Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-09-28
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 28 septembre 1903 28 septembre 1903
Description : 1903/09/28 (N12253). 1903/09/28 (N12253).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7575514v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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LE six: SIKLZ
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
fi, rae da Mail, Paris.
I» Chez MM. LAGRANGE, CERF etO*
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r-- REDACTION : 14, rue du Mail, Paris
Pe4 à 8 heures du - soir et - de 10 heures - du -- sotr à 1 - heure du matin
No 12253. — Lundi "28 Septembre 1903
5 VENDÉMIAIRE AN 112
ADMINISTRATION ; 14, rue du Mail
Adresser lettres et mandats ÏAlrwnstrateur
- - NOS LEADERS --
Les touven industriels
On se rappelle les faits scandaleux
nui eurent leur dénouement devant le
tribunal correctionnel de Tours, au
mois de juin dernier. C'est le couvent
du Refuge de cette ville qui en avait
été le théâtre. Le Refuge est tenu par
une de ces congrégations industrielles,
qui se livrent à l'exploitation la plus
éhontée de l'enfance, se servant d'elle
beaucoup plus qu'elles ne la ser-
vent.
La section tourangelle de la Ligue
des Droits de l'homme et du citoyen a
eu l'idée — idée très heureuse — de
réunir en une petite brochure le
compte-rendu sténographié des débats
sensationnels qui se terminèrent, après
quatre jours d'audience par la con-
damnation de la sœur Marie-Sainte-
Rose à deux mois de prison et cin-
quante francs d'amende. La brochure
a pour titre : « le Procès du Refuge de
Tours. » Elle contient, outre l'interro-:
gatoire des prévenues et le compte-
rendu analytique de l'audition des té-
moins, la plaidoirie de Me Eugène Pré
vost, avocat du barreau de Paris, pour
Mlle Angèle Jean, une des plaignantes,
et le réquisitoire de M. Alphonse Ri-
chard, substitut du procureur de la
République. M. Georges Clemenceau,
le brillant rédacteur en chef de l'Au-
rore, n'a pas jugé indigne de son ta-
lent et de son caractère d'en écrire lui-
même la préface. Et quelle préface ! Le
dilettante le plus raffiné en fera son
régal.
Rien de plus saisissant et de plus
poignant, mais aussi de plus suggestif
que cette lecture. Ouvrez la brochure,
vous ne la quitterez qu'après l'avoir
lue en entier, tant elle vous attache,
vous retient, vous captive ! Et lorsque
vous l'aurez fermée, vous vous de-
manderez si vous n'êtes pas le jouet
d'une illusion et si au lieu d'une his-
toire vécue, ce n'est pas un roman
sorti de l'imagination la plus capricieu-
se et la plus vagabonde, dont vous ve-:
jiez de suivre les mille et mille inci-
dents et les émouvantes péripéties.
*** "-
Quel tableau que celui de ces mal-
heureuses enfants, condamnéés à un
travail de quatorze, quinze et seize
heures par jour, quelquefois davan-
tage. Car si la besogne presse, on pro-
longe la veillée du soir, on prend mê-
me sur la nuit. Point de récréation et
point de repos. Pendant une heure et
demie seulement, de onze heures et
demie à une heure, les jeunes filles
ont le droit de parler, mais à la condi-
tion expresse que le travail ne s'arrê-
tera pas pour cela. C'est la règle, et si
vous voulez savoir avec qu'elle impi-
toyable rigueur elle est appliquée par
la sœur Sainte-Rose, la Terreur, disent
les unes, Tape-Dur, disent les autres,
lisez le compte-rendu de ce procès. ,
Qu'on ne s'avise pas en effet de bou-
der à la tâche. Vous êtes fatiguée, Ma-
demoiselle, harassée, une douche froide
même si vous êtes malade, vous ren-
dra vos forces et vous ragaillardira.
Vos yeux se ferment sous l'action du
sommeil, on vous plongera la tête dans
Ail seau d'eau et on vous l'y main-
tiendra jusqu'à ce que, à demi asphy-
xiée, l'envie de dormir vous ait passé.
Au surplus la révolte n'est pas à re-
douter. Si une nature, plus rebelle
que les autres, fait mine de céder à un
mouvement d'impatience, c'est une
manifestation de volonté, d'indépen-
iance et d'orgueil qui est vite répri-
mée. Des croix de langue, c'est-à-dire
des croix tracées avec la langue, sur
les « dalles de l'atelier » et jusque
« sur le siège des cabinets d'aisance »
rappelant au devoir de soumission
complète et absolue celles qui seraient
tentées d'obéir mollement. Il n'en faut
pas tant pour encourir la colère de
sœur Sainte-Rose. Une « aiguille cas-
sée » par mégarde vous vaut ce traite-
ment odieux et répugnant. -.
Ajoutez à la « douche », au » seau
d'eau », aux « langues de croix », les
« coups de corde » sur les reins nus
jusqu'à ce que le sang coule, le « ca-
shot » avec « la paillasse des mortes » ,
sur laquelle l'infortunée, coupable dé
n'avoir pas produit tout ce que son:
habileté professionnelle a fait espérer
d'elle, aura le loisir, toute une nuit"
durant, de réfléchir aux tortures d'un
enfer non plus imaginaire, mais dont
la réalité l'accable, et vous aurez une
idée du système de punitions humi-
liantes et viles, qui est en honneur
dans ces bagnes industriels, où règne'
en maîtresse la plus insatiable cupi-
dité. ,
; Je ne dis rien de la nourriture. On-:
f mange peu et mauvais. C'est la com-
pensation d'un travail plus long et
plus épuisant. Le résultat, on le de-1
fine, l'anémie, l'hystérie, la tubercu-
lose, la démence ou la folie.
Tout cela, au nom de la charité chre-"
tienne et de la religion. Et oui! Sœur*
Marie Sainte-Rose est convaincue
qu'elle gagne ie ciel par ces procédés
rb ares et qu e pas un de ses tuges:
S'occupera une \W! iUI- é.Yée..
Qu'elle danaia royaume céleste. « La
gloire de Dieu » excuse tout.
***
Pour prévenir de tels abus, le congrès
national d'assistance tenu récemment
à Bordeaux propose que le Gouverne-
ment donne des instructions « pour
l'application stricte de « l'article 19 de
« la loi du 24 juillet 1889 sur la pro-
• « tection des enfants maltraités ou
« moralement abandonnés. :
Que « l'article 11 de la loi du 2 no-
;« vembre 1892 sur le travail des en-
« fants dans des orphelinats indus-
« triels, soit rigoureusement appliqué.:
: « Que dans les établissements d'as-
« sistance privée soit organisée une
« surveillance médicale obligatoire.
f « Que, dans les ateliers des orpheli-
« nats industriels, les inspecteurs du
({ travail aient entrée de jour et de,
,« nuit. » «
Tout cela est fort bien. Mais en at-
tendant qu'on prenne ces mesures à
;l'égard de tous les établissements d'as-:
sistance privée, ne vous semble-t-ilv
pas que ce serait un crime de laisser
plus longtemps moines et nonnes
,sous prétexte de sauver leur âme/
ruiner la santé de ces malheureux or-
phelins ?
« Sans voix et sans défense », comme
dit éloquemment M. Prévost, ces chers
abandonnés sont d'autant plus dignes
de la sollicitude de IJEtat républi
cain.
Aux ouvroirs, aux maisons de re-
fuge, dirigés par les congrégations,
aux couvents industriels, tels que le
Bon-Pasteur de Nancy, le Bon-Pas-
téur de Cholet, le Refuge de Tours, et
autres similaires, une mesure peut
et doit dès à présent être appliquée. Elle
est efficace et à notre portée. Qu'on
les ferme. :. -
Henri Michel.
LA DOCTRINE DE MONROË
Quelques journaux américains
prêtent à un groupe de leurs
concitoyens un projet singulière-,
ment hardi. Il paraît qu'un cer-
tain nombre de Yankees auraient
résolu de prendre les armes pour
imposer à la Colombie le protectorat des
:Etats-Unis.
Ce serait un moyen un peu vif d'en finir
avec les difficultés que suscite l'affaire du
canal interocéanique.
La Colombie s'est toujours montrée en
principe favorable au percement de l'isthmev
de Panama. Mais elle n'a jamais cessé de
s'inquiéter d'un danger : celui que court
une petite République quand elle laisse
l'étranger se créer de gros intérêts chez
elle.
Une telle préoccupation est légitime,
après tout, et nous sommes certains qu'à
Washington, personne, parmi les gens sé-
rieux, ne songe à porter atteinte à l'indé-
pendance de la Colombie. -
En revanche, il n'est point impossible:
que quelques fous soient hantés par des
désirs de conquête. Le développement d'un
tel état d'esprit est favorisé par la popula-
rité de cette doctrine de Monroë qui fait,
des Etats-Unis le gendarme du Nouveau-
Monde.
Déjà plusieurs fois, les vaisseaux de'
guerre des Etats-Unis ont eu à croiser du,
côté de Colon. Le droit de police que s'ar-
roge le gouvernement de Washington va
décidément un peu loin. *
C'est à coup sûr l'opinion, non seulement
de la Colombie, mais d'autres petites Répu-"
'bliques notamment de la République de
Saint-Domingue, à qui les Etats-Unis dé-
pendaient récemment de concéder des dé-
pôts de charbon aux marines europée nnee-
Les Américains devraient avoir la sa-,
gesse de mettre eux-mêmes une limite à-
l'extension rapide qu'ils donnent à la doc-
- trine de Monroë.
- -+> ——.
LA QUESTION DU MAROC
Le correspondant du Daily Mail à Paris, —,
:dont l'Agence Havas déclare ne reproduire;
l'information que sous les plus expresses ré-l
serves, et nous prenons la même précaution
que cette agence — se dit en mesure d'affir-
.mer, d'après une autorité qu'il déclare indis-"
cutable, qu'un accord est intervenu entre la
France et l'Angleterre, avec le consentement
certain de l'Espagne et aussi, croit-il, à la con-
naissance de l'Italie, pour l'établissement d'un
protectorat français au Maroc.
Une bande de territoire longeant le littoral
serait déclarée neutre de façon à éviter toute
possibilité de complications internationales au
sujet des ports fortifiés.
En échange, l'Angleterre recevrait des com-
pensations, probablement du côté de l'E-
gypte ; l'Espagne recevrait aussi certains avan-
tages.
D'autre part, on télégraphie de Berlin au:
Morning Post, et nous faisons pour cette dépê-,
che les mêmes réserves que pour la précédente
qu'un accord a été conclu entre les principa-
les nations européennes au sujet de la politi-
que méditerranéenne.
La France aurait carte blanche au Maroc.
L'Italie recevrait Tripoli.
Le protectorat anglais sur l'Egypte serait,
reconnu et renforcé. L'Espagne recevrait de la
France quelques concessions.
Quant à l'Allemagne, elle se contenterait de *
.privilèges commerciaux au Maroc. 1
De son côté, le Temps publie cette note qui
paralt avoir un caractère officieux : :
Tout le monde sait que des conversations dipio-,
matiques sont engagées depuis longtemps entre
s trois puissances intéressées dans les affaires du
aroc, mais nous croyons savoir qu'elles n'ont pas
encore abouti à un résultat précis.
PIE X ET GUILLAUME Il
(De notre correspondant fJtJrliculferJ
Rome, 26 septembre.
La protonotai. re apostolique Guilpert est parti :
en mission spéciale pour Berlin. Il est porteur
d une lettre autographe du pape, destinée à:
1empereur Guillaume. Il parait que la ques-
tion de la création d'une nonciature à Berlin
jçw.dt no~cau mise à l'ordre du jour.
A LA CAMPAGNE
L'EFFEUILLAGE DES BETTERAVES
Le rôle physiologique des feuilles. -
Quelques expériences. — Influence
néfaste de l'effeuillage. — A
l'école de Grand-Jouan. — La
production du sucre. -
La valeur nutritive
des feuilles.
Dans plusieurs contrées de la France, no-
tamment en Bretagne, on effeuille encore les
betteraves pendant les mois d'août et de sep-
tembre.
, Cet effeuillage, comme le faisait remarquer
M. Heuzé, n'est pas pratiqué dans les exploita-
tions bien dirigées. Ceux qui opèrent encore
l'effeuillage ne savent pas quel rôle physiolo-
gique jouent les feuilles dans la plante et n'a-
gissent ainsi que par routine, croyant ne faire
aucun tort à leurs racines tout en se procurant
■un bon fourrage.
Les matières albuminoïdes, hydrocarbonées
et autres, qui constituent la réserve des raci-
nes, s'élaborent, sous l'influence des rayons so-
laires dans les cellules vertes de la plante
.(cellules à chlorophylle) qui se trouvent en
grande quantité dans les feuilles.
L'eau contenant en dissolution les matières
nutritives (sève ascendante), est absorbée par
des canaux capillaires d'une extrême petitesse,
qui conduisent le liquide nourricier jusque dans.
;les feuilles. Là, la sève ascendante est soumise
à l'action de l'air qui pénètre dans la plante
par de petites ouvertures nommées stomates"
elle y subit un certain nombre de réactions-
chimiques que la respiration et la fonction
'chlorophyllienne mettent en œuvre.
D'après ce que nous venons de dire, il est.
aisé de comprendre qu'en supprimant des;
'feuilles on ralentit l'assimilation chlorophyl-,
lienne et que, par suite, on diminue la quan-
tité de matières alimentaires qui doivent s'em-
magasiner dans les racines. ]
- L'effeuillage est donc pernicieux pour la'
betterave. Non seulement il nuit à l'accroisse- :
ment des racines, mais encore, il facilite l'é-:
largissement du collet et le rend plus frileux, i
,Quand l'effeuillage est pratiqué sur des feuilles:
:très jeunes, le callet présente de larges plaies
qui nuisent à la conservation des racines.
Preuves concluantes
Diverses expériences faites par Pabst,
Schwartz, Yvart à Hohenheim, ont démontré"
que l'effeuillage, pratiqué une seule fois, dimi-
nue la récolte de 7 pour cent et occasionne une.
perte de 36 pour cent, si on opère à deux re,
prises différentes.
En Allemagne, Woolf a montré, lui aussi,
l'influence de l'effeuillage sur les betteraves. :
En 1853, il a obtenu un rendement en racines
de 48,246 kilogrammes avec des betteraves ef-
feuillées une seule fois, tandis que les bettera-
ves non effeuillées dans les mêmes conditions
de sol et de fumure, ont donné 62.900 kilo-"
grammes. Soit donc dans le premier cas une
réduction de récolte de 1Ia environ.
En France, M. Violette, en 1875, a obtenu
les résultats de ses expériences : Sur un champ
de betteraves, il a pratiqué l'effeuillage à trois
reprises différentes. Il a commencé la pre-
mière fois, à la fin de juillet, en supprimant
toutes les feuilles périphériques et en ne gar-,
dant que celles dont la longueur était infé--
rieure à 0m08. -
Le second fut pratiqué vers le milieu d'août;
et le troisième dans les premiers jours do sep-
tembre. La récolte fut faite à la fin de sep-
tembre.
Les betteraves effeuillées donnèrent 23.425
kilogrammes de racines à l'hectare et celles
restées intactes 44.950 kilogrammes.
La conséquence de cette pratique détestable
a donc été de diminuer le rendement de moitié
environ.
L'année dernière, des expériences très con-
cluantes ont été faites à l'école pratique d'a-
griculture de Grand-Jouan.
Ces expériences ont porté sur quatre parcel-
les de terrain, dans les mêmes conditions de'
sol et de culture, plantées en betteraves demi--
sucrières.
Chacune de ces parcelles avait une superficie
d'un are. La première fut effeuillée une fois, le
10 août ; la deuxième, deux fois, le 10 et le 25
août; la troisième, trois fois, le 10 août, le 25
août et le 8 septembre ; la quatrième fut gar-
dée comme témoin et ne fut pas soumise à l'ef,
feuillage.
Voici quels furent les rendements obtenus :
lrc Parcelle. — Racines effeuillées 1 fois. 363 ligr 70'
soit 36.570 kgr. à l'hectare.
2e Parcelle. — Racines effeuillées 2 fois,346 kgr. 20'
soit 34.620 kgr. à l'hectare.
3e Parcelle. — Racines effe uillées 3 fois, 331 kgr. 50,
soit 33.150 kgr. à l'hectare.
4e Parcelle. — Racines non effeuillées, 395 kgr.
soit 39.500 kgr. à l'hectare.
D'après le tableau ci-dessus, on peut con-
clure qu'un effeuillage a occasionné une perte
'de rendement de 7 pour cent, deux effeuillages
en ont occasionné une de 13 pour cent et trois
effeuillages de 17 pour cent environ.
La conclusion qui ressort de ces essais est
,donc la suivante : La suppression des feuilles
de betteraves pendant la végétation réduit très
sensiblement le rendement en racines.
Les betteraves effeuillées
Non seulement le rendement est amoindri
par l'effeuillage, mais la qualité des racines
est inférieure, car le sucre, un des éléments
-nutritifs de la betterave, s'y trouve en moin-
dre quantité.
Nous savons que, d'après les expériences
faites par M. Grandeau et quelques autres sa-
vants, il est possible de substituer le sucre à
une partie des autres aliments dans l'alimenta-
tion du bétail.
Or, comme en effeuillant les betteraves, on
ralentit la circulation des matières hydrocar-
bonées et que, par suite, on diminue la quan-
tité de sucre des racines, il s'ensuit qu'on ap-
pauvrit l'aliment.
Ceci a une importance très grande, au point
de vue de l'alimentation des animaux.
Les betteraves non effeuillées, des expérien-
ces faites l'an dernier à Grand-Jouan, conte-
naient 8.21 pour cent de sucre tandis que les
racines effeuillées une fois en contenaient 7.9
pour cent, celles effeuillées deux fois 6.85 pour
cent et celles effeuillées trois fois 6.10 pour
cent seulement.
Il va sans dire que l'effeuillage diminue de
la même façon la proportion des autres élé-
ments nutritifs.
Ce que valent les feuilles
L'effeuillage des betteraves est donc une,
méthode défectueuse qu'il faut combattre. Cette
opération se comprendrait encore si les feuilles
de betteraves compensaient par la valeur nu-
tritive les pertes occasionnées dans les racines
par leur suppression. Malheureusement, cela
n'a pas lieu, car les feuilles de betteraves sont
très peu nutritives. A l'analyse chimique, ces
feuilles donnent les résultats suivants, en com-
paraison avec l'herbe des prairies :
Feuilles Herbe
de betteraves de prairie
*
Matières protéiques., 1,08 3,05
— grasses 0,06 0,09
— amylacées. 4,02 13,«4
Substance sèQhe. 9148 37,10%
r Nous éonstatons que ces feuilles contien-
nent 9,48 0{0 de matifre sèche, tandis que
l'herbe de prairie en contient 27.10 010.
Par suite de leur pauvreté, les feuilles de
betteraves sont donc incapables de nourrir le-
bétail dans do bonnés conditions. -
1 De plus, données en trop grande quantité,
elles peuvent même devenir nuisibles. Elles
contiennent, en effet, divers sels qui consti-
tuent de véritables purgatifs pour les animaux
auxquels elles sont di"ribuées. Nous conseil-
lerons donc aux cultivateurs de ne plus effeuil-
ler leurs betteraves ou de ne le faire que dans
les années sèches, quand les autres fourrages
font totalement défaut. -
: Encore dans ce cas, ne devra-t-on prendre
que les feuilles qui commencent à jaunir.
A. MONTOUX.
<»
RÉOUVERTURES
Les écoles catholiques que M. Combes a cru
faire définitivement disparaitre continuent à
annoncer pour les premiers jours d'octobre, et
sous la protection de la loi, leurs réouver-'
tures.
C'est ainsi que les écoles Albert-le-Grand,
.Saint-Dominique et Lacordaire inondent les
journaux cléricaux de leurs réclames coutu-,
mières. Ces trois établissements apparte-
naient comme on le sait, aux Domini-;
cains. L'école Albert-le-Grand, notamment, à
Arcueil, aux portes mêmes de Paris, dans un;
parc immense, continue à offrir aux fils de"
famille dli vieuxTaUbourg, a la jeunesse do-'
rée et blasonnée de France un séjour de,
plaisance en même temps que des salles'
d'étude.
Là,se prépareront encore cette année àSaint-;
.Cyr, la foule de porteurs de particule et des
rejetons des émigrés de Coblentz qui, sortant"
de l'école d'application, iront inonder les ré-'
giments de hussards, de dragons et de cuiras-
siers. -',
Rien n'est changé dans la plus belle des:
écoles congréganistes, rien, si ce n'est que des;
soutanes remplacent aujourd'hui les robes:
blanches et noires des dominicains. Un per-
sonnel de prêtres séculiers a été recruté, en
enet dans le clergé de Paris pour donner aux
.enfants l'éducation morale que les domini-
cains dispensaient autrefois.
> « L'école gardera, dit le prospectus, ce ca-:
phet de haute distinction de supériorité dans-,
les études, de discipline familiale et, do patrie-,
tisme éclairé que le père Cartier et le père ;
-Didon avaient su leur imprimer.)) Pour qui sait;
lire entre les lignes ceci veut dire que les f!lê-.'
mes idées étroites et d'un autre âge seront lil-'
culquées aux jeunes gens, la même discipline
religieuse consistant dans la soumission absolue
aux vues de l'Eglise, le même patriotisme
étroit qui restreint la patrie dans les limites
d'une classe privilégiée, en un mot tout ce qui
constitue les caractères distinctifs de l'éduca-
tion de la jeunesse réactionnaire se perpétuera
sous la bienveillante égide de lois salutaires.
Tout mal porte en soi un remède, toute:
épreuve comporte un enseignement. D'ici quel-:
ques mois, nous aurons vu les écoles congré-
ganistes, — malgré la fameuse politique anti-
cléricale du gouvernement — faire de brillan- =
tes rentrées. Cela permettra à M. Combes de':
considérer son œuvre, et de se rendre compte;
de l'erreur qu'il commet en croyant avoir près-,
que achevé sa tâche alors qu'il l'a à peine
amorcée. Je ne parle pas de M. Chaumié, qui a,
d'autres soucis, et à qui répugne, pa-
rait-il, d'attaquer l'enseignement congréga-
niste de la seule arme qui soit pour lui mor-
telle, l'abrogation de la loi de 1850. — Charles.
Darcy.
UAe « rue de Paris » à Budapest
Le Neues Pester Journal annonce, à la date
du 23 septembre, que le corps municipal de
Budapest vient de décerner le nom de « rue de
Paris » à l'une des plus belles artères de la ca-
pitale de la Hongrie. Il relève que cette mar-
que « de courtoisie et de reconnaissance »
était due par Budapest à la première ville de
France, « métropole de la civilisation » et
que cette décision est comme le « symbole des
« liens unissant la grande ville du Danube à la
« doyenne des capitales, le puissant et beau
« Paris ».
On se souvient en effet que, tout récemment,
l'édilité parisienne avait donné le nom de
« rue do Budapest » à l'une des rues de notre
capitale. Les Hongrois n'ont donc pas voulu
demeurer en reste de politesse et ils viennent
d'en fournir le témoignage.
On peut encore rappeler à ce sujet que le
Conseil municipal do la Ville de Paris ne s'é-
tait pas contenté, à cette occasion, de créer
uniquement une « rue de Budapest », mais
qu'il y avait ajouté aussi une « rue de Prague ».
Or, jusqu'à ce moment, — autant que nous
sachions -, Il n'a pas été question de baptiser
le nom de « rue de Paris » l'une des artères de
la ville de Prague. L'initiative de l'édilité de
Budapest sera peut-être une indication pour
la fraction de la presse praguoise dont on n'i-
gnore pas les rapports d'étroite sympathie avec
le monde clérico-nationaliste parisien. Nous
verrons bien si c'est cette presse là qui pro-
pose d'imiter à Prague, l'initiative de Buda-
pest.
- Cette sympathie pour nos partis réaction
naires vient précisément, de se documenter à
nouveau dans un entrefilet, paru le 20 de ce
mois sous le titre M Ciiaumie et le Bloc, dans
les Narodni listy. Ce journal, qui s'est le plus
distingué dans une récente campagne d'inju-
res contre le gouvernement républicain, daube
ironiquement sur les « véhémentes attaques
« dont est l'objet M. f Chaumié, de la part de ce
qu'on est convenu d'appeler le Bloc, pour avoir
« été soupçonné de désapprouver la politique
« belliqueusement anticatholique de M. Com-
« bes. » Or, ajoutent les Narollni listy on sait
« que M. Chaumié s'est simplement abstenu-
« d'offenser, à W5guier, les sentiments reli-
« gieux des Bretons et qu'il a exprimé ses re-:
« grets d'avoir vu s'y produire de vulgaires
« manifestations socialistes. »
Ce qui n'empêche pas que « M. Chaumié,
effrayé de la clameur des journaux du bloc )" ,,
a fait déclarer aux « jacobins irréductibles »,
aux « socialistes ennemis de toute réconcilia-
tion avec l'Eglise », qu'aucune « divergence
de vues n'existait entre MM. Combes et lui. »
— « Comme quoi, termine l'organe jeune-
tchèque, la France a été sauvée, jusqu'à, nou-
vel ordre, une fois de plus ! »
Le Narodni listy, on le voit, continue de bien
mériter de ses amis nationalistes de Paris.
L' AMIRAL GUEYDON
En route pour Marseille
La Compagnie des Chargeurs-Réunis nous
communique le télégramme suivant qu'elle a
reçu du capitaine Logre, commandant de l'A
miral-Gueydon, incendié et naufragé : *
Aden, 26 septembre, midi 50. — Naufragés sui-
vent Marseille embarqués aujourd'hui sur Salazic.
— Signé : LOGRE.
Le Salazie est un paquebot des Messageries
maritimes qui est attendu à Marseille le 5 oc-
tobre.
CASWBRÎGLEIÎHS ,-'
PINCÉ SAQ" RAPPEL"
Une bande organisée. — L'enquête. -
Ce qu'on trouve chez des cambrio-
leurs. — Un poêle bien garni. — Les
exploits de la bande. — Par les
soupiraux. — Employés soup-
çonnés à tort. — Rue du Mail.
— Un concierge qui l'échappe
belle, - Un règlement sé-
vère. — Que d'amendes!
: Nous avons annoncé, dans notre numéro
d'avant-hier que trois cambrioleurs avaient.
été surpris pendant la nuit, dans les locaux
administratifs du Rappel et du XIX* Siècle, 14,.
rue du Mail.
L'enquête, rapidement et habilement menée
par M. Beaurain, commissaire de police du
quartier du Mail, a fait découvrir qu'on se
trouvait en présence d'une association de mal-
faiteurs parfaitement organisée.
Tout d'abord, les trois bandits : Massin, dit ,
Renaud, Legrand dit le Rouquin, et Hooarnert,
dit Morbée, refusèrent de répondre aux ques-
tions de M. Beaurain et de son secrétaire, M. -
Bailly; mais pressés de questions, ils fini-
rent par donner leurs noms et indiquer leurs-
domiciles. ;
doinieiles. Les perquisitions
Rue du Cotentin, où demeurait Massif, riôn:
d'intéressant ne fut trouvé, mais au numéro-
87 de la rue du Château, où Hooarnert et Le-,
grand habitaient avec leurs maîtresses, on
trouva une somme de 2.500 francs en billets de
banque et en or ; l'argent était dissimulé dans,
les profondeurs d'une table de nuit.
M. Beaurain trouva également une liasse de :
fausses factures pouvant faire supposer que les;
malfaiteurs étaient en rapport d'affaires avec,
des marchands de solde.
Les cambrioleurs avaient d'ailleurs déclaré,,
au cours de leur premier interrogatoire qu'ils
revendaient des marchandises soldées.
Un second domicile
Au cours de ses recherches, le commissaire
de police apprit que les bandits possédaient un
second domicile, 36, avenue Villemain dans le-.
14* arrondissement. :
Là, dans deux chambres, dégarnies, se trou-
vaient plusieurs lots de marchandises diverses,.
et dans le foyer d'un poêle, on trouva une
lanterne sourde, des vrilles, des mèches, des.
forets spéciaux pour éventrer les coffres-forts,:
des revolvers, des pinces-monseigneur.
On trouva encore un rouleau de 500 francs
en or.
Les aveux
Quand les cambrioleurs surent que leur
entrepôt était saisi, ils se décidèrent à en-
trer dans la voie des aveux.
Hooarnert, qui avait dit s'appeler Morbée,-
déclina alors son véritable nom ; on sut ains
qu'il venait de purger récemment une condam-
nation à cinq ans de réclusion et qu'il avait"
été un des lieutenants du fameux « Biquot de
Montparnasse », assassiné rue Française, Jans'
des conditions que nos lecteurs n'ont pas en-
core oubliées.
Vols antérieurs
Pressés de questions, les coupables firent les
aveux tos plus complets, non seulement sur la
tentativo avortée de la rue du Mail,sur laquelle,
nous allons revenir, mais encore sur deux
gros vols dont les journaux ont parlé en leur
temps,
11 y a quelques semaines, un vol important
fut commis dans une maison de bonneterie de-
la rue de Rivoli; les voleurs étaient entrés par
le soupirail, avaient, de là, gagné le3 bureaux,
forcé le tiroir-caisse et enlevé une somme de
4.000 francs et 1.000 timbres-poste à 15 cent.
Comme la porte extérieure ne portait aucune,
trace d'effraction on soupçonna des employés;
néanmoins l'enquête ne donna aucun résul-
tat.
Quelques mois auparavant, au commence-
ment de l'année, la bande s'était déjà intro-
duite chez M. Tédesco, éditeur, avenue dé
l'Observatoire. Les voleurs s'étaient introduits
de la même façon, par le soupirail; ils
avaient déboulonné et éventré lecoffre-fort qui
contenait 19.000 francs.
Pour les mêmes raisons, des employés
avaient été également soupçonnés, mais l'en-
quête n'avait, là non plus, donné aucun ré-
sultat.
Rue du Mail
Les bandits ont donné les renseignements-
les plus précis sur la tentative commise dans-
l'immeuble où sont situés nos bureaux. Ils dé-
clarèrent qu'ils n'avaient nullement l'inten-
tion de cambrioler les bureaux du Rappel et
du XLfO Siècle : ils avaient jeté leur dévolu
sur le magasin de soieries de M. Godard, si-
tué dans le même immeuble.
Suivant leur habitude, ils étaient descendus
par un soupirail, et avaient été tout surpris de
se trouver au milieu de quelques paquets de
« bouillons » au lieu d'être dans les sous-sols-
da la maison Godard.
Ils essayèrent de remonter, maià la ceinture:
de soie longue de cinq mètres et garnie de'.
crochets de fer, qui leur avait servi à des-,
cendre par la glissière du soupirail se rompit -.
et ils ne purent remonter; ils forcèrent alors:
la porte du sous-sol, montèrent l'escalier et :
se trouvèrent arrêtés en haut, par une grillej
fermée avec une chaîne. :
C'est en essayant de briser cette chaine que
les malfaiteurs firent du bruit, et que l'atten-
tion des concierges fut attirée.
A ce propos, Hooarnert a eu un mot cy-
nique:
Si le concierge était venu seul, il serait aujour-
d'hui à la Morgue.
Mais les voisins et les agents étaient en nom-
bre sumsant, les malfaiteurs résolurent de ne
pas opposer de résistance et se cachèrent de
nouveau dans les sous-sols du Rappel.
Les trois bandits ont pris hier le chemin du
Dépôt.
Un document
Au cours des perquisitions, M. Beaurain a
saisi une sorte de contrat d'association ou:
mieux une sorte de règlement écrit avec soin
sur du papier grand format.
Voici la copie in-extenso de ce document :
ARTICLE PREMIER. — Tout homme est tenu de
garder le silence sur toutes les opérations.
ART. 2. — A partir de ce jour, celui qui sera
pris à les dévoiler, même i, un ami, ou que seule-
ment que ça vienne aux oreilles (sic) se verra in-
fliger une amende de 500 francs au moins et de
2,000 francs au plus à prélever sur les opérations.
Cet argent sera prélevé sur une seule opération,
si elle dépasse 5,000 francs ou sur plusieurs, si
elle est inférieure.
ART. 3. — Il est expressément défendu de cha-
huter rue do la Gaîté et d'une façon générale, le
moins possible, dans quelque endroit que ce soit
afin de ne pas se faire faire (arrêter) pour des
(ici, un mot que nous traduisons par : futilités).
ART. 4. — Dans un but de sécurité générale, il
est défendu d'acheter des objets volés.
ART. O. — Quand un homme ira faire la bombe
(sic), il ne devra jamais prendre de fiacre dans la
rue de la Gaîté, ni même dans le quartier qu'il ne
devra pas non plus traverser.
ART. 6. - La plus grande Mudéncô est recom-
mandée, quand on sort pour faire quelque chose.
ART. 7. — Aucun homme ne pourra quitter l'ali-
sociation sans verser une amende de 2,000 franco
au moins.
ART. 8. — La manière du travait doit être tenue
secrète même pour les amis, et aucun conseil D6
doit être donné sous peine d'une amende variant)
entre 2,000 et 5,000 fr. >
ART. 9. — Les amendes sont versées entre les
mains du président qui les emploiera à secourir les
associés qui se seraient fait faire. ,
- Tout hommo qui ne suivra pas ces règlements
sera passible d'une amende de 10 à 500 francs, au
gré du président. Signé: PAUL.
- Signé : PAUL.
On ne sait pas encore si la bande possèdal
d'autres affiliés.
, LE SUCCESSEUR DU GENERAL DRIGOMIROfF
(De notre correspondant particulier)
Saint-Pétersbourg, 26 septembre. >
Le successeur du général Dragomiroff au
poste de gouverneur de Jtieff sera le général'
von Wahl, actuellement chef de la gendarme-
rie de Saint-Pétersbou-rg. M. von Wahl doit
surtout sa réputation à la guerre qu'il fait
aux socialistes. On sait qu'il a été déjà l'objet
d'un attentat.
———————————— -
L'ÉPIZOOTIE AU TRANSVAAL
(De notre correspondant particulier)
Capetown, 26 septembre.
L'épidémie qui ravage le bétail de la Rho-
desia a. gagne tu Transvaar et l'Etat GUrange, -.---
Les marchés aux bestiaux ont été supprimés
dans les deux anciennes Républiques.On craint
que l'épidémie n'extermine tout le bétail dt
pays.
———————————— ♦ -
UN DISCIPLE D'HUESSENER
(De notre correspondant particulier)
Magdebourg, 26 septembre.- -,
A Bannekenstein un sous-officier de la ma-
rine en congé a tué d'un coup de son sabre-
baïonnette le soldat Erdmann du 71' régiment
d'infanterie qui en entrant dans un restaurant
ne l'avait pas salué.
LE TÉLÉGRAPHE EN ABYSSINIE
(De notre correspondant particulier)
Rome, 26 septembre.
On inaugurera au mois de décembre la nou-
velle ligne télégraphique qui reliera Massaouah,
le chef-lieu de l'Afrique italienne avec Adis-
.Abeba, la résidence du négus Menelik. Le né-
gus a demandé que le fil passât par Ankober,
où se trouvent détenus les prisonniers politi-
ques entre autres le ras Mangascha.
L'INSURRECTION EN MACÉDOINE
La note des ambassadeurs
Constantinople, 26 septembre.
La note collective des ambassadeurs, ré-i
clamant énergiquement des mesurés tendant
.à faire cesser les massacres et les atrocités
dans la répression de l'insurrection, a été re-
mise à la Porte.
Démarche de l'ambassadeur de Russie
Constantinople, 26 septembre. 1
L'ambassadeur de Russie a rendu visite hier
.au grand-vizir et à Tewfik pacha et a renou-
velé ses représentations au sujet des excès
commis par les troupes turques et par les
bachi-bouzoucks en Roumélie.
La Bulgarie et la Turquie
Sofia, 26 septembre.
En réponse à la notification qui lui était
faite de l'iradé ordonnant à Hilmi pacha de
.cesser toute poursuite contre les Macédoniens,
M. Petroff a déclaré que les propositions de la
Turquie restaient nulles et non avenues, puis-
que cette puissance ne cessait pas, en réalité,
les poursuites et n'arrêtait pas les mouvements
de ses troupes.
Voici, d'après des informations de Constan-
tinople, quelle est la composition de la com-
mission nommée par l'iradé impérial :
Hilmi-pacha, président ; Houlousi-bey, pré-
sident du conseil municipal de Salonique,
Turc ; Noum Nékoursouk, membre de la cour
de justice de Monastir, Grec ; Nicolas Roess,
membre de la cour de justice de Monastir,Bul-
gare ; Niko, membre de la cour de justice
d'Uskub, Serbe, et Coutsoyanni, Roumain.
La commission siégera provisoirement à
Monastir ; elle aura le pouvoir de légiférer et
,de réglementer en vue des réformes à faire en
Macédoine.
Le combat de Kotschana ;
Salonique, 26 septembre. r
Une bande d'une centaine d'insurgés a été
surprise hier près de Kotschana ; elle a perdu.,
72 tués, 12 prisonniers, et une forte quantité
d'armes, de munitions et de dynamite. Sur les
morts et sur les prisonniers, on a trouvé des
papiers établissant qu'ils appartiennent à di-
verses nationalités. i
C'est la première victoire remportée par le3
Turcs sur une véritable bande d'insurgés.
Les prisonniers ont été conduits à Uskub.
Les pertes turques sont inconnues, J
Cette nuit, plusieurs postes militaires ont:
été brûlés entre Mehnk et Djumabaïa.
LES CONGRÉGATIONS
Lesneven, 26 septembre..
MM. Moërdès, commissaire spécial à Brest et
Crozo, greffier du tribunal de simple police à Brest,
représentants dit liquidateur de la congrégation
des Frères de Lamennais, sont arrivés ce matin, è
Lesneven, pour faire l'inventaire des établisse-
ments de Lesneven et du Folgoët. MM. Moërdès et
Crozo ont été accueillis par les cris hostiles d'une
.foule de cléricaux. La gendarmerie a dû charger
jpour les dégager- ;
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITIONl
MYSTÉRIEUSE AGRESSION
Au Grand-Montrouge. — Un cochet
blessé et dévalisé. — Les suites
d'une querelle de ménage.
La nuit dernière, vers 3 h. 112, on trouvai?
dans un terrain, près du cimetière communs;
;de Montrouge, un nommé Jean Barthel, cocher
de place, demeurant 35, rue des Cévennes.
Dans un état pitoyable, Barthel portait au
; cou des ecchymoses indiquant qu'il avait subi
-un commencement de strangulation. Bien que
ses blessures ne soient pas mortelles, l'état du
cochera été jugé assez grave pour néce,itet
ison transporté l'hôpital Cochin. De l'enquête
ouverte il résulte que Barthel s'était disputé
vendredi matin avec sa femme ; il avait même
manifesté son intention formelle de renoncer à
la vie commune. Et pour bien montrer qu'il
,n'était pas homme à laisser traîner les choses
en longueur, il était parti, eniportant une
- somme de 2.000 fr. — toutes les économies du
ménage. ;
Que s'es Hl passé ensuite î
On suppose que Barthel, après avoir dissipé
une partie de l'argent qu'il avait emporté,aul'8',
été entraîné par des individus qui, sous pré-
texte de M faire conduira dans la banlieas*
■(,'/- - j
; • .•
L" - r;:&mro/ CINQ CENTIMES
---
LE six: SIKLZ
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
fi, rae da Mail, Paris.
I» Chez MM. LAGRANGE, CERF etO*
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ABONNEMENTS
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dans tons las Boréaux de Posta
r-- REDACTION : 14, rue du Mail, Paris
Pe4 à 8 heures du - soir et - de 10 heures - du -- sotr à 1 - heure du matin
No 12253. — Lundi "28 Septembre 1903
5 VENDÉMIAIRE AN 112
ADMINISTRATION ; 14, rue du Mail
Adresser lettres et mandats ÏAlrwnstrateur
- - NOS LEADERS --
Les touven industriels
On se rappelle les faits scandaleux
nui eurent leur dénouement devant le
tribunal correctionnel de Tours, au
mois de juin dernier. C'est le couvent
du Refuge de cette ville qui en avait
été le théâtre. Le Refuge est tenu par
une de ces congrégations industrielles,
qui se livrent à l'exploitation la plus
éhontée de l'enfance, se servant d'elle
beaucoup plus qu'elles ne la ser-
vent.
La section tourangelle de la Ligue
des Droits de l'homme et du citoyen a
eu l'idée — idée très heureuse — de
réunir en une petite brochure le
compte-rendu sténographié des débats
sensationnels qui se terminèrent, après
quatre jours d'audience par la con-
damnation de la sœur Marie-Sainte-
Rose à deux mois de prison et cin-
quante francs d'amende. La brochure
a pour titre : « le Procès du Refuge de
Tours. » Elle contient, outre l'interro-:
gatoire des prévenues et le compte-
rendu analytique de l'audition des té-
moins, la plaidoirie de Me Eugène Pré
vost, avocat du barreau de Paris, pour
Mlle Angèle Jean, une des plaignantes,
et le réquisitoire de M. Alphonse Ri-
chard, substitut du procureur de la
République. M. Georges Clemenceau,
le brillant rédacteur en chef de l'Au-
rore, n'a pas jugé indigne de son ta-
lent et de son caractère d'en écrire lui-
même la préface. Et quelle préface ! Le
dilettante le plus raffiné en fera son
régal.
Rien de plus saisissant et de plus
poignant, mais aussi de plus suggestif
que cette lecture. Ouvrez la brochure,
vous ne la quitterez qu'après l'avoir
lue en entier, tant elle vous attache,
vous retient, vous captive ! Et lorsque
vous l'aurez fermée, vous vous de-
manderez si vous n'êtes pas le jouet
d'une illusion et si au lieu d'une his-
toire vécue, ce n'est pas un roman
sorti de l'imagination la plus capricieu-
se et la plus vagabonde, dont vous ve-:
jiez de suivre les mille et mille inci-
dents et les émouvantes péripéties.
*** "-
Quel tableau que celui de ces mal-
heureuses enfants, condamnéés à un
travail de quatorze, quinze et seize
heures par jour, quelquefois davan-
tage. Car si la besogne presse, on pro-
longe la veillée du soir, on prend mê-
me sur la nuit. Point de récréation et
point de repos. Pendant une heure et
demie seulement, de onze heures et
demie à une heure, les jeunes filles
ont le droit de parler, mais à la condi-
tion expresse que le travail ne s'arrê-
tera pas pour cela. C'est la règle, et si
vous voulez savoir avec qu'elle impi-
toyable rigueur elle est appliquée par
la sœur Sainte-Rose, la Terreur, disent
les unes, Tape-Dur, disent les autres,
lisez le compte-rendu de ce procès. ,
Qu'on ne s'avise pas en effet de bou-
der à la tâche. Vous êtes fatiguée, Ma-
demoiselle, harassée, une douche froide
même si vous êtes malade, vous ren-
dra vos forces et vous ragaillardira.
Vos yeux se ferment sous l'action du
sommeil, on vous plongera la tête dans
Ail seau d'eau et on vous l'y main-
tiendra jusqu'à ce que, à demi asphy-
xiée, l'envie de dormir vous ait passé.
Au surplus la révolte n'est pas à re-
douter. Si une nature, plus rebelle
que les autres, fait mine de céder à un
mouvement d'impatience, c'est une
manifestation de volonté, d'indépen-
iance et d'orgueil qui est vite répri-
mée. Des croix de langue, c'est-à-dire
des croix tracées avec la langue, sur
les « dalles de l'atelier » et jusque
« sur le siège des cabinets d'aisance »
rappelant au devoir de soumission
complète et absolue celles qui seraient
tentées d'obéir mollement. Il n'en faut
pas tant pour encourir la colère de
sœur Sainte-Rose. Une « aiguille cas-
sée » par mégarde vous vaut ce traite-
ment odieux et répugnant. -.
Ajoutez à la « douche », au » seau
d'eau », aux « langues de croix », les
« coups de corde » sur les reins nus
jusqu'à ce que le sang coule, le « ca-
shot » avec « la paillasse des mortes » ,
sur laquelle l'infortunée, coupable dé
n'avoir pas produit tout ce que son:
habileté professionnelle a fait espérer
d'elle, aura le loisir, toute une nuit"
durant, de réfléchir aux tortures d'un
enfer non plus imaginaire, mais dont
la réalité l'accable, et vous aurez une
idée du système de punitions humi-
liantes et viles, qui est en honneur
dans ces bagnes industriels, où règne'
en maîtresse la plus insatiable cupi-
dité. ,
; Je ne dis rien de la nourriture. On-:
f mange peu et mauvais. C'est la com-
pensation d'un travail plus long et
plus épuisant. Le résultat, on le de-1
fine, l'anémie, l'hystérie, la tubercu-
lose, la démence ou la folie.
Tout cela, au nom de la charité chre-"
tienne et de la religion. Et oui! Sœur*
Marie Sainte-Rose est convaincue
qu'elle gagne ie ciel par ces procédés
rb ares et qu e pas un de ses tuges:
S'occupera une \W! iUI- é.Yée..
Qu'elle danaia royaume céleste. « La
gloire de Dieu » excuse tout.
***
Pour prévenir de tels abus, le congrès
national d'assistance tenu récemment
à Bordeaux propose que le Gouverne-
ment donne des instructions « pour
l'application stricte de « l'article 19 de
« la loi du 24 juillet 1889 sur la pro-
• « tection des enfants maltraités ou
« moralement abandonnés. :
Que « l'article 11 de la loi du 2 no-
;« vembre 1892 sur le travail des en-
« fants dans des orphelinats indus-
« triels, soit rigoureusement appliqué.:
: « Que dans les établissements d'as-
« sistance privée soit organisée une
« surveillance médicale obligatoire.
f « Que, dans les ateliers des orpheli-
« nats industriels, les inspecteurs du
({ travail aient entrée de jour et de,
,« nuit. » «
Tout cela est fort bien. Mais en at-
tendant qu'on prenne ces mesures à
;l'égard de tous les établissements d'as-:
sistance privée, ne vous semble-t-ilv
pas que ce serait un crime de laisser
plus longtemps moines et nonnes
,sous prétexte de sauver leur âme/
ruiner la santé de ces malheureux or-
phelins ?
« Sans voix et sans défense », comme
dit éloquemment M. Prévost, ces chers
abandonnés sont d'autant plus dignes
de la sollicitude de IJEtat républi
cain.
Aux ouvroirs, aux maisons de re-
fuge, dirigés par les congrégations,
aux couvents industriels, tels que le
Bon-Pasteur de Nancy, le Bon-Pas-
téur de Cholet, le Refuge de Tours, et
autres similaires, une mesure peut
et doit dès à présent être appliquée. Elle
est efficace et à notre portée. Qu'on
les ferme. :. -
Henri Michel.
LA DOCTRINE DE MONROË
Quelques journaux américains
prêtent à un groupe de leurs
concitoyens un projet singulière-,
ment hardi. Il paraît qu'un cer-
tain nombre de Yankees auraient
résolu de prendre les armes pour
imposer à la Colombie le protectorat des
:Etats-Unis.
Ce serait un moyen un peu vif d'en finir
avec les difficultés que suscite l'affaire du
canal interocéanique.
La Colombie s'est toujours montrée en
principe favorable au percement de l'isthmev
de Panama. Mais elle n'a jamais cessé de
s'inquiéter d'un danger : celui que court
une petite République quand elle laisse
l'étranger se créer de gros intérêts chez
elle.
Une telle préoccupation est légitime,
après tout, et nous sommes certains qu'à
Washington, personne, parmi les gens sé-
rieux, ne songe à porter atteinte à l'indé-
pendance de la Colombie. -
En revanche, il n'est point impossible:
que quelques fous soient hantés par des
désirs de conquête. Le développement d'un
tel état d'esprit est favorisé par la popula-
rité de cette doctrine de Monroë qui fait,
des Etats-Unis le gendarme du Nouveau-
Monde.
Déjà plusieurs fois, les vaisseaux de'
guerre des Etats-Unis ont eu à croiser du,
côté de Colon. Le droit de police que s'ar-
roge le gouvernement de Washington va
décidément un peu loin. *
C'est à coup sûr l'opinion, non seulement
de la Colombie, mais d'autres petites Répu-"
'bliques notamment de la République de
Saint-Domingue, à qui les Etats-Unis dé-
pendaient récemment de concéder des dé-
pôts de charbon aux marines europée nnee-
Les Américains devraient avoir la sa-,
gesse de mettre eux-mêmes une limite à-
l'extension rapide qu'ils donnent à la doc-
- trine de Monroë.
- -+> ——.
LA QUESTION DU MAROC
Le correspondant du Daily Mail à Paris, —,
:dont l'Agence Havas déclare ne reproduire;
l'information que sous les plus expresses ré-l
serves, et nous prenons la même précaution
que cette agence — se dit en mesure d'affir-
.mer, d'après une autorité qu'il déclare indis-"
cutable, qu'un accord est intervenu entre la
France et l'Angleterre, avec le consentement
certain de l'Espagne et aussi, croit-il, à la con-
naissance de l'Italie, pour l'établissement d'un
protectorat français au Maroc.
Une bande de territoire longeant le littoral
serait déclarée neutre de façon à éviter toute
possibilité de complications internationales au
sujet des ports fortifiés.
En échange, l'Angleterre recevrait des com-
pensations, probablement du côté de l'E-
gypte ; l'Espagne recevrait aussi certains avan-
tages.
D'autre part, on télégraphie de Berlin au:
Morning Post, et nous faisons pour cette dépê-,
che les mêmes réserves que pour la précédente
qu'un accord a été conclu entre les principa-
les nations européennes au sujet de la politi-
que méditerranéenne.
La France aurait carte blanche au Maroc.
L'Italie recevrait Tripoli.
Le protectorat anglais sur l'Egypte serait,
reconnu et renforcé. L'Espagne recevrait de la
France quelques concessions.
Quant à l'Allemagne, elle se contenterait de *
.privilèges commerciaux au Maroc. 1
De son côté, le Temps publie cette note qui
paralt avoir un caractère officieux : :
Tout le monde sait que des conversations dipio-,
matiques sont engagées depuis longtemps entre
s trois puissances intéressées dans les affaires du
aroc, mais nous croyons savoir qu'elles n'ont pas
encore abouti à un résultat précis.
PIE X ET GUILLAUME Il
(De notre correspondant fJtJrliculferJ
Rome, 26 septembre.
La protonotai. re apostolique Guilpert est parti :
en mission spéciale pour Berlin. Il est porteur
d une lettre autographe du pape, destinée à:
1empereur Guillaume. Il parait que la ques-
tion de la création d'une nonciature à Berlin
jçw.dt no~cau mise à l'ordre du jour.
A LA CAMPAGNE
L'EFFEUILLAGE DES BETTERAVES
Le rôle physiologique des feuilles. -
Quelques expériences. — Influence
néfaste de l'effeuillage. — A
l'école de Grand-Jouan. — La
production du sucre. -
La valeur nutritive
des feuilles.
Dans plusieurs contrées de la France, no-
tamment en Bretagne, on effeuille encore les
betteraves pendant les mois d'août et de sep-
tembre.
, Cet effeuillage, comme le faisait remarquer
M. Heuzé, n'est pas pratiqué dans les exploita-
tions bien dirigées. Ceux qui opèrent encore
l'effeuillage ne savent pas quel rôle physiolo-
gique jouent les feuilles dans la plante et n'a-
gissent ainsi que par routine, croyant ne faire
aucun tort à leurs racines tout en se procurant
■un bon fourrage.
Les matières albuminoïdes, hydrocarbonées
et autres, qui constituent la réserve des raci-
nes, s'élaborent, sous l'influence des rayons so-
laires dans les cellules vertes de la plante
.(cellules à chlorophylle) qui se trouvent en
grande quantité dans les feuilles.
L'eau contenant en dissolution les matières
nutritives (sève ascendante), est absorbée par
des canaux capillaires d'une extrême petitesse,
qui conduisent le liquide nourricier jusque dans.
;les feuilles. Là, la sève ascendante est soumise
à l'action de l'air qui pénètre dans la plante
par de petites ouvertures nommées stomates"
elle y subit un certain nombre de réactions-
chimiques que la respiration et la fonction
'chlorophyllienne mettent en œuvre.
D'après ce que nous venons de dire, il est.
aisé de comprendre qu'en supprimant des;
'feuilles on ralentit l'assimilation chlorophyl-,
lienne et que, par suite, on diminue la quan-
tité de matières alimentaires qui doivent s'em-
magasiner dans les racines. ]
- L'effeuillage est donc pernicieux pour la'
betterave. Non seulement il nuit à l'accroisse- :
ment des racines, mais encore, il facilite l'é-:
largissement du collet et le rend plus frileux, i
,Quand l'effeuillage est pratiqué sur des feuilles:
:très jeunes, le callet présente de larges plaies
qui nuisent à la conservation des racines.
Preuves concluantes
Diverses expériences faites par Pabst,
Schwartz, Yvart à Hohenheim, ont démontré"
que l'effeuillage, pratiqué une seule fois, dimi-
nue la récolte de 7 pour cent et occasionne une.
perte de 36 pour cent, si on opère à deux re,
prises différentes.
En Allemagne, Woolf a montré, lui aussi,
l'influence de l'effeuillage sur les betteraves. :
En 1853, il a obtenu un rendement en racines
de 48,246 kilogrammes avec des betteraves ef-
feuillées une seule fois, tandis que les bettera-
ves non effeuillées dans les mêmes conditions
de sol et de fumure, ont donné 62.900 kilo-"
grammes. Soit donc dans le premier cas une
réduction de récolte de 1Ia environ.
En France, M. Violette, en 1875, a obtenu
les résultats de ses expériences : Sur un champ
de betteraves, il a pratiqué l'effeuillage à trois
reprises différentes. Il a commencé la pre-
mière fois, à la fin de juillet, en supprimant
toutes les feuilles périphériques et en ne gar-,
dant que celles dont la longueur était infé--
rieure à 0m08. -
Le second fut pratiqué vers le milieu d'août;
et le troisième dans les premiers jours do sep-
tembre. La récolte fut faite à la fin de sep-
tembre.
Les betteraves effeuillées donnèrent 23.425
kilogrammes de racines à l'hectare et celles
restées intactes 44.950 kilogrammes.
La conséquence de cette pratique détestable
a donc été de diminuer le rendement de moitié
environ.
L'année dernière, des expériences très con-
cluantes ont été faites à l'école pratique d'a-
griculture de Grand-Jouan.
Ces expériences ont porté sur quatre parcel-
les de terrain, dans les mêmes conditions de'
sol et de culture, plantées en betteraves demi--
sucrières.
Chacune de ces parcelles avait une superficie
d'un are. La première fut effeuillée une fois, le
10 août ; la deuxième, deux fois, le 10 et le 25
août; la troisième, trois fois, le 10 août, le 25
août et le 8 septembre ; la quatrième fut gar-
dée comme témoin et ne fut pas soumise à l'ef,
feuillage.
Voici quels furent les rendements obtenus :
lrc Parcelle. — Racines effeuillées 1 fois. 363 ligr 70'
soit 36.570 kgr. à l'hectare.
2e Parcelle. — Racines effeuillées 2 fois,346 kgr. 20'
soit 34.620 kgr. à l'hectare.
3e Parcelle. — Racines effe uillées 3 fois, 331 kgr. 50,
soit 33.150 kgr. à l'hectare.
4e Parcelle. — Racines non effeuillées, 395 kgr.
soit 39.500 kgr. à l'hectare.
D'après le tableau ci-dessus, on peut con-
clure qu'un effeuillage a occasionné une perte
'de rendement de 7 pour cent, deux effeuillages
en ont occasionné une de 13 pour cent et trois
effeuillages de 17 pour cent environ.
La conclusion qui ressort de ces essais est
,donc la suivante : La suppression des feuilles
de betteraves pendant la végétation réduit très
sensiblement le rendement en racines.
Les betteraves effeuillées
Non seulement le rendement est amoindri
par l'effeuillage, mais la qualité des racines
est inférieure, car le sucre, un des éléments
-nutritifs de la betterave, s'y trouve en moin-
dre quantité.
Nous savons que, d'après les expériences
faites par M. Grandeau et quelques autres sa-
vants, il est possible de substituer le sucre à
une partie des autres aliments dans l'alimenta-
tion du bétail.
Or, comme en effeuillant les betteraves, on
ralentit la circulation des matières hydrocar-
bonées et que, par suite, on diminue la quan-
tité de sucre des racines, il s'ensuit qu'on ap-
pauvrit l'aliment.
Ceci a une importance très grande, au point
de vue de l'alimentation des animaux.
Les betteraves non effeuillées, des expérien-
ces faites l'an dernier à Grand-Jouan, conte-
naient 8.21 pour cent de sucre tandis que les
racines effeuillées une fois en contenaient 7.9
pour cent, celles effeuillées deux fois 6.85 pour
cent et celles effeuillées trois fois 6.10 pour
cent seulement.
Il va sans dire que l'effeuillage diminue de
la même façon la proportion des autres élé-
ments nutritifs.
Ce que valent les feuilles
L'effeuillage des betteraves est donc une,
méthode défectueuse qu'il faut combattre. Cette
opération se comprendrait encore si les feuilles
de betteraves compensaient par la valeur nu-
tritive les pertes occasionnées dans les racines
par leur suppression. Malheureusement, cela
n'a pas lieu, car les feuilles de betteraves sont
très peu nutritives. A l'analyse chimique, ces
feuilles donnent les résultats suivants, en com-
paraison avec l'herbe des prairies :
Feuilles Herbe
de betteraves de prairie
*
Matières protéiques., 1,08 3,05
— grasses 0,06 0,09
— amylacées. 4,02 13,«4
Substance sèQhe. 9148 37,10%
r Nous éonstatons que ces feuilles contien-
nent 9,48 0{0 de matifre sèche, tandis que
l'herbe de prairie en contient 27.10 010.
Par suite de leur pauvreté, les feuilles de
betteraves sont donc incapables de nourrir le-
bétail dans do bonnés conditions. -
1 De plus, données en trop grande quantité,
elles peuvent même devenir nuisibles. Elles
contiennent, en effet, divers sels qui consti-
tuent de véritables purgatifs pour les animaux
auxquels elles sont di"ribuées. Nous conseil-
lerons donc aux cultivateurs de ne plus effeuil-
ler leurs betteraves ou de ne le faire que dans
les années sèches, quand les autres fourrages
font totalement défaut. -
: Encore dans ce cas, ne devra-t-on prendre
que les feuilles qui commencent à jaunir.
A. MONTOUX.
<»
RÉOUVERTURES
Les écoles catholiques que M. Combes a cru
faire définitivement disparaitre continuent à
annoncer pour les premiers jours d'octobre, et
sous la protection de la loi, leurs réouver-'
tures.
C'est ainsi que les écoles Albert-le-Grand,
.Saint-Dominique et Lacordaire inondent les
journaux cléricaux de leurs réclames coutu-,
mières. Ces trois établissements apparte-
naient comme on le sait, aux Domini-;
cains. L'école Albert-le-Grand, notamment, à
Arcueil, aux portes mêmes de Paris, dans un;
parc immense, continue à offrir aux fils de"
famille dli vieuxTaUbourg, a la jeunesse do-'
rée et blasonnée de France un séjour de,
plaisance en même temps que des salles'
d'étude.
Là,se prépareront encore cette année àSaint-;
.Cyr, la foule de porteurs de particule et des
rejetons des émigrés de Coblentz qui, sortant"
de l'école d'application, iront inonder les ré-'
giments de hussards, de dragons et de cuiras-
siers. -',
Rien n'est changé dans la plus belle des:
écoles congréganistes, rien, si ce n'est que des;
soutanes remplacent aujourd'hui les robes:
blanches et noires des dominicains. Un per-
sonnel de prêtres séculiers a été recruté, en
enet dans le clergé de Paris pour donner aux
.enfants l'éducation morale que les domini-
cains dispensaient autrefois.
> « L'école gardera, dit le prospectus, ce ca-:
phet de haute distinction de supériorité dans-,
les études, de discipline familiale et, do patrie-,
tisme éclairé que le père Cartier et le père ;
-Didon avaient su leur imprimer.)) Pour qui sait;
lire entre les lignes ceci veut dire que les f!lê-.'
mes idées étroites et d'un autre âge seront lil-'
culquées aux jeunes gens, la même discipline
religieuse consistant dans la soumission absolue
aux vues de l'Eglise, le même patriotisme
étroit qui restreint la patrie dans les limites
d'une classe privilégiée, en un mot tout ce qui
constitue les caractères distinctifs de l'éduca-
tion de la jeunesse réactionnaire se perpétuera
sous la bienveillante égide de lois salutaires.
Tout mal porte en soi un remède, toute:
épreuve comporte un enseignement. D'ici quel-:
ques mois, nous aurons vu les écoles congré-
ganistes, — malgré la fameuse politique anti-
cléricale du gouvernement — faire de brillan- =
tes rentrées. Cela permettra à M. Combes de':
considérer son œuvre, et de se rendre compte;
de l'erreur qu'il commet en croyant avoir près-,
que achevé sa tâche alors qu'il l'a à peine
amorcée. Je ne parle pas de M. Chaumié, qui a,
d'autres soucis, et à qui répugne, pa-
rait-il, d'attaquer l'enseignement congréga-
niste de la seule arme qui soit pour lui mor-
telle, l'abrogation de la loi de 1850. — Charles.
Darcy.
UAe « rue de Paris » à Budapest
Le Neues Pester Journal annonce, à la date
du 23 septembre, que le corps municipal de
Budapest vient de décerner le nom de « rue de
Paris » à l'une des plus belles artères de la ca-
pitale de la Hongrie. Il relève que cette mar-
que « de courtoisie et de reconnaissance »
était due par Budapest à la première ville de
France, « métropole de la civilisation » et
que cette décision est comme le « symbole des
« liens unissant la grande ville du Danube à la
« doyenne des capitales, le puissant et beau
« Paris ».
On se souvient en effet que, tout récemment,
l'édilité parisienne avait donné le nom de
« rue do Budapest » à l'une des rues de notre
capitale. Les Hongrois n'ont donc pas voulu
demeurer en reste de politesse et ils viennent
d'en fournir le témoignage.
On peut encore rappeler à ce sujet que le
Conseil municipal do la Ville de Paris ne s'é-
tait pas contenté, à cette occasion, de créer
uniquement une « rue de Budapest », mais
qu'il y avait ajouté aussi une « rue de Prague ».
Or, jusqu'à ce moment, — autant que nous
sachions -, Il n'a pas été question de baptiser
le nom de « rue de Paris » l'une des artères de
la ville de Prague. L'initiative de l'édilité de
Budapest sera peut-être une indication pour
la fraction de la presse praguoise dont on n'i-
gnore pas les rapports d'étroite sympathie avec
le monde clérico-nationaliste parisien. Nous
verrons bien si c'est cette presse là qui pro-
pose d'imiter à Prague, l'initiative de Buda-
pest.
- Cette sympathie pour nos partis réaction
naires vient précisément, de se documenter à
nouveau dans un entrefilet, paru le 20 de ce
mois sous le titre M Ciiaumie et le Bloc, dans
les Narodni listy. Ce journal, qui s'est le plus
distingué dans une récente campagne d'inju-
res contre le gouvernement républicain, daube
ironiquement sur les « véhémentes attaques
« dont est l'objet M. f Chaumié, de la part de ce
qu'on est convenu d'appeler le Bloc, pour avoir
« été soupçonné de désapprouver la politique
« belliqueusement anticatholique de M. Com-
« bes. » Or, ajoutent les Narollni listy on sait
« que M. Chaumié s'est simplement abstenu-
« d'offenser, à W5guier, les sentiments reli-
« gieux des Bretons et qu'il a exprimé ses re-:
« grets d'avoir vu s'y produire de vulgaires
« manifestations socialistes. »
Ce qui n'empêche pas que « M. Chaumié,
effrayé de la clameur des journaux du bloc )" ,,
a fait déclarer aux « jacobins irréductibles »,
aux « socialistes ennemis de toute réconcilia-
tion avec l'Eglise », qu'aucune « divergence
de vues n'existait entre MM. Combes et lui. »
— « Comme quoi, termine l'organe jeune-
tchèque, la France a été sauvée, jusqu'à, nou-
vel ordre, une fois de plus ! »
Le Narodni listy, on le voit, continue de bien
mériter de ses amis nationalistes de Paris.
L' AMIRAL GUEYDON
En route pour Marseille
La Compagnie des Chargeurs-Réunis nous
communique le télégramme suivant qu'elle a
reçu du capitaine Logre, commandant de l'A
miral-Gueydon, incendié et naufragé : *
Aden, 26 septembre, midi 50. — Naufragés sui-
vent Marseille embarqués aujourd'hui sur Salazic.
— Signé : LOGRE.
Le Salazie est un paquebot des Messageries
maritimes qui est attendu à Marseille le 5 oc-
tobre.
CASWBRÎGLEIÎHS ,-'
PINCÉ SAQ" RAPPEL"
Une bande organisée. — L'enquête. -
Ce qu'on trouve chez des cambrio-
leurs. — Un poêle bien garni. — Les
exploits de la bande. — Par les
soupiraux. — Employés soup-
çonnés à tort. — Rue du Mail.
— Un concierge qui l'échappe
belle, - Un règlement sé-
vère. — Que d'amendes!
: Nous avons annoncé, dans notre numéro
d'avant-hier que trois cambrioleurs avaient.
été surpris pendant la nuit, dans les locaux
administratifs du Rappel et du XIX* Siècle, 14,.
rue du Mail.
L'enquête, rapidement et habilement menée
par M. Beaurain, commissaire de police du
quartier du Mail, a fait découvrir qu'on se
trouvait en présence d'une association de mal-
faiteurs parfaitement organisée.
Tout d'abord, les trois bandits : Massin, dit ,
Renaud, Legrand dit le Rouquin, et Hooarnert,
dit Morbée, refusèrent de répondre aux ques-
tions de M. Beaurain et de son secrétaire, M. -
Bailly; mais pressés de questions, ils fini-
rent par donner leurs noms et indiquer leurs-
domiciles. ;
doinieiles. Les perquisitions
Rue du Cotentin, où demeurait Massif, riôn:
d'intéressant ne fut trouvé, mais au numéro-
87 de la rue du Château, où Hooarnert et Le-,
grand habitaient avec leurs maîtresses, on
trouva une somme de 2.500 francs en billets de
banque et en or ; l'argent était dissimulé dans,
les profondeurs d'une table de nuit.
M. Beaurain trouva également une liasse de :
fausses factures pouvant faire supposer que les;
malfaiteurs étaient en rapport d'affaires avec,
des marchands de solde.
Les cambrioleurs avaient d'ailleurs déclaré,,
au cours de leur premier interrogatoire qu'ils
revendaient des marchandises soldées.
Un second domicile
Au cours de ses recherches, le commissaire
de police apprit que les bandits possédaient un
second domicile, 36, avenue Villemain dans le-.
14* arrondissement. :
Là, dans deux chambres, dégarnies, se trou-
vaient plusieurs lots de marchandises diverses,.
et dans le foyer d'un poêle, on trouva une
lanterne sourde, des vrilles, des mèches, des.
forets spéciaux pour éventrer les coffres-forts,:
des revolvers, des pinces-monseigneur.
On trouva encore un rouleau de 500 francs
en or.
Les aveux
Quand les cambrioleurs surent que leur
entrepôt était saisi, ils se décidèrent à en-
trer dans la voie des aveux.
Hooarnert, qui avait dit s'appeler Morbée,-
déclina alors son véritable nom ; on sut ains
qu'il venait de purger récemment une condam-
nation à cinq ans de réclusion et qu'il avait"
été un des lieutenants du fameux « Biquot de
Montparnasse », assassiné rue Française, Jans'
des conditions que nos lecteurs n'ont pas en-
core oubliées.
Vols antérieurs
Pressés de questions, les coupables firent les
aveux tos plus complets, non seulement sur la
tentativo avortée de la rue du Mail,sur laquelle,
nous allons revenir, mais encore sur deux
gros vols dont les journaux ont parlé en leur
temps,
11 y a quelques semaines, un vol important
fut commis dans une maison de bonneterie de-
la rue de Rivoli; les voleurs étaient entrés par
le soupirail, avaient, de là, gagné le3 bureaux,
forcé le tiroir-caisse et enlevé une somme de
4.000 francs et 1.000 timbres-poste à 15 cent.
Comme la porte extérieure ne portait aucune,
trace d'effraction on soupçonna des employés;
néanmoins l'enquête ne donna aucun résul-
tat.
Quelques mois auparavant, au commence-
ment de l'année, la bande s'était déjà intro-
duite chez M. Tédesco, éditeur, avenue dé
l'Observatoire. Les voleurs s'étaient introduits
de la même façon, par le soupirail; ils
avaient déboulonné et éventré lecoffre-fort qui
contenait 19.000 francs.
Pour les mêmes raisons, des employés
avaient été également soupçonnés, mais l'en-
quête n'avait, là non plus, donné aucun ré-
sultat.
Rue du Mail
Les bandits ont donné les renseignements-
les plus précis sur la tentative commise dans-
l'immeuble où sont situés nos bureaux. Ils dé-
clarèrent qu'ils n'avaient nullement l'inten-
tion de cambrioler les bureaux du Rappel et
du XLfO Siècle : ils avaient jeté leur dévolu
sur le magasin de soieries de M. Godard, si-
tué dans le même immeuble.
Suivant leur habitude, ils étaient descendus
par un soupirail, et avaient été tout surpris de
se trouver au milieu de quelques paquets de
« bouillons » au lieu d'être dans les sous-sols-
da la maison Godard.
Ils essayèrent de remonter, maià la ceinture:
de soie longue de cinq mètres et garnie de'.
crochets de fer, qui leur avait servi à des-,
cendre par la glissière du soupirail se rompit -.
et ils ne purent remonter; ils forcèrent alors:
la porte du sous-sol, montèrent l'escalier et :
se trouvèrent arrêtés en haut, par une grillej
fermée avec une chaîne. :
C'est en essayant de briser cette chaine que
les malfaiteurs firent du bruit, et que l'atten-
tion des concierges fut attirée.
A ce propos, Hooarnert a eu un mot cy-
nique:
Si le concierge était venu seul, il serait aujour-
d'hui à la Morgue.
Mais les voisins et les agents étaient en nom-
bre sumsant, les malfaiteurs résolurent de ne
pas opposer de résistance et se cachèrent de
nouveau dans les sous-sols du Rappel.
Les trois bandits ont pris hier le chemin du
Dépôt.
Un document
Au cours des perquisitions, M. Beaurain a
saisi une sorte de contrat d'association ou:
mieux une sorte de règlement écrit avec soin
sur du papier grand format.
Voici la copie in-extenso de ce document :
ARTICLE PREMIER. — Tout homme est tenu de
garder le silence sur toutes les opérations.
ART. 2. — A partir de ce jour, celui qui sera
pris à les dévoiler, même i, un ami, ou que seule-
ment que ça vienne aux oreilles (sic) se verra in-
fliger une amende de 500 francs au moins et de
2,000 francs au plus à prélever sur les opérations.
Cet argent sera prélevé sur une seule opération,
si elle dépasse 5,000 francs ou sur plusieurs, si
elle est inférieure.
ART. 3. — Il est expressément défendu de cha-
huter rue do la Gaîté et d'une façon générale, le
moins possible, dans quelque endroit que ce soit
afin de ne pas se faire faire (arrêter) pour des
(ici, un mot que nous traduisons par : futilités).
ART. 4. — Dans un but de sécurité générale, il
est défendu d'acheter des objets volés.
ART. O. — Quand un homme ira faire la bombe
(sic), il ne devra jamais prendre de fiacre dans la
rue de la Gaîté, ni même dans le quartier qu'il ne
devra pas non plus traverser.
ART. 6. - La plus grande Mudéncô est recom-
mandée, quand on sort pour faire quelque chose.
ART. 7. — Aucun homme ne pourra quitter l'ali-
sociation sans verser une amende de 2,000 franco
au moins.
ART. 8. — La manière du travait doit être tenue
secrète même pour les amis, et aucun conseil D6
doit être donné sous peine d'une amende variant)
entre 2,000 et 5,000 fr. >
ART. 9. — Les amendes sont versées entre les
mains du président qui les emploiera à secourir les
associés qui se seraient fait faire. ,
- Tout hommo qui ne suivra pas ces règlements
sera passible d'une amende de 10 à 500 francs, au
gré du président. Signé: PAUL.
- Signé : PAUL.
On ne sait pas encore si la bande possèdal
d'autres affiliés.
, LE SUCCESSEUR DU GENERAL DRIGOMIROfF
(De notre correspondant particulier)
Saint-Pétersbourg, 26 septembre. >
Le successeur du général Dragomiroff au
poste de gouverneur de Jtieff sera le général'
von Wahl, actuellement chef de la gendarme-
rie de Saint-Pétersbou-rg. M. von Wahl doit
surtout sa réputation à la guerre qu'il fait
aux socialistes. On sait qu'il a été déjà l'objet
d'un attentat.
———————————— -
L'ÉPIZOOTIE AU TRANSVAAL
(De notre correspondant particulier)
Capetown, 26 septembre.
L'épidémie qui ravage le bétail de la Rho-
desia a. gagne tu Transvaar et l'Etat GUrange, -.---
Les marchés aux bestiaux ont été supprimés
dans les deux anciennes Républiques.On craint
que l'épidémie n'extermine tout le bétail dt
pays.
———————————— ♦ -
UN DISCIPLE D'HUESSENER
(De notre correspondant particulier)
Magdebourg, 26 septembre.- -,
A Bannekenstein un sous-officier de la ma-
rine en congé a tué d'un coup de son sabre-
baïonnette le soldat Erdmann du 71' régiment
d'infanterie qui en entrant dans un restaurant
ne l'avait pas salué.
LE TÉLÉGRAPHE EN ABYSSINIE
(De notre correspondant particulier)
Rome, 26 septembre.
On inaugurera au mois de décembre la nou-
velle ligne télégraphique qui reliera Massaouah,
le chef-lieu de l'Afrique italienne avec Adis-
.Abeba, la résidence du négus Menelik. Le né-
gus a demandé que le fil passât par Ankober,
où se trouvent détenus les prisonniers politi-
ques entre autres le ras Mangascha.
L'INSURRECTION EN MACÉDOINE
La note des ambassadeurs
Constantinople, 26 septembre.
La note collective des ambassadeurs, ré-i
clamant énergiquement des mesurés tendant
.à faire cesser les massacres et les atrocités
dans la répression de l'insurrection, a été re-
mise à la Porte.
Démarche de l'ambassadeur de Russie
Constantinople, 26 septembre. 1
L'ambassadeur de Russie a rendu visite hier
.au grand-vizir et à Tewfik pacha et a renou-
velé ses représentations au sujet des excès
commis par les troupes turques et par les
bachi-bouzoucks en Roumélie.
La Bulgarie et la Turquie
Sofia, 26 septembre.
En réponse à la notification qui lui était
faite de l'iradé ordonnant à Hilmi pacha de
.cesser toute poursuite contre les Macédoniens,
M. Petroff a déclaré que les propositions de la
Turquie restaient nulles et non avenues, puis-
que cette puissance ne cessait pas, en réalité,
les poursuites et n'arrêtait pas les mouvements
de ses troupes.
Voici, d'après des informations de Constan-
tinople, quelle est la composition de la com-
mission nommée par l'iradé impérial :
Hilmi-pacha, président ; Houlousi-bey, pré-
sident du conseil municipal de Salonique,
Turc ; Noum Nékoursouk, membre de la cour
de justice de Monastir, Grec ; Nicolas Roess,
membre de la cour de justice de Monastir,Bul-
gare ; Niko, membre de la cour de justice
d'Uskub, Serbe, et Coutsoyanni, Roumain.
La commission siégera provisoirement à
Monastir ; elle aura le pouvoir de légiférer et
,de réglementer en vue des réformes à faire en
Macédoine.
Le combat de Kotschana ;
Salonique, 26 septembre. r
Une bande d'une centaine d'insurgés a été
surprise hier près de Kotschana ; elle a perdu.,
72 tués, 12 prisonniers, et une forte quantité
d'armes, de munitions et de dynamite. Sur les
morts et sur les prisonniers, on a trouvé des
papiers établissant qu'ils appartiennent à di-
verses nationalités. i
C'est la première victoire remportée par le3
Turcs sur une véritable bande d'insurgés.
Les prisonniers ont été conduits à Uskub.
Les pertes turques sont inconnues, J
Cette nuit, plusieurs postes militaires ont:
été brûlés entre Mehnk et Djumabaïa.
LES CONGRÉGATIONS
Lesneven, 26 septembre..
MM. Moërdès, commissaire spécial à Brest et
Crozo, greffier du tribunal de simple police à Brest,
représentants dit liquidateur de la congrégation
des Frères de Lamennais, sont arrivés ce matin, è
Lesneven, pour faire l'inventaire des établisse-
ments de Lesneven et du Folgoët. MM. Moërdès et
Crozo ont été accueillis par les cris hostiles d'une
.foule de cléricaux. La gendarmerie a dû charger
jpour les dégager- ;
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITIONl
MYSTÉRIEUSE AGRESSION
Au Grand-Montrouge. — Un cochet
blessé et dévalisé. — Les suites
d'une querelle de ménage.
La nuit dernière, vers 3 h. 112, on trouvai?
dans un terrain, près du cimetière communs;
;de Montrouge, un nommé Jean Barthel, cocher
de place, demeurant 35, rue des Cévennes.
Dans un état pitoyable, Barthel portait au
; cou des ecchymoses indiquant qu'il avait subi
-un commencement de strangulation. Bien que
ses blessures ne soient pas mortelles, l'état du
cochera été jugé assez grave pour néce,itet
ison transporté l'hôpital Cochin. De l'enquête
ouverte il résulte que Barthel s'était disputé
vendredi matin avec sa femme ; il avait même
manifesté son intention formelle de renoncer à
la vie commune. Et pour bien montrer qu'il
,n'était pas homme à laisser traîner les choses
en longueur, il était parti, eniportant une
- somme de 2.000 fr. — toutes les économies du
ménage. ;
Que s'es Hl passé ensuite î
On suppose que Barthel, après avoir dissipé
une partie de l'argent qu'il avait emporté,aul'8',
été entraîné par des individus qui, sous pré-
texte de M faire conduira dans la banlieas*
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