Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-09-30
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 30 septembre 1903 30 septembre 1903
Description : 1903/09/30 (N12255). 1903/09/30 (N12255).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7575516p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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AEOB -fiBB» USB BaZOUCE &» SMS»
REDACTION : 14, rue du Mail, Paris
tye é à 8 heures du totr et de 40 heures du sotr à 1 heure du matin
Ne 12255. - W- Mercredi 30 Septembre 1903
7 VENDÉMIAIRE AN 112
ADMINISTRATION ; 14, rue du Hall
Adresser lettres et mandais » l'Ai m listrcueur
Nous publierons prochainement en feuille'
ton de la 4e page :
LE ROI DE CORSE
par CAMILLE BIAS
On sait quel admirable metteur en scène
de drames sanglants et terribles, est Camille
Bias. Jamais l'inventif écrivain ne s'était
attelé à une œuvre plus mouvementée, plus
vivante, et où évolué, dans un cadre de déli-
deux paysages, le monde du pays de la
Yendetta.
LE ROI DE CORSE
donnera parfois le frisson, intéressera tou-
jours et de plus en plus passionnera : on ne
fe quittera qu'à regret.
NOS LEADERS
LES
LatllOlilles et la Réuoliue
Voilà une fois de plus les cléricaux
partis en guerre contre M. Lacroix,"
évêque de Tarentaise. Quelle nouvelle
lettre a donc écrit M. Lacroix. Pardon,
ne tombons pas dans 1 erreur : c'est à
propos de la lettre bien connue qu'il
publiait au lendemain du décès de
Léon XIII que l'évêque Tarentaise
est réprimandé -"
Diable. Les droitiers ont la rancune
à répétition. Quand ils ont tiré sur un
ennemi et que l'ennemi n'est point
mort, ils rechargent leurs armes et ils
recommencent le feu.
Je ne dis pas que cette persévérance
dans la vindicte constitue une mau-
vaise tactique. Cependant, le journa-
lisme étant soumis à l'actualité, il faut
croire que nos confrères monarchistes
ont trouvé un procédé pour renouve-
ler, après un oubli apparent de quel-
ques mois, l'intérêt de l'incident La-
vA U1A,
**.
Il est arrivé simplement que l'évêque
de Tarentaise, jugé plus que sévère-
ment par M. Paul de Cassagnac sur
quelques extraits de sa lèttre, a requis
de Y Autorité la reproduction m extenso
du document.
M. de Cassagnac émet cette opinion
que « celui qui n'a pu attendre, pour
devenir évêque, qu'un gouvernement
propre le choisît, peut et doit attendre
dans l'antichambre d'un journal hon-
nête ». La prose de M. Lacroix a donc
« attendu », sinon dans l'antichambre
de l'Autorité, du moins dans un tiroir
du directeur de cette feuille impéria-
liste.
Hier, enfin, l'évêque a pu voir sa
lettre, d'ailleurs très sage, emplir les
premières colonnes du journal bona-
partiste.
Cette lettre, je le répète, nous la con-
naissons. Mais puisqu'elle excite une
seconde fois l'irritation des cléricaux,
jil est juste que nous donnions, de no-
tre côté, une suite aux compliments
que nous avons adressés à son au-
teur.
i Bien entendu, ce ne sont pas des
sentiments de libre-penseur que ma-
nifeste notre évêque, et pour appré-
cier son langage, il faut se placer à
un point de vue catholique. Cet effort
accompli, on est obligé de reconnaître
que la sagesse s'exprime par la bou-
che de M. Lacroix. Répondant aux ré-
criminations des cléricaux, il s'é-
crie:
Mais les vrais coupables, c'est vous, catho-
liques français, vous qui n'avez rien compris
aux directions du Saint-Père ou qui, si vous
les avez comprises, n'avez rien omis pour les
Zaire avorter.
En effet, les catholiques n'ont nulle-
ment accepté de « faire le sacrifice de
leurs préférences dynastiques, de re-
noncer à un retour impossible vers le
passé, et de se placer tous sur le ter-
rain constitutionnel » Loin de là, ils
ont « pris nettement l'attitude de la
révolte. »
L'évêque de Tarentaise ne raisonne
"pas mal quand il suppose que la po-
litique anticléricale du parti républi-
cain serait moins vive si les catholi-
ques étaient « tombés d'accord pour
écarter toute manifestation antirépu-
blicaine ; s'ils avaient rivalisé avec les
républicains de vieille date pour en-
tourer de respect et d'honneur le pre-
mier magistrat du pays et tous les
dépositaires de l'autorité publique;
s'ils avait cessé toute campagne d'in-
jure et de diffamation contre les per-
sonnes ; s'ils n'avaient pas fait aux lois
nouvelles, une fois promulguées, une
apposition systématique et irréflé-
chie. »
Des paroles si modérées, des senti-
ments si tolérants sont de nature à
déplaire aux cléricaux. Aussi est-ce
'.ns grand étonnement que nous
voyons M. Paul de Cassagnac s'escri-
mer de la plume, et porter des coups
furieux au prélat savoyard. Celui-ci
est traité d'ami de cette canaille de Du-
may, d'admirateur de Trouillot, de
'serviteur peu dégoûté de Combes. » Il
tst acciisé de « rêver des profits que
Judas seul, avant lui, crut devoir am-
bitionner et accepter. » Il s'entend dé-
clarer que son « factum est une flé-
trissure pour un évêque. » Il est raî-j
taché d'office à « l'espèce dont Cauchon,
de Beauvais, fut le type. »
Quand les catholiques houspillent
leurs évêques, ils n'y vont pas de main
morte.
***
Du reste, M. de Cassagnac prend
iexte de son différend avec l'évêque de
Tarentaise pour tirer les oreilles à toute
la haute prélature.
« Les évêques, observe le directeur
de l'Autorité, sont, à de rares excep-
tions près, recrutés parmi les candi-
dats les moins recommandables. »
Si un républicain se permettait une
pareille appréciation, sur l'épiscopat,
on se demande comment il serait traité
par la presse conservatrice ?
Le polémiste réactionnaire rend du
reste la République responsable du
recrutement, qu'il estime défectueux,
de l'état-major ecclésiastique.
« La République, dit-il, fait ce que
nous ferions nous-même si nous avions
', à désigner les chefs de l'armée enne-
mie ».
Ah ! nous sommes heureux que cet
aveu échappe à un catholique. Ainsi,
nous devons regarder les évêques
comme les « chefs de l'armée enne-
mie ». Donc, les garanties du Concor-
dat sont illusoires? Donc la majorité
des Chambres et le gouvernement
jouent un rôle de dupes, quand ils
retardent l'heure de la séparation des
Eglises et de l'Etat.
Nous n'avons jamais dit autre chose.
La Libre-Pensée peut rendre hom-
mage à l'éloquent appel de l'évêque de
Tarentaise. Mais, si nous voulons la
prompte réalisation de notre program-
me, si nous avons hâte que l'Etat se
libère des entraves religieuses — sou-
haitons que les évêques se conforment
à l'idéal de la presse cléricale et res-
tent pour la République, en dépit du
Concordat, des « ennemis » intransi-
geants.
Hugues Destrem.
a* i ■
LA FRANCE ET LE VATICAN
On a essayé de compromettre
le gouvernement en insinuant
que, lors de son voyage à Rome
— en réponse au voyage du roi
d'Italie à Parit;> - M. Loubet se-
rait prié, par les iministres, de
faire une visite au pape. Nous n'avons pas
été des derniers à nous élever contre l'idée
falote d'envoyer le Président de la Répu-
blique baiser la mule du pape, et, par le fait
même, sembler demander pardon de repré-
senter le pays qui a édicté la loi de salut
contre la Congrégation. -
On apprendra avec plaisir, par la dépê-
che qu'un correspondant particulier adresse
de Rome au Temps, que « tout ce que les
journaux publient sur la visite de M. Lou-
bet au pape est de pure fantaisie », et que,
« jusqu'ici il n'y a eu, à ce propos, aucuns
pourparlers entre le gouvernement de la
République et le Saint-Siège ».
Nous nous déclarons, avec le public,
très satisfait, car nous ne mettons pas en
doute l'information du Temps ; puisqu'il ny
a eu, jusqu'à ce jour, aucuns pourparlers,
nous exprimons l'espoir qu'il n'y en aura
pas par la suite. Nous sommes en dispo-
sition non de combiner des visites au pape,
mais de dénoncer le Concordat signé avec
l'un de ses prédécesseurs par le premier
consul. Pour ce travail, et pour cette noti-
fication les diplomates que le gouverne-
ment de la République entretient auprès du
Vatican suffisent; une visite officielle de M.
Loubet ne pourrait que causer l'ajourne-
ment d'une rupture, dont M. Combes lui-
même, a, à plusieurs reprises, entrevu la
nécessité prochaine.
Attribuer, par conséquent, au président
du conseil, l'intention biscornue d'imposer
à M. Loubet la visite au pape, c'est véri-
tablement insinuer qu'il a parlé dé sépara-
tion des Eglises et de l'Etat, sans avoir
l'intention de la faire, ni même de la pré-
parer.
————-————————
LE LIVRE VERT ITALIEN SUR LES BALKANS
(De notre correspondant particulier)
Rome, 28 septembre.
A l'ouverlure du Parlement italien le gou-
vernement présentera aux députés un Livre
Vert sur les affaires do la presqu'île balkani-
que. Cette publication a pour but de montrer
qu'elle a été l'action diplomatique de l'Italie
dans la question des Balkans. Les documents,
communiqués à la Chambre par le ministre des
affaires étrangères établiront que le gouverne-:
ment italien a pris part, non sans profit, aux
négociations qui ont eu lieu entre les diverses
puissances au sujet des troubles qui agitent
cette partie de l'Europe.
La santé du roi de Bavière
(De notre correspondant particulier)
Mnnich,28 septembre.
Des bruits alarmants opS circulé hier soir
sur la santé du malheureux roi Othon II. On
a parlé d'une aggravation de son état. Les
médecine prétendent cependant que la néphrite
dont le monarque aliéné est atteint serait en
bonne voie de guérison. L'opinion générale
est qu'une rechute menacerait gravement la
vie du roi. On a fort remarqué que le gouverne-
ment n'a pas publié de bulletin sur la santé
d'Othon Il pour rassurer l'opinion publique
alarmée.
LINGERIE PONTIFICALE
(De notre correspondant particulier)
Rome, 28 décembre.
Les religieuses de St-Joachim au Prati di
Castello travaillent nuit et jour à enlevôr sur
le linge du Vatican le monogramme de Léon
XIII pour le remplacer par celui du pape ac-
tuel.
On leur a remis à cet effet, 700 serviettes de
toilettes, un millier. de serviettos de table et
300 uappes.
L'AUTONOMIE ..,'-
DES LYCEES
Au lycée Lakanal. — Un essai intéres-
sant. — Ce que peut l'initiative. —
Vers la vie de famille. — Suppres- ;
sion des dortoirs, — Etudiants
surveillants — Expériences con-
cluantea. — L'avenir de nos
établissements scolaires.
On sait qu'à la suite des enquêtes nombreu-
ses auxquelles s'est livrée la commission extra-
parlementaire de l'enseignement, un certain
nombre de vœux ont été émis.-Parmi ceux-ci,
quelques-uns ont été retenus par le Conseil su-
périeur de l'instruction publique, entre autres
celui relatif à l'autonomie des lycées.
Cette question mérite une attention particu-
lière.
S'il est nécessaire, en effet, que des pro-
grammes généraux soient élaborés pour l'en-
semble des études secondaires, il n'est pas
: moins vrai que la prospérité de nos lycées
peut dépendre en grande partie de la manière
d'appliquer ces programmes, en les subordon-
nant aux exigences locales. Par exemple, il
pourrait être nécessaire d'apporter des modifi-
cations dans l'administration d'un lycée du
Nord, d'y introduire des réformes appelées à
rendre de plus grands services encore à la
population, tandis que ces mêmes modifica-
tions, ces mêmes réformes pourraient être inu-
tiles, sinon nuisibles, dans un lycée du Centre
ou du Midi de la France. Avec l'autonomie, le
proviseur, secondé, en l'espèce, par le conseil
d'administration et le conseil des professeurs
de l'établissement, pourrait modifier le règle-
ment, le rendre plus souple, l'adapter enfin au
bien-être des élèves, aux exigences du milieu
dans lequel il est appelé à exercer son ac-
tion. -
C'est pour ces raisons que le ministre de
l'Instruction publique, après avis du Conseil
supérieur, a décidé, avant do généraliser cette
mesure qui, à première vue, paraît désirable,
de tenter quelques essais dans un certain nom-
bre de lycées do France.
Pour l'Académie de Paris, c'est au lycée La-
kanal qu'est revenu l'honneur d'expérimenter
ces idées nouvelles. Désireux de renseigner nos
lecteurs sur une expérience aussi intéressante,
nous avons voulu nous rendre compte de visu
des essais tentés..
En pleine campagne
On ne pouvait faire un meilleur choix en
désignant le lycée situé en pleine campagne ;
sur le coteau tout boisé qui relie les charman-
tes petites villes de Bourg-la-Reino et de
Sceaux, à peine à vingt minutes de Paris ;
élevé sur l'emplacement du magnifique parc
où jadis la duchesse du Maine avait plaisir à
venir rêvasser à l'ombre des grands arbres,,
plusieurs fois séculaires. Tout dans ce site
charmant, respire un air de gaîté, de saine et
bienfaisante fraîcheur qui vous fait désirer
l'heureux séjour réservé aux jeunes « pota- ,,
ches » que les parents out la bonne pensée de
confier à cet établissement modèle.
D'une superficie de 10 hectares, sa forme est
celle d'un triangle dont les constructions appro-
priées aux divers services formeraient la base
et dont le sommet viendrait rejoindre la grande
route de Paris à Toulouse.
Les vastes bâtimeifts en forme d'éventail ne
sont pas composés de moins de cinq ailes où
sont installés, d'un côté les cuisines, les réfec-
toires, les préaux, les salles de gymnastique,
bains, douches, etc.; au-dessus les dortoirs ; de
l'autre côté les salles d'études dont le jour pé-
nètre par de hautes fenêtres qui se touchent
presque et qui forment comme ql vitrage con-
tinu. -
Le lycée est entièrement chauffé à la vapeur
et, remarque intéressante, dans les couloirs
sont placés des viseurs qui permettent aux gens
de service de s'assurer de la température inté-
rieure, sans avoir à rentrer dans les études,
classes, dortoirs, etc. Il suffit de tourner une
simple clé pour diminuer ou augmenter la
température. v
Partout une propreté méticuleuse qui con-
traste heureusement avec celle des vieux col-
lèges, aux murs froids, encrassés, qui font
plutôt songera une prison qu'à un établisse-
ment scolaire.
Les bienfaits de l'autonomie
C'est par une décision en date du 29 septem-
bre 1902 que le lycée Lakanal a été désigné
comme lycée d'expériences. Une des premiè-
res mesures de l'aimable proviseur M. Bazin, a
été d'abord de faire profiter largement ses.
élèves de cet immense emplacement, du beau
parc qui jusqu'à présent était sans utilité.
Par des percées savamment étudiées, les
arbres séculaires ont été conservés, mais on
les a dégagés des taillis qui les enserraient. Ce
parc est maintenant la propriété des enfants.
Pendant les récréations, tous s'y confondent,
jouent à leur guise, sans contrainte, en pleine
liberté. ,.
Plus loin, des salles d'études de « plein air »
ont été aménagées et pendant la période dos
grandes chaleurs, c'est à l'abri des bosquets
que les élèves suivent les cours.
Voilà pour le jour, il fallait songer à la nuit.
Les dortoirs des petits ont été dédoublés, c'est
dire qu'un volume d'air considérable est mis à
la disposition de chaque enfant.Pour les grands,
une innovation qui aura sa répercussion a
été faite. Pour eux, plus de dortoir en com-
mun, mais des chambres garnies d'un mobi-
lier confortable : un lit, une armoire, une
table de travail, 2 chaises; dans un des coins,
une table de nuit avec une cuvette.
: Ici, on a pensé à tout. Si la liberté est belle,
encore faut-il qu'elle soit comprise et respec-
tée. - Or, nos jeunes potaches auraient pu être
pris du désir de faire quelques promenades
nocturnes, ce qui eût pu être dangereux ; l'ad-
ministration a donc songé à les enfermer dans
leur chambre. Si, pour une raison ou pour une
autre, le jeune homme a besoin de sorti", il
peut appeler le garçon par une sonnette élec-
trique placée au chevet de son lit. Mais le si-
gnal pourrait ne pas être entendu.
En cas d'urgence, il fallait permettre à
l'élevé de sortir. C'est là où est l'originalité du
système; au beau milieu de la porte une ou-
verture en forme de losange a été pratiquée,
celle-cî est en temps ordinaire, fermée par une
vitre enchâssée dans deux glissières, le tout
retenu par un fil de soie plombé.
, Il y a-t-il urgencô ? l'élève brise le fil de soie,
tire à lui la vitre, passe sa main et ouvre de.
l'extérieur le loquet de sa porte. Le lendemain
matin il doit justifier des raisons pour lesquel-
les il a brisé 4a soie. Donc, il lui est impos-
sible de tricher.
En dehors de cette amélioration qui sous-
trait le jeune homme au supplice du dortoir,
commun, on a songé à lui rendre la vie aussi
agréable que possible. Après les cours, notre
élève pourra étudier dans sa chambre ou,si la
saison le permet, dans le parc, à sa guise.
Réunis par section de 20, sous la surveillance-
d'un sous-directeur d'internat, il peuvent, le
soir, accompagnés de leur maître aller, au
théâtre, en promenade, à uift fête familiale ;
sans avoir à passer par toutes les autorisa-
tions administratives. Le sous-directeur d'in-
ternat étant seul maître — bien entendu après
entente avec la proviseur — de disposer du
temps selon le désir de ses élèves-
Et puisque nous parlons des surveillants
d'internat, nous signalerons une nouvelle or-
ganisation qui n'est pas sans intérêt.
Pour les étudiants
On sait la campagne menée ces dernières
années par les répétiteurs mariés. Avec raison,
ils se plaignaient des longues heures de sur-
veillance - parfois 18 et 20 heures — aux-
quelles ils étaient astreints. Or, à Lakanal,
rien de cela n'existe, les répétiteurs comme les
professeurs ne sont; occupés que pendant les
heures de classe.
Pour les services des dortoirs et des repas,
les élèves sont confiés à des surveillants « dits
d'internat » qui ne sont autres que des étu-
diants.
Dès la rentrée en classe,ces surveillants sont
libres de leur temps jusqu'au déjeuner ; puis
;dès une heure jusqu'à sept heures du soir,
temps nécessaire pour se rendre à Paris suivre
les cours des Facultés.
En dehors d'un petit traitement que leur
alloue l'administration du lycée, ils ont ainsi
la vie matérielle assurée. Combien d'étudiants
voudraient en avoir autant ?
Comment s'administre un lycée
autonome
En principe, un lycée autonome devrait se
suffire à lui-même. Mais, en raison des diffi-
cultés que pouvait rencontrer le proviseur de
Lakanal dans son expérimentation, l'Etat a
mis à sa disposition une subvention, une fois
donnée, pour une période de cinq ans.
Aussi, ondahors de ces améliorations qui
déjà ont produit le meilleur effet, le lycée La-
kanal a vu le nombre de ses cours augmenter.
C'est ainsi qu'un cours de modelage, qu'un
cours d'histoire des arts, qu'un cours de dic-
tion, que le travail manuel, bois et fer, ont été
organisés.
De plus, un jardin botanique, qui sera à la
- disposition des élèves, a été aménagé.
- On le voit, par l'autonomie et aussi grâce à
la direction aussi intelligente que bienveil-
lante de l'actif proviseur, M. Bazin, bien des
améliorations qui se seraient fait attendre de
longues années ont été résolues en moins de
quelques mois.
Cette première expérience a d'ailleurs donné
de si bons résultats à tous les points de vue,
que dès la rentrée. des classes une organisa-
tion toute semblable à celle qui vient d'être
inaugurée à Lakanal sera mise en vigueur à
Jeanson de - Sailly. Espérons qu'il en sera
bientôt ainsi pour tous les lycées.
A. DmfOXTfER.
Voir à la 3" paga
les Dernières Dépêches
de la nuit
et la Revue des Journaux
du matin
La Congrès des Jeunesses laïques
Les 31 octobre, 1" et 2 novembre prochain
se tiendra, à Paris, dans la salle des fêtes de
la mairie du 10e arrondissement, le deuxième
congrès des jeunesses laïques. Il faut souhai-
ter qu'il obtienne un grand succès; cela pour-
rait préciser l'action des jeunes républicains,
qui est inégale et incertaine. C'est pourquoi
j'invite tous mes amis à envoyer leur adhésion
aux « Annales de la jeunesse laïque », 7, ruo
de l'Eperon.
Cependant, il me sera permis de présenter
quelques observations aux organisateurs. L'an
dernier, le premier congrès, réuni dans les lo-
caux de la Société d'agriculture, a choisi, pour
siéger en 1903, la ville de Rennes. Pourquoi
n'a-t-on pas respecté sa volonté ? Il existe, au
chef-lieu de l'Ille-et-Vilaine, un groupe impor-
tant d'étudiants républicains dont le concours
pour l'organisation matérielle du congrès
n'aurait pas fait défaut. Après les inoubliables
fêtes de Tréguier, cette nouvelle manifestation
républicaine aurait eu d'excellents effets en
Bretagne. La décision du premier congrès était
excellente, il est inexplicable qu'elle n'ait nas
été suivie. 4
Il me révient en mémoire qu'à l'une des
séances de la commission chargée d'élaborer
les statuts de la fédération des jeunesses laï-
ques un délégué du midi m'a demandé de sou-
tenir avec lui une proposition tendant à dési-
gner comme siège de la future fédération une
ville de province. A Paris, me disait-il, vous
échappez à la domination du parti prêtre.
l 'œuvre des jeunesses laïques y est donc moins
urgente qu'ailleurs. Ce serait faire une mani-
festation des plus significatives que de placer
le centre de notre activité dans une ville es-
sentiellement soumise au terrorisme clérical.
Et puis, pour parler not, ajoulciit-il, j'ai peur
que le comité central, s'il est installé à Paris,
oublie qu'il existe une province. Du mieux
que je pus, je rassurais mon coliègue et lui
expliquais que le choix qui ssrad: vraisembla-
blement fait de la capitale présentait de sé-
rieux avantages dont le moindre serait qu'on
y pourrait plus facilement trouver le personnel
nécessaire pour mener à bien la tâche formi-
dable que nous entreprenions.,
Je commence à croire que mon camarade
avait vu juste et je me demande si je n'ai pas
commis une faute en le dissuadant de présenter
sa motion.
Si je ne craignais detre inj uste, je ferais
aussi quelques critiques à l'ordre du jour du
prochain congrès. Je n'en puis parier que
d'après les « on dit », car, à ma connaissance,
les Annales de la Jeunesse Ictique qui publient
le programme officiel n'arrivent pas dans la
petite ville où je passe mes vacances. Sous ces
réserves, je reprocherai aux organisateurs d3
n'avoir point consacré une heure à l'exposé des
travaux de la fédération.C'est pourtant un point
capital. Je dors dire en toute franchise que du
Congrès de 1 an passé, beaucoup sont partis
avec des inquiétudes, que des délégués nom-
breux, dont j'étais, ont proposé à leurs man-
dantsd'atteudrepoury adhérerquela fédération
ait fait ses preuves. Dans ces conditions que les
organisateurs n'ignorent pas, on pourra s'éton-
nùr à bon droit qu'ils n'aient pas songé à dis-
siper ce sentiment de malaise. On s'étonnera
encore qu'ils n'aient pas proposé aux congres-
sistes l'étude des meilleurs moyens de propa-
gande alors que l'entente de toutes les jeunes-
ses si nécessaire à notre cause est loin, très
loin cTêtre réalisée.
Il est certes excellent de se faire un corps de
doctrine et de discuter dans-cette intention des
questions théoriques mais il serait mieux, à
mon sens, de s'attacher aux questions prati-
ques et d'opposer une digue au cléricalisme et
au néo-libéralisme qui font tant mal parmi la
jeunesse. —■ Maurice Juiicker.
- ————————————
IL FAUT RESPECTER LA RELIGION.
(De notre correspondant particulier)
Berlin, 28 septembre.
Treize jeunts gens de Badersleben dont le
plus jeune n'a que 16 ans et le plus âgé 20 ans
se sont amusés à parodier dans un cabaret la
cérémonie de la communion. La chambre cor-
rectionnelle de Halberstadt vient de les con-
damner à des peines variant entre deux mois
et neuf mois de prison.
PASTEUR ET LE
BERGER JUPILLE
L'anniversaire de la mort du grand sa-
vant. — A chacun sa statue. — Un
pèlerinage au caveau du maître. —
Berger et concierge. — L'amitié
d'un savant. — L'œuvre de Pas-
teur. — Le traitement antira-
bique. — Pasteur et ses
élèves
L'Institut Pasteur a commémoré hier, com-
me les années précédentes depuis 1895, l'anni-
versaire de la mort du savant dont il porte le
nom.
A 2 heures, le personnel de l'Institut, les
professeurs en tête, sous la direction du doc-
teur Metchnikof, faisant fonction de directeur
en l'absence de M. Duclaux, se sont réunis
dans le grand hall, pour so rendre devant le
monument funéraire de Pasteur. Là, des cou-
ronnes ont été déposées.
Statufié de son vivant
Je ne connais pas de savants, pas de héros
qui aient eu une statue de leur vivant : j'en-
tends non pas un buste qui, du milieu du sa-
lon ou de la galerie, sourit aux invités, mais
un marbre ou un bronze élevé sur une place
publique ou dans un square quelconque. Il
faut alors être tout puissant, avoir un esprit
guerrier et une âme de prophète, posséder un
vaste empire, des moustaches souples dont les
pointes savamment relevées prennent l'aspect
de paratonnerres il faut se faire soi-même
passer à la postérité en s'asseyant, sage comme
une image de pierre, dans une des nombreuse-,
niches qui criblent la cathédrale de Metz.
Mais voici -'- ô stupéfaction! - le cas bi-
zarre, et cependant réel d'un concierge de Pa-
ris, pouvant contempler de sa loge sa statue
en pied au milieu du jardin qui lui barre
l'horizon.
La statue du berger Jupille
Cet heureux entre tous a nom, Jupille,
et si, dans le groupe d'admirateurs, d'amis et
de collaborateurs qui se sont rendus hier, jour
de l'anniversaire de Pasteur, honorer la dé-
pouille du Maître, d'aucuns remarquent un
modeste serviteur, nul ne se doutera que c'est
le jeune berger dont la statue en bronze décore
la pelouse de la cour d'entrée de l'Institut
Pasteur.
Jupille (ce nom sonne comme un coup de
clairon), Jupille est le nom d'un héros, qui,
tout enfant, sut se distinguer par son sang-
froid et sa rare présence d'esprit. ;
C'est en iSBa: Jupille garde les moutons de
son maître, quand il voit des enfants fuir de-
vant un chien dont les bonds désordonnés et
la gueule salivante lui font soupçonner l'état
inquiétant. Jupille se précipite au devant de
l'animal hydrophoLe, lutte, est mordu, le ter-
rasse, et reprend la garde de son troupeau.
Le maire de Villers-Farlay, informé, du fait,
appelle l'enfant, lui rend un public hommage,
écrit à Pasteur pour lui demander de bien
vouloir appliquer son traitement au petit ber-
ger. Pasteur 1 appelle a son laboratoire de la
rued'Ulm, l'inocule et suit pendant plusieurs
mois les progrès du traitement. Jupille est
guéri : c'est un des premiers qui aient ressen-
ti les bienfaits du traitement antirabique.
Pasteur s'était pris d'une vive amitié pour le
petit berger, son jeune compatriote et il l'atta-
cha à sa personne.
J'ai vu Jupille. C'est un petit homme bien
portant, qui a fort bon air sous son uniforme
dont la boutonnière s'orne de la médaille des
braves.
Le sculpteur Truffaut le fit poser pour son
groupe, qui figura à l'exposition de 1889 et
voilà comment Jupille qui, maintenant a 35
ans et est père de 3 charmants bébés qui n'ont
nullement envie de mordre — si ce n'est leur
tablette de chocolat — peut contempler quo-
tidiennement le petit berger qui, couvert d'une
peau de mouton, empoigne le chien enragé
par le cou et lui enserre le museau avec une
lanière.
C'est hier, au milieu de la députation qui
s'est rendue au caveau du Maître, que Jupille
est allé honorer son illustre bienfaiteur.
L'anniversaire de Pasteur
Il y a donc 8 ans que l'illustre savant est
mort. Sa place était au Panthéon, car c'est plus
que la patrie qui doit lui être reconnaissante,
c'est l'humanité tout entière.
Est-il besoin de rappeler ta vie de cet émipent
savant? Nous la connaissons tous. Né en 1822,
Pasteur mourut en 1895, ayant accompli une
vie de labeur, fait des découvertes magnifiques
qui ont étonné le monde.
Son premier laboratoire à Paris était situé
dans les greniers de l'Ecole Normale et avait
quelques mètres carrés de superficie. L'Institut
Pasteur occupe actuellement une surface do
30.000 mètres carrés,et pourtant il ne contient
pas tout ce qui est sorti du laboratoire de la
rue d'Ulm, tant la semence sortie de cet étroit
espace a été féconde. L'œuvre de Pasteura ou
la même puissance de développement que les
microbes sur lesquels elle a porté. Une plaque
de marbre apposée sur les murs de l'ancien
laboratoire de la rue d'Uim rappelle les décou-
vertes que le Maître fit en cet endroit.
Le traitement antirabique --
Cinq années d'efforts continus avaient été
nécessaires à Pasteur et à ses collaborateurs
Roux et Chamberland pour trouver le traite-
ment prophylactique de la rage.
La première démonstration du traitement
antirabique faite sur un être humain eut lieu
dans le laboratoire de la rue d'Ulm le 4 juillet
1885 et se continua par le traitement de Ju-
pille quelques mois après; son succès, malgré
les vives critiques, ne s'est jaipais départi.
Aucun traitement n'existait avant la décou-
verte du traitement antirabiquê ; c'est après
les études sur la rage ot ses guérisons qui te-
naient du miracle que l'affluence des malades
venant chercher auprès du Maître le soulage-
ment de leurs angoisses et la protection contre
leurs morsures fit éclater à tous les yeux l'in-
suffisance des locaux que Pasteur occupait près
du Panthéon. -
Une souscription internationale ouverte par
l'Académie des sciences permit de construire
rapidement le superbe Institut où, actuelle-
ment, les savants, les disciples du grand bien-
faiteur, s'eiïorçent d'arracher à l'inconnu le
secret des terribles fléaux. — P. G.
--- «♦
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance très courte et consacrée à l'expédition
des affaires courantes.
M. Alfred Picard a présenté le cinquième vo-
lume de son rapport officiel sur l'Exposition
universelle de 1900, volume consacré plus spé-
cialement à l'étude des expositions des sections
étrangères et à celle des expositions centenales
et rétrospectives.
M. Johannès Ctafin a communiqué le résul-
tat de ses recherches sur l'histologie comparée
du bulbe olfactif chez les mammifères. Des re-
cherches du savant professeur de la Sorbonne,
il résulte que ce bulbe ost bien un ganglion
nerveux renfermant des éléments anatomiques
que l'on retrouve dans la rétine, si bien qu'il
semble découler des observations nouvelles que
lo développement de l'œil et celui de l'appareil
olfactif se font suivant un même processus.
M. Guignard a ensuite communiqué une
notice de M. Nicloux sur le pouvoir saponi"
fiant des grains d'aleurone que l'on trouve en
abondance dans les graines de ricin et Af. Mi-
chel Lévy a donné connaissance d'un travail
de M. Killian sur la structure des Alpes fran-
çaises et suisses.
Dans la correspondance, à signaler, enfin
une dépêche adressée à l'Académie à la date
du 26 septembre, de Saint-Vincent, par M.
Jean CbarcQt, pour annoncer que tout allait
bien à bord du Français parti comme l'on
sait a la recherche de Nordenskiœld dans les
mers australes. — G. F.
LA LAftlSATWN JE CH A RE TON
C'en est fait! les destins sont accomplis ri
les « chères (oh 1 combien) soours » sont par-
ties sous d'autres cieux plus belges et cela sana
le moindre tapage et sans la plus petite révo-:
lution.
La presse cléricale et nationaliste en a été
pour ses frais, tous sos arsenaux ont été vidéai
inutilement : les inventions, les menaces, ar-
mes ordinaires de ces braves gens, ont fait
long feu : pas une pensionnaire n'a été re-
tirée par sa famille, malgré les conseils trop
intéressés des journaux de la calotte.
Les bonnes sœurs sont-parties par petits Da-,
quets, la supérieure générale était venue êx-
près de Belgique pour veiller à l'exode de ses
religieuses et faisant preuve de plus de tact
et de plus d'esprit que ses consœurs françaises
elle avait fait cesser la campagne idiote menée,
par quelques énergumènes: elle disait avec rai-
son qu'elle ne voulait pas que sa communauté
«jouât la même comédie o (textuel) que les com-
munautés françaises, et puisqu'on ne voulait
plus d'elles, elles n'avaient qu'à partir. Paroles
pleines de sagesse et qui furent d'ailleurs ré-
compensées par l'attribution d'une indemnité
de départ qui leur fut gracieusement allouée
parle président du. conseil sur la proposition
du directeur.
Cette laïcisation faite d'une façon si calme,
sans préjudice causé, à personne, montre com-
bien il était facile aux précédents directeurs
de faire do même : il suffisait d'être honnête-
ment et fermement républicain et d'obéir sans
arrière pensées aux ordres de son ministre. Il
est agréable de constater qu'il existe actuelle-
ment des fonctionnaires qui sont ainsi et aux-
quels la robe noire ou la cornette ne font plus
peur et qui ne se croient pas obligés de chan-
ter leurs louanges en termes dithyrambiques
dans de gros m-4* qui coûtent aussi cher à
éditer (aux frais de la princesse) qu'ils sont
indigestes à lire.
Voici donc Charenton débarrassé de la gent -
cléricale. Restent les Quinze-Vingts, où il pa—'
raît y avoir beaucoup de tirage, et les Sourdes-
Muettes de Bordeaux, dont on ne parle tou-
jours pas, et pour lesquelles — il faut le crain-
dre — il y aura lieu d'employer toute l'énergie
possible.
v Ça n'est pourtant pas difficile, il sufil; d'être
un bon et loyal fonctionnaire républicain dans
la République.
DANS LE XIIIe ftRROWQISSEMEtfî
L'ordre du jour suivant nous est communiqué
par les groupes radicaux socialistes de l'Union de la
2' circonscription du 13'.
Les membres de l'union des groupes radi-
caux-socialistes de la 2' circonscription dit
13* arrond., réunis en assemblée générale le
vendredi 25 septembre, au casino d'Italie, féli-
citent leur représentant, le citoyen F. Buisson.
député, de son énergie à combattre la réaction,
approuvent sa conduite à la Chambre des dé-,
putés et principalement dans ses tournées de
conférences, l'engagent à continuer dans la
même voie.
Ils réprouvent la conduite cléricale du mi- ;
nistre de l'instruction publique, blâment son
attitude réactionnaire, en apposition systéma-
tique aux discours qui ont été prononcés pari
le citoyen Combes à l'occasion de l'érection de!
la statue du philosopher Renan.
Ils engagent le Ministre de la guerre a ré-
prouver, comme elles le méritent, les injustice?
commises par ses subalternes et à ne pas tolé-
rer plus longtemps les fauteurs de troubles ré-
tribués par le gouvernement de la Républi-
que.
Ils donnent mission aux délégués du parti
qui auront à les représenter au Congrès de
Marseille, de se prononcer catégoriquement
pour la dénonciation du concordat et la loi
Falloux.
Considérant :
Que par sa négligence et .son incurie, M.
Bédorez, directeur de l'enseignement primaira
pour le département de la Seine, a trompé la
vigilance des membres du gouvernement, en
ce qui concerne la statistique qu'il a fournie,
en vae du placement dans les écoles laïques
des élèves des écoles congréganistes fermées
par suite de l'application dé la. loi de 1901 ; i
Qu'il a basé cette statistique sur un effectif
comprenant l'ensemble des places vacantes
comprises dans tout le département de la
Seine, au lieu de la détailler par arrondisse-
ment, comme il était de son devoir de la
faire.
Considérant :
Qua cette statistique aura pour effet d'en-
traver la mise à exécution de la loi, certains
-arrondissements faute de place étant dans la
nécessité de refuser des élèves,alors que d'autres
au contraire auront à leur disposition, beau-
coup plus de places qu'ils ne leur en faudrait.
Pour ces motifs; engagent les élus de la 2'
circonscription du 13e arrondissement, à faire
au plus vite le nécessaire auprès des pouvoirs
publics, atin que les effets de cette erreur ne
puissent avoir une répercussion fâcheuse pour
notre circonscription.
Ils lèvent leur séance aux cris de : « Vive te
Raison, la Justice, sus aux calottes et vive la
République des travailleurs r)
Pour «les groupes et par ordre, le secrétaire
général : L. TIGKR, 41 bis, rue Vandrezanne
(13').
L'Autriche et les troubles de Serbie
(De notre correspondant particulier)
Belgrade, 28 septembre. •
Au dire de plusieurs journaux radicaui
l'Autriche-Hongrie avait l'idée de faire occu-
per la Serbie par ses troupes dans le cas où de
nouveaux troubles se produiraient parmi les
officiers serb3s. Le cabinet de Vienne mirait
sondé-à ce sujet les autres puissances. L'Alle-
magne et l'Angleterre n'auraient fait aucune
objection, mais la France, l'Italie et la Russie
s'y seraient opposées. La• nouvelle a produit
une vive sensation dans le monde polttIque il
Belgrade.
M. DE SZELL DEVIENT BARON
(De notre correspondant particulier)
Budapest, 28 septembre.
Le bruit court que l'empereur d'Autriche
confèrera prochainement le titre de baron à
M. de Szoel, ancien président de conseil. Lt i
(
dlTSTQ CHHTTMHS le Nuzn.. p CEP!H.HTIrrs V 3Lr& rTTiQxôi-o CINQ CENTIMES
AJBNSE
n'ligto (du IM, ipalrm.
.BIt.,
JMSBW ::"'f-JIUlSi
t
ABOMNEMEinS
Parfe • t> mis wil 6 f. Sb: mrtte il f. On ma mr.
BépaifeBn&BBÎs — 71. — fiL - St
ftgfrm EtoritaHa — 9 £ - 16 1. - Zr.
Iigg ABBCTiiifflmwafes eagaft aogBS saag flatf
AEOB -fiBB» USB BaZOUCE &» SMS»
REDACTION : 14, rue du Mail, Paris
tye é à 8 heures du totr et de 40 heures du sotr à 1 heure du matin
Ne 12255. - W- Mercredi 30 Septembre 1903
7 VENDÉMIAIRE AN 112
ADMINISTRATION ; 14, rue du Hall
Adresser lettres et mandais » l'Ai m listrcueur
Nous publierons prochainement en feuille'
ton de la 4e page :
LE ROI DE CORSE
par CAMILLE BIAS
On sait quel admirable metteur en scène
de drames sanglants et terribles, est Camille
Bias. Jamais l'inventif écrivain ne s'était
attelé à une œuvre plus mouvementée, plus
vivante, et où évolué, dans un cadre de déli-
deux paysages, le monde du pays de la
Yendetta.
LE ROI DE CORSE
donnera parfois le frisson, intéressera tou-
jours et de plus en plus passionnera : on ne
fe quittera qu'à regret.
NOS LEADERS
LES
LatllOlilles et la Réuoliue
Voilà une fois de plus les cléricaux
partis en guerre contre M. Lacroix,"
évêque de Tarentaise. Quelle nouvelle
lettre a donc écrit M. Lacroix. Pardon,
ne tombons pas dans 1 erreur : c'est à
propos de la lettre bien connue qu'il
publiait au lendemain du décès de
Léon XIII que l'évêque Tarentaise
est réprimandé -"
Diable. Les droitiers ont la rancune
à répétition. Quand ils ont tiré sur un
ennemi et que l'ennemi n'est point
mort, ils rechargent leurs armes et ils
recommencent le feu.
Je ne dis pas que cette persévérance
dans la vindicte constitue une mau-
vaise tactique. Cependant, le journa-
lisme étant soumis à l'actualité, il faut
croire que nos confrères monarchistes
ont trouvé un procédé pour renouve-
ler, après un oubli apparent de quel-
ques mois, l'intérêt de l'incident La-
vA U1A,
**.
Il est arrivé simplement que l'évêque
de Tarentaise, jugé plus que sévère-
ment par M. Paul de Cassagnac sur
quelques extraits de sa lèttre, a requis
de Y Autorité la reproduction m extenso
du document.
M. de Cassagnac émet cette opinion
que « celui qui n'a pu attendre, pour
devenir évêque, qu'un gouvernement
propre le choisît, peut et doit attendre
dans l'antichambre d'un journal hon-
nête ». La prose de M. Lacroix a donc
« attendu », sinon dans l'antichambre
de l'Autorité, du moins dans un tiroir
du directeur de cette feuille impéria-
liste.
Hier, enfin, l'évêque a pu voir sa
lettre, d'ailleurs très sage, emplir les
premières colonnes du journal bona-
partiste.
Cette lettre, je le répète, nous la con-
naissons. Mais puisqu'elle excite une
seconde fois l'irritation des cléricaux,
jil est juste que nous donnions, de no-
tre côté, une suite aux compliments
que nous avons adressés à son au-
teur.
i Bien entendu, ce ne sont pas des
sentiments de libre-penseur que ma-
nifeste notre évêque, et pour appré-
cier son langage, il faut se placer à
un point de vue catholique. Cet effort
accompli, on est obligé de reconnaître
que la sagesse s'exprime par la bou-
che de M. Lacroix. Répondant aux ré-
criminations des cléricaux, il s'é-
crie:
Mais les vrais coupables, c'est vous, catho-
liques français, vous qui n'avez rien compris
aux directions du Saint-Père ou qui, si vous
les avez comprises, n'avez rien omis pour les
Zaire avorter.
En effet, les catholiques n'ont nulle-
ment accepté de « faire le sacrifice de
leurs préférences dynastiques, de re-
noncer à un retour impossible vers le
passé, et de se placer tous sur le ter-
rain constitutionnel » Loin de là, ils
ont « pris nettement l'attitude de la
révolte. »
L'évêque de Tarentaise ne raisonne
"pas mal quand il suppose que la po-
litique anticléricale du parti républi-
cain serait moins vive si les catholi-
ques étaient « tombés d'accord pour
écarter toute manifestation antirépu-
blicaine ; s'ils avaient rivalisé avec les
républicains de vieille date pour en-
tourer de respect et d'honneur le pre-
mier magistrat du pays et tous les
dépositaires de l'autorité publique;
s'ils avait cessé toute campagne d'in-
jure et de diffamation contre les per-
sonnes ; s'ils n'avaient pas fait aux lois
nouvelles, une fois promulguées, une
apposition systématique et irréflé-
chie. »
Des paroles si modérées, des senti-
ments si tolérants sont de nature à
déplaire aux cléricaux. Aussi est-ce
'.ns grand étonnement que nous
voyons M. Paul de Cassagnac s'escri-
mer de la plume, et porter des coups
furieux au prélat savoyard. Celui-ci
est traité d'ami de cette canaille de Du-
may, d'admirateur de Trouillot, de
'serviteur peu dégoûté de Combes. » Il
tst acciisé de « rêver des profits que
Judas seul, avant lui, crut devoir am-
bitionner et accepter. » Il s'entend dé-
clarer que son « factum est une flé-
trissure pour un évêque. » Il est raî-j
taché d'office à « l'espèce dont Cauchon,
de Beauvais, fut le type. »
Quand les catholiques houspillent
leurs évêques, ils n'y vont pas de main
morte.
***
Du reste, M. de Cassagnac prend
iexte de son différend avec l'évêque de
Tarentaise pour tirer les oreilles à toute
la haute prélature.
« Les évêques, observe le directeur
de l'Autorité, sont, à de rares excep-
tions près, recrutés parmi les candi-
dats les moins recommandables. »
Si un républicain se permettait une
pareille appréciation, sur l'épiscopat,
on se demande comment il serait traité
par la presse conservatrice ?
Le polémiste réactionnaire rend du
reste la République responsable du
recrutement, qu'il estime défectueux,
de l'état-major ecclésiastique.
« La République, dit-il, fait ce que
nous ferions nous-même si nous avions
', à désigner les chefs de l'armée enne-
mie ».
Ah ! nous sommes heureux que cet
aveu échappe à un catholique. Ainsi,
nous devons regarder les évêques
comme les « chefs de l'armée enne-
mie ». Donc, les garanties du Concor-
dat sont illusoires? Donc la majorité
des Chambres et le gouvernement
jouent un rôle de dupes, quand ils
retardent l'heure de la séparation des
Eglises et de l'Etat.
Nous n'avons jamais dit autre chose.
La Libre-Pensée peut rendre hom-
mage à l'éloquent appel de l'évêque de
Tarentaise. Mais, si nous voulons la
prompte réalisation de notre program-
me, si nous avons hâte que l'Etat se
libère des entraves religieuses — sou-
haitons que les évêques se conforment
à l'idéal de la presse cléricale et res-
tent pour la République, en dépit du
Concordat, des « ennemis » intransi-
geants.
Hugues Destrem.
a* i ■
LA FRANCE ET LE VATICAN
On a essayé de compromettre
le gouvernement en insinuant
que, lors de son voyage à Rome
— en réponse au voyage du roi
d'Italie à Parit;> - M. Loubet se-
rait prié, par les iministres, de
faire une visite au pape. Nous n'avons pas
été des derniers à nous élever contre l'idée
falote d'envoyer le Président de la Répu-
blique baiser la mule du pape, et, par le fait
même, sembler demander pardon de repré-
senter le pays qui a édicté la loi de salut
contre la Congrégation. -
On apprendra avec plaisir, par la dépê-
che qu'un correspondant particulier adresse
de Rome au Temps, que « tout ce que les
journaux publient sur la visite de M. Lou-
bet au pape est de pure fantaisie », et que,
« jusqu'ici il n'y a eu, à ce propos, aucuns
pourparlers entre le gouvernement de la
République et le Saint-Siège ».
Nous nous déclarons, avec le public,
très satisfait, car nous ne mettons pas en
doute l'information du Temps ; puisqu'il ny
a eu, jusqu'à ce jour, aucuns pourparlers,
nous exprimons l'espoir qu'il n'y en aura
pas par la suite. Nous sommes en dispo-
sition non de combiner des visites au pape,
mais de dénoncer le Concordat signé avec
l'un de ses prédécesseurs par le premier
consul. Pour ce travail, et pour cette noti-
fication les diplomates que le gouverne-
ment de la République entretient auprès du
Vatican suffisent; une visite officielle de M.
Loubet ne pourrait que causer l'ajourne-
ment d'une rupture, dont M. Combes lui-
même, a, à plusieurs reprises, entrevu la
nécessité prochaine.
Attribuer, par conséquent, au président
du conseil, l'intention biscornue d'imposer
à M. Loubet la visite au pape, c'est véri-
tablement insinuer qu'il a parlé dé sépara-
tion des Eglises et de l'Etat, sans avoir
l'intention de la faire, ni même de la pré-
parer.
————-————————
LE LIVRE VERT ITALIEN SUR LES BALKANS
(De notre correspondant particulier)
Rome, 28 septembre.
A l'ouverlure du Parlement italien le gou-
vernement présentera aux députés un Livre
Vert sur les affaires do la presqu'île balkani-
que. Cette publication a pour but de montrer
qu'elle a été l'action diplomatique de l'Italie
dans la question des Balkans. Les documents,
communiqués à la Chambre par le ministre des
affaires étrangères établiront que le gouverne-:
ment italien a pris part, non sans profit, aux
négociations qui ont eu lieu entre les diverses
puissances au sujet des troubles qui agitent
cette partie de l'Europe.
La santé du roi de Bavière
(De notre correspondant particulier)
Mnnich,28 septembre.
Des bruits alarmants opS circulé hier soir
sur la santé du malheureux roi Othon II. On
a parlé d'une aggravation de son état. Les
médecine prétendent cependant que la néphrite
dont le monarque aliéné est atteint serait en
bonne voie de guérison. L'opinion générale
est qu'une rechute menacerait gravement la
vie du roi. On a fort remarqué que le gouverne-
ment n'a pas publié de bulletin sur la santé
d'Othon Il pour rassurer l'opinion publique
alarmée.
LINGERIE PONTIFICALE
(De notre correspondant particulier)
Rome, 28 décembre.
Les religieuses de St-Joachim au Prati di
Castello travaillent nuit et jour à enlevôr sur
le linge du Vatican le monogramme de Léon
XIII pour le remplacer par celui du pape ac-
tuel.
On leur a remis à cet effet, 700 serviettes de
toilettes, un millier. de serviettos de table et
300 uappes.
L'AUTONOMIE ..,'-
DES LYCEES
Au lycée Lakanal. — Un essai intéres-
sant. — Ce que peut l'initiative. —
Vers la vie de famille. — Suppres- ;
sion des dortoirs, — Etudiants
surveillants — Expériences con-
cluantea. — L'avenir de nos
établissements scolaires.
On sait qu'à la suite des enquêtes nombreu-
ses auxquelles s'est livrée la commission extra-
parlementaire de l'enseignement, un certain
nombre de vœux ont été émis.-Parmi ceux-ci,
quelques-uns ont été retenus par le Conseil su-
périeur de l'instruction publique, entre autres
celui relatif à l'autonomie des lycées.
Cette question mérite une attention particu-
lière.
S'il est nécessaire, en effet, que des pro-
grammes généraux soient élaborés pour l'en-
semble des études secondaires, il n'est pas
: moins vrai que la prospérité de nos lycées
peut dépendre en grande partie de la manière
d'appliquer ces programmes, en les subordon-
nant aux exigences locales. Par exemple, il
pourrait être nécessaire d'apporter des modifi-
cations dans l'administration d'un lycée du
Nord, d'y introduire des réformes appelées à
rendre de plus grands services encore à la
population, tandis que ces mêmes modifica-
tions, ces mêmes réformes pourraient être inu-
tiles, sinon nuisibles, dans un lycée du Centre
ou du Midi de la France. Avec l'autonomie, le
proviseur, secondé, en l'espèce, par le conseil
d'administration et le conseil des professeurs
de l'établissement, pourrait modifier le règle-
ment, le rendre plus souple, l'adapter enfin au
bien-être des élèves, aux exigences du milieu
dans lequel il est appelé à exercer son ac-
tion. -
C'est pour ces raisons que le ministre de
l'Instruction publique, après avis du Conseil
supérieur, a décidé, avant do généraliser cette
mesure qui, à première vue, paraît désirable,
de tenter quelques essais dans un certain nom-
bre de lycées do France.
Pour l'Académie de Paris, c'est au lycée La-
kanal qu'est revenu l'honneur d'expérimenter
ces idées nouvelles. Désireux de renseigner nos
lecteurs sur une expérience aussi intéressante,
nous avons voulu nous rendre compte de visu
des essais tentés..
En pleine campagne
On ne pouvait faire un meilleur choix en
désignant le lycée situé en pleine campagne ;
sur le coteau tout boisé qui relie les charman-
tes petites villes de Bourg-la-Reino et de
Sceaux, à peine à vingt minutes de Paris ;
élevé sur l'emplacement du magnifique parc
où jadis la duchesse du Maine avait plaisir à
venir rêvasser à l'ombre des grands arbres,,
plusieurs fois séculaires. Tout dans ce site
charmant, respire un air de gaîté, de saine et
bienfaisante fraîcheur qui vous fait désirer
l'heureux séjour réservé aux jeunes « pota- ,,
ches » que les parents out la bonne pensée de
confier à cet établissement modèle.
D'une superficie de 10 hectares, sa forme est
celle d'un triangle dont les constructions appro-
priées aux divers services formeraient la base
et dont le sommet viendrait rejoindre la grande
route de Paris à Toulouse.
Les vastes bâtimeifts en forme d'éventail ne
sont pas composés de moins de cinq ailes où
sont installés, d'un côté les cuisines, les réfec-
toires, les préaux, les salles de gymnastique,
bains, douches, etc.; au-dessus les dortoirs ; de
l'autre côté les salles d'études dont le jour pé-
nètre par de hautes fenêtres qui se touchent
presque et qui forment comme ql vitrage con-
tinu. -
Le lycée est entièrement chauffé à la vapeur
et, remarque intéressante, dans les couloirs
sont placés des viseurs qui permettent aux gens
de service de s'assurer de la température inté-
rieure, sans avoir à rentrer dans les études,
classes, dortoirs, etc. Il suffit de tourner une
simple clé pour diminuer ou augmenter la
température. v
Partout une propreté méticuleuse qui con-
traste heureusement avec celle des vieux col-
lèges, aux murs froids, encrassés, qui font
plutôt songera une prison qu'à un établisse-
ment scolaire.
Les bienfaits de l'autonomie
C'est par une décision en date du 29 septem-
bre 1902 que le lycée Lakanal a été désigné
comme lycée d'expériences. Une des premiè-
res mesures de l'aimable proviseur M. Bazin, a
été d'abord de faire profiter largement ses.
élèves de cet immense emplacement, du beau
parc qui jusqu'à présent était sans utilité.
Par des percées savamment étudiées, les
arbres séculaires ont été conservés, mais on
les a dégagés des taillis qui les enserraient. Ce
parc est maintenant la propriété des enfants.
Pendant les récréations, tous s'y confondent,
jouent à leur guise, sans contrainte, en pleine
liberté. ,.
Plus loin, des salles d'études de « plein air »
ont été aménagées et pendant la période dos
grandes chaleurs, c'est à l'abri des bosquets
que les élèves suivent les cours.
Voilà pour le jour, il fallait songer à la nuit.
Les dortoirs des petits ont été dédoublés, c'est
dire qu'un volume d'air considérable est mis à
la disposition de chaque enfant.Pour les grands,
une innovation qui aura sa répercussion a
été faite. Pour eux, plus de dortoir en com-
mun, mais des chambres garnies d'un mobi-
lier confortable : un lit, une armoire, une
table de travail, 2 chaises; dans un des coins,
une table de nuit avec une cuvette.
: Ici, on a pensé à tout. Si la liberté est belle,
encore faut-il qu'elle soit comprise et respec-
tée. - Or, nos jeunes potaches auraient pu être
pris du désir de faire quelques promenades
nocturnes, ce qui eût pu être dangereux ; l'ad-
ministration a donc songé à les enfermer dans
leur chambre. Si, pour une raison ou pour une
autre, le jeune homme a besoin de sorti", il
peut appeler le garçon par une sonnette élec-
trique placée au chevet de son lit. Mais le si-
gnal pourrait ne pas être entendu.
En cas d'urgence, il fallait permettre à
l'élevé de sortir. C'est là où est l'originalité du
système; au beau milieu de la porte une ou-
verture en forme de losange a été pratiquée,
celle-cî est en temps ordinaire, fermée par une
vitre enchâssée dans deux glissières, le tout
retenu par un fil de soie plombé.
, Il y a-t-il urgencô ? l'élève brise le fil de soie,
tire à lui la vitre, passe sa main et ouvre de.
l'extérieur le loquet de sa porte. Le lendemain
matin il doit justifier des raisons pour lesquel-
les il a brisé 4a soie. Donc, il lui est impos-
sible de tricher.
En dehors de cette amélioration qui sous-
trait le jeune homme au supplice du dortoir,
commun, on a songé à lui rendre la vie aussi
agréable que possible. Après les cours, notre
élève pourra étudier dans sa chambre ou,si la
saison le permet, dans le parc, à sa guise.
Réunis par section de 20, sous la surveillance-
d'un sous-directeur d'internat, il peuvent, le
soir, accompagnés de leur maître aller, au
théâtre, en promenade, à uift fête familiale ;
sans avoir à passer par toutes les autorisa-
tions administratives. Le sous-directeur d'in-
ternat étant seul maître — bien entendu après
entente avec la proviseur — de disposer du
temps selon le désir de ses élèves-
Et puisque nous parlons des surveillants
d'internat, nous signalerons une nouvelle or-
ganisation qui n'est pas sans intérêt.
Pour les étudiants
On sait la campagne menée ces dernières
années par les répétiteurs mariés. Avec raison,
ils se plaignaient des longues heures de sur-
veillance - parfois 18 et 20 heures — aux-
quelles ils étaient astreints. Or, à Lakanal,
rien de cela n'existe, les répétiteurs comme les
professeurs ne sont; occupés que pendant les
heures de classe.
Pour les services des dortoirs et des repas,
les élèves sont confiés à des surveillants « dits
d'internat » qui ne sont autres que des étu-
diants.
Dès la rentrée en classe,ces surveillants sont
libres de leur temps jusqu'au déjeuner ; puis
;dès une heure jusqu'à sept heures du soir,
temps nécessaire pour se rendre à Paris suivre
les cours des Facultés.
En dehors d'un petit traitement que leur
alloue l'administration du lycée, ils ont ainsi
la vie matérielle assurée. Combien d'étudiants
voudraient en avoir autant ?
Comment s'administre un lycée
autonome
En principe, un lycée autonome devrait se
suffire à lui-même. Mais, en raison des diffi-
cultés que pouvait rencontrer le proviseur de
Lakanal dans son expérimentation, l'Etat a
mis à sa disposition une subvention, une fois
donnée, pour une période de cinq ans.
Aussi, ondahors de ces améliorations qui
déjà ont produit le meilleur effet, le lycée La-
kanal a vu le nombre de ses cours augmenter.
C'est ainsi qu'un cours de modelage, qu'un
cours d'histoire des arts, qu'un cours de dic-
tion, que le travail manuel, bois et fer, ont été
organisés.
De plus, un jardin botanique, qui sera à la
- disposition des élèves, a été aménagé.
- On le voit, par l'autonomie et aussi grâce à
la direction aussi intelligente que bienveil-
lante de l'actif proviseur, M. Bazin, bien des
améliorations qui se seraient fait attendre de
longues années ont été résolues en moins de
quelques mois.
Cette première expérience a d'ailleurs donné
de si bons résultats à tous les points de vue,
que dès la rentrée. des classes une organisa-
tion toute semblable à celle qui vient d'être
inaugurée à Lakanal sera mise en vigueur à
Jeanson de - Sailly. Espérons qu'il en sera
bientôt ainsi pour tous les lycées.
A. DmfOXTfER.
Voir à la 3" paga
les Dernières Dépêches
de la nuit
et la Revue des Journaux
du matin
La Congrès des Jeunesses laïques
Les 31 octobre, 1" et 2 novembre prochain
se tiendra, à Paris, dans la salle des fêtes de
la mairie du 10e arrondissement, le deuxième
congrès des jeunesses laïques. Il faut souhai-
ter qu'il obtienne un grand succès; cela pour-
rait préciser l'action des jeunes républicains,
qui est inégale et incertaine. C'est pourquoi
j'invite tous mes amis à envoyer leur adhésion
aux « Annales de la jeunesse laïque », 7, ruo
de l'Eperon.
Cependant, il me sera permis de présenter
quelques observations aux organisateurs. L'an
dernier, le premier congrès, réuni dans les lo-
caux de la Société d'agriculture, a choisi, pour
siéger en 1903, la ville de Rennes. Pourquoi
n'a-t-on pas respecté sa volonté ? Il existe, au
chef-lieu de l'Ille-et-Vilaine, un groupe impor-
tant d'étudiants républicains dont le concours
pour l'organisation matérielle du congrès
n'aurait pas fait défaut. Après les inoubliables
fêtes de Tréguier, cette nouvelle manifestation
républicaine aurait eu d'excellents effets en
Bretagne. La décision du premier congrès était
excellente, il est inexplicable qu'elle n'ait nas
été suivie. 4
Il me révient en mémoire qu'à l'une des
séances de la commission chargée d'élaborer
les statuts de la fédération des jeunesses laï-
ques un délégué du midi m'a demandé de sou-
tenir avec lui une proposition tendant à dési-
gner comme siège de la future fédération une
ville de province. A Paris, me disait-il, vous
échappez à la domination du parti prêtre.
l 'œuvre des jeunesses laïques y est donc moins
urgente qu'ailleurs. Ce serait faire une mani-
festation des plus significatives que de placer
le centre de notre activité dans une ville es-
sentiellement soumise au terrorisme clérical.
Et puis, pour parler not, ajoulciit-il, j'ai peur
que le comité central, s'il est installé à Paris,
oublie qu'il existe une province. Du mieux
que je pus, je rassurais mon coliègue et lui
expliquais que le choix qui ssrad: vraisembla-
blement fait de la capitale présentait de sé-
rieux avantages dont le moindre serait qu'on
y pourrait plus facilement trouver le personnel
nécessaire pour mener à bien la tâche formi-
dable que nous entreprenions.,
Je commence à croire que mon camarade
avait vu juste et je me demande si je n'ai pas
commis une faute en le dissuadant de présenter
sa motion.
Si je ne craignais detre inj uste, je ferais
aussi quelques critiques à l'ordre du jour du
prochain congrès. Je n'en puis parier que
d'après les « on dit », car, à ma connaissance,
les Annales de la Jeunesse Ictique qui publient
le programme officiel n'arrivent pas dans la
petite ville où je passe mes vacances. Sous ces
réserves, je reprocherai aux organisateurs d3
n'avoir point consacré une heure à l'exposé des
travaux de la fédération.C'est pourtant un point
capital. Je dors dire en toute franchise que du
Congrès de 1 an passé, beaucoup sont partis
avec des inquiétudes, que des délégués nom-
breux, dont j'étais, ont proposé à leurs man-
dantsd'atteudrepoury adhérerquela fédération
ait fait ses preuves. Dans ces conditions que les
organisateurs n'ignorent pas, on pourra s'éton-
nùr à bon droit qu'ils n'aient pas songé à dis-
siper ce sentiment de malaise. On s'étonnera
encore qu'ils n'aient pas proposé aux congres-
sistes l'étude des meilleurs moyens de propa-
gande alors que l'entente de toutes les jeunes-
ses si nécessaire à notre cause est loin, très
loin cTêtre réalisée.
Il est certes excellent de se faire un corps de
doctrine et de discuter dans-cette intention des
questions théoriques mais il serait mieux, à
mon sens, de s'attacher aux questions prati-
ques et d'opposer une digue au cléricalisme et
au néo-libéralisme qui font tant mal parmi la
jeunesse. —■ Maurice Juiicker.
- ————————————
IL FAUT RESPECTER LA RELIGION.
(De notre correspondant particulier)
Berlin, 28 septembre.
Treize jeunts gens de Badersleben dont le
plus jeune n'a que 16 ans et le plus âgé 20 ans
se sont amusés à parodier dans un cabaret la
cérémonie de la communion. La chambre cor-
rectionnelle de Halberstadt vient de les con-
damner à des peines variant entre deux mois
et neuf mois de prison.
PASTEUR ET LE
BERGER JUPILLE
L'anniversaire de la mort du grand sa-
vant. — A chacun sa statue. — Un
pèlerinage au caveau du maître. —
Berger et concierge. — L'amitié
d'un savant. — L'œuvre de Pas-
teur. — Le traitement antira-
bique. — Pasteur et ses
élèves
L'Institut Pasteur a commémoré hier, com-
me les années précédentes depuis 1895, l'anni-
versaire de la mort du savant dont il porte le
nom.
A 2 heures, le personnel de l'Institut, les
professeurs en tête, sous la direction du doc-
teur Metchnikof, faisant fonction de directeur
en l'absence de M. Duclaux, se sont réunis
dans le grand hall, pour so rendre devant le
monument funéraire de Pasteur. Là, des cou-
ronnes ont été déposées.
Statufié de son vivant
Je ne connais pas de savants, pas de héros
qui aient eu une statue de leur vivant : j'en-
tends non pas un buste qui, du milieu du sa-
lon ou de la galerie, sourit aux invités, mais
un marbre ou un bronze élevé sur une place
publique ou dans un square quelconque. Il
faut alors être tout puissant, avoir un esprit
guerrier et une âme de prophète, posséder un
vaste empire, des moustaches souples dont les
pointes savamment relevées prennent l'aspect
de paratonnerres il faut se faire soi-même
passer à la postérité en s'asseyant, sage comme
une image de pierre, dans une des nombreuse-,
niches qui criblent la cathédrale de Metz.
Mais voici -'- ô stupéfaction! - le cas bi-
zarre, et cependant réel d'un concierge de Pa-
ris, pouvant contempler de sa loge sa statue
en pied au milieu du jardin qui lui barre
l'horizon.
La statue du berger Jupille
Cet heureux entre tous a nom, Jupille,
et si, dans le groupe d'admirateurs, d'amis et
de collaborateurs qui se sont rendus hier, jour
de l'anniversaire de Pasteur, honorer la dé-
pouille du Maître, d'aucuns remarquent un
modeste serviteur, nul ne se doutera que c'est
le jeune berger dont la statue en bronze décore
la pelouse de la cour d'entrée de l'Institut
Pasteur.
Jupille (ce nom sonne comme un coup de
clairon), Jupille est le nom d'un héros, qui,
tout enfant, sut se distinguer par son sang-
froid et sa rare présence d'esprit. ;
C'est en iSBa: Jupille garde les moutons de
son maître, quand il voit des enfants fuir de-
vant un chien dont les bonds désordonnés et
la gueule salivante lui font soupçonner l'état
inquiétant. Jupille se précipite au devant de
l'animal hydrophoLe, lutte, est mordu, le ter-
rasse, et reprend la garde de son troupeau.
Le maire de Villers-Farlay, informé, du fait,
appelle l'enfant, lui rend un public hommage,
écrit à Pasteur pour lui demander de bien
vouloir appliquer son traitement au petit ber-
ger. Pasteur 1 appelle a son laboratoire de la
rued'Ulm, l'inocule et suit pendant plusieurs
mois les progrès du traitement. Jupille est
guéri : c'est un des premiers qui aient ressen-
ti les bienfaits du traitement antirabique.
Pasteur s'était pris d'une vive amitié pour le
petit berger, son jeune compatriote et il l'atta-
cha à sa personne.
J'ai vu Jupille. C'est un petit homme bien
portant, qui a fort bon air sous son uniforme
dont la boutonnière s'orne de la médaille des
braves.
Le sculpteur Truffaut le fit poser pour son
groupe, qui figura à l'exposition de 1889 et
voilà comment Jupille qui, maintenant a 35
ans et est père de 3 charmants bébés qui n'ont
nullement envie de mordre — si ce n'est leur
tablette de chocolat — peut contempler quo-
tidiennement le petit berger qui, couvert d'une
peau de mouton, empoigne le chien enragé
par le cou et lui enserre le museau avec une
lanière.
C'est hier, au milieu de la députation qui
s'est rendue au caveau du Maître, que Jupille
est allé honorer son illustre bienfaiteur.
L'anniversaire de Pasteur
Il y a donc 8 ans que l'illustre savant est
mort. Sa place était au Panthéon, car c'est plus
que la patrie qui doit lui être reconnaissante,
c'est l'humanité tout entière.
Est-il besoin de rappeler ta vie de cet émipent
savant? Nous la connaissons tous. Né en 1822,
Pasteur mourut en 1895, ayant accompli une
vie de labeur, fait des découvertes magnifiques
qui ont étonné le monde.
Son premier laboratoire à Paris était situé
dans les greniers de l'Ecole Normale et avait
quelques mètres carrés de superficie. L'Institut
Pasteur occupe actuellement une surface do
30.000 mètres carrés,et pourtant il ne contient
pas tout ce qui est sorti du laboratoire de la
rue d'Ulm, tant la semence sortie de cet étroit
espace a été féconde. L'œuvre de Pasteura ou
la même puissance de développement que les
microbes sur lesquels elle a porté. Une plaque
de marbre apposée sur les murs de l'ancien
laboratoire de la rue d'Uim rappelle les décou-
vertes que le Maître fit en cet endroit.
Le traitement antirabique --
Cinq années d'efforts continus avaient été
nécessaires à Pasteur et à ses collaborateurs
Roux et Chamberland pour trouver le traite-
ment prophylactique de la rage.
La première démonstration du traitement
antirabique faite sur un être humain eut lieu
dans le laboratoire de la rue d'Ulm le 4 juillet
1885 et se continua par le traitement de Ju-
pille quelques mois après; son succès, malgré
les vives critiques, ne s'est jaipais départi.
Aucun traitement n'existait avant la décou-
verte du traitement antirabiquê ; c'est après
les études sur la rage ot ses guérisons qui te-
naient du miracle que l'affluence des malades
venant chercher auprès du Maître le soulage-
ment de leurs angoisses et la protection contre
leurs morsures fit éclater à tous les yeux l'in-
suffisance des locaux que Pasteur occupait près
du Panthéon. -
Une souscription internationale ouverte par
l'Académie des sciences permit de construire
rapidement le superbe Institut où, actuelle-
ment, les savants, les disciples du grand bien-
faiteur, s'eiïorçent d'arracher à l'inconnu le
secret des terribles fléaux. — P. G.
--- «♦
ACADÉMIE DES SCIENCES
Séance très courte et consacrée à l'expédition
des affaires courantes.
M. Alfred Picard a présenté le cinquième vo-
lume de son rapport officiel sur l'Exposition
universelle de 1900, volume consacré plus spé-
cialement à l'étude des expositions des sections
étrangères et à celle des expositions centenales
et rétrospectives.
M. Johannès Ctafin a communiqué le résul-
tat de ses recherches sur l'histologie comparée
du bulbe olfactif chez les mammifères. Des re-
cherches du savant professeur de la Sorbonne,
il résulte que ce bulbe ost bien un ganglion
nerveux renfermant des éléments anatomiques
que l'on retrouve dans la rétine, si bien qu'il
semble découler des observations nouvelles que
lo développement de l'œil et celui de l'appareil
olfactif se font suivant un même processus.
M. Guignard a ensuite communiqué une
notice de M. Nicloux sur le pouvoir saponi"
fiant des grains d'aleurone que l'on trouve en
abondance dans les graines de ricin et Af. Mi-
chel Lévy a donné connaissance d'un travail
de M. Killian sur la structure des Alpes fran-
çaises et suisses.
Dans la correspondance, à signaler, enfin
une dépêche adressée à l'Académie à la date
du 26 septembre, de Saint-Vincent, par M.
Jean CbarcQt, pour annoncer que tout allait
bien à bord du Français parti comme l'on
sait a la recherche de Nordenskiœld dans les
mers australes. — G. F.
LA LAftlSATWN JE CH A RE TON
C'en est fait! les destins sont accomplis ri
les « chères (oh 1 combien) soours » sont par-
ties sous d'autres cieux plus belges et cela sana
le moindre tapage et sans la plus petite révo-:
lution.
La presse cléricale et nationaliste en a été
pour ses frais, tous sos arsenaux ont été vidéai
inutilement : les inventions, les menaces, ar-
mes ordinaires de ces braves gens, ont fait
long feu : pas une pensionnaire n'a été re-
tirée par sa famille, malgré les conseils trop
intéressés des journaux de la calotte.
Les bonnes sœurs sont-parties par petits Da-,
quets, la supérieure générale était venue êx-
près de Belgique pour veiller à l'exode de ses
religieuses et faisant preuve de plus de tact
et de plus d'esprit que ses consœurs françaises
elle avait fait cesser la campagne idiote menée,
par quelques énergumènes: elle disait avec rai-
son qu'elle ne voulait pas que sa communauté
«jouât la même comédie o (textuel) que les com-
munautés françaises, et puisqu'on ne voulait
plus d'elles, elles n'avaient qu'à partir. Paroles
pleines de sagesse et qui furent d'ailleurs ré-
compensées par l'attribution d'une indemnité
de départ qui leur fut gracieusement allouée
parle président du. conseil sur la proposition
du directeur.
Cette laïcisation faite d'une façon si calme,
sans préjudice causé, à personne, montre com-
bien il était facile aux précédents directeurs
de faire do même : il suffisait d'être honnête-
ment et fermement républicain et d'obéir sans
arrière pensées aux ordres de son ministre. Il
est agréable de constater qu'il existe actuelle-
ment des fonctionnaires qui sont ainsi et aux-
quels la robe noire ou la cornette ne font plus
peur et qui ne se croient pas obligés de chan-
ter leurs louanges en termes dithyrambiques
dans de gros m-4* qui coûtent aussi cher à
éditer (aux frais de la princesse) qu'ils sont
indigestes à lire.
Voici donc Charenton débarrassé de la gent -
cléricale. Restent les Quinze-Vingts, où il pa—'
raît y avoir beaucoup de tirage, et les Sourdes-
Muettes de Bordeaux, dont on ne parle tou-
jours pas, et pour lesquelles — il faut le crain-
dre — il y aura lieu d'employer toute l'énergie
possible.
v Ça n'est pourtant pas difficile, il sufil; d'être
un bon et loyal fonctionnaire républicain dans
la République.
DANS LE XIIIe ftRROWQISSEMEtfî
L'ordre du jour suivant nous est communiqué
par les groupes radicaux socialistes de l'Union de la
2' circonscription du 13'.
Les membres de l'union des groupes radi-
caux-socialistes de la 2' circonscription dit
13* arrond., réunis en assemblée générale le
vendredi 25 septembre, au casino d'Italie, féli-
citent leur représentant, le citoyen F. Buisson.
député, de son énergie à combattre la réaction,
approuvent sa conduite à la Chambre des dé-,
putés et principalement dans ses tournées de
conférences, l'engagent à continuer dans la
même voie.
Ils réprouvent la conduite cléricale du mi- ;
nistre de l'instruction publique, blâment son
attitude réactionnaire, en apposition systéma-
tique aux discours qui ont été prononcés pari
le citoyen Combes à l'occasion de l'érection de!
la statue du philosopher Renan.
Ils engagent le Ministre de la guerre a ré-
prouver, comme elles le méritent, les injustice?
commises par ses subalternes et à ne pas tolé-
rer plus longtemps les fauteurs de troubles ré-
tribués par le gouvernement de la Républi-
que.
Ils donnent mission aux délégués du parti
qui auront à les représenter au Congrès de
Marseille, de se prononcer catégoriquement
pour la dénonciation du concordat et la loi
Falloux.
Considérant :
Que par sa négligence et .son incurie, M.
Bédorez, directeur de l'enseignement primaira
pour le département de la Seine, a trompé la
vigilance des membres du gouvernement, en
ce qui concerne la statistique qu'il a fournie,
en vae du placement dans les écoles laïques
des élèves des écoles congréganistes fermées
par suite de l'application dé la. loi de 1901 ; i
Qu'il a basé cette statistique sur un effectif
comprenant l'ensemble des places vacantes
comprises dans tout le département de la
Seine, au lieu de la détailler par arrondisse-
ment, comme il était de son devoir de la
faire.
Considérant :
Qua cette statistique aura pour effet d'en-
traver la mise à exécution de la loi, certains
-arrondissements faute de place étant dans la
nécessité de refuser des élèves,alors que d'autres
au contraire auront à leur disposition, beau-
coup plus de places qu'ils ne leur en faudrait.
Pour ces motifs; engagent les élus de la 2'
circonscription du 13e arrondissement, à faire
au plus vite le nécessaire auprès des pouvoirs
publics, atin que les effets de cette erreur ne
puissent avoir une répercussion fâcheuse pour
notre circonscription.
Ils lèvent leur séance aux cris de : « Vive te
Raison, la Justice, sus aux calottes et vive la
République des travailleurs r)
Pour «les groupes et par ordre, le secrétaire
général : L. TIGKR, 41 bis, rue Vandrezanne
(13').
L'Autriche et les troubles de Serbie
(De notre correspondant particulier)
Belgrade, 28 septembre. •
Au dire de plusieurs journaux radicaui
l'Autriche-Hongrie avait l'idée de faire occu-
per la Serbie par ses troupes dans le cas où de
nouveaux troubles se produiraient parmi les
officiers serb3s. Le cabinet de Vienne mirait
sondé-à ce sujet les autres puissances. L'Alle-
magne et l'Angleterre n'auraient fait aucune
objection, mais la France, l'Italie et la Russie
s'y seraient opposées. La• nouvelle a produit
une vive sensation dans le monde polttIque il
Belgrade.
M. DE SZELL DEVIENT BARON
(De notre correspondant particulier)
Budapest, 28 septembre.
Le bruit court que l'empereur d'Autriche
confèrera prochainement le titre de baron à
M. de Szoel, ancien président de conseil. Lt i
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