Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-07
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 07 octobre 1903 07 octobre 1903
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le XVwm&rcâ -* - PARIS DÉPARTEMENTS -- -- - Le Wttméro CirTQ CENTIMES
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NOS LEADERS
> Les propositions
de M. Chamberlain
Pour comprendre à quel point les
questions religieuses deviennent étran-
gères à la société d'aujourd'hui, il suf-
fit de comparer l'intérêt qui s'attache
à la première encyclique du pape
avec la curiosité et l'inquiétude susci-
tées par la campagne de M. Chamber-
lain.
La lettre vague de style et creuse
d'idées de Pie X est conforme à la doc-
trine desséchée du Vatican. Assuré-
ment, nous ne défendons à personne de
rester catholique. Mais nous restons
dans la limite de notre droit de dis-
cussion en constatant que le Christia-
nisme a évolué dans un sens diver-
gent des préoccupations et des inté-
rêts modernes.
***
Cherchez-vous un drame émouvant
et dont le dénouement importe aux
destinées de la conscience humaine ?
H ne se joue pas à Rome, mais à Lon-
dres. Il n'y a pas encore longtemps,
qu'en dehors du cercle de quelques
savants, on a commencé à comprendre
la beauté des grandes luttes économi-
ques*. Peut-être quelques personnes
restent-elles indifférentes à cette lutte
superbe de la tradition, et de la civi-
lisation anglaises contre la jeune bar-
barie de l'impérialisme. Quel que soit
le résultat du duel qui s'engage, le
parti libéral britannique, dont la mol-
lesse, en d'autres circonstances, nous
avait paru blâmable, va se couvrir de
gloire.
Si haïssables que soient à nos yeux
les opinions de M. Chamberlain, nous
reconnaissons que le parti libéral an-
glais se trouve en présence d'un ad-
versaire digne de lui. I/impérialisme
anglais — que nous regardons comme
une erreur — s'élève pourtant au
dessus des petitesses de notre nationa-
lisme et de notre mélinisme.
Les protectionnistes étroits dont
nous subissons ici la * tyrannie de-
vraient bien considérer à quel point
leur « économie politique nationale »
est médiocre à côté de celle de Cham-
berlain.
Les dépêches nous apportent l'ana-
lyse d'une brochure publiée avec l'au-
torisation de l'ancien ministre des co-
lonies et avec une préface due à sa
plume. Cette brochure, du reste, est
intitulée : Les Propositions de M. Cham-
berlain. La principale de ces proposi-
tions est spécieuse ; elle porte bien
l'empreinte d'un esprit anglais. Elle
consiste à prétendre que l'Angleterre
doit viser à se procurer « la plus
grande étendue possible de région libre-
échangiste ». C'est une idée analogue
a celles que M. Balfour exprimait ré-
cemment.
Cette curieuse théorie oppose le
Mac-Kinlcysme au Cobdenisme. Lorsque
r.obden, disent nos impérialistes, dé-
fendit le libre-échange, il croyait que
le libre - échange s'étendrait sur le
monde entier. Il en a été autrement.
Devant l'Angleterre libérale, toutes les
grandes nations ont dressé des bar-
rières douanières. Tel a été le cas des
Etats-Unis. Or, les Etats-Unis, à cause
de l'immense étendue de leur terri-
toire, disposent d'une « région de libre-
échange » à laquelle ne peut prétendre
l'Angleterre libérale. Eh bien, que
l'Angleterre n'hésite pas à employer
les procédés qui ont réussi à l'Améri-
que. Qu elle ferme son marché à l'in-
dustrie étrangère, et que, par une en-
tente avec ses grandes colonies, elle se
crée une « région de libre-échange »
incomparable.
Telle est la théorie des impérialistes.
Elle a toutes les allures d'un sophisme.
Le protectionnisme augmenterait, de
l'aveu de M. Chamberlain, le prix des
denrées en Angleterre, sans donner la
certitude d'un relèvement de l'indus-
trie ni d'une amélioration des salaires.
Les ouvriers anglais n'ont pas l'air
d'être très séduits par les « proposi-
tions » de M. Chamberlain.
***
Nos sympathies vont, naturellement,
à la démocratie britannique. Elle saura
défendre l'avantage énorme qui lui a
été assuré par la pratique du libre-
échange : la vie à bon marché.
Nous suivrons avec une attention
impartiale les débats qui s'engagent
entre les impérialistes et les libéraux
du Royaume-Uni. Il est clair que no-
tre presse ne saurait servir utilement
ni les intérêts français ni ceux du peu-
ple anglais, si elle ne se croyait tenue
à une extrême prudence. Il est clair
que les Anglais sont libres de choisir
le régime économique qui leur plait
le mieux.
Tout le monde s'accorde maintenant
à dire ce que nous avons expliqué, il
y a plusieurs semaines : le système de
M. Chamberlain, pas plus que celui de
M. Balfour, n'a un caractère agressif
- contre la France. Seuls les Allemands
et, dans une moindre proportion les
Américains pourraient s'effrayer de la
menace des tarifs dédouanés.
"Les économistes d'ici sont partagés
en deux camps : les uns conseillent à
nos gouvernants de ne rien tenter
avant les élections; les autres estiment
qu'il importe de préparer dès main--
tenant un accord anglo-français.
Il y a, sans doute, une part de vé-
rité dans chacune de ces opinions. Se
laisser surprendre par une réforme
des tarifs douaniers anglais serait une
faute ; prétendre devancer les événe-
ments et engager des négociations sans
savoir quelle sera la situation des par-
tis d'ici un an, serait une autre faute.
Hugues Destrem
CONSCIENCE TRANOUllLE
C'est tout de même agréable,
aussi bien pour une nation que
pour-un particulier, de se sentir
la conscience à l'aise. -
Rien de plus intéressant à ce
sujet, que de lire le compterendu
que nous donne le télégraphe de la der-
nière séance du conseil général des Alpes-
Maritimes. M. Rouvier y a pris la parole,
et de quoi a-t-il parlé, et très bien parlé ?
Il a pailé du voyage en France du roi et
de la reine d'Italie, il a invité ses collè-
gues à s'associer par un vote à ses paro-
les de bienvenue adressées aux souverains
italiens ; il a provoqué, il a obtenu, sans
discussion, sans embarras aucun, l'adop-
tion d'un ordre du jour « priant M. Lou-
bet de faire transmettre aux souverains ita-
liens le salut du conseil général. ))
Il serait curieux de voir un ministre du
kaiser essayer, en Alsace-Lorraine, de pro-
voquer un vote de bienvenue à des repré-
sentants du gouvernement français, ce n'est
pas de sitôt que nous aurons l'occasion
d'un pareil débat.
La France, elle, peut avouer ses an-
nexions ; aux citoyens de Chambéry, d'An-
necy, de Nice, elle peut parler des souve-
rains de la péninsule, sans qu'aucun trou-
ble, sans qu'aucune gêne se sente chez ses
auditeurs.
C'est que ceux-ci sont français de par
leur libre vote, de par leur volonté claire-
ment exprimée ; ils n'ont pas été arrachés
de force à la patrie dont ils étaient les ci-
toyens, il y a quarante trois ans ; ils sont
venus chez nous comme on rentre
chez soi, ils ont serré. la main que nous
leur tendions et ils ont pris place au foyer
national, sans qu'aucune différence, même.
temporaire, ait été édictée entre eux et nous,
sans qu'aucune précaution légale ait été'
prise contre eux; leur loyalisme ne coute
rien à leur cœur; leur Joyalîsme est libre,
comme leurs personnes ; ils sont nos frères.-
La conscience française est tranquille.
M. CHAUMIÉ ET LE CABINET
L'agence Havas nous transmet la note officielle
suivante :
Un journal du soir prête rux déclarations
faites à Caen par le ministre de l'instruction
publique un sens que nous sommes autorisés
à affirmer de tous points erroné.
Il suffit, d'ailleurs, de se référer au texte
même du discours prononcé par M. Chaumié,
et qui a été reproduit dans tous les journaux,
pour qu'il ne puisse être créé la moindre équi-
voque.
Le ministre de l'instruction publique a dé-
claré qu'il reportait l'honneur des acclamations
si vives qui l'ont accueilli « sur le gouvernement
tout entier dont il avait le très grand honneur
de faire partie ».
Après avoir fait l'éloge de l'armée nationale,
il a terminé son discours en affirmant la réso-
lution du gouvernement « de poursuivre l'en-
noblissement du peuple par la diffusion de la
lumière et de la raison ».
♦
LA QUESTION DU MAROC
1 Londres, 5 octobre.
Le correspondant du Times à Tanger, dont
nous reproduisons l'information sous toutes
réserves, prétend savoir de bonne source que,
par consentement mutuel dos puissances, la
solution de la crise marocaine est laissée à la
France qui donnera au sultan l'appui néces-
saire quand ses tessources seront épuisées.
La France maintiendra le statu quo. Il ne
sera pas question de protectorat français ; mais
la France acquerra naturellement une influence
prépondérante dans la politique marocaine, à
cause des droits incontestables que lui donne
sa position en Algérie.
La question du détroit de Gibraltar et celle
des villes du littoral du Maroc, ajoute le cor-
respondant anglais, sont en discussion entre
les puissances intéressées.
Londres, 5 octobre. -
Les pourparlers engagés entre la France et
l'Angleterre et relatifs à la question maro-
caine ne seront continués qu'après la recons-
titution du cabinet anglais.
Les bruits répandus au sujet de la conclu-
sion d'un accord quelconque sont dénués de
fondement.
» -
CHANGEMENT SIGNIFICATIF
DANS LA PRESSE CATHOLIQUE
(De notre correspondant p•articulier)
Rome, 5 octobre.
L'abbé Humbert Benigni, directeur de la
Voce della Verita, l'organe bien connu du
Vatican, a dû donner sa démission, n'étant
plus agréé par Pie X. M. Benigni avait été
placé à la tête de ce journal par Léon XIII.
Ce qui donne une certaine signification à
son départ, c'est que tout récemment, il a dé-
menti la nouvelle qui attribue au' pape l'in-
tention de faire une visite au Mont-Cassin.
L'INDICATEUR DE L'IMPÉRATRICE DE CHINE
IDe notre- correspondant particulier}
Sanghaï, 5 octobre.
Le Journaliste Schen qui, pour de préten-
dues menées subversiyes,a été emprisonné et
tué ensuite à coups de bâton, doit son sort à
un nommé TChing-Kouan, délateur de profes-
sion.
Cet individu vient de recevoir le prix de sa.;
délation : l'impératrice douairière l'a fait nom-
mer taotai (préfet) de 1" classe.
Tching-Kouan, pour se montrer reconnais-
sant de cette grâce, a présenté à l'impératrice
une liste de quarante personnes favorables aux
tendances réformistes.
Ces délations ont provoqué une vive jnquié-
Jude dans la société chinoise,,.
AVANT L'HIVER 1
Les gardiens de la paix. — Souvenir
d'un autre âge. — Paris lugubre et
Paris dangereux. — Apaches et
exploiteurs.
Hier, il m'est arrivé quelque chose d'extra-
ordinaire : en plein Paris, en plein midi, j'ai
vu, de mes yeux vu, un gardi3n de la paix.
De loin, je l'avais pris pour un sobre facteur
hors de tournée; mais, de près, le doute n'a
plus été possible : c'était un « agent de la force
publique » en chair et en os.
Un mauvais plaisant, témoin de mon émo-
tion légitime, essaya de m'induire en erreur :
- Ce n'est pas vrai, cria-t-il, c'est un su-
burbain !
Mais, outragé, l'agent désigna les chiffres
argentés et romains de son collet, et je pus
constater qu'il appartenait- pas le collet,
mais l'agent - au 21e arrondissement.
Donc, les mauvaises langues vont être rédui-
tes à se taire. Il y a un gardien de la paix dans
Paris. Je ne vous dirai pas où je l'ai vu, j'ai
horreur de la réclame. Qu'il vous suffise de
savoir que ce n'est ni dans les Champs-Elysées,
ni place de la Concorde, ni avenue de l'Opéra.
etc., etc., ni nulle part la nuit. Je l'ai vu en-
plein jour dans une petite rue privilégiée, et
la preuve que c'en était bien un, c'est qu'il sou-
riait à toutes ces « dames » et empêchait les
petites marchandes et les petites voitures de
stationner.
Agents et apaches
Pauvre Paris 1 Faudra-t-il chaque automne,
lorsqu'on y rentre après les vacances, le re-
trouver changé, amoindri 1 Ici même, l'an,
passé, je constatais sa « gaité nocturne » : elle.
n'a fait que croître et embellir depuis. C'est,
paraît-il, aux agents qu'il appartient mainte-
nant de disparaître. Qu'en a-t-on fait ? Atten-
dent-ils en corps l'arrivée dwtoi et de la reine.
d'Italie? Ou remplacent-ils la garde républi
caine dont on parlait naguère de réduire l'ef-
fectif ?
Voilà qui n'est guère rassurant. On m'afgr-
mait ces jours-ci que l'article « gardien de la.
paix » serait en définitive remplacé par l'arti-
cle « apache ». Personnellement, j'ai pu me
convaincre qu'il y avait du vrai dans ce
propos:
Voici mieux. Une femme aurait été enlevée,
il y a une huitaine, vers dix heures du soir,
sur un pont (de l'Aima ou d'Iéna), au moment
où passait en sens inverse un omnibus : nul
voyageur ne serait intervenu en faveur de la
malheureuse. Si le fait est exact — on me l'a
donné comme tel — Paris va se transformer
en « caverne de brigands ». Les malfaiteurs
auront pour eux doux armes nouvelles : l'ab-
sence de police et l'indifférence ou l'égoïsme
des passants.
Entre Paris et Rouen
Ce qui est certain, c'est que d'ores et déjà la
Ville-Lumière se fait damer le pion par les
centres de province. Le mois dernier, j'ai vécu
quelques jours à Rouen ; je vous assure qu'il y
a là, dans les vieilles rues si artistiques et si
intéressantes, un mouvement diurne et noc-
turne, une affabilité que Paris ne dévoile plus
que dans certains quartiers et à certaines heu-
res du jour.
Aussi bien, la capitale de la Normandie a-t-
elle le droit à notre reconnaissance pour ses
essais de décentralisation artistique. J'en pour-
rais dire autantde quelques autres chefs-lieux.
A l'heure où les théâtres parisiens s'enlizent
danSia .routine ou la pornographie, la pro-
vince va de l'avant, cherche et trouve par
fois. Que n'a-t-elle les moyens d'actions pro-
pres à lancer les œuvres et les auteurs ? Il fau-
drait souhaiter, si les meneurs de la grande
ville doivent continuer leur malfaisante beso-
gne, que Paris perdit avec eux son prestige —
c'est un Parisien qui le demande — et que la
province le recueillît. Elle est à la peine, il se-
rait bien juste qu'elle fût à l'honneur.
Bah 1 Vox clamantis in deserto 1 Ce que nous
espérons avant l'hiver, il est probable que
nous l'espérerons après. Les potentats de Paris
— tous anti-parisiens, du reste, — achèvent
de discréditer une ville qui n'est pas la leur.
Que leur importe que les gens de la province
et de l'étranger fréquentent de moins en moins
nos théâtres ? « Ce ne sont pas les directeurs
« qui payent, ce sont les actionnaires qui ne
« se lassent pas de payer. »
L'aube attendue
Mais patience ! Le public, que ces messieurs
qualifient de jobard, n'est pas si niais que leur
intérêt les porte à le croire. Et les actionnai-
res, malgré leur naïveté, pourraient bien, avec
le temps et l'âge, se lasser de ne toucher de di-
videndes qu'en nature. Sans public et sans ac-
tonnaires, on n'a plus qu'une corde à son arc:
faire payer les auteurs. Eh ! eh ! si, d'un com-
mun accord, ceux-ci refusaient de s'exécuter ?
C'est un mouvement antiacadémique, une
-aube qui se dessine à l'horizon. Qui vivra
verra. La terre n'accirdera, sans doute jamais
le salaire au mérite; qu'elle fasse seulement
en sorte que le mérite ne soit plus volé 1 Ce
sera un grand pas.
L'art a pour ennemi le métier ; le drama-
turge, le directeur; le romancier, l'éditeur.
La cause devient l'effet. La production paye
la consommation au lieu d'en être payée. -
Et si du métier d'art nous passons au métier
général, nous assistons au triomphe de la
camelote, du « chiqué », à la déconfiture de
la loyauté industrielle. La faillite était jadis
un déshonneur, elle devient un brevet d'ho-
norabilité. La conscience mène à l'hôpital, et la
mauvaise foi transforme un négociant en châ-
telain.
L'art et l'honneur sont aussi bien gardés
que la population ; les agents manquent et
les méfaits redoublent. J'en suis à ce point
fâché que je voudrais l'aller dire à Rome, La
distance me paraît trop grande aux approches
de l'hiver : je me.contenterai de l'aller dire à
Venise.
FERNAND GENDRIER.
■ o » 1;
LES CONGRÉGATIONS
La conséquence
Le lycée Condorcet, qui avait gagné 100 élè-
ves à la dernière rentrée, augmente encore, lr
la rentrée actuelle, son effectif de 120 élèves
nouveaux, dont 72 au grand lycée et 48 au
petit lycée.
Dans les départements
Mende, 5 octobre.
Les sœurs de la Sainte-Famille de Saint-
Geryais, de Mende, qui dirigeaient un établis-
sement à Badaroux, près cette dernière ville,
depuis de longues années, viennent de quitter
leur résidence,
Tunis, 5 octobre.
Le comité de patronage de l'institution se-
condaire libre (ancien collège Sainte Marie),
réuni ce matin, a désapprouvé l'ouverture de
cette institution, qui s'est effectuée, on le sait,
malgré l'opposition du contrôle civile.
Deux membres de ce comité ont été chargés
de demander, cette après-midi, une audience
à M. d'Anthouard, délégué de la résidence, afin
de lui déclarer qu'ils regrettaient que l'abbé,
Aubry, directeur de cet établissement, ait
passé outrQ à la décision do l'administration.
Certes, disent-ils, ils cherchent à éviter l'àp-
pHcation de laioi de 1901 à la Tunisie, mais
ils n'entendent nullement se mettre en rébel-
lion avec la loi et, par conséquent, ils ont dé-
cidé là fermeture de l'institution.
-e ————————————
v LES ÉCUMEURS
On a beaucoup parlé, ces temps-ci, des scan-
dales du Palais. Un avocat stagiaire a été ac-
cusé d'avoir tenté de suborner un témoin pour
obtenir de lui des dépositions favorables à la
défense. On lui a même prêté d'autres méfaits:
il serait descendu jusqu'à se faire remettre par
une femme de moeurs douteuses une assez grosse
somme de provenance suspecte, et ce, pour
solde d'honoraires à lui dus par une cliente.
Un scandale en appelle un autre. Après
avoir désigné clairement le coupable, on a dé-
couvert de nouveaux tripotages. Dans la
presse, dans les couloirs du Palais, on a parlé.
d'un jeune maître qui serait devenu complice
de vol par recel, en conservant dans son cabi-
net, sous la sauvegarde de l'inviolabilité, des
sommes dérobées par une « entôleuse ». On a
parlé de bien n'autres choses encore.
N'accusons personne et ne condamnons
point surtout avant que soit établie la preuve
irréfutable do ces fautes qui sont plus que
professionnelles puisqu'elles tombent sous le
coup de la police correctionnelle. Nous pour-
rons le faire, d'un cœur plus léger, lorsque le
conseil de l'ordre ou le tribunal se seront pro
noncé. -
La Presse, sous la signature de M. Léon
Bailby, s'étonne et s'indigno, elle craint de voir
l'antre de Thémis changé en une caverne de
voleurs. Que la Presse se rassure, il n'y a pas
que des malhonnêtes gens sous la robe.
Les avocats, somme toute, sont des hom-
mes. Comme dans toutes les professions, il y
en a de foncièrement droits et de peu scrupu-
leux. De tout temps, depuis qu'on plaide au
Palais, on a pu constater en même temps que
l'austérité et la dignité des uns, le laisser-aller
et les louches manœuvres des autres.
Il est vrai que parmi ceux qui parfois sont
frappés par le conseil de l'ordre, il y a des
malheureux, des jeunes gens sans fortune qui,
acculés à de tristes extrémités, ne reculent
point devantle piège qui est tendu sous leur pas.
Les barrières que constituent les règlements.
de l'Ordre sont des barrières morales, il est
aisé do les franchir et, comme on le sait, il n'y
a que les premiers pas qui coûtent.
Ils ont donc souvent l'excuse de la faim,
ceux qui mendient les complaisances des gref-
fiers de juges d'instruction, qui achètent les
faveurs des garçons-de salle et des gardiens dé
prison, qui se livrent dans les couloirs à des
racolages efironté, qui entretiennent avec des
agents d'affaires sans aveu ou des courtiers
marrons un commerce quotidien, qui fréquen-
tent assidûment Saint Lazare et qui se disent,
avec une vantardise un peu niaise, et qui fait
hausser les épaules : « Les avocats de ces
dames. »
La Presse qui signale la plaie nous indique le
remède: il faut que le conseil de l'ordre se
montre plus sévère dans ses admissions, qu'il
examine de plus près les moyens d'existence de
sos stagiaires. L'avocat sans cause et sans for-
tune est un meurt de faim, il en arrive forcé-
ment à tripoter avec un vilain monde.
Halte là ! où s'arrêteraient alors les investi-
gations du conseil de l'ordre ? Le postulant de-
vrait-il lui apporter les valeurs dont il est pos-
sesseur, et ses titres de propriété? Le pauvre
serait-il exclu alors que le riche serait accueilli
à bras ouvert? Ainsi la profession d'avocat,
qui déjà par le fait, est peu accueillante pour
ceux qui n'ont d'autre fortune que, leur talent,
serait, en droit, monopolisée par ceux qui pos-
sèdent ? ,
Il y aurait là une inégalité flagrante et inex
plicable sous un régime démocratique. La pro-
fession d'avocat doit rester accessible à tous,
sans distinction de classe, aans exclusion. Com-
bien a-t-on vu de ces jeunes gens sans patri-
moine, la bourse vide mais de l'espérance au
cœur, s'inscrire bravement au barreau, lutter
avec ardeur pour l'existence et devenir plus
tard les gloires de l'ordre, aussi vénérés par
leur éloquence incomparable que pour la haute
dignité de leur vie ?
Il y a des ombres à tous les tableaux. A côté
de ces hommes qui honorent la robe, il y a des
hommes qui la déshonorent, mais ces derniers
ne font, la plupart du temps, que traverser le
Palais comme des météores. Après avoir jeté,
quelques années, un vif éclat, ils s'éteignent
dans la nuit, ils disparaissent dans l'oubli, on
ne les voit plus, provocants et fiers, faire les
beaux devant le jury. mais on les voit quel-
quefois sur les bancs de leurs anciens clients.
Les écumeurs ont été écumés. — Léonce Arm-
bruster.
LES CONFÉRENCES DE LOUISE MICHEL
Lorient, 5 octobre.
Les mêmes précautions militaires, mais
moins sévères qu'hier, sont prises aujourd'hui.
La circulation est libre autour de l'église pa-
roissiale Saint-Louis; les kiosques sont ou-
verts, les déballages en plein vent sont autori-
sés à une certaine distance de l'église.
La 2e conférence de Girault et Louise Michel
a trouvé le même public au même lieu. L'exci-
tation paraît plus grande qu'hier. Des menaces
sont proférées à haute voix pour le moment
ou les troupes seront retirées. Les gens arrêtés
hier pour ivresse et refus de circuler ont été
relâchés après procès-verbaux.
Louise Michel et Girault sont partis pour
Nantes ce soir. Tout est calme.
Le nombre des cléricaux en Russie
iDe. notre correspondant particulier)
Genève, 5 octobre.
L'Iskra, organe clandestin des révolution-
naires russes donne une statistique des prêtres
orthodoxes en Russie. En 1899, il y avait
16.628 moines et 36.146 religieuses, 2.050 prê-
tres séculiers d'un rang supérieur, 43.090 po-
pes (curés de campagne), 43.743 évangelistes
et 14.413 diacres.
L'entretien de ces 103.296 ecclésiastiques
coûte au peuple russe la somme de 52.439.606
roubles par an.
CADEAU A UN GÉNÉRAL BOER
(De notre correspondant particulier)
Capetown, 5 octobre.
Les anciens combattants du commando du
Rand ont présenté au général Ben Viljoen, leur.,
ancien chef, une superbe valise munie de gar-
nitures d'argent.
UN ARBRE DE LA LIBERTE
(De notre correspondant particulier)
Rome, 5 octobre.
A Ravenne, on a découvert au centre de la
place Majeure, les restes de l'arbre de la Li-
berté planté en 1849. Ils étaient ensevelis sous
les couches de terre, qu'on avait apportées sur
la place.
Sur l'ordre du conseil municipal, le tronc,
encore bien conservé, a été déterré et placé
dans la balle de motet de vIDe. -
L'INSURRECTION
EN MACEDOINE
Le télégramme identique russo-autri-
chien. — Réponse des Turcs aux
Bulgares. — Incident de fron-
tière. - Le- feu aux villages.
Vienne, 5 octobre.
A la suite des pourparlers qui ont eu lieu à
Murzsteg entre le comte Lamsdorff et M. de
Golucbowski, les gouvernements russo et aus-
tro-hongrois ont décidé, d'un commun accord,
qu'un télégramme identique serait envoyé aux
ambassadeurs des deux puissances auprès de
la Porte, MM. de Calice et Zinoview. Voici le -'
texte de ce télégramme :
Vous avez été chargé récemment encore do dé--
clarer que l'Autriche-Hongrie et la Russie persé-
vèrent dans l'œuvre d'apaisement qu'elles ont en-
treprise, et qu'elles maintiennent leur programme
élaboré au commencement de l'année, malgré les
: difficultés qui, jusqu'à présent, se sont opposées à
sa réalisation. Car, en effet, tandis que d'un côté
les comités révolutionnaires ont provoqué des
t troubles et ont empêché la population chrétienne
des trois vilayets de prêter son concours à l'exécu-
tion des réformes, d'autre part, les organes de la
Porte chargés de les appliquer n'y ont* pas apporté,
en général, le zèle désirable et ne se sont pas pé-
nétrés de l'esprit qui a inspiré ces mesures.
Pour manifester leur ferme résolution d'insister
sur l'exécution intégrale des dites réformes, accep-
tées par la Porte et destinées à assurer la sécurité
générale, les deux gouvernements sont convenus
d'un mode plus efficace de contrôle et de surveil-
lance. Vous recevrez sans retard des instructions à
ce sujet.
Si les deux puissances reconnaissent pleinement -
le droit et le devoir de la Porte de réprimer les dé-
sordres fomentés par l'agitation séditieuse de.; co-
mités, elles déplorent que cette répression ait été
accompagnée d'excès et de cruautés dont les habi-
tants paisibles ont eu à souffrir, Ii leur parait donc
urgent de venir en aide aux victimes de ces faits.,
regrettables. Les instructions sus-mentionnées vous
édifieront également sur les détails de l'action hu-
manitaire qui s'impose afin de secourir une popu-
lation privée de tout moyen d'existence, de facili- 0
ter son rapatriement, de pourvoir à la reconstruc-
tion des villages, des églises et des écoles incen-
diés.
Les gouvernements de i'Autriche-Hongric et dé-
jà Russie ont le ferme espoir que leurs efforts
constants atteindront leur Cuti qui est d'amener un.
apaisement durable dans les provinces éprouvées.
Ils sont convaincus que leurs conseils empreints
d'impartialité, seront écoutés, dans leur propre in
térét, par tous ceux à qu: ils s'adressent.
D'ordre de Sa Majesté mon auguste maître, je'
vous invite à communiquer ce qui précède au gou-
vernement ottoman, après vous être entendu avec
votre collègue de Russie, qui reçoit des instructions
identiques.
Une note turque
L'ambassade de Turquie communique le docu-
ment suivant envoyé par la Sublime Porte aux
ambassades ottomanes :
Le gouvernement bulgare a cru devoir venir,
en aide aux Comités dans leurs efforts tendant
:à rejeter sur le gouvernement impérial la res-
ponsabilité des maux qu'ils ont déchaînés sur
une partie de la Roumélie.
Le réquisitoire qu'il vient de formuler ne
convaincra cependant que ceux qui ont déjà
leur siège tout fait et dont l'opinion se répand
en perpétuelles tirades contre les Turcs. Il y a
dans ce document une infinité de noms de per-
sonnes et de localités où se seraient accomplis
les crimes et les violences. Tout, cela, accom-
pagné de dates, se présente assez bien à l'œil.
Mais quelle garantie do vérité et de sincérité
offre-t-on aux lecteurs ? Aucune. Il est facile
d'accoler cent ou deux cents noms propres en
off ou en eff à des noms de villes, de villages:
ou de bourgs que l'on assigne pour théâtres W
toutes sortes de cruauté. Une pareille compila-
tion ne suffit évidemment pas. à établir une'
conviction réelle. Les éléments positifs font
défaut, et, quand on songe à l'intérêt qu'a la
Bulgarie à intervertir les rôles,:on ne peut que.
demeurer scepiique.
Que ne disent pas les détracteurs de la Tur-
quie? Quelles horreurs, quelles accusations
n'entassent-ils pas sur le dos des troupes otto-
manes ? Des villages, des villes même tom-
bent sous leurs coups ef n'offrent plus qu'un
amas de cadavres (?). Or, tout cela n'est que
de la fantasmagorie. On fait massacrer, par
exemple, dix mille hommes à Ochrida qui ne
compte que quatre à cinq mille habitants, dont
une partie seule est bulgare. L'ambassadeur
d'une grande puissance ne faisait-il pas re-
marquer récemment avec raison que les Bul-*
gares prétendaient élever à plusieurs centaines
le chiffre des maisons brûlées dans un village
où il y en aurait à peine soixante-dix de leur
propre aveu. On est obligé de démentir des
assertions si visiblement fausses. Il en est
ainsi tous les jours, mais tout est noyé dans
un déluge d'informations mensongères. Le
monde impartial ne saurait trop se mettre en
garde contre ces manœuvres des comités in-
surgés et de leurs adhérents, qui avec leurs
bombes, leurs coups de dynamite, etc., se sont
mis hors de loi.
Les armements en Bulgarie
Sofia, 5 octobre.
Le gouvernement continue activement ses
préparatifs militaires.
Un conflit bulgaro-turc
Sofia, 5 octobre. (Source anglaise)
On télégraphie de Varna qu'un conflit a eu
lieu près de D.emirkapu, sur la frontière du
vilayet d'Andrinople, entre un escadron de ca-
valerie turque et une troupe bulgare.
Les soldats bulgares étaient intervenus pour
protéger des fugitifs que les Turcs avaient
rattrapés au moment où ils passaient la fron-
tière.
Les Bulgares auraient eu il tués et les Turcs
30.
Les réfugiés
Sofia, 5 octobre.
Une dépêche de Rilo annonce l'arrivée au-
jourd'hui en ce point de la frontière de deux
mille nouveaux réfugiés.
Villages incendiés
Salonique, 5 octobre.
Vingt villages turcs ont été brûlés dans les
districts de Djumaibala, Raslog et Melnik.
L'important village de Baniko a été complè-
tement détruit et on rapporte que 2.000 habi-
tants turcs ont été tués.
Le nombre des insurgés augmente.
De notables Bulgares de Salonique sont al-
lés aujourd'hui au Konak et ont informé les
autorités qu'on projette une nouvelle série
d'attentats à Salonique. Toutes les gardes ont
été doublées.
.——————————— ———————————.
LA REVANCHE DU TAUREAU
Corridas sanglantes. — Aux arènes
de Nimes et de Marseille.
Nîmes, 5 octobre.
Au cours d'une course de taureaux, aux
arènes, le toreador espagnol Belcita, en exé-
cutant une passe de manteau trop près de la
barricade, a été saisi par le fauve, qui lui a
donné un fort coup de corne, lui faisant dans
le bas-ventre une blessure de "5 centimètres
de largeur sur 6 de profondeur. Le blessé a
été transporté à l'hospice. Son état est très
grave.
I Marseille, 6 octobre.
I, Les quadrilles qui combattaient les taureaux
étaient plutôt médiocres. Les bêtes étaient
fougueuses. Lo résultat ne s'est pas fait atten-
dro : le tor3ador Miguel Montero a reçu um
coup de corne dans IC3 reins. Au 6' taureau,
un acci.dent plus émouvant encore s'est pro-i
duit. Dans une passe de manteau, le toréadoc
Loreto Chico it pirouetté deux fois sur la corne
du fauve, qui l'avait piqué à la poitrine. La:
blessure no consistait qu'en une longue éra"
flurc dans la région dJ l'épigastre L'état da:
Loreto Chico est inquiétant.
— —i i ——■>'
-- LES ÉTIONS.
Char cuis-Jrt. férié arc. — Election au conse&
général dans lo canton de Loulay.
M Gravai, radical-ministériel, a été élu par
1.155 voix. contre 1.135 à M. Roy de Loulayr
nationaliste. •
Pas-de-Calais. — Election au conseil géné-7
rai dans le canton Nord d'Arras.
M. Doutremepuich, républicain, a été élu pa;
2.979 voix.
Alpes-Maritimes. — Canton de I.evens. MJ
Honoré Sauvan, sénateur, maire de Nice, at
été élu, sans concurrent, conseiller général. >
Savoie. — Election au conseil général dans
le canton de Modane.
M. Bergin, républicain ministériel, a étdr
éiu par 697 voix contre 39* à M. Adeline, pro-
gressisle.
Manche. - Canton de Cherbourg, M. Adrielt
Liais, radical ministériel,' conseiller général
démissionnaire, a été réélu par 3.125 voix con<
tre 537 à M. Renault, maire de Cherbourg, M.
Adrien Liais avait démissionné pour provoquer
un référendum de protestation sur la question,
d'adduction d'eau de source proposée par I&
majorité du conseil municipal. Ce projet
avait paru à M. Liais trop onéreux pour II.
ville.
A la suite de cette élefction le maire et lai
majorité du conseil municipal, comportant
vingt conseillers sur trente viennent de décidee;
de démissionner.
Une liste ministérielle sera présentée aux.
suffrages des électeurs.
UN CANDIDAT REMARQUABLE
IDe notre correspondant particulier)
New-York, 5 octobre.
Tammany-Hall a trouvé un candidat, dont
l'entrée en scène fera sensation,
L'homme, que le parti démocratique proposff
aux électeurs comme futur maire de New-
York, n'est autre que M. Georges Mac Clellan,
fils du célèbre général ayant pris part à la
.guerre de sécession.
M.Georges Mac Clellan, pour chauffer si
candidature fera des discours en anglais, on
allemand, en français et en italien. - -.--
Voir* à la 3* pagg
les Dernières Dépêohes,
de la nuit
et la Revue des Journaux
du matin
LE ROI D'ITALIE A PARIS
Sur les grands boulevards. — Uncamf
à la galerie des machines.-Aux af-
faires étrangères.
M. Marguery, président du syndicat de l'aU..
mentation parisienne, s'est rendu hier matin
à l'Elysée. Il avait demandé audience au Prési"",
dent de la République pour lui faire part du
désir que lui avaient exprimé les c(}mmercant:
qu'il représente, de voir, à leur passage à;
Paris, le roi et la reine d'Italie réserver aux
grands boulevards une part de leur Itinéraira
à travers la capitale.
M. Loubet a promis à M. Marguery que sa-
tisfaction serait donnée au vœu du commerco
parisien. Au retour de la revue dé Vincennes,
qui aura lieu le dimanche 18 octobre, le roi et
la reine d'Italie passeront par les grands bou-
levards pour regagner leurs appartements, au
ministère des affaires étrangères.
Le comité d'initiative formé pour la récep-
tion des souverains italiens sur les grands bou-"
levards, composé de MM. Marguery, Pigeon,
Gayda, Ducastaing, ayant ainsi reçu une ré-
ponse favorable, a convoqué pour hier soir,
9 h., au restaurant Marguory, 1, rue d'Haute-
ville, tous les commerçants, afin de prendra
les mesures nécessaires.
La fin de la galerie des machines
Ne sachant où loger les troupes supplémen-
taires qui viendront augmenter la garnison df
Paris, à l'occasion du séjour de3 souveraine
italiens, le ministre de la guerre a demandé à
M. Picard de lui prêter la Galerie les Machi-
nes. L'ex-commissaire général de l'Exposition
de 1900 s'est empressé de donner l'auiorisatioa
demandée.
Dans le vaste hall camperont donc doux ré-
giments de dragons des environs de Paris et la
fameux régiment de .zouaves qui s'illustra à
Palestro, dans lequel servait Victor-Emmanuel,
le grand-père de notre hôte de demain.
Avant de tomber sous les coups des démo- ,
lisseurs, la galerie des machines aura servi de
caserne.
Contre l'incendie
Un service d'incendie spécial sera fait au
ministère des affaires étrangères, pendant la
durée du séjour des souverains italiens à
Paris
Un corps de garde, commandé par un sous-
officier, sera constitué dans les dépendances da
ministère. Il sera relié par téléphone au posta
central de la rue de la Mare et à la caserne de
la rue du Vieux-Colombier.
Une ronde d'inspection sera faite chaque
jour par les soins d'un officier de pompiers.
A l'Hôtel de Ville
En raison des travaux de décorations à exé-
cuter à l'Hôtel de Ville en vue de la réception
du roi et de la reine d'Italie, la visite des salons
sera guspendue à partir d'aujourd'hui mardi
6 octobre, jusqu'au mercredi 28 octobre in-
clus.
lVoir la suite dans notre DEUXIEME EDITION
- op
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
Nice, 5 octobre.
Lecture est donnée d'un télégramme du se-
crétaire général de la Présidence de la Répu-
blique, remerciant le conseil général des Alpes-
Maritimes pour l'adresse sympathique qu'il a
envoyée au Président à l'occasion de son
voyage à Londres.
M. Rouvier est réélu président.
Le ministre des finances dit qu'il lui sera
permis de rompre avec la tradition du conseil
de ne pas faire de politique, pour associer
l'assemblée départementale au sentiment da
joie patriotique qu'il éprouve devant 1 événe-
ment qui prouve la grande place que la France;
reprend dans le monde, combien son alliance
est recherchée.
Toujours attachée à sa grande alliée la Rus-
sie, la République, par sa politique prudente
et digne, a pu dissiper bien des méfiances. Lç
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
14, rue du Mail, Paris.
lu chez MM. LAGRANGE, CERF OTUM
6, place de la Bourse, 6
-
MNW TOégrapfelqae: XIX* SIÈCLft-PABIS
ABONNEMENTS
Paris. Trois mois 6 f. six nuis il f. un u 20^
Départements — 71. — 12 f. - ü t
Union Postale — 9 f. — 16 f. - 32 Ik
Les Abonnements sont reçus sans frai
dans tons las Boroaax ds Posta
REDACTION : 141 rue du Bali, Paris
De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
me 12262. Mercredi 7 Octobre 1903
14 VENDÉMIAIRE AN 112
1DHITnATION : 14, rue du Mail
Adresser lettres et mandais à l'Administrateur
NOS LEADERS
> Les propositions
de M. Chamberlain
Pour comprendre à quel point les
questions religieuses deviennent étran-
gères à la société d'aujourd'hui, il suf-
fit de comparer l'intérêt qui s'attache
à la première encyclique du pape
avec la curiosité et l'inquiétude susci-
tées par la campagne de M. Chamber-
lain.
La lettre vague de style et creuse
d'idées de Pie X est conforme à la doc-
trine desséchée du Vatican. Assuré-
ment, nous ne défendons à personne de
rester catholique. Mais nous restons
dans la limite de notre droit de dis-
cussion en constatant que le Christia-
nisme a évolué dans un sens diver-
gent des préoccupations et des inté-
rêts modernes.
***
Cherchez-vous un drame émouvant
et dont le dénouement importe aux
destinées de la conscience humaine ?
H ne se joue pas à Rome, mais à Lon-
dres. Il n'y a pas encore longtemps,
qu'en dehors du cercle de quelques
savants, on a commencé à comprendre
la beauté des grandes luttes économi-
ques*. Peut-être quelques personnes
restent-elles indifférentes à cette lutte
superbe de la tradition, et de la civi-
lisation anglaises contre la jeune bar-
barie de l'impérialisme. Quel que soit
le résultat du duel qui s'engage, le
parti libéral britannique, dont la mol-
lesse, en d'autres circonstances, nous
avait paru blâmable, va se couvrir de
gloire.
Si haïssables que soient à nos yeux
les opinions de M. Chamberlain, nous
reconnaissons que le parti libéral an-
glais se trouve en présence d'un ad-
versaire digne de lui. I/impérialisme
anglais — que nous regardons comme
une erreur — s'élève pourtant au
dessus des petitesses de notre nationa-
lisme et de notre mélinisme.
Les protectionnistes étroits dont
nous subissons ici la * tyrannie de-
vraient bien considérer à quel point
leur « économie politique nationale »
est médiocre à côté de celle de Cham-
berlain.
Les dépêches nous apportent l'ana-
lyse d'une brochure publiée avec l'au-
torisation de l'ancien ministre des co-
lonies et avec une préface due à sa
plume. Cette brochure, du reste, est
intitulée : Les Propositions de M. Cham-
berlain. La principale de ces proposi-
tions est spécieuse ; elle porte bien
l'empreinte d'un esprit anglais. Elle
consiste à prétendre que l'Angleterre
doit viser à se procurer « la plus
grande étendue possible de région libre-
échangiste ». C'est une idée analogue
a celles que M. Balfour exprimait ré-
cemment.
Cette curieuse théorie oppose le
Mac-Kinlcysme au Cobdenisme. Lorsque
r.obden, disent nos impérialistes, dé-
fendit le libre-échange, il croyait que
le libre - échange s'étendrait sur le
monde entier. Il en a été autrement.
Devant l'Angleterre libérale, toutes les
grandes nations ont dressé des bar-
rières douanières. Tel a été le cas des
Etats-Unis. Or, les Etats-Unis, à cause
de l'immense étendue de leur terri-
toire, disposent d'une « région de libre-
échange » à laquelle ne peut prétendre
l'Angleterre libérale. Eh bien, que
l'Angleterre n'hésite pas à employer
les procédés qui ont réussi à l'Améri-
que. Qu elle ferme son marché à l'in-
dustrie étrangère, et que, par une en-
tente avec ses grandes colonies, elle se
crée une « région de libre-échange »
incomparable.
Telle est la théorie des impérialistes.
Elle a toutes les allures d'un sophisme.
Le protectionnisme augmenterait, de
l'aveu de M. Chamberlain, le prix des
denrées en Angleterre, sans donner la
certitude d'un relèvement de l'indus-
trie ni d'une amélioration des salaires.
Les ouvriers anglais n'ont pas l'air
d'être très séduits par les « proposi-
tions » de M. Chamberlain.
***
Nos sympathies vont, naturellement,
à la démocratie britannique. Elle saura
défendre l'avantage énorme qui lui a
été assuré par la pratique du libre-
échange : la vie à bon marché.
Nous suivrons avec une attention
impartiale les débats qui s'engagent
entre les impérialistes et les libéraux
du Royaume-Uni. Il est clair que no-
tre presse ne saurait servir utilement
ni les intérêts français ni ceux du peu-
ple anglais, si elle ne se croyait tenue
à une extrême prudence. Il est clair
que les Anglais sont libres de choisir
le régime économique qui leur plait
le mieux.
Tout le monde s'accorde maintenant
à dire ce que nous avons expliqué, il
y a plusieurs semaines : le système de
M. Chamberlain, pas plus que celui de
M. Balfour, n'a un caractère agressif
- contre la France. Seuls les Allemands
et, dans une moindre proportion les
Américains pourraient s'effrayer de la
menace des tarifs dédouanés.
"Les économistes d'ici sont partagés
en deux camps : les uns conseillent à
nos gouvernants de ne rien tenter
avant les élections; les autres estiment
qu'il importe de préparer dès main--
tenant un accord anglo-français.
Il y a, sans doute, une part de vé-
rité dans chacune de ces opinions. Se
laisser surprendre par une réforme
des tarifs douaniers anglais serait une
faute ; prétendre devancer les événe-
ments et engager des négociations sans
savoir quelle sera la situation des par-
tis d'ici un an, serait une autre faute.
Hugues Destrem
CONSCIENCE TRANOUllLE
C'est tout de même agréable,
aussi bien pour une nation que
pour-un particulier, de se sentir
la conscience à l'aise. -
Rien de plus intéressant à ce
sujet, que de lire le compterendu
que nous donne le télégraphe de la der-
nière séance du conseil général des Alpes-
Maritimes. M. Rouvier y a pris la parole,
et de quoi a-t-il parlé, et très bien parlé ?
Il a pailé du voyage en France du roi et
de la reine d'Italie, il a invité ses collè-
gues à s'associer par un vote à ses paro-
les de bienvenue adressées aux souverains
italiens ; il a provoqué, il a obtenu, sans
discussion, sans embarras aucun, l'adop-
tion d'un ordre du jour « priant M. Lou-
bet de faire transmettre aux souverains ita-
liens le salut du conseil général. ))
Il serait curieux de voir un ministre du
kaiser essayer, en Alsace-Lorraine, de pro-
voquer un vote de bienvenue à des repré-
sentants du gouvernement français, ce n'est
pas de sitôt que nous aurons l'occasion
d'un pareil débat.
La France, elle, peut avouer ses an-
nexions ; aux citoyens de Chambéry, d'An-
necy, de Nice, elle peut parler des souve-
rains de la péninsule, sans qu'aucun trou-
ble, sans qu'aucune gêne se sente chez ses
auditeurs.
C'est que ceux-ci sont français de par
leur libre vote, de par leur volonté claire-
ment exprimée ; ils n'ont pas été arrachés
de force à la patrie dont ils étaient les ci-
toyens, il y a quarante trois ans ; ils sont
venus chez nous comme on rentre
chez soi, ils ont serré. la main que nous
leur tendions et ils ont pris place au foyer
national, sans qu'aucune différence, même.
temporaire, ait été édictée entre eux et nous,
sans qu'aucune précaution légale ait été'
prise contre eux; leur loyalisme ne coute
rien à leur cœur; leur Joyalîsme est libre,
comme leurs personnes ; ils sont nos frères.-
La conscience française est tranquille.
M. CHAUMIÉ ET LE CABINET
L'agence Havas nous transmet la note officielle
suivante :
Un journal du soir prête rux déclarations
faites à Caen par le ministre de l'instruction
publique un sens que nous sommes autorisés
à affirmer de tous points erroné.
Il suffit, d'ailleurs, de se référer au texte
même du discours prononcé par M. Chaumié,
et qui a été reproduit dans tous les journaux,
pour qu'il ne puisse être créé la moindre équi-
voque.
Le ministre de l'instruction publique a dé-
claré qu'il reportait l'honneur des acclamations
si vives qui l'ont accueilli « sur le gouvernement
tout entier dont il avait le très grand honneur
de faire partie ».
Après avoir fait l'éloge de l'armée nationale,
il a terminé son discours en affirmant la réso-
lution du gouvernement « de poursuivre l'en-
noblissement du peuple par la diffusion de la
lumière et de la raison ».
♦
LA QUESTION DU MAROC
1 Londres, 5 octobre.
Le correspondant du Times à Tanger, dont
nous reproduisons l'information sous toutes
réserves, prétend savoir de bonne source que,
par consentement mutuel dos puissances, la
solution de la crise marocaine est laissée à la
France qui donnera au sultan l'appui néces-
saire quand ses tessources seront épuisées.
La France maintiendra le statu quo. Il ne
sera pas question de protectorat français ; mais
la France acquerra naturellement une influence
prépondérante dans la politique marocaine, à
cause des droits incontestables que lui donne
sa position en Algérie.
La question du détroit de Gibraltar et celle
des villes du littoral du Maroc, ajoute le cor-
respondant anglais, sont en discussion entre
les puissances intéressées.
Londres, 5 octobre. -
Les pourparlers engagés entre la France et
l'Angleterre et relatifs à la question maro-
caine ne seront continués qu'après la recons-
titution du cabinet anglais.
Les bruits répandus au sujet de la conclu-
sion d'un accord quelconque sont dénués de
fondement.
» -
CHANGEMENT SIGNIFICATIF
DANS LA PRESSE CATHOLIQUE
(De notre correspondant p•articulier)
Rome, 5 octobre.
L'abbé Humbert Benigni, directeur de la
Voce della Verita, l'organe bien connu du
Vatican, a dû donner sa démission, n'étant
plus agréé par Pie X. M. Benigni avait été
placé à la tête de ce journal par Léon XIII.
Ce qui donne une certaine signification à
son départ, c'est que tout récemment, il a dé-
menti la nouvelle qui attribue au' pape l'in-
tention de faire une visite au Mont-Cassin.
L'INDICATEUR DE L'IMPÉRATRICE DE CHINE
IDe notre- correspondant particulier}
Sanghaï, 5 octobre.
Le Journaliste Schen qui, pour de préten-
dues menées subversiyes,a été emprisonné et
tué ensuite à coups de bâton, doit son sort à
un nommé TChing-Kouan, délateur de profes-
sion.
Cet individu vient de recevoir le prix de sa.;
délation : l'impératrice douairière l'a fait nom-
mer taotai (préfet) de 1" classe.
Tching-Kouan, pour se montrer reconnais-
sant de cette grâce, a présenté à l'impératrice
une liste de quarante personnes favorables aux
tendances réformistes.
Ces délations ont provoqué une vive jnquié-
Jude dans la société chinoise,,.
AVANT L'HIVER 1
Les gardiens de la paix. — Souvenir
d'un autre âge. — Paris lugubre et
Paris dangereux. — Apaches et
exploiteurs.
Hier, il m'est arrivé quelque chose d'extra-
ordinaire : en plein Paris, en plein midi, j'ai
vu, de mes yeux vu, un gardi3n de la paix.
De loin, je l'avais pris pour un sobre facteur
hors de tournée; mais, de près, le doute n'a
plus été possible : c'était un « agent de la force
publique » en chair et en os.
Un mauvais plaisant, témoin de mon émo-
tion légitime, essaya de m'induire en erreur :
- Ce n'est pas vrai, cria-t-il, c'est un su-
burbain !
Mais, outragé, l'agent désigna les chiffres
argentés et romains de son collet, et je pus
constater qu'il appartenait- pas le collet,
mais l'agent - au 21e arrondissement.
Donc, les mauvaises langues vont être rédui-
tes à se taire. Il y a un gardien de la paix dans
Paris. Je ne vous dirai pas où je l'ai vu, j'ai
horreur de la réclame. Qu'il vous suffise de
savoir que ce n'est ni dans les Champs-Elysées,
ni place de la Concorde, ni avenue de l'Opéra.
etc., etc., ni nulle part la nuit. Je l'ai vu en-
plein jour dans une petite rue privilégiée, et
la preuve que c'en était bien un, c'est qu'il sou-
riait à toutes ces « dames » et empêchait les
petites marchandes et les petites voitures de
stationner.
Agents et apaches
Pauvre Paris 1 Faudra-t-il chaque automne,
lorsqu'on y rentre après les vacances, le re-
trouver changé, amoindri 1 Ici même, l'an,
passé, je constatais sa « gaité nocturne » : elle.
n'a fait que croître et embellir depuis. C'est,
paraît-il, aux agents qu'il appartient mainte-
nant de disparaître. Qu'en a-t-on fait ? Atten-
dent-ils en corps l'arrivée dwtoi et de la reine.
d'Italie? Ou remplacent-ils la garde républi
caine dont on parlait naguère de réduire l'ef-
fectif ?
Voilà qui n'est guère rassurant. On m'afgr-
mait ces jours-ci que l'article « gardien de la.
paix » serait en définitive remplacé par l'arti-
cle « apache ». Personnellement, j'ai pu me
convaincre qu'il y avait du vrai dans ce
propos:
Voici mieux. Une femme aurait été enlevée,
il y a une huitaine, vers dix heures du soir,
sur un pont (de l'Aima ou d'Iéna), au moment
où passait en sens inverse un omnibus : nul
voyageur ne serait intervenu en faveur de la
malheureuse. Si le fait est exact — on me l'a
donné comme tel — Paris va se transformer
en « caverne de brigands ». Les malfaiteurs
auront pour eux doux armes nouvelles : l'ab-
sence de police et l'indifférence ou l'égoïsme
des passants.
Entre Paris et Rouen
Ce qui est certain, c'est que d'ores et déjà la
Ville-Lumière se fait damer le pion par les
centres de province. Le mois dernier, j'ai vécu
quelques jours à Rouen ; je vous assure qu'il y
a là, dans les vieilles rues si artistiques et si
intéressantes, un mouvement diurne et noc-
turne, une affabilité que Paris ne dévoile plus
que dans certains quartiers et à certaines heu-
res du jour.
Aussi bien, la capitale de la Normandie a-t-
elle le droit à notre reconnaissance pour ses
essais de décentralisation artistique. J'en pour-
rais dire autantde quelques autres chefs-lieux.
A l'heure où les théâtres parisiens s'enlizent
danSia .routine ou la pornographie, la pro-
vince va de l'avant, cherche et trouve par
fois. Que n'a-t-elle les moyens d'actions pro-
pres à lancer les œuvres et les auteurs ? Il fau-
drait souhaiter, si les meneurs de la grande
ville doivent continuer leur malfaisante beso-
gne, que Paris perdit avec eux son prestige —
c'est un Parisien qui le demande — et que la
province le recueillît. Elle est à la peine, il se-
rait bien juste qu'elle fût à l'honneur.
Bah 1 Vox clamantis in deserto 1 Ce que nous
espérons avant l'hiver, il est probable que
nous l'espérerons après. Les potentats de Paris
— tous anti-parisiens, du reste, — achèvent
de discréditer une ville qui n'est pas la leur.
Que leur importe que les gens de la province
et de l'étranger fréquentent de moins en moins
nos théâtres ? « Ce ne sont pas les directeurs
« qui payent, ce sont les actionnaires qui ne
« se lassent pas de payer. »
L'aube attendue
Mais patience ! Le public, que ces messieurs
qualifient de jobard, n'est pas si niais que leur
intérêt les porte à le croire. Et les actionnai-
res, malgré leur naïveté, pourraient bien, avec
le temps et l'âge, se lasser de ne toucher de di-
videndes qu'en nature. Sans public et sans ac-
tonnaires, on n'a plus qu'une corde à son arc:
faire payer les auteurs. Eh ! eh ! si, d'un com-
mun accord, ceux-ci refusaient de s'exécuter ?
C'est un mouvement antiacadémique, une
-aube qui se dessine à l'horizon. Qui vivra
verra. La terre n'accirdera, sans doute jamais
le salaire au mérite; qu'elle fasse seulement
en sorte que le mérite ne soit plus volé 1 Ce
sera un grand pas.
L'art a pour ennemi le métier ; le drama-
turge, le directeur; le romancier, l'éditeur.
La cause devient l'effet. La production paye
la consommation au lieu d'en être payée. -
Et si du métier d'art nous passons au métier
général, nous assistons au triomphe de la
camelote, du « chiqué », à la déconfiture de
la loyauté industrielle. La faillite était jadis
un déshonneur, elle devient un brevet d'ho-
norabilité. La conscience mène à l'hôpital, et la
mauvaise foi transforme un négociant en châ-
telain.
L'art et l'honneur sont aussi bien gardés
que la population ; les agents manquent et
les méfaits redoublent. J'en suis à ce point
fâché que je voudrais l'aller dire à Rome, La
distance me paraît trop grande aux approches
de l'hiver : je me.contenterai de l'aller dire à
Venise.
FERNAND GENDRIER.
■ o » 1;
LES CONGRÉGATIONS
La conséquence
Le lycée Condorcet, qui avait gagné 100 élè-
ves à la dernière rentrée, augmente encore, lr
la rentrée actuelle, son effectif de 120 élèves
nouveaux, dont 72 au grand lycée et 48 au
petit lycée.
Dans les départements
Mende, 5 octobre.
Les sœurs de la Sainte-Famille de Saint-
Geryais, de Mende, qui dirigeaient un établis-
sement à Badaroux, près cette dernière ville,
depuis de longues années, viennent de quitter
leur résidence,
Tunis, 5 octobre.
Le comité de patronage de l'institution se-
condaire libre (ancien collège Sainte Marie),
réuni ce matin, a désapprouvé l'ouverture de
cette institution, qui s'est effectuée, on le sait,
malgré l'opposition du contrôle civile.
Deux membres de ce comité ont été chargés
de demander, cette après-midi, une audience
à M. d'Anthouard, délégué de la résidence, afin
de lui déclarer qu'ils regrettaient que l'abbé,
Aubry, directeur de cet établissement, ait
passé outrQ à la décision do l'administration.
Certes, disent-ils, ils cherchent à éviter l'àp-
pHcation de laioi de 1901 à la Tunisie, mais
ils n'entendent nullement se mettre en rébel-
lion avec la loi et, par conséquent, ils ont dé-
cidé là fermeture de l'institution.
-e ————————————
v LES ÉCUMEURS
On a beaucoup parlé, ces temps-ci, des scan-
dales du Palais. Un avocat stagiaire a été ac-
cusé d'avoir tenté de suborner un témoin pour
obtenir de lui des dépositions favorables à la
défense. On lui a même prêté d'autres méfaits:
il serait descendu jusqu'à se faire remettre par
une femme de moeurs douteuses une assez grosse
somme de provenance suspecte, et ce, pour
solde d'honoraires à lui dus par une cliente.
Un scandale en appelle un autre. Après
avoir désigné clairement le coupable, on a dé-
couvert de nouveaux tripotages. Dans la
presse, dans les couloirs du Palais, on a parlé.
d'un jeune maître qui serait devenu complice
de vol par recel, en conservant dans son cabi-
net, sous la sauvegarde de l'inviolabilité, des
sommes dérobées par une « entôleuse ». On a
parlé de bien n'autres choses encore.
N'accusons personne et ne condamnons
point surtout avant que soit établie la preuve
irréfutable do ces fautes qui sont plus que
professionnelles puisqu'elles tombent sous le
coup de la police correctionnelle. Nous pour-
rons le faire, d'un cœur plus léger, lorsque le
conseil de l'ordre ou le tribunal se seront pro
noncé. -
La Presse, sous la signature de M. Léon
Bailby, s'étonne et s'indigno, elle craint de voir
l'antre de Thémis changé en une caverne de
voleurs. Que la Presse se rassure, il n'y a pas
que des malhonnêtes gens sous la robe.
Les avocats, somme toute, sont des hom-
mes. Comme dans toutes les professions, il y
en a de foncièrement droits et de peu scrupu-
leux. De tout temps, depuis qu'on plaide au
Palais, on a pu constater en même temps que
l'austérité et la dignité des uns, le laisser-aller
et les louches manœuvres des autres.
Il est vrai que parmi ceux qui parfois sont
frappés par le conseil de l'ordre, il y a des
malheureux, des jeunes gens sans fortune qui,
acculés à de tristes extrémités, ne reculent
point devantle piège qui est tendu sous leur pas.
Les barrières que constituent les règlements.
de l'Ordre sont des barrières morales, il est
aisé do les franchir et, comme on le sait, il n'y
a que les premiers pas qui coûtent.
Ils ont donc souvent l'excuse de la faim,
ceux qui mendient les complaisances des gref-
fiers de juges d'instruction, qui achètent les
faveurs des garçons-de salle et des gardiens dé
prison, qui se livrent dans les couloirs à des
racolages efironté, qui entretiennent avec des
agents d'affaires sans aveu ou des courtiers
marrons un commerce quotidien, qui fréquen-
tent assidûment Saint Lazare et qui se disent,
avec une vantardise un peu niaise, et qui fait
hausser les épaules : « Les avocats de ces
dames. »
La Presse qui signale la plaie nous indique le
remède: il faut que le conseil de l'ordre se
montre plus sévère dans ses admissions, qu'il
examine de plus près les moyens d'existence de
sos stagiaires. L'avocat sans cause et sans for-
tune est un meurt de faim, il en arrive forcé-
ment à tripoter avec un vilain monde.
Halte là ! où s'arrêteraient alors les investi-
gations du conseil de l'ordre ? Le postulant de-
vrait-il lui apporter les valeurs dont il est pos-
sesseur, et ses titres de propriété? Le pauvre
serait-il exclu alors que le riche serait accueilli
à bras ouvert? Ainsi la profession d'avocat,
qui déjà par le fait, est peu accueillante pour
ceux qui n'ont d'autre fortune que, leur talent,
serait, en droit, monopolisée par ceux qui pos-
sèdent ? ,
Il y aurait là une inégalité flagrante et inex
plicable sous un régime démocratique. La pro-
fession d'avocat doit rester accessible à tous,
sans distinction de classe, aans exclusion. Com-
bien a-t-on vu de ces jeunes gens sans patri-
moine, la bourse vide mais de l'espérance au
cœur, s'inscrire bravement au barreau, lutter
avec ardeur pour l'existence et devenir plus
tard les gloires de l'ordre, aussi vénérés par
leur éloquence incomparable que pour la haute
dignité de leur vie ?
Il y a des ombres à tous les tableaux. A côté
de ces hommes qui honorent la robe, il y a des
hommes qui la déshonorent, mais ces derniers
ne font, la plupart du temps, que traverser le
Palais comme des météores. Après avoir jeté,
quelques années, un vif éclat, ils s'éteignent
dans la nuit, ils disparaissent dans l'oubli, on
ne les voit plus, provocants et fiers, faire les
beaux devant le jury. mais on les voit quel-
quefois sur les bancs de leurs anciens clients.
Les écumeurs ont été écumés. — Léonce Arm-
bruster.
LES CONFÉRENCES DE LOUISE MICHEL
Lorient, 5 octobre.
Les mêmes précautions militaires, mais
moins sévères qu'hier, sont prises aujourd'hui.
La circulation est libre autour de l'église pa-
roissiale Saint-Louis; les kiosques sont ou-
verts, les déballages en plein vent sont autori-
sés à une certaine distance de l'église.
La 2e conférence de Girault et Louise Michel
a trouvé le même public au même lieu. L'exci-
tation paraît plus grande qu'hier. Des menaces
sont proférées à haute voix pour le moment
ou les troupes seront retirées. Les gens arrêtés
hier pour ivresse et refus de circuler ont été
relâchés après procès-verbaux.
Louise Michel et Girault sont partis pour
Nantes ce soir. Tout est calme.
Le nombre des cléricaux en Russie
iDe. notre correspondant particulier)
Genève, 5 octobre.
L'Iskra, organe clandestin des révolution-
naires russes donne une statistique des prêtres
orthodoxes en Russie. En 1899, il y avait
16.628 moines et 36.146 religieuses, 2.050 prê-
tres séculiers d'un rang supérieur, 43.090 po-
pes (curés de campagne), 43.743 évangelistes
et 14.413 diacres.
L'entretien de ces 103.296 ecclésiastiques
coûte au peuple russe la somme de 52.439.606
roubles par an.
CADEAU A UN GÉNÉRAL BOER
(De notre correspondant particulier)
Capetown, 5 octobre.
Les anciens combattants du commando du
Rand ont présenté au général Ben Viljoen, leur.,
ancien chef, une superbe valise munie de gar-
nitures d'argent.
UN ARBRE DE LA LIBERTE
(De notre correspondant particulier)
Rome, 5 octobre.
A Ravenne, on a découvert au centre de la
place Majeure, les restes de l'arbre de la Li-
berté planté en 1849. Ils étaient ensevelis sous
les couches de terre, qu'on avait apportées sur
la place.
Sur l'ordre du conseil municipal, le tronc,
encore bien conservé, a été déterré et placé
dans la balle de motet de vIDe. -
L'INSURRECTION
EN MACEDOINE
Le télégramme identique russo-autri-
chien. — Réponse des Turcs aux
Bulgares. — Incident de fron-
tière. - Le- feu aux villages.
Vienne, 5 octobre.
A la suite des pourparlers qui ont eu lieu à
Murzsteg entre le comte Lamsdorff et M. de
Golucbowski, les gouvernements russo et aus-
tro-hongrois ont décidé, d'un commun accord,
qu'un télégramme identique serait envoyé aux
ambassadeurs des deux puissances auprès de
la Porte, MM. de Calice et Zinoview. Voici le -'
texte de ce télégramme :
Vous avez été chargé récemment encore do dé--
clarer que l'Autriche-Hongrie et la Russie persé-
vèrent dans l'œuvre d'apaisement qu'elles ont en-
treprise, et qu'elles maintiennent leur programme
élaboré au commencement de l'année, malgré les
: difficultés qui, jusqu'à présent, se sont opposées à
sa réalisation. Car, en effet, tandis que d'un côté
les comités révolutionnaires ont provoqué des
t troubles et ont empêché la population chrétienne
des trois vilayets de prêter son concours à l'exécu-
tion des réformes, d'autre part, les organes de la
Porte chargés de les appliquer n'y ont* pas apporté,
en général, le zèle désirable et ne se sont pas pé-
nétrés de l'esprit qui a inspiré ces mesures.
Pour manifester leur ferme résolution d'insister
sur l'exécution intégrale des dites réformes, accep-
tées par la Porte et destinées à assurer la sécurité
générale, les deux gouvernements sont convenus
d'un mode plus efficace de contrôle et de surveil-
lance. Vous recevrez sans retard des instructions à
ce sujet.
Si les deux puissances reconnaissent pleinement -
le droit et le devoir de la Porte de réprimer les dé-
sordres fomentés par l'agitation séditieuse de.; co-
mités, elles déplorent que cette répression ait été
accompagnée d'excès et de cruautés dont les habi-
tants paisibles ont eu à souffrir, Ii leur parait donc
urgent de venir en aide aux victimes de ces faits.,
regrettables. Les instructions sus-mentionnées vous
édifieront également sur les détails de l'action hu-
manitaire qui s'impose afin de secourir une popu-
lation privée de tout moyen d'existence, de facili- 0
ter son rapatriement, de pourvoir à la reconstruc-
tion des villages, des églises et des écoles incen-
diés.
Les gouvernements de i'Autriche-Hongric et dé-
jà Russie ont le ferme espoir que leurs efforts
constants atteindront leur Cuti qui est d'amener un.
apaisement durable dans les provinces éprouvées.
Ils sont convaincus que leurs conseils empreints
d'impartialité, seront écoutés, dans leur propre in
térét, par tous ceux à qu: ils s'adressent.
D'ordre de Sa Majesté mon auguste maître, je'
vous invite à communiquer ce qui précède au gou-
vernement ottoman, après vous être entendu avec
votre collègue de Russie, qui reçoit des instructions
identiques.
Une note turque
L'ambassade de Turquie communique le docu-
ment suivant envoyé par la Sublime Porte aux
ambassades ottomanes :
Le gouvernement bulgare a cru devoir venir,
en aide aux Comités dans leurs efforts tendant
:à rejeter sur le gouvernement impérial la res-
ponsabilité des maux qu'ils ont déchaînés sur
une partie de la Roumélie.
Le réquisitoire qu'il vient de formuler ne
convaincra cependant que ceux qui ont déjà
leur siège tout fait et dont l'opinion se répand
en perpétuelles tirades contre les Turcs. Il y a
dans ce document une infinité de noms de per-
sonnes et de localités où se seraient accomplis
les crimes et les violences. Tout, cela, accom-
pagné de dates, se présente assez bien à l'œil.
Mais quelle garantie do vérité et de sincérité
offre-t-on aux lecteurs ? Aucune. Il est facile
d'accoler cent ou deux cents noms propres en
off ou en eff à des noms de villes, de villages:
ou de bourgs que l'on assigne pour théâtres W
toutes sortes de cruauté. Une pareille compila-
tion ne suffit évidemment pas. à établir une'
conviction réelle. Les éléments positifs font
défaut, et, quand on songe à l'intérêt qu'a la
Bulgarie à intervertir les rôles,:on ne peut que.
demeurer scepiique.
Que ne disent pas les détracteurs de la Tur-
quie? Quelles horreurs, quelles accusations
n'entassent-ils pas sur le dos des troupes otto-
manes ? Des villages, des villes même tom-
bent sous leurs coups ef n'offrent plus qu'un
amas de cadavres (?). Or, tout cela n'est que
de la fantasmagorie. On fait massacrer, par
exemple, dix mille hommes à Ochrida qui ne
compte que quatre à cinq mille habitants, dont
une partie seule est bulgare. L'ambassadeur
d'une grande puissance ne faisait-il pas re-
marquer récemment avec raison que les Bul-*
gares prétendaient élever à plusieurs centaines
le chiffre des maisons brûlées dans un village
où il y en aurait à peine soixante-dix de leur
propre aveu. On est obligé de démentir des
assertions si visiblement fausses. Il en est
ainsi tous les jours, mais tout est noyé dans
un déluge d'informations mensongères. Le
monde impartial ne saurait trop se mettre en
garde contre ces manœuvres des comités in-
surgés et de leurs adhérents, qui avec leurs
bombes, leurs coups de dynamite, etc., se sont
mis hors de loi.
Les armements en Bulgarie
Sofia, 5 octobre.
Le gouvernement continue activement ses
préparatifs militaires.
Un conflit bulgaro-turc
Sofia, 5 octobre. (Source anglaise)
On télégraphie de Varna qu'un conflit a eu
lieu près de D.emirkapu, sur la frontière du
vilayet d'Andrinople, entre un escadron de ca-
valerie turque et une troupe bulgare.
Les soldats bulgares étaient intervenus pour
protéger des fugitifs que les Turcs avaient
rattrapés au moment où ils passaient la fron-
tière.
Les Bulgares auraient eu il tués et les Turcs
30.
Les réfugiés
Sofia, 5 octobre.
Une dépêche de Rilo annonce l'arrivée au-
jourd'hui en ce point de la frontière de deux
mille nouveaux réfugiés.
Villages incendiés
Salonique, 5 octobre.
Vingt villages turcs ont été brûlés dans les
districts de Djumaibala, Raslog et Melnik.
L'important village de Baniko a été complè-
tement détruit et on rapporte que 2.000 habi-
tants turcs ont été tués.
Le nombre des insurgés augmente.
De notables Bulgares de Salonique sont al-
lés aujourd'hui au Konak et ont informé les
autorités qu'on projette une nouvelle série
d'attentats à Salonique. Toutes les gardes ont
été doublées.
.——————————— ———————————.
LA REVANCHE DU TAUREAU
Corridas sanglantes. — Aux arènes
de Nimes et de Marseille.
Nîmes, 5 octobre.
Au cours d'une course de taureaux, aux
arènes, le toreador espagnol Belcita, en exé-
cutant une passe de manteau trop près de la
barricade, a été saisi par le fauve, qui lui a
donné un fort coup de corne, lui faisant dans
le bas-ventre une blessure de "5 centimètres
de largeur sur 6 de profondeur. Le blessé a
été transporté à l'hospice. Son état est très
grave.
I Marseille, 6 octobre.
I, Les quadrilles qui combattaient les taureaux
étaient plutôt médiocres. Les bêtes étaient
fougueuses. Lo résultat ne s'est pas fait atten-
dro : le tor3ador Miguel Montero a reçu um
coup de corne dans IC3 reins. Au 6' taureau,
un acci.dent plus émouvant encore s'est pro-i
duit. Dans une passe de manteau, le toréadoc
Loreto Chico it pirouetté deux fois sur la corne
du fauve, qui l'avait piqué à la poitrine. La:
blessure no consistait qu'en une longue éra"
flurc dans la région dJ l'épigastre L'état da:
Loreto Chico est inquiétant.
— —i i ——■>'
-- LES ÉTIONS.
Char cuis-Jrt. férié arc. — Election au conse&
général dans lo canton de Loulay.
M Gravai, radical-ministériel, a été élu par
1.155 voix. contre 1.135 à M. Roy de Loulayr
nationaliste. •
Pas-de-Calais. — Election au conseil géné-7
rai dans le canton Nord d'Arras.
M. Doutremepuich, républicain, a été élu pa;
2.979 voix.
Alpes-Maritimes. — Canton de I.evens. MJ
Honoré Sauvan, sénateur, maire de Nice, at
été élu, sans concurrent, conseiller général. >
Savoie. — Election au conseil général dans
le canton de Modane.
M. Bergin, républicain ministériel, a étdr
éiu par 697 voix contre 39* à M. Adeline, pro-
gressisle.
Manche. - Canton de Cherbourg, M. Adrielt
Liais, radical ministériel,' conseiller général
démissionnaire, a été réélu par 3.125 voix con<
tre 537 à M. Renault, maire de Cherbourg, M.
Adrien Liais avait démissionné pour provoquer
un référendum de protestation sur la question,
d'adduction d'eau de source proposée par I&
majorité du conseil municipal. Ce projet
avait paru à M. Liais trop onéreux pour II.
ville.
A la suite de cette élefction le maire et lai
majorité du conseil municipal, comportant
vingt conseillers sur trente viennent de décidee;
de démissionner.
Une liste ministérielle sera présentée aux.
suffrages des électeurs.
UN CANDIDAT REMARQUABLE
IDe notre correspondant particulier)
New-York, 5 octobre.
Tammany-Hall a trouvé un candidat, dont
l'entrée en scène fera sensation,
L'homme, que le parti démocratique proposff
aux électeurs comme futur maire de New-
York, n'est autre que M. Georges Mac Clellan,
fils du célèbre général ayant pris part à la
.guerre de sécession.
M.Georges Mac Clellan, pour chauffer si
candidature fera des discours en anglais, on
allemand, en français et en italien. - -.--
Voir* à la 3* pagg
les Dernières Dépêohes,
de la nuit
et la Revue des Journaux
du matin
LE ROI D'ITALIE A PARIS
Sur les grands boulevards. — Uncamf
à la galerie des machines.-Aux af-
faires étrangères.
M. Marguery, président du syndicat de l'aU..
mentation parisienne, s'est rendu hier matin
à l'Elysée. Il avait demandé audience au Prési"",
dent de la République pour lui faire part du
désir que lui avaient exprimé les c(}mmercant:
qu'il représente, de voir, à leur passage à;
Paris, le roi et la reine d'Italie réserver aux
grands boulevards une part de leur Itinéraira
à travers la capitale.
M. Loubet a promis à M. Marguery que sa-
tisfaction serait donnée au vœu du commerco
parisien. Au retour de la revue dé Vincennes,
qui aura lieu le dimanche 18 octobre, le roi et
la reine d'Italie passeront par les grands bou-
levards pour regagner leurs appartements, au
ministère des affaires étrangères.
Le comité d'initiative formé pour la récep-
tion des souverains italiens sur les grands bou-"
levards, composé de MM. Marguery, Pigeon,
Gayda, Ducastaing, ayant ainsi reçu une ré-
ponse favorable, a convoqué pour hier soir,
9 h., au restaurant Marguory, 1, rue d'Haute-
ville, tous les commerçants, afin de prendra
les mesures nécessaires.
La fin de la galerie des machines
Ne sachant où loger les troupes supplémen-
taires qui viendront augmenter la garnison df
Paris, à l'occasion du séjour de3 souveraine
italiens, le ministre de la guerre a demandé à
M. Picard de lui prêter la Galerie les Machi-
nes. L'ex-commissaire général de l'Exposition
de 1900 s'est empressé de donner l'auiorisatioa
demandée.
Dans le vaste hall camperont donc doux ré-
giments de dragons des environs de Paris et la
fameux régiment de .zouaves qui s'illustra à
Palestro, dans lequel servait Victor-Emmanuel,
le grand-père de notre hôte de demain.
Avant de tomber sous les coups des démo- ,
lisseurs, la galerie des machines aura servi de
caserne.
Contre l'incendie
Un service d'incendie spécial sera fait au
ministère des affaires étrangères, pendant la
durée du séjour des souverains italiens à
Paris
Un corps de garde, commandé par un sous-
officier, sera constitué dans les dépendances da
ministère. Il sera relié par téléphone au posta
central de la rue de la Mare et à la caserne de
la rue du Vieux-Colombier.
Une ronde d'inspection sera faite chaque
jour par les soins d'un officier de pompiers.
A l'Hôtel de Ville
En raison des travaux de décorations à exé-
cuter à l'Hôtel de Ville en vue de la réception
du roi et de la reine d'Italie, la visite des salons
sera guspendue à partir d'aujourd'hui mardi
6 octobre, jusqu'au mercredi 28 octobre in-
clus.
lVoir la suite dans notre DEUXIEME EDITION
- op
LES CONSEILS GÉNÉRAUX
Nice, 5 octobre.
Lecture est donnée d'un télégramme du se-
crétaire général de la Présidence de la Répu-
blique, remerciant le conseil général des Alpes-
Maritimes pour l'adresse sympathique qu'il a
envoyée au Président à l'occasion de son
voyage à Londres.
M. Rouvier est réélu président.
Le ministre des finances dit qu'il lui sera
permis de rompre avec la tradition du conseil
de ne pas faire de politique, pour associer
l'assemblée départementale au sentiment da
joie patriotique qu'il éprouve devant 1 événe-
ment qui prouve la grande place que la France;
reprend dans le monde, combien son alliance
est recherchée.
Toujours attachée à sa grande alliée la Rus-
sie, la République, par sa politique prudente
et digne, a pu dissiper bien des méfiances. Lç
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