Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-12-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 décembre 1903 16 décembre 1903
Description : 1903/12/16 (N12332). 1903/12/16 (N12332).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7575593g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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AIVIVOIVCES.
AUX BUREAUX DU JOURNAL
14, rue du Mail, Paris.
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Adàirosgjéilgraphique : XIX' SIÈCLE - PARIS
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24 FRIMAIRE AN 112
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NOS LEADERS
PBrwine et Nationalisme
Nd$0iKv©ns assez rarement à parler
deïMMuJfcB Lemaître. Il est clair que
s'ii'âfeâaiefse oublier peu à peu, en tant
qiçupepeftHnalité littéraire, il ne prend
fflM-gûge r d'ho m i-iie d'Etat. Il ignore
trdpoçugfu £ mventi°n, en art politique,
coaei £ ÉÈst& transformer en grand mou-
ven»ïnèai opinion des aspirations po-
pulaire encore mal formulées. Cet
acadadéEiini se contente d'importer
daâsnla lpoiitique des mœurs de petite
~litiEMétataret de revues de Jeunes. Il
chebehehdeé « outrances n. Ajoutons
qu^'èhcïsit avec peu de bonheur les
papanàekeet les cocardes dont il vou-
MitaèiesBEeEvir pour amuser et entraî-
ne® eia I»éie,
***
~E^dBatpif.1 Prononçant un discours, à
SagaçriJ sTest mis à dire :
~VoYs,uoNTIands, vous êtes embêtés — si
roâàoaàiiânparler — par les gens de Tarbes,
le âariatsmtde Carcassonne. Vous perdez plus
lu^wew&uM gagnez à faire partie de la com-
murnaufeéuféalrçaise : et c'est une chose mons-
Iry&Tusaise.
LeO^S^remarque avec raison que
la ]a( (cheke monstrueuse » c'est la
pI,'h$QStu}n vient de lire.
Il Hesdedlande s'il est en présence
d'iatfrœneK improvisation hasardeuse ».
lé.leromipou voir rassurer notre con-
~frérèrBifldéré à ce sujet.
~M.MuJ®ë lemaître n'a jamais courtisé
~l'iffipuprésàtion. Tout au moins, quand
il prpitla dramaturgie à l'Odéon,
il 93aSs.ait modestement parmi ceux
qtrçffëeiteàtt ou parmi ceux qui lisent
a dud\ro{®iide l œil ». Au besoin, il
avewiiasOn: infirmité d'une manière un
pepeungogue. Un autre critique dra-
mus'était plaint des conféren-
~ifflieruiuinettaient en honneur le
~gegeaAyippcrite de la fausse improvi-
~satiaDîiionM.V Jules Lemaître, un jour
~qu^hk'ailsE entrer en scène, rencontra
~le lerilnpf dont je parle. Tirant de la
popbefetférieure de son habit un con-
siièdâbàèfcouleau de papier : « Tenez,
dilrlMMJiiJes Lemaître à son confrère,
tioâcaiusHi ^e lis, et je récite. mais je
neDBitolecache pas ».
~Jelrenœprocherai pas à M. Jules Le-
maHafttrEes; procédés oratoires qui ont
Feilfarééftaits, mais qui ont l'avantage
d'$?éctateft l'erreur d'une improvisa-
ticÈlohahaEdeuse ».
LeLprpsident de la « Patrie française»
a eîdhéhéne sottise, mais une sottise
mérlitiitée. '.,
~CeQçnqiprouve que M.Jules Lemaître
~n'dad«B(S5)©ptanée de ses idées, c'est que
~l'c^èçàoièosi fausse et si condamnable
~qu(¡ililit exprimée n'est pas sa propriété.
Il Jfal'aprUJitée à d'autres écrivais
~na$j®&ia4i&Jtes — à M. Maurice Barrés
OrOJ,li\l.!\iJ ules Lemaître s'est con-
teitéètiiedfépéter aux Normands une
fetjêQOfjl,¡.M. Maurice Barrès essayait,
ceteàeâsrèties années, d'enseigner aux
LotmiJMnfNous avons eu l'occasion de
siimtatux républicains cette tenta-
ti VMi \IHl püetIla r Í s te.
Le parcularisme est, évidemment,
le nPntilfWrre du patriotisme. La thèse
deàœatüvtlalistes est la suivante : cha-
ququprYince a son histoire propre,
se'ilÆons propres ; elle accepte de
s'animaux autres provinces pour for-
me-net'Elm" français. Mais le contrat
co^tMtïfenïne clause résolutoire : si la
pr<$ïiMft( £ stime qu'une part insuffi-
~saisteiteikest donnée dans la direction
deda Nation, elle aie droit de repren-
drdæ. Silbëtté. La Lorraine conserve
quqhpiqsdéputés nationalistes et mo-
déifiââ^s^n gouvernement anticlérical
~viertfeatiapouvoir ; la Lorraine n'a qu'à
~se getietàrde la communauté française.
DelBs Normands sont « embé-
téslèe paf aies Méridionaux. Les Nor-
Tnandadéont qu'à renoncer à leur qua-
Èitéiflé ffefnçais.
***
Eh bien les nationalistes ont choisi
une jolie plateforme électorale ! S'ils
veu&mkipi,otiver que le nationalisme
n'aTîMeniale commun avec le patrio-
tisâiispiëîs y parviennent aisément.
Qu'ils illent donc dire aux ouvriers,
auxapajsRiis : « Vous n'êtes que des
Fraiiçfriçaisous condition. Vous êtes
Fràft^çahvec M. Méline. Vous n'êtes
~plipiufYançais quand M. Waldeck-
RoStO^àâit ou M. Combes devient chef
tfu t'nement. » Ouvrier et pay-
?aiïS»0<§! gageront outragés. Et ils n'au-
~Tont>pli^^tort. C'est insulter des ci-
~loyjgifeb&ejeur proposer de soumettre
~l'u nitriifationale à des marchandages
polîfâ^i^egionaux.
HéSéfeli fut une heure où les prê-
Cre^^l^haient avec succès à des po-
~pufew^a^' mal conscientes de leurs
~vrà|§a^evôirs, ce particularisme que
M. dyItemaître tente de réhabiliter.
Sans doute la Vendée crut qu'elle
pOfppour s'opposer à la Républi-
~qU}Rftner contre la France. Il est
~labltfèwë qu'au bout d'un siècle, on
~trow#1 Picore (h:, gens pour propa-
~Xeifelmè' erreur à ce point mons-
trueusde
- Le patriotisme des nationalistes,
c'est le patriotisme des chouans. Pour-
quoi ne l'avoir pas dit plus tôt?
Nous ne prétendons pas au mono-
pole du patriotisme : il nous sera
pourtant permis de faire observer que
le dépit politique n'a induit en erreur
le parti républicain sur le devoir
national. Les Bonapartes, les Bour-
bons et les d'Orléans ont pu monter
sur le trône sans que les républicains
se sentissent le cœur moins français.
On ne saurait, au surplus, préten-
dre que certaines provinces jouissent
d'un régime de faveur, dont les autres
provinces auraient des motifs de se
plaindre. Si les cléricaux sont la mi-
norité à la Chambre, c'est qu'ils ne sont
plus la majorité dans le pays.
Le jour où — chose improbable-
les réactionnaires deviendraient la ma-
jorité du collège électoral, nous n'i-
rions pas crier que les régions les plus
républicaines sont opprimées par les
régions cléricales. Nous verrions tou-
jours dans les Normands, dans les
Bretons, dans les Lorrains des conci-
toyens - et ce n'est pas à eux qu'on
nous verrait déclarer la guerre. Ce
serait à la congrégation, qui n'est ni
bretonne, ni lorraine, ni normande,
mais romaine.
Hugues Destrem.
———————————
LA POTINIÉRE
Hier, la commission d'enquê-
te qui s'amuse à cataloguer les
cartes de visite trouvées chez les
Humbert, a accordé une audi-
tion au! jeune Brugnière fils.
Brugnière fils a dit que ses pa-
rents avaient prêté de l'argent aux Hum-
bert pour obtenir de ceux-ci des démar-
ches pour le faire gracier, lui jeune Bru-
gnière fils, qui avait déserté, et pour le
faire réformer. C'est M. Amigues, ex-no-
taire, qui s'est occupé des négociations rela-
tives aux prêts. Mais les Humbert, figu-
rez-vous ça, ne cessaient de demander de
l'argent, ma chère, si bien que le jeune
Brugnière fils, voyant qu'il coûtait tant
d'argent à ses parents, a déserté une se-
conde fois. Le jeune Brugnière fils ne se
rappelle pas avoir écrit une demande en
grâce, qui figure au dossier; alors la com-
mission l'a prié de tracer quelques lignes,
et on a eu alors l'avantage de remarquer
que la demande en grâce était bien de A son
écriture.
Et puis, on a reçu une lettre de Mme
Demôle, de Genève, qui dit que les Hum-
bert doivent de l'argent à son mari.
Et puis, on s'est plaint du témoin Cros.
Le témoin Cros prétendait que la commis-
sion lui avait promis d'aller avec lui faire
un tour à Carcassonne La commission a
déjà vu Carcassonne, faut croire, car elle
proteste avec énergie contre la fantaisie de
Cros de l'emmener dans cette préfecture.
Et puis on a décidé de i envoyer à au-
jourd'hui trois heures, la suite de ces in-
téressants exercices.
Est-ce que la commission ne se sent pas
incommodée par. le ridicule intense dont
elle se couvre ? Il nous faut charitablement
l'informer encore une fois que la galerie
s'amuse à ses dépens. Les magistrats sou-
rient en lui appoitant des dossiers et s'es-
claffent en les remportant. Les membres de
la commission pourraient tout aussi bien
jouer au bouchon, ou aller au café, ou en-
treprendre telle autre occupation d'une
utilité analogue ; la chose publique n'y per-
drait rien. — Ch. li.
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
Comité exécutif
La réunion Dicnière mensuelle se tiendra au
sièœe social, 9, rue de Valois, à Paris, le mer-
credi 16 décembre, à 9 h. du soir. Ordre du
jour :
1. - Procès-verbal.
2. — Projet de création d'un Bulletin hebdoma-
daire du Parti (relations à entretenir avec tous les
comités et membres adhérents de la province at de
Paris).
3. — Proposition de M. Lucien Le Foyer, à pro-
pos des discussions r/centes sur la limitation des
dépenses militaires et les bureaux de la paix.
4. — Projet de résolution de M. Emmanuel Foy,
concernant des incompatibilités électives munici-
pales.
5. - Communications du bureau.
6. - Questions diverses.
L'assemblée générale annuelle du comité ra-
dical-socialiste de Seine-et-Oise a eu lieu au
Grand-Orient de France.
M. Lemoine-Rivière présidait. L'assistance
était fort nombreuse.
Nous avons remarqué la présence de plu-
sieurs maires républicains du département et
MM. Berteaux, député; Foucault, ancien con-
seiller d'arrondissement; Henri Juclier, direc-
teur du Réveil, président de l'Association ré-
publicaine de Seine-et-Oise ; Rolet, Monfray,
correspondant du Rappel h Houilles; Arnould,
directeur de l'Echo du Raincy ; Fèvre, direc-
teur du Journal de Versailles; Paquet, direc-
teur du Régional, etc.
M. Berteaux a entretenu un instant l'assis-
tance avec le talent qu'on lui connaît et l'ordre
du jour suivant approuvant sa conduite a été
voté à l'unanimité ;
Le comité départemental républicain radical et
radical-socialiste de S.-et-O., réuni en assemblée
générale, le 13 décembre 1903, au Grand-Orient
de France, profitant de la présence du citoyen
Maurice. Berteaux, lui adresse ses plus vives féli-
citations pour l'énergie avec laquelle il tient haut
et ferme le drapeau de la démocratie dans le dé-
partement dont il est le seul député républicain.
Ùne discussion intéressante a eu lieu sur la
politique du département. MM. Lemoine-Ri-
vière, Arnould, Fèvre, Fallot et divers autres
orateurs y ont pris part, puis, M. Henri Jucliér
au nom de l'Association de la presse républi.
caine a résumé le débat en préconisant une ac-
tion républicaine inlassable et vigoureuse. —
Raffestin-Nadaud.
——————————— ——————————
BEBEL ET GORKI
We notre correspondant particulier)
Berlin, 14 décembre.
Le poète russe Gorki, grand admirateur de
Bebel, a envoyé au leader socialiste allemand
un encrier comme cadeau. 11 le tient lui-même
d'lm déporté de la Sibérie qui l'a fabriqué avec
une dent de mammouth.
HYGIÈNE PUBLIQUE
Un confrère peu tendre. — Avant de
parler. -- Les services de M. Monod.
L'adduction des eaux potables à
Paris. — Eau pure, air pur et
lumière. — Nul n'est prophète
en son pays.
À M. Gaston Leroux.
M. Gaston Leroux, dans le Matin, prend à
partie M. Monod, le directeur de l'assistance et
de l'hygiène publiques.
Ah ! il n'est pas tendre pour l'administration,
notre confrère ! et comme il dit galamment
toutes ces choses ! Certes, ce n'est pas lui que
l'on trouvera trop modeste, car cette loi sur la
santé publique, c'est lui qui la fit voter. —
Parfaitement!. ou tout au moins c'est ce qu'il
dit dans l'article où le regretté Dr Proust sert
de prétexte à une charge en règle contre l'ad-
ministration tout entière.
1 Lisez M. G. Leroux : « -., On. a prononcé le.
nom de M. Monod (pour succéder à M. Proust).
Qui ça M. Monod ? je ne connais pas M. Monod.
M. Monod ou un autre, un autre de l'adminis-
tration. M. Monod est un système. »
Eh! parbleu, on voit de reste que, non rou-
lement M. Leroux ne connaît pas M. Monod,
mais qu'il ne se doute pas de ce que peut être
la question qu'il traite. Quant à la prétention
que M. Leroux émet d'être pour quelque chose
dans le vote de la loi sur la santé publique, il
me suffira, pour l'obliger à un peu plus de mo-
destie, de lui apprendre que cette fameuse loi,
plusieurs fois mise et remise sur le chantier
depuis vingt ans, fut discutée une première
fois en 1895, au Sénat, qui s'arrêta à l'article
7 et la renvoya à la commission : c'était donc
bien avant les fameuses campagnes dont nous
parle M. Leroux, campagnes dont les résultats
furent d'ailleurs plutôt négatifs. au moins
pour le public.
Les erreurs de M. Leroux
Voyez-vous, mon cher confrère, il ne suffit
pas, pour parler de ces choses qui sont l'hy-
giène et l'assistance — toutes deux se tien-
nent étroitement — de tremper sa plume dans
un encrier et -le choisir une tête de turc —
Bechmann ou Monod.— Pour en parler,il faut
les connaître, et pour les connaître, il faut les
étudier, et beaucoup.
Et d'abord comment voulez-vous que l'on
nomme M. Monod, qui est directeur de l'Hy-
giène en France en remplacement de M.Proust?
— Depuis quand, dans cette administration
que vous chargez de toutes les iniquités, fait-
on descendre les fonctionnaires qui n'ont pas
démérité? Apprenez donc, mon cher monsieur
Leroux, car vous me semblez l'ignorer, que
M. Monod était le chef hiérarchique de M.
Proust, et même, ce que vous ne savez pas
non plus, qu'il était son collègue à l'Académie
de médecine, -- ce qui semblerait dénoter
quelque science, car vous ne contesterez peut-
être pas que les médecins sont très jaloux de
leurs prérogatives et qu'ils n'auraient certai-
nement pas reçu dans leur docte compagnie
un ignare qui n'était mémo pas ofr de
santé: M. Monod partageant avec testeur
1 honneur d etre de l'Académie de médecine
sans ètre médecin.
Il ne faut pas avoir lu une ligne émanant
de M. Monod, il ne faut l'avoir jamais entendu
pour oser dire qu'il partagerait les idées d'un
monsieur dont l'idéal serait l'emploi de l'eau
bourbeuse au lieu d'eau pure dans l'alimenta-
tion. Quelle sinistre plaisanterie et combien il
est regrettable de voir, sous prétexte d'un
hommage rendu au professeur Proust, un
homme aussi utile, aussi profondément dé-
voué à la chose publique que l'est M. Henri
Monod, ridiculisé et grossièrement travesti.
« Le système Monod »
Le système Monod? M. Leroux, qu'appelez-
vous système Monod ? et que vient faire là vo-
tre prétention d'avoir mis le contrôle de la
science au dessus de l'arbitraire de l'adminis-
tration ? Mais monsieur, c'est grâce à Henri
Monod que le conseil consultatif d'hygiène de
France doit d'avoir une vie effective et une
influence réelle ; ce n'est, il est vrai, ni votre
journal, ni vos articles qui l'ont créé, comme
vous voudriez nous le faire croire, car il y a
déjà quelque vingt-cinq ans qu'il existe. De
même que c'est grâce à Monod, aidé de ce
conseil, que la France a pu éviter ou enrayer
des épidémies épouvantables.
C'est encore grâce à M. Monod que les qua-
rantaines maritimes, si préjudiciables à tous,
ont été remplacées par des désinfections à
bord, mesures bien plus efficaces que tous les
isolements possibles; c'est encore grâce aux
mesures prises par son administration que la
peste bubonique a été évitée en 1896, et c'est
encore grâce à cette administration, que vous
méprisez tant, que des épidémies tiphyques,
cholériques, sont évitées tous les ans.
Bechmann et Monod
Enfin, il faudrait s'entendre et ne pas mêler
les choses à plaisir. Vous parlez, mon cher
confrère, de M. Bechmann qui, paraît-il, est
chargé d'amener à Paris l'eau des sources que
le comité consultatif d'hygiène a déclaré po-
table.
Si M. Bechmann conduit mal ses travaux, si
les matériaux qu'il emploie manquent d'étan-
chéité et laissent s'infiltrer les matières usées
de façon à polluer l'eau, M. Monod n'en peu
mais ! et il ne s'ensuit pas de ce que l'un est
ingénieur incapable — ce qui semble ressortir
de vos dires, dont je vous laisse la responsa-
bilité, — pour que le second soit solidaire
de cette incapacité, qui est loin d'être démon-
trée.
Le système Monod, M. Leroux, je vais vous
le faire connaître, puisque vous n'avez jamais
lu ni entendu son auteur : Ce système qui
n'a rien d'empirique consiste en trois choses :
de l'eau pure, de l'air pur et de la lumière.
Nous sommes bien loin de l'eau bourbeuse.
Conclusion
Vraiment, je n'aurais jamais cru qu'il fau-
drait défendre un jour, dans la presse républi-
caine, un homme qui a rendu de si éminents
services à son pays ; passe encore si cette dia-
tribe émanait d'un journal réactionnaire, toute
calomnie étant bonne pour ces messieurs,
mais constater que de semblables. erreurs
sont imprimées dans un journal qui se pique
de républicanisme, cela dépasse quelque peu
mon imagination simpliste, car je croyais tout
naïvement que le parti républicain tout entier
devait s'enorgueillir de posséder parmi les
siens, et au premier rang, un homme de cotto
valeur qui, dans sa vie administrative déjà
longue, a su s'attirer l'admiration de tous
ceux qui s'intéressent aux petits et aux mal-
heureux ; non pas en Fraucé seulement, mais
dans le monde entier.
Hélas ! M. Leroux vient de nous prouver
une fois de plus que « nul n'est prophète en
son pays ».
Emile MAHÉ.
— ♦
PAROLES D'UN MINISTRE AMÉRICAIN
New-York, 14 décembre.
Dans une réunion d'officiers de l'année et
de la marine, M. Hoot, secrétaire d'Et it pour
la guerre, a dit : Le temps approche où les
Etats-Unis so mesureront avec une puissance
étrangère et où l'armée et la marine se serre-
ront les coudes pour le bien public.
M. Root proteste contre la publication de
ces paroles : il déclare n'avoir pas prononcé
le mot « bientôt » et n'avoir eu en vue qu'un
avenir absolument indéterminé.
I , ■K'in .il m ■■
AIMONS-NOUS.
« Aimons-nous les uns les autres », disait,
il y a pas mal de siècles, Confucius.
« Aimons-nous les uns les autres », ont ré-
pété Zoroastre et le Christ.
Tout récemment, dans le Lot, en enfouis-
sait clandestinement, à quatre heures du ma-
tin, comme un pestiféré et un paria, un en-
fant de quinze ans, un petit berger, qui s'é-
tait pendu accidentellement dans sa cabane,
en jouant avec une corde. Au nom d'un Dieu
d'amour, un curé fit creuser la fosse dans un
coin du cimetière, loin de toute sépulture.
chrétienne.
L'autre jour, un homme, Bonaventure Mail-
lois, se rend à Perpignan, accompagné de son
oncle, capitaine en retraite, décoré. Des pas-
sants reconnaissent Maillols, se jettent sur lui
et veulent l'écharper.
Pourquoi ? Parce que ce Maillols, poursuivi
pour assassinat d'une fillette et condamné à
mort par la cour d'assises des Pyrénées-Orien-
tales, avait été ensuite reconnu innocent et
avait été acquitté par la cour d'assises de l'Hé-
rault. Montpellier avait arraché sa proie à Per-
pignan. Mais les gens de Perpignan, s'en te-
nant au jugement de leurs jurés, n'ont pas
voulu admettre l'innocence de l'infortuné Mai l-
lols, et ont tenté de l'exécuter eux-mêmes. Ils
se seraient faits avec joie les assassins d'un
homme pour prouver à celui-ci qu'il n'était
qu'un assassin.
Hier, enfin, tout près de Paris, à Meaux, un
hussard, Vermot, injuriait des jeunes gens
qui viennent d'être incorporés au régiment, se
jetait tout à coup sur l'un d'eux, nommé La-
croix, et lui plongeait dans la poitrine, sous
l'aisselle gauche, la lame d'un couteau à cran
d'arrêt. Touchant exemple de la fraternité des
arme3 I
Et la stupidité cléricale et confessionnelle,
la stupidité de la foule inconsciente et cruelle,
la stupidité de la brute militaire, toutes les
stupidités humaines continuent plus que ja-
mais à interpréter en leur faveur la maxime
dominante des religions — de toutes les reli-
gions : « Aimons-nous les uns les autres ».
G. DE VORNEY.
LE MOUVEMENT PRÉFECTORAL
Je reviens,au risque de lasser les lecteurs du
Rappel, sur le mouvement préfectoral que M.
Combes nous promet pour le milieu de l'an-
née prochaine, Il faudra bien attendre jus-
que-là puisqu'il n'y a pas moyen de faire au-
trement, et puisqu'on a parait-il, place Beau-
veau, de bonnes raisons de remettra à plus
f.,1t l'n'tllYl,.f:,..- A/lm !»\ tnl-Mn
haiu i ^jjuiauuu aui^tuiDiiauYCf
Comme, en matière politique, il n'est rien
d'absolu, ne portons pas de jugements témé-
raires, l'avenir dira qui a raison, de nous qui
voudrions voir modifier l'esprit des préfets et
des sous-préfets avant la période électorale,
ou de M. Combes qui désire ne point agir
avant les élections municipales.
Pourtant il est regrettable que le président
du conseil n'ait pas fait au moins un exemple,
en se privant des services de M. Moussard,
préfet de l'Orne, qui est la plus belle perle de
l'écrin administratif, et qu'Hubbard appelait
joliment « le récidiviste do la trahison pré-
fectorale ».
M. Moussard est, dans l'Orne, ce qu'il a été
partout, le chef de la réaction cléricale. C'est
lui qui, combattant dans l'Aveyron la candida-
ture sénatoriale de Joseph Fabre. s'attirait de
notre ami ce jugement: « Je considère comme
un devoir de témoigner, publiquement com-
bien je désapprouve les procédés d'un préfet
dont le règne ne sera plus que de quelques
jours et qui, transfuge de la démocratie, scur-
teur de la réaction cléricale,aura la responsa-
bilité des fatales atteintes portées dans l'Avey-
ron à la concentration républicaine. »
C'est encore lui qui, au moment de la grande
lutte contre le nationalisme à Annecy, favori-
sait de tout son pouvoir les candidats de la
Patrie Française, menaçant les fonctionnaires
républicains, faisant arrêter les citoyens cou-
pables d'avoir acclamé M. Waldeck-Rousseau
sur le passage de Jules Lemaître et pronon-
çait un discours, où parlant de la loi sur la ré-
duction des heures du travail il disait : « C'est
une loi stupide faite pour se créer une popula-
rité de mauvais aloi par des hommes politi-
ques sans conscience. C'est le commencement
de la désorganisation nationale entreprise par
l'étranger. »
Et c'est toujours lui qui, dans l'Orne, laisse
tourner en ridicule le cabinet Combes, combat
les maires anticléricaux, brime les journalistes
du bloc, persécute les instituteurs, s'aplatit
devant l'évêque, se fait en un mot l'organisa-
teur de la défaite républicaine.
En présence de tous ces agissements, dont la
réalité est indiscutable et n'admet point la con-
tradiction, je dis qu'il est inexplicable que le
président du conseil maintienne à son poste
le préfet Moussard, et que, si l'on peut, dans
une certaine mesure, faire crédit à M. Combes
jusqu'en mai pour un mouvement général
d'épuration définitive, il est impossible de
trouver une excuse plausible à la faiblesse
dont il fait preuve en laissant sciemment les
républicains de l'Orne sous la domination d'un
fonctionnaire nationaliste et clérical qui les
bafoue, leur inflige vexations sur vexations,
accumule les inj ustices, et non seulement se
rit des protestations des amis du cabinet,
mais encore se moque du gouvernement qui
lui conserve sa confiance.- Léonce Armbruster.
.-,- ,1 ■
LES FAUSSAIRES DE LA POUCE POLITIQUE
DE BERLIN
-
[De notre correspondant particulier)
Berlin, 14 décembre.
Dans le procès du fameux policier alle-
mand Tausch,on a constaté que des fonction-
naires de la police politique à Berlin - n'hési-
taient pas à commettre des faux quand les cir-
constances l'exigent. 11 paraît que cet usage
persiste toujours.
Dernièrement on a fait des perquisitions à
Charlottenbourg, chez le citoyen E., pour y
chercher des imprimés révolutionnaires russes.
On l'amena ensuite au bureau du président
de la police et on lui montra deux lettres qu'il
aurait écrites à M. Braun, rédacteur socia-
liste, et dont il ressortait qu'il aurait des rap-
ports avec des révolutionnaires de Russie. E.
déclara que c'était un faux. On lui a fait co-
pier les deux lettres et les experts en écriture
ont dû convenir que les deux lettres adressées
à Braun et signées E. étaient l'œuvre d'un
faussaire. Quand le citoyen a émis que c'était
un fonctionnaire de la police qui avait commis
le faux, on le menaça de le mettre en prison et
de le faire « refroidir » s'il insistait trop sur
U point.
Donc, le crime sera étouffé et cela pour
cause.
A LA CHAMBRE
LES GRANDS TRAVAUX
M. Léon Bourgeois préside.
M. Delcassé dépose un projet de loi portant
ouverture au ministère des affaires étran-
gères d'un crédit extraordinaire pour l'acquisi-
tion du palais Farnèse à Rome. Le projet
est renvoyé à la commission du budget.
M. Charles Benoit dépose le rapport qu'il a
rédigé sur le projet de résolution adopté par
la Chambre, invitant le gouvernement à pré-
senter un projet de code du travail.
On entame la discussion du projet, adopté
par le Sénat, relatif à la construction ou à l'a-
mélioration des canaux, rivières et ports ma-
ritimes.
M. Lebrun. — Le projet voté par la Chambre
comportait un ensemble de travaux de plus de 700
millions. Mais le Sénat a fait subir au projet des
réductions considérables, en sorte que les travaux
prévus aujourd'hui ne s'élèvent plus qu'à 300
millions.
Et cependant certaines des voies navigables nou-
velles que lo Sénat a repoussées avaient une ur-
gence absolue, tel le canal du Nord-Est destiné à
relier le port de Dunkerque et le bassin houiller
du Nord et du Pas-de-Calais avec la région mé-
tallurgique de l'arrondissement de Briey.
Toute l'industrie française va chercher dans
cette région métallurgique la matière première
dont elle a besoin. Ce canal présentait donc un
caractère d'intérêt national.
Il y a un intérêt de premier ordre à faire passer
une grande voie d'eau dans cette région. Pourquoi
la commission ne l'a-t-elle pas compris et a-t-cllo
simplement accepté le vote du Sénat ?
M. Rabier, rapporteur. — Le Sénat n'a pas
repoussé le projet relatif au canal du Nord-Est. Il
l'a simplement ajourné. Nous demandons à la
Chambre de prendre la même décision.
M. Brindeau. — Il est fâcheux que la commis-
sion ait accepté le vote du Sénat pour le port du
Havre. La Chambre avait voté 20 millions; le Sé-
nat a réduit ce chiffre à 8.500.000 francs. C'est tout
à fait insuffisant.
Le port du Havre,qui est le second de France, se
développe tous les jours davantage; il n'y a, pour
s'en convaincre, qu'à consulter les statistiques. Il
est donc urgent de faire tous les travaux qui ont
été reconnus utiles.
D'ailleurs, la chambre de commerce du Havre, la
ville du Havre et le conseil général de la Seine-
Inférieure ont pris l'engagement de payer la moitié
de la dépense.
M. Ballande. — On devrait maintenir pour le
port de Bordeaux la somme de. 13 millions qui
avait été votée par la Chambre pour la construction
do la totalité d'un nouveau bassin à flot, tandis
que la commission propose d'accepter le chiffre de
8 millions voté par le Sénat pour la construction
d'une des parties de ce bassin.
M. Marc Reville appelle l'attention de la
Chambre sur l'importance du canal du Rhône
au Rhin.
M. Marc Reville. — En Allemagne, on tra-
vaille à détourner vers les ports du Nord le com-
merce de la Suisse. Si les écluses du RhÔne au
Rhin étaient allongées, si on faisait un port de
raccordement, tout le commerce du Nord de la
Suisse viendrait enrichir le port de Marseille, aug-
menter le fret et favoriser la marine marchande
française.
Le rapporteur dit qu'un projet de M. Marc
Reville sîir ce sujet est actuellement soumis au
Sénat.
M. Marc Reville renonce alors à son amen-
dement.
M. Louis Mill parle du port de Calais qui a
été laissé de côté, mais qui doit être terminé
suivant les prévisions du plan Freycinet.
M. Audiiïred défend les intérêts de l'indus-
trie du bassin de la Loire et de la marine mar-
chande qui n'aura du fret que si les voies de
communication sont développées.
M, Paul Constans estime que la région du
centre a été sacrifiée.
M. Péronneau espère le dépôt, par le gouver-
nement, d'un projet spécial relatif au canal de
Moulins à Sancoins.
Le rapporteur répond que ce projet est
devant le Sénat.
Paris port de mer
M. Sénac développe tout un programme de
travaux publics comprenant le canal des Deux-
Mers, le canal de Marseille à Lyon, le canal
do Rouen à Paris.
Ce dernier est celui qui intéresse la question
de Paris port de mer.
M. Sénac. — La question a été étudiée. Elle
est mure. Si on veut lutter contre les ports de
mer du Nord et de la Baitique, il faut faire le ca-
nal de Rouen à Paris.
Un incident
Au moment où M. Sénac parle du canal des
Deux-Mers, M. Rabier interrompt :
— Et la dépense,
— Cela ne coûtera que deux milliards ! s'écrie
M. Coûtant.
Quelques murmures accueillent cette décla-
ration.
M. Coûtant se tourne alors vers la droite :
— J'ai travaillé, crie-t-il, et vous, vous
n'avez rien fait.
M. Sénac veut continuer son discours et
parle de la nécessité de donner du travail aux
ouvriers.
M. Coulant intervient encore :
— Cela n'a pas l'air de vous préoccuper beau-
coup.
M. Bourgeois :
— Ne passionnez pas le débat.
M. Binder se met à rire dans l'hémicycle.
— Espèce d'imbécile! s'exclame M. Coûtant.
Et c'est M. Archdeacon qui s'approche de
M. Coûtant.
— Vous n'avez que faire ici, lui dit le député
d'Ivry. Allez à droite 1
Une altercation se produit.Les huissiers ob-
tiennent que le député nationaliste regagne sa
place.
L'incident est clos.
M. Sénac, sur la demande du rapporteur,
retire son amendement.
M. Pierre Baudin demande à la Chambre de
voter le projet.
Le Sénat n'a pas voulu comprendre, dans le
programme, des travaux pour lesquels les in-
téressés n'avaient pas voté de subventions
fermes.
L'orateur accepte cette division. Il demande
à la Chambre de voter le profet tel qu'il lui
est présenté.
Toutefois, il appartient au gouvernement
d'agir pour provoquer les initiatives d'où doi-
vent résulter les accords financiers indispen-
sables.
M. Pierre Baudin dépose, à cet effet, un pro-
jet de résolution.
M. Charles Dumont. — M. Baudin a eu une
heureuse idée lorsqu'il a institué des péages pour
gager les emprunts des chambres de commerce ;
mais le concours de 50 010 qu'on a pu obtenir
ainsi sera-t-il payé ?
lie canal du lYord
M. Plichon insiste sur la nécessité de com-,
mencer la construction du canal du Nord.
M. Borgnet demande une cale de radoub
pour le port de Rouen. M. Rouvier dit que la
question sera examinée aussitôt que les res
sources financières le permettront. M. Borgnet
retire son amendement.
M. Mulac reprend un amendement de M.
Dumont rendant non négociables les obliga-
tions émises dans les conditions que nous
avons indiquées plus haut.
M. Mulac. — Les obligations, si elles sont ne7
gociées, trouveront des dupes parmi les illettrés
Il faut protéger la petite épargne.
L'amendement Mulac est repoussé.
On met ensuite aux voix le projet relatif a*
canal du Nord. Il est adopté, par 523 voix con.
tre 7.
Aujourd'hui séance à 2 h.
: H. D.
Voir à la 3e page
les Dernières Dépêches
de la nuit
et la Revue des Journaux
du matin
ENTRE DIRECTEURS
Sous ce titre : a Entre directeurs » — et sous une
enveloppe portant ces mots : Agences Métropoti.
taine et Paris-Nouvelles réunies - nous a ùiC
adressée la note suivante :
Ce matin lundi, à la gare Montparnasse, à,
l'arrivée du train de Dreux, les voyageurs o it
été témoins d'une scène de pugilat entre MM.
Edouard Vincent Drevfus-Gonzalès et Richard
V. Reitb, les deux directeurs de l'Agence Mé-
tropolitaine. A la suite d'une violente discus-
sion d'intérêt et un échange de paroles inj u-
rieuses, les deux associés en sont venus aux
mains et ont dû être conduits au commissariat
de police. Une rencontre paraît imminente. -
Paris-Nouvelles.
Nos confrt-rcs sont certainement partisans de la
maxime : « On n'est jamais mieux servi que par
soi-même. a
» :c:
LE SERVICE DE DEUX ANS EN ITALIE
IDe notre correspondant particulier) ¡
Rome, 14 décembre.
La commission militaire de la Chambre,
chargée de préparer la revision de la, loi mi-
litaire de 1884, a décidé de proposer à la
Chambre la réduction' du service à deux ans.
MOBILISATION SECRÈTE EN AUTRICHE-HONGRIE
(De notre correspondant particulier)
Zara, 14 décembre.
Une grande activité règne dans les garnisons
de la Dalmatie du Sud. De nombreux four-
gons sont arrivés à bord des navires de la'
Compagnie Hungaro-Croate.
Tout paraît indiquer qu'on se prépare a un3^
mobilisation.
———————————— -
SCANDALE CONfiRÉGANISTE
Alger, 14 décembre.
Un scandale vient d'être dévoilé à Alger, où
il a produit une pénible émotion. L'Assistance
publique avait confié un certain nombre d'en-
fants à des congréganistes qui avaient l'itî
chargés de leur éducation. Or," plusieurs ,1.'1
Ces enfants auraient subi des sévices gravr s.
L'u a d'eux aurait, même sur te uurp-s ctls Me -
sures nombreuses, ainsi qu'en fait foi un a:~
tiiicat médico-légal. Le parquet a été saisi de
l'affaire.
Les Coulisses des Chambres
Les questeurs
A la fin de la séance de la Chambre, on (
donné lecture d'une lettre par laquelle M. Ri-
vet, élu sénateur, donne sa démission de Ji-
puté et de questaur de la Chambre.
Celle-ci a fixé à jeudi la nomination de deuï
questeurs, en remplacement de MM. HerbeL,
décédé, et Rivet, démissionnaire.
Les affaires extérieures
La commission des affaires extérieures et
coloniales s'est réunie sous la présidence de
M. Etienne.
Elle a examiné la proposition de M. Jaurès,
relative à l'action française au Maroc, et elle
a chargé M. Lucien Hubert de préparer un
travail d'ensemble sur cette question au sujet
de laquelle l'auteur sera entendu vendredi.
Elle a également décidé de convoquer le mi-
nistre des affaires étrangères à la même séance*
-et elle l'entendra sur la convention commer-
ciale de l'Egypte et sur le projet de résolution
de M. François Deloncle, relatif au chemin dit,
fer de Bagdad ; la motion est ainsi conçue :
« La Chambre, constatant que la politique
financière française à l'égard de la Turquie a
eu pour effet, direct ou indirect, d'assurer les
moyens financiers indispensables à la construc-
tion du chemin de fer de Bagdad, invite la
gouvernement à faire le nécessaire pour que
la représentation des intérêts français dana
l'affaire du chemin de fer de Bagdad rép n la
aux droits et à l'influence légitime do la
France. »
M. Deloncle a été chargé de présenter à la
commission, pour la séance de vendredi, uiv
premier rapport sur ces deux questions.
Les papiers des Humbert
La commission d'enquête sur l'affaire Huon.
bert a, au début de sa séance d'hier, entendu
M. Brugnière fils, qui a déclaré que son port
avait remis 1.400.000 francs aux Humbertpouc
le faire gracier puis réformer.
M. Brugnière a déclaré qu'il n'avait pas
assisté aux démarches faites par ses parents et
tout à fait en dehors de lui pour obtenir sa
grâce et qu'il ne pouvait donner aucun rciseî-
gnement à ce sujet. Au sujet des prêts consen-
tis par son père, il a dit qu'ils avaient été n • -
gociés par l'intermédiaire de M. Amigues. an-
cien notaire; il ajoute qu'après sa grâce b-
tenue, sa famille était en butte à des dorrnri-
des constantes d'argent de la part des Humbeifc
et que pour mettre fin aux menaces que ceux-
ci ne cessaient de faire, il aurait déserté una
seconde fois. Interrogé sur le point de sai oir-
si une pièce signée de lui qui se trouve au dos-
sier et dans laquelle il sollicite sa grâce, est
bien de lui, il répond ne pas en avoir gardé la
souvenir. M. le président lui fait alor écrira
quelques lignes en présence de la commis-
sion et on constate une parfaite similitude
d'écriture.
M. le président a déposé une lettre de Mvna
Demôle,de Genève, affirmant que son mari n'a
eu avec les Humbert que des relations d'affaires
et qu'il est leur créancier, une lettre de Vidal
protestant contre les perquisitions opérées chez
lui et deux lettres de Cros. Sur une de ces let-
tres, M. le président fait observer qu'il n'avait
jamais été question d'envoyer trois membres
de la commission avec ce témoin pour opérer
les perquisitions et qu'il est inutile de relever
des allégations aussi inexactes.
M. Delacherie, qui devait venir déposer
hier, a fait savoir qu'il ne pourrait se rendra
devant la commission que jeudi prochain.
La marine marchande
La commission extra-parlementaire de la
marine marchande s'est réunie hier matin au
ministère du commerce.
M. Georges Trouillot, ministre du commerce
et de l'industrie, a procédé à l'installation de
la commission et a exposé brièvement les dif-j
ficultés résultant de la législation actuelle sur :
la marine marchande, puis il a cédé la prési:
PARIS fi b £ r/fèYENiffiTÏ'
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Ne 12332. - Mercrrdi 16 Décembre 19Q3
24 FRIMAIRE AN 112
ADMINISTRATION : 14, rué du Mail
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
NOS LEADERS
PBrwine et Nationalisme
Nd$0iKv©ns assez rarement à parler
deïMMuJfcB Lemaître. Il est clair que
s'ii'âfeâaiefse oublier peu à peu, en tant
qiçupepeftHnalité littéraire, il ne prend
fflM-gûge r d'ho m i-iie d'Etat. Il ignore
trdpoçugfu £ mventi°n, en art politique,
coaei £ ÉÈst& transformer en grand mou-
ven»ïnèai opinion des aspirations po-
pulaire encore mal formulées. Cet
acadadéEiini se contente d'importer
daâsnla lpoiitique des mœurs de petite
~litiEMétataret de revues de Jeunes. Il
chebehehdeé « outrances n. Ajoutons
qu^'èhcïsit avec peu de bonheur les
papanàekeet les cocardes dont il vou-
MitaèiesBEeEvir pour amuser et entraî-
ne® eia I»éie,
***
~E^dBatpif.1 Prononçant un discours, à
SagaçriJ sTest mis à dire :
~VoYs,uoNTIands, vous êtes embêtés — si
roâàoaàiiânparler — par les gens de Tarbes,
le âariatsmtde Carcassonne. Vous perdez plus
lu^wew&uM gagnez à faire partie de la com-
murnaufeéuféalrçaise : et c'est une chose mons-
Iry&Tusaise.
LeO^S^remarque avec raison que
la ]a( (cheke monstrueuse » c'est la
pI,'h$QStu}n vient de lire.
Il Hesdedlande s'il est en présence
d'iatfrœneK improvisation hasardeuse ».
lé.leromipou voir rassurer notre con-
~frérèrBifldéré à ce sujet.
~M.MuJ®ë lemaître n'a jamais courtisé
~l'iffipuprésàtion. Tout au moins, quand
il prpitla dramaturgie à l'Odéon,
il 93aSs.ait modestement parmi ceux
qtrçffëeiteàtt ou parmi ceux qui lisent
a dud\ro{®iide l œil ». Au besoin, il
avewiiasOn: infirmité d'une manière un
pepeungogue. Un autre critique dra-
mus'était plaint des conféren-
~ifflieruiuinettaient en honneur le
~gegeaAyippcrite de la fausse improvi-
~satiaDîiionM.V Jules Lemaître, un jour
~qu^hk'ailsE entrer en scène, rencontra
~le lerilnpf dont je parle. Tirant de la
popbefetférieure de son habit un con-
siièdâbàèfcouleau de papier : « Tenez,
dilrlMMJiiJes Lemaître à son confrère,
tioâcaiusHi ^e lis, et je récite. mais je
neDBitolecache pas ».
~Jelrenœprocherai pas à M. Jules Le-
maHafttrEes; procédés oratoires qui ont
Feilfarééftaits, mais qui ont l'avantage
d'$?éctateft l'erreur d'une improvisa-
ticÈlohahaEdeuse ».
LeLprpsident de la « Patrie française»
a eîdhéhéne sottise, mais une sottise
mérlitiitée. '.,
~CeQçnqiprouve que M.Jules Lemaître
~n'
~l'c^èçàoièosi fausse et si condamnable
~qu(¡ililit exprimée n'est pas sa propriété.
Il Jfal'aprUJitée à d'autres écrivais
~na$j®&ia4i&Jtes — à M. Maurice Barrés
OrOJ,li\l.!\iJ ules Lemaître s'est con-
teitéètiiedfépéter aux Normands une
fetjêQOfjl,¡.M. Maurice Barrès essayait,
ceteàeâsrèties années, d'enseigner aux
LotmiJMnfNous avons eu l'occasion de
siimtatux républicains cette tenta-
ti VMi \IHl püetIla r Í s te.
Le parcularisme est, évidemment,
le nPntilfWrre du patriotisme. La thèse
deàœatüvtlalistes est la suivante : cha-
ququprYince a son histoire propre,
se'ilÆons propres ; elle accepte de
s'animaux autres provinces pour for-
me-net'Elm" français. Mais le contrat
co^tMtïfenïne clause résolutoire : si la
pr<$ïiMft( £ stime qu'une part insuffi-
~saisteiteikest donnée dans la direction
deda Nation, elle aie droit de repren-
drdæ. Silbëtté. La Lorraine conserve
quqhpiqsdéputés nationalistes et mo-
déifiââ^s^n gouvernement anticlérical
~viertfeatiapouvoir ; la Lorraine n'a qu'à
~se getietàrde la communauté française.
DelBs Normands sont « embé-
téslèe paf aies Méridionaux. Les Nor-
Tnandadéont qu'à renoncer à leur qua-
Èitéiflé ffefnçais.
***
Eh bien les nationalistes ont choisi
une jolie plateforme électorale ! S'ils
veu&mkipi,otiver que le nationalisme
n'aTîMeniale commun avec le patrio-
tisâiispiëîs y parviennent aisément.
Qu'ils illent donc dire aux ouvriers,
auxapajsRiis : « Vous n'êtes que des
Fraiiçfriçaisous condition. Vous êtes
Fràft^çahvec M. Méline. Vous n'êtes
~plipiufYançais quand M. Waldeck-
RoStO^àâit ou M. Combes devient chef
tfu t'nement. » Ouvrier et pay-
?aiïS»0<§! gageront outragés. Et ils n'au-
~Tont>pli^^tort. C'est insulter des ci-
~loyjgifeb&ejeur proposer de soumettre
~l'u nitriifationale à des marchandages
polîfâ^i^egionaux.
HéSéfeli fut une heure où les prê-
Cre^^l^haient avec succès à des po-
~pufew^a^' mal conscientes de leurs
~vrà|§a^evôirs, ce particularisme que
M. dyItemaître tente de réhabiliter.
Sans doute la Vendée crut qu'elle
pOfppour s'opposer à la Républi-
~qU}Rftner contre la France. Il est
~labltfèwë qu'au bout d'un siècle, on
~trow#1 Picore (h:, gens pour propa-
~Xeifelmè' erreur à ce point mons-
trueusde
- Le patriotisme des nationalistes,
c'est le patriotisme des chouans. Pour-
quoi ne l'avoir pas dit plus tôt?
Nous ne prétendons pas au mono-
pole du patriotisme : il nous sera
pourtant permis de faire observer que
le dépit politique n'a induit en erreur
le parti républicain sur le devoir
national. Les Bonapartes, les Bour-
bons et les d'Orléans ont pu monter
sur le trône sans que les républicains
se sentissent le cœur moins français.
On ne saurait, au surplus, préten-
dre que certaines provinces jouissent
d'un régime de faveur, dont les autres
provinces auraient des motifs de se
plaindre. Si les cléricaux sont la mi-
norité à la Chambre, c'est qu'ils ne sont
plus la majorité dans le pays.
Le jour où — chose improbable-
les réactionnaires deviendraient la ma-
jorité du collège électoral, nous n'i-
rions pas crier que les régions les plus
républicaines sont opprimées par les
régions cléricales. Nous verrions tou-
jours dans les Normands, dans les
Bretons, dans les Lorrains des conci-
toyens - et ce n'est pas à eux qu'on
nous verrait déclarer la guerre. Ce
serait à la congrégation, qui n'est ni
bretonne, ni lorraine, ni normande,
mais romaine.
Hugues Destrem.
———————————
LA POTINIÉRE
Hier, la commission d'enquê-
te qui s'amuse à cataloguer les
cartes de visite trouvées chez les
Humbert, a accordé une audi-
tion au! jeune Brugnière fils.
Brugnière fils a dit que ses pa-
rents avaient prêté de l'argent aux Hum-
bert pour obtenir de ceux-ci des démar-
ches pour le faire gracier, lui jeune Bru-
gnière fils, qui avait déserté, et pour le
faire réformer. C'est M. Amigues, ex-no-
taire, qui s'est occupé des négociations rela-
tives aux prêts. Mais les Humbert, figu-
rez-vous ça, ne cessaient de demander de
l'argent, ma chère, si bien que le jeune
Brugnière fils, voyant qu'il coûtait tant
d'argent à ses parents, a déserté une se-
conde fois. Le jeune Brugnière fils ne se
rappelle pas avoir écrit une demande en
grâce, qui figure au dossier; alors la com-
mission l'a prié de tracer quelques lignes,
et on a eu alors l'avantage de remarquer
que la demande en grâce était bien de A son
écriture.
Et puis, on a reçu une lettre de Mme
Demôle, de Genève, qui dit que les Hum-
bert doivent de l'argent à son mari.
Et puis, on s'est plaint du témoin Cros.
Le témoin Cros prétendait que la commis-
sion lui avait promis d'aller avec lui faire
un tour à Carcassonne La commission a
déjà vu Carcassonne, faut croire, car elle
proteste avec énergie contre la fantaisie de
Cros de l'emmener dans cette préfecture.
Et puis on a décidé de i envoyer à au-
jourd'hui trois heures, la suite de ces in-
téressants exercices.
Est-ce que la commission ne se sent pas
incommodée par. le ridicule intense dont
elle se couvre ? Il nous faut charitablement
l'informer encore une fois que la galerie
s'amuse à ses dépens. Les magistrats sou-
rient en lui appoitant des dossiers et s'es-
claffent en les remportant. Les membres de
la commission pourraient tout aussi bien
jouer au bouchon, ou aller au café, ou en-
treprendre telle autre occupation d'une
utilité analogue ; la chose publique n'y per-
drait rien. — Ch. li.
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
Comité exécutif
La réunion Dicnière mensuelle se tiendra au
sièœe social, 9, rue de Valois, à Paris, le mer-
credi 16 décembre, à 9 h. du soir. Ordre du
jour :
1. - Procès-verbal.
2. — Projet de création d'un Bulletin hebdoma-
daire du Parti (relations à entretenir avec tous les
comités et membres adhérents de la province at de
Paris).
3. — Proposition de M. Lucien Le Foyer, à pro-
pos des discussions r/centes sur la limitation des
dépenses militaires et les bureaux de la paix.
4. — Projet de résolution de M. Emmanuel Foy,
concernant des incompatibilités électives munici-
pales.
5. - Communications du bureau.
6. - Questions diverses.
L'assemblée générale annuelle du comité ra-
dical-socialiste de Seine-et-Oise a eu lieu au
Grand-Orient de France.
M. Lemoine-Rivière présidait. L'assistance
était fort nombreuse.
Nous avons remarqué la présence de plu-
sieurs maires républicains du département et
MM. Berteaux, député; Foucault, ancien con-
seiller d'arrondissement; Henri Juclier, direc-
teur du Réveil, président de l'Association ré-
publicaine de Seine-et-Oise ; Rolet, Monfray,
correspondant du Rappel h Houilles; Arnould,
directeur de l'Echo du Raincy ; Fèvre, direc-
teur du Journal de Versailles; Paquet, direc-
teur du Régional, etc.
M. Berteaux a entretenu un instant l'assis-
tance avec le talent qu'on lui connaît et l'ordre
du jour suivant approuvant sa conduite a été
voté à l'unanimité ;
Le comité départemental républicain radical et
radical-socialiste de S.-et-O., réuni en assemblée
générale, le 13 décembre 1903, au Grand-Orient
de France, profitant de la présence du citoyen
Maurice. Berteaux, lui adresse ses plus vives féli-
citations pour l'énergie avec laquelle il tient haut
et ferme le drapeau de la démocratie dans le dé-
partement dont il est le seul député républicain.
Ùne discussion intéressante a eu lieu sur la
politique du département. MM. Lemoine-Ri-
vière, Arnould, Fèvre, Fallot et divers autres
orateurs y ont pris part, puis, M. Henri Jucliér
au nom de l'Association de la presse républi.
caine a résumé le débat en préconisant une ac-
tion républicaine inlassable et vigoureuse. —
Raffestin-Nadaud.
——————————— ——————————
BEBEL ET GORKI
We notre correspondant particulier)
Berlin, 14 décembre.
Le poète russe Gorki, grand admirateur de
Bebel, a envoyé au leader socialiste allemand
un encrier comme cadeau. 11 le tient lui-même
d'lm déporté de la Sibérie qui l'a fabriqué avec
une dent de mammouth.
HYGIÈNE PUBLIQUE
Un confrère peu tendre. — Avant de
parler. -- Les services de M. Monod.
L'adduction des eaux potables à
Paris. — Eau pure, air pur et
lumière. — Nul n'est prophète
en son pays.
À M. Gaston Leroux.
M. Gaston Leroux, dans le Matin, prend à
partie M. Monod, le directeur de l'assistance et
de l'hygiène publiques.
Ah ! il n'est pas tendre pour l'administration,
notre confrère ! et comme il dit galamment
toutes ces choses ! Certes, ce n'est pas lui que
l'on trouvera trop modeste, car cette loi sur la
santé publique, c'est lui qui la fit voter. —
Parfaitement!. ou tout au moins c'est ce qu'il
dit dans l'article où le regretté Dr Proust sert
de prétexte à une charge en règle contre l'ad-
ministration tout entière.
1 Lisez M. G. Leroux : « -., On. a prononcé le.
nom de M. Monod (pour succéder à M. Proust).
Qui ça M. Monod ? je ne connais pas M. Monod.
M. Monod ou un autre, un autre de l'adminis-
tration. M. Monod est un système. »
Eh! parbleu, on voit de reste que, non rou-
lement M. Leroux ne connaît pas M. Monod,
mais qu'il ne se doute pas de ce que peut être
la question qu'il traite. Quant à la prétention
que M. Leroux émet d'être pour quelque chose
dans le vote de la loi sur la santé publique, il
me suffira, pour l'obliger à un peu plus de mo-
destie, de lui apprendre que cette fameuse loi,
plusieurs fois mise et remise sur le chantier
depuis vingt ans, fut discutée une première
fois en 1895, au Sénat, qui s'arrêta à l'article
7 et la renvoya à la commission : c'était donc
bien avant les fameuses campagnes dont nous
parle M. Leroux, campagnes dont les résultats
furent d'ailleurs plutôt négatifs. au moins
pour le public.
Les erreurs de M. Leroux
Voyez-vous, mon cher confrère, il ne suffit
pas, pour parler de ces choses qui sont l'hy-
giène et l'assistance — toutes deux se tien-
nent étroitement — de tremper sa plume dans
un encrier et -le choisir une tête de turc —
Bechmann ou Monod.— Pour en parler,il faut
les connaître, et pour les connaître, il faut les
étudier, et beaucoup.
Et d'abord comment voulez-vous que l'on
nomme M. Monod, qui est directeur de l'Hy-
giène en France en remplacement de M.Proust?
— Depuis quand, dans cette administration
que vous chargez de toutes les iniquités, fait-
on descendre les fonctionnaires qui n'ont pas
démérité? Apprenez donc, mon cher monsieur
Leroux, car vous me semblez l'ignorer, que
M. Monod était le chef hiérarchique de M.
Proust, et même, ce que vous ne savez pas
non plus, qu'il était son collègue à l'Académie
de médecine, -- ce qui semblerait dénoter
quelque science, car vous ne contesterez peut-
être pas que les médecins sont très jaloux de
leurs prérogatives et qu'ils n'auraient certai-
nement pas reçu dans leur docte compagnie
un ignare qui n'était mémo pas ofr de
santé: M. Monod partageant avec testeur
1 honneur d etre de l'Académie de médecine
sans ètre médecin.
Il ne faut pas avoir lu une ligne émanant
de M. Monod, il ne faut l'avoir jamais entendu
pour oser dire qu'il partagerait les idées d'un
monsieur dont l'idéal serait l'emploi de l'eau
bourbeuse au lieu d'eau pure dans l'alimenta-
tion. Quelle sinistre plaisanterie et combien il
est regrettable de voir, sous prétexte d'un
hommage rendu au professeur Proust, un
homme aussi utile, aussi profondément dé-
voué à la chose publique que l'est M. Henri
Monod, ridiculisé et grossièrement travesti.
« Le système Monod »
Le système Monod? M. Leroux, qu'appelez-
vous système Monod ? et que vient faire là vo-
tre prétention d'avoir mis le contrôle de la
science au dessus de l'arbitraire de l'adminis-
tration ? Mais monsieur, c'est grâce à Henri
Monod que le conseil consultatif d'hygiène de
France doit d'avoir une vie effective et une
influence réelle ; ce n'est, il est vrai, ni votre
journal, ni vos articles qui l'ont créé, comme
vous voudriez nous le faire croire, car il y a
déjà quelque vingt-cinq ans qu'il existe. De
même que c'est grâce à Monod, aidé de ce
conseil, que la France a pu éviter ou enrayer
des épidémies épouvantables.
C'est encore grâce à M. Monod que les qua-
rantaines maritimes, si préjudiciables à tous,
ont été remplacées par des désinfections à
bord, mesures bien plus efficaces que tous les
isolements possibles; c'est encore grâce aux
mesures prises par son administration que la
peste bubonique a été évitée en 1896, et c'est
encore grâce à cette administration, que vous
méprisez tant, que des épidémies tiphyques,
cholériques, sont évitées tous les ans.
Bechmann et Monod
Enfin, il faudrait s'entendre et ne pas mêler
les choses à plaisir. Vous parlez, mon cher
confrère, de M. Bechmann qui, paraît-il, est
chargé d'amener à Paris l'eau des sources que
le comité consultatif d'hygiène a déclaré po-
table.
Si M. Bechmann conduit mal ses travaux, si
les matériaux qu'il emploie manquent d'étan-
chéité et laissent s'infiltrer les matières usées
de façon à polluer l'eau, M. Monod n'en peu
mais ! et il ne s'ensuit pas de ce que l'un est
ingénieur incapable — ce qui semble ressortir
de vos dires, dont je vous laisse la responsa-
bilité, — pour que le second soit solidaire
de cette incapacité, qui est loin d'être démon-
trée.
Le système Monod, M. Leroux, je vais vous
le faire connaître, puisque vous n'avez jamais
lu ni entendu son auteur : Ce système qui
n'a rien d'empirique consiste en trois choses :
de l'eau pure, de l'air pur et de la lumière.
Nous sommes bien loin de l'eau bourbeuse.
Conclusion
Vraiment, je n'aurais jamais cru qu'il fau-
drait défendre un jour, dans la presse républi-
caine, un homme qui a rendu de si éminents
services à son pays ; passe encore si cette dia-
tribe émanait d'un journal réactionnaire, toute
calomnie étant bonne pour ces messieurs,
mais constater que de semblables. erreurs
sont imprimées dans un journal qui se pique
de républicanisme, cela dépasse quelque peu
mon imagination simpliste, car je croyais tout
naïvement que le parti républicain tout entier
devait s'enorgueillir de posséder parmi les
siens, et au premier rang, un homme de cotto
valeur qui, dans sa vie administrative déjà
longue, a su s'attirer l'admiration de tous
ceux qui s'intéressent aux petits et aux mal-
heureux ; non pas en Fraucé seulement, mais
dans le monde entier.
Hélas ! M. Leroux vient de nous prouver
une fois de plus que « nul n'est prophète en
son pays ».
Emile MAHÉ.
— ♦
PAROLES D'UN MINISTRE AMÉRICAIN
New-York, 14 décembre.
Dans une réunion d'officiers de l'année et
de la marine, M. Hoot, secrétaire d'Et it pour
la guerre, a dit : Le temps approche où les
Etats-Unis so mesureront avec une puissance
étrangère et où l'armée et la marine se serre-
ront les coudes pour le bien public.
M. Root proteste contre la publication de
ces paroles : il déclare n'avoir pas prononcé
le mot « bientôt » et n'avoir eu en vue qu'un
avenir absolument indéterminé.
I , ■K'in .il m ■■
AIMONS-NOUS.
« Aimons-nous les uns les autres », disait,
il y a pas mal de siècles, Confucius.
« Aimons-nous les uns les autres », ont ré-
pété Zoroastre et le Christ.
Tout récemment, dans le Lot, en enfouis-
sait clandestinement, à quatre heures du ma-
tin, comme un pestiféré et un paria, un en-
fant de quinze ans, un petit berger, qui s'é-
tait pendu accidentellement dans sa cabane,
en jouant avec une corde. Au nom d'un Dieu
d'amour, un curé fit creuser la fosse dans un
coin du cimetière, loin de toute sépulture.
chrétienne.
L'autre jour, un homme, Bonaventure Mail-
lois, se rend à Perpignan, accompagné de son
oncle, capitaine en retraite, décoré. Des pas-
sants reconnaissent Maillols, se jettent sur lui
et veulent l'écharper.
Pourquoi ? Parce que ce Maillols, poursuivi
pour assassinat d'une fillette et condamné à
mort par la cour d'assises des Pyrénées-Orien-
tales, avait été ensuite reconnu innocent et
avait été acquitté par la cour d'assises de l'Hé-
rault. Montpellier avait arraché sa proie à Per-
pignan. Mais les gens de Perpignan, s'en te-
nant au jugement de leurs jurés, n'ont pas
voulu admettre l'innocence de l'infortuné Mai l-
lols, et ont tenté de l'exécuter eux-mêmes. Ils
se seraient faits avec joie les assassins d'un
homme pour prouver à celui-ci qu'il n'était
qu'un assassin.
Hier, enfin, tout près de Paris, à Meaux, un
hussard, Vermot, injuriait des jeunes gens
qui viennent d'être incorporés au régiment, se
jetait tout à coup sur l'un d'eux, nommé La-
croix, et lui plongeait dans la poitrine, sous
l'aisselle gauche, la lame d'un couteau à cran
d'arrêt. Touchant exemple de la fraternité des
arme3 I
Et la stupidité cléricale et confessionnelle,
la stupidité de la foule inconsciente et cruelle,
la stupidité de la brute militaire, toutes les
stupidités humaines continuent plus que ja-
mais à interpréter en leur faveur la maxime
dominante des religions — de toutes les reli-
gions : « Aimons-nous les uns les autres ».
G. DE VORNEY.
LE MOUVEMENT PRÉFECTORAL
Je reviens,au risque de lasser les lecteurs du
Rappel, sur le mouvement préfectoral que M.
Combes nous promet pour le milieu de l'an-
née prochaine, Il faudra bien attendre jus-
que-là puisqu'il n'y a pas moyen de faire au-
trement, et puisqu'on a parait-il, place Beau-
veau, de bonnes raisons de remettra à plus
f.,1t l'n'tllYl,.f:,..- A/lm !»\ tnl-Mn
haiu i ^jjuiauuu aui^tuiDiiauYCf
Comme, en matière politique, il n'est rien
d'absolu, ne portons pas de jugements témé-
raires, l'avenir dira qui a raison, de nous qui
voudrions voir modifier l'esprit des préfets et
des sous-préfets avant la période électorale,
ou de M. Combes qui désire ne point agir
avant les élections municipales.
Pourtant il est regrettable que le président
du conseil n'ait pas fait au moins un exemple,
en se privant des services de M. Moussard,
préfet de l'Orne, qui est la plus belle perle de
l'écrin administratif, et qu'Hubbard appelait
joliment « le récidiviste do la trahison pré-
fectorale ».
M. Moussard est, dans l'Orne, ce qu'il a été
partout, le chef de la réaction cléricale. C'est
lui qui, combattant dans l'Aveyron la candida-
ture sénatoriale de Joseph Fabre. s'attirait de
notre ami ce jugement: « Je considère comme
un devoir de témoigner, publiquement com-
bien je désapprouve les procédés d'un préfet
dont le règne ne sera plus que de quelques
jours et qui, transfuge de la démocratie, scur-
teur de la réaction cléricale,aura la responsa-
bilité des fatales atteintes portées dans l'Avey-
ron à la concentration républicaine. »
C'est encore lui qui, au moment de la grande
lutte contre le nationalisme à Annecy, favori-
sait de tout son pouvoir les candidats de la
Patrie Française, menaçant les fonctionnaires
républicains, faisant arrêter les citoyens cou-
pables d'avoir acclamé M. Waldeck-Rousseau
sur le passage de Jules Lemaître et pronon-
çait un discours, où parlant de la loi sur la ré-
duction des heures du travail il disait : « C'est
une loi stupide faite pour se créer une popula-
rité de mauvais aloi par des hommes politi-
ques sans conscience. C'est le commencement
de la désorganisation nationale entreprise par
l'étranger. »
Et c'est toujours lui qui, dans l'Orne, laisse
tourner en ridicule le cabinet Combes, combat
les maires anticléricaux, brime les journalistes
du bloc, persécute les instituteurs, s'aplatit
devant l'évêque, se fait en un mot l'organisa-
teur de la défaite républicaine.
En présence de tous ces agissements, dont la
réalité est indiscutable et n'admet point la con-
tradiction, je dis qu'il est inexplicable que le
président du conseil maintienne à son poste
le préfet Moussard, et que, si l'on peut, dans
une certaine mesure, faire crédit à M. Combes
jusqu'en mai pour un mouvement général
d'épuration définitive, il est impossible de
trouver une excuse plausible à la faiblesse
dont il fait preuve en laissant sciemment les
républicains de l'Orne sous la domination d'un
fonctionnaire nationaliste et clérical qui les
bafoue, leur inflige vexations sur vexations,
accumule les inj ustices, et non seulement se
rit des protestations des amis du cabinet,
mais encore se moque du gouvernement qui
lui conserve sa confiance.- Léonce Armbruster.
.-,- ,1 ■
LES FAUSSAIRES DE LA POUCE POLITIQUE
DE BERLIN
-
[De notre correspondant particulier)
Berlin, 14 décembre.
Dans le procès du fameux policier alle-
mand Tausch,on a constaté que des fonction-
naires de la police politique à Berlin - n'hési-
taient pas à commettre des faux quand les cir-
constances l'exigent. 11 paraît que cet usage
persiste toujours.
Dernièrement on a fait des perquisitions à
Charlottenbourg, chez le citoyen E., pour y
chercher des imprimés révolutionnaires russes.
On l'amena ensuite au bureau du président
de la police et on lui montra deux lettres qu'il
aurait écrites à M. Braun, rédacteur socia-
liste, et dont il ressortait qu'il aurait des rap-
ports avec des révolutionnaires de Russie. E.
déclara que c'était un faux. On lui a fait co-
pier les deux lettres et les experts en écriture
ont dû convenir que les deux lettres adressées
à Braun et signées E. étaient l'œuvre d'un
faussaire. Quand le citoyen a émis que c'était
un fonctionnaire de la police qui avait commis
le faux, on le menaça de le mettre en prison et
de le faire « refroidir » s'il insistait trop sur
U point.
Donc, le crime sera étouffé et cela pour
cause.
A LA CHAMBRE
LES GRANDS TRAVAUX
M. Léon Bourgeois préside.
M. Delcassé dépose un projet de loi portant
ouverture au ministère des affaires étran-
gères d'un crédit extraordinaire pour l'acquisi-
tion du palais Farnèse à Rome. Le projet
est renvoyé à la commission du budget.
M. Charles Benoit dépose le rapport qu'il a
rédigé sur le projet de résolution adopté par
la Chambre, invitant le gouvernement à pré-
senter un projet de code du travail.
On entame la discussion du projet, adopté
par le Sénat, relatif à la construction ou à l'a-
mélioration des canaux, rivières et ports ma-
ritimes.
M. Lebrun. — Le projet voté par la Chambre
comportait un ensemble de travaux de plus de 700
millions. Mais le Sénat a fait subir au projet des
réductions considérables, en sorte que les travaux
prévus aujourd'hui ne s'élèvent plus qu'à 300
millions.
Et cependant certaines des voies navigables nou-
velles que lo Sénat a repoussées avaient une ur-
gence absolue, tel le canal du Nord-Est destiné à
relier le port de Dunkerque et le bassin houiller
du Nord et du Pas-de-Calais avec la région mé-
tallurgique de l'arrondissement de Briey.
Toute l'industrie française va chercher dans
cette région métallurgique la matière première
dont elle a besoin. Ce canal présentait donc un
caractère d'intérêt national.
Il y a un intérêt de premier ordre à faire passer
une grande voie d'eau dans cette région. Pourquoi
la commission ne l'a-t-elle pas compris et a-t-cllo
simplement accepté le vote du Sénat ?
M. Rabier, rapporteur. — Le Sénat n'a pas
repoussé le projet relatif au canal du Nord-Est. Il
l'a simplement ajourné. Nous demandons à la
Chambre de prendre la même décision.
M. Brindeau. — Il est fâcheux que la commis-
sion ait accepté le vote du Sénat pour le port du
Havre. La Chambre avait voté 20 millions; le Sé-
nat a réduit ce chiffre à 8.500.000 francs. C'est tout
à fait insuffisant.
Le port du Havre,qui est le second de France, se
développe tous les jours davantage; il n'y a, pour
s'en convaincre, qu'à consulter les statistiques. Il
est donc urgent de faire tous les travaux qui ont
été reconnus utiles.
D'ailleurs, la chambre de commerce du Havre, la
ville du Havre et le conseil général de la Seine-
Inférieure ont pris l'engagement de payer la moitié
de la dépense.
M. Ballande. — On devrait maintenir pour le
port de Bordeaux la somme de. 13 millions qui
avait été votée par la Chambre pour la construction
do la totalité d'un nouveau bassin à flot, tandis
que la commission propose d'accepter le chiffre de
8 millions voté par le Sénat pour la construction
d'une des parties de ce bassin.
M. Marc Reville appelle l'attention de la
Chambre sur l'importance du canal du Rhône
au Rhin.
M. Marc Reville. — En Allemagne, on tra-
vaille à détourner vers les ports du Nord le com-
merce de la Suisse. Si les écluses du RhÔne au
Rhin étaient allongées, si on faisait un port de
raccordement, tout le commerce du Nord de la
Suisse viendrait enrichir le port de Marseille, aug-
menter le fret et favoriser la marine marchande
française.
Le rapporteur dit qu'un projet de M. Marc
Reville sîir ce sujet est actuellement soumis au
Sénat.
M. Marc Reville renonce alors à son amen-
dement.
M. Louis Mill parle du port de Calais qui a
été laissé de côté, mais qui doit être terminé
suivant les prévisions du plan Freycinet.
M. Audiiïred défend les intérêts de l'indus-
trie du bassin de la Loire et de la marine mar-
chande qui n'aura du fret que si les voies de
communication sont développées.
M, Paul Constans estime que la région du
centre a été sacrifiée.
M. Péronneau espère le dépôt, par le gouver-
nement, d'un projet spécial relatif au canal de
Moulins à Sancoins.
Le rapporteur répond que ce projet est
devant le Sénat.
Paris port de mer
M. Sénac développe tout un programme de
travaux publics comprenant le canal des Deux-
Mers, le canal de Marseille à Lyon, le canal
do Rouen à Paris.
Ce dernier est celui qui intéresse la question
de Paris port de mer.
M. Sénac. — La question a été étudiée. Elle
est mure. Si on veut lutter contre les ports de
mer du Nord et de la Baitique, il faut faire le ca-
nal de Rouen à Paris.
Un incident
Au moment où M. Sénac parle du canal des
Deux-Mers, M. Rabier interrompt :
— Et la dépense,
— Cela ne coûtera que deux milliards ! s'écrie
M. Coûtant.
Quelques murmures accueillent cette décla-
ration.
M. Coûtant se tourne alors vers la droite :
— J'ai travaillé, crie-t-il, et vous, vous
n'avez rien fait.
M. Sénac veut continuer son discours et
parle de la nécessité de donner du travail aux
ouvriers.
M. Coulant intervient encore :
— Cela n'a pas l'air de vous préoccuper beau-
coup.
M. Bourgeois :
— Ne passionnez pas le débat.
M. Binder se met à rire dans l'hémicycle.
— Espèce d'imbécile! s'exclame M. Coûtant.
Et c'est M. Archdeacon qui s'approche de
M. Coûtant.
— Vous n'avez que faire ici, lui dit le député
d'Ivry. Allez à droite 1
Une altercation se produit.Les huissiers ob-
tiennent que le député nationaliste regagne sa
place.
L'incident est clos.
M. Sénac, sur la demande du rapporteur,
retire son amendement.
M. Pierre Baudin demande à la Chambre de
voter le projet.
Le Sénat n'a pas voulu comprendre, dans le
programme, des travaux pour lesquels les in-
téressés n'avaient pas voté de subventions
fermes.
L'orateur accepte cette division. Il demande
à la Chambre de voter le profet tel qu'il lui
est présenté.
Toutefois, il appartient au gouvernement
d'agir pour provoquer les initiatives d'où doi-
vent résulter les accords financiers indispen-
sables.
M. Pierre Baudin dépose, à cet effet, un pro-
jet de résolution.
M. Charles Dumont. — M. Baudin a eu une
heureuse idée lorsqu'il a institué des péages pour
gager les emprunts des chambres de commerce ;
mais le concours de 50 010 qu'on a pu obtenir
ainsi sera-t-il payé ?
lie canal du lYord
M. Plichon insiste sur la nécessité de com-,
mencer la construction du canal du Nord.
M. Borgnet demande une cale de radoub
pour le port de Rouen. M. Rouvier dit que la
question sera examinée aussitôt que les res
sources financières le permettront. M. Borgnet
retire son amendement.
M. Mulac reprend un amendement de M.
Dumont rendant non négociables les obliga-
tions émises dans les conditions que nous
avons indiquées plus haut.
M. Mulac. — Les obligations, si elles sont ne7
gociées, trouveront des dupes parmi les illettrés
Il faut protéger la petite épargne.
L'amendement Mulac est repoussé.
On met ensuite aux voix le projet relatif a*
canal du Nord. Il est adopté, par 523 voix con.
tre 7.
Aujourd'hui séance à 2 h.
: H. D.
Voir à la 3e page
les Dernières Dépêches
de la nuit
et la Revue des Journaux
du matin
ENTRE DIRECTEURS
Sous ce titre : a Entre directeurs » — et sous une
enveloppe portant ces mots : Agences Métropoti.
taine et Paris-Nouvelles réunies - nous a ùiC
adressée la note suivante :
Ce matin lundi, à la gare Montparnasse, à,
l'arrivée du train de Dreux, les voyageurs o it
été témoins d'une scène de pugilat entre MM.
Edouard Vincent Drevfus-Gonzalès et Richard
V. Reitb, les deux directeurs de l'Agence Mé-
tropolitaine. A la suite d'une violente discus-
sion d'intérêt et un échange de paroles inj u-
rieuses, les deux associés en sont venus aux
mains et ont dû être conduits au commissariat
de police. Une rencontre paraît imminente. -
Paris-Nouvelles.
Nos confrt-rcs sont certainement partisans de la
maxime : « On n'est jamais mieux servi que par
soi-même. a
» :c:
LE SERVICE DE DEUX ANS EN ITALIE
IDe notre correspondant particulier) ¡
Rome, 14 décembre.
La commission militaire de la Chambre,
chargée de préparer la revision de la, loi mi-
litaire de 1884, a décidé de proposer à la
Chambre la réduction' du service à deux ans.
MOBILISATION SECRÈTE EN AUTRICHE-HONGRIE
(De notre correspondant particulier)
Zara, 14 décembre.
Une grande activité règne dans les garnisons
de la Dalmatie du Sud. De nombreux four-
gons sont arrivés à bord des navires de la'
Compagnie Hungaro-Croate.
Tout paraît indiquer qu'on se prépare a un3^
mobilisation.
———————————— -
SCANDALE CONfiRÉGANISTE
Alger, 14 décembre.
Un scandale vient d'être dévoilé à Alger, où
il a produit une pénible émotion. L'Assistance
publique avait confié un certain nombre d'en-
fants à des congréganistes qui avaient l'itî
chargés de leur éducation. Or," plusieurs ,1.'1
Ces enfants auraient subi des sévices gravr s.
L'u a d'eux aurait, même sur te uurp-s ctls Me -
sures nombreuses, ainsi qu'en fait foi un a:~
tiiicat médico-légal. Le parquet a été saisi de
l'affaire.
Les Coulisses des Chambres
Les questeurs
A la fin de la séance de la Chambre, on (
donné lecture d'une lettre par laquelle M. Ri-
vet, élu sénateur, donne sa démission de Ji-
puté et de questaur de la Chambre.
Celle-ci a fixé à jeudi la nomination de deuï
questeurs, en remplacement de MM. HerbeL,
décédé, et Rivet, démissionnaire.
Les affaires extérieures
La commission des affaires extérieures et
coloniales s'est réunie sous la présidence de
M. Etienne.
Elle a examiné la proposition de M. Jaurès,
relative à l'action française au Maroc, et elle
a chargé M. Lucien Hubert de préparer un
travail d'ensemble sur cette question au sujet
de laquelle l'auteur sera entendu vendredi.
Elle a également décidé de convoquer le mi-
nistre des affaires étrangères à la même séance*
-et elle l'entendra sur la convention commer-
ciale de l'Egypte et sur le projet de résolution
de M. François Deloncle, relatif au chemin dit,
fer de Bagdad ; la motion est ainsi conçue :
« La Chambre, constatant que la politique
financière française à l'égard de la Turquie a
eu pour effet, direct ou indirect, d'assurer les
moyens financiers indispensables à la construc-
tion du chemin de fer de Bagdad, invite la
gouvernement à faire le nécessaire pour que
la représentation des intérêts français dana
l'affaire du chemin de fer de Bagdad rép n la
aux droits et à l'influence légitime do la
France. »
M. Deloncle a été chargé de présenter à la
commission, pour la séance de vendredi, uiv
premier rapport sur ces deux questions.
Les papiers des Humbert
La commission d'enquête sur l'affaire Huon.
bert a, au début de sa séance d'hier, entendu
M. Brugnière fils, qui a déclaré que son port
avait remis 1.400.000 francs aux Humbertpouc
le faire gracier puis réformer.
M. Brugnière a déclaré qu'il n'avait pas
assisté aux démarches faites par ses parents et
tout à fait en dehors de lui pour obtenir sa
grâce et qu'il ne pouvait donner aucun rciseî-
gnement à ce sujet. Au sujet des prêts consen-
tis par son père, il a dit qu'ils avaient été n • -
gociés par l'intermédiaire de M. Amigues. an-
cien notaire; il ajoute qu'après sa grâce b-
tenue, sa famille était en butte à des dorrnri-
des constantes d'argent de la part des Humbeifc
et que pour mettre fin aux menaces que ceux-
ci ne cessaient de faire, il aurait déserté una
seconde fois. Interrogé sur le point de sai oir-
si une pièce signée de lui qui se trouve au dos-
sier et dans laquelle il sollicite sa grâce, est
bien de lui, il répond ne pas en avoir gardé la
souvenir. M. le président lui fait alor écrira
quelques lignes en présence de la commis-
sion et on constate une parfaite similitude
d'écriture.
M. le président a déposé une lettre de Mvna
Demôle,de Genève, affirmant que son mari n'a
eu avec les Humbert que des relations d'affaires
et qu'il est leur créancier, une lettre de Vidal
protestant contre les perquisitions opérées chez
lui et deux lettres de Cros. Sur une de ces let-
tres, M. le président fait observer qu'il n'avait
jamais été question d'envoyer trois membres
de la commission avec ce témoin pour opérer
les perquisitions et qu'il est inutile de relever
des allégations aussi inexactes.
M. Delacherie, qui devait venir déposer
hier, a fait savoir qu'il ne pourrait se rendra
devant la commission que jeudi prochain.
La marine marchande
La commission extra-parlementaire de la
marine marchande s'est réunie hier matin au
ministère du commerce.
M. Georges Trouillot, ministre du commerce
et de l'industrie, a procédé à l'installation de
la commission et a exposé brièvement les dif-j
ficultés résultant de la législation actuelle sur :
la marine marchande, puis il a cédé la prési:
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