Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-07-05
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 05 juillet 1903 05 juillet 1903
Description : 1903/07/05 (N12168). 1903/07/05 (N12168).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le Numéro. PARIS A DÉPARTEMENTS - Le Numéro CINQ CENTIMES
XIX
f -.
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No 12163. — Dimanche 5 Juillet. 1903
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parisiens qui s'en vont en province qu'ils ont,
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CENTIME qu'ils seront de jours absents de
Paris, le port pour la province étant de
deux centimes.
NOS LEADERS
À COMMIS à Cngt
Tandis que nous discourons les unq
et les autres de politique intérieure, les
Anglais, en gens pratiques, parlent de
leurs intérêts audehors.Pour le moment
ils s'occupent beaucoup du Congo. L'o-
pinion d'Outre-Manche, savamment
excitée par les organes jingoïstes, par
des revues spéciales, par des réunions
que donnent des Chambres de com-
merce, demande tout simplement '-
peu de chose, n'est-ce pas? — unenou-
vwlle conférence qui détruise, à propos
du Congo français et du Congo belge,
ce qu'a fait la conférence de Berlin.
On sait, en effet, qu'en 1885, qua-
torze Etats ont envoyé à Berlin des re
présentants pour déterminer le régime
commercial sous lequel vivraient les
deux Congo, français et belge. L'arti-
cle 5 du protocole final des travaux de
la Conférence a déclaré qu'aucun mo-
nopole ou privilège d'aucune espèce,
ne pourrait être institué en matière
commerciale. On voit tout de suite,
que ni la France, ni le roi des Belges
n'ont, en aucune façon, fait abandon
de leurs droits de souveraineté. L'une
et l'autre se sont interdit uniquement
de donner un monopole de commerce
à Gui aue ce fût.
Il s'ensuit que les droits de souverai-
neté et de propriété restent intacts. De
même, la liberté commerciale existe
pour tout le monde. Anglais, Alle-
mands, Américains ont, comme Fran-
çais et Belges, le droit de naviguer sur
le Congo et sur ses affluents, sans pa-
yer de taxes; ils peuvent aussi com-
mercer avec les indigènes, leur vendre
de leurs produits, etc., etc.
Mais ce n'est pas la liberté commer-
ciale telle que l'entendent les Anglais.
Il leur faut autre chose. Ils veulent que
la liberté commerciale prévue par l'acte
de Berlin comprenne l'abandon de la
souveraineté et de la propriété. C'est
donc une grosse question de droit inter-
national qu'ils posent, celle des biens
vacants et sans maître.
Voici pourquoi : Toutes les terres
du Congo sur lesquelles un Européen
ne pouvait faire valoir un droit de pro-
priété ont été rattachées au domaine
-privé de l'Etat français comme de
l'Etat indépendant du Congo belge.
C'est là une thèse de droit internatio-
nal qui n'a jamais été contestée. Par-
tout où les Européens s'installent quel
que part, les terres appartiennent à la
nation occupante, qui en fait ce qu'elle
veut, les concède, les lotit à sa conve-
nance. Les Anglais ont procédé ainsi
au Canada, en Australie, en Amérique,
dans l'Afrique australe ; les Allemands
à la Nouvelle Guinée, en Afrique; les
Portugais dans le Mozambique; les Es-
pagnols dans l'Amérique du Sùd. Au-
cun droit de propriété n'a été reconnu
aux indigènes, à cause de leur état de
vagabondage constant. Ils campent de
ci et de là, suivant les saisons; ils
ignorent au fond la propriété indivi-
duelle.
Mais le Congo français, à l'imitation
du Congo belge, a concédé à des So-*
ciétés des terres domaniales. Qu'a-t-il
fait en agissant ainsi ? Il n'a évidem-
ment cédé que ce qui lui appartenait :
son droit de propriété. Et en quoi con-
siste le droit du propriétaire si ce n'est
d'utiliser comme il l'entend les pro-
duits de son sol ?
L'exercice de ce droit, de la part des
concessionnaires, a gêné singulière-
ment les Anglais établis sur les terres
de l'Etat français comme de l'Etat in-
dépendant. Ils étaient là depuis plu-
sieurs années, gagnant des fortunes
rapides, en faisant recueillir le caout-
chouc par les indigènes à très bas prix
et en le vendant très cher sur les mar-
chés de Londres ou de Liverpool.
Quand les Sociétés propriétaires, en
vertu des concessions, se sont instal-
lées sur leurs propriétés elles ont in-
terdit ce genre de commerce qui con-
sistait à s'emparer indûment des pro-
duits de leur sol.De là criailleries sans
nombre, procès ensuite que les An-
glais ont perdus.
On leur a dit, en effet : « Vous n'a-
it YCZ aucun droit acquis sur des terres
« appartenant à la France et que sa
« tolérance vous a autorisés à occuper
« pendant un certain temps. Aujour-
« d'hui, les terres sont cédées. Les
fi vrais propriétaires sont les maîtres
« de leurs produits. « En continuant
« de les recueillir, vous frustrez leur
« droit. »
Les Anglais répondent que le droit
de propriété ainsi compris équivaut à
un monopole commercial, comme si le
propriétaire légitime d'un sol n'a pas
le droit exclusif de cueillir et de ven-
dre comme il l'entend les produits de
sa propriété. Et ils ont fait de l'agita-
tion autour de cela. Ils ont ému leur
gouvernement, si bien que celui-ci
demande à notre chancellerie d'accep-
ter un arbitrage.
Je n'ai fait aujourd'hui qu'exposer
la question. Je la reprendrai de façon
à répondre en quelques articles à tous
les arguments des Anglais, dont les
prétentions ne sont pas admissibles.
Charles Bos.
—————————— ——————————
L'AMNISTIE
Il a suffi qu'on demandât l'adoption
d'une mesure de clémence, d'une me-
sure effaçant de nombreuses condamna-
tions, délits militaires, délits maritimes,
condamnés en vertu des articles 222 à 225
du Code pénal, fautes simples, etc., pour
qu'aussitôt les députés républicains don-
nassent leurs votes.
Et voici une nouvelle amnistie votée.
Mis en goût, l'abbé Lemire a demandé
l'amnistie pour les délits relatifs « aux as-
sociations », lisez: pour les moines fac-
tieux, et M. Gauthier (de Clagny), de son
-côté a réclamé pour M. Déroulède. Sur
ces deux points qui touchaient à la politi-
que actuelle, l'entente n'a pu se faire, et
une majorité, taible contre M. Lemire, plus
forte contre M. Gauthier (de Clagny), a in-
diqué à ces deux requérants qu'ils allaient'
un peu vite.
Il n'en reste pas moins que le franc suc-
cès obtenu par MM. Paul Constans et
ses collègues, quand il s'agissait ú a-
bolir les condamnations encourues pour de.
fort nombreux délits, indique que la Cham-
bre n'a point le tempérament féroce que les
réacteurs voudraient lui voir attribuer. Les
tigres, quoiqu'on prétende, y sont assez 1
rares.
! M. Gauthier (de Clagny) remarquant
l'absence du gouvernement, a tremblé pour
la victoire, remportée par le .projet Paul
Constans, ets'est écrié : «L'absence du gou-
vernement paraît signifier que le projet ne
sera pas très soutenu devant l'autre As-
semblée. Notre vote risque de rester plato-
nique. »
Pourquoi cela 7 Les sénateurs sont-ils
donc plus cruels que les députés ? Les
craintes de M. Gauthier (de Clagny), nous
paraissent exagérées; et nous pensons que
le Sénat trouvera bien un quart d'heure
avant de se séparer aujourd'hui,pour voter
la mesure de clémence que la Chambre a
consentie hier.
———————————— +, —:
AUTOUR DU DIVORCE
La Chambre vient de voter le projet de loi
de MM. Barthou, Caillaux, Millerand et Poin-
caré, portant abrogation de l'article 298 du
Code civil. Aux termes de cette disposition,
lans le cas de divorce prononcé pour cause
d'adultère, l'épouse coupable ne pouvait jamais
se marier avec son complice.
Cet article, qui organisait une sorte de per-
sécution arbitraire contre le citoyen dont le
seul tort était de vouloir régulariser une si-
tuation irrégulière, et réparer, dans le mieux
du possible, une faute passée, avait été motivé
par des considérations d'« honnêteté publique».
On voulait prévenir l'adultère en menaçant
la femme prête à succomber, en la retenant
par l'idée affreuse qu'elle ne serait jamais la
compagne légitime, la femme respectée de ce-
lui qui l'avait séduite. On espérait arrêter les
séducteurs sur la pente fatale.
Les législateurs de 1882 furent loin d'être
psychologues, et la disposition qu'ils insérè-
rent dans la loi de divorce ne pouvait guère en-
traîner que des inconvénients.
M. Jolibois l'avait bien dit pourtant, à la tri-
bune de la Chambre : « Le divorce prononcé
pour cause d'adultère, c'est la volonté et le
moyen de faire cesser un état scandaleux. Or,
si l'on édicte d'une manière définitive que celui
contre lequel le divorce a été prononcé pour
adultère ne pourra épouser son complice, c'est
comme si l'on écrivait dans la loi que le scan-
dale ne peut cesser, qu'il doit se perpétuer. »
L'expérience a établi, en effet, que l'article
voté, au lieu de sauvegarder le mariage, favo-
risait le concubinage. Dans le remarquable
rapport que M. Cruppi a consacré à cette ques-
tion, il a démontré que l'article 298 était un
reste de l'esprit ancien qui voulait iutposer aux
coupables une expiation par la souffrance, et
qu'il était contraire à l'esprit moderne qui veut
laisser aux époux malheureux le droit de re-
faire leur vie et de réparer leur erreur première.
L'abrogation de l'article 298 est attendue
depuis longtemps par des ménages qui ne pou
vaient parvenir à faire régulariser leur union.
Tout vient à point à qui sait attendre. — Char-
les Darey.
qb
LA CAVALERIE PRUSSIENNE
(De noire correspondant particulierI
Berlin, 3 juillet.
Sous la présidence du général von Iioenn-
oritz, assisté par M. Frohnhœffer, directeur du
dépôt de la remonte à Bra&upœnen, dans la
Prusse orientale, 4,600.chevaux ont été distri-
bués parmi les régiments de la garde prus-
sienne et les régiments du corps des gardes.
«fr»
LE PANGERMANISME ÉN AMÉRIQUE
(De notre correspondant particulierI
New-York, 3 juillet.
Le consul d'Allemagne, M. Rieloff, a remis
à l'Association des militaires allemands de
Saint-Louis, le drapeau que l'empereur Guil-
laume leur a offert. Á cette occasion, parlant
au nom de l'empereur, il a exhorté les mem-
bres de l'Association à rester fidèles à la patrie
allemande et à l'empereur.
Il convient de remarquer que l'Association
en question constitue en réalité une organisa-
tion militaire allemande au milieu des Etats-
Unis.
LES BIBLES DES BOERS
(De notre correspondant parliculier}
Londres, 3 juillet.
A la fin de la guerre sud-africaine, beaucoup
de familles boères, en rentrant dans leurs fer-
mes ont constaté la disparition de leurs bibles
do famille. Lord Roberts vient d'adresser aux
troupes une circulaire invitant les hommes qui
auraient pu emporter ces livres à les restitier.
La Bible, dans une famille de Boers, sert
aussi de registre de famille et constitue le seul
document à l'aide duquel on peut établir léut-
civil d'une personne,
M. LOUBET A LONDRES
Programme officiel. - A Londres. -
Relations commerciales. — Une ag-
glomération de pierres et d'hom-
mes.— La ville des contrastes
Voici le programme définitif du voyage
du Président de la République en Angleterre,
Lundi 6 juillet
Paris-Nord : Départ à 7 h. 25 du matin.
Abbeville : Arrivée à 9 h. 15. Départ à 9 h. 20.
Boulogne (Liane) : Arrivée à 10 h. 10. Départ à
10 h. 10.
Boulogne (Châtillon). — Arrivée à 10 h. 29 du
matin.
Présentation du conseil municipal et pose de la
première pierre du bassin de marée.
Remise de décorations et distinctions honorifi-
ques.
Réception à la villa Châtillon.
11 h. 5. — Départ pour Boulogne (gare mari-
time).
11 h. 18. — Arrivée à Boulogne (gare mari-
time).
11 h. 20. — Embarquement sur le torpilleur
Alarm.e.
Embarquement à bord du Guichen en rade de
Boulogne.
11 h. 45. — Le Guichen appareille escorté des
deux contre-torpilleurs Harpon et Escopette.
Déjeuner à bord du Guichen.
i h. 15. — Arrivée du Guichen en rade de Dou-
vres. Il défile au milieu de l'escadre anglaise.
Vers 1 h. Ii2. — Mouillage du Guichen. — Ré-
ception des amiraux et des commandants de 1 esca-
dre anglaise accompagnés par le capitaine OtUey
R. N., attaché naval à Paris.
Vers 1 h. 112. — M. le Président se rend à terre à
la jetée du prince de Galles, où il est reçu par S.
A. R. le duc de Connaught accompagné par S. Ex.
l'ambassadeur de France et les membres de l'am-
bassade ainsi que par les personnages suivants:
Earl Howe, Dord In Waiting, captain honorable
Seymour Hortescue, major général honorable sir
Reginald Talbôt, lieutenant - colonel honorable
Stuart Wortley, attaché par Sa Majesté le roi d'An-
gleterre à M.)e Président de la République.
Une adresse est présentée à M. le Président de la
République par le maire de Douvres.
Vers 2 h: 45. — Départ de Douvres.
4 heure's. — Arrivée à Londres (station de Vic-
toria).
M. le Président est reçu à la gare par Sa Ma-
jesté le roi et LL. AA. RR. le prince de Galles, le
.lue de Cambridge et le prince Christian de Schles-
vigHolstein et le duc de Fife, lord-lieutenant du
1 omté de Londres.
M. le Président, accompagné par S. M. le roi et
LL. AA. RR. le prince de Galles et le duc de Con-
otught, est conduit à Saint-James-Palace, rési-
1 înce de M. le Président de la République et de sa
llÎte.
M. le président rend visite à LL. MM. le roi et
l'a reine à Buckingham-Palace, à LL. AA. RR. le
pince et la princesse de Galles à Marlborough-
l'tuse et à LL. AA. RR. le duc et la duchesse de
C bnnaught à Clarence-House.
Jers 5 h. 112. — Réception, à l'ambassade de
F'i.nce, de la colonie française par M. le président
du la République,
S h. Ij2. — M. le Président et sa suite dînent
cl .(z le roi et la reine à Buckingham-Palace.
Mardi 7 juillet
9 h. du matin. — Visite de l'hôpital français et
de la Maison des Institutrices françaises.
Retour à Saint-James-Palace et réception des dé-
légations anglaises.
Midi 15. — Départ pour la Cité.
Le Président accompagné par l'ambassadeur de
France, M. le ministre des affaires étrangères et
les personnes de sa suite, se rend au banquet du
Guild Hall.
Vers 3 h. — Retour à Saint-James Palace.
M. le Président rend visite à LL.' AA. RR. le.
prince Christian de Schleswig-Holstein à Schom-
berg-House, à LL. AA. RR. la princesse Louise,
duchesse d'Argyll, la princesse Béatrice, princesse
Henry de Battemberg, à Kingtson-Palace, et à
S. A. R. le duc de Cambridge, à Gloucester-House.
Le Président dîne à l'ambassade de France où il
reçoit S; M. le roi et LL. AA. RR. le prince de Gal-
les et le duc de Connaught.
9 h. 40. — M. le Président de la République se
rend à l'Opéra où une représentation de gala est
donnée en son honneur. Il y retrouve LL. MM. le
roi et la reine et les membres de la famille royale.
Mercredi 8 juillet
9 h. 30. — M; le Président, aceompagné des per-
sonnes de sa suite se rend par la station de Pad-
dington, au château de Windsor.
Retour vers midi 112. — Déjeuner intime à Saint-
James-Palace.
2 h. 1\2. — Départ pour Aldershot.
4 h. — Revue des troupes.:
Retour vers 7 h.
8 h. 112. — M. le Président dela République dîne
au ministère des affaires étrangères, chez le mar-
quis et la marquise de Lansdowne.
10 h. 45. — M. le Président se rend au bal de la
Cour à Buckingham-Palace.
Jeudi 9 juillet
8 h. 112. — Départ de M. le Président de la Répu-
blique à la station de Victoria où il prend congé de
S. M. le i* d'Angleterre.
10 li. 10. — Arrivée à Douvres.
11 h. 20. — Embarquement à bord du Guichen.
Déjeuner à bord du Guichen.
Midi. — Arrivée du Guichen à Calais. Réception
à la gare maritime par les autorités de la ville.
Remise des décorations militaires et départ du,
cortège pour la pose do la première pierre du
théâtre. Retour à la gare de Calais-Ville.
Midi 40. — Départ de Calais-Ville.
1 h. 25. — Arrivée à Petite-Synthe.
Remise des décorations militaires.
Départ en voitures pour le Sanatorium de Saint-
Pol.
1 h. 55. — Arrivée au Sanatorium de Saint-Pol.
2 h. 35. — Départ en voiture du Sanatorium
pour Petite-Synthe.
3 b. 05. — Départ de Petite-Synthe.
Calais-Triage : Arrivée à 3 h. 30. Départ à 4
heures,
Abbeville : Arrivée à 5 h. 20. Départ à 5 h. 25.
Retour à Paris-Nord à 7 h. 30 du soir.
Le président de la République sera accompa-
gné dans son voyage par M. Delcassé, ministre
des affaires étrangères, ainsi que par MM. Abel
Combarieu, secrétaire général de la présidence
de la République ; Mollard, ministre plénipo-
tentiaire, directeur du protocole; Henry Pou-
let, chef du secrétariat particulier ; le capi-
laine de frégate Huguet, et le chef d'escadron
Chabaud, officiers d'ordonnance.
L'arrivée du « Guichen »
Le Guichen, ayant à bord le président Loubet,
arrivera en vue de Douvres vers 1 h. 114. La flot-
tille anglaise des contre-torpilleurs de la Medway
rencontrera le Guichen près de Douvres et l'es-
cortera dans sa marche.
Quand le Guichen sera en vue, tous les navires
anglais, qui seront disposés en croissant, tireront
21 coups de canon au passage du Guichen ; l'équi-
page de chaque navire acclamera le président Lou-
bet, les gardes présenteront les armes, les musi-
ques joueront la Marseillaise.
Dès qu'il aura jeté l'ancre, le Guichen saluera
le drapeau anglais de 21 coups de canon ; la bat-
terie du château de Douvres répondra. :
M. Loubet recevra, à bord du Guichen, les ami-
raux et les capitaines de la flotte anglaise.
L'attaché naval à Paris présentera l'amiral Wil-
son, commandant de la flotte des eaux intérieures,
qui présentera à son tour les autres officiers.
Les préparatifs à Londres
On a informé, hier soir, les Borough Coun-
cils des quartiers de Marylebone et d'Holborn
que le Président Loubet recevra leurs adresses
à Oxford Circus. Les deux conseils ont décidé
de décorer la route que suivra le cortège.
Trois arcs de triomphe seront élevés dans
Shaftesbury Avenue où doit passer M. Loubet
pour se rendre à l'hôpital français.
Les mâts vénitiens qui sont dressés sur le
parcours que suivra le président Loubet à son
arrivée à Londres, pour se rendre de la station
de Victoria à York house, porteront les ins-
criptions R. F. Pax ou E. R. et des trophées de
cinq drapeaux français et anglais entremêlés.
A la gare de Victoria, le 3* bataillon des gre-
nadiers de la garde sera rangé sur le quai et
rendra les honneurs militaires. Le 2' escadron
des gardes du corps fournira l'escorte du pré-
sident et le 1" régiment des gardes irlandais
prendra le service d'honneur au palais prési-
dentiel de Saint-James.
Le gala de mardi
Le programme de la représentation de gala
qui aura lieu mardi soir à Covent-Garden, en
l'honneur du président de la République fran-
çaise, est définitivement arrêté.
À l'entrée des souverains et du Président de la
République, l'erchestre jouera d'abord le God save
the King, puis la Marseillaise.
Aussitôt après commencera la deuxième scène du
premier acte de Rigoletto, qui sera chantée en ita-
lien. Les rôles principaux Seront tenus par Mme
Melba et M. Renaud.
Après un court entr'acte, on jouera l'acte Il de
Carmen avec Mlle Emma Calvé et M. Alvarez.
La représentation se terminera par l'acte II de
Roméo et Juliette, qui sera chanté en français. Le
rôle de Juliette sera tenu par Mme Melba, et celui
de Roméo par M. Alvarez.
La dépense totale de la représentation de
gala est évaluée à 125,000 francs. Par ordre
du roi Edouard, la représentation aura lieu
dans le plus grand apparat.
Le foyer tout entier sera transformé en anti-
chambre, et un souper sera servi au cours de
la représentation. Six loges de face seront amé-
nagées de façon à constituer la loge royale. La
décoration sera faite de guirlandeà de roses et
d'orchidées encadrant les drapeaux de la France
et de l'Angleterre.
A droite et à gauche de la loge royale seront
les loges du corps diplomatique et des minis-
tres.
La représentation commencera à neuf heu-
res quarante-cinq et les invités devront occu-
per leurs places à neuf heures et demie.
La Légion d'honneur à Londres
Londres, 3 juillet.
Dans, une des salles de commission de la
Chambre des Communes, une grande réunion
des membres anglais de la Légion d'honneur a
été tenue sous la présidence de sir Albert Roi-
lit, député anglais et officier de la Légion
d'honneur.
On y remarquait M. Duché, président de la
chambre de commerce française de Londres, le
docteur Vingtras, de l'hôpital français, des
peintres et des savants anglais, ainsi que des
officiers.
Il a été décidé, à l'unanimité, sur la propo-
sition de lord Kelvie, qu'on présenterait à M.
Loubet une adresse renfermée dans un écrin.
LONDRES
Au moment où le Président de la Républi-
que et le roi Edouard VII vont se rencontrer
dans la capitale du Royaume Uni, il est inté-
ressant de parler de cette ville immense, si cu-
rieuse à tant de points de vue.
Londres n'est pas situé bien loin de Paris ; la
distance qui sépare les deux métropoles est 362
kilomètres seulement, Et pourtant ces deux vil-
les sont bien différentes l'une de l'autre, tant
par leur aspect général que par le caractère
particulier de chacune,
Londres nous intéresse à divers points de
vue. C'est d'abord la capitale d'un pays avec
lequel nous faisons, tous les ans, une moyenne
de 1 milliard 700 millions d'affaires, sur la-
quelle somme les exportations de France en
Angleterre sont représentées par 1 milliard
140 millions de francs environ, le reste — 5G0
millions de francs — étant le chiffre moyen des
importations faites chez nous par les trafi-
quants anglais.
Cette situation mériterait à elle seule de fixer
notre attention sur cette vaste agglomération ;
mais Londres a d'autres titres à notre curio-
sité. C'est la ville la plus grande, la plus riche
et la plus peuplée de l'Europe ; son port, qui
est l'entrepôt du monde entier, est le plus grand
de l'univers.
Londres jugée par Lord Byron
Lord Byron, le poète anglais, n'a pas été
tendre pour cette grande ville, qu'il a décrite :
« Une énorme masse de briques, de fumée, de
navires, sale, sombre.s'étendant aussi loin que
le regard peut atteindre une voile s'agitant
tout-à-coup et qui va se perdre dans la forêt
des mâts; une solitude plantée de clochers per-
çant leur dais noir comme la houille ; immense
coupole semblable à la calotte d'un fotir.»
Cette description est d'un pessimisme exa-
géré. ,
Les Anglais ne l'ont pas pardonnée a Byron,
et ils ont eu raison ; car, si le soleil ne brille
pas toujours à Londres, si quelques fois le ciel
s'y obscurcit terriblement, nous y avons vécu
par contre de belles journées de printemps et
d'été, pendant lesquelles « la ville s'illumine de
merveilleuses clartés ».
L'opinion d'un Français
Hector France, qui a habité longtemps l'An-
gleterre, montre Londres sous un aspect moins
triste. et en fait un tableau plus exact, lorsqu'il
dit : « Pour connaître Londres, l'apprécier,
l'aimer, il faut y avoir lonhtemps vécu, y
avoir son home et ses intérêts. » Hector France
a raison : Paris plaît et charme au premier
coup, c'est le compagnon gai et sympathique ;
Londres, au contraire, étonne, attriste, effraie
presque. C'est le travpilIeur mélancolique et
taciturne qui effarouche au premier abord et
gagne à être connu.
Définition de Charles Dilke
De toutes les définitions de cette grande ville,
celle qui nous semble la plus vraie doit être
empruntée à Charles Dilke. Ce n'est pas une ville,
cette agglomération de pierres et d'hommes, en
formation depuis tant de siècles, épandue sur
de toujours plus vastes espaces, la plus vaste
qui soit au monde ; c'est une collection de villes
d'âge inégal, de figures dissemblables dont cha-
cune représente une époque historique ou une
couche sociale différente, poussées l'une à côté
de l'autre, se touchant, se pénétrant, se mê-
lant dans une promiscuité qui heurte les oppo-
sitions et fait violemment ressortir les con-
trastes.
Contraste saisissant
Charles Dilke a raison.
Londres est tout cela ; mais, par-dessus tout,
c'est la ville des contrastes. Pour le mieux et
pour le pire, comme disent les Anglais, elle
n'a pas d'égale. For better and for worst Lon-
don is un paralleled. D'un côté, nous trouvons
une richesse qu'on est en droit de qualifier de
scandaleuse tandis que, dans d'autres coins,
s'étale une misère noire, terrible, comme on
n'en rencontre nulle part ailleurs, une misère
qui jure avec les progrès de notre civilisation.
Il faut avoir visité les taudis de Whitechapel
pour se rendre compte de tout ce qu'il y a
d'horrible dans ce misérable quartier. L'affreuse
misère qu'on y constate se refuse à la descrip-
tion ; elle. est hideuse, cela dit tout, il ne faut-
rien ajouter.
D'un côté, activité fiévreuse, étourdissante ;
de l'autre, paresse et vice; ici, richesse et luxe,
palais somptueux ; là, misère et haillons, logis
épouvantables. Tout cela vit dans une promis- j
cuité curieuse, formant le plus bizarre des coir-
trastes. — Will Darvillé.
(Voir la suite dans noIre DEUXIEME EDIT/OM
*0
A LA FRONTIÈRE TURCO-BULGARE
Constantinople, 3 juillet.
Le gouvernement turç a refusé do renforcer
,
les garnisons sur toute l'étendue de la fron-
tière bulgare. On craint une tension nouvelle
entre les deux pays par suite des manifesla-
tions qui se sont récemmont produites à Sofii1
contre la politique du cabinet actuel.
————————————- ————————————.
LA QUESTION DES ENFANTS
Préoccupé de chercher un moyen de com-
battre le fléau de là dépopulation, M. de Cas-
sagnac trouve ceci : la suppression du di-
vorce. Il écrit : « L'augmentation des naissan-
ces résulte forcément de la stabilité, de l'im-
mutabilité du mariage; »
Nous demanderons simplement à M. de Cas-
sagnac comment il se fait, alors, que les pays
où la natalité est la plus considérable soient
précisément ceux où le divorce existe. Aux
Etats-Unis, où la proportion augmente avec
une rapidité prodigieuse — elle a doubla de-
puis 1870 — on divorce avec une telle facilité
que les adultères sont rares et les unions illégi-
times presque inconnues.
L'affirmation de M. de Cassagnac ne parait
donc nullementjustifiée en fait.
Et si M. de Cassagnac voulait dire, ce qui
est possible, qu'il n'a entendu parler que pour
la France, il lui resterait encore à établir qu'un
abaissement progressif de la natalité française
correspond à la réinscription du divorce dans
nos lois — en 1884 — et à son usage de plus
en plus répandu.
Je crois qu'il aurait grande peine à faire cette
démonstration.
C'est donc une simple opinion qu'il exprime,
à laquelle une opinion adverse peut être oppo-
sée..
J'e crois que l'institution du mariage, telle
qu'elle existe en France, même tempérée par
l'insuffisant divorce dont nous jouissons, est
une cause active de dépopulation. Les entraves
apportées par la loi à la rupture du lien con-
jugal, les préjugés religieux qui empê-
chent encore un certain nombre de personnes,
par snobisme plutôt que par conviction, do re-
courir aux expédients de la loi de 1884, sont
des agents d'adultère. Et l'adultère est essen-
tiellement anti-repopulateur. On ne se soucie
nullement, et cela se conçoit, de mettre au
monde des enfants que l'on ne pourra ni légi-
timer, ni reconnaître, qui seront sans état-
civil, mis, comme adultérins, hors la loi. De
là, les infanticides ; de là,' plus encore, ces
fraudes qui, si déplorablement préjudiciables
aux. individus qui les emploient, portent at-
tente à la vie de la nation dans ses sources mê-
mes.
Et cela'nous amène nécessairement à la con-
clusion diamétralement opposée à celle de M.
de.Cassagnac. Nous croyons qu'une réforme,
non seulement de la loi du divorce, mais en-
core et surtout de l'institution du mariage
elle-même, aurait, au point de vue de la re-
population, les plus bienfaisants effets.
Si M. de Cassagnac veut dire simplement
que l'état du mariage légitime est plus que
tout autre favorable à la propagation de l'es-
pèce, il a raison; mais alors, qu'il se joigne à
nous pour demander, non pas le mariage « im-
mutable », bagne immoral et odieux, mais le
mariage affranchi, libéré, d'oil l'on pourrait
sortir sans avoir à commettre ni crime ni dé-
lit, sans avoir à étaler devant tous les plaies
saignantes de son cœur, sans avoir, non plus,
comme il arrive, à lutter contre la mauvaise
volonté et la mauvaise foi. - L. Victor-Mcu-
nier.
Voir à la 3° page
les Dernières Dépêches
de la nuit,
et la Revue des Journaux
du matin
L'abdication probable du prises Ferdiaaad
IVe notre correspondant particuliert
Budapesth, 3 juillet.
Le Magyarorssag, apprend d'une source ab-
solument sûre que le princcFerdinand de Bul-
garie est en pourparlers avec les chefs de l'op-
position au sujet de son abdication. Le prince,
reconnaissant qu'il a perdu tout prestige de-
puis les événements de Macédoine, serait prêt
à descendre du trône.
Mais il réclame une compensation de quatre
millions de francs, somme qu'il a déboursée
pour la reconstruction des édifices. Il exige
en outre une rente de 600,009 fr. -qui après sa
mort passerait à son fils aîné, le prince Boris.
En ce qui concerne l'indemnité de quatre mil
lions, les deux parties sont tombées d'accord.
Il n'en est pas de même pour la rente. Les re-
présentants du pays n'offrent que 480,000 fr.
En revanche, ils assurent une rente de 240.000
fr. au prince Boris, mais celui-ci n'en aurait
la jouissance qu'après la mort de son père. On
croit que le prince Ferdinand cédera sur ce
point et que le marché sera bientôt définitive-
ment conclu.
UN ANGLAIS PRISONNIER AU MAROC
Tanger, 3 juillet.
On s'attend à ce que le correspondant du Ti-
mes soit remis en liberté vendredi ou samedi.
Plusieurs prisonniers qu'on doit remettre en
échange à Raisuli sont maintenant réunis à la
légation britannique. Cet échange est la seule
condition imposée pour la remise en liberté de
M. Harris.
Tanger, 3 juillet.
Les brigands marocains ont exigé la mise en
liberté de quatre autres prisonniers pour relâ-
cher M. Harris. Un vapeur anglais part ce soir
pour Larrache afin de ramener ces quatre nou-
veaux prisonniers.
1
UN NOUVEAU CHEMIN DE FER
DANS L'AFRIQUE AUSTRALE
[De noire correspondant particulier)
Lisbonne, 3 juillet.
Le roi Carlos a signé un décret accordant la
concession d'un nouveau chemin de fer destiné
à relier la Delagoa Bay avec la frontière du
Transvaal. La nouvelle ligne passera par le
Svaziland.
Les travaux commenceront dans le plus bref
délai.
A LA MARTINIQUE
Nouvelle éruption du Mont Pelé
D'après les renseignements fournis par le
Journal officiel de la Martinique, arrivé hier à
Paris, le Mont Pelé est entré dans une période
de recrudescence d'activité. En moins de huit
jours le sommet s'est élevé de plus de dix mè-
tres; des grondements, ressemblant à des dé-
tonations, se font entendre fréquemment.
Les secours
Le ministère des colonies publie la l to' liste
( e souscription en faveur des victimes de la
Martinique. Sur cette liste figure, notamment,
1 Association de la presse périodique italienne
pour la somme de 3,000 francs.
Le montant total des souscriptions recueillies
à ce jour s'élève à 9,277,107 francs
LA JOURNÉE
PARLEMENTAIRE
A LA CHAMBRE
On renvoie à la suite des autres inter-
pellations celle de M. Paul Vigné (d'Octonf
sur la situation faite aux justiciables de
Lodève par l'état de maladie persistant du
président du tribunal. r ;,
On renvoie à la commission réforme
judiciaire une proposition de M. Failliot
tendant à modifier les articles du Code de
commerce relatifs aux effets également de
commerce.
On adopte le projet de résolution portant
règlement des comptes de la Chambre
pour 1902.
Après l'adoption de quelques projets d'in-
térêt local, la Chambre se remet à l'examen
des quatre contributions.
LES QUATRE CONTRIBUTIONS
M. Lacombe remercie M. Rouvier d'avoir
tenu son engagement d'insérer à son pro-
jet d'impôt sur le revenu une exonération
de la taxe locative pour les pères de famille
ayant plusieurs enfants vivants.
M. Rouvier. — C'est parce que je sùia
avare d'engagements que je puis les tenir et
que je les tiens.
M. Bouveri demande un million pour ve-
nir en aide aux communes qui ont des con
cessions exploitées.
M. Merlou propose et M. Bouveri accepte
le renvoi de cette proposition à la commis-
sion.
L'article 5 est adopté.
M. Lasies demande que les jeunes gens
dispensés du service militaire et dont les
parents paient moins de 25 francs d'impôts
soient exonérés de la taxe militaire.
Le président de la commission dit que si
on appliquait cette dispense à Paris elle
s'étendrait à un grand nombre de person-
sonnes qui ne sont pas des indigents.
M. Lasies insiste.
M. Rouvier demande à la Chambre de ne
pas prendre cette proposition en considé-
ration et engage M. Lasies à procéder par
voie de proposition spéciale.
M. Lasies réplique : par 331 voix contre
230, la disposition n'est pas adoptée.
Les articles 6 à 16 sont adoptés.
M. Doumer, président de la commission,
dit que l'article 17 donne satisfaction à
MM. C. Fouquet et Rudelle qui ont déposé
un article additionnel.
M. Rudelle n'est pas de cet avis,
Les deux derniers articles sont adoptés.
M. Laurens-Castelet déclare qu'il ne vo-
tera pas les quatre contributions à cause de
la façon dont sont perçus les centimes ad-
ditionnels.
M. Rousset déclare que la Chambre a
perdu son temps à faire la chasse aux moi-
nes et n'a pas accompli de réformes.
Par 485 voix contre 46, l'ensemble du
projet de loi est adopté.
VÉRIFICATIONS DE POUVOIRS
La Chambre valide l'élection de M. Ory,"
dans la 2e circonscription de Montbrison., :
Le rapport du 10° bureau conclut à la
validation de M. Fould dans la 2e circonsor,
cription d'Argeliès.
M. Mirman dit qu'il ne peut demander
une nouvelle invalidation, mais il dépose
une demande de scrutin pour que ceux qui'
veulent s'abstenir puissent lé faire.
M. Berthet, rapporteur, répond qQ' la
10° bureau était saisi d'une question sim.
pie, celle de savoir si le dossier indiquait
des faits prouvant que l'élection avait été
viciée par l'argent.
Le bureau a acquis la conviction que les -
protestations n'étaient pas fondées, et,,
dans ces conditions, il a conclu à la vali-
dation à l'unanimité, moins deux votants:
M. Mirman prétend que cinq personnes
seulement étaient présentes à ce vote.
M. Berthet réplique que lorsque les,
conclusions de son rapport furent adop-
tées, il y avait dix-neuf personnes pré
sentes. 1
M. Mirman dit qu'il s'abstiendra.
M. Flourens, député nationaliste,dit qu'ft
lui a paru qu'il y avait eu dans l'élection de
l'arrondissement d'Argelès un acte d'im-
mixtion du gouvernement. ,
Après scrutin, le quorum n'est pas at-i
teint.
M. Ferrette attaque l'élection de M. DcjS
lelis, à Béthune, contre M. Dard, qui avait
été invalidé.
M. Ermant, rapporteur, dit qu'il n'est
nullement démontré que l'élection ait été
viciée par l'ingérence administrative. :'
M. Ferrette, d'ailleurs, ne réclame pas
l'invalidation.
M. Delelis est admis.
Le projet de loi sur la concession de l'é-
tablissement thermal de Luxeuil est
adopté.
L'AMNISTIE
La proposition de M. Paul Constant
relative à l'amnistie est adoptée.
MM. Lemire et du Halgouët réclament
l'amnistie pour les délits relatifs à la loi
des associations.
Le scrutin donne lieu à pointage.
L'addition Lemire est repoussée pai' 291
voix contre 255,
L'amnistie, telle qu'elle est votée, s'ap-
plique aux délits de presse et de réunion,
faits de propagande anarchiste, insoumis-
sion et désertion, contraventions, faillites
simples, et à tous les condamnés à des pei-
nes inférieures à une année d'emprisonne-
ment antérieurement au 1er janvier 1899,
s'ils n'ont pas subi d'autre condamnation
depuis cette époque.
M. Gauthier (de Clagny) propose d'éten-
dre l'amnistie aux condamnés de la Haute-
Cour. Il développe sa proposition.
Par 327 voix contre 214, elle est re-
poussée.
La séance est ajournée à ce soir 4 heures.
H. D,.
'— -♦
AU SÉNAT
Le million des cliartren* >
¥. Combes, président du conseil, répond
XIX
f -.
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
14, rae do Mail, Paris.
Et chez MM. LAGRARQE, CERF et ON
e, place de la Bourse, s
AtfroMa Télégraphique : m- abaz - paw,
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F&rls. Trois nais 6 f. 111 mou 11 f. oaa 20f.
Départements — 71 — 12 f. - 24 f.
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Lei Abonnements sont reçus sans frais
dans tous les Bureau de Poste
REDACTION : 14J rue du MaU, Paris
De 4 à 8 heures du soir et de 40 heures du soir à i heure du matin
No 12163. — Dimanche 5 Juillet. 1903
17 MESSIDOR AN 111
ADMINISTRATION ; 14, rue du Mail
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
On nous demande en ce moment de nom-
breux changements d'adresses. Nous rappe-
Ions à nos abonnés qu'ils doivent joindre
0 fr. 60 à leur demande pour l'impression de
nouvelles bandes.
Nous rappelons également à nos abonnés
parisiens qui s'en vont en province qu'ils ont,
en nous envoyant leur changement d'adresse,
à nous faire parvenir autant de fois UN
CENTIME qu'ils seront de jours absents de
Paris, le port pour la province étant de
deux centimes.
NOS LEADERS
À COMMIS à Cngt
Tandis que nous discourons les unq
et les autres de politique intérieure, les
Anglais, en gens pratiques, parlent de
leurs intérêts audehors.Pour le moment
ils s'occupent beaucoup du Congo. L'o-
pinion d'Outre-Manche, savamment
excitée par les organes jingoïstes, par
des revues spéciales, par des réunions
que donnent des Chambres de com-
merce, demande tout simplement '-
peu de chose, n'est-ce pas? — unenou-
vwlle conférence qui détruise, à propos
du Congo français et du Congo belge,
ce qu'a fait la conférence de Berlin.
On sait, en effet, qu'en 1885, qua-
torze Etats ont envoyé à Berlin des re
présentants pour déterminer le régime
commercial sous lequel vivraient les
deux Congo, français et belge. L'arti-
cle 5 du protocole final des travaux de
la Conférence a déclaré qu'aucun mo-
nopole ou privilège d'aucune espèce,
ne pourrait être institué en matière
commerciale. On voit tout de suite,
que ni la France, ni le roi des Belges
n'ont, en aucune façon, fait abandon
de leurs droits de souveraineté. L'une
et l'autre se sont interdit uniquement
de donner un monopole de commerce
à Gui aue ce fût.
Il s'ensuit que les droits de souverai-
neté et de propriété restent intacts. De
même, la liberté commerciale existe
pour tout le monde. Anglais, Alle-
mands, Américains ont, comme Fran-
çais et Belges, le droit de naviguer sur
le Congo et sur ses affluents, sans pa-
yer de taxes; ils peuvent aussi com-
mercer avec les indigènes, leur vendre
de leurs produits, etc., etc.
Mais ce n'est pas la liberté commer-
ciale telle que l'entendent les Anglais.
Il leur faut autre chose. Ils veulent que
la liberté commerciale prévue par l'acte
de Berlin comprenne l'abandon de la
souveraineté et de la propriété. C'est
donc une grosse question de droit inter-
national qu'ils posent, celle des biens
vacants et sans maître.
Voici pourquoi : Toutes les terres
du Congo sur lesquelles un Européen
ne pouvait faire valoir un droit de pro-
priété ont été rattachées au domaine
-privé de l'Etat français comme de
l'Etat indépendant du Congo belge.
C'est là une thèse de droit internatio-
nal qui n'a jamais été contestée. Par-
tout où les Européens s'installent quel
que part, les terres appartiennent à la
nation occupante, qui en fait ce qu'elle
veut, les concède, les lotit à sa conve-
nance. Les Anglais ont procédé ainsi
au Canada, en Australie, en Amérique,
dans l'Afrique australe ; les Allemands
à la Nouvelle Guinée, en Afrique; les
Portugais dans le Mozambique; les Es-
pagnols dans l'Amérique du Sùd. Au-
cun droit de propriété n'a été reconnu
aux indigènes, à cause de leur état de
vagabondage constant. Ils campent de
ci et de là, suivant les saisons; ils
ignorent au fond la propriété indivi-
duelle.
Mais le Congo français, à l'imitation
du Congo belge, a concédé à des So-*
ciétés des terres domaniales. Qu'a-t-il
fait en agissant ainsi ? Il n'a évidem-
ment cédé que ce qui lui appartenait :
son droit de propriété. Et en quoi con-
siste le droit du propriétaire si ce n'est
d'utiliser comme il l'entend les pro-
duits de son sol ?
L'exercice de ce droit, de la part des
concessionnaires, a gêné singulière-
ment les Anglais établis sur les terres
de l'Etat français comme de l'Etat in-
dépendant. Ils étaient là depuis plu-
sieurs années, gagnant des fortunes
rapides, en faisant recueillir le caout-
chouc par les indigènes à très bas prix
et en le vendant très cher sur les mar-
chés de Londres ou de Liverpool.
Quand les Sociétés propriétaires, en
vertu des concessions, se sont instal-
lées sur leurs propriétés elles ont in-
terdit ce genre de commerce qui con-
sistait à s'emparer indûment des pro-
duits de leur sol.De là criailleries sans
nombre, procès ensuite que les An-
glais ont perdus.
On leur a dit, en effet : « Vous n'a-
it YCZ aucun droit acquis sur des terres
« appartenant à la France et que sa
« tolérance vous a autorisés à occuper
« pendant un certain temps. Aujour-
« d'hui, les terres sont cédées. Les
fi vrais propriétaires sont les maîtres
« de leurs produits. « En continuant
« de les recueillir, vous frustrez leur
« droit. »
Les Anglais répondent que le droit
de propriété ainsi compris équivaut à
un monopole commercial, comme si le
propriétaire légitime d'un sol n'a pas
le droit exclusif de cueillir et de ven-
dre comme il l'entend les produits de
sa propriété. Et ils ont fait de l'agita-
tion autour de cela. Ils ont ému leur
gouvernement, si bien que celui-ci
demande à notre chancellerie d'accep-
ter un arbitrage.
Je n'ai fait aujourd'hui qu'exposer
la question. Je la reprendrai de façon
à répondre en quelques articles à tous
les arguments des Anglais, dont les
prétentions ne sont pas admissibles.
Charles Bos.
—————————— ——————————
L'AMNISTIE
Il a suffi qu'on demandât l'adoption
d'une mesure de clémence, d'une me-
sure effaçant de nombreuses condamna-
tions, délits militaires, délits maritimes,
condamnés en vertu des articles 222 à 225
du Code pénal, fautes simples, etc., pour
qu'aussitôt les députés républicains don-
nassent leurs votes.
Et voici une nouvelle amnistie votée.
Mis en goût, l'abbé Lemire a demandé
l'amnistie pour les délits relatifs « aux as-
sociations », lisez: pour les moines fac-
tieux, et M. Gauthier (de Clagny), de son
-côté a réclamé pour M. Déroulède. Sur
ces deux points qui touchaient à la politi-
que actuelle, l'entente n'a pu se faire, et
une majorité, taible contre M. Lemire, plus
forte contre M. Gauthier (de Clagny), a in-
diqué à ces deux requérants qu'ils allaient'
un peu vite.
Il n'en reste pas moins que le franc suc-
cès obtenu par MM. Paul Constans et
ses collègues, quand il s'agissait ú a-
bolir les condamnations encourues pour de.
fort nombreux délits, indique que la Cham-
bre n'a point le tempérament féroce que les
réacteurs voudraient lui voir attribuer. Les
tigres, quoiqu'on prétende, y sont assez 1
rares.
! M. Gauthier (de Clagny) remarquant
l'absence du gouvernement, a tremblé pour
la victoire, remportée par le .projet Paul
Constans, ets'est écrié : «L'absence du gou-
vernement paraît signifier que le projet ne
sera pas très soutenu devant l'autre As-
semblée. Notre vote risque de rester plato-
nique. »
Pourquoi cela 7 Les sénateurs sont-ils
donc plus cruels que les députés ? Les
craintes de M. Gauthier (de Clagny), nous
paraissent exagérées; et nous pensons que
le Sénat trouvera bien un quart d'heure
avant de se séparer aujourd'hui,pour voter
la mesure de clémence que la Chambre a
consentie hier.
———————————— +, —:
AUTOUR DU DIVORCE
La Chambre vient de voter le projet de loi
de MM. Barthou, Caillaux, Millerand et Poin-
caré, portant abrogation de l'article 298 du
Code civil. Aux termes de cette disposition,
lans le cas de divorce prononcé pour cause
d'adultère, l'épouse coupable ne pouvait jamais
se marier avec son complice.
Cet article, qui organisait une sorte de per-
sécution arbitraire contre le citoyen dont le
seul tort était de vouloir régulariser une si-
tuation irrégulière, et réparer, dans le mieux
du possible, une faute passée, avait été motivé
par des considérations d'« honnêteté publique».
On voulait prévenir l'adultère en menaçant
la femme prête à succomber, en la retenant
par l'idée affreuse qu'elle ne serait jamais la
compagne légitime, la femme respectée de ce-
lui qui l'avait séduite. On espérait arrêter les
séducteurs sur la pente fatale.
Les législateurs de 1882 furent loin d'être
psychologues, et la disposition qu'ils insérè-
rent dans la loi de divorce ne pouvait guère en-
traîner que des inconvénients.
M. Jolibois l'avait bien dit pourtant, à la tri-
bune de la Chambre : « Le divorce prononcé
pour cause d'adultère, c'est la volonté et le
moyen de faire cesser un état scandaleux. Or,
si l'on édicte d'une manière définitive que celui
contre lequel le divorce a été prononcé pour
adultère ne pourra épouser son complice, c'est
comme si l'on écrivait dans la loi que le scan-
dale ne peut cesser, qu'il doit se perpétuer. »
L'expérience a établi, en effet, que l'article
voté, au lieu de sauvegarder le mariage, favo-
risait le concubinage. Dans le remarquable
rapport que M. Cruppi a consacré à cette ques-
tion, il a démontré que l'article 298 était un
reste de l'esprit ancien qui voulait iutposer aux
coupables une expiation par la souffrance, et
qu'il était contraire à l'esprit moderne qui veut
laisser aux époux malheureux le droit de re-
faire leur vie et de réparer leur erreur première.
L'abrogation de l'article 298 est attendue
depuis longtemps par des ménages qui ne pou
vaient parvenir à faire régulariser leur union.
Tout vient à point à qui sait attendre. — Char-
les Darey.
qb
LA CAVALERIE PRUSSIENNE
(De noire correspondant particulierI
Berlin, 3 juillet.
Sous la présidence du général von Iioenn-
oritz, assisté par M. Frohnhœffer, directeur du
dépôt de la remonte à Bra&upœnen, dans la
Prusse orientale, 4,600.chevaux ont été distri-
bués parmi les régiments de la garde prus-
sienne et les régiments du corps des gardes.
«fr»
LE PANGERMANISME ÉN AMÉRIQUE
(De notre correspondant particulierI
New-York, 3 juillet.
Le consul d'Allemagne, M. Rieloff, a remis
à l'Association des militaires allemands de
Saint-Louis, le drapeau que l'empereur Guil-
laume leur a offert. Á cette occasion, parlant
au nom de l'empereur, il a exhorté les mem-
bres de l'Association à rester fidèles à la patrie
allemande et à l'empereur.
Il convient de remarquer que l'Association
en question constitue en réalité une organisa-
tion militaire allemande au milieu des Etats-
Unis.
LES BIBLES DES BOERS
(De notre correspondant parliculier}
Londres, 3 juillet.
A la fin de la guerre sud-africaine, beaucoup
de familles boères, en rentrant dans leurs fer-
mes ont constaté la disparition de leurs bibles
do famille. Lord Roberts vient d'adresser aux
troupes une circulaire invitant les hommes qui
auraient pu emporter ces livres à les restitier.
La Bible, dans une famille de Boers, sert
aussi de registre de famille et constitue le seul
document à l'aide duquel on peut établir léut-
civil d'une personne,
M. LOUBET A LONDRES
Programme officiel. - A Londres. -
Relations commerciales. — Une ag-
glomération de pierres et d'hom-
mes.— La ville des contrastes
Voici le programme définitif du voyage
du Président de la République en Angleterre,
Lundi 6 juillet
Paris-Nord : Départ à 7 h. 25 du matin.
Abbeville : Arrivée à 9 h. 15. Départ à 9 h. 20.
Boulogne (Liane) : Arrivée à 10 h. 10. Départ à
10 h. 10.
Boulogne (Châtillon). — Arrivée à 10 h. 29 du
matin.
Présentation du conseil municipal et pose de la
première pierre du bassin de marée.
Remise de décorations et distinctions honorifi-
ques.
Réception à la villa Châtillon.
11 h. 5. — Départ pour Boulogne (gare mari-
time).
11 h. 18. — Arrivée à Boulogne (gare mari-
time).
11 h. 20. — Embarquement sur le torpilleur
Alarm.e.
Embarquement à bord du Guichen en rade de
Boulogne.
11 h. 45. — Le Guichen appareille escorté des
deux contre-torpilleurs Harpon et Escopette.
Déjeuner à bord du Guichen.
i h. 15. — Arrivée du Guichen en rade de Dou-
vres. Il défile au milieu de l'escadre anglaise.
Vers 1 h. Ii2. — Mouillage du Guichen. — Ré-
ception des amiraux et des commandants de 1 esca-
dre anglaise accompagnés par le capitaine OtUey
R. N., attaché naval à Paris.
Vers 1 h. 112. — M. le Président se rend à terre à
la jetée du prince de Galles, où il est reçu par S.
A. R. le duc de Connaught accompagné par S. Ex.
l'ambassadeur de France et les membres de l'am-
bassade ainsi que par les personnages suivants:
Earl Howe, Dord In Waiting, captain honorable
Seymour Hortescue, major général honorable sir
Reginald Talbôt, lieutenant - colonel honorable
Stuart Wortley, attaché par Sa Majesté le roi d'An-
gleterre à M.)e Président de la République.
Une adresse est présentée à M. le Président de la
République par le maire de Douvres.
Vers 2 h: 45. — Départ de Douvres.
4 heure's. — Arrivée à Londres (station de Vic-
toria).
M. le Président est reçu à la gare par Sa Ma-
jesté le roi et LL. AA. RR. le prince de Galles, le
.lue de Cambridge et le prince Christian de Schles-
vigHolstein et le duc de Fife, lord-lieutenant du
1 omté de Londres.
M. le Président, accompagné par S. M. le roi et
LL. AA. RR. le prince de Galles et le duc de Con-
otught, est conduit à Saint-James-Palace, rési-
1 înce de M. le Président de la République et de sa
llÎte.
M. le président rend visite à LL. MM. le roi et
l'a reine à Buckingham-Palace, à LL. AA. RR. le
pince et la princesse de Galles à Marlborough-
l'tuse et à LL. AA. RR. le duc et la duchesse de
C bnnaught à Clarence-House.
Jers 5 h. 112. — Réception, à l'ambassade de
F'i.nce, de la colonie française par M. le président
du la République,
S h. Ij2. — M. le Président et sa suite dînent
cl .(z le roi et la reine à Buckingham-Palace.
Mardi 7 juillet
9 h. du matin. — Visite de l'hôpital français et
de la Maison des Institutrices françaises.
Retour à Saint-James-Palace et réception des dé-
légations anglaises.
Midi 15. — Départ pour la Cité.
Le Président accompagné par l'ambassadeur de
France, M. le ministre des affaires étrangères et
les personnes de sa suite, se rend au banquet du
Guild Hall.
Vers 3 h. — Retour à Saint-James Palace.
M. le Président rend visite à LL.' AA. RR. le.
prince Christian de Schleswig-Holstein à Schom-
berg-House, à LL. AA. RR. la princesse Louise,
duchesse d'Argyll, la princesse Béatrice, princesse
Henry de Battemberg, à Kingtson-Palace, et à
S. A. R. le duc de Cambridge, à Gloucester-House.
Le Président dîne à l'ambassade de France où il
reçoit S; M. le roi et LL. AA. RR. le prince de Gal-
les et le duc de Connaught.
9 h. 40. — M. le Président de la République se
rend à l'Opéra où une représentation de gala est
donnée en son honneur. Il y retrouve LL. MM. le
roi et la reine et les membres de la famille royale.
Mercredi 8 juillet
9 h. 30. — M; le Président, aceompagné des per-
sonnes de sa suite se rend par la station de Pad-
dington, au château de Windsor.
Retour vers midi 112. — Déjeuner intime à Saint-
James-Palace.
2 h. 1\2. — Départ pour Aldershot.
4 h. — Revue des troupes.:
Retour vers 7 h.
8 h. 112. — M. le Président dela République dîne
au ministère des affaires étrangères, chez le mar-
quis et la marquise de Lansdowne.
10 h. 45. — M. le Président se rend au bal de la
Cour à Buckingham-Palace.
Jeudi 9 juillet
8 h. 112. — Départ de M. le Président de la Répu-
blique à la station de Victoria où il prend congé de
S. M. le i* d'Angleterre.
10 li. 10. — Arrivée à Douvres.
11 h. 20. — Embarquement à bord du Guichen.
Déjeuner à bord du Guichen.
Midi. — Arrivée du Guichen à Calais. Réception
à la gare maritime par les autorités de la ville.
Remise des décorations militaires et départ du,
cortège pour la pose do la première pierre du
théâtre. Retour à la gare de Calais-Ville.
Midi 40. — Départ de Calais-Ville.
1 h. 25. — Arrivée à Petite-Synthe.
Remise des décorations militaires.
Départ en voitures pour le Sanatorium de Saint-
Pol.
1 h. 55. — Arrivée au Sanatorium de Saint-Pol.
2 h. 35. — Départ en voiture du Sanatorium
pour Petite-Synthe.
3 b. 05. — Départ de Petite-Synthe.
Calais-Triage : Arrivée à 3 h. 30. Départ à 4
heures,
Abbeville : Arrivée à 5 h. 20. Départ à 5 h. 25.
Retour à Paris-Nord à 7 h. 30 du soir.
Le président de la République sera accompa-
gné dans son voyage par M. Delcassé, ministre
des affaires étrangères, ainsi que par MM. Abel
Combarieu, secrétaire général de la présidence
de la République ; Mollard, ministre plénipo-
tentiaire, directeur du protocole; Henry Pou-
let, chef du secrétariat particulier ; le capi-
laine de frégate Huguet, et le chef d'escadron
Chabaud, officiers d'ordonnance.
L'arrivée du « Guichen »
Le Guichen, ayant à bord le président Loubet,
arrivera en vue de Douvres vers 1 h. 114. La flot-
tille anglaise des contre-torpilleurs de la Medway
rencontrera le Guichen près de Douvres et l'es-
cortera dans sa marche.
Quand le Guichen sera en vue, tous les navires
anglais, qui seront disposés en croissant, tireront
21 coups de canon au passage du Guichen ; l'équi-
page de chaque navire acclamera le président Lou-
bet, les gardes présenteront les armes, les musi-
ques joueront la Marseillaise.
Dès qu'il aura jeté l'ancre, le Guichen saluera
le drapeau anglais de 21 coups de canon ; la bat-
terie du château de Douvres répondra. :
M. Loubet recevra, à bord du Guichen, les ami-
raux et les capitaines de la flotte anglaise.
L'attaché naval à Paris présentera l'amiral Wil-
son, commandant de la flotte des eaux intérieures,
qui présentera à son tour les autres officiers.
Les préparatifs à Londres
On a informé, hier soir, les Borough Coun-
cils des quartiers de Marylebone et d'Holborn
que le Président Loubet recevra leurs adresses
à Oxford Circus. Les deux conseils ont décidé
de décorer la route que suivra le cortège.
Trois arcs de triomphe seront élevés dans
Shaftesbury Avenue où doit passer M. Loubet
pour se rendre à l'hôpital français.
Les mâts vénitiens qui sont dressés sur le
parcours que suivra le président Loubet à son
arrivée à Londres, pour se rendre de la station
de Victoria à York house, porteront les ins-
criptions R. F. Pax ou E. R. et des trophées de
cinq drapeaux français et anglais entremêlés.
A la gare de Victoria, le 3* bataillon des gre-
nadiers de la garde sera rangé sur le quai et
rendra les honneurs militaires. Le 2' escadron
des gardes du corps fournira l'escorte du pré-
sident et le 1" régiment des gardes irlandais
prendra le service d'honneur au palais prési-
dentiel de Saint-James.
Le gala de mardi
Le programme de la représentation de gala
qui aura lieu mardi soir à Covent-Garden, en
l'honneur du président de la République fran-
çaise, est définitivement arrêté.
À l'entrée des souverains et du Président de la
République, l'erchestre jouera d'abord le God save
the King, puis la Marseillaise.
Aussitôt après commencera la deuxième scène du
premier acte de Rigoletto, qui sera chantée en ita-
lien. Les rôles principaux Seront tenus par Mme
Melba et M. Renaud.
Après un court entr'acte, on jouera l'acte Il de
Carmen avec Mlle Emma Calvé et M. Alvarez.
La représentation se terminera par l'acte II de
Roméo et Juliette, qui sera chanté en français. Le
rôle de Juliette sera tenu par Mme Melba, et celui
de Roméo par M. Alvarez.
La dépense totale de la représentation de
gala est évaluée à 125,000 francs. Par ordre
du roi Edouard, la représentation aura lieu
dans le plus grand apparat.
Le foyer tout entier sera transformé en anti-
chambre, et un souper sera servi au cours de
la représentation. Six loges de face seront amé-
nagées de façon à constituer la loge royale. La
décoration sera faite de guirlandeà de roses et
d'orchidées encadrant les drapeaux de la France
et de l'Angleterre.
A droite et à gauche de la loge royale seront
les loges du corps diplomatique et des minis-
tres.
La représentation commencera à neuf heu-
res quarante-cinq et les invités devront occu-
per leurs places à neuf heures et demie.
La Légion d'honneur à Londres
Londres, 3 juillet.
Dans, une des salles de commission de la
Chambre des Communes, une grande réunion
des membres anglais de la Légion d'honneur a
été tenue sous la présidence de sir Albert Roi-
lit, député anglais et officier de la Légion
d'honneur.
On y remarquait M. Duché, président de la
chambre de commerce française de Londres, le
docteur Vingtras, de l'hôpital français, des
peintres et des savants anglais, ainsi que des
officiers.
Il a été décidé, à l'unanimité, sur la propo-
sition de lord Kelvie, qu'on présenterait à M.
Loubet une adresse renfermée dans un écrin.
LONDRES
Au moment où le Président de la Républi-
que et le roi Edouard VII vont se rencontrer
dans la capitale du Royaume Uni, il est inté-
ressant de parler de cette ville immense, si cu-
rieuse à tant de points de vue.
Londres n'est pas situé bien loin de Paris ; la
distance qui sépare les deux métropoles est 362
kilomètres seulement, Et pourtant ces deux vil-
les sont bien différentes l'une de l'autre, tant
par leur aspect général que par le caractère
particulier de chacune,
Londres nous intéresse à divers points de
vue. C'est d'abord la capitale d'un pays avec
lequel nous faisons, tous les ans, une moyenne
de 1 milliard 700 millions d'affaires, sur la-
quelle somme les exportations de France en
Angleterre sont représentées par 1 milliard
140 millions de francs environ, le reste — 5G0
millions de francs — étant le chiffre moyen des
importations faites chez nous par les trafi-
quants anglais.
Cette situation mériterait à elle seule de fixer
notre attention sur cette vaste agglomération ;
mais Londres a d'autres titres à notre curio-
sité. C'est la ville la plus grande, la plus riche
et la plus peuplée de l'Europe ; son port, qui
est l'entrepôt du monde entier, est le plus grand
de l'univers.
Londres jugée par Lord Byron
Lord Byron, le poète anglais, n'a pas été
tendre pour cette grande ville, qu'il a décrite :
« Une énorme masse de briques, de fumée, de
navires, sale, sombre.s'étendant aussi loin que
le regard peut atteindre une voile s'agitant
tout-à-coup et qui va se perdre dans la forêt
des mâts; une solitude plantée de clochers per-
çant leur dais noir comme la houille ; immense
coupole semblable à la calotte d'un fotir.»
Cette description est d'un pessimisme exa-
géré. ,
Les Anglais ne l'ont pas pardonnée a Byron,
et ils ont eu raison ; car, si le soleil ne brille
pas toujours à Londres, si quelques fois le ciel
s'y obscurcit terriblement, nous y avons vécu
par contre de belles journées de printemps et
d'été, pendant lesquelles « la ville s'illumine de
merveilleuses clartés ».
L'opinion d'un Français
Hector France, qui a habité longtemps l'An-
gleterre, montre Londres sous un aspect moins
triste. et en fait un tableau plus exact, lorsqu'il
dit : « Pour connaître Londres, l'apprécier,
l'aimer, il faut y avoir lonhtemps vécu, y
avoir son home et ses intérêts. » Hector France
a raison : Paris plaît et charme au premier
coup, c'est le compagnon gai et sympathique ;
Londres, au contraire, étonne, attriste, effraie
presque. C'est le travpilIeur mélancolique et
taciturne qui effarouche au premier abord et
gagne à être connu.
Définition de Charles Dilke
De toutes les définitions de cette grande ville,
celle qui nous semble la plus vraie doit être
empruntée à Charles Dilke. Ce n'est pas une ville,
cette agglomération de pierres et d'hommes, en
formation depuis tant de siècles, épandue sur
de toujours plus vastes espaces, la plus vaste
qui soit au monde ; c'est une collection de villes
d'âge inégal, de figures dissemblables dont cha-
cune représente une époque historique ou une
couche sociale différente, poussées l'une à côté
de l'autre, se touchant, se pénétrant, se mê-
lant dans une promiscuité qui heurte les oppo-
sitions et fait violemment ressortir les con-
trastes.
Contraste saisissant
Charles Dilke a raison.
Londres est tout cela ; mais, par-dessus tout,
c'est la ville des contrastes. Pour le mieux et
pour le pire, comme disent les Anglais, elle
n'a pas d'égale. For better and for worst Lon-
don is un paralleled. D'un côté, nous trouvons
une richesse qu'on est en droit de qualifier de
scandaleuse tandis que, dans d'autres coins,
s'étale une misère noire, terrible, comme on
n'en rencontre nulle part ailleurs, une misère
qui jure avec les progrès de notre civilisation.
Il faut avoir visité les taudis de Whitechapel
pour se rendre compte de tout ce qu'il y a
d'horrible dans ce misérable quartier. L'affreuse
misère qu'on y constate se refuse à la descrip-
tion ; elle. est hideuse, cela dit tout, il ne faut-
rien ajouter.
D'un côté, activité fiévreuse, étourdissante ;
de l'autre, paresse et vice; ici, richesse et luxe,
palais somptueux ; là, misère et haillons, logis
épouvantables. Tout cela vit dans une promis- j
cuité curieuse, formant le plus bizarre des coir-
trastes. — Will Darvillé.
(Voir la suite dans noIre DEUXIEME EDIT/OM
*0
A LA FRONTIÈRE TURCO-BULGARE
Constantinople, 3 juillet.
Le gouvernement turç a refusé do renforcer
,
les garnisons sur toute l'étendue de la fron-
tière bulgare. On craint une tension nouvelle
entre les deux pays par suite des manifesla-
tions qui se sont récemmont produites à Sofii1
contre la politique du cabinet actuel.
————————————- ————————————.
LA QUESTION DES ENFANTS
Préoccupé de chercher un moyen de com-
battre le fléau de là dépopulation, M. de Cas-
sagnac trouve ceci : la suppression du di-
vorce. Il écrit : « L'augmentation des naissan-
ces résulte forcément de la stabilité, de l'im-
mutabilité du mariage; »
Nous demanderons simplement à M. de Cas-
sagnac comment il se fait, alors, que les pays
où la natalité est la plus considérable soient
précisément ceux où le divorce existe. Aux
Etats-Unis, où la proportion augmente avec
une rapidité prodigieuse — elle a doubla de-
puis 1870 — on divorce avec une telle facilité
que les adultères sont rares et les unions illégi-
times presque inconnues.
L'affirmation de M. de Cassagnac ne parait
donc nullementjustifiée en fait.
Et si M. de Cassagnac voulait dire, ce qui
est possible, qu'il n'a entendu parler que pour
la France, il lui resterait encore à établir qu'un
abaissement progressif de la natalité française
correspond à la réinscription du divorce dans
nos lois — en 1884 — et à son usage de plus
en plus répandu.
Je crois qu'il aurait grande peine à faire cette
démonstration.
C'est donc une simple opinion qu'il exprime,
à laquelle une opinion adverse peut être oppo-
sée..
J'e crois que l'institution du mariage, telle
qu'elle existe en France, même tempérée par
l'insuffisant divorce dont nous jouissons, est
une cause active de dépopulation. Les entraves
apportées par la loi à la rupture du lien con-
jugal, les préjugés religieux qui empê-
chent encore un certain nombre de personnes,
par snobisme plutôt que par conviction, do re-
courir aux expédients de la loi de 1884, sont
des agents d'adultère. Et l'adultère est essen-
tiellement anti-repopulateur. On ne se soucie
nullement, et cela se conçoit, de mettre au
monde des enfants que l'on ne pourra ni légi-
timer, ni reconnaître, qui seront sans état-
civil, mis, comme adultérins, hors la loi. De
là, les infanticides ; de là,' plus encore, ces
fraudes qui, si déplorablement préjudiciables
aux. individus qui les emploient, portent at-
tente à la vie de la nation dans ses sources mê-
mes.
Et cela'nous amène nécessairement à la con-
clusion diamétralement opposée à celle de M.
de.Cassagnac. Nous croyons qu'une réforme,
non seulement de la loi du divorce, mais en-
core et surtout de l'institution du mariage
elle-même, aurait, au point de vue de la re-
population, les plus bienfaisants effets.
Si M. de Cassagnac veut dire simplement
que l'état du mariage légitime est plus que
tout autre favorable à la propagation de l'es-
pèce, il a raison; mais alors, qu'il se joigne à
nous pour demander, non pas le mariage « im-
mutable », bagne immoral et odieux, mais le
mariage affranchi, libéré, d'oil l'on pourrait
sortir sans avoir à commettre ni crime ni dé-
lit, sans avoir à étaler devant tous les plaies
saignantes de son cœur, sans avoir, non plus,
comme il arrive, à lutter contre la mauvaise
volonté et la mauvaise foi. - L. Victor-Mcu-
nier.
Voir à la 3° page
les Dernières Dépêches
de la nuit,
et la Revue des Journaux
du matin
L'abdication probable du prises Ferdiaaad
IVe notre correspondant particuliert
Budapesth, 3 juillet.
Le Magyarorssag, apprend d'une source ab-
solument sûre que le princcFerdinand de Bul-
garie est en pourparlers avec les chefs de l'op-
position au sujet de son abdication. Le prince,
reconnaissant qu'il a perdu tout prestige de-
puis les événements de Macédoine, serait prêt
à descendre du trône.
Mais il réclame une compensation de quatre
millions de francs, somme qu'il a déboursée
pour la reconstruction des édifices. Il exige
en outre une rente de 600,009 fr. -qui après sa
mort passerait à son fils aîné, le prince Boris.
En ce qui concerne l'indemnité de quatre mil
lions, les deux parties sont tombées d'accord.
Il n'en est pas de même pour la rente. Les re-
présentants du pays n'offrent que 480,000 fr.
En revanche, ils assurent une rente de 240.000
fr. au prince Boris, mais celui-ci n'en aurait
la jouissance qu'après la mort de son père. On
croit que le prince Ferdinand cédera sur ce
point et que le marché sera bientôt définitive-
ment conclu.
UN ANGLAIS PRISONNIER AU MAROC
Tanger, 3 juillet.
On s'attend à ce que le correspondant du Ti-
mes soit remis en liberté vendredi ou samedi.
Plusieurs prisonniers qu'on doit remettre en
échange à Raisuli sont maintenant réunis à la
légation britannique. Cet échange est la seule
condition imposée pour la remise en liberté de
M. Harris.
Tanger, 3 juillet.
Les brigands marocains ont exigé la mise en
liberté de quatre autres prisonniers pour relâ-
cher M. Harris. Un vapeur anglais part ce soir
pour Larrache afin de ramener ces quatre nou-
veaux prisonniers.
1
UN NOUVEAU CHEMIN DE FER
DANS L'AFRIQUE AUSTRALE
[De noire correspondant particulier)
Lisbonne, 3 juillet.
Le roi Carlos a signé un décret accordant la
concession d'un nouveau chemin de fer destiné
à relier la Delagoa Bay avec la frontière du
Transvaal. La nouvelle ligne passera par le
Svaziland.
Les travaux commenceront dans le plus bref
délai.
A LA MARTINIQUE
Nouvelle éruption du Mont Pelé
D'après les renseignements fournis par le
Journal officiel de la Martinique, arrivé hier à
Paris, le Mont Pelé est entré dans une période
de recrudescence d'activité. En moins de huit
jours le sommet s'est élevé de plus de dix mè-
tres; des grondements, ressemblant à des dé-
tonations, se font entendre fréquemment.
Les secours
Le ministère des colonies publie la l to' liste
( e souscription en faveur des victimes de la
Martinique. Sur cette liste figure, notamment,
1 Association de la presse périodique italienne
pour la somme de 3,000 francs.
Le montant total des souscriptions recueillies
à ce jour s'élève à 9,277,107 francs
LA JOURNÉE
PARLEMENTAIRE
A LA CHAMBRE
On renvoie à la suite des autres inter-
pellations celle de M. Paul Vigné (d'Octonf
sur la situation faite aux justiciables de
Lodève par l'état de maladie persistant du
président du tribunal. r ;,
On renvoie à la commission réforme
judiciaire une proposition de M. Failliot
tendant à modifier les articles du Code de
commerce relatifs aux effets également de
commerce.
On adopte le projet de résolution portant
règlement des comptes de la Chambre
pour 1902.
Après l'adoption de quelques projets d'in-
térêt local, la Chambre se remet à l'examen
des quatre contributions.
LES QUATRE CONTRIBUTIONS
M. Lacombe remercie M. Rouvier d'avoir
tenu son engagement d'insérer à son pro-
jet d'impôt sur le revenu une exonération
de la taxe locative pour les pères de famille
ayant plusieurs enfants vivants.
M. Rouvier. — C'est parce que je sùia
avare d'engagements que je puis les tenir et
que je les tiens.
M. Bouveri demande un million pour ve-
nir en aide aux communes qui ont des con
cessions exploitées.
M. Merlou propose et M. Bouveri accepte
le renvoi de cette proposition à la commis-
sion.
L'article 5 est adopté.
M. Lasies demande que les jeunes gens
dispensés du service militaire et dont les
parents paient moins de 25 francs d'impôts
soient exonérés de la taxe militaire.
Le président de la commission dit que si
on appliquait cette dispense à Paris elle
s'étendrait à un grand nombre de person-
sonnes qui ne sont pas des indigents.
M. Lasies insiste.
M. Rouvier demande à la Chambre de ne
pas prendre cette proposition en considé-
ration et engage M. Lasies à procéder par
voie de proposition spéciale.
M. Lasies réplique : par 331 voix contre
230, la disposition n'est pas adoptée.
Les articles 6 à 16 sont adoptés.
M. Doumer, président de la commission,
dit que l'article 17 donne satisfaction à
MM. C. Fouquet et Rudelle qui ont déposé
un article additionnel.
M. Rudelle n'est pas de cet avis,
Les deux derniers articles sont adoptés.
M. Laurens-Castelet déclare qu'il ne vo-
tera pas les quatre contributions à cause de
la façon dont sont perçus les centimes ad-
ditionnels.
M. Rousset déclare que la Chambre a
perdu son temps à faire la chasse aux moi-
nes et n'a pas accompli de réformes.
Par 485 voix contre 46, l'ensemble du
projet de loi est adopté.
VÉRIFICATIONS DE POUVOIRS
La Chambre valide l'élection de M. Ory,"
dans la 2e circonscription de Montbrison., :
Le rapport du 10° bureau conclut à la
validation de M. Fould dans la 2e circonsor,
cription d'Argeliès.
M. Mirman dit qu'il ne peut demander
une nouvelle invalidation, mais il dépose
une demande de scrutin pour que ceux qui'
veulent s'abstenir puissent lé faire.
M. Berthet, rapporteur, répond qQ' la
10° bureau était saisi d'une question sim.
pie, celle de savoir si le dossier indiquait
des faits prouvant que l'élection avait été
viciée par l'argent.
Le bureau a acquis la conviction que les -
protestations n'étaient pas fondées, et,,
dans ces conditions, il a conclu à la vali-
dation à l'unanimité, moins deux votants:
M. Mirman prétend que cinq personnes
seulement étaient présentes à ce vote.
M. Berthet réplique que lorsque les,
conclusions de son rapport furent adop-
tées, il y avait dix-neuf personnes pré
sentes. 1
M. Mirman dit qu'il s'abstiendra.
M. Flourens, député nationaliste,dit qu'ft
lui a paru qu'il y avait eu dans l'élection de
l'arrondissement d'Argelès un acte d'im-
mixtion du gouvernement. ,
Après scrutin, le quorum n'est pas at-i
teint.
M. Ferrette attaque l'élection de M. DcjS
lelis, à Béthune, contre M. Dard, qui avait
été invalidé.
M. Ermant, rapporteur, dit qu'il n'est
nullement démontré que l'élection ait été
viciée par l'ingérence administrative. :'
M. Ferrette, d'ailleurs, ne réclame pas
l'invalidation.
M. Delelis est admis.
Le projet de loi sur la concession de l'é-
tablissement thermal de Luxeuil est
adopté.
L'AMNISTIE
La proposition de M. Paul Constant
relative à l'amnistie est adoptée.
MM. Lemire et du Halgouët réclament
l'amnistie pour les délits relatifs à la loi
des associations.
Le scrutin donne lieu à pointage.
L'addition Lemire est repoussée pai' 291
voix contre 255,
L'amnistie, telle qu'elle est votée, s'ap-
plique aux délits de presse et de réunion,
faits de propagande anarchiste, insoumis-
sion et désertion, contraventions, faillites
simples, et à tous les condamnés à des pei-
nes inférieures à une année d'emprisonne-
ment antérieurement au 1er janvier 1899,
s'ils n'ont pas subi d'autre condamnation
depuis cette époque.
M. Gauthier (de Clagny) propose d'éten-
dre l'amnistie aux condamnés de la Haute-
Cour. Il développe sa proposition.
Par 327 voix contre 214, elle est re-
poussée.
La séance est ajournée à ce soir 4 heures.
H. D,.
'— -♦
AU SÉNAT
Le million des cliartren* >
¥. Combes, président du conseil, répond
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