Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1929-05-15
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Description : 15 mai 1929 15 mai 1929
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/10/2013
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Mercredi 15 mai 1929
BURBAUX. M PUBLIOIT.
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LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
DES ÉTATS-UNIS
Ce que nous en dit M. James W. Garner
Nous venons d'avoir la bonne for-
tune de rencontrer l'un des Américains
les plus sympathiques et l'un des es-
prits les plus clairs des Etats-Unis i
M. James W. Garner, professeur de
sciences politiques à l'université de 1 Illi-
nois, délégué de la Dotation Carnégie
pour la paix internationale, dont nous
avions déjà fait la connaissance il y a
quelques huit ans à l'université de
Strasbourg, et qui est revenu en France
pour contribuer à dissiper les trop nom-
breux malentendus qui séparent la
vieille Europe et le Nouveau-Monde.
James W. Garner est bien convaincu
que ces malentendus ne sont pas éter-
nels et qu'une meilleure connaissance
réciproque, de plus grands échanges
intellectuels des voyàges d'études et
de conférences de savants, d'hommes
de lettres, d'artistes et de journalistes
consciencieux et sachant observer, per-
mettront de combler les fossés, d'atté-
nuer les divergences et d'amener l'Eu-
rope et les Etats-Unis à une collabo-
ration cordiale et de plus en plus
étroite pour la paix du monde.
Lui-même a entrepris de nous expli-
quer les conditions et les traditions qui
influencent la politique étrangère des
Etats-Unis, cette politique qui nous
semble, depuis l'armistice, si bizarre.
si peu sûre, soit en ce qui concerne le
respect des engagements, des signatu-
res données, que dans le domaine com-
mercial où, hier , encore, un incident
éclatait à propos de films américains.
Essayons de comprendre, et suivons
le guide, en l'espèce le distingué pro-
fesseur de l'université d'Illinois. M.
Garner nous fait d'abord remarquer
quelle est la force de la tradition chez
un peuple neuf, formé de toutes les
races, et d'origines aussi diverses que
les Etats-Unis. C'est une tradition nou-
velle, mais qui s'impose à tous les Amé-
ricains, ceux qui le sont depuis cent
cinquante ans comme ceux qui ne sont
citoyens des U.S.A. que depuis dix ans.
C'est l'évangile des père» de la grande
république qui s applique avec une foi
ardente et ùn zèle dé néophite. Malheu-
reusement ces paroles et ces écrits des
fondateurs de l'indépendance sont su-
jets à des interprétations aussi diverses
que la Bible et le plus souvent ces in-
terprétations sont étroites et souvent
intéressées. Les paroles de Washington.
0 qui prémunisaient les Américains con-
tre une politique d'alliances permanen-
tes, celles de Jefferson qui les mettait
en garde contre des alliances compro-
mettantes, ont permis aux partisans de
la politique d'isolement de soutenir que
ces grands hommes d'Etat rejetaient
toute alliance. Wilson était pour la par-
ticipation des Etats-Unis aux affaires
du monde, Lodge pour l'isolement, et
tous deux pensaient suivre les conseils
des pères de la République. M. Garner
estime que les EtatsrUnis ne peuvent
se dispenser d'être associés à la poli-
tique mondiale.
Un autre argument a été présenté
pour justifier la politique d'isolement :
là situation géographique des Etats-
Unis. A la fin de la guerre, beaucoup
de peuples européens demandaient que
les Etats-Unis se chargeassent de ré-
soudre certains problèmes difficiles,
mais ils ont reculé devant cette tâche.
D'autre part, si profondément Améri-
cains que soient tous les citoyens des
U.S.A., ils n'en sont pas moins divisés
en grandes masses selon leur origine :
c'est le cas des Allemands, des Italiens
et des Irlandais, dont les animosités et
les rivalités subsistent, et qui, forts cha-
cun de plusieurs millions d'électeurs,
faussent, par leurs querelles et leurs
préjugés, la véritable politique des
Etats-Unis.
Il ne faut pas méconnaître non plus
les facteurs économiques. Les Etats-
Unis sont devenus les créanciers du
monde. La nécessité d'écouler leurs
matières premières et de placer avan-
tageusement leurs capitaux a modifié
une politique étrangère trop idéaliste
qu'était celle de Wilson. C'est la diplo-
matie du dollar, déjà préconisée par
Taft en 1909 et condamnée par Wilson
en 1913, qui joue jusque dans les af-
faires privées, par exemple le droit de
regard de l'Etat sur les prêts des ban-
ques américaines à l'étranger. Enfin,
il ne faut pas non plus oublier que les
Etats fédéraux jouissent d'une large
autonomie et embarrassent le gouver-
nement national. Les petits politiciens
provinciaux n'envisagent pas assez
l'intérêt général du pays, mais unique-
ment celui de leur Etat. C'est, par le
fait, la condamnation de l'autonomis-
me, mais cela explique les difficultés
du gouvernement.
M. James W. Garner reproche à la
presse américaine d'être trop super fi-
cielle, de faire trop appel aux émotions
populaires et de déformer les faits par
goût du sensationnel et du scandale.
Cependant, peu à peu, les citoyens des
Etats-Unis se cultivent et s'intéressent
aux choses de l'esprit. C'est cette évo-
lution qui permet d'espérer en des
temps meilleurs, où les peuples cher-
cheront davantage à se connaître, à se
comprendre et à s'aimer.
Georges WAGNER.
Les troubles de Berlin
ont été fomentés par Moscou
LE MINISTRE DE L'INTERIEUB
AURAIT DES PREUVES IRREFU-
TABLES
Berlin, 14 mai. — A la suite des per-
quisitions faites dans les milieux com-
munistes, deux télégrammes très com-
promettants, envoyés par les Soviets
M. Scverlng, mhistrc de l'Intérieur,
qui a réussi à reprimer les troubles
aux communistes berlinois, sont tom-
bés entre les mains du ministre de l'In-
térieur du Reich, M. Severing.
Ces deux dépêches sont la preuve Ir-
réfutable de la participation de Mos-
cou aux troubles du commencement de
ce mois.
A L'ACADEMIE DE MEDECINE
Paris, 14 mai. — L'Académie de mé-
decine a élu, par 70 voix sur 73 votants.
dans la section de chirurgie, le docteur
Rouvillois inspecteur général du seryi-
fut de santé de l'armée.' -
Les élections municipales
en France
LE COMITE EXECUTIF DU PARTI
RADICAL ET RADICAL-SOCIALISTE
JUSTIFIE SA PROTESTATION
CONTRE LES STATISTIQUES
OFFICIELLES
Paris, 14 mai. — Le comité exécutif
du Parti radical et radical-socialiste
communique la note suivante:
« Le ministre de l'Intérieur demande
au comité exécutif du Parti républicain
radical et radical-socialiste de justifier
sa protestation contre les statistiques
officielles. Nous prenons acte, dès main-
tenant, que dans son communiqué à la
presse il néglige de répondre à la recti-
fication publiée par la Fédération de la
Seine et relative à l'élection de M. Du-
frenne, conseiller municipal, radical-so-
cialiste de la Porte Saint-Denis.
« Le comité exécutif est toutefois
heureux de déférer au désir qui lui a
été exprimé et de signaler certains faits
qui ont motivé ces critiques.
« Pour illustrer ses statistiques, le mi-
nistre de l'Intérieur cite parmi les vil-
les perdues par diverses oppositions:
Asnières, Avesnes, Béziers, Lorient.
Montereau, Perpignan et Sète.
« A Asnières et à Avesnes, une muni-
cipalité modérée succède à une munici-
palité modérée. La situation est donc
inchangée.
« A Sète, à Béziers. à Perpignan, &
Lorient, des municipalités de gauche
succèdent à des municipalités de gau-
che.
« A Montereau, la Ligue de concen-
tration républicaine, composée en ma-
jorité de radicaux-socialistes, l'emporte
contre les communistes, succès qui n'est
pas gouvernemental.
« Tous ces gains annoncés par le Mi-
nistère de l'intérieur sont donc fictifs.
« D'autre part, le comité exécutif peut
établir la victoire incontestable des gau-
ches dans la plupart des grandes villes
Il se réserve de le faire dans sa mise au
point définitive. Mais il s'étonne dés
maintenant de ne pas trouver mention-
nées, parmi les gains concédés aux di-
verses oppositions, les villes d'A vallon.
Chartres, Guingamp, Joigny, Langres,
Mortagne, Neufchâteau, Sablé-sur-Sar-
the, Villers-Cotterets.
c D'autres erreurs et omissions pour-
raient encore être. relevées. Nous ju-
geons préférable, pour la clarté de notre
réponse, de nous en tenir à des exem-
ples qui constituent une riposte suffi-
sante au communiqué ministériel dont
la brièveté ne dissimule pas l'embar-
ras.
PETITE NOUVELLE
LONDRES. — Dix-sept nouveaux cas
de variole ont été constatés à Londres
et dans la banlieue, depuis hier.
LE "GRAF-ZEPPELIN"
VA S'ENVOLER POUR L'AMÉRQUE
Avant l'envol au dessus de l'Atlantique, le docteur Eckcner, commandant
le Craf Zeppelin, dîne avec la fille du constructeur comte Zeppelin
A FRIEDRISCHAFEN
Berlin, 14 mai. — Le c Graf-Zeppe-
lin » s'envolera demain à 7 heures pour
l'Amérique du Nord, ayant à bord 59
passagers et hommes d'équipage, dont
l'aviateur polaire Wilkins et 2.000 kilos
de fret.
L'animation règne à Friedrischafen,
où de tous les coins du pays affluent la
foule et des délégations spéciales, nan-
ties de fanfares et d'étendards, qui veu-
lent assister au départ du titan des airs.
ON DECOUVRE A BORD
UN JEUNE « CLANDESTIN.
On a découvert, caché derrière les
cuisines, un Jeune homme qui, après
avoir grimpé sur la carcasse, s'était
laissé glisser à l'intérieur par un œil de
bœuf, dans l'intention de faire la tra-
versée gratuitement. Il a été remis à
sa famille après avoir entendu une ad-
monestation d'usage.
LE DIRIGEABLE N'EST PAS
A VENDRE
Dans l'entourage des directeurs des
chantiers de Friedrischafen, on croit
que, les conditions météorologiques ai-
dant, le « Graf-Zeppelin » pourra effec-
tuer la traversée en moins de 60 heu-
res.
Le docteur Eckener a formellement
démenti l'intention de 'vendre l'aéronef
à un syndicat de Los Angeles. Il a dé-
claré qu'il avait bien reçu une offre
flatteuse, mais que la vente du dirigea-
ble était absolument « hors question ».
Il a autorisé r « United Press » a dé-
clarer qu'aucune négociation à ce sujet
n'était en cours et que les bruits con-
tradictoires qui circulaient étaient sans
fondement.
« MISSY » EST DU VOYAGE!
Les passagers et les quarante membres
de l'équipage auront comme compa-
gne « Missy », une gorille femelle, seul
représentant à bord de l'élément fémi-
nin. Le mâle de < Missy » devait être
également embarqué, mais pour des rai-
sons qui n'ont pas été révélées il en sera
rien. « Missy », munie de ses papiers
d'immigration, est destinée au jardin
zoologique de Chicago.
Elle a été conduite à l'aérodrome en
automobile. Elle regarda avec intérêt le
dirigeable monstre dans lequel elle voya-
gera. La Société protectrice des ani-
maux a émis une protestation, car l'Of-
fice météorologique annonce que le na-
vire aérien rencontrera des tempêtes et
des vagues de froid sur l'Atlantique qui
pourraient être dangereuses pour l'état
de santé de la sensible « Missy », qui
a la poitrine délicate.
ROUTE DU NORD OU DU SUD?
Le docteur Eckener n'a pas encore
décidé s'il prendrait la route du nord
ou du sud. La route du nord, par l'Ir-
lande et Penfoundland est un peu plus
longue que celle du sud, via Bordeaux,
les Açores et les iles Bermudes.
LE « COMTE-ZEPPELIN » PARTIRA
PROBABLEMENT CET APRES-MIDI
Berlin, 14 mai. — Le docteur Eckener
a fait savoir ce soir à la presse que le
départ du « Comte-Zeppelin *, primi-
tivement fixé à demain matin, devait
être remis à demain après-midi.
On mande de Friedrishafen à la
* Gazette de Voss » à-te sujet: « Les
bulletins météorologiques annoncent de
violentes tempêtes tout le long de la
côte occidentale française et sur la côte
anglaise, jusqu'en Hollande. La seule
route utilisable ne serait pas possible en
raison de l'attitude incompréhensible de
la France, qui n'a pas encore donné
l'autorisation de survcl-ïs* , son territoi-
re, bien que la société Zejppeîin en ait
régulièrement fait la demande il y a
quinze jours. »
Il ne reste pas d'autre solution que
d'ajourner le départ jusqu'à ce que le
temps s'améliore sur la Manche ou que
le gouvernement français donne l'auto-
risation de survoler le sud de la France.
C'est la deuxième fois que le gouverne-
ment français met obstacle au vol du
zeppelin. Dans le cas où le temps s'a-
méliorerait, le docteur Eckener partira
demain après-midi en direction de Hol-
lande et n'attendrait pas l'autorisation
française.
Le gouvernement lithuanien
refuse de souscrire à l'accord
conclu entre les croix-rouges
lithuanienne et polonaise
L'ACCOD RELATIF AUX DETENUS
N'A PAS ETE EXECUTE
Genève, 14 mai. — Le 8 mars, M.
Georges Werner, membre du Comité
international de la croix-rouge, s'est
rendu à Kovno pour présider la Con-
férence des croix-rouges lithuanienne
et polonaise relative à l'échange ré-
ciproque de détenus polonais et lithua-
niens.
Le 10 avril devait avoir lieu, à la
frontière polono-lithuanienne l'échan-
ge des détenus libérés de part et d'au-
tre. Cet échange n'ayant pas eu lieu
à cette date, le Comité international
de la croix-rouge demanda, le 10 mai,
l'intervention du président du Conseil
des ministres de Lithuanle pour l'exé-
cution entière et immédiate de l'ac-
cord.
H vient de recevoir un télégramme
dans lequel le gouvernement de Kovno
se dit dans l'impossibilité de souscrire
aux engagements pris par la croix-rou-
ge lithuanienne, alléguant que la plu-
part des détenus à échanger seraient
des sujets lithuaniens et, au surplus,
que l'intervention de la croix-rouge
aurait favorisé l'activité des éléments
subversifs en Lithuanle.
Le Comité international de la croix-
rouge à Genève constate la carence du
gouvernement lithuanien et fait re-
marquer qu'aucune corrélattan ne peut
exister entre l'accord susvlse et le re-
grettable attentat commis la semaine
passée à Kovno. Il espère que le gou-
vernement lithuanien ne persistera pas
dans son opposition à l'exécution d'un
accord purement humanitaire.
Les anciens combattants
français s'élèvent contre
toute diminution de la
dette allemande
CEUX QUI ONT GAGNE LA GUERRE
NE VEULENT PAS
QUE L'ON PERDE LA PAIX
Paris, 14 mal. — Au cours d'une réu-
nion tenue salle Wagram par les an-
ciens combattants et à laquelle des dis-
cours ont été prononcés par MM. Hen-
ry Rossignol, Robert Monnier et Jean
Goy, député de la Seine, et Edmond
Bloch et Brousmiche, l'ordre du jour
suivant a été voté à l'unanimité :
« Conformément, d'une part, à la
doctrine constante de la Confédération
d'après laquelle le problème des dettes
interalliées et celui des réparations doi-
vent être indissolublement liés de fa-
çon qu'un solde créditeur soit assuré à
la France pour lui permettre de cou-
vrir les frais de restauration des ré-
gions dévastées ;
« Considérant, d'autre part, que le
traité de Versailles s'est borné à im-
poser aux nations vaincues et respon-
sables de la guerre, le remboursement
des dommages causés par elles aux
biens et aux personnes, à l'exclusion
de toute indemnité de guerre et qu'ain-
si les anciens combattants ne sauraient
admettre l'abolition d'une partie de la
dette allemande ;
« 1* Précisent que les anciens com-
battants ne sauraient admettre la ra-
tification, dans leur forme actuelle, du
accords de Londres et de Washington ;
« 2* Affirment que les réparations
dues par l'Allemagne doivent être
payées par elle, conformément aux ac-
cords internationaux actuellement en
vigueur. »
ENTERREMENT POLITIQUE
— PapaT qu'est-c'que ça veut dire P, Et ;
— Périneuev-Fuster. mon fils !.
LE RENONCEMENT
DE M. HERRIOT
A LA MAIRIE DE LYON
CE QUE DIT L'ANCIEN PRESIDENT
DU CONSEIL
Lyon, 14 mai. — Dès le résultat des
élections proclamé, M. Edouard- Her-
riot a, comme on le sait, déclaré qu'il
reronçait à la mairie de Lyon.
Complétant sa première déclaration,
l'ancien président du Conseil a dit :
— D'habitude un. maire tombe sur un
incident malheureux, sur une initiati-
ve manquée, mais à moi qu'a-t-on à
me reprocher ? C'est surtout sur les
inances de la ville qui j'ai été atta-
qué ; eh bien ! le secrétaire général
de la mairie, M. Merlin, m'a annoncé
hier que le boni pour l'exercice 1928
était de treize millions. Que veut-on
de plus ?
Depuis vingt-quatre ans que je suis
maire, si je n'ai pas fait de miracles,
j'ai du moins fait ce que j'ai pu. Mais
j'ai subi, au cours de cette dernière
campagne électorale, un triple assaut :
l'attaque augagneuriste d'abord qui a
d'ailleurs partout échoué lamentable-
ment ; puis l'attaque des modérés et,
enfin, l'attaque des socialistes qui ont
rompu le Cartel.
Je n'ai pas voulu ruer dès le début
de la campagne. J'ai dit nettement
ce que je ferai. Ce n'était pas une
manœuvre, mais une déclaration hon-
nête et franche. Maintenant nous n'a-
vons plus qu'à attendre 1
LA BATAILLE
DE GLOZEL
LE RAPPORT DE M. BAYLE A
RALLUME LES POLEMIQUES
Paris, 14 mal. — La bataille a re-
pris autour de Glozel et sur tous les
fronts policier, judiciaire, scientifique et
politique. -
Le rapport de M. Bayle, directeur de
l'identité judiciaire de Paris, a une fois
encore mis le feu aux polémiques et voi-
ci que des plaintes partent de tous cô-
tés à la fois.,
La plainte contre inconnu, déposée par
M* Garçon, au nom de la Société pré-
historique de France, est devenue une
demande d'inculpation en escroquerie
contre Its Fradin.
Aujourd'hui, le docteur Noblet contre-
attaque : il intente à son tour un nou-
veau procès en diffamation contre la
Société préhistorique de France et le
journal « les Débats », pour avoir pu-
blié le long mémoire destiné au juge
d'instruction de Moulins.
Ce dernier procès, le cinquième à
propos de Glozel, le docteur Noblet de-
mande qu'il soit plaidé à Clermont-Fer-
rand, parce que, dit-il, Moulins est le
centre de l'anti-glozélisme..
M. BAYLE
Ce matin cependant, M. Python, juge
d'instruction, a transmis au procureur
de la République le dossier de l'affaire
Glozel et le mémoire de M* Maurice
Garçon. Mais aucune décision ne sera
prise d'ici huit jours. D'ici là 11 y aura
peut-être bien encore quelques coups
de théâtre I
Le chanteur Emile Mercadier
vient de mourir.
.EMPORTANT LES REGRETS
DE TOUS CEUX QUE CHARMERENT
SES ROMANCES D'AMOUR
Paris, 14 mal. — On annonce la mort
du chanteur Emile Mercadier. Agé de
69 ans 11 s'en est allé en ce début de
mai qui est la saison des lilas chan-
tée par le jeune artiste à l'époque de
son grand succès : « Quand les lilas
refleuriront. »
C'était alors l'époque do la roman-
ce, de la chanson sentimentale. La voix
souple et chaude de Mercadier disait
à merveille les espoirs, les promesses
et les regrets des amoureux : « Eter-
nelle chanson », la « Lettre à Ninon »,
la c Tour Saint-Jacques », « Rire et
pleurer », - « Voyage à -- Robinson »,
; Dites-mol si vous avez un cœur »,
1' 4 Amour est au 6* étage », « C'était
un rêve », c PourqUoi ? » et combien
d'autres disparues aujourd'hui, mais
qui chantent encore dans la mémoire
de gens à cheveux gris et qui dorment
au creux des disques où Mercadier,
ayant à peu près abandonné la scène,
les enregistrait encore voici quelques
années.
Selon une formule devenue banale,
mais fort juste, aujourd'hui avec Mer-
cadier c'est toute une époque de la
chanson française qui s'en va. H em-
portera les regrets de ses amis et de
tous ceux dont ses créations charman-
tes bercèrent les rêves sentimentaux.
Aujourd'hui :
DIT TBOISIÈMI PAGE :
La Chronique scientifique (ColombaDi).
La Chronique des disques (J. Bouyer).
Le Conte inédit (Charles Hagei).
EN QUATRIÈME PAGE :
A travers Alger.
Dernière heure.
LA SITUATION DE L'ÉGLISE
DANS L'ÉTAT ITALIEN
Discours de M. Mussolini à la Chambre italienne,
Nous n'avons inséré dans notre der-
nier numéro que la première partie de
l'important discours que le chef du gou-
vernement italien vient de pronoticer.
Dans la deuxième partie qui nous est
parvenue trop tard pour être imprimée,
nous relevons les passages suivants qui
présentent un réel intérêt :
Les rapports italo-vaticans hier et
aujourd'hui
M. Mussolini a examiné la période en-
tre 1881 et 1889, caractérisée par la teh-
sion des rapports italo-vaticans et les
dix années suivantes caractérisées par le
patriotisme et en même temps l'intran-
sigeance de Léon XIII qui, tout en per-
mettant aux catholiques italiens de par-
ticiper aux élections annulant le fameux
non expédit, se brouilla avec la France,
à cause de la visite du président, Lou-
bet au roi d'Italie.
n fait en détail l'historique des né-
gociations entre le Vatican et le gou-
vernement italien, notamment pendant
la guerre et au cours des négociations
pour le traité de paix en 1919. Ce projet
admettait une considérable extension
territoriale et la garantie des nations
étrangères à travers la S.D.N. Le réta-
blissement des relations diplomatiques
franco-vaticanes montra davantage en-
core la nécessité d'une représentation
de l'Italie auprès du saint-siège.
Une détente dans les rapports italo-
vaticans, fut amenée après l'élection de
Pie XI, qui fit naître de grands espoirs
en se présentant au balcon de Saint-
Pierre pour bénir la foule, mais cepen-
dant, dans sa première encyclique, le
nouveau pape réaffirma les. protesta-
tions de ses prédécesseurs.
La politique religieuse du fascisme
M. Mussolini a traité ensuite la politi-
que religieuse poursuivie par le fascis-
me, à savoir, la protection de la reli-
gion catholique et de ses manifestations
ainsi que la révision de l'ancienne légis-
lation ecclésiastique qui justifiait par-
tiellement les griefs du saint-siège.
M. Mussolini a souligné aussi que le
pape même avait dû prendre une déci-
sion courageuse de rompre avec la tra-
dition qui réclamait la ville de Rome
comme minimum de territoire.
L'éloge du pape actuel
Nous avons eu le -bonheur, a dit M.
Mussolini, d'avoir devant nous un pon-
tife vraiment italien. (Tous les minis-
tres et les députés, debout, l'ont accla-
mé longuement.)
Le pape, a continué le Duce, ne se
plaindra pas, je pense, de cette accla-
mation sinçère d'une chambre fasciste.
C'est le chef de tous les catholiques,
sa position est supranationale, mais il
est lié en Italie ; de terre lombarde et
de famille lombarde. il a participé avec
un solide courage aux initiatives de ses
compatriotes. Ayant vécu beaucoup à
l'étranger son sentiment Italien ne s'est
pas amoindri, mais aiguisé. C'est un sa-
vant possédant avec un sentiment très
fervent une grande science. Il sait sur-
tout que le régime fasciste est un ré-
gime de force mais qu'il est loyal, don-
nant ce qu'il donne et pas davantage,
mais avec sincérité et franchise et sans
subterfuge. H sait qu'il existe des ques-
tions pour lesquelles nous sommes in-
transigeants autant que lui et si, pen-
dant toute l'année 1927, les négocia-
tions n'ont fait aucun progrès, si tout
s'est borné au maintien du contact,
cela est dû au différend déterminé par
la question de l'éducation de la géné-
ration, notamment la question des boys-
scouts catholiques dont la solution est
connue.
L'éducation de la jeunesse par le régime
fasciste
M. Mussolini a soutenu la ferme vo-
lonté du régime fasciste de se réser-
ver l'éducation de la jeunesse pour
compléter l'éducation religieuse dans un
sens de virilité et de puissance et pour
lui inculquer surtout la foi et les es-
poirs de l'Italie.
L'invocation & la sainte Trinité
Au sujet de l'invocation préliminai-
re à la sainte Trinité et qui fut cri-
tiquée par les francs-maçons, M. Mus-
solini a cité des exemples démontrant
que cette formule fut employée dans
les traités conclus même entre les Etats
non catholiques.
La solution intervenue est purement
italienne
M. Mussolini a souligné que la so-
lution intervenue fut exclusivement
italienne, sans aucune intervention
étrangère. Il a relevé l'inviolabilité du
territoire Vatican garantie par l'Italie
et l'abstention du Vatican dans tous
les conflits et les compétitions inter-
nationales, y compris la S.D.N.
La convention financière
M. Mussolini a parlé ensuite de la
convention financière qui permet au
gouvernement italien de faire face aux
engagements pris sans augmenter la
dette publique ni avoir recours au mar-
ché.
Le concorda t italo-Vatican
Examinant ensuite le concordat, M.
Mussolini a établi une comparaison en-
tre le concordat italo-Vatican et oetgjl
conclus par le Vatican avec la Pologafe
la Lettonie, la Lithuanie et la BavlS
re. H a noté que le concordat italien
contient une phrase concernant le ca*
ractère sacré de la ville de Rome.
— Personne, dit-il, ne peut nier oê
caractère sacré, Rome ayant été le siè-
ge de l'empire romain et le berceau dit
catholicisme. Rome, en outre, garde l'au-
tel du soldat inconnu et l'autel des mar-
tyrs fascistes. Les membres des reli-
gions autres que le catholicisme seront
libres.
Le Duce note aussi que les concessiona
faites aux ecclésiastiques dans le con-
cordat italien existent dans tous les au-
tres concordats. Ceux-ci contiennent detf
clauses moins graves que celles du con-
cordat italien à l'égard des ecclésiasti-
ques; il n'est point vrai que le tribu-
nal ecclésiastique soit renouvelé càr st
un ecclésiastique commet un crime dw
M. MUSSOLINI
droit commun, 11 perd son caractère eoq
clésiastique et 11 est jugé comme un
criminel de droit commun. S'il commet
un crime politique, on lui accordera 1*
même traitement qu'aux criminels poli-
tiques. Le droit d'asile n'existe pas nom
plus. Quant au serment des évêquas, Ga
a suivi l'exemple donné par ^'autres
concordats.
lie mariage
Parlant du m&riage, M. Musoslinl dit
que le mariage civil avait perdu toute
dignité en Italie; dans de très nom-
breux pays, le mariage religieux a des
effets civils. La mesure prévue dans 141
concordat facilite le mariage, ce qui est
conforme à là politique démophile du
gouvernement fasciste.
L'enseignement religieux dans les écoles
L'enseignement religieux dans les éco..
les moyennes est prévu dans le concor-
dat italien. D'autres concordats notam-
ment le concordat bavarois, prévoient
même dans les écoles supérieures, ce qui
fut exclu pour les universités italiennes.
L'enseignement religieux facultatif dans
les écoles moyennes qui se fera sous for-
me de morale et d'histoire, n'implique
évidemment aucune diminution de la
juridiction et de la souveraineté de
l'Etat.
L'Etat fasciste revendique pleinement
son caractère moral. n est catholique.
mais il est surtout essentiellement fas-
ciste; le catholicisme le complète. Cha-
cun doit savoir qu'un état conscient de
sa mission représentant le peuple eu
marche est un Etat qui transforme ce
peuple même dans son état physique.
A ce peuple, l'Etat doit indiquer les
grandes idées et les grands problèmes.
L'unité italienne est réalisée
M. Mussolini a conclu en disant que
le grand idéal de Cavour, créateur- de
l'unité italienne, est réalisé par les ac-
cords du 11 février, par lesquels le fas-
cisme attache son nom à l'histoire des
siècles futurs.
Une ovation de la Chambre .a salué
les paroles de M. Mussolini.
LE CONCORDAT ITALO-VATICAN
EST ADOPTE PAR LA CHAMBRE
ITALIENNE
Rome, 14 mai. — Après le discours de
M. Rocco, garde des Sceaux, recomman-
dant notamment l'application du con-
cordat entre l'Italie et le Vatican, la
Chambre a adopté à l'unanimité le pro-
jet de loi portant exécution des accords
de Latran.
EN CINQUIÈME PAGE :
Les élections municipale*.
Dans les départemeDtI.
Demain 1
Pour nos enfuu..
Les beaux films.
En Angleterre, les jeunes filles qui vont être présejitccs à la reine, upi>i <.n-
.tenl à faire la têvércnce comme l'exige le protocole
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Mercredi 15 mai 1929
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LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
DES ÉTATS-UNIS
Ce que nous en dit M. James W. Garner
Nous venons d'avoir la bonne for-
tune de rencontrer l'un des Américains
les plus sympathiques et l'un des es-
prits les plus clairs des Etats-Unis i
M. James W. Garner, professeur de
sciences politiques à l'université de 1 Illi-
nois, délégué de la Dotation Carnégie
pour la paix internationale, dont nous
avions déjà fait la connaissance il y a
quelques huit ans à l'université de
Strasbourg, et qui est revenu en France
pour contribuer à dissiper les trop nom-
breux malentendus qui séparent la
vieille Europe et le Nouveau-Monde.
James W. Garner est bien convaincu
que ces malentendus ne sont pas éter-
nels et qu'une meilleure connaissance
réciproque, de plus grands échanges
intellectuels des voyàges d'études et
de conférences de savants, d'hommes
de lettres, d'artistes et de journalistes
consciencieux et sachant observer, per-
mettront de combler les fossés, d'atté-
nuer les divergences et d'amener l'Eu-
rope et les Etats-Unis à une collabo-
ration cordiale et de plus en plus
étroite pour la paix du monde.
Lui-même a entrepris de nous expli-
quer les conditions et les traditions qui
influencent la politique étrangère des
Etats-Unis, cette politique qui nous
semble, depuis l'armistice, si bizarre.
si peu sûre, soit en ce qui concerne le
respect des engagements, des signatu-
res données, que dans le domaine com-
mercial où, hier , encore, un incident
éclatait à propos de films américains.
Essayons de comprendre, et suivons
le guide, en l'espèce le distingué pro-
fesseur de l'université d'Illinois. M.
Garner nous fait d'abord remarquer
quelle est la force de la tradition chez
un peuple neuf, formé de toutes les
races, et d'origines aussi diverses que
les Etats-Unis. C'est une tradition nou-
velle, mais qui s'impose à tous les Amé-
ricains, ceux qui le sont depuis cent
cinquante ans comme ceux qui ne sont
citoyens des U.S.A. que depuis dix ans.
C'est l'évangile des père» de la grande
république qui s applique avec une foi
ardente et ùn zèle dé néophite. Malheu-
reusement ces paroles et ces écrits des
fondateurs de l'indépendance sont su-
jets à des interprétations aussi diverses
que la Bible et le plus souvent ces in-
terprétations sont étroites et souvent
intéressées. Les paroles de Washington.
0 qui prémunisaient les Américains con-
tre une politique d'alliances permanen-
tes, celles de Jefferson qui les mettait
en garde contre des alliances compro-
mettantes, ont permis aux partisans de
la politique d'isolement de soutenir que
ces grands hommes d'Etat rejetaient
toute alliance. Wilson était pour la par-
ticipation des Etats-Unis aux affaires
du monde, Lodge pour l'isolement, et
tous deux pensaient suivre les conseils
des pères de la République. M. Garner
estime que les EtatsrUnis ne peuvent
se dispenser d'être associés à la poli-
tique mondiale.
Un autre argument a été présenté
pour justifier la politique d'isolement :
là situation géographique des Etats-
Unis. A la fin de la guerre, beaucoup
de peuples européens demandaient que
les Etats-Unis se chargeassent de ré-
soudre certains problèmes difficiles,
mais ils ont reculé devant cette tâche.
D'autre part, si profondément Améri-
cains que soient tous les citoyens des
U.S.A., ils n'en sont pas moins divisés
en grandes masses selon leur origine :
c'est le cas des Allemands, des Italiens
et des Irlandais, dont les animosités et
les rivalités subsistent, et qui, forts cha-
cun de plusieurs millions d'électeurs,
faussent, par leurs querelles et leurs
préjugés, la véritable politique des
Etats-Unis.
Il ne faut pas méconnaître non plus
les facteurs économiques. Les Etats-
Unis sont devenus les créanciers du
monde. La nécessité d'écouler leurs
matières premières et de placer avan-
tageusement leurs capitaux a modifié
une politique étrangère trop idéaliste
qu'était celle de Wilson. C'est la diplo-
matie du dollar, déjà préconisée par
Taft en 1909 et condamnée par Wilson
en 1913, qui joue jusque dans les af-
faires privées, par exemple le droit de
regard de l'Etat sur les prêts des ban-
ques américaines à l'étranger. Enfin,
il ne faut pas non plus oublier que les
Etats fédéraux jouissent d'une large
autonomie et embarrassent le gouver-
nement national. Les petits politiciens
provinciaux n'envisagent pas assez
l'intérêt général du pays, mais unique-
ment celui de leur Etat. C'est, par le
fait, la condamnation de l'autonomis-
me, mais cela explique les difficultés
du gouvernement.
M. James W. Garner reproche à la
presse américaine d'être trop super fi-
cielle, de faire trop appel aux émotions
populaires et de déformer les faits par
goût du sensationnel et du scandale.
Cependant, peu à peu, les citoyens des
Etats-Unis se cultivent et s'intéressent
aux choses de l'esprit. C'est cette évo-
lution qui permet d'espérer en des
temps meilleurs, où les peuples cher-
cheront davantage à se connaître, à se
comprendre et à s'aimer.
Georges WAGNER.
Les troubles de Berlin
ont été fomentés par Moscou
LE MINISTRE DE L'INTERIEUB
AURAIT DES PREUVES IRREFU-
TABLES
Berlin, 14 mai. — A la suite des per-
quisitions faites dans les milieux com-
munistes, deux télégrammes très com-
promettants, envoyés par les Soviets
M. Scverlng, mhistrc de l'Intérieur,
qui a réussi à reprimer les troubles
aux communistes berlinois, sont tom-
bés entre les mains du ministre de l'In-
térieur du Reich, M. Severing.
Ces deux dépêches sont la preuve Ir-
réfutable de la participation de Mos-
cou aux troubles du commencement de
ce mois.
A L'ACADEMIE DE MEDECINE
Paris, 14 mai. — L'Académie de mé-
decine a élu, par 70 voix sur 73 votants.
dans la section de chirurgie, le docteur
Rouvillois inspecteur général du seryi-
fut de santé de l'armée.' -
Les élections municipales
en France
LE COMITE EXECUTIF DU PARTI
RADICAL ET RADICAL-SOCIALISTE
JUSTIFIE SA PROTESTATION
CONTRE LES STATISTIQUES
OFFICIELLES
Paris, 14 mai. — Le comité exécutif
du Parti radical et radical-socialiste
communique la note suivante:
« Le ministre de l'Intérieur demande
au comité exécutif du Parti républicain
radical et radical-socialiste de justifier
sa protestation contre les statistiques
officielles. Nous prenons acte, dès main-
tenant, que dans son communiqué à la
presse il néglige de répondre à la recti-
fication publiée par la Fédération de la
Seine et relative à l'élection de M. Du-
frenne, conseiller municipal, radical-so-
cialiste de la Porte Saint-Denis.
« Le comité exécutif est toutefois
heureux de déférer au désir qui lui a
été exprimé et de signaler certains faits
qui ont motivé ces critiques.
« Pour illustrer ses statistiques, le mi-
nistre de l'Intérieur cite parmi les vil-
les perdues par diverses oppositions:
Asnières, Avesnes, Béziers, Lorient.
Montereau, Perpignan et Sète.
« A Asnières et à Avesnes, une muni-
cipalité modérée succède à une munici-
palité modérée. La situation est donc
inchangée.
« A Sète, à Béziers. à Perpignan, &
Lorient, des municipalités de gauche
succèdent à des municipalités de gau-
che.
« A Montereau, la Ligue de concen-
tration républicaine, composée en ma-
jorité de radicaux-socialistes, l'emporte
contre les communistes, succès qui n'est
pas gouvernemental.
« Tous ces gains annoncés par le Mi-
nistère de l'intérieur sont donc fictifs.
« D'autre part, le comité exécutif peut
établir la victoire incontestable des gau-
ches dans la plupart des grandes villes
Il se réserve de le faire dans sa mise au
point définitive. Mais il s'étonne dés
maintenant de ne pas trouver mention-
nées, parmi les gains concédés aux di-
verses oppositions, les villes d'A vallon.
Chartres, Guingamp, Joigny, Langres,
Mortagne, Neufchâteau, Sablé-sur-Sar-
the, Villers-Cotterets.
c D'autres erreurs et omissions pour-
raient encore être. relevées. Nous ju-
geons préférable, pour la clarté de notre
réponse, de nous en tenir à des exem-
ples qui constituent une riposte suffi-
sante au communiqué ministériel dont
la brièveté ne dissimule pas l'embar-
ras.
PETITE NOUVELLE
LONDRES. — Dix-sept nouveaux cas
de variole ont été constatés à Londres
et dans la banlieue, depuis hier.
LE "GRAF-ZEPPELIN"
VA S'ENVOLER POUR L'AMÉRQUE
Avant l'envol au dessus de l'Atlantique, le docteur Eckcner, commandant
le Craf Zeppelin, dîne avec la fille du constructeur comte Zeppelin
A FRIEDRISCHAFEN
Berlin, 14 mai. — Le c Graf-Zeppe-
lin » s'envolera demain à 7 heures pour
l'Amérique du Nord, ayant à bord 59
passagers et hommes d'équipage, dont
l'aviateur polaire Wilkins et 2.000 kilos
de fret.
L'animation règne à Friedrischafen,
où de tous les coins du pays affluent la
foule et des délégations spéciales, nan-
ties de fanfares et d'étendards, qui veu-
lent assister au départ du titan des airs.
ON DECOUVRE A BORD
UN JEUNE « CLANDESTIN.
On a découvert, caché derrière les
cuisines, un Jeune homme qui, après
avoir grimpé sur la carcasse, s'était
laissé glisser à l'intérieur par un œil de
bœuf, dans l'intention de faire la tra-
versée gratuitement. Il a été remis à
sa famille après avoir entendu une ad-
monestation d'usage.
LE DIRIGEABLE N'EST PAS
A VENDRE
Dans l'entourage des directeurs des
chantiers de Friedrischafen, on croit
que, les conditions météorologiques ai-
dant, le « Graf-Zeppelin » pourra effec-
tuer la traversée en moins de 60 heu-
res.
Le docteur Eckener a formellement
démenti l'intention de 'vendre l'aéronef
à un syndicat de Los Angeles. Il a dé-
claré qu'il avait bien reçu une offre
flatteuse, mais que la vente du dirigea-
ble était absolument « hors question ».
Il a autorisé r « United Press » a dé-
clarer qu'aucune négociation à ce sujet
n'était en cours et que les bruits con-
tradictoires qui circulaient étaient sans
fondement.
« MISSY » EST DU VOYAGE!
Les passagers et les quarante membres
de l'équipage auront comme compa-
gne « Missy », une gorille femelle, seul
représentant à bord de l'élément fémi-
nin. Le mâle de < Missy » devait être
également embarqué, mais pour des rai-
sons qui n'ont pas été révélées il en sera
rien. « Missy », munie de ses papiers
d'immigration, est destinée au jardin
zoologique de Chicago.
Elle a été conduite à l'aérodrome en
automobile. Elle regarda avec intérêt le
dirigeable monstre dans lequel elle voya-
gera. La Société protectrice des ani-
maux a émis une protestation, car l'Of-
fice météorologique annonce que le na-
vire aérien rencontrera des tempêtes et
des vagues de froid sur l'Atlantique qui
pourraient être dangereuses pour l'état
de santé de la sensible « Missy », qui
a la poitrine délicate.
ROUTE DU NORD OU DU SUD?
Le docteur Eckener n'a pas encore
décidé s'il prendrait la route du nord
ou du sud. La route du nord, par l'Ir-
lande et Penfoundland est un peu plus
longue que celle du sud, via Bordeaux,
les Açores et les iles Bermudes.
LE « COMTE-ZEPPELIN » PARTIRA
PROBABLEMENT CET APRES-MIDI
Berlin, 14 mai. — Le docteur Eckener
a fait savoir ce soir à la presse que le
départ du « Comte-Zeppelin *, primi-
tivement fixé à demain matin, devait
être remis à demain après-midi.
On mande de Friedrishafen à la
* Gazette de Voss » à-te sujet: « Les
bulletins météorologiques annoncent de
violentes tempêtes tout le long de la
côte occidentale française et sur la côte
anglaise, jusqu'en Hollande. La seule
route utilisable ne serait pas possible en
raison de l'attitude incompréhensible de
la France, qui n'a pas encore donné
l'autorisation de survcl-ïs* , son territoi-
re, bien que la société Zejppeîin en ait
régulièrement fait la demande il y a
quinze jours. »
Il ne reste pas d'autre solution que
d'ajourner le départ jusqu'à ce que le
temps s'améliore sur la Manche ou que
le gouvernement français donne l'auto-
risation de survoler le sud de la France.
C'est la deuxième fois que le gouverne-
ment français met obstacle au vol du
zeppelin. Dans le cas où le temps s'a-
méliorerait, le docteur Eckener partira
demain après-midi en direction de Hol-
lande et n'attendrait pas l'autorisation
française.
Le gouvernement lithuanien
refuse de souscrire à l'accord
conclu entre les croix-rouges
lithuanienne et polonaise
L'ACCOD RELATIF AUX DETENUS
N'A PAS ETE EXECUTE
Genève, 14 mai. — Le 8 mars, M.
Georges Werner, membre du Comité
international de la croix-rouge, s'est
rendu à Kovno pour présider la Con-
férence des croix-rouges lithuanienne
et polonaise relative à l'échange ré-
ciproque de détenus polonais et lithua-
niens.
Le 10 avril devait avoir lieu, à la
frontière polono-lithuanienne l'échan-
ge des détenus libérés de part et d'au-
tre. Cet échange n'ayant pas eu lieu
à cette date, le Comité international
de la croix-rouge demanda, le 10 mai,
l'intervention du président du Conseil
des ministres de Lithuanle pour l'exé-
cution entière et immédiate de l'ac-
cord.
H vient de recevoir un télégramme
dans lequel le gouvernement de Kovno
se dit dans l'impossibilité de souscrire
aux engagements pris par la croix-rou-
ge lithuanienne, alléguant que la plu-
part des détenus à échanger seraient
des sujets lithuaniens et, au surplus,
que l'intervention de la croix-rouge
aurait favorisé l'activité des éléments
subversifs en Lithuanle.
Le Comité international de la croix-
rouge à Genève constate la carence du
gouvernement lithuanien et fait re-
marquer qu'aucune corrélattan ne peut
exister entre l'accord susvlse et le re-
grettable attentat commis la semaine
passée à Kovno. Il espère que le gou-
vernement lithuanien ne persistera pas
dans son opposition à l'exécution d'un
accord purement humanitaire.
Les anciens combattants
français s'élèvent contre
toute diminution de la
dette allemande
CEUX QUI ONT GAGNE LA GUERRE
NE VEULENT PAS
QUE L'ON PERDE LA PAIX
Paris, 14 mal. — Au cours d'une réu-
nion tenue salle Wagram par les an-
ciens combattants et à laquelle des dis-
cours ont été prononcés par MM. Hen-
ry Rossignol, Robert Monnier et Jean
Goy, député de la Seine, et Edmond
Bloch et Brousmiche, l'ordre du jour
suivant a été voté à l'unanimité :
« Conformément, d'une part, à la
doctrine constante de la Confédération
d'après laquelle le problème des dettes
interalliées et celui des réparations doi-
vent être indissolublement liés de fa-
çon qu'un solde créditeur soit assuré à
la France pour lui permettre de cou-
vrir les frais de restauration des ré-
gions dévastées ;
« Considérant, d'autre part, que le
traité de Versailles s'est borné à im-
poser aux nations vaincues et respon-
sables de la guerre, le remboursement
des dommages causés par elles aux
biens et aux personnes, à l'exclusion
de toute indemnité de guerre et qu'ain-
si les anciens combattants ne sauraient
admettre l'abolition d'une partie de la
dette allemande ;
« 1* Précisent que les anciens com-
battants ne sauraient admettre la ra-
tification, dans leur forme actuelle, du
accords de Londres et de Washington ;
« 2* Affirment que les réparations
dues par l'Allemagne doivent être
payées par elle, conformément aux ac-
cords internationaux actuellement en
vigueur. »
ENTERREMENT POLITIQUE
— PapaT qu'est-c'que ça veut dire P, Et ;
— Périneuev-Fuster. mon fils !.
LE RENONCEMENT
DE M. HERRIOT
A LA MAIRIE DE LYON
CE QUE DIT L'ANCIEN PRESIDENT
DU CONSEIL
Lyon, 14 mai. — Dès le résultat des
élections proclamé, M. Edouard- Her-
riot a, comme on le sait, déclaré qu'il
reronçait à la mairie de Lyon.
Complétant sa première déclaration,
l'ancien président du Conseil a dit :
— D'habitude un. maire tombe sur un
incident malheureux, sur une initiati-
ve manquée, mais à moi qu'a-t-on à
me reprocher ? C'est surtout sur les
inances de la ville qui j'ai été atta-
qué ; eh bien ! le secrétaire général
de la mairie, M. Merlin, m'a annoncé
hier que le boni pour l'exercice 1928
était de treize millions. Que veut-on
de plus ?
Depuis vingt-quatre ans que je suis
maire, si je n'ai pas fait de miracles,
j'ai du moins fait ce que j'ai pu. Mais
j'ai subi, au cours de cette dernière
campagne électorale, un triple assaut :
l'attaque augagneuriste d'abord qui a
d'ailleurs partout échoué lamentable-
ment ; puis l'attaque des modérés et,
enfin, l'attaque des socialistes qui ont
rompu le Cartel.
Je n'ai pas voulu ruer dès le début
de la campagne. J'ai dit nettement
ce que je ferai. Ce n'était pas une
manœuvre, mais une déclaration hon-
nête et franche. Maintenant nous n'a-
vons plus qu'à attendre 1
LA BATAILLE
DE GLOZEL
LE RAPPORT DE M. BAYLE A
RALLUME LES POLEMIQUES
Paris, 14 mal. — La bataille a re-
pris autour de Glozel et sur tous les
fronts policier, judiciaire, scientifique et
politique. -
Le rapport de M. Bayle, directeur de
l'identité judiciaire de Paris, a une fois
encore mis le feu aux polémiques et voi-
ci que des plaintes partent de tous cô-
tés à la fois.,
La plainte contre inconnu, déposée par
M* Garçon, au nom de la Société pré-
historique de France, est devenue une
demande d'inculpation en escroquerie
contre Its Fradin.
Aujourd'hui, le docteur Noblet contre-
attaque : il intente à son tour un nou-
veau procès en diffamation contre la
Société préhistorique de France et le
journal « les Débats », pour avoir pu-
blié le long mémoire destiné au juge
d'instruction de Moulins.
Ce dernier procès, le cinquième à
propos de Glozel, le docteur Noblet de-
mande qu'il soit plaidé à Clermont-Fer-
rand, parce que, dit-il, Moulins est le
centre de l'anti-glozélisme..
M. BAYLE
Ce matin cependant, M. Python, juge
d'instruction, a transmis au procureur
de la République le dossier de l'affaire
Glozel et le mémoire de M* Maurice
Garçon. Mais aucune décision ne sera
prise d'ici huit jours. D'ici là 11 y aura
peut-être bien encore quelques coups
de théâtre I
Le chanteur Emile Mercadier
vient de mourir.
.EMPORTANT LES REGRETS
DE TOUS CEUX QUE CHARMERENT
SES ROMANCES D'AMOUR
Paris, 14 mal. — On annonce la mort
du chanteur Emile Mercadier. Agé de
69 ans 11 s'en est allé en ce début de
mai qui est la saison des lilas chan-
tée par le jeune artiste à l'époque de
son grand succès : « Quand les lilas
refleuriront. »
C'était alors l'époque do la roman-
ce, de la chanson sentimentale. La voix
souple et chaude de Mercadier disait
à merveille les espoirs, les promesses
et les regrets des amoureux : « Eter-
nelle chanson », la « Lettre à Ninon »,
la c Tour Saint-Jacques », « Rire et
pleurer », - « Voyage à -- Robinson »,
; Dites-mol si vous avez un cœur »,
1' 4 Amour est au 6* étage », « C'était
un rêve », c PourqUoi ? » et combien
d'autres disparues aujourd'hui, mais
qui chantent encore dans la mémoire
de gens à cheveux gris et qui dorment
au creux des disques où Mercadier,
ayant à peu près abandonné la scène,
les enregistrait encore voici quelques
années.
Selon une formule devenue banale,
mais fort juste, aujourd'hui avec Mer-
cadier c'est toute une époque de la
chanson française qui s'en va. H em-
portera les regrets de ses amis et de
tous ceux dont ses créations charman-
tes bercèrent les rêves sentimentaux.
Aujourd'hui :
DIT TBOISIÈMI PAGE :
La Chronique scientifique (ColombaDi).
La Chronique des disques (J. Bouyer).
Le Conte inédit (Charles Hagei).
EN QUATRIÈME PAGE :
A travers Alger.
Dernière heure.
LA SITUATION DE L'ÉGLISE
DANS L'ÉTAT ITALIEN
Discours de M. Mussolini à la Chambre italienne,
Nous n'avons inséré dans notre der-
nier numéro que la première partie de
l'important discours que le chef du gou-
vernement italien vient de pronoticer.
Dans la deuxième partie qui nous est
parvenue trop tard pour être imprimée,
nous relevons les passages suivants qui
présentent un réel intérêt :
Les rapports italo-vaticans hier et
aujourd'hui
M. Mussolini a examiné la période en-
tre 1881 et 1889, caractérisée par la teh-
sion des rapports italo-vaticans et les
dix années suivantes caractérisées par le
patriotisme et en même temps l'intran-
sigeance de Léon XIII qui, tout en per-
mettant aux catholiques italiens de par-
ticiper aux élections annulant le fameux
non expédit, se brouilla avec la France,
à cause de la visite du président, Lou-
bet au roi d'Italie.
n fait en détail l'historique des né-
gociations entre le Vatican et le gou-
vernement italien, notamment pendant
la guerre et au cours des négociations
pour le traité de paix en 1919. Ce projet
admettait une considérable extension
territoriale et la garantie des nations
étrangères à travers la S.D.N. Le réta-
blissement des relations diplomatiques
franco-vaticanes montra davantage en-
core la nécessité d'une représentation
de l'Italie auprès du saint-siège.
Une détente dans les rapports italo-
vaticans, fut amenée après l'élection de
Pie XI, qui fit naître de grands espoirs
en se présentant au balcon de Saint-
Pierre pour bénir la foule, mais cepen-
dant, dans sa première encyclique, le
nouveau pape réaffirma les. protesta-
tions de ses prédécesseurs.
La politique religieuse du fascisme
M. Mussolini a traité ensuite la politi-
que religieuse poursuivie par le fascis-
me, à savoir, la protection de la reli-
gion catholique et de ses manifestations
ainsi que la révision de l'ancienne légis-
lation ecclésiastique qui justifiait par-
tiellement les griefs du saint-siège.
M. Mussolini a souligné aussi que le
pape même avait dû prendre une déci-
sion courageuse de rompre avec la tra-
dition qui réclamait la ville de Rome
comme minimum de territoire.
L'éloge du pape actuel
Nous avons eu le -bonheur, a dit M.
Mussolini, d'avoir devant nous un pon-
tife vraiment italien. (Tous les minis-
tres et les députés, debout, l'ont accla-
mé longuement.)
Le pape, a continué le Duce, ne se
plaindra pas, je pense, de cette accla-
mation sinçère d'une chambre fasciste.
C'est le chef de tous les catholiques,
sa position est supranationale, mais il
est lié en Italie ; de terre lombarde et
de famille lombarde. il a participé avec
un solide courage aux initiatives de ses
compatriotes. Ayant vécu beaucoup à
l'étranger son sentiment Italien ne s'est
pas amoindri, mais aiguisé. C'est un sa-
vant possédant avec un sentiment très
fervent une grande science. Il sait sur-
tout que le régime fasciste est un ré-
gime de force mais qu'il est loyal, don-
nant ce qu'il donne et pas davantage,
mais avec sincérité et franchise et sans
subterfuge. H sait qu'il existe des ques-
tions pour lesquelles nous sommes in-
transigeants autant que lui et si, pen-
dant toute l'année 1927, les négocia-
tions n'ont fait aucun progrès, si tout
s'est borné au maintien du contact,
cela est dû au différend déterminé par
la question de l'éducation de la géné-
ration, notamment la question des boys-
scouts catholiques dont la solution est
connue.
L'éducation de la jeunesse par le régime
fasciste
M. Mussolini a soutenu la ferme vo-
lonté du régime fasciste de se réser-
ver l'éducation de la jeunesse pour
compléter l'éducation religieuse dans un
sens de virilité et de puissance et pour
lui inculquer surtout la foi et les es-
poirs de l'Italie.
L'invocation & la sainte Trinité
Au sujet de l'invocation préliminai-
re à la sainte Trinité et qui fut cri-
tiquée par les francs-maçons, M. Mus-
solini a cité des exemples démontrant
que cette formule fut employée dans
les traités conclus même entre les Etats
non catholiques.
La solution intervenue est purement
italienne
M. Mussolini a souligné que la so-
lution intervenue fut exclusivement
italienne, sans aucune intervention
étrangère. Il a relevé l'inviolabilité du
territoire Vatican garantie par l'Italie
et l'abstention du Vatican dans tous
les conflits et les compétitions inter-
nationales, y compris la S.D.N.
La convention financière
M. Mussolini a parlé ensuite de la
convention financière qui permet au
gouvernement italien de faire face aux
engagements pris sans augmenter la
dette publique ni avoir recours au mar-
ché.
Le concorda t italo-Vatican
Examinant ensuite le concordat, M.
Mussolini a établi une comparaison en-
tre le concordat italo-Vatican et oetgjl
conclus par le Vatican avec la Pologafe
la Lettonie, la Lithuanie et la BavlS
re. H a noté que le concordat italien
contient une phrase concernant le ca*
ractère sacré de la ville de Rome.
— Personne, dit-il, ne peut nier oê
caractère sacré, Rome ayant été le siè-
ge de l'empire romain et le berceau dit
catholicisme. Rome, en outre, garde l'au-
tel du soldat inconnu et l'autel des mar-
tyrs fascistes. Les membres des reli-
gions autres que le catholicisme seront
libres.
Le Duce note aussi que les concessiona
faites aux ecclésiastiques dans le con-
cordat italien existent dans tous les au-
tres concordats. Ceux-ci contiennent detf
clauses moins graves que celles du con-
cordat italien à l'égard des ecclésiasti-
ques; il n'est point vrai que le tribu-
nal ecclésiastique soit renouvelé càr st
un ecclésiastique commet un crime dw
M. MUSSOLINI
droit commun, 11 perd son caractère eoq
clésiastique et 11 est jugé comme un
criminel de droit commun. S'il commet
un crime politique, on lui accordera 1*
même traitement qu'aux criminels poli-
tiques. Le droit d'asile n'existe pas nom
plus. Quant au serment des évêquas, Ga
a suivi l'exemple donné par ^'autres
concordats.
lie mariage
Parlant du m&riage, M. Musoslinl dit
que le mariage civil avait perdu toute
dignité en Italie; dans de très nom-
breux pays, le mariage religieux a des
effets civils. La mesure prévue dans 141
concordat facilite le mariage, ce qui est
conforme à là politique démophile du
gouvernement fasciste.
L'enseignement religieux dans les écoles
L'enseignement religieux dans les éco..
les moyennes est prévu dans le concor-
dat italien. D'autres concordats notam-
ment le concordat bavarois, prévoient
même dans les écoles supérieures, ce qui
fut exclu pour les universités italiennes.
L'enseignement religieux facultatif dans
les écoles moyennes qui se fera sous for-
me de morale et d'histoire, n'implique
évidemment aucune diminution de la
juridiction et de la souveraineté de
l'Etat.
L'Etat fasciste revendique pleinement
son caractère moral. n est catholique.
mais il est surtout essentiellement fas-
ciste; le catholicisme le complète. Cha-
cun doit savoir qu'un état conscient de
sa mission représentant le peuple eu
marche est un Etat qui transforme ce
peuple même dans son état physique.
A ce peuple, l'Etat doit indiquer les
grandes idées et les grands problèmes.
L'unité italienne est réalisée
M. Mussolini a conclu en disant que
le grand idéal de Cavour, créateur- de
l'unité italienne, est réalisé par les ac-
cords du 11 février, par lesquels le fas-
cisme attache son nom à l'histoire des
siècles futurs.
Une ovation de la Chambre .a salué
les paroles de M. Mussolini.
LE CONCORDAT ITALO-VATICAN
EST ADOPTE PAR LA CHAMBRE
ITALIENNE
Rome, 14 mai. — Après le discours de
M. Rocco, garde des Sceaux, recomman-
dant notamment l'application du con-
cordat entre l'Italie et le Vatican, la
Chambre a adopté à l'unanimité le pro-
jet de loi portant exécution des accords
de Latran.
EN CINQUIÈME PAGE :
Les élections municipale*.
Dans les départemeDtI.
Demain 1
Pour nos enfuu..
Les beaux films.
En Angleterre, les jeunes filles qui vont être présejitccs à la reine, upi>i <.n-
.tenl à faire la têvércnce comme l'exige le protocole
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