Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-06-03
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 03 juin 1903 03 juin 1903
Description : 1903/06/03 (N12136). 1903/06/03 (N12136).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le eo PABI8 & DÉPARTEMENTS
,-I..:;., JSTxaxxéirq CINQ CENTIMEa
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Ne 12136. - Mercredi 3 Juin 1903
19 PRAIRIAL AN 111
ADMINISTRATION ; 14, rue du Mail
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NOS LEADERS
? RvIntin --
La Chambre est en train de créer
ane œuvre démocratique par excellence,
@;'oetivre qui fera le plus d'honneur à la
troisième République. Sous le nom
sans doute impropre, mais trop consa-
ré par l'usage pour qu'on ne soit pas
obligé de le conserver, d'Assistance
obligatoire¡ ce sont les principes les
plus purs, les plus élevés de la solida-
rité sociale qu'elle met en œuvre et
qu'elle organise. Désormais c'en sera
fait do hideux spectacle des vieillards,
des invalides, des incurables, mou-
rant littéralement de faim, de consomp-
tion et de misère, à moins que la cha-
rité publique ou privée ne daigne venir
à leur secours, Ils auront désormais
Contre les pouvoirs publics, contre la
collectivité une véritable créance, un
- véritable droit. Désormais ils ne seront
plus considérés comme des étrangers
dans leur propre pays, mais comme de
vrais membres de la grande famille
çseis^e. Ils auront le droit de faire appel
à tous, le jour où soit par suite d'in-
firmités, soitpar suite de l'âge, ils vien-
draient à se trouver dans l'impossibi'
lité matérielle de se suffire.
L'article 1er de la loi dont nous
avons déjà voté les principales dispo-
sitions, est aussi net, aussi formel,
aussi précis que possible. Il n'est pas
inutile d'en rappeler les termes :
« Tout Français soit âgé de soixante-
dix ans, soit atteint d'une infirmité ou
d'une maladie reconnue incurable et
qui le rend incapable de pourvoir à sa
subsistance par le travail, a droit à
l'assistance.
C'est bien la consécration d'un droit
tout à fait nouveau. C'est bien le ré-
sultat d'une conception sociale toute
différente de celle qui avait jusqu'ici
prévalu dans les conseils des divers
gouvernements et des Chambres. C'est
bien notre conception radicale-socia-
liste qui triomphe enfin dans toute sa
plénitude.
Quelle est donc, au point de vue de
l'assistance obligatoire,la doctrine éco-
nomique partout enseignée dans les
écoles, et des étreintes de laquelle n'a-
vaient pas osé se dégager même les
républicains qui jusqu'à ce jour en
France ont occupé le pouvoir?
Cette doctrine a été admirablement
définie par un des plus brillants socio-
logues de l'école dite orthodoxe, par
Herbert Spencer. Elle se résume en
quelques mots. Elle est brutale, elle
est sans pitié. Sans doute, dit-on, le
monde. n'est pas parfait. Il y a des mi-
sères imméritées. Mais c'est à l'initia—
•ivc privée qu'il appartient de soulager
ces misères. L'Etat ne doit pas interve-
nir dans la lutte pour la vie. Au fond
le monde est aussi bon que le compor-
tent les conditions mômes de notre na-
ture.C'est du libre jeu de la concurrence
et du choc des forces économiques qu'il
faut attendre l'ordre et l'équitable ré-
partition des richesses. Quel est le but
des sociétés humaines ? c'est le plus
grand bien général. Or, on n'y arrive,
on ne peut y arriver qu'en laissant agir
les lois naturelles. On s'en éloigne au
contraire en poursuivant arbitrairement
des plans de réformes conçus par une
aveugle philanthropie. L'Etat est une
sorte de gendarme préposé à l'ordre
public, à la sécurité,à la liberté de tous.
Là doit se borner p~ mission et son
œuvre. Sans douto 1rs pauvres, les fai-
bles, les incapables, les imprévoyants
risquent de se voir éliminer sous la
poussée des riches, des habiles, des
prudents et des forts, mais n'est-cepas
là précisément ce qu'il faut désirer ? Y
a-t-il rien de plus absurde que de vou-
loir sauver ceux que la nature con-
damne ? Ce serait faire obstacle à la
loi même du progrès humain.
C'est sous l'influence de cette mons-
trueuse doctrine économique qu'à ia
suite du 9 thermidor, tous les décrets
de la Convention nationale rendus
pour la suppression de la misere ont
été considérés comme lettre morte.
C'est sous la même désastreuse in-
nùence que depuis plus d'un siècle, les
âmes généreuses s'épuisent en efforts
sinon stériles, tout au moins impuis-
sants pour redresser les négations et
les iniquités sociales.
Que n'à-t-on pas tenté ?
On a préconisé les sociétés de se-
cours mutuels. Une longue expérience
a démontré surabondamment que ces
sociétés, excellentes contre les risques
du chômage et de la maladie, n'arri-
ven t pas à constituer des pensions- de
vieillesse suffisantes, qu'à cet égard,
leur action se trouve fatalement li-
mitée, qu'en fait, elles ne peuvent
s'occuper que dans une faible mesure
des invalides et des incurables.1 : :
On a fondé et perfectionné une sorte
de compaghie d'assurance spéciale gé-
rée gratuitement par l'Etaisous le nom
fie Caisse nationale des retraites pour
la vieillesse. Cette mstitution, elle non
plus, n'a pas donné de résultats appré-
ciables. Elle a permis entre temps, en
raison de la différence qui s'est pro-
duite, à certaines époqueV entre le
taux élevé de sa capitalisation et létaux,
plus faible de l'intérêt courant, à quel-
ques financiers sans scrupules, de se
livrer à des spéculations avantageuses.
L'Etat y a perdu un nombre respecta-
ble de minions. Mais soit que les sen-
timents d'épargne et de prévoyance ne
soient pas très répandus dans la classe
ouvrière, soit plutôt que le salaire in-
suffisant et encore réduit par les chô-
mages périodiques ne lui permette pas
la moindre économie, le travailleur a
semblé ignorer la nouvelle institution.
En 40 ans, de 18î>0 à 1890, la Caisse
des retraites pour la vieillesse n'avait
enregistré que huit cent mille dépo-
sants. De ce nombre la moitié ne com-
prenait que des gens aisés ou des spé-
culateurs. L'autre moitié se composait
surtout de membres de sociétés de se-
cours mutuels ou d'ouvriers assurés
par leur patron. Sur les dix millions
de travailleurs qui représentent, en
France, l'effectif du salariat, il n'y en a
pour ainsi dire pas, qui aient volon-
tairement porté une épargne, même
minime, à la Caisse nationale des re-
traites. Et voulez-vous savoir qu'elle
était en 1890 la moyenne des pensions
servies par cette caisse aux ouvriers
qui s'étaient adressés à elle? huit
francs par mois.
Le même phénomène s'est produit
dans les autres pays. Il fallait donc
être aveugle pour méconnaître qu'au
point de vue des retraites de vieillesse
ou d'invalidité, l'initiative privée
comme les combinaisons les plus in-
génieuses des philanthropes et des
hommes d'Etat, réduites à elles-mê-
mes, sont d'avance condamnées au
plus lamentable échec.
Il n'y avait qu'un moyen de résoudre
le problème, c'était de faire table rase
de cette théorie économique sans en-
trailles qui condamne l'intervention
directe de l'Etat et des communes.
C'était de renouer, à plus d'un siècle
d'intervalle, la tradition de l'assemblée
constituante et de la convention na-
tionale. C'était d'entrer enfin, à pleines
voiles, dans la voie des théories aussi
rationnelles que généreuses de notre
programme radical-socialiste.
La Chambre, sous la poussée formi-
dable de notre parti, ouvre enfin les
yeux à la pleine lumière. C'est à peine
si nous voyons de-ci de-là s'ébaucher
quelques vagues résistances. La loi sur
l'assistance obligatoire, la loi de soli-
darité sociale, sera sûrement votée.
C'est, dans l'ordre économique, une
véritable révolution. Mais pas de celles
qu'à certains égards on est tenté de
regretter, parce qu'elles laissent. après
elles tout un cortège de deuils, de
remords ou de ruines. La révolution
que nous sommes en train de réaliser
ne fera rayonner et s'épanouir sur no-
Ire belle terre de France qu'une admi-
rable floraison de consolations et de
bienfaits. ,-
- Louis Puech,
Voir à là 3" page
les Dernières Dépêches
de la nuit et
la ne vue de s Journaux
du matin N ,
IMPERIALISME ET PROTECTIONNISME
M. Méline exposait, l'autre
jour, devant la Chambre, cette
théorie que le consommateur a
intérêt à payer le pain cher. Et
là Chambre se demandait si M.
Méline ne se moquait pas d'elle.
1 • * !_ 1 - • - 1 -
Les impérialistes anglais soutiendront,
paraît-il, la même thèse devant le corps
électoral anglais, lors du prochain renou-
vellement de la Chambre des communes.
Je suis curieux desavoir si les électeurs an-
glais seront moins sceptiques que les dépu-
tés français.
Notre confrère Georges Bourgarel doit
être content ; il a toujours soutenu, dans ses
ouvrages très documentés, que l'impéria-
lisme avait des causes presque exclusive-
ment économiques, et n'était qu'un mode
du protectionnisme. Les récents discours
des ministres cTEdouard VII sont de nature
à lui donner raison.
Il convient de reconnaître que, considéré
au point de vue de la science économique,
l'impérialisme présente une physionomie
un peu plus large que notre malheureux
ipélitaisme. ,
M. Chamberlain et ses amis parlent de
barrières commerciales pour unir dans une
très vaste enceinte douanière tout l' « em-
pire » anglais. Les avantages du libre-
échange seraient assurés à l'Angleterre vis
à vis des Indes, de l'Australie, de l'Egypte,
du Sud-Africain, etc. - et vice versa.
Le protectionnisme aurait pour objet de
resserrer les liens qui attachent les posses-
sions britanniques à la mère-patrie, liens
que l'instinct particulariste des colons an-
glo-saxons menace de rendre toujours plus
lâches, et de briser, à la fin.
Je ne suis pas convaincu que les procédés
artificiels du protectionnisme mettent par-
tout l'Angleterre à l'abri du danger de voir
imiter l'acte d'indiscipline commis, il y a
plus d'un siècle, par l'Amérique,
, Mais si je vois mal, pour l'Angleterre, les
avantages de là protection, je crois en
apercevoir assez clairement les inconvé-
nients. '—
- Qu'elle le prévoie ou non, l'Angleterre
is:<>iertlÍt commercialement, et de l'Europe,
et de l'Amérique, Cela, juçte à l'heure où
l'Europe soçg-e, sérieusenient à s'organiser
en vue de la lutte commerciale contre la
concurrence d'Outre-Atlantique.
Politiquement, le gouvernement byitanr
nique semble avoir renoncé à la théorie du
« splendide isolément » ; est-il sûr que la
même, tbëQri samtliore:qüand '.011 l'appli-
que, aux choses économiques ? l'A. 8.
LA SOCIETE
PROTECTRICE
DES ANIMAUX
51* séance annuelle. — Au Cirque
d'hiver, — Les discours. — Distribu-
tion des récompenses. — 1,591
lauréats. — 8 diplômes d'hon-
neur; 18 médailles d'or; 28
médaillés dé vermeil; 164
médailles d?argent; 400 mé-
dailles de bronze. — Le
concert.
La Société protectrice des animaux a tenu,
hier après-midi, sa 51® séance annuelle, au
Cirque d'hiver, M. Mougeot, ministre de l'agri-
culture, rentré le matin même à Paris, prési-
dait en personne cette solennité qui, ainsi que
tous les ans d'ailleurs, avait attiré un nom-
breux public. Parmi les spectateurs, on remar-
quait un grand nombre de gardiens de la paix,
des gardes municipaux, des sapeurs-pompiers,
des cochers de fiacres, d'omnibus et tramways,
des soldats de toutes les armes, mais surtout
des cavaliers : cuirassiers, dragons, hussards,
etc. C'étaient des lauréats de la Société qui ve-
naient chercher les diplômes et médailles à
eux décernés. Des places spéciales leur avaient
été réservées dans l'enceinte. Sur l'estrade
avaient pris place, aux côtés de M. Mougeot :
MM. Combarieu, chef de cabinet du ministre
de l'instruction publique; Coulnud, président
de la Société; P. de Mirimonde, Van Çrock,
PJis-ta, viee-présidents ; Comandré, secrétaire géné-
ral ; Bauduin, Cerf, secrétaires des séaneps ; Le-
prince, trésorier ; Cherrier, représentant le préfet
de la Seine; Nicolas, représentant le préfet de po-
lice; Autran, secrétaire général de la préfecture de
la Seine; Touny, chef de la poiiee municipale;
Nadcaud Carpin, commissaires de police ; le lieu-
tenant-colonel de la garde républicaine; un capi-
taine de pompiers; Risler, maire du 7' arrondisse-
ment; le président de la Société d'agriculture ; B.
de Gravellona, délégué de la Société protectrice
des animaux, à Turin ; Eddy-Lcvis, délégué de la
Société, à Bruxelles ; Borel, - délégué, à Genève;
Koch et Van Peborghs, délégué, à 'Anvers; Bôr-
nier, délégué à Lyon ; Bouclior, délégué au Havre;
Petit et Blampan, délégués de la ligue contre l'a-
bus du. tabac; Van Brock, délégué de la Société
pbiloEecbnique.
Les discours
Le président de l'œuvl'ea reçu, à son arri-
vée, le ministre qu'il a remercié, dans une
courte allocution, du nouveau témoignage
d'intérêt qu'il donnait par sa présence à la so-
ciété dont il a accepté d'être le président d'hon-
neur, et à laquelle, il a rendu déjà, comme
ministre de l'agriculture, de nombreux servi-
ces, notamment en faisant voter par le Parle-
ment la convention relative à la protection
des petits oiseaux.
>1. Coutaud a adressé également des remer-
ciements aux représentants du ministre de
l'instruction publique, du préfet de la Sei ne,
du préfet de police, du conseil municipal, des
associations d'enseignement et aux officiers
qui sont venus en grand nombre à cette fête.
En terminant, le président de la Société pro-
tectrice des animaux rappelle succiniement les
travaux" de la société, ainsi que les œuvres
qu'elle se propose d'accomplir prochainement :
- Tout d'abord, dit il, nous voulons établir, dé.
montrer des droits de l'animalité, et les devoirs de
l'homme à son égard. Nous tenterons de faire révi-
ser la loi Grammont duJUi un sens pluï protecteur.
Sur ces deux points, l'ensemble des obligations de
l'homme est résumé dans les deux mots qui cons-
tuent la divise de la société: Justice. - Compas-
sion.
M. Comandré, secrétaire général, a donné
lecture de son rapport sur les travaux de la so-
ciété. il rend compte des résultats de l'exercice
1902-1903, signalant les améliorations qui ont
été apportées à la Fourrière, indiquant l'emploi
du legs Chassegros et développant longuement
la manière dont la Société protectrice des ani- .-
maux établit la surveillance èt la répression
des mauvais traitements infligés aux, animaux. ;
Après avoir fait connaître ta sMuatioti finan-
cière de la société, M. Cômandré émet le - vœu
que là « Mission protectrice )j prenne une plus
grande extension et il engage les-auditeurs à
faire une active propagande en sa faveur.
M. Mougeot a pris ensuite la parole. Dans
un djscours interrompu à maintès reprises par
des applaudissements, le ministre de l'agricul-
ture a retracé le rôle humanitaire de la Société
protectrice des animaux, dont les efforts, dans
la marche souvent embarrassée, quelquefois
arrêtée, mais invinciblement ascendante de
l'humanité, tendent vers plus de bienveillance,
plus de paix, plus de justice réciproque.
- M. Mougeot développe, ensuite, à l'aidé d'in-
téressants exemples,'cette idée que les animaux
domestiques sont de véritables collaborateurs,
des compagnons de travail de l'homme. Le
ministre démontre que c'est, en effet, dans les
villes, ou l'alcoolisme déchaîne la brutalité et
la cruauté, que l'action de la société peut
: s'exercer très utilement, car à la campagne,
l'animal domestique est le plus souvent l'objet,
de la part de celui qui l'emploie, de soins em-
pressés.
M. Mougeot termine en ces termes :
Je salue en votre association non pas une réu-
nion de gens dont la sensibilité exclusive ressem-
blerait à de la sensiblerie, mais un groupement;
énergique, épris de force, de justice, d'impérieuse
bonté, de solidarité et de piété.
Toutes ces vertus doivent être l'ornement d'une
grande démocratie comme la nôtre, et je n'exa-
gère pas ma pensée en disant que vous êtes essen-
tiellement de bons citoyens et de bons ouvriers de
la République. ,
Puis,'il remet les distinctions suivantes :
Officier du mérite agricole : M. Bauduia, secré-
taire de la société protectrice des animaux ; cheva-
liers : MM.'fibzenkrànz, tlit lfermenn ^Administra-
teur ,dc:JQ société, Ducourneau, vétérinaire.
La proclamation des récompenses a eu lieu
aussitôt après. M. Comandré a donné lecture du
palmarès.
Les lauréats
Œuvres de littérature et de sciences :
MM. Foveau deCourmelIes, Arrieu-Baron, Odéré,
Jloch, Fernand Nicolay, Rab, Testart, Thierry,
Coupin, Cozette, Deliège, directeur d'école, eto,,.
Inventions et appareils:
MM. Neuf, Edeline, Dantel, .,Diedric!f', Lemeroier,
Renault, Ribière, Sagebin, Travail, etc.
Enseignement et éducation :
MM. Bordes, instituteur; Dalle, Bonnay, Durand,
Njquet, Bacby, BaiUy, -. BourquÎD, ChazaJ, Chevah
lier, Gernoux, Henneton, Isoré, Lemeslé, Lussa-
gnet, Trillat, Vanhoutte, Vellut, etc.
Le prix du Président de la République a été
décerné, -au milieu - des applaudissements, à
Mme Claire Duquénel d'Olimpré, qui à "tou-
jours , prêté à la société un, concours inlassable
et desintére&!Sé,'qJ}'eHes qu'aient été les diffi-
cultés qui pouvaient se présenter.
- Cinq diplômes d'honneur ont été .délivrés, à
des titres divers, à notre" ami .et collaborateur
Grbïichjr de Vorney, cet infatigable et dévoué
.cbampion- des i(lé€^^rotectrices, à MM. Chaur;
vière et Blin, Miarrf .el à J4s \lIL et VJ"
guauxi, v
,Le .pris du conseil a été décerné à M. Menin,
administrateur de la Société.
Ont obtenu- les autres prixi ..v :.
MM.: BuUoxidin, Pinot, Roumingaud, Wëber,
Bçttrdiçbon, RQ\JTiljn, Lçeoul^ux, Juliieo, Dorr
taeyt, HiUàrd. Lindcnman, Buignet, Flutiaux,
Bauer, Veber, Giessain, Grégoire, Jhitz, Delavest ;
Mme Delvincourt; MM. Dottemont, Vanlysbeth,
Boulan, Dufour, Chaigneau, Dauzatz, Leroy, Pacot,
Mario Sermet, Bonnefoi, Chevrier, Lacoste, Fleury,"
Barrai, Costil, Marlant, Gheviet, Morel, Fuan, Ger-
vais, Masson, Picard, Tissier, Sûnonneau, Favard,
Pouget, Prothoy, Rebondin, Carpin, Duponnois,
Briy, Benech, Provence, Berner, Guillaume, Lan- @.
cereau,. Beck, Mignard, Pétain, Junker, etc. i
Un collier d'honneur a été décerné au chien
de montagae TrQ¡ui, appartenant à M. Bazin.
Voici les curieux états de service de ce « lau-
réat » : ,
Sauvetages nombreux, soit sur l'eau, soit sur
terre. A empêché son maître de se noyer, a évité à
des enfants d'être écrasés. C'est, de plus, un chien
d'une probité exemplaire. A maintes fois rapporté
des objets perdus : bijoux, billets de banque, qui
ont été restitués à leurs propriétaires.
Cette récompense a été accueillie par des sal-
ves d'applaudissements.
En résumé, le palmarès énonce 1.591 lau-
réats, dont 8 diplômes d'honneur, 18 médailles
d'or, 28 médailles de vermeil, 164 médailles
d'argent, 400 médailles de bronze, 46 rappels,
898 mentions honorables et 3.671 fr. de primes.
La partie de concert
Un concert des plus intéressants a suivi,
avec le concours ne :
Mlle Blonche Usquin, du théâtre Sarah-Ber-
nhardt ; Mmes Saillard-Dietz, Huguet et MM. Vin-
cent Candéla, de l'Opéra; Paul Séguy, de l'Opéra ;
DavrjgllY, du Théâtre-Français; Ilirch, Raoul Pau-,
mier de
Davrigny, l'Odéon; Laumonier, du Théâtre-Fran-
çais, etc.
La musique du 31e régiment de ligne prêtait
son concours à cette belle fête. — A. J.
'îTcfr M" tuile dans n&lre DiWXmMS ISmflONi
L ASSISTANCE
La Chambre finira probablement jeudi d'exa-
miner le projet de loi relatif à l'assistance aux
vieillards, aux infirmes et aux incurables.
Malgré l'obstruction faite par les conserva-
teurs, qui désireraient, en accumulant les obs-
tacles devant l'assistance de la commune, du
département et de l'Etat, perpétuer la domina-
Lion de l'Eglise et des congrégations sur les
malhéureux et sur les malades, le principe du
droit au secours national sera définitivement
consacré. v
Et ce sera- justice. Dans une société, bien or-
ganisée, la charité n'exisle point. Elle n'existe
point, parce qu'il n'y a point de pauvres. Il n'y
a pas de pauvres, parce que tous ceux qui sont
sans ressources ont un droit,tine créance à faire
valoir, dont la nation est débitrice.
L'aumône est humiliante pour celui qui la
reçoit, la loi en discussion devant le Parle-
ment lui fera perdre ce caractère.
L'Etat a le devoir absolu de donner du pain
à ceux qui ne peuvent en gagner. L'âge et la
maladie ne sont point des tares, ils sont des
accidents inévitables contre lesquels tout ci-
toyen a le droit d'ôtre assuré.
11 y a des préjugés qui disparaissent et des
mensonges qui se dissipent. C'était un préjugé
et un mensonge que de croire et que de dire que
celui qui reçoit un secours, qui fait appel à la
bienfaisance privée ou à la bienfaisance offi-
cielle est un mendiant, Ce n'est pas un men-
diant, c'est un créancier envers qui l'on s'ac-
quitte, -..:- L. Arinb),uster.
SUR LA FRONTIÈRE DU TONKIN
Saigon, 1" juin.
M. Beau, dont l'arrivée à Saïgon était atten-
due, est retenu au Tonkin par des nouvelles
graves du Yunnan.
; La rébellion est maîtresse de la région entre
Yunnansen et la frontière du Tonkin.
: 200 nationaux sont bloqués à-Yunnanfou et
MongcTsé," • ; : :
Les travaux du chemin de fer sont inter-
rompus. : ,"
Le ministre des affaires étrangères reçoit la
dépêche suivante : 1 ;
Pékin, l'r juin. -
Le Tsong-li-Yamen vient do communiquer au
ministre do France le télégramme suivant, qu'il a
reçu du vice-roi de Yunnan :
« Tous les Français sont arrivés à Yunnan FoU
sous escorte.
« Je puis garantir qu'ils n'ont rien à craindre. ».
,
Concessions du roi de Bongrio }
lUe notre correspondant particulier)
* Berlin, 1" juin.
Dans les hautes sphères de Berlin on suit
avec le plus vif intérêt le conflit qui s'est pro-
duit en Hongrie entre le Parlement et la cou-
ronne, autour de la question militaire. Un
rapport confidentiel qu'on vient de recevoir de
l'ambassade d'Allemagne à Vienne annonce
que l'empereur-roi François-Joseph est disposé
à faire des concessions à la Hongrie.
Les régiments hongrois de l'armée austro-
hongroise auront dorénavant le commande-
ment en langue magyare et au lieu du drapeau
impérial, le drapeau tricolore.
Guillaume Il pressenti confidentiellement,
aurait émis l'avis qu'il faut ménager les sus-
ceptibilités de l'armée.
__————————— —————-—-———
SOUVENIR DE LA GUERRE HISPAHO-AMERICAINf
(De notre correspondant particulier)
Manila, 1" juin.
: En renflouant le croiseur Reina-Cristlna
coule par les Américains en 1898, on a trouvé
les cadavres de 80 marins espagnols. ta colo
nie espagnolè à le projet de faire inciriérer les
dépouilles dé ces anciens défenseurs de le
patrie et de placer les cendres en dès urnes qui
seront transportées en Espagne. :- -
Les autorités américaines ont décidé derèn-
drtr les honneurs militaires aux restes de l'an-
cien équipage du croiseur Reina-Cristina.
• , : —— ♦ ,—' V|,
ADRESSES RÉPUBLICAINES
; pans sa dernière réunion, l'Association des
républicains normands a adopté à l'unanimité
l'ordre du jour suivant :
L'association des républicains normands habitant
Paris et la région parisienne, adresse à M. Com-
bes, président du conseil des ministres, ses
félicitations pour la fermé correction avec laquelle
il applique la loi aux congrégations ;
Elle l'engage à persévérer dans cette conduite,
sans se laisser déeourager par les calomnies infâ-
mes au moyen desquelles la congrégation s'efforée
vainent: (Je le-discréditer, et sans -se. laisser in-
;fluencer par les démarches des, bizarres réptibli-
cains qui, préoccupés avant tout dé leurs '.intérêts
électoraux ou commerciaux, intercèdent en faveur
de;certainc» organisations cléricates. ; —
Mais, considérant aussi que lé clergé séculier
s'est solidarisé par la voix de ses évôques èt de ses
curés avec lep moines, révoltés ; que d'ailleurs, le
gouvernement de la République doit être essen-
tiellement laïque ; * « * ; : i.
L'Association, des républicains normands émet le
'Vœu que le Concordat soit dénoncé, le budget des
cultes supprimé et 'tes Églises séparées d'avec
l'Etat. ',
Ajoutons que les adhésions à rAssoçiation
des républicains normands sont reçues cbez le
• secrétaire,; À. Manourj, avocat à la cour d'ap-
pel, 195, rue Vaugirard, Paris.
NOS INFIRMIERS ET
INFIRMIERES EN FETE
Au Trocadero. — La fête du demi-mil-
lion de la Société de retraite du per-
sonnel hospitalier. — Les discours.
- Les lauréats; — Un surveillant
poète. — Le concert.-Le triom-
phe de la laïcisation des hôpi-
taux. — Thiers et la Répu-
blique. — Règlements et
décrets appliqués.
Hier après-midi a eu lieu, au Trocadéro, la
fête du demi-million de la Société de retraite
du personnel hospitalier de l'administration de
l'Assistance publique. ■
M. G. Mesureur, directeur, présidait, ayant
à ses côtés :
M. André Mesureur, chef de son cabinet ; M.
Voisin, président du conseil de surveillance ; M.
Thilloy, secrétaire général de l'Assistance publi-
que ; le président de la Société, M. Nielly; les 2
vice-présidents, MM. Saintgeot, Lesenfant; M. Al-
basini, secrétaire ; M. Barbazanges, secrétaire ad-
joint; M. Gombeirt, receveur; MM. Lambert,
Mayeux, Jaffcux, Caillebault, Bolinger, Gruel et
Malabre, membres du bureau.
Le président de la Société, M. Nielly, ouvre
la séance par un discours dans lequel il remer-
cie M. Mesureur, le président du conseil de
surveillance, les bienfaiteurs de la société et
les artistes qui prêtent leur concours à la
fête.
M. Mesureur, directeur de l'Assistance pu-
blique, prend alors la parole. Voici les princi-
paux passages de son diseota-s :
C'est pour moi un grand plaisir et un grand
honneur de pouvoir répondre à votre invitation.
C'est pour ipoi un plaisir d'autant plus grand que
je no peux, autant que je le voudrais, mo procurer
la joie do me mettre en rapport avec vous, person-
nel hospitalier de l'Assistance publique, avec ce
personnel qui est mon collaborateur le plus direct
et le plus aimé.
Je vous remercie tous et aussi votre président,
qui, plus: heureux que moi, est en contact journel-
lement avec vous, qui sait apprécier vos vertus,
votre dévouement, et qui m'en rapporte bien sou-
vent des exemples touchants.
Dès mon arrivée ù l'A. P. mon regard s'est porté
sur ce personnel si. méconnu de. la population pa-
risienne qui devrait savoir la somme de dévoue-
ment qu'elle vous doit. -
J'ai de suite proposé, non pas quelque chose de
nouveau, mais de rendre définitif ce qui n'existait
encore qu'à l'état de règlements et de décrets.
J'ai trouvé autour de moi des cœurs prêts à me
suivre ; nous commençons seulement l'application
de ces réformes, elle sera longue et difficile, mais
nous n'y faillirons pas et vous pouvez dire à vos
collègues éloignés de nous par leur devoir, que
c'est avec une conviction profonde que nous en
treprenons la réforme du personnel hospitalier et
cet engagement je le prends aujourd'hui formelle-
ment au milieu de vous. Ces réformes ont le but
de rendre plus acceptable la situation du person-
nel hospitalier, elles ont aussi une portée plus mo-
rale, nous voulons qu'il sache qu'il est la déposi-
taire de nos sentiments de générosité et qu'il mon-
tre sa supériorité sur te personnel des temps pas-
sés. Nous comptons donc sur notre personnel laï-
que qui saura se montrer digne de notre con-
fiance et supérieur à celui qui l'a précédé dans nos
hôpitaux. Nous lui demandons do conserver ses
sentiments de dignité et de solidarité qui ont
grandi avec, la troisième République.
Aimez-la donc cette République, sans elle les so-
ciétés mutuelles n'existeraient pas; attachez vous-y
donc, sachez que vous pouvez compter aussi sur
les, pouvoirs publics. C'est avec un enthousiasme
profond que je salue votre association, je salue son
112 million, qui a mis 20 ans à grandir, et j'es-
père "avant peu que nous nous réunirons à nou-
veau pour fêter le t or million, nouvelle ère de pros-
périté de votre société.
Les distinctions honorifiques
M. Mesureur décerne alors au nom du minis-
tre de l'intérieur les palmes académiques à M.
Albasini, secrétaire de la société ; une médaille
de bronze de la mutualité- à M. Nielly, prési-
dent ; des mentions honorables à MM. Gasson,
JlOpiI' Sabar, des, médailles de la Société na-
tionale d'encouragement au bien à Mmo Jullin,
MM. jVfjiyéux et Caillebault;
Les applaudissements éclatent et ne s'arrêtent
que quand M. Gallix, surveillant à la Pitié, vient
lire une poésie de sa composition qui remporte
un succès bien mérité et dont voici la fin * -i,
Un Deml-:\lillion ! '-'-'Vingt ans d'économies,
Vingt ans de soins jaloux et vingt ans d'insomnies :
r , Tel est notre bilan. -
0 peuple de Paris, dont le cœur nous écoute,
Notre âme hospitalière à toi se donne toute.
- Prends-la dans son élan ?
Prends-la. Dissèque-la. Cherche, étudie, observe.
Dans ses plis et replis fouille-la sans réserve,
Avec avidité ;
Et lu découvriras au milieu de cette âme, -
Deux mots étincelants par leurs lettres de flamme :
« Epargne — Humanité ! «
GAI.LIX.
Une brillante partie de concert terminait
cette jolie fête et tes éminents artistes que nous
avons entendus se sont taillés une large part
de succès. Citons :
MM. Nivette, de l'Opéra ; Mlle Soyer et de Nocé,
de l'Opéra; Mlle Géniat, du Français; Mlle Hélène
Méry , du Théâtre-Lyrique ; M. Chamberiin, du
Lyrique; M. GaHpaux, du Palais-Royal; M., Gildès,
du Vaudeville; D'ranem, de l'Eldorado; M. Vér-
dalle-, harpiste de l'Opéra ; Dureau et Paganetti,
des concerts Colonne.
Mme Magda Bellioni et M. Debord de Labotaria,
chanteurs bretons, Mlles Galli Sylva, Mme Leneveu,
MM. Launay, Gabriel Boron et Fromentin.
Le triomphe de la laïcisation
Nous avons en somme, assisté au triomphe
de la laïcisation du personnel hospitalier, à la
suprématie du personnel laïque sur le per-
sonnel religieux, •
L assistance publique est une de nos plus bel-
les institutions républicaines, c'est un des
rouages essentiels de la maîtrise du monde.
Et depuis l'arrivée au pouvoir des Napias, des
Mourier et du tout dévoué directeur actuel M.
Mesureur c'est tout un remaniement qui s'o-
père dans la vieille horloge administrative.
Bonnets blancs, blancs bonnets et rubans
noirs, tabliers- immaculés et blouses blanches,
bonnets noirs et cocardes aux couleurs delà
Ville de Paris, tout cela est joli eL aide à trou-
ver le posle acceptable, mais que serait-ce si
l'idée de retraite, le rêve tant souhaité ne ve-
nait à se réaliser.
C'est ce qu'ont compris tous ces philantro-
pes qui nous ont conviés à cette belle fête nous
faisant applaudir à la fet+s et la prospérité de
la Société dit personnel laïque hospitalier et
les réformes tant souhaitées que depuis long-
temps l'administration leur devait. — PauL
Gog uet.
US CONGRÉGATIONS
; En Bretagne
,,- Lesneven, 1er juin
Aujourd'hui, quatre paroisses de Brest et
de plusieurs aulres,communcs sont venues en
pèlerinage au Folgoet.. Plusieurs patronages
ont a leur tête des drapeaux tticolores: Un au-
tel a été dressé sur une haute estrade, en
dehors de la basilique, celle-ci étant trop pe-
tite. corse
, En Corsa j
Les capucins du couvent de Saint-Antoine
viennent de comparaître devait le tribunal
correctionnel de Bastia, en même temps qu'un
père franciscain qui s'élait réfugié dans Urçou-
vent de Saint-Antoine. Le tribunal a acquitté
lo pôfo 'n.i';n of mftflnmnn lfts seut, DèreS
capucins à 16 fr. d amende. A la sortie des
femmes, ont lancé des fleurs sur les pères ; des
sifflets ont accueilli cette manifestation qui
a été immédiatement dissoute par la gendar-
merie.
On annonce la. fermeture prochaine de la
chapelle de Sainte Croix, à Corte. Redoutant
cette mesure, les confrères de la chapelle ont
déménagé tout ce qu'elle contenait, et plu-
sieurs d'entre eux se tiennent en permanence à
l'intérieur.
Saint Antoine de Padoue pendu
Au-dessus de la porte du couvent des capu-
cins de Saint-Antoine se trouvait une statue en
bois de saint Antoine de Padoue, datant de la
fondation du couvent en 1781. Des inconnus
ont délogé cette statue de sa niche, lui ont
coupé la tête et les bras et ont pendu le corps
à un arbre, devant la porte du couvent, avec
cette inscription : « Ainsi périssent tous les
ennemis du peuple et de l'Etat.»
:Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION,
M. JONNART DANS LE SUD-ALGÉRIEN,
L'attaque des Figuigiens. — Nouveaux
détails. — Discours de M. Jonnart.
Arrivée de l'artillerie.
Aïn-Sefra, 31 mai.
Les deux compagnies de la légion étrangère
qui ont été attaquées par les gens de Figuig
pendant l'excursion du gouverneur général
dans la région frontière sont rentrées à Beni-
Ounif avec 17 blessés, dont quatre gravement
atteints.
L'amel de Figuig, pour prouver l'indigna-
tion que lui inspire l'agression d'hier, a promis
de s'efforcer d'en empêcher le retour, mais son,
peu d'action sur les populations des oasis ne
lui en donne nullement les moyens.
- Les assaillants, au nombre. de 600 environ,
sont rentrés à Figuig avec des pertes énormes.
Le gouverneur général est parti à 3 h. Ii2^
lorsque l'action a été finie et les troupes sont
rentrées dans leurs quartiers.
M. Jonnart est arrivé à Aïn-Sefra à 7 h. 11!
du soir. Il a dîné chez le général O'Connor.
Aïn-Sefra, 1" juyj.
A la réception du cercle d'Aïn-Sefra, aprèa^
un dîner intime chez le général O'Connor, M.'
Jonnart, répondant au général qui lui avaiV;
souhaité la biènvenue au nom des officiers de'
l'armée d'Afrique qui sont l'arme au pied, a
fait l'éloge des officiers et des soldats de l'ar-1
mée d'Afrique. Il a exposé que les dernières
conquêtes qui ont reculé les limites du terri-
toire algérien ne sont contestées par personne.
Mais, a ajouté le gouverneur, nous avons à
défendre notre frontière ouest, qui compte plus;
de 1,200 kilomètres, contre l'agression de ban-
des marocaines qui ne sont mues par aucun
sentiment de patriotisme, mais simplement par
l'appât du butin.
Ces bandes sont d'autant plus ardentes que
la récolte a manqué dans les régions qu'elles
habitent ; elles se réfugient, une fois leur coup
fait, dans les ksours et y trouvent des compli-
ces disposés à leur donner asile et. à recéler le
produit de leurs déprédations.
La France est humaine, continue M. Jon-
nart, parce qu'elle est forte, mais sa longani-
mité a des bornes. Le gouvernement français
aurait préféré laisser au Mahkzèn le soin de
punir et de disperser les bandes qui s'organi-
sent contre nous sur son territoire.
Mais les circonstances actuelles ne permet-
tent pas au gouvernement marocain, malgré
la bonne volonté dont il témoigne, de mettra
hors #*• £ de nuire un certain nombre de ses
sujets qui. au surplus, refusent de se soumettra
'à'son autorisé.. - -
Dans ces conditions, nous sommes arfa
ment en. droit d'exercer sur ces tribus des re-
présailles qui ne sauraient pourtant s'étendre
à l'occupation d'aucun noirrt du territoire du
Maroc. Le Makhzen bénéficié autant que nous
de cette action limitée que nous sommes ré-»
solus à poursuivre avec autant d'énergie que
de prudence. Ce qui s'est produit aux environs
deEiguig justifie pleinement les mesures "que
le gouvernement m'a autorisé à prendre. -
Ce matin, sont parties d'Aïn Sefra pour Bo-
ni-Ounif, par train spécial, une demi batterie
de 95 et une demi batterie do, 75.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION
MANIFESTATION PANGERMAMQUE EN AMtRIQU!
(De notre correspondant particulier)
Philadelphie, 1" juin.
Sous la présidence du consul d'Allemagne,
M. Ritschl,on a inauguré un monument à la mé-
moire des soldats allemands tombés dans III
guerre de 1870 71. Plus de 5.000 anciens sol.
dats de l'armée du kaiser y ont pris part. Or
a pu constater, à cette occasion, qu'il y a aui
Etats-Unis toute une organisation clandestine
des réservistes et territoriaux de l'armée aile-
mande.
—^ L
Nouveau typa de navire Mes
ee notre correspondant particulier)
• Rome, 1" juin,
Au ministère de la marine on étudie tin-nou.
veau type de vaisseau de guerre qui doit ré-
pondre aux conditions suivantes : grande ra-
pidité, protection efficace et maximum de puis-
sance offensive. -
Le conseil supérieur de la marine espère
avoir dressé un plan définitif d'ici trois mois.
GALANTERIE OFFICIELLE EN BAVIÈRE
; De notre correspondant particulier)
Munich, 1" juin.
La commission d'écoles du conseil municipal
qui se trouve entre les mains - des cléricaux a
envoyé à toutes les institutrices une note con-
fidentielle leur enjoignant de saluer les pre-"
mières leurs supérieurs hiérarchiques hommes;
Les institutrices qui ne se conformeront pas à
cette règle seront frappées d'une amende.
LA CATASTROPHE DE TOPEKA
Détails émouvants
New-York, 1" juin.
Les détails sur la catastrophe sont terrifiants.
Certaines victimes ont attendu le jour avec de
l'eau jusqu'au cou. De temps en temps, on en
voyait qui n'ayant plus la force de se crampon-
ner, tombaient de leur arbre dans l'eau.
Une centaine de personnes qui s'étaient réfu-
giées dans une église baptiste se tenaient del.
bout sur les bancs pour avoir la tête. hors do
l'eau. Beaucoup ont fini par disparaître épui-
sées. ,
La rivière Kânsas a maintenant 8 kilomètres
de large à Topeka. Deux embarcations char-
gées de fugitifs auraient chaviré.
400 bâtiments ont été détruits, par le feu, des
maisons en flammes flottaient dans les rues
inondées. Le chef de la police eBt parmi les
morts ; le maire a pu s'échapper en barque. :
On a commencé à organiser les secours mais
la Uche- présente 108 plus grandes difflcuT-
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Ne 12136. - Mercredi 3 Juin 1903
19 PRAIRIAL AN 111
ADMINISTRATION ; 14, rue du Mail
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
NOS LEADERS
? RvIntin --
La Chambre est en train de créer
ane œuvre démocratique par excellence,
@;'oetivre qui fera le plus d'honneur à la
troisième République. Sous le nom
sans doute impropre, mais trop consa-
ré par l'usage pour qu'on ne soit pas
obligé de le conserver, d'Assistance
obligatoire¡ ce sont les principes les
plus purs, les plus élevés de la solida-
rité sociale qu'elle met en œuvre et
qu'elle organise. Désormais c'en sera
fait do hideux spectacle des vieillards,
des invalides, des incurables, mou-
rant littéralement de faim, de consomp-
tion et de misère, à moins que la cha-
rité publique ou privée ne daigne venir
à leur secours, Ils auront désormais
Contre les pouvoirs publics, contre la
collectivité une véritable créance, un
- véritable droit. Désormais ils ne seront
plus considérés comme des étrangers
dans leur propre pays, mais comme de
vrais membres de la grande famille
çseis^e. Ils auront le droit de faire appel
à tous, le jour où soit par suite d'in-
firmités, soitpar suite de l'âge, ils vien-
draient à se trouver dans l'impossibi'
lité matérielle de se suffire.
L'article 1er de la loi dont nous
avons déjà voté les principales dispo-
sitions, est aussi net, aussi formel,
aussi précis que possible. Il n'est pas
inutile d'en rappeler les termes :
« Tout Français soit âgé de soixante-
dix ans, soit atteint d'une infirmité ou
d'une maladie reconnue incurable et
qui le rend incapable de pourvoir à sa
subsistance par le travail, a droit à
l'assistance.
C'est bien la consécration d'un droit
tout à fait nouveau. C'est bien le ré-
sultat d'une conception sociale toute
différente de celle qui avait jusqu'ici
prévalu dans les conseils des divers
gouvernements et des Chambres. C'est
bien notre conception radicale-socia-
liste qui triomphe enfin dans toute sa
plénitude.
Quelle est donc, au point de vue de
l'assistance obligatoire,la doctrine éco-
nomique partout enseignée dans les
écoles, et des étreintes de laquelle n'a-
vaient pas osé se dégager même les
républicains qui jusqu'à ce jour en
France ont occupé le pouvoir?
Cette doctrine a été admirablement
définie par un des plus brillants socio-
logues de l'école dite orthodoxe, par
Herbert Spencer. Elle se résume en
quelques mots. Elle est brutale, elle
est sans pitié. Sans doute, dit-on, le
monde. n'est pas parfait. Il y a des mi-
sères imméritées. Mais c'est à l'initia—
•ivc privée qu'il appartient de soulager
ces misères. L'Etat ne doit pas interve-
nir dans la lutte pour la vie. Au fond
le monde est aussi bon que le compor-
tent les conditions mômes de notre na-
ture.C'est du libre jeu de la concurrence
et du choc des forces économiques qu'il
faut attendre l'ordre et l'équitable ré-
partition des richesses. Quel est le but
des sociétés humaines ? c'est le plus
grand bien général. Or, on n'y arrive,
on ne peut y arriver qu'en laissant agir
les lois naturelles. On s'en éloigne au
contraire en poursuivant arbitrairement
des plans de réformes conçus par une
aveugle philanthropie. L'Etat est une
sorte de gendarme préposé à l'ordre
public, à la sécurité,à la liberté de tous.
Là doit se borner p~ mission et son
œuvre. Sans douto 1rs pauvres, les fai-
bles, les incapables, les imprévoyants
risquent de se voir éliminer sous la
poussée des riches, des habiles, des
prudents et des forts, mais n'est-cepas
là précisément ce qu'il faut désirer ? Y
a-t-il rien de plus absurde que de vou-
loir sauver ceux que la nature con-
damne ? Ce serait faire obstacle à la
loi même du progrès humain.
C'est sous l'influence de cette mons-
trueuse doctrine économique qu'à ia
suite du 9 thermidor, tous les décrets
de la Convention nationale rendus
pour la suppression de la misere ont
été considérés comme lettre morte.
C'est sous la même désastreuse in-
nùence que depuis plus d'un siècle, les
âmes généreuses s'épuisent en efforts
sinon stériles, tout au moins impuis-
sants pour redresser les négations et
les iniquités sociales.
Que n'à-t-on pas tenté ?
On a préconisé les sociétés de se-
cours mutuels. Une longue expérience
a démontré surabondamment que ces
sociétés, excellentes contre les risques
du chômage et de la maladie, n'arri-
ven t pas à constituer des pensions- de
vieillesse suffisantes, qu'à cet égard,
leur action se trouve fatalement li-
mitée, qu'en fait, elles ne peuvent
s'occuper que dans une faible mesure
des invalides et des incurables.1 : :
On a fondé et perfectionné une sorte
de compaghie d'assurance spéciale gé-
rée gratuitement par l'Etaisous le nom
fie Caisse nationale des retraites pour
la vieillesse. Cette mstitution, elle non
plus, n'a pas donné de résultats appré-
ciables. Elle a permis entre temps, en
raison de la différence qui s'est pro-
duite, à certaines époqueV entre le
taux élevé de sa capitalisation et létaux,
plus faible de l'intérêt courant, à quel-
ques financiers sans scrupules, de se
livrer à des spéculations avantageuses.
L'Etat y a perdu un nombre respecta-
ble de minions. Mais soit que les sen-
timents d'épargne et de prévoyance ne
soient pas très répandus dans la classe
ouvrière, soit plutôt que le salaire in-
suffisant et encore réduit par les chô-
mages périodiques ne lui permette pas
la moindre économie, le travailleur a
semblé ignorer la nouvelle institution.
En 40 ans, de 18î>0 à 1890, la Caisse
des retraites pour la vieillesse n'avait
enregistré que huit cent mille dépo-
sants. De ce nombre la moitié ne com-
prenait que des gens aisés ou des spé-
culateurs. L'autre moitié se composait
surtout de membres de sociétés de se-
cours mutuels ou d'ouvriers assurés
par leur patron. Sur les dix millions
de travailleurs qui représentent, en
France, l'effectif du salariat, il n'y en a
pour ainsi dire pas, qui aient volon-
tairement porté une épargne, même
minime, à la Caisse nationale des re-
traites. Et voulez-vous savoir qu'elle
était en 1890 la moyenne des pensions
servies par cette caisse aux ouvriers
qui s'étaient adressés à elle? huit
francs par mois.
Le même phénomène s'est produit
dans les autres pays. Il fallait donc
être aveugle pour méconnaître qu'au
point de vue des retraites de vieillesse
ou d'invalidité, l'initiative privée
comme les combinaisons les plus in-
génieuses des philanthropes et des
hommes d'Etat, réduites à elles-mê-
mes, sont d'avance condamnées au
plus lamentable échec.
Il n'y avait qu'un moyen de résoudre
le problème, c'était de faire table rase
de cette théorie économique sans en-
trailles qui condamne l'intervention
directe de l'Etat et des communes.
C'était de renouer, à plus d'un siècle
d'intervalle, la tradition de l'assemblée
constituante et de la convention na-
tionale. C'était d'entrer enfin, à pleines
voiles, dans la voie des théories aussi
rationnelles que généreuses de notre
programme radical-socialiste.
La Chambre, sous la poussée formi-
dable de notre parti, ouvre enfin les
yeux à la pleine lumière. C'est à peine
si nous voyons de-ci de-là s'ébaucher
quelques vagues résistances. La loi sur
l'assistance obligatoire, la loi de soli-
darité sociale, sera sûrement votée.
C'est, dans l'ordre économique, une
véritable révolution. Mais pas de celles
qu'à certains égards on est tenté de
regretter, parce qu'elles laissent. après
elles tout un cortège de deuils, de
remords ou de ruines. La révolution
que nous sommes en train de réaliser
ne fera rayonner et s'épanouir sur no-
Ire belle terre de France qu'une admi-
rable floraison de consolations et de
bienfaits. ,-
- Louis Puech,
Voir à là 3" page
les Dernières Dépêches
de la nuit et
la ne vue de s Journaux
du matin N ,
IMPERIALISME ET PROTECTIONNISME
M. Méline exposait, l'autre
jour, devant la Chambre, cette
théorie que le consommateur a
intérêt à payer le pain cher. Et
là Chambre se demandait si M.
Méline ne se moquait pas d'elle.
1 • * !_ 1 - • - 1 -
Les impérialistes anglais soutiendront,
paraît-il, la même thèse devant le corps
électoral anglais, lors du prochain renou-
vellement de la Chambre des communes.
Je suis curieux desavoir si les électeurs an-
glais seront moins sceptiques que les dépu-
tés français.
Notre confrère Georges Bourgarel doit
être content ; il a toujours soutenu, dans ses
ouvrages très documentés, que l'impéria-
lisme avait des causes presque exclusive-
ment économiques, et n'était qu'un mode
du protectionnisme. Les récents discours
des ministres cTEdouard VII sont de nature
à lui donner raison.
Il convient de reconnaître que, considéré
au point de vue de la science économique,
l'impérialisme présente une physionomie
un peu plus large que notre malheureux
ipélitaisme. ,
M. Chamberlain et ses amis parlent de
barrières commerciales pour unir dans une
très vaste enceinte douanière tout l' « em-
pire » anglais. Les avantages du libre-
échange seraient assurés à l'Angleterre vis
à vis des Indes, de l'Australie, de l'Egypte,
du Sud-Africain, etc. - et vice versa.
Le protectionnisme aurait pour objet de
resserrer les liens qui attachent les posses-
sions britanniques à la mère-patrie, liens
que l'instinct particulariste des colons an-
glo-saxons menace de rendre toujours plus
lâches, et de briser, à la fin.
Je ne suis pas convaincu que les procédés
artificiels du protectionnisme mettent par-
tout l'Angleterre à l'abri du danger de voir
imiter l'acte d'indiscipline commis, il y a
plus d'un siècle, par l'Amérique,
, Mais si je vois mal, pour l'Angleterre, les
avantages de là protection, je crois en
apercevoir assez clairement les inconvé-
nients. '—
- Qu'elle le prévoie ou non, l'Angleterre
is:<>iertlÍt commercialement, et de l'Europe,
et de l'Amérique, Cela, juçte à l'heure où
l'Europe soçg-e, sérieusenient à s'organiser
en vue de la lutte commerciale contre la
concurrence d'Outre-Atlantique.
Politiquement, le gouvernement byitanr
nique semble avoir renoncé à la théorie du
« splendide isolément » ; est-il sûr que la
même, tbëQri samtliore:qüand '.011 l'appli-
que, aux choses économiques ? l'A. 8.
LA SOCIETE
PROTECTRICE
DES ANIMAUX
51* séance annuelle. — Au Cirque
d'hiver, — Les discours. — Distribu-
tion des récompenses. — 1,591
lauréats. — 8 diplômes d'hon-
neur; 18 médailles d'or; 28
médaillés dé vermeil; 164
médailles d?argent; 400 mé-
dailles de bronze. — Le
concert.
La Société protectrice des animaux a tenu,
hier après-midi, sa 51® séance annuelle, au
Cirque d'hiver, M. Mougeot, ministre de l'agri-
culture, rentré le matin même à Paris, prési-
dait en personne cette solennité qui, ainsi que
tous les ans d'ailleurs, avait attiré un nom-
breux public. Parmi les spectateurs, on remar-
quait un grand nombre de gardiens de la paix,
des gardes municipaux, des sapeurs-pompiers,
des cochers de fiacres, d'omnibus et tramways,
des soldats de toutes les armes, mais surtout
des cavaliers : cuirassiers, dragons, hussards,
etc. C'étaient des lauréats de la Société qui ve-
naient chercher les diplômes et médailles à
eux décernés. Des places spéciales leur avaient
été réservées dans l'enceinte. Sur l'estrade
avaient pris place, aux côtés de M. Mougeot :
MM. Combarieu, chef de cabinet du ministre
de l'instruction publique; Coulnud, président
de la Société; P. de Mirimonde, Van Çrock,
PJis-ta, viee-présidents ; Comandré, secrétaire géné-
ral ; Bauduin, Cerf, secrétaires des séaneps ; Le-
prince, trésorier ; Cherrier, représentant le préfet
de la Seine; Nicolas, représentant le préfet de po-
lice; Autran, secrétaire général de la préfecture de
la Seine; Touny, chef de la poiiee municipale;
Nadcaud Carpin, commissaires de police ; le lieu-
tenant-colonel de la garde républicaine; un capi-
taine de pompiers; Risler, maire du 7' arrondisse-
ment; le président de la Société d'agriculture ; B.
de Gravellona, délégué de la Société protectrice
des animaux, à Turin ; Eddy-Lcvis, délégué de la
Société, à Bruxelles ; Borel, - délégué, à Genève;
Koch et Van Peborghs, délégué, à 'Anvers; Bôr-
nier, délégué à Lyon ; Bouclior, délégué au Havre;
Petit et Blampan, délégués de la ligue contre l'a-
bus du. tabac; Van Brock, délégué de la Société
pbiloEecbnique.
Les discours
Le président de l'œuvl'ea reçu, à son arri-
vée, le ministre qu'il a remercié, dans une
courte allocution, du nouveau témoignage
d'intérêt qu'il donnait par sa présence à la so-
ciété dont il a accepté d'être le président d'hon-
neur, et à laquelle, il a rendu déjà, comme
ministre de l'agriculture, de nombreux servi-
ces, notamment en faisant voter par le Parle-
ment la convention relative à la protection
des petits oiseaux.
>1. Coutaud a adressé également des remer-
ciements aux représentants du ministre de
l'instruction publique, du préfet de la Sei ne,
du préfet de police, du conseil municipal, des
associations d'enseignement et aux officiers
qui sont venus en grand nombre à cette fête.
En terminant, le président de la Société pro-
tectrice des animaux rappelle succiniement les
travaux" de la société, ainsi que les œuvres
qu'elle se propose d'accomplir prochainement :
- Tout d'abord, dit il, nous voulons établir, dé.
montrer des droits de l'animalité, et les devoirs de
l'homme à son égard. Nous tenterons de faire révi-
ser la loi Grammont duJUi un sens pluï protecteur.
Sur ces deux points, l'ensemble des obligations de
l'homme est résumé dans les deux mots qui cons-
tuent la divise de la société: Justice. - Compas-
sion.
M. Comandré, secrétaire général, a donné
lecture de son rapport sur les travaux de la so-
ciété. il rend compte des résultats de l'exercice
1902-1903, signalant les améliorations qui ont
été apportées à la Fourrière, indiquant l'emploi
du legs Chassegros et développant longuement
la manière dont la Société protectrice des ani- .-
maux établit la surveillance èt la répression
des mauvais traitements infligés aux, animaux. ;
Après avoir fait connaître ta sMuatioti finan-
cière de la société, M. Cômandré émet le - vœu
que là « Mission protectrice )j prenne une plus
grande extension et il engage les-auditeurs à
faire une active propagande en sa faveur.
M. Mougeot a pris ensuite la parole. Dans
un djscours interrompu à maintès reprises par
des applaudissements, le ministre de l'agricul-
ture a retracé le rôle humanitaire de la Société
protectrice des animaux, dont les efforts, dans
la marche souvent embarrassée, quelquefois
arrêtée, mais invinciblement ascendante de
l'humanité, tendent vers plus de bienveillance,
plus de paix, plus de justice réciproque.
- M. Mougeot développe, ensuite, à l'aidé d'in-
téressants exemples,'cette idée que les animaux
domestiques sont de véritables collaborateurs,
des compagnons de travail de l'homme. Le
ministre démontre que c'est, en effet, dans les
villes, ou l'alcoolisme déchaîne la brutalité et
la cruauté, que l'action de la société peut
: s'exercer très utilement, car à la campagne,
l'animal domestique est le plus souvent l'objet,
de la part de celui qui l'emploie, de soins em-
pressés.
M. Mougeot termine en ces termes :
Je salue en votre association non pas une réu-
nion de gens dont la sensibilité exclusive ressem-
blerait à de la sensiblerie, mais un groupement;
énergique, épris de force, de justice, d'impérieuse
bonté, de solidarité et de piété.
Toutes ces vertus doivent être l'ornement d'une
grande démocratie comme la nôtre, et je n'exa-
gère pas ma pensée en disant que vous êtes essen-
tiellement de bons citoyens et de bons ouvriers de
la République. ,
Puis,'il remet les distinctions suivantes :
Officier du mérite agricole : M. Bauduia, secré-
taire de la société protectrice des animaux ; cheva-
liers : MM.'fibzenkrànz, tlit lfermenn ^Administra-
teur ,dc:JQ société, Ducourneau, vétérinaire.
La proclamation des récompenses a eu lieu
aussitôt après. M. Comandré a donné lecture du
palmarès.
Les lauréats
Œuvres de littérature et de sciences :
MM. Foveau deCourmelIes, Arrieu-Baron, Odéré,
Jloch, Fernand Nicolay, Rab, Testart, Thierry,
Coupin, Cozette, Deliège, directeur d'école, eto,,.
Inventions et appareils:
MM. Neuf, Edeline, Dantel, .,Diedric!f', Lemeroier,
Renault, Ribière, Sagebin, Travail, etc.
Enseignement et éducation :
MM. Bordes, instituteur; Dalle, Bonnay, Durand,
Njquet, Bacby, BaiUy, -. BourquÎD, ChazaJ, Chevah
lier, Gernoux, Henneton, Isoré, Lemeslé, Lussa-
gnet, Trillat, Vanhoutte, Vellut, etc.
Le prix du Président de la République a été
décerné, -au milieu - des applaudissements, à
Mme Claire Duquénel d'Olimpré, qui à "tou-
jours , prêté à la société un, concours inlassable
et desintére&!Sé,'qJ}'eHes qu'aient été les diffi-
cultés qui pouvaient se présenter.
- Cinq diplômes d'honneur ont été .délivrés, à
des titres divers, à notre" ami .et collaborateur
Grbïichjr de Vorney, cet infatigable et dévoué
.cbampion- des i(lé€^^rotectrices, à MM. Chaur;
vière et Blin, Miarrf .el à J4s \lIL et VJ"
guauxi, v
,Le .pris du conseil a été décerné à M. Menin,
administrateur de la Société.
Ont obtenu- les autres prixi ..v :.
MM.: BuUoxidin, Pinot, Roumingaud, Wëber,
Bçttrdiçbon, RQ\JTiljn, Lçeoul^ux, Juliieo, Dorr
taeyt, HiUàrd. Lindcnman, Buignet, Flutiaux,
Bauer, Veber, Giessain, Grégoire, Jhitz, Delavest ;
Mme Delvincourt; MM. Dottemont, Vanlysbeth,
Boulan, Dufour, Chaigneau, Dauzatz, Leroy, Pacot,
Mario Sermet, Bonnefoi, Chevrier, Lacoste, Fleury,"
Barrai, Costil, Marlant, Gheviet, Morel, Fuan, Ger-
vais, Masson, Picard, Tissier, Sûnonneau, Favard,
Pouget, Prothoy, Rebondin, Carpin, Duponnois,
Briy, Benech, Provence, Berner, Guillaume, Lan- @.
cereau,. Beck, Mignard, Pétain, Junker, etc. i
Un collier d'honneur a été décerné au chien
de montagae TrQ¡ui, appartenant à M. Bazin.
Voici les curieux états de service de ce « lau-
réat » : ,
Sauvetages nombreux, soit sur l'eau, soit sur
terre. A empêché son maître de se noyer, a évité à
des enfants d'être écrasés. C'est, de plus, un chien
d'une probité exemplaire. A maintes fois rapporté
des objets perdus : bijoux, billets de banque, qui
ont été restitués à leurs propriétaires.
Cette récompense a été accueillie par des sal-
ves d'applaudissements.
En résumé, le palmarès énonce 1.591 lau-
réats, dont 8 diplômes d'honneur, 18 médailles
d'or, 28 médailles de vermeil, 164 médailles
d'argent, 400 médailles de bronze, 46 rappels,
898 mentions honorables et 3.671 fr. de primes.
La partie de concert
Un concert des plus intéressants a suivi,
avec le concours ne :
Mlle Blonche Usquin, du théâtre Sarah-Ber-
nhardt ; Mmes Saillard-Dietz, Huguet et MM. Vin-
cent Candéla, de l'Opéra; Paul Séguy, de l'Opéra ;
DavrjgllY, du Théâtre-Français; Ilirch, Raoul Pau-,
mier de
Davrigny, l'Odéon; Laumonier, du Théâtre-Fran-
çais, etc.
La musique du 31e régiment de ligne prêtait
son concours à cette belle fête. — A. J.
'îTcfr M" tuile dans n&lre DiWXmMS ISmflONi
L ASSISTANCE
La Chambre finira probablement jeudi d'exa-
miner le projet de loi relatif à l'assistance aux
vieillards, aux infirmes et aux incurables.
Malgré l'obstruction faite par les conserva-
teurs, qui désireraient, en accumulant les obs-
tacles devant l'assistance de la commune, du
département et de l'Etat, perpétuer la domina-
Lion de l'Eglise et des congrégations sur les
malhéureux et sur les malades, le principe du
droit au secours national sera définitivement
consacré. v
Et ce sera- justice. Dans une société, bien or-
ganisée, la charité n'exisle point. Elle n'existe
point, parce qu'il n'y a point de pauvres. Il n'y
a pas de pauvres, parce que tous ceux qui sont
sans ressources ont un droit,tine créance à faire
valoir, dont la nation est débitrice.
L'aumône est humiliante pour celui qui la
reçoit, la loi en discussion devant le Parle-
ment lui fera perdre ce caractère.
L'Etat a le devoir absolu de donner du pain
à ceux qui ne peuvent en gagner. L'âge et la
maladie ne sont point des tares, ils sont des
accidents inévitables contre lesquels tout ci-
toyen a le droit d'ôtre assuré.
11 y a des préjugés qui disparaissent et des
mensonges qui se dissipent. C'était un préjugé
et un mensonge que de croire et que de dire que
celui qui reçoit un secours, qui fait appel à la
bienfaisance privée ou à la bienfaisance offi-
cielle est un mendiant, Ce n'est pas un men-
diant, c'est un créancier envers qui l'on s'ac-
quitte, -..:- L. Arinb),uster.
SUR LA FRONTIÈRE DU TONKIN
Saigon, 1" juin.
M. Beau, dont l'arrivée à Saïgon était atten-
due, est retenu au Tonkin par des nouvelles
graves du Yunnan.
; La rébellion est maîtresse de la région entre
Yunnansen et la frontière du Tonkin.
: 200 nationaux sont bloqués à-Yunnanfou et
MongcTsé," • ; : :
Les travaux du chemin de fer sont inter-
rompus. : ,"
Le ministre des affaires étrangères reçoit la
dépêche suivante : 1 ;
Pékin, l'r juin. -
Le Tsong-li-Yamen vient do communiquer au
ministre do France le télégramme suivant, qu'il a
reçu du vice-roi de Yunnan :
« Tous les Français sont arrivés à Yunnan FoU
sous escorte.
« Je puis garantir qu'ils n'ont rien à craindre. ».
,
Concessions du roi de Bongrio }
lUe notre correspondant particulier)
* Berlin, 1" juin.
Dans les hautes sphères de Berlin on suit
avec le plus vif intérêt le conflit qui s'est pro-
duit en Hongrie entre le Parlement et la cou-
ronne, autour de la question militaire. Un
rapport confidentiel qu'on vient de recevoir de
l'ambassade d'Allemagne à Vienne annonce
que l'empereur-roi François-Joseph est disposé
à faire des concessions à la Hongrie.
Les régiments hongrois de l'armée austro-
hongroise auront dorénavant le commande-
ment en langue magyare et au lieu du drapeau
impérial, le drapeau tricolore.
Guillaume Il pressenti confidentiellement,
aurait émis l'avis qu'il faut ménager les sus-
ceptibilités de l'armée.
__————————— —————-—-———
SOUVENIR DE LA GUERRE HISPAHO-AMERICAINf
(De notre correspondant particulier)
Manila, 1" juin.
: En renflouant le croiseur Reina-Cristlna
coule par les Américains en 1898, on a trouvé
les cadavres de 80 marins espagnols. ta colo
nie espagnolè à le projet de faire inciriérer les
dépouilles dé ces anciens défenseurs de le
patrie et de placer les cendres en dès urnes qui
seront transportées en Espagne. :- -
Les autorités américaines ont décidé derèn-
drtr les honneurs militaires aux restes de l'an-
cien équipage du croiseur Reina-Cristina.
• , : —— ♦ ,—' V|,
ADRESSES RÉPUBLICAINES
; pans sa dernière réunion, l'Association des
républicains normands a adopté à l'unanimité
l'ordre du jour suivant :
L'association des républicains normands habitant
Paris et la région parisienne, adresse à M. Com-
bes, président du conseil des ministres, ses
félicitations pour la fermé correction avec laquelle
il applique la loi aux congrégations ;
Elle l'engage à persévérer dans cette conduite,
sans se laisser déeourager par les calomnies infâ-
mes au moyen desquelles la congrégation s'efforée
vainent: (Je le-discréditer, et sans -se. laisser in-
;fluencer par les démarches des, bizarres réptibli-
cains qui, préoccupés avant tout dé leurs '.intérêts
électoraux ou commerciaux, intercèdent en faveur
de;certainc» organisations cléricates. ; —
Mais, considérant aussi que lé clergé séculier
s'est solidarisé par la voix de ses évôques èt de ses
curés avec lep moines, révoltés ; que d'ailleurs, le
gouvernement de la République doit être essen-
tiellement laïque ; * « * ; : i.
L'Association, des républicains normands émet le
'Vœu que le Concordat soit dénoncé, le budget des
cultes supprimé et 'tes Églises séparées d'avec
l'Etat. ',
Ajoutons que les adhésions à rAssoçiation
des républicains normands sont reçues cbez le
• secrétaire,; À. Manourj, avocat à la cour d'ap-
pel, 195, rue Vaugirard, Paris.
NOS INFIRMIERS ET
INFIRMIERES EN FETE
Au Trocadero. — La fête du demi-mil-
lion de la Société de retraite du per-
sonnel hospitalier. — Les discours.
- Les lauréats; — Un surveillant
poète. — Le concert.-Le triom-
phe de la laïcisation des hôpi-
taux. — Thiers et la Répu-
blique. — Règlements et
décrets appliqués.
Hier après-midi a eu lieu, au Trocadéro, la
fête du demi-million de la Société de retraite
du personnel hospitalier de l'administration de
l'Assistance publique. ■
M. G. Mesureur, directeur, présidait, ayant
à ses côtés :
M. André Mesureur, chef de son cabinet ; M.
Voisin, président du conseil de surveillance ; M.
Thilloy, secrétaire général de l'Assistance publi-
que ; le président de la Société, M. Nielly; les 2
vice-présidents, MM. Saintgeot, Lesenfant; M. Al-
basini, secrétaire ; M. Barbazanges, secrétaire ad-
joint; M. Gombeirt, receveur; MM. Lambert,
Mayeux, Jaffcux, Caillebault, Bolinger, Gruel et
Malabre, membres du bureau.
Le président de la Société, M. Nielly, ouvre
la séance par un discours dans lequel il remer-
cie M. Mesureur, le président du conseil de
surveillance, les bienfaiteurs de la société et
les artistes qui prêtent leur concours à la
fête.
M. Mesureur, directeur de l'Assistance pu-
blique, prend alors la parole. Voici les princi-
paux passages de son diseota-s :
C'est pour moi un grand plaisir et un grand
honneur de pouvoir répondre à votre invitation.
C'est pour ipoi un plaisir d'autant plus grand que
je no peux, autant que je le voudrais, mo procurer
la joie do me mettre en rapport avec vous, person-
nel hospitalier de l'Assistance publique, avec ce
personnel qui est mon collaborateur le plus direct
et le plus aimé.
Je vous remercie tous et aussi votre président,
qui, plus: heureux que moi, est en contact journel-
lement avec vous, qui sait apprécier vos vertus,
votre dévouement, et qui m'en rapporte bien sou-
vent des exemples touchants.
Dès mon arrivée ù l'A. P. mon regard s'est porté
sur ce personnel si. méconnu de. la population pa-
risienne qui devrait savoir la somme de dévoue-
ment qu'elle vous doit. -
J'ai de suite proposé, non pas quelque chose de
nouveau, mais de rendre définitif ce qui n'existait
encore qu'à l'état de règlements et de décrets.
J'ai trouvé autour de moi des cœurs prêts à me
suivre ; nous commençons seulement l'application
de ces réformes, elle sera longue et difficile, mais
nous n'y faillirons pas et vous pouvez dire à vos
collègues éloignés de nous par leur devoir, que
c'est avec une conviction profonde que nous en
treprenons la réforme du personnel hospitalier et
cet engagement je le prends aujourd'hui formelle-
ment au milieu de vous. Ces réformes ont le but
de rendre plus acceptable la situation du person-
nel hospitalier, elles ont aussi une portée plus mo-
rale, nous voulons qu'il sache qu'il est la déposi-
taire de nos sentiments de générosité et qu'il mon-
tre sa supériorité sur te personnel des temps pas-
sés. Nous comptons donc sur notre personnel laï-
que qui saura se montrer digne de notre con-
fiance et supérieur à celui qui l'a précédé dans nos
hôpitaux. Nous lui demandons do conserver ses
sentiments de dignité et de solidarité qui ont
grandi avec, la troisième République.
Aimez-la donc cette République, sans elle les so-
ciétés mutuelles n'existeraient pas; attachez vous-y
donc, sachez que vous pouvez compter aussi sur
les, pouvoirs publics. C'est avec un enthousiasme
profond que je salue votre association, je salue son
112 million, qui a mis 20 ans à grandir, et j'es-
père "avant peu que nous nous réunirons à nou-
veau pour fêter le t or million, nouvelle ère de pros-
périté de votre société.
Les distinctions honorifiques
M. Mesureur décerne alors au nom du minis-
tre de l'intérieur les palmes académiques à M.
Albasini, secrétaire de la société ; une médaille
de bronze de la mutualité- à M. Nielly, prési-
dent ; des mentions honorables à MM. Gasson,
JlOpiI' Sabar, des, médailles de la Société na-
tionale d'encouragement au bien à Mmo Jullin,
MM. jVfjiyéux et Caillebault;
Les applaudissements éclatent et ne s'arrêtent
que quand M. Gallix, surveillant à la Pitié, vient
lire une poésie de sa composition qui remporte
un succès bien mérité et dont voici la fin * -i,
Un Deml-:\lillion ! '-'-'Vingt ans d'économies,
Vingt ans de soins jaloux et vingt ans d'insomnies :
r , Tel est notre bilan. -
0 peuple de Paris, dont le cœur nous écoute,
Notre âme hospitalière à toi se donne toute.
- Prends-la dans son élan ?
Prends-la. Dissèque-la. Cherche, étudie, observe.
Dans ses plis et replis fouille-la sans réserve,
Avec avidité ;
Et lu découvriras au milieu de cette âme, -
Deux mots étincelants par leurs lettres de flamme :
« Epargne — Humanité ! «
GAI.LIX.
Une brillante partie de concert terminait
cette jolie fête et tes éminents artistes que nous
avons entendus se sont taillés une large part
de succès. Citons :
MM. Nivette, de l'Opéra ; Mlle Soyer et de Nocé,
de l'Opéra; Mlle Géniat, du Français; Mlle Hélène
Méry , du Théâtre-Lyrique ; M. Chamberiin, du
Lyrique; M. GaHpaux, du Palais-Royal; M., Gildès,
du Vaudeville; D'ranem, de l'Eldorado; M. Vér-
dalle-, harpiste de l'Opéra ; Dureau et Paganetti,
des concerts Colonne.
Mme Magda Bellioni et M. Debord de Labotaria,
chanteurs bretons, Mlles Galli Sylva, Mme Leneveu,
MM. Launay, Gabriel Boron et Fromentin.
Le triomphe de la laïcisation
Nous avons en somme, assisté au triomphe
de la laïcisation du personnel hospitalier, à la
suprématie du personnel laïque sur le per-
sonnel religieux, •
L assistance publique est une de nos plus bel-
les institutions républicaines, c'est un des
rouages essentiels de la maîtrise du monde.
Et depuis l'arrivée au pouvoir des Napias, des
Mourier et du tout dévoué directeur actuel M.
Mesureur c'est tout un remaniement qui s'o-
père dans la vieille horloge administrative.
Bonnets blancs, blancs bonnets et rubans
noirs, tabliers- immaculés et blouses blanches,
bonnets noirs et cocardes aux couleurs delà
Ville de Paris, tout cela est joli eL aide à trou-
ver le posle acceptable, mais que serait-ce si
l'idée de retraite, le rêve tant souhaité ne ve-
nait à se réaliser.
C'est ce qu'ont compris tous ces philantro-
pes qui nous ont conviés à cette belle fête nous
faisant applaudir à la fet+s et la prospérité de
la Société dit personnel laïque hospitalier et
les réformes tant souhaitées que depuis long-
temps l'administration leur devait. — PauL
Gog uet.
US CONGRÉGATIONS
; En Bretagne
,,- Lesneven, 1er juin
Aujourd'hui, quatre paroisses de Brest et
de plusieurs aulres,communcs sont venues en
pèlerinage au Folgoet.. Plusieurs patronages
ont a leur tête des drapeaux tticolores: Un au-
tel a été dressé sur une haute estrade, en
dehors de la basilique, celle-ci étant trop pe-
tite. corse
, En Corsa j
Les capucins du couvent de Saint-Antoine
viennent de comparaître devait le tribunal
correctionnel de Bastia, en même temps qu'un
père franciscain qui s'élait réfugié dans Urçou-
vent de Saint-Antoine. Le tribunal a acquitté
lo pôfo 'n.i';n of mftflnmnn lfts seut, DèreS
capucins à 16 fr. d amende. A la sortie des
femmes, ont lancé des fleurs sur les pères ; des
sifflets ont accueilli cette manifestation qui
a été immédiatement dissoute par la gendar-
merie.
On annonce la. fermeture prochaine de la
chapelle de Sainte Croix, à Corte. Redoutant
cette mesure, les confrères de la chapelle ont
déménagé tout ce qu'elle contenait, et plu-
sieurs d'entre eux se tiennent en permanence à
l'intérieur.
Saint Antoine de Padoue pendu
Au-dessus de la porte du couvent des capu-
cins de Saint-Antoine se trouvait une statue en
bois de saint Antoine de Padoue, datant de la
fondation du couvent en 1781. Des inconnus
ont délogé cette statue de sa niche, lui ont
coupé la tête et les bras et ont pendu le corps
à un arbre, devant la porte du couvent, avec
cette inscription : « Ainsi périssent tous les
ennemis du peuple et de l'Etat.»
:Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION,
M. JONNART DANS LE SUD-ALGÉRIEN,
L'attaque des Figuigiens. — Nouveaux
détails. — Discours de M. Jonnart.
Arrivée de l'artillerie.
Aïn-Sefra, 31 mai.
Les deux compagnies de la légion étrangère
qui ont été attaquées par les gens de Figuig
pendant l'excursion du gouverneur général
dans la région frontière sont rentrées à Beni-
Ounif avec 17 blessés, dont quatre gravement
atteints.
L'amel de Figuig, pour prouver l'indigna-
tion que lui inspire l'agression d'hier, a promis
de s'efforcer d'en empêcher le retour, mais son,
peu d'action sur les populations des oasis ne
lui en donne nullement les moyens.
- Les assaillants, au nombre. de 600 environ,
sont rentrés à Figuig avec des pertes énormes.
Le gouverneur général est parti à 3 h. Ii2^
lorsque l'action a été finie et les troupes sont
rentrées dans leurs quartiers.
M. Jonnart est arrivé à Aïn-Sefra à 7 h. 11!
du soir. Il a dîné chez le général O'Connor.
Aïn-Sefra, 1" juyj.
A la réception du cercle d'Aïn-Sefra, aprèa^
un dîner intime chez le général O'Connor, M.'
Jonnart, répondant au général qui lui avaiV;
souhaité la biènvenue au nom des officiers de'
l'armée d'Afrique qui sont l'arme au pied, a
fait l'éloge des officiers et des soldats de l'ar-1
mée d'Afrique. Il a exposé que les dernières
conquêtes qui ont reculé les limites du terri-
toire algérien ne sont contestées par personne.
Mais, a ajouté le gouverneur, nous avons à
défendre notre frontière ouest, qui compte plus;
de 1,200 kilomètres, contre l'agression de ban-
des marocaines qui ne sont mues par aucun
sentiment de patriotisme, mais simplement par
l'appât du butin.
Ces bandes sont d'autant plus ardentes que
la récolte a manqué dans les régions qu'elles
habitent ; elles se réfugient, une fois leur coup
fait, dans les ksours et y trouvent des compli-
ces disposés à leur donner asile et. à recéler le
produit de leurs déprédations.
La France est humaine, continue M. Jon-
nart, parce qu'elle est forte, mais sa longani-
mité a des bornes. Le gouvernement français
aurait préféré laisser au Mahkzèn le soin de
punir et de disperser les bandes qui s'organi-
sent contre nous sur son territoire.
Mais les circonstances actuelles ne permet-
tent pas au gouvernement marocain, malgré
la bonne volonté dont il témoigne, de mettra
hors #*• £ de nuire un certain nombre de ses
sujets qui. au surplus, refusent de se soumettra
'à'son autorisé.. - -
Dans ces conditions, nous sommes arfa
ment en. droit d'exercer sur ces tribus des re-
présailles qui ne sauraient pourtant s'étendre
à l'occupation d'aucun noirrt du territoire du
Maroc. Le Makhzen bénéficié autant que nous
de cette action limitée que nous sommes ré-»
solus à poursuivre avec autant d'énergie que
de prudence. Ce qui s'est produit aux environs
deEiguig justifie pleinement les mesures "que
le gouvernement m'a autorisé à prendre. -
Ce matin, sont parties d'Aïn Sefra pour Bo-
ni-Ounif, par train spécial, une demi batterie
de 95 et une demi batterie do, 75.
(Voir la suite dans notre DEUXIEME EDITION
MANIFESTATION PANGERMAMQUE EN AMtRIQU!
(De notre correspondant particulier)
Philadelphie, 1" juin.
Sous la présidence du consul d'Allemagne,
M. Ritschl,on a inauguré un monument à la mé-
moire des soldats allemands tombés dans III
guerre de 1870 71. Plus de 5.000 anciens sol.
dats de l'armée du kaiser y ont pris part. Or
a pu constater, à cette occasion, qu'il y a aui
Etats-Unis toute une organisation clandestine
des réservistes et territoriaux de l'armée aile-
mande.
—^ L
Nouveau typa de navire Mes
ee notre correspondant particulier)
• Rome, 1" juin,
Au ministère de la marine on étudie tin-nou.
veau type de vaisseau de guerre qui doit ré-
pondre aux conditions suivantes : grande ra-
pidité, protection efficace et maximum de puis-
sance offensive. -
Le conseil supérieur de la marine espère
avoir dressé un plan définitif d'ici trois mois.
GALANTERIE OFFICIELLE EN BAVIÈRE
; De notre correspondant particulier)
Munich, 1" juin.
La commission d'écoles du conseil municipal
qui se trouve entre les mains - des cléricaux a
envoyé à toutes les institutrices une note con-
fidentielle leur enjoignant de saluer les pre-"
mières leurs supérieurs hiérarchiques hommes;
Les institutrices qui ne se conformeront pas à
cette règle seront frappées d'une amende.
LA CATASTROPHE DE TOPEKA
Détails émouvants
New-York, 1" juin.
Les détails sur la catastrophe sont terrifiants.
Certaines victimes ont attendu le jour avec de
l'eau jusqu'au cou. De temps en temps, on en
voyait qui n'ayant plus la force de se crampon-
ner, tombaient de leur arbre dans l'eau.
Une centaine de personnes qui s'étaient réfu-
giées dans une église baptiste se tenaient del.
bout sur les bancs pour avoir la tête. hors do
l'eau. Beaucoup ont fini par disparaître épui-
sées. ,
La rivière Kânsas a maintenant 8 kilomètres
de large à Topeka. Deux embarcations char-
gées de fugitifs auraient chaviré.
400 bâtiments ont été détruits, par le feu, des
maisons en flammes flottaient dans les rues
inondées. Le chef de la police eBt parmi les
morts ; le maire a pu s'échapper en barque. :
On a commencé à organiser les secours mais
la Uche- présente 108 plus grandes difflcuT-
We.
'.- -
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