Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1927-08-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 août 1927 12 août 1927
Description : 1927/08/12 (A16,N6516). 1927/08/12 (A16,N6516).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
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L'activité bancaire internationale
L'Angleterre et la politique
financière de la France
Les banquiers britanniques voient d'un mauvais œil
- la restauration de nos finances
Les jours se suivent et ne se ressem-
blent pas, et, dans les relations de peuple
i peupe, il en est comme des relations
entre individus : les amitiés les plus an-
ciennes subissent des éclipses, et pres-
que toujours, ce sont des motifs d'inté-
rêts qui amènent les nuages et suscitent
les mouvements de défiance ou de mau-
vaise humeur, sinon les querelles.
Il semble bien qu'en ce moment, a
peine éteints les lampions du voyage pré-
sidentiel et l'enthousiasme des foules
calmé, l'Angleterre nous fasse une vi-
laine grimace. Un certain mécontente-
ment règne parmi les financiers britan-
niques, qui accusent le gouvernement
français et la Banque de France d'in-
fluer d'une façon déplorable sur le crédit
de notre riche voisin. ,
Or, pour qui sait l'importance des af-
faires en Angleterre et l'influence pré-
pondérante des financiers de la Cité sur
le gouvernement britannique, la question
revêt une importance toute spéciale.
M. Poincaré a pu se laver sans peine de
l'accusation d'être à genoux devant les
Banques, mais son collègue anglais Chur-
chill n'aurait sans doute pu en dire au-
tant sans se faire gravement houspiller.
D'ailleurs, les moeurs anglaises admet-
tent facilement cette sujétion, pourvu
;:J'elle! ne comporte pas trop de désagré-
ments.
On nous reproche, ou plutôt on repro-
che, en Angleterre, au gouvernement de
M. Poincaré et à la Banque de France
de faire hausser le taux de l'escompte,
et par cela même, d'abord, de causer des
pertes très sévères à un certain nombre
de banques et de particuliers, et ensuite
de nuire au crédit de l'Angleterre.
Franchement, quel est le Français
moyen qui eût cru que nous possédions
une telle puissance financière et que
)lous soyons tellement forts, même en ad-
mettant que nous eussions des intentions
ténébreuses vis-à-vis de la finance .an-
glaise, pour nous permettre d'affronter
cette omnipotente finance, jusque dans
non domaine intérieur?
'Et cependant, la mauvaise humeur an-
glaise est bien' justifiée, et il est exact
que notre politique financière actuelle
ait eu sur le marché anglais des effets
parfois désastreux. Bien entendu, le fait
tant constaté, cela ne préjuge en rien
atSs intentions., ni cte la Banque de France,
pi du gouvernement, et il est bien cer-
tain qu'aucune hostilité n'anime les di-
rigeants de nos finances. Seulement, ce
qui fait le bonheur des uns fait souvent
le malheur des autres, et les spéculateurs
font, dans bien des cas. les frais de telle
ou telle opération, conduite par un gou-
vernement dans son propre intérêt, sans
tenir compte des intérêts de ses voisins,
lesquels, d'ailleurs, ne se gênent pas, à
l'occasion, et l'Angleterre moins que
toute autre, pour pratiquer une politique
égoïste analogue.
• Voici les faits :
On sait que la France, se libérant par
anticipation, a obtenu la restitution de
deux millions et demi de livres sterling
en or, que nous avions laissés en gage
dans les caves de la Banque" d'Angle-
terre.
D'autre part, ainsi d'ailleurs que M.
Poincaré l'a lui-même annoncé, là Ban-
que de France fait sur le marché de
Londres de très importants achats d'or.
Peut-être ces achats ont-il été faits d'une
façon trop massive, 'à de trop courts in-
tervalles et- avec trop peu de discrétion,
encore qu'en l'espèce ces transferts de
métal précieux aient peu de chance de
passer inaperçus.
Les répercussions, en tous cas, ont été
profondes et brutales. La réserve d'or de
l'Angleterre est de 35 millions de livres.
Le prélèvement de 2 millions et demi,
soit dci 7 environ, joint aux achats de
devises, a provoqué une crise grave qui
se traduit par une augmentation considé-
rable du taux de l'escompte. En une se-
maine, les bons de cent livres, qui s'es-
oomiptaieint à 3 livres 12 shillings, ont vu
monter l'intérêt à 4 livres 8 shillings. Il
en est résulté des pertes très lourdes, de
15 à 18 shillings par cent livres, pour
les banques et les particuliers.
On sait aussi quel intérêt a le com-
merce à voir baisser le taux de l'intérêt.
Ce taux, à la Banque d'Angleterre, était
de 4 1/2 et tout le commerce espérait
le voir ramené à 4. Or, par suite du res-
serrement de crédit, après les achats
d'or, non seulement on ne diminue pas,
mais on parle d'augmenter.
On conçoit dès lors le mécontentement
britannique. Nous pourrions répondre
qu'aux mauvaises heures, la Banque
d'Angleterre, loin de nous aider, nous a
été plutôt hostile. Le gouverneur actuel
de la Banque d'Angleterre ne saurait, en
particulier, être taxé de francophilie exa-
gérée ! A cette époque, de l'autre côté du
détroit, on nous répondait « business ».
Nous pourrions, aujourd'hui que les rôles
sont renversés, répondre : « Les affaires
sont les affaires ».
Mais, du point de vue de l'intérêt fran-
çais bien compris, nous ne pensons pas
que cëtte attitude soit celle à tenir. Nous
ne sommes pas gens à faire tenir nos
amitiés dans un compte courant, et nous
pensons que le maintien de la bonne en-
tente franco-britannique, nécessaire à la
paix, ne doit pas être entravé par une
question de chiffres ou de transferts de
métal précieux d'une cave à l'autre.
Il y a une solution à trouver, que M.
Poincaré cherche sans doute) déjà. et qui
peut accorder les intérêts des deux peu-
ples.. Au surplus, le reproche de manœu-
vre inamicale" ne tient pas devant la "réa-
lité des faits.
Une autre leçon à dégager, d'ailleurs,
pour l'avenir, c'est la difficulté de ces
transferts de richesses, même lorsqu'el-
les ne sont qu'en dépôt. A fortiori, cette
expérience doit-elld faire réfléchir les
financiers anglo-saxons sur les consé-
quences déplorables que pourraient avoir
les paiements des dettes réclamées avec
tant d'insistance par tours gouvernements.
Georges WAGNER.
N.D.L.R. — Cet article était déjà écrit
lorsque des dépêches de Londres nous
ont signalé qu'un accord venait d'être
conclu entre les Banques de France et
d'Angletetre, afin d'éviter. le retour de
ces' incidents.
leséiecllonsiéiislaliies
jeffl
Ce que disent les journaux
Du GAULOIS
Il n'y a plus que deux partis:
)elui qui nous entraîne au communisme
et celui qui y fait front
Il faut être prudent vis-à-vis des so-
cialistes pour toutes sortes de raisons,
disent les radicaux. Il ne faut pas les
jeter, affirme M. Sarraut, au commu-
nisme.
Il faut être prudent soit, mais un
parti, qui sent la nécessité de la pru-
dence vis-à-vis de la révolution sociale,
doit entendre en même temps les pre-
miefs avertissements de la déchéance.
Si les élections se font selon le vœu
de M. Maurice Sarraut, ce seront les
révolutionnaires qui deviendront les
maîtres de la Nouvelle Chambre et la
* domestication des radicaux sera com-
*, plète ainsi que l'affirmait, il y a deux
itfurs, M. Renaudel.
A gauche alignement, commande
pourtant M. Sarraut. Cela clarifie la
situation et il n'y a plus devant-1 élec-
teur que deux partis : celui du mouve
ment qui nous entraîne vers la fin de
ia société capitaliste, au communisme
et celui de la résistance de front con-
tre le communisme.
Du QUOTIDIEN
Les radicaux et les socialistes peuvent
s'entendre sur un programme
commun : la défaite de la réaction
Il y a, dit-on, un fossé entre les con-
ceptions radicales et les doctrines so-
cialistes. Au surplus, le socialisme est
parfois suspect d'indulgence pour le
jcommûnisme. <
'Cette considération n'est pas d'une
immédiate opportunité.
S'il existe entre les radicaux et les
socialistes la possibilité de fixer un
programme commun, maximum pour
les uns et minimum pour les autres,
l'expérience a prouvé que les deux
grands partis de gauche pouvaient se
fixer un même objectif dans une ba-
taille électorale : la défaite de la réac-
tion.
Ni M. Franklin-Bouillon, ni M. Mau-
rice Sarraut ne peuvent songer à alté-
rer le jugement toujours sûr de l'élec-
teur français. -
Tout républicain connaît sa droite et
sa gauche. Il est de droite ou de gau-
che et se détermine avec certitude, dès
qu'il- examine les camps.
La présence des modérés dans un
groupe révèle à ses yeux la réaction,
c'est-à-dire l'ennemi. ,
Du FIGARO
L'avénement d'un nouveau cartel serait
le triomphe des collectivistes
Si le malheur voulait que triomphât
la coalition, à laquelle travaille M, Mau- J
rice Sarraut et qu'un nouveau onze mai
ramenât un, nouveau cartel, le gouver-
nement qui remplacerait, i après l'avoir
sans cesse -combattu, celui dans lequel
M. Sarraut est ministre de l'Intérieur,
ce gouvernement ne serait même plus
un cabinet Herriot-Blum déjà suffisam-
ment détestable — l'expérience l'a prou-
vé — ce serait un quelconque ministère
Blum-Herriot.
Les radicaux y prendraient les pe-
tites places aux deux bouts de la ta-
ble ministérielle, car les collectivistes
triomphants ne se contenteraient pas
au pouvoir d'une énergique laïcité pour
occuper leur activité prolétarienne.
Ils ne cachaient pas leurs projets
quand la livre montait à 200 et que les
fautes cartellistes ayant 'ébranlé l'édi-
fice social jusqu'à la base, l'hypothèse
d'un ministère socialiste était devenue
vraisemblable. Ils - voulaient les porte-
feuilles essentiels et, bien avant que
le mot fut lancé, ils se préparaient aux
vacances de la légalité.
La traversée de l'Atlantique
LES VOLS D'ESSAI
PREPARATOIRES
Le Bourget, 11 août. -— En vue des
prochains raids transatlantiques deux
essais ont eu lieu cet après-midi au
Bourget.
Givon et Corbu, "a bord de l' « Oi-
seau Bleu », ont décollé à 17 h. 20 et
atterri à 17 h. 39, ayant fait plusieurs
essais de vitesse.
- Paillard, avec Bernard à bord, a
décollé à 17 h. 27 et a atterri à 17 h. 55,
emporté 450 kilos de charge. Il a fait
également des essais de vitesse et a
atteint 230 kilomètres à llheure.
LES ALLEMANDS METTRAIENT
EN LIGNE UN TROISIÈME AP-
PAREIL « JUNKER »
Berlin, 11 août. — L'aviateur Koen-
necke, parti hier soir, powr effectuer
un vol de longue durée, a atterri cet
après-midi, à 13 h- 15, à Travemunde,
ayant tenu l'air environ 19 heures.
L'aviateur s'est déclaré enchanté de
ses essais de moteur ainsi que de ses
appareils de bord, qui ont fonctionné
-normalement.
On envisage même la mise en ligne
d'un troisième appareil « Junker »,
afin de transporter l'important courrier
postal accumulé à Dessau à destina-
tion des Etats-Unis, par la voie des
airs. Cet appareil, qui serait piloté par
l'aviateur Schnaebelé, porterait le nom
de « Germania ».
, On compte toujours que le départ
des appaieils aura lieu samedi. Ils
suivraient la ligne des grands paque-
bots.
Les constructeurs des appareils ont
décidé de faire escorter les aviateurs
jusqu'en Irlande par un appareil
grand modèle, transiportant 18 passa-
gers" dont plusieurs journalistes. Cet
appareil, muni de la T..S.F., serait en
relation avec le soir
Quel doit être le rôle de la S. D. N. ?
Le différend Henry de Jouvenel-Briand
Le Sénateur de la Corrèze répond au Ministre des Affaires Etrangères
Paris, 11 août. — M. Henry de Jou-
venel a fait au Temps les déclarations
suivantes:
Il est impossible, de montrer plus
clairement que ne l'a fait M. le minis-
tre des Affaires Etrangères l'espèce de
recul subi depuis 1923 par la Société
des Nations.
L'exemple de Corfou est à ce sens
admirablement choisi ! En 1923, au
moment où se réunit l'assemblée #de
la Société des Nations, a lieu l'occupa-
tion militaire de Corfou à la suite du
meurtre, en Grèce, d'un officier ita-
lien qui relevait de la Conférence des
Ambassadeurs.
La question se pose de savoir qui ar-
bitrerg. le conflit : de la Conférence des
Ambassadeurs ou de la Société des Na-
tions ? Il faut choisir entre deux ins-
tances internationales.
Le gouvernement de M. Poincaré opi-
ne pour la Conférence des Ambas-
sadeurs; l'Italie et la Grèce acceptent.
La Conférence des Ambassadeurs dé-
cide crue Corfou sera évacué avant la
fin de l'assemblée de la Société des
Nations, ce qui permet à celle-ci un re-
cours, au cas où la décision ne serait
pas exécutée. Corfou est évacué : la
question, est réglée. Elle a reçu une
solution internationale.
En 1927 :. conflit entre l'Italie et !a
Yougoslavie. Recourt-on à une instance
internationale ? A un arbitrage ? Non.
On convie les deux peuples à des con-
versations particulières, qui ne peuvent
aboutir qu'à des accords provisoires,
car ce genre de conversation n'a pas
cessé entre les nations intéressées de-
puis 1915. Elles ont déjà abouti à des
accords qui ont toujours été déchirés.
Demain ou après-demain nous appren-
drons qu'il y a un nouvel accord italo-
yougoslave. Il vaudra ce qu'ont valu
les précédents, il ne sera pas dû à une
instance internationale ; il ne sera cau-
tionné par personne. La paix ne sera
pas plus garantie qu'hier !
En 1923, la solution donnée au dif-
férend a été internationale ; en 1927,
elle ne l'est plus. Cela permet de me-
surer le recul de la Société des Na-
tions et de ses méthodes !
M. Briand a prétendu la défendre
contre moi ; mais la défendre c'est en
pratiquer les principes. Dans la lettre
de réponse qu'il a communiquée à la
presse, il écrivait :
« Oui, je crois qu'il y a avantage à
traiter en dehors de la Société des Na-
tions toute difficulté internationale qui
.peut, être réglée normalement par la
diplomatie avant ,de ..constituer un dan-
ger réel pour la paix ».
Je lui répondais le 28 juillet dernier
dans une lettre, qu'il n'a pas cru de-
voir publier :
« C'est la thèse des deux diploma-
ties, où le recours à la Société des Na-
tions n'apparaît qu'in extremis et quand
il n'y a plus d'autre espoir pour la
paix. Elle signifie que la France ne
voit pas dans la Société des Nations
l'instrument de la politique internatio-
nale ; qu'au lieu d'user de son influen-
ce pour amener les débats à Genève
elle en usera pour les écarter ». ,
Ce n'est pas seulement dans la pres-
se, c'est à la tribune même de l'assem-
blée de la Société des Nations que j'ai
signalé, en 1925, les dangers de cette
méthode qui habituera les peuples à se
passer de la Société dçs Nations. Je ne
la crois conforme ni à l'intérêt inter-
national, ni à l'intérêt de la France.
Opinions et commentaires
de la Presse française
De L'HOMME LIBRE
Dans l'état actuel des réalisations
intermitionades, il n'est pas souhaita-
ble de voir le principe des majorités
triompher à Genève
Paris, 11 août: — Où donc M. de
Jouvenel a-t-il vu que la raison d'être
de la S.D.N. fût de faire triompher
dans la vie internationale le principe
des majorités ? Le, convenant ne dit
rien de pareil et M. Henry de Jou-
venel le sait mieux que moi. Si la rè-
gle des majorités dominait la Société
des Nations, le protocole de M.
Edouard Herriot aurait conquis aisé-
ment la vigueur d'une loi internatio-
nale.
La S. D. N. n'a rien de commun
avec une Chambre parlementaire, ni
avec un Conseil général, ou un Con-
seil municipal. Cela viendra peut-être ;
mais, dans sa hâte de réaliser le
mieux, il me semble que M. Henry
de Jouvenel confond le présent et l'a-
venir.
M. BRIAND 1
dont la réponse à M. de Jouvenel
a eoulevé de nombreux commentaires
Je serai franc et je dirai que dans
l'état présent des relations interna-
tionales, je ne souhaite pas que la
règle des majorités soit trop vite éta-
blie à Genève.
Je ne voudrais pas 4Iue la dignité et
la sécurité de mon 1';''<1.3 fussent con-
fiées aux décisions improvisées d'une
majorité de coalition ou de hasard.
D'ailleurs, sur ce point, je n'ai pas
besoin de faire de zèle. A défaut de
la France, d'autres nations refuse-
ra jent nettement de s'exposer à ce
péril. -
En 1926, l'accord des puissances, y
loomipris l'Italie, a maintenu la paix
dans les Balkans ; mais si la procé-
dure suivie n'avait pas réussi, le
prestige de la Société des Nations de-
meurait intact. Il faut le conserver. Il
faut préserver et réserver cette insti-
tution naissante et ne pas l'exposer à
des heurts inutiles.
Si; même, on a contre les procé-
dures de la diplomatie courante une
prévention, que je ne partage pas et
qui est contredite par l'histoire, il se-
rait habile de s'en servir et de les
user, tandis que la Société des No-
tions s'affermirait dans l'opinion uni-
verselle, qui est, hélas ! sa seule force.
Cette force, qui grandira par la durée,
il ne faut ni la sous-estimer, ni la
compromettre.
porte : la Paix.
De L'ŒUVRE
M. de Jouvenel a été un peu prompt,
car il aime la Société des Nations
La décision de M. Henry de Jouve-
nel de ne pas accepter, p'¡ur cette an-
née du moins, le renouvellement de
son mandat de délégué français à la
Société des Nations, a suscité l'ex-
pression de regrets qui, sans doute,
lui en donnent déjà à lui-même plus
encore. Autant que ces regrets, cer-
.taines félicitations qu'on lui décerne
sont de nature à lui faire comprendre
qu'il a été un peu prompt, car. M. de
Jouvenel aime la Société des NationS !
Il l'aime en amoureux exigeant et c'est
parce qu'elle ne lui donne pas tout de
suite ce qu'il attendait d'elle qu'il la
quitte.
Mais, peut-il voir avec plaisir que
ceux-là mêmes qui la détestent autant
qu'il l'aime se montrent si empressés
à souscire à ses critiques et l'accueil-
lent déjà comme un pêcheur qui se
repent ?
En vérité, les reproches mêmes de
M. de Jouvenel montrent la grandeur
des espoirs qu'il a mis dans la Société
des Nations et sont à cet égard un
hommage, et si l'on eût certes préféré
que l'incident — ce n'est que cela —
ne se produisit pas encore, fait-il cons-
tater qu'il a permis à M. Briand de
dresser en face du « doit » récapitulé
par M. de Jouvenel un compte «avoin,
somme toute très encourageant.
Du PETIT PARISIEN
La Société des Nations n'a pas
pour objet la suppression
de la diplomatie
M. Briand a soin de noter dans sa
réponse qu'il y a, d'après lui, avan-
tage à traiter en dehors de la Société
des Nations toute difficulté interna-
tionale, qui peut être réglée normale-
ment par la diplomatie, avant de
constituer un danger réel pour la
paix.
La Société des Nations n'a jamais
eu pour objet de supprimer la diplo-
matie et les conversations de gouver-
nement à gouvernement.
La procédure instituée par les ac-
cords de Locarno nous paraît, à ce
point de vue, un module.
Les parties contractantes s'enga-
gent à soumettre à un tribunal arbi-
tral ou à la Cour permanentë de Jus-
tice Internationale toutes les contesta-
tions, au sujet desquelles elles se con-
testeraient réciproquement un droit.
Elles peuvent auparavant, si les res-
sources de la diplomatie se montrent
insuffisantes, soumettre le différend à
une commission de conciliation, qui
doit être obligatoirement consultée
sur toutes les autres questions divi-
sant les gouvernements intéressés. Le
conseil de la Société des Nations in
tervient en dernier ressort, si les re-
commandations de la commission de
conciliation n'ont pas amené la solu-
tion du conflit.
Uu mauvais arrangement vaut mieux
qu'un bon procès et, en matière com-
merciale, on a l'habitude de stipuler
des arbitrages avant de recourir au
juge.
Or, dans les trois cas qui nous oc-
cupent : Russie, Chine et Yougosla-
vie, il n'y a pas eu matière à procès.
Le drame
du Consulat soviétique
LE GESTE MEURTRIER
D'ANNA STCHEPKLINE EST DU
A LA VENGEANCE
Paris, 11 août. — Une personnalité
JlUS qui habite Paris donne quel-
ques précisions sur l'origine du dra-
me dont le Consulat soviétique a été
le théâtre et le - concierge du consu-
lat la malheureuse victime.
Selon cette personne, le geste meur-
trier d'Anna Stchepkline ne serait pas
celui d'une femme égarée, mais un
geste de vengeance, et Anna Stchep-
kline. avait choisi en M. Fomine pré-
cisément 'l'homme qu'elle voulait
tuer. -
La pauvre femme, en effet, a subi
les coups de la terreur rouge : son frè-
re et son premier mari ont été, croit-
on, massacrés par les (bolcheviks; ses
2 petits enfants sont morts pendant les
famines révolutionnaires ; son deuxiè-
me mari chassé de Russie par la tche-
ka et qu'elle avait suivi à Paris, l'a
abandonnée avec un enfant.
Or, la victime, M. Fomine, qui est
originaire du même district dans le
Kouban, qu'Anna Stdhepkline, auraitt
été capitaine d'une sotnia de cosaques
à la solde de la tcheka.
Au Pays des Soviets
TROTSKI REFUSE TOUT COM-
PROMIS AVEC STALINE. LA DE-
COMPOSITION DU PARTI S'AC-
CENTUE
Copenhague, 10 août. — On mande
de Moscou que, selon les milieux com-
munistes bien informés., Staline essaie
toujours d'arriver à un compromis avec
Trotski, qui refuse, disant que le main-
tien au pouvoir de Staline est la ruine
irrémédiable de la Russie.
Staline a pour lui l'armée, le Gué-
péou et l'argent ; Trotski a, de son
côté, la grande majorité du peuple et
des partisans dans l'armée, voire mê-
me dans le Guépéou.
La vieille discipline bolclieviste n'exis-
te donc plus. Le lent progrès de décom-
position du parti se complique du mou-
vement des paysans ne voulant pas
vendre leur ,blé aux bolchevistes.
Le séparatisme progresse en Ukrai-
ne et au Caucase, et même en Russie
blanche, dont la Ligue des frères vrais
de Russie demande la réunion à la
Pologne.
La situation est assez sérieuse pour
les fonctionaires soviétiques, surtout
dans lescampagnès, où ils n'osent pas
sortir sans être accompagnés d'-hom-
mes armés..
Le député
de la Haute-Vienne
a-t-il voulu se suicider ?
M. ADRIEN PRESSEMANE EST
TROUVÉ LA FIGURE ENSAN-
GLANTÉE LE LONG DE LA VOIE
PRES DE LIMOGES
Limoges, 11 août. — Sur la ligne
Limoges-Périgueux, au Vigerie, près
de Limoges, on a trouvé, la tête cou-
verte de sang, M. Adrien Pressemane,
député de la Haute-Vienne.
Le blessé a été transporté dans une
clinique. Ses plaies sont superficielles.
M. PRESSEMANE ,
député socialiste de la Haute. Vienne
On ne sait si le député a été heurté
par un train, ou s'il a fait une chute,
alors qu'il longeait la voie.
Suivant d'autres renseignements, le
député de la Haute-Vienne aurait tenté
de mettre fin à ses jours. Il est en effet
asesz souffrant depuis quelques semai-
nes et dans un état de nervosité qui
expliquerait un acte de désespoir.
Cependant, jusqu'ici, M. Pressemane
qui n'a été que légèrement blessé., n'a
fait aucune confidence, même dans son
entourage le plus intime.
Le voyage d'El Mokri
LE CRAND VIZIR DU SULTAN
EST REÇU A COBLENCE
Coblence, 11 août. — El Mokri, le
grand vizir du Sultan du Maroc, est
arrivé hier soir à Coblence, venant dé
Belgique* ---
Après la mort
du roi du Cambodge
LE PRINCE KONIVONG, FILS AINE
DU ROI DEFUNT,
SUCCEDE A SON PERE
Paris, 11 août. — Suivant les tradi-
tions et coutumes, le conseil des digni-
taires du royaume du Cambodge s'est
réuni après la mort du roi Sisowath
pour désigner son successeur.
Il s'est prononcé en faveur du prin.
ve Konivong, fils aîné du roi défunt,
pour succéder à son père.
En transmettant les condoléances du
gouvernement, le ministre des Colonies
a aussitôt fait savoir à ce dernier qu'il
donnait sa pleine approbation pour ce
choix.
TELEGRAMME de M. DOUMERGUE
A S. M. KONIVONG
Le Président de la République a
adressé au nouveau roi du Cambodge
le câblogramme suivant :
« Je suis heureux de saluer l'avène-
ment de Votre Majesté au moment où
le Cambodge perd un de ses meilleurs
souverains, Sisowath, dont la mort a
profondément ému la France.
rt Je fais des vœux pour que votre
règne continue à voir se développer la
prospérité croissante de votre pays. Je
sais les liens qui, depuis longtemps
déjà, attachent Votre Majesté à la Fran-
ce et je ne doute pas que la collabo-
ration de nos deux pays, secondée par
votre haute sagesse, ne se poursuive
avec le même succès que depuis plus
de soixante ans sous les règnes regret-
tés de vos prédécesseurs Norodom et
Sisowath.
« Le Cambodge et la France n'auront
qu'à se féliciter de cette union chaque
iour plus étroite, pour le plus grand
bien des populations et dans l'intérêt
commuij de la.civilisation ».
LA FRANCE
A PERDU UN AMI FIDELE
Paris, 11 août. = Une information
du Ministère des Colonies communique
la note suivante :
Après la nouvelle, qui vient d'être
confirmée par le Gouvernement Géné-
ral d'Indo-Chine, le roi Sisowath, sou-
verain du Cambodge, dont l'état de
santé s'était subitement aggravé de-
puis quelque temps, vient de mourir.
La France, qui exerce son protec-
torat sur le Cambodge, perd en. la per-
sonne du roi Sisowath un ami cons-
tamment fidèle.
Sisowath a été proclamé roi du Cam-
bodge à la mort de son frère Norodom,
en 1904. Depuis 1890 il avait été, d'ail-
leurs, associé à l'exercice du pouvoir
en 1tn qualité d'obbarach, ou de second
roi.
Il était âgé de 87 ans et sa santé,
après avoir étç très longtemps robus-
L'Affaire Sacco et Vanzetti
Le sursis est-il un premier pas
vers la grâce ?
Jusqu'au 22 août, les deux condamnés
vont vivre dans l'angoisse de l'incertitude
On surseoit à l'exécution
Boston, 10 août (22 li. 31). — Le
Gouverneur Fuller a accordé à Sacco
et Vanzetti un sursis jusqu'au 22 août
inclus.
LES PRISONNIERS
SONT INFORMES DE LA MESURE
PRISE A LEUR ECARD
Boston, 11 août. - C'est cette nuit,
entre 10 h. 15 et 10 h. 30, que le di-
recteur de la prison de Charleston re-
çut l'avis téléphonique du gouverneur
Fuller annonçant qu'un sursis était ac-
cordé à Sacco et à Vanzetti jusqu'au
22 août. Quelques instants plus tard,
un second message annonça que le por-
tugais Madeiros, qui devait être exé-
cuté en même temps, bénéficiait égale-
ment de la mesure prise à l'égard des
deux Italiens.
Les trois prisonniers ont été informés
immédiatement de la mesure qui venait
d'être prise à leur égard. Entre temps,
la prison avait été « fortifiée » de telle
sorte qu'il aurait fallu une armée pour
en forcer les portes.
Sacco est, dit-on, affaibli par un jeû-
ne de trois semaines consécutives. Van-
zetti est moins atteint, car il a pris,
ces jours derniers, quelque nourriture.
Hier, il se promenait paisiblement dans
sa cellule, répétant qu'il mourait pour
l'anarchie.
A LA PRISON DE BOSTON
Sacco refuse de signer 1'« Habeas
corpus », Vanzetti signe avec joie
Londres, 11 août. — Sacco a refusé
de signer la pétition demandant l'« Ha-
beas corpus J1 qui lui fut soumise au-
jourd'hui dans sa prison par un attor-
ney appartenant au Comité de défense
Sacco-Vanzetti. ,
Lorsque la pétition lui fut présentée,
il se mit en colère disant :
— Ils m'ont « crucifié 5) pendant
sept ans ; j'en ai assez !
L'avocat de Vanzetti a déclaré qu'au
contraire son client paraissait content
lorsque la pétition iui fut présentée et
qu'il la signa aussitôt.
LES RECOURS
QUE PEUT ENCORE EXERCER
L'AVOCAT DES CONDAMNES
Londres, 11 août. — On mande de
Boston à l'Agence Reuter1 : - /-
(L'avocat défenseur de Sacco et de'
Vanzetti a déclaré, qu'outre les appels
à la Cour Suprême de l'Etat et à la
Cour Supérieure de l'Etat, il peut éga-
lement avoir recours aux trois cours
fédérales suivantes : de district, du
cercle et suprême et il a l'intention de
le faire, si les cours de l'Etat rendent
des décisions défavorables.
UN APPEL
DU COMITE DE DEFENSE
AU SENATEUR BORAH
Londres, 11 août. — On mande de
Boise (Idaho) à l'Agence Reuter :
Le Comité de défense de Sacco et
Vanzetti a prié le sénateur Borah, pré-
sident de la Commission sénatoriale
des Affaires étrangères, de demander
instamment au président Coolidge d'in-
tercéder auprès du gouverneur Fuller,
en faveur des condamnés.
M. Borah a répondu : Ce serait ter-
rible si les condamnés étaient exécutes
pour leurs opinions ; mais, sans exa-
men minutieux de leur cas, je ne puis
faire aucune démarche auprès du prc*
sident.
MADEIROS
BENEFICIE DU SURSIS
Il s'était accusé du meurtre imputé aux
condamnés
Boston, 11 août. — Un troisième
condamné, le Portugais Celestino M.i-
deiros, a bénéficié en même temps que
Sacco et Vanzetti:
Madeiros, jugé pour un autre crime,
s'était accusé récemment d'avoir parti-
cipé au meurtre pour lequel Sacco et
Vanzetti. innocents selon lui, ont été
condamnés.
Les manifestations
A NEW-YORK
Une manifestation à l'Union Square
Londres, 11 août. — La police de
New-York a fait savoir ce matin que
les onanifestations organisées hier eu
faveur de Sacco et Vanzetti se sont dé-
roulées dans un calme inespéré.
La police a dispersé, après une demi-
heure d'efforts une réunion qui se te-
nait dans l'Union Square et à laquelle
assistaient 5.000 personnes. Six arres-
tations ont été ooérées.
Un petit défilé a été dispersé. Suivant
les détectives il était composé de sociaj
listes intellectuels et d'étudiants qui
semblaient considérer cette manifestée
tion comme un amusement.
A STOCKHOLM
Stockholm, 11 août. — Le Comité de
défense Sacco-Vanzetti a décidé d'exv
horter tous les ouvriers organisés de
la Suède à faire une grève générale
de 24 heures, immédiatement après
l'exécution éventuelle et de boycotter les
navires porteurs de marchandises aîné*
ricaines.
Dans la soirée tous les ouvriers du
port, 750 environ, ont quitté le travail.
A BALE
-La",. VaHlolUIOrpl\\tz est dàU-uit*
par - une explosion
Bâle, 11 août. — Une bombe a faii
explosion dans la soirée dans une ca-
bine téléphonique de la gare du .tram",:
way de Varelessorplatz. L'explosion a
été formidable et a fait quinze bles-
sés, dont un très grièvement. Parmi
les blessés se trouvent deux femmes.
On ignore l'identité des auteurs de
l'attentat, mais on .vense qu'il doit
s'agir d'une protestation relative à
l'affaire Sacco-Vanzetti.
La gare constitue maintenant uni
amas de décombres.
Au cours de la journée avait eu lieu,
à Bâle, une grève d'une heure en si-
gne de protestation contre l'exécution
de Sacco et Vanzetti.
te, avait été altérée depuis quelques
années, le souverain du Cambodge
ayant été atteint d'une cataracte, pour
laquelle il avait subi une opération par
un spécialiste français. Cette opéra-
tion, qui remontait à l'année 1912, avait
pleinement réussi ; mais, en 1925, une
affection de la vue s'était déclarée.
Sisowath s'était toujours montré plein
de confiance dans l'efficacité de l'ap-
pui que la France, du fait de son pro-
tectorat, pouvait apporter à son pays.
Son attachement n'avait jamais été
altéré ni à certaines époques, par les
intrigues intérieures, ni durant la guer-
re de 1914-1918.
Arrestation d'un escro(
IL QUEMANDAIT DE L'ARGENT
POUR LES FETES
DE L'ARMISTICE ITALIEN
Paris, 11 août. — Un étranger se
présentait dans une banque de la rue
Halevy. Il était porteur d'une liste rem-
plie de signatures et de cachets, par-
mi lesquels celui du Consulat d'Italie
était à la place d'honneur. II. se disait
secrétaire du c( fascio » de Paris.
— Je viens- commença-t-il, faire ap-
pel à votre patriotisme et vous prier de
bien vouloir contribuer à notre collecte
destinée à assurer aux fêtes de l'ar-
mistice italien, tout l'éclat qu'elles mé-
ritent.
Le fondé de pouvoir de la Banque,
pris de soupçons, téléphona immédia-
tement à l'inspecteur Linart du troi-
sième district.
Quelques instants après le quéman-
deur était appréhendé. Interrogé par
M. Chain, commissaire adjoint du
quartier de la Chaussée d'Antin, l'in-
dividu, un Italien du nom de Antonio
Ingui, garçon de café, âgé de 33 ans,
prétendit qu'il agissait pour le compte
de nombreux complices.
Il reconnut que son manège durait
et réussissait depuis un certain temps
déjà. Dans ''certaines maisons, même
où il avait osé renouveler sa démarche,
il avait chaque fois obtenu de fortes
sommes, variant entre 500 et 1.000 fr.
L'évadé de l'Hôpital Ruffi
Nîmes, 11 août., - Des promeneurs
ont trouvé dans lin fourré du jardin
de La Fontaine, le soldat Alfred Fla-
vier, du 19e régiment d'artillerie, ori-
ginaire de Cornus (Aveyron) qui s'é-
tait évadé, le 7 juillet dernier, de l'hô-
pital Ruffi où il venait d'être réformé.
Il avait sauté par une fentre, et de-
puis on avait perdu sa trace.
Quand on l'a retrouvé, le malheu-
reux, d'une maigreur squelettique, le
visage en partie rongé, était inanimé.
On l'a transporté en toute hâte à
l'hôpital Ruffi où son état a été jugé
très grave.
On pense que Flavier a été privé de
nourriture depuis son évasion. il y a
trente trois iours .i
v DOUX PAYS l
Chez les « Yassaï »
LA FEMME FAIT TOUS
LES TRAVAUX ET LE MARI
S'OCCUPE DES PETITS SOINS
DU MENAGE
Bakou, 11 août. — On vient de dé<
couvrir dans le district de Zakalalsk une
tribu originale, Survivante des groupe
ments d'A varS qui peuplaient jadis
l'Azerberdjan et où les femmes jouent
utLXÔle prépondérant.
La femme est l'unique soutien de la
famille. Elle assure tout le labeur quo-
tidien et exerce au dehors tous les mé-
tiers.
L'intervention sociale de l'homme est
insignifiante. Les maris et les fils ne
quittent pas la maison.
Les populations, qui entrent en rela-
tions exclusivement avec les femmes
de cette tribu, lui donnent le nom de
« Yassaï », ce qui signifie « peuple de
vierges ».
Les fillettes seules" aident les fem-
mes dans leurs travaux. Les Yassaï
considèrent comme malhonnête la fem-
me qui ne se montre pas capable d'en-
tretenir suffisamment bien sa famille.
Les Yassaï habitent les gorges des
montagnes par petits groupes. On en
signale cent cinquante foyers.
EN TUNISIE
ARRESTATION
D'UN DANGEREUX MALFAITEUR
T'unis, 11 août (de notre correspon-
dant particulier). — La gendarmerie da
Souk-el-rba. vient de procéder à l'ar-
restation d'un malfaiteur dangereux,
Ahmed ben Malloud ben Hassen, dé-
serteur du 62° régiment d'artillerie, d'ar-
était sous le coup d'un mandat d'ar-
rêt du juge d'instruction de Tunis.
Ce malfaiteur était recherché pour
divers délits, notamment depuis Ne 24
juin 1927, date à laquelle il avait griè-
vement blessé d'un coup de poignard
un algérien nommé Hadj Moussa Saïd
et avait pu se soustraire aux recher-
ches. -
C'est un habitué de In vasion,, puis-
que à trois reprises différentes il s'était
évildé des locaux disciplinaires de son
corps où il était détenu en prévention
de cqnseil de guerre. Il a été arrêté
dans le marabout de Sidi-Ameur, à six
kilomètres de Souk-el-Arba, où il se ca-
chait avec son enfant qu'il avait réussi
à enlever tout récemment à sa fem-
me dont il était séparé. Il se prépa-
rait à enlever cette dernière par vio-
lence et avait déjà tenté de l'assas-
siner,
Ce déserteur avait l'intention de se
réfugier fin Algériç,,
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L'activité bancaire internationale
L'Angleterre et la politique
financière de la France
Les banquiers britanniques voient d'un mauvais œil
- la restauration de nos finances
Les jours se suivent et ne se ressem-
blent pas, et, dans les relations de peuple
i peupe, il en est comme des relations
entre individus : les amitiés les plus an-
ciennes subissent des éclipses, et pres-
que toujours, ce sont des motifs d'inté-
rêts qui amènent les nuages et suscitent
les mouvements de défiance ou de mau-
vaise humeur, sinon les querelles.
Il semble bien qu'en ce moment, a
peine éteints les lampions du voyage pré-
sidentiel et l'enthousiasme des foules
calmé, l'Angleterre nous fasse une vi-
laine grimace. Un certain mécontente-
ment règne parmi les financiers britan-
niques, qui accusent le gouvernement
français et la Banque de France d'in-
fluer d'une façon déplorable sur le crédit
de notre riche voisin. ,
Or, pour qui sait l'importance des af-
faires en Angleterre et l'influence pré-
pondérante des financiers de la Cité sur
le gouvernement britannique, la question
revêt une importance toute spéciale.
M. Poincaré a pu se laver sans peine de
l'accusation d'être à genoux devant les
Banques, mais son collègue anglais Chur-
chill n'aurait sans doute pu en dire au-
tant sans se faire gravement houspiller.
D'ailleurs, les moeurs anglaises admet-
tent facilement cette sujétion, pourvu
;:J'elle! ne comporte pas trop de désagré-
ments.
On nous reproche, ou plutôt on repro-
che, en Angleterre, au gouvernement de
M. Poincaré et à la Banque de France
de faire hausser le taux de l'escompte,
et par cela même, d'abord, de causer des
pertes très sévères à un certain nombre
de banques et de particuliers, et ensuite
de nuire au crédit de l'Angleterre.
Franchement, quel est le Français
moyen qui eût cru que nous possédions
une telle puissance financière et que
)lous soyons tellement forts, même en ad-
mettant que nous eussions des intentions
ténébreuses vis-à-vis de la finance .an-
glaise, pour nous permettre d'affronter
cette omnipotente finance, jusque dans
non domaine intérieur?
'Et cependant, la mauvaise humeur an-
glaise est bien' justifiée, et il est exact
que notre politique financière actuelle
ait eu sur le marché anglais des effets
parfois désastreux. Bien entendu, le fait
tant constaté, cela ne préjuge en rien
atSs intentions., ni cte la Banque de France,
pi du gouvernement, et il est bien cer-
tain qu'aucune hostilité n'anime les di-
rigeants de nos finances. Seulement, ce
qui fait le bonheur des uns fait souvent
le malheur des autres, et les spéculateurs
font, dans bien des cas. les frais de telle
ou telle opération, conduite par un gou-
vernement dans son propre intérêt, sans
tenir compte des intérêts de ses voisins,
lesquels, d'ailleurs, ne se gênent pas, à
l'occasion, et l'Angleterre moins que
toute autre, pour pratiquer une politique
égoïste analogue.
• Voici les faits :
On sait que la France, se libérant par
anticipation, a obtenu la restitution de
deux millions et demi de livres sterling
en or, que nous avions laissés en gage
dans les caves de la Banque" d'Angle-
terre.
D'autre part, ainsi d'ailleurs que M.
Poincaré l'a lui-même annoncé, là Ban-
que de France fait sur le marché de
Londres de très importants achats d'or.
Peut-être ces achats ont-il été faits d'une
façon trop massive, 'à de trop courts in-
tervalles et- avec trop peu de discrétion,
encore qu'en l'espèce ces transferts de
métal précieux aient peu de chance de
passer inaperçus.
Les répercussions, en tous cas, ont été
profondes et brutales. La réserve d'or de
l'Angleterre est de 35 millions de livres.
Le prélèvement de 2 millions et demi,
soit dci 7 environ, joint aux achats de
devises, a provoqué une crise grave qui
se traduit par une augmentation considé-
rable du taux de l'escompte. En une se-
maine, les bons de cent livres, qui s'es-
oomiptaieint à 3 livres 12 shillings, ont vu
monter l'intérêt à 4 livres 8 shillings. Il
en est résulté des pertes très lourdes, de
15 à 18 shillings par cent livres, pour
les banques et les particuliers.
On sait aussi quel intérêt a le com-
merce à voir baisser le taux de l'intérêt.
Ce taux, à la Banque d'Angleterre, était
de 4 1/2 et tout le commerce espérait
le voir ramené à 4. Or, par suite du res-
serrement de crédit, après les achats
d'or, non seulement on ne diminue pas,
mais on parle d'augmenter.
On conçoit dès lors le mécontentement
britannique. Nous pourrions répondre
qu'aux mauvaises heures, la Banque
d'Angleterre, loin de nous aider, nous a
été plutôt hostile. Le gouverneur actuel
de la Banque d'Angleterre ne saurait, en
particulier, être taxé de francophilie exa-
gérée ! A cette époque, de l'autre côté du
détroit, on nous répondait « business ».
Nous pourrions, aujourd'hui que les rôles
sont renversés, répondre : « Les affaires
sont les affaires ».
Mais, du point de vue de l'intérêt fran-
çais bien compris, nous ne pensons pas
que cëtte attitude soit celle à tenir. Nous
ne sommes pas gens à faire tenir nos
amitiés dans un compte courant, et nous
pensons que le maintien de la bonne en-
tente franco-britannique, nécessaire à la
paix, ne doit pas être entravé par une
question de chiffres ou de transferts de
métal précieux d'une cave à l'autre.
Il y a une solution à trouver, que M.
Poincaré cherche sans doute) déjà. et qui
peut accorder les intérêts des deux peu-
ples.. Au surplus, le reproche de manœu-
vre inamicale" ne tient pas devant la "réa-
lité des faits.
Une autre leçon à dégager, d'ailleurs,
pour l'avenir, c'est la difficulté de ces
transferts de richesses, même lorsqu'el-
les ne sont qu'en dépôt. A fortiori, cette
expérience doit-elld faire réfléchir les
financiers anglo-saxons sur les consé-
quences déplorables que pourraient avoir
les paiements des dettes réclamées avec
tant d'insistance par tours gouvernements.
Georges WAGNER.
N.D.L.R. — Cet article était déjà écrit
lorsque des dépêches de Londres nous
ont signalé qu'un accord venait d'être
conclu entre les Banques de France et
d'Angletetre, afin d'éviter. le retour de
ces' incidents.
leséiecllonsiéiislaliies
jeffl
Ce que disent les journaux
Du GAULOIS
Il n'y a plus que deux partis:
)elui qui nous entraîne au communisme
et celui qui y fait front
Il faut être prudent vis-à-vis des so-
cialistes pour toutes sortes de raisons,
disent les radicaux. Il ne faut pas les
jeter, affirme M. Sarraut, au commu-
nisme.
Il faut être prudent soit, mais un
parti, qui sent la nécessité de la pru-
dence vis-à-vis de la révolution sociale,
doit entendre en même temps les pre-
miefs avertissements de la déchéance.
Si les élections se font selon le vœu
de M. Maurice Sarraut, ce seront les
révolutionnaires qui deviendront les
maîtres de la Nouvelle Chambre et la
* domestication des radicaux sera com-
*, plète ainsi que l'affirmait, il y a deux
itfurs, M. Renaudel.
A gauche alignement, commande
pourtant M. Sarraut. Cela clarifie la
situation et il n'y a plus devant-1 élec-
teur que deux partis : celui du mouve
ment qui nous entraîne vers la fin de
ia société capitaliste, au communisme
et celui de la résistance de front con-
tre le communisme.
Du QUOTIDIEN
Les radicaux et les socialistes peuvent
s'entendre sur un programme
commun : la défaite de la réaction
Il y a, dit-on, un fossé entre les con-
ceptions radicales et les doctrines so-
cialistes. Au surplus, le socialisme est
parfois suspect d'indulgence pour le
jcommûnisme. <
'Cette considération n'est pas d'une
immédiate opportunité.
S'il existe entre les radicaux et les
socialistes la possibilité de fixer un
programme commun, maximum pour
les uns et minimum pour les autres,
l'expérience a prouvé que les deux
grands partis de gauche pouvaient se
fixer un même objectif dans une ba-
taille électorale : la défaite de la réac-
tion.
Ni M. Franklin-Bouillon, ni M. Mau-
rice Sarraut ne peuvent songer à alté-
rer le jugement toujours sûr de l'élec-
teur français. -
Tout républicain connaît sa droite et
sa gauche. Il est de droite ou de gau-
che et se détermine avec certitude, dès
qu'il- examine les camps.
La présence des modérés dans un
groupe révèle à ses yeux la réaction,
c'est-à-dire l'ennemi. ,
Du FIGARO
L'avénement d'un nouveau cartel serait
le triomphe des collectivistes
Si le malheur voulait que triomphât
la coalition, à laquelle travaille M, Mau- J
rice Sarraut et qu'un nouveau onze mai
ramenât un, nouveau cartel, le gouver-
nement qui remplacerait, i après l'avoir
sans cesse -combattu, celui dans lequel
M. Sarraut est ministre de l'Intérieur,
ce gouvernement ne serait même plus
un cabinet Herriot-Blum déjà suffisam-
ment détestable — l'expérience l'a prou-
vé — ce serait un quelconque ministère
Blum-Herriot.
Les radicaux y prendraient les pe-
tites places aux deux bouts de la ta-
ble ministérielle, car les collectivistes
triomphants ne se contenteraient pas
au pouvoir d'une énergique laïcité pour
occuper leur activité prolétarienne.
Ils ne cachaient pas leurs projets
quand la livre montait à 200 et que les
fautes cartellistes ayant 'ébranlé l'édi-
fice social jusqu'à la base, l'hypothèse
d'un ministère socialiste était devenue
vraisemblable. Ils - voulaient les porte-
feuilles essentiels et, bien avant que
le mot fut lancé, ils se préparaient aux
vacances de la légalité.
La traversée de l'Atlantique
LES VOLS D'ESSAI
PREPARATOIRES
Le Bourget, 11 août. -— En vue des
prochains raids transatlantiques deux
essais ont eu lieu cet après-midi au
Bourget.
Givon et Corbu, "a bord de l' « Oi-
seau Bleu », ont décollé à 17 h. 20 et
atterri à 17 h. 39, ayant fait plusieurs
essais de vitesse.
- Paillard, avec Bernard à bord, a
décollé à 17 h. 27 et a atterri à 17 h. 55,
emporté 450 kilos de charge. Il a fait
également des essais de vitesse et a
atteint 230 kilomètres à llheure.
LES ALLEMANDS METTRAIENT
EN LIGNE UN TROISIÈME AP-
PAREIL « JUNKER »
Berlin, 11 août. — L'aviateur Koen-
necke, parti hier soir, powr effectuer
un vol de longue durée, a atterri cet
après-midi, à 13 h- 15, à Travemunde,
ayant tenu l'air environ 19 heures.
L'aviateur s'est déclaré enchanté de
ses essais de moteur ainsi que de ses
appareils de bord, qui ont fonctionné
-normalement.
On envisage même la mise en ligne
d'un troisième appareil « Junker »,
afin de transporter l'important courrier
postal accumulé à Dessau à destina-
tion des Etats-Unis, par la voie des
airs. Cet appareil, qui serait piloté par
l'aviateur Schnaebelé, porterait le nom
de « Germania ».
, On compte toujours que le départ
des appaieils aura lieu samedi. Ils
suivraient la ligne des grands paque-
bots.
Les constructeurs des appareils ont
décidé de faire escorter les aviateurs
jusqu'en Irlande par un appareil
grand modèle, transiportant 18 passa-
gers" dont plusieurs journalistes. Cet
appareil, muni de la T..S.F., serait en
relation avec le soir
Quel doit être le rôle de la S. D. N. ?
Le différend Henry de Jouvenel-Briand
Le Sénateur de la Corrèze répond au Ministre des Affaires Etrangères
Paris, 11 août. — M. Henry de Jou-
venel a fait au Temps les déclarations
suivantes:
Il est impossible, de montrer plus
clairement que ne l'a fait M. le minis-
tre des Affaires Etrangères l'espèce de
recul subi depuis 1923 par la Société
des Nations.
L'exemple de Corfou est à ce sens
admirablement choisi ! En 1923, au
moment où se réunit l'assemblée #de
la Société des Nations, a lieu l'occupa-
tion militaire de Corfou à la suite du
meurtre, en Grèce, d'un officier ita-
lien qui relevait de la Conférence des
Ambassadeurs.
La question se pose de savoir qui ar-
bitrerg. le conflit : de la Conférence des
Ambassadeurs ou de la Société des Na-
tions ? Il faut choisir entre deux ins-
tances internationales.
Le gouvernement de M. Poincaré opi-
ne pour la Conférence des Ambas-
sadeurs; l'Italie et la Grèce acceptent.
La Conférence des Ambassadeurs dé-
cide crue Corfou sera évacué avant la
fin de l'assemblée de la Société des
Nations, ce qui permet à celle-ci un re-
cours, au cas où la décision ne serait
pas exécutée. Corfou est évacué : la
question, est réglée. Elle a reçu une
solution internationale.
En 1927 :. conflit entre l'Italie et !a
Yougoslavie. Recourt-on à une instance
internationale ? A un arbitrage ? Non.
On convie les deux peuples à des con-
versations particulières, qui ne peuvent
aboutir qu'à des accords provisoires,
car ce genre de conversation n'a pas
cessé entre les nations intéressées de-
puis 1915. Elles ont déjà abouti à des
accords qui ont toujours été déchirés.
Demain ou après-demain nous appren-
drons qu'il y a un nouvel accord italo-
yougoslave. Il vaudra ce qu'ont valu
les précédents, il ne sera pas dû à une
instance internationale ; il ne sera cau-
tionné par personne. La paix ne sera
pas plus garantie qu'hier !
En 1923, la solution donnée au dif-
férend a été internationale ; en 1927,
elle ne l'est plus. Cela permet de me-
surer le recul de la Société des Na-
tions et de ses méthodes !
M. Briand a prétendu la défendre
contre moi ; mais la défendre c'est en
pratiquer les principes. Dans la lettre
de réponse qu'il a communiquée à la
presse, il écrivait :
« Oui, je crois qu'il y a avantage à
traiter en dehors de la Société des Na-
tions toute difficulté internationale qui
.peut, être réglée normalement par la
diplomatie avant ,de ..constituer un dan-
ger réel pour la paix ».
Je lui répondais le 28 juillet dernier
dans une lettre, qu'il n'a pas cru de-
voir publier :
« C'est la thèse des deux diploma-
ties, où le recours à la Société des Na-
tions n'apparaît qu'in extremis et quand
il n'y a plus d'autre espoir pour la
paix. Elle signifie que la France ne
voit pas dans la Société des Nations
l'instrument de la politique internatio-
nale ; qu'au lieu d'user de son influen-
ce pour amener les débats à Genève
elle en usera pour les écarter ». ,
Ce n'est pas seulement dans la pres-
se, c'est à la tribune même de l'assem-
blée de la Société des Nations que j'ai
signalé, en 1925, les dangers de cette
méthode qui habituera les peuples à se
passer de la Société dçs Nations. Je ne
la crois conforme ni à l'intérêt inter-
national, ni à l'intérêt de la France.
Opinions et commentaires
de la Presse française
De L'HOMME LIBRE
Dans l'état actuel des réalisations
intermitionades, il n'est pas souhaita-
ble de voir le principe des majorités
triompher à Genève
Paris, 11 août: — Où donc M. de
Jouvenel a-t-il vu que la raison d'être
de la S.D.N. fût de faire triompher
dans la vie internationale le principe
des majorités ? Le, convenant ne dit
rien de pareil et M. Henry de Jou-
venel le sait mieux que moi. Si la rè-
gle des majorités dominait la Société
des Nations, le protocole de M.
Edouard Herriot aurait conquis aisé-
ment la vigueur d'une loi internatio-
nale.
La S. D. N. n'a rien de commun
avec une Chambre parlementaire, ni
avec un Conseil général, ou un Con-
seil municipal. Cela viendra peut-être ;
mais, dans sa hâte de réaliser le
mieux, il me semble que M. Henry
de Jouvenel confond le présent et l'a-
venir.
M. BRIAND 1
dont la réponse à M. de Jouvenel
a eoulevé de nombreux commentaires
Je serai franc et je dirai que dans
l'état présent des relations interna-
tionales, je ne souhaite pas que la
règle des majorités soit trop vite éta-
blie à Genève.
Je ne voudrais pas 4Iue la dignité et
la sécurité de mon 1';''<1.3 fussent con-
fiées aux décisions improvisées d'une
majorité de coalition ou de hasard.
D'ailleurs, sur ce point, je n'ai pas
besoin de faire de zèle. A défaut de
la France, d'autres nations refuse-
ra jent nettement de s'exposer à ce
péril. -
En 1926, l'accord des puissances, y
loomipris l'Italie, a maintenu la paix
dans les Balkans ; mais si la procé-
dure suivie n'avait pas réussi, le
prestige de la Société des Nations de-
meurait intact. Il faut le conserver. Il
faut préserver et réserver cette insti-
tution naissante et ne pas l'exposer à
des heurts inutiles.
Si; même, on a contre les procé-
dures de la diplomatie courante une
prévention, que je ne partage pas et
qui est contredite par l'histoire, il se-
rait habile de s'en servir et de les
user, tandis que la Société des No-
tions s'affermirait dans l'opinion uni-
verselle, qui est, hélas ! sa seule force.
Cette force, qui grandira par la durée,
il ne faut ni la sous-estimer, ni la
compromettre.
porte : la Paix.
De L'ŒUVRE
M. de Jouvenel a été un peu prompt,
car il aime la Société des Nations
La décision de M. Henry de Jouve-
nel de ne pas accepter, p'¡ur cette an-
née du moins, le renouvellement de
son mandat de délégué français à la
Société des Nations, a suscité l'ex-
pression de regrets qui, sans doute,
lui en donnent déjà à lui-même plus
encore. Autant que ces regrets, cer-
.taines félicitations qu'on lui décerne
sont de nature à lui faire comprendre
qu'il a été un peu prompt, car. M. de
Jouvenel aime la Société des NationS !
Il l'aime en amoureux exigeant et c'est
parce qu'elle ne lui donne pas tout de
suite ce qu'il attendait d'elle qu'il la
quitte.
Mais, peut-il voir avec plaisir que
ceux-là mêmes qui la détestent autant
qu'il l'aime se montrent si empressés
à souscire à ses critiques et l'accueil-
lent déjà comme un pêcheur qui se
repent ?
En vérité, les reproches mêmes de
M. de Jouvenel montrent la grandeur
des espoirs qu'il a mis dans la Société
des Nations et sont à cet égard un
hommage, et si l'on eût certes préféré
que l'incident — ce n'est que cela —
ne se produisit pas encore, fait-il cons-
tater qu'il a permis à M. Briand de
dresser en face du « doit » récapitulé
par M. de Jouvenel un compte «avoin,
somme toute très encourageant.
Du PETIT PARISIEN
La Société des Nations n'a pas
pour objet la suppression
de la diplomatie
M. Briand a soin de noter dans sa
réponse qu'il y a, d'après lui, avan-
tage à traiter en dehors de la Société
des Nations toute difficulté interna-
tionale, qui peut être réglée normale-
ment par la diplomatie, avant de
constituer un danger réel pour la
paix.
La Société des Nations n'a jamais
eu pour objet de supprimer la diplo-
matie et les conversations de gouver-
nement à gouvernement.
La procédure instituée par les ac-
cords de Locarno nous paraît, à ce
point de vue, un module.
Les parties contractantes s'enga-
gent à soumettre à un tribunal arbi-
tral ou à la Cour permanentë de Jus-
tice Internationale toutes les contesta-
tions, au sujet desquelles elles se con-
testeraient réciproquement un droit.
Elles peuvent auparavant, si les res-
sources de la diplomatie se montrent
insuffisantes, soumettre le différend à
une commission de conciliation, qui
doit être obligatoirement consultée
sur toutes les autres questions divi-
sant les gouvernements intéressés. Le
conseil de la Société des Nations in
tervient en dernier ressort, si les re-
commandations de la commission de
conciliation n'ont pas amené la solu-
tion du conflit.
Uu mauvais arrangement vaut mieux
qu'un bon procès et, en matière com-
merciale, on a l'habitude de stipuler
des arbitrages avant de recourir au
juge.
Or, dans les trois cas qui nous oc-
cupent : Russie, Chine et Yougosla-
vie, il n'y a pas eu matière à procès.
Le drame
du Consulat soviétique
LE GESTE MEURTRIER
D'ANNA STCHEPKLINE EST DU
A LA VENGEANCE
Paris, 11 août. — Une personnalité
JlUS qui habite Paris donne quel-
ques précisions sur l'origine du dra-
me dont le Consulat soviétique a été
le théâtre et le - concierge du consu-
lat la malheureuse victime.
Selon cette personne, le geste meur-
trier d'Anna Stchepkline ne serait pas
celui d'une femme égarée, mais un
geste de vengeance, et Anna Stchep-
kline. avait choisi en M. Fomine pré-
cisément 'l'homme qu'elle voulait
tuer. -
La pauvre femme, en effet, a subi
les coups de la terreur rouge : son frè-
re et son premier mari ont été, croit-
on, massacrés par les (bolcheviks; ses
2 petits enfants sont morts pendant les
famines révolutionnaires ; son deuxiè-
me mari chassé de Russie par la tche-
ka et qu'elle avait suivi à Paris, l'a
abandonnée avec un enfant.
Or, la victime, M. Fomine, qui est
originaire du même district dans le
Kouban, qu'Anna Stdhepkline, auraitt
été capitaine d'une sotnia de cosaques
à la solde de la tcheka.
Au Pays des Soviets
TROTSKI REFUSE TOUT COM-
PROMIS AVEC STALINE. LA DE-
COMPOSITION DU PARTI S'AC-
CENTUE
Copenhague, 10 août. — On mande
de Moscou que, selon les milieux com-
munistes bien informés., Staline essaie
toujours d'arriver à un compromis avec
Trotski, qui refuse, disant que le main-
tien au pouvoir de Staline est la ruine
irrémédiable de la Russie.
Staline a pour lui l'armée, le Gué-
péou et l'argent ; Trotski a, de son
côté, la grande majorité du peuple et
des partisans dans l'armée, voire mê-
me dans le Guépéou.
La vieille discipline bolclieviste n'exis-
te donc plus. Le lent progrès de décom-
position du parti se complique du mou-
vement des paysans ne voulant pas
vendre leur ,blé aux bolchevistes.
Le séparatisme progresse en Ukrai-
ne et au Caucase, et même en Russie
blanche, dont la Ligue des frères vrais
de Russie demande la réunion à la
Pologne.
La situation est assez sérieuse pour
les fonctionaires soviétiques, surtout
dans lescampagnès, où ils n'osent pas
sortir sans être accompagnés d'-hom-
mes armés..
Le député
de la Haute-Vienne
a-t-il voulu se suicider ?
M. ADRIEN PRESSEMANE EST
TROUVÉ LA FIGURE ENSAN-
GLANTÉE LE LONG DE LA VOIE
PRES DE LIMOGES
Limoges, 11 août. — Sur la ligne
Limoges-Périgueux, au Vigerie, près
de Limoges, on a trouvé, la tête cou-
verte de sang, M. Adrien Pressemane,
député de la Haute-Vienne.
Le blessé a été transporté dans une
clinique. Ses plaies sont superficielles.
M. PRESSEMANE ,
député socialiste de la Haute. Vienne
On ne sait si le député a été heurté
par un train, ou s'il a fait une chute,
alors qu'il longeait la voie.
Suivant d'autres renseignements, le
député de la Haute-Vienne aurait tenté
de mettre fin à ses jours. Il est en effet
asesz souffrant depuis quelques semai-
nes et dans un état de nervosité qui
expliquerait un acte de désespoir.
Cependant, jusqu'ici, M. Pressemane
qui n'a été que légèrement blessé., n'a
fait aucune confidence, même dans son
entourage le plus intime.
Le voyage d'El Mokri
LE CRAND VIZIR DU SULTAN
EST REÇU A COBLENCE
Coblence, 11 août. — El Mokri, le
grand vizir du Sultan du Maroc, est
arrivé hier soir à Coblence, venant dé
Belgique* ---
Après la mort
du roi du Cambodge
LE PRINCE KONIVONG, FILS AINE
DU ROI DEFUNT,
SUCCEDE A SON PERE
Paris, 11 août. — Suivant les tradi-
tions et coutumes, le conseil des digni-
taires du royaume du Cambodge s'est
réuni après la mort du roi Sisowath
pour désigner son successeur.
Il s'est prononcé en faveur du prin.
ve Konivong, fils aîné du roi défunt,
pour succéder à son père.
En transmettant les condoléances du
gouvernement, le ministre des Colonies
a aussitôt fait savoir à ce dernier qu'il
donnait sa pleine approbation pour ce
choix.
TELEGRAMME de M. DOUMERGUE
A S. M. KONIVONG
Le Président de la République a
adressé au nouveau roi du Cambodge
le câblogramme suivant :
« Je suis heureux de saluer l'avène-
ment de Votre Majesté au moment où
le Cambodge perd un de ses meilleurs
souverains, Sisowath, dont la mort a
profondément ému la France.
rt Je fais des vœux pour que votre
règne continue à voir se développer la
prospérité croissante de votre pays. Je
sais les liens qui, depuis longtemps
déjà, attachent Votre Majesté à la Fran-
ce et je ne doute pas que la collabo-
ration de nos deux pays, secondée par
votre haute sagesse, ne se poursuive
avec le même succès que depuis plus
de soixante ans sous les règnes regret-
tés de vos prédécesseurs Norodom et
Sisowath.
« Le Cambodge et la France n'auront
qu'à se féliciter de cette union chaque
iour plus étroite, pour le plus grand
bien des populations et dans l'intérêt
commuij de la.civilisation ».
LA FRANCE
A PERDU UN AMI FIDELE
Paris, 11 août. = Une information
du Ministère des Colonies communique
la note suivante :
Après la nouvelle, qui vient d'être
confirmée par le Gouvernement Géné-
ral d'Indo-Chine, le roi Sisowath, sou-
verain du Cambodge, dont l'état de
santé s'était subitement aggravé de-
puis quelque temps, vient de mourir.
La France, qui exerce son protec-
torat sur le Cambodge, perd en. la per-
sonne du roi Sisowath un ami cons-
tamment fidèle.
Sisowath a été proclamé roi du Cam-
bodge à la mort de son frère Norodom,
en 1904. Depuis 1890 il avait été, d'ail-
leurs, associé à l'exercice du pouvoir
en 1tn qualité d'obbarach, ou de second
roi.
Il était âgé de 87 ans et sa santé,
après avoir étç très longtemps robus-
L'Affaire Sacco et Vanzetti
Le sursis est-il un premier pas
vers la grâce ?
Jusqu'au 22 août, les deux condamnés
vont vivre dans l'angoisse de l'incertitude
On surseoit à l'exécution
Boston, 10 août (22 li. 31). — Le
Gouverneur Fuller a accordé à Sacco
et Vanzetti un sursis jusqu'au 22 août
inclus.
LES PRISONNIERS
SONT INFORMES DE LA MESURE
PRISE A LEUR ECARD
Boston, 11 août. - C'est cette nuit,
entre 10 h. 15 et 10 h. 30, que le di-
recteur de la prison de Charleston re-
çut l'avis téléphonique du gouverneur
Fuller annonçant qu'un sursis était ac-
cordé à Sacco et à Vanzetti jusqu'au
22 août. Quelques instants plus tard,
un second message annonça que le por-
tugais Madeiros, qui devait être exé-
cuté en même temps, bénéficiait égale-
ment de la mesure prise à l'égard des
deux Italiens.
Les trois prisonniers ont été informés
immédiatement de la mesure qui venait
d'être prise à leur égard. Entre temps,
la prison avait été « fortifiée » de telle
sorte qu'il aurait fallu une armée pour
en forcer les portes.
Sacco est, dit-on, affaibli par un jeû-
ne de trois semaines consécutives. Van-
zetti est moins atteint, car il a pris,
ces jours derniers, quelque nourriture.
Hier, il se promenait paisiblement dans
sa cellule, répétant qu'il mourait pour
l'anarchie.
A LA PRISON DE BOSTON
Sacco refuse de signer 1'« Habeas
corpus », Vanzetti signe avec joie
Londres, 11 août. — Sacco a refusé
de signer la pétition demandant l'« Ha-
beas corpus J1 qui lui fut soumise au-
jourd'hui dans sa prison par un attor-
ney appartenant au Comité de défense
Sacco-Vanzetti. ,
Lorsque la pétition lui fut présentée,
il se mit en colère disant :
— Ils m'ont « crucifié 5) pendant
sept ans ; j'en ai assez !
L'avocat de Vanzetti a déclaré qu'au
contraire son client paraissait content
lorsque la pétition iui fut présentée et
qu'il la signa aussitôt.
LES RECOURS
QUE PEUT ENCORE EXERCER
L'AVOCAT DES CONDAMNES
Londres, 11 août. — On mande de
Boston à l'Agence Reuter1 : - /-
(L'avocat défenseur de Sacco et de'
Vanzetti a déclaré, qu'outre les appels
à la Cour Suprême de l'Etat et à la
Cour Supérieure de l'Etat, il peut éga-
lement avoir recours aux trois cours
fédérales suivantes : de district, du
cercle et suprême et il a l'intention de
le faire, si les cours de l'Etat rendent
des décisions défavorables.
UN APPEL
DU COMITE DE DEFENSE
AU SENATEUR BORAH
Londres, 11 août. — On mande de
Boise (Idaho) à l'Agence Reuter :
Le Comité de défense de Sacco et
Vanzetti a prié le sénateur Borah, pré-
sident de la Commission sénatoriale
des Affaires étrangères, de demander
instamment au président Coolidge d'in-
tercéder auprès du gouverneur Fuller,
en faveur des condamnés.
M. Borah a répondu : Ce serait ter-
rible si les condamnés étaient exécutes
pour leurs opinions ; mais, sans exa-
men minutieux de leur cas, je ne puis
faire aucune démarche auprès du prc*
sident.
MADEIROS
BENEFICIE DU SURSIS
Il s'était accusé du meurtre imputé aux
condamnés
Boston, 11 août. — Un troisième
condamné, le Portugais Celestino M.i-
deiros, a bénéficié en même temps que
Sacco et Vanzetti:
Madeiros, jugé pour un autre crime,
s'était accusé récemment d'avoir parti-
cipé au meurtre pour lequel Sacco et
Vanzetti. innocents selon lui, ont été
condamnés.
Les manifestations
A NEW-YORK
Une manifestation à l'Union Square
Londres, 11 août. — La police de
New-York a fait savoir ce matin que
les onanifestations organisées hier eu
faveur de Sacco et Vanzetti se sont dé-
roulées dans un calme inespéré.
La police a dispersé, après une demi-
heure d'efforts une réunion qui se te-
nait dans l'Union Square et à laquelle
assistaient 5.000 personnes. Six arres-
tations ont été ooérées.
Un petit défilé a été dispersé. Suivant
les détectives il était composé de sociaj
listes intellectuels et d'étudiants qui
semblaient considérer cette manifestée
tion comme un amusement.
A STOCKHOLM
Stockholm, 11 août. — Le Comité de
défense Sacco-Vanzetti a décidé d'exv
horter tous les ouvriers organisés de
la Suède à faire une grève générale
de 24 heures, immédiatement après
l'exécution éventuelle et de boycotter les
navires porteurs de marchandises aîné*
ricaines.
Dans la soirée tous les ouvriers du
port, 750 environ, ont quitté le travail.
A BALE
-La",. VaHlolUIOrpl\\tz est dàU-uit*
par - une explosion
Bâle, 11 août. — Une bombe a faii
explosion dans la soirée dans une ca-
bine téléphonique de la gare du .tram",:
way de Varelessorplatz. L'explosion a
été formidable et a fait quinze bles-
sés, dont un très grièvement. Parmi
les blessés se trouvent deux femmes.
On ignore l'identité des auteurs de
l'attentat, mais on .vense qu'il doit
s'agir d'une protestation relative à
l'affaire Sacco-Vanzetti.
La gare constitue maintenant uni
amas de décombres.
Au cours de la journée avait eu lieu,
à Bâle, une grève d'une heure en si-
gne de protestation contre l'exécution
de Sacco et Vanzetti.
te, avait été altérée depuis quelques
années, le souverain du Cambodge
ayant été atteint d'une cataracte, pour
laquelle il avait subi une opération par
un spécialiste français. Cette opéra-
tion, qui remontait à l'année 1912, avait
pleinement réussi ; mais, en 1925, une
affection de la vue s'était déclarée.
Sisowath s'était toujours montré plein
de confiance dans l'efficacité de l'ap-
pui que la France, du fait de son pro-
tectorat, pouvait apporter à son pays.
Son attachement n'avait jamais été
altéré ni à certaines époques, par les
intrigues intérieures, ni durant la guer-
re de 1914-1918.
Arrestation d'un escro(
IL QUEMANDAIT DE L'ARGENT
POUR LES FETES
DE L'ARMISTICE ITALIEN
Paris, 11 août. — Un étranger se
présentait dans une banque de la rue
Halevy. Il était porteur d'une liste rem-
plie de signatures et de cachets, par-
mi lesquels celui du Consulat d'Italie
était à la place d'honneur. II. se disait
secrétaire du c( fascio » de Paris.
— Je viens- commença-t-il, faire ap-
pel à votre patriotisme et vous prier de
bien vouloir contribuer à notre collecte
destinée à assurer aux fêtes de l'ar-
mistice italien, tout l'éclat qu'elles mé-
ritent.
Le fondé de pouvoir de la Banque,
pris de soupçons, téléphona immédia-
tement à l'inspecteur Linart du troi-
sième district.
Quelques instants après le quéman-
deur était appréhendé. Interrogé par
M. Chain, commissaire adjoint du
quartier de la Chaussée d'Antin, l'in-
dividu, un Italien du nom de Antonio
Ingui, garçon de café, âgé de 33 ans,
prétendit qu'il agissait pour le compte
de nombreux complices.
Il reconnut que son manège durait
et réussissait depuis un certain temps
déjà. Dans ''certaines maisons, même
où il avait osé renouveler sa démarche,
il avait chaque fois obtenu de fortes
sommes, variant entre 500 et 1.000 fr.
L'évadé de l'Hôpital Ruffi
Nîmes, 11 août., - Des promeneurs
ont trouvé dans lin fourré du jardin
de La Fontaine, le soldat Alfred Fla-
vier, du 19e régiment d'artillerie, ori-
ginaire de Cornus (Aveyron) qui s'é-
tait évadé, le 7 juillet dernier, de l'hô-
pital Ruffi où il venait d'être réformé.
Il avait sauté par une fentre, et de-
puis on avait perdu sa trace.
Quand on l'a retrouvé, le malheu-
reux, d'une maigreur squelettique, le
visage en partie rongé, était inanimé.
On l'a transporté en toute hâte à
l'hôpital Ruffi où son état a été jugé
très grave.
On pense que Flavier a été privé de
nourriture depuis son évasion. il y a
trente trois iours .i
v DOUX PAYS l
Chez les « Yassaï »
LA FEMME FAIT TOUS
LES TRAVAUX ET LE MARI
S'OCCUPE DES PETITS SOINS
DU MENAGE
Bakou, 11 août. — On vient de dé<
couvrir dans le district de Zakalalsk une
tribu originale, Survivante des groupe
ments d'A varS qui peuplaient jadis
l'Azerberdjan et où les femmes jouent
utLXÔle prépondérant.
La femme est l'unique soutien de la
famille. Elle assure tout le labeur quo-
tidien et exerce au dehors tous les mé-
tiers.
L'intervention sociale de l'homme est
insignifiante. Les maris et les fils ne
quittent pas la maison.
Les populations, qui entrent en rela-
tions exclusivement avec les femmes
de cette tribu, lui donnent le nom de
« Yassaï », ce qui signifie « peuple de
vierges ».
Les fillettes seules" aident les fem-
mes dans leurs travaux. Les Yassaï
considèrent comme malhonnête la fem-
me qui ne se montre pas capable d'en-
tretenir suffisamment bien sa famille.
Les Yassaï habitent les gorges des
montagnes par petits groupes. On en
signale cent cinquante foyers.
EN TUNISIE
ARRESTATION
D'UN DANGEREUX MALFAITEUR
T'unis, 11 août (de notre correspon-
dant particulier). — La gendarmerie da
Souk-el-rba. vient de procéder à l'ar-
restation d'un malfaiteur dangereux,
Ahmed ben Malloud ben Hassen, dé-
serteur du 62° régiment d'artillerie, d'ar-
était sous le coup d'un mandat d'ar-
rêt du juge d'instruction de Tunis.
Ce malfaiteur était recherché pour
divers délits, notamment depuis Ne 24
juin 1927, date à laquelle il avait griè-
vement blessé d'un coup de poignard
un algérien nommé Hadj Moussa Saïd
et avait pu se soustraire aux recher-
ches. -
C'est un habitué de In vasion,, puis-
que à trois reprises différentes il s'était
évildé des locaux disciplinaires de son
corps où il était détenu en prévention
de cqnseil de guerre. Il a été arrêté
dans le marabout de Sidi-Ameur, à six
kilomètres de Souk-el-Arba, où il se ca-
chait avec son enfant qu'il avait réussi
à enlever tout récemment à sa fem-
me dont il était séparé. Il se prépa-
rait à enlever cette dernière par vio-
lence et avait déjà tenté de l'assas-
siner,
Ce déserteur avait l'intention de se
réfugier fin Algériç,,
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