Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-08-07
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 07 août 1903 07 août 1903
Description : 1903/08/07 (N12201). 1903/08/07 (N12201).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le Numéro. PARIS & DÉPARTEMENTS
Le Numéro CINQ CENTIMES
LE AY1TA T qiïri w
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NOS LEADERS
L'INCONNU
En principe,, le Saint-Esprit devait à
l'Eglise, aux cardinaux, au pape dé-
funt, au pape à venir, et à lui-même
de descendre sur le Conclave. En fait, :
est-il descendu? Grave question sou-
levée' par les cléricaux eux-mêmes.
Certes, pour le bon renom de la reli-
gion catholique, il est .préférable que
le Saint-Esprit n'ait pas affecté une
trop grande négligence à l'égard de
Yélection du Vatican.
Aussi la presse cléricale s'obstine-
t-elle à nous persuader que le Saint-
Esprit est bien accouru au Vatican
pour y remplir ses fonctions de camer-
lingue de l'au-delà.
La meilleure preuve d'une interven-
tion divine dans les débats du conclave
résiderait en ce fait que l'éfuse trouve
être M. Sarto.
Est-ce que vous ou moi, dit en sub-:
! stance un de nos confrères réaction-
naires, aurait pensé à M. Sarto ? Vous,
auriez parié pour Rampolla, pour
Gotti, pourVanutelli. Sur Sarto, vous
auriez eu peur de perdre vos cent sous
à la loterie. Seul, Dieu, représenté par
une de ses trois personnes, a pu aller
chercher l'outsider, et le pousser in-
sensiblement au premier rang.
Je m'en voudrais de ternir l'illusion
jolie des publicistes de droite. Cepen-
dant, ils ne devraient point ignorer
que toutes les assemblées ont une ten-
dance à écarter les candidatures trop
caractérisées, surtout quand il s'agit
de donner un titulaire à un poste de
représentation. 1
Voyez nos congrès parlementaires :
en dehors de M. Thiers et, peut-être,
de M. Casimir-Périer, ce ne furent ja-
mais des chefs de partis qui furent
nommés présidents de la République.
Devrions-nous croire, pour cette rai-
son, que M. Félix Faure nous fut oc-
troyé, il y a quelques années, par le
Saint-Esprit ? La fonction de Bon-Dieu
ne serait pas une sinécure si elle créait
l'obligation, dans tous les concours,
de départager lès favoris et les « to-
quards ». -
Sauf le respect dû à celui qui, depuis
quarante-huit heures, s'appelle Pie X,
je constate que, dans le steeple-chase
pontifical, c'est le « toquard » qui a
passé le premier le poteau.
Chacun s'exerce à deviner les per-
formances prochaines du « crack »
qu'une victoire surprenante met en
évidence.
***
Nos adversaires politiques pensent
Irouver une indication précise sur les
intentions du nouveau pape dans une
interview prise par le New-York Herald
peu avant le conclave, à M. Sarto, qui,
alors, passait pour être à peine « pa-
pable ».
Voici le passage essentiel de la dé-
claration dont il s'agit :
Le gouvernement francais persécute les or-
dres monastiques, expulse les sœurs de cha-
rité, et ne perd aucune occasion de manifester
ses sentiments antireligieux. La France pour-
tant est une nation essentiellement catholique
de cœur. Notre ressentiment ne va donc pas à
la France elle-même, mais à son gouvernement
actuel, qui représente, au lieu de la démocra-
tie, une véritable démagogie révolutionnaire.
- Il y a, en effet, suivant l'opinion de
Pie X, deux démocraties : la vraie et
la fausse. La fausse, c'est la nôtre ; la
vraie, c'est la sienne.
Le pontife dont le règne commence
aurait donc pour 'programme, en ce
qui concerne la France, la lutte contre
la démocratie laïque, au moyen du
« socialisme chrétien ».
C'est une des hypothèses que nous
avions prévues et discutées depuis
longtemps ; elle n'est donc pas de na-
ture à nous émouvoir beaucoup. Du
reste, la démocratie chrétienne man-
que d'unité, comme parti et comme
doctrine. Une de ses formes est sim-
plement l'antisémitisme. Les antijuifs
d'Autriche, qui sont maîtres de Vienne,
s'intitulent, en effet; démocrates-chré-
liens. Démocrate chrétien, aussi, le
petit groupe de catholiques belges qui
: s'est souvent accordé avec le parti ou-
vrier contre le gouvernement clérical,
et dont on n'entend plus guère parler.
Démocrates chrétiens certains cercles
catholiques de France. Démocrate
chretien enfin, le Comité catholique
p^u)' lu défense droit dont la propa-
gande cou* toîse et indépendante nous
than. drs ïaçcns et du vocabulaire
, I!s-' C~r. —
Entre ces démocrates chrétiens, si
* 'ïérent;; les uos des autres, quels sont
les vrais, quels sont les faux aux yeux
de Pie X ? Nous.attendrons qu'il nous
renseigne à ce sujet. A quand la pre-
mière encyclique ?
L'antisémitisme répugne tellement
à l'esprit français, il a déjà &ubi un
écrasement électoral si complet, il est,
en un mot, impopulaire au point que
le Vatican hésitera sans doute à em-
barquer sa fortune en cette galère en
perdition.
Le socialisme romain qu'on va prê-
cher aux populations sera plutôt celui
des syndicats jaunes, celui de M. Bru-
netière, celui - de - l'abbé Lemire et des
jeunes - gens des facultés catholiques.
Nous sommes bien tranquilles : il
[manquera à la Révolution de la sou-
tane la flamme et même l'étincelle;
i pauvre Révolution qui a sur la langue
¡le sel du baptême et dont le front dé-
goutte d'eau bénite. Le peuple dira :
i (f Çà, la République? Çà, le socia-
lisme? Çà, la Révolution? Çà, ma
nlle? On me l'a changée en nour-
rice ! »
***
Je crois que l'Eglise jouerait volon-
tiers chez nous le rôle immoral que
remplissent, dans le monde des oi-
seaux, les femelles des coucous. On
chargerait la France, bonne fille, de
couver d'innombrables petits moines
qui, un jour, pilleraient, opprime-
raient et massacreraient les républi-
cains.
Pie X croit-il que la France soit
assez niaise pour se laisser berner si
grossièrement ?
Hugues Destrem.
—i i.
LA QUESTION MAGNAUD
Le bruit a couru que le prési-
dent Magnaud allait être nommé
au tribunal de Reims.
La chose n'est pas impossible,et
elle paraît déplaire aux mélinis-
tes. A ce titre, il faudrait souhai-
ter que le bruit fût fondé. Mais diverses rai-
.sons nous empêchent de l'annoncer avec
certitude.
Et d'abord, on ne peut déplacer, sans son
assentiment, un membre de la magistrature
assise. A supposer qu'un avancement fut
offert à M. Magnaud, le bon juge accepte-
rait-il 7 Il se trouve bien à Château-Thierry,
et il a exprimé plusieurs fois en public l'in-;
tentidn d'y rester.
Ensuite, M. Magnaud n'accepterait cer-
tainement pas un changement de siège, si
'ce changement devait lui lier les bras. M.
Vallé a pu faire à M. Seré de Rivière la
mauvaise plaisanterie de l'envoyer, delà
huitième chambre de la Seine, où, d'accord;
avec ses assesseurs, il pouvait rendre des
jugements conformes à notre conception
actuelle de la justice, à la dixième cham-
bre, où il va, nous dit-on, se trouver enca-
dré entre des - assesseurs peu disposés à en-
trer dans ses vues; il a pu, dis-je, opérer ce,
changement, parce qu'il évoluait dans les.
dépendances d'un même tribunal, et que, <
dans cette mesure, le ministre de la jus--;
: tiée est souverain; mais M. Vallé tente-
rait en vain de transférer M. Magnaud de
Château-Thierry à Reims, sans l'aveu de
celui-ci ; et M. Magnaud ne se prêterait à.
:un tel mouvement que s'il avait la certitude-
d'être secondé par ses assesseurs à Reims,
comme il l'est à Chât eau-Thierry.
Donc, ou les juges assesseurs de Reims
ne sont pas disposes à marcher dans la
voie que M. Magnaud a ouverte, et M. Ma-
gnaud n'acceptera pas d'aller se faire anni-
hiler par eux, ou ces juges sont, comme
M. Magnaud, les partisans d'une justice
plus humaine, et M. Vallé, qui vient de
fermer la bouche àM. Séré de Rivière, n'a
probablement pas songé à offrir auxjuge-.
ments de M. Magnaud un prétoire plus
retentissant. Si nous nous trompons sur ce
.dernier point, nous l'avouerons en toute'
loyauté et avec plaisir.
LE TÉLÉGRAPHE SANS FIL
DANS LA MARINE ALLEMANDE
(De noire correspondant particulier)
.: Berlin, 5 août.
L'; Amirauté a adopté un règlement pour l'ap-
plication générale du : *Iégraphe sans fil dans'
la marine allemande. L emploi de la nouvelle
invention n'excluera nullement le mode de si-
gnaux en usage jusqu'ici. Les appareils du
nouveau télégraphe serviront principalement
au service de reconnaissance et d'exploration
des escadres de guerre. Pour empêcher l'enne-
mi d'intercepter les dépêches on préconise deux
moyens: l'emploi d'un codebien concis et l'ajus-;
tage de l'appareil à des grandes intensités élec-
triques.
—— - »
L'OR EN ABYSSINIE
IDe notre correspondant particulier)
Rome, 5 août.
L'ingéniéur Riboni, directeur des mines au-
rifères de Wallega, en Abyssinie, est arrivé à
Rome et a présenté au gouvernement un rap-
port très intéressant sur l'industrie minière de
cette région. Il affirme que les gisements sont!
très riches et que toute la population indigène
est prise d'une fièvre d'or semblable à celle
qui règne au Klondyke.
M. Riboni pense rentrer en Abyssinie avec
un outillage complet pour l'exploitation des
mines d'or.
LE ROI DE GRÈCE CHEZ LE SULTAN
(De notre correspondant particulier)
Athènes, 5 août.
La visite du roi Georges de Grèce au sultan
Abdul-Hamid est définitivement fixée au 15
octobre.
Auparavant on réglera quelques questions
trestées en suspens, depuilà guerre gréco-tur-
que. Certains hommes politiques croient même
que, de l'entrevue des deux souverains, il ré.
sultera une alliance gréco-turque. Cotte asser-
tion est peut-être exagérée. Mais il est fort pro-
bable qu'une entente s'établira contre la Bul-:
garie. On sait que la Grèce voit d'un mauvais
œIl les Bulgares accaparant le mouvement ma-
cédonien. -
L'EDUCATION PHYSIQUE
Création d'un cours supérieur. — Au
Lycée Janson-de Sailly. — Une ca-
tégorie de privilégiés. — Mécon-
tentement général du per-
Sonnel. — Un cours par
trop exclusif. — On
demande l'égalité
pour tous.
Depuis une quinzaine" d'années, les profes-
seurs de gymnastique ne cessaient de récmer,
par f organe de leurs feuilles spéciales et dans
différents congrès, la création d'un cours supé-
rieur d'éducation physique. Ce cours, dans
leur pensée, devait" être destiné, non seule-.
imeot à étendre leurs connaissances, mais en-
;core à les tenir au courant des nombTeux pro-
'grès réalisés par la science moderne.
Grâce à leurs démarches répétées et aussi au
concours pécuniaire de « l'Union des Societés,
de Gymnastique de France », qui n'a pas hésité
à mettre à la disposition du ministère de 1 ins-
truction publique la somme de 5,000 fr., ce
; cours supérieur, tant désiré, vient d'être créé.
Confié à M. Demeny qui, depuis quelques
î années déjà, s'est spécialisé dans l'étude des
Questions se rapportant à l'éducation physique,
ce cours va avoir lieu pendant la durée du
.mois d'août, au lycée Janson-de-Sailly; deux
professeurs que, nous voulons le croire, des
services exceptionnels ont désignéq à l'attention
-du ministre, ont été adjoints au directeur du
'cours.
Voilà donc, selon toute vraisemblance, une
; création qui aurait dû remplir d'aise le per-
sonnel chargé de l'enseignement de la gymnasti-
i que dans les lycées, collèges et écoles primai-
res.
Si nos renseignements sont exacts, il n'en
est malheureusement pas ainsi.
Un mécontentement général, au contraire,
s'est emparé de ces modestes fonctionnaires et
,eeci en raison de l'organisation vraiment ex-
traordinaire du cours en question.
Un « toile » général
Dans une circulaire en date du a juin der-
nier et adressée aux recteurs par le ministre;
;de l'instruction publique, celui-ci s'exprimait
-ainsi :
A la suite de ces cours un certificat sera délivré
aux auditeurs qui en auront été jugés dignes par
leur conduite, leur aptitude et les résultats obte-
nus. Il pourra en être tenu compte, soit pour l'a-
vancement ultérieur des professeurs déjà en fonc-
tions, soit pour l'obtention d'un poste de profes-
seur.
Je vous prie, monsieur le recteur, de porter ces
dispositions à la connaissance des professeurs def
gymnastique des lycées et collèges de votre res-
sort en invitant ceux qui désireraient en profiter à
vous adresser leur demande d'ici au 15 juin.
Comme bien l'on pense, les demandes furent
nombreuses. Hélas! plus nombreuses encore
furent les déceptions.
En effet, vingt professeurs seulement sur près
fdedeux cents qui avaient sollicité de suivre le
[cours, furent désignés.
On comprendra l'émoi, pour mieux dire, le
tolle général qui s'empara du personnel.
: Chacun n'en pouvait revenir. Pourquoi, se
: demandaient-ils, un si petit nombre d'enffif
inous sont-ils admis à suivre ce cours? —
Comment les privilégiés s'y sont-ils pris pour
être désignés Y
Ce sont là des questions auxquelles il serait
difficile de répondre, à moins d'être dans le
secret des dieux qui président aux destinées de
nos établissements scolaires. Cependant, la dé-
signation pour Paris ne tarda pas à édifier les
intéressés, car l'heureux candidat fut vite
connu.
Croit-on, par exemple, que le choix dm rec-
teur s'était porté sur un professeur ayant déjà
quelques années de service et qui avait pu « se
distinguer par sçs aptitudes » et « par des ré-
sultats » ? — Oh ! que non. — On choisit le
professeur, le dernier nommé, n'ayant à peine
que quelques mois d'enseignement, c'est-à-
dire n'ayant encore rendu aucun service, et
n'ayant obtenu aucun résultat.
On admettra avec nous que, dans les bureaux
du ministère le l'instruction publique, on a
une façon plutôt singulière de récompenser les.
services de vieux et zélés serviteurs. Mais il y
a mieux.
Un petit cénacle
Puisque trois professeurs ne pouvaient ensei-
gner officiellement à plus de vingt élèves, on
pouvait supposer que des professeurs en fonc-
tion; auditeurs libres, seraient admis à suivre
à leurs risques et périls le nouveau cours et
qu'ainsi ils pourraient prétendre, eux aussi,
comme l'indiquait la circulaire ministérielle,
aux avantages qui devaient résulter de l'exa-
men. Ici, les postulants avaient compté sans
M. le directeur du cours.
Probablement après entente avec quelques
.personnages influents il fut bien dit que qj cl-
iques auditeurs seraient admis, mais — et c'est
i ici qu'apparaît le but que poursuivent les ré-
novateurs - les professeurs devraient être dans
■ la note voulue, c'est-à dire devraient solliciter
(leur admission auprès de M. le directeur du
cours. On voit tout de suite la conséquence de
¡cette manière de faire. M. le directeur, selon
son bon plaisir, accepterait ou refuserait qui-
i conque serait connu pour ne pas partager ses
idées sur la rénovation de l'espèce humaine,
nous allions dire sur la nomination prochaine,
au titre d'inspecteur général, du nouveau pon-
tife.
On le voit, cette manière de faire n'est pas
trop arbitraire.
, Plus fort encore
Nous, l'avons, dit, un titre, du moins un di-
plôme de professorat, sera la conclusion de
l'examen qui clôtutera ce cours et .à ceux-là
seulement qui serait munis de ce nouveau titre,
on réservera des avantages, des places et des.
'sinécures.
Or, nous apprenons que seuls les 20 élèves
qui ont été désignés poursuivre le cours, se-
ront admis à passer, l'examen.
Ainsi, quiconque peut se présenter à l'exa-
mén d'entrée de toutes nos grandes écoles ; un
étudiant que (conque, quelle que soit la manière,
quel que soit l'établissement où il s'est préparé
pourra prétendre à tous les titres universitai-
res par le seul fait d'être reçu à l'examen, tan-
dis que pour être professeur de gymnastique
il faudra sortir de là chapelle de M. X., aVOIt :
été non seulement agréé par lui, selon son bori :
vouloir, mais encore avoir reçu l'estampille
officielle qui n'est basée sur aucun motif.
Avouons que cette manière de faire serait:
plutôt scandaleuse, si elle n'était grotesque.
Nous voulons croire que le ministre de l'ins-
truction publique, ainsi que M. le directeur de
renseignement secondaire, ne sont pas au cou-
rant de ces faits, car nous savons qu'il n'e;$tj
ni dans leurs habitudes, ni dans leurs mani»> ■'
res de faire, de tolérer un tel état de choses.
Nous attendons avec confiance leur intervew..
tion.
L. DUTY.
♦
UNE CRISE A LA MAISON KRUPP
IDO notre correspondant particulier)
Magdebourg, 3 août.
Une crise .parait s'être produite dans radqti-
nisfcration de la maison Krupp. M, Teufol, ii-
recteur des usines de fonderie à Magdebourg,
a donné sa démission. D'autres changements
auront encore lieu dans le personnel.
D'anciens officiers auxquels on donnait une
sinécure et qui n'avaient qu'une fonction déco-
rative à remplir ont été licenciés avec une forte
indemnité.
:— » —
LES PROPHÈTES
Je ne suis pas superstitieux et j'ai toujours
ri des prophètes. Ces gens-là m'amusent beau-
coup, qu'ils prédisent des succès ou des catas-
trophés, des événements heureux ou desdeuils.
Il m'et impossible de les prendre au sérieux.
Mais bien plus drôles encore sont ceux qui
Arrivent après la bataille pour en expliquer les ?
phases, et qui, un fait s'étant produit, indi-
quent les raisons fatales pour lesquelles il de-
vait se produire. C'est bien malin, une fois
qu'un empereur, un pape, un roi a disparu du
nombre des vivants, que de dire qu'en calcu-
lant le nombre de lettres de son nom, en addi-
tionnant les chiffres de la date de sa naissance,
en soustrayant du chiffre de son âge multiplié
par deux le quart du nombre d'années qtiu sa
mère avait en lui donnant le jour, on peut dé-
terminer exactement la date, l'heure même de
leur décès.
Il fallait le dire avant.
Ceux qui se livrent à cet aimable petit jeu
ne doivent évidemment rien trouver de mieux
à faire. Laissons les donc tranquilles. Ils réap-
paraîtront à la première occasion, nous démon-
treront que le ministère Combes devait fatale-
ment durer un nombre de jours aisé à déduire
par toutes sortes de combinaisons de lettres et
,d'opérations mathématiques, comme ils ont
établi après coup que M. Loubet devait être
président de la République et que M. Carnot
devait mourir à Lyon.
Et occupons-nous des autres : on a raconté,
ces temps-ci, qu'au temps jadis, un pape avait
indiqué par avance tous ceux qui se succéde-
raient surle trône de saint Pierre en les désignent
par une formule spéciale. C'est ainsi que
Léon XIII était : Lumen in cœlo, et que Pie X
devient : Igms ardens.
Remarquez bien le vague de ces formules
qui peuvent s'appliquer à n'importe qui. Les
croyants vous diront avec le plus grand sérieux
que Léon XIII était « lumen in coeto » lumière
dans le ciel, parce que ses armes portaient une
étoile brillant au firmament. Ces mêmes com-
mentateurs de grimoires prophétiques, vous
affirmeraient avec le même sérieux, si, par ha-
sard, l'ancien pape avait eu d'autres armes que-
« lumière dans le ciel » signifie soit que Léon
Xnl, esprit auguste, sera une des gloires du
paradis, ou que sous son pontificat une comète
traversa, très brillante, l'éther, et l'on aurait
tm le. pape de la comète, comme l'on a eu le
vin de la comète.
De même ignis ardens « feu ardent », que
l'on applique à Pie X, signifiera suivant les
cas : un incendie à Saint-Pierre, un pontife à
la foi profonde et brûlante, ou au caractère
violent, une éruption du Vésuve, ou une fiè-
vre chaude,..
Il n'est donc pas difficile d'être prophète, et
l'on peut débiter, comme Mlle Couesdon, toute
«Mo de niaiseries, il y aura toujours de? sots
pour crf - aveuglément à ces balivernes et
des fumistes u ura d'interprétations fan-
taisistes et intéressées, pour expliquer grave-
ment et doctoralement les formules énigmati-
que. - Charles Darcy.
.-
L'AFF AIRE DU SU-PAO
-:--- Pékin, 5 août.
La Chine a adressé aux ministres étrangers
une note demandant l'extradition des journa-
listes chinois inculpés de sédition et actuelle-
ment à Shanghai. La note dit que ces journa-
listes seront exécutés. ':,
Les partisans de la douairière affirment au-
jourd'hui que le journaliste qui a été tué à coups
de verges a été étranglé avant d'avoir pu souf-
frir beaucoup. Tous les Européens résidant en
Chineçupplient les ministres de repousser la
demandé du gouvernement chinois.
Londres, ii août.
Chambre des communes. - M. Balfour an-
nonce que le ministre britannique à Pékin a
été informé que, suivant l'opinion du gouver-
nement britannique, les journalistes chinois de
Shanghaï ne doivent pas être remis aux auto-
torités chinoises.
- ♦ ..i..
LES PLUS-VALUES
Le chiffre total du rendement des impôts in-
directs et monopoles de l'Etat pour le mois de
juillet s'élève à la somme de 253.130.300 fr.,
.accusant ainsi une plus-value de 6.717.100 fr.
par rapport aux évaluations budgétaires et une
augmentation de 4.938.500 fr. par rapport à la
période correspondante de l'année précédente.
Le tableau du rendement mensuel des impôts
continue à faire apparaitre des résultats très
satisfaisants.
L'excédent réalisé par rapport aux évalua-
tions budgétaires dans les sept premiers mois
de l'année s'élève à 51.009.200 fr.
Comparés aux résultats de la période cor-
respondante de 1902, - les résultats totaux de
1903 sont en augmentation de 72.365.700 fr.
L'augmentation de 4.938.500 fr. afférente au
mois écoulé marque dans les recettes un pro-
grès d'autant plus sensible qu'il a été atteint
malgré une diminution de 9.811.000 fr. obser-
vée dans le rendement de l'impôt sur les su-
cres, diminution provisoire, due aux facultés
qu'a accordées 1 administration au commerce
- du nouveau tarif.
jusqu'à la mise en 'Vigueur. du nouveau tatïf.
L'aérostat militaire des États-Unis
IDe noire correspondant particulierf
New-York, 5 août.
Il se pourrait que l'aérostat militaire des
.EttsUnis fit son premier essai presqu'en
Imeme temps que celui du War Office anglais.
Le professeur Langley vient, en effet, de:
iterminer son nouveau ballon. - Comme celui de ,.
Santos-Dumont, l'aérostat américain ala forme
d'un cigare, Il est long de 20 mètres et son
plus grand diamètre et de 5 mètres. Le char-
pentage est composé de tuyaux d'acier très
minces. Au front se trouvent deux ailes dont,
chacune a une superficie de 50 mètres carrés.
Un couple analogue est placé à la partie posté-
rieure du, ballon. Les quatre ailes représentent
une poussée de 750 kilogrammes. Un moteur à
pétrole est placé au dessous du corps de l'aé-
rostat. Il actionne une hélice à laquelle se.
trouve aussi un gouvernail. : ", -
LA FINLANDE OPPRIMEE,
IDI notre correspondant particulier)
Stockholm, 5 août.
Le baron de Born qui, le printemps passé, a
été exilé de la Finlande, sa patrie, a adressé au
;tsar une pétition demandant à être traduit de-
'vant des magistrats, pour que son cas soit ré-
gulièrement jugé. -
La légation russe de Stockholm a fait savoir
i à M. le baron de Born que le tsar a refusé de
recevoir la pétition.
LE NOUVEAU PAPE
APRES i.'EtTION ,
La première journée de Pie X. - Dé-
tails rétrospectifs. — Les fêtes du
couronnement. — La réception
du corps diplomatique.
Rome, 5 août. '-.
Ce matin, à 10 h., à la chapelle Sixtine, a
été chanté le grand Te Deum pour l'élection do
Pie X, en présence de, tout le Sacré-Collège et
de toute la cour pontificale.
La physionomie do la chapelle est restée ce
qu'elle était après l'élection du pape : tous les
baldaquins des cardinaux sont baissés, à l'ex-
:ception de celui portant le numéro 8, qui sur-
montait le fauteuil qu'occupait le cardinal
Sarto.
Le pape, assis sur une sorte de trône devant
l'autel, portant la mitre en tète, a l'eçu de
nouveau l'adoration des cardinaux. Les chan-
itres de la chapelle pontificale ont exécuté le
Te Deitm de Palestrina. La cérémonie termi-
née, Pie X a enlevé ses vêtements pontificaux
et s'est rendu à pied — ce qui n'avait plus
lhm pendant les dernières années de Léon XIII
- dans la salle- rovale et la salle ducale, qui
étaient remplies do prélats et de personnages
de marque.
Le pape est monté ensuite dans l'ascenseur,
.qui l'a conduit jusqu à l'apparwroent qu'une
cupe aujourd'hui c'est-à dire l'ancien appaî-
tement du ^cardinal. Rainpolla.
Au Vatican, le personnel manifeste une
grande satisfaction, pafccé qu'il espéra que le
nouveau pape ne fera pas der grands change-
ments ainsi, ce matin il a anuonoofJ.W!I toute
: l'antichambre était conservée, y compris le
docteur Lapponi.
Le pape a déjà reçu un très grand nombre
;de dépêches de félicitations. -
On ouvrira aujourd'hui les appartements
pontificaux en présence des neveux de Léon
XIII, du doyen des protonotaires apostoliques
et d'autres témoins, et l'on fera l'inventaire de
tous les objets ayant appartenu au défunt pour
les remettre ensuite aux personnes qui ont
été désignées dans le testament.
Echos du conclave
Les cardinaux sont heureux d'être sortis du
conclave, bien que leur réclusion, de leur aveu
même, n'ait pas été si pénible qu'on le racon-
tait. Le conclave ressemblait plutôt à une re-
traite ecclésiastique.
Dès le 1" scrutin, le nom du cardinal Sarto
a réuni quelques voix qui sont toujours allées
en augmentant. Son élection est devenue cer-
taine lundi soir et a été faite hier, à 11 h., par
50 suffrages.
Contrairement aux prévisions et aux nouvel-
les données par les journaux, la candidature
du cardinal Serafino Vannutelli n'a jamais été
une candidature sérieuse.
Dans une des premières séances, un cardinal
autrichien déclara, à titre gracieux, que le
gouvernement de François-Joseph, usant des
privilèges anciens, opposait le droit de veto au
■ cardinal Rampolla. Celui-ci se leva aussitôt et
déclara, avec dignité et au milieu d'un grand
recueillement, qu'il protestait contre l'ingé-
:rence du pouvoir laïque dans l'élection pontifi-
cale, mais qu'il serait très heureux d'échapper
,au poids de la dignité et de la lourde charge du
pontificat.
L'attitude du cardinal Rampolla a été admi-
,mirée par la grande majorité du Sacré-Col-
lège, qui a jugé sévèrement la démarche de
l'Autriche.
Lorsque le cardinal Sarto a vu sa candida-
ture gagner du terrain, il a supplié par deux
fois les cardinaux de ne pas l'élire. Ce n'est
que sur les instances réitérées de ses amis qu'rl
s'était enfin résigné à se laisser porter. :
Lorsque son élection a été proclamée et quand
le cardinaLOregliahù a demandé s'il acceptait,
le cardinal Sarto a eu presque une-syncope.
'Pendant la première adoration, il était excessi-
.vem(mt ému et pleurait abondamment. -
Le pape a reçu ensuite tous les conclavistes
tet s'est même laissé photographier. -
Aucune signification particulière ne doit être
aUribuée au nom de Pie X qu'a pris le nou-
veau pape.
Le couronnement du pape
Lorsqu'on lui a demandé quel nom il voulait
prendre, le cardinal Sarto a répondu : « Con-
fiant dans le mérite des saints (parmi les papes
qui ont porté le nom de Pie, on compte plu-
sieurs saints) qui défendirent l'Egliso, je prends
le nom de Pie X ».
Le couronnement de Pie X aura lieu très
probablement à une date très rapprochée,
pour permettre à tous les cardinaux d'y as-
sister. Toutefois, rien n'est encore fixé of
ficiellement. Mais on parle de dimanche pro-
chain.
Le cardinal-vicaire a notifié à toutes les égli-
ses de Rome l'élection du nouveau pape et or-
donné qu'un Te Deum de remerciement serait
; chanté le 6 août.
Charges confirmées
; Le nouveau pape a nommé Mgr Galli, secré-
taire des lettres latines, et Mgr Sardi, secré-
taire des brefs aux princes. Il a confirmé
dans leurs charges les autres prélats du Vati-
can.
Réception « in corpore »
Rome, 5 août.
Demain matin, à 11 h. le pape recevra le
corps diplomatique in corpore, qui viendra lui
offrir ses souhaits. Il recevra prochainement
en audience personnelle les ambassadeurs et
les ministres qui lui présenteront leurs lettres
de créance.
jvoir la suite dans notre DEUXIEME EDITION,
———————————— ————————————
LE CONGRES DES AMICALES D'INSTITUTEURS
Ordres du jour. — Politique et ban-
quets. — La conférence Bernheim
* Marseille, o août.
Le 3e congrès des amicales d'institutrices et
d'instituteurs de France a été inauguré ce ma-
'lin; 115 amicales sont représentées par plus
dé 600 délégués. M. Michel, président du con-
grès, a souhaité la bienvenue à ses collègues ;
il a défini en quektuesmots le rôle social et ci-
vique de l'instituteur moderne.
La séance de ce matin a été remplie par l'é-
lection du bureau et la formation des commis-
sions. Le docteur Bernheim fera, cet après-
midi, une conférence sur la protection sanitaire
dans et par l'enseignement.
Le Congrès décide d'envoyer une adresse au
président de la République, au président du
conseil, au ministre de l'instruction publique
et au ministre de la marine. -
Le Congrès vote ensuite un ordre du jour
par lequel il envoie un souvenir ému à la mé-
!mtJire du D' Bauquet, récemment décédé, qui a-
laissé sa magnifique propriété de Noues pour
servir de refuge aux institutrices infirmes.
De- soir, la municipalité offre un vin
d'honneur aux congressistes. La municipalité,
de son côté, se rendra au banquet de Clôture du
congrès auquel assisteront, croit-on, MM.
Chaumié et Pelletan.
Ce banquet aura lieu-samedi soir à 9 h. Il
est certain que M. Combes ne s'y rendra pas,
un Jiner intime étant organisé à la préfec-
ture.
La municipalité ira au banquet des amicales,
mais elle s'abstiendra de paraître à celui du
lendeinafn qui est offert * M: Combes et dont la
caractère est essentiellement politique.
Ce banquet a réuni déjà plus de 4.000 sous-
cripteurs à 4 fr.
11 sera servi, à midi, sous le hall du dépôt.
des tramways, à La Capellette. Afin d'assurer
à chaque convive la certitude de pouvoir man-
ger, les organisateurs ont décidé que le menu
se composera d'un repas ^poid, dont les éle^"
ments s€ftrouveront,dans un panier du genre
de ceux qui.sont vefcnfus en chemin de fer. -
La protection sanitaire
Après la discussi{jJ. différente questions
professionnelles et pédagogiques, le Dr Samuel
Bernheim, de Paris, a fait une conférence sur
la protection sanitaire dans et par l'enseigne.
ment.
Il a exposé les ravages cruels exercés dans
notre pays par la tuberculose, l'alcoolisme et 14,
syphilis. Ces trois fléaux humains coûtent an-
nuellement à la France 300,000 victimes. et
deux milliards de francs. Ils se commandent
s enchaînent, se complètent mutuellement. Pouf
: les combattre effficacement il faut les attaquer
■ tous les trois à la fois.
Le docteur Bernheim pense que la défense la
; meilleure consiste à former l'éducation hygié-
nique de la jeunesse et de l'enfance. Cette édu-
cation ne peut se faire qu'à l'école. M. Be-
;rnheim conseille aux congressistes d'organiser
:dans chaque département un dispensaire pro-
visionnel qui servirait à la fois pour soigner
les luctHuteurs tuberculeux, et comme centre
et foyer destruction sanitaire. De plus, tous
.les i'nstitnteur h:¡ n3is, en réunissant et en
cen.tr.aIisalJl llIr ressources, pourront côns-
truire quatre ou c-nq saWô. ?a poùp sofgner
,s plus gravement atleint.
Cette conférence a produit une hnpres!!Iioll'
profonde suç les congressistes.
A 5 h., les membres du bureau se sont ren-
dus chez les autorités départementales; muni-
cipales et académiques.
A 9 h., les membres de l'Union des institu-
teurs et des institutrices des Bouches-du-
Rhôneont offert, au siège de l'Union, un punch
amical aux membres du congrès.
Voir* à la 3*
les Dernières Dépèoues
LES ATROCITÉ$, DU LYNCHAGE
New- York, 5 août,
Les lynchages continuent. Aujourd'hui, c'est
un blanc, inculpé d'assassinat, qui a été enlevé
.de vive force de la prison d'Asotin, dans l'Etat
de Washington, et a été pendu dans la rue, au
fil qui sert à l'éclairage électrique.
UNE MONSTRUEUSE AFFAIRE
Juste sanction
Notre ami et collaborateur Armand Depper
a longuement raconté l'abus de pouvoir com-
mis par M. Paulhan, maire de Laubert.qui, sur
la foi de la rumeur publique, se rendit, ac-
compagné du juge de paix, du brigaaier de
gendarmerie et d'un gendarme, au domicile de
Mme Solignac, institutrice publique, à qui il,
fut déclaré qu'elle était sous le coup d'uno ac-
cusation d'accouchement clandestin suivi de
suppression ou de non déclaration d'enfant.
Traduit en correctionnelle pour dénonciation
calomnieuse, M. Paulhan fut acquitté comme
ayant agi de bonne foi.
Le procureur de la République a fait appel
a minima. L'affaire viendra prochainement de-
vant la cour d>appel de Nîmes. 'P -.
Le préfet de la Lozère vjent de suspendre M.
Paulhan poun un mois.
— : * -
, LES; INCIDENTS D'OUESSANT j
Au sujet des incidents «Vûuessant, que non
avons relatés: tfèalbagaetnentje ministre de la
guerre qui n'en aaraitété informé que par la
vore de la presse — a infligé des punitions
d'arrêts au général Gossard et au colonel Privée
commandant respectivement la 2* brigade et le
2e régiment d'infanterie coloniale, chefs hiérar-
chiques des soldats qui ont commis les dé--
sordres..
———————————— » ———————————.
LES CONGRÉGATIONS
Constatations judiciaires. - A Paris e1
en banlieue. — En justice. — Con-
damnations diverses. — Pro-
cession interdite.
La préfecture de police a fait apposer, hiei
matin, les scellés sur les chapelles suivantes.
qui appartiennent à des congrégations d'honf
mes dissoutes :
Chapelle des prêtres da- l'Oratoire, 2, quai dei
Célestins.
Chapelles des Marianistes, 22, rue N()trc-Dan;,
des-Champs (grand collège Stanislas), 153 rue d6
Rennes (petit Collège Stanislas), 28, rue (hl,,ont.
parnasse.
Chapelle des clercs du Saint-Viateur, 37 ca 41»
rue des Marguettes.
Chapelle des frères do Marie, 48, rue Pernety.
Chapelle des frères de la Société de Marie, 32, rue
de Monceau.
Chapelles des Dominicains, 3o, rue Saint-Didier
et à Arcueil.
Chapelle des Oblats de Saint-François de-* Sales,
43, rue Saint-Denis, à Samt-Ouen.
■ Chapelle des-clercs de Notre-Dame de Sion, 6,
impasse Choquet, à Issy-tes-Moulineaux.
Chapelle des-: Franciscains, 83, rue Falguière,
La préfecture de police a fait constater le
départ des religieux des établissements suivants
qui devaient fermer leurs portes le 31 juillet :
Petits frères de Marie de Saint-Génis-Laval, à
Vanves, à Courbevoie, à Puteaux, dans le quartier
Croulebarbe, à Paris. -
Frères de la Sainte-Famille de Belley, à l'église
Saint-Eugène.
Frçres. de l'institution chrétienne de Saint-Ga-
brief, à Nogent-sur-Marne.
Frères do l'instruction chrétienne de Ploermel, à
Mon treuil.
Frères de la Société de Marie, 156 bis, rue de
Retlncs, et 22, rue Notve-Dame-des-Chainps. -
Dominicains de Courbevoie, à Arcueil.
Oratoriens, 2 et 4, quai des Célestins.
Petits frères de Mario de Saint-Genis-Laval, 48,
rue Pernéty.
Tous les religieux desservant ces établisse-
ments se sont dispersés conformément à la'
loi.
Chez les Clercs dû Saint-Viateur do Vour-
les, le comniissaire de polico a constaté que
quelques-uns de ces religieux avaient revêtu
des habits civils. Ils ont déclaré qu'ils étaient
'délégnés d'une société civile et qu étant ainsi
sécularisés, ils n'ont pas cru devoir partir.
Devant les tribunaux
Autun (Saclne-et-Loire), 5 août.
Le tribunal correctionnel d'Autun a rendu
ses jugements dans les procès intentés aux
sœurs de l'Enfant-Jésus de Cauffailles.
11 a condamné Mlle Pauline Lhomond, en
religion sœur Bernard, à 16 fr. d'amende pour
ouverture de l'école congréganiste de la rue de
la Charité, à Autun, sans autorisation, et l'abbé
Marcel PHfaua. chanoine honoraire, pr
Le Numéro CINQ CENTIMES
LE AY1TA T qiïri w
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
14, rue du Mail, Paris.
Et chez MM. LAGRANGE, CERF et CM
6, place de la Bourse, 6
Adresse Télégraphique : XIX* SIÈCLB- PARIS
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Départements — 7 f. — 12 f. — 24 f.
Union Postale — 9 f.* - 16 f. — 32 L
les Abonnements sont reçus sans frai
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REDACTION : 14i rue du Mail, Paris
De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du sotr à 1 heure du mattta
N. 12201. — Vendredi 7 Août 1903
20 THERMIDOR AN 111
ADMINISTRATION ; 14, rue dit Hall
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
ABONNEMENTS D'ÉTÉ
Pour être agréable à nos lecteurs qui
8absentcnt de chez eux pendant l'été
et qui craignent de ne pas trouver le jour-
nal dans les localités où ils vont, nou-
établissons des abonnements de vacances
partant de n'importe quelle date, moyens
nant 0 fr. 05 centimes par numéro pour la
France et 0 fr. 10 centimes pour, l'étranger.
Exemple :
Abonnement de 8 jours. 0 fr. 40
- 10 - 0 fr. 50
- 20 — 1 fr. »» -:
- 30 - 1 fr. 50
NOS LEADERS
L'INCONNU
En principe,, le Saint-Esprit devait à
l'Eglise, aux cardinaux, au pape dé-
funt, au pape à venir, et à lui-même
de descendre sur le Conclave. En fait, :
est-il descendu? Grave question sou-
levée' par les cléricaux eux-mêmes.
Certes, pour le bon renom de la reli-
gion catholique, il est .préférable que
le Saint-Esprit n'ait pas affecté une
trop grande négligence à l'égard de
Yélection du Vatican.
Aussi la presse cléricale s'obstine-
t-elle à nous persuader que le Saint-
Esprit est bien accouru au Vatican
pour y remplir ses fonctions de camer-
lingue de l'au-delà.
La meilleure preuve d'une interven-
tion divine dans les débats du conclave
résiderait en ce fait que l'éfuse trouve
être M. Sarto.
Est-ce que vous ou moi, dit en sub-:
! stance un de nos confrères réaction-
naires, aurait pensé à M. Sarto ? Vous,
auriez parié pour Rampolla, pour
Gotti, pourVanutelli. Sur Sarto, vous
auriez eu peur de perdre vos cent sous
à la loterie. Seul, Dieu, représenté par
une de ses trois personnes, a pu aller
chercher l'outsider, et le pousser in-
sensiblement au premier rang.
Je m'en voudrais de ternir l'illusion
jolie des publicistes de droite. Cepen-
dant, ils ne devraient point ignorer
que toutes les assemblées ont une ten-
dance à écarter les candidatures trop
caractérisées, surtout quand il s'agit
de donner un titulaire à un poste de
représentation. 1
Voyez nos congrès parlementaires :
en dehors de M. Thiers et, peut-être,
de M. Casimir-Périer, ce ne furent ja-
mais des chefs de partis qui furent
nommés présidents de la République.
Devrions-nous croire, pour cette rai-
son, que M. Félix Faure nous fut oc-
troyé, il y a quelques années, par le
Saint-Esprit ? La fonction de Bon-Dieu
ne serait pas une sinécure si elle créait
l'obligation, dans tous les concours,
de départager lès favoris et les « to-
quards ». -
Sauf le respect dû à celui qui, depuis
quarante-huit heures, s'appelle Pie X,
je constate que, dans le steeple-chase
pontifical, c'est le « toquard » qui a
passé le premier le poteau.
Chacun s'exerce à deviner les per-
formances prochaines du « crack »
qu'une victoire surprenante met en
évidence.
***
Nos adversaires politiques pensent
Irouver une indication précise sur les
intentions du nouveau pape dans une
interview prise par le New-York Herald
peu avant le conclave, à M. Sarto, qui,
alors, passait pour être à peine « pa-
pable ».
Voici le passage essentiel de la dé-
claration dont il s'agit :
Le gouvernement francais persécute les or-
dres monastiques, expulse les sœurs de cha-
rité, et ne perd aucune occasion de manifester
ses sentiments antireligieux. La France pour-
tant est une nation essentiellement catholique
de cœur. Notre ressentiment ne va donc pas à
la France elle-même, mais à son gouvernement
actuel, qui représente, au lieu de la démocra-
tie, une véritable démagogie révolutionnaire.
- Il y a, en effet, suivant l'opinion de
Pie X, deux démocraties : la vraie et
la fausse. La fausse, c'est la nôtre ; la
vraie, c'est la sienne.
Le pontife dont le règne commence
aurait donc pour 'programme, en ce
qui concerne la France, la lutte contre
la démocratie laïque, au moyen du
« socialisme chrétien ».
C'est une des hypothèses que nous
avions prévues et discutées depuis
longtemps ; elle n'est donc pas de na-
ture à nous émouvoir beaucoup. Du
reste, la démocratie chrétienne man-
que d'unité, comme parti et comme
doctrine. Une de ses formes est sim-
plement l'antisémitisme. Les antijuifs
d'Autriche, qui sont maîtres de Vienne,
s'intitulent, en effet; démocrates-chré-
liens. Démocrate chrétien, aussi, le
petit groupe de catholiques belges qui
: s'est souvent accordé avec le parti ou-
vrier contre le gouvernement clérical,
et dont on n'entend plus guère parler.
Démocrates chrétiens certains cercles
catholiques de France. Démocrate
chretien enfin, le Comité catholique
p^u)' lu défense droit dont la propa-
gande cou* toîse et indépendante nous
than. drs ïaçcns et du vocabulaire
, I!s-' C~r. —
Entre ces démocrates chrétiens, si
* 'ïérent;; les uos des autres, quels sont
les vrais, quels sont les faux aux yeux
de Pie X ? Nous.attendrons qu'il nous
renseigne à ce sujet. A quand la pre-
mière encyclique ?
L'antisémitisme répugne tellement
à l'esprit français, il a déjà &ubi un
écrasement électoral si complet, il est,
en un mot, impopulaire au point que
le Vatican hésitera sans doute à em-
barquer sa fortune en cette galère en
perdition.
Le socialisme romain qu'on va prê-
cher aux populations sera plutôt celui
des syndicats jaunes, celui de M. Bru-
netière, celui - de - l'abbé Lemire et des
jeunes - gens des facultés catholiques.
Nous sommes bien tranquilles : il
[manquera à la Révolution de la sou-
tane la flamme et même l'étincelle;
i pauvre Révolution qui a sur la langue
¡le sel du baptême et dont le front dé-
goutte d'eau bénite. Le peuple dira :
i (f Çà, la République? Çà, le socia-
lisme? Çà, la Révolution? Çà, ma
nlle? On me l'a changée en nour-
rice ! »
***
Je crois que l'Eglise jouerait volon-
tiers chez nous le rôle immoral que
remplissent, dans le monde des oi-
seaux, les femelles des coucous. On
chargerait la France, bonne fille, de
couver d'innombrables petits moines
qui, un jour, pilleraient, opprime-
raient et massacreraient les républi-
cains.
Pie X croit-il que la France soit
assez niaise pour se laisser berner si
grossièrement ?
Hugues Destrem.
—i i.
LA QUESTION MAGNAUD
Le bruit a couru que le prési-
dent Magnaud allait être nommé
au tribunal de Reims.
La chose n'est pas impossible,et
elle paraît déplaire aux mélinis-
tes. A ce titre, il faudrait souhai-
ter que le bruit fût fondé. Mais diverses rai-
.sons nous empêchent de l'annoncer avec
certitude.
Et d'abord, on ne peut déplacer, sans son
assentiment, un membre de la magistrature
assise. A supposer qu'un avancement fut
offert à M. Magnaud, le bon juge accepte-
rait-il 7 Il se trouve bien à Château-Thierry,
et il a exprimé plusieurs fois en public l'in-;
tentidn d'y rester.
Ensuite, M. Magnaud n'accepterait cer-
tainement pas un changement de siège, si
'ce changement devait lui lier les bras. M.
Vallé a pu faire à M. Seré de Rivière la
mauvaise plaisanterie de l'envoyer, delà
huitième chambre de la Seine, où, d'accord;
avec ses assesseurs, il pouvait rendre des
jugements conformes à notre conception
actuelle de la justice, à la dixième cham-
bre, où il va, nous dit-on, se trouver enca-
dré entre des - assesseurs peu disposés à en-
trer dans ses vues; il a pu, dis-je, opérer ce,
changement, parce qu'il évoluait dans les.
dépendances d'un même tribunal, et que, <
dans cette mesure, le ministre de la jus--;
: tiée est souverain; mais M. Vallé tente-
rait en vain de transférer M. Magnaud de
Château-Thierry à Reims, sans l'aveu de
celui-ci ; et M. Magnaud ne se prêterait à.
:un tel mouvement que s'il avait la certitude-
d'être secondé par ses assesseurs à Reims,
comme il l'est à Chât eau-Thierry.
Donc, ou les juges assesseurs de Reims
ne sont pas disposes à marcher dans la
voie que M. Magnaud a ouverte, et M. Ma-
gnaud n'acceptera pas d'aller se faire anni-
hiler par eux, ou ces juges sont, comme
M. Magnaud, les partisans d'une justice
plus humaine, et M. Vallé, qui vient de
fermer la bouche àM. Séré de Rivière, n'a
probablement pas songé à offrir auxjuge-.
ments de M. Magnaud un prétoire plus
retentissant. Si nous nous trompons sur ce
.dernier point, nous l'avouerons en toute'
loyauté et avec plaisir.
LE TÉLÉGRAPHE SANS FIL
DANS LA MARINE ALLEMANDE
(De noire correspondant particulier)
.: Berlin, 5 août.
L'; Amirauté a adopté un règlement pour l'ap-
plication générale du : *Iégraphe sans fil dans'
la marine allemande. L emploi de la nouvelle
invention n'excluera nullement le mode de si-
gnaux en usage jusqu'ici. Les appareils du
nouveau télégraphe serviront principalement
au service de reconnaissance et d'exploration
des escadres de guerre. Pour empêcher l'enne-
mi d'intercepter les dépêches on préconise deux
moyens: l'emploi d'un codebien concis et l'ajus-;
tage de l'appareil à des grandes intensités élec-
triques.
—— - »
L'OR EN ABYSSINIE
IDe notre correspondant particulier)
Rome, 5 août.
L'ingéniéur Riboni, directeur des mines au-
rifères de Wallega, en Abyssinie, est arrivé à
Rome et a présenté au gouvernement un rap-
port très intéressant sur l'industrie minière de
cette région. Il affirme que les gisements sont!
très riches et que toute la population indigène
est prise d'une fièvre d'or semblable à celle
qui règne au Klondyke.
M. Riboni pense rentrer en Abyssinie avec
un outillage complet pour l'exploitation des
mines d'or.
LE ROI DE GRÈCE CHEZ LE SULTAN
(De notre correspondant particulier)
Athènes, 5 août.
La visite du roi Georges de Grèce au sultan
Abdul-Hamid est définitivement fixée au 15
octobre.
Auparavant on réglera quelques questions
trestées en suspens, depuilà guerre gréco-tur-
que. Certains hommes politiques croient même
que, de l'entrevue des deux souverains, il ré.
sultera une alliance gréco-turque. Cotte asser-
tion est peut-être exagérée. Mais il est fort pro-
bable qu'une entente s'établira contre la Bul-:
garie. On sait que la Grèce voit d'un mauvais
œIl les Bulgares accaparant le mouvement ma-
cédonien. -
L'EDUCATION PHYSIQUE
Création d'un cours supérieur. — Au
Lycée Janson-de Sailly. — Une ca-
tégorie de privilégiés. — Mécon-
tentement général du per-
Sonnel. — Un cours par
trop exclusif. — On
demande l'égalité
pour tous.
Depuis une quinzaine" d'années, les profes-
seurs de gymnastique ne cessaient de récmer,
par f organe de leurs feuilles spéciales et dans
différents congrès, la création d'un cours supé-
rieur d'éducation physique. Ce cours, dans
leur pensée, devait" être destiné, non seule-.
imeot à étendre leurs connaissances, mais en-
;core à les tenir au courant des nombTeux pro-
'grès réalisés par la science moderne.
Grâce à leurs démarches répétées et aussi au
concours pécuniaire de « l'Union des Societés,
de Gymnastique de France », qui n'a pas hésité
à mettre à la disposition du ministère de 1 ins-
truction publique la somme de 5,000 fr., ce
; cours supérieur, tant désiré, vient d'être créé.
Confié à M. Demeny qui, depuis quelques
î années déjà, s'est spécialisé dans l'étude des
Questions se rapportant à l'éducation physique,
ce cours va avoir lieu pendant la durée du
.mois d'août, au lycée Janson-de-Sailly; deux
professeurs que, nous voulons le croire, des
services exceptionnels ont désignéq à l'attention
-du ministre, ont été adjoints au directeur du
'cours.
Voilà donc, selon toute vraisemblance, une
; création qui aurait dû remplir d'aise le per-
sonnel chargé de l'enseignement de la gymnasti-
i que dans les lycées, collèges et écoles primai-
res.
Si nos renseignements sont exacts, il n'en
est malheureusement pas ainsi.
Un mécontentement général, au contraire,
s'est emparé de ces modestes fonctionnaires et
,eeci en raison de l'organisation vraiment ex-
traordinaire du cours en question.
Un « toile » général
Dans une circulaire en date du a juin der-
nier et adressée aux recteurs par le ministre;
;de l'instruction publique, celui-ci s'exprimait
-ainsi :
A la suite de ces cours un certificat sera délivré
aux auditeurs qui en auront été jugés dignes par
leur conduite, leur aptitude et les résultats obte-
nus. Il pourra en être tenu compte, soit pour l'a-
vancement ultérieur des professeurs déjà en fonc-
tions, soit pour l'obtention d'un poste de profes-
seur.
Je vous prie, monsieur le recteur, de porter ces
dispositions à la connaissance des professeurs def
gymnastique des lycées et collèges de votre res-
sort en invitant ceux qui désireraient en profiter à
vous adresser leur demande d'ici au 15 juin.
Comme bien l'on pense, les demandes furent
nombreuses. Hélas! plus nombreuses encore
furent les déceptions.
En effet, vingt professeurs seulement sur près
fdedeux cents qui avaient sollicité de suivre le
[cours, furent désignés.
On comprendra l'émoi, pour mieux dire, le
tolle général qui s'empara du personnel.
: Chacun n'en pouvait revenir. Pourquoi, se
: demandaient-ils, un si petit nombre d'enffif
inous sont-ils admis à suivre ce cours? —
Comment les privilégiés s'y sont-ils pris pour
être désignés Y
Ce sont là des questions auxquelles il serait
difficile de répondre, à moins d'être dans le
secret des dieux qui président aux destinées de
nos établissements scolaires. Cependant, la dé-
signation pour Paris ne tarda pas à édifier les
intéressés, car l'heureux candidat fut vite
connu.
Croit-on, par exemple, que le choix dm rec-
teur s'était porté sur un professeur ayant déjà
quelques années de service et qui avait pu « se
distinguer par sçs aptitudes » et « par des ré-
sultats » ? — Oh ! que non. — On choisit le
professeur, le dernier nommé, n'ayant à peine
que quelques mois d'enseignement, c'est-à-
dire n'ayant encore rendu aucun service, et
n'ayant obtenu aucun résultat.
On admettra avec nous que, dans les bureaux
du ministère le l'instruction publique, on a
une façon plutôt singulière de récompenser les.
services de vieux et zélés serviteurs. Mais il y
a mieux.
Un petit cénacle
Puisque trois professeurs ne pouvaient ensei-
gner officiellement à plus de vingt élèves, on
pouvait supposer que des professeurs en fonc-
tion; auditeurs libres, seraient admis à suivre
à leurs risques et périls le nouveau cours et
qu'ainsi ils pourraient prétendre, eux aussi,
comme l'indiquait la circulaire ministérielle,
aux avantages qui devaient résulter de l'exa-
men. Ici, les postulants avaient compté sans
M. le directeur du cours.
Probablement après entente avec quelques
.personnages influents il fut bien dit que qj cl-
iques auditeurs seraient admis, mais — et c'est
i ici qu'apparaît le but que poursuivent les ré-
novateurs - les professeurs devraient être dans
■ la note voulue, c'est-à dire devraient solliciter
(leur admission auprès de M. le directeur du
cours. On voit tout de suite la conséquence de
¡cette manière de faire. M. le directeur, selon
son bon plaisir, accepterait ou refuserait qui-
i conque serait connu pour ne pas partager ses
idées sur la rénovation de l'espèce humaine,
nous allions dire sur la nomination prochaine,
au titre d'inspecteur général, du nouveau pon-
tife.
On le voit, cette manière de faire n'est pas
trop arbitraire.
, Plus fort encore
Nous, l'avons, dit, un titre, du moins un di-
plôme de professorat, sera la conclusion de
l'examen qui clôtutera ce cours et .à ceux-là
seulement qui serait munis de ce nouveau titre,
on réservera des avantages, des places et des.
'sinécures.
Or, nous apprenons que seuls les 20 élèves
qui ont été désignés poursuivre le cours, se-
ront admis à passer, l'examen.
Ainsi, quiconque peut se présenter à l'exa-
mén d'entrée de toutes nos grandes écoles ; un
étudiant que (conque, quelle que soit la manière,
quel que soit l'établissement où il s'est préparé
pourra prétendre à tous les titres universitai-
res par le seul fait d'être reçu à l'examen, tan-
dis que pour être professeur de gymnastique
il faudra sortir de là chapelle de M. X., aVOIt :
été non seulement agréé par lui, selon son bori :
vouloir, mais encore avoir reçu l'estampille
officielle qui n'est basée sur aucun motif.
Avouons que cette manière de faire serait:
plutôt scandaleuse, si elle n'était grotesque.
Nous voulons croire que le ministre de l'ins-
truction publique, ainsi que M. le directeur de
renseignement secondaire, ne sont pas au cou-
rant de ces faits, car nous savons qu'il n'e;$tj
ni dans leurs habitudes, ni dans leurs mani»> ■'
res de faire, de tolérer un tel état de choses.
Nous attendons avec confiance leur intervew..
tion.
L. DUTY.
♦
UNE CRISE A LA MAISON KRUPP
IDO notre correspondant particulier)
Magdebourg, 3 août.
Une crise .parait s'être produite dans radqti-
nisfcration de la maison Krupp. M, Teufol, ii-
recteur des usines de fonderie à Magdebourg,
a donné sa démission. D'autres changements
auront encore lieu dans le personnel.
D'anciens officiers auxquels on donnait une
sinécure et qui n'avaient qu'une fonction déco-
rative à remplir ont été licenciés avec une forte
indemnité.
:— » —
LES PROPHÈTES
Je ne suis pas superstitieux et j'ai toujours
ri des prophètes. Ces gens-là m'amusent beau-
coup, qu'ils prédisent des succès ou des catas-
trophés, des événements heureux ou desdeuils.
Il m'et impossible de les prendre au sérieux.
Mais bien plus drôles encore sont ceux qui
Arrivent après la bataille pour en expliquer les ?
phases, et qui, un fait s'étant produit, indi-
quent les raisons fatales pour lesquelles il de-
vait se produire. C'est bien malin, une fois
qu'un empereur, un pape, un roi a disparu du
nombre des vivants, que de dire qu'en calcu-
lant le nombre de lettres de son nom, en addi-
tionnant les chiffres de la date de sa naissance,
en soustrayant du chiffre de son âge multiplié
par deux le quart du nombre d'années qtiu sa
mère avait en lui donnant le jour, on peut dé-
terminer exactement la date, l'heure même de
leur décès.
Il fallait le dire avant.
Ceux qui se livrent à cet aimable petit jeu
ne doivent évidemment rien trouver de mieux
à faire. Laissons les donc tranquilles. Ils réap-
paraîtront à la première occasion, nous démon-
treront que le ministère Combes devait fatale-
ment durer un nombre de jours aisé à déduire
par toutes sortes de combinaisons de lettres et
,d'opérations mathématiques, comme ils ont
établi après coup que M. Loubet devait être
président de la République et que M. Carnot
devait mourir à Lyon.
Et occupons-nous des autres : on a raconté,
ces temps-ci, qu'au temps jadis, un pape avait
indiqué par avance tous ceux qui se succéde-
raient surle trône de saint Pierre en les désignent
par une formule spéciale. C'est ainsi que
Léon XIII était : Lumen in cœlo, et que Pie X
devient : Igms ardens.
Remarquez bien le vague de ces formules
qui peuvent s'appliquer à n'importe qui. Les
croyants vous diront avec le plus grand sérieux
que Léon XIII était « lumen in coeto » lumière
dans le ciel, parce que ses armes portaient une
étoile brillant au firmament. Ces mêmes com-
mentateurs de grimoires prophétiques, vous
affirmeraient avec le même sérieux, si, par ha-
sard, l'ancien pape avait eu d'autres armes que-
« lumière dans le ciel » signifie soit que Léon
Xnl, esprit auguste, sera une des gloires du
paradis, ou que sous son pontificat une comète
traversa, très brillante, l'éther, et l'on aurait
tm le. pape de la comète, comme l'on a eu le
vin de la comète.
De même ignis ardens « feu ardent », que
l'on applique à Pie X, signifiera suivant les
cas : un incendie à Saint-Pierre, un pontife à
la foi profonde et brûlante, ou au caractère
violent, une éruption du Vésuve, ou une fiè-
vre chaude,..
Il n'est donc pas difficile d'être prophète, et
l'on peut débiter, comme Mlle Couesdon, toute
«Mo de niaiseries, il y aura toujours de? sots
pour crf - aveuglément à ces balivernes et
des fumistes u ura d'interprétations fan-
taisistes et intéressées, pour expliquer grave-
ment et doctoralement les formules énigmati-
que. - Charles Darcy.
.-
L'AFF AIRE DU SU-PAO
-:--- Pékin, 5 août.
La Chine a adressé aux ministres étrangers
une note demandant l'extradition des journa-
listes chinois inculpés de sédition et actuelle-
ment à Shanghai. La note dit que ces journa-
listes seront exécutés. ':,
Les partisans de la douairière affirment au-
jourd'hui que le journaliste qui a été tué à coups
de verges a été étranglé avant d'avoir pu souf-
frir beaucoup. Tous les Européens résidant en
Chineçupplient les ministres de repousser la
demandé du gouvernement chinois.
Londres, ii août.
Chambre des communes. - M. Balfour an-
nonce que le ministre britannique à Pékin a
été informé que, suivant l'opinion du gouver-
nement britannique, les journalistes chinois de
Shanghaï ne doivent pas être remis aux auto-
torités chinoises.
- ♦ ..i..
LES PLUS-VALUES
Le chiffre total du rendement des impôts in-
directs et monopoles de l'Etat pour le mois de
juillet s'élève à la somme de 253.130.300 fr.,
.accusant ainsi une plus-value de 6.717.100 fr.
par rapport aux évaluations budgétaires et une
augmentation de 4.938.500 fr. par rapport à la
période correspondante de l'année précédente.
Le tableau du rendement mensuel des impôts
continue à faire apparaitre des résultats très
satisfaisants.
L'excédent réalisé par rapport aux évalua-
tions budgétaires dans les sept premiers mois
de l'année s'élève à 51.009.200 fr.
Comparés aux résultats de la période cor-
respondante de 1902, - les résultats totaux de
1903 sont en augmentation de 72.365.700 fr.
L'augmentation de 4.938.500 fr. afférente au
mois écoulé marque dans les recettes un pro-
grès d'autant plus sensible qu'il a été atteint
malgré une diminution de 9.811.000 fr. obser-
vée dans le rendement de l'impôt sur les su-
cres, diminution provisoire, due aux facultés
qu'a accordées 1 administration au commerce
- du nouveau tarif.
jusqu'à la mise en 'Vigueur. du nouveau tatïf.
L'aérostat militaire des États-Unis
IDe noire correspondant particulierf
New-York, 5 août.
Il se pourrait que l'aérostat militaire des
.EttsUnis fit son premier essai presqu'en
Imeme temps que celui du War Office anglais.
Le professeur Langley vient, en effet, de:
iterminer son nouveau ballon. - Comme celui de ,.
Santos-Dumont, l'aérostat américain ala forme
d'un cigare, Il est long de 20 mètres et son
plus grand diamètre et de 5 mètres. Le char-
pentage est composé de tuyaux d'acier très
minces. Au front se trouvent deux ailes dont,
chacune a une superficie de 50 mètres carrés.
Un couple analogue est placé à la partie posté-
rieure du, ballon. Les quatre ailes représentent
une poussée de 750 kilogrammes. Un moteur à
pétrole est placé au dessous du corps de l'aé-
rostat. Il actionne une hélice à laquelle se.
trouve aussi un gouvernail. : ", -
LA FINLANDE OPPRIMEE,
IDI notre correspondant particulier)
Stockholm, 5 août.
Le baron de Born qui, le printemps passé, a
été exilé de la Finlande, sa patrie, a adressé au
;tsar une pétition demandant à être traduit de-
'vant des magistrats, pour que son cas soit ré-
gulièrement jugé. -
La légation russe de Stockholm a fait savoir
i à M. le baron de Born que le tsar a refusé de
recevoir la pétition.
LE NOUVEAU PAPE
APRES i.'EtTION ,
La première journée de Pie X. - Dé-
tails rétrospectifs. — Les fêtes du
couronnement. — La réception
du corps diplomatique.
Rome, 5 août. '-.
Ce matin, à 10 h., à la chapelle Sixtine, a
été chanté le grand Te Deum pour l'élection do
Pie X, en présence de, tout le Sacré-Collège et
de toute la cour pontificale.
La physionomie do la chapelle est restée ce
qu'elle était après l'élection du pape : tous les
baldaquins des cardinaux sont baissés, à l'ex-
:ception de celui portant le numéro 8, qui sur-
montait le fauteuil qu'occupait le cardinal
Sarto.
Le pape, assis sur une sorte de trône devant
l'autel, portant la mitre en tète, a l'eçu de
nouveau l'adoration des cardinaux. Les chan-
itres de la chapelle pontificale ont exécuté le
Te Deitm de Palestrina. La cérémonie termi-
née, Pie X a enlevé ses vêtements pontificaux
et s'est rendu à pied — ce qui n'avait plus
lhm pendant les dernières années de Léon XIII
- dans la salle- rovale et la salle ducale, qui
étaient remplies do prélats et de personnages
de marque.
Le pape est monté ensuite dans l'ascenseur,
.qui l'a conduit jusqu à l'apparwroent qu'une
cupe aujourd'hui c'est-à dire l'ancien appaî-
tement du ^cardinal. Rainpolla.
Au Vatican, le personnel manifeste une
grande satisfaction, pafccé qu'il espéra que le
nouveau pape ne fera pas der grands change-
ments ainsi, ce matin il a anuonoofJ.W!I toute
: l'antichambre était conservée, y compris le
docteur Lapponi.
Le pape a déjà reçu un très grand nombre
;de dépêches de félicitations. -
On ouvrira aujourd'hui les appartements
pontificaux en présence des neveux de Léon
XIII, du doyen des protonotaires apostoliques
et d'autres témoins, et l'on fera l'inventaire de
tous les objets ayant appartenu au défunt pour
les remettre ensuite aux personnes qui ont
été désignées dans le testament.
Echos du conclave
Les cardinaux sont heureux d'être sortis du
conclave, bien que leur réclusion, de leur aveu
même, n'ait pas été si pénible qu'on le racon-
tait. Le conclave ressemblait plutôt à une re-
traite ecclésiastique.
Dès le 1" scrutin, le nom du cardinal Sarto
a réuni quelques voix qui sont toujours allées
en augmentant. Son élection est devenue cer-
taine lundi soir et a été faite hier, à 11 h., par
50 suffrages.
Contrairement aux prévisions et aux nouvel-
les données par les journaux, la candidature
du cardinal Serafino Vannutelli n'a jamais été
une candidature sérieuse.
Dans une des premières séances, un cardinal
autrichien déclara, à titre gracieux, que le
gouvernement de François-Joseph, usant des
privilèges anciens, opposait le droit de veto au
■ cardinal Rampolla. Celui-ci se leva aussitôt et
déclara, avec dignité et au milieu d'un grand
recueillement, qu'il protestait contre l'ingé-
:rence du pouvoir laïque dans l'élection pontifi-
cale, mais qu'il serait très heureux d'échapper
,au poids de la dignité et de la lourde charge du
pontificat.
L'attitude du cardinal Rampolla a été admi-
,mirée par la grande majorité du Sacré-Col-
lège, qui a jugé sévèrement la démarche de
l'Autriche.
Lorsque le cardinal Sarto a vu sa candida-
ture gagner du terrain, il a supplié par deux
fois les cardinaux de ne pas l'élire. Ce n'est
que sur les instances réitérées de ses amis qu'rl
s'était enfin résigné à se laisser porter. :
Lorsque son élection a été proclamée et quand
le cardinaLOregliahù a demandé s'il acceptait,
le cardinal Sarto a eu presque une-syncope.
'Pendant la première adoration, il était excessi-
.vem(mt ému et pleurait abondamment. -
Le pape a reçu ensuite tous les conclavistes
tet s'est même laissé photographier. -
Aucune signification particulière ne doit être
aUribuée au nom de Pie X qu'a pris le nou-
veau pape.
Le couronnement du pape
Lorsqu'on lui a demandé quel nom il voulait
prendre, le cardinal Sarto a répondu : « Con-
fiant dans le mérite des saints (parmi les papes
qui ont porté le nom de Pie, on compte plu-
sieurs saints) qui défendirent l'Egliso, je prends
le nom de Pie X ».
Le couronnement de Pie X aura lieu très
probablement à une date très rapprochée,
pour permettre à tous les cardinaux d'y as-
sister. Toutefois, rien n'est encore fixé of
ficiellement. Mais on parle de dimanche pro-
chain.
Le cardinal-vicaire a notifié à toutes les égli-
ses de Rome l'élection du nouveau pape et or-
donné qu'un Te Deum de remerciement serait
; chanté le 6 août.
Charges confirmées
; Le nouveau pape a nommé Mgr Galli, secré-
taire des lettres latines, et Mgr Sardi, secré-
taire des brefs aux princes. Il a confirmé
dans leurs charges les autres prélats du Vati-
can.
Réception « in corpore »
Rome, 5 août.
Demain matin, à 11 h. le pape recevra le
corps diplomatique in corpore, qui viendra lui
offrir ses souhaits. Il recevra prochainement
en audience personnelle les ambassadeurs et
les ministres qui lui présenteront leurs lettres
de créance.
jvoir la suite dans notre DEUXIEME EDITION,
———————————— ————————————
LE CONGRES DES AMICALES D'INSTITUTEURS
Ordres du jour. — Politique et ban-
quets. — La conférence Bernheim
* Marseille, o août.
Le 3e congrès des amicales d'institutrices et
d'instituteurs de France a été inauguré ce ma-
'lin; 115 amicales sont représentées par plus
dé 600 délégués. M. Michel, président du con-
grès, a souhaité la bienvenue à ses collègues ;
il a défini en quektuesmots le rôle social et ci-
vique de l'instituteur moderne.
La séance de ce matin a été remplie par l'é-
lection du bureau et la formation des commis-
sions. Le docteur Bernheim fera, cet après-
midi, une conférence sur la protection sanitaire
dans et par l'enseignement.
Le Congrès décide d'envoyer une adresse au
président de la République, au président du
conseil, au ministre de l'instruction publique
et au ministre de la marine. -
Le Congrès vote ensuite un ordre du jour
par lequel il envoie un souvenir ému à la mé-
!mtJire du D' Bauquet, récemment décédé, qui a-
laissé sa magnifique propriété de Noues pour
servir de refuge aux institutrices infirmes.
De- soir, la municipalité offre un vin
d'honneur aux congressistes. La municipalité,
de son côté, se rendra au banquet de Clôture du
congrès auquel assisteront, croit-on, MM.
Chaumié et Pelletan.
Ce banquet aura lieu-samedi soir à 9 h. Il
est certain que M. Combes ne s'y rendra pas,
un Jiner intime étant organisé à la préfec-
ture.
La municipalité ira au banquet des amicales,
mais elle s'abstiendra de paraître à celui du
lendeinafn qui est offert * M: Combes et dont la
caractère est essentiellement politique.
Ce banquet a réuni déjà plus de 4.000 sous-
cripteurs à 4 fr.
11 sera servi, à midi, sous le hall du dépôt.
des tramways, à La Capellette. Afin d'assurer
à chaque convive la certitude de pouvoir man-
ger, les organisateurs ont décidé que le menu
se composera d'un repas ^poid, dont les éle^"
ments s€ftrouveront,dans un panier du genre
de ceux qui.sont vefcnfus en chemin de fer. -
La protection sanitaire
Après la discussi{jJ. différente questions
professionnelles et pédagogiques, le Dr Samuel
Bernheim, de Paris, a fait une conférence sur
la protection sanitaire dans et par l'enseigne.
ment.
Il a exposé les ravages cruels exercés dans
notre pays par la tuberculose, l'alcoolisme et 14,
syphilis. Ces trois fléaux humains coûtent an-
nuellement à la France 300,000 victimes. et
deux milliards de francs. Ils se commandent
s enchaînent, se complètent mutuellement. Pouf
: les combattre effficacement il faut les attaquer
■ tous les trois à la fois.
Le docteur Bernheim pense que la défense la
; meilleure consiste à former l'éducation hygié-
nique de la jeunesse et de l'enfance. Cette édu-
cation ne peut se faire qu'à l'école. M. Be-
;rnheim conseille aux congressistes d'organiser
:dans chaque département un dispensaire pro-
visionnel qui servirait à la fois pour soigner
les luctHuteurs tuberculeux, et comme centre
et foyer destruction sanitaire. De plus, tous
.les i'nstitnteur h:¡ n3is, en réunissant et en
cen.tr.aIisalJl llIr ressources, pourront côns-
truire quatre ou c-nq saWô. ?a poùp sofgner
,s plus gravement atleint.
Cette conférence a produit une hnpres!!Iioll'
profonde suç les congressistes.
A 5 h., les membres du bureau se sont ren-
dus chez les autorités départementales; muni-
cipales et académiques.
A 9 h., les membres de l'Union des institu-
teurs et des institutrices des Bouches-du-
Rhôneont offert, au siège de l'Union, un punch
amical aux membres du congrès.
Voir* à la 3*
les Dernières Dépèoues
LES ATROCITÉ$, DU LYNCHAGE
New- York, 5 août,
Les lynchages continuent. Aujourd'hui, c'est
un blanc, inculpé d'assassinat, qui a été enlevé
.de vive force de la prison d'Asotin, dans l'Etat
de Washington, et a été pendu dans la rue, au
fil qui sert à l'éclairage électrique.
UNE MONSTRUEUSE AFFAIRE
Juste sanction
Notre ami et collaborateur Armand Depper
a longuement raconté l'abus de pouvoir com-
mis par M. Paulhan, maire de Laubert.qui, sur
la foi de la rumeur publique, se rendit, ac-
compagné du juge de paix, du brigaaier de
gendarmerie et d'un gendarme, au domicile de
Mme Solignac, institutrice publique, à qui il,
fut déclaré qu'elle était sous le coup d'uno ac-
cusation d'accouchement clandestin suivi de
suppression ou de non déclaration d'enfant.
Traduit en correctionnelle pour dénonciation
calomnieuse, M. Paulhan fut acquitté comme
ayant agi de bonne foi.
Le procureur de la République a fait appel
a minima. L'affaire viendra prochainement de-
vant la cour d>appel de Nîmes. 'P -.
Le préfet de la Lozère vjent de suspendre M.
Paulhan poun un mois.
— : * -
, LES; INCIDENTS D'OUESSANT j
Au sujet des incidents «Vûuessant, que non
avons relatés: tfèalbagaetnentje ministre de la
guerre qui n'en aaraitété informé que par la
vore de la presse — a infligé des punitions
d'arrêts au général Gossard et au colonel Privée
commandant respectivement la 2* brigade et le
2e régiment d'infanterie coloniale, chefs hiérar-
chiques des soldats qui ont commis les dé--
sordres..
———————————— » ———————————.
LES CONGRÉGATIONS
Constatations judiciaires. - A Paris e1
en banlieue. — En justice. — Con-
damnations diverses. — Pro-
cession interdite.
La préfecture de police a fait apposer, hiei
matin, les scellés sur les chapelles suivantes.
qui appartiennent à des congrégations d'honf
mes dissoutes :
Chapelle des prêtres da- l'Oratoire, 2, quai dei
Célestins.
Chapelles des Marianistes, 22, rue N()trc-Dan;,
des-Champs (grand collège Stanislas), 153 rue d6
Rennes (petit Collège Stanislas), 28, rue (hl,,ont.
parnasse.
Chapelle des clercs du Saint-Viateur, 37 ca 41»
rue des Marguettes.
Chapelle des frères do Marie, 48, rue Pernety.
Chapelle des frères de la Société de Marie, 32, rue
de Monceau.
Chapelles des Dominicains, 3o, rue Saint-Didier
et à Arcueil.
Chapelle des Oblats de Saint-François de-* Sales,
43, rue Saint-Denis, à Samt-Ouen.
■ Chapelle des-clercs de Notre-Dame de Sion, 6,
impasse Choquet, à Issy-tes-Moulineaux.
Chapelle des-: Franciscains, 83, rue Falguière,
La préfecture de police a fait constater le
départ des religieux des établissements suivants
qui devaient fermer leurs portes le 31 juillet :
Petits frères de Marie de Saint-Génis-Laval, à
Vanves, à Courbevoie, à Puteaux, dans le quartier
Croulebarbe, à Paris. -
Frères de la Sainte-Famille de Belley, à l'église
Saint-Eugène.
Frçres. de l'institution chrétienne de Saint-Ga-
brief, à Nogent-sur-Marne.
Frères do l'instruction chrétienne de Ploermel, à
Mon treuil.
Frères de la Société de Marie, 156 bis, rue de
Retlncs, et 22, rue Notve-Dame-des-Chainps. -
Dominicains de Courbevoie, à Arcueil.
Oratoriens, 2 et 4, quai des Célestins.
Petits frères de Mario de Saint-Genis-Laval, 48,
rue Pernéty.
Tous les religieux desservant ces établisse-
ments se sont dispersés conformément à la'
loi.
Chez les Clercs dû Saint-Viateur do Vour-
les, le comniissaire de polico a constaté que
quelques-uns de ces religieux avaient revêtu
des habits civils. Ils ont déclaré qu'ils étaient
'délégnés d'une société civile et qu étant ainsi
sécularisés, ils n'ont pas cru devoir partir.
Devant les tribunaux
Autun (Saclne-et-Loire), 5 août.
Le tribunal correctionnel d'Autun a rendu
ses jugements dans les procès intentés aux
sœurs de l'Enfant-Jésus de Cauffailles.
11 a condamné Mlle Pauline Lhomond, en
religion sœur Bernard, à 16 fr. d'amende pour
ouverture de l'école congréganiste de la rue de
la Charité, à Autun, sans autorisation, et l'abbé
Marcel PHfaua. chanoine honoraire, pr
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