Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1931-08-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 août 1931 07 août 1931
Description : 1931/08/07 (A20,N7972). 1931/08/07 (A20,N7972).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7587601g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/11/2013
L'ECHO D'ALGER
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LACRISE FINANCIÈRE
à ALLEMANDE
»
La reprise du trafic bancaire
Berlin, 6 août. — Les négociations qui
étaient en cours entre la Banque de
t garantie et d'acceptation et les caisses
d'épargne, ont finalement abouti et il
est vraisemblable que les caisses repren-
dront dès samedi matin leurs opéra-
tions normales, c'est-à-dire que les dé-
posants pourront se faire rembourser
jusqu'à 300 marks sans préavis.
Les rapports reçus par la Reichsbank
sur la reprise du trafic bancaire dans
la journée de mercredi, montrent que
tout s'est passé normalement.
L'ensemble des filiales de la Reichs-
bank aurait enregistré des rentrées s'é-
levant à 66 millions, alors que le to-
tal des paiement liquides faits par le
séquestre ne dépasse pas un million de
marks.
D'autre part, à Berlin, relativement
peu de traites nouvelles ont été présen-
tées aux guichets de la Reichsbank.
De même, la Banque de garantie et
d'acceptation n'a guère eu à intervenir
et là circulation fiduciaire n'a, en con-
séquence, pas augmenté.
Par contre, la situation parait moins
favorable en ce qui concerne les ren-
trées de devises à la Reichsbank. Un
sensible ralentissement de ces rentrées
a dû être enregistré. Ce ralentissement
est vraisemblablement dû à la nouvel-
le réglementation du trafic des devises.
Toutes les firmes qui possèdent des
devises s'efforcent de les garder en pré-
tendant qu'elles leur sont indispensa-
bles.
La bonne tenue du marché financier
permettra sans doute de rouvrir les
bourses de valeurs plus tôt qu'on ne
l'avait primitivement pensé.
Comme en craint en outre, que les
transactions occultes sur les valeurs ne
prennent un développement dangereux,
il est possible que les bourses alleman-
des reprennent leurs transactions vers
le milieu du mois. Cependant, aucune
d'à te ne sera fixée avant que soit con-
nu le résultat du plébiscite du 9 août.
Il semble qu'en tous cas les marchés
au comptant seront rouverts les pre-
miers, les marchés à terme restant fer-
més jusqu'à nouvel ordre.
On s'efforce, en ce moment, à Ber-
lin, de remettre sur pied, avec l'aide du
Reich et de la Prusse, la Banque pro-
vinciale de Rhénanie. Le passif de cet-
te banque s'élève à 488 millions de
marks, dont 350 millions viendront à
échéance avant la fin de l'année. L'ac-
tif s'élève à 534 millions de marks. La
situation comptable de la banque est
donc saine. ,
La plus grande partie de ses avoirs,
qui est placée à court terme, en cré-
dits accordés aux communes, se trou-
ve actuellement immobilisée du Ciit
que les communes emprunteuses sont
absolument hors d'état de rembourser
la Banque. C'est de la que viennent
ses difficultés.
Les restrictions financières
sont levées à Dantzig
Varsovie. 6 août. — Conformément
'à la décision du Sénat de Dantzig, tou-
tes les restrictions limitant l'activité
financière des banques et des caisses
! d'épargne sont supprimées à partir d'au-
jourd'hui. v
MM. Briining et Curtius
en route pour Rome
sont l'objet, à Bitterfeld,
d'une manifestation hostile
Bitterfeld, 6 août. — Le chancelier
Briining et le docteur Curtius, qui ont
-comme on le sait quitté Berlin mer-
credi soir, se rendant à Rome, sont
passés ce matin, conformément à l'ho-
raire prévu, en gare de Bitterfeld.
Comme le train s'arrêtait, une qua-
rantaine de nationaux-socialistes es-
sayèrent de pénétrer sur les quais pour
huer les ministres qu'on pouvait voir
* à la fenêtre de leur wagon. La police
eut grand'peine à maîtriser les « na-
zis » qui opposèrent une grande résis-
tance. Trois arrestations furent opérees
Comment on interprète à Rome
la visite des ministres allemands
Rome, 6 août. — La presse italienne
demeure très réservée en ce qui concer-
ne la visite du chancelier allemand.
Les journaux romains se bornent à t"U-
blier les dépêches de Berlin et des ex-
traits de la presse sympathique. Les
organes de province insistent généra-
lement sur le fait que la rencontre de
Rome n'est pas un fait exceptionnel,
mais rentre dans le cadre des conver-
sations internationales orientées vers
la collaboration des peuples.
Dans les milieux officieux en pense
généralement que le gouvernement a
tenu à faire connaître son point de
vue exact sur les questions qui seront
vraisemblablement abordées dans les
entretiens des ministres des deux pays,
sans préjudice d'autres qui pourraient
l'être.
Il faut noter le ton un peu différent
de la « Gazzetta del Popolo ». Après
avoir examiné les sujets possioles d'en-
tretien, ce journal note que la renCOll-
tre du duce et de M. Briining et les
rapports italo-allemands doivent être
considérés selon les critères fondamen-
taux de la politique de l'Italie faciste
qui sont la paix et la collaboration.
Cette rencontre, dit le journal, ne
saurait être dirigée contre aucun Etat,
mais pour que la paix soit assurée, il
faut qu'un esprit de justice plus grand
se propage et inspire toutes les solu-
tions aux vastes problèmes que les
traités de paix n'ont pas résolus, ont
mal résolus ou ont créés. Parmi ceux-
ci figure la situation des divers Etats
vaincus et avant tout de l'Allemagne
Il faut, si on veut assurer la paix, que
des charges trop lourdes, qu'il ne peut
supporter, ne soient pas maintenues
sur le peuple allemand- Il faut que ce
peuple sache qu'il pourra redevenir un
peuple libre, égal en droits aux autres
peuples.
Cette note doit être considérée .com-
me l'expression d'une opinion tout in-
dividuelle, car elle est unique dans la
grande presse.
Le « Popolo d'Italia. », de Milan, ter-
mine une dépêche de Rome en disant
que le chancelier trouvera une Italie
travailleuse comme un chantier ordon-
né, où toutes les personnes de bonne
volonté peuvent recevoir aujourd'hui ou
demain un honnête accueil.
MM. Briining et Curtius
ont été exonérés de la taxe
sur les passeports
Berlin, 6 août. — A l'occasion du dé-
part du chancelier Briining et du mi-
ministre des Affaires étrangères Cur-
tius pour Rome, on signale un détail
amusant : les passeports des deux mi-
nistres auraient été munis du timbre :
exempt de la taxe de 100 marks pour
voyages à l'étranger. Réglementaire-
ment, les ministres devaient acquitter
la taxe, car ils n'appartiennent pas à
la catégorie des fonctionnaires qui se
rendent temporairement en mission à
l'étranger.
(Lire la suite en dernière heure)
Le premier « scout-master »
du monde
Lord Baden-Powell
Cliché « Petit Journal »
Le voyage du « Nautilus »
au pôle nord
Oslo, 6 aoùt. L'expédition polaire
du commandant Wilkins a quitte cbr-
gen jeudi à 17 h. 30. La première es-
cale sera Tromsoë, où le « Nautilus »
est attendu dimanche matin.
Lorsqu'il a quitté Bergen, le sous-
marin a été suivi par un grand nombre
de petits bateaux. Une foule nombreu-
se s'était ressemblée sur le rivage pour
assister -- au départ du -- sous-marin. -
Les nouveaux droits italiens
i sur les farines
Rome, 6 août. — Le Bulletin officiel
du ministère des Finances publie un
décret de loi modifiant le régime doua-
nier pour les farines de froment et de
maïs blanc. Les droits de douane sont
établis respectivement, en lires, à 92.90
et 92.90 le quintal.
— L'exposition dentairm
ne tient au Grand Palais.
— C. est-à-dire que la
Petit Palais se trouve dans
le grand /.H
Cliché « Petit Parisien ».
Le voyage du Sultan du Maroc
en France
La suite du Sultan sortant de la Chambre, ae commerce de Marseille
AU CHATEAU DE RAMBOUILLET.
Le sultan est l'hôte du président
de la République et de Mme Doumer
Une photo récente du sultan ;
Mohamed ben Youcef
Cliché « Petit Parisien ».
Rambouillet. 6 août. - Moulay Mo-
hemed ben Yousset, sultan du Maroc
s'est rendu aujourd'hui au château de
Rambouillet où il a été, à midi, l'hôte
du président de la République et de
Mme Paul Doumer.
Le souverain, - qu'accompagnait le
grand vizir El Mokri, le chef du proto-
cole Si Kadour ben Gabrit, le vizir de
la justice Mohamed Ronda, Je vizir
des habous Si M'Hamed Mouline et
M'Hamed Tazi, mendoub du sultan à
Tanger, est arrivé à 11 h. 45 au châ-
teau où les honneurs militaires lui ont
été rendus par un escadron du 4e ré-
giment de hussards avec étendard et
fanfare. Le sultan a été reçu sur le per-
ron du château par MM. Becq de Fou-
quières, directeur du protocole ; Huis-
man et le général Braconnier, secré-
taires généraux civil et militaire de
l'Elysée.
U ri niiiateTOînt introduits dans le
grand salon, le sultan et sa suite fu-
rent rejoints par MM. Pierre Laval,
président du Conseil ; M. Piétri, mi-
nistre du Budget : M. Charles Dumont,
ministre de la Marine ; M. JPaul Rey-
naud, ministre des Colonies ; M. J.-L.
Dumesnil, ministre de l'air, le maréchal
Lyautey ; M. Saint, résident général de
France au Maroc ; M. Steeg, ancien
résident général ; M. Barety, ancien
sous-secrétaire: d'Etat ; le général Nau-
lin ; M. Philippe Berthelot, secrétaire
général des Affaires étrangères, repré-
sentant M. Briand ; M. Bonnefoy-Si-
bour, préfet de Seine-et-Oise. ", *
.Apl'ès ques minmes d'entretien,
le déjeuner commença.
Le sultan, ayant à sa droite Mme
Doumer et faisant face au président.
qui avait lui-même M. Pierre Laval à
sa droite, mangea de bon appétit un
frugal repas arrosé d'eau minérale.
Le sultan présente au président
de la République les caïds marocains
A 13 h. 30, le déjeuner prend -fin.
Tout le monde se lève. Le sultan, pré-
cédé, de M. Paul Doumer et suivi par
tous les invités, pénètre dans le fu-
moir installé dans l'ancienne salle à
manger de Henri II où vient d'être servi
le café. Mohamed ben Youssef s'entre-
tient familièrement avec diverses per-
sonnalités lorsqu'on annonce l'arrivée
de 30 caïds qui ont déjeuné dans l'un
des grands hôtels de Rambouillet ôt
qui doivent être présentés par ls sul-
tan au président de la République. Vê-
tus de burnous blanc, la poitrine barrée
par des décorations, les caïds s'incli-
nent gravement devant le chef de l'Etat
qui a un mot aimable pour chacun
d'eux.
L'allocution du Sultan
Le sultan a prononcé, en français,
l'allocution suivante :
- « Monsieur le Président de la
République,
« Notre joie de revoir la France n'a
d'égal que le plaisir que nous prenons
à venir officiellement apporter à son
digne représentant le salut de Notre
Majesté, du Makhzen et du peuple ma-
rocain, ainsi que l'expression de notre
reconnaissance pour l'œuvre française
qui permet au Maroc de progresser
dans les branches de la civilisation et
l'amène à prendre rang parmi les peu-
ples les plus modernes.
« Cette œuvre, dont les pionniers les
plus illustres sont le maréchal Lyau-
tey, MM. Steeg et Saint, est vraiment
digne des glorieuses annales de la
France .et de sec grands principes. La
France a su, tout en respectant notre
religion, nos traditions et nos coutu-
mes, doter le Maroc d'une organisation
administrative et d'un outillage écono-
mique perfectionnés qui lui assurent un
développement rapide dans la prospé-
rite et la paix.
« Cette admirable paix française, qui
s'impose surtout par la persuasion et
vice à conquérir le cœur, ne, compte
dans notre empire que des collabora-
teurs fervents. Tous, jusqu'au dernier
de nos sujets, nous travaillons avec les
Français dans une émulation frater-
nelle, pour rendre notre pays digne de
la grande nation qui le protège et de
l'admiration que les étrangers ont pour
lui.
« Nous vous apportons l'expression
de notre indéfectible attachement à la
France et de notre inaltérable amitié
pour vous, monsieur le Président, dont
la vie est un magnifique exemple de
dignité, d'abnégation et de dévouement
à la chose publique.
« Nous .terminons en faisant des
vœux pour la gloire de la France et
pour votre bonheur. »
La réponse de M. Paul Doumer
M. Paul Doumer a répondu en ces
termes ; : <
« C'est une très grande joie pour
moi d'exprimer à Votre Majesté les
sentiments d'affection et de vive sym-
pathie que la nation française et moi-
même professons pour le souverain de
l'empire chérifien et pour son peuple.
« Il y a cinq ans, animé- déjà de ce
grand intérêt que vous portez aux cho-
ses françaises, vous accompagniez votre
auguste père venu emporter l'hommage
de son concours écrairé aa gouverne-
ment de la République. C'est à moi
qu'échoit aujourd'hui l'honneur de re-
cevoir en France Votre Majesté.
« Ainsi, les œuvres demeurent tandis
que les hommes changent. Le cours
divers des événements se déroule dans
une harmonieuse unité qu'il emprunte
à la continuité. de la politique fran-
çaise. Aller résolument au progrès sans
froisser les consciences, défendre le la-
beur et encourager l'initiative, tendre
une main secourable à la souffrance :
telle est la tradition de notre histoire
et telle est la loi de notre tâche.
« Votre Majesté l'a bien compris
quand elle a défini en termes si élevés
les bases de l'amitié indissoluble faite
d'estime mutuelle et de collaboration
confiante qui unit la France et le Ma-
roc.
« Ses paroles dont l'écho ne s'arrê-
tera pas aux frontières de notre pays et
du vôtre, constituent pour nos efforts et
nos travaux la plus flatteuse des récom-
penses.
« Il m'est particulièrement agréable
d'en témoigner devant une délégation
des notables marocains dont je connais
l'esprit de fidélité et de dévouement en-
vers Votre Majesté, son maghzen et la
nation protectrice.
« Je prie Votre Majesté de les asso-
cier aux vœux que me faisant l'inter-
prête de la France tout entière, je for-
me pour son bonheur personnel et pour
la prospérité de son empire.
Il est -2 heures, le sultan prend congé
de M. Paul Doumer qui raccompagne son
hôte jusqu'au perron.
Dans la cour d'honneur, un escadron
de hussards présente les armes et tan-
dis que les fanfares résonnent à nou-
veau, l'automobile du sultan, suivie par
la longue file des invités, quitte lente-
ment la demeure présidentielle et s'éloi-
-gne à vive allure dans la direction de
Paris,
» A l'hôtel de ville
Paris, 6 août. — A 17 heures, le cor-
tège qui faisait escorte à Sidi Mohamed
ben Youssef s'arrête devant la porte
centrale de l'hôtel de ville, qui a été
pour la circonstance abondamment pa-
voisé.
C'est dans la salle des prévôts, joli-
ment fleurie, que la municipalité pari-
sienne, ayant à sa tête M. François La-
tour, président du conseil municipal,
lui présenta ses hommages, tandis que
rendaient les honneurs tambours et
trompettes de la Garde républicaine.
Les présentations ayant été faites dans
le salon d'hiver, le cortège gagna la salle
à manger où des discours de bienvenue
furent prononcés.
Le premier, M. François Latour, expri-
ma au souverain, toute la joie que la
ville de Paris éprouvait à honorer avec
éclat l'ami si fidèle de la grande patrie
et toute la gratitude qu'elle devait au
gouvernement marocain pour l'accueil
si cordial et si empressé qu'il a toujours
réservé à ses édiles. *
M. Jouhannaud, secrétaire général de
la Préfecture de la Seine, remplaçant
M. Edouard Renard, préfet, s'associa
aux paroles du président du conseil
municipal.
— Des siècles d'histofrc, dit-il en ter-
minant, montrent comme un Iùt natu-
rel l'inéluctable alliance de la France
et de l'Islam. C'est une tradition très
ancienne qui a ses racines dans l'âme
même des deux peuples et se justifie
par de multiples affinités sur le sol du
Maroc.
« Parmi les splendeurs de son art
millénaire, ont surgi comme par en-
chantement des quartiers, de villes fran-
çaises.
« Il nous plait de penser qu'aux por-
tes de Paris, dans la féerique cité des
races, édifiée par le génie du maréchal
Lyautey, vous allez voir un coin de vo-
c
tre capitale transporté là, semblé-t-il,
par un prince des magiciens. Cette
image vivante tirée de votre empire
ensoleillé est comme uns miniature ex-
traite d'un livre merveilleux, le livre
d'or de l'amitié franco-marocaine que
votre présence enrichit d'une nouvelle
et prestigieuse illustration.
Par le truchement de Ben Ghabrit.
Sa Majesté Sidi Mohamed ben Youssef,
remercia la ville de Paris.
Un lunch fut ensuite servi après quoi
le sultan du Maroc prit congé de la
municipalité, mais non sans que M.
François Latour lui eut remis, à titre
de souvenir, une montre en or. joliment
ciselée et pour le prince héritier une
auto jouet électrique.
jAnrès ouoi, a-'ec le même cérémonial
qu'à l'arrivée, Sidi Mohamed ben Yous-
sef et, son cortège regagnèrent leurs
Voitures sur la place-de l'Hôtel-de-Ville
où une foule nombreuse fit au souve-
rain le don spontané de chaleureuses
acclamations,
A CRls FINANCIERE
BRITANNIQUE
, Les fluctuations de la livre sterling
- Londres, 6 août. — Les journaux de ce
matin étudient attentivement les évé-
nements survenus mercredi sur le mar-
ché des changes. Tout en témoignant
leur surprise des fluctuations, ils n'es-
timent pas qu'il faille attacher une
trop grande importance à ce qu'ils con-
sidèrent généralement comme un inci-
dent isolé.
Le « Morning Post » écrit : La réac-
tion manifestée hier matin à l'égard
de la devise anglaise a paru d'autant
plus incompréhensible en raison des
importants crédits en francs et en dol-
lars récemment accordés. On ne peut
douter que ce recul résulte de la sus-
pension temporaire des achats de li-
vres ,par la France. Il est également
possible que les interventions sur le
marché des changes aient cessé afin
de permettre à ce marché de se stabili-
ser de lui-même 20.
Il « Cependant, ajoute le chroniqueur
financier du « Morning Post », il est
possible que dans l'intention des négo-
ciateurs, les mesures défensives adop-
tées impliquaient plutôt un soutien ac-
tif de la devise anglaise qu'une stabi-
lisation ».
A PARIS, LA DEVISE ANGLAISE
A RETROUVE SON COURS
DL MARDI
Paris, 6 août. — Le calme semble être
revenu sur Te marché des changes. La
livre sterling qui avait été mercredi
l'objet de fluctuations importantes, s'est
tenue jeudi entre 123,81 et 123,90 pour
finir à son plus haut cours.
A ce dernier, qui est celui de mardi,
on ne croit pas qu'il y ait les exporta-
tions d'or, ainsi qu'on craignait mercre-
di à Londres.
Il est à peaser que l'impression meil-
leure venant d'Allemagne — qui a éga-
lement agi sur la bourse — a facilité ce
redressement. On a, en effet, bien ac-
cueilli les renseignements confirmant
'es bonnes conditions dans lesquelles
s'est effectuée la réouverture des ban-
ques.
A LA BOURSE DE LONDRES
Londres, 6 août. — La livre sterling
était, ce matin, aux environs de ses
cours de clôture de mardi. Elle a coté,
par rapport au franc, 123,73-78 ; par
rapport au dollar, 4,85 1/4-1/2.
Le taux d'escompte de la Banque
d'Angleterre n'a pas subi de midifica-
tion.
Au stock les exchanges ont fait preu-
ve en clôture de la même tendance qu'à
l'ouverture : le franc à 123,85 et le dol-
lar à 4,85 3/8.
Cependant la nouvelle que 2.500.000
livres sterling en or auraient été vendus
aujourd'hui pour être exportés en Hol-
lande et en France, pour attendre qu'elle
fut, a causé quelque déception. Les cer-
cles financiers font observer générale-
ment que si l'alerte de mercredi matin
a prouvé que la devise nationale avait
besoin de soutien pour que l'encaisse
métallique de la banque centrale ne soit
pas entamée davantage, l'événement a
établi avec évidence que les possibilités
d'intervention étaient suffisantes pour
parer à une éventualité de cet ordre.
A LA BOURSE DE NEW-YORK
New-York, 6 août. — L'ouverture de
la Bourse a été irrégulière. L'accord des
banquiers de New-York sur les crédita
à accorder à l'Allemagne, la reprise par-
tielle de la livre qui a suivi le démenti
de bruits inquiétants ainsi que les con-
tradictions relevées dans des rumeurs
sans fondement sur les dividendes des
principales compagnies sont regardés
comme des facteurs - favorables. Mais
l'absence de développements industriels
constructifs a contribué à déprimer l'at-
mosphère de la Bourse.
Les négociations financières
de Londres
Londres. 6 août. — M. Schlipper, de
la Deutshjedisconto Bank, après avoir
eu à Paris des entretiens auxquels a
pris part M. Moret, est arrivé à Londres
pour participer aux négociations avec
les banquiers anglais et les représentants
des grandes maisons d'acceptation hol-
landaises, françaises et suisses.
Il s'agit de négocier la suspension des
paiements allemands pour six mois,
d'après la suggestion du docteur Luther
acceptée déjà en principe lors des con- ,
versations de Berlin.
Cependant les Anglais commencent à
ouvrir les yeux et à s'apercevoir des ma-
nœuvres allemandes.
La situation du Reich est loin d'être
aussi désespérée qu'on l'a raconté. Au
contraire, les banques allemandes refu-
sent de consentir des avances Sur les
stocks à lindustrie, des quantités consi-
dérables de marchandises vont être je-
tées sur le marché International, en-
traînant une chute des prix et des
salaires que l'on évalue déjà à 20
au moins. Il s'en suivra un dumping
inévitable dont l'Angleterre sera la pre-
mière à en souffrir, le monde allant
être inondé de marchandises allemand
des à bon marché.
LE RENFLOUEMENT DU "SAINT-PHILIBERT"
Au cours du renflouement, entre les deux pontons maintenus écartés par des
madriers, on aperçoit la passe reUe du « Saint-Philibert »
CUcûè « Petit Parisiens.
LE CHOMAGE AUX ETATS-UNIS
LE NOMBRE DES SANS-TRAVAIL
S'ELEVERAIT A SIX MILIONS
Le chômage prend aux Etats-Unis
des proportions iuquiétantes
Londres, 6 août. — Accusé de n'avoir
rien fait pour alléger le chômage aux
Etats-Unis, dit le correspondant du Ti-
mes à Washington, M. Hoover vient
de remettre à la presse certaines sta-
tistiques préparées par la Trésorerie et
par le Ministère du travail. Il en res-
sort que le plan gouvernemental prévoit
pour l'automne prochain, des construc-
tions évaluées à 300 millions. de dol-
lars et que durant les quatre derniers
mois, les services fédéraux ont procuré
du travail à plus de 250.000 chômeurs.
Il n'empêche que le nombre des sans
travail s élève pour l'instant à six mil-
lions et que, d'après le correspondant
du Daily Herald à New-York on re-
doute qu'il ne soit porté à dix millions
l'hiver prochain.
Les conversations entre le président
Hoover et le président de la Croix-Rouge
ont révélé que les fonds particuliers qui
se. - aient à venir en aide aux sans-
travail, sont épuisés et que peu de vil-
les pourront, cet hiver, venir à leur se-
cours.
Oontraircment à l'opinion publique,
M. Hoover persiste à croire que le gou-
vernement ne doit pas intervenir direc-
tement, mais se borner à coordonner les
secours locaux. Plusieurs sénateurs, dont
MM. La Folette et Caraway, soutenus
par l'élément prégressiste, ont déclen-
ché un mouvement en faveur de 1 inter-
vention gouvernementale directe. Le
premier soumettra au congrès un pro-
jet de loi appelé à créer un organisme
national chargé de résoudre le grave
problème du chômage.
, De nombreuses personnalités indus-
trielles, de leur côté, insistent auprès
de M. Hoover en faveur d'une action
gouvernementale. Mais jusqu'ici le pré-
sident reste sur ses positions.
M. Green, président de la Confédéra-
tion américaine du travail, vient de fai-
re un nouvel appel à. M. Hoover en fa-
veur de la convocation immédiate d'une
conférence d'économies.
« Si l'industrie et le gouvernement
ne coopèrent pas avec les syndicats, a-
t-il déclaré, il y aura une révolte parmi
les chômeurs et un bouleversement du
système politique actuel. »
UN SERIEUX AVERTISSEMENT
M. William Green vient d'ailleurs de
publier un long rapport dans lequel il
^p^ande au gouvernement des Etats-
Unis de réorganiser immédiatement tout
,ae sucial américain. Après avoir
déclaré que plus de six millions de per-
sonnes sont actuellement sans travail
au:: Etats-Unis, M. Green dit que si le
gouvernement américain ne prend pas
des mesures immédiates toute la struc-
ture économique de la nation s'écrou-
lera et pourrait être remplacée par
« quelque chose de pire ».
Le président de la Fédération améri-
caine demande donc au président Hoo-
ver de convoquer une conférence com-
posée de financiers, d'économistes et de
délégués ouvriers pour discuter des gra-
ves problèmes économiques et suggère
qu'entre temps, les patrons s'engagent
formellement à conserver tous les ou-
vriers qu'ils occupent actuellement.
M. Green recommande la réduction
du nombre des jours de travail, qui est
actuellement de cinq par semaine, et
suggère à cet effet que dans quelques
industries les ouvriers ne soient occu-
pés que trois jours par semaine, afin de
distribuer la main-d'œuvre parmi un
plus grand nombre d'ouvriers.
M. Green conclut :
« Nos greniers sont pleins de blé
jusqu'à en regorger et malgré cela la
famine nous menace. L'équilibre amé-
ricain est chancelant et la structure du
pays est affectée. La société a la res-
ponsabilité de la reconstruire. Il
- Les journées de - Vichy
Deux jolies toilettes
viau pesage le jour du Grand Prix
de Vichy
Cliché 4 Petit Journal »
LA POLITIQUE
Paris, 6 août (d'un de nos collabo-
rateurs politiques). — Les spécialistes
financieri 4ui, àtft élé de nouveau sur-
pris, hier, par .une faiblesse soudaine
et imprévue de la livre sterling, se de-
mandent s'ils arriveront jamais à en<
rayer la crise économique dont l'Eu-
iupe souffre actuellement.
Ils s'efforcent en tout cas, d'y parer
de leur mieux et tachent d'élargir le plus
possible les crédits pour les Etats me-
nacés.
Les spécialistes de la politique es-
sayent de les aider et ont été de Paris
à Londres, à Berlin, puis à Rome pour
ranimer, la confiance des capitaux en
montrant un visage aussi souriant que
possible. Ils s'agitent beaucoup mais pa-
raissent agir fort peu !
Mais les économistes, qui sont eux
aussi des spécialistes, prétendent que ce
que font ou tentent de faire les finan-
ciers et les politiques est à contre sens
de la logique des événements. Ils disent
que tous ces crédits à plus ou moins
court terme, que les uns ouvrent aux
autres, ne sont destinés qu'à sauver mo-
mentanément ceux qui sont destinés à
sombrer.
Ils se fondent, pour raisonner ainsi.
sur l'inefficacité du moratoire Hoover
qui a coûté fort cher à tout le monde
sans bénéfice pour personne, sauf pour
ceux qui ont joué à la Bourse.
Ils voient la cause de la crise ac-
tuelle précisément dans l'inflation des
crédits qui a eu lieu après la guerre
et a favorisé une inflation de la produc-
tion sans accroissement notable de la
consommation. car celle-ci est nécessai-
rement limitée et a été encore restreinte
par suite de l'inflation des impôts résul-
tant de l'inflation des budgets.
Nous souffrons, en somme, de « l'in-
flation » sous toutes ses formes.
Nous pouvons ajouter qu'en France
nous avons souffert particulièrement
d'une « inflation d'illusions », qui con-
sistait à appeler « prospérité » une si-
tuation de trésorerie en équilibre ins-
table. 1 a 1
Décidément la politique de droite que
le Parlement a voulu maintenir sera dans
l'histoire de l'après-guerre une page bien
décevante. -
P.-V. PIOBB.
Aujourd' hui : 8 pages
EN DEUXIÈME PAGE :
Suite du service télégraphique.
En passant, par Pierre-Edmond.
EN TROISIÈME PAGE :
La vie sportive. ,
A travers Alger..
EN QUATRIÈME PAGE":
Dernière heure.
EN CINQUIÈME PAGE :
Dans les départements algériens.
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LACRISE FINANCIÈRE
à ALLEMANDE
»
La reprise du trafic bancaire
Berlin, 6 août. — Les négociations qui
étaient en cours entre la Banque de
t garantie et d'acceptation et les caisses
d'épargne, ont finalement abouti et il
est vraisemblable que les caisses repren-
dront dès samedi matin leurs opéra-
tions normales, c'est-à-dire que les dé-
posants pourront se faire rembourser
jusqu'à 300 marks sans préavis.
Les rapports reçus par la Reichsbank
sur la reprise du trafic bancaire dans
la journée de mercredi, montrent que
tout s'est passé normalement.
L'ensemble des filiales de la Reichs-
bank aurait enregistré des rentrées s'é-
levant à 66 millions, alors que le to-
tal des paiement liquides faits par le
séquestre ne dépasse pas un million de
marks.
D'autre part, à Berlin, relativement
peu de traites nouvelles ont été présen-
tées aux guichets de la Reichsbank.
De même, la Banque de garantie et
d'acceptation n'a guère eu à intervenir
et là circulation fiduciaire n'a, en con-
séquence, pas augmenté.
Par contre, la situation parait moins
favorable en ce qui concerne les ren-
trées de devises à la Reichsbank. Un
sensible ralentissement de ces rentrées
a dû être enregistré. Ce ralentissement
est vraisemblablement dû à la nouvel-
le réglementation du trafic des devises.
Toutes les firmes qui possèdent des
devises s'efforcent de les garder en pré-
tendant qu'elles leur sont indispensa-
bles.
La bonne tenue du marché financier
permettra sans doute de rouvrir les
bourses de valeurs plus tôt qu'on ne
l'avait primitivement pensé.
Comme en craint en outre, que les
transactions occultes sur les valeurs ne
prennent un développement dangereux,
il est possible que les bourses alleman-
des reprennent leurs transactions vers
le milieu du mois. Cependant, aucune
d'à te ne sera fixée avant que soit con-
nu le résultat du plébiscite du 9 août.
Il semble qu'en tous cas les marchés
au comptant seront rouverts les pre-
miers, les marchés à terme restant fer-
més jusqu'à nouvel ordre.
On s'efforce, en ce moment, à Ber-
lin, de remettre sur pied, avec l'aide du
Reich et de la Prusse, la Banque pro-
vinciale de Rhénanie. Le passif de cet-
te banque s'élève à 488 millions de
marks, dont 350 millions viendront à
échéance avant la fin de l'année. L'ac-
tif s'élève à 534 millions de marks. La
situation comptable de la banque est
donc saine. ,
La plus grande partie de ses avoirs,
qui est placée à court terme, en cré-
dits accordés aux communes, se trou-
ve actuellement immobilisée du Ciit
que les communes emprunteuses sont
absolument hors d'état de rembourser
la Banque. C'est de la que viennent
ses difficultés.
Les restrictions financières
sont levées à Dantzig
Varsovie. 6 août. — Conformément
'à la décision du Sénat de Dantzig, tou-
tes les restrictions limitant l'activité
financière des banques et des caisses
! d'épargne sont supprimées à partir d'au-
jourd'hui. v
MM. Briining et Curtius
en route pour Rome
sont l'objet, à Bitterfeld,
d'une manifestation hostile
Bitterfeld, 6 août. — Le chancelier
Briining et le docteur Curtius, qui ont
-comme on le sait quitté Berlin mer-
credi soir, se rendant à Rome, sont
passés ce matin, conformément à l'ho-
raire prévu, en gare de Bitterfeld.
Comme le train s'arrêtait, une qua-
rantaine de nationaux-socialistes es-
sayèrent de pénétrer sur les quais pour
huer les ministres qu'on pouvait voir
* à la fenêtre de leur wagon. La police
eut grand'peine à maîtriser les « na-
zis » qui opposèrent une grande résis-
tance. Trois arrestations furent opérees
Comment on interprète à Rome
la visite des ministres allemands
Rome, 6 août. — La presse italienne
demeure très réservée en ce qui concer-
ne la visite du chancelier allemand.
Les journaux romains se bornent à t"U-
blier les dépêches de Berlin et des ex-
traits de la presse sympathique. Les
organes de province insistent généra-
lement sur le fait que la rencontre de
Rome n'est pas un fait exceptionnel,
mais rentre dans le cadre des conver-
sations internationales orientées vers
la collaboration des peuples.
Dans les milieux officieux en pense
généralement que le gouvernement a
tenu à faire connaître son point de
vue exact sur les questions qui seront
vraisemblablement abordées dans les
entretiens des ministres des deux pays,
sans préjudice d'autres qui pourraient
l'être.
Il faut noter le ton un peu différent
de la « Gazzetta del Popolo ». Après
avoir examiné les sujets possioles d'en-
tretien, ce journal note que la renCOll-
tre du duce et de M. Briining et les
rapports italo-allemands doivent être
considérés selon les critères fondamen-
taux de la politique de l'Italie faciste
qui sont la paix et la collaboration.
Cette rencontre, dit le journal, ne
saurait être dirigée contre aucun Etat,
mais pour que la paix soit assurée, il
faut qu'un esprit de justice plus grand
se propage et inspire toutes les solu-
tions aux vastes problèmes que les
traités de paix n'ont pas résolus, ont
mal résolus ou ont créés. Parmi ceux-
ci figure la situation des divers Etats
vaincus et avant tout de l'Allemagne
Il faut, si on veut assurer la paix, que
des charges trop lourdes, qu'il ne peut
supporter, ne soient pas maintenues
sur le peuple allemand- Il faut que ce
peuple sache qu'il pourra redevenir un
peuple libre, égal en droits aux autres
peuples.
Cette note doit être considérée .com-
me l'expression d'une opinion tout in-
dividuelle, car elle est unique dans la
grande presse.
Le « Popolo d'Italia. », de Milan, ter-
mine une dépêche de Rome en disant
que le chancelier trouvera une Italie
travailleuse comme un chantier ordon-
né, où toutes les personnes de bonne
volonté peuvent recevoir aujourd'hui ou
demain un honnête accueil.
MM. Briining et Curtius
ont été exonérés de la taxe
sur les passeports
Berlin, 6 août. — A l'occasion du dé-
part du chancelier Briining et du mi-
ministre des Affaires étrangères Cur-
tius pour Rome, on signale un détail
amusant : les passeports des deux mi-
nistres auraient été munis du timbre :
exempt de la taxe de 100 marks pour
voyages à l'étranger. Réglementaire-
ment, les ministres devaient acquitter
la taxe, car ils n'appartiennent pas à
la catégorie des fonctionnaires qui se
rendent temporairement en mission à
l'étranger.
(Lire la suite en dernière heure)
Le premier « scout-master »
du monde
Lord Baden-Powell
Cliché « Petit Journal »
Le voyage du « Nautilus »
au pôle nord
Oslo, 6 aoùt. L'expédition polaire
du commandant Wilkins a quitte cbr-
gen jeudi à 17 h. 30. La première es-
cale sera Tromsoë, où le « Nautilus »
est attendu dimanche matin.
Lorsqu'il a quitté Bergen, le sous-
marin a été suivi par un grand nombre
de petits bateaux. Une foule nombreu-
se s'était ressemblée sur le rivage pour
assister -- au départ du -- sous-marin. -
Les nouveaux droits italiens
i sur les farines
Rome, 6 août. — Le Bulletin officiel
du ministère des Finances publie un
décret de loi modifiant le régime doua-
nier pour les farines de froment et de
maïs blanc. Les droits de douane sont
établis respectivement, en lires, à 92.90
et 92.90 le quintal.
— L'exposition dentairm
ne tient au Grand Palais.
— C. est-à-dire que la
Petit Palais se trouve dans
le grand /.H
Cliché « Petit Parisien ».
Le voyage du Sultan du Maroc
en France
La suite du Sultan sortant de la Chambre, ae commerce de Marseille
AU CHATEAU DE RAMBOUILLET.
Le sultan est l'hôte du président
de la République et de Mme Doumer
Une photo récente du sultan ;
Mohamed ben Youcef
Cliché « Petit Parisien ».
Rambouillet. 6 août. - Moulay Mo-
hemed ben Yousset, sultan du Maroc
s'est rendu aujourd'hui au château de
Rambouillet où il a été, à midi, l'hôte
du président de la République et de
Mme Paul Doumer.
Le souverain, - qu'accompagnait le
grand vizir El Mokri, le chef du proto-
cole Si Kadour ben Gabrit, le vizir de
la justice Mohamed Ronda, Je vizir
des habous Si M'Hamed Mouline et
M'Hamed Tazi, mendoub du sultan à
Tanger, est arrivé à 11 h. 45 au châ-
teau où les honneurs militaires lui ont
été rendus par un escadron du 4e ré-
giment de hussards avec étendard et
fanfare. Le sultan a été reçu sur le per-
ron du château par MM. Becq de Fou-
quières, directeur du protocole ; Huis-
man et le général Braconnier, secré-
taires généraux civil et militaire de
l'Elysée.
U ri niiiateTOînt introduits dans le
grand salon, le sultan et sa suite fu-
rent rejoints par MM. Pierre Laval,
président du Conseil ; M. Piétri, mi-
nistre du Budget : M. Charles Dumont,
ministre de la Marine ; M. JPaul Rey-
naud, ministre des Colonies ; M. J.-L.
Dumesnil, ministre de l'air, le maréchal
Lyautey ; M. Saint, résident général de
France au Maroc ; M. Steeg, ancien
résident général ; M. Barety, ancien
sous-secrétaire: d'Etat ; le général Nau-
lin ; M. Philippe Berthelot, secrétaire
général des Affaires étrangères, repré-
sentant M. Briand ; M. Bonnefoy-Si-
bour, préfet de Seine-et-Oise. ", *
.Apl'ès ques minmes d'entretien,
le déjeuner commença.
Le sultan, ayant à sa droite Mme
Doumer et faisant face au président.
qui avait lui-même M. Pierre Laval à
sa droite, mangea de bon appétit un
frugal repas arrosé d'eau minérale.
Le sultan présente au président
de la République les caïds marocains
A 13 h. 30, le déjeuner prend -fin.
Tout le monde se lève. Le sultan, pré-
cédé, de M. Paul Doumer et suivi par
tous les invités, pénètre dans le fu-
moir installé dans l'ancienne salle à
manger de Henri II où vient d'être servi
le café. Mohamed ben Youssef s'entre-
tient familièrement avec diverses per-
sonnalités lorsqu'on annonce l'arrivée
de 30 caïds qui ont déjeuné dans l'un
des grands hôtels de Rambouillet ôt
qui doivent être présentés par ls sul-
tan au président de la République. Vê-
tus de burnous blanc, la poitrine barrée
par des décorations, les caïds s'incli-
nent gravement devant le chef de l'Etat
qui a un mot aimable pour chacun
d'eux.
L'allocution du Sultan
Le sultan a prononcé, en français,
l'allocution suivante :
- « Monsieur le Président de la
République,
« Notre joie de revoir la France n'a
d'égal que le plaisir que nous prenons
à venir officiellement apporter à son
digne représentant le salut de Notre
Majesté, du Makhzen et du peuple ma-
rocain, ainsi que l'expression de notre
reconnaissance pour l'œuvre française
qui permet au Maroc de progresser
dans les branches de la civilisation et
l'amène à prendre rang parmi les peu-
ples les plus modernes.
« Cette œuvre, dont les pionniers les
plus illustres sont le maréchal Lyau-
tey, MM. Steeg et Saint, est vraiment
digne des glorieuses annales de la
France .et de sec grands principes. La
France a su, tout en respectant notre
religion, nos traditions et nos coutu-
mes, doter le Maroc d'une organisation
administrative et d'un outillage écono-
mique perfectionnés qui lui assurent un
développement rapide dans la prospé-
rite et la paix.
« Cette admirable paix française, qui
s'impose surtout par la persuasion et
vice à conquérir le cœur, ne, compte
dans notre empire que des collabora-
teurs fervents. Tous, jusqu'au dernier
de nos sujets, nous travaillons avec les
Français dans une émulation frater-
nelle, pour rendre notre pays digne de
la grande nation qui le protège et de
l'admiration que les étrangers ont pour
lui.
« Nous vous apportons l'expression
de notre indéfectible attachement à la
France et de notre inaltérable amitié
pour vous, monsieur le Président, dont
la vie est un magnifique exemple de
dignité, d'abnégation et de dévouement
à la chose publique.
« Nous .terminons en faisant des
vœux pour la gloire de la France et
pour votre bonheur. »
La réponse de M. Paul Doumer
M. Paul Doumer a répondu en ces
termes ; : <
« C'est une très grande joie pour
moi d'exprimer à Votre Majesté les
sentiments d'affection et de vive sym-
pathie que la nation française et moi-
même professons pour le souverain de
l'empire chérifien et pour son peuple.
« Il y a cinq ans, animé- déjà de ce
grand intérêt que vous portez aux cho-
ses françaises, vous accompagniez votre
auguste père venu emporter l'hommage
de son concours écrairé aa gouverne-
ment de la République. C'est à moi
qu'échoit aujourd'hui l'honneur de re-
cevoir en France Votre Majesté.
« Ainsi, les œuvres demeurent tandis
que les hommes changent. Le cours
divers des événements se déroule dans
une harmonieuse unité qu'il emprunte
à la continuité. de la politique fran-
çaise. Aller résolument au progrès sans
froisser les consciences, défendre le la-
beur et encourager l'initiative, tendre
une main secourable à la souffrance :
telle est la tradition de notre histoire
et telle est la loi de notre tâche.
« Votre Majesté l'a bien compris
quand elle a défini en termes si élevés
les bases de l'amitié indissoluble faite
d'estime mutuelle et de collaboration
confiante qui unit la France et le Ma-
roc.
« Ses paroles dont l'écho ne s'arrê-
tera pas aux frontières de notre pays et
du vôtre, constituent pour nos efforts et
nos travaux la plus flatteuse des récom-
penses.
« Il m'est particulièrement agréable
d'en témoigner devant une délégation
des notables marocains dont je connais
l'esprit de fidélité et de dévouement en-
vers Votre Majesté, son maghzen et la
nation protectrice.
« Je prie Votre Majesté de les asso-
cier aux vœux que me faisant l'inter-
prête de la France tout entière, je for-
me pour son bonheur personnel et pour
la prospérité de son empire.
Il est -2 heures, le sultan prend congé
de M. Paul Doumer qui raccompagne son
hôte jusqu'au perron.
Dans la cour d'honneur, un escadron
de hussards présente les armes et tan-
dis que les fanfares résonnent à nou-
veau, l'automobile du sultan, suivie par
la longue file des invités, quitte lente-
ment la demeure présidentielle et s'éloi-
-gne à vive allure dans la direction de
Paris,
» A l'hôtel de ville
Paris, 6 août. — A 17 heures, le cor-
tège qui faisait escorte à Sidi Mohamed
ben Youssef s'arrête devant la porte
centrale de l'hôtel de ville, qui a été
pour la circonstance abondamment pa-
voisé.
C'est dans la salle des prévôts, joli-
ment fleurie, que la municipalité pari-
sienne, ayant à sa tête M. François La-
tour, président du conseil municipal,
lui présenta ses hommages, tandis que
rendaient les honneurs tambours et
trompettes de la Garde républicaine.
Les présentations ayant été faites dans
le salon d'hiver, le cortège gagna la salle
à manger où des discours de bienvenue
furent prononcés.
Le premier, M. François Latour, expri-
ma au souverain, toute la joie que la
ville de Paris éprouvait à honorer avec
éclat l'ami si fidèle de la grande patrie
et toute la gratitude qu'elle devait au
gouvernement marocain pour l'accueil
si cordial et si empressé qu'il a toujours
réservé à ses édiles. *
M. Jouhannaud, secrétaire général de
la Préfecture de la Seine, remplaçant
M. Edouard Renard, préfet, s'associa
aux paroles du président du conseil
municipal.
— Des siècles d'histofrc, dit-il en ter-
minant, montrent comme un Iùt natu-
rel l'inéluctable alliance de la France
et de l'Islam. C'est une tradition très
ancienne qui a ses racines dans l'âme
même des deux peuples et se justifie
par de multiples affinités sur le sol du
Maroc.
« Parmi les splendeurs de son art
millénaire, ont surgi comme par en-
chantement des quartiers, de villes fran-
çaises.
« Il nous plait de penser qu'aux por-
tes de Paris, dans la féerique cité des
races, édifiée par le génie du maréchal
Lyautey, vous allez voir un coin de vo-
c
tre capitale transporté là, semblé-t-il,
par un prince des magiciens. Cette
image vivante tirée de votre empire
ensoleillé est comme uns miniature ex-
traite d'un livre merveilleux, le livre
d'or de l'amitié franco-marocaine que
votre présence enrichit d'une nouvelle
et prestigieuse illustration.
Par le truchement de Ben Ghabrit.
Sa Majesté Sidi Mohamed ben Youssef,
remercia la ville de Paris.
Un lunch fut ensuite servi après quoi
le sultan du Maroc prit congé de la
municipalité, mais non sans que M.
François Latour lui eut remis, à titre
de souvenir, une montre en or. joliment
ciselée et pour le prince héritier une
auto jouet électrique.
jAnrès ouoi, a-'ec le même cérémonial
qu'à l'arrivée, Sidi Mohamed ben Yous-
sef et, son cortège regagnèrent leurs
Voitures sur la place-de l'Hôtel-de-Ville
où une foule nombreuse fit au souve-
rain le don spontané de chaleureuses
acclamations,
A CRls FINANCIERE
BRITANNIQUE
, Les fluctuations de la livre sterling
- Londres, 6 août. — Les journaux de ce
matin étudient attentivement les évé-
nements survenus mercredi sur le mar-
ché des changes. Tout en témoignant
leur surprise des fluctuations, ils n'es-
timent pas qu'il faille attacher une
trop grande importance à ce qu'ils con-
sidèrent généralement comme un inci-
dent isolé.
Le « Morning Post » écrit : La réac-
tion manifestée hier matin à l'égard
de la devise anglaise a paru d'autant
plus incompréhensible en raison des
importants crédits en francs et en dol-
lars récemment accordés. On ne peut
douter que ce recul résulte de la sus-
pension temporaire des achats de li-
vres ,par la France. Il est également
possible que les interventions sur le
marché des changes aient cessé afin
de permettre à ce marché de se stabili-
ser de lui-même 20.
Il « Cependant, ajoute le chroniqueur
financier du « Morning Post », il est
possible que dans l'intention des négo-
ciateurs, les mesures défensives adop-
tées impliquaient plutôt un soutien ac-
tif de la devise anglaise qu'une stabi-
lisation ».
A PARIS, LA DEVISE ANGLAISE
A RETROUVE SON COURS
DL MARDI
Paris, 6 août. — Le calme semble être
revenu sur Te marché des changes. La
livre sterling qui avait été mercredi
l'objet de fluctuations importantes, s'est
tenue jeudi entre 123,81 et 123,90 pour
finir à son plus haut cours.
A ce dernier, qui est celui de mardi,
on ne croit pas qu'il y ait les exporta-
tions d'or, ainsi qu'on craignait mercre-
di à Londres.
Il est à peaser que l'impression meil-
leure venant d'Allemagne — qui a éga-
lement agi sur la bourse — a facilité ce
redressement. On a, en effet, bien ac-
cueilli les renseignements confirmant
'es bonnes conditions dans lesquelles
s'est effectuée la réouverture des ban-
ques.
A LA BOURSE DE LONDRES
Londres, 6 août. — La livre sterling
était, ce matin, aux environs de ses
cours de clôture de mardi. Elle a coté,
par rapport au franc, 123,73-78 ; par
rapport au dollar, 4,85 1/4-1/2.
Le taux d'escompte de la Banque
d'Angleterre n'a pas subi de midifica-
tion.
Au stock les exchanges ont fait preu-
ve en clôture de la même tendance qu'à
l'ouverture : le franc à 123,85 et le dol-
lar à 4,85 3/8.
Cependant la nouvelle que 2.500.000
livres sterling en or auraient été vendus
aujourd'hui pour être exportés en Hol-
lande et en France, pour attendre qu'elle
fut, a causé quelque déception. Les cer-
cles financiers font observer générale-
ment que si l'alerte de mercredi matin
a prouvé que la devise nationale avait
besoin de soutien pour que l'encaisse
métallique de la banque centrale ne soit
pas entamée davantage, l'événement a
établi avec évidence que les possibilités
d'intervention étaient suffisantes pour
parer à une éventualité de cet ordre.
A LA BOURSE DE NEW-YORK
New-York, 6 août. — L'ouverture de
la Bourse a été irrégulière. L'accord des
banquiers de New-York sur les crédita
à accorder à l'Allemagne, la reprise par-
tielle de la livre qui a suivi le démenti
de bruits inquiétants ainsi que les con-
tradictions relevées dans des rumeurs
sans fondement sur les dividendes des
principales compagnies sont regardés
comme des facteurs - favorables. Mais
l'absence de développements industriels
constructifs a contribué à déprimer l'at-
mosphère de la Bourse.
Les négociations financières
de Londres
Londres. 6 août. — M. Schlipper, de
la Deutshjedisconto Bank, après avoir
eu à Paris des entretiens auxquels a
pris part M. Moret, est arrivé à Londres
pour participer aux négociations avec
les banquiers anglais et les représentants
des grandes maisons d'acceptation hol-
landaises, françaises et suisses.
Il s'agit de négocier la suspension des
paiements allemands pour six mois,
d'après la suggestion du docteur Luther
acceptée déjà en principe lors des con- ,
versations de Berlin.
Cependant les Anglais commencent à
ouvrir les yeux et à s'apercevoir des ma-
nœuvres allemandes.
La situation du Reich est loin d'être
aussi désespérée qu'on l'a raconté. Au
contraire, les banques allemandes refu-
sent de consentir des avances Sur les
stocks à lindustrie, des quantités consi-
dérables de marchandises vont être je-
tées sur le marché International, en-
traînant une chute des prix et des
salaires que l'on évalue déjà à 20
au moins. Il s'en suivra un dumping
inévitable dont l'Angleterre sera la pre-
mière à en souffrir, le monde allant
être inondé de marchandises allemand
des à bon marché.
LE RENFLOUEMENT DU "SAINT-PHILIBERT"
Au cours du renflouement, entre les deux pontons maintenus écartés par des
madriers, on aperçoit la passe reUe du « Saint-Philibert »
CUcûè « Petit Parisiens.
LE CHOMAGE AUX ETATS-UNIS
LE NOMBRE DES SANS-TRAVAIL
S'ELEVERAIT A SIX MILIONS
Le chômage prend aux Etats-Unis
des proportions iuquiétantes
Londres, 6 août. — Accusé de n'avoir
rien fait pour alléger le chômage aux
Etats-Unis, dit le correspondant du Ti-
mes à Washington, M. Hoover vient
de remettre à la presse certaines sta-
tistiques préparées par la Trésorerie et
par le Ministère du travail. Il en res-
sort que le plan gouvernemental prévoit
pour l'automne prochain, des construc-
tions évaluées à 300 millions. de dol-
lars et que durant les quatre derniers
mois, les services fédéraux ont procuré
du travail à plus de 250.000 chômeurs.
Il n'empêche que le nombre des sans
travail s élève pour l'instant à six mil-
lions et que, d'après le correspondant
du Daily Herald à New-York on re-
doute qu'il ne soit porté à dix millions
l'hiver prochain.
Les conversations entre le président
Hoover et le président de la Croix-Rouge
ont révélé que les fonds particuliers qui
se. - aient à venir en aide aux sans-
travail, sont épuisés et que peu de vil-
les pourront, cet hiver, venir à leur se-
cours.
Oontraircment à l'opinion publique,
M. Hoover persiste à croire que le gou-
vernement ne doit pas intervenir direc-
tement, mais se borner à coordonner les
secours locaux. Plusieurs sénateurs, dont
MM. La Folette et Caraway, soutenus
par l'élément prégressiste, ont déclen-
ché un mouvement en faveur de 1 inter-
vention gouvernementale directe. Le
premier soumettra au congrès un pro-
jet de loi appelé à créer un organisme
national chargé de résoudre le grave
problème du chômage.
, De nombreuses personnalités indus-
trielles, de leur côté, insistent auprès
de M. Hoover en faveur d'une action
gouvernementale. Mais jusqu'ici le pré-
sident reste sur ses positions.
M. Green, président de la Confédéra-
tion américaine du travail, vient de fai-
re un nouvel appel à. M. Hoover en fa-
veur de la convocation immédiate d'une
conférence d'économies.
« Si l'industrie et le gouvernement
ne coopèrent pas avec les syndicats, a-
t-il déclaré, il y aura une révolte parmi
les chômeurs et un bouleversement du
système politique actuel. »
UN SERIEUX AVERTISSEMENT
M. William Green vient d'ailleurs de
publier un long rapport dans lequel il
^p^ande au gouvernement des Etats-
Unis de réorganiser immédiatement tout
,ae sucial américain. Après avoir
déclaré que plus de six millions de per-
sonnes sont actuellement sans travail
au:: Etats-Unis, M. Green dit que si le
gouvernement américain ne prend pas
des mesures immédiates toute la struc-
ture économique de la nation s'écrou-
lera et pourrait être remplacée par
« quelque chose de pire ».
Le président de la Fédération améri-
caine demande donc au président Hoo-
ver de convoquer une conférence com-
posée de financiers, d'économistes et de
délégués ouvriers pour discuter des gra-
ves problèmes économiques et suggère
qu'entre temps, les patrons s'engagent
formellement à conserver tous les ou-
vriers qu'ils occupent actuellement.
M. Green recommande la réduction
du nombre des jours de travail, qui est
actuellement de cinq par semaine, et
suggère à cet effet que dans quelques
industries les ouvriers ne soient occu-
pés que trois jours par semaine, afin de
distribuer la main-d'œuvre parmi un
plus grand nombre d'ouvriers.
M. Green conclut :
« Nos greniers sont pleins de blé
jusqu'à en regorger et malgré cela la
famine nous menace. L'équilibre amé-
ricain est chancelant et la structure du
pays est affectée. La société a la res-
ponsabilité de la reconstruire. Il
- Les journées de - Vichy
Deux jolies toilettes
viau pesage le jour du Grand Prix
de Vichy
Cliché 4 Petit Journal »
LA POLITIQUE
Paris, 6 août (d'un de nos collabo-
rateurs politiques). — Les spécialistes
financieri 4ui, àtft élé de nouveau sur-
pris, hier, par .une faiblesse soudaine
et imprévue de la livre sterling, se de-
mandent s'ils arriveront jamais à en<
rayer la crise économique dont l'Eu-
iupe souffre actuellement.
Ils s'efforcent en tout cas, d'y parer
de leur mieux et tachent d'élargir le plus
possible les crédits pour les Etats me-
nacés.
Les spécialistes de la politique es-
sayent de les aider et ont été de Paris
à Londres, à Berlin, puis à Rome pour
ranimer, la confiance des capitaux en
montrant un visage aussi souriant que
possible. Ils s'agitent beaucoup mais pa-
raissent agir fort peu !
Mais les économistes, qui sont eux
aussi des spécialistes, prétendent que ce
que font ou tentent de faire les finan-
ciers et les politiques est à contre sens
de la logique des événements. Ils disent
que tous ces crédits à plus ou moins
court terme, que les uns ouvrent aux
autres, ne sont destinés qu'à sauver mo-
mentanément ceux qui sont destinés à
sombrer.
Ils se fondent, pour raisonner ainsi.
sur l'inefficacité du moratoire Hoover
qui a coûté fort cher à tout le monde
sans bénéfice pour personne, sauf pour
ceux qui ont joué à la Bourse.
Ils voient la cause de la crise ac-
tuelle précisément dans l'inflation des
crédits qui a eu lieu après la guerre
et a favorisé une inflation de la produc-
tion sans accroissement notable de la
consommation. car celle-ci est nécessai-
rement limitée et a été encore restreinte
par suite de l'inflation des impôts résul-
tant de l'inflation des budgets.
Nous souffrons, en somme, de « l'in-
flation » sous toutes ses formes.
Nous pouvons ajouter qu'en France
nous avons souffert particulièrement
d'une « inflation d'illusions », qui con-
sistait à appeler « prospérité » une si-
tuation de trésorerie en équilibre ins-
table. 1 a 1
Décidément la politique de droite que
le Parlement a voulu maintenir sera dans
l'histoire de l'après-guerre une page bien
décevante. -
P.-V. PIOBB.
Aujourd' hui : 8 pages
EN DEUXIÈME PAGE :
Suite du service télégraphique.
En passant, par Pierre-Edmond.
EN TROISIÈME PAGE :
La vie sportive. ,
A travers Alger..
EN QUATRIÈME PAGE":
Dernière heure.
EN CINQUIÈME PAGE :
Dans les départements algériens.
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