Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-05
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 05 octobre 1903 05 octobre 1903
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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Ne 12260, — Lundi 5 Octobre 1903
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ADMINISTRATION ; 1 4, rue dit Mail
Adresser lettres et maudits t V 11 rti nslrateur
NOS LEADERS
La jurisprudence et
lesaceidents du travail
Il ne restera bientôt plus grand'
chose de la malheureuse loi de 1898
sur les accidents du travail, constam-
ment rognée par la jurisprudence. Ce
serait une erreur de croire qu'en.
- France les lois entrent jamais en ap-
plication. On applique les traductions,
les interprétations, les « belles infidè-
les » du Conseil d'Etat, des cours et
des spécialistes éminents.
Quand il apprit que mille juriscon-
sultes travaillaient à des « Commentai-
res sur le Code civil », Napoléon s'é-
cria :
- Ah ! mon code est perdu !
Les professeurs de droit protestent
que Napoléon se trompait; il paraît
que l'énorme pyramide de livres édi-
fiée depuis cent ans par la doctrine et
par la jurisprudence ne jette aucune
obscurité sur la Bible de la chicane.
Cette affirmation donne à réfléchÍr
Un homme d'esprit — Emile Berge-
rat je crois — entra un jour dans un
amphithéâtre de la Faculté de droit :
Un des maîtres du lieu « expliquait »
un article du Code. Au bout d'une
heure, il n'avait pas encore « expliqué »
une ligne du livre.
— Vous auriez plus vite fait de le
récrire, lui dit le poète.
Les juristes n'osent pas prendre sur
eux de suivre ce conseil et de récrire
le Code qui, çà et là, prête à des ambi-
guités d'interprétation. Qùàrit aux tri-
bunaux, s'ils ne vont pas jusqu'à chan-
ger la rédaction des lois, ils en amen-
dent souvent l'esprit dans le sens qui
leur plaît, c'est-à-dire presque tou-
jours dans le sens réactionnaire, ils ont
pris, par exemple, de grandes libertés
avec les textes relatifs aux congréga-
tions.
***
Mais tenons-nous en à la loi sur les
accidents du travail. Aussi bien, nos
réflexions nous sont suggérées par un
jugement du tribunal civil d'Arras re-
latif à la loi dont il s'agit.
La Gazette des Tribunaux donne au-
jourd'hui le dispositif de ce jugement.
Il décide « e s'il échet de majorer
les salaires effectifs gagnés par l'ou-
vrier victime d'un accident de ceux
qu'il n'a pu gagner par suite d'un chô-
mage, il n'en peut être ainsi qu'au cas
où le chômage est le résultat d'un cas
fortuit ou de force majeure. »
Partant de ce principe, lé tribunal
estime que tel n'est point le cas d'un
ouvrier qui a chômé par suite d'une
grève. Il ne tenait, pense-t-il, qu'à cet
ouvrier de ne pas participer à la grève.
Il n'y a pas un ouvrier, parmi les
lecteurs de ce jonrnal, pour ne pas
comprendre à quel point un pareil ju-
gement porte atteinte aux droits des
travailleurs.
Un exemple, pour être tout à fait
clair : un ouvrier gagne 2,400 francs
par an. Une année, pourtant, il fait
grève avec ses camarades d'atelier
pendant deux mois. Par suite de cette
circonstance, son salaire, sur la pé-
riode de douze mois prévue par la loi
de 98, est réduit à 2,000 francs. ,
Quelque temps après, il est victime
d'un accident du travail. La rente qui
lui sera versée par le patron — ou
plutôt par la compagnie d'assurance-
devra-t-elle être proportionnelle à
2,000 ou à 2,400 francs?
Supposons que la blessure de l'ou-
vrier diminue la faculté de travail de
celui-ci dans la proportion de 50 010.
Alors, aux termes de la loi, le malheu-
reux, devra recevoir une rente égale à
25 010, de son salaire annuel, -
L'ex-gréviste sera-t-il en droit d'exi-
ger le quart de 2,400 fr., ou le quart
de 2,000 fr. seulement ?: Sa rente de-
vra-t-elle être fixée à 600 fr. ou à
500 fr.
L'équité dit : six cents. Le tribunal
d'Arras dit : cinq cents.
***
Raisonnons : le législateur a ordonné
au juge de prendre comme « salaire de
base » le salaire normal de l'ouvrier.
Non pas le salaire diminué par un in-
cident comme un chômage.
En quoi le chômage causé par une
grève diffère-t-il des autres espèces de
chômage? Je me place, bien entendu,
au point de vue de la loi de 1898. La.
grève, comme le chômage, diminue
le salaire annuel de l'ouvrier, sans que
celui-ci puisse être considéré comme
perdant une partie de sa valeur pro-
fessionnelle. La loi indique très nette-
ment son devoir au juge : le tribunal
est appelé à rétablir, dans le « salaire
de base » le. total des journée suppri-
mées par cette cause contingente : le
chômage.
La grève, dit le jugement d'Arras,
n'est pas un chômage forcé. Nous ne
voulons pas « encourager la paresse».
Le mot est extraordinaire. Dans
quel dictionnaire définit-on le terme
gréviste par l'expression paresseux ?
Le jugement d'Arras fournit un
grave instrument de pression aux pa-
trons pour démoraliser les ouvriers
♦
qui seraient tentés d'user du droit de
grève.
— Si vous faites grève, s'écrieront
les patrons, et que vbus soyez ensuite
victimes d'un accident du travail, vo-
tre rente ou la rente allouée à vos en-
fants sera diminuée.
Le jugement d'Arras porte donc une
atteinte certaine au droit de grève. Un
ministre de la justice vraiment démo-
crate donnerait des instructions au
parquet compétent, pour faire réfor-
mer un jugement contraire à l'ordre
public.
Hugues Destrem
PREMIÈRE ENCYCLIQUE
C'est notre impression sin-
cère que vous voulez ? Eh bien,
nous ne cemprenons pas grand
chose à la première encyclique
de Pie X, dont les agences nous
apportent à onze heures du soir
le résumé.
Peut-être, parmi tant de phrases em-
brouillées démêlerions-nous cette idée gé-
nérale que Pie X entend n'être pas un.
pape politicien ?
Dans son propre intérêt, nous le félicite-
.rions de cette tendance. Nous avons eu un
Pie IX enragé de réaction, nous avons eu le
'Léon XIII des ralliés. L'un et l'autre nous
ont déplu. Un pape qui se tiendrait tran-
quille nous reposerait, sans désarmer la
légitime méfiance que nous devons au Va-
tican.
Mais quelle lourdeur et quelle obscurité
de style dans l'écrit du nouveau Saint-Pon-
tife ? Il écrit :
Si quelqu'un cherchait à découvrir les ten-
dances secrètes de notre âme, pour leur trouver
un but terrestre et des préoccupations de parti,
nous déclarons, pour prévenir toute vaine at-
tente, que nous voulons être et serons, devant
la société humaine, le ministre de Dieu, de.
l'autorité de.qui nous sommes le dépositaire.
Quel galimatias ! Tout de même, Pie X
a l'air de dire que ses préoccupations se
rapportent aux choses du ciel et non à cel-
les de la ferre. Voilà qui partirait d'un bon
naturel. Ailleurs, le pape recommande aux
fidèles d'accomplir les œuvres de charité
« sans rechercher des avantages terrestres ».
Serait-ce un aVertissement pour les con-
grégations ?
Plus loin enfin, il appelle de ses vœux le
temps où « les citoyens obéiront aux lois et
où la soumission et l'amour envers les
gouvernants seront considérés comme des
devoirs ».
xSerait-ce une leçon à l'usage des cléri-
caux ?
Mais les cléricaux sont un parti politique,
,bien plus que religieux.. Ils assureront
:Pie X de leur respect profond pour Sa
JSaintete — et ils continueront de guer-
royer à leur guise contre la République et
.contre la liberté de penser.
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
La Fédération marseillaise du parti radical et
radical-scciaiiste a l'honneur d'aviser les membres
du congrès de Marseille qu'elle ouvre à partir du
mardi 6 octobre une permanence dans son local
cours Belsunce n° 14, à Marseille. A cette perma-
nence, ouverte de 9 heures du matin à 11 heures
.du soir, ils trouveront tous les renseignements
nécessaires concernant l'organisation du congrès
et les détails de leur séjour à Marseille.
UN HECTARE POUR DEUX SOUS
[De noire correspondant particulier)
r. Berlin, 3 octobre.
Le gouvernement a vendu à la Compagnie du
Kilimandjaro toute la plaine entre le Kilimandjaro
et le Merou, c'est-à-dire 160.000 hectares pour le
prix modique de 12.500 francs, ce qui fait environ
10 centimes par hectare. Cette opération est vive-
ment critiquée en Allemagne. On sait que les pe--
tits colons paient comme fermage seulement
3 francs à 3 francs 50 centimes par hectare.
L'affaire sera probablement portée à la tribune
du Reichstag.
VENISE RELIÉE A LA TERRE
(De notre correspondant particulier)
Venise, 3 octobre.
Une réunion de notabilités, présidée par le sé-
nateur, M.-Ceresa, a décidé de réalissr le projet
consistant à relier la ville de Venise avec la terre
ferme. Une commission exécutive a été élue séance
'tenante. Sa mission fera les démarches nécessai-
res. En ce qui concerne les délails de l'exécution,
on s'est prononcé en faveur de la construction
d'un grand pont pouvant servir à la fois aux pié
tons, aux voitures et au chemin de fer.
» I ■ I
LE ROI D'ITALIE A PARIS
Le gala de l'Opéra
Voici le programme définitivement officiel
.de la représentation de Gala qui sera donnée à
l'Opéra le jeudi 15 octôbre prochain, en l'hon-
neur du roi et de la reine d'Italie :
Hymne Italien et La Ma-rseillaise.
2, acte d'Aïda.
Méditation de Tais.
te: et 2° actes du Bourgeois Gentilhomme.
1er acte de La Maladetta.
Le Président de la République a exprimé à
M. Gailhard le désir de faire entendre Mlle L.
Bréval à ses hôtes royaux. L'éminente canta-
trice prêtera donc son concours à la soirée qui
sera donnée à l'Elysée.
Le banquet franco-italien ;
Le Comité latin a définitivement décidé de
faire le banquet franço-italien au Grand-
Véfour (Palais-Royal), le mardi 13 octobre pro-
chain, à 7 h. 112 du soir. Le prix reste fixé à
7 fr. 50.
La soirée artistique et musicale qui suivra
est organisée par M. Prudhon, secrétaire gé-
néral de la Comédie-Française. Bien que le
programme ne soit pas encore définitivement
arrêté, nous pouvons annoncer que M. Mou-
.net-SulIJT, de la Comédie-Française, dira des
vers tout d'actualité de Richepin. MM. Sylvain,
de la Comédie-Française, Notté, de l'Opéra,
sont également inscrits au programme.
Les dames sont instamment priées d'assister
au banquet et à la soirée artistique.
Un banquet franco-italien à Marseille
Marseille, 3 octobre.
Le comité républicain du commerce et de
l'industrie organise pour le 14 octobre, à l'oc-
casion du voyage du roi et de la reine d'Italie
en France, un banquet franco-italien. La
chambre de commerce italienne de Marseille a-
accepté l'Invitation qui lui a été adressée. Les
autorités locales assisteront également à ce
banquet et aux Mtes qui suivront
A LA CAMPAGNE
LES MOUSTIQUES
Insectes désagréables et dangereux. —
, La contagion par les moustiques. —
Comment est fait un moustique. —
Du danger des femelles. — Ano-
phèles et culex. — Les mœurs
des moustiques. — Comment
se défendre des moustiques.
Tout le monde connaît les moustiques: qui
n'a pas eu à souffrir des piqûres do ces désa-
gréables petites bêtes ?
Non seulement ces insectes sont désagréa-
bles et ennuyeux, mais encore ils sont dans
bien des cas très dangereux ; la chose a été
prouvée à maintes reprises.
Sui toute la surface de la terre, ces êtres
malfaisants exerçant leurs instincts sanguinai-
res ; il existe même certaines contrées dans
les pays chauds où leur trop grande abon-
dance rend la vie à peu près impossible aux
humains, tant à cause de la douleur des piqû-
res que par suite des maladies qui en résul-
tent. Il est, en effet, bien connu que la lièvre
paludéenne, la filariose et la fièvre jaune ne
se propagent que par les moustiques.
A cause même de l'action néfaste qu'ils peu-
vent exercer sur notre santé, ces insectes sont-
intéressants à connaître.
Animaux bien armés
Les moustiques ou cousins ont un corps,
grêle, mou, presque cylindrique; leur corselet
est renné, leur tête arrondie, leurs pattes min-
ces, longues, poilues, et leurs ailes horizon-
tales.
La tête des cousins est petite, en proportion
du corselet. Les antennes sont soyeuses, diri-
gées en avant et en haut, plus longues que la
tête et que la corselet pris ensemble, le plus or-
dinairement velues et tellement poilues, chez
les mâles, qu'elles ressemblent à une sorte de
panache.
La bouche est une sorte de suçoir ou de
trompe cornée. Ce suçoir est lui-même une
sorte de gaîne ou d'étai cylindrique, terminé à
son extrémité libre par un petit bouton ou ren-
flement, dans lequel, à l'aide d'une forte
loupe, on peut reconnaître deux lèvres mobiles
et comme charnues.
Voici comment opère le moustique, quand il
veut se servir de sa trompe. Après s'être posé
à l'endroit où il veut piquer, il fait sortir du
bout de sa trompe une pointe très fine, il tâte
successivement la peau à quatre ou cinq en-
droits avec le bout de cette pointe, afin de choi-
sir le lieu où se trouve un vaisseau sanguin,
dans lequel le sang puisse être puisé à sou-
hait. Quand il a fait son choix, la pointe de
l'aiguillon s'introduit dans la peau. L'étui,
quoique solide, a une sorte de flexibilité; il se
courbe à mesure que l'aiguillon pénètre dans
les chairs, faisant d'abord un angle obtus, puis
finissant par se plier en deux sur sa longueur,
quand la tête du cousin est prête à toucher la
peau.
Lorsque le cousin suce à son aise et sans être
troublé, il ne quitte l'endroit où il est fixé, que
lorsqu'il s'est gorgé de tout le sang, qu'il peut
contenir. »
Chacun sait par expérience,' la douleur, la
cuisson et le prurit qui résulte de leur piqûre.
Il semblerait pourtant, qu'une blessure, faite
par une pointe aussi fine, devrait être presque
insensible. Il en serait probablement ainsi, si
l'insecte ne dégorgeait, en piquant, une sorte
d'humeur qui a pour effet de produire une pe-
tite tuméfaction inflammatoire.
Mâle3 et femelles
Il existe une différence très notable entre les
.mâles et les femelles. Les premiers sont inof-
fensifs et ne piquent jamais, les secondes au
contraire, nous poursuivent, sans cesse, par-
tout où elles peuvent nous-rencontrer. Il y _a
:donc intérêt à savoir les différencier.
Les mâles ont des palpes et des antennes ve-
lues qui leur constituent une luxuriante pa-
rure ; leurs ailes, assez larges, rappellent d'une
façon assez vague les ailes de certains pa-
pillons.
Les femelles, véritables monstres sangui-
naires n'ont rien pour attirer l'attention. Les
décrire est bien inutile, car tout le monde les
connaît et chacun de nous a souffert de l'ob-
sessic." Angoissante que cause leur bourdon-
nement strident, et désagréable.
Il y a lieu, aussi, d'établir une différence
entre les deux types de moustiques qui s'atta-
quent à nous : les anophèles et les culex.
D'après M. Raphaël Blanchard, membre de
l'Académie de médecine, dans les pays tem-
pérés, les Anophèles transmettent le paludisme,
tandis que les Culex sont jusqu'à plus ample
informé, parfaitement inoffensifs. Dans les
pays chauds, au contraire! ces derniers pren-
nent une éclatante revanche, et c'est à leurs
piqûres que l'homme doit la filariose, la fièvre
jaune, et, sans doute aussi nombre d'autres
maladies.
Curieuses mœurs
Les moustiques ont des métamorphoses com-
plètes. La femelle pond dans l'eau ses œufs,
qui présentent,à la surface,une disposition ca-
ractéristique,suivant que ce sont des anophèles
ou des culex. Les œufs des anophèles sont iso-
lés ; ceux des culex sont agglutinés les uns aux
autres, de manière à former une sorte de na-
celle.
La larve du culex se fait remarauer par les
contorsions et les gambades amusantes qu'elle
accomplit à travers le liquide, se repliant sur
elle même, se distendant brusquement, puis
s'arrêtant près de là surface de l'eau,, comme
suspendue par un appendice conique qui se
voit à son extrémité postérieure.,
Cet appendice constitue son siphon respira-
toire. C'est par les deux petits orifices qui s'y
trouvent percés que l'animal peut se mettre en
rapport avec l'air atmosphérique ; cela lui est
absolument nécessaire, car il est incapable
d'utiliser l'oxygène qui s'y trouve en dissolu-
tion, et c'est seulement au moyen de l'air at-
mosphérique qu'il peut respirer.
La larve des anophèles n'a pas de siphon
-respiratoire, ses trachées s'ouvrent directe-
ment à la surface du corps et il en résulte que
cette larve flotte à la surface comme un fêtu
,- de paille, et n'exécute que très exceptionnelle-
ment des gambades à travers la masse li-
quide, *
Après avoir grandi, les larves se transfor-
ment en nymphes d'un aspect tout différent.
On dirait de petits têtards I -
Au bout de deux ou trois Jours, les nym-
phes restent immobiles à la surface de l'eau ;
une partie de leur région dorsale sortant mê-
me du liquide et se desséchant au contact de
l'air. Il se produit une déchirure de la peau,
par laquelle l'insecte parfait sort. Dès qu'il est
dégagé de ses enveloppes, il ne tarde pas à
s'envoler dans les airs.
On comprend aisément que les moustiques
soient très abondants dans les contrées où l'on
rencontre beaucoup d'eau dormante : lacs,
étangs, mares. Souvent aussi, il suffit de tous -
petits réservoirs, tels qu'un simple tonneau
d'arrosage, une citerne, un bassin, Un tesson
de plat pour servir de nid à des centaines et
même à des milliers de larves de mousti
ques.
Contre les moustiques
Pour détruire les) moustiques, les américains
ont inventé un procédé assez simple qui con-
siste à recouvrir la surface des eaux stagnan-
tes d'une couche d'huile de pétrole. Ce pro-
cédé dont la dépense est insignifiante a donné
des résultats absolument merveilleux, car
l'éclosion des larves ne peut s'y faire.
Dans les contrées où les moustiques sont
nombreux, la fumée des feux ou la lueur des
foyers de fumigation peut, dans une certaine
mesure, éloigner d'une localité ces insectes
importuns, sans suffire néanmoins à les en
chasser complètement. Les personnes qui peu-
vent supporter, sur leur. peau, l'essence de
girofle n'ont qu'à- s'enduire de « graisse des
moustiques» comme on l'appelle dans certains
pays, pour avoir le visage préservé de ces pi-
qûres ; tant que l'huile répand son odeur, les
moustiques ne se hasardent pas à venir.
Terminons enfin notre chronique en con-
seillant,à nos lecteurs, un remède assez simple
contre les piqûres des cousins. On éteint rapi-
dement la douleur causée par cette piqûre en
touciiant la plaie avec un peu d'ammoniaque ;
c'est simple et peu coûteux.
A. MONTOUX.
Voir à la 3* paja
les Deraièras DéïJèrî'a
LES RENTRÉES
Le mois d'octobre est à peine commencé, et.
la rentrée des classes _à peine effectuée, que
déjà nous pouvons nous rendre compte des ré-
sultats de la politique anticléricale incomplète
suivie par le cabinet.
On annonce d'une part que le nombre des
6lèves nouveaux dans les écoles du gouverne-
ment n'atteint, de loin pas,les prévisions, d'au-
tre part que les établissements congréganistes
ont fait leur réouverture avec un nouveau per-
sonnel de sécularisées et de laïques.
Èt la tactique des cléricaux, qui, pendant les
tâtonnements des vacances ne s'était point suf-
fisammment précisée, s'est affirmée avec une
netteté éclatante.
Dans les villes où l'Etat a fait de gros sacri-
fices, où les municipalités ont engagé d'impor-
tantes dépenses pour donner aux élèves qu'on,
espérait plus nombreux des établissements
vastes et entretenir plus de maîtres, l'école'
congréganiste subsiste, elle continue sa con-
currence acharnée, elle persiste à empoisonner
les cerveaux de toute une partie de la jeunesse.
Mais dans les communes où l'école laïque se
trouve être trop petite et le personnel insuffi-
sant, la congrégation a disparu laissant la mai-
son vide.
On voit d'ici quelles conclusions vont tirer
les cléricaux de cet état de choses. Ces gens-là
sont toujours les mêmes. Ils ont organisé le
retrait des dépôts des caisses d'épargne, en ef-
frayant, de mauvaise foi, les petits capitalistes
qui y portaient leurs économies, et, au lieu
de considérer le formidable excédent de re-
traits comme le résultai de leur campagne, ils
en accusent la politique républicaine. De mê-
me en ce qui concerne les écoles, ils se sont,
de main de maître, préparé des arguments de
discussion. S'agissant des villes où l'école
congréganiste subsiste grâce à des subterfuges
que la loi ne permet pas, malheureusement,
d'éviter, ils diront : « Vous voyez bien, le pays
est avec nous, DQS élevés ne nous ont point
quitté, ils sont fidèles à leurs maîtres et ne
veulent point de l'école sans Dieu 1 »
S'agissant des villes, où des difficultés se
produisent, par suite de l'exiguité des locaux
scolaires et de l'insuffisance du personnel, ils
ajouteront : « Non seulement les parents ne
veulent pas vous confier leurs enfants, mais
encore vous ne disposez pas des ressources
nécessaires pour les instruire convenablement,
vos écoles sont trop petites, vous n'avez pas
d'instituteurs. »
Nous ne serons pas embarrassés pour leur
répondre. On ne nous fait pas prendre des
vessies pour des lanternes. Nous leur dirons
d'abord qu'ils ont une certaine audace de nous
imputer un mal dont ils sont les auteurs. Nous
leur dirons ensuite qu'ils ont tort d'accuser le
parti républicain, alors que c'est la politique
du cabinet qui doit être attaquée.
Or la politique du cabinet n'est pas sur bien
des points la politique du parti républicain,
c'est une politique d'atermoiements et d'im-
prudences. Je sais bien qu'on peut en quelque
manière excuser M. Combes, prétendre qu'il y
a dissentiment sur bien des points entre le
président du conseil et le ministre de l'instruc-
tion publique, et que là est la source des ma-
ladresses dont nous nous plaignons.
Mais lorsque deux ministres ne sont point
d'accord sur une question capitale, il n'est pas
nécessaire qu'ils donnent au pays le spectacle
de leurs querelles, l'un ou l'autre s'en va, et
celui qui reste impose sa volonté. Aussi, je
croirais plutôt que M. Combes ne veut pas.
qu'il ne veut ni du monopole de l'enseigne-
ment, ni même de la dénonciation du concor-
dat inscrite depuis si longtemps dans le vieux
programme républicain. Alors. ! — Chartes
Darcy.
ÉLECTIONS GÉNÉRALES EN ITALIE
-{ne notre correspondant particulier)
- Rome, 3 octobre.
Un députt, ami et confident de M. Zanardelli,
affirme que le président du conseil a l'intention.
de faire les élections générales au printemps.
L'ARMÉE DÉVOUÉE A GUILLAUME II -
[De noire correspondant particulier)
1, e , Berlin, 3 octobre.
Le soldat Kooks du 1" régiment des hussards de
la garde a été condamné par le conseil de guerre
de Dantzig à un an de prison pour lèse-majesté.
LES CONGRÉGATIONS
Bravo, M. le préfet!
Privas, 3 octobre.
Le préfet de l'Ardèche vient d'interdire le
grand pèlerinage d'hommes organisé à La Blà-
chère par l'évêque de Viviers, et auquel 10,000
pèlerins de l'Ardèche, du Gard, de la Lozère et de
la Haute-Loire devaient prendre part.
Ce pèlerinage doit avoir lieu demain dimanche,
4 octobre, pour protester contre. l'expulsion des
Oblats du couvent de Notre-Dame-du-Bon-Se-
cours.
Des mesures de police très sévères ont été prises
pour le cas où, malgré l'arrêté du préfet, les or-
ganisateurs du pèlerinage voudraient donner suite
à la manifestation projetée.
Résistance cléricale
Niort, 3 octobre.
Une descente de justice a été opérée à Coùlon,
où une enquête est ouverte sur la sécularisation
prétendue d'une religieuse qui dirige une école
Hbre dans la commune.
Tunis, 3 octobre.
Le commissaire central a dressé procès-verbal
contre le directeur de l'institution secondaire li-
bre, qui continue à refuser de se soumettre à
l'opposition du contrôleur civil, au sujet de l'ou-
verture de son établissement.
Un procès-verbal sera ainsi dressé journelle-
ment jusqu'à la décision du conseil de l'instruc-
tion publique, qui se réunira incessamment. Le
décret de 1888 sur l'enseignement édicté que toute
infraction sera punie d'une amende et, en cas de-
récidive, de prison.
[Voir la 3uite dans notre DEUXlEMB EDITION.
L'INSURRECTION
EN MACEDOINE
Le massacre de Mehonia
Village de Rilo, 3 octobre.
Voici des détails sur l'affaire de Mehonia :
La ville de Mehonia, possédant une population-
moitié bulgare, moitié turque, le général Zont-
cheff, qui dirige les opérations insurrectionnelles,
envoya deux de ses lieutenants dans la ville pour
y organiser un soulèvement de l'élément bulgare.
Les Turcs ayant appris cette nouvelle par leurs es-
pions, cernèrent la ville. Les Bulgares de Mehonia
appelèrent les insurgés à leur secours, et une
bande de 700 révolutionnaires, faisant usage de
; bombes à la dynamite, attaqua les troupes turques.
Celles-ci mirent le feu à la ville. Puis, les Turcs
ayant reçu des renforts, les insurgés durent se re-
tirer dans une position défensive, sur une monta-
gne voisine, où ils restèrent pendant trois jours,
c'est-à-dire jusqu'à co que leurs munitions fussent
épuisées.
200 habitants de Mehonia ont été tués. La ville
est complètement détruite.
L'artillerie bulgare
Solia, 3 octobre.
Trois batteries d'artillerie de siège sont par-
ties ce matin pour Khaskoï (Haskovo), ville si-
tuée près de la frontière entre Philippopoli et
Andrinople.
Goluchowski et Lamsdorf
Vienne, 3 octobre.
Les journaux publient des correspondances
de Murzsteg disant que, d'après des commu-
nications de M.Sawinsky, secrétaire du comte
Lamsdorf, le programme des réformes macé-
donniennes établi l'hiver dernier par les mi-
nistres des affaires étrangères russe et austro-
hongrois, a été augmenté d'une façon notable"
au cours de l'entrevue que viennent d'avoir le
comte Goluchowski et le comte Lamsdorf.
M. Sawinski déclare tout à fait dénuée de
fondement l'information suivant laquelle la
Russie réclamerait, pour ses navires, le libre
passage des Dardanelles.
LES RÉSULTATS
On annonce que plusieurs membres du
groupe parlementaire de la libre pensée se pro-
posent de déposer une motiori invitant le ca-
binet à présenter à la Chambre un état faisant
connaître les résultats des actions ouvertes
contre les congrégations dissoutes.
C'est là un document qui sera instructif au
plus haut point : déjà, l'enquête relative aux
biens des congrégations nous renseignait en
partie, dans ses-deux forts volumes, sur la
fortune de'! couvents ; si la motion des députés
du groupe de la libre-pensée était votée, nous
serions à mémo de faire la comparaison entre
les chiffres de l'enquête et ceux qu'ont dénonv
cés les actions judiciaires.
La motion demandera aussi, nous dit-on,
que les biens congréganistes remis à l'état
soient affectés à la Caisse de retraites des vieil-
lards. On ne saurait leur trouver un plus légi-
time emploi.
A LA MÉMOIRE D'ÊMILE ZOLA
On nous communique les appels suivants :
Lis-membres des 4 sections du 3f arrondissement
de la Ligue des droits de l'homme, ainsi que les
socialistes et les républicains du a" arrondissement,
sont invités à se réunir aujourd'hui dimanche, à
2 h. précises, à la Maison commune du 3e arron-
dissement, 45, rue de Saintonge, pour se rendre en
corps au cimetière Montmartre, sur la tombe
d'Emile Zola. — Le secrétaire général : E. BILLET.
— P. S. F., F. S. R. S., Comité républicain so-
cialiste de Ctignancourt. — La Comité républicain
socialiste de Clignancourt prie ses amis et adhé-
rents de se,, rendre en masse, à 1 h. 1[2, place du
Delta, au carrefour du boulevard Rochechouart et
de la rue de Clignancourt, pour se rendre de là au
cimetière Montmartre.
<3fr-
WANUFACTURE D'ARMES EN BYSSINIE
(De notre correspondant particulier)
Massaoua, 3 octobre.
Le négus Ménélik, rétabli de sa maladie, a inau-
'guré,avec une grande solennité,la nouvelle manu-
facture d'armes à Borumeida. Les machines de
l'établissement ont été fournies par l'industrie lié-
geoise et donnent satisfaction aux exigences les
plus modernes
On construit actuellement, dans la mêmo loca-
lité une grande fonderie de canons. Le négus ne
veut plus entendre parler des établissements alle-
mands qui lui ont fourni du matériel d'artillerie.
Dernièrement, 60 canons allemands destinés à la
défense de la ligne frontière ont été reconnus inu-
tilisables.
LA CONFÉRENCE DE LOUISE MICHEL
Lorient, 3 octobre.
M. Morvan, deuxième adjoint faisant fonctions
de maire, ayant retiré l'autorisation précédemment
donnée pour la conférence anarchiste de Louise
Michel et de Girault, les organisateurs donneront
cette réunion dans le faubourg Merville demain
matin dimanche et la recommenceront lundi.
On craint que les cléricaux fanatiques ne susci-
tent des troubles ; aussi le préfet du Morbihan se
tient-il ici en permanence. Les troupes vont être
consignées. Les gendarmes arrivent de différents
points du département.
LES GRÈVES
Les boulangers de la Rochelle
(De notre correspondant particulier)
La Rochelle, 3 octobre.
Une assez vive agitation règne parmi les ou-
vriers boulangers de la ville. Ceux-ci réclament
une notable augmentation de salaire.
Une entrevue a eu lieu cet après-midi, entre pa-
trons et ouvriers. On n'en connaît pas encore les
résultats. Il est possible cependant que la grève !
des ouvriers boulangers soit déclarée demain ma,-
tin.
Dans les filatures du Nord
Lille, 3 octobre.
De nombreuses grèves partielles continuent à se
produire à Armentières. A la filature Mathieu qua-
tre cents ouvriers et ouvrières ont cessé le travail;-
à la filature Ireland, quarante garçons de machine ;
à la filature Breuvart39; à la filature Hurtrel Be- -
ghin 204 ouvriers de toutes sortes ; à la filature
Lourme et Thillem 300 ouvriers.
Depuis midi, les ouvriers de Houplines sont allés.'
en plusieurs groupes faire arrêter les filatures et
tissages de cette ville. Devenant plus nombreux à
chaque usine fermée, le groupe des grévistes a fait
depuis fermer les établissements de la rue d'Ypres,
à Armentières, et continue à faire fermer les au-
ires.
On craint que ce soir 20.000 ouvriers ne soient
en grève,
A Vichy
Vichy, 3 octobre.
La grève des employés à l'emballage des bouteil-
les d'eau de Vichy continue.
La Compagnie fermière vient de faire placarder
une affiche pour avertir les grévistes que les ou-
vriers qui ne reprendront pas leur travail demain
seront considérés comme démissionnaires.
Les grèves d'Angers
Angers, 3 octobre.
La grève des tisserands continue. Toutefois, aux
usines de la Madeleine, d'Ecce-Homo et du Mail,
les ouvriers grévistes se sont décidés à se faire.
payer aujourd'hui.
Une bagarre s'est produite devant la manufac-
ture de la rue Saumuroise, dont le propriétaire est
M. Dominique Delahaye, récemment élu. sénateur..
Les grévistes s'étaient massés devant la porte, afin
d'empêcher les ouvriers d'entrer. La force armée-
est intervenue pour protéger la liberté du travail.
De nombreux coups ont été échangés entre les sol-
dats et les grévistes.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION)
-
LE NÉGUS N'EN VEUT PAS !
Djibouti, 3 octobre..
La mission catholique du Harrar a reçu t'or-
dre de l'empereur Ménélik de fermer ses portes
aux Abyssins. On attribue cette mesure à. Jjn-',
,
fltience de l'aboune MatMo8, chef du clergé de i
1 Ethiopie. ,
i^t»- ■
LE TSAR EN AUTRICHE
Murzsteg, 3 octobre.
Les chasses se sont terminées aujourd'hui. Les
.deux empereurs ont chassé seuls, de 7 h. i {4 jus-'
qu'à 9 h. 112.
*9* ■
LES TRUSTS EN DÉCONFITURE
Chicago, S octobre.
D'après les informations du Morning Leader, la
situation difficile du trust de l'acier ne s'améliore ;
pas. Les usines Carneirie vont réduire. les salaires
l'an prochain et ibaisser les prix des aciers desti- i
nés à l'exportation atln d'attirer la clientèle étran- :
gère.. ;
Les Coulisses des Chambres *
Le personnel- de la Chambre
M. Rarthelin, chef des huissiers de-la Cham-
bre des Députés, prenant sa retraite, est rem- j
placé par M. Husson, qui remplissait les fonc-(
tions de sons-chef des huissiers. <
Un certain nombre d'autres nominations a
:élé fait dans le personnel de la Chambre. !
o
LE CRIME n'AIX-LES-BAINS
Chambéry, 3 octobre.
Martin et Ceecaldi bénéficient d'un non-iieu dé-
finitif dans l'affaire d'Aix-les-Bains. :
Une enquête est suivie par une commission ro- )
gatoire à Turin et dans les principales villes de ;
saison du midi. On est sur une piste sérieuse con- :
tre les instigateurs du crime.
ECHOS
M. Combes, président du conseil, qui S;
trouvait à Barcelone, est rentré hier soir à Pa-
ris. Son retour n'est pas motivé, comme on l'a
dit, par l'état de santé de Mme Combes, mais ,
par un deuil de familie. Il s'agit du décès d'une
belle-sœur du président du conseil, Mme veuve
Combes, décédée dans les environs de Paris,
dont les obsèques auront lieu.aujourd'hui.
M. Rouvier, ministre des finances; accompa-
gné de M. Vignal, chef adjoint de son cabinet,
a quitté Paris hier soir, se rendant à Nice, oir
il doit prendre part aux travaux du conse ili
général.
Nous avons annoncé le prochain voyage à
Paris d'une délégation composée de 200 mem-
bres de l'Association pour le commerce inter-
national de Londres. La délégation, accompa-
gnée par lord Strathcona, arrivera le 28 octo-
bre. Un banquet, offert par le Comité républi-
cain du commerce et de l'industrie,sera présidé
par M. Trouillot ; plusieurs membres du Cabi-
net y assisteront. Il y aura mille convives en-
viron. La cotisation pour les représentants du
grand commerce parisien sera de 100 fr.; elle
leur donnera, en outre, le droit d'assister à la
soirée de gala que le Comité offrira à ses hôtes
dans la salle de POpéra, le ig octobre.
Le Conseil municipal de Paris s'associera à
ces fêtes. Sur l'initiative du syndic, M. Belian,
le bureau du Conseil a décidé, en effet. d'invi-
ter les délégués à visiter l'Hôtel de Ville. Ils y
seront reçus officiellement le 29 octobre, à 3 h:
Après une entrevue qu'ont eue MM.Mascuraud
et Marguery, représentant le Comité du com-
merce et de l'industrie, avec MM. Deville, pré-
sident du Conseil municipal, et Bellan, syndic,
celui-ci a été chargé d'arrêter les détails de la
fête. Les délégués et aussi les représentants de
l'ambassade d'Angleterre et de la colonie an-
glaise de Paris seront reçus en haut de lVsca-
lier d'honneur par MM. Deville et de Selves,
qui leur feront les honneurs du palais. Un buf-
fet sera dressé dans celui des salons où les dis-
cours devront être prononcés. Enfin, la musi-
que de la garde républicaine se fera entendre
pendant tout l'après-midi.
Intéressante initiative.
Une dame de Montmartre se propose da
créer une école de couture dans le 18* arrondis
sement. Elle prendrait 80 fillettes sortant des
écoles communales, et leur enseignerait le mé-
tier de couturière sous toutes ses formes et dans
I j ses moindres détails, évitant en principe toute
idée de faire deq spécialistes, comme cela se
pratique couramment dans les grands ateliers.
En effet, combienTie jeunes filles, admirables
ouvrières pour la jupe ou pour le corsage, sont
incapables de confectionner une toilette en-
tière. :..
Cette initiative est fortement encouragée Pa&.:
la municipalité. Il ne manque plus à Mme Go
defroy qu'un local assez spacieux pour réaliser-
son œuvre; et accueillir Ise petites midinett'
montmartroises.
La vente d'un volcan.
NotFe correspondant particulier au Mexiqu*
nous annonçait, ces jours derniers, que le vol-
can Popocatepelt était à vendre. C est aujour-
d'hui chose faite, le propriétaire, le général
Ochoa, l'a cédé à un syndicat américain dis'
posant de 25 millions de francs.
Celui-ci va établir sur les flancs de la mon-
tage un luxueux hôtel entouré d'immenses jar
dins, et construira également un sanatorium
pour tuberculeux. Un chemin "de fera crémail
1ère montera.de la base du volcan jusqu'au cra
tère.
Sous la Coupole.
A l'Académie des inscriptions et belles-let
très, M. Salomon Reinach montre les phota
graphies de deux miniatures provenant d'ui
missel qui, du couvent de Salem, a passé à Ii
bibliothèque de Heidelberg. Ce manuscrit fu'
acquis en 1765, l'année de la vente de la biblio
thèque de Mme de Pompadour; une tradition,
probablement fondée, veut qu'il en ait fai"
partie.
M. Omont donne ensuite lecture d'une notict
très documentée sur « les anciens catalo
gues des manuscrits de la bibliothèque natio-
nale ».
Le reste de la séance a été consacré à I'
lecture, en comité secret, du rapport annue
sur les écoles françaises de Rome et d'Athènes
A l'Académie des sciences morales et poli*
tiques, M. Bérenger annonce la mort de AL
Théophile Roussel.
Après avoir rappelé à grands traits la vie de
ce savant. et de ce philanthrope, 3 consacrée
tout entière à l'amélioration du sort de ses
semblables », il déclare la séance levée en signq
de deuil.
L'Académie des beaux-arts a désigné RT
CÏTjS'y O!IZSTHT1**" 1S/TIrClô .P«T'î-i.xxi
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
U, roe du Mail, Paris.
fa chez MM. LAGRANGE, CERF et G*
6, place de la Bourse, 6
Adrme ïéSéeraphiqa*; XIX. SIÈCLS - PAMB
ABONNEMENTS
Paris. Trois mois 6 f. six mois 11 f. On aa 201
Départements — 7 f. — 12 f. — 24 f.
Union Postale — 9 f. — 161. — 32 f.:
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REDACTION : 14, rue du Mail, PaHs; -1
Be4 à 8 heures du soir et de 40 heures du sotr à 1 heure du malin
Ne 12260, — Lundi 5 Octobre 1903
12 VENDÉMIAIRE AN 112
ADMINISTRATION ; 1 4, rue dit Mail
Adresser lettres et maudits t V 11 rti nslrateur
NOS LEADERS
La jurisprudence et
lesaceidents du travail
Il ne restera bientôt plus grand'
chose de la malheureuse loi de 1898
sur les accidents du travail, constam-
ment rognée par la jurisprudence. Ce
serait une erreur de croire qu'en.
- France les lois entrent jamais en ap-
plication. On applique les traductions,
les interprétations, les « belles infidè-
les » du Conseil d'Etat, des cours et
des spécialistes éminents.
Quand il apprit que mille juriscon-
sultes travaillaient à des « Commentai-
res sur le Code civil », Napoléon s'é-
cria :
- Ah ! mon code est perdu !
Les professeurs de droit protestent
que Napoléon se trompait; il paraît
que l'énorme pyramide de livres édi-
fiée depuis cent ans par la doctrine et
par la jurisprudence ne jette aucune
obscurité sur la Bible de la chicane.
Cette affirmation donne à réfléchÍr
Un homme d'esprit — Emile Berge-
rat je crois — entra un jour dans un
amphithéâtre de la Faculté de droit :
Un des maîtres du lieu « expliquait »
un article du Code. Au bout d'une
heure, il n'avait pas encore « expliqué »
une ligne du livre.
— Vous auriez plus vite fait de le
récrire, lui dit le poète.
Les juristes n'osent pas prendre sur
eux de suivre ce conseil et de récrire
le Code qui, çà et là, prête à des ambi-
guités d'interprétation. Qùàrit aux tri-
bunaux, s'ils ne vont pas jusqu'à chan-
ger la rédaction des lois, ils en amen-
dent souvent l'esprit dans le sens qui
leur plaît, c'est-à-dire presque tou-
jours dans le sens réactionnaire, ils ont
pris, par exemple, de grandes libertés
avec les textes relatifs aux congréga-
tions.
***
Mais tenons-nous en à la loi sur les
accidents du travail. Aussi bien, nos
réflexions nous sont suggérées par un
jugement du tribunal civil d'Arras re-
latif à la loi dont il s'agit.
La Gazette des Tribunaux donne au-
jourd'hui le dispositif de ce jugement.
Il décide « e s'il échet de majorer
les salaires effectifs gagnés par l'ou-
vrier victime d'un accident de ceux
qu'il n'a pu gagner par suite d'un chô-
mage, il n'en peut être ainsi qu'au cas
où le chômage est le résultat d'un cas
fortuit ou de force majeure. »
Partant de ce principe, lé tribunal
estime que tel n'est point le cas d'un
ouvrier qui a chômé par suite d'une
grève. Il ne tenait, pense-t-il, qu'à cet
ouvrier de ne pas participer à la grève.
Il n'y a pas un ouvrier, parmi les
lecteurs de ce jonrnal, pour ne pas
comprendre à quel point un pareil ju-
gement porte atteinte aux droits des
travailleurs.
Un exemple, pour être tout à fait
clair : un ouvrier gagne 2,400 francs
par an. Une année, pourtant, il fait
grève avec ses camarades d'atelier
pendant deux mois. Par suite de cette
circonstance, son salaire, sur la pé-
riode de douze mois prévue par la loi
de 98, est réduit à 2,000 francs. ,
Quelque temps après, il est victime
d'un accident du travail. La rente qui
lui sera versée par le patron — ou
plutôt par la compagnie d'assurance-
devra-t-elle être proportionnelle à
2,000 ou à 2,400 francs?
Supposons que la blessure de l'ou-
vrier diminue la faculté de travail de
celui-ci dans la proportion de 50 010.
Alors, aux termes de la loi, le malheu-
reux, devra recevoir une rente égale à
25 010, de son salaire annuel, -
L'ex-gréviste sera-t-il en droit d'exi-
ger le quart de 2,400 fr., ou le quart
de 2,000 fr. seulement ?: Sa rente de-
vra-t-elle être fixée à 600 fr. ou à
500 fr.
L'équité dit : six cents. Le tribunal
d'Arras dit : cinq cents.
***
Raisonnons : le législateur a ordonné
au juge de prendre comme « salaire de
base » le salaire normal de l'ouvrier.
Non pas le salaire diminué par un in-
cident comme un chômage.
En quoi le chômage causé par une
grève diffère-t-il des autres espèces de
chômage? Je me place, bien entendu,
au point de vue de la loi de 1898. La.
grève, comme le chômage, diminue
le salaire annuel de l'ouvrier, sans que
celui-ci puisse être considéré comme
perdant une partie de sa valeur pro-
fessionnelle. La loi indique très nette-
ment son devoir au juge : le tribunal
est appelé à rétablir, dans le « salaire
de base » le. total des journée suppri-
mées par cette cause contingente : le
chômage.
La grève, dit le jugement d'Arras,
n'est pas un chômage forcé. Nous ne
voulons pas « encourager la paresse».
Le mot est extraordinaire. Dans
quel dictionnaire définit-on le terme
gréviste par l'expression paresseux ?
Le jugement d'Arras fournit un
grave instrument de pression aux pa-
trons pour démoraliser les ouvriers
♦
qui seraient tentés d'user du droit de
grève.
— Si vous faites grève, s'écrieront
les patrons, et que vbus soyez ensuite
victimes d'un accident du travail, vo-
tre rente ou la rente allouée à vos en-
fants sera diminuée.
Le jugement d'Arras porte donc une
atteinte certaine au droit de grève. Un
ministre de la justice vraiment démo-
crate donnerait des instructions au
parquet compétent, pour faire réfor-
mer un jugement contraire à l'ordre
public.
Hugues Destrem
PREMIÈRE ENCYCLIQUE
C'est notre impression sin-
cère que vous voulez ? Eh bien,
nous ne cemprenons pas grand
chose à la première encyclique
de Pie X, dont les agences nous
apportent à onze heures du soir
le résumé.
Peut-être, parmi tant de phrases em-
brouillées démêlerions-nous cette idée gé-
nérale que Pie X entend n'être pas un.
pape politicien ?
Dans son propre intérêt, nous le félicite-
.rions de cette tendance. Nous avons eu un
Pie IX enragé de réaction, nous avons eu le
'Léon XIII des ralliés. L'un et l'autre nous
ont déplu. Un pape qui se tiendrait tran-
quille nous reposerait, sans désarmer la
légitime méfiance que nous devons au Va-
tican.
Mais quelle lourdeur et quelle obscurité
de style dans l'écrit du nouveau Saint-Pon-
tife ? Il écrit :
Si quelqu'un cherchait à découvrir les ten-
dances secrètes de notre âme, pour leur trouver
un but terrestre et des préoccupations de parti,
nous déclarons, pour prévenir toute vaine at-
tente, que nous voulons être et serons, devant
la société humaine, le ministre de Dieu, de.
l'autorité de.qui nous sommes le dépositaire.
Quel galimatias ! Tout de même, Pie X
a l'air de dire que ses préoccupations se
rapportent aux choses du ciel et non à cel-
les de la ferre. Voilà qui partirait d'un bon
naturel. Ailleurs, le pape recommande aux
fidèles d'accomplir les œuvres de charité
« sans rechercher des avantages terrestres ».
Serait-ce un aVertissement pour les con-
grégations ?
Plus loin enfin, il appelle de ses vœux le
temps où « les citoyens obéiront aux lois et
où la soumission et l'amour envers les
gouvernants seront considérés comme des
devoirs ».
xSerait-ce une leçon à l'usage des cléri-
caux ?
Mais les cléricaux sont un parti politique,
,bien plus que religieux.. Ils assureront
:Pie X de leur respect profond pour Sa
JSaintete — et ils continueront de guer-
royer à leur guise contre la République et
.contre la liberté de penser.
PARTI RADICAL-SOCIALISTE
La Fédération marseillaise du parti radical et
radical-scciaiiste a l'honneur d'aviser les membres
du congrès de Marseille qu'elle ouvre à partir du
mardi 6 octobre une permanence dans son local
cours Belsunce n° 14, à Marseille. A cette perma-
nence, ouverte de 9 heures du matin à 11 heures
.du soir, ils trouveront tous les renseignements
nécessaires concernant l'organisation du congrès
et les détails de leur séjour à Marseille.
UN HECTARE POUR DEUX SOUS
[De noire correspondant particulier)
r. Berlin, 3 octobre.
Le gouvernement a vendu à la Compagnie du
Kilimandjaro toute la plaine entre le Kilimandjaro
et le Merou, c'est-à-dire 160.000 hectares pour le
prix modique de 12.500 francs, ce qui fait environ
10 centimes par hectare. Cette opération est vive-
ment critiquée en Allemagne. On sait que les pe--
tits colons paient comme fermage seulement
3 francs à 3 francs 50 centimes par hectare.
L'affaire sera probablement portée à la tribune
du Reichstag.
VENISE RELIÉE A LA TERRE
(De notre correspondant particulier)
Venise, 3 octobre.
Une réunion de notabilités, présidée par le sé-
nateur, M.-Ceresa, a décidé de réalissr le projet
consistant à relier la ville de Venise avec la terre
ferme. Une commission exécutive a été élue séance
'tenante. Sa mission fera les démarches nécessai-
res. En ce qui concerne les délails de l'exécution,
on s'est prononcé en faveur de la construction
d'un grand pont pouvant servir à la fois aux pié
tons, aux voitures et au chemin de fer.
» I ■ I
LE ROI D'ITALIE A PARIS
Le gala de l'Opéra
Voici le programme définitivement officiel
.de la représentation de Gala qui sera donnée à
l'Opéra le jeudi 15 octôbre prochain, en l'hon-
neur du roi et de la reine d'Italie :
Hymne Italien et La Ma-rseillaise.
2, acte d'Aïda.
Méditation de Tais.
te: et 2° actes du Bourgeois Gentilhomme.
1er acte de La Maladetta.
Le Président de la République a exprimé à
M. Gailhard le désir de faire entendre Mlle L.
Bréval à ses hôtes royaux. L'éminente canta-
trice prêtera donc son concours à la soirée qui
sera donnée à l'Elysée.
Le banquet franco-italien ;
Le Comité latin a définitivement décidé de
faire le banquet franço-italien au Grand-
Véfour (Palais-Royal), le mardi 13 octobre pro-
chain, à 7 h. 112 du soir. Le prix reste fixé à
7 fr. 50.
La soirée artistique et musicale qui suivra
est organisée par M. Prudhon, secrétaire gé-
néral de la Comédie-Française. Bien que le
programme ne soit pas encore définitivement
arrêté, nous pouvons annoncer que M. Mou-
.net-SulIJT, de la Comédie-Française, dira des
vers tout d'actualité de Richepin. MM. Sylvain,
de la Comédie-Française, Notté, de l'Opéra,
sont également inscrits au programme.
Les dames sont instamment priées d'assister
au banquet et à la soirée artistique.
Un banquet franco-italien à Marseille
Marseille, 3 octobre.
Le comité républicain du commerce et de
l'industrie organise pour le 14 octobre, à l'oc-
casion du voyage du roi et de la reine d'Italie
en France, un banquet franco-italien. La
chambre de commerce italienne de Marseille a-
accepté l'Invitation qui lui a été adressée. Les
autorités locales assisteront également à ce
banquet et aux Mtes qui suivront
A LA CAMPAGNE
LES MOUSTIQUES
Insectes désagréables et dangereux. —
, La contagion par les moustiques. —
Comment est fait un moustique. —
Du danger des femelles. — Ano-
phèles et culex. — Les mœurs
des moustiques. — Comment
se défendre des moustiques.
Tout le monde connaît les moustiques: qui
n'a pas eu à souffrir des piqûres do ces désa-
gréables petites bêtes ?
Non seulement ces insectes sont désagréa-
bles et ennuyeux, mais encore ils sont dans
bien des cas très dangereux ; la chose a été
prouvée à maintes reprises.
Sui toute la surface de la terre, ces êtres
malfaisants exerçant leurs instincts sanguinai-
res ; il existe même certaines contrées dans
les pays chauds où leur trop grande abon-
dance rend la vie à peu près impossible aux
humains, tant à cause de la douleur des piqû-
res que par suite des maladies qui en résul-
tent. Il est, en effet, bien connu que la lièvre
paludéenne, la filariose et la fièvre jaune ne
se propagent que par les moustiques.
A cause même de l'action néfaste qu'ils peu-
vent exercer sur notre santé, ces insectes sont-
intéressants à connaître.
Animaux bien armés
Les moustiques ou cousins ont un corps,
grêle, mou, presque cylindrique; leur corselet
est renné, leur tête arrondie, leurs pattes min-
ces, longues, poilues, et leurs ailes horizon-
tales.
La tête des cousins est petite, en proportion
du corselet. Les antennes sont soyeuses, diri-
gées en avant et en haut, plus longues que la
tête et que la corselet pris ensemble, le plus or-
dinairement velues et tellement poilues, chez
les mâles, qu'elles ressemblent à une sorte de
panache.
La bouche est une sorte de suçoir ou de
trompe cornée. Ce suçoir est lui-même une
sorte de gaîne ou d'étai cylindrique, terminé à
son extrémité libre par un petit bouton ou ren-
flement, dans lequel, à l'aide d'une forte
loupe, on peut reconnaître deux lèvres mobiles
et comme charnues.
Voici comment opère le moustique, quand il
veut se servir de sa trompe. Après s'être posé
à l'endroit où il veut piquer, il fait sortir du
bout de sa trompe une pointe très fine, il tâte
successivement la peau à quatre ou cinq en-
droits avec le bout de cette pointe, afin de choi-
sir le lieu où se trouve un vaisseau sanguin,
dans lequel le sang puisse être puisé à sou-
hait. Quand il a fait son choix, la pointe de
l'aiguillon s'introduit dans la peau. L'étui,
quoique solide, a une sorte de flexibilité; il se
courbe à mesure que l'aiguillon pénètre dans
les chairs, faisant d'abord un angle obtus, puis
finissant par se plier en deux sur sa longueur,
quand la tête du cousin est prête à toucher la
peau.
Lorsque le cousin suce à son aise et sans être
troublé, il ne quitte l'endroit où il est fixé, que
lorsqu'il s'est gorgé de tout le sang, qu'il peut
contenir. »
Chacun sait par expérience,' la douleur, la
cuisson et le prurit qui résulte de leur piqûre.
Il semblerait pourtant, qu'une blessure, faite
par une pointe aussi fine, devrait être presque
insensible. Il en serait probablement ainsi, si
l'insecte ne dégorgeait, en piquant, une sorte
d'humeur qui a pour effet de produire une pe-
tite tuméfaction inflammatoire.
Mâle3 et femelles
Il existe une différence très notable entre les
.mâles et les femelles. Les premiers sont inof-
fensifs et ne piquent jamais, les secondes au
contraire, nous poursuivent, sans cesse, par-
tout où elles peuvent nous-rencontrer. Il y _a
:donc intérêt à savoir les différencier.
Les mâles ont des palpes et des antennes ve-
lues qui leur constituent une luxuriante pa-
rure ; leurs ailes, assez larges, rappellent d'une
façon assez vague les ailes de certains pa-
pillons.
Les femelles, véritables monstres sangui-
naires n'ont rien pour attirer l'attention. Les
décrire est bien inutile, car tout le monde les
connaît et chacun de nous a souffert de l'ob-
sessic." Angoissante que cause leur bourdon-
nement strident, et désagréable.
Il y a lieu, aussi, d'établir une différence
entre les deux types de moustiques qui s'atta-
quent à nous : les anophèles et les culex.
D'après M. Raphaël Blanchard, membre de
l'Académie de médecine, dans les pays tem-
pérés, les Anophèles transmettent le paludisme,
tandis que les Culex sont jusqu'à plus ample
informé, parfaitement inoffensifs. Dans les
pays chauds, au contraire! ces derniers pren-
nent une éclatante revanche, et c'est à leurs
piqûres que l'homme doit la filariose, la fièvre
jaune, et, sans doute aussi nombre d'autres
maladies.
Curieuses mœurs
Les moustiques ont des métamorphoses com-
plètes. La femelle pond dans l'eau ses œufs,
qui présentent,à la surface,une disposition ca-
ractéristique,suivant que ce sont des anophèles
ou des culex. Les œufs des anophèles sont iso-
lés ; ceux des culex sont agglutinés les uns aux
autres, de manière à former une sorte de na-
celle.
La larve du culex se fait remarauer par les
contorsions et les gambades amusantes qu'elle
accomplit à travers le liquide, se repliant sur
elle même, se distendant brusquement, puis
s'arrêtant près de là surface de l'eau,, comme
suspendue par un appendice conique qui se
voit à son extrémité postérieure.,
Cet appendice constitue son siphon respira-
toire. C'est par les deux petits orifices qui s'y
trouvent percés que l'animal peut se mettre en
rapport avec l'air atmosphérique ; cela lui est
absolument nécessaire, car il est incapable
d'utiliser l'oxygène qui s'y trouve en dissolu-
tion, et c'est seulement au moyen de l'air at-
mosphérique qu'il peut respirer.
La larve des anophèles n'a pas de siphon
-respiratoire, ses trachées s'ouvrent directe-
ment à la surface du corps et il en résulte que
cette larve flotte à la surface comme un fêtu
,- de paille, et n'exécute que très exceptionnelle-
ment des gambades à travers la masse li-
quide, *
Après avoir grandi, les larves se transfor-
ment en nymphes d'un aspect tout différent.
On dirait de petits têtards I -
Au bout de deux ou trois Jours, les nym-
phes restent immobiles à la surface de l'eau ;
une partie de leur région dorsale sortant mê-
me du liquide et se desséchant au contact de
l'air. Il se produit une déchirure de la peau,
par laquelle l'insecte parfait sort. Dès qu'il est
dégagé de ses enveloppes, il ne tarde pas à
s'envoler dans les airs.
On comprend aisément que les moustiques
soient très abondants dans les contrées où l'on
rencontre beaucoup d'eau dormante : lacs,
étangs, mares. Souvent aussi, il suffit de tous -
petits réservoirs, tels qu'un simple tonneau
d'arrosage, une citerne, un bassin, Un tesson
de plat pour servir de nid à des centaines et
même à des milliers de larves de mousti
ques.
Contre les moustiques
Pour détruire les) moustiques, les américains
ont inventé un procédé assez simple qui con-
siste à recouvrir la surface des eaux stagnan-
tes d'une couche d'huile de pétrole. Ce pro-
cédé dont la dépense est insignifiante a donné
des résultats absolument merveilleux, car
l'éclosion des larves ne peut s'y faire.
Dans les contrées où les moustiques sont
nombreux, la fumée des feux ou la lueur des
foyers de fumigation peut, dans une certaine
mesure, éloigner d'une localité ces insectes
importuns, sans suffire néanmoins à les en
chasser complètement. Les personnes qui peu-
vent supporter, sur leur. peau, l'essence de
girofle n'ont qu'à- s'enduire de « graisse des
moustiques» comme on l'appelle dans certains
pays, pour avoir le visage préservé de ces pi-
qûres ; tant que l'huile répand son odeur, les
moustiques ne se hasardent pas à venir.
Terminons enfin notre chronique en con-
seillant,à nos lecteurs, un remède assez simple
contre les piqûres des cousins. On éteint rapi-
dement la douleur causée par cette piqûre en
touciiant la plaie avec un peu d'ammoniaque ;
c'est simple et peu coûteux.
A. MONTOUX.
Voir à la 3* paja
les Deraièras DéïJèrî'a
LES RENTRÉES
Le mois d'octobre est à peine commencé, et.
la rentrée des classes _à peine effectuée, que
déjà nous pouvons nous rendre compte des ré-
sultats de la politique anticléricale incomplète
suivie par le cabinet.
On annonce d'une part que le nombre des
6lèves nouveaux dans les écoles du gouverne-
ment n'atteint, de loin pas,les prévisions, d'au-
tre part que les établissements congréganistes
ont fait leur réouverture avec un nouveau per-
sonnel de sécularisées et de laïques.
Èt la tactique des cléricaux, qui, pendant les
tâtonnements des vacances ne s'était point suf-
fisammment précisée, s'est affirmée avec une
netteté éclatante.
Dans les villes où l'Etat a fait de gros sacri-
fices, où les municipalités ont engagé d'impor-
tantes dépenses pour donner aux élèves qu'on,
espérait plus nombreux des établissements
vastes et entretenir plus de maîtres, l'école'
congréganiste subsiste, elle continue sa con-
currence acharnée, elle persiste à empoisonner
les cerveaux de toute une partie de la jeunesse.
Mais dans les communes où l'école laïque se
trouve être trop petite et le personnel insuffi-
sant, la congrégation a disparu laissant la mai-
son vide.
On voit d'ici quelles conclusions vont tirer
les cléricaux de cet état de choses. Ces gens-là
sont toujours les mêmes. Ils ont organisé le
retrait des dépôts des caisses d'épargne, en ef-
frayant, de mauvaise foi, les petits capitalistes
qui y portaient leurs économies, et, au lieu
de considérer le formidable excédent de re-
traits comme le résultai de leur campagne, ils
en accusent la politique républicaine. De mê-
me en ce qui concerne les écoles, ils se sont,
de main de maître, préparé des arguments de
discussion. S'agissant des villes où l'école
congréganiste subsiste grâce à des subterfuges
que la loi ne permet pas, malheureusement,
d'éviter, ils diront : « Vous voyez bien, le pays
est avec nous, DQS élevés ne nous ont point
quitté, ils sont fidèles à leurs maîtres et ne
veulent point de l'école sans Dieu 1 »
S'agissant des villes, où des difficultés se
produisent, par suite de l'exiguité des locaux
scolaires et de l'insuffisance du personnel, ils
ajouteront : « Non seulement les parents ne
veulent pas vous confier leurs enfants, mais
encore vous ne disposez pas des ressources
nécessaires pour les instruire convenablement,
vos écoles sont trop petites, vous n'avez pas
d'instituteurs. »
Nous ne serons pas embarrassés pour leur
répondre. On ne nous fait pas prendre des
vessies pour des lanternes. Nous leur dirons
d'abord qu'ils ont une certaine audace de nous
imputer un mal dont ils sont les auteurs. Nous
leur dirons ensuite qu'ils ont tort d'accuser le
parti républicain, alors que c'est la politique
du cabinet qui doit être attaquée.
Or la politique du cabinet n'est pas sur bien
des points la politique du parti républicain,
c'est une politique d'atermoiements et d'im-
prudences. Je sais bien qu'on peut en quelque
manière excuser M. Combes, prétendre qu'il y
a dissentiment sur bien des points entre le
président du conseil et le ministre de l'instruc-
tion publique, et que là est la source des ma-
ladresses dont nous nous plaignons.
Mais lorsque deux ministres ne sont point
d'accord sur une question capitale, il n'est pas
nécessaire qu'ils donnent au pays le spectacle
de leurs querelles, l'un ou l'autre s'en va, et
celui qui reste impose sa volonté. Aussi, je
croirais plutôt que M. Combes ne veut pas.
qu'il ne veut ni du monopole de l'enseigne-
ment, ni même de la dénonciation du concor-
dat inscrite depuis si longtemps dans le vieux
programme républicain. Alors. ! — Chartes
Darcy.
ÉLECTIONS GÉNÉRALES EN ITALIE
-{ne notre correspondant particulier)
- Rome, 3 octobre.
Un députt, ami et confident de M. Zanardelli,
affirme que le président du conseil a l'intention.
de faire les élections générales au printemps.
L'ARMÉE DÉVOUÉE A GUILLAUME II -
[De noire correspondant particulier)
1, e , Berlin, 3 octobre.
Le soldat Kooks du 1" régiment des hussards de
la garde a été condamné par le conseil de guerre
de Dantzig à un an de prison pour lèse-majesté.
LES CONGRÉGATIONS
Bravo, M. le préfet!
Privas, 3 octobre.
Le préfet de l'Ardèche vient d'interdire le
grand pèlerinage d'hommes organisé à La Blà-
chère par l'évêque de Viviers, et auquel 10,000
pèlerins de l'Ardèche, du Gard, de la Lozère et de
la Haute-Loire devaient prendre part.
Ce pèlerinage doit avoir lieu demain dimanche,
4 octobre, pour protester contre. l'expulsion des
Oblats du couvent de Notre-Dame-du-Bon-Se-
cours.
Des mesures de police très sévères ont été prises
pour le cas où, malgré l'arrêté du préfet, les or-
ganisateurs du pèlerinage voudraient donner suite
à la manifestation projetée.
Résistance cléricale
Niort, 3 octobre.
Une descente de justice a été opérée à Coùlon,
où une enquête est ouverte sur la sécularisation
prétendue d'une religieuse qui dirige une école
Hbre dans la commune.
Tunis, 3 octobre.
Le commissaire central a dressé procès-verbal
contre le directeur de l'institution secondaire li-
bre, qui continue à refuser de se soumettre à
l'opposition du contrôleur civil, au sujet de l'ou-
verture de son établissement.
Un procès-verbal sera ainsi dressé journelle-
ment jusqu'à la décision du conseil de l'instruc-
tion publique, qui se réunira incessamment. Le
décret de 1888 sur l'enseignement édicté que toute
infraction sera punie d'une amende et, en cas de-
récidive, de prison.
[Voir la 3uite dans notre DEUXlEMB EDITION.
L'INSURRECTION
EN MACEDOINE
Le massacre de Mehonia
Village de Rilo, 3 octobre.
Voici des détails sur l'affaire de Mehonia :
La ville de Mehonia, possédant une population-
moitié bulgare, moitié turque, le général Zont-
cheff, qui dirige les opérations insurrectionnelles,
envoya deux de ses lieutenants dans la ville pour
y organiser un soulèvement de l'élément bulgare.
Les Turcs ayant appris cette nouvelle par leurs es-
pions, cernèrent la ville. Les Bulgares de Mehonia
appelèrent les insurgés à leur secours, et une
bande de 700 révolutionnaires, faisant usage de
; bombes à la dynamite, attaqua les troupes turques.
Celles-ci mirent le feu à la ville. Puis, les Turcs
ayant reçu des renforts, les insurgés durent se re-
tirer dans une position défensive, sur une monta-
gne voisine, où ils restèrent pendant trois jours,
c'est-à-dire jusqu'à co que leurs munitions fussent
épuisées.
200 habitants de Mehonia ont été tués. La ville
est complètement détruite.
L'artillerie bulgare
Solia, 3 octobre.
Trois batteries d'artillerie de siège sont par-
ties ce matin pour Khaskoï (Haskovo), ville si-
tuée près de la frontière entre Philippopoli et
Andrinople.
Goluchowski et Lamsdorf
Vienne, 3 octobre.
Les journaux publient des correspondances
de Murzsteg disant que, d'après des commu-
nications de M.Sawinsky, secrétaire du comte
Lamsdorf, le programme des réformes macé-
donniennes établi l'hiver dernier par les mi-
nistres des affaires étrangères russe et austro-
hongrois, a été augmenté d'une façon notable"
au cours de l'entrevue que viennent d'avoir le
comte Goluchowski et le comte Lamsdorf.
M. Sawinski déclare tout à fait dénuée de
fondement l'information suivant laquelle la
Russie réclamerait, pour ses navires, le libre
passage des Dardanelles.
LES RÉSULTATS
On annonce que plusieurs membres du
groupe parlementaire de la libre pensée se pro-
posent de déposer une motiori invitant le ca-
binet à présenter à la Chambre un état faisant
connaître les résultats des actions ouvertes
contre les congrégations dissoutes.
C'est là un document qui sera instructif au
plus haut point : déjà, l'enquête relative aux
biens des congrégations nous renseignait en
partie, dans ses-deux forts volumes, sur la
fortune de'! couvents ; si la motion des députés
du groupe de la libre-pensée était votée, nous
serions à mémo de faire la comparaison entre
les chiffres de l'enquête et ceux qu'ont dénonv
cés les actions judiciaires.
La motion demandera aussi, nous dit-on,
que les biens congréganistes remis à l'état
soient affectés à la Caisse de retraites des vieil-
lards. On ne saurait leur trouver un plus légi-
time emploi.
A LA MÉMOIRE D'ÊMILE ZOLA
On nous communique les appels suivants :
Lis-membres des 4 sections du 3f arrondissement
de la Ligue des droits de l'homme, ainsi que les
socialistes et les républicains du a" arrondissement,
sont invités à se réunir aujourd'hui dimanche, à
2 h. précises, à la Maison commune du 3e arron-
dissement, 45, rue de Saintonge, pour se rendre en
corps au cimetière Montmartre, sur la tombe
d'Emile Zola. — Le secrétaire général : E. BILLET.
— P. S. F., F. S. R. S., Comité républicain so-
cialiste de Ctignancourt. — La Comité républicain
socialiste de Clignancourt prie ses amis et adhé-
rents de se,, rendre en masse, à 1 h. 1[2, place du
Delta, au carrefour du boulevard Rochechouart et
de la rue de Clignancourt, pour se rendre de là au
cimetière Montmartre.
<3fr-
WANUFACTURE D'ARMES EN BYSSINIE
(De notre correspondant particulier)
Massaoua, 3 octobre.
Le négus Ménélik, rétabli de sa maladie, a inau-
'guré,avec une grande solennité,la nouvelle manu-
facture d'armes à Borumeida. Les machines de
l'établissement ont été fournies par l'industrie lié-
geoise et donnent satisfaction aux exigences les
plus modernes
On construit actuellement, dans la mêmo loca-
lité une grande fonderie de canons. Le négus ne
veut plus entendre parler des établissements alle-
mands qui lui ont fourni du matériel d'artillerie.
Dernièrement, 60 canons allemands destinés à la
défense de la ligne frontière ont été reconnus inu-
tilisables.
LA CONFÉRENCE DE LOUISE MICHEL
Lorient, 3 octobre.
M. Morvan, deuxième adjoint faisant fonctions
de maire, ayant retiré l'autorisation précédemment
donnée pour la conférence anarchiste de Louise
Michel et de Girault, les organisateurs donneront
cette réunion dans le faubourg Merville demain
matin dimanche et la recommenceront lundi.
On craint que les cléricaux fanatiques ne susci-
tent des troubles ; aussi le préfet du Morbihan se
tient-il ici en permanence. Les troupes vont être
consignées. Les gendarmes arrivent de différents
points du département.
LES GRÈVES
Les boulangers de la Rochelle
(De notre correspondant particulier)
La Rochelle, 3 octobre.
Une assez vive agitation règne parmi les ou-
vriers boulangers de la ville. Ceux-ci réclament
une notable augmentation de salaire.
Une entrevue a eu lieu cet après-midi, entre pa-
trons et ouvriers. On n'en connaît pas encore les
résultats. Il est possible cependant que la grève !
des ouvriers boulangers soit déclarée demain ma,-
tin.
Dans les filatures du Nord
Lille, 3 octobre.
De nombreuses grèves partielles continuent à se
produire à Armentières. A la filature Mathieu qua-
tre cents ouvriers et ouvrières ont cessé le travail;-
à la filature Ireland, quarante garçons de machine ;
à la filature Breuvart39; à la filature Hurtrel Be- -
ghin 204 ouvriers de toutes sortes ; à la filature
Lourme et Thillem 300 ouvriers.
Depuis midi, les ouvriers de Houplines sont allés.'
en plusieurs groupes faire arrêter les filatures et
tissages de cette ville. Devenant plus nombreux à
chaque usine fermée, le groupe des grévistes a fait
depuis fermer les établissements de la rue d'Ypres,
à Armentières, et continue à faire fermer les au-
ires.
On craint que ce soir 20.000 ouvriers ne soient
en grève,
A Vichy
Vichy, 3 octobre.
La grève des employés à l'emballage des bouteil-
les d'eau de Vichy continue.
La Compagnie fermière vient de faire placarder
une affiche pour avertir les grévistes que les ou-
vriers qui ne reprendront pas leur travail demain
seront considérés comme démissionnaires.
Les grèves d'Angers
Angers, 3 octobre.
La grève des tisserands continue. Toutefois, aux
usines de la Madeleine, d'Ecce-Homo et du Mail,
les ouvriers grévistes se sont décidés à se faire.
payer aujourd'hui.
Une bagarre s'est produite devant la manufac-
ture de la rue Saumuroise, dont le propriétaire est
M. Dominique Delahaye, récemment élu. sénateur..
Les grévistes s'étaient massés devant la porte, afin
d'empêcher les ouvriers d'entrer. La force armée-
est intervenue pour protéger la liberté du travail.
De nombreux coups ont été échangés entre les sol-
dats et les grévistes.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION)
-
LE NÉGUS N'EN VEUT PAS !
Djibouti, 3 octobre..
La mission catholique du Harrar a reçu t'or-
dre de l'empereur Ménélik de fermer ses portes
aux Abyssins. On attribue cette mesure à. Jjn-',
,
fltience de l'aboune MatMo8, chef du clergé de i
1 Ethiopie. ,
i^t»- ■
LE TSAR EN AUTRICHE
Murzsteg, 3 octobre.
Les chasses se sont terminées aujourd'hui. Les
.deux empereurs ont chassé seuls, de 7 h. i {4 jus-'
qu'à 9 h. 112.
*9* ■
LES TRUSTS EN DÉCONFITURE
Chicago, S octobre.
D'après les informations du Morning Leader, la
situation difficile du trust de l'acier ne s'améliore ;
pas. Les usines Carneirie vont réduire. les salaires
l'an prochain et ibaisser les prix des aciers desti- i
nés à l'exportation atln d'attirer la clientèle étran- :
gère.. ;
Les Coulisses des Chambres *
Le personnel- de la Chambre
M. Rarthelin, chef des huissiers de-la Cham-
bre des Députés, prenant sa retraite, est rem- j
placé par M. Husson, qui remplissait les fonc-(
tions de sons-chef des huissiers. <
Un certain nombre d'autres nominations a
:élé fait dans le personnel de la Chambre. !
o
LE CRIME n'AIX-LES-BAINS
Chambéry, 3 octobre.
Martin et Ceecaldi bénéficient d'un non-iieu dé-
finitif dans l'affaire d'Aix-les-Bains. :
Une enquête est suivie par une commission ro- )
gatoire à Turin et dans les principales villes de ;
saison du midi. On est sur une piste sérieuse con- :
tre les instigateurs du crime.
ECHOS
M. Combes, président du conseil, qui S;
trouvait à Barcelone, est rentré hier soir à Pa-
ris. Son retour n'est pas motivé, comme on l'a
dit, par l'état de santé de Mme Combes, mais ,
par un deuil de familie. Il s'agit du décès d'une
belle-sœur du président du conseil, Mme veuve
Combes, décédée dans les environs de Paris,
dont les obsèques auront lieu.aujourd'hui.
M. Rouvier, ministre des finances; accompa-
gné de M. Vignal, chef adjoint de son cabinet,
a quitté Paris hier soir, se rendant à Nice, oir
il doit prendre part aux travaux du conse ili
général.
Nous avons annoncé le prochain voyage à
Paris d'une délégation composée de 200 mem-
bres de l'Association pour le commerce inter-
national de Londres. La délégation, accompa-
gnée par lord Strathcona, arrivera le 28 octo-
bre. Un banquet, offert par le Comité républi-
cain du commerce et de l'industrie,sera présidé
par M. Trouillot ; plusieurs membres du Cabi-
net y assisteront. Il y aura mille convives en-
viron. La cotisation pour les représentants du
grand commerce parisien sera de 100 fr.; elle
leur donnera, en outre, le droit d'assister à la
soirée de gala que le Comité offrira à ses hôtes
dans la salle de POpéra, le ig octobre.
Le Conseil municipal de Paris s'associera à
ces fêtes. Sur l'initiative du syndic, M. Belian,
le bureau du Conseil a décidé, en effet. d'invi-
ter les délégués à visiter l'Hôtel de Ville. Ils y
seront reçus officiellement le 29 octobre, à 3 h:
Après une entrevue qu'ont eue MM.Mascuraud
et Marguery, représentant le Comité du com-
merce et de l'industrie, avec MM. Deville, pré-
sident du Conseil municipal, et Bellan, syndic,
celui-ci a été chargé d'arrêter les détails de la
fête. Les délégués et aussi les représentants de
l'ambassade d'Angleterre et de la colonie an-
glaise de Paris seront reçus en haut de lVsca-
lier d'honneur par MM. Deville et de Selves,
qui leur feront les honneurs du palais. Un buf-
fet sera dressé dans celui des salons où les dis-
cours devront être prononcés. Enfin, la musi-
que de la garde républicaine se fera entendre
pendant tout l'après-midi.
Intéressante initiative.
Une dame de Montmartre se propose da
créer une école de couture dans le 18* arrondis
sement. Elle prendrait 80 fillettes sortant des
écoles communales, et leur enseignerait le mé-
tier de couturière sous toutes ses formes et dans
I j ses moindres détails, évitant en principe toute
idée de faire deq spécialistes, comme cela se
pratique couramment dans les grands ateliers.
En effet, combienTie jeunes filles, admirables
ouvrières pour la jupe ou pour le corsage, sont
incapables de confectionner une toilette en-
tière. :..
Cette initiative est fortement encouragée Pa&.:
la municipalité. Il ne manque plus à Mme Go
defroy qu'un local assez spacieux pour réaliser-
son œuvre; et accueillir Ise petites midinett'
montmartroises.
La vente d'un volcan.
NotFe correspondant particulier au Mexiqu*
nous annonçait, ces jours derniers, que le vol-
can Popocatepelt était à vendre. C est aujour-
d'hui chose faite, le propriétaire, le général
Ochoa, l'a cédé à un syndicat américain dis'
posant de 25 millions de francs.
Celui-ci va établir sur les flancs de la mon-
tage un luxueux hôtel entouré d'immenses jar
dins, et construira également un sanatorium
pour tuberculeux. Un chemin "de fera crémail
1ère montera.de la base du volcan jusqu'au cra
tère.
Sous la Coupole.
A l'Académie des inscriptions et belles-let
très, M. Salomon Reinach montre les phota
graphies de deux miniatures provenant d'ui
missel qui, du couvent de Salem, a passé à Ii
bibliothèque de Heidelberg. Ce manuscrit fu'
acquis en 1765, l'année de la vente de la biblio
thèque de Mme de Pompadour; une tradition,
probablement fondée, veut qu'il en ait fai"
partie.
M. Omont donne ensuite lecture d'une notict
très documentée sur « les anciens catalo
gues des manuscrits de la bibliothèque natio-
nale ».
Le reste de la séance a été consacré à I'
lecture, en comité secret, du rapport annue
sur les écoles françaises de Rome et d'Athènes
A l'Académie des sciences morales et poli*
tiques, M. Bérenger annonce la mort de AL
Théophile Roussel.
Après avoir rappelé à grands traits la vie de
ce savant. et de ce philanthrope, 3 consacrée
tout entière à l'amélioration du sort de ses
semblables », il déclare la séance levée en signq
de deuil.
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