Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-10-03
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 03 octobre 1903 03 octobre 1903
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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CINO GErjTTIMES le Num.èro. DAR!S â DÉPARTEMENTS ,Le Numéro. CINQ - CENTIMES
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REDACTION: 14, rue du Mail, Paris
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N° 12253, — S?J3iedli » 3 Octobre 1903
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Adresser lettres et mindals 6 ï t i m ûslratour
NOS LEADERS
Le ploblème
da l'enseignement
Les journaux sont bien intéressants
lire en ce moment. Tous constatent,
sans distinction d'opinions, que les
écoles congréganistes fermées par M.
Combes rouvrent pour la plupart leurs
portes. Ou c'est, avec l'ancien person-
nel qui s'est sécularisé sur place, ou
s'est avec un nouveau qui a le même
îsprit que l'autre. Ainsi, se trouve
confirmé par les faits, ce que nous
ii'avons cessé de prédire, dans ce jour-
nal, depuis plusieurs mois. Et pour-
quoi? Parce que M. Combes a demandé
a la loi de 1901 ce qu'elle ne pouvait
1 lui donner. La loi de 1901 n'est en effet
qu'une loi sur le contrat d'association;
elle n'est pas et ne peut pas être une
loi sur l'enseignement.
Nous avions donc raison, dès le pre-
mier jour. du fonctionnement de la
commission des congrégations, d'aver-
tir le parti républicain qu'il ferait
fausse route s'il attaquait par des pe-
tits côtés, avec la loi de 1901, le pro-
blème de l'enseignement au lieu de
t'aborder de front. La passion politique
3t aussi un défaut de clairvoyance l'ont
emporté. A quoi a-t-on abouti ? A ceci,
dont triomphent tous les organes réac-
iionnaires, c est que les écoles congré-
ganistes n'ont été fermées qu'un temps
st qu'elles vont continuer à faire aux
écoles laïques une concurrence de plus
en plus active. J'ajouterai, — je l'ai
indiqué dernièrement - que cette con-
currence sera plus dangereuse, parce
que, partout, l'école congréganiste nou-
velle a, derrière elle, une société civile
disposant de ressources considérables.
Je souhaite, pour ma part, que la
déception, succédant à de vives es-
pérances, n'engendre pas, dans les
milieux républicains, trop de mécon-
tentement et trop de colère. Je le
souhaite pour la République et pour
mon parti.
Au fond, nous avons .perdu un an.
Pour quelques moines et quelques re-
ligieuses, dont les congrégations ont
été dissoutes, on a fait beaucoup trop
de bruit et on a trop cherché adonner
au pays l'impression que c'en serait
bientôt fini du cléricalisme, Or, cela
n'est pas. L'enseignement clérical est
aussi florissant et plus menaçant que
jamais. Quant au clergé séculier, on
connait son attitude et ses bravades.
Il est plus sage de reconnaître qu'on
a commis des fautes et de chercher à
les réparer que de les aggraver en les
continuant. C'est le devoir d'un parti
que de ne pas persister à suivre une
mauvaise direction. Ce n'est pas en
persévérant à rester dans la voie de
garage où nous a précipités M. Combes
st en piétinant devant le heurtoir que
nous regagnerons la grande ligne. 11
Iaut que nous sortions de l'impasse et
juenous tâchions de résoudre au mieux
des intérêts de la République et de là
France la grosse question de l'ensei-
gnement primaire.
***
A, mon sens, il n'y a pas d'autre
moyen que le monopole entre les mains
{le l'Etat. Je redis, une fois de plus, que
le n'envisage que l'enseignement pri-
maire. La République a créé l'ensei-
gnement laïque, gratuit et obligatoire.
Il s'ensuit qu'elle doit le donner à tous
les enfants. De même que tous les ci-
toyens doivent (service obligatoire) pas-
ser par le régiment, de même tous les
enfants (instruction obligatoire) de-
vraient passer par l'école communale
laïque. Une fois c es études terminées,
liberté absolue pour les pères de fa-
mille désirant que leurs enfants ac-
quièrent une instruction plus complète,
de les envoyer au lycée ou dans un éta-
blissement ne dépendant pas de l'Etat,
quoique placé sous son contrôle, en ce
qui concerne les programmes sco-
laires.
Ainsi, et seulement ainsi, disparaî-
tra le péril des congrégations ensei-
gnantes" Du moment que nul ne pourra
donner l'enseignement primaire s'il
n'est fonctionnaire de l'Etat, les con-
grégations qui font la guerre aux éco-
les laïques se disperseront d'elles-mê-
mes. Elles n'auront plus de raison
d'être. Elles continueraient d'ailleurs
d'exister, au titre de congrégations
contemplatives, "et au cas ou le gouver-
nement n'aurait pas eu le courage de les
dssoudre, qu'elles seraient beaucoup
moins dangereuses qu'auparavent.
- Il est clair que ce système est de
beaucoup préférable aux petites lois
de circonstance dirigées contre certai-
nes personnes, alors que d'autres sont
épargnées, bien que présentant, pour
les républicains, les mêmes défauts ré-
dhibitoires. Ces lois prennent vite le
caractère de lois d'exception et de per-
sécution. Elles ne font rien pour la
cause qu'elles ont la prétention de ser-
vir et de défendre. Elles ont au con-
traire pour eiïet d'irriter les partis
d'opposition et d'exaspérer les indiffé-
rents. D'ailleurs, il n'est pas douteux,
dans Tespèce, que la faculté de donner
l'enseignement, retirée à des citoyens
dans l'intérêt de la collectivité, repré-
sentée par l'Etat, ae peut être traitée
de loi d'exception. Le droit pour l'Etat
de créer des services publics n'a ja-
mais été contesté.
D'un autre côté, on aurait tort de
soutenir que le parti républicain vio-
lerait les principes posés par la Révolu-
tion s'il faisait le monopole de l'ensei-
gnement primaire. La Révolution n'a
jamais proclamé que la liberté de
l'enseignement est une liberté primor-
diale. Cette liberté ne figure ni
dans la Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen, ni dans au-
cune charte ou constitution. La vérité
est que la Révolution a toujours dé-
claré solennellement que l'instruc-
tion et l'éducation sont un devoir, un
des premiers devoirs de l'Etat. Ce n'est
que plus tard, en présence des caisses
vides, que, pour excuser l'Etat de
manquer à son devoir, on a inventé la
liberté de l'enseignement. Lisez sur ce
point le beau livre de M. Emile Bour-
geois, maître de conférences à la Sor-
bonne (La liberté de l'enseignement)
et vous serez édifiés.
***
Mais je suppose que des républi-
cains ne veuillent pas aller jusqu'au
monopole et que ce soit la liberté de
l'enseignement qui triomphe ; je sup-
pose même que toutes les congréga-
tions enseignantes autorisées aient été
dissoutes au préalable. Nous aurions
alors ce qu'on a appelé un peu naïve-
ment la liberté de l'enseignement entre
laïques.
Entre laïques ! Quels laïques ? Qui
ne voit tout de suite que les anciens
congréganistes sécularisés ouvriraient
des écoles et continueraient de donner
l'enseignement que nous combattons ?
Car, au fond, est-ce contre les congré-
ganistes que nous lu ttons ? Point du
tout, c'est contre l'esprit congréganiste.
Or, avec la liberté de l'enseignement
entre laïques, on arriverait à est ad-
mirable résultat que d'anciens congré-
ganistes resteraient triomphalement
installés dans leurs écoles.
Je sais bien qu'il n'y aurait plus de
congrégations. Après. Rechercherait-
on les sécularisations sincères ? Alors,
nous nous trouverions en présence
des mêmes difficultés au milieu des-
quelles nous nous débattons aujour-
d'hui.
On voit donc que, seul; le mono-
pole de l'enseignement pr iroaire tran-
che la question au mieux des intérêts
de tous. Le principe de l'accession
de tous les citoyens aux emplois pu-
blics n'est même pas atteint. Tous ceux
qui voudront se consacrer à l'ensei-
gnement laïque pourront postuler les
fonctions d'instituteur, après avoir
subi les examens réglementaires.
Je n'insiste pas davantage. Nous
sommes à la veille du congres radical-
socialiste de Marseille. Notre parti, qui
est un parti de gouvernement, se doit
à lui-même d'apporter des solutions
décisives. Tout, pour l'enseignement
primaire, n'est que vague et imprécis
en dehors du monopole. J'ai l'inten-
tion de demander très nettement au
Congrès de se prononcer entre le
monopole et la liberté de l'enseigne-
ment.
Charles Bos.
L'ÉCŒUREMENT
Nous avons parlé de la situa-
tion politique dans l'arrondisse-
ment de Paimbœuf, et de l'atti-
tude franchement réactionnaire
adoptée par le sous-préfet.
Le mécontentement légitime
1 1 1
des ciemocrates devient cnaque Jour' pJUS
vif. En voici une preuve.
On nous écrit de Paimbœuf :
Une élection au conseil d'arrondissement doit
avoir lieu ici, le 4 octobre prochain, pour pour-
voir au remplacement du siège laissé vacant
par la mort du républicain radical Urbain
Pion, décédé le II août dernier.
Afin de protester contre la politique néfaste
du fonctionnaire qui, depuis qu'il est dans l'ar-
rondissement, n'a cessé de travailler à la désor-
ganisation du parti républicain, ce parti a dé-
cidé de ne pas présenter de candidat et de lais-
ser le soin au gouvernement d'action et de dé-
fense républicaine d'apprécier comme il con-
vient la conduite du politicien réactionnaire
qu'il a choisi comme représentant.
Ainsi voilà d'excellents républicains qui,
fatigués des avanies que leur fait subir le
représentant du pouvoir central, en vien-
nent à renoncer à la lutte contre la réac-
tion.
Le gouvernement ne comprend-il pas
combien il est dangereux de décourager les
bonnes volontés républicaines? >
M. Combes croit-il que l'énergie du chef
du gouvernement ne doive se montrer que
dans les discours ?
A quoi sert-il que les'paroles des minis-
tres soient laïques, si les actes de l'admi-
nistration sont cléricaux ?
M. Combes se refuse à ordonner le mou-
vement préfectoral que réclament depuis si
longtemps radicaux et socialistes; il ne
veut pas épurer l'administration des élé-
ments réactionnaires qu'elle contient ; alors
préfets et sous-préfets cléricaux repren-
nent courage et, de plus en plus, se per-
suadent qu'ils sont les serviteurs, non de
la République, mais de l'Eglise.
Faut-il s'étonner si l'opinion renonce à
comprendre de pareilles contradictions ?
Les incidents de Paimbœuf sont de na-
ture à émouvoir les républicains. Rien de
troublant comme l'écœurement qui se ma-
nifeste parmi nos plus ardents militants..
Cet énervement nous prépare mal aux lut-
tes qui vont se livrer. Mauvais général,
celui qui ne s'inquiète pas quand il voit
wne partie de ses troupes fatiguées et démo-
ralisée - - -
IMPRESSIONS -
MERIDIONALES
Dans le Midi de la France. - Intéres-
santes manifestations d'art.--- Récep-
tions officielles — Les théâtres de
., province. — Histoires amusantes.
- Célébrités de la région. —
Une promenade à Montauban.
La très cordiale réception faite à M. Pelletan
par les populations du Midi, de Cahors et Fi-
geac, jusqu'à Albi et Tessonnières, et dont le
hasard d'une agréable, villégiature m'a rendu
le témoin, met un regain d'actualité sur les
charmes divers que le touriste est appelé à
ressentir dans ces pays privilégiés de la nature
■et qui bénéficient encore d'un soleil ardent
pendant ces périodes estivales où les Parisiens
ne cessent de maugréer contre la pluie et les
orages.
Le Midi est prétexte à d'intéressantes mani-
festations d'art renouvelées chaque année, et
qui nous valurent ces jours passés d'apprécier
à leur juste valeur les drames imprégnés du
souffle antique, et qui consacrent à notre juste
admiration le talent de M. Péladan, avec
Œdipe et le Sphinx, de M. Rivollet avec les
p ( ':'me, et de Mme Jana Dieulafoy avec
Par y sa Us,
.-.i. i.T qu'on se rassure. Pour que le théâtre
fasse les délices da la sympathique population
méridionale, l'exportation des produits de la
capitale n'est pas indispensable. Je sais bien
quo tout compte fait, Mme Dieulafoy est tou-
lousaine et que le poète Péladan, rêva ses pre-
miers songes non loin de la Maison Carrée de
Nîmes. Mais qui n'a conservé, au hasard d'un
séjour en Provence ou dans le Languedoc. le
souvenir des mémorables et bruyantes soirées
où la franchise marseillaise et toulousaine fai-
sait bon marché de l'engouement parisien à
l'égard de telle célébrité acquise à grand ren-
fort de réclame ?
On me raconte ici que l'un de nos plus cé-
lèbres ténors entrant en scène dans l'Africaine,
au Grand-Théâtre de Marseille, avec le motif
bien connu de Vasco de Gama : J'arrive enfin
dans cette ville immense, s'attira aussitôt cette
réplique d'un titi du poulailler : Y demoureras
paï longtemps. (Tu n'y resteras pas long
temps) et, qu'on effet, le lendemain il s'en alla
sans tambour ni trompette, faire goûter à de
plus paisibles auditeurs les délices de ses tril-
les et de ses vocalises.
Anecdotes toulousaines
Mais, en revanche, les gens du Midi ont
leurs idoles, et quiconque a franchi sans en-
combre les trois débuts d'épreuves à Mar-
seille et à Toulouse, peut hardiment affronter
n'importe quelle scène, et le succès de Pedro
Gailhard, d'Alvarez et de Capoul dans ces ré-
gions n'a pas peu contribué à leur célé-
brité.
D'ailleurs, on vient d'assez loin, à certains
soirs, entendre 13s artistes connus dont les
tournées de passage ont été annoncées. Cela me
rappelle un incident amusant qui égaya. le pu-
blic du théâtre du Capitole, au cours d'une
représentation tumultueuse dont les interprè-
tes n'avaient pas eu le don de plaire au public
toulousain. J'avais à côté de moi, dans une
rangée de fauteuils, un brave homme et sa
digne épouse, qui semblaient protester du re-
gard contre un accueil aussi malveillant fait
aux acteurs. Mais cette protestation était inté-
ressée.
— Comprenez-vous, monsieur, si c'est amusant
pour nous. J'arrive exprès de Careassonno pour
assister à cette représentation de là Juive, et il
nous est impossible d'entendre une phrase.
Je transmis aussitôt cette doléance motivée à
mon voisin de gauche :
— Vous comprenez, monsieur, si c'est ennuyeux,
un tel vacarme. Voici, monsieur et sa dame, qui
sont venus exprès de Carcassonno pour entendre
la Juive, et il y a de quoi être furieux.
Et mon voisin do gauche, me faisant un si-
gne très explicite, s'empressa de communiquer
cette fâcheuse impression, à l'oreille de son
compagnon.
Bientôt, toute la salle fut au courant et l'on
entendait, à travers le brouhaha :
— Vous comprenez, ils arrivent exprès de Car-
cassonne, et ils voudraient bien entendre la
Jui ve.
Mon voisin de droite, furieux, tira sa moi-
tié par le bras et s'en retourna vers Carcas-
sonne sans essayer d'en entendre plus.
Une autre fois encore, aux Variétés de Tou-
louse, un domestique qui depuis longtemps
exprimait à son patron le désir d'aller au
théâtre une fois dans sa vie, avait reçu un
billet de ce dernier et s'était installé bien
avant l'heure du lever du rideau à l'un des
premiers rangs de l'orchestre. On jouait ce
soir-là les Tenailles, de M. Paul Hervieu.
Quand la toile fut levée, le domestique qui
commençait déjà à s'impatienter, essaya de
prêter l'oreille au dialogue qu'il entendait en-
tre les personnages. Mais au bout d'un quart
d'heure d'inutiles efforts, n'y tenant plus, il
s'en alla rejoindre son maître.
— Comment, fit ce dernier, le spectacle est déjà
terminé.
— Oh! non, non, monsieur. Seulement, je voyais
bien que ça ne commençait jamais. J'entendais
bien devant moi des gens qui chuchotaient et qui
se disaient des tas de choses auxquelles je n'ai
rien compris, avant de sortir par une porte, où
d'entrer par une autre. Or, comme, monsieur m'a
bien défendu d'écouter aux portes, je n'ai pas
voulu rester, et me voilà. Mais vous savez, je ne
tiens pas y retourner.
Célébrités locales
Ceci est le côté gai de la vie artistique au
Midi. Ce n'est pas à dire que le côté sérieux
y soit négligé. Bien au contraire. Dans ces pa-
rages, tout aussi bien qu'à Paris, l'art a ses
disciples et ses apôtres, encore qu'ignorés.
C'est ainsi qu'à Bagnèros-de-Luchon, les
premiers jours de septembre, on inaugurait
un groupe du sculpteur Mengne, Caïn et
Abel: à Périgueux dans le vestibule du Mu-
sée, le buste de l'archéologue Jules de Ver-
neilh, Ce ne sont pas les statues qui man-
quent dans nos grandes et même nos petites
villes du Midi. A Toulouse, voici l'ingénieur
Riquet, créateur du Canal du Midi, les poètes
Ephraïm Mikhaël, Maingot, le poète cordon-
nier Vestrepin, sculpté par Mercié; à Albi,
c'est le navigateur La Pérouse; à Montauban,
le compositeur Armand Saintés, le romancier
Lécn Cladel, l'auteur des Va-nu-pieds, des
Bouscassié et d'Ourpraille, le physicien Fermât
et le célèbre peintre montalbanais dont l'œu-
vre presque entière occupe cinq ou six d'entre
les salles du Musée Ingres, à la conservation
duquel préside un aimable érudit M. Achille
Bouës, grâce à la sollicitude duquel j'ai pu
examiner, seul, et dans tout leur détail, les
souvenirs se rattachant à la vie du maitre de
l'école moderne du dessin, et les trésors igno-
rés dont ce musée s'est enrichi depuis l'époque'
où il fut fondé, vers 1843, par le marquis de
Montarieu.
Une visite au Musée Ingres
Rien n'est plus attrayant que cette série com-
plète d'ébauches et d'esquisses dont notre ai-
mable confrère M. Henry Lapauze, conserva-
teur adjoint du Petit Palais a tenté avec succès
l'examen dans un ouvrage magistral : L'œuvre
d'Ingres, 11 y a là, rangés daos _uft ordre tfès
Bien compris, les études faites à FIoremcc, à
! Home. à Paris, aux différentes époques où
-l'auteur do cette Apothéose à.'Homère, dont le
Muséedu Louvre s'enorgueillit à bon droit, et
nombre de choses utiles à consulter, tant sur
la finesse du modelé que sur la perfection du
détail, par exemple, une esquisse très achevée,
des mains et des pieds de la Vierge, dont le
fini rappelle les merveilles chalcographiques
; que nous possédons à Paris, de Léonard de
Vinci et da,.Mi,chel:-Ange. Et M. Achille Bouës
fut admirablement inspiré en sortant ces mer-
veilles de la nuit des cartons pour, à l'empla-
cement d'un banal musée chinois relégué dans
les sous sols, les mettre en évidence dans son
Musée, pour aider à l'enseignement dont les
jeunes artistes montalbanais se pourront péné-
trer. D'ailleurs, l'un d'eux, le sculpteur Bour-
delie, n'est-il pas déjà très justement célèbre
dans son pays natal, et son groupe de la Dé-
fense Nationale en 1870-71, ne figure-t-il pas
en belle vedette, devant le pont du Tarn, à
l'entrée de la vilie ?
Dans le musée Ingres, il y a une partie
picturale attrayante, et de réelle valeur. C'est
là que se retrouve le portrait de Molière par
Sébastien Bourdon, identifié jadis par le pein-
tre Achille Py, et qui, composé à Montpellier
par cet artiste de l'Ecole française du 17e siè-
cle, constitue le meilleur document quo nous
possédions sur l'authenticité faciale du grand
comique.
Çà et là, des tableaux modernes, un David,
une Femme à l'Eventail de Clairin, un tripty-
que de Stock, envoyé cette année par l'Etat :
Rythme Harmonie et Mélodie ; un tableau de
Henri Martin ; un merveilleux portrait de Ber-
tin, peint par Cabane, d'après Ingres, un por-
trait de Michelet, par Thomas Couture, d'a-
près le portrait à J'huile que ce peintre fit du
grand historien français, et qui orne la grande
salle des estampes du musée Carnavalet, un
portrait de Mme Michelet, née Mialare, origi-
naire de Montauban, enfin, parmi tant d'au-
tres toiles,un Van den Cuyp,père, figurant une
paysanne flamande avec au second plan des
bœufs et autres animaux domestiques et dont
la simplicité laisse prévoir toute la splendeur
des œuvres de cette école.
Cette visite au musée Ingres, sans oublier le
violon dont il aimait à jouer à ses loisirs, la
coupe qui fut offerte à Ingres, dtrecteur, de
l'Ecole de Rome,et la couronne de lauriers d'or
qu'on lui décerna lorsqu'il fut nommé séna-
teur, toutes ces réminiscences d'un passé bril-
lant et laborieux ajoutées aux souvenirs ar-
chéologiques renfermés dans le sous-sol de
l'Hôtel de Ville montalbanais et aux instru-
ments de torture de la célèbre salle du Prince
Noir, nous dédommagent un peu de l'impres-
sion d'étouffement ressentie dans ces petites
rues étroites d'une ville où l'influence reli-
gieuse et l'influence militaire combinées font
prédominer encore le fâcheux esprit de caste
au contre d'un pays do soleil, au milieu d'un
peuple libre.
ALCANTER DE BRAHM.
Voir à la 36 page
les Dernières Uépôohos
de la nuit
ÈCHEC A LA CONGRÉGATION
Le Père Léon ex-eudiste, se voit forcé de
retirer la candidature qu'il avait posée à l'é-
lection sénatoriale du Finistère.
Ce moine, plus ou moins sécularisé, écrit à
ceux qui refusent de devenir ses électeurs :
La majorité de vos concitoyens a refusé de s'unir
et de réaliser sur mon nom une manifestation plus
éclatante encore que collo des Angevins portant au
Sénat à une écrasante majorité le sympathique M.
Delahayo. Elle préfère une élection à pou près in-
colore, mais capable de contenter même les plus
faciles à s'effaroucher du spectre clérical et réac-
tionnaire. Cette décision m'attriste pour le pays
qui attendait mieux après les insultes et les blas-
phèmes de Marsoil le et 'do Tréguier, et qui, sans
aucun doute, a besoin, d'actes plus audacieux pour
son relèvement et son salut.
L'aveu est excellent à enregistrer. Le Père
Léon nous prouve que la Bretagne devient
sans cesse plus républicaine. Et « après les
blasphèmes de Tréguier » les amis des congré-
gations sont forcés de renoncer à la candida-
ture d'un religieux. Ils n'espèrent plus que
dans une candidature « capable de contenter
même les plus faciles à effaroucher du spectre
clérical et réactionnaire »
Avant toute rencontre électorale, nous enre-
gistrons, de cette manière, en Bretagne, une
double déroute : celle de la congrégation et
celle de la chouannerie.
-------- ♦ —
LE DROIT A LA PENSÉE
Une mission protestante est en ce moment
prêchée à Riom par les ex-abbés catholiques
Corncloup et Louis. Quelques soldats suivaient
leurs conférences. L'entrée du temple vient de
leur être interdite. 11 est, paraît-il, conforme au
règlement de ne pas autoriser les soldats à as-
sister à des réunions publiques.
Les fanatiques protestants ne me sont pas
plus sympathiques que leurs émules catholi-
ques. Personnellement j'ai présenté des objec-
tions aux missionnaires en question et j'ai
combattu leurs conclusions. Je leur ai dit
pourquoi toutes les religions me paraissaient
des impostures. Mais, je ne puis que m'asso-
cier à la protestation qu'ils distribuent dans
les rues de la ville. « Eh bien! disent-ils, et
cette comédie qui s'appelle la messe n'ost-elle
elle? et si vous voulez un rap-
pas publiqued, 'où jaillira mieux la partialité de
prochement d ou )Illlhra. mIeux la partialité de
l'ordre donné, dites-moi : a-t-on interdit aux
troupes l'accès des églises de Riom durant les
soirs du Carême quand parlait un moine?
Je n'ignore pas que M. le général André a
formellement refusé aux soldats l'entrée des
bourses du travail. Puisqu'on na les tolère pas
dans les réunions républicaines et socialistes,
il est logique qu'on leur défende les prêches
protestants, mais aussi, car la loi doit être
égale pour tous, qu'on ne leur permette plus
les sermons catholiques. -
Ou plutôt, puisque pour être 'soldat on n'en
est pas moins homme et citoyen, le mieux se-
rait de leur reconnaître le droit à la pensée
quelle qu'elle soit. — M. J.
-———————————
Vu cambriolage à l'Etat-Major Russe
(De notre correspondant particulier)
Saint-Pétersbourg, 1" octobre.
Le gardien du Palais du grand Etat-Major,
en faisant sa ronde la nuit passée, entendait
un bruit suspect au deuxième étage,où se trou j
vent les bureaux. Il appela quelques hommes
de renfort. Les gardiens trouvèrent ouverte
la porte conduisant à la caisse et en entrant ils
ont rencontré deux individus en train de for-
cer le coffre-fort. Les deux cambrioleurs se
sont laissé arrêter sans opposer aucune résis-
tance. Le commissaire spécial, M. Kellerman
qui a ouvert immédiatement une enquête a pu
établir que les deux intrus avaient agi sur
l'instigation d'un homme très familiarisé avec
l'intérieur de la maison. Les soupçons se por-
tent sur un nommé M. fonctionnaire civil
du ministère de la guerre. On croit que le vol.
d'argent n'était pas le vrai but de cette tenta-
tive de cambriolage ,
r nr"E-r'lE •- .,tIIIÎII;-.
ua, L!iU
ÇUrSÎCRûULE
A Nogent-sur Marne. — Un nouveau
groupe scolaire. — Pendant l'orage.
— Un plancher qui s'effondre. --
Deux blessés. — Importants
dégâts matériels.
La coqucttc petite ville de Nogcnt-sur-Mar.ne
a été attristée hier, par un accident qui, sur-
venu quelques minutes plus tard, aurait pu
avoir les conséquences les plus déplorables.
En raison du nombre toujours croissant des
élèves des écoles communales laïques, la com-
mune, l'année dernière, avait décidé la cons-
truction d'une nouvelle école, spécialement
destinée aux jeunes filles.
Un immense terrain planté d'arbres, sur
l'emplacement duquel existait il y a une cin-
quantaine d'années le vieux cimetière commu-
nal, fut choisi. Désireux de posséder le plus
vite possible sa nouvelle école, le conseil mu-
nicipal avait fait activer les travaux.
Ces travaux, placés sous la direction de M.
Henri, architecte de la préfecture de la Seine,
et do M. Rémy, architecte communal, étaient
en pleine exécution. En prévision de la ren-
trée, le sympathique maire de la commune, M.
Husson, se rendait, chaque jour, sur les lieux,
et suivait avec une légitime satisfaction la
marche rapide de la construction.. Rien ne
faisait prévoir ce qui allait arriver.
L'accident
Hier, à onze heures moins dix, alors que.
tous les ouvriers étaient en plein travail, un
formidable craquement se fit entendre et en
moins de quelques secondes, toute la façade
qui donne sur la rue Paul-Bert s'effondrait avec
un bruit épouvantable.
Le premier moment de stupeur passé, les
maçons reprirent leur sang froid — stimulé
par les cris déchirants que poussaient deux de
leurs camarades, les nommés Bouchet et Mau-
zandon. -,
Pris sous les décombres, ces malheureux
avaient eu plus de peur que de mal, mais ils
avaient peine à revenir de leur émotion. Trans-
portés immédiatement à la pharmacis Gues-
sau, Grande-Rue, et après avoir reçu les soins
de M. le docteur Le Maguet, ils étaient con-
duits à leur domicile, et tout fait- espérer qu'a-
près quelques jours de repos, ils pourront re-
prendre leur travail.
La nouvelle fut vite connue dans la petite
ville. Aussi, à une heure, près de 1.500 person-
nes se pressaient-elles sur le lieu de l'acci-
dent.
Les causes de l'accident
Comme de juste, les conjectures les plus
diverses courent de bouche en bouche. Pour les
uns, c'est la défectuosité des travaux qui doit
être la cause de l'accident. Pour les autres, au
contraire, et c'est, notre avis, c'est à la suite de
l'orage qui s'est abattu avec tant de violence,
hier matin, qu'il faut attribuer le désastre.
On suppose qu'un « trumeau », miné par
la pluie et aussi grâce au poids énorme d'eau
que la surface découverte de près de 200 mè-
tres carrés, avait emmaganisée, s'est écroulé,
entraînant avec lui une grande partie du bâti-
ment.
L'enquête
M. Orsatti, commissaire de police, prévenu
immédiatement a ouvert une enquête. En at-
tendant, de concert avec le maire, il prit tou-
tes les dispositions pour éviter de nouveaux
accidents. Seule une enquête approfondie pourra
déterminer à qui — si toutefois il y a une per-
sonne à incriminer — revient la part de res-
ponsabilité.
- Ce ne sera qu'un retard dans les travaux, et
il faut espérer que les enquêtes administrati-
ves no seront pas trop longues, pour permettre
aux ouvriers de les reprendre le plus tôt pos-
sible. Ce que souhaite la population de cette
charmanto commune si foncièrement attachée
à l'enseignement laïque.
L'ŒUVRE DE LA CHANSON FRANÇAISE
La réouverture des cours gratuits de chan-
sons à eu lieu à la mairie du IVe arrondisse-
ment.
Ce cours do réouverture a été des plus bril-
lants.
Après une allocution du président Ernest
Chebroux, heureux de voir l'œuvre entrer
dans sa troisième année et de la voir de plus
en plus prospère, l'audition des chansons a
commencé. Plus de 200 élèves se pressaient
dans la vaste salle des conférences de la mai-
rie, et c'était vraiment un régal pour les ysux
que de voir ces petites ouvrières parisiennes
qui s'habillent avec 2 fr. d'étoffe et 50 cent, de
rubans, toutes heureuses de se retrouver après
quelques mois de séparation, heureuses sur-
tout à la pensée qn'on allait chanter. Pendant
quelque temps ça été un joyeux caquetage
dans la volière de la mairie.
C'est Mlle Aussourd, de l'Opéra-Comique,
qui a fait ce cours de rentrée avec une œu-
vrette charmante de Jane Rolla et Henri Bres-
les. En apprenant aux petites élèves cette chan-
son, l'artiste a montré de sérieuses qualités de
professeur.
- Les prochains cours seront dirigés tour à
tour par des artistes de l'Opéra et de l'Opéra-
Comique, parmi lesquels ont peut déjà citer :
MM. Melchissédec, Manoury, professeurs au
Conservatoire, Chamban, Delaquerrière.
LA QUESTION DU MAROC
Madrid, 1" octobre.
Le Libéral et d'autres journaux ont annoncé que
la France, l'Angleterre et l'Italie étaient en com-
plet accord au sujet du protectorat de la France au
Maroc et que l'Espa&ne avait demandé une exten-
sion de territoire de dix kilomètres autour des
places de -Ceuta, Melilla, ainsi que les Chafarines,
et quelques autres avantages.
M. Villaverde, président du conseil, dément ces
assertions, quoiqu'il confirme que, dans une con-
férence avec M. Léon y Castillo, il a été question
du Maroc.
L'INSURRECTION EN MACÉDOINE
La Bulgarie et la Porte
Constantinople, 1er octobre.
La nomination de M. Natchevitch, ex-ministre
de Bulgarie, en remplacement de M. Guechoff,
agent envoyé à Vienne par le prince, est considé-
rée ici comme indiquant des intentions bien mar-
quées, de la part du gouvernement bulgare, de
négocier avec la Porte des mesures pacifiques com-
munes.
Nouvelles de source bulgare
Sofia, 1" octobre.
L'insurrection qui avait éclaté près de Melnik,
sous la direction de Zontchefï, et que les autori-
tés ont représentée comme étouffée prend de l'ex-
tension.
On confii-me que de forts engagements ont eu
lieu dans le Sud, près de la station de Demirhi-
nard, et au nord, vers Razlog, près de la frontière
Bulgare.
Les autorités emploient le canon et ont recouru
à l'incendie des forêts.
Zontchefï dispose de 7.000 fusils.
Le transfert d'une division du vilayet de MQnas-
tir près des frontières, signalé comme sw 'du,
recommencera cette nuit, *
- Deux bataillons albanais sont .diriges, -par clic
min de fer, sur Mitrovitza et Andriii"#le.
La mobilisation turque.
Constantinople, 30 septembre. ®
Le total des troupes turques mobilisées en Roui
mélie atteint le chiffre de 400,000 hommes.
Démenti delà Porté
L'ambassade ottomane appose le démenti le plus
formel au télégramme envoyé de Sofia à la date
du 29 septembre, d'après ÏSquel la population chré-
tienne à Razlog^aurait fjé massacrée.
Aucun incident ne s'est produit à Razlog et l
tranquillité la plus pa-rfaite y règne.
: r ; •'
LA CRISE DU IMSISTÈRE ANGLAIS
On vient seulement de publier la lettre dt
démission de lord Georges Hamilton, qui!
avec M. Ritchie, quitta le cabinet Balfour pouf
ne pas participer à une politique en désaccord
avec la tradition libre-échangiste de l'Angl.
terre.
A sa lettre de démission, lord G. Hamilton a
joint une lettre explicative dans laquelle il dit
que, lorsqu'il écrivit cette lettre de démission,
le 15 septembre, il ignorait la démission de Mc
Chamberlain, donnée le 9, et par conséquent la
retrait du projet de tarif de représailles dji pra-
gramme gouvernemental. -
C'est par les journaux; le 18, qu'il apprit la,
démission du secrétaire des colonies.
Dans sa lettre de démission adressée à M.
Balfour, il disait qu'il ne voyait pas comment.
le recours à la protection ou aux représaille
pouvait favoriser le commerce national d'ex-,
portation de l'Angleterre, si ce n'est aux do"
pens des consommateurs anglais.
Il ajoutait qu'il ne pouvait pas prendre parfe
à un renversement des principes économiques
sur lesquels la prospérité de l'Angleterre est
basée. -~
Ces. documents et ces révélations ont causé
dans tout le Royaumo-Uni une impression ab-
solument défavorable au gouvernement.
La presse se fait l'écho de ce mécontente-
ment et se demande-pourquoi les lettres de dé-
mission de M. Ritchie etTfe lord. George Ha-
milton ont étéJtenues secrètes par le gouverne-v
ment, alors que celle de M. Chamberlain a ét8
publiée le jour même de. sa démission avec"
une réponse des plus amicales de M. Balfour
Quanta M. Chamberlain, il persiste dans sa
campagne impériale-protectionniste, «t il vient
;le publier à ce sujet, dans le Daily-Télégraphe
où il fait l'apologie de soin système. 1
■ H^i :,
DANS LE 13° ARRONDISSEMENT
On nous communique l'ordre du jour sui",
vant :
La Commission exécutive du Comité républicain-
radical-socialiste du quartier de la Maisou-Blancha.
(13e arrondissement), après avoir entendu les ex-
plications du citoyen* Henri Rousselle, conseiller
municipal, sur la situation scolaire dans le quar-
tier de la' Maison-Blanche, regrette que l'adminis-
tration n'ait pas pris les mesures nécessaires ; le'
remercie de son insistance auprès de l'administra-
tion podr assurer a la rentrée des classes dans les
écoles laïques du quartier de la Maison-Blanche, lçb
placement de tons les enfants.
LE tiUUVERNEUR. DE L'ERYTHRÉE
(De notre correspondant particulierJ
Rome, 1" octobre.
Le bruit court que c'est l'amiial Candianî
qui sera nommé gouverneur de l'Erythrée eq
remplacement de M. Martini.
— (
LES tSSAiS DU NOUVEAU SOUS-MARIN ALLEMAND
(De notre correspondant particulier)
Kiel, 1" octobre.
Le nouveau sous-marin a fait dans la Baie •
d'Eckernfoerde plusieurs courses, et évolutions
en présence du prince Henri de Prusse. Le ba-
teau ressemble à un petit torpilleur. Il n'est,
pas tout à fait sous l'eau. La tourelle émerge
à la hauteur dq cinquante centimètres et c'est
là que se trouve. le pilote. Le nouveau sous-
marin ne peut pas encore lancer avec sûreté;
des projectiles dans l'obscurité ou lorsque la
mer est agitée. Sous ce rapport il est encore
susceptible de bien des perfectionnements.
» :
Mutineries daas l'armée allemande
(De notre correspondant particulier)
- Carlsruhe, 1" octobre.
A Reichartshausen, quinze hommes du 110*
régiment des grenadiers ayant profité de leur
sortie pour se mettre en civil, ont bombardé
avec de grosses pierres le restaurant où les <
officiers de leur régiment étaient réunis. Les 1
officiers ont dû prendre la fuite. Des faits j
analogues se sont produits encore à Nuss- r
loch, àSinsheim et à Queren, localités où dea >
troupes du 110' et du Ille régiment sont en j
garnison. Les quinze agresseurs de Reicharts- f
hausen ayant été dénoncés par un soldat, 1
viennent d'être écroués à la prison militaire j
de Carlsruhe. 1
LES CONGRÉGATIONS
- s
A Paris. — La rentrée des écoles en
Tunisie. — A Marseille
En attendant son inauguration oflkielle, ï«.
nouveau bâtiment scolaire de la rue Hermele:'
comprenant une école maternelle, et 9 classer
de filles, a été livré hier à la population en-i
fantine. Des locaux spacieux et aérés, confor"
mes aux moindres règles de 1 hygiène, ne se-*
ront pas pour faire regretter aux petites mont-'
martroises les écoles en planches de la ruer
Flocon.
Au mois de novembre prochain, dans les !o-<
eaux situés 55, rue HermeJ, et jadis occupés
par les chers frères ignoranlins. 4 classes dIE
garçons seront ouvertes. Ce sera là comma
une succursale du groupe scolaire de la rue
Sainte-Isaure, qui y déversera le trop plein ds
ses élèves. -v~
Dans le 19* arrondissement, un groupe sco-
laire vient d'être ouvert 105 bis, rue de l'Ourcq,
Destiné à remplacer les baraquements scolai-
res de la place de Bitche, le nouveau groupe
comprend des écoles de garçons et de HIles,
ainsi qu'une classe maternelle. Il pourra rece-
voir un millier d'enfants environ.
En Tunisie
D'après l'agence Ilavas, la rentrée des classe
s'effectue partout, dans la régence de Tunis ,
dans de bonnes conditions. La direction d«
l'enseignement prend toutes les mesures néces-
saires en vue de l'application et de la mise em
vigueur du décret du 7 août 1903, interdisant
d'enseigner aux congrégations non autorisées,.
On augmente le nombre des classes dans les!
écoles de Sousse et Sfax ; on crée de nouvelle^
écoles à Bizerte, à Ferryvillo, a Tunis même
et on annonce - que le lycée Carnot est vaste
peut contenir un nombre élèves bien supé<
rieur à celui de Sainte-Marie.
Laïcisation à Marseille
Marseille, 1" octobre.
En exécution d'une décision récente de IÇ
commission administrative, présidée par ltf
docteur Queirel, on a laïcisé aujourd'hui LEV
CINO GErjTTIMES le Num.èro. DAR!S â DÉPARTEMENTS ,Le Numéro. CINQ - CENTIMES
- T ,-
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
lé, rue du Mail, Paris.
chez MM. LAGRANGE. CERP et 0"
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tOtem ïttégrapMatte ; XlXe SIÈCLE - PARIS
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{ Les Aû~n îB a~ son reçus sans frai
X- 7 1ns fiiiir^nT de Poste
REDACTION: 14, rue du Mail, Paris
Teé à S heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
- ----=------
N° 12253, — S?J3iedli » 3 Octobre 1903
10 VENDÉMIAIRE AN 112
---_
.-
AmiSiWSTRATSOX ; 14, rue du Mail
Adresser lettres et mindals 6 ï t i m ûslratour
NOS LEADERS
Le ploblème
da l'enseignement
Les journaux sont bien intéressants
lire en ce moment. Tous constatent,
sans distinction d'opinions, que les
écoles congréganistes fermées par M.
Combes rouvrent pour la plupart leurs
portes. Ou c'est, avec l'ancien person-
nel qui s'est sécularisé sur place, ou
s'est avec un nouveau qui a le même
îsprit que l'autre. Ainsi, se trouve
confirmé par les faits, ce que nous
ii'avons cessé de prédire, dans ce jour-
nal, depuis plusieurs mois. Et pour-
quoi? Parce que M. Combes a demandé
a la loi de 1901 ce qu'elle ne pouvait
1 lui donner. La loi de 1901 n'est en effet
qu'une loi sur le contrat d'association;
elle n'est pas et ne peut pas être une
loi sur l'enseignement.
Nous avions donc raison, dès le pre-
mier jour. du fonctionnement de la
commission des congrégations, d'aver-
tir le parti républicain qu'il ferait
fausse route s'il attaquait par des pe-
tits côtés, avec la loi de 1901, le pro-
blème de l'enseignement au lieu de
t'aborder de front. La passion politique
3t aussi un défaut de clairvoyance l'ont
emporté. A quoi a-t-on abouti ? A ceci,
dont triomphent tous les organes réac-
iionnaires, c est que les écoles congré-
ganistes n'ont été fermées qu'un temps
st qu'elles vont continuer à faire aux
écoles laïques une concurrence de plus
en plus active. J'ajouterai, — je l'ai
indiqué dernièrement - que cette con-
currence sera plus dangereuse, parce
que, partout, l'école congréganiste nou-
velle a, derrière elle, une société civile
disposant de ressources considérables.
Je souhaite, pour ma part, que la
déception, succédant à de vives es-
pérances, n'engendre pas, dans les
milieux républicains, trop de mécon-
tentement et trop de colère. Je le
souhaite pour la République et pour
mon parti.
Au fond, nous avons .perdu un an.
Pour quelques moines et quelques re-
ligieuses, dont les congrégations ont
été dissoutes, on a fait beaucoup trop
de bruit et on a trop cherché adonner
au pays l'impression que c'en serait
bientôt fini du cléricalisme, Or, cela
n'est pas. L'enseignement clérical est
aussi florissant et plus menaçant que
jamais. Quant au clergé séculier, on
connait son attitude et ses bravades.
Il est plus sage de reconnaître qu'on
a commis des fautes et de chercher à
les réparer que de les aggraver en les
continuant. C'est le devoir d'un parti
que de ne pas persister à suivre une
mauvaise direction. Ce n'est pas en
persévérant à rester dans la voie de
garage où nous a précipités M. Combes
st en piétinant devant le heurtoir que
nous regagnerons la grande ligne. 11
Iaut que nous sortions de l'impasse et
juenous tâchions de résoudre au mieux
des intérêts de la République et de là
France la grosse question de l'ensei-
gnement primaire.
***
A, mon sens, il n'y a pas d'autre
moyen que le monopole entre les mains
{le l'Etat. Je redis, une fois de plus, que
le n'envisage que l'enseignement pri-
maire. La République a créé l'ensei-
gnement laïque, gratuit et obligatoire.
Il s'ensuit qu'elle doit le donner à tous
les enfants. De même que tous les ci-
toyens doivent (service obligatoire) pas-
ser par le régiment, de même tous les
enfants (instruction obligatoire) de-
vraient passer par l'école communale
laïque. Une fois c es études terminées,
liberté absolue pour les pères de fa-
mille désirant que leurs enfants ac-
quièrent une instruction plus complète,
de les envoyer au lycée ou dans un éta-
blissement ne dépendant pas de l'Etat,
quoique placé sous son contrôle, en ce
qui concerne les programmes sco-
laires.
Ainsi, et seulement ainsi, disparaî-
tra le péril des congrégations ensei-
gnantes" Du moment que nul ne pourra
donner l'enseignement primaire s'il
n'est fonctionnaire de l'Etat, les con-
grégations qui font la guerre aux éco-
les laïques se disperseront d'elles-mê-
mes. Elles n'auront plus de raison
d'être. Elles continueraient d'ailleurs
d'exister, au titre de congrégations
contemplatives, "et au cas ou le gouver-
nement n'aurait pas eu le courage de les
dssoudre, qu'elles seraient beaucoup
moins dangereuses qu'auparavent.
- Il est clair que ce système est de
beaucoup préférable aux petites lois
de circonstance dirigées contre certai-
nes personnes, alors que d'autres sont
épargnées, bien que présentant, pour
les républicains, les mêmes défauts ré-
dhibitoires. Ces lois prennent vite le
caractère de lois d'exception et de per-
sécution. Elles ne font rien pour la
cause qu'elles ont la prétention de ser-
vir et de défendre. Elles ont au con-
traire pour eiïet d'irriter les partis
d'opposition et d'exaspérer les indiffé-
rents. D'ailleurs, il n'est pas douteux,
dans Tespèce, que la faculté de donner
l'enseignement, retirée à des citoyens
dans l'intérêt de la collectivité, repré-
sentée par l'Etat, ae peut être traitée
de loi d'exception. Le droit pour l'Etat
de créer des services publics n'a ja-
mais été contesté.
D'un autre côté, on aurait tort de
soutenir que le parti républicain vio-
lerait les principes posés par la Révolu-
tion s'il faisait le monopole de l'ensei-
gnement primaire. La Révolution n'a
jamais proclamé que la liberté de
l'enseignement est une liberté primor-
diale. Cette liberté ne figure ni
dans la Déclaration des Droits de
l'Homme et du Citoyen, ni dans au-
cune charte ou constitution. La vérité
est que la Révolution a toujours dé-
claré solennellement que l'instruc-
tion et l'éducation sont un devoir, un
des premiers devoirs de l'Etat. Ce n'est
que plus tard, en présence des caisses
vides, que, pour excuser l'Etat de
manquer à son devoir, on a inventé la
liberté de l'enseignement. Lisez sur ce
point le beau livre de M. Emile Bour-
geois, maître de conférences à la Sor-
bonne (La liberté de l'enseignement)
et vous serez édifiés.
***
Mais je suppose que des républi-
cains ne veuillent pas aller jusqu'au
monopole et que ce soit la liberté de
l'enseignement qui triomphe ; je sup-
pose même que toutes les congréga-
tions enseignantes autorisées aient été
dissoutes au préalable. Nous aurions
alors ce qu'on a appelé un peu naïve-
ment la liberté de l'enseignement entre
laïques.
Entre laïques ! Quels laïques ? Qui
ne voit tout de suite que les anciens
congréganistes sécularisés ouvriraient
des écoles et continueraient de donner
l'enseignement que nous combattons ?
Car, au fond, est-ce contre les congré-
ganistes que nous lu ttons ? Point du
tout, c'est contre l'esprit congréganiste.
Or, avec la liberté de l'enseignement
entre laïques, on arriverait à est ad-
mirable résultat que d'anciens congré-
ganistes resteraient triomphalement
installés dans leurs écoles.
Je sais bien qu'il n'y aurait plus de
congrégations. Après. Rechercherait-
on les sécularisations sincères ? Alors,
nous nous trouverions en présence
des mêmes difficultés au milieu des-
quelles nous nous débattons aujour-
d'hui.
On voit donc que, seul; le mono-
pole de l'enseignement pr iroaire tran-
che la question au mieux des intérêts
de tous. Le principe de l'accession
de tous les citoyens aux emplois pu-
blics n'est même pas atteint. Tous ceux
qui voudront se consacrer à l'ensei-
gnement laïque pourront postuler les
fonctions d'instituteur, après avoir
subi les examens réglementaires.
Je n'insiste pas davantage. Nous
sommes à la veille du congres radical-
socialiste de Marseille. Notre parti, qui
est un parti de gouvernement, se doit
à lui-même d'apporter des solutions
décisives. Tout, pour l'enseignement
primaire, n'est que vague et imprécis
en dehors du monopole. J'ai l'inten-
tion de demander très nettement au
Congrès de se prononcer entre le
monopole et la liberté de l'enseigne-
ment.
Charles Bos.
L'ÉCŒUREMENT
Nous avons parlé de la situa-
tion politique dans l'arrondisse-
ment de Paimbœuf, et de l'atti-
tude franchement réactionnaire
adoptée par le sous-préfet.
Le mécontentement légitime
1 1 1
des ciemocrates devient cnaque Jour' pJUS
vif. En voici une preuve.
On nous écrit de Paimbœuf :
Une élection au conseil d'arrondissement doit
avoir lieu ici, le 4 octobre prochain, pour pour-
voir au remplacement du siège laissé vacant
par la mort du républicain radical Urbain
Pion, décédé le II août dernier.
Afin de protester contre la politique néfaste
du fonctionnaire qui, depuis qu'il est dans l'ar-
rondissement, n'a cessé de travailler à la désor-
ganisation du parti républicain, ce parti a dé-
cidé de ne pas présenter de candidat et de lais-
ser le soin au gouvernement d'action et de dé-
fense républicaine d'apprécier comme il con-
vient la conduite du politicien réactionnaire
qu'il a choisi comme représentant.
Ainsi voilà d'excellents républicains qui,
fatigués des avanies que leur fait subir le
représentant du pouvoir central, en vien-
nent à renoncer à la lutte contre la réac-
tion.
Le gouvernement ne comprend-il pas
combien il est dangereux de décourager les
bonnes volontés républicaines? >
M. Combes croit-il que l'énergie du chef
du gouvernement ne doive se montrer que
dans les discours ?
A quoi sert-il que les'paroles des minis-
tres soient laïques, si les actes de l'admi-
nistration sont cléricaux ?
M. Combes se refuse à ordonner le mou-
vement préfectoral que réclament depuis si
longtemps radicaux et socialistes; il ne
veut pas épurer l'administration des élé-
ments réactionnaires qu'elle contient ; alors
préfets et sous-préfets cléricaux repren-
nent courage et, de plus en plus, se per-
suadent qu'ils sont les serviteurs, non de
la République, mais de l'Eglise.
Faut-il s'étonner si l'opinion renonce à
comprendre de pareilles contradictions ?
Les incidents de Paimbœuf sont de na-
ture à émouvoir les républicains. Rien de
troublant comme l'écœurement qui se ma-
nifeste parmi nos plus ardents militants..
Cet énervement nous prépare mal aux lut-
tes qui vont se livrer. Mauvais général,
celui qui ne s'inquiète pas quand il voit
wne partie de ses troupes fatiguées et démo-
ralisée - - -
IMPRESSIONS -
MERIDIONALES
Dans le Midi de la France. - Intéres-
santes manifestations d'art.--- Récep-
tions officielles — Les théâtres de
., province. — Histoires amusantes.
- Célébrités de la région. —
Une promenade à Montauban.
La très cordiale réception faite à M. Pelletan
par les populations du Midi, de Cahors et Fi-
geac, jusqu'à Albi et Tessonnières, et dont le
hasard d'une agréable, villégiature m'a rendu
le témoin, met un regain d'actualité sur les
charmes divers que le touriste est appelé à
ressentir dans ces pays privilégiés de la nature
■et qui bénéficient encore d'un soleil ardent
pendant ces périodes estivales où les Parisiens
ne cessent de maugréer contre la pluie et les
orages.
Le Midi est prétexte à d'intéressantes mani-
festations d'art renouvelées chaque année, et
qui nous valurent ces jours passés d'apprécier
à leur juste valeur les drames imprégnés du
souffle antique, et qui consacrent à notre juste
admiration le talent de M. Péladan, avec
Œdipe et le Sphinx, de M. Rivollet avec les
p ( ':'me, et de Mme Jana Dieulafoy avec
Par y sa Us,
.-.i. i.T qu'on se rassure. Pour que le théâtre
fasse les délices da la sympathique population
méridionale, l'exportation des produits de la
capitale n'est pas indispensable. Je sais bien
quo tout compte fait, Mme Dieulafoy est tou-
lousaine et que le poète Péladan, rêva ses pre-
miers songes non loin de la Maison Carrée de
Nîmes. Mais qui n'a conservé, au hasard d'un
séjour en Provence ou dans le Languedoc. le
souvenir des mémorables et bruyantes soirées
où la franchise marseillaise et toulousaine fai-
sait bon marché de l'engouement parisien à
l'égard de telle célébrité acquise à grand ren-
fort de réclame ?
On me raconte ici que l'un de nos plus cé-
lèbres ténors entrant en scène dans l'Africaine,
au Grand-Théâtre de Marseille, avec le motif
bien connu de Vasco de Gama : J'arrive enfin
dans cette ville immense, s'attira aussitôt cette
réplique d'un titi du poulailler : Y demoureras
paï longtemps. (Tu n'y resteras pas long
temps) et, qu'on effet, le lendemain il s'en alla
sans tambour ni trompette, faire goûter à de
plus paisibles auditeurs les délices de ses tril-
les et de ses vocalises.
Anecdotes toulousaines
Mais, en revanche, les gens du Midi ont
leurs idoles, et quiconque a franchi sans en-
combre les trois débuts d'épreuves à Mar-
seille et à Toulouse, peut hardiment affronter
n'importe quelle scène, et le succès de Pedro
Gailhard, d'Alvarez et de Capoul dans ces ré-
gions n'a pas peu contribué à leur célé-
brité.
D'ailleurs, on vient d'assez loin, à certains
soirs, entendre 13s artistes connus dont les
tournées de passage ont été annoncées. Cela me
rappelle un incident amusant qui égaya. le pu-
blic du théâtre du Capitole, au cours d'une
représentation tumultueuse dont les interprè-
tes n'avaient pas eu le don de plaire au public
toulousain. J'avais à côté de moi, dans une
rangée de fauteuils, un brave homme et sa
digne épouse, qui semblaient protester du re-
gard contre un accueil aussi malveillant fait
aux acteurs. Mais cette protestation était inté-
ressée.
— Comprenez-vous, monsieur, si c'est amusant
pour nous. J'arrive exprès de Careassonno pour
assister à cette représentation de là Juive, et il
nous est impossible d'entendre une phrase.
Je transmis aussitôt cette doléance motivée à
mon voisin de gauche :
— Vous comprenez, monsieur, si c'est ennuyeux,
un tel vacarme. Voici, monsieur et sa dame, qui
sont venus exprès de Carcassonno pour entendre
la Juive, et il y a de quoi être furieux.
Et mon voisin do gauche, me faisant un si-
gne très explicite, s'empressa de communiquer
cette fâcheuse impression, à l'oreille de son
compagnon.
Bientôt, toute la salle fut au courant et l'on
entendait, à travers le brouhaha :
— Vous comprenez, ils arrivent exprès de Car-
cassonne, et ils voudraient bien entendre la
Jui ve.
Mon voisin de droite, furieux, tira sa moi-
tié par le bras et s'en retourna vers Carcas-
sonne sans essayer d'en entendre plus.
Une autre fois encore, aux Variétés de Tou-
louse, un domestique qui depuis longtemps
exprimait à son patron le désir d'aller au
théâtre une fois dans sa vie, avait reçu un
billet de ce dernier et s'était installé bien
avant l'heure du lever du rideau à l'un des
premiers rangs de l'orchestre. On jouait ce
soir-là les Tenailles, de M. Paul Hervieu.
Quand la toile fut levée, le domestique qui
commençait déjà à s'impatienter, essaya de
prêter l'oreille au dialogue qu'il entendait en-
tre les personnages. Mais au bout d'un quart
d'heure d'inutiles efforts, n'y tenant plus, il
s'en alla rejoindre son maître.
— Comment, fit ce dernier, le spectacle est déjà
terminé.
— Oh! non, non, monsieur. Seulement, je voyais
bien que ça ne commençait jamais. J'entendais
bien devant moi des gens qui chuchotaient et qui
se disaient des tas de choses auxquelles je n'ai
rien compris, avant de sortir par une porte, où
d'entrer par une autre. Or, comme, monsieur m'a
bien défendu d'écouter aux portes, je n'ai pas
voulu rester, et me voilà. Mais vous savez, je ne
tiens pas y retourner.
Célébrités locales
Ceci est le côté gai de la vie artistique au
Midi. Ce n'est pas à dire que le côté sérieux
y soit négligé. Bien au contraire. Dans ces pa-
rages, tout aussi bien qu'à Paris, l'art a ses
disciples et ses apôtres, encore qu'ignorés.
C'est ainsi qu'à Bagnèros-de-Luchon, les
premiers jours de septembre, on inaugurait
un groupe du sculpteur Mengne, Caïn et
Abel: à Périgueux dans le vestibule du Mu-
sée, le buste de l'archéologue Jules de Ver-
neilh, Ce ne sont pas les statues qui man-
quent dans nos grandes et même nos petites
villes du Midi. A Toulouse, voici l'ingénieur
Riquet, créateur du Canal du Midi, les poètes
Ephraïm Mikhaël, Maingot, le poète cordon-
nier Vestrepin, sculpté par Mercié; à Albi,
c'est le navigateur La Pérouse; à Montauban,
le compositeur Armand Saintés, le romancier
Lécn Cladel, l'auteur des Va-nu-pieds, des
Bouscassié et d'Ourpraille, le physicien Fermât
et le célèbre peintre montalbanais dont l'œu-
vre presque entière occupe cinq ou six d'entre
les salles du Musée Ingres, à la conservation
duquel préside un aimable érudit M. Achille
Bouës, grâce à la sollicitude duquel j'ai pu
examiner, seul, et dans tout leur détail, les
souvenirs se rattachant à la vie du maitre de
l'école moderne du dessin, et les trésors igno-
rés dont ce musée s'est enrichi depuis l'époque'
où il fut fondé, vers 1843, par le marquis de
Montarieu.
Une visite au Musée Ingres
Rien n'est plus attrayant que cette série com-
plète d'ébauches et d'esquisses dont notre ai-
mable confrère M. Henry Lapauze, conserva-
teur adjoint du Petit Palais a tenté avec succès
l'examen dans un ouvrage magistral : L'œuvre
d'Ingres, 11 y a là, rangés daos _uft ordre tfès
Bien compris, les études faites à FIoremcc, à
! Home. à Paris, aux différentes époques où
-l'auteur do cette Apothéose à.'Homère, dont le
Muséedu Louvre s'enorgueillit à bon droit, et
nombre de choses utiles à consulter, tant sur
la finesse du modelé que sur la perfection du
détail, par exemple, une esquisse très achevée,
des mains et des pieds de la Vierge, dont le
fini rappelle les merveilles chalcographiques
; que nous possédons à Paris, de Léonard de
Vinci et da,.Mi,chel:-Ange. Et M. Achille Bouës
fut admirablement inspiré en sortant ces mer-
veilles de la nuit des cartons pour, à l'empla-
cement d'un banal musée chinois relégué dans
les sous sols, les mettre en évidence dans son
Musée, pour aider à l'enseignement dont les
jeunes artistes montalbanais se pourront péné-
trer. D'ailleurs, l'un d'eux, le sculpteur Bour-
delie, n'est-il pas déjà très justement célèbre
dans son pays natal, et son groupe de la Dé-
fense Nationale en 1870-71, ne figure-t-il pas
en belle vedette, devant le pont du Tarn, à
l'entrée de la vilie ?
Dans le musée Ingres, il y a une partie
picturale attrayante, et de réelle valeur. C'est
là que se retrouve le portrait de Molière par
Sébastien Bourdon, identifié jadis par le pein-
tre Achille Py, et qui, composé à Montpellier
par cet artiste de l'Ecole française du 17e siè-
cle, constitue le meilleur document quo nous
possédions sur l'authenticité faciale du grand
comique.
Çà et là, des tableaux modernes, un David,
une Femme à l'Eventail de Clairin, un tripty-
que de Stock, envoyé cette année par l'Etat :
Rythme Harmonie et Mélodie ; un tableau de
Henri Martin ; un merveilleux portrait de Ber-
tin, peint par Cabane, d'après Ingres, un por-
trait de Michelet, par Thomas Couture, d'a-
près le portrait à J'huile que ce peintre fit du
grand historien français, et qui orne la grande
salle des estampes du musée Carnavalet, un
portrait de Mme Michelet, née Mialare, origi-
naire de Montauban, enfin, parmi tant d'au-
tres toiles,un Van den Cuyp,père, figurant une
paysanne flamande avec au second plan des
bœufs et autres animaux domestiques et dont
la simplicité laisse prévoir toute la splendeur
des œuvres de cette école.
Cette visite au musée Ingres, sans oublier le
violon dont il aimait à jouer à ses loisirs, la
coupe qui fut offerte à Ingres, dtrecteur, de
l'Ecole de Rome,et la couronne de lauriers d'or
qu'on lui décerna lorsqu'il fut nommé séna-
teur, toutes ces réminiscences d'un passé bril-
lant et laborieux ajoutées aux souvenirs ar-
chéologiques renfermés dans le sous-sol de
l'Hôtel de Ville montalbanais et aux instru-
ments de torture de la célèbre salle du Prince
Noir, nous dédommagent un peu de l'impres-
sion d'étouffement ressentie dans ces petites
rues étroites d'une ville où l'influence reli-
gieuse et l'influence militaire combinées font
prédominer encore le fâcheux esprit de caste
au contre d'un pays do soleil, au milieu d'un
peuple libre.
ALCANTER DE BRAHM.
Voir à la 36 page
les Dernières Uépôohos
de la nuit
ÈCHEC A LA CONGRÉGATION
Le Père Léon ex-eudiste, se voit forcé de
retirer la candidature qu'il avait posée à l'é-
lection sénatoriale du Finistère.
Ce moine, plus ou moins sécularisé, écrit à
ceux qui refusent de devenir ses électeurs :
La majorité de vos concitoyens a refusé de s'unir
et de réaliser sur mon nom une manifestation plus
éclatante encore que collo des Angevins portant au
Sénat à une écrasante majorité le sympathique M.
Delahayo. Elle préfère une élection à pou près in-
colore, mais capable de contenter même les plus
faciles à s'effaroucher du spectre clérical et réac-
tionnaire. Cette décision m'attriste pour le pays
qui attendait mieux après les insultes et les blas-
phèmes de Marsoil le et 'do Tréguier, et qui, sans
aucun doute, a besoin, d'actes plus audacieux pour
son relèvement et son salut.
L'aveu est excellent à enregistrer. Le Père
Léon nous prouve que la Bretagne devient
sans cesse plus républicaine. Et « après les
blasphèmes de Tréguier » les amis des congré-
gations sont forcés de renoncer à la candida-
ture d'un religieux. Ils n'espèrent plus que
dans une candidature « capable de contenter
même les plus faciles à effaroucher du spectre
clérical et réactionnaire »
Avant toute rencontre électorale, nous enre-
gistrons, de cette manière, en Bretagne, une
double déroute : celle de la congrégation et
celle de la chouannerie.
-------- ♦ —
LE DROIT A LA PENSÉE
Une mission protestante est en ce moment
prêchée à Riom par les ex-abbés catholiques
Corncloup et Louis. Quelques soldats suivaient
leurs conférences. L'entrée du temple vient de
leur être interdite. 11 est, paraît-il, conforme au
règlement de ne pas autoriser les soldats à as-
sister à des réunions publiques.
Les fanatiques protestants ne me sont pas
plus sympathiques que leurs émules catholi-
ques. Personnellement j'ai présenté des objec-
tions aux missionnaires en question et j'ai
combattu leurs conclusions. Je leur ai dit
pourquoi toutes les religions me paraissaient
des impostures. Mais, je ne puis que m'asso-
cier à la protestation qu'ils distribuent dans
les rues de la ville. « Eh bien! disent-ils, et
cette comédie qui s'appelle la messe n'ost-elle
elle? et si vous voulez un rap-
pas publiqued, 'où jaillira mieux la partialité de
prochement d ou )Illlhra. mIeux la partialité de
l'ordre donné, dites-moi : a-t-on interdit aux
troupes l'accès des églises de Riom durant les
soirs du Carême quand parlait un moine?
Je n'ignore pas que M. le général André a
formellement refusé aux soldats l'entrée des
bourses du travail. Puisqu'on na les tolère pas
dans les réunions républicaines et socialistes,
il est logique qu'on leur défende les prêches
protestants, mais aussi, car la loi doit être
égale pour tous, qu'on ne leur permette plus
les sermons catholiques. -
Ou plutôt, puisque pour être 'soldat on n'en
est pas moins homme et citoyen, le mieux se-
rait de leur reconnaître le droit à la pensée
quelle qu'elle soit. — M. J.
-———————————
Vu cambriolage à l'Etat-Major Russe
(De notre correspondant particulier)
Saint-Pétersbourg, 1" octobre.
Le gardien du Palais du grand Etat-Major,
en faisant sa ronde la nuit passée, entendait
un bruit suspect au deuxième étage,où se trou j
vent les bureaux. Il appela quelques hommes
de renfort. Les gardiens trouvèrent ouverte
la porte conduisant à la caisse et en entrant ils
ont rencontré deux individus en train de for-
cer le coffre-fort. Les deux cambrioleurs se
sont laissé arrêter sans opposer aucune résis-
tance. Le commissaire spécial, M. Kellerman
qui a ouvert immédiatement une enquête a pu
établir que les deux intrus avaient agi sur
l'instigation d'un homme très familiarisé avec
l'intérieur de la maison. Les soupçons se por-
tent sur un nommé M. fonctionnaire civil
du ministère de la guerre. On croit que le vol.
d'argent n'était pas le vrai but de cette tenta-
tive de cambriolage ,
r nr"E-r'lE •- .,tIIIÎII;-.
ua, L!iU
ÇUrSÎCRûULE
A Nogent-sur Marne. — Un nouveau
groupe scolaire. — Pendant l'orage.
— Un plancher qui s'effondre. --
Deux blessés. — Importants
dégâts matériels.
La coqucttc petite ville de Nogcnt-sur-Mar.ne
a été attristée hier, par un accident qui, sur-
venu quelques minutes plus tard, aurait pu
avoir les conséquences les plus déplorables.
En raison du nombre toujours croissant des
élèves des écoles communales laïques, la com-
mune, l'année dernière, avait décidé la cons-
truction d'une nouvelle école, spécialement
destinée aux jeunes filles.
Un immense terrain planté d'arbres, sur
l'emplacement duquel existait il y a une cin-
quantaine d'années le vieux cimetière commu-
nal, fut choisi. Désireux de posséder le plus
vite possible sa nouvelle école, le conseil mu-
nicipal avait fait activer les travaux.
Ces travaux, placés sous la direction de M.
Henri, architecte de la préfecture de la Seine,
et do M. Rémy, architecte communal, étaient
en pleine exécution. En prévision de la ren-
trée, le sympathique maire de la commune, M.
Husson, se rendait, chaque jour, sur les lieux,
et suivait avec une légitime satisfaction la
marche rapide de la construction.. Rien ne
faisait prévoir ce qui allait arriver.
L'accident
Hier, à onze heures moins dix, alors que.
tous les ouvriers étaient en plein travail, un
formidable craquement se fit entendre et en
moins de quelques secondes, toute la façade
qui donne sur la rue Paul-Bert s'effondrait avec
un bruit épouvantable.
Le premier moment de stupeur passé, les
maçons reprirent leur sang froid — stimulé
par les cris déchirants que poussaient deux de
leurs camarades, les nommés Bouchet et Mau-
zandon. -,
Pris sous les décombres, ces malheureux
avaient eu plus de peur que de mal, mais ils
avaient peine à revenir de leur émotion. Trans-
portés immédiatement à la pharmacis Gues-
sau, Grande-Rue, et après avoir reçu les soins
de M. le docteur Le Maguet, ils étaient con-
duits à leur domicile, et tout fait- espérer qu'a-
près quelques jours de repos, ils pourront re-
prendre leur travail.
La nouvelle fut vite connue dans la petite
ville. Aussi, à une heure, près de 1.500 person-
nes se pressaient-elles sur le lieu de l'acci-
dent.
Les causes de l'accident
Comme de juste, les conjectures les plus
diverses courent de bouche en bouche. Pour les
uns, c'est la défectuosité des travaux qui doit
être la cause de l'accident. Pour les autres, au
contraire, et c'est, notre avis, c'est à la suite de
l'orage qui s'est abattu avec tant de violence,
hier matin, qu'il faut attribuer le désastre.
On suppose qu'un « trumeau », miné par
la pluie et aussi grâce au poids énorme d'eau
que la surface découverte de près de 200 mè-
tres carrés, avait emmaganisée, s'est écroulé,
entraînant avec lui une grande partie du bâti-
ment.
L'enquête
M. Orsatti, commissaire de police, prévenu
immédiatement a ouvert une enquête. En at-
tendant, de concert avec le maire, il prit tou-
tes les dispositions pour éviter de nouveaux
accidents. Seule une enquête approfondie pourra
déterminer à qui — si toutefois il y a une per-
sonne à incriminer — revient la part de res-
ponsabilité.
- Ce ne sera qu'un retard dans les travaux, et
il faut espérer que les enquêtes administrati-
ves no seront pas trop longues, pour permettre
aux ouvriers de les reprendre le plus tôt pos-
sible. Ce que souhaite la population de cette
charmanto commune si foncièrement attachée
à l'enseignement laïque.
L'ŒUVRE DE LA CHANSON FRANÇAISE
La réouverture des cours gratuits de chan-
sons à eu lieu à la mairie du IVe arrondisse-
ment.
Ce cours do réouverture a été des plus bril-
lants.
Après une allocution du président Ernest
Chebroux, heureux de voir l'œuvre entrer
dans sa troisième année et de la voir de plus
en plus prospère, l'audition des chansons a
commencé. Plus de 200 élèves se pressaient
dans la vaste salle des conférences de la mai-
rie, et c'était vraiment un régal pour les ysux
que de voir ces petites ouvrières parisiennes
qui s'habillent avec 2 fr. d'étoffe et 50 cent, de
rubans, toutes heureuses de se retrouver après
quelques mois de séparation, heureuses sur-
tout à la pensée qn'on allait chanter. Pendant
quelque temps ça été un joyeux caquetage
dans la volière de la mairie.
C'est Mlle Aussourd, de l'Opéra-Comique,
qui a fait ce cours de rentrée avec une œu-
vrette charmante de Jane Rolla et Henri Bres-
les. En apprenant aux petites élèves cette chan-
son, l'artiste a montré de sérieuses qualités de
professeur.
- Les prochains cours seront dirigés tour à
tour par des artistes de l'Opéra et de l'Opéra-
Comique, parmi lesquels ont peut déjà citer :
MM. Melchissédec, Manoury, professeurs au
Conservatoire, Chamban, Delaquerrière.
LA QUESTION DU MAROC
Madrid, 1" octobre.
Le Libéral et d'autres journaux ont annoncé que
la France, l'Angleterre et l'Italie étaient en com-
plet accord au sujet du protectorat de la France au
Maroc et que l'Espa&ne avait demandé une exten-
sion de territoire de dix kilomètres autour des
places de -Ceuta, Melilla, ainsi que les Chafarines,
et quelques autres avantages.
M. Villaverde, président du conseil, dément ces
assertions, quoiqu'il confirme que, dans une con-
férence avec M. Léon y Castillo, il a été question
du Maroc.
L'INSURRECTION EN MACÉDOINE
La Bulgarie et la Porte
Constantinople, 1er octobre.
La nomination de M. Natchevitch, ex-ministre
de Bulgarie, en remplacement de M. Guechoff,
agent envoyé à Vienne par le prince, est considé-
rée ici comme indiquant des intentions bien mar-
quées, de la part du gouvernement bulgare, de
négocier avec la Porte des mesures pacifiques com-
munes.
Nouvelles de source bulgare
Sofia, 1" octobre.
L'insurrection qui avait éclaté près de Melnik,
sous la direction de Zontchefï, et que les autori-
tés ont représentée comme étouffée prend de l'ex-
tension.
On confii-me que de forts engagements ont eu
lieu dans le Sud, près de la station de Demirhi-
nard, et au nord, vers Razlog, près de la frontière
Bulgare.
Les autorités emploient le canon et ont recouru
à l'incendie des forêts.
Zontchefï dispose de 7.000 fusils.
Le transfert d'une division du vilayet de MQnas-
tir près des frontières, signalé comme sw 'du,
recommencera cette nuit, *
- Deux bataillons albanais sont .diriges, -par clic
min de fer, sur Mitrovitza et Andriii"#le.
La mobilisation turque.
Constantinople, 30 septembre. ®
Le total des troupes turques mobilisées en Roui
mélie atteint le chiffre de 400,000 hommes.
Démenti delà Porté
L'ambassade ottomane appose le démenti le plus
formel au télégramme envoyé de Sofia à la date
du 29 septembre, d'après ÏSquel la population chré-
tienne à Razlog^aurait fjé massacrée.
Aucun incident ne s'est produit à Razlog et l
tranquillité la plus pa-rfaite y règne.
: r ; •'
LA CRISE DU IMSISTÈRE ANGLAIS
On vient seulement de publier la lettre dt
démission de lord Georges Hamilton, qui!
avec M. Ritchie, quitta le cabinet Balfour pouf
ne pas participer à une politique en désaccord
avec la tradition libre-échangiste de l'Angl.
terre.
A sa lettre de démission, lord G. Hamilton a
joint une lettre explicative dans laquelle il dit
que, lorsqu'il écrivit cette lettre de démission,
le 15 septembre, il ignorait la démission de Mc
Chamberlain, donnée le 9, et par conséquent la
retrait du projet de tarif de représailles dji pra-
gramme gouvernemental. -
C'est par les journaux; le 18, qu'il apprit la,
démission du secrétaire des colonies.
Dans sa lettre de démission adressée à M.
Balfour, il disait qu'il ne voyait pas comment.
le recours à la protection ou aux représaille
pouvait favoriser le commerce national d'ex-,
portation de l'Angleterre, si ce n'est aux do"
pens des consommateurs anglais.
Il ajoutait qu'il ne pouvait pas prendre parfe
à un renversement des principes économiques
sur lesquels la prospérité de l'Angleterre est
basée. -~
Ces. documents et ces révélations ont causé
dans tout le Royaumo-Uni une impression ab-
solument défavorable au gouvernement.
La presse se fait l'écho de ce mécontente-
ment et se demande-pourquoi les lettres de dé-
mission de M. Ritchie etTfe lord. George Ha-
milton ont étéJtenues secrètes par le gouverne-v
ment, alors que celle de M. Chamberlain a ét8
publiée le jour même de. sa démission avec"
une réponse des plus amicales de M. Balfour
Quanta M. Chamberlain, il persiste dans sa
campagne impériale-protectionniste, «t il vient
;le publier à ce sujet, dans le Daily-Télégraphe
où il fait l'apologie de soin système. 1
■ H^i :,
DANS LE 13° ARRONDISSEMENT
On nous communique l'ordre du jour sui",
vant :
La Commission exécutive du Comité républicain-
radical-socialiste du quartier de la Maisou-Blancha.
(13e arrondissement), après avoir entendu les ex-
plications du citoyen* Henri Rousselle, conseiller
municipal, sur la situation scolaire dans le quar-
tier de la' Maison-Blanche, regrette que l'adminis-
tration n'ait pas pris les mesures nécessaires ; le'
remercie de son insistance auprès de l'administra-
tion podr assurer a la rentrée des classes dans les
écoles laïques du quartier de la Maison-Blanche, lçb
placement de tons les enfants.
LE tiUUVERNEUR. DE L'ERYTHRÉE
(De notre correspondant particulierJ
Rome, 1" octobre.
Le bruit court que c'est l'amiial Candianî
qui sera nommé gouverneur de l'Erythrée eq
remplacement de M. Martini.
— (
LES tSSAiS DU NOUVEAU SOUS-MARIN ALLEMAND
(De notre correspondant particulier)
Kiel, 1" octobre.
Le nouveau sous-marin a fait dans la Baie •
d'Eckernfoerde plusieurs courses, et évolutions
en présence du prince Henri de Prusse. Le ba-
teau ressemble à un petit torpilleur. Il n'est,
pas tout à fait sous l'eau. La tourelle émerge
à la hauteur dq cinquante centimètres et c'est
là que se trouve. le pilote. Le nouveau sous-
marin ne peut pas encore lancer avec sûreté;
des projectiles dans l'obscurité ou lorsque la
mer est agitée. Sous ce rapport il est encore
susceptible de bien des perfectionnements.
» :
Mutineries daas l'armée allemande
(De notre correspondant particulier)
- Carlsruhe, 1" octobre.
A Reichartshausen, quinze hommes du 110*
régiment des grenadiers ayant profité de leur
sortie pour se mettre en civil, ont bombardé
avec de grosses pierres le restaurant où les <
officiers de leur régiment étaient réunis. Les 1
officiers ont dû prendre la fuite. Des faits j
analogues se sont produits encore à Nuss- r
loch, àSinsheim et à Queren, localités où dea >
troupes du 110' et du Ille régiment sont en j
garnison. Les quinze agresseurs de Reicharts- f
hausen ayant été dénoncés par un soldat, 1
viennent d'être écroués à la prison militaire j
de Carlsruhe. 1
LES CONGRÉGATIONS
- s
A Paris. — La rentrée des écoles en
Tunisie. — A Marseille
En attendant son inauguration oflkielle, ï«.
nouveau bâtiment scolaire de la rue Hermele:'
comprenant une école maternelle, et 9 classer
de filles, a été livré hier à la population en-i
fantine. Des locaux spacieux et aérés, confor"
mes aux moindres règles de 1 hygiène, ne se-*
ront pas pour faire regretter aux petites mont-'
martroises les écoles en planches de la ruer
Flocon.
Au mois de novembre prochain, dans les !o-<
eaux situés 55, rue HermeJ, et jadis occupés
par les chers frères ignoranlins. 4 classes dIE
garçons seront ouvertes. Ce sera là comma
une succursale du groupe scolaire de la rue
Sainte-Isaure, qui y déversera le trop plein ds
ses élèves. -v~
Dans le 19* arrondissement, un groupe sco-
laire vient d'être ouvert 105 bis, rue de l'Ourcq,
Destiné à remplacer les baraquements scolai-
res de la place de Bitche, le nouveau groupe
comprend des écoles de garçons et de HIles,
ainsi qu'une classe maternelle. Il pourra rece-
voir un millier d'enfants environ.
En Tunisie
D'après l'agence Ilavas, la rentrée des classe
s'effectue partout, dans la régence de Tunis ,
dans de bonnes conditions. La direction d«
l'enseignement prend toutes les mesures néces-
saires en vue de l'application et de la mise em
vigueur du décret du 7 août 1903, interdisant
d'enseigner aux congrégations non autorisées,.
On augmente le nombre des classes dans les!
écoles de Sousse et Sfax ; on crée de nouvelle^
écoles à Bizerte, à Ferryvillo, a Tunis même
et on annonce - que le lycée Carnot est vaste
peut contenir un nombre élèves bien supé<
rieur à celui de Sainte-Marie.
Laïcisation à Marseille
Marseille, 1" octobre.
En exécution d'une décision récente de IÇ
commission administrative, présidée par ltf
docteur Queirel, on a laïcisé aujourd'hui LEV
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