le dimanche 27 juillet, à trois heures, sur tous les
points de iba France, le parti oléricaJ, considérant,
qu'à l'heure actuelle la situation pefiitique se des-
sine. d'une façon nette et précise : d'un côté l'obs-
curantisane et l'ignorance, de l'autre la science
et la raison ; d'un côté l'éteLgnoir, de fautre la
lumière ; considérant aussi que de sailut même de
la République est en jeu et qu'il dépend de l'éner-
gie des républicains de le défendre ; adjure tous
les démocrates, sans distinction de nuances, à ne
pas rester inaictifs et indifférents devant un com-
bat aussi grave elr aussi décisif ; engage tous les
républicains de la province à organiser, dans
leurs localités respectives, des contre-manifesta-
tions antidléricales, contre-manifestations mons-
tres, et prie instamment tous les républicains de
Paris et de la banlieue, radicaux, radicaux-so-
cialistes, sociaHstes, révolutionnaires et libertai-
res, de se trouver en « foule » le dimanche 27 juil-
let, à une heure et demie très précise de l'après-
midi, place du Càrousel, l'églaîiline rouge ou 3e
coquelicotvarboré à la boutonnière, pour se rendre
*
de là en corps place * de la Concorde.
Républicains, J'heure des belles, mais vaines
paroles, et de phrases creuses et sonores, est pas-
sée ; celle de la lutte âpre, sans trève ni merci, est
enfin sonnée. A IC suite d'une mesure d'épuration
et dé défense laïque prise contre eux, les cléricaux
aboient et montrent les dents ; c'est à nous de leur
mettre-une muselièle; ils nous menacent de dæcen-
dre dans la rue et se donnent rendep-vous le diman-
che 27,à trois heures,place de la Concorde,pour se
rendre à l'Elysée et au ministère de l'intérieur,
protester contre le ministre « proscripteur)). Eh
bien ! Relevons le défi 1 « Allons-y ! » comme disait
l'intègre coilonel Henry. Faisons revivre en ce
jour les inoubliables journées de Longçhamp et
du « Triomphe de la République » ! Démocrates 1
.soyons en nombre ! soyons cent miîio 1 soyons
deux cent mille 1 Que pas un d'entre vous ne
s'abstienne ! Soyez tous -à votre poste si vous no
voulez pas que les cléricaux, coalisés sous ll'éten-
d-ard de la réaction, fassent à la « Marianne» le
coup du « père François Il. 1
Sus à la calotte ! Pas de faiblesse ! Pas de res-
trictions 1 Ouvriers, employés, étudiants, debout,
et en avant pour la défense de la République !
Pour lia Jeunesse socialiste révolutionnaire du
treizième arrondissement, et par ordre -
„ JEAN GOMBERT, 16, rue Buot.
Tous les élus lépublicains eb socialistes de Pa-
ris et de là banlieue sont instamment priés de se
joindre à nous. Il serait très regrettable, pour la
cause républicaine elle-même, qu'ils faillissent à
leur devoir, alors que lès élus réactionnaires
(conseillers comme députés) sont de toutes tes
mascarades cléricales.
Comité d'action républicaine des Ternes et de
la MeineMonceau. - Citoyens, ne vous laissez
pas tromper 1 On vous parle d'odieux attentats,
de persécutiohs, d'infamies, de violation des li-
be'rtés sacrées, de crimes contre l'humanité. Ne
vous laissez pas abuser par ces termes tragi-
ques et ces clameurs sonores.
Allez aux faits ! La loi du 1" juillet 1901 a dé-
cidé que les congrégations ne pourront ouvrir
de nouveaux établissements qu'après y avoir été
autorisées.
De juillet 1901 à juin 1908, diverses congréga-
tions. bravant le gouvernement, ont ouvert sans
autorisation, au mépris de la loi, 135 écoles nou-
velles.
Le décret du 27 juin a répondu à ces audaces :
il a fermé les 135 écoles. Parpii les treize mille
établissements congréganistes tenus par des fem-
mes. et non autorisés, 2,500 ont, en usant de
subterfuges malhabiles, témoigné leur intention
de ne pas demander l'autorisation légale et. de
subsister au mépris de la loi..
La circulaire du 9 juillet, basée sur un avis du
Conseil d'Etat, a brisé ces tentatives ridicules.
Tous les citoyens doivent obéissance et respect à
la loi.
Le gouvernement vient de le signifier à ceux
qui se croyaient encore au-dessus des lois.
Union socialiste révolutionnaire du cinquième
(deuxième section). — Dans la séance du 24 juil-
let 1902, le groupe a voté l'ordre du jour sui-
vant :
« Lê groupe compte que le gouvernement saura
malgré les menées cléricales appliquer avec fer-
meté la loi de 1901 relative aux congrégations. »
Ajoutons que les « mères de famille », qui,
l'autre soir, voulaient voir Mme Loubet à
l'Elysée, ont manifesté l'intention d'aller
manifester aujourd'hui à la place Beauvau;
elles ont fait placarder, à cet effet, une af-
fiche sur les murs de Paris. M. Combes ne
les recevra pas..
LA SOIRÉÉ
Une grandissime manifestation nationalis-
te était annoncée, pour hier soir, rue d'Athè-
nes. Les cléricaux avaient formé tout d'a-
bord le projet d'aller palabrer au manège
Saint-Paul. Puis, ils avaient modifié leur fa-
Son d'agir* Mg avaient décWéJ. en dernier res-
sort, d'organiser un meeting à la salle des
Agriculteurs, rue d'Athènes.
Un service d'ordre avait été organisé en
conséquence, d'autant que les républicains
s'étaient donné rendez-vous, à huit heures et
demie, place Cliohy et place de la Trinité.
Ils étaient là au nombre de trois mille en-
viron, très calmes, très froids, chantant l'In-
ternationale, la Carmagnole; le citoyen Clo-
vis Hugues ne tarda pas à arriver. Monté
d'abord sur la statue de Fourier, il proteste
contre l'attitude de la police; repoussés pla-
ce Clichy, les manifestants essaient de des-
cendre par la rue de Clichy ou la rue d'Ams-
terdam.
Ils se heurtent aux forces policières, qui
— il faut bien le dire — se montrent d'une
brutalité excessive vis-à-vis des républicains
et sont on ne peut plus « coulants » à l'égard
des caloti'ns qui descendent vers la rue d'A-
thènes. -
Quelques baggrres se produisent au car-
refour d'Amsterdam, gardé par des gardes
républicains à cheval, un bataillon de la gar-
de à pied, deux brigades du seizième, une
du huitième et trois du neuvième, sous les
ordres de M. Mulnier, l'officier de paix; des
groupes chantent d'un côté Y Internationale,
de l'autre la Marseillaise. Les agents arrê-
tent un curé, l'abbé Bernard de Langlade,
trente-cinq ans, professeur, rue de Madrid.,
qui leur résiste, puis ils cognent avec entrain
sur M. Lemée, qui habite 24, rue de Téhé-
ran; le maliheureux a la figure en sang. C'est
l'agent numéro 5 qui a fait ce beau coup-
là.
L'agent numéro 59 ne ménage pas ses amé-
nités aux membres de la presse républicai-
ne. Nous nous en apercevons.
Cependant, les boucners' du cinquième s'a-
vancent pour faire une manifestation répu-
blicaine. Ils sont précédés d'une pancarte
portant :
VIVE COMBES 1
A BAS LES CAFARDS
Place de l'Opéra, ils sont reçus par les
forees policières que commSTÎuent MAI. Mou-
quin, Norioft et Remougin; on les rejette sur
la gare Saint-Lazare, et ils continuent leur
manifestation.
Vers dix heures et demie se produit un in-
cident semi-grotesque : M. Trouin, député
d'Oran, se présente avec un de ses amis et
déclare qu'il veut passer. Il montre à un
agent sa carte de circulation sur les chemins
de fer. L'agent, dignement, réclame la mé-
daille de député. Il faut au moins une ving-
taine de tentatives pour que M. Trouin et
son ami soient admis à franchir les barra-
ge.s.Enfin M. Touny arrive et tout s'explique.
Vers onze heures et quart, la sortie de la
Salle des Agriculteurs s'effectue. Les agents
éclusent les manifestants. Ils sont placés
sous les ordres de MM. Bouvier et Phitotel.
Ceux-ci font circuler par la rue de Clichy.
Les manifestants sortent par petits groupes.
Leurs cris cessent dès qu'ils ont passe le
seuil. MM. Jules Lemaitre, Gaston Méry et
Sproack sortent dans le cinquième « pa-
'quet » et descendent vers la Trinité, où veil-
lent MM. Noriot ,et Guillaume, qui repous-
cent les manifestants des deux partis par la
rue de La Rochefoucauld et les dispersant.
Mais les amis des sœurs ont réussi à for-
mer un pe-xt groupe, qui s'avance au cri de :
« Vive la liberté ! » vers la Libre Parole. En
cinq minutes, les boulevards avaient repris
leur aspect ordinaire. Somme toute, hier
soir encore, le public parisien a su prouver
nettement qu'il se moquait des mascarades
nationalistes. et que la rue n'appartenait
pas aux cléricaux.
Une cinquantaine d'arrestations ont été
faites, quelques-unes ont été maintenues :
entre autres, celle de M. Albert Basseville,
142, boulevard Montparnasse, qui a fendu la
tête de l'inspecteur de la Sûreté Duhesse, à
l'angle de là rue Drouot, où M. Muraille,-of-
ficier de paix, faisait le service ; ont été éga-
lement maintenus en arrestation r MM.
Schwartz, professeur; Bernard de Lângila-
de, prêtre; Maurice Levail, élèves des frè-
res, quinze ans; Jules Levain, étudiant, et
André Coquet, mécanicien.
DANS LES DEPARTEMENTS
Avec la liste des établissements congréga-
nistes qui devaient être fermés à Paris, le
Journal officiel a publié, hier matint celle des
établissements situés dans le département
du Rhône qui sont également visés par le
décret de fermetitre.
Voici cette liste. Les noms des communes
sont en italique :
Sœurs de Saint-Charles de Lyon. — Lyon : rue
Adélaïde-Perrin, 5 ; rue François-Dauphin, 10 ;
rue Mercière, 50 ; rue d'Ivry, 6 ; rue des Farges,
22 ; aux Rivières (la Mouche) ; rue Etienne-Do-
let, 15-17 ; rue Paul-Bert, 239 bis ; rue Besson,
46, Monchat ; quai Pierre-Scize, 92.
Champagne au Mont-d'Or, Sarcey, Pierre-Bé-
nite, Saint-Sorlin, Sainte-Foy-les-Lyons, rue Des-
hayes et ruo du Planil, Oullins, rue de la Ca-
mtHe, M ornant, école. maternelle.
Yilletrancite, écoles maternelles et deux écoles
primaires.
Amplepuis, Fleurie, Chazaz-d'Azergues, école
libre et maternelle.
Sœurs de Saint-Joseph de Lyon. — Lyon, rue
Neyret, 1 ; rue Vaubeoour, 12 ; rue BoisSae, 5.
Givors-Ville et Canal, rue du. Battoir ; rue Vic-
ior-Hugo, 4 ; rue Victor-Hugo, 22 ; rue projetée
des Etables ; rue de l'Industrie, 8.
Eveux, Soucieux-sur-UArbresle, S.aint-Genis-les-
Ollières,'FrancheviUe, école maternelle, Albigny-
Montrottier, L'Arbresle. Morancé. Dareizé, Anse,
Smnt-Bonnet-le-Troncy, Regnié, Meaux, Ohtgt,
The l.
iSœuira de Q'EnÉfanM-ésus de Glavelro'lles. -
Brindas, Saint-Germain-sur-l'Arbresle, Montmé-
las, Rivollet, Limas, Lantignié, Cercié.
Saint-François d'Assises de Lyon. — Grézieu-
la-Varenne, Villeurbanne, rue Germain, 19-21,
Poleymieux.
Sainte-Famille de Lyon. - Octenas, Jarnioux,
Le Breuil, Lacenas..
Institution, chrétienne dite du Sacré-Cœur. -
Bourg-de-Thizy (hameau du Ronzy).
A la première heure, hier matin, tous ces
établissements ont été fermés et les scellés
apposés sur les locaux.
Aucun incident grave ne s'est produit. La
résistance annoncée ne s'est pas produite.
Dans le premier arrondissement, on n a eu
à enregistrer que des protestations verbales.
Il en a été de même dans les autres arrondis-
sements, sauf cependant dans le onzième.
Rue Adélaïde-Perrin, le curé d'Ainay, M.
Delaroche, M. Perrin, ancien bâtonnier,
Mme Garnier, propriétaire, ont protesté et
tenté de s'opposer à l'apposition des scellés.
On a passé outre sans incident.
Rue Boissac, le curé de Saint-François, se
disant propriétaire de l'immeuble, et Ma Jac-
quier, bâtonnier de l'ordre des avocats, ont
vivement protesté et déclaré qu'ils ne se re-
tireraient pas et s'opposeraient, même par
la force, à l'apposition des scellés. Le com-
missaire de police en a référé à la préfec-
ture, qui a donné des ordres en conséquence.
Mais, au retour du magistrat, les sœurs, le
curé et le bâtonnier étaient partis. Les scel-
lés ont été apposés à l'intérieur et à l'exté-
rieur. t
Rue François-Dauphin, M. Perrin, ancien
bâtonnier, a fait contester par un huissier
requis la légalité des décrets.
Aux Charpennes, à Villeurbannes, à Fran-
cheville, on ne signale, pas d'incidents au-
tres que la remise de protestations écrites.
Un incident a marqué l'expulsion des
sœurs de la rue Belcomabe.
Un curé ayant été conduit au poste par
quatre agents, quelques manifestations di-
verses se sont produites.
Deux sénateurs, MM. Gourju et RepIquet,
et quatre députés, MM. Aynard, Gourd, Bon-
nevay et Fleury-Ravarin, ont rédigé une pro-
testation contre les. megureat pçfeeg joax le
£ 9jiverneinen^
Le département du Rhône compte cinq sé-
nateurs et douze députés. ,
A Francheville, le commissaire a été obligé
de requérir un serrurier pour faire ouvrir la
porte du pensionnat. A l'intérieur, le curé a
invectivé le magistrat ; celui-ci a dressé pro-
cès-verbal poux outrages ù un magistrat dans
l'exercice de ses fonctions.
Aux Qharpennes, un ecclésiastique qui in-
vectivait le commissaire de police et cher-
chait à ameuter les personnes présentes a
été arrêté et écroué.
La préfecture du R'hône n'a fait exécuter
aujourd'hui le décret que pour Lyon et la
banlieue immédiate.
Les établissements réfractaires do dépar-
tement ne seront fermés qu'à une date qui
n'est pas encore fixée, mais qui ne sera pas
de plus de quarante-huit heures.
La situation dans les départements bre-
tons est stationnaire. Des protestations sont
signées, des adresses envoyées au président
de la République.
La résistance est organisée à Ploudaniel,
Saint-Méen et Foîgoët ; l'abbé Coloigner, pro-
priétaire de l'immeuble où est l'école des
sœurs de Folgoët, déclare qu'aucun étranger
ne peut entrer dans ce dernier bourg ; au
moindre coup de clairon les habitants quit-
tent les champs et accourent. Hier après-
midi, les estafettes placées sur la route ayant
aperçu M. Fround, juge de paix de Lesnéven,
se dirigeant vers Folgoët, ont cru qu'il ve-
nait expulser les sœurs ; la population, en
quelques minutes, était massée devant l'é-
cole.
M. Moerdès, commissaire spécial à Brest,
est arrivé hier à midi à Landerneau. Le com-
missaire de police Seigiand l'attendait à la
gare. -
Le bruit de son arrivée se répandit rapide-
ment dans toute la ville et, en peu de temps,
une foule considérable s'amassa devant l'é-
cole des sœuxs, où tout est fermé. On eroit
que M. Moerdès est chargé de l'expulsion des
religieuses.
A Angers, une manifestation a eu lieu
avant-hier soir en faveur des congrégations,
en face de la mairie où siégeait le conseil
municipal, en faveur des congrégations ; de
violentes bagarres se sont produites entre
les étudiants de l'Université catholique et les
radicaux ; une douzaine' d'arrestations ont
été opérées ; il y a eu plusieurs blessés ; la
manifestation s'est ierminée vers minuit.
On télégraphie de Bar-le-Duc qu'en même
temps que l'école et l'asile Bradfer de Bar-
Je-Duc, les écoles congréganistes de Cler-
mont-en-Argonne, des Islettes et des Sé-
nades, ont été fermés sans incident. Aux Is-
lettes et aux Sénades toutes les familles dont
l'instruction des enfants était dirigée par les
religieuses les ont accompagnées à la gare
en leur disant au revoir pour la rentrée.
Quant aux sœurs de l'école de Clermont,
elles ont été recueillies par les familles de
cette localité.
Les maires de Tourcoing et de Mouvaux
viennent de prendre un arrêté interdisant
les rassemblements, qui devront être dis-
sous au besoin par la force.
A Mouvaux, le commissaire spécial de
Tourcoing s'est présenté, escorté de quatre
gendarmes à cheval, pour procéder à la fer-
meture de l'école des sœurs.
Une foule de cinq à six cents personnes
stationnait devant l'école.
M. Dudot les engage à lui ouvrir un pas-
sage, et, devant te refus des (manifestants,
fait les trois sommations et ordonne aux
gendarmes de charger.
Les gendarmes obéissent, mais ils sont
frappés à coups de manches à balais et de
hampes de drapeaux.
Un gendarme est blessé à la main et M.
Dudot est blessé à la cuisse par la ruade d'un
cheval. Nombre de manifestants sont renver-
sés et piétinés ; deux d'entre eux, Achille
Velcomme et Victor Duhamel, sont arrêtés
et anenés au poste pour coups aux gendar-
mes.
, Les sœurs avaient quitté l'école avant l'ar-
rivée du commissaire de police et s'étaient
retirées dans des maisons particulières.
A Bousbecques, les sœurs de la Sainte-
Union ont été empêchées par la population de
quitter leur école.
MANIFESTATIONS RÉfDBLffiMSES
La manifestation des conseil»' d'arrondis-
sement continue. A la longue.liste des assem-
blées qui ont envoyé des adresses" de félici-
tations au gouvernement pour les mesures
prises contre les congrégations, ajoutons les
conseils d'arrondissement de Rochefort, de
Bourg, de Saint-Pons, d'Aix, de NyOlrls, de
Die, de Montélimar, de Bazas, d'Avesnes, de
Bourganeuf, de Vesoul, de Beaune.
Dans sa dernière séance, le comité exécu-
tif du parti radical a voté l'ordre du jour
suivant, à l'unanimité :
Le comité exécutif du parti républicain, radical
et radicall-sociailiste constate avec une entière sa-
tisfacbion que, dans chaque département, tous les
comités adhérents au parti approuvent chaleureu-
sement l'ordre du jour, voté le 4 juillet par trois
cent vingt-six députés républicains, et félicitent le
gouvernement d'appliquer avec fermeté la loi des
-associations et de ne se laisser émouvoir ni par
des remontrances d'évêques factieux, ni par les
protestations des congrégations rebelles, ni par
tes menaces des politiciens serviteurs ou com-
plices des oMricaux.
Cette adresse a été transmise à M. Com-
bes, président du conseil.
De son côté,, la Jeunesse républicaine du
deuxième arrondissement a envoyé à M.
Combes l'adresse suivante :
La Jeunesse républicaine du deuxième arrondis-
sement de Paris, réunie en assemblée générale ex-
traordinaire, le jeudi 24 juillet 1902, considérant
l'œuvre républicaine accomplie par fle président
du conseil depuis son entrée au ministère et sa
courageuse attitude devant la réaction clériioo-
nationa.liste, adresse à M. Combes et à ses col-
nationaliste, l'expression de son absodue confiance
laborateurs l'ex>pression de son absOllue confiance
pour la prochaine réalisation des réformes démo-
cratiques, et le félicite de rajapeier tes congréga-
tions au respect de la loi.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
Ministère de l'intérieur
Par décret rendu sur la proposition de M.
Combes, président du conseil, ministre de
l'intérieur, sont promus ou nommés dans
l'ordre national de la Légion d'honneur :
Officiers
M. Estellé, préfet de la Dordogne.
M. CoUomp, chef. de bureau à l'administration
centrale.
Chevaliers
M. Marraud, préfet de l'Aude.
M. Cadou, chef de bureau à la préfecture de
police.
M. Collardeau-Duheaume, maire de Bondy.
M. le docteur Sébileau, professeur agrégé à la
Faculté de médecine de Paris, chirurgien des
hôpitaux.
M. le docteur Castel, médecin des hôpitaux.,
M. le docteur Cruet, médecin des hôpitaux.
M. le docteur Petit, médecin des hôpitaux.
M. le docteur Renault, médecin des hôpitaux.
M. le docteur Tissier, médecin des hôpitaux.
M. Corlieu, administrateur du bureau de bien-
faisance du quatrième arrondissement de-Paris.
M. Louis Albin, publiciste à Paris.
M. Pallu de la Barrière, publiciste à Paris.
M. Robert Maze, publiciste à Paris, secrétaire
général de l'Association des Journalistes parle-
mentaires.
M. Lacanaud, publiciste à Alger.
M. Debias, président du conseil d'arrondisse-
ment de Bar-sur-Aube.
M. Coucoureux, sonseilïer général de l'A-
veyron..
Mis docteyp Marchand, conseiller générai de
la Charente-Inférieure, ssaire d'Aulnay.
M. Aymé-Martin, conseiller gênécal de la Drô-
me.
M. Campardon, maire de Mirande (Gers).
M. le docteur Gagnard, vice-président du con-
seil général de la Gironde, maire de Castillon.
M. Mas, maire de Béziers.
M. Dailly, publicisle à Reims.
M. le docteur Paillard, conseiller génécal de la
Nièvre, maire de Varzy.
r M. Berlin, maire de Douai.
M. Gaultier, conseiller général du Puy-de-Dô-
me, maire d'Issoire.
M. Lotz, conseiller général de la Haute-Saône,
maire de Lure.
M. Lhomme, maire de Magné (Deux-Sèvres).
M. Ozuret, agent-voyer en chef du département
de la Charente-Inférieure.
Par un autre décret, sont nommés :
Chevaliers
M. Bernard, capitaine de la compagnie de sa-
peurs-pompiers de Vannes.
M. Degeorges, capitaine au bataillon de sa-
peurs-pompiers de Lyon.
ECHOS SJiïILLES
Le président de la République a reçu du
roi Christian de Danemark la dépêche sui-
vante:
Monsieur le président de la République, Paris.
J'ai reçu le beau portrait que vous avez bien
voulu-m'envoyer et je vous en remercie.. Je le gar-
derai comme un souvenir précieux de la visite
trop courte que vous avez bien voulu me faire à
Copenhague. CHRISTIAN.
Le président de la République s'était, en
effet, engagé, au cours de sa visite à Co-
penhague, à envoyer sa photographie au roi
dont il était l'hôte. Cette dépêche est un ac-
cusé de réception.
Le général André, accompagné du capitai-
ne Miégeville et du lieutenant de vaisseau
Violette, - ses officiers d'ordonnance, a quitté
Paris, hier soir, à neuf heures, se rendant à
La Roche-sur-Yon, où il assistera aujour-
d'hui à l'inauguration du nouveau stand.
Le ministre quittera La Roche-sur-Yon ce
soir, à onze heures, et sera de retour à Pa-
ris, lundi matin, à sept heures.
Il y a trois semaines, Villers-Cotterets cé-
lébrait 1Â1 centenaire d'Alexandre Dumas.
On a procédé, hier'après-midi, à Dieppe,
à la cérémonie de la pose de la plaque de la
rue à laquelle la municipalité a décidé de
donner le nom de l'illustre écrivain, et qui
s'appelait jusqu'alors la rue de la Grève.
C'est, on s'en souvient, à Puys, chez son
fils, le 5 décembre 1870, -qu'Alexandre Du-
mas est mort. La ville de Dieppe, bien qu'elle
fût alors assiégée, lui rendait les derniers de-
voirs par l'organe du maire, du directeur du
gymnase Montigny, et du peintre Bénédict
Masson.
La cérémonie d'hier était présidée par le
représentant du ministre de l'instruction pu-
blique et des beaux-arts, M. Adrien Bern-
lheim, par le préfet de la Seine-Inférieure,
M. Mastier, le sous-préfet et le maire, assis-
tés de toutes les autorités de la ville.
Toute la famille d'Alexandre Dumas avait
tenu à honneur d'y assister.
Le soir, on a donné, au théâtre, Antony.
M. Bouvard poursuit, entre autres, la réa-
lisation d'un projet qui serait le très bien
venu : il s'agirait de transformer en pelouses
l'étendue saharienne qui occupe le milieu
de la place du Carrousel, et qui, le soir, sert
de champ d'entraînement aux coureurs à
pied..
Mais ce n'est peut-être pas près de se fai-
re ; le terrain est, dit-on, la propriété de l'E-
tat, et il faut consulter les conseils compé-
tents. Les coureurs ont le temps de se « met-
tre en forme » pour de lointaines prouesses.
Si l'été, pesant fardeau,
Nous fait griller en Juillet,
Il faut prendre, étendu d'eau,
Le vin tonique « Dubonnet ».
N'est-ce pas la boisson rafraîchissante rê-
vé. 1. Qii pput également ajouter une cuille-
rée de sirop de citron et le « Dubonnet » de-
vient alors une véritable gourmandise qui
peut être prise sans inconvénient par les en-
fants, les femmes et les personnes âgées.
Parmi les décorés de l'Exposition de Glas-
cow, nous voyons avec plaisir figurer le
nom de M. Victor Muller qui s'est consacré
depuis de longues années avec tant de dé-
vouement à l'œuvre des expositions, et qui
collabore actuellement, en qualité de vice-
président du comité de direction, à l'organi-
sation du Salon des Industries du Mobilier,
au Grand Palais des Champs-Elysées.
Et puisque nous parlons du Salon des In-
dustries du Mobilier, annonçons que l'inau-
guration officielle en sera faite mercredi
prochain, 30 juillet, par M. le ministre du
commerce et de l'industrie.
Nous enregistrons avec plaisir les nou-
veaux succès que viennent de remporter, au
concours de Nevers, Des deux Sociétés musi-
cales de l'a. Beille Jardinière ; le Choral et
l'Harmonie des Ateliers, qui, le premier, en
excellence, et la seconde, en division supé-
rieure, ont obtenu tous les premiers prix. -
Toutes nos félicitations à Leurs distingués
chefs : M. Pastor, et M. Papaïx.
ANDRÉ MAUROY.
LA CATASTROPHE DE SATORY
Un nouveau décès — Les obsèques des
victimes — Les discours
La catastrophe de Satory a fait une nou-
velle victime : hier matin, à huit heures et
demie, le caporal Minet a succombé.
Le sergent Texier et le sapeur Richard
vont, par contre, beaucoup mieux.Les méde-
cins militaires ont grand espoir de les sau-
ver, mais ils ne peuvent encore se pronon-
cer formellement.
Hier, dans la matinée, vers neuf heures et
quart, ont été célébrées les obsèques du lieu-
tenant Hernu, de l'adjudant Garnier, des ser-
gents Malaval et Bégni et du sapeur Ro-
guet.
Voici le texte de la lettre de faire-part :
Le colonel, les oificiers, les sous-ofliciers, ca-
poraux et sapeurs du l'r régiment du génie ; les
officiers et adjudants d'administration de l'école
du génie, ont la profonde douleur de vous faire
part de la perte qu'ils viennent d'éprouver en
les personnes de MM. le lieutenant Hernu, l'ad-
judant Garnier, les sergents Bégni, Maraval, et
le sapeur Hoguet, tués en service commandé..
Les corps étaient restés exposés dans la
chapelle de l'iiôpitai militaire, dont la porte
était drapée de tentures noires et ornée de
trophées de drapeaux.
La levée des corps a eu lieu à neuf heures
un quart.
De nombreuses couronnes avaient été en-
voyées par les officiers, sous-officiers et sol-
dats des différentes armes.
Le président de la République était repré-
senté par le général Dubois, secrétaire gé-
néral de la présidence, et_par le colonel Ba-
taille, officier d'ordonnance. Le conseil mu-
nicipal de Versailles assistait en corps à la
cérémonie, ainsi que le préfet, M. Poirson.
A l'issue de la cérémonie, quatre des cer-
cueils. ont été transportés à La gare. Le co,¡;n.s
du lieutenant Hernu sera transféré à SlrcE*
court (Pas-de-Calais); celui de l'adjudant Aie
guste Garnier, à Buxy (SaSne-et-Loire); cEs
lui du sergent Marius Maraval, à Castrea
(Tarn); enfin oelui du sergent Bégni, à Men-
ton (Alpes-Maritimes), où habite sa famille.,
Seul, le corps du sapeur Roguet a été in-4
humé au cimetière des Gonords, à Versail-
les.
Dans l'assistance : le générai Faure-Bî*
guet, gouverneur militaire de Paris, le gé-
néral de Morlaincourt, MM. Gauthier de GlB-
gny et Rudelle, députés; les officiers du gé-
nie, le conseil municipal de Vers ai il les, une
délégation des officiers, sous-officiers et sol-
dats des régiments de la garnison, des élè-
ves de Saint-Cyr, de l'Ecole du génie et de
l'artillerie.
Les honneurs militaires étaient rendus par.-
un peloton du génie.
A la sortie de la cathoorale, des discours
ont été prononcés par le général de Mor-
laincourt et le colonel Têtard.
CERTIFICAT MÉDICAL
Monsieur Victor Vaissier, je me sers de
votre savon du Congo, et chez moi tous sC
félicitent de cet usage. Excellente odeuri-
onctuosité, absence de toute irritation, sont
plesse de la peau après les lotions au pro*
duit Vaissier. Que peut-on exiger de plus eft
de mieux ?
Docteur J. VINDEVOGEL«
ABONNEMENTS DE YILLEGiATURB
Afin de donner satisfaction aux légi-
times demandes de nombreux lecteurs,
le RADICAL servira, à partir d'aujour-
d'hui, des abonnements de villégiature
& raison de
Deux mois. : • ZI, Fr. 3 50
Un mois. D 1 75
Quinze jours .«*• » 0 SC
Hui jours » 0 45
:KÉCROLOGI:EJ
Le peintre dessinateur Choubrac vient de
mourir d'un refroidissement qui a déterminé
une congestion, car il n'était âgé que de cdiL-
quante ans.
Alfred Choubrac était un Parisien, et mê-
me un Montmartrois; ce fut à Montmartre
qu'il naquit en 1853. Après des études oiassi-
ques aux Beaux-Arts, il s'occupa d'illustra-
tions parisiennes et de décoration théatraJfe.,
C'est un de ses dessins, sur lequel il ne faut
pas de juger, qui orne les boites d'allumettes.
Au dessertFLEURdeaNEIGES PERNOT
CAUSERIE FINANCIÈRE
LA BOURSE
Excellente séance en tous points. C'est
qu'on se montre, à juste titre, beaucoup
mOIDs pessimiste pour la prochaine liquida-
tion. Les offres des banquiers laissent pré-
voir que l'argent pour les reports sera abon-
dant et bon marché.
Si l'on ne redoutait pour demain dimanw
che des incidents tumultueux., nos rentes se-
raient en forte plus-value.
On laisse le 3 0/0 à 100 47 à terme et a
100 55 au comptant, contre 100 40 vendredi.
Le 3 1/2 0/0 a 101 85 a gagné 10 centimes.
Le grand succès de l'emprunt algérien)
3 0/0 appelle l'attention sur l'opération fi..
nancière que la Tunisie doit réaliser le S
août aux guichets des mêmes établissements
de crédit. Le nombre d'obligations tunisien-
nés 3 0/0, nets d'impôts, présents ou futurs,
tant en France qu'en Tunisie, qui sera effeo
tivement offert au public, n'est que dai
11.660. Il n'y aura donc pas émission publi-
que, mais placement au « guichet ». Toute-
fois le cinquième des titres sera réservé poua
l'émission publique en Tunisie. Est-il be..
soin d'insister sur l'état florissant de oetta
belle et riche contrée? Le développement eus
est considérable, surtout depuis qu'y résidé
notre excellent ami Pichon, dont l'activité
est si grande, et qui a conquis en si peu de
temps une réelle autorité.
A cette même date du 5 août va s'effectuec.
la deuxième émission de 155.000 obligations:
3 0/0 de 500 francs du gouvernement géné-
ral de l'Indo-Chine. C'est la seconde portiODl
sur l'emprunt de 200 millions autorisé par lai
loi de décembre 1898 et affecté exclusivement
à la construction de chemins de fer en Indo-
Chine. -
Ces obligations, remboursables au pair etli
75 ans, sont a-ranchies de tous impôts dérjâ
établis ou à venir. Elles jouissent de la ga-
rantie de l'Etat.
Leur prix d'émission est fixé à 465 fr., paya-
bles 50 fr. en souscrivant et le solde de 415:
fr., soit à la répartition, du 11 au 16 aoûtv
fsro.i, t 115 fr. à la répartition, 150 fr. le 15 sep-
tembre et 150 fr. le 15 octobre. Les souscrip-
teurs qui useront de ce mode de libération;
échelonnée ajouteront au montant des deux
derniers termes les intérêts à 3 0/0 depuis le
16 août jusqu'aux échéances indiquées.
On souscrit dès à présent, par aorrespon-
dan-ce,à la Banque de l'Indo-Chine,à la Ban-
que de Paris et des Pays-Bas, au Comptoir
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, à la Société
Générale, au Crédit Industriel et dans les
agences provinciales de ces établissements.,
Mêmes cours que la veille sur toutes lee
.rentes étrangères, sauf sur les fonds otto-
mans en nouvelle hausse : la série C à 30 20
et la série D à 28 45.
La rente serbe finit à 72 75. C'est lundi que!
doit se réunir la Skoupchtina pour discutée
la question du nouvel emprunt. On prévoifi
qu'il pourra bien y avoir pour au moins qua-
tre ou cinq jours de discussion avant d'ar-
river au vote final. En admettant que la loii
soit votée par la Skoupchtina, elle devra en-
suite passer au Sénat.
La troisième iormalité sera la promulga-
tion de la loi.
Après cela s'eulement, le contrat précisant
tous les détails d'exécution de l'emprunt
pôurra être signé par le gouvernement et
le groupe des banques intéressées. Mais le a
aooords de principe sont déjà établis entre
le gouvernement et les banques, de sorte ques
lorsque toutes les conditions auront pris" leuxs
forme dernière et écrite, tout sera terminé.
Il s'agit d'un emprunt 5 0/0 de 60.000.000
de francs nom. garanti par les excédents des
monopoles avec une hypothèque sur les che-
mins de fer.
On ne s'attend pas à une émission immé..
diate de l'emprunt. Il serait pour ainsi dira
gardé en portefeuille par les banques, qui
s'engageraient seulement à faire au gouver-
nement une avance de 15.000.000 de francs,
en gardant provisoirement les titres en nan-
tissement. -
Aucun changement notable dans les cours
des sociétés de crédit.
Pas davantage sur les chemins de fer frarû
çais ni sur les étrangers.
Valeurs industrielles calmes. Celles dé
Russie un peu mieux disposées : la Kertch.
à 51 et la Briansk à 191. Le Rio reste tou<
jours faible.
J. LEGRAND;.)
LES MINES
iBien meilleures aujourd'hui, sur -les nouvelles
2
d'aucun domicile ni d'aucune œuvre d'utilité
publique — elles protestèrent.
M. Rouffaud n'en accomplit pas moins sa
mission, et tout le monde dut quitter l'é-
Cole.
Le concierge fut ensuite préposé à la garde
ide l'immeuble par le commissaire de police,
qui se retira au milieu de l'indifférence gé-
nérale.
7 RUE DES HAIES
Au numéro 70 de la rue des Haies, tout
s'est passé le mieux du monde. Le service
d'ordre était simplement assuré par quelques
gardiens de la paix.
A six heures, les portes de l'impasse au
fond de laquelle est située récole viennent
8 s'ouvrir. La sœur Cyrénée, supérieure, qui,
il y a deux jours, déclarait vouloir résister
à la loi, dit aujourd'hui qu'elle s'inclinera
devant la notification d'un décret d'expul-
sion. C'est que M. de la Soupière. ou de la
Soudière n'est plus là pour l'encourager. Il
.est vrai qu'il est remplacé — avantageuse-
ment — par l'abbé Montitot, curé de la pa-
roisse, et son vicaire, l'abbé Paul.
Quelques personnes sont là qui entourent
les » bonnes sœurs ». Des voisins et des
sunis. Les malles sont faites, d'ailleurs, et
prêtes à être chargées sur des voitures.
A huit heures et demie, un coup de son-
nette retentit.
— Qui est là ? demande un des chevaliers
lervants des sœurs, M. Schneider.
— Le commissaire de police.
— Que désirez-vous ?
- Notifier un décret.
— Ouvrez ! commande le curé.
Le commissaire de police, M. DesJandes,
se présente, accompagné de MM. Touny, di-
recteur de la police municipale; Bouvier,
commissaire divisionnaire; Nadaud, chef de
la brigade mobile,* et Reitz, officier de paix
ide l'arrondissement. Avec eux, sont des
agents en uniforme ou en civil, qui se répan-
dent dans la cour ou restent dans l'impasse,
avec la consigne de ne laisser entrer ni sortir
personne.
La sœur Cyrénée fait entrer les magis-
trats au parloir. M. Deslandes lit le décret.
Puis un colloque s'engage entre l'abbé Mon-
titot et M. Touny.
— Si vous vouiez prendre l'engagement,
dit celui-ci, de ne plus affecter ces locaux à
l'enseignement, à moins d'une autorisation
régulière, je m'abstiendrai de faire apposer
les scellés. Au cas contraire, la fermeture
de l'établissement serait opérée dans la for-
me qu'autorise la loi.
L'abbé Montito obtempère. Les scellés ne
seront donc pas apposés.
— Maintenant, dit M. Touny à un agent,
faites avancer les voitures.
Il y a, en effet, sept voitures. On en fait
passer trois rue des Pyrénées, rue Vitruve
et rue de la Réunion. Les quatre autres pas-
sent rue de la Réunion et square du même
nom.
Les valises et les malles sont hissées sur
aes impéliales. Deux des religieuses montent
dans un fiacre à galerie et prennent la direc-
tion de la gare de l'Est.
Les autres vont rue Saint-Biaise.
Tout cela s'est passé au milieu de l'inidif-
ïérence générale.
RUE SAtUT-MAUR
Saint-Maur ! Sainte-Marie ! Tout ça c'est
kM-kif, comme disait feu Francisque Sarcey,
et c'est peut-être pour cela que certains in-
dividus, que nous ne qualifieron spas autre-
ment, s'étaient mis en tête de transformer
l'école et le fourneau économique, exploités
au 64 de la rue Saint-Moor par les sœurs de
Sainte-Marie, en une sorte de fort Chabrol.
Ces messieurs de la matraque et du gou-
pillon étaient décidés à se « faire écraser par
les forces policières » et ù arroser de leur
sang le pavé de la rue.
Parfaitement, on est ou on n'est pas dé-
fenseur de la liberté. Et, quand on est, en
plus, doublé d'un nationaliste, on sait com-
bien il est nécessaire de fatre beaucoup de
bruit pour n'aboutir à rien.
■ Aussi, s attendait-on, pour nier matm, a
un massacre en règle I et nécessairement la
force armée se verrait dans. l'obligation de
faire venir une batterie d'artillerie !.
Eh bien ! tous ces projets n'ont pas abouti.
- OPoutes les provisions de courage entassées
pour la. résistance se sont fondues comme
neige au soleil, et -c'est, comme le corbeau
de la fable —-honteux et confus — que les
beaux matamores, épaves du fort Chabrol,
- ont quitté le couvent de la rue Saint-Maur.
Les sœurs, que ces messieurs avaient fai-
tes prisonnières, ontt pu prendre l'air sur le
coup de cinq heures de l'après-midi, et M.
Bottelier-Lasquin, ainsi que son secrétaire,
M. Desgrippes, n'ont pas eu à risquer leur
rvie. Tant mieux pour eux et pour nous.
Nous avons assisté jusqu'au moment de
la fuite à une comédie bien montée, dont le
troisième acte a complètement raté.
Ce n'est pas encore les chevaliers de Ja
tsornette qui jious amèneront la proohaine
révolution. •
Donc, après avoir passé Ja nuit à se pré-
marer à la résistance, les Girard; Jaumé,
Gaucher et Cie refusaient, hier matin, à l'au-
mônier des sœurs de Sainte-Marie de lui
, laisser voir celles-ci. On apprenait, en mê-
me temps, que les religieuses étaient prison-
nières. de fleurs défenseurs.
Cette comédie a duré tout le jour. Finale-
ment, sur les conseils de l'abbé Beaudinot,
à cinq heures quarante-cînq exactement Les
portes se sont ouvertes, les' assiégés sont
sortis, et les sœurs ont rejoint leur ifcaison
imère.
QueSle comédie ! Quels sinistres farceurs
que ces nationalistes ! •
MAISONS NETTES
Les religieuses de La Providence, qui oc-
cupaient l'école de Levadlois-Perret, à l'an-
gle de la place de l'Eglise, sont parties,dans
la nuit de jeudi à vendredi, sans incidents.
A Romain ville, un incident,, provenant
d'une erreur, s'est produit.
Le décret vise, en effet, à Romain ville, les
sœurs de Portieux.
Lorsque le commissaire, s'est présenté,
hier-matin, il a constaté que les religieuses
- appartenaient au Saint-Sacrement de Ro-
mans.
Celles-ci, d'ailleurs, ont décïarë qu'elles
étaient prêtes à se soumettre au nouveau
décret, qui devra être signé spécialement
pour elles.
Les religieuses d'Epinay (rue de Paris), de
Genneviilliers (rue de Paris), de Neuilly (rue
des Poissonniers) et de Bagnolet ont quitté
leurs maisons, sans attendre l'exécution du
décret d'expulsion.
A Rosny-sous-Bois, le groupe d'études so-
ciales et de propagande républicaine a adres-
sé au ministre de l'intérieur la lettré sui-
vante : - -
À Monsieur le ministre de l'intérieur.
Le groupe de propagande républicaine et d'étu-
des sociales de Rosny-sous-Bois félicite le ministre
de l'intérieur de l'énergie qu'il déploie. dans l'ap-
plication des lois républicaines et. particlilière-
imeht de (la tloi sur les associations.
Il regrette que les officiers ministériels ne secon-
dent pas toujours, comme ils le devraient, le gou-
vernement dans son énergique action laïque, et
tient à signaler spécialement l'attitude du maire
de Rosny-sous-Bois.
Ce magistrat municipal vient, en effet, à propos
de l'application de lia loi de juillet 1901, concer-
nant les associations de faire apposer sur les ipuTô
de la commune l'avis officiel suivant ;
Mairie de Rorsny-sous-Bois
AVIS
« En présence du. départ imminent des gœur.
le la ProvIdence, et en mélT" A<;
qu'elles ont rendus à la 'Pop!" ,)i,re des servICes.
comme institutriœs cc>¡})r ,taLion de Rosny, tant-
titutrices privées.
« Le maire tient à Jeur rendre, par voie d'an-
notices et d'affiches, un publie hommage de re-
connaissance,
Il Et prie les personnes qui s'y associeraient de
venir au plus tôt, à Pa mairie, signer une adresse
de sympathie déposée fi cet effet, laquelle adresse
sera remise aux sœurs lors de leur départ.
« Rosny-sous-Bois, 1 e20 juiifct 1902.
« Le maire : D. DESCROIX. »
De plus, sur l'ordre du maire, la mairie est res-
tée ouverte, le dimanche 20 juillet, jusqu'à quatre
heures et demie du soir, dans le seul but de re-
cueillir des signatures.
Les républicains de Rosny espèrent que sembla-
ble attitude sera appréciée par vous comme elle
le mérite.
Daignez agiter, monsieur le ministre, etc.
LES MANIFESTATIONS D'AUJOURD'HUI
Le préfet de police vient d'adresser aux
commissaires d-e police de Paris et du res-
sort de la préfecture une nouvelle circulaire,
relative à l'a réquisition des troupes, en cas
de troubles, par les fonctionnaires chargés
de lia direction des services d'ordre.
Cette circulaire renferme les dispositions
qui viennent d'être arrêtées par le préfet, à
la suite d'une entente avec le gouverneur
militaire de Paris. Voici les principales de
ces dispositions :
Le droit de réquisition est exclusivement ré-
servé aux commissaires divisionnaires, aux com-
missaires de police et aux officiers de paix revê-
tus de leurs insignes. Ces fonctionnaires s'adres-
seront, autant, que possible, en personne, aux
chefs de détachement, mais dans les cas d'impos-
sibilité — qui seront fréquents dans la pratique —
iUs feront transmettre leur réquisition écrite par
un agent en uniforme.
En principe, cet agent devra être gradé ; tou-
tefois, dans, les circonstances d'extrême urgence,
la réquisition pourra être confiée à un simple
agent, cycliste ou autre, en uniforme.
Cette réquisition devra être conforme au mo-
dèle prescrit et revêtue du cachet du fonction-
naire
Il reste entendu que ces dispositions ne visent
qua les troupes spécialement désignées et tenues
en réserve sur des points déterminés pour prêter
main-forte, Je cas échéant, aux effectifs de police.
Des mesures de police très importantes
ont été prises, hier matin, par la préfecture,
à J'occasion dés manifestations projetées.
Tous les agents sont mobilisés ainsi que
la garde républicaine.
Contrairement au bruit que l'on a fait cou-
rir, aucune troupe de province ne viendra à
Paris renforcer les effectifs dont dispose le
préfet de police.
Dès hier matin, les troupes d'infanterie
ont pris la garde au Palais de Justice en
remplacement des gardes mutnicipaux af-
fectés à ce service.
CitEZ LES REPUBLICAINS
Nous recevons les communications sui-
vantes :
Le groupe de la Jeunesse socialiste des pre-
mier, deuxième et troisième 6ITondissements, fait
appel à tous les républicains et socialistes pour
venir manifester leurs opinions anticléricales, au-
jourd'hui dimanche, à trois heures, place de la
Concorde, et les invite à amenerleurs femmes et
leurs sœurs pour répondre à Ua mascarade des
femmes de sacristie de la Patrie française.
Le groupe central les Révolutionnaires du qua-
torzième (U. F. C.) fait appel à tous les républi-
cains, les libres-penseurs, les socialistes, en un
mot à tous ceux qui ont assez de l'oppression de
l'Eglise, pour aller manifester nos sentiments
anticléricaux et apposer au bloc des flamidiens
cofui de tiouis tes républicains, sans nuances
d'opinions. Rendez-vous, aujourd'hui dimanche,
sahle Poignant, rue d'Alésia, 178, à une heure et
demie de l'aprèsimidf.
Appel au peuple républicain. — La Jeunesse
socialiste révolutionnaire du treizième arrondis-
sement, vu les manifestations qu'organise, pour
le dimanche 27 juillet, à trois heures, sur tous les
points de iba France, le parti oléricaJ, considérant,
qu'à l'heure actuelle la situation pefiitique se des-
sine. d'une façon nette et précise : d'un côté l'obs-
curantisane et l'ignorance, de l'autre la science
et la raison ; d'un côté l'éteLgnoir, de fautre la
lumière ; considérant aussi que de sailut même de
la République est en jeu et qu'il dépend de l'éner-
gie des républicains de le défendre ; adjure tous
les démocrates, sans distinction de nuances, à ne
pas rester inaictifs et indifférents devant un com-
bat aussi grave elr aussi décisif ; engage tous les
républicains de la province à organiser, dans
leurs localités respectives, des contre-manifesta-
tions antidléricales, contre-manifestations mons-
tres, et prie instamment tous les républicains de
Paris et de la banlieue, radicaux, radicaux-so-
cialistes, sociaHstes, révolutionnaires et libertai-
res, de se trouver en « foule » le dimanche 27 juil-
let, à une heure et demie très précise de l'après-
midi, place du Càrousel, l'églaîiline rouge ou 3e
coquelicotvarboré à la boutonnière, pour se rendre
*
de là en corps place * de la Concorde.
Républicains, J'heure des belles, mais vaines
paroles, et de phrases creuses et sonores, est pas-
sée ; celle de la lutte âpre, sans trève ni merci, est
enfin sonnée. A IC suite d'une mesure d'épuration
et dé défense laïque prise contre eux, les cléricaux
aboient et montrent les dents ; c'est à nous de leur
mettre-une muselièle; ils nous menacent de dæcen-
dre dans la rue et se donnent rendep-vous le diman-
che 27,à trois heures,place de la Concorde,pour se
rendre à l'Elysée et au ministère de l'intérieur,
protester contre le ministre « proscripteur)). Eh
bien ! Relevons le défi 1 « Allons-y ! » comme disait
l'intègre coilonel Henry. Faisons revivre en ce
jour les inoubliables journées de Longçhamp et
du « Triomphe de la République » ! Démocrates 1
.soyons en nombre ! soyons cent miîio 1 soyons
deux cent mille 1 Que pas un d'entre vous ne
s'abstienne ! Soyez tous -à votre poste si vous no
voulez pas que les cléricaux, coalisés sous ll'éten-
d-ard de la réaction, fassent à la « Marianne» le
coup du « père François Il. 1
Sus à la calotte ! Pas de faiblesse ! Pas de res-
trictions 1 Ouvriers, employés, étudiants, debout,
et en avant pour la défense de la République !
Pour lia Jeunesse socialiste révolutionnaire du
treizième arrondissement, et par ordre -
„ JEAN GOMBERT, 16, rue Buot.
Tous les élus lépublicains eb socialistes de Pa-
ris et de là banlieue sont instamment priés de se
joindre à nous. Il serait très regrettable, pour la
cause républicaine elle-même, qu'ils faillissent à
leur devoir, alors que lès élus réactionnaires
(conseillers comme députés) sont de toutes tes
mascarades cléricales.
Comité d'action républicaine des Ternes et de
la MeineMonceau. - Citoyens, ne vous laissez
pas tromper 1 On vous parle d'odieux attentats,
de persécutiohs, d'infamies, de violation des li-
be'rtés sacrées, de crimes contre l'humanité. Ne
vous laissez pas abuser par ces termes tragi-
ques et ces clameurs sonores.
Allez aux faits ! La loi du 1" juillet 1901 a dé-
cidé que les congrégations ne pourront ouvrir
de nouveaux établissements qu'après y avoir été
autorisées.
De juillet 1901 à juin 1908, diverses congréga-
tions. bravant le gouvernement, ont ouvert sans
autorisation, au mépris de la loi, 135 écoles nou-
velles.
Le décret du 27 juin a répondu à ces audaces :
il a fermé les 135 écoles. Parpii les treize mille
établissements congréganistes tenus par des fem-
mes. et non autorisés, 2,500 ont, en usant de
subterfuges malhabiles, témoigné leur intention
de ne pas demander l'autorisation légale et. de
subsister au mépris de la loi..
La circulaire du 9 juillet, basée sur un avis du
Conseil d'Etat, a brisé ces tentatives ridicules.
Tous les citoyens doivent obéissance et respect à
la loi.
Le gouvernement vient de le signifier à ceux
qui se croyaient encore au-dessus des lois.
Union socialiste révolutionnaire du cinquième
(deuxième section). — Dans la séance du 24 juil-
let 1902, le groupe a voté l'ordre du jour sui-
vant :
« Lê groupe compte que le gouvernement saura
malgré les menées cléricales appliquer avec fer-
meté la loi de 1901 relative aux congrégations. »
Ajoutons que les « mères de famille », qui,
l'autre soir, voulaient voir Mme Loubet à
l'Elysée, ont manifesté l'intention d'aller
manifester aujourd'hui à la place Beauvau;
elles ont fait placarder, à cet effet, une af-
fiche sur les murs de Paris. M. Combes ne
les recevra pas..
LA SOIRÉÉ
Une grandissime manifestation nationalis-
te était annoncée, pour hier soir, rue d'Athè-
nes. Les cléricaux avaient formé tout d'a-
bord le projet d'aller palabrer au manège
Saint-Paul. Puis, ils avaient modifié leur fa-
Son d'agir* Mg avaient décWéJ. en dernier res-
sort, d'organiser un meeting à la salle des
Agriculteurs, rue d'Athènes.
Un service d'ordre avait été organisé en
conséquence, d'autant que les républicains
s'étaient donné rendez-vous, à huit heures et
demie, place Cliohy et place de la Trinité.
Ils étaient là au nombre de trois mille en-
viron, très calmes, très froids, chantant l'In-
ternationale, la Carmagnole; le citoyen Clo-
vis Hugues ne tarda pas à arriver. Monté
d'abord sur la statue de Fourier, il proteste
contre l'attitude de la police; repoussés pla-
ce Clichy, les manifestants essaient de des-
cendre par la rue de Clichy ou la rue d'Ams-
terdam.
Ils se heurtent aux forces policières, qui
— il faut bien le dire — se montrent d'une
brutalité excessive vis-à-vis des républicains
et sont on ne peut plus « coulants » à l'égard
des caloti'ns qui descendent vers la rue d'A-
thènes. -
Quelques baggrres se produisent au car-
refour d'Amsterdam, gardé par des gardes
républicains à cheval, un bataillon de la gar-
de à pied, deux brigades du seizième, une
du huitième et trois du neuvième, sous les
ordres de M. Mulnier, l'officier de paix; des
groupes chantent d'un côté Y Internationale,
de l'autre la Marseillaise. Les agents arrê-
tent un curé, l'abbé Bernard de Langlade,
trente-cinq ans, professeur, rue de Madrid.,
qui leur résiste, puis ils cognent avec entrain
sur M. Lemée, qui habite 24, rue de Téhé-
ran; le maliheureux a la figure en sang. C'est
l'agent numéro 5 qui a fait ce beau coup-
là.
L'agent numéro 59 ne ménage pas ses amé-
nités aux membres de la presse républicai-
ne. Nous nous en apercevons.
Cependant, les boucners' du cinquième s'a-
vancent pour faire une manifestation répu-
blicaine. Ils sont précédés d'une pancarte
portant :
VIVE COMBES 1
A BAS LES CAFARDS
Place de l'Opéra, ils sont reçus par les
forees policières que commSTÎuent MAI. Mou-
quin, Norioft et Remougin; on les rejette sur
la gare Saint-Lazare, et ils continuent leur
manifestation.
Vers dix heures et demie se produit un in-
cident semi-grotesque : M. Trouin, député
d'Oran, se présente avec un de ses amis et
déclare qu'il veut passer. Il montre à un
agent sa carte de circulation sur les chemins
de fer. L'agent, dignement, réclame la mé-
daille de député. Il faut au moins une ving-
taine de tentatives pour que M. Trouin et
son ami soient admis à franchir les barra-
ge.s.Enfin M. Touny arrive et tout s'explique.
Vers onze heures et quart, la sortie de la
Salle des Agriculteurs s'effectue. Les agents
éclusent les manifestants. Ils sont placés
sous les ordres de MM. Bouvier et Phitotel.
Ceux-ci font circuler par la rue de Clichy.
Les manifestants sortent par petits groupes.
Leurs cris cessent dès qu'ils ont passe le
seuil. MM. Jules Lemaitre, Gaston Méry et
Sproack sortent dans le cinquième « pa-
'quet » et descendent vers la Trinité, où veil-
lent MM. Noriot ,et Guillaume, qui repous-
cent les manifestants des deux partis par la
rue de La Rochefoucauld et les dispersant.
Mais les amis des sœurs ont réussi à for-
mer un pe-xt groupe, qui s'avance au cri de :
« Vive la liberté ! » vers la Libre Parole. En
cinq minutes, les boulevards avaient repris
leur aspect ordinaire. Somme toute, hier
soir encore, le public parisien a su prouver
nettement qu'il se moquait des mascarades
nationalistes. et que la rue n'appartenait
pas aux cléricaux.
Une cinquantaine d'arrestations ont été
faites, quelques-unes ont été maintenues :
entre autres, celle de M. Albert Basseville,
142, boulevard Montparnasse, qui a fendu la
tête de l'inspecteur de la Sûreté Duhesse, à
l'angle de là rue Drouot, où M. Muraille,-of-
ficier de paix, faisait le service ; ont été éga-
lement maintenus en arrestation r MM.
Schwartz, professeur; Bernard de Lângila-
de, prêtre; Maurice Levail, élèves des frè-
res, quinze ans; Jules Levain, étudiant, et
André Coquet, mécanicien.
DANS LES DEPARTEMENTS
Avec la liste des établissements congréga-
nistes qui devaient être fermés à Paris, le
Journal officiel a publié, hier matint celle des
établissements situés dans le département
du Rhône qui sont également visés par le
décret de fermetitre.
Voici cette liste. Les noms des communes
sont en italique :
Sœurs de Saint-Charles de Lyon. — Lyon : rue
Adélaïde-Perrin, 5 ; rue François-Dauphin, 10 ;
rue Mercière, 50 ; rue d'Ivry, 6 ; rue des Farges,
22 ; aux Rivières (la Mouche) ; rue Etienne-Do-
let, 15-17 ; rue Paul-Bert, 239 bis ; rue Besson,
46, Monchat ; quai Pierre-Scize, 92.
Champagne au Mont-d'Or, Sarcey, Pierre-Bé-
nite, Saint-Sorlin, Sainte-Foy-les-Lyons, rue Des-
hayes et ruo du Planil, Oullins, rue de la Ca-
mtHe, M ornant, école. maternelle.
Yilletrancite, écoles maternelles et deux écoles
primaires.
Amplepuis, Fleurie, Chazaz-d'Azergues, école
libre et maternelle.
Sœurs de Saint-Joseph de Lyon. — Lyon, rue
Neyret, 1 ; rue Vaubeoour, 12 ; rue BoisSae, 5.
Givors-Ville et Canal, rue du. Battoir ; rue Vic-
ior-Hugo, 4 ; rue Victor-Hugo, 22 ; rue projetée
des Etables ; rue de l'Industrie, 8.
Eveux, Soucieux-sur-UArbresle, S.aint-Genis-les-
Ollières,'FrancheviUe, école maternelle, Albigny-
Montrottier, L'Arbresle. Morancé. Dareizé, Anse,
Smnt-Bonnet-le-Troncy, Regnié, Meaux, Ohtgt,
The l.
iSœuira de Q'EnÉfanM-ésus de Glavelro'lles. -
Brindas, Saint-Germain-sur-l'Arbresle, Montmé-
las, Rivollet, Limas, Lantignié, Cercié.
Saint-François d'Assises de Lyon. — Grézieu-
la-Varenne, Villeurbanne, rue Germain, 19-21,
Poleymieux.
Sainte-Famille de Lyon. - Octenas, Jarnioux,
Le Breuil, Lacenas..
Institution, chrétienne dite du Sacré-Cœur. -
Bourg-de-Thizy (hameau du Ronzy).
A la première heure, hier matin, tous ces
établissements ont été fermés et les scellés
apposés sur les locaux.
Aucun incident grave ne s'est produit. La
résistance annoncée ne s'est pas produite.
Dans le premier arrondissement, on n a eu
à enregistrer que des protestations verbales.
Il en a été de même dans les autres arrondis-
sements, sauf cependant dans le onzième.
Rue Adélaïde-Perrin, le curé d'Ainay, M.
Delaroche, M. Perrin, ancien bâtonnier,
Mme Garnier, propriétaire, ont protesté et
tenté de s'opposer à l'apposition des scellés.
On a passé outre sans incident.
Rue Boissac, le curé de Saint-François, se
disant propriétaire de l'immeuble, et Ma Jac-
quier, bâtonnier de l'ordre des avocats, ont
vivement protesté et déclaré qu'ils ne se re-
tireraient pas et s'opposeraient, même par
la force, à l'apposition des scellés. Le com-
missaire de police en a référé à la préfec-
ture, qui a donné des ordres en conséquence.
Mais, au retour du magistrat, les sœurs, le
curé et le bâtonnier étaient partis. Les scel-
lés ont été apposés à l'intérieur et à l'exté-
rieur. t
Rue François-Dauphin, M. Perrin, ancien
bâtonnier, a fait contester par un huissier
requis la légalité des décrets.
Aux Charpennes, à Villeurbannes, à Fran-
cheville, on ne signale, pas d'incidents au-
tres que la remise de protestations écrites.
Un incident a marqué l'expulsion des
sœurs de la rue Belcomabe.
Un curé ayant été conduit au poste par
quatre agents, quelques manifestations di-
verses se sont produites.
Deux sénateurs, MM. Gourju et RepIquet,
et quatre députés, MM. Aynard, Gourd, Bon-
nevay et Fleury-Ravarin, ont rédigé une pro-
testation contre les. megureat pçfeeg joax le
£ 9jiverneinen^
Le département du Rhône compte cinq sé-
nateurs et douze députés. ,
A Francheville, le commissaire a été obligé
de requérir un serrurier pour faire ouvrir la
porte du pensionnat. A l'intérieur, le curé a
invectivé le magistrat ; celui-ci a dressé pro-
cès-verbal poux outrages ù un magistrat dans
l'exercice de ses fonctions.
Aux Qharpennes, un ecclésiastique qui in-
vectivait le commissaire de police et cher-
chait à ameuter les personnes présentes a
été arrêté et écroué.
La préfecture du R'hône n'a fait exécuter
aujourd'hui le décret que pour Lyon et la
banlieue immédiate.
Les établissements réfractaires do dépar-
tement ne seront fermés qu'à une date qui
n'est pas encore fixée, mais qui ne sera pas
de plus de quarante-huit heures.
La situation dans les départements bre-
tons est stationnaire. Des protestations sont
signées, des adresses envoyées au président
de la République.
La résistance est organisée à Ploudaniel,
Saint-Méen et Foîgoët ; l'abbé Coloigner, pro-
priétaire de l'immeuble où est l'école des
sœurs de Folgoët, déclare qu'aucun étranger
ne peut entrer dans ce dernier bourg ; au
moindre coup de clairon les habitants quit-
tent les champs et accourent. Hier après-
midi, les estafettes placées sur la route ayant
aperçu M. Fround, juge de paix de Lesnéven,
se dirigeant vers Folgoët, ont cru qu'il ve-
nait expulser les sœurs ; la population, en
quelques minutes, était massée devant l'é-
cole.
M. Moerdès, commissaire spécial à Brest,
est arrivé hier à midi à Landerneau. Le com-
missaire de police Seigiand l'attendait à la
gare. -
Le bruit de son arrivée se répandit rapide-
ment dans toute la ville et, en peu de temps,
une foule considérable s'amassa devant l'é-
cole des sœuxs, où tout est fermé. On eroit
que M. Moerdès est chargé de l'expulsion des
religieuses.
A Angers, une manifestation a eu lieu
avant-hier soir en faveur des congrégations,
en face de la mairie où siégeait le conseil
municipal, en faveur des congrégations ; de
violentes bagarres se sont produites entre
les étudiants de l'Université catholique et les
radicaux ; une douzaine' d'arrestations ont
été opérées ; il y a eu plusieurs blessés ; la
manifestation s'est ierminée vers minuit.
On télégraphie de Bar-le-Duc qu'en même
temps que l'école et l'asile Bradfer de Bar-
Je-Duc, les écoles congréganistes de Cler-
mont-en-Argonne, des Islettes et des Sé-
nades, ont été fermés sans incident. Aux Is-
lettes et aux Sénades toutes les familles dont
l'instruction des enfants était dirigée par les
religieuses les ont accompagnées à la gare
en leur disant au revoir pour la rentrée.
Quant aux sœurs de l'école de Clermont,
elles ont été recueillies par les familles de
cette localité.
Les maires de Tourcoing et de Mouvaux
viennent de prendre un arrêté interdisant
les rassemblements, qui devront être dis-
sous au besoin par la force.
A Mouvaux, le commissaire spécial de
Tourcoing s'est présenté, escorté de quatre
gendarmes à cheval, pour procéder à la fer-
meture de l'école des sœurs.
Une foule de cinq à six cents personnes
stationnait devant l'école.
M. Dudot les engage à lui ouvrir un pas-
sage, et, devant te refus des (manifestants,
fait les trois sommations et ordonne aux
gendarmes de charger.
Les gendarmes obéissent, mais ils sont
frappés à coups de manches à balais et de
hampes de drapeaux.
Un gendarme est blessé à la main et M.
Dudot est blessé à la cuisse par la ruade d'un
cheval. Nombre de manifestants sont renver-
sés et piétinés ; deux d'entre eux, Achille
Velcomme et Victor Duhamel, sont arrêtés
et anenés au poste pour coups aux gendar-
mes.
, Les sœurs avaient quitté l'école avant l'ar-
rivée du commissaire de police et s'étaient
retirées dans des maisons particulières.
A Bousbecques, les sœurs de la Sainte-
Union ont été empêchées par la population de
quitter leur école.
MANIFESTATIONS RÉfDBLffiMSES
La manifestation des conseil»' d'arrondis-
sement continue. A la longue.liste des assem-
blées qui ont envoyé des adresses" de félici-
tations au gouvernement pour les mesures
prises contre les congrégations, ajoutons les
conseils d'arrondissement de Rochefort, de
Bourg, de Saint-Pons, d'Aix, de NyOlrls, de
Die, de Montélimar, de Bazas, d'Avesnes, de
Bourganeuf, de Vesoul, de Beaune.
Dans sa dernière séance, le comité exécu-
tif du parti radical a voté l'ordre du jour
suivant, à l'unanimité :
Le comité exécutif du parti républicain, radical
et radicall-sociailiste constate avec une entière sa-
tisfacbion que, dans chaque département, tous les
comités adhérents au parti approuvent chaleureu-
sement l'ordre du jour, voté le 4 juillet par trois
cent vingt-six députés républicains, et félicitent le
gouvernement d'appliquer avec fermeté la loi des
-associations et de ne se laisser émouvoir ni par
des remontrances d'évêques factieux, ni par les
protestations des congrégations rebelles, ni par
tes menaces des politiciens serviteurs ou com-
plices des oMricaux.
Cette adresse a été transmise à M. Com-
bes, président du conseil.
De son côté,, la Jeunesse républicaine du
deuxième arrondissement a envoyé à M.
Combes l'adresse suivante :
La Jeunesse républicaine du deuxième arrondis-
sement de Paris, réunie en assemblée générale ex-
traordinaire, le jeudi 24 juillet 1902, considérant
l'œuvre républicaine accomplie par fle président
du conseil depuis son entrée au ministère et sa
courageuse attitude devant la réaction clériioo-
nationa.liste, adresse à M. Combes et à ses col-
nationaliste, l'expression de son absodue confiance
laborateurs l'ex>pression de son absOllue confiance
pour la prochaine réalisation des réformes démo-
cratiques, et le félicite de rajapeier tes congréga-
tions au respect de la loi.
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
Ministère de l'intérieur
Par décret rendu sur la proposition de M.
Combes, président du conseil, ministre de
l'intérieur, sont promus ou nommés dans
l'ordre national de la Légion d'honneur :
Officiers
M. Estellé, préfet de la Dordogne.
M. CoUomp, chef. de bureau à l'administration
centrale.
Chevaliers
M. Marraud, préfet de l'Aude.
M. Cadou, chef de bureau à la préfecture de
police.
M. Collardeau-Duheaume, maire de Bondy.
M. le docteur Sébileau, professeur agrégé à la
Faculté de médecine de Paris, chirurgien des
hôpitaux.
M. le docteur Castel, médecin des hôpitaux.,
M. le docteur Cruet, médecin des hôpitaux.
M. le docteur Petit, médecin des hôpitaux.
M. le docteur Renault, médecin des hôpitaux.
M. le docteur Tissier, médecin des hôpitaux.
M. Corlieu, administrateur du bureau de bien-
faisance du quatrième arrondissement de-Paris.
M. Louis Albin, publiciste à Paris.
M. Pallu de la Barrière, publiciste à Paris.
M. Robert Maze, publiciste à Paris, secrétaire
général de l'Association des Journalistes parle-
mentaires.
M. Lacanaud, publiciste à Alger.
M. Debias, président du conseil d'arrondisse-
ment de Bar-sur-Aube.
M. Coucoureux, sonseilïer général de l'A-
veyron..
Mis docteyp Marchand, conseiller générai de
la Charente-Inférieure, ssaire d'Aulnay.
M. Aymé-Martin, conseiller gênécal de la Drô-
me.
M. Campardon, maire de Mirande (Gers).
M. le docteur Gagnard, vice-président du con-
seil général de la Gironde, maire de Castillon.
M. Mas, maire de Béziers.
M. Dailly, publicisle à Reims.
M. le docteur Paillard, conseiller génécal de la
Nièvre, maire de Varzy.
r M. Berlin, maire de Douai.
M. Gaultier, conseiller général du Puy-de-Dô-
me, maire d'Issoire.
M. Lotz, conseiller général de la Haute-Saône,
maire de Lure.
M. Lhomme, maire de Magné (Deux-Sèvres).
M. Ozuret, agent-voyer en chef du département
de la Charente-Inférieure.
Par un autre décret, sont nommés :
Chevaliers
M. Bernard, capitaine de la compagnie de sa-
peurs-pompiers de Vannes.
M. Degeorges, capitaine au bataillon de sa-
peurs-pompiers de Lyon.
ECHOS SJiïILLES
Le président de la République a reçu du
roi Christian de Danemark la dépêche sui-
vante:
Monsieur le président de la République, Paris.
J'ai reçu le beau portrait que vous avez bien
voulu-m'envoyer et je vous en remercie.. Je le gar-
derai comme un souvenir précieux de la visite
trop courte que vous avez bien voulu me faire à
Copenhague. CHRISTIAN.
Le président de la République s'était, en
effet, engagé, au cours de sa visite à Co-
penhague, à envoyer sa photographie au roi
dont il était l'hôte. Cette dépêche est un ac-
cusé de réception.
Le général André, accompagné du capitai-
ne Miégeville et du lieutenant de vaisseau
Violette, - ses officiers d'ordonnance, a quitté
Paris, hier soir, à neuf heures, se rendant à
La Roche-sur-Yon, où il assistera aujour-
d'hui à l'inauguration du nouveau stand.
Le ministre quittera La Roche-sur-Yon ce
soir, à onze heures, et sera de retour à Pa-
ris, lundi matin, à sept heures.
Il y a trois semaines, Villers-Cotterets cé-
lébrait 1Â1 centenaire d'Alexandre Dumas.
On a procédé, hier'après-midi, à Dieppe,
à la cérémonie de la pose de la plaque de la
rue à laquelle la municipalité a décidé de
donner le nom de l'illustre écrivain, et qui
s'appelait jusqu'alors la rue de la Grève.
C'est, on s'en souvient, à Puys, chez son
fils, le 5 décembre 1870, -qu'Alexandre Du-
mas est mort. La ville de Dieppe, bien qu'elle
fût alors assiégée, lui rendait les derniers de-
voirs par l'organe du maire, du directeur du
gymnase Montigny, et du peintre Bénédict
Masson.
La cérémonie d'hier était présidée par le
représentant du ministre de l'instruction pu-
blique et des beaux-arts, M. Adrien Bern-
lheim, par le préfet de la Seine-Inférieure,
M. Mastier, le sous-préfet et le maire, assis-
tés de toutes les autorités de la ville.
Toute la famille d'Alexandre Dumas avait
tenu à honneur d'y assister.
Le soir, on a donné, au théâtre, Antony.
M. Bouvard poursuit, entre autres, la réa-
lisation d'un projet qui serait le très bien
venu : il s'agirait de transformer en pelouses
l'étendue saharienne qui occupe le milieu
de la place du Carrousel, et qui, le soir, sert
de champ d'entraînement aux coureurs à
pied..
Mais ce n'est peut-être pas près de se fai-
re ; le terrain est, dit-on, la propriété de l'E-
tat, et il faut consulter les conseils compé-
tents. Les coureurs ont le temps de se « met-
tre en forme » pour de lointaines prouesses.
Si l'été, pesant fardeau,
Nous fait griller en Juillet,
Il faut prendre, étendu d'eau,
Le vin tonique « Dubonnet ».
N'est-ce pas la boisson rafraîchissante rê-
vé. 1. Qii pput également ajouter une cuille-
rée de sirop de citron et le « Dubonnet » de-
vient alors une véritable gourmandise qui
peut être prise sans inconvénient par les en-
fants, les femmes et les personnes âgées.
Parmi les décorés de l'Exposition de Glas-
cow, nous voyons avec plaisir figurer le
nom de M. Victor Muller qui s'est consacré
depuis de longues années avec tant de dé-
vouement à l'œuvre des expositions, et qui
collabore actuellement, en qualité de vice-
président du comité de direction, à l'organi-
sation du Salon des Industries du Mobilier,
au Grand Palais des Champs-Elysées.
Et puisque nous parlons du Salon des In-
dustries du Mobilier, annonçons que l'inau-
guration officielle en sera faite mercredi
prochain, 30 juillet, par M. le ministre du
commerce et de l'industrie.
Nous enregistrons avec plaisir les nou-
veaux succès que viennent de remporter, au
concours de Nevers, Des deux Sociétés musi-
cales de l'a. Beille Jardinière ; le Choral et
l'Harmonie des Ateliers, qui, le premier, en
excellence, et la seconde, en division supé-
rieure, ont obtenu tous les premiers prix. -
Toutes nos félicitations à Leurs distingués
chefs : M. Pastor, et M. Papaïx.
ANDRÉ MAUROY.
LA CATASTROPHE DE SATORY
Un nouveau décès — Les obsèques des
victimes — Les discours
La catastrophe de Satory a fait une nou-
velle victime : hier matin, à huit heures et
demie, le caporal Minet a succombé.
Le sergent Texier et le sapeur Richard
vont, par contre, beaucoup mieux.Les méde-
cins militaires ont grand espoir de les sau-
ver, mais ils ne peuvent encore se pronon-
cer formellement.
Hier, dans la matinée, vers neuf heures et
quart, ont été célébrées les obsèques du lieu-
tenant Hernu, de l'adjudant Garnier, des ser-
gents Malaval et Bégni et du sapeur Ro-
guet.
Voici le texte de la lettre de faire-part :
Le colonel, les oificiers, les sous-ofliciers, ca-
poraux et sapeurs du l'r régiment du génie ; les
officiers et adjudants d'administration de l'école
du génie, ont la profonde douleur de vous faire
part de la perte qu'ils viennent d'éprouver en
les personnes de MM. le lieutenant Hernu, l'ad-
judant Garnier, les sergents Bégni, Maraval, et
le sapeur Hoguet, tués en service commandé..
Les corps étaient restés exposés dans la
chapelle de l'iiôpitai militaire, dont la porte
était drapée de tentures noires et ornée de
trophées de drapeaux.
La levée des corps a eu lieu à neuf heures
un quart.
De nombreuses couronnes avaient été en-
voyées par les officiers, sous-officiers et sol-
dats des différentes armes.
Le président de la République était repré-
senté par le général Dubois, secrétaire gé-
néral de la présidence, et_par le colonel Ba-
taille, officier d'ordonnance. Le conseil mu-
nicipal de Versailles assistait en corps à la
cérémonie, ainsi que le préfet, M. Poirson.
A l'issue de la cérémonie, quatre des cer-
cueils. ont été transportés à La gare. Le co,¡;n.s
du lieutenant Hernu sera transféré à SlrcE*
court (Pas-de-Calais); celui de l'adjudant Aie
guste Garnier, à Buxy (SaSne-et-Loire); cEs
lui du sergent Marius Maraval, à Castrea
(Tarn); enfin oelui du sergent Bégni, à Men-
ton (Alpes-Maritimes), où habite sa famille.,
Seul, le corps du sapeur Roguet a été in-4
humé au cimetière des Gonords, à Versail-
les.
Dans l'assistance : le générai Faure-Bî*
guet, gouverneur militaire de Paris, le gé-
néral de Morlaincourt, MM. Gauthier de GlB-
gny et Rudelle, députés; les officiers du gé-
nie, le conseil municipal de Vers ai il les, une
délégation des officiers, sous-officiers et sol-
dats des régiments de la garnison, des élè-
ves de Saint-Cyr, de l'Ecole du génie et de
l'artillerie.
Les honneurs militaires étaient rendus par.-
un peloton du génie.
A la sortie de la cathoorale, des discours
ont été prononcés par le général de Mor-
laincourt et le colonel Têtard.
CERTIFICAT MÉDICAL
Monsieur Victor Vaissier, je me sers de
votre savon du Congo, et chez moi tous sC
félicitent de cet usage. Excellente odeuri-
onctuosité, absence de toute irritation, sont
plesse de la peau après les lotions au pro*
duit Vaissier. Que peut-on exiger de plus eft
de mieux ?
Docteur J. VINDEVOGEL«
ABONNEMENTS DE YILLEGiATURB
Afin de donner satisfaction aux légi-
times demandes de nombreux lecteurs,
le RADICAL servira, à partir d'aujour-
d'hui, des abonnements de villégiature
& raison de
Deux mois. : • ZI, Fr. 3 50
Un mois. D 1 75
Quinze jours .«*• » 0 SC
Hui jours » 0 45
:KÉCROLOGI:EJ
Le peintre dessinateur Choubrac vient de
mourir d'un refroidissement qui a déterminé
une congestion, car il n'était âgé que de cdiL-
quante ans.
Alfred Choubrac était un Parisien, et mê-
me un Montmartrois; ce fut à Montmartre
qu'il naquit en 1853. Après des études oiassi-
ques aux Beaux-Arts, il s'occupa d'illustra-
tions parisiennes et de décoration théatraJfe.,
C'est un de ses dessins, sur lequel il ne faut
pas de juger, qui orne les boites d'allumettes.
Au dessertFLEURdeaNEIGES PERNOT
CAUSERIE FINANCIÈRE
LA BOURSE
Excellente séance en tous points. C'est
qu'on se montre, à juste titre, beaucoup
mOIDs pessimiste pour la prochaine liquida-
tion. Les offres des banquiers laissent pré-
voir que l'argent pour les reports sera abon-
dant et bon marché.
Si l'on ne redoutait pour demain dimanw
che des incidents tumultueux., nos rentes se-
raient en forte plus-value.
On laisse le 3 0/0 à 100 47 à terme et a
100 55 au comptant, contre 100 40 vendredi.
Le 3 1/2 0/0 a 101 85 a gagné 10 centimes.
Le grand succès de l'emprunt algérien)
3 0/0 appelle l'attention sur l'opération fi..
nancière que la Tunisie doit réaliser le S
août aux guichets des mêmes établissements
de crédit. Le nombre d'obligations tunisien-
nés 3 0/0, nets d'impôts, présents ou futurs,
tant en France qu'en Tunisie, qui sera effeo
tivement offert au public, n'est que dai
11.660. Il n'y aura donc pas émission publi-
que, mais placement au « guichet ». Toute-
fois le cinquième des titres sera réservé poua
l'émission publique en Tunisie. Est-il be..
soin d'insister sur l'état florissant de oetta
belle et riche contrée? Le développement eus
est considérable, surtout depuis qu'y résidé
notre excellent ami Pichon, dont l'activité
est si grande, et qui a conquis en si peu de
temps une réelle autorité.
A cette même date du 5 août va s'effectuec.
la deuxième émission de 155.000 obligations:
3 0/0 de 500 francs du gouvernement géné-
ral de l'Indo-Chine. C'est la seconde portiODl
sur l'emprunt de 200 millions autorisé par lai
loi de décembre 1898 et affecté exclusivement
à la construction de chemins de fer en Indo-
Chine. -
Ces obligations, remboursables au pair etli
75 ans, sont a-ranchies de tous impôts dérjâ
établis ou à venir. Elles jouissent de la ga-
rantie de l'Etat.
Leur prix d'émission est fixé à 465 fr., paya-
bles 50 fr. en souscrivant et le solde de 415:
fr., soit à la répartition, du 11 au 16 aoûtv
fsro.i, t 115 fr. à la répartition, 150 fr. le 15 sep-
tembre et 150 fr. le 15 octobre. Les souscrip-
teurs qui useront de ce mode de libération;
échelonnée ajouteront au montant des deux
derniers termes les intérêts à 3 0/0 depuis le
16 août jusqu'aux échéances indiquées.
On souscrit dès à présent, par aorrespon-
dan-ce,à la Banque de l'Indo-Chine,à la Ban-
que de Paris et des Pays-Bas, au Comptoir
d'Escompte, au Crédit Lyonnais, à la Société
Générale, au Crédit Industriel et dans les
agences provinciales de ces établissements.,
Mêmes cours que la veille sur toutes lee
.rentes étrangères, sauf sur les fonds otto-
mans en nouvelle hausse : la série C à 30 20
et la série D à 28 45.
La rente serbe finit à 72 75. C'est lundi que!
doit se réunir la Skoupchtina pour discutée
la question du nouvel emprunt. On prévoifi
qu'il pourra bien y avoir pour au moins qua-
tre ou cinq jours de discussion avant d'ar-
river au vote final. En admettant que la loii
soit votée par la Skoupchtina, elle devra en-
suite passer au Sénat.
La troisième iormalité sera la promulga-
tion de la loi.
Après cela s'eulement, le contrat précisant
tous les détails d'exécution de l'emprunt
pôurra être signé par le gouvernement et
le groupe des banques intéressées. Mais le a
aooords de principe sont déjà établis entre
le gouvernement et les banques, de sorte ques
lorsque toutes les conditions auront pris" leuxs
forme dernière et écrite, tout sera terminé.
Il s'agit d'un emprunt 5 0/0 de 60.000.000
de francs nom. garanti par les excédents des
monopoles avec une hypothèque sur les che-
mins de fer.
On ne s'attend pas à une émission immé..
diate de l'emprunt. Il serait pour ainsi dira
gardé en portefeuille par les banques, qui
s'engageraient seulement à faire au gouver-
nement une avance de 15.000.000 de francs,
en gardant provisoirement les titres en nan-
tissement. -
Aucun changement notable dans les cours
des sociétés de crédit.
Pas davantage sur les chemins de fer frarû
çais ni sur les étrangers.
Valeurs industrielles calmes. Celles dé
Russie un peu mieux disposées : la Kertch.
à 51 et la Briansk à 191. Le Rio reste tou<
jours faible.
J. LEGRAND;.)
LES MINES
iBien meilleures aujourd'hui, sur -les nouvelles
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