Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1932-07-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 juillet 1932 08 juillet 1932
Description : 1932/07/08 (A21,N8308). 1932/07/08 (A21,N8308).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/11/2013
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La * campagne électorale
en Allemagne
La bataille décisive des classes, des races,
des religions. et des chemises
Les élections générales au Reichstag
auront lieu le 31 juillet. Dans la nuit
du 1er août, en ce dix-huitième anniver-
saire du plus effroyable événement de
l'histoire, nous saurons ce qu'a décidé le
peuple allemand : s'il désire collabo-
rer sincèrement et loyalement à la re-
construction de l'Europe, ou s'il préfè-
re continuer à pratiquer la politique du
pire. Si Hitler obtient, comme il l'es-
père fermement, la majorité au Reichs-
tagi il sera parvenu au premier de ses
buts : arriver au pouvoir par des
moyens légaux. Une fois en place, ce
« révolutionnaire de gouvernement s>, si
j'ose ainsi m'exprimer, ou bien voudra
jouèr Mussolini, bien que n'ayant pas
l'étoffe du chef fasciste, ou bien il pré-
parera le retour des Hohenzolern de
tragique mémoire. Dans les deux cas,
nous aurons, quelle que soit notre tris-
tesse, l'obligation absolue de nous te-
Air sur nos gardes.
C'çpt donc une bataille décisive qui
fee livre, et elle a commencé diman-
che dernier, à l'heure même où nous en-
terrions pieusement l'homme qui avait
consacré la fin de sa prestigieuse car-
rière à la réconciliation franco-alleman-
de, sans laquelle il n'y a pas de paix
possible dans le monde.
Aux yeux de l'observateur non pré-
Venu, cette campagne électorale appa-
raît comme une grande parade militai-
re et théâtrale. Les rues et les places
sont couvertes de jeunes gens en uni for-
mes, dont l'opinion politique se recon-
naît à la couleur de la chemise. Les
« nazis » de Hitler ont des chemises
brunes ; les communistes ont la chemise
rouge ; les sociaux démocrates et sec-
tions du front ouvrier antifascistes ont
une chemise verte et une casquette à
visière ornée de la cocarde républicai-
ne noir-rouge-or.
Tous ces hommes sont enrégimentés
avec autant de discipline que des trou-
pes régulières. Il est effarant de voir
ces compagnies, ces sections d'assaut,
défiler en rangs par quatre, avec des
officiers, des sous-officiers, des services
de ravitaillement, des ambulances. On
se rend compte qu'il y a, incontestable.
ment, au fond de tout Allemand, un
militaire de carrière qui sommeille, et
ne demande qu'à se réveiller. Les ci-
vils eux-mêmes s'habillent de telle fa-
çon qu'on les prend de loin pour des
soldats, et on ne discerne guère s'ils
portent la croix gammée des hitlériens
ou les quatre flèches d'argent qui sont
devenues l'insigne du front d'airain.
Ce militarisme impénitent est angois-
sant. On est bien forcé de se demander
si tous ces soldats admirablement équi-
pés, - mais, au fait, aux frais de
qui) — et qui se trouvent aujour-
d'hui opposés en deux camps adverses,
ne seront, pas capables de s'unir un
beau jour comme en 1914. Car, au-
dessus de ces milices, il y a les cadres
prestigieux de l'ancienne armée impé-
riale, qui se trouvent dans la Reichs-
wehr, dans la police et dans les « Cas-
que d'acier ». Ces trois formations peu-
vent donner trois cent mille officiers et
sous-officiers, et la seule armée « pri-
vée » de Hitler compte 400.000 hom-
mes, .qui.n'ont pas d'autre métier, sont
admirablement entretenus et entraînés.
< Une seule chose peut nous rassurer
un tout petit peu, c'est qu'au-dessous
de toutes ces parades militaires, il exis-
te des divergences profondes entre les
deux grandes formations qui se livrent
bataille. D'un côté, celui de Hitler, c'est
l'Allemagne d'au delà de l'Elbe, pres-
que orientale, de race slave, de reli-
gion protestante. C'est l'Allemagne des
vieux lois de Prusse, des hobereaux,
des terriens. De.l'autre côté, c'est l'Al-
lemagne du Sud et du Rhin, germa-
nique imprégnée de culture latine, net-
tement occidentale, et généralement ca-
tholique. De sorte que la lutte électo-
rale actuelle n'est pas celle de partis
divers, mais des classes, des races et
des religions. Ainsi, les divergences sont
heureusement plus profondes qu'elles ne
le paraissent au premier abord. 1
Et, entre tous ces partis, au-dessus
si possible, se tient, redoutable énigme,
le Centre catholique, le seul parti al-
lemand qui n'ait pas d'uniforme, et
dont les chefs portent la soutane, la
mitre ou le chapeau rouge, mais qui n'en
est pas moins décidé à mener le com-
bat avec une discipline exemplaire.
D'ailleurs le mot d'ordre est « Com-
bat sur tous les fronts ! » et il s'a-
git de combats sérieux, avec charges à
la baïonnette, assauts en camions blin-
dés, batailles au revolver et même aux
gaz ! On n'en est encore qu'aux
escarmouches et on compte des centai-
nes de morts et de blessés. Que sera-ce
à la fin du mois ! Et comme on ap-
précie mieux, par comparaison, le cal-
me serein de nos vieilles démocraties 1
GEORGES WAGNER.
LES GRANDS PROBLÈMES INTERNATIONAUX
Le chancelier von Papen
s'est longuement entretenu avec M. Herriot
et M. Paul-Boncour 1
V* délégués allemands chez M. Macdonald, à l'hôtel Beau-Rivage : de gauche à droite,
MM. von Neurath, Macdonald, air Maurice Uenkey et von Papen
(Cliché « Petit Parisien ».)
LA MATINEE DE M. HERRIOT
Lausanne, 7 juillet. — Mettant à
exécution, la décision qu'il avait an-
noncée hier soir au président de 'la
conférence, M. Herriot a consacré' sa
matinée à une lecture définitive de
tous les projets d'accord à signer à
Lausanne, qui lui ont été remis par M.
MacDonald.
Le président du Conseil a retenu cet-
te nuit à Lausanne, M. Paul-Boncour,
ministre de la guerre, premier délégué
à la conférence du désarmement pour
étudier avec lui et M. Paganon, sous-
secrétaire d'Etat aux Affaires étrangè-
res, les textes ayant un caractère plus
spécialement politique.
De leur côté, M. Germain-Martin,
ministre des Finances, et M OEUIGCA
Bonnet revoient, avec leurs experts,
tous les documents d'ordre technique.
M. VON PAPEN S'ENTRETIENT
AVEC LE PRESIDENT DU CONSEIL
FRANÇAIS
Le chancelier Von Papen, accompa-
gné de M. Von Eiilow s'est rendu ce
matin, auprès de M. Edouard Herriot.
avec lequel il est resté en conversation
pendant deux heures. M. Paul-Bon-
cour, ministre de la guerre assistait à
l'entretien.
Le président du conseil a maintenu
fermement sa position en refusant de
se prêter à aucune condition politi-
que.
En même temps que les conversa-
tions franco-allemandes se poursui-
vaient dans le cabinet de M. Edouard
Herriot, les jurisconsultes des cinq
puissances invitantes ont conféré au
siège de la délégation britannique.
C'est M. Lyon, jurisconsulte, adjoint
au ministre des Affaires étrangères
qui a soutenu le point de vue français
à cette réunion.
Déclaration
du chancelier du Reich
En quittant l'hôtel de la délégation
française, après son entretien avec M.
Edouard Herriot, le chancelier von Pa-
pen a déclaré aux journalistes alle-
mands qui l'interrogeaient :
— Le peu de temps qu'il reste en-
core à négocier ne permettra pas d'ar-
river à une entente sur la question
politique. ,
(Lire la suite en dernière heure)
Aujourd' hui : 10 pages
EN DEUXIÈME PAGE :
Suite du service télégraphique
Le départ des pèlerins algériens pour Lourdes
A gauche, en haut : la foule sur les boulevards. En'bas : Mgr Leynaud, archevêque d'Alger, qui préside le pèlerinage,
photographié à la gare maritime, au milieu des membres du clergé venus le saluer. A droite : l'embarquement des
pélerins à bord de 1'« El-Kantara » (Photos Raynal).
Le sous-marin français
Prométhée coule à 7 milles
* au nord du cap Levi
Le Ministère de la marine
estime à 66
le nombre des victimes
Paris, 7 juillet. - Dans la soirée le
Ministère de la marine remettait aux
journaux le communiqué suivant :
Le sous-marin « Prométhée » qui ef-
fectuait aujourd'hui à Cherbourg une
sortie d'essais en surface, a coulé brus-
quement par plus de 50 mètres de fond,
à 7 milles au nord du cap Levi.
La cause de cet accident n'a pas en-
core pu être déterminée.
La préfecture maritime de Cherbourg
a envoyé immédiatement sur les lieux
tous les moyens de recherche et de sau-
vetage disponibles.
Le major général, l'amiral Malavoy,
dirige les opérations auxquelles l'avia-
tion maritime prête son concours. Elles
sont rendues très difficiles par la vio-
lence des courants qui règnent en per-
manence dans cette région.
LES RESCAPES
Ont été sauvés : le lieutenant de vais-
seau Couespel du Mesnil, l'enseigne de
vaisseau Bienvenu, le lL-r maître patron
Prigent; le second-maître Gouasgouèn;
le quartier-maître mécanicien Carpen-
tier; le matelot mécanicien Gattepaille;
le matelot mécanicien Tiérard qui fu-
rent projetés à la mer au moment de
l'accident.
Les manquants sont 49 membres de
l'équipage : officiers, officiers mariniers
et marins; l'ingénieur du génie mari-
time, les deux agents techniques, 7 ou-
vriers de l'arsenal, ainsi que un ingé-
nieur, un chef monteur, cinq ouvriers
de la maison Schneider.
Le sous-marin de 1" classe « Pro-
méthée » est un bâtiment de 1.379 ton-
nes qui avait été construit par l'arse-
nal de Cherbourg et lancé le 23 octo-
bre 1930.
Il était muni d'un canon de cent mil-
limètres et de 4 tubes lance-torpilles.
LES CAUSES DE L'ACCIDENT
NE SONT PAS BIEN DETERMINEES
Paris, 3 juillet. — Des renseignements
complémentaires recueillis au ministère
de la Marine sur la catastrophe de
Cherbourg il résulte que l'accident n'est
dû ni à un abordage, ni à un échouage,
ni même probablement à une circons-
tance extérieure tello que rencontre d'u-
ne épave par exemple
Le « Prométhée » qui était l'une des
unités les plus récentes, les mieux
construites et les plus modernes n'était
cependant pas encore parfaitement en
ordre de marche. Diverses mises au
point s'étaient révélées nécessaires et
c'est pour permettre de procéder à ces
améliorations et aux derniers aména-
gements prévus que la sortie de cet
après-midi avait été décidée.
Le bâtiment naviguait en surface lors-
que, pour une cause encore inconnue,
il s'enfonça brusquement dans les flots
laissant à la surface de l'eau le com-
mandant et les hommes qui se trou-
vaient à ce moment sur le pont, à l'air
libre. Les barques de pêche qui évo-
luaient dans les parages se portèrent
aussitôt à leurs secours et réussirent à
sauver sept d'entre eux, parmi lesquels
le commandant. On peut supposer que
d'autres hommes qui pouvaient se trou-
ver aux côtés du commandant n'ont pas
réussi à se soutenir à la surface jusqu'à
1'-:-1. j des sauveteurs. Ils ont été en-
traînés par les courants et les recher-
ches, d'ailleurs, continuent sur les lieux
de l'accident.
Il est permis d'espérer que les hom-
mes qui se trouvent à l'intérieur du
bâtiment ont pu fermer à temps les
portes étanches permettant de s'oppo-
ser à l'invasion de l'eau, à la condi-
tion qu'aucune voie d'eau nouvelle ne
se soit déclarée dans la coque, il sem-
ble qu'ils ne doivent pas courir un dan-
ger immédiat.
LES OPERATIONS DE SAUVETAGE
SERONT DIFFICILES
Toutefois les circonstances de sauve-
tage s'avèrent difficiles, tant en raison
des courants que de la profondeur de
la mer en cet endroit.
Il va sans dire que tous les moyens
dont disposait l'amirauté, ont été mis
en œuvre pour permettre le sauveta-
ge de l'équipage et le renflouement
du bâtiment. C'est d'ailleurs à Cher-
bourg que se trouve le dock de rele-
vage des sous-marins pour la flotte de
l'Atlantique et il est certain que la
proximité de l'outillage permettra une
action rapide.
L'aviation maritime, d'autre part,
tente de déterminer la position exac-
te de l'épave et la conformation du
terrain sous-marin. Cependant tant
d'éléments restent à déterminer qu'il
est impossible, à l'heure actuelle, de
préjuger du succès de l'entreprise.
Le bilan des bagarres
à Bombay
Londres, 7 juillet. — Le bilan des ba-
garres survenues à Bombay depuis ie 14
mai s'élève à 216 tués et 2677 blessés.
Une : avance de nos troupes
au Maroc
Trois aviateurs se sont tués
v au cours de l'opération
Rabat, 7 juillet (de notre correspon-
dant particulier). — Un grpupe mobile
de la région de Meknès a élargi dans la
matinée du 6 juillet, les positions at-
teintes le 24 juin au sud-ouest d'Agou-
din, chez les Aït-Yaya du Sud. en oc-
cupant, sans incident, la région d'A-
nemzi.
Le groupe mobile des confins algéro-
marocains du Sud, partant en même
temps d'Aït-Hattab, a remonté la val-
lée de l'oued Tazarine et a occupé ans
difficulté, Tizraouline.
Au cours de cette dernière avance
deux avions de l'escadrille de Rich, ont
été détruits accidentellement par des
incendies déclarés à bord.
On signale comme perte dans les
équipages deux officiers et un sous-of-
ficiers tués et un sous-officier blessé.
L'AFFAIRE
« FANTOMAS »
Strom et Meiler sont confrontés
avec Iza ia Bir
Paris, 7 juiùiit. — M. Peloux, juge
d'instruction, continuant ses investiga-
tions au sujet de l'affaire d'espionnage
au profit des Soviets, a interrogé cet
après-midi l'étudiant polonais Strom, un
des complices de « Fantomas ».
Strom a expliqué qu'il avait quitté
ses parents, chapeliers en Pologne, pour
aller, exercer en Palestine le métier de
carreleur. En 1929 il était venu en Fran-
ce, à Paris, pour tâcher d'acquérir le
diplôme d'ingénieur électricien.
— Je ne connais pas, dit-il, Izaja Bir.
ni personne. J'ai retrouvé il y a six
mois un compatriote nommé Charali
L'espion Izaja Bir, au Palais, assisté
de son défenseur (Ph. P.J.)
qui m'a dit habiter boulevard de la Cha-
pelle. Comme un jour il se trouvait
dans le quartier que j'habite, il m'a
demandé de garder chez moi, 7, rue
du Dragon, deux paquets qu'il n'avait
pas le temps de rapporter à son do-
micile. J'ai eu tort d'accepter : ce sont
les papiers que l'on a saisis, mais j'igno-
rais de quoi il s'agissait.
» Voilà comment je me trouve impli-
qué dans une affaire à laquelle je ne
suis nullement mêlé. »
Le magistrat a interrogé ensuite le
dessinateur roumain Meiler qui a ex-
pliqué que s'il avait tenté de se pro-
curer des documents intéressant la dé-
fense nationale, c'était pour lutter con-
tre la guerre et dans un but politique.
Les deux hommes ont été ensuite
confrontés avec Izaja Bir, dit « Fanto-
mas », considéré comme le chef de la
cellule d'espionnage fonctionnant à Pa-
ris.
Au Conservatoire -- de Paris
Mlle Fabre
qui a obtenu le premier prix de tragédie
-1 (Cliché « L'Œuvre »).
Le bandit Simon Ettori
comparaît devant ses juges
à Bastia ;;
Il est accusé de nombreux
assassinats
.et vols à main armée
Bastia. 7 juillet. — Le bandit Simon
Ettori, qui s'était constitué prisonnier
après avoir gardé 28 ans le maquis, a
comparu aujourd'hui devant la cour
d'assises de Bastia. Ce procès passion-
ne toute la ville, car le passé du bandit
est, comme on le sait, fort chargé. Aus-
si la salle des .assises était-elle comble
de bonne heure. On reproche en effet
à Ettori un certain nombre d'assassi-
nats, des vols à main armée et plusieurs
tentatives de meurtre sur agents de la
force publique. Il a d'ailleurs déjà été
condamné à mort par contumace.
Le premier crime du bandit
Le premier crime dont répond Etto-
ri s'est déroulé de la façon suivante :
Antoine Lenzi, aubergiste à Pila Ca-
nale, avait réclamé devant le juge de
paix 40 francs qui lui étaient dus de-
puis environ douze ans, par Casalta,
qui nia la dette. Lenzi la prouva et la
sentence du 5 février 1906 fit droit à
sa demande. Dans la soirée du 3 mars,
Antoine Lenzi, sa femme et ses deux
filles se tenaient dans une salle de
l'auberge avec les frères Toussaint et
Dominique Casablanca. Vers 21 heu-
res trois étrangers, armés de fusils en-
trèrent, ils burent puis, après une faus-
se sortie, revinrent vers 23 heures. Deux
d'entre eux pénétrèrent alors dans la
maison, l'autre se tint devant la porte.
Le chef de bande demanda à Lenzi
quelle somme pouvait lui devoir Tous-
saint Casalta.
— Cinquante francs en capital et
frais, déclara Lenzi.
L'étranger tira de sa poche un porte-
rjnnnaie et un papier qu'il présenta à
son interlocuteur.
— Signez ceci, dit-il, et vous serez
payé sur le champ.
Lenzi prit le papier, le lut et, l'ayant
signé, le rendit.
L'étranger lui dit alors :
— Maintenant, je vais vous payer.
Et il tira deux coups de fusil sur le
malheureux.
Antoine Lenzi fut tué, trois autres
témoins, Antoine Casablanca et les deux
filles Lenzi furent blessés.
Bien que les auteurs de ce drame
fussent connus, leur signalement s'ap-
pliquait exactement à Simon Ettori,
Charles Ettori et Bernardin Taffanelli.
Dès le lendemain, Charles Ettori fut
arrêté et Taffanelli se constitua prison-
nier.
Simon Ettori prit la fuite. La procé-
dure établit que les accusés avaient agi
pour le compte des époux Casalta. Le
3 juin 1913, Simon Ettori fut condamné
à mort par contumace, par les assises
de Corse.
TENTATIVE DE MEURTRE
CONTRE UN GENDARME
Trois années après, le 8 février 1916,
le brigadier Andreucci et son collègue
Dussert réclamèrent, aux environs de
Bonnifacio, à un individu suspect, des
papiers d'identité. Le livret militaire
semblant irrégulier, le brigadier invita
l'homme à le suivre jusqu'à Tivarello.
Soudain, l'inconnu s'arma d'un revol-
ver et blessa grièvement le brigadier.
Desarmé par le gendarme Dussert, il
parvint à prendre la fuite. C'était en-
core Simon Ettori lui-même. On l'apprit
aussitôt, car sur la plaque de l'arme que
le bandit avait du abandonner était
gravé son nom.
Le dangereux bandit devait déjà ren-
dre compte de ses tristes exploits à la
dernière session d'assises de mai. L'af-
faire avait été renvoyée pour cause
d'indisponibilité de son défenseur, M"
Campinchi, retenu au palais.
Me Campinchi étant à nouveau dans
l'impossibilité de se rendre en Corse,
l'accusé est défendu aujourd'hui par
deux avocats du barreau de Bastia. C'est
l'avocat général Orsatelli qui occupe le
siège du ministère public.
UNE LETTRE DE SPADA
Il faut noter pour plaisant, du fait
que la presse de Bastia publiait ce ma-
tin une lettre du fameux Spada rédi-
gée dans le plus effronté charaoia et
qui fait à la justice un dernier appel:
« Moi, André Spada, bandit d'hon-
neur et non gendarme, je déclare irré-
vocablement la guerre à la justice. Je
veux défendre la justice divine : la
force brutale ne peut rien contre un
homme bon et juste. Si ce n'est pas
assez de deux mille serpents à barque
rouge (la garde mobile) qu'on m'en en-
voie cent mille : je suis prêt à la guer-
re comme à la paix ».
Une nouvelle tentative
de l'« Artiglio »
Rome, 7 juillet. — L'équipage de
1' « Artiglio » envisagerait de recher-
cher le « Tubantia », navire coulé au
large de la Norvège pendant la guerre
et qui renfermerait une centaine de i
millions en or.
LES GRANDES ÉPREUVES SPORTIVES
LE XXVI" TOUR DE FRANCE
CYCLISTE
La deuxième étape, Caen-Nantes, est gagnée au
sprint par l'Allemand Stœpel, qui prend la première
place du classement général
LE DEPART
Nantes, 7 juillet. — Nous avons dit
que la première partie du parcours du
Tour de France avait été modifiée cette
année, de façon assez sensible. C'est
ainsi que le cortège comprenant 78 cou-
reurs — il y eut hier deux éliminés Ho-
fer et Catalani — s'est dirigé ce ma-
tin au départ dr Caen non pas vers
Dinan pour atteindre Brest. Vannes et
les Sables d'Olonne mais sur Nantes,
via Mortain, Fougères. Rennes et Châ-
teaubriant. On a voulu ainsi écourter
dans la mesure du possible la longue
course d'attente qui constituait aupa-
ravant les premières étapes. Il nous
semble d'ailleurs que cette innovation
ne sera pas maintenue et que l'année
plochaine l'on en reviendra à l'ancien
parcours pour la plus grande joie de
toute la Bretagne sportive, mais si ce
petit changement au programme s'est
scldé pour les coureurs par une réduc-
tion de quelques centaines de kilomè-
tres du parcours, il leur a valu par con-
tre aujourd'hui une étape particulière-
ment pénible.
Le parcours de la nouvelle étape
Caen-Nantes, outre qu'il comporte 300
kilomètres, est assez tourmenté, no-
tamment dans sa seconde partie, de
Rennes à l'arrivée. On pouvait dans ces
conditions escompter un lâchage défi-
nitif. Il n'en fut rien et c'est au sprint
que se disputa la preInl 'e place, l'Alle-
mand Stœpel se montrant le plus ra-
pide de ses camarade.
Il A PARIS, AVANT LE DEPART
En haut : Leducq et le poinçonnage de sa bicyclette. En bas, à gauche: Speicher
et Archambaud ; à droite : Demuysère
icliché e Petit Parisien ».>
CE QUE FUT LA DEUXIEME ETAPE
Les coureurs avaient quitté Caen à 5
heures 10, soit avec dix minutes de re-
tard sur l'horaire. Ce retard devait, par
la suite s'aggraver encore et se chif-
frait à l'arrivée par plus de trente mi-
nutes. Le temps au départ n'était pas
très engageant, le ciel très couvert et
une petite pluie fine glaçait les mem-
bres des coureurs. Heureusement; dans
la matinée, la pluie cessa et la course
put s'achever dans des conditions at-
mosphériques assez favorables. Il y eut,
comme la veille, de nombreux démar-
rages. mais aucun ne fut poussé à fond
et chaque fois le peloton se reformait.
C'est ainsi qu'à Mortain, atteint à 8
heures 03. Paul Le Drogo se présenta
avec une minute d'avance sur ses pour-
suivants. Cet effort pouvait sembler pré-
maturé mais il faut en voir la raison
dans le fait que Le Drogo, qui est na-
tif de Pontivy, tenait à se distinguer
devant ses compatriotes.
A Fougères, à 9 h. 27, nous le voyons
encore en tête en compagnie de Leduc,
mais cette fois la meute n'est plus qu'à
cent mètres et la soudure se fera peu
après.
Dix kilomètres après Fougères. Sie-
ronski crève et cela maintient une de-
mi-bataille. mais l'Allemand revient à
une allure fantastique qui impressionne
considérablement les suiveurs.
Les routiers paraissent alors se ren-
dre compte de l'inutilité de leurs ef-
forts pour lacher les cracks et la cha-
leur devenant très forte, l'allure tombe
à nouveau à 25 kilomètres à l'heure.
Rennes est atteint à 11 h. 5. c'est-à-
dire avec vingt-cinq minutes de retard
sur l'horaire.
La foule était nombreuse dans les vil-
les et les villages bretons, mais les
coureurs sont fatigués et roulent lente-
ment jusqu'à Châteaubriant.
Aux environs de Châteaubriant cinq
coureurs s'échappent brusquement : Ca-
musso, Thierbach, Jean Wauters, Le-
\maire et Truéba.
Quelques kilomètres plus loin Ca-
musso lache pied, mais les coureurs du
groupe principal s'inquiètent bientôt de
l'avance prise par les quatre leaders
et Archambaud s'enfuit avec Leducq,
Mauclair et quelques autres concur-
rents. ,
La fin de la course esc extrêmement
animée ; l'allure dépasse le 40 à l'heure.
Finalement un peloton de treize cou-
reurs débouche sur la piste du vélodro-
me de Nantes.
Il faut noter que Péglion, arrivé
avant-dernier de l'étape avec plus
d'une heure de retard, paraît absolu-
ment barré pour le classement géné-
ral. Le-Belge Schepers a eu également
une mauvaise journée.
Voici donc deux favoris hors de cour-
se.
CLASSEMENT DE LA DEUXIEME
ETAPE
1. Stœpel, en 9 h. 51 m. 34 s. ; 2.
Bonduel ; 3. Leduc ; 4. Mauclair ; 5.
Thierbach ; 6. Archambaud ; 7. Jean
Wauters ; 8. ex-aequo Vervaecke, Le-
maire, Rich, Moineau, Bernard, True-
ba, tous dans le même temps ; 14. Max
Bulla, en 9 h. 55 m. 31 s. ; 15. Ronsse;
18. Geyer ; 17. Barrai, même temps;
18. Barthélemy en 9 h. 55 m. 54 s. ; 19.
Pipoz, 9 h. 59 m. 6 s. ; 20. Alexander,
10 h. 1 m. 10 s. ; 21. Bouillet ; 22.
Speicher ; 23. Cornez ; 24. Antenen ;
25. Marthisio ; 26. ex-aequo quarante-
deux coureurs, etc.
CLASSEMENT GENERAL
APRES LA DEUXIEME ETAPE
1. Stœpel, 15 h. 58' ; 2. Bonduel, 16
h. ; 3. Lemaire, 16 h. 1 s. ; 4. Leduc,
16 h. 1 s. ; 5. Moineau, 16 h. 2' ; 6.
Thierbach, 16 h. 2' ; 7. Rich, 16 h. 2';
8. Bernard, 16 h. 2' ; 9. J. Wauters,
16 h. 2' ; 10. Vervœke. 16 h. 2' ; 11.
Ærts, 16 h. 3' 27" ; 12. Demuysère. 16
h. 5' 27" ; 13. Ronsse, 16 h. 5' 27" ;
14. Barthélémy, 16 h. 5' 57" ; 15. Geyer,
16 h. 5' 57" ; 10. Sieronski. 16 h. 6' 41";
17. Speicher, 16 h. 7' 52" ; 18. Pipoz,
16 h. 6' 32" ; 19. Mauclair, 16 h. 9' 54";
20. Archambaud, 16 h. 10' 24" ; 21. Ale-
xander, 16 h. 10' 49" ; 22. Bouillet, 16
h. 11' 18" ; 23. Schepers, 16 h. 11' 35";
24. A. Boucéy, 16 h. 11' 39" ; 25. Benoit
Faure ; 26. Katzbach ; 27. Orrechia,
Erne Camusso, Alfred Buchi, Rebry,
Marcel Bidot, Paul Le Drogo, H. Mul-
ler, Altenburger, Ç>Ibœter, Pancera,
Frantz, J. Muller, Neuhard, Mazeyrat,
Iloremans, Decroix, Pesenti, Di Pac-
co, Goulème, Venot, Buysse, Haas, An-
tenen, Guiramand, 16 h. 11' 39" ; 52.
Loncke. 16 h. 12' 40" ; 53. Oiarengo,
16 h. 13' 14" ; 54. Barrai, 16 h. 13' 51".
55. Max Bulla, 16 h. 14'21" ; 56. Mo-
reels. 16 h. 15'23" ; 57. Buttafocchi. 16
h. 19'19" ; 58. Naert. 16 h. 19'33" ; 59.
Morelli, 16 h. 19'33" ; 60. Canazza, 16
h. 19'33" ; 61. Çitte, 16 h. 19'33" ; 62.
Legoff, 16 h. 19'33" ; 63. Brugère, 16 h.
20'03" ; 64. Lapebie. 16 h. 23'24 ; 85. A.
Bula, 16 h. 25'59" : 66 Zanzi, 16 h. 29'
22" ; 67. Gestrit, 16 h. 30'32" ; 68. Mar-
chisio M. T. ; 69 Simoni M.T. ; 70
Trueba, 16 h. 32'41" ; 71. Cacioni, 16 h.
35'54" ; 72. Fayolle 16 h. 37'23" ; 73
Cornez, 16 h. 37'53" ; 74. Péglion, 16 h.
38'42" ; 75. Fichot. 16 h. 48'51" , 76
Vanzenried, 16 h. 49'25" ; 77. Ubenhauer
16 h. 49'25" ; 78. Puy 17 h. 10'44".
CLASSEMENT PAR NATIONS
1. Allemagne, 48 h. 02" ; 2. Belgique,
48 h. 03'28" ; 3. France. 48 h. 08'57" ;
4. Suisse. 48 h. 32'0" ; 5. Italie, 18 n.
34'57".
VENDREDI REPOS A NANTES
Après les deux premières étapes, les
concurrents ont droit à une journée
de repos à Nantis.
Samedi ils prendront le départ à 3 h
du matin pour Bordeaux, la plus longue
étape de cette année (387 kilomètres).
EN TROISIÈME PAGE :
Mimi Broadway, par Maurice Dekobra.
Chronique littéraire, par F. Peyrey.
EN QUATRIÈME PAGE :
Concours de l'« Echo d'Alger ».
Les tribunaux.
EN CINQUIÈME PAGE :
Dernière heure.
EN SIXIÈME PAGE :
La vie sportive.
A travers Alger.
EN SEPTIÈME ET HUITIÈME PAGES :
Dans les départements algériens.
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La * campagne électorale
en Allemagne
La bataille décisive des classes, des races,
des religions. et des chemises
Les élections générales au Reichstag
auront lieu le 31 juillet. Dans la nuit
du 1er août, en ce dix-huitième anniver-
saire du plus effroyable événement de
l'histoire, nous saurons ce qu'a décidé le
peuple allemand : s'il désire collabo-
rer sincèrement et loyalement à la re-
construction de l'Europe, ou s'il préfè-
re continuer à pratiquer la politique du
pire. Si Hitler obtient, comme il l'es-
père fermement, la majorité au Reichs-
tagi il sera parvenu au premier de ses
buts : arriver au pouvoir par des
moyens légaux. Une fois en place, ce
« révolutionnaire de gouvernement s>, si
j'ose ainsi m'exprimer, ou bien voudra
jouèr Mussolini, bien que n'ayant pas
l'étoffe du chef fasciste, ou bien il pré-
parera le retour des Hohenzolern de
tragique mémoire. Dans les deux cas,
nous aurons, quelle que soit notre tris-
tesse, l'obligation absolue de nous te-
Air sur nos gardes.
C'çpt donc une bataille décisive qui
fee livre, et elle a commencé diman-
che dernier, à l'heure même où nous en-
terrions pieusement l'homme qui avait
consacré la fin de sa prestigieuse car-
rière à la réconciliation franco-alleman-
de, sans laquelle il n'y a pas de paix
possible dans le monde.
Aux yeux de l'observateur non pré-
Venu, cette campagne électorale appa-
raît comme une grande parade militai-
re et théâtrale. Les rues et les places
sont couvertes de jeunes gens en uni for-
mes, dont l'opinion politique se recon-
naît à la couleur de la chemise. Les
« nazis » de Hitler ont des chemises
brunes ; les communistes ont la chemise
rouge ; les sociaux démocrates et sec-
tions du front ouvrier antifascistes ont
une chemise verte et une casquette à
visière ornée de la cocarde républicai-
ne noir-rouge-or.
Tous ces hommes sont enrégimentés
avec autant de discipline que des trou-
pes régulières. Il est effarant de voir
ces compagnies, ces sections d'assaut,
défiler en rangs par quatre, avec des
officiers, des sous-officiers, des services
de ravitaillement, des ambulances. On
se rend compte qu'il y a, incontestable.
ment, au fond de tout Allemand, un
militaire de carrière qui sommeille, et
ne demande qu'à se réveiller. Les ci-
vils eux-mêmes s'habillent de telle fa-
çon qu'on les prend de loin pour des
soldats, et on ne discerne guère s'ils
portent la croix gammée des hitlériens
ou les quatre flèches d'argent qui sont
devenues l'insigne du front d'airain.
Ce militarisme impénitent est angois-
sant. On est bien forcé de se demander
si tous ces soldats admirablement équi-
pés, - mais, au fait, aux frais de
qui) — et qui se trouvent aujour-
d'hui opposés en deux camps adverses,
ne seront, pas capables de s'unir un
beau jour comme en 1914. Car, au-
dessus de ces milices, il y a les cadres
prestigieux de l'ancienne armée impé-
riale, qui se trouvent dans la Reichs-
wehr, dans la police et dans les « Cas-
que d'acier ». Ces trois formations peu-
vent donner trois cent mille officiers et
sous-officiers, et la seule armée « pri-
vée » de Hitler compte 400.000 hom-
mes, .qui.n'ont pas d'autre métier, sont
admirablement entretenus et entraînés.
< Une seule chose peut nous rassurer
un tout petit peu, c'est qu'au-dessous
de toutes ces parades militaires, il exis-
te des divergences profondes entre les
deux grandes formations qui se livrent
bataille. D'un côté, celui de Hitler, c'est
l'Allemagne d'au delà de l'Elbe, pres-
que orientale, de race slave, de reli-
gion protestante. C'est l'Allemagne des
vieux lois de Prusse, des hobereaux,
des terriens. De.l'autre côté, c'est l'Al-
lemagne du Sud et du Rhin, germa-
nique imprégnée de culture latine, net-
tement occidentale, et généralement ca-
tholique. De sorte que la lutte électo-
rale actuelle n'est pas celle de partis
divers, mais des classes, des races et
des religions. Ainsi, les divergences sont
heureusement plus profondes qu'elles ne
le paraissent au premier abord. 1
Et, entre tous ces partis, au-dessus
si possible, se tient, redoutable énigme,
le Centre catholique, le seul parti al-
lemand qui n'ait pas d'uniforme, et
dont les chefs portent la soutane, la
mitre ou le chapeau rouge, mais qui n'en
est pas moins décidé à mener le com-
bat avec une discipline exemplaire.
D'ailleurs le mot d'ordre est « Com-
bat sur tous les fronts ! » et il s'a-
git de combats sérieux, avec charges à
la baïonnette, assauts en camions blin-
dés, batailles au revolver et même aux
gaz ! On n'en est encore qu'aux
escarmouches et on compte des centai-
nes de morts et de blessés. Que sera-ce
à la fin du mois ! Et comme on ap-
précie mieux, par comparaison, le cal-
me serein de nos vieilles démocraties 1
GEORGES WAGNER.
LES GRANDS PROBLÈMES INTERNATIONAUX
Le chancelier von Papen
s'est longuement entretenu avec M. Herriot
et M. Paul-Boncour 1
V* délégués allemands chez M. Macdonald, à l'hôtel Beau-Rivage : de gauche à droite,
MM. von Neurath, Macdonald, air Maurice Uenkey et von Papen
(Cliché « Petit Parisien ».)
LA MATINEE DE M. HERRIOT
Lausanne, 7 juillet. — Mettant à
exécution, la décision qu'il avait an-
noncée hier soir au président de 'la
conférence, M. Herriot a consacré' sa
matinée à une lecture définitive de
tous les projets d'accord à signer à
Lausanne, qui lui ont été remis par M.
MacDonald.
Le président du Conseil a retenu cet-
te nuit à Lausanne, M. Paul-Boncour,
ministre de la guerre, premier délégué
à la conférence du désarmement pour
étudier avec lui et M. Paganon, sous-
secrétaire d'Etat aux Affaires étrangè-
res, les textes ayant un caractère plus
spécialement politique.
De leur côté, M. Germain-Martin,
ministre des Finances, et M OEUIGCA
Bonnet revoient, avec leurs experts,
tous les documents d'ordre technique.
M. VON PAPEN S'ENTRETIENT
AVEC LE PRESIDENT DU CONSEIL
FRANÇAIS
Le chancelier Von Papen, accompa-
gné de M. Von Eiilow s'est rendu ce
matin, auprès de M. Edouard Herriot.
avec lequel il est resté en conversation
pendant deux heures. M. Paul-Bon-
cour, ministre de la guerre assistait à
l'entretien.
Le président du conseil a maintenu
fermement sa position en refusant de
se prêter à aucune condition politi-
que.
En même temps que les conversa-
tions franco-allemandes se poursui-
vaient dans le cabinet de M. Edouard
Herriot, les jurisconsultes des cinq
puissances invitantes ont conféré au
siège de la délégation britannique.
C'est M. Lyon, jurisconsulte, adjoint
au ministre des Affaires étrangères
qui a soutenu le point de vue français
à cette réunion.
Déclaration
du chancelier du Reich
En quittant l'hôtel de la délégation
française, après son entretien avec M.
Edouard Herriot, le chancelier von Pa-
pen a déclaré aux journalistes alle-
mands qui l'interrogeaient :
— Le peu de temps qu'il reste en-
core à négocier ne permettra pas d'ar-
river à une entente sur la question
politique. ,
(Lire la suite en dernière heure)
Aujourd' hui : 10 pages
EN DEUXIÈME PAGE :
Suite du service télégraphique
Le départ des pèlerins algériens pour Lourdes
A gauche, en haut : la foule sur les boulevards. En'bas : Mgr Leynaud, archevêque d'Alger, qui préside le pèlerinage,
photographié à la gare maritime, au milieu des membres du clergé venus le saluer. A droite : l'embarquement des
pélerins à bord de 1'« El-Kantara » (Photos Raynal).
Le sous-marin français
Prométhée coule à 7 milles
* au nord du cap Levi
Le Ministère de la marine
estime à 66
le nombre des victimes
Paris, 7 juillet. - Dans la soirée le
Ministère de la marine remettait aux
journaux le communiqué suivant :
Le sous-marin « Prométhée » qui ef-
fectuait aujourd'hui à Cherbourg une
sortie d'essais en surface, a coulé brus-
quement par plus de 50 mètres de fond,
à 7 milles au nord du cap Levi.
La cause de cet accident n'a pas en-
core pu être déterminée.
La préfecture maritime de Cherbourg
a envoyé immédiatement sur les lieux
tous les moyens de recherche et de sau-
vetage disponibles.
Le major général, l'amiral Malavoy,
dirige les opérations auxquelles l'avia-
tion maritime prête son concours. Elles
sont rendues très difficiles par la vio-
lence des courants qui règnent en per-
manence dans cette région.
LES RESCAPES
Ont été sauvés : le lieutenant de vais-
seau Couespel du Mesnil, l'enseigne de
vaisseau Bienvenu, le lL-r maître patron
Prigent; le second-maître Gouasgouèn;
le quartier-maître mécanicien Carpen-
tier; le matelot mécanicien Gattepaille;
le matelot mécanicien Tiérard qui fu-
rent projetés à la mer au moment de
l'accident.
Les manquants sont 49 membres de
l'équipage : officiers, officiers mariniers
et marins; l'ingénieur du génie mari-
time, les deux agents techniques, 7 ou-
vriers de l'arsenal, ainsi que un ingé-
nieur, un chef monteur, cinq ouvriers
de la maison Schneider.
Le sous-marin de 1" classe « Pro-
méthée » est un bâtiment de 1.379 ton-
nes qui avait été construit par l'arse-
nal de Cherbourg et lancé le 23 octo-
bre 1930.
Il était muni d'un canon de cent mil-
limètres et de 4 tubes lance-torpilles.
LES CAUSES DE L'ACCIDENT
NE SONT PAS BIEN DETERMINEES
Paris, 3 juillet. — Des renseignements
complémentaires recueillis au ministère
de la Marine sur la catastrophe de
Cherbourg il résulte que l'accident n'est
dû ni à un abordage, ni à un échouage,
ni même probablement à une circons-
tance extérieure tello que rencontre d'u-
ne épave par exemple
Le « Prométhée » qui était l'une des
unités les plus récentes, les mieux
construites et les plus modernes n'était
cependant pas encore parfaitement en
ordre de marche. Diverses mises au
point s'étaient révélées nécessaires et
c'est pour permettre de procéder à ces
améliorations et aux derniers aména-
gements prévus que la sortie de cet
après-midi avait été décidée.
Le bâtiment naviguait en surface lors-
que, pour une cause encore inconnue,
il s'enfonça brusquement dans les flots
laissant à la surface de l'eau le com-
mandant et les hommes qui se trou-
vaient à ce moment sur le pont, à l'air
libre. Les barques de pêche qui évo-
luaient dans les parages se portèrent
aussitôt à leurs secours et réussirent à
sauver sept d'entre eux, parmi lesquels
le commandant. On peut supposer que
d'autres hommes qui pouvaient se trou-
ver aux côtés du commandant n'ont pas
réussi à se soutenir à la surface jusqu'à
1'-:-1. j des sauveteurs. Ils ont été en-
traînés par les courants et les recher-
ches, d'ailleurs, continuent sur les lieux
de l'accident.
Il est permis d'espérer que les hom-
mes qui se trouvent à l'intérieur du
bâtiment ont pu fermer à temps les
portes étanches permettant de s'oppo-
ser à l'invasion de l'eau, à la condi-
tion qu'aucune voie d'eau nouvelle ne
se soit déclarée dans la coque, il sem-
ble qu'ils ne doivent pas courir un dan-
ger immédiat.
LES OPERATIONS DE SAUVETAGE
SERONT DIFFICILES
Toutefois les circonstances de sauve-
tage s'avèrent difficiles, tant en raison
des courants que de la profondeur de
la mer en cet endroit.
Il va sans dire que tous les moyens
dont disposait l'amirauté, ont été mis
en œuvre pour permettre le sauveta-
ge de l'équipage et le renflouement
du bâtiment. C'est d'ailleurs à Cher-
bourg que se trouve le dock de rele-
vage des sous-marins pour la flotte de
l'Atlantique et il est certain que la
proximité de l'outillage permettra une
action rapide.
L'aviation maritime, d'autre part,
tente de déterminer la position exac-
te de l'épave et la conformation du
terrain sous-marin. Cependant tant
d'éléments restent à déterminer qu'il
est impossible, à l'heure actuelle, de
préjuger du succès de l'entreprise.
Le bilan des bagarres
à Bombay
Londres, 7 juillet. — Le bilan des ba-
garres survenues à Bombay depuis ie 14
mai s'élève à 216 tués et 2677 blessés.
Une : avance de nos troupes
au Maroc
Trois aviateurs se sont tués
v au cours de l'opération
Rabat, 7 juillet (de notre correspon-
dant particulier). — Un grpupe mobile
de la région de Meknès a élargi dans la
matinée du 6 juillet, les positions at-
teintes le 24 juin au sud-ouest d'Agou-
din, chez les Aït-Yaya du Sud. en oc-
cupant, sans incident, la région d'A-
nemzi.
Le groupe mobile des confins algéro-
marocains du Sud, partant en même
temps d'Aït-Hattab, a remonté la val-
lée de l'oued Tazarine et a occupé ans
difficulté, Tizraouline.
Au cours de cette dernière avance
deux avions de l'escadrille de Rich, ont
été détruits accidentellement par des
incendies déclarés à bord.
On signale comme perte dans les
équipages deux officiers et un sous-of-
ficiers tués et un sous-officier blessé.
L'AFFAIRE
« FANTOMAS »
Strom et Meiler sont confrontés
avec Iza ia Bir
Paris, 7 juiùiit. — M. Peloux, juge
d'instruction, continuant ses investiga-
tions au sujet de l'affaire d'espionnage
au profit des Soviets, a interrogé cet
après-midi l'étudiant polonais Strom, un
des complices de « Fantomas ».
Strom a expliqué qu'il avait quitté
ses parents, chapeliers en Pologne, pour
aller, exercer en Palestine le métier de
carreleur. En 1929 il était venu en Fran-
ce, à Paris, pour tâcher d'acquérir le
diplôme d'ingénieur électricien.
— Je ne connais pas, dit-il, Izaja Bir.
ni personne. J'ai retrouvé il y a six
mois un compatriote nommé Charali
L'espion Izaja Bir, au Palais, assisté
de son défenseur (Ph. P.J.)
qui m'a dit habiter boulevard de la Cha-
pelle. Comme un jour il se trouvait
dans le quartier que j'habite, il m'a
demandé de garder chez moi, 7, rue
du Dragon, deux paquets qu'il n'avait
pas le temps de rapporter à son do-
micile. J'ai eu tort d'accepter : ce sont
les papiers que l'on a saisis, mais j'igno-
rais de quoi il s'agissait.
» Voilà comment je me trouve impli-
qué dans une affaire à laquelle je ne
suis nullement mêlé. »
Le magistrat a interrogé ensuite le
dessinateur roumain Meiler qui a ex-
pliqué que s'il avait tenté de se pro-
curer des documents intéressant la dé-
fense nationale, c'était pour lutter con-
tre la guerre et dans un but politique.
Les deux hommes ont été ensuite
confrontés avec Izaja Bir, dit « Fanto-
mas », considéré comme le chef de la
cellule d'espionnage fonctionnant à Pa-
ris.
Au Conservatoire -- de Paris
Mlle Fabre
qui a obtenu le premier prix de tragédie
-1 (Cliché « L'Œuvre »).
Le bandit Simon Ettori
comparaît devant ses juges
à Bastia ;;
Il est accusé de nombreux
assassinats
.et vols à main armée
Bastia. 7 juillet. — Le bandit Simon
Ettori, qui s'était constitué prisonnier
après avoir gardé 28 ans le maquis, a
comparu aujourd'hui devant la cour
d'assises de Bastia. Ce procès passion-
ne toute la ville, car le passé du bandit
est, comme on le sait, fort chargé. Aus-
si la salle des .assises était-elle comble
de bonne heure. On reproche en effet
à Ettori un certain nombre d'assassi-
nats, des vols à main armée et plusieurs
tentatives de meurtre sur agents de la
force publique. Il a d'ailleurs déjà été
condamné à mort par contumace.
Le premier crime du bandit
Le premier crime dont répond Etto-
ri s'est déroulé de la façon suivante :
Antoine Lenzi, aubergiste à Pila Ca-
nale, avait réclamé devant le juge de
paix 40 francs qui lui étaient dus de-
puis environ douze ans, par Casalta,
qui nia la dette. Lenzi la prouva et la
sentence du 5 février 1906 fit droit à
sa demande. Dans la soirée du 3 mars,
Antoine Lenzi, sa femme et ses deux
filles se tenaient dans une salle de
l'auberge avec les frères Toussaint et
Dominique Casablanca. Vers 21 heu-
res trois étrangers, armés de fusils en-
trèrent, ils burent puis, après une faus-
se sortie, revinrent vers 23 heures. Deux
d'entre eux pénétrèrent alors dans la
maison, l'autre se tint devant la porte.
Le chef de bande demanda à Lenzi
quelle somme pouvait lui devoir Tous-
saint Casalta.
— Cinquante francs en capital et
frais, déclara Lenzi.
L'étranger tira de sa poche un porte-
rjnnnaie et un papier qu'il présenta à
son interlocuteur.
— Signez ceci, dit-il, et vous serez
payé sur le champ.
Lenzi prit le papier, le lut et, l'ayant
signé, le rendit.
L'étranger lui dit alors :
— Maintenant, je vais vous payer.
Et il tira deux coups de fusil sur le
malheureux.
Antoine Lenzi fut tué, trois autres
témoins, Antoine Casablanca et les deux
filles Lenzi furent blessés.
Bien que les auteurs de ce drame
fussent connus, leur signalement s'ap-
pliquait exactement à Simon Ettori,
Charles Ettori et Bernardin Taffanelli.
Dès le lendemain, Charles Ettori fut
arrêté et Taffanelli se constitua prison-
nier.
Simon Ettori prit la fuite. La procé-
dure établit que les accusés avaient agi
pour le compte des époux Casalta. Le
3 juin 1913, Simon Ettori fut condamné
à mort par contumace, par les assises
de Corse.
TENTATIVE DE MEURTRE
CONTRE UN GENDARME
Trois années après, le 8 février 1916,
le brigadier Andreucci et son collègue
Dussert réclamèrent, aux environs de
Bonnifacio, à un individu suspect, des
papiers d'identité. Le livret militaire
semblant irrégulier, le brigadier invita
l'homme à le suivre jusqu'à Tivarello.
Soudain, l'inconnu s'arma d'un revol-
ver et blessa grièvement le brigadier.
Desarmé par le gendarme Dussert, il
parvint à prendre la fuite. C'était en-
core Simon Ettori lui-même. On l'apprit
aussitôt, car sur la plaque de l'arme que
le bandit avait du abandonner était
gravé son nom.
Le dangereux bandit devait déjà ren-
dre compte de ses tristes exploits à la
dernière session d'assises de mai. L'af-
faire avait été renvoyée pour cause
d'indisponibilité de son défenseur, M"
Campinchi, retenu au palais.
Me Campinchi étant à nouveau dans
l'impossibilité de se rendre en Corse,
l'accusé est défendu aujourd'hui par
deux avocats du barreau de Bastia. C'est
l'avocat général Orsatelli qui occupe le
siège du ministère public.
UNE LETTRE DE SPADA
Il faut noter pour plaisant, du fait
que la presse de Bastia publiait ce ma-
tin une lettre du fameux Spada rédi-
gée dans le plus effronté charaoia et
qui fait à la justice un dernier appel:
« Moi, André Spada, bandit d'hon-
neur et non gendarme, je déclare irré-
vocablement la guerre à la justice. Je
veux défendre la justice divine : la
force brutale ne peut rien contre un
homme bon et juste. Si ce n'est pas
assez de deux mille serpents à barque
rouge (la garde mobile) qu'on m'en en-
voie cent mille : je suis prêt à la guer-
re comme à la paix ».
Une nouvelle tentative
de l'« Artiglio »
Rome, 7 juillet. — L'équipage de
1' « Artiglio » envisagerait de recher-
cher le « Tubantia », navire coulé au
large de la Norvège pendant la guerre
et qui renfermerait une centaine de i
millions en or.
LES GRANDES ÉPREUVES SPORTIVES
LE XXVI" TOUR DE FRANCE
CYCLISTE
La deuxième étape, Caen-Nantes, est gagnée au
sprint par l'Allemand Stœpel, qui prend la première
place du classement général
LE DEPART
Nantes, 7 juillet. — Nous avons dit
que la première partie du parcours du
Tour de France avait été modifiée cette
année, de façon assez sensible. C'est
ainsi que le cortège comprenant 78 cou-
reurs — il y eut hier deux éliminés Ho-
fer et Catalani — s'est dirigé ce ma-
tin au départ dr Caen non pas vers
Dinan pour atteindre Brest. Vannes et
les Sables d'Olonne mais sur Nantes,
via Mortain, Fougères. Rennes et Châ-
teaubriant. On a voulu ainsi écourter
dans la mesure du possible la longue
course d'attente qui constituait aupa-
ravant les premières étapes. Il nous
semble d'ailleurs que cette innovation
ne sera pas maintenue et que l'année
plochaine l'on en reviendra à l'ancien
parcours pour la plus grande joie de
toute la Bretagne sportive, mais si ce
petit changement au programme s'est
scldé pour les coureurs par une réduc-
tion de quelques centaines de kilomè-
tres du parcours, il leur a valu par con-
tre aujourd'hui une étape particulière-
ment pénible.
Le parcours de la nouvelle étape
Caen-Nantes, outre qu'il comporte 300
kilomètres, est assez tourmenté, no-
tamment dans sa seconde partie, de
Rennes à l'arrivée. On pouvait dans ces
conditions escompter un lâchage défi-
nitif. Il n'en fut rien et c'est au sprint
que se disputa la preInl 'e place, l'Alle-
mand Stœpel se montrant le plus ra-
pide de ses camarade.
Il A PARIS, AVANT LE DEPART
En haut : Leducq et le poinçonnage de sa bicyclette. En bas, à gauche: Speicher
et Archambaud ; à droite : Demuysère
icliché e Petit Parisien ».>
CE QUE FUT LA DEUXIEME ETAPE
Les coureurs avaient quitté Caen à 5
heures 10, soit avec dix minutes de re-
tard sur l'horaire. Ce retard devait, par
la suite s'aggraver encore et se chif-
frait à l'arrivée par plus de trente mi-
nutes. Le temps au départ n'était pas
très engageant, le ciel très couvert et
une petite pluie fine glaçait les mem-
bres des coureurs. Heureusement; dans
la matinée, la pluie cessa et la course
put s'achever dans des conditions at-
mosphériques assez favorables. Il y eut,
comme la veille, de nombreux démar-
rages. mais aucun ne fut poussé à fond
et chaque fois le peloton se reformait.
C'est ainsi qu'à Mortain, atteint à 8
heures 03. Paul Le Drogo se présenta
avec une minute d'avance sur ses pour-
suivants. Cet effort pouvait sembler pré-
maturé mais il faut en voir la raison
dans le fait que Le Drogo, qui est na-
tif de Pontivy, tenait à se distinguer
devant ses compatriotes.
A Fougères, à 9 h. 27, nous le voyons
encore en tête en compagnie de Leduc,
mais cette fois la meute n'est plus qu'à
cent mètres et la soudure se fera peu
après.
Dix kilomètres après Fougères. Sie-
ronski crève et cela maintient une de-
mi-bataille. mais l'Allemand revient à
une allure fantastique qui impressionne
considérablement les suiveurs.
Les routiers paraissent alors se ren-
dre compte de l'inutilité de leurs ef-
forts pour lacher les cracks et la cha-
leur devenant très forte, l'allure tombe
à nouveau à 25 kilomètres à l'heure.
Rennes est atteint à 11 h. 5. c'est-à-
dire avec vingt-cinq minutes de retard
sur l'horaire.
La foule était nombreuse dans les vil-
les et les villages bretons, mais les
coureurs sont fatigués et roulent lente-
ment jusqu'à Châteaubriant.
Aux environs de Châteaubriant cinq
coureurs s'échappent brusquement : Ca-
musso, Thierbach, Jean Wauters, Le-
\maire et Truéba.
Quelques kilomètres plus loin Ca-
musso lache pied, mais les coureurs du
groupe principal s'inquiètent bientôt de
l'avance prise par les quatre leaders
et Archambaud s'enfuit avec Leducq,
Mauclair et quelques autres concur-
rents. ,
La fin de la course esc extrêmement
animée ; l'allure dépasse le 40 à l'heure.
Finalement un peloton de treize cou-
reurs débouche sur la piste du vélodro-
me de Nantes.
Il faut noter que Péglion, arrivé
avant-dernier de l'étape avec plus
d'une heure de retard, paraît absolu-
ment barré pour le classement géné-
ral. Le-Belge Schepers a eu également
une mauvaise journée.
Voici donc deux favoris hors de cour-
se.
CLASSEMENT DE LA DEUXIEME
ETAPE
1. Stœpel, en 9 h. 51 m. 34 s. ; 2.
Bonduel ; 3. Leduc ; 4. Mauclair ; 5.
Thierbach ; 6. Archambaud ; 7. Jean
Wauters ; 8. ex-aequo Vervaecke, Le-
maire, Rich, Moineau, Bernard, True-
ba, tous dans le même temps ; 14. Max
Bulla, en 9 h. 55 m. 31 s. ; 15. Ronsse;
18. Geyer ; 17. Barrai, même temps;
18. Barthélemy en 9 h. 55 m. 54 s. ; 19.
Pipoz, 9 h. 59 m. 6 s. ; 20. Alexander,
10 h. 1 m. 10 s. ; 21. Bouillet ; 22.
Speicher ; 23. Cornez ; 24. Antenen ;
25. Marthisio ; 26. ex-aequo quarante-
deux coureurs, etc.
CLASSEMENT GENERAL
APRES LA DEUXIEME ETAPE
1. Stœpel, 15 h. 58' ; 2. Bonduel, 16
h. ; 3. Lemaire, 16 h. 1 s. ; 4. Leduc,
16 h. 1 s. ; 5. Moineau, 16 h. 2' ; 6.
Thierbach, 16 h. 2' ; 7. Rich, 16 h. 2';
8. Bernard, 16 h. 2' ; 9. J. Wauters,
16 h. 2' ; 10. Vervœke. 16 h. 2' ; 11.
Ærts, 16 h. 3' 27" ; 12. Demuysère. 16
h. 5' 27" ; 13. Ronsse, 16 h. 5' 27" ;
14. Barthélémy, 16 h. 5' 57" ; 15. Geyer,
16 h. 5' 57" ; 10. Sieronski. 16 h. 6' 41";
17. Speicher, 16 h. 7' 52" ; 18. Pipoz,
16 h. 6' 32" ; 19. Mauclair, 16 h. 9' 54";
20. Archambaud, 16 h. 10' 24" ; 21. Ale-
xander, 16 h. 10' 49" ; 22. Bouillet, 16
h. 11' 18" ; 23. Schepers, 16 h. 11' 35";
24. A. Boucéy, 16 h. 11' 39" ; 25. Benoit
Faure ; 26. Katzbach ; 27. Orrechia,
Erne Camusso, Alfred Buchi, Rebry,
Marcel Bidot, Paul Le Drogo, H. Mul-
ler, Altenburger, Ç>Ibœter, Pancera,
Frantz, J. Muller, Neuhard, Mazeyrat,
Iloremans, Decroix, Pesenti, Di Pac-
co, Goulème, Venot, Buysse, Haas, An-
tenen, Guiramand, 16 h. 11' 39" ; 52.
Loncke. 16 h. 12' 40" ; 53. Oiarengo,
16 h. 13' 14" ; 54. Barrai, 16 h. 13' 51".
55. Max Bulla, 16 h. 14'21" ; 56. Mo-
reels. 16 h. 15'23" ; 57. Buttafocchi. 16
h. 19'19" ; 58. Naert. 16 h. 19'33" ; 59.
Morelli, 16 h. 19'33" ; 60. Canazza, 16
h. 19'33" ; 61. Çitte, 16 h. 19'33" ; 62.
Legoff, 16 h. 19'33" ; 63. Brugère, 16 h.
20'03" ; 64. Lapebie. 16 h. 23'24 ; 85. A.
Bula, 16 h. 25'59" : 66 Zanzi, 16 h. 29'
22" ; 67. Gestrit, 16 h. 30'32" ; 68. Mar-
chisio M. T. ; 69 Simoni M.T. ; 70
Trueba, 16 h. 32'41" ; 71. Cacioni, 16 h.
35'54" ; 72. Fayolle 16 h. 37'23" ; 73
Cornez, 16 h. 37'53" ; 74. Péglion, 16 h.
38'42" ; 75. Fichot. 16 h. 48'51" , 76
Vanzenried, 16 h. 49'25" ; 77. Ubenhauer
16 h. 49'25" ; 78. Puy 17 h. 10'44".
CLASSEMENT PAR NATIONS
1. Allemagne, 48 h. 02" ; 2. Belgique,
48 h. 03'28" ; 3. France. 48 h. 08'57" ;
4. Suisse. 48 h. 32'0" ; 5. Italie, 18 n.
34'57".
VENDREDI REPOS A NANTES
Après les deux premières étapes, les
concurrents ont droit à une journée
de repos à Nantis.
Samedi ils prendront le départ à 3 h
du matin pour Bordeaux, la plus longue
étape de cette année (387 kilomètres).
EN TROISIÈME PAGE :
Mimi Broadway, par Maurice Dekobra.
Chronique littéraire, par F. Peyrey.
EN QUATRIÈME PAGE :
Concours de l'« Echo d'Alger ».
Les tribunaux.
EN CINQUIÈME PAGE :
Dernière heure.
EN SIXIÈME PAGE :
La vie sportive.
A travers Alger.
EN SEPTIÈME ET HUITIÈME PAGES :
Dans les départements algériens.
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