Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-03-16
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 mars 1922 16 mars 1922
Description : 1922/03/16 (N10742). 1922/03/16 (N10742).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Description : Collection numérique : BIPFPIG13 Collection numérique : BIPFPIG13
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7608085f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/04/2014
2
LE JOURNAL
n-S — 23
c 031 le dividende. Comme on l'a deviné,
M. Renaud Jean cet communiste, et oe.'i
explique lo carnc!ère excessif do son élo-
quence. Fendant qu'il discourait, on s'in-
juriait, de roxlrrnie gauche à l'extrême
droite et vice verm dans des conditions
telles que M. André LcfÙvre, qui pré-
sidait. put dire judicieusement que les dé-
putés qui échangeaient ainsi des paroles
désagréables ne s'entendaient certainement
pas les uns les autres.
Les poiasses d'A'sace
Dans la matinée, l'assemblée s'était oc-
cupée des potasses d'Alsace. Elle repoussa
d'abord une demande de comité secret for-
mulée par M. Uhry. Pourquoi cette dc-
h'a;':t' ; Un crut le comprendre quand on
entendit M. Jules Bertrand déclarer que
le séquestre des mines de potasse avait
passé un contrat avec la société commer-
ciale qui assure provisoirement, l'exploi-
tation des gisements. « Mais cette société
sera dissoute au moment du vote de la
loi », dit M. Guillaume, directeur des mi-
nes. commissaire du gouvernement.
M. Jules Bertrand, alors, parla d'un
autre accord conclu toujours par le sé-
questre, et cette fois avec les anciens pro-
priétaires allemands de titres des sociétés
dissoutes." Il s'agirait d'une indemnité de
284 millions.
M. Ambroise Rendu, qui est allé enquê-
ter en Alsace sur cotte affaire, déclara :
Le séquestre n'a pu engager les finances de
PEIat sans autorisation.
Sur quoi, M. Le Trocquer prononça ces
paroles sibyllines :
L'accord, en tout cas, ne peut durer plus
longtemps que le séquestre.
Nous voilà aussi renseignés que s'il y
; .avait eu huis clos.
A part cela, M. Bocher préconisa le par-
tage de la concession des mines entre trois
sociétés. MM. Jules Bertrand et Lamoureux
se déclarèrent au contraire partisans de
la concession des gisements à une seule
firme.
Séance ce matin et cet après-midi. —
FERNAND HAUSER.
Les débitants de tabac
o. exposent leurs vœux
au ministre des finances.
Le congrès des débitants de tabac de
France est terminp. Trois journées durant,
sou? la présidence de M. Rué, les congres-
sistes fit-ent preuve d'une activité et d'un
esprit de décision remarquables.
Des vœux nombreux furent émis et,
hier matin, ils étaient présentés par une
délégation au directeur général des con-
tributions indirectes et au ministre des
finances.
En ministre avisé, M. de Lastevrie avait
tenu à entendre lui-même les desiderata
de~ débitants de tabac et il avait demandé
au président de la fédération, M. Rué, de
lui présenter un projet de commercia-
lisation, susceptible de faire rendre au
monopole son maximum d'exploitation.
Tandis que le ministre, attentif prenait
des notes. M. Rué demanda l'amélioration
de^ produits du monopole : une inspection
commerciale, susceptible de faire remé-
dier aux imperfections du système actuel :
la réorganisation des entrepôts et la no-
mination d'entreposeurs jeunes et actifs
aptes au commerce en remplacement des
fonctionnaires âgés, attendant passivement,
dans 'cet emploi suprême, l'heure de la
retrait e : une publicité bien-comprise — et
non rétrograde comme celle qui a été ten-
tée dernièrement — sur les produits des
manufactures, etc.
Le ministre répondit 'en technicien, qui
connaît ce dont on lui parle :
« C'est que, dit M. de Lasteyrie, j'ai cet
avantage d'être « du bâtiment ». J'ai été
•inspecteur des finances ; j'ai vérifié des
entrepôts, et je sais, par expérience, com-
bien, en général, ils sont mal tenus. Je
• suis oleinement de votre avis en ce qui
concerne votre projet de commercialisa-
tion. La guerre a créé des sityations nou-
velles et de., besoins nouveaux auxquels il
faut par conséquent appliquer des mé-
thodes nouvelles. Je suis disposé à faire
modifier ces règlements archaïques, dont
les plus récents datent de 1816. Il faut mo-
derniser. Je m'y emploierai de mon mieux.
Notr- situation financière est angoissante.
A quoi bon le dissimuler ? Mais j'ai la
conviction qu'avec un programme bien
compris, on peut l'améliorer. J'ai examiné
- bien des projets pour trouver l'argent né-
cessaire au Trésor. Fallait-il créer de nou-
veaux, impôts ? Cette manière de voir n'est
ni la mienne, ni celle de mes collabora-
teurs' C'est dans l'application d'cs impôts
actuels que réside le remède, oli du moins
la plus grande partie du remède. Vous êtes,
messieurs, pour le Trésor, de trop précieux
auxiliaires pour'que je néglige vos sugges-
tions q.ue j'ai tenu, au contraire, à pro-
voquer.
» J'adopte, dès à présent, une partie de
vo3 projets. Je suis absolument décidé à
vous donner entière satisfaction, car
■ je sais qu'en défendant vos intérêts, je
défends, par-ricochet, les intérêts du Tré-
sor. J'entends.- en conséquence, collaborer
étroitement avec vous à l'amélioration de
l'exoloitation du monopole »
Les délégués se sont retirés, enchantés de
cette réception. ,
Le banquet
Le banquet de la Fédération des débi-
tants de tabac de France a eu lieu hier
soir, à l'hôtel Moderne, sous la présidence
de M. Colrat, sous-secrétaire d'Etat de la
présidence du conseil, entouré des repré-
sentants dçs divers ministres. Plus de cinq
cents convives y assistaient- 0,
Au champagne, des discours ont été pro-
noncés par M. Moroau, président du syn-
dicat de la Seine, qui a remercié les per-
• sonnes présentes; M. Charles-Deloncle, qui
a demandé la croix de la Légion d'honneur
pour M. Rué, président de la Fédération, et
M. Colrat qui, avec humour, a fait l'éloge
des débitants de tabac, précieux auxiliairps
du Trésor. Un tfal très animé a suivi, qui
s'est, terminé fort avant dans la- nuit.!
— LÉON Moussou.
LA CATASTROPHE DES ECHETS
LE MÉOANIOIEN COQUAND
en correctionnelle - -
TRÉVOUX, 15 mars. — On sait que le parquet
avait déféré nu tribunal correctionnel de notre
ville Joseph Coquand, le mécanicien que l'en-
quête judiciaire rend responsable de la catas-
trophe qui, le 2 septembre dernier, se produi-
sit aux Echets et fit de nombreuses victimes.
L'affaire a été appelée aujourd'hui et le mé-
canicien incriminé comparaît devant ses juges
en prévenu libre. Dès l'ouverture de l'au-
dience, selon la règle judiciaire~ il est fait
l'appel des témoins cités et parmi eux figure
M. Yves Le Trocquer, ministre des travaux pu-
blics, qui ne répond pas. C'est l'occasion d un
premier incident, car on entend ausitôt s'éle-
ver dans le prétoire une protestation véhémente
de M" Ducos de la Haille contre l'absence, dit-
ii, « ue ce grand seigneur de la République
française ». Il renouvelle sa protestation à
l'occasion de l'absence également de l'ingénieur
principal du contrôle, M. Gilles Cardin.
Le prévenu est un homme de quarante et un
ans, trapu, d'allure modeste et simple, qui est
au service de la compagnie depuis de nom-
breuses années et sur le compte duquel
on relève un seul blâme, reçu pour un excès
de vitesse dans la conduite d'un train.
D'après l'acte d'accusation, le prévenu aurait
causé la mort de 39 personnes, plus 59 autres
voyageurs blessés, par maladresse, inattention,
imprudence et inobservation des règlements. Il
est relevé, en outre, dans le document, qu'ayant
atteint les Echcts, Coquand avait négligé de
réduire à 20 kilomètres, à l'aiguillage, la vitesse
du train sur une voie vétusté, qui n'avait pas
été rétablie en son état d'avant-guerre. D'ail-
leurs, le prévenu effectuait pour la seconde fois
seulement ce trajet.
L interrogatoire de l'inculpé commence en-
suite.
Le président fait observer à Coquand qu'après
S'lin t-An dré-de-CoreNr, le train paraît avoir été
sans direction et comme livré à lui-même. A
quoi le mécanicien répond que s'il en a été
ainsi, c'est sans doute par inattention de sa
part. Et il ajoute qu'un mécanicien n'a pas
seulement à surveiller le « chrono », il doit
aussi se préoccuper d'autres choses, notamment
des signaux, et une minute fatale eét rapide-
ment passée !.
Coquand devait consulter l'ordre de marche.
A ce propos, il affirme qu'au départ, le tableau
de route pratique ne lui a pas été remis.
L'inculpé assure également que le disque
'était éteint et que, de la façon dont il était
'd'ailleurs orienté, le poteau ne pouvait pas être
éclairé par les feux do sa, locomotive.
Coquand poursuit : « On prétend que les
disques sont peints à dessein en blanc. C'est
là leur renommée, mais. »
Au sujet des experts, qui affirment dans leur
"rapport qu'il est impossible de confondre un
sémaphore et un disque, le mécanicien Coquand
déclare : « Entre les experts qui jugent dans
un fauteuil et le mécanicien filant à toute
vitesse, le point de vue diffère forcément. »
Pour mieux étayer encore sa défense, le pré-
venu prétend qu'ayant à ses côtés un chauffeur
absolument inexpérimenté, il avait été dans
l'obligation de l'aider dans sa besogne pendant
tout le parcours.
Le président. — Vous dites, en somme : « Je
n'ai pas vu le disque, parce qu'il n'était pas
allumé et j'ai cru que la lumière du sémaphore
était celle du disque. L'erreur ne m'est apparue
que quand j'ai aperçu le papillon de l'aiguille? »
Le prévenu. — Oui, c'est bien cela, monsieur
le président.
C'est la fin de l'interrogatoire, et aussitôt
M* Ducos de la Haille, se levant, dépose des
conclusions demandant le renvoi de. l'affaire
pour un supplément d'enquête.
Le tribunal décide qu'il statuera sur les con-
clusions en même temps que sur le fond.
Il est procédé ensuite à l'audition des témoins.
Le chauffeur Nicolas est entendu le premier
Il fait connaître qu'un peu avant la catasti-ophe,
il éprouva des difficultés en manipulant la
'pompe de l'injecteur et qu'il se peut que cela
ait retardé le serrage des freins, quand son
mécanicien, voyant le danger, .voulut freiner.
M. Coulomb, chef de gare aux Echets, a in-
terrogé Coquand immédiatement, au moment de
la catastrophe. Il a eu cette impression que le
mécanicien avait loupé le disque. Il avait si-
gnalé maintes fois les excès de vitesse des mé-
caniciens au passage des Echets. Lors ae l'ac-
cident il' fai'sait. nuit noire, mais sans brouil-
lard ; on distinguait bien les feux, mais l'on
ne voyait pas les objets non éclairés.
Le chef de train Chatou a eu la sensa-
tion qu'au moment de la catastrophe un coup
de frein avait été donné. Il a consta. un temps
sombre, humide avec visibilité bonne.
D. — Coquand, croyez-vous que votre coup
de frein a aggravé l'accident ?
li. — C'est possible. 'Si je n'avais pas freiné,
si j:étais resté en pleine vitesse, j'aurais peut-
être passé l'aiguille et je n'aurais pas dérail-
lé ; mais on n'est pas maître de ne pas frei-
ner : c'est le règlement.
Me Ducos de la llaille, — Oui, c'est une ca-
tastrophe tout à fait réglementaire.
Le docteur Bernay, de Lyon, affirme qu'il y a
d'autres coupables que Coquand.
M. Demarie, chef de section sur la section
de voie avant les Echets a vu, à 21 h. 45 que
la lanterne du disque était allumée.
D. — Est-il vrai que le cantonnier Julliard
allumait réglementairement les lampes. de la
voie à huit heures le matin et qu'il ne les re-
voyait plus ensuite ?
R. - Oui, les choses se passent régulièrement
ainsi.
D. — N'arrive-t-il pas .aussi que les lanternes
de signaux s'éteignent, bien que complètement
garnies ?
R. — Ojii, cela peut se pro-duire: la manœuvre
trop brusque du disque pouvant éteindre la
lampe.
M. Demarie et M. Julliard précisent qu'ils
allument les signaux au passage, tantôt le ma-
tin, tantôt le soir, et qu'ils ont toutes' raisons
de croire que hi lampe fonctionnait.
M. Fontaine, confronté avec les témoins pré-
cédents, déclare que le matin après la catastro-
phe il a trouvé la lampe du disque à peu près
à sec. aue la mèche n'avait pas ebarbonné et que
le verre était propre. 1
La défense fait préciser par les témoins à la
barre que M. Julliard aurait été menacé de ré-
vocation: par un des représentants de la com-
pagnie s'il avait la langue trop longue et s'il
entrait dans trop de détails dans ses dépositions
sur l'éclairage de la voie.
L'audienee est levée -à 11 heures et demie.
A la séance de l'après-midi, le colonel Girod,
député du Doubs, montre l'incurie criminelle du
haut personnel et l'acharnement avec lequel on
sévit contre les petits, les subalternes. Ces pa-
roles produisent une sensation 1 profonde et la
surprise est à son comble quand le président
et le procureur déclarent que le corps du con-
trôle, partant le ministère, s'est opposé de toutes
ses forces aux investigations de la justice, qu'il
a refusé obstinément les documents qui au-
raient permis sans doute de remonter plus haut
et plus justement dans l'ordre des responsabi-
lités.
Puis, voici les experts, MM. les ingénieurs
Simon et Condamin.
Enfin, le docteur Locard, de Lyon, précise
d'abord qu'il n'a eu les pièces à. conviction que
de seconde main, après la vérification du con-
trôle. Ce ne sont donc que des résultats d'ex-
périmentations. Il est parfaitement possible que
la lampe se soit éteinte d'elle-même. Des expé-
riences ont montré que, en se plaçant dans les
meilleures conditions, la lampe du disque ne
pouvait durer plus de vingt-quatre heures. S'il
est démontré que la mèche de cette lampe da-
tait de huit jours, à plus forte raison il est
vraisemblable que la lampe s'est éteinte avant
l'heure prévue. Les mèches réglementaires de
la Compagnie sont, d'ailleurs, d'une qualité telle
que, si on ne les dispose pas avec un soin par-
ticulier dans la lampe, la lumière s'éteint.
On entend ensuite une série de témoins tech-
niques : MM. Weisshaupt, sous-chef de dépôt
à Ambérieu ; Courdil ; Tuirier, Inspecteur du
contrôle; Michel, ingénieur du contrôle à Bourg.
Le président Perrin revient, à ce moment, sur
la singulière obstination que le contrôle met à
se refuser à la recherche de la vérité. L'ingé-
nieur en chef du contrôle, par une lettre assez
cavalière, délègue ses fonctions de témoin à M.
Scherechwski. Ce jeune ingénieur expose ma-
thématiquement, doctement, comment une lampe
dure d'autant moins que la mèche et le pétrole
diminuent.
Enfin, l'on entend les mandataires de la Com-
pagnie. MM. Quinquet, Verlaut, Valentin, Michel,
qui, tous, se retranchent derrière le règlement.
A 19 h. 50, la suite des débats est renvoyée
à demain. Mais l'impression de cette première
journée est très favorable à l'accusé. — (Jour-
nal.)
ÉCHOS
LE GIBUS
p
i as de gibus en Algéricf nous écrit un
lecteur, vous n'y êtes donc jamais allée
Nous avons écrit, en effet, que la plupart
des fonctionnaires du Nord-Africain ne pos-
sédaient point cette coiffure et qu'ils s'en in-
quiétaient en raison du voyage de M. Mille-
rand. Il est pourtant exact qu'il y a quelques
gibus en Algérie, nous en connaissons un,
notamment, à qui nous devons une heure de
gaîté, car, quoi qu'en dise notre correspon-
dant, nous sommes allé visiter son pays.
C'était en 1914. M. Noulens, alors minis-
tre, et M. Lutaud, gouverneur, parcouraient
l'Afrique du Nord ; on s'arrêta à Timgad
pour admirer les superbes ruines romaines.
La chaleur était étouffante, tous les visiteurs
portaient le casque et étaient vêtus fort légè-
rement; seul, le conservateur des ruines était
sanglé dans une redingote noire et coiffé
d'un gibus. Il suait et soufflait, son visage
devenait couleur de brique, mais, héroique-
ment, il accomplit sa tâche jusqu'au bout,
nous conduisit partout et ne nous fit pas
grâce d'une pierre, malgré les quarante de-
grés du thermomètre.
Après la visite, lorsque le ministre lui
décerna les palmes, chacun reconnut qu'il ne
les avait pas volées.
o
n a beaucoup écrit sur le prix Nobel de
M. Anatole France et l'on a cité comme
montant de ce prix des chiffres fort exagé-
rés; il paraît que l'auteur de Thaïs a touché
exactement 378,111 francs. Or, il avait reçu
des demandes de subventions et de secours,
s'élevant au total à 7 millions.
Comment faire ? M. Anatole France, se
voyant dans l'impossibilité de satisfaire tout
le monde, a gardé pour lui la somme entière,
qu'il laissera un jour au fils de sa femme. A*
moins que d'ici là, ses amis communistes
n'aient supprimé le droit à l'héritage !
L
'Allemagne organise à Munich, du 4 au
11 août, une semaine du film. Ce sera
l'occasion d'une propagande kolossale pour
l'industrie allemande, aussi le gouvernement
dote-t-il cette manifestation d'une subven-
tion considérable.
Ah ! s'ils avaient eu'les Jeux olympiques !
c
ANNES. — Avec Un enlèvement au sérail
qui fut, dans le cadre du Casino Muni-
cipal, pour M. R. Hahn et Mmes Ritter-
Ciampi, .V écart, MM. Marcelin, Aquistapace,
Gilly, Gilbert-Moryn, l'occasion du plus ar-
tistique triomphe, voici l'éclatante rentrée èe
Mme Marthe Dàvelli et, demain, les Noces
de Figaro, avec l'incomparable quintette vo-
cal, Ritter-Ciampi, Vécart, Beumer, Gilbert-
Moryn et Vieuille. Les dîners-fêtes de Du-
clos ont toujours leurs mêmes succès et l'on
prépare une exceptionnelle saison de Pâques.
A
liment sain par excellence, d'une déli-
catesse extrème et d'une saveur ex-
quise, les Coquilles RIVOIRE & CARRET, ac-
commodées au maigre, sont une précieuse
ressource or les familles pendant le carême.
Le
Î numéro du 15 mars de Modes et Tra-
vaux féminins vient de paraître. C'est
la plus complète des revues féminines, elle
est en vente partout ainsi qu'au Magasin du
Journal, 10, rue de la Pépinière, à Paris, où
l'on trouve également le plus grand choix
d'ouvrages dessinés, échantillonnés et ter-
minés.
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bous », 170, bd Haussmann, solde à des
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laque de Chine, paravents et meubles en Co-
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premières nouveautés de la saison a partir du
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Courcelles, met en vente, jusqu'au 20
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briqués avec coupons et fins de pièces. Prix
hors cours. Réfection des couvre-pieds usagés.
MM. POINCARÉ ET DE LASTEYRIE
sont entendus
par la Commission sénatoriale des finances
MM. Poincaré et de Lasteyrie ont été
entendus, hier, par la commission des fi-
nances du Sénat. Voici le compte rendu
officiel qui a été communiqué à l'issue de
l'audition :
La commission sénatoriale des finances a en-
tendu MM. Poincaré, président du conseil, mi-
nistre des affaires étrangères, et de Lasteyrie,
ministre des finances, à propos du questionnaire
sur le problème des réparations et des dépenses
recouvrables qui leur avait été soumis, au nom
de la commission, par M. Bérenger, rapporteur
général.
- Après un exposé d'ensemble, fait par M.
Poincaré, de la situation telle qu'elle se pré-
sente après l'arrangement financier interallié du
il mars 1922, dont il a été donné lecture, les
ministres sont entrés dans les explications les
plus détaillés en réponse à toutes les questions
qui leur ont ~té posées, notamment sur les en-
gagements pris au nom de la France par le
gouvernement précédent, sur le projet de con-
sortium international économique, sur les frais
des armées d'occupation et de la mobilisation
de la classe 19, sur les prestations en nature
et les accords de Wiesbaden, sur la mobilisation
financière des gages réels à prendre sur l'Al-
lemagne, sur les dépenses de la commission
des réparations, sur les voies et moyens à
trouver pour couvrir cette année les dix mil-
liards et demi du budget spécial.
L'audition du gouvernement a duré quatre
heures. La commission a décidé qu'il en serait
fait état dans les conclusions du rapport gé-
néral sur le budget des dépenses recouvrables.
M. Milliès-Lacroix, au nom de la commission,
a vivement remercié les ministres de la clarté
et de la haute loyauté qu'ils ont apportées
dans toutes leurs explications.
La loi sur les loyers devant la Chambre
La commission de législation civil'3 a terminé,
hier, à la Chambre, l'examen des modifications
apportées par le Sénat au projet de loi sur les
loyers. Le rapport de M. Guibal sera déposé au-
jourd'hui sur le bureau de la Chambre. Ainsi, la
discussion en séance pourra commencer dès la
semaine prochaine. M. Ignace, président de la
commission, demandera que la Chambre tienne
à cet effet des séances exceptionnelles du ma-
tin à partâT de mardi prochain.
La guerre a-converti
au "pinard"
beaucoup de nos soldats
La première section de la Semaine nationale
du vin, présidée par le professeur Viala, député
de l'Hérault, membre de l'Institut, avait à son
ordre du jour un programme chargé.
Il lui a fallu la journée entière hier pour
l'épuiser en séance plénière.
M. Vavssière, sénateur de la Gironde, avait
étudié l'intluence de la guerre sur l'orientaion
de la production et du commerce des vins.
La guerre a-t-elle eu pour résultat de provo-
quer l'augmentation de la consommation du vin
en France ? Ce n'est pas douteux, a répondu
M. Rousseaux, directeur de la station œnologi-
que de l'Yonne. Il donne h cet égard des chiffres
intéressants. En janvier 1915, il avait été envoyé
aux armées à titre gracieux par les départe-
ments viticoles 175.000 hectolitres de vin. Mais
cela ne pouvait suffire. En 1918, on expédiait
chaque jour au front 27.000 hectolitres. Il en
est résulté qu'un nombre considérable de sol-
dats originaires de régions où l'on ne buvait
que peu ou pas de vin ont pris goût au « pi-
nard » et l'ont rapporté dans leurs foyers.
M. Charles Leroy et Gustave Cost ont exposé
en détail les mesures législatives à prendre pour
assurer plus rigoureusement encore que par le
passé la loyauté des vins de France, et M. Paul
Mercier, député, a fait connaître les excellents
résultats déjà obtenus par les caisses de crédit
et les coopératives vinicoles de production dont
il demande qu'on facilite par tous les moyens
l'extension.
INFORMATIONS
NOUVELLES MILITAIRES
CONVOCATIONS D'ANCIENS MILITAIRE3. — Aujoul'd'hu.l:
anciens combattants des 55, 25,5, 112. 312, 173° et
état-major de la 126° division, 15, rue de Rome, 1
20 11. 3,0.
DIVERS -
— L'Agence Havas a fété, en un banquet, la no-
mination dans la Légion d'honneur de M. Depierre,
directeur général de ses services de publicité.
— Une mutuelle familiale destinée à secourir le3
femmes et enfants des hommes peu fortunés exé-
cutant leur service militaire a été créée au 31e ré-
giment d'infanterie, en garnison à Paris-Tourelles.
Pour se procurer des fonds, une matinée a été or-
ganisée aujourd'hui à la salle Gaveau, à 15 heures.
— A 20 li. 30, salle des Conférences, 94, rue de
Bondy (porte Saint-Martin), les inventeurs sont priés
d'assister à la réunion publique organisée par
l'Union des Inventeurs français..
LE MONDE ET LA VILLE
— Hier a été célébré, à Saint-Pierre de Chaillot,
le mariage de Mlle de Chevreuse, fille du duc et de
la duchesse de Luynes, avec le comte Emmanuel du
Bourg de Bozas.
— Nous apprenons la mort de Mme veuve Georges
Brière de l'Isle, décédée à Paris le 12 mars 1922.
De la part de M. Jacques Brière de l'Isle, architecte,
et madame, de M. Benjamin BrIère de l'Isle (affaires
indigènes), de Mile Marianne Brière de l'Isle, et de
M. et Mme Georges Pèlicier. ses enfants.
ART ET CURIOSITE
La vente des jolis objets d'art et d'ameublement
de Mme Berthe Fontana, que Mes' Lalr-Dubreuil et
Henri Baudoin dispersaient hier à l'hôtel Drouot. a
produit 282,985 francs avec des enchères fort dispu-
tées. Voici quelques-uns des principaux prix : Lion
et Lionne en anienne porcelaine de Saxe avec mon-
ture bronze du dix-huitième siècle, 7,000 fr.; 2 can-
délabres cliiens en même porcelaine avec bouquets
de trois lumières en bronze, 5,000; 2 miniatures par
Gaillon, 4,600; 2 pendules époque Louis XVLi'une en
.bronze doré, l'autre en porcelaine de Paris surmon-
tée d'un Cupidon en biscuit, 7,600 et 11,000, etc.
Il y avait également hier la vente par séquestre
Wallerstein, dans laquelle des tableaux ont atteint
des prix assez élevés, notamment les Joueurs
d'éhecs, par Roybet, 9,000, et la Rivière sous bois,
par Thanlow, 8,500; et une vente d'estampes où
une gravure de Rembrandt, deuxième état, Faustus,
a été adjugée 14,000 fr. — F. M.
Exposition aujourd'hui Hôtel Drouot :
Salle 1. — Départ de M. O.: Meubles et objets d'art
princlp. du iï>8 s., tableaux, céramiques, tapisserie
Die Lair-Dubrenll, MM. Pauline et Lasquin).
LE JOURNAL
100. rue de Richelieu. Fondé en 1802 par F. XAU
T.Gut.61-65. 61-66, 61-67,26-37.Télég.flALJOun-PARia
8.
AbOnnementsl; Un an 6ix mois JLruis UUSB
Seine et Selue-et-Olse 46 » 24 » 12 60
France et Colonies "- 48 » 25 » 13 »
Etranger ..,. 82 » 43 » 22 *
16 MARS. 75e JOUR DE L'ANNÉE. Dem. : St. Patrice,
Soleil: lev.6 b.3; couch.5 h.55. Lune: d.q.le 20,nv.28.
PuBucrrfi S'ADR. 11, b(ï des Italleus Journal-Puoiicut
Comptes chèques postaux n° 3368, Paris, 1-1 arroncl
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
CONTE DU « JOURNAL »
ha distraction punie
La distraction est un vice rédhibitoire,
fit Charles Querlot, en attaquant un « ne-
ver more » bien tassé. Elle peut gâcher
une vie, tant parce qu'elle est un tour-
ment perpétuel, que parce qu'elle vous ex-
pose aux pires mésaventures.
Parce que je songe éternellement à au-
tre chose qu'à ce que je fais, je perds cha-
que jour une ou deux heures à chercher
des objets que j'ai sous la main, à rassem-
bler des vêtements que j'ai dispersés au
préalable : Charles Querlot est pour Char-
les Querlot un triste compagnon. Heureu-
sement, j'ai le goût de la terr~. J'exploite
mon petit domaine, j'élève quelques che-
vaux : ce sont des travaux qui permettent
de prendre son temps. Je fais en somme
figure de hobereau, et mon ambition ne va
pas au delà.
Dans l'été de 1919, l'amour se présenta à
moi sous les espèces d'Hélène Mirangue,
jeune fille de mon rang et comme moi ac-
coutumée à la vie rustique. Elle était plus
charmante que jolie, avec de très beaux
cheveux, ce dont je raffole, et des mains
délicieuses, ce que j'ai de tout temps aimé.
Nos fortunes concordaient, chose assez
nécessaire si l'on a, comme je l'avais, l'in-
tention de faire souche. Je ne m'épris pas
en vain de cette jeune personne : elle me
marqua pne préférence pleine de promes-
ses.
C'est au manoir de Verneville — une bi-
coque de mon onole Maurice — que je
rencontrai Hélène. La maison est vaste, en-
core qu'un peu branlante, les jardins fort
spacieux.
Mlle Mirangue était accompagnée de sa
tante, une vieille amie de l'oncle Maurice.
C'est une dame sur le retour, les cheveux
d'ocre, le visage aussi peint que celui de la
reine Athalie. Au demeurant, ni laide ni
belle, le buste assez bien construit et l'âme
sentimentale.
Je lui parlais rarement, avec distraction,
et j'ai dû lui faire, de-ci de-là, de ces
réponses ambiguës dont je suis coutumier,
et qui. me font ressembler à ces demi-
sourds, qui entendent mais entendent de
travers.
Il y eut un après-midi du mois d'août
où ma destinée se décida en deux actes. Le
premier acte se passa entre Hélène et moi.
Je revois l'étang, lé cygne centenaire, la
douceur antique des ormes, la grâce mélan-
colique des saules de Babylone, et cette
fine enfant de France, émue, même un
peu tremblante.
Elle était de l'ancienne école, soumise aux
siens, pliée aux règles, et tout en m'aban-
donnant sa petite main, elle subordonna
sa résolution à celle de sa tante et de son
tuteur — car elle était orpheline.
Il n'y avait pas de raison pour que la
tante et le tuteur s'opposassent à un ma-
riage en tous points .convenable, par
l'équivalence des niveaux sociaux et des
fortunes.
Je connus une heure de joie profonde,
joie qui se répandait sur de longues an-
nées à venir, et lorsque Hélène m'eut quit-
té, je me promenai longtemps dans une
fièvre délicieuse.
A la fin, je me trouvai seul, dans le grand
salon du manoir. Il y avait là du papier à
écrire, des cartes postales, dont les visi-
teurs usaient à leur gré.. Je griffonnai
deux ou trois lettres, que je mis dans la
poche intérieure de mon veston. et je me
retrouvai au jardin.
Le temps était plein de trouble ; les nua-
ges montaient de l'ouest, accompagnés d'un
vent tiède, qui les brassait, les tordait, les
trouait; l'air exhalait cette odeur humide
et un peu orageiise qui m'a toujours grisé.
Je finis par m'asseoir au fond, sur un
vieux banc de pierre. Des platanes aux ra-
mures épaisses faisaient un brùit dé jupes ;
un merle élevait sa grosse voix ; des mé-
sanges m'épiaient entre les rameaux et un
rouge-gorge, curieux, voleta tout près du
banc.
J'étais étrangement et inexprimablement
heureux. Il n'y avait plus de vicissitudes.
La vie avait un sens et ce sens me parais-
sait admirable.
Je ne sais combien de temps je rêvai là.
A la fin, songeant à mes lettres, je crus bon
d'aller les jeter moi-même dans une boite
que le facteur visitait deux fois par jour :
l'heure de la seconde levée était proche.
D'un geste instinctif, ce geste vérificateur
que ma nature de distrait a rendu néces-
saire et familier, je tirai les lettres de ma
poehe, je m'assurai que les adresses étaient
mises. Simultanément, j'aveigmis deux
photographies : celle d'un ami de l'oncle
Manrice,celle de la tante d'Hélène. J'avais
nécessairement ramassé ces photographies
par distraction, en même temps que mes
lettres.
Je contemplais celle de la tante, avec
une vive ironie où se mêlait de l'attendris-
sement. N'était-elle pas un des prolonge-
ments d'Hélène, n'allait-elle pas être une
des comparses de mon bonheur ?
A cette idée, elle me fut presque chère ;
elle évoqua si vivement Hélène que, dans
un geste bizarre mais qu'expliquent les as-
sociations d'idées et de sentiments, je la
portai à mes lèvres. -
Dans ce moment, une ombre parut près
de moi, une omitire qui coupait un rayon
filtré entre deux nuages. Levant la tête,
je vis la tante elle-même, vêtue comme on
l'était alors, c'est-à-dire assez dévêtue par
le haut et par le bas. Elle semblait très
émue ; on eût dit qu'elle chancelait. Nos
yeux se rencontrèrent. Les siens étaient
brillants, troublés, dilatés ; elle murmuré
d'une voix rauque :
— Ah I je le savais bien que vous m'ai-
miez I
Je m'étais levé; ce geste causa sans doute
ma perte, car la tante se laissa aller sur ma
poitrine. Elle sentait fort bon, son cou était
rond, ses avant-bras savoureux. Je dit
tout cela, parce que cette vision se mêla.
intimement au grand effroi, à l'inquiétude
extrême dont j'étais saisi. C'était un en-,
semble d'impressions, tel que nous en avons
dans les rêves et les secousses vives dej
l'âme.
Je n'osais pas repousser cette femme.,
Je n'avais pas le courage de lui ôter son g-
lusion. J'étais désespéré et ce désespoir.
même (comment exprimer cela ?) avait je
ne sais quoi de sensuel, qu'accroissait l'at-
mosphère électrique. Il arriva, ce que!
j'eusse jugé impossible et monstrueux,
deux minutes auparavant, que nos bouches
se rencontrèrent, et que, entraînés par-une
force vertigineuse, nous succombâmes, à,
tous risquas, dans un coup de folie.
Après cêla, évidemment, il devenait im-,
possible d'épouser Hélène.
J.-H. ROSNY AINE. : :
UN CONCERT D'ÉLOGES
Dans le vaste concert d'éloges qui proclame
l'efficacité de la Pommade Cadum, ce remède
merveilleux contre toutes les affections de la
peau. M. Leroy-Marcoult, à Barbonne-Fayel
(Marne), vient attester ses vertus-curatives et
proclamer bien haut toute sa reconnaissance.
Souffrant d'une dartre eczémateuse à la main, il
endurait des démangeaisons insupportables ;
une première application de Pommad-e Cadum le
soulagea complètement et si, la première botte
achevée, il voulut en avoir une autre chez lui,
c'est simplement par excès de précaution et
pour prévenir une rechute du reste improbable.
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UN DEMMIËChE DE SUCCÈSb
Dix savons, qu'on croyait illustres,
Brillèrnt pendant quelques lustres.
Où sont-ils ? Après cinquante ans,
Le Congo seul va grandissant.
POUR VOS DENTS.
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: A
5 UNE PA TE GELLÉ: j
s
> C'est assurément 1
le plus parfait dentifrice. 1
M..Mnan
La CRIPPE vous guette!
Et yousque faites-Yous ?
La GRIPPE a refait son apparition et re- -
commence ses ravages. Or, la GRIPPE est
une maladie microbienne que l'on peut
éviter en s'y prenant à temps et que l'on
peut maintenir bénigne par un traitement
approprié. Notre organisme est pourvu de
certaines cellules, dites « phagocytes »,
ayant pour fonction de détruire les micro-
bes et toxines. Pour se mettre à l'abri de lai
GRIPPE, il suffit de maintenir ou d'aug-
menter le pouvoir phagocytaire du sérum
humain. Or il existe un produit merveil-
leux spécialement institué pour intensifier
la phagocytose : la Mycolysine du Docteur
DOYEN. Si les précautions ont été prises
trop tard pour prévenir l'infection, c'est
encore à la Mycolysine qu'il faut recourir
pour enrayer la maladie au plus tôt et i
éviter de terribles complications pulmo-jj
naires ou gastro-intestinales. ,
La Mycolysine agit à titre préventif et
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graves, elle favorise l'action des médica-
ments dits spécifiques.
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N- 21 FEUILLETON DU JOURNAL 16-3-22
Mm# Brazyers, antiquaire
ROMAN INEDIT *
Par AUGUSTE GERMAIN
v
Richard parti, Charlotte 's'habilla. Dans
son cerveau, les idées dansaient une folle
sarabande.
Mais elle était satisfaite. Elle avait dit
tout ce qu'elle voulait dire, en termiiiant
sur un congé magistral. Ses nerfs étaient
détendus. Elle se jeta sur son lit et s'en-
dormit d'un sommeil si profond qu'elle ou-
blia de déjeuner.
A quatre heures, elle s'en alla chercher
Madeleine au cours.
Tout en grandissant, la fillette gardait
les précieuses qualités enfantines, aux-
quelles se joignaient ce don d'observation
et cette maturité de jugement .particuliers
aux orphelins." Malgré son jeune âge, elle
avait des réflexions de petite femme avi-
sée et sérieuse.
En même temps que sa taille, sa joliesse
augmentait. Les yeux brillaient d'un éclat
vif, la bouche, d'une mutinerie spirituelle.
Et. comme toujours, coquettement habillée
et coiffée, elle entendait souvent dire :
« Quel amour- d'enfant 1 » elle s'ingéniait
à sourire, afin de plairp davantage.
- Où va-t-on, petite mère ?
- Prendre le thé.
* Oh ! que ie suis heureuse !
Tous droits de reproduction. do traductIon ou
d'adaptation réservés pour tous paya: -*
Et, enserrant Charlotte par le cou et
penchant la tête de façon à lire dans ses
yeux :
— Toi aussi, tu as l'air contente ? De-
puis quelques jours, tu as dû avoir beau-
coup d'ennuis. Je l'ai bien vu. Alors, au-
jourd'hui tout va mieux ?
- Oui, ma chérie.
— Explique-moi pourquoi ?
Elle tenait' toujours à savoir le pour-
quoi des choses. Jamais elle n'avait en-
tendu sa petite mère se plaindre de M.
Richard Vergnet, pas plus que de M. John-
son Tamv. Mais elle l'avait entendue quel-
quefois, à la dérobée, exposer sesv ennuis
devant Louise. Et, comme Charlotte ne
répondait pas :
— Alors, tu as gagné de l'argent ?
— Eh bien ! oui. -
— Dis-moi comment ?
— Tu ne comprendras pas.
— Si.
Mad se faisait plus caressante et un peu
volontaire.
Charlotte éprouvait le besoin de par-
ler et de se confier :
— Voici. Il y avait un monsieur qui
voulait acheter des dentelles. Par mon
entremise, on les lui a vendues cent mille
francs. J'ai cinq pour cent là dessus. Cal-
cule combien cela fait ?
- Tu as un crayon ?
- Oui.
- Et une feuille de paprer ?
4» — Voici.
Mad prit le crayon et la feuille de pa-
rier. Dans les tressautements du taxi-auto
qui les emmenait, il lui semblait très dif-
ficile d'écrire et de calculer. Elle mouillait
le crayon à pleines lèvres, transcrivait des
chiirrea que les heurts de la voiture fai-
-. -,-,-" --'
saient se mélanger, mais elle poursuivait
ses calculs avec ténacité, une barre au
front et les narines s'agitant et se fron-
çant, comme celles d'un petit lapin brou-
tant une feuille de chou.
De temps en temps, elle mettait le
crayon entre ses lèvres, réfléchissait, et
de nouveau elle traçait des chiffres fié-
vreusement.
Elle releva la tête, et sûre de soi :
— Tu as gagné cinq cents francs !
— Mad, tu dis des bêtises. Compte
mieux.
•— Je me suis trompée ?
Anxieuse, elle avait de grands yeux in-
terrogateurs, se demandant si on ne lui
faisait pas une niche.
— Ce, n'est pas pour te taquiner.
Compte mieux.
Mad mouilla encore une fois, et longue-
ment, son crayon. Elle en suça la pointe,
l'écrasa presque entre ses dents, cepen-
dant qu'elle regardait toujours ses chif-
fres et calculait mentalement.
Un cri de fierté, la joie d'avoir réussi :
— Àh ! que je suis bête. C'est cinq mille
francs !. J'avais oublié un zéro 1
» Alors, tu n'auras plus peur à cause de
ce procès que tu fais à ce vilain Mares-
cot? »
— C'est-à-dire que je pourrai le sou-
tenir sans être trop gênée.
— Mais, quan.1 tu es ennuyée, pour-
quoi ne prends-tu pas mon argent, à moi,
comme je te l'ai dit si souvent ?
Les prunelles doucement alanguies, ser-
rant avec force la fillette penchée sur son
épaule, cette fillette qui, à chaque fois
ou elle avait été malheureuse, lui rendait
de l'énergie, de la santé et de la gaîté,
Charlotte se contenta de répondre :
— Tais-toi, mignonne. Qu'est-ce que tu
veux manger pour ton goûter. Des brio-
ches ? Des éclairs ?
— Oh ! un petit pain suffira. Tu viens
de gagner de l'argent. Ce n'est pas la peine
de le dépenser.
#— Tu es trop gentille, ma chérie. Tant
pis 1 Nous allons quand même faire la
fête.
Et elle embrassa Mad avec passion. Tant
d'ingénuité confiante lui faisait passer,
pour quelques instants, condamnation sur
les traîtrises de la vie.
Au thé, elle était en train de chercher
une table, quand elle aperçut Dastorg qui,
assis près d'un individu à face sombre, en
redingote noire, se levait tout d'un coup
pour venir à sa rencontre :
- Vous voici ? Ah ! quelle chance 1 Vous
êtes toute seule? Vous allez vous asseoir
près de nous. Ze vous présenterai au mon-
sieur qui est avec moi. C'est un type cu-
rieux, qui peut vous être utile.
Mais le visage de l'inconnu n'enchan-
tait pas Charlotte. Cet homme avait l'as-
pect sinistre.
—Qui est-ce ? Et qu'est-ce qu'il vend ?
Dastorg confia à voix basse :
— Il a imaziné un truc epatant. Sup-
posez que vous ayez des meubles à ven-
dre dans un appartement que vous avez
loué exprès pour ça. Au moment où l'a-
zheteur se présente, vous Jui dites que
vous pouvez vendre à des conditions excep-
tionnelles de bon marzhé, parce que ces
meubles sont sur le point d'être saisis et
que vous voulez voua en débarrasser le
plus vite possible.
— Quelle preuve donnerai-je ?
— Ze vous attendais là. A l'instant
: même où l'azheteur discute,,, mon type se
présente, avec sa belle redingote et un beau
zhapeau haut de forme à la main. il se
donne comme l'huissier qui vient appor-
ter du papier timbré. Après cela, l'azhe-
teur est convaincu. et il marzhe !.
Elle ne put s'empêcher de sourire. L'in-
vention était, en effet, ingénieuse et nou-
velle.
Mais elle refusa de s'asseoir avec Das-
torg et de faire connaissance avec le
pseudo-huissier. Elle était venue au thé
pour se reposer et non pour parler d'af-
faires.
Cependant Dastorg faisait le salut mili-
taire :
— Salut, prince !
Elle se retourna et reconnut dans la per-
sonne qu'il venait de saluer Robert Chan-
treuil, le roi des commissaires-priseurs,
celui qui détenait le record de toutes les
grandes ventes.
Chantreuil rendit le coup de chapeau
d'un geste large, et passa en homme tou-
jours affairé.
Dastorg allait se lancer dans une di-
gression sur le sort heureux de certains
commissairefs-priseurs, là lacilité avec la-
quelle ils s'enrichissaient, lorsque Char-
lotte coupa court à son éloquence, non sans
d'ailleurs lui avoir donné un aimable shake
/tarul. Car, s'il était bavard, il était aussi
hand. Car, d'elle tou j ours très serviable.
vio-à-vis d'elle toujours trè~ serviable.
Durant deux heures, engagée dans une
conversation avec Mad, au milieu du bruit
des conversations, des allées et venues de
consommateurs entrants et sortants, des
morceaux de musique joués par des tziga-
nes, elle oublia la scène qui venait de se
passer l'après-midi.
Elle rentra à la maison, tout à fait cal-
mée. .,. ',. -'
— Y a-t-il quelque chose pour; moi,
Louise ?
— Non, madame.
Elle s'attendait presque à avoir une let-,
tre de Richard.
Devant ce silence, elle pensa que la
rupture était définitive. Il avait réfléchi
et entre elle et l'argent, il avait opté ffour j
ce dernier. -
-- Bah 1 tant mieux 1 J'en suis tout a
fait débarrassée. j
Mais elle avait encore nesoin de brtiit
et de mouvement pour chasser ses idées
noires et reconquérir un peu de santé mo-
rale.
Elle emmena Mad dîner au restaurant ;
ensuite, elles s'en furent au cirque.
Au retour du spectacle, il n'y, avait tou-
jours aucune lettre. La cassure était dono
cette fois absolue.
VI
0-' Eh bien ! ma chère amie, contient
trouvez-vous ma nouvelle installation 'l
- C'est exquis î !
Et Charlotte disait cela avec un vrai sen-
timent de joie et d'amitié à Mme La Ri_
vière qui venait de transformer en un ina-
gasin de vente un joli petit hôtel, situé
rue Royale.
Ce magasin, on l'inaugurait. Des mon-
daines, des collectionneurs, des marchands,
et même quelques commissaires-priseurs
s'y pressaient, allant à travers la pièce du
rez-de-chaussée, danj laquelle s entas-
saient les dentelles les plus rares. j £ n_
suite, un ascenseur les conduisait au Pre-
mier étage où. dans d'autres Pièces, se ?
trouvaient des meubles et ces tableaux an-
ciens, savamment choisis. i
[A sui, vre.)/ • il
LE JOURNAL
n-S — 23
c 031 le dividende. Comme on l'a deviné,
M. Renaud Jean cet communiste, et oe.'i
explique lo carnc!ère excessif do son élo-
quence. Fendant qu'il discourait, on s'in-
juriait, de roxlrrnie gauche à l'extrême
droite et vice verm dans des conditions
telles que M. André LcfÙvre, qui pré-
sidait. put dire judicieusement que les dé-
putés qui échangeaient ainsi des paroles
désagréables ne s'entendaient certainement
pas les uns les autres.
Les poiasses d'A'sace
Dans la matinée, l'assemblée s'était oc-
cupée des potasses d'Alsace. Elle repoussa
d'abord une demande de comité secret for-
mulée par M. Uhry. Pourquoi cette dc-
h'a;':t' ; Un crut le comprendre quand on
entendit M. Jules Bertrand déclarer que
le séquestre des mines de potasse avait
passé un contrat avec la société commer-
ciale qui assure provisoirement, l'exploi-
tation des gisements. « Mais cette société
sera dissoute au moment du vote de la
loi », dit M. Guillaume, directeur des mi-
nes. commissaire du gouvernement.
M. Jules Bertrand, alors, parla d'un
autre accord conclu toujours par le sé-
questre, et cette fois avec les anciens pro-
priétaires allemands de titres des sociétés
dissoutes." Il s'agirait d'une indemnité de
284 millions.
M. Ambroise Rendu, qui est allé enquê-
ter en Alsace sur cotte affaire, déclara :
Le séquestre n'a pu engager les finances de
PEIat sans autorisation.
Sur quoi, M. Le Trocquer prononça ces
paroles sibyllines :
L'accord, en tout cas, ne peut durer plus
longtemps que le séquestre.
Nous voilà aussi renseignés que s'il y
; .avait eu huis clos.
A part cela, M. Bocher préconisa le par-
tage de la concession des mines entre trois
sociétés. MM. Jules Bertrand et Lamoureux
se déclarèrent au contraire partisans de
la concession des gisements à une seule
firme.
Séance ce matin et cet après-midi. —
FERNAND HAUSER.
Les débitants de tabac
o. exposent leurs vœux
au ministre des finances.
Le congrès des débitants de tabac de
France est terminp. Trois journées durant,
sou? la présidence de M. Rué, les congres-
sistes fit-ent preuve d'une activité et d'un
esprit de décision remarquables.
Des vœux nombreux furent émis et,
hier matin, ils étaient présentés par une
délégation au directeur général des con-
tributions indirectes et au ministre des
finances.
En ministre avisé, M. de Lastevrie avait
tenu à entendre lui-même les desiderata
de~ débitants de tabac et il avait demandé
au président de la fédération, M. Rué, de
lui présenter un projet de commercia-
lisation, susceptible de faire rendre au
monopole son maximum d'exploitation.
Tandis que le ministre, attentif prenait
des notes. M. Rué demanda l'amélioration
de^ produits du monopole : une inspection
commerciale, susceptible de faire remé-
dier aux imperfections du système actuel :
la réorganisation des entrepôts et la no-
mination d'entreposeurs jeunes et actifs
aptes au commerce en remplacement des
fonctionnaires âgés, attendant passivement,
dans 'cet emploi suprême, l'heure de la
retrait e : une publicité bien-comprise — et
non rétrograde comme celle qui a été ten-
tée dernièrement — sur les produits des
manufactures, etc.
Le ministre répondit 'en technicien, qui
connaît ce dont on lui parle :
« C'est que, dit M. de Lasteyrie, j'ai cet
avantage d'être « du bâtiment ». J'ai été
•inspecteur des finances ; j'ai vérifié des
entrepôts, et je sais, par expérience, com-
bien, en général, ils sont mal tenus. Je
• suis oleinement de votre avis en ce qui
concerne votre projet de commercialisa-
tion. La guerre a créé des sityations nou-
velles et de., besoins nouveaux auxquels il
faut par conséquent appliquer des mé-
thodes nouvelles. Je suis disposé à faire
modifier ces règlements archaïques, dont
les plus récents datent de 1816. Il faut mo-
derniser. Je m'y emploierai de mon mieux.
Notr- situation financière est angoissante.
A quoi bon le dissimuler ? Mais j'ai la
conviction qu'avec un programme bien
compris, on peut l'améliorer. J'ai examiné
- bien des projets pour trouver l'argent né-
cessaire au Trésor. Fallait-il créer de nou-
veaux, impôts ? Cette manière de voir n'est
ni la mienne, ni celle de mes collabora-
teurs' C'est dans l'application d'cs impôts
actuels que réside le remède, oli du moins
la plus grande partie du remède. Vous êtes,
messieurs, pour le Trésor, de trop précieux
auxiliaires pour'que je néglige vos sugges-
tions q.ue j'ai tenu, au contraire, à pro-
voquer.
» J'adopte, dès à présent, une partie de
vo3 projets. Je suis absolument décidé à
vous donner entière satisfaction, car
■ je sais qu'en défendant vos intérêts, je
défends, par-ricochet, les intérêts du Tré-
sor. J'entends.- en conséquence, collaborer
étroitement avec vous à l'amélioration de
l'exoloitation du monopole »
Les délégués se sont retirés, enchantés de
cette réception. ,
Le banquet
Le banquet de la Fédération des débi-
tants de tabac de France a eu lieu hier
soir, à l'hôtel Moderne, sous la présidence
de M. Colrat, sous-secrétaire d'Etat de la
présidence du conseil, entouré des repré-
sentants dçs divers ministres. Plus de cinq
cents convives y assistaient- 0,
Au champagne, des discours ont été pro-
noncés par M. Moroau, président du syn-
dicat de la Seine, qui a remercié les per-
• sonnes présentes; M. Charles-Deloncle, qui
a demandé la croix de la Légion d'honneur
pour M. Rué, président de la Fédération, et
M. Colrat qui, avec humour, a fait l'éloge
des débitants de tabac, précieux auxiliairps
du Trésor. Un tfal très animé a suivi, qui
s'est, terminé fort avant dans la- nuit.!
— LÉON Moussou.
LA CATASTROPHE DES ECHETS
LE MÉOANIOIEN COQUAND
en correctionnelle - -
TRÉVOUX, 15 mars. — On sait que le parquet
avait déféré nu tribunal correctionnel de notre
ville Joseph Coquand, le mécanicien que l'en-
quête judiciaire rend responsable de la catas-
trophe qui, le 2 septembre dernier, se produi-
sit aux Echets et fit de nombreuses victimes.
L'affaire a été appelée aujourd'hui et le mé-
canicien incriminé comparaît devant ses juges
en prévenu libre. Dès l'ouverture de l'au-
dience, selon la règle judiciaire~ il est fait
l'appel des témoins cités et parmi eux figure
M. Yves Le Trocquer, ministre des travaux pu-
blics, qui ne répond pas. C'est l'occasion d un
premier incident, car on entend ausitôt s'éle-
ver dans le prétoire une protestation véhémente
de M" Ducos de la Haille contre l'absence, dit-
ii, « ue ce grand seigneur de la République
française ». Il renouvelle sa protestation à
l'occasion de l'absence également de l'ingénieur
principal du contrôle, M. Gilles Cardin.
Le prévenu est un homme de quarante et un
ans, trapu, d'allure modeste et simple, qui est
au service de la compagnie depuis de nom-
breuses années et sur le compte duquel
on relève un seul blâme, reçu pour un excès
de vitesse dans la conduite d'un train.
D'après l'acte d'accusation, le prévenu aurait
causé la mort de 39 personnes, plus 59 autres
voyageurs blessés, par maladresse, inattention,
imprudence et inobservation des règlements. Il
est relevé, en outre, dans le document, qu'ayant
atteint les Echcts, Coquand avait négligé de
réduire à 20 kilomètres, à l'aiguillage, la vitesse
du train sur une voie vétusté, qui n'avait pas
été rétablie en son état d'avant-guerre. D'ail-
leurs, le prévenu effectuait pour la seconde fois
seulement ce trajet.
L interrogatoire de l'inculpé commence en-
suite.
Le président fait observer à Coquand qu'après
S'lin t-An dré-de-CoreNr, le train paraît avoir été
sans direction et comme livré à lui-même. A
quoi le mécanicien répond que s'il en a été
ainsi, c'est sans doute par inattention de sa
part. Et il ajoute qu'un mécanicien n'a pas
seulement à surveiller le « chrono », il doit
aussi se préoccuper d'autres choses, notamment
des signaux, et une minute fatale eét rapide-
ment passée !.
Coquand devait consulter l'ordre de marche.
A ce propos, il affirme qu'au départ, le tableau
de route pratique ne lui a pas été remis.
L'inculpé assure également que le disque
'était éteint et que, de la façon dont il était
'd'ailleurs orienté, le poteau ne pouvait pas être
éclairé par les feux do sa, locomotive.
Coquand poursuit : « On prétend que les
disques sont peints à dessein en blanc. C'est
là leur renommée, mais. »
Au sujet des experts, qui affirment dans leur
"rapport qu'il est impossible de confondre un
sémaphore et un disque, le mécanicien Coquand
déclare : « Entre les experts qui jugent dans
un fauteuil et le mécanicien filant à toute
vitesse, le point de vue diffère forcément. »
Pour mieux étayer encore sa défense, le pré-
venu prétend qu'ayant à ses côtés un chauffeur
absolument inexpérimenté, il avait été dans
l'obligation de l'aider dans sa besogne pendant
tout le parcours.
Le président. — Vous dites, en somme : « Je
n'ai pas vu le disque, parce qu'il n'était pas
allumé et j'ai cru que la lumière du sémaphore
était celle du disque. L'erreur ne m'est apparue
que quand j'ai aperçu le papillon de l'aiguille? »
Le prévenu. — Oui, c'est bien cela, monsieur
le président.
C'est la fin de l'interrogatoire, et aussitôt
M* Ducos de la Haille, se levant, dépose des
conclusions demandant le renvoi de. l'affaire
pour un supplément d'enquête.
Le tribunal décide qu'il statuera sur les con-
clusions en même temps que sur le fond.
Il est procédé ensuite à l'audition des témoins.
Le chauffeur Nicolas est entendu le premier
Il fait connaître qu'un peu avant la catasti-ophe,
il éprouva des difficultés en manipulant la
'pompe de l'injecteur et qu'il se peut que cela
ait retardé le serrage des freins, quand son
mécanicien, voyant le danger, .voulut freiner.
M. Coulomb, chef de gare aux Echets, a in-
terrogé Coquand immédiatement, au moment de
la catastrophe. Il a eu cette impression que le
mécanicien avait loupé le disque. Il avait si-
gnalé maintes fois les excès de vitesse des mé-
caniciens au passage des Echets. Lors ae l'ac-
cident il' fai'sait. nuit noire, mais sans brouil-
lard ; on distinguait bien les feux, mais l'on
ne voyait pas les objets non éclairés.
Le chef de train Chatou a eu la sensa-
tion qu'au moment de la catastrophe un coup
de frein avait été donné. Il a consta. un temps
sombre, humide avec visibilité bonne.
D. — Coquand, croyez-vous que votre coup
de frein a aggravé l'accident ?
li. — C'est possible. 'Si je n'avais pas freiné,
si j:étais resté en pleine vitesse, j'aurais peut-
être passé l'aiguille et je n'aurais pas dérail-
lé ; mais on n'est pas maître de ne pas frei-
ner : c'est le règlement.
Me Ducos de la llaille, — Oui, c'est une ca-
tastrophe tout à fait réglementaire.
Le docteur Bernay, de Lyon, affirme qu'il y a
d'autres coupables que Coquand.
M. Demarie, chef de section sur la section
de voie avant les Echets a vu, à 21 h. 45 que
la lanterne du disque était allumée.
D. — Est-il vrai que le cantonnier Julliard
allumait réglementairement les lampes. de la
voie à huit heures le matin et qu'il ne les re-
voyait plus ensuite ?
R. - Oui, les choses se passent régulièrement
ainsi.
D. — N'arrive-t-il pas .aussi que les lanternes
de signaux s'éteignent, bien que complètement
garnies ?
R. — Ojii, cela peut se pro-duire: la manœuvre
trop brusque du disque pouvant éteindre la
lampe.
M. Demarie et M. Julliard précisent qu'ils
allument les signaux au passage, tantôt le ma-
tin, tantôt le soir, et qu'ils ont toutes' raisons
de croire que hi lampe fonctionnait.
M. Fontaine, confronté avec les témoins pré-
cédents, déclare que le matin après la catastro-
phe il a trouvé la lampe du disque à peu près
à sec. aue la mèche n'avait pas ebarbonné et que
le verre était propre. 1
La défense fait préciser par les témoins à la
barre que M. Julliard aurait été menacé de ré-
vocation: par un des représentants de la com-
pagnie s'il avait la langue trop longue et s'il
entrait dans trop de détails dans ses dépositions
sur l'éclairage de la voie.
L'audienee est levée -à 11 heures et demie.
A la séance de l'après-midi, le colonel Girod,
député du Doubs, montre l'incurie criminelle du
haut personnel et l'acharnement avec lequel on
sévit contre les petits, les subalternes. Ces pa-
roles produisent une sensation 1 profonde et la
surprise est à son comble quand le président
et le procureur déclarent que le corps du con-
trôle, partant le ministère, s'est opposé de toutes
ses forces aux investigations de la justice, qu'il
a refusé obstinément les documents qui au-
raient permis sans doute de remonter plus haut
et plus justement dans l'ordre des responsabi-
lités.
Puis, voici les experts, MM. les ingénieurs
Simon et Condamin.
Enfin, le docteur Locard, de Lyon, précise
d'abord qu'il n'a eu les pièces à. conviction que
de seconde main, après la vérification du con-
trôle. Ce ne sont donc que des résultats d'ex-
périmentations. Il est parfaitement possible que
la lampe se soit éteinte d'elle-même. Des expé-
riences ont montré que, en se plaçant dans les
meilleures conditions, la lampe du disque ne
pouvait durer plus de vingt-quatre heures. S'il
est démontré que la mèche de cette lampe da-
tait de huit jours, à plus forte raison il est
vraisemblable que la lampe s'est éteinte avant
l'heure prévue. Les mèches réglementaires de
la Compagnie sont, d'ailleurs, d'une qualité telle
que, si on ne les dispose pas avec un soin par-
ticulier dans la lampe, la lumière s'éteint.
On entend ensuite une série de témoins tech-
niques : MM. Weisshaupt, sous-chef de dépôt
à Ambérieu ; Courdil ; Tuirier, Inspecteur du
contrôle; Michel, ingénieur du contrôle à Bourg.
Le président Perrin revient, à ce moment, sur
la singulière obstination que le contrôle met à
se refuser à la recherche de la vérité. L'ingé-
nieur en chef du contrôle, par une lettre assez
cavalière, délègue ses fonctions de témoin à M.
Scherechwski. Ce jeune ingénieur expose ma-
thématiquement, doctement, comment une lampe
dure d'autant moins que la mèche et le pétrole
diminuent.
Enfin, l'on entend les mandataires de la Com-
pagnie. MM. Quinquet, Verlaut, Valentin, Michel,
qui, tous, se retranchent derrière le règlement.
A 19 h. 50, la suite des débats est renvoyée
à demain. Mais l'impression de cette première
journée est très favorable à l'accusé. — (Jour-
nal.)
ÉCHOS
LE GIBUS
p
i as de gibus en Algéricf nous écrit un
lecteur, vous n'y êtes donc jamais allée
Nous avons écrit, en effet, que la plupart
des fonctionnaires du Nord-Africain ne pos-
sédaient point cette coiffure et qu'ils s'en in-
quiétaient en raison du voyage de M. Mille-
rand. Il est pourtant exact qu'il y a quelques
gibus en Algérie, nous en connaissons un,
notamment, à qui nous devons une heure de
gaîté, car, quoi qu'en dise notre correspon-
dant, nous sommes allé visiter son pays.
C'était en 1914. M. Noulens, alors minis-
tre, et M. Lutaud, gouverneur, parcouraient
l'Afrique du Nord ; on s'arrêta à Timgad
pour admirer les superbes ruines romaines.
La chaleur était étouffante, tous les visiteurs
portaient le casque et étaient vêtus fort légè-
rement; seul, le conservateur des ruines était
sanglé dans une redingote noire et coiffé
d'un gibus. Il suait et soufflait, son visage
devenait couleur de brique, mais, héroique-
ment, il accomplit sa tâche jusqu'au bout,
nous conduisit partout et ne nous fit pas
grâce d'une pierre, malgré les quarante de-
grés du thermomètre.
Après la visite, lorsque le ministre lui
décerna les palmes, chacun reconnut qu'il ne
les avait pas volées.
o
n a beaucoup écrit sur le prix Nobel de
M. Anatole France et l'on a cité comme
montant de ce prix des chiffres fort exagé-
rés; il paraît que l'auteur de Thaïs a touché
exactement 378,111 francs. Or, il avait reçu
des demandes de subventions et de secours,
s'élevant au total à 7 millions.
Comment faire ? M. Anatole France, se
voyant dans l'impossibilité de satisfaire tout
le monde, a gardé pour lui la somme entière,
qu'il laissera un jour au fils de sa femme. A*
moins que d'ici là, ses amis communistes
n'aient supprimé le droit à l'héritage !
L
'Allemagne organise à Munich, du 4 au
11 août, une semaine du film. Ce sera
l'occasion d'une propagande kolossale pour
l'industrie allemande, aussi le gouvernement
dote-t-il cette manifestation d'une subven-
tion considérable.
Ah ! s'ils avaient eu'les Jeux olympiques !
c
ANNES. — Avec Un enlèvement au sérail
qui fut, dans le cadre du Casino Muni-
cipal, pour M. R. Hahn et Mmes Ritter-
Ciampi, .V écart, MM. Marcelin, Aquistapace,
Gilly, Gilbert-Moryn, l'occasion du plus ar-
tistique triomphe, voici l'éclatante rentrée èe
Mme Marthe Dàvelli et, demain, les Noces
de Figaro, avec l'incomparable quintette vo-
cal, Ritter-Ciampi, Vécart, Beumer, Gilbert-
Moryn et Vieuille. Les dîners-fêtes de Du-
clos ont toujours leurs mêmes succès et l'on
prépare une exceptionnelle saison de Pâques.
A
liment sain par excellence, d'une déli-
catesse extrème et d'une saveur ex-
quise, les Coquilles RIVOIRE & CARRET, ac-
commodées au maigre, sont une précieuse
ressource or les familles pendant le carême.
Le
Î numéro du 15 mars de Modes et Tra-
vaux féminins vient de paraître. C'est
la plus complète des revues féminines, elle
est en vente partout ainsi qu'au Magasin du
Journal, 10, rue de la Pépinière, à Paris, où
l'on trouve également le plus grand choix
d'ouvrages dessinés, échantillonnés et ter-
minés.
A
vant inventaire, la « Maison des Bam-
bous », 170, bd Haussmann, solde à des
prix très avantageux, meubles et tables en
laque de Chine, paravents et meubles en Co-
romandel et autres objets de décoration.
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a Julienne Chollet-Prevet, 9 sÓrtes de lé-
gumes desséchés, préférable aux légumes
frais et meilleur marché,! fournit : potages,
garnitures, plats et salades de légumes. Dans
bonnes Epiceries en paquets de 125 et 250.
L
es Magasins A Réaumur, r. Réaumur et
St-Denis, feront leur mise en vente des
premières nouveautés de la saison a partir du
23 mars. Modèles et prix sensationnels, tissus
de Ier choix, incomparables comme qualité.
L
a Fabrique de Couvre-pieds, 124, rue de
Courcelles, met en vente, jusqu'au 20
courant, un lot important de couvre-pieds fa-
briqués avec coupons et fins de pièces. Prix
hors cours. Réfection des couvre-pieds usagés.
MM. POINCARÉ ET DE LASTEYRIE
sont entendus
par la Commission sénatoriale des finances
MM. Poincaré et de Lasteyrie ont été
entendus, hier, par la commission des fi-
nances du Sénat. Voici le compte rendu
officiel qui a été communiqué à l'issue de
l'audition :
La commission sénatoriale des finances a en-
tendu MM. Poincaré, président du conseil, mi-
nistre des affaires étrangères, et de Lasteyrie,
ministre des finances, à propos du questionnaire
sur le problème des réparations et des dépenses
recouvrables qui leur avait été soumis, au nom
de la commission, par M. Bérenger, rapporteur
général.
- Après un exposé d'ensemble, fait par M.
Poincaré, de la situation telle qu'elle se pré-
sente après l'arrangement financier interallié du
il mars 1922, dont il a été donné lecture, les
ministres sont entrés dans les explications les
plus détaillés en réponse à toutes les questions
qui leur ont ~té posées, notamment sur les en-
gagements pris au nom de la France par le
gouvernement précédent, sur le projet de con-
sortium international économique, sur les frais
des armées d'occupation et de la mobilisation
de la classe 19, sur les prestations en nature
et les accords de Wiesbaden, sur la mobilisation
financière des gages réels à prendre sur l'Al-
lemagne, sur les dépenses de la commission
des réparations, sur les voies et moyens à
trouver pour couvrir cette année les dix mil-
liards et demi du budget spécial.
L'audition du gouvernement a duré quatre
heures. La commission a décidé qu'il en serait
fait état dans les conclusions du rapport gé-
néral sur le budget des dépenses recouvrables.
M. Milliès-Lacroix, au nom de la commission,
a vivement remercié les ministres de la clarté
et de la haute loyauté qu'ils ont apportées
dans toutes leurs explications.
La loi sur les loyers devant la Chambre
La commission de législation civil'3 a terminé,
hier, à la Chambre, l'examen des modifications
apportées par le Sénat au projet de loi sur les
loyers. Le rapport de M. Guibal sera déposé au-
jourd'hui sur le bureau de la Chambre. Ainsi, la
discussion en séance pourra commencer dès la
semaine prochaine. M. Ignace, président de la
commission, demandera que la Chambre tienne
à cet effet des séances exceptionnelles du ma-
tin à partâT de mardi prochain.
La guerre a-converti
au "pinard"
beaucoup de nos soldats
La première section de la Semaine nationale
du vin, présidée par le professeur Viala, député
de l'Hérault, membre de l'Institut, avait à son
ordre du jour un programme chargé.
Il lui a fallu la journée entière hier pour
l'épuiser en séance plénière.
M. Vavssière, sénateur de la Gironde, avait
étudié l'intluence de la guerre sur l'orientaion
de la production et du commerce des vins.
La guerre a-t-elle eu pour résultat de provo-
quer l'augmentation de la consommation du vin
en France ? Ce n'est pas douteux, a répondu
M. Rousseaux, directeur de la station œnologi-
que de l'Yonne. Il donne h cet égard des chiffres
intéressants. En janvier 1915, il avait été envoyé
aux armées à titre gracieux par les départe-
ments viticoles 175.000 hectolitres de vin. Mais
cela ne pouvait suffire. En 1918, on expédiait
chaque jour au front 27.000 hectolitres. Il en
est résulté qu'un nombre considérable de sol-
dats originaires de régions où l'on ne buvait
que peu ou pas de vin ont pris goût au « pi-
nard » et l'ont rapporté dans leurs foyers.
M. Charles Leroy et Gustave Cost ont exposé
en détail les mesures législatives à prendre pour
assurer plus rigoureusement encore que par le
passé la loyauté des vins de France, et M. Paul
Mercier, député, a fait connaître les excellents
résultats déjà obtenus par les caisses de crédit
et les coopératives vinicoles de production dont
il demande qu'on facilite par tous les moyens
l'extension.
INFORMATIONS
NOUVELLES MILITAIRES
CONVOCATIONS D'ANCIENS MILITAIRE3. — Aujoul'd'hu.l:
anciens combattants des 55, 25,5, 112. 312, 173° et
état-major de la 126° division, 15, rue de Rome, 1
20 11. 3,0.
DIVERS -
— L'Agence Havas a fété, en un banquet, la no-
mination dans la Légion d'honneur de M. Depierre,
directeur général de ses services de publicité.
— Une mutuelle familiale destinée à secourir le3
femmes et enfants des hommes peu fortunés exé-
cutant leur service militaire a été créée au 31e ré-
giment d'infanterie, en garnison à Paris-Tourelles.
Pour se procurer des fonds, une matinée a été or-
ganisée aujourd'hui à la salle Gaveau, à 15 heures.
— A 20 li. 30, salle des Conférences, 94, rue de
Bondy (porte Saint-Martin), les inventeurs sont priés
d'assister à la réunion publique organisée par
l'Union des Inventeurs français..
LE MONDE ET LA VILLE
— Hier a été célébré, à Saint-Pierre de Chaillot,
le mariage de Mlle de Chevreuse, fille du duc et de
la duchesse de Luynes, avec le comte Emmanuel du
Bourg de Bozas.
— Nous apprenons la mort de Mme veuve Georges
Brière de l'Isle, décédée à Paris le 12 mars 1922.
De la part de M. Jacques Brière de l'Isle, architecte,
et madame, de M. Benjamin BrIère de l'Isle (affaires
indigènes), de Mile Marianne Brière de l'Isle, et de
M. et Mme Georges Pèlicier. ses enfants.
ART ET CURIOSITE
La vente des jolis objets d'art et d'ameublement
de Mme Berthe Fontana, que Mes' Lalr-Dubreuil et
Henri Baudoin dispersaient hier à l'hôtel Drouot. a
produit 282,985 francs avec des enchères fort dispu-
tées. Voici quelques-uns des principaux prix : Lion
et Lionne en anienne porcelaine de Saxe avec mon-
ture bronze du dix-huitième siècle, 7,000 fr.; 2 can-
délabres cliiens en même porcelaine avec bouquets
de trois lumières en bronze, 5,000; 2 miniatures par
Gaillon, 4,600; 2 pendules époque Louis XVLi'une en
.bronze doré, l'autre en porcelaine de Paris surmon-
tée d'un Cupidon en biscuit, 7,600 et 11,000, etc.
Il y avait également hier la vente par séquestre
Wallerstein, dans laquelle des tableaux ont atteint
des prix assez élevés, notamment les Joueurs
d'éhecs, par Roybet, 9,000, et la Rivière sous bois,
par Thanlow, 8,500; et une vente d'estampes où
une gravure de Rembrandt, deuxième état, Faustus,
a été adjugée 14,000 fr. — F. M.
Exposition aujourd'hui Hôtel Drouot :
Salle 1. — Départ de M. O.: Meubles et objets d'art
princlp. du iï>8 s., tableaux, céramiques, tapisserie
Die Lair-Dubrenll, MM. Pauline et Lasquin).
LE JOURNAL
100. rue de Richelieu. Fondé en 1802 par F. XAU
T.Gut.61-65. 61-66, 61-67,26-37.Télég.flALJOun-PARia
8.
AbOnnementsl; Un an 6ix mois JLruis UUSB
Seine et Selue-et-Olse 46 » 24 » 12 60
France et Colonies "- 48 » 25 » 13 »
Etranger ..,. 82 » 43 » 22 *
16 MARS. 75e JOUR DE L'ANNÉE. Dem. : St. Patrice,
Soleil: lev.6 b.3; couch.5 h.55. Lune: d.q.le 20,nv.28.
PuBucrrfi S'ADR. 11, b(ï des Italleus Journal-Puoiicut
Comptes chèques postaux n° 3368, Paris, 1-1 arroncl
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus.
CONTE DU « JOURNAL »
ha distraction punie
La distraction est un vice rédhibitoire,
fit Charles Querlot, en attaquant un « ne-
ver more » bien tassé. Elle peut gâcher
une vie, tant parce qu'elle est un tour-
ment perpétuel, que parce qu'elle vous ex-
pose aux pires mésaventures.
Parce que je songe éternellement à au-
tre chose qu'à ce que je fais, je perds cha-
que jour une ou deux heures à chercher
des objets que j'ai sous la main, à rassem-
bler des vêtements que j'ai dispersés au
préalable : Charles Querlot est pour Char-
les Querlot un triste compagnon. Heureu-
sement, j'ai le goût de la terr~. J'exploite
mon petit domaine, j'élève quelques che-
vaux : ce sont des travaux qui permettent
de prendre son temps. Je fais en somme
figure de hobereau, et mon ambition ne va
pas au delà.
Dans l'été de 1919, l'amour se présenta à
moi sous les espèces d'Hélène Mirangue,
jeune fille de mon rang et comme moi ac-
coutumée à la vie rustique. Elle était plus
charmante que jolie, avec de très beaux
cheveux, ce dont je raffole, et des mains
délicieuses, ce que j'ai de tout temps aimé.
Nos fortunes concordaient, chose assez
nécessaire si l'on a, comme je l'avais, l'in-
tention de faire souche. Je ne m'épris pas
en vain de cette jeune personne : elle me
marqua pne préférence pleine de promes-
ses.
C'est au manoir de Verneville — une bi-
coque de mon onole Maurice — que je
rencontrai Hélène. La maison est vaste, en-
core qu'un peu branlante, les jardins fort
spacieux.
Mlle Mirangue était accompagnée de sa
tante, une vieille amie de l'oncle Maurice.
C'est une dame sur le retour, les cheveux
d'ocre, le visage aussi peint que celui de la
reine Athalie. Au demeurant, ni laide ni
belle, le buste assez bien construit et l'âme
sentimentale.
Je lui parlais rarement, avec distraction,
et j'ai dû lui faire, de-ci de-là, de ces
réponses ambiguës dont je suis coutumier,
et qui. me font ressembler à ces demi-
sourds, qui entendent mais entendent de
travers.
Il y eut un après-midi du mois d'août
où ma destinée se décida en deux actes. Le
premier acte se passa entre Hélène et moi.
Je revois l'étang, lé cygne centenaire, la
douceur antique des ormes, la grâce mélan-
colique des saules de Babylone, et cette
fine enfant de France, émue, même un
peu tremblante.
Elle était de l'ancienne école, soumise aux
siens, pliée aux règles, et tout en m'aban-
donnant sa petite main, elle subordonna
sa résolution à celle de sa tante et de son
tuteur — car elle était orpheline.
Il n'y avait pas de raison pour que la
tante et le tuteur s'opposassent à un ma-
riage en tous points .convenable, par
l'équivalence des niveaux sociaux et des
fortunes.
Je connus une heure de joie profonde,
joie qui se répandait sur de longues an-
nées à venir, et lorsque Hélène m'eut quit-
té, je me promenai longtemps dans une
fièvre délicieuse.
A la fin, je me trouvai seul, dans le grand
salon du manoir. Il y avait là du papier à
écrire, des cartes postales, dont les visi-
teurs usaient à leur gré.. Je griffonnai
deux ou trois lettres, que je mis dans la
poche intérieure de mon veston. et je me
retrouvai au jardin.
Le temps était plein de trouble ; les nua-
ges montaient de l'ouest, accompagnés d'un
vent tiède, qui les brassait, les tordait, les
trouait; l'air exhalait cette odeur humide
et un peu orageiise qui m'a toujours grisé.
Je finis par m'asseoir au fond, sur un
vieux banc de pierre. Des platanes aux ra-
mures épaisses faisaient un brùit dé jupes ;
un merle élevait sa grosse voix ; des mé-
sanges m'épiaient entre les rameaux et un
rouge-gorge, curieux, voleta tout près du
banc.
J'étais étrangement et inexprimablement
heureux. Il n'y avait plus de vicissitudes.
La vie avait un sens et ce sens me parais-
sait admirable.
Je ne sais combien de temps je rêvai là.
A la fin, songeant à mes lettres, je crus bon
d'aller les jeter moi-même dans une boite
que le facteur visitait deux fois par jour :
l'heure de la seconde levée était proche.
D'un geste instinctif, ce geste vérificateur
que ma nature de distrait a rendu néces-
saire et familier, je tirai les lettres de ma
poehe, je m'assurai que les adresses étaient
mises. Simultanément, j'aveigmis deux
photographies : celle d'un ami de l'oncle
Manrice,celle de la tante d'Hélène. J'avais
nécessairement ramassé ces photographies
par distraction, en même temps que mes
lettres.
Je contemplais celle de la tante, avec
une vive ironie où se mêlait de l'attendris-
sement. N'était-elle pas un des prolonge-
ments d'Hélène, n'allait-elle pas être une
des comparses de mon bonheur ?
A cette idée, elle me fut presque chère ;
elle évoqua si vivement Hélène que, dans
un geste bizarre mais qu'expliquent les as-
sociations d'idées et de sentiments, je la
portai à mes lèvres. -
Dans ce moment, une ombre parut près
de moi, une omitire qui coupait un rayon
filtré entre deux nuages. Levant la tête,
je vis la tante elle-même, vêtue comme on
l'était alors, c'est-à-dire assez dévêtue par
le haut et par le bas. Elle semblait très
émue ; on eût dit qu'elle chancelait. Nos
yeux se rencontrèrent. Les siens étaient
brillants, troublés, dilatés ; elle murmuré
d'une voix rauque :
— Ah I je le savais bien que vous m'ai-
miez I
Je m'étais levé; ce geste causa sans doute
ma perte, car la tante se laissa aller sur ma
poitrine. Elle sentait fort bon, son cou était
rond, ses avant-bras savoureux. Je dit
tout cela, parce que cette vision se mêla.
intimement au grand effroi, à l'inquiétude
extrême dont j'étais saisi. C'était un en-,
semble d'impressions, tel que nous en avons
dans les rêves et les secousses vives dej
l'âme.
Je n'osais pas repousser cette femme.,
Je n'avais pas le courage de lui ôter son g-
lusion. J'étais désespéré et ce désespoir.
même (comment exprimer cela ?) avait je
ne sais quoi de sensuel, qu'accroissait l'at-
mosphère électrique. Il arriva, ce que!
j'eusse jugé impossible et monstrueux,
deux minutes auparavant, que nos bouches
se rencontrèrent, et que, entraînés par-une
force vertigineuse, nous succombâmes, à,
tous risquas, dans un coup de folie.
Après cêla, évidemment, il devenait im-,
possible d'épouser Hélène.
J.-H. ROSNY AINE. : :
UN CONCERT D'ÉLOGES
Dans le vaste concert d'éloges qui proclame
l'efficacité de la Pommade Cadum, ce remède
merveilleux contre toutes les affections de la
peau. M. Leroy-Marcoult, à Barbonne-Fayel
(Marne), vient attester ses vertus-curatives et
proclamer bien haut toute sa reconnaissance.
Souffrant d'une dartre eczémateuse à la main, il
endurait des démangeaisons insupportables ;
une première application de Pommad-e Cadum le
soulagea complètement et si, la première botte
achevée, il voulut en avoir une autre chez lui,
c'est simplement par excès de précaution et
pour prévenir une rechute du reste improbable.
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UN DEMMIËChE DE SUCCÈSb
Dix savons, qu'on croyait illustres,
Brillèrnt pendant quelques lustres.
Où sont-ils ? Après cinquante ans,
Le Congo seul va grandissant.
POUR VOS DENTS.
1 J) Demandez partout i
: A
5 UNE PA TE GELLÉ: j
s
> C'est assurément 1
le plus parfait dentifrice. 1
M..Mnan
La CRIPPE vous guette!
Et yousque faites-Yous ?
La GRIPPE a refait son apparition et re- -
commence ses ravages. Or, la GRIPPE est
une maladie microbienne que l'on peut
éviter en s'y prenant à temps et que l'on
peut maintenir bénigne par un traitement
approprié. Notre organisme est pourvu de
certaines cellules, dites « phagocytes »,
ayant pour fonction de détruire les micro-
bes et toxines. Pour se mettre à l'abri de lai
GRIPPE, il suffit de maintenir ou d'aug-
menter le pouvoir phagocytaire du sérum
humain. Or il existe un produit merveil-
leux spécialement institué pour intensifier
la phagocytose : la Mycolysine du Docteur
DOYEN. Si les précautions ont été prises
trop tard pour prévenir l'infection, c'est
encore à la Mycolysine qu'il faut recourir
pour enrayer la maladie au plus tôt et i
éviter de terribles complications pulmo-jj
naires ou gastro-intestinales. ,
La Mycolysine agit à titre préventif et
à titre curatif; de plus, dans les maladies j
graves, elle favorise l'action des médica-
ments dits spécifiques.
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N- 21 FEUILLETON DU JOURNAL 16-3-22
Mm# Brazyers, antiquaire
ROMAN INEDIT *
Par AUGUSTE GERMAIN
v
Richard parti, Charlotte 's'habilla. Dans
son cerveau, les idées dansaient une folle
sarabande.
Mais elle était satisfaite. Elle avait dit
tout ce qu'elle voulait dire, en termiiiant
sur un congé magistral. Ses nerfs étaient
détendus. Elle se jeta sur son lit et s'en-
dormit d'un sommeil si profond qu'elle ou-
blia de déjeuner.
A quatre heures, elle s'en alla chercher
Madeleine au cours.
Tout en grandissant, la fillette gardait
les précieuses qualités enfantines, aux-
quelles se joignaient ce don d'observation
et cette maturité de jugement .particuliers
aux orphelins." Malgré son jeune âge, elle
avait des réflexions de petite femme avi-
sée et sérieuse.
En même temps que sa taille, sa joliesse
augmentait. Les yeux brillaient d'un éclat
vif, la bouche, d'une mutinerie spirituelle.
Et. comme toujours, coquettement habillée
et coiffée, elle entendait souvent dire :
« Quel amour- d'enfant 1 » elle s'ingéniait
à sourire, afin de plairp davantage.
- Où va-t-on, petite mère ?
- Prendre le thé.
* Oh ! que ie suis heureuse !
Tous droits de reproduction. do traductIon ou
d'adaptation réservés pour tous paya: -*
Et, enserrant Charlotte par le cou et
penchant la tête de façon à lire dans ses
yeux :
— Toi aussi, tu as l'air contente ? De-
puis quelques jours, tu as dû avoir beau-
coup d'ennuis. Je l'ai bien vu. Alors, au-
jourd'hui tout va mieux ?
- Oui, ma chérie.
— Explique-moi pourquoi ?
Elle tenait' toujours à savoir le pour-
quoi des choses. Jamais elle n'avait en-
tendu sa petite mère se plaindre de M.
Richard Vergnet, pas plus que de M. John-
son Tamv. Mais elle l'avait entendue quel-
quefois, à la dérobée, exposer sesv ennuis
devant Louise. Et, comme Charlotte ne
répondait pas :
— Alors, tu as gagné de l'argent ?
— Eh bien ! oui. -
— Dis-moi comment ?
— Tu ne comprendras pas.
— Si.
Mad se faisait plus caressante et un peu
volontaire.
Charlotte éprouvait le besoin de par-
ler et de se confier :
— Voici. Il y avait un monsieur qui
voulait acheter des dentelles. Par mon
entremise, on les lui a vendues cent mille
francs. J'ai cinq pour cent là dessus. Cal-
cule combien cela fait ?
- Tu as un crayon ?
- Oui.
- Et une feuille de paprer ?
4» — Voici.
Mad prit le crayon et la feuille de pa-
rier. Dans les tressautements du taxi-auto
qui les emmenait, il lui semblait très dif-
ficile d'écrire et de calculer. Elle mouillait
le crayon à pleines lèvres, transcrivait des
chiirrea que les heurts de la voiture fai-
-. -,-,-" --'
saient se mélanger, mais elle poursuivait
ses calculs avec ténacité, une barre au
front et les narines s'agitant et se fron-
çant, comme celles d'un petit lapin brou-
tant une feuille de chou.
De temps en temps, elle mettait le
crayon entre ses lèvres, réfléchissait, et
de nouveau elle traçait des chiffres fié-
vreusement.
Elle releva la tête, et sûre de soi :
— Tu as gagné cinq cents francs !
— Mad, tu dis des bêtises. Compte
mieux.
•— Je me suis trompée ?
Anxieuse, elle avait de grands yeux in-
terrogateurs, se demandant si on ne lui
faisait pas une niche.
— Ce, n'est pas pour te taquiner.
Compte mieux.
Mad mouilla encore une fois, et longue-
ment, son crayon. Elle en suça la pointe,
l'écrasa presque entre ses dents, cepen-
dant qu'elle regardait toujours ses chif-
fres et calculait mentalement.
Un cri de fierté, la joie d'avoir réussi :
— Àh ! que je suis bête. C'est cinq mille
francs !. J'avais oublié un zéro 1
» Alors, tu n'auras plus peur à cause de
ce procès que tu fais à ce vilain Mares-
cot? »
— C'est-à-dire que je pourrai le sou-
tenir sans être trop gênée.
— Mais, quan.1 tu es ennuyée, pour-
quoi ne prends-tu pas mon argent, à moi,
comme je te l'ai dit si souvent ?
Les prunelles doucement alanguies, ser-
rant avec force la fillette penchée sur son
épaule, cette fillette qui, à chaque fois
ou elle avait été malheureuse, lui rendait
de l'énergie, de la santé et de la gaîté,
Charlotte se contenta de répondre :
— Tais-toi, mignonne. Qu'est-ce que tu
veux manger pour ton goûter. Des brio-
ches ? Des éclairs ?
— Oh ! un petit pain suffira. Tu viens
de gagner de l'argent. Ce n'est pas la peine
de le dépenser.
#— Tu es trop gentille, ma chérie. Tant
pis 1 Nous allons quand même faire la
fête.
Et elle embrassa Mad avec passion. Tant
d'ingénuité confiante lui faisait passer,
pour quelques instants, condamnation sur
les traîtrises de la vie.
Au thé, elle était en train de chercher
une table, quand elle aperçut Dastorg qui,
assis près d'un individu à face sombre, en
redingote noire, se levait tout d'un coup
pour venir à sa rencontre :
- Vous voici ? Ah ! quelle chance 1 Vous
êtes toute seule? Vous allez vous asseoir
près de nous. Ze vous présenterai au mon-
sieur qui est avec moi. C'est un type cu-
rieux, qui peut vous être utile.
Mais le visage de l'inconnu n'enchan-
tait pas Charlotte. Cet homme avait l'as-
pect sinistre.
—Qui est-ce ? Et qu'est-ce qu'il vend ?
Dastorg confia à voix basse :
— Il a imaziné un truc epatant. Sup-
posez que vous ayez des meubles à ven-
dre dans un appartement que vous avez
loué exprès pour ça. Au moment où l'a-
zheteur se présente, vous Jui dites que
vous pouvez vendre à des conditions excep-
tionnelles de bon marzhé, parce que ces
meubles sont sur le point d'être saisis et
que vous voulez voua en débarrasser le
plus vite possible.
— Quelle preuve donnerai-je ?
— Ze vous attendais là. A l'instant
: même où l'azheteur discute,,, mon type se
présente, avec sa belle redingote et un beau
zhapeau haut de forme à la main. il se
donne comme l'huissier qui vient appor-
ter du papier timbré. Après cela, l'azhe-
teur est convaincu. et il marzhe !.
Elle ne put s'empêcher de sourire. L'in-
vention était, en effet, ingénieuse et nou-
velle.
Mais elle refusa de s'asseoir avec Das-
torg et de faire connaissance avec le
pseudo-huissier. Elle était venue au thé
pour se reposer et non pour parler d'af-
faires.
Cependant Dastorg faisait le salut mili-
taire :
— Salut, prince !
Elle se retourna et reconnut dans la per-
sonne qu'il venait de saluer Robert Chan-
treuil, le roi des commissaires-priseurs,
celui qui détenait le record de toutes les
grandes ventes.
Chantreuil rendit le coup de chapeau
d'un geste large, et passa en homme tou-
jours affairé.
Dastorg allait se lancer dans une di-
gression sur le sort heureux de certains
commissairefs-priseurs, là lacilité avec la-
quelle ils s'enrichissaient, lorsque Char-
lotte coupa court à son éloquence, non sans
d'ailleurs lui avoir donné un aimable shake
/tarul. Car, s'il était bavard, il était aussi
hand. Car, d'elle tou j ours très serviable.
vio-à-vis d'elle toujours trè~ serviable.
Durant deux heures, engagée dans une
conversation avec Mad, au milieu du bruit
des conversations, des allées et venues de
consommateurs entrants et sortants, des
morceaux de musique joués par des tziga-
nes, elle oublia la scène qui venait de se
passer l'après-midi.
Elle rentra à la maison, tout à fait cal-
mée. .,. ',. -'
— Y a-t-il quelque chose pour; moi,
Louise ?
— Non, madame.
Elle s'attendait presque à avoir une let-,
tre de Richard.
Devant ce silence, elle pensa que la
rupture était définitive. Il avait réfléchi
et entre elle et l'argent, il avait opté ffour j
ce dernier. -
-- Bah 1 tant mieux 1 J'en suis tout a
fait débarrassée. j
Mais elle avait encore nesoin de brtiit
et de mouvement pour chasser ses idées
noires et reconquérir un peu de santé mo-
rale.
Elle emmena Mad dîner au restaurant ;
ensuite, elles s'en furent au cirque.
Au retour du spectacle, il n'y, avait tou-
jours aucune lettre. La cassure était dono
cette fois absolue.
VI
0-' Eh bien ! ma chère amie, contient
trouvez-vous ma nouvelle installation 'l
- C'est exquis î !
Et Charlotte disait cela avec un vrai sen-
timent de joie et d'amitié à Mme La Ri_
vière qui venait de transformer en un ina-
gasin de vente un joli petit hôtel, situé
rue Royale.
Ce magasin, on l'inaugurait. Des mon-
daines, des collectionneurs, des marchands,
et même quelques commissaires-priseurs
s'y pressaient, allant à travers la pièce du
rez-de-chaussée, danj laquelle s entas-
saient les dentelles les plus rares. j £ n_
suite, un ascenseur les conduisait au Pre-
mier étage où. dans d'autres Pièces, se ?
trouvaient des meubles et ces tableaux an-
ciens, savamment choisis. i
[A sui, vre.)/ • il
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