Titre : L'Écho d'Alger : journal républicain du matin
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1917-06-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327596899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 67558 Nombre total de vues : 67558
Description : 09 juin 1917 09 juin 1917
Description : 1917/06/09 (A6,N1902). 1917/06/09 (A6,N1902).
Description : Note : GG14181. Note : GG14181.
Description : Collection numérique : Documents consacrés à la... Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Zone géographique :... Collection numérique : Zone géographique : Afrique du Nord et Moyen-Orient
Description : Collection numérique : Thème : Les droits de... Collection numérique : Thème : Les droits de l'homme
Description : Collection numérique : Littérature Collection numérique : Littérature
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7577345b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10396
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
L'ECHO D'ALGER
5 CENTIMES JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN 5 Centime
Samedi 9 Juin 1917
-
ABONNEMENTS"
a loil.. laIL 1 AL
Alger, Algérie. 5 fr. 9.50 18 fr,
France, Tunisie.. 6 - 12 » 24 -
Ét>,anger. 9- 18 » 36 -
iSavoyer 0 fr. 50 pour changement d'adressi
RÉDACTION - ADMINISTRATION
S6, Boulevard Carnot, Alger,
Téléphone 20.54
Sixié\e^fcuétft— H* 1903
as
A Alger « Au J^uri^f; 2$ £ od*-Carn4,
- A lA ce Hay-, f2, rue d'Isfy,
A Paris : A I'Agenc^ Havas, S, Place de h
Bourse, et dans toutes ses Succumlti
en Province et à l'Étranger.
L'Écho d'Alger est désigné pour l'insert&m
des Annonces légales et judiciaires*
BUREAUX A PARIS
54, rue Notre-Dame-jdes - Victoires
COMMUNIQUÉ
du Ministère de la Guerre
i Paris, 8 juin, 15 heures.
£ Bombardement assez violent de nos lignes
bu cours de la nuit dans la région Sud-Est
de Saint-Quentin. Notre artillerie a contre-
battu efficacement les batteries allemandes
et a arrêté une attaque ennemie qui se pré-
parait à sortir .de ses tranchées aux abords
de la route Saint-Quentin-La Fère.
La nuit a été très agitée sur tout le front
au Nord du moulin de Laffaux, au Sud de
Filain et dans le secteur de Cerny. La lutte
* d'artillerie a atteint par moment une grande
violence. L'ennemi, à diverses reprises, a
lancé sur de nombreux points des tentatives
d'attaque qui échouèrent sous nos feux. De
notre côté, nous avons effectué des incur-
Sions dans les lignes adverses vers Ja butte
de Souain et dans la région Est de Belfort.
Mous avons ramené un certain nombre de
prisonniers.
Rien à signaler sur le reste du front.
i AVIATION -
3 Dans la journée du 7 juin, nos avions ont
copieusement bombardé les gares d'Avri.
court, Reuchicourt et divers cantonnements
et des groupes dans la région de Vouziers.
La Situation Militaire
Je disais hier que des événements intéres-
sants ne tarderaient pas à se produire sur le
front anglais. Une fois de plus, les faits
m'ont donné raison. C'est une véritable vic-
toire que nos alliés ont remportée dans la
journée de jeudi. Toutes les défenses de l'en-
nemi, sur un front de quinze kilomètres, ont
é'cé enlevées, du Nord de Wytschaete jusqu'à
Messines.
D,¡ns l'après-midi, la seconde armée du
général Plumer, composée d'Australiens, de
Néo-Zélandais et d'Irlandais, descendant des
hauteurs qu'elle venait de conquérir, a occu-
pé le village, d'Oostaverne, sur la route d'Y-
rpres à Warneton, ainsi que tout le système
des? défenses ennemies jusqu'à Wambeke.
4 Plus de cinq mille prisonniers et un im-
portant ,maMriel d'artillerie ont été capturés.
î Le saillant qui menaçait le Sud d'Ypres est
ainsi Téduit, et les forces allemandes de ce
secteur vont se trouver acculées au canal
d'Ypres à la Lys.
j L'affaire est d'autant plus grave de consé-
quences que. les Anglais ne vont pas s'ar-
rêter en si beau chemia et que la bataille
continue. La route d'Ypres à Menin ne tar-
dera pas à être menacée. C'est peut-être la
délivrance prochaine de Tourcoing, de Rou-
paix et de Lille, débordés par le Nord.
-**
Sur le front français la nuit du 7 au 8 a été
très agitée au Nord du moulin de Laffaux,
au Sud de Filain et dans le secteur de Cerny.
Le communiqué de la nuit ne signale qu'une
très vive activité de l'artillerie dans le même
secteur. Le Chemin-des-Dames est touj ours
l'objectif visé par l'ennemi, qui veut à tout
prix réoccuper cette merveilleuse position.
(. xxxx.
Au Conseil des Ministres
PARIS, 8 juin. — Le Conseil des ministres
S'est réuni ce matin à l'Elysée, sous la pré-
sidence de M. Poincaré. Il s'est entretenu
de la situation militaire et diplomatique.
■- Q ■
Les socialistes allemands
et VAlsace-Lorraine
AMSTERDAM, 8 juin. - Dans une lettre adres-
sée au journal la Hilfe, le député Paul
Gœhre, du groupe social-démocrate au Reich-
stag, dit
— Si, comme on le-prétend, Scheideman
a déclaré à Heideiberg que l'incorporation de
.J.'AlsaceLorraine à l'Empire d'Allemagne en
1871 constituait une faute, c'est une pure
aberration de Scheideman ; car tous les dé-
mocrates socialistes ..d'Allemagrie professent
la conviction que l'Alsace-Lorraine est un
territoire allemand qui doit rester à l'AUema-
, gne à jamais.
Depuis le début de la guerre, tout le parti
social-démocrate allemand n'a pas cessé de
considérer que le retour à la France de tout
ou partie -de l'Alsace-Lorraine ne saurait
faire l'objet même d'une discussion.
EN ESPAGNE
AU CONSEIL DES MINISTRES
MADRID, 8 juin. — A l'issue du Conseil, le
ministre Burell a déclaré aux journalistes
que le -Conseil ne s'est occupé que de l'étude
du rapport du général Marina relatif aux
projets de défepse et à l'armée. L'importance
de la question, sa gravité et .sa complexité
ne permettent pas de prendre une résolution
rapide.
Le Conseil se réunira de nouveau dans la
isoirée : il cherchera la solution du conflit.
L'INCIDENT D'ALGESIRAS
MADRID, 8 juin. - Une dépêche d'Algési-
ras-, reçue par l'Agence Fabra, met au point
l'incident du 2 juin, qui n'a pas e'u l'impor-
tance qui lui avait été attribuée an premier
moment. Le correspondant déclare que la
version exacte est la suivante :
A 10 heures du soir, trois croiseurs en-
trèrent dans la rade de Gibraltar, poursui-
vant un sous-marin qui tâchait de parvenir
aux quais à la faveur de l'obscurité de la
nuit, en navjguarïc le long de la côte espa-
gnole et en faisant le tour de la rade. Le
phare de, Gibraltar découvrit la manœuvre
t'ordre fut donné aussitôt d'éteindre tous
- tes feux de Gibraltar .et les batteries de
l'escadre canonisèrent l'endroit où était si-
gnalé le sous-marin. Celui-ci s'enfuit. Quel-
ques obus tombèrent aux environs de la
-ville d'Algésiras, dans un champ semé de
blé et causèrent des dommages peu impor-
tants. _.-
La population espagnole assista au bom-
bardement sans manifester aucune crainte,
car depuis de longues années elle est habi-
tuée à être témoin de manœuvres d'artille-
rie qui n'ont jamais donné lieu à aucun
incident.
L'incident du 2 juin, d'ailleurs, a été mis
.à pront seulement par lçs journaux germa-
nophiles, doiA toutes les' accusations peu-
vent être démenties.
La Révolution Russe
LE CONGRÈS DES PAYSANS REPOUSSE
I LA PAIX SEPARÉE POUSSE
PÉTROGRÂDE, 8 juin. — Le Congrès des dé-
putés paysans a voté la résolution suivante :
- /-« Les paysans aspirent à une paix équita-
hIe," sans annexion humiliante ni contribu-
tion, avec le droit pour chaque peuple de dis-
poser de lui-même.
« Les rapports internationaux et les traités
doivent- être soumis au contrôle des nations
intéressées. Les conflits doivent être réglés
Pav un tribunal international et non par la
force
« Le Congrès repousse la paix séparée et
apucuve l'union des travailleurs.
* fait appel au pays pour réfioncer aux
annexi. ons et aux -contributifs. Il considère
de son devoir de défendre énergiquement le
pays en ne reculant pas devant des scrifi-
ces, et de relever la force combative de l'ar-
mée à lutter pour le salut du patrimoine du
« Le Congrès appelle l'armée à se soumettre
à la discipline libre, à défendre la Russie ré-
volutionnaire des paysans et des travailleurs.
Ii accorde sa bénédiction à cette guerre et
n'oubliera pas le sang répandu. »
Le ministre dé la Guerre, M. Kerensky, a
ordonné de lire cette résolution, à tous les
éléments de l'armée et de la marine.
LES ALLEMANDS EMPOISONNENT
LES SOLDATS RUSSES
LONDRES, 8 juin. — Un télégramme de Dvinsk
à l'Agence Reuter dit qu'environ un millier
de soldats russes arrivés dans cette ville, ve-
nant du front, montraient des signes d'em-
poisonnement. Tandis qu'ils fraternisaient
avec les Allemands, ceux-ci leur. versèrent'du
vodka, et des effets d'empoisonnement se
firent sentir plusieurs heures après.
REUNION DE LA COMMISSION
-- DE LA CONSTITUANTE
PÉTROGRADE, 8 juin. — Aujourd'hui a eu lieu
la première séance de la Commission spé-
ciale chargée d'élaborer la loi de convocation
de l'Assemblée Constituante.-- -
Après un vibrant discours du prince Lvof,
la présidence de la Commission a été confiée
à M. Kokoshkine, qui traça le problème que
la Commission devra résoudre.
LE GENERAL COURKO A DEMISSIONNÉ
PÉTROGRADE, 8 juin. — Le général Gourko,
commandant sur le front Ouest, a donne sa
démission.
L'EX-TZAR EST TRANSFÉRÉ
A LA FORTERESSE PIERRE ET PAUL
PÉTROGRADE, 8 mai. — La section ouvrière
du Conseil des délégués ouvriers et soldats
a décidé le transfert de l'ex-tzar à la forte-
resse Pierre et Paul.
UN EMPRUNT OBLIGATOIRE
DE DIX MILLIARDS DE ROUBLES
PÉTROGRADE, 8 juin. — Le ministre des Fi-
nances a discuté la question d'un emprunt
obligatoire de dix milliards de roubles.
La Piraterie Allemande
LES RESCAPÉS DU « TRANSYLVANIA »
ONT ÉTÉ SAUVÉS
PAR DES DESTROYERS JAPONAIS
LONDRES, 8 juin. — Le Daily Mail dit que
la plupart des soldats et infirmières britan-
niques qui ont pu être sauvés à la sui'ce du
torpillage du transport « Transylvania » en
Méditerranée, doivent leur salut à l'habileté
déployée par les destroyers japonais.
Un seul destroyer japonais a sauvé un
millier de passagers.
REMERCIEMENTS DE L'AMIRAUTÉ
ANGLAISE AU COMMANDANT
- DE L'ESCADRE JAPONAISE DE
LA MEDITERRANÉ
LONDRES, 8 juin. — L'Amirauté britannique
a envoyé ses vils remerciements à l'amiral
japonais commandant l'escadre de la Médi-
terranée, pour le sauvetage, par des contre-
torpilleurs Japonais, des soldats du trans-
port britannique « Transylvania », torpillé
?ar un sous-marin.
————————————
La Guerre Aérienne
AVIONS ANGLAIS
COUTRE AVIONS BOCHES
LONDRES, 8 juin. - L'Amirauté publie le
communiqué suivant s -.
Nos aviateurs navals ont attaqué deux ap-
pareils ennemis au Nord de Dixmudë, le
6 juin. Ils les ont forcés à descendre abso-
lument désemparés.
Un autre de nos pilotes a descendu un
appareil ennemi, à environ huit kilomètres
au Nord-Est de Dixmude.
-—————————.—
La Guerre sur Mer
DEUX CONTRE-TORPILLEURS AVARtÉS,
UN TROISIÈME COULÉ
AMSTERÛAM, 8 juin. — On mande de Flessin-
gue au Telegraaf que les Allemands ont re-
morqué, mardi matin, à Zeebrugge, deux
contre-torpilleurs fortement avariés.
Un autre contre-torpilleur n'a pas regagné
Zeebrugge. On présume que le contre-torpil-
leur manquant était celui qui a été coulé
par les Anglais.
———————————— ————————————
En Italie
LES SOCIALISTES VEULENT ALLER
A STOCKHOLM
MILAN, 8 juin. — Le journal socialiste Avanti
annonce qu'à la suite d'une entrevue des
représentants de la direction du parti socia-
liste et du groupe parlementaire socialiste,
il a été décidé à l'unanimité de participer à
l'entrevue de Stockholm, dans .l'esprit des
délibérations de Zimmerwald.
.————————————
En Suède
MANIFESTATIONS DES SOCIALISTES
A STOCKHOLM
LONDRES, 8 juin. — Du Daily Mail :
Sur la Place Royale, à Stockholm, 10.000
socialistes et travailleurs se sont livrés à des
manifestations et à des émeutes, mardi der-
nier, pendant que le président du Conseil, à
la Chambre, repoussait l'élection de M. Bran-
ting, le leader socialiste, au Sénat.
La police chargea à coups de sabre. Il y
eut des blessés.
Les Etats-Unis et la Guerre
',-
LE GOUVERNEMENT NE SUBVENTIONNE
PAS LE MOUVEMENT
REVOLUTIONNAIRE CHINOIS
WASHINGTON, 8 juin. — Selon un commu-
niqué, M. Lansing dément catégoriquement
les bruits publiés par la presse chinoise ac-
cusant les Etats-Unis d'aider et de subven-
tionner le mouvement révolutionnaire chi-
nois.
LES EXPORTATIONS DE DENRÉES
'-00" ALIMENTAIRES
WASHINGTON, 8 juin. — Les exportations de
denrées alimentaires, qui avaient baissé lors
de la proclamation de la guerre soos-marune,
vont maintenant en progressant.
Elles ont été, en avril, de 98 millions de
dollars, contre 84 millions en mars et 67 mil-
lions en février.
La Coopération Américaine
iL,A MARINE DES ETATS-UNIS
VA NETTOYER LES MERS 1
PARIS, 8 juin. — Du Matin :
Les premiers navires américains arrivent,
ces jours-'ci, sur notre littoral en même temps
que les cargos reprennent la mer pour le
ravitailleraient. Il a fallu plusieurs semaines
pour armer les navires de commerce qui ont
désormais leurs canons et sont en mesure de
lutter contre les sous-marins. C'est ainsi que
le « Silvers Heal » vient de livrer combat,
près de nos côtes, à un pirate ennemi, échan-
geant avec lui une vingtaine de coups de
canon qui l'ont contraint à la fuite.
On attend maintenant. les escadrilles de
destroyers et de patrouilleurs destinées à
opérer en liaison -avec les nôtres dans la
Manche et dans l'Océan. Les bases navales
affectées à ces escadrilles sont prêtes à les
recevoir. Il s'écoulera peu de temps avant
que la marine américaine fasse* parler d'elle
et contribue an nettoyage des ifters*
Sur le Front
Occidental
Une victoire anglaise
en Belgique
PARIS, 8 juin. — De l'envoyé spécial de
l Agence Havas sur le front britannique :
- Il est impossible de donner un récit
complet de l'opération de ce niatw. Toutes
les nouvelles fragmentaires que nous recueil-
lons ici la représentent comme ayant parfai-
tement réussi et se déroulant a la satisfac-
tion du haut commandement.
A midi, on comptait plus de 3.000- prikm-
mers.
Une minute avant l'attaque, le front alle-
mand que nous nous proposions d'attaquer,
le seul du moins dont le premier communi-
qué britannique fasse mention, passait par
les points suivants : de la rivière la Douve
au Sud, les positions allemandes suivaient
une direction à peu près verticale ; puis,
ayant traversé la route de Messines à Vul-
verghem, elles s'infléchissaient vers l'Ouest,
formant un saillant prononcé et traversaient
le petit bois de Wytschaete, à l'Ouest de cette
localité. Le saillant se résorbait ensuite vers
l'Est et traversait la route d'Ypres à Warne-
ton. 4-
C'est ce saillant, ce coin qui menaçait de
puis trois ans le centre de notre résistance
en Petite Belgique, que les troupes du géné-
ral Plumer ont entrepris, hier matin, de faire
disparaître. Elles avaient à vaincre d'éaor.
.mes difficultés. D'abord, la plus grande par-
tie des troupes qu'elles avaient devant elles
étaient au repos depuis longtemps; d'autre
part, les organisations ennemies, vieilles de
trois ans, avaient reçu tous les perfectionne-
ments de l'art défensif. Enfin. la nature du
terrain se prêtait à la défense : la crête de
Messines domine de 75 mètres cette plaine et
celle de Wytschaete de 80 mètres.
Il y a une grande ressemblance entre la
victoire de ce matin et celle de Vimy. Nos
alliés n'ont pas fait sauter moins de vingt
mines, du plus grand modèle, avant de lan-
cer l'infanterie.
Le soleil et la lune, l'un se levant à peine
et l'autre s'estompant dans la brume mati-
nale, se partageaient également le ciel quand
1 attaque se déclancha. Ce fut une minute à
la fois grandiose et épouvantable : il sem-
blait que toutes les collines s'entr'ouvno,ient,
engloutissant dans les profondeurs de la ter-re
les arbres, les canons, les hommes, les Che-
vaux. Au même moment, sur les quinze ki-
lomètres du front d'attaque, dix-neuf mines,
bourrées de 500 tonnes d'explosifs, explo-
saient sous les positions allemandes, livrant
autant de passages à l'infanferie. Nos ca-
nons, allongeant en même temps leur tir,
établissaient entre la seconde et la première
ligne un feu de barrage d'une puissance in-
comparable. Le vacarme était tel qu'on n'en-
tendait pas la clameur de nos gens qui, tous,
criaient éperdumént, enthousiasmés par le
spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.
Le ciel était lui-même témoin d'exploits ex-
traordinaires. Les for-mations denses de nos
escadrilles de bombardement, pressées com-
me des bataillons, précédaient la marche de
nos fantassins, jetant sur l'ennemi d'énormes
quantités de bombeS. La température était
souverainement douce.
A trois heures précisés, la seconde atmée
! du générai Plumer s'ébranla. Là se trou-
vaient des Australiens, des Néo-Zélandaiè,
des Irlandais. Chose digne de remarque, les
Irlandais, de l'Ulster et ceux du Sud, protes-
tants et catholiques, se trouvaient,- à "cette
heure, côte à côte, brûlant, du même désir
de se mesurer avec l'ennemi. On les vit mon-
ter, çoude à coude, la crête de Messines et,
en une heure et demie, s'emparer de cette
rrêtè. A deux heures de l'après-imdi, ils
poursuivaient leur marche victorieuse.
En résumé, journée magnifique et pleine
de promesses.
Ce que disent les critiques militaires
PARIS, 8 juin. — Du lieutenant-colonel E.
Pris, dans le Radical :
Du coup; voilà Hindenburg forcé d'amener
du monde sur le nouveau front d'attaque.
Nos alliés vont pouvoir en profiter pour re-
prendre^leur progression vers Douai et Lens.
Dans le secteur français, à tour de rôle les
Allemands tâtent les positions que nous oc-
cupons, pouBcupérer les crêtes du mouve-
ment de terrain qui sépare l'Ailete de l'Aisne.
To.ut cela dénote l'intention du généralis-
sime allemand de tenir, à tout prix, le mas-
sif de Saint-Gobain et la position de Laon,
bastion central de toute la défense allemande
de la mer du Nord à la Meuse, et dont la
perte entraînerait l'abandon -de l'ensemble
du dispositif de la défense allemande.
Du colonel X, dans le Journal :
On neut guère commenter une bataille
en course mais ce début est très brillant et
promet les plus belles espérances.
Il y a maintenant, devant les Anglais, une
troisième position établie vraisemblablement
sur le canal et le chemin de fer d'Ypres à
Comines. C'est le forcement de cette ligne
qui est le problème de demain.
Du lieutenant-colonel Rousset, dans la Li-
berté :
C'est maintenant la route d'Ypres à Menin
qui est. visée. Si les Anglais parvenaient à
l'atteindre, et ils semblent bien partis pour
cela, la situation des Allemands dans mile,
Roubaix et Tourcoing, deviendrait difficile.
Ceuxi-ci, d}'ailleurs, considèrent l'affaire
comme très sérieuse ét ne cachent point l'é-
moi qu'elle leur cause. « La bataille est en-
gagée à fond, en Flandre, disent leurs bul-
letins. » C'est en effet une grande opération
qui vient de commencer..
Du Temps :
Les Autrichiens poursuivent avec acharne:
ment leur contre-offensive* sur le front de
l'Isonzo. Nos alliés se sont maintenus sur
leurs positions des mont Cucco et Vodice,
ainsi que de l'Est de Gorizia..
Sur le Garso, ils tiennent assez bien entre
le mont Faiti et Jamiano ; mais ils ont dû
assez sensiblement reculer entre Jamiano et
la mer. Sous la pression de l'ennemi, ils ont
dû évacuer Flondar et se retirer jusque fkràs
de la route 4e Sablici.
L'anarchie russe a donné à l'ennemi le
moyen de contrebattre l'offensive des Italiens.
Sur le Front Oriental
Communiqué officiel russe
Pétrograde, 7 juin.
(Retardée dans la transmission).
La sifhation est sans changement sur 'e
fioni occidental, ainsi que sur les fronts
roumain et du Caucase.
- - -
Sur le Front Italien
Communiqué officiel
Rome, 13 juin..
L'activité habituelle de t'artitterie s'est
maintenue sur tout le front dans la zone de
Tolmino. Notre artillerie a effectué des con.
centrations de feu sur la gare de Santa-Lu-
cia, dispersant des convois ennemis sur le
Vodice.
Au cours de la nuit du 6 au 7 juin, une
tentative d'attaque ennemie, présédée par un
intense tir de destruction, a été aussitôt dé-
jouée.
Sur le Carso, la nuit passée, de fortes pa-
trouilles d'assaut tn*emiest protégées gar de
volentes rafales d'artillerie, ont essayé d'ap.
procher de nos lignes au Sud de Castagne-
vizza. Elles ont été contre-attaquées et dis-
persées. Elles ont laissé quelques prison-
niers entre nos mains.
Signé : CADORNA.
»»i
Sur le Front des Balkans
Communiqué officiel anglais
Londres, 8 juin.
Depuis le dernier communiqué, les opéra-
tions ont été d'ordre secondaire.
Nous avons effectué une attaque heureuse
contre un poste sur la colline de Tokat, au
Sud-Ouest de Krastali, et des incursions
dans des tranchées au Sud-Est de Erenkeuy,
à trois milles au, Nord-Ouest de Barakli.
Djoumia, avec de bons résultats.
Des bombes ont été jetées sur fa gare de
Demir-Hissar.
A l'Ouest du Vardar, nous avons contraint
un aéroplane ennemi à descendre en arrière:
de la ligne ennemie où il a été canonné car
les Français.
Communiqué officiel français
Salonique, 8 juin.
Lutte d'artillerie dans la boucle de la
Cerna.
Activité de patrouilles dans la région. de
Nonte.
La gare d'Angista a été bombardée par un
avion britannique.
A LA CHAMBRE
POUR NOS SOLDATS COLONIAUX
PARIS, 8 juin. — A la suite des débats sur
le projet de loi portant demandes de crédits
supplémentaires relativement à l'interdic-
tion de l'usage du vin aux soldats indigè-
nes des colonies. M. Boisneuf, député de la
Guadeloupe, a déposé une demande d'inter-
pellation sur les mesures que le Gouverne-
ment compte prendre pour assurer aux sol-
dats français, originaires des colonies, l'ap-
plica'cion du régime d'égalité auquel ils ont
droit dans l'armée nationale.
La Séance
La séance est ouverte sous la présidence de
M. Deschanel.
Au début ide, la séance, une discussion s'é-
lève à propos de la suppression du vin aux
soldats créoles et musulmans « qui sont des
Français comme les autres », déclarent MM.
Boisneuf et Diagne.
M. Besnard promet d'étudier la question.
On adopte ipar,493 voix contre 97 un con-
tre-projet ouvrant 400 millions de, crédits.
Puis on reprend le débat sur la guerre sous-
marine. v
L'amiral Bienaimé prend le premier la pa-
rol-e. •
- Notre Milnistre de lamarine, dit-il, a été
trop modeste. C'est M. Lloyd George qui a
eu raison lorsqu'il a dit que les espoirs des
Allemands de triompher grâce à leurs sous-
marins auront été la plus grande erreur.
L'amiral Bienaimé constate que le nombre
des navires entrés dans les ports français ne
cesse d'augmenter et dépassent "2.000 par
mois ; de même pour les Anglais et les Ita-
liens.
M. Fournier. — Alors tout va bien. Pour-
quoi n'y a-t-il pas de charbon ?
L'amiral Bienaimé. — Nous en avons im-
porté 1.800.000 tonnes. Nou& perdoaa en
moyenne 1,8 °lr. de navires, les Anglais 5,3 0/
les Italiens 2 <~.
Nous avons des pertes, c'est incontestable;
mais -nous aurons la victoire.
M. Bedouce. — Il faut produire plus que
nous perdons.
M. Boussenot. — Nous avons, perdu le
quart de notre marine marchande, exacte-
ment, 23 c £
L'amiral Bienaimé conteste ce chiffre.
(Bruits à gauche.) L'admirable activité de
nos marins supplée à la diminution du nom-
bre des navires.
M. Bedouce. — L'héroïsme dés marins n'est
pas en cause.
L'amiral Bienaimé. — Ils se battent comme
nos soldats.
, M. Bedouce. — C'est de-la : direction qu'il
s agIt.,
L'amiral Bienaimé étant interrompu par
les socialistes, M. Deschanel intervient éner-
giquement.
M. Deschanel, — Si un des vôtres était
l'objet d'un pareil traitement, vous n'auriez
pas assez de oiégitimes protestations. (Applau-
dissements à droite.)
L'amiral Bienaimé démontre que la marine
française a fait sa tâche le mieux possible,
puisque, dans la zone de surveillance fran-
çaise, les pertes ont été moindres.
L'amiral Bienaimé répète que les espoirs
allemands, basés, sur la guerre sous-marine,
sont déjà déçus. Il en remercie avec recon-
naissance la marine française. (Applaudisse-
ments à droite.)
M. Coude déclare qu'à la Chambre tous les
députés sont d'accord pour proclamer que les
marins de tous grades font leur devoir.
(Applaudissements). La question n'est pas là.
Nous ne disons pas que le ministre n'a rien
fiait : il a agi, mais il n'a pas fait suffisam-
ment.
Par son discours d'hier, le ministre a net-
tement posé la question en disant qu'on ne
toucherait pas à la grosse masse des esca-
dres que nous trouvons parfaitement inuti-
les. Nous pensons, au contraire, qu'il fadt
multiplier nos flottilles, leur donner du per-
sonnel et du matériel. (Applaudissements à
l'extrême-gauche.)
M. Goude affirme qu'il avait prévenu
avant le torpillage du « Danton », du « Suf-
fren » et du « Gaulois », qu'il était dangereux
de faire faire des voyages inutiles à nos
grosses unités, et surtout de ne pas les con-
voyer
M. F. Brunet. — Qui a donné l'ordre d'en-
lever le tuyautage de redressement du « Dan-
ton »?
M. Coude s'indigne que le « Sully », chargé
de plus de 8.000 tonnes de blé, soit resté 48
heures en panne en face de Brest, jusqu'à ce
qu'il ait été torpillé, sans avoir reçu les se-
cours qu'il avait demandés.
M. André Hesse, interrompant, lit un récit
de la perte du « Sully », confirmant l'affir-
mation de l'orateur.
M. Goude cite des cas analoerues il rpnrn.
che aux états-majors de la marine de ne pas
tenir assez grand compte des pertes en hom-
mes et en matériel et de ne pas donner aux
officiers et aux hommes le matériel suffisant
M. Goude conteste les statistiques du mi-
nistre. Ces statistiques seraient excellentes
si le blocus était effectué, puisque nous ne
perdrions rien. (Rires à gauche.)
L'orateur oppose aux statistiques de l'a-
miral Lacaze celles de M. Viole'tte. (Applau-
dissements a l'extrême gauche.)
M. Goude critique la thèse du Ministère
de la Marine, qui paraît réserver ce qu'il
y a de meilleur comme personnel et maté-
riel à la grosse flotte, négligeant les flotil-
es de patrouilleurs, qui, seules, font actuel-
lement la - chasse aux sous-marins.
M. Goude ajoute : Ce ne sont pas les
fleurs dont vous les couvrez qu'ils récla-
ment, ce sont les moyens de se défendre.
(Applaudissements à l'extrême gauche )
L'orateur affirme que l'Italie et la France
ont 'une puissance navale tellement supé-
rieure à celle de l'Autriche, qui n'a que
16 cuirassés, que la France pourrait se con-
tenter de garder armés nos sept meilleurs
dreadnoughts et une" division de gros croi-
seurs. La France pourrait trouver ainsi
pour les patrouilleurs, 350 officiers et 10 000
spécialistes. La marinedevrai't se préoccu-
per de détruire les soui-marins plutôt que
de remplacer le tonnage perdu.
M. de Kerguezec. — La Commission du
budget n'a cessé de soumettre au ministre!
e la JpiitSâ éUfé £ êtioii|i (ju'eJie
a cru utiles et elle a exigé des sanctions.
M. Goude. — Je n'ai pas incriminé la Com-
mission du budget.
M. Goude conclut en affirmant que la ma-
rine doit changer de méthode et ne pas
songer uniquement à soutenir les intérêts
de la confrérie des camarades. (Applaudis-
sements a l'extrême gauche. Cris au centre:
Clôture !)
M. André Hesse combat la clôture, qui est
repoussée à mains levées par les gauches.
M. Renaudel monte à la tribune. Il lit une
lettre dans laquelle son correspondant affir-
me que le capitaine du « Medjerdah » s'était
d'abord vu refuser des bateaux pour le con-
Mbyer. Il obtint enfin torpilleurs qui l'a-
bandonnèrent après un heure de convoyage.
Enfin, si 150 passagers purent "être sauvés,
c'est parce que. contrairement aux règle-
ments, les radeaux n'avaient pas été-fixés ;
aussi, ils surnagèrent après le naufrage.
Cette catastrophe est symptomatique d'un fâ-
cheux état de choses.
M. Renaudel reproche à la marine et au
Gouvernement de n'avoir pas suffisamment
encouragé les recherches pour la lutte contre
les sous-marins. Les crédits prévus pour ces
^cherches sont tout à fait insuffisants.
M. Lancien, un inventeur, n'a même reçu
aucune réponse. Il voulait faire des recher-
ches sur le moyen de découvrir les sous-ma-
rins. (Exc, lafmations.)
M. Chaumet. - On n'avait pu prévoir la
guerre de piraterie faite par l'Allemagne.
(Applaudissements.)
M. Jean Bon. - Don Quichotte s'indignait
que des bandits attaquent lâchement de
braves gens.
M. Renaudel. — Il serafr enfantin de
piendre la position du combattant le plus
faibie qui se borne à dire à son adversai-
re : « Tu est un grand lâche ». (Applaudis-
sellents à gauche. Cris : Clôture 1)-
La clôture est votée, après une courte dé-
claration de M. André Hesse, qui affirme
que, représentant d'une ville nlari'cime, il a
rendu hommage à l'héroïsme de tous les
marins, mais qu'il a tenu à signaler des
lacunes dans la ofefense des côtes, exerçant
ainsi le simple contrôle parlementaire. (Ap-
plaudissements.)
M. Deschanel lit le libellé des trois or-
dres du jour de MM. Ajam et l'amiral Bien-
aime, de M. Cels et de MM. Goude et Re-
naudel.
M. Ribot déclare n'accepter que l'ordre du
jour de M. Ajam, ainsi conçu :
« La Chambre, associant dans les mêmes
pensées d'admiration et de reconnaissance
les-marins de la flotte commerciale et ceux
de la flotte militaire ; résolue à intensifier,
d accord avec les Alliés, la lutte contre les
sous-marins ; confiant dans le Gouverne-
ment pour poursuivre l'application rapide
des mesures réclamées par. la Commission
de la marine de guerre, notamment la créa-
tion d'une direction générale de la guerre
sous-marme, la spécialisation des navires
de guerre et de commerce, et le désarme-
ment des bâtiments sans valeur militaire,
passe à l'ordre du jour, »
M. Cels, inscrit le premier, monte à la
tribune pour demander à M. Ribot de ne
pas poser la question de confiance sur cette
question, qui intéresse uniquement la ma-
rine efc non la politique générale du Gou-
vernement. Le péril est grave, dit M. Cels,
il faut y remédier.
M. Ribot monte à la tribune et constate
que toutes les marines alliées ont été sur-
prises par la guerre sous-marine. Il ne nie
pas le péril sous-marin. Il faudra faire ce
qu'il fau*[, donner des crédits, construire
des so'js-marins. Il y a beaucoup à-faire,
même ans les services de la marine qui
doit rajeunir ses méthodes. L'amiral La-
caze le sait. M. Ribot accepte la création
d'une direction de la défense sous-marine.
M. Sembat demande que les pertes cau-
sées dans la marine marchande soient com-
pensées par le remplacement aussi rapide
que possible et par la construction de nou-
veaux navires marchands.
M. %ouisson demande s'il efJ, admissible
que, malgré les avis de la Commission de
la marine marchande et ceux de la Cham-
bre tout entière, un changement rapide ne
soit pas imposé à .la Direction de la Guerre
contre les.. sous-marins. Toute la gestion du
ministre de la Marine se pose. Il est, à la
Chambre, en face de ses responsabilités;
M. Deschanel met aux voix la priori'cé de
l'ordre du jour de M. Ajam, accordant la
confiance au Gouvernement.
Par 310 voix contre 178, la Chambre ac-
cepte la priorité de l'ordre du jour.
L'ordre du jour est adopté à mains levêes,
La séance est levée à 6 heures 50. s
Séance mardi, à 2 heures 30.
AU SÉNAT
La Séance
La séance est ouverte sous la présidence
de M. Dubost.
MM. Ribot et Bourgeois sont au banc du
Gouvernement.
Le Sénat adopte une proposition de loi mo-
difiant, en temps de guerre, l'avancement
des sous-lieutenants.
On discute d'urgence un projet Organisant,
pour les femmes, le repos de l'après-midi du
samedi dans les industries des vêtements.
M. Ohéron fait l'historique de la question.
Il demande au Sénat de voter ce projet qui
est nécessaire pour protéger la jeunesse, la
famille et le foyer. La nouvelle loi est une
première manifestation de notre volonté de
reconstituer, dans l'habitation, la bonne
vieille famille française inséparable de la
Patrie.
M. Lamarzelle déclare qu'il votera le projet
et se conformera aux idées de M. de Mun.
M. Touron s'associe à la thèse de M. Ché-
ron ; mais il critique la manière dont le pro-
jet est présenté. Il termine en disant qu'il
votera le projet.
M. Bourgeois répond aux critiques de M.
Touron et demande au Sénat de. voter la loi.
Les divers articles et l'ensemble du pro-
jet sont votés à l'unanimi'cé, ainsi que le
projet ouvrant des crédits au Ministère de
la Marine pour la défense contre les sous-
marins.'
La prochaine séance est fixée à mardi
12 juin.
La séance est levée à 18 heures..
ECHOS
ALHAMBRA
Programme de la grande soirée de gala
qui sera donnée à l'Alhambra lundi 11 juin,
sous le haut patronage des autorités civiles
et militaires, des consuls alliés et du Trium-
virat de Salonique, au profit des Croix Rou-
ges
SAMSON ET DALILA
Grande sélection sur l'opéra de Saint-Saëns.
Mme Kalarmpokis, Mlle Lamy,
MM. Bolufer, Berger, Couret.
- FORFAITURE
Superbe pièce dramatique en 4 parties.
Czardas de Monti, pour violer solo, avec
accompagnement d'orchestre ; Déclamation,
par Mlle A. Sauveur ; Grand air de « Patrie »,
M. Garcia. de l'Opéra d'Alger ; La Fiancée
du Timbalier, de V. Hugo, adaptation mu-
sicale de Thomé, par Mlle Berthe Joyet, élève
du maître Leitner, sociétaire de la Comédie-
Française ; La Petite. Lakmé ; deux mazur-
kas de Wienarvski, pour violon solo, par
M. Bolufer ; Samson et Dalila (Samson re-
cherche ma présence), par Mlle Lauriol ;
Hérodiade (V Aube renaît à peine), Mme
Chiapponi ; La Fille du Régiment, Mlle
Beauvoir ; Credo Français, déclamé par Mlle
Berthe Joyet ; Ballet, par Miss Mac-Kay ;
àï&rseillaise,^ pat M. Garcia^ -'
Location de 10 heures à midi et de 5 hell"
ces a 7 heures. - Téléphone 23-11. - Service
des ttrramrs. assuré pour Mustapha-Supérieur.
'etc.
AlAiWllA VWVWVVW
HOTEL DE FRANCE A SETIF,
Ouverture du Grand Hôtel de France.
Chambres très confortables. Cuisine de 1er
choix. Prix modérés. Omnibus à tous les
trains. Direction F. CLOMBECK. '.,
vwwvwwwwww i
« LE BOIS-SACRE » AU CASINO-THEATRE
La Direction du Casino-Théâtre a donné
hier soir la première de « Le Bois-Sacré »,
la fine comédie de MM. de Caillavet et Ro-
bert de Fiers, qui a eu un immense succès.
Les excellents artistes du Casino-Théâtra
noils ont permis de confirmer tous les éloges
que la presse parisienne-avait faits du « Bois
française un ces chefs-d'œuvre de la scène
française.
-
LA 9 TOUR DE NESLE ri
AU NOUVEAU THEATRH
Cet ouvrage d'un intérêt dramatique puis-
sant, vibrant de passion, qui n'a pas vu les
feux de la rampe depuis plus de 12 ans par
suit des difficultés de trouver des artistes
capables de l'interpréter, sera donné samedi
soir au e U Théâtre, .par l'excellenta
troupe de drame.
Il faut savoir gré à la Direction de rëaliser
ce tour de force et qui fait tout ce qui est
en son pouvoir pour donner satisfaction au
publicalgérois Ce soir, la salle sera comblaq
au Nouveau Théâtre.
Centre d'Aviation Maritime
Extrait du a Journal Officiel » du 3 juin 1917
,Q Par arrê ministériel en date du 1er juin
1917, ont été inscrits aux tableaux spéciaux
de la Légion dyionaeur et de la Médaille
militaire, pourjprendfe rang le 27 mai 1917 ;
Légion d'honneur
M. Biroard, enseigne de vaisseau de 1re
classe ; officier plein d'allant, excellent pi*
lote, ayant découvert, le 7 mai 1917, un sous-
marin ennemi dans des conditions qui ne lui
permettaient pas de l'attaquer, a rendu pos-
sible, par son intelligente initiative, l'atta-
que du même sous-marin par une autre sec-
tion d'hydravions.
M. Darchis de Lantier (Marie-Charles-Eu-
gène-Edouard), enseigne de vaisseau de 1re
classe ; officier observateur à bord de l'hy-
dravion X. Excellent officier obsérvateur,
énergique et courageux ; le 7 mai 1917, a at-
taqué avec succès, à coups de bombes, un
sous-marin ennemi.
M. Coren (Léopold), sous-lieutenant pilote
de l'hydravion X. Excellent pilote, d'une éner-
gie et d'un courage remarquables. Le 7 mai
1917, a attaqué avec succès un sous-maria
ennemi.
Médaitte militaire -
Nègre (Henri-Charles-Jean), caporal avia-
teur, matricule 4538. Pilote de l'hydravion X.
Pilote d'un dévouement à toute épreuve. Le
7 mai 1917, malgré l'état de son moteur qui
rendait le vol dangereux, n'a pas hésité à.
se porter à l'attaque d'un sous-marin, qu'il
a bombardé avec un plein succès.
Capdegelle (Médard-Joseph), matelot canon-
nier, mécanicien d'appareil, matricule 43390-5.
Excellent mécanicien-bombardier, brave, ac-
tif et dévoué. Le 7 mai 1917, a lancé avec
plein succès deux bombes sur un sous-maria
ennemi.
Les nominations ci«fëesns eoiftportenl l'at-
tribution de la croix de guerre avec palme.
Promotion
L'enseigne de vaisseau Le Vover. créateur
du centre d'aviation maritime a été
promu, à l'occasion des !mêmes laits, lieute-
nant de vaisseau. Il était déjà chevalier cle
la Légion d'honneur, titulaire de la croix de
guerre et de plusieurs décorations militaires
pour son héroïque conduite en Belgique.
A travers Alger
VOLS DE CUIRS. — Un vol d'une certains
quantité de cuirs, d'une, valeur globale da
2.000 francs environ était commis récem-
ment au préjudice de M. Pons François.
maîtrbottier à Alger, rue Michelet, 73. Des
tiges de brodequins, des tiges de luxe, des
semelles disparaissaient du magasifi, si bien
que M. Pens crut devoir aviser de cet état
de choses M. -Chuquet, chef de la brigade
mobile.
Les recherches et investigations faites à 'a
suite de cette plainte amenaient l'arrestation
du principal coupable, le sieur Nebot Jo-
seph, 66 ans, sujet espagnol, coupeur erl
chaussures, demeurant à la Colonne-Voirol,
qui était au service de M. Pons. Cette ar.
restation était bientôt suivie de celles des
nommés Carmello Alphoriso, 35 ans; Nebot
Philomène, épouse Carmello, 32 ans ; Cane-
las Antoine, cordonnier à la Pointe-Pescade;
Capo Jacques, cordonnier avenue dé la Bou..
zaréa, 43.
Ces quatre derniers, complices par recel.
Les perquisitions opérées au domicile dej
inculpés amenèrent également la découvert
te d'une certaine quantité de cuirs militaires
dérobés au préjudice de M. Valence Antoi-
ne, entrepreneur de chaussures militaires,
rue de Dijon, chez lequel un des imEilpéa
avait été employé.
wvivvmvwwww
VENTE DE CHARBON DE BOIS PAR LA-
VILLE. — La. vente de ce combustible sera
interrompue pendant quelque temps et jus-
qu'à nouvel avis, à partir du. samedi 9 cou*
rant.
-"I\N\I\ VVVVIA Ai wvv
Agent général pour l'Algérie : A. PUISSEGUR
32. Bd Bon-Amieil, ALGER. Télép. 2-43*
VENTE DE LA SEMOULE. — A partir du 7
juin 1917, la semoule ne pourra être vendue
sur le territoire de la commune d'Alger au-
dessus de 52 centimes 5 le kilogramme. ce
prix devra être affiché dans tous "les magar
sins de vente.
LA VIE SPORTIVE
CHAMPIONNAT D'ATHLETISME 1917
Demain après-midi aura lieu, au Gv* mftasg
Mingassou, la seconde partie des Ctann- ■
pionnats officiels de l'U.S.F.S.A. Les épreu-
ves suivantes seront disputées :
Catégorie seniors : 100, 400, 1.500 et 5.000
mètres plat. , m
Catégorie juniors : 100. 300. 1.000 et 3,00(|
mètres plat.
La deuxième et dernière journée du
Championnat attirera sur les lieux les nom-
breux amateurs des sports et remportera ua
succès pour le , moins aussi grand que la
première journée.
Les épreuves seront âprement disputées.
nos athlètes étant en excellente forme et
les différents clubs participants n'ayant
jusqu'à présent entre eux qtfune - minima
différence de points.
RED STAR ALGEftfelS
Les équipiers engagés au Championnat
des sports athlétiques sont priés de se trou-
ver demain, à 2 heures, au Gymnase Min-
gassou. 6 1 .,.. l
Le soir, à 6 heures, réunion générale au
Çafé e ia Cr.Qis - itialtet rua d'Isly. ''-
5 CENTIMES JOURNAL RÉPUBLICAIN DU MATIN 5 Centime
Samedi 9 Juin 1917
-
ABONNEMENTS"
a loil.. laIL 1 AL
Alger, Algérie. 5 fr. 9.50 18 fr,
France, Tunisie.. 6 - 12 » 24 -
Ét>,anger. 9- 18 » 36 -
iSavoyer 0 fr. 50 pour changement d'adressi
RÉDACTION - ADMINISTRATION
S6, Boulevard Carnot, Alger,
Téléphone 20.54
Sixié\e^fcuétft— H* 1903
as
A Alger « Au J^uri^f; 2$ £ od*-Carn4,
- A lA ce Hay-, f2, rue d'Isfy,
A Paris : A I'Agenc^ Havas, S, Place de h
Bourse, et dans toutes ses Succumlti
en Province et à l'Étranger.
L'Écho d'Alger est désigné pour l'insert&m
des Annonces légales et judiciaires*
BUREAUX A PARIS
54, rue Notre-Dame-jdes - Victoires
COMMUNIQUÉ
du Ministère de la Guerre
i Paris, 8 juin, 15 heures.
£ Bombardement assez violent de nos lignes
bu cours de la nuit dans la région Sud-Est
de Saint-Quentin. Notre artillerie a contre-
battu efficacement les batteries allemandes
et a arrêté une attaque ennemie qui se pré-
parait à sortir .de ses tranchées aux abords
de la route Saint-Quentin-La Fère.
La nuit a été très agitée sur tout le front
au Nord du moulin de Laffaux, au Sud de
Filain et dans le secteur de Cerny. La lutte
* d'artillerie a atteint par moment une grande
violence. L'ennemi, à diverses reprises, a
lancé sur de nombreux points des tentatives
d'attaque qui échouèrent sous nos feux. De
notre côté, nous avons effectué des incur-
Sions dans les lignes adverses vers Ja butte
de Souain et dans la région Est de Belfort.
Mous avons ramené un certain nombre de
prisonniers.
Rien à signaler sur le reste du front.
i AVIATION -
3 Dans la journée du 7 juin, nos avions ont
copieusement bombardé les gares d'Avri.
court, Reuchicourt et divers cantonnements
et des groupes dans la région de Vouziers.
La Situation Militaire
Je disais hier que des événements intéres-
sants ne tarderaient pas à se produire sur le
front anglais. Une fois de plus, les faits
m'ont donné raison. C'est une véritable vic-
toire que nos alliés ont remportée dans la
journée de jeudi. Toutes les défenses de l'en-
nemi, sur un front de quinze kilomètres, ont
é'cé enlevées, du Nord de Wytschaete jusqu'à
Messines.
D,¡ns l'après-midi, la seconde armée du
général Plumer, composée d'Australiens, de
Néo-Zélandais et d'Irlandais, descendant des
hauteurs qu'elle venait de conquérir, a occu-
pé le village, d'Oostaverne, sur la route d'Y-
rpres à Warneton, ainsi que tout le système
des? défenses ennemies jusqu'à Wambeke.
4 Plus de cinq mille prisonniers et un im-
portant ,maMriel d'artillerie ont été capturés.
î Le saillant qui menaçait le Sud d'Ypres est
ainsi Téduit, et les forces allemandes de ce
secteur vont se trouver acculées au canal
d'Ypres à la Lys.
j L'affaire est d'autant plus grave de consé-
quences que. les Anglais ne vont pas s'ar-
rêter en si beau chemia et que la bataille
continue. La route d'Ypres à Menin ne tar-
dera pas à être menacée. C'est peut-être la
délivrance prochaine de Tourcoing, de Rou-
paix et de Lille, débordés par le Nord.
-**
Sur le front français la nuit du 7 au 8 a été
très agitée au Nord du moulin de Laffaux,
au Sud de Filain et dans le secteur de Cerny.
Le communiqué de la nuit ne signale qu'une
très vive activité de l'artillerie dans le même
secteur. Le Chemin-des-Dames est touj ours
l'objectif visé par l'ennemi, qui veut à tout
prix réoccuper cette merveilleuse position.
(. xxxx.
Au Conseil des Ministres
PARIS, 8 juin. — Le Conseil des ministres
S'est réuni ce matin à l'Elysée, sous la pré-
sidence de M. Poincaré. Il s'est entretenu
de la situation militaire et diplomatique.
■- Q ■
Les socialistes allemands
et VAlsace-Lorraine
AMSTERDAM, 8 juin. - Dans une lettre adres-
sée au journal la Hilfe, le député Paul
Gœhre, du groupe social-démocrate au Reich-
stag, dit
— Si, comme on le-prétend, Scheideman
a déclaré à Heideiberg que l'incorporation de
.J.'AlsaceLorraine à l'Empire d'Allemagne en
1871 constituait une faute, c'est une pure
aberration de Scheideman ; car tous les dé-
mocrates socialistes ..d'Allemagrie professent
la conviction que l'Alsace-Lorraine est un
territoire allemand qui doit rester à l'AUema-
, gne à jamais.
Depuis le début de la guerre, tout le parti
social-démocrate allemand n'a pas cessé de
considérer que le retour à la France de tout
ou partie -de l'Alsace-Lorraine ne saurait
faire l'objet même d'une discussion.
EN ESPAGNE
AU CONSEIL DES MINISTRES
MADRID, 8 juin. — A l'issue du Conseil, le
ministre Burell a déclaré aux journalistes
que le -Conseil ne s'est occupé que de l'étude
du rapport du général Marina relatif aux
projets de défepse et à l'armée. L'importance
de la question, sa gravité et .sa complexité
ne permettent pas de prendre une résolution
rapide.
Le Conseil se réunira de nouveau dans la
isoirée : il cherchera la solution du conflit.
L'INCIDENT D'ALGESIRAS
MADRID, 8 juin. - Une dépêche d'Algési-
ras-, reçue par l'Agence Fabra, met au point
l'incident du 2 juin, qui n'a pas e'u l'impor-
tance qui lui avait été attribuée an premier
moment. Le correspondant déclare que la
version exacte est la suivante :
A 10 heures du soir, trois croiseurs en-
trèrent dans la rade de Gibraltar, poursui-
vant un sous-marin qui tâchait de parvenir
aux quais à la faveur de l'obscurité de la
nuit, en navjguarïc le long de la côte espa-
gnole et en faisant le tour de la rade. Le
phare de, Gibraltar découvrit la manœuvre
t'ordre fut donné aussitôt d'éteindre tous
- tes feux de Gibraltar .et les batteries de
l'escadre canonisèrent l'endroit où était si-
gnalé le sous-marin. Celui-ci s'enfuit. Quel-
ques obus tombèrent aux environs de la
-ville d'Algésiras, dans un champ semé de
blé et causèrent des dommages peu impor-
tants. _.-
La population espagnole assista au bom-
bardement sans manifester aucune crainte,
car depuis de longues années elle est habi-
tuée à être témoin de manœuvres d'artille-
rie qui n'ont jamais donné lieu à aucun
incident.
L'incident du 2 juin, d'ailleurs, a été mis
.à pront seulement par lçs journaux germa-
nophiles, doiA toutes les' accusations peu-
vent être démenties.
La Révolution Russe
LE CONGRÈS DES PAYSANS REPOUSSE
I LA PAIX SEPARÉE POUSSE
PÉTROGRÂDE, 8 juin. — Le Congrès des dé-
putés paysans a voté la résolution suivante :
- /-« Les paysans aspirent à une paix équita-
hIe," sans annexion humiliante ni contribu-
tion, avec le droit pour chaque peuple de dis-
poser de lui-même.
« Les rapports internationaux et les traités
doivent- être soumis au contrôle des nations
intéressées. Les conflits doivent être réglés
Pav un tribunal international et non par la
force
« Le Congrès repousse la paix séparée et
apucuve l'union des travailleurs.
* fait appel au pays pour réfioncer aux
annexi. ons et aux -contributifs. Il considère
de son devoir de défendre énergiquement le
pays en ne reculant pas devant des scrifi-
ces, et de relever la force combative de l'ar-
mée à lutter pour le salut du patrimoine du
« Le Congrès appelle l'armée à se soumettre
à la discipline libre, à défendre la Russie ré-
volutionnaire des paysans et des travailleurs.
Ii accorde sa bénédiction à cette guerre et
n'oubliera pas le sang répandu. »
Le ministre dé la Guerre, M. Kerensky, a
ordonné de lire cette résolution, à tous les
éléments de l'armée et de la marine.
LES ALLEMANDS EMPOISONNENT
LES SOLDATS RUSSES
LONDRES, 8 juin. — Un télégramme de Dvinsk
à l'Agence Reuter dit qu'environ un millier
de soldats russes arrivés dans cette ville, ve-
nant du front, montraient des signes d'em-
poisonnement. Tandis qu'ils fraternisaient
avec les Allemands, ceux-ci leur. versèrent'du
vodka, et des effets d'empoisonnement se
firent sentir plusieurs heures après.
REUNION DE LA COMMISSION
-- DE LA CONSTITUANTE
PÉTROGRADE, 8 juin. — Aujourd'hui a eu lieu
la première séance de la Commission spé-
ciale chargée d'élaborer la loi de convocation
de l'Assemblée Constituante.-- -
Après un vibrant discours du prince Lvof,
la présidence de la Commission a été confiée
à M. Kokoshkine, qui traça le problème que
la Commission devra résoudre.
LE GENERAL COURKO A DEMISSIONNÉ
PÉTROGRADE, 8 juin. — Le général Gourko,
commandant sur le front Ouest, a donne sa
démission.
L'EX-TZAR EST TRANSFÉRÉ
A LA FORTERESSE PIERRE ET PAUL
PÉTROGRADE, 8 mai. — La section ouvrière
du Conseil des délégués ouvriers et soldats
a décidé le transfert de l'ex-tzar à la forte-
resse Pierre et Paul.
UN EMPRUNT OBLIGATOIRE
DE DIX MILLIARDS DE ROUBLES
PÉTROGRADE, 8 juin. — Le ministre des Fi-
nances a discuté la question d'un emprunt
obligatoire de dix milliards de roubles.
La Piraterie Allemande
LES RESCAPÉS DU « TRANSYLVANIA »
ONT ÉTÉ SAUVÉS
PAR DES DESTROYERS JAPONAIS
LONDRES, 8 juin. — Le Daily Mail dit que
la plupart des soldats et infirmières britan-
niques qui ont pu être sauvés à la sui'ce du
torpillage du transport « Transylvania » en
Méditerranée, doivent leur salut à l'habileté
déployée par les destroyers japonais.
Un seul destroyer japonais a sauvé un
millier de passagers.
REMERCIEMENTS DE L'AMIRAUTÉ
ANGLAISE AU COMMANDANT
- DE L'ESCADRE JAPONAISE DE
LA MEDITERRANÉ
LONDRES, 8 juin. — L'Amirauté britannique
a envoyé ses vils remerciements à l'amiral
japonais commandant l'escadre de la Médi-
terranée, pour le sauvetage, par des contre-
torpilleurs Japonais, des soldats du trans-
port britannique « Transylvania », torpillé
?ar un sous-marin.
————————————
La Guerre Aérienne
AVIONS ANGLAIS
COUTRE AVIONS BOCHES
LONDRES, 8 juin. - L'Amirauté publie le
communiqué suivant s -.
Nos aviateurs navals ont attaqué deux ap-
pareils ennemis au Nord de Dixmudë, le
6 juin. Ils les ont forcés à descendre abso-
lument désemparés.
Un autre de nos pilotes a descendu un
appareil ennemi, à environ huit kilomètres
au Nord-Est de Dixmude.
-—————————.—
La Guerre sur Mer
DEUX CONTRE-TORPILLEURS AVARtÉS,
UN TROISIÈME COULÉ
AMSTERÛAM, 8 juin. — On mande de Flessin-
gue au Telegraaf que les Allemands ont re-
morqué, mardi matin, à Zeebrugge, deux
contre-torpilleurs fortement avariés.
Un autre contre-torpilleur n'a pas regagné
Zeebrugge. On présume que le contre-torpil-
leur manquant était celui qui a été coulé
par les Anglais.
———————————— ————————————
En Italie
LES SOCIALISTES VEULENT ALLER
A STOCKHOLM
MILAN, 8 juin. — Le journal socialiste Avanti
annonce qu'à la suite d'une entrevue des
représentants de la direction du parti socia-
liste et du groupe parlementaire socialiste,
il a été décidé à l'unanimité de participer à
l'entrevue de Stockholm, dans .l'esprit des
délibérations de Zimmerwald.
.————————————
En Suède
MANIFESTATIONS DES SOCIALISTES
A STOCKHOLM
LONDRES, 8 juin. — Du Daily Mail :
Sur la Place Royale, à Stockholm, 10.000
socialistes et travailleurs se sont livrés à des
manifestations et à des émeutes, mardi der-
nier, pendant que le président du Conseil, à
la Chambre, repoussait l'élection de M. Bran-
ting, le leader socialiste, au Sénat.
La police chargea à coups de sabre. Il y
eut des blessés.
Les Etats-Unis et la Guerre
',-
LE GOUVERNEMENT NE SUBVENTIONNE
PAS LE MOUVEMENT
REVOLUTIONNAIRE CHINOIS
WASHINGTON, 8 juin. — Selon un commu-
niqué, M. Lansing dément catégoriquement
les bruits publiés par la presse chinoise ac-
cusant les Etats-Unis d'aider et de subven-
tionner le mouvement révolutionnaire chi-
nois.
LES EXPORTATIONS DE DENRÉES
'-00" ALIMENTAIRES
WASHINGTON, 8 juin. — Les exportations de
denrées alimentaires, qui avaient baissé lors
de la proclamation de la guerre soos-marune,
vont maintenant en progressant.
Elles ont été, en avril, de 98 millions de
dollars, contre 84 millions en mars et 67 mil-
lions en février.
La Coopération Américaine
iL,A MARINE DES ETATS-UNIS
VA NETTOYER LES MERS 1
PARIS, 8 juin. — Du Matin :
Les premiers navires américains arrivent,
ces jours-'ci, sur notre littoral en même temps
que les cargos reprennent la mer pour le
ravitailleraient. Il a fallu plusieurs semaines
pour armer les navires de commerce qui ont
désormais leurs canons et sont en mesure de
lutter contre les sous-marins. C'est ainsi que
le « Silvers Heal » vient de livrer combat,
près de nos côtes, à un pirate ennemi, échan-
geant avec lui une vingtaine de coups de
canon qui l'ont contraint à la fuite.
On attend maintenant. les escadrilles de
destroyers et de patrouilleurs destinées à
opérer en liaison -avec les nôtres dans la
Manche et dans l'Océan. Les bases navales
affectées à ces escadrilles sont prêtes à les
recevoir. Il s'écoulera peu de temps avant
que la marine américaine fasse* parler d'elle
et contribue an nettoyage des ifters*
Sur le Front
Occidental
Une victoire anglaise
en Belgique
PARIS, 8 juin. — De l'envoyé spécial de
l Agence Havas sur le front britannique :
- Il est impossible de donner un récit
complet de l'opération de ce niatw. Toutes
les nouvelles fragmentaires que nous recueil-
lons ici la représentent comme ayant parfai-
tement réussi et se déroulant a la satisfac-
tion du haut commandement.
A midi, on comptait plus de 3.000- prikm-
mers.
Une minute avant l'attaque, le front alle-
mand que nous nous proposions d'attaquer,
le seul du moins dont le premier communi-
qué britannique fasse mention, passait par
les points suivants : de la rivière la Douve
au Sud, les positions allemandes suivaient
une direction à peu près verticale ; puis,
ayant traversé la route de Messines à Vul-
verghem, elles s'infléchissaient vers l'Ouest,
formant un saillant prononcé et traversaient
le petit bois de Wytschaete, à l'Ouest de cette
localité. Le saillant se résorbait ensuite vers
l'Est et traversait la route d'Ypres à Warne-
ton. 4-
C'est ce saillant, ce coin qui menaçait de
puis trois ans le centre de notre résistance
en Petite Belgique, que les troupes du géné-
ral Plumer ont entrepris, hier matin, de faire
disparaître. Elles avaient à vaincre d'éaor.
.mes difficultés. D'abord, la plus grande par-
tie des troupes qu'elles avaient devant elles
étaient au repos depuis longtemps; d'autre
part, les organisations ennemies, vieilles de
trois ans, avaient reçu tous les perfectionne-
ments de l'art défensif. Enfin. la nature du
terrain se prêtait à la défense : la crête de
Messines domine de 75 mètres cette plaine et
celle de Wytschaete de 80 mètres.
Il y a une grande ressemblance entre la
victoire de ce matin et celle de Vimy. Nos
alliés n'ont pas fait sauter moins de vingt
mines, du plus grand modèle, avant de lan-
cer l'infanterie.
Le soleil et la lune, l'un se levant à peine
et l'autre s'estompant dans la brume mati-
nale, se partageaient également le ciel quand
1 attaque se déclancha. Ce fut une minute à
la fois grandiose et épouvantable : il sem-
blait que toutes les collines s'entr'ouvno,ient,
engloutissant dans les profondeurs de la ter-re
les arbres, les canons, les hommes, les Che-
vaux. Au même moment, sur les quinze ki-
lomètres du front d'attaque, dix-neuf mines,
bourrées de 500 tonnes d'explosifs, explo-
saient sous les positions allemandes, livrant
autant de passages à l'infanferie. Nos ca-
nons, allongeant en même temps leur tir,
établissaient entre la seconde et la première
ligne un feu de barrage d'une puissance in-
comparable. Le vacarme était tel qu'on n'en-
tendait pas la clameur de nos gens qui, tous,
criaient éperdumént, enthousiasmés par le
spectacle qui se déroulait sous leurs yeux.
Le ciel était lui-même témoin d'exploits ex-
traordinaires. Les for-mations denses de nos
escadrilles de bombardement, pressées com-
me des bataillons, précédaient la marche de
nos fantassins, jetant sur l'ennemi d'énormes
quantités de bombeS. La température était
souverainement douce.
A trois heures précisés, la seconde atmée
! du générai Plumer s'ébranla. Là se trou-
vaient des Australiens, des Néo-Zélandaiè,
des Irlandais. Chose digne de remarque, les
Irlandais, de l'Ulster et ceux du Sud, protes-
tants et catholiques, se trouvaient,- à "cette
heure, côte à côte, brûlant, du même désir
de se mesurer avec l'ennemi. On les vit mon-
ter, çoude à coude, la crête de Messines et,
en une heure et demie, s'emparer de cette
rrêtè. A deux heures de l'après-imdi, ils
poursuivaient leur marche victorieuse.
En résumé, journée magnifique et pleine
de promesses.
Ce que disent les critiques militaires
PARIS, 8 juin. — Du lieutenant-colonel E.
Pris, dans le Radical :
Du coup; voilà Hindenburg forcé d'amener
du monde sur le nouveau front d'attaque.
Nos alliés vont pouvoir en profiter pour re-
prendre^leur progression vers Douai et Lens.
Dans le secteur français, à tour de rôle les
Allemands tâtent les positions que nous oc-
cupons, pouBcupérer les crêtes du mouve-
ment de terrain qui sépare l'Ailete de l'Aisne.
To.ut cela dénote l'intention du généralis-
sime allemand de tenir, à tout prix, le mas-
sif de Saint-Gobain et la position de Laon,
bastion central de toute la défense allemande
de la mer du Nord à la Meuse, et dont la
perte entraînerait l'abandon -de l'ensemble
du dispositif de la défense allemande.
Du colonel X, dans le Journal :
On neut guère commenter une bataille
en course mais ce début est très brillant et
promet les plus belles espérances.
Il y a maintenant, devant les Anglais, une
troisième position établie vraisemblablement
sur le canal et le chemin de fer d'Ypres à
Comines. C'est le forcement de cette ligne
qui est le problème de demain.
Du lieutenant-colonel Rousset, dans la Li-
berté :
C'est maintenant la route d'Ypres à Menin
qui est. visée. Si les Anglais parvenaient à
l'atteindre, et ils semblent bien partis pour
cela, la situation des Allemands dans mile,
Roubaix et Tourcoing, deviendrait difficile.
Ceuxi-ci, d}'ailleurs, considèrent l'affaire
comme très sérieuse ét ne cachent point l'é-
moi qu'elle leur cause. « La bataille est en-
gagée à fond, en Flandre, disent leurs bul-
letins. » C'est en effet une grande opération
qui vient de commencer..
Du Temps :
Les Autrichiens poursuivent avec acharne:
ment leur contre-offensive* sur le front de
l'Isonzo. Nos alliés se sont maintenus sur
leurs positions des mont Cucco et Vodice,
ainsi que de l'Est de Gorizia..
Sur le Garso, ils tiennent assez bien entre
le mont Faiti et Jamiano ; mais ils ont dû
assez sensiblement reculer entre Jamiano et
la mer. Sous la pression de l'ennemi, ils ont
dû évacuer Flondar et se retirer jusque fkràs
de la route 4e Sablici.
L'anarchie russe a donné à l'ennemi le
moyen de contrebattre l'offensive des Italiens.
Sur le Front Oriental
Communiqué officiel russe
Pétrograde, 7 juin.
(Retardée dans la transmission).
La sifhation est sans changement sur 'e
fioni occidental, ainsi que sur les fronts
roumain et du Caucase.
- - -
Sur le Front Italien
Communiqué officiel
Rome, 13 juin..
L'activité habituelle de t'artitterie s'est
maintenue sur tout le front dans la zone de
Tolmino. Notre artillerie a effectué des con.
centrations de feu sur la gare de Santa-Lu-
cia, dispersant des convois ennemis sur le
Vodice.
Au cours de la nuit du 6 au 7 juin, une
tentative d'attaque ennemie, présédée par un
intense tir de destruction, a été aussitôt dé-
jouée.
Sur le Carso, la nuit passée, de fortes pa-
trouilles d'assaut tn*emiest protégées gar de
volentes rafales d'artillerie, ont essayé d'ap.
procher de nos lignes au Sud de Castagne-
vizza. Elles ont été contre-attaquées et dis-
persées. Elles ont laissé quelques prison-
niers entre nos mains.
Signé : CADORNA.
»»i
Sur le Front des Balkans
Communiqué officiel anglais
Londres, 8 juin.
Depuis le dernier communiqué, les opéra-
tions ont été d'ordre secondaire.
Nous avons effectué une attaque heureuse
contre un poste sur la colline de Tokat, au
Sud-Ouest de Krastali, et des incursions
dans des tranchées au Sud-Est de Erenkeuy,
à trois milles au, Nord-Ouest de Barakli.
Djoumia, avec de bons résultats.
Des bombes ont été jetées sur fa gare de
Demir-Hissar.
A l'Ouest du Vardar, nous avons contraint
un aéroplane ennemi à descendre en arrière:
de la ligne ennemie où il a été canonné car
les Français.
Communiqué officiel français
Salonique, 8 juin.
Lutte d'artillerie dans la boucle de la
Cerna.
Activité de patrouilles dans la région. de
Nonte.
La gare d'Angista a été bombardée par un
avion britannique.
A LA CHAMBRE
POUR NOS SOLDATS COLONIAUX
PARIS, 8 juin. — A la suite des débats sur
le projet de loi portant demandes de crédits
supplémentaires relativement à l'interdic-
tion de l'usage du vin aux soldats indigè-
nes des colonies. M. Boisneuf, député de la
Guadeloupe, a déposé une demande d'inter-
pellation sur les mesures que le Gouverne-
ment compte prendre pour assurer aux sol-
dats français, originaires des colonies, l'ap-
plica'cion du régime d'égalité auquel ils ont
droit dans l'armée nationale.
La Séance
La séance est ouverte sous la présidence de
M. Deschanel.
Au début ide, la séance, une discussion s'é-
lève à propos de la suppression du vin aux
soldats créoles et musulmans « qui sont des
Français comme les autres », déclarent MM.
Boisneuf et Diagne.
M. Besnard promet d'étudier la question.
On adopte ipar,493 voix contre 97 un con-
tre-projet ouvrant 400 millions de, crédits.
Puis on reprend le débat sur la guerre sous-
marine. v
L'amiral Bienaimé prend le premier la pa-
rol-e. •
- Notre Milnistre de lamarine, dit-il, a été
trop modeste. C'est M. Lloyd George qui a
eu raison lorsqu'il a dit que les espoirs des
Allemands de triompher grâce à leurs sous-
marins auront été la plus grande erreur.
L'amiral Bienaimé constate que le nombre
des navires entrés dans les ports français ne
cesse d'augmenter et dépassent "2.000 par
mois ; de même pour les Anglais et les Ita-
liens.
M. Fournier. — Alors tout va bien. Pour-
quoi n'y a-t-il pas de charbon ?
L'amiral Bienaimé. — Nous en avons im-
porté 1.800.000 tonnes. Nou& perdoaa en
moyenne 1,8 °lr. de navires, les Anglais 5,3 0/
les Italiens 2 <~.
Nous avons des pertes, c'est incontestable;
mais -nous aurons la victoire.
M. Bedouce. — Il faut produire plus que
nous perdons.
M. Boussenot. — Nous avons, perdu le
quart de notre marine marchande, exacte-
ment, 23 c £
L'amiral Bienaimé conteste ce chiffre.
(Bruits à gauche.) L'admirable activité de
nos marins supplée à la diminution du nom-
bre des navires.
M. Bedouce. — L'héroïsme dés marins n'est
pas en cause.
L'amiral Bienaimé. — Ils se battent comme
nos soldats.
, M. Bedouce. — C'est de-la : direction qu'il
s agIt.,
L'amiral Bienaimé étant interrompu par
les socialistes, M. Deschanel intervient éner-
giquement.
M. Deschanel, — Si un des vôtres était
l'objet d'un pareil traitement, vous n'auriez
pas assez de oiégitimes protestations. (Applau-
dissements à droite.)
L'amiral Bienaimé démontre que la marine
française a fait sa tâche le mieux possible,
puisque, dans la zone de surveillance fran-
çaise, les pertes ont été moindres.
L'amiral Bienaimé répète que les espoirs
allemands, basés, sur la guerre sous-marine,
sont déjà déçus. Il en remercie avec recon-
naissance la marine française. (Applaudisse-
ments à droite.)
M. Coude déclare qu'à la Chambre tous les
députés sont d'accord pour proclamer que les
marins de tous grades font leur devoir.
(Applaudissements). La question n'est pas là.
Nous ne disons pas que le ministre n'a rien
fiait : il a agi, mais il n'a pas fait suffisam-
ment.
Par son discours d'hier, le ministre a net-
tement posé la question en disant qu'on ne
toucherait pas à la grosse masse des esca-
dres que nous trouvons parfaitement inuti-
les. Nous pensons, au contraire, qu'il fadt
multiplier nos flottilles, leur donner du per-
sonnel et du matériel. (Applaudissements à
l'extrême-gauche.)
M. Goude affirme qu'il avait prévenu
avant le torpillage du « Danton », du « Suf-
fren » et du « Gaulois », qu'il était dangereux
de faire faire des voyages inutiles à nos
grosses unités, et surtout de ne pas les con-
voyer
M. F. Brunet. — Qui a donné l'ordre d'en-
lever le tuyautage de redressement du « Dan-
ton »?
M. Coude s'indigne que le « Sully », chargé
de plus de 8.000 tonnes de blé, soit resté 48
heures en panne en face de Brest, jusqu'à ce
qu'il ait été torpillé, sans avoir reçu les se-
cours qu'il avait demandés.
M. André Hesse, interrompant, lit un récit
de la perte du « Sully », confirmant l'affir-
mation de l'orateur.
M. Goude cite des cas analoerues il rpnrn.
che aux états-majors de la marine de ne pas
tenir assez grand compte des pertes en hom-
mes et en matériel et de ne pas donner aux
officiers et aux hommes le matériel suffisant
M. Goude conteste les statistiques du mi-
nistre. Ces statistiques seraient excellentes
si le blocus était effectué, puisque nous ne
perdrions rien. (Rires à gauche.)
L'orateur oppose aux statistiques de l'a-
miral Lacaze celles de M. Viole'tte. (Applau-
dissements a l'extrême gauche.)
M. Goude critique la thèse du Ministère
de la Marine, qui paraît réserver ce qu'il
y a de meilleur comme personnel et maté-
riel à la grosse flotte, négligeant les flotil-
es de patrouilleurs, qui, seules, font actuel-
lement la - chasse aux sous-marins.
M. Goude ajoute : Ce ne sont pas les
fleurs dont vous les couvrez qu'ils récla-
ment, ce sont les moyens de se défendre.
(Applaudissements à l'extrême gauche )
L'orateur affirme que l'Italie et la France
ont 'une puissance navale tellement supé-
rieure à celle de l'Autriche, qui n'a que
16 cuirassés, que la France pourrait se con-
tenter de garder armés nos sept meilleurs
dreadnoughts et une" division de gros croi-
seurs. La France pourrait trouver ainsi
pour les patrouilleurs, 350 officiers et 10 000
spécialistes. La marinedevrai't se préoccu-
per de détruire les soui-marins plutôt que
de remplacer le tonnage perdu.
M. de Kerguezec. — La Commission du
budget n'a cessé de soumettre au ministre!
e la JpiitSâ éUfé £ êtioii|i (ju'eJie
a cru utiles et elle a exigé des sanctions.
M. Goude. — Je n'ai pas incriminé la Com-
mission du budget.
M. Goude conclut en affirmant que la ma-
rine doit changer de méthode et ne pas
songer uniquement à soutenir les intérêts
de la confrérie des camarades. (Applaudis-
sements a l'extrême gauche. Cris au centre:
Clôture !)
M. André Hesse combat la clôture, qui est
repoussée à mains levées par les gauches.
M. Renaudel monte à la tribune. Il lit une
lettre dans laquelle son correspondant affir-
me que le capitaine du « Medjerdah » s'était
d'abord vu refuser des bateaux pour le con-
Mbyer. Il obtint enfin torpilleurs qui l'a-
bandonnèrent après un heure de convoyage.
Enfin, si 150 passagers purent "être sauvés,
c'est parce que. contrairement aux règle-
ments, les radeaux n'avaient pas été-fixés ;
aussi, ils surnagèrent après le naufrage.
Cette catastrophe est symptomatique d'un fâ-
cheux état de choses.
M. Renaudel reproche à la marine et au
Gouvernement de n'avoir pas suffisamment
encouragé les recherches pour la lutte contre
les sous-marins. Les crédits prévus pour ces
^cherches sont tout à fait insuffisants.
M. Lancien, un inventeur, n'a même reçu
aucune réponse. Il voulait faire des recher-
ches sur le moyen de découvrir les sous-ma-
rins. (Exc, lafmations.)
M. Chaumet. - On n'avait pu prévoir la
guerre de piraterie faite par l'Allemagne.
(Applaudissements.)
M. Jean Bon. - Don Quichotte s'indignait
que des bandits attaquent lâchement de
braves gens.
M. Renaudel. — Il serafr enfantin de
piendre la position du combattant le plus
faibie qui se borne à dire à son adversai-
re : « Tu est un grand lâche ». (Applaudis-
sellents à gauche. Cris : Clôture 1)-
La clôture est votée, après une courte dé-
claration de M. André Hesse, qui affirme
que, représentant d'une ville nlari'cime, il a
rendu hommage à l'héroïsme de tous les
marins, mais qu'il a tenu à signaler des
lacunes dans la ofefense des côtes, exerçant
ainsi le simple contrôle parlementaire. (Ap-
plaudissements.)
M. Deschanel lit le libellé des trois or-
dres du jour de MM. Ajam et l'amiral Bien-
aime, de M. Cels et de MM. Goude et Re-
naudel.
M. Ribot déclare n'accepter que l'ordre du
jour de M. Ajam, ainsi conçu :
« La Chambre, associant dans les mêmes
pensées d'admiration et de reconnaissance
les-marins de la flotte commerciale et ceux
de la flotte militaire ; résolue à intensifier,
d accord avec les Alliés, la lutte contre les
sous-marins ; confiant dans le Gouverne-
ment pour poursuivre l'application rapide
des mesures réclamées par. la Commission
de la marine de guerre, notamment la créa-
tion d'une direction générale de la guerre
sous-marme, la spécialisation des navires
de guerre et de commerce, et le désarme-
ment des bâtiments sans valeur militaire,
passe à l'ordre du jour, »
M. Cels, inscrit le premier, monte à la
tribune pour demander à M. Ribot de ne
pas poser la question de confiance sur cette
question, qui intéresse uniquement la ma-
rine efc non la politique générale du Gou-
vernement. Le péril est grave, dit M. Cels,
il faut y remédier.
M. Ribot monte à la tribune et constate
que toutes les marines alliées ont été sur-
prises par la guerre sous-marine. Il ne nie
pas le péril sous-marin. Il faudra faire ce
qu'il fau*[, donner des crédits, construire
des so'js-marins. Il y a beaucoup à-faire,
même ans les services de la marine qui
doit rajeunir ses méthodes. L'amiral La-
caze le sait. M. Ribot accepte la création
d'une direction de la défense sous-marine.
M. Sembat demande que les pertes cau-
sées dans la marine marchande soient com-
pensées par le remplacement aussi rapide
que possible et par la construction de nou-
veaux navires marchands.
M. %ouisson demande s'il efJ, admissible
que, malgré les avis de la Commission de
la marine marchande et ceux de la Cham-
bre tout entière, un changement rapide ne
soit pas imposé à .la Direction de la Guerre
contre les.. sous-marins. Toute la gestion du
ministre de la Marine se pose. Il est, à la
Chambre, en face de ses responsabilités;
M. Deschanel met aux voix la priori'cé de
l'ordre du jour de M. Ajam, accordant la
confiance au Gouvernement.
Par 310 voix contre 178, la Chambre ac-
cepte la priorité de l'ordre du jour.
L'ordre du jour est adopté à mains levêes,
La séance est levée à 6 heures 50. s
Séance mardi, à 2 heures 30.
AU SÉNAT
La Séance
La séance est ouverte sous la présidence
de M. Dubost.
MM. Ribot et Bourgeois sont au banc du
Gouvernement.
Le Sénat adopte une proposition de loi mo-
difiant, en temps de guerre, l'avancement
des sous-lieutenants.
On discute d'urgence un projet Organisant,
pour les femmes, le repos de l'après-midi du
samedi dans les industries des vêtements.
M. Ohéron fait l'historique de la question.
Il demande au Sénat de voter ce projet qui
est nécessaire pour protéger la jeunesse, la
famille et le foyer. La nouvelle loi est une
première manifestation de notre volonté de
reconstituer, dans l'habitation, la bonne
vieille famille française inséparable de la
Patrie.
M. Lamarzelle déclare qu'il votera le projet
et se conformera aux idées de M. de Mun.
M. Touron s'associe à la thèse de M. Ché-
ron ; mais il critique la manière dont le pro-
jet est présenté. Il termine en disant qu'il
votera le projet.
M. Bourgeois répond aux critiques de M.
Touron et demande au Sénat de. voter la loi.
Les divers articles et l'ensemble du pro-
jet sont votés à l'unanimi'cé, ainsi que le
projet ouvrant des crédits au Ministère de
la Marine pour la défense contre les sous-
marins.'
La prochaine séance est fixée à mardi
12 juin.
La séance est levée à 18 heures..
ECHOS
ALHAMBRA
Programme de la grande soirée de gala
qui sera donnée à l'Alhambra lundi 11 juin,
sous le haut patronage des autorités civiles
et militaires, des consuls alliés et du Trium-
virat de Salonique, au profit des Croix Rou-
ges
SAMSON ET DALILA
Grande sélection sur l'opéra de Saint-Saëns.
Mme Kalarmpokis, Mlle Lamy,
MM. Bolufer, Berger, Couret.
- FORFAITURE
Superbe pièce dramatique en 4 parties.
Czardas de Monti, pour violer solo, avec
accompagnement d'orchestre ; Déclamation,
par Mlle A. Sauveur ; Grand air de « Patrie »,
M. Garcia. de l'Opéra d'Alger ; La Fiancée
du Timbalier, de V. Hugo, adaptation mu-
sicale de Thomé, par Mlle Berthe Joyet, élève
du maître Leitner, sociétaire de la Comédie-
Française ; La Petite. Lakmé ; deux mazur-
kas de Wienarvski, pour violon solo, par
M. Bolufer ; Samson et Dalila (Samson re-
cherche ma présence), par Mlle Lauriol ;
Hérodiade (V Aube renaît à peine), Mme
Chiapponi ; La Fille du Régiment, Mlle
Beauvoir ; Credo Français, déclamé par Mlle
Berthe Joyet ; Ballet, par Miss Mac-Kay ;
àï&rseillaise,^ pat M. Garcia^ -'
Location de 10 heures à midi et de 5 hell"
ces a 7 heures. - Téléphone 23-11. - Service
des ttrramrs. assuré pour Mustapha-Supérieur.
'etc.
AlAiWllA VWVWVVW
HOTEL DE FRANCE A SETIF,
Ouverture du Grand Hôtel de France.
Chambres très confortables. Cuisine de 1er
choix. Prix modérés. Omnibus à tous les
trains. Direction F. CLOMBECK. '.,
vwwvwwwwww i
« LE BOIS-SACRE » AU CASINO-THEATRE
La Direction du Casino-Théâtre a donné
hier soir la première de « Le Bois-Sacré »,
la fine comédie de MM. de Caillavet et Ro-
bert de Fiers, qui a eu un immense succès.
Les excellents artistes du Casino-Théâtra
noils ont permis de confirmer tous les éloges
que la presse parisienne-avait faits du « Bois
française un ces chefs-d'œuvre de la scène
française.
-
LA 9 TOUR DE NESLE ri
AU NOUVEAU THEATRH
Cet ouvrage d'un intérêt dramatique puis-
sant, vibrant de passion, qui n'a pas vu les
feux de la rampe depuis plus de 12 ans par
suit des difficultés de trouver des artistes
capables de l'interpréter, sera donné samedi
soir au e U Théâtre, .par l'excellenta
troupe de drame.
Il faut savoir gré à la Direction de rëaliser
ce tour de force et qui fait tout ce qui est
en son pouvoir pour donner satisfaction au
publicalgérois Ce soir, la salle sera comblaq
au Nouveau Théâtre.
Centre d'Aviation Maritime
Extrait du a Journal Officiel » du 3 juin 1917
,Q Par arrê ministériel en date du 1er juin
1917, ont été inscrits aux tableaux spéciaux
de la Légion dyionaeur et de la Médaille
militaire, pourjprendfe rang le 27 mai 1917 ;
Légion d'honneur
M. Biroard, enseigne de vaisseau de 1re
classe ; officier plein d'allant, excellent pi*
lote, ayant découvert, le 7 mai 1917, un sous-
marin ennemi dans des conditions qui ne lui
permettaient pas de l'attaquer, a rendu pos-
sible, par son intelligente initiative, l'atta-
que du même sous-marin par une autre sec-
tion d'hydravions.
M. Darchis de Lantier (Marie-Charles-Eu-
gène-Edouard), enseigne de vaisseau de 1re
classe ; officier observateur à bord de l'hy-
dravion X. Excellent officier obsérvateur,
énergique et courageux ; le 7 mai 1917, a at-
taqué avec succès, à coups de bombes, un
sous-marin ennemi.
M. Coren (Léopold), sous-lieutenant pilote
de l'hydravion X. Excellent pilote, d'une éner-
gie et d'un courage remarquables. Le 7 mai
1917, a attaqué avec succès un sous-maria
ennemi.
Médaitte militaire -
Nègre (Henri-Charles-Jean), caporal avia-
teur, matricule 4538. Pilote de l'hydravion X.
Pilote d'un dévouement à toute épreuve. Le
7 mai 1917, malgré l'état de son moteur qui
rendait le vol dangereux, n'a pas hésité à.
se porter à l'attaque d'un sous-marin, qu'il
a bombardé avec un plein succès.
Capdegelle (Médard-Joseph), matelot canon-
nier, mécanicien d'appareil, matricule 43390-5.
Excellent mécanicien-bombardier, brave, ac-
tif et dévoué. Le 7 mai 1917, a lancé avec
plein succès deux bombes sur un sous-maria
ennemi.
Les nominations ci«fëesns eoiftportenl l'at-
tribution de la croix de guerre avec palme.
Promotion
L'enseigne de vaisseau Le Vover. créateur
du centre d'aviation maritime a été
promu, à l'occasion des !mêmes laits, lieute-
nant de vaisseau. Il était déjà chevalier cle
la Légion d'honneur, titulaire de la croix de
guerre et de plusieurs décorations militaires
pour son héroïque conduite en Belgique.
A travers Alger
VOLS DE CUIRS. — Un vol d'une certains
quantité de cuirs, d'une, valeur globale da
2.000 francs environ était commis récem-
ment au préjudice de M. Pons François.
maîtrbottier à Alger, rue Michelet, 73. Des
tiges de brodequins, des tiges de luxe, des
semelles disparaissaient du magasifi, si bien
que M. Pens crut devoir aviser de cet état
de choses M. -Chuquet, chef de la brigade
mobile.
Les recherches et investigations faites à 'a
suite de cette plainte amenaient l'arrestation
du principal coupable, le sieur Nebot Jo-
seph, 66 ans, sujet espagnol, coupeur erl
chaussures, demeurant à la Colonne-Voirol,
qui était au service de M. Pons. Cette ar.
restation était bientôt suivie de celles des
nommés Carmello Alphoriso, 35 ans; Nebot
Philomène, épouse Carmello, 32 ans ; Cane-
las Antoine, cordonnier à la Pointe-Pescade;
Capo Jacques, cordonnier avenue dé la Bou..
zaréa, 43.
Ces quatre derniers, complices par recel.
Les perquisitions opérées au domicile dej
inculpés amenèrent également la découvert
te d'une certaine quantité de cuirs militaires
dérobés au préjudice de M. Valence Antoi-
ne, entrepreneur de chaussures militaires,
rue de Dijon, chez lequel un des imEilpéa
avait été employé.
wvivvmvwwww
VENTE DE CHARBON DE BOIS PAR LA-
VILLE. — La. vente de ce combustible sera
interrompue pendant quelque temps et jus-
qu'à nouvel avis, à partir du. samedi 9 cou*
rant.
-"I\N\I\ VVVVIA Ai wvv
Agent général pour l'Algérie : A. PUISSEGUR
32. Bd Bon-Amieil, ALGER. Télép. 2-43*
VENTE DE LA SEMOULE. — A partir du 7
juin 1917, la semoule ne pourra être vendue
sur le territoire de la commune d'Alger au-
dessus de 52 centimes 5 le kilogramme. ce
prix devra être affiché dans tous "les magar
sins de vente.
LA VIE SPORTIVE
CHAMPIONNAT D'ATHLETISME 1917
Demain après-midi aura lieu, au Gv* mftasg
Mingassou, la seconde partie des Ctann- ■
pionnats officiels de l'U.S.F.S.A. Les épreu-
ves suivantes seront disputées :
Catégorie seniors : 100, 400, 1.500 et 5.000
mètres plat. , m
Catégorie juniors : 100. 300. 1.000 et 3,00(|
mètres plat.
La deuxième et dernière journée du
Championnat attirera sur les lieux les nom-
breux amateurs des sports et remportera ua
succès pour le , moins aussi grand que la
première journée.
Les épreuves seront âprement disputées.
nos athlètes étant en excellente forme et
les différents clubs participants n'ayant
jusqu'à présent entre eux qtfune - minima
différence de points.
RED STAR ALGEftfelS
Les équipiers engagés au Championnat
des sports athlétiques sont priés de se trou-
ver demain, à 2 heures, au Gymnase Min-
gassou. 6 1 .,.. l
Le soir, à 6 heures, réunion générale au
Çafé e ia Cr.Qis - itialtet rua d'Isly. ''-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.95%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.95%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7577345b/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7577345b/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7577345b/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7577345b/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7577345b
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7577345b
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7577345b/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest