Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-06-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 01 juin 1903 01 juin 1903
Description : 1903/06/01 (N12134). 1903/06/01 (N12134).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le Numéro: PARIS & DÉPARTEMENTS Ij© Ntiixiéroî OïiVQ CENTIMES
_'CINQ--- CENTIMES -le NUIn4!;r() - PARIS & DtPARTEMENTS t.;e NU1'nèr 'CINQ CENTIM£8 ,"
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13 PRAIRIAL AN 111
AqIINj; l4) rue du Mail
Adre l'Administrateur
NOS LEADERS
UnIDIill tID
Il ne semble pas que, dans l'entrevue
entre le président du conseil et les dé-
légués des groupes de la majorité, ait
été élaboré ce qui s'appelle un pro-
gramme d'action. Mais il semble évi-
dent qu'on s'est mis d'accord pour dres-
ser un « emploi du. teJllpB).
Je me rappelle qu'au lycée, nos pro-
fesseurs avaient beaucoup de goût pour
les « emplois du temps », C'étaient des
« tableaux de marche » analogues à ceux
qu'établissent les athlètes avant les ten-
tatives de records.
Emplois de temps et tableaux de
marche présentent cette particularité
de ne rendre de service qu'à la condi-
tion d'être observés et suivis de la façon
la plus stricte, la plus méthodique.
Les personnalités qui se sont réunies
hier au Palais-Bourbon ont toutes trop
de sens politique pour n'être pas con-
vaincues de la nécessité que nous leur
rappelons, simplement par acquit de
conscience.
C'est probablement dans cet esprit
que le président du conseil et les délé-
gués des groupes républicains ont porté
simplement leur attention sur les ques-
tions les plus immédiates et les moins
difficiles à résoudre.
**.
Reconnaissons loyalement que sur le
terrain un peu étroit où le président du
conseil et les délégués se sont canton-
nés, ils ont fait de bonne besogne.
Nous sommes aujourd'hui parfaite-
ment renseignés sur la solution que la
majorité et le gouvernement entendent
apporter au problème des congréga-
tions de femmes. Ce sont les demandes
des «enseignantes», qui seront sou-
mises les premières à la Chambre. Et M.
Combes ne cache pas qu'il en deman-
dera le rejet en bloc. On ne voit pas, en
etiet, pourquoi les congrégations ensei-
gnantes de femmes seraient mieux trai-
tées que les congrégations enseignan-
tes d'hommes. La nécessité est partout
la même de donner aux enfants du peu-
ple un enseignement dégagé d'esprit
confessionnel.
Un point un peu inquiétant nous
apparaît, quand nous voyons que M.
Combes serait décidé à autoriser celles
des congrégations hospitalières qui ont
des établissements d'enseignement. Je
sais qu'il est question d'autoriser seu-
lement les congrégations qui sont sur-
tout hospitalières. Mais ce « surtout »
prête à la discussion. Du moment que
l'on tient à en finir avec l'éducation
cléricale, il aurait peut-être été préfé-
rable que les religieuses comprissent la
nécessité de ne pas contrecarrer les
vues etdu pouvoir législatif et du pou-
voir exécutif. Les dites religieuses au-
raient dû montrer un semblant de bonne
volonté en fermant sans plus tarder
leurs écoles, dont aucun républicain ne
veut plus.
En facilitant la tâche du Parlement et
du gouvernement, elles auraient rendu
leurs chances moins aléatoires.
Il est d'autant plus urgent d'exiger la
plus grande sévérité à l'égard des con-
grégations enseignantes dont la Cham-
bre va avoir à examiner les demandes,
que l'éducation religieuse ne sera pas
décapitée, même par le rejet de l'en-
semble des demandes.
Les congrégations enseignantes qui
ont une prise très considérable sur l'es-
prit de la population, par suite de la
multiplicité de leurs établissements,
sont autorisées en vertu de textes déjà
anciens, et n'ont rien à craindre des
foudres brandies par les ministres et
par les députés.
Telle est la situation qui nous est
faite, et j'accorde que M. Combes est
hors d'état de la transformer autrement
que par un effort prolongé, d'accord
avec les Chambres.
***
En ce qui concerne l'impôt sur le re-
venu, le président du conseil a évidem-
ment été sage en recommandant aux
délégués de prendre pour base des
discussions prochaines le projet de M.
Rouvier.
Comment en pareille matière compter
aboutir à quoi que ce soit de sérieux,
siuon avec le concours du ministre des
finances. Nous voulons en finir avec les
simples manifestations, qui n'auraient
pas même l'avantage de faire connaître
la volonté du pays.
Cette volonté est connue, puisque la
Chambre, depuis dix ans, a vingt fois
au moins proclamé la nécessité de ré-
former notre système d'impôts directs.
S'il s'agissait de renouveler une sem-
blable affirmation, il n'y aurait qu'à
demander aux députés de lever la main.
Et nous aurions un vote de principe de
plus inscrit au Journal officiel. Mais nous
attendons que le gouvernement et la
Chambre accomplissent une œuvre po-
sitive. Nous voulons que la majorité
puisse se vanter d'avoir introduit l'im-
pôt sur le revenu dans notre système
Usal.
M. Rouvier, certain de s'appuyer sur
une très solide majorité, rencontrera
ntniquement des difficultés de détails
oour remplir la promesse d'un impôt
général sur le revenu inscrit dans la
déclaration du gou vernem.-e.rÑ-.
Le projet du ministre desTinances ne
donnera pas satisfaction d'un coup à
toutes les revendications du parti répu-
blicain et socialiste. Toutefois, à une
heure ou les finances ont besoin de re-
trouver l'élasticité qui leur manque —
suivant l'opinion commune — et où
les soins des militants sont occupés par
la lutte contre le cléricalisme, il ne sera
pas inutile d'entamer, fût-ce avec pru-
dence, l'œuvre de progrès fiscal réclamée
par les électeurs dans maints scrutins.
En résumé, l'entrevue entre le pré-
sident du conseil et les délégués des
groupes de gauche aura prouvé que les
républicains sont d'accord pour conti-
nuer à marcher ensemble. Qu'on leur
donne un plan de campagne précis et
hardi; ils feront des merveilles.
Hugues Destrem.
'—> ■■ ♦—■
EN ALGÉRIE -,
On trouvera plus loin l'ex-
posé des mesures prises d'ur-
gence pour s'opposer aux In-
cursions, en Algérie, des indi-
gènes du Figuig. Elles nous
paraissent très sages, bien com-
binées, et la présence cté M. Jonnart dans
le Sud-Algenen nous est une nouvelle
garantie que les mouvements'en train gat'-
deroutlecaractêre d'une opération de police
et de préservation de nos frontières.
Nous sommes donc pleinement rassurés 5
d'une part il est nécessaire que les tribus
marocaines ne se croient point le droit ni
le pouvoir de venir, chez nous, narguer
notre influence, piller nos caravanes, mas-
sacrer nos soldats ; d'autre part, it est
bon que le sang-froid comme le bon
dioit restent notre lot.
M. Jonnart a pris le meilleur moyen pour
être assuré que les instructions du gouver-
nement et les siennes ne seront pas dépas-
sées ; il s'est transporté de sa personne
dans le Sud-Algérien, à l'heure même où
les mesures de surveillance et d'exécution
contre les malfaiteurs du Figuig s'enga-
geaient. Il pourra, de la sorte, se tenir au
courant des événements, et, en cas de be-
soin, aviser avec promptitude.
Pour triompher des difficultés multiples
que la turbulence des Indigènes nous op-
pose sur cette ligne indécise qui sépare du
Maroc nos postes du Sud Oranais, il faut
de l'énergie ; il faut aussi de la sagesse.
M. Jonnart, nous le savons, possède ces
deux maîtresses qualités ; nous avons la
plus entière certitude qu'il les emploiera
pour que tout rentre dans l'ordre, ea face
de Figuig. — Ch. B.
L'HEURE DE M. DU PATY
Bien curieuse la lettre de l'ex-lieutenant-co-
lonel du Paly de Clam, publiée hier par le
Gaulois.
Ce du Paly est, lui-même. une figure singu-
lièrement falote. Incomplètement informé —
mais, on le sait, il a fallu arracher,lambeau à
lambeau, le voile qui cachait la vérité — Zola,
dans son immortelle lettre « J'accuse », l'avait
d'abord signalé comme « l'ouvrier diabolique
de l'œuvre judiciaire D. — « Un homme né-
faste a tout mené, a tout fait, c'est le com-
mandant du Paty de Clam », écrivait Zola. De-
puis les choses ont été remises au point.
Henry, qui s'efforçait de se tenir modeste-
ment dans l'ombre, a été violemment jeté au
premier plan ; et du Paly, reculé, n'a plus
semblé guère avoir été qu'une marionnette
passablement grotesque et sinistre dont d'in-
visibles mains tenaient les fils. Nul doute que
la vanité de M. du Paty du Clam - et sous ce
rapport l'ex-lieutenant- colonel a paru abon-
damment pourvu - n'ait souffert de cet amoin-
drissement.
Et depuis lors, l'habitude a été prise, dans le
camp nationaliste, de tomber sur du Paly. On
se rappelle comment M. Cuignet l'a arrangé.
L'autre jour encore, M. Zurlinden revenait à la
charge. Et c'est précisément en réponse à la
lettre de M. Zurlinden que le du Paty écrit au
Gaulois.
Et pourquoi écrit-il ? Pour dire qu'il ne dira
rien, du moins quant à présent ; mais qu'il se
réserve « de faire, à son heure, la lumière sur
des actes qu'on a dénaturés, sur les considéra-
tions d'ordre politique auxquelles il a cru de-
voir obéir. ».
Quand sonnera l'heure de M. du Paly de
Clara ?
Quand M. du Paty de Clam,, qui maniait si
joliment la lanterne sourde, en 1894, au Cher-
che-Midi, se décidera-t-il à faire la lumière
pour tout de bon? A quand les Mémoires de
la Dame voilée? A quand les révélations de
l'homme à la fausse barbe ? A quand les sou-
venirs de l'ami du lampiste? A quand « d'uri-
noir en urinoir H. récit d'une mission mili-
taire ? A quand « la Marquise et l'hétaïre »,
étude de mcours ?
Quelle que soit la forme littéraire que doive
adopter M. du Paty de Clam, nous avouons
notre curiosité. Allons-y, M. du Paly ! -
L. Victor-Meunier.
LA POLICE DES JEUX
Le président du conseil vient de faire adresser
aux préfets, par l'entremise de M. Cavard, di-
recteur de la surêté générale, une longue cir-
culaire destinée à mettre la police et la régle-
mentation des feux en harmonie avec la légis-
lation nouvelle sur le contrat d'association.
Nous aurons à revenir sur cet important do-
cument.
*
CHEZ LES INSTITUTEURS
Une fête à Versailles
M. Chaumié, ministre de l'instruclion publi-
que, a reçu, hier malin, M. Maurice Berteaux,
député, accompagné de MM. Guillaumia, pré-
député, de l'Union des délégués cantonaux, de
sident
M. Henri Jullier, président do l'Association de
la presse républicaine de Seine-et-Oise.
Les dernières dispositions ont été prises en
vuo de la fêle du 5 juillet prochain, organisée
à Versailles en l'honneur des institutrices et
instituteurs du département de Seine et-Oise.
A LA MARTINIQUE
Le réveil du volcan -
Fort-de-France, 30 mal.
Le volcan de la montagne Pelée a une recru-
descence d'activité. -
Le conseil général demande l'évacuation i' na-
«sMiaifi dftem etûordifii'ile, 1
A LA CAMPAGNE
! j Retour des beaux jours. — L'état des
récoltes. — Les méfaits de l'humidité.
- La destruction des ravenelles.
- Prairies et autres cultures. —
Les idées d'un ami des oiseaux.
— Un moyen d'augmenter la
production du lait.
Les beaux jours sont enfia revenus : si cela
pouvait seulement durer pendant quelques se-
maines, personne ne s'en plaindrait et tout le
monde serait enchanté.
Le beau temps ne pourra malheureusement
réparer les méfaits occasionnés par les gelées
du mois d'avril et il ne faudra guère compter
que sur une toute petite récolte de vin et de
fruits, sur nombre do points de notre terri-
toire.
Seule, la robuste végétation des arbres ne
parait pas avoir ressenti les atteintes du froid,
elle semble même avoir puisé un regain do vi-
gueur dans la dure épreuve que vient de tra-
verser tout le monde végétal.
Les frondaisons se garnissent, les pousses
aux tonalités vigoureuses s'allongent, s'épa-
nouissent et semblent exprimer le premier sou-
rire de la nature qui veut oublier les tristesses
de l'hiver.
Dans les prés, l'herbe métamorphose le lit,
autrefois recouvert de feuilles mortes, en un
merveilleux et somptueux tapis émaillé de
fleurs multicolores.
Tout cela réjouit fœil et met le cœur en
fêle.
Comme les yeux, les oreilles ont aussi leur
fvie, car la naiufô a recouvré ses bruits. Le
erazouillettiest de la fauvette, le chant harmo-
nieux du rOS^g00! et le joyeux siinemem au
merle animent 'a parure éblouissanle de nos
premières journées ,de printemps.
Dans les champs
Il ne faudrait pas croire,- cependant, que ^es
quelques beaux jours dont iio~ù £ irons pr&iio
sont, à eux seu!s, capables de tout transformer.
Sans en être arrivées à nous faire de vilaines
grimaces, nos céréales sur pied affectent un
certain air d'alanguissement et de souffrance
démontrant qu'elles ont éprouvé quelque dom-
mage du fait de la grande abondance des
pluies survenues pendant la première quin-
zaine de mai.
Quelques lâches jaunâtres, aux contours mal
définis, se montrent çà et là sur les nappes
verdoyantes de nos céréales en herbe et, à
cette époque de l'année, cette couleur n'est pas
d'un très bon augure pour l'avenir.
Il n'est pas douteux, pourtant, que sous l'in-
fluence de la chaleur, l'amélioration de l'état
de nos récoltes en terre ne se produise rapide-
ment.
D'après les renseignements les plus récents,
il y aurait lieu d'espérer une récolte de blé à
peu près normale. Bien que la situation soit
moins bonne que l'an dernier, à pareille épo-
que, dans la région de Paris, dans le Nord et
dans le Nord-Ouest, elle s'annonce comme
brillante dans tout l'Ouest, dans le Limousin
et dans l'Allier ; il y aurait ainsi compensa-
tion dans le rendement. Il ne faut donc pas
s'alarmer, comme on avait paru vouloir le
faire un moment. Il n'y aurait d'ailleurs rien
d'étonnant à ce que certaines gens, intéressés
à cette affaire, aient CnêfChé à inquiéter les
consommateurs. La grosse minoterie, les gros
spéculateurs ont toujours en réserve une fa-
rine de cette mouture quand ils désirent ou
cherchent à provoquer la hausse.
Malheureusement, l'humidité a donné nais-
sance à beaucoup de mauvaises herbes. Dans
les avoines, notamment, on constate, presque
partout, une quantité souvent extraordinaire
de ravenelles (sanves). Il va falloir sulfater au
moyen de solutions cupriques appliquées en
pulvérisation, s'il l'on veut s'en débarrasser.
Voici, à titre documentaire, les doses à em-
ployer, suivant l'état de végétation des rave-
nellés ou sanves.
1' Sanves ayant de deux & quatre feuilles :
Sulfate de cuivre : 4 0[0 et 6 à 700 litres à l'hec-
tare ; nitrate de cuivre : 2 1(2 0(0 et 700 litres à
l'hectare.
S" Sanves ayant de 6 à 8 feuilles et en boutons:
Sulfate de cuivre : a OiO et 8 à 900 litres à l'hec-
tare; nitrate de cuivre ; 3 DiO et 8 à 900 litres à
l'hectare.
S* Sanves en pleine fleur :
Sulfate de cuivre : 4 0(0 et 700 litres à l'hectare ;
nitrate de cuivre : 2 1{2 010 et 700 litres à l'hec-
tare.
Cultures diverses
Les prairies naturelles ont bien profité des
pluies et poussent à vue d'oeil ; il en est beau-
coup qui seront bientôt bonnes à couper. Les
prairies artificielles sont généralement belles ;
cependant, les luzernes ont eu un peu à souf-
frir des geldes,elles ne donneront qu'un rende-
ment moyen.
Partout les ensemensements de betteraves
fourragères et de betteraves sucrières sont à
peu près terminés. Pour les betteraves sucriè-
res, il paraît que les cultivateurs n'ont pas sen-
siblement diminué la surface de leurs embla-
vements, malgré le gros stock des entrepôts de
Paris et le bas prix du sucre. La cullure espère
vendre beaucoup de betteraves à la distillerie
en raison des dispositions déjà prises par cer-
taines sucreries qui se transforment en distil-
leries.
Pour les petits oiseaux
J'ouvre maintenant les colonnes du Rappel à
un très aimable lecteur de Courbevoie, qui
m'écrit au sujet de nos petits amis, les oiseaux.
Il exprime dans cette lettre de trop bonnes
idées pour que je ne m'empresse pas de les sou-
mettre à mei lecteurs.
C'est toujours avec beaucoup de plaisir, dit-il,
que, lecteur du Rappel, je lis votre chronique heb-
domadaire « A la campagne ».
Celle du 10 mai surtout m'a décidé, étant ama-
teur passionné des oiseaux, à vous faire part d'une
idée que je crois être bonne.
Comme vous, je déplore la destruction des oi-
seaux et des nids de ces précieux auxiliaires de l'a-
griculture, mais je me demande comment empê-
cher cette destruction ? Les punitions infligées
sont bien faibles comparativement aux torts que
causent à l'agriculture les destructeurs d'oi-
seaux.
D'après moi, deux moyens seraient bons à em-
ployer :
1* Une protection efficace :
2° Le repeuplement artificiel.
D'une part il serait possible de protéger d'une
manière efficace nos braves petits anis en punis-
sant les marchands d'oiseaux, les modistes ou au-
tres personnes qui vendraient des oiseaux ou des
dépouilles d'oiseauf utiles, dont la destruction est
interdite par la loi. En réalité, ces punitions n'au-
raient rien d'extraordinaire, attendu qu'il existe
déjà des moyens de répression contre les vendeurs
de gibier, en temps de chasse prohibée.
D'autre part, le repeuplement artificiel me pa-
rait aussi pouvoir donner de très bons résultats,
car, si la répression offre des difficultés et ne pro-
cure pas de moyens efficaces pour empêcher la
destruction, la reproduction peut, au contraire,
combler les vides faits par les dénicheurs et autres
destructeurs.
A cet effet, on se servirait de très grandes vo-
lières aménagées pour la circonstance, dans les-
quelles les espèces à conserver nicheraient à l'abri
de leurs ennemis, et, chaque année, on ferait un
lâcher d'une certaine quantité d'oiseaux ; ce système
ne serait pas très coûteux et peut-être, alors, par-
viendrait-on à enrayer la destruction rapide de
certaines espèces.
Je vous soumets cette idée pour ce qu'elle vaut,
quant à moi, je ne la crois pas irréalisable.
Les idées émises m moa Q c - -
casionnel sont de celles qui méritent de fixer
l'attention des pouvoirs publics. De bonnes
choses ont déjà été faites à ce sujet; il y a lieu
d'espérer que nous n'en resterons pas à des
demi-mosures qui ne peuvent procurer d'ail-
leurs, en cela comme en toutes choses, que
des résultats illusoires.
La production du lait
On fait grand bruit, depuis quelque temps,
dans toutes les feuilles agricoles, autour d'un
procédé destiné à augmenter la production
laitière chez les animaux laitiers. A l'exemple
de ces feuilles, le Rappel ne peut mieux faire
que de renseigner ses lecteurs sur cette ques-
tion.
Le Deutsche Landwirtsch Tierzucht fait con-
naître que M. Hegelund, conseiller officiel
pour l'industrie laitière, a employé la méthode
suivante pour augmenter le rendement en lait
des vaches, principalement à la suite du vô-
lage. 1
Une vache recevant journellement 3 kilo 5
d'aliments concentrés (tourteaux, etc.), 4 à 6
kil. de betteraves et du foin, ne donnait que
3 kil. S do lait par jour, trois semaines après
avoir vêlé et étant traite trois fois par jJur.M.
Hegelund la fit alors traire au moins huit
fois par jour. Le résultat futque la vache donna
10 kilogr. do lait par jour, sans que son ali-
mentation ait été modifiée. Au bout do trois
semaines de ce l'égime, la vache fut de nou-
veau traite trois fois par jour, sans que sa pro-
duction de lait diminuât.
Il fit traire sept fois par jour, pendant trois
semaines, une autre vache qui donnait journel-
lement de 4 à 6 kilogr. de lait : la production
du lait monta à 14 kilogr. 5 et se maintint à
ce chiffre après qu'on fût revenu aux trois trai-
tes quotidiennes, suivant l'habitude générale
au Danemarck. Une troisième vache, qui avait
vêlé en février et ne donnait que 9 kilogr. de
lait au commencement d'avril, fut soumise au
même régime : sa production quotidienne de
lait s'éleva à 16 kilogrammes, et était encore de
15 kilogr? 5 deux mois et demi plus tard.
-. -~ ; 1 ;.. - -.~ , - ,
ont donc, sur la pro-
|jOa naiica noijuen.u» - ihlfl
duction du lait. une influence très rav..--
laquelle persiste lorsque le - nombre dés traites
est revenu au chiffre habituel. On fait ob-
server que dans quelques parties de l'Allema-
gne, dans le grand duché d'Oldenbourg, par
exemple, il est depuis longtemps d'usage de
traire très souvent les vaches, surtout à la
suite du vêlage : pendant les deux premiers
jours toutes les deux à trois heures, et pendant
les deux et quelquefois les quatre semaines sui-
vantes, cinq fois par jour, pour revenir peu à
peu aux deux ou trois traites quotidiennes ha-
bituelles.
Cette méthode est déjà appliquée à l'école de
laiterie de Ladelund, où ont été institués des
cours de traite de six jours sous la direction de
M. Hegelund.
Comment s'opère la traite
La traite s'opère do la manière suivante :
Les vaches mangent avant d'être traites,d'une
part pour éviter l'introduction dé poussière do
foin dans le lait et d'autre part pour ne pas
déranger les animaux pendant l'opération. En-
suite le pis de chaque vache est frotté avec un
linge dd coton sec ; de cette manière, la couche
graisseuse adhérente au pis et servant de cou-
che isolante n'est pas enlevée ni dissoute par
le lavage, et pourtant les impuretés ordinaire-
ment adhérentes au pis ne souillent pas le lait
en si grande quantité. Le frottage à sec offre
encore cet avantage, qu'il évite l'éclatement de
la peau des trayons, comme cela arrive fré-
quemment dans le cas de pis sensibles. M. He-
gelund rejette comme inutile la pratique qui
consiste à tirer préalablement le trayon. Le pis
nettoyé, on procède aussitôt à la traite. On
trait d'abord les d6ux quartiers de droite, puis
les deux de gaucho. Le trayon est d'abord
pressé avec le pouce et l'index ; on ferme suc-
cessivement les autres doigts. Le pis fie vide
ainsi par simple pression uniforme. M. Hege-
lund n'humecte pas les trayons do lait, comme
cela se fait généralement : l'avantage signalé
ci-dessus de la traite à sec s'en trouverait anni-
hilé. On ne doit pas non plus, à aucun prix,
tirer les trayons, ce qui est nuisible au pis. M.
Hegelund signale également la traite au pouce
comme offrant des inconvénients.
La traite principale opérée de cette manière
on passe à la traite complémentaire, obtenue
par une série de procédés qu'il faut voir et
pratiquer soi-même pour apprendre. D'abord
les deux quartiers de droite du pis sont enserrés
avec les doigts étendus et pressés de la. racine
des trayons vers le haut, et à trois reprises dif-
férentes ; on en fait autant pour les deux quar-
tiers de gauche. Puis on saisit des deux mains
les deux trayons de droite et on les pousse for-
tement vers le haut — en imitant la manière
de téter du veau — et on exprime, après le troi-
sième choc, le lait qui s'est rassemblé dans le
réservoir galactophone, Ensuite, on masse trois
fois la moitié antérieure du pis en prenant ses
extrémités droite et gauche entre le pouce et
les quatre doigts étendus et en exerçant une
certaine pression énergique contre le milieu du
pis en remontant. Le lait rassemblé dans le
réservoir galactophore est alors exprimé et
toute l'opératijn est répétéee deux fois. On en
fait autant pour la moitié postérieurs du pis.
Ensuite on répète la prise des deux trayons
droits et la triple poussée vers le haut, comme
il est dit ci-dessus, avec cette seule différence
qu'on exprime chaque fois le lait des trayons
et on en fait autant pour les trayons gauches.
Pour finir, chaque quartier du pis est massé et
le lait rassemblé exprimé.
Toute l'opération de la traite est ainsi visi-
blement imitée de la nature. D'une part, elle
reproduit les mouvements du veau qui tête et
d'autre part, les fréquentes expressions du lait
correspondentaux fréquentes succions du veau.
Toutefois, il est à constater qu'à chaque traite,
le pis de la vache est complètement vidé, ce qui
n'est pas le cas lorsque le veau tête.
Là mélhode indiquée par M. Hegelund est,
on elle-même, fort simple et mérite d'être ex-
périmentée. La surproduction du lait paiera
bien la main-d'œuvre supplémentaire néces-
sitée par la multiplication dos traites.
Personnellement, je suis persuadé que ceux
qui voudront bien essayer e& procédé en reti-
reront plein succès.
A. Montoux.
LE DERNIER ROMAN DE ZOLA DANS LA RÉALITÉ
Wê notre correspondant particulier]
Munich, 30 mai.
Devant lo tribunal correctionnel de notre
ville, on a pu assister à une scène qu'on au-
rait cru copiée d'après Vérité, le dernier ro-
man d'Emile Zola.
L'abbà Joseph Schraurstetter, qui est en
même temps inspecteur de l'école des filles à
Dachau, avait accusé les maîtres d'école
Kleiner et Lœscb d'avoir commis des actes im-
moraux sur leurs élèves. M. Lœscb a même
été arrêté. Mais bientôt l'enquête a établi que
l'abbé avait commis lui-mêmo les actes qu'il
attribuait aux autres. Il voulait d'abord dé-
tourner les soupçons et, do plus, se débarrasser
de deux instituteurs qui avaient le tort grave
d'être anticléricaux.
La manœuvre a été dévoilée et c'est l'abbé
qui a été appréhendé.
Détail à noter : au moment ou on l'arrêtait,
le digne ecclésiastique demanda : « Combien
de temps faut-il pour que Ces choses tombent
sous la prescription ? »
A LA CHAMBRE
L'ASSISTANCE AUX VIEILLARDS
M. Jaurès préside.
La Chambre se remet à la discussion des
propositions de loi relatives à l'assistance
des vieillards, des infirmes et des incura-
bles. ,.
La Chambre décide que le mot «indigent »
sera remplacé par l'expression d' « ayant-
droit ».
M. de Gailhard-Bancel offre d'ajouter à
l'art. 2 un paragraphe nouveau dont voici
le texie :
Les sociétés de secours mutuels et les syndi-
cats professionnels qui pourvoiront à l'hospi-
talisation de leurs vieillards recevront des dé-
parlements et de l'Etat les mêmes subventions
que les communes où leurs assistés ont leur
domicile de secours.
M. Bienvenu Martin, rapporteur. —
L'amendement serait, à l'houro actuelle, dé-
pourvu de sanction pratique, aucun syndicat
professionnel ou aucune société de secours
mutuels ne pratiquant l'hospitalisation.
Cet amendement est unb aggravation de
celui de M. Sibille, qui a été retiré par son
auteur après les explications de la commission.
Je ne pense pas qu'il soit possible à la Cham-
bre de l'adopter, parce que nous faisons une
loi sur l'assistance et non pas sur les sociétés
de secours mutuels.
M. de Gailhard-Bancel insiste.
M. Mirman combat à son tour son amen-
dement.
M. Congy vient à la rescousse de M. de
Gailhard Bancel.
L'amendement est repoussé par 313 voix
contre 212.
M. de Castelnau apporte un amendement
substituant l'initiative privée aux organes
~~,!darité sociale.
QeU" nrésident do la commis-
M. Millerànn, t'-, 'O'ér.ieus, lrop
sion. — Cet amendement, trèsiun je.us@ trop
ingénieux, est lo conlrepied des déciai^
apportées hier par la commission et du pria-
cipe fondamental qu'elle a inséré dans la loi et
que la Chambre a approuvé. Il ne tond, en
effet, à rieu moins qu'à faire disparaître la
commune pour lui substituer uue société
privée.
Nous sommes tout disposés, et je l'ai dit
hier, à accepter le concours de la bienfaisance
privée. Mais nous ne voulons pas que la bien-
faisance privée puisse se substituer à la bien-
faisance nationale.
Nous voulons que le vieillard auquel nous
donnons un litre de créanco ne connaisse
qu'un débiteur : ia commune, le département
ou l'Etat, c'est-à-dire la nation, (Applaudisse-
ments.)
MM. de Castelnau, Sibille, Auffray, in-
terviennent. Par 326 voix contre 218, la
Chambre refuse de renvoyer l'amendement
à la commission.
L'ensemble de l'art. 2 est adopté.
Voici le texte de l'art. 3.
Le domicile de secours, soit communal, soit
départemental, s'acquiert et se perd dans ios
conditions prévues aux articles 6 et 7 de la loi
du 15 juillet 1893. Toutefois le temps requis
pour l'acquisition et la porte de ce domicile
est porté à cinq ans.
A partir de soixante-dix ans, nul ne peut
commencer à acquérir un nouveau domicile de
secours, ni perdre celui qu'il possède.
Les enfants assistésparvenus à leur majorité
ont leur domicile de secours dans le départe-
ment au service duquel ils appartenaient jus-
qu'à ce qu'ils aient acquis un autre domicile
de secours.
M. Andrieu propose, et la commission
accepte, de remplacer « 65 ans » par « 70
ans».
L'amendement, sur des observations de
M, Bienvenu Martin, est repoussé.
L'art. 3 est adopté.
L'art. 4 ; est ainsi conçu :
La commune, le départantest ou l'Etat qui a
secouru un vieillard, un infirme ou un incu-
rable dont l'assistance ne lui incombait pas, a
droit au remboursement de ses avances, jus
qu'à concurrence d'une année de secours. La
répétition des sommes peut s'exercer pendant
30 ans.
Sur la proposition de M. Balitrand, la
répétition est limitée à cinq ans.
L'art. 4 est adopté.
Article 5 :
La commune, le département ou l'Etat peu-
vent toujours exercer leurs recours, s'il y a
liou, soit contre l'assisté. soit contre toutes
personnes ou sociétés, tenues à l'obligation
d'assistance notamment contre les membres de
la famille de l'assisté.
Les articles 5, 6, 7 et 8 sont adoptés.
M. Lemire développe un amendement
tendant à ce que le bureau d'assistance soit
assisté, pour l'établissement de la liste des
demandes, du délégué des œuvres locales
de bienfaisance privée.
Cette mesure est nécessaire pour assurer
l'entente, la collaboration de toutes les œu-
vres de bienfaisance, qui peuvent apporter
un concours si efficace à l'assistance offi-
cielle.
Cela est d'ailleurs déjà réalisé, en partie,
dans certaines villes, à Nancy notamment,
où l'entente est faite entre toutes les œu-
vres d'assistance pour une action com-
mune.
La Chambre s'ajourne à jeudi.
S D.
MISSION ITALIENNE AU CONGO
(De noire correspondant "arliculierl
Naples, 30 mai.
M. Boccado, officier supérieur de la marine,
est parti pour Bruxelles, chargé d'une mission
spéciale concernant le Congo. Arrès s'être eu-
londu avec le gouvernement bolge, M. Boc-
cado organisera une caravane qu'il conduira
au Congo. Il restera absent durant un an. M.
Boccado est porteur d'uue lettre autographe
du roi Victor-Emmanuel destinée au roi
Léopold.
M. JONNART DANS LE SUD-ALGÉRIEN
Saïda, 30 mai.
M. Jonnart est arrivé à 9 heures, après
avoir traversé sans arrêt les nombreuses gares
illuminées sur son parcours.
La musique de la légion étrangère joue la
Marseillaise.
Lo maire souhaite la bienvenue au gouver-
neur général, puis le colonel Deshofiès, de la
légion, présenté les officiers.
M. Jonnart répond :
Je suis venu ioi pour vouS-réconforter par ma
présence et vous donner l'assurance que le gouver-
uemelu do la République prendra des mesures
pour que les faits regrettables do ces temps passés
ne se reproduisent pas.
Vous pouvez compter sur la gouvernement pour
faire respecter le drapeau de la France.
Due réclamation de M. Marc Sangnier
M. Marc Sangnier emplois la voie d'un
huissier pour exiger de nous l'insertion d'une
lettre relative aux incidents qui ont marqué la
récente réunion des Milie-Colonnes.
Ces incidents sont oubliés aujourd'hui, et
pour expliquer l'insertion. à leur sujet, d'une
lettre du président du Sillon, il faudrait au
moins que M. Sangnier eût été traité par nous
de façon à mettre on mouvemeut lo droit' de
réponse. Or, nous relisons notre compta rendu
et nous trouvons, le concernant, les phrases
que voici :
« Deux ou trois adversaires du cléricalisme
avaient réussi à trouver des cartas et avaient
pénétré dans la salle où trônait M. Marc San-
gnier sur une estrade au bas de laquelle
avaient pris place tous ses amis. pendant plus
d'une heure, M. Marc Sangnier fut la défense
du catholicisme, comme il n'y a que des clé-
ricaux dans la salle, il est approuvé et chau-
dement applaudi. après lui M. Charbonnel
déclare. qu'il n'a plus la foi. M. Marc San-
gnior répond, puis M. Bôrcngor à la parole, M.
Marc Sangnier répond encore. »
Telles sont les montions que nous trouvons,
passim, dans le récit de notre collaborateur.
Nous lo demandons à M. Sangnier lui mémo,
trouvo-l-il là matière à nous adresser un huis-
sier? M. Sangnier est un chef de groupe, un
écrivain et un orateur; si son huissier a pour
signification que M. Sangnior désire que noua
n'imprimions plus son nom sous aucun pré-
texte, cela pourra s'obtenir de nous.
Mais nous pensons que M. Marc Sangnier
reconnaîtra qu'il a un peu abusé ici du droit
de réponse, et cet incident ne laissora pas da
traces dans nos cœurs pou snclius à la ran-
cune.
rarti radical et radical-socialists
Le comité exécutif du parti radïcai et ra;.
cal-socialiste, qui ue s'était nas réuni au cours
(fr, "acances parlementaires, a tenu hier, 9,
rue de'V'atJV8' séa.RCe P^ulfasous l* prési-
rue deVIh.1 '.s "iati dépui.) 0 sous 1, prési..
- 5 d, o la Se;'10-
dence de M. taa:,;an, 51?ç'0S vfonct,ions de secre,*
M. Balans les fonctions de sacré.
taire de séance. >
Sur les propositions concolntes do MM.
Franklin-Bouillon et Maurice Sarrau, l'ordre
du jour suivant a été volé à l'unanimité :
Le Comité exécutif du parti républicain radical
et radical-socialiste, en présence de l'abominable
campagne de calomnies dirigée contre lo gouver-
nement, adresse au président du conseil et à ses
collègues l'assurauco de son entière confiance et
s'engage à le soutenir résolument dans sapoliliqua
d'offensive républicaine.
Election de Folcarquiel'. - Le comité vole à
l'unanimité le principe d'un appel énergiqus
en faveur de M. le docteur lsoard, seul candi-
dat du bloc républicaiu à Forcalquier el l'envoi
d'orateurs du parti.
4' circonscription de St-Etienne. — Le co-
mité invite tous les républicains de la 4* cir-
conscription de St-Etienne à assurer l'élection
de M. Souhet contre l'invalidilé Claudinon. Des
orateurs radicaux et radicaux-socialistes seron;
délégués. ""*•
S' circonscription de Montbrison. — Regret-
tant que les républicains radicaux et radicaux-
socialistes de la 2J circonscription de Montbri-
son ne se soient pas enledus pour ne présen-
ter qu'un seul candidat contre le progressiste
réactionnaire, te comité exécutif prie les mili-
tants du parti de préparer l'union au sacoad
tour par des désistements loyaux et d'assurer
la victoire radicale par une action combi.
née.
Election du â* arrondissement de Paris. —
Après avoir entendu l'exposé de la situation
dans le 2e arrondissement de Paris, le comité
exécutif a pris toutes les mesures pour socon-
der les efforts de son comité d'arrondissement
et du candidat radical-socialiste.
Paris, X' arrondissement, élection munici-
pale dît quartier de la Porte-Saint-Denis. —
Le comité exécutif informe les orateurs du
arti qu'une réunion puimq^C »,CU Su
, - 1" ..1 - - - -
preau aeiecoie, o, rue Martel, te jeudi 4juin
en faveur de la candidature du citoyen Curiste
mann, candidat de l'Union des comités répu-
blicains radicaux et radicaux socialistes.
Ordre du jour de félicitations. — Sur la pro-
position du citoyen Jouberl-Peyrot, délégué de
la Haute-Loire, l'ordre du jour suivant est vota
à l'unanimité :
Les membres du comité exécutif, réunis en as-
semblée plénière, udressent leurs plus sincères fé-
licitations aux députés adhérents au parti qui se
sont associés à la motion Hubbard relative à la
séparation des Eglises et d3 l'Etat.
L'ordre du jour appelant la discussion de
diverses motions déposées sur la discipline in-
térieure, le comité adopte à la presque unani-
mité une motion préjudicielle de M. André
Tessier ainsi conçue :
Considérant que le congrès de Marseille doit avoir
lieu dans un délai relativement très court ; que le
comité na pourra tenir d'icirtà qu'uti nombre très
restreint de séances ; que les questions d'ordre po-
litique et social dont l'étude lui a été confiée pré-
sentent un intérêt beaucoup plus grave et plus ur-
gent que les questions de personnes ; le comité
exécutif invite la commission de contrôlo et d'ar-
bitrage à préparer un règlement d'ordre intérieur
qui sera soumis à l'approbation du congrès et passe
à l'ordre du jour.
La prochaine séance du comité exécutif aura
lieu le mercredi 10 juin à 9 h. du soir. Ordre
du jour : renouvellement du bureau.
Séance préparatoire, la lundi 8 juin, à 9 b.
du soir, 9, rue do Valois.
On nous communique l'ordre du jour s-Jo
vaat :
Les fiàômbras du Bloc républicain du Canlal réu-
nis à Paris, le 28 mai courant, au café du Gàg, rue
do Rivoli, adressent au président du conseil dos
ministres leurs félicitations pour son altitude for-
moment républicaine et comptent sur sou énergie
et sa ténacité pour réduire à la soumission le clé-
ricalisme en révolte.
Cet ordre du jour mis aux voix est adopté par
acclamation et à l'unanimité
Le président : Hoc ON.
qb
M. PINI ET L'AUTRICHE
(De notre correspondant particulierf
Buonos-Aires, 30 mai.
Le chevalier Pini, le maître d'armes bien
Connu à Paris, publie dans los journaux ua
appel à tous les Italiens do la Républiquo Ar-
gentine, les invitant à une granie manifesta-
tion contre l'Autriche. Une réunion populaire
sera organisée, dans laquelle on s'occupera
des incidents d'Innspruck et des persécutions
dirigées contre les Italiens en Autriche.
———————————— ———————————.
GRANDE (?) REFORME DANS LA MARINE SIAMOISE
(De notre correspondant particulier)
Bangkok, 30 mai.
L'amirauté siamoise se propose de réorgani-
ser les forces navales du royaume. Elle a com-
ûi^ncé son œuvre en adoptant. un nouveau
modère @ d'épée pour les officiers de marine.
ivraie sera toul àfrit sâmbia&lo à celle des gl,
_'CINQ--- CENTIMES -le NUIn4!;r() - PARIS & DtPARTEMENTS t.;e NU1'nèr 'CINQ CENTIM£8 ,"
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AqIINj; l4) rue du Mail
Adre l'Administrateur
NOS LEADERS
UnIDIill tID
Il ne semble pas que, dans l'entrevue
entre le président du conseil et les dé-
légués des groupes de la majorité, ait
été élaboré ce qui s'appelle un pro-
gramme d'action. Mais il semble évi-
dent qu'on s'est mis d'accord pour dres-
ser un « emploi du. teJllpB).
Je me rappelle qu'au lycée, nos pro-
fesseurs avaient beaucoup de goût pour
les « emplois du temps », C'étaient des
« tableaux de marche » analogues à ceux
qu'établissent les athlètes avant les ten-
tatives de records.
Emplois de temps et tableaux de
marche présentent cette particularité
de ne rendre de service qu'à la condi-
tion d'être observés et suivis de la façon
la plus stricte, la plus méthodique.
Les personnalités qui se sont réunies
hier au Palais-Bourbon ont toutes trop
de sens politique pour n'être pas con-
vaincues de la nécessité que nous leur
rappelons, simplement par acquit de
conscience.
C'est probablement dans cet esprit
que le président du conseil et les délé-
gués des groupes républicains ont porté
simplement leur attention sur les ques-
tions les plus immédiates et les moins
difficiles à résoudre.
**.
Reconnaissons loyalement que sur le
terrain un peu étroit où le président du
conseil et les délégués se sont canton-
nés, ils ont fait de bonne besogne.
Nous sommes aujourd'hui parfaite-
ment renseignés sur la solution que la
majorité et le gouvernement entendent
apporter au problème des congréga-
tions de femmes. Ce sont les demandes
des «enseignantes», qui seront sou-
mises les premières à la Chambre. Et M.
Combes ne cache pas qu'il en deman-
dera le rejet en bloc. On ne voit pas, en
etiet, pourquoi les congrégations ensei-
gnantes de femmes seraient mieux trai-
tées que les congrégations enseignan-
tes d'hommes. La nécessité est partout
la même de donner aux enfants du peu-
ple un enseignement dégagé d'esprit
confessionnel.
Un point un peu inquiétant nous
apparaît, quand nous voyons que M.
Combes serait décidé à autoriser celles
des congrégations hospitalières qui ont
des établissements d'enseignement. Je
sais qu'il est question d'autoriser seu-
lement les congrégations qui sont sur-
tout hospitalières. Mais ce « surtout »
prête à la discussion. Du moment que
l'on tient à en finir avec l'éducation
cléricale, il aurait peut-être été préfé-
rable que les religieuses comprissent la
nécessité de ne pas contrecarrer les
vues etdu pouvoir législatif et du pou-
voir exécutif. Les dites religieuses au-
raient dû montrer un semblant de bonne
volonté en fermant sans plus tarder
leurs écoles, dont aucun républicain ne
veut plus.
En facilitant la tâche du Parlement et
du gouvernement, elles auraient rendu
leurs chances moins aléatoires.
Il est d'autant plus urgent d'exiger la
plus grande sévérité à l'égard des con-
grégations enseignantes dont la Cham-
bre va avoir à examiner les demandes,
que l'éducation religieuse ne sera pas
décapitée, même par le rejet de l'en-
semble des demandes.
Les congrégations enseignantes qui
ont une prise très considérable sur l'es-
prit de la population, par suite de la
multiplicité de leurs établissements,
sont autorisées en vertu de textes déjà
anciens, et n'ont rien à craindre des
foudres brandies par les ministres et
par les députés.
Telle est la situation qui nous est
faite, et j'accorde que M. Combes est
hors d'état de la transformer autrement
que par un effort prolongé, d'accord
avec les Chambres.
***
En ce qui concerne l'impôt sur le re-
venu, le président du conseil a évidem-
ment été sage en recommandant aux
délégués de prendre pour base des
discussions prochaines le projet de M.
Rouvier.
Comment en pareille matière compter
aboutir à quoi que ce soit de sérieux,
siuon avec le concours du ministre des
finances. Nous voulons en finir avec les
simples manifestations, qui n'auraient
pas même l'avantage de faire connaître
la volonté du pays.
Cette volonté est connue, puisque la
Chambre, depuis dix ans, a vingt fois
au moins proclamé la nécessité de ré-
former notre système d'impôts directs.
S'il s'agissait de renouveler une sem-
blable affirmation, il n'y aurait qu'à
demander aux députés de lever la main.
Et nous aurions un vote de principe de
plus inscrit au Journal officiel. Mais nous
attendons que le gouvernement et la
Chambre accomplissent une œuvre po-
sitive. Nous voulons que la majorité
puisse se vanter d'avoir introduit l'im-
pôt sur le revenu dans notre système
Usal.
M. Rouvier, certain de s'appuyer sur
une très solide majorité, rencontrera
ntniquement des difficultés de détails
oour remplir la promesse d'un impôt
général sur le revenu inscrit dans la
déclaration du gou vernem.-e.rÑ-.
Le projet du ministre desTinances ne
donnera pas satisfaction d'un coup à
toutes les revendications du parti répu-
blicain et socialiste. Toutefois, à une
heure ou les finances ont besoin de re-
trouver l'élasticité qui leur manque —
suivant l'opinion commune — et où
les soins des militants sont occupés par
la lutte contre le cléricalisme, il ne sera
pas inutile d'entamer, fût-ce avec pru-
dence, l'œuvre de progrès fiscal réclamée
par les électeurs dans maints scrutins.
En résumé, l'entrevue entre le pré-
sident du conseil et les délégués des
groupes de gauche aura prouvé que les
républicains sont d'accord pour conti-
nuer à marcher ensemble. Qu'on leur
donne un plan de campagne précis et
hardi; ils feront des merveilles.
Hugues Destrem.
'—> ■■ ♦—■
EN ALGÉRIE -,
On trouvera plus loin l'ex-
posé des mesures prises d'ur-
gence pour s'opposer aux In-
cursions, en Algérie, des indi-
gènes du Figuig. Elles nous
paraissent très sages, bien com-
binées, et la présence cté M. Jonnart dans
le Sud-Algenen nous est une nouvelle
garantie que les mouvements'en train gat'-
deroutlecaractêre d'une opération de police
et de préservation de nos frontières.
Nous sommes donc pleinement rassurés 5
d'une part il est nécessaire que les tribus
marocaines ne se croient point le droit ni
le pouvoir de venir, chez nous, narguer
notre influence, piller nos caravanes, mas-
sacrer nos soldats ; d'autre part, it est
bon que le sang-froid comme le bon
dioit restent notre lot.
M. Jonnart a pris le meilleur moyen pour
être assuré que les instructions du gouver-
nement et les siennes ne seront pas dépas-
sées ; il s'est transporté de sa personne
dans le Sud-Algérien, à l'heure même où
les mesures de surveillance et d'exécution
contre les malfaiteurs du Figuig s'enga-
geaient. Il pourra, de la sorte, se tenir au
courant des événements, et, en cas de be-
soin, aviser avec promptitude.
Pour triompher des difficultés multiples
que la turbulence des Indigènes nous op-
pose sur cette ligne indécise qui sépare du
Maroc nos postes du Sud Oranais, il faut
de l'énergie ; il faut aussi de la sagesse.
M. Jonnart, nous le savons, possède ces
deux maîtresses qualités ; nous avons la
plus entière certitude qu'il les emploiera
pour que tout rentre dans l'ordre, ea face
de Figuig. — Ch. B.
L'HEURE DE M. DU PATY
Bien curieuse la lettre de l'ex-lieutenant-co-
lonel du Paly de Clam, publiée hier par le
Gaulois.
Ce du Paly est, lui-même. une figure singu-
lièrement falote. Incomplètement informé —
mais, on le sait, il a fallu arracher,lambeau à
lambeau, le voile qui cachait la vérité — Zola,
dans son immortelle lettre « J'accuse », l'avait
d'abord signalé comme « l'ouvrier diabolique
de l'œuvre judiciaire D. — « Un homme né-
faste a tout mené, a tout fait, c'est le com-
mandant du Paty de Clam », écrivait Zola. De-
puis les choses ont été remises au point.
Henry, qui s'efforçait de se tenir modeste-
ment dans l'ombre, a été violemment jeté au
premier plan ; et du Paly, reculé, n'a plus
semblé guère avoir été qu'une marionnette
passablement grotesque et sinistre dont d'in-
visibles mains tenaient les fils. Nul doute que
la vanité de M. du Paty du Clam - et sous ce
rapport l'ex-lieutenant- colonel a paru abon-
damment pourvu - n'ait souffert de cet amoin-
drissement.
Et depuis lors, l'habitude a été prise, dans le
camp nationaliste, de tomber sur du Paly. On
se rappelle comment M. Cuignet l'a arrangé.
L'autre jour encore, M. Zurlinden revenait à la
charge. Et c'est précisément en réponse à la
lettre de M. Zurlinden que le du Paty écrit au
Gaulois.
Et pourquoi écrit-il ? Pour dire qu'il ne dira
rien, du moins quant à présent ; mais qu'il se
réserve « de faire, à son heure, la lumière sur
des actes qu'on a dénaturés, sur les considéra-
tions d'ordre politique auxquelles il a cru de-
voir obéir. ».
Quand sonnera l'heure de M. du Paly de
Clara ?
Quand M. du Paty de Clam,, qui maniait si
joliment la lanterne sourde, en 1894, au Cher-
che-Midi, se décidera-t-il à faire la lumière
pour tout de bon? A quand les Mémoires de
la Dame voilée? A quand les révélations de
l'homme à la fausse barbe ? A quand les sou-
venirs de l'ami du lampiste? A quand « d'uri-
noir en urinoir H. récit d'une mission mili-
taire ? A quand « la Marquise et l'hétaïre »,
étude de mcours ?
Quelle que soit la forme littéraire que doive
adopter M. du Paty de Clam, nous avouons
notre curiosité. Allons-y, M. du Paly ! -
L. Victor-Meunier.
LA POLICE DES JEUX
Le président du conseil vient de faire adresser
aux préfets, par l'entremise de M. Cavard, di-
recteur de la surêté générale, une longue cir-
culaire destinée à mettre la police et la régle-
mentation des feux en harmonie avec la légis-
lation nouvelle sur le contrat d'association.
Nous aurons à revenir sur cet important do-
cument.
*
CHEZ LES INSTITUTEURS
Une fête à Versailles
M. Chaumié, ministre de l'instruclion publi-
que, a reçu, hier malin, M. Maurice Berteaux,
député, accompagné de MM. Guillaumia, pré-
député, de l'Union des délégués cantonaux, de
sident
M. Henri Jullier, président do l'Association de
la presse républicaine de Seine-et-Oise.
Les dernières dispositions ont été prises en
vuo de la fêle du 5 juillet prochain, organisée
à Versailles en l'honneur des institutrices et
instituteurs du département de Seine et-Oise.
A LA MARTINIQUE
Le réveil du volcan -
Fort-de-France, 30 mal.
Le volcan de la montagne Pelée a une recru-
descence d'activité. -
Le conseil général demande l'évacuation i' na-
«sMiaifi dftem etûordifii'ile, 1
A LA CAMPAGNE
! j Retour des beaux jours. — L'état des
récoltes. — Les méfaits de l'humidité.
- La destruction des ravenelles.
- Prairies et autres cultures. —
Les idées d'un ami des oiseaux.
— Un moyen d'augmenter la
production du lait.
Les beaux jours sont enfia revenus : si cela
pouvait seulement durer pendant quelques se-
maines, personne ne s'en plaindrait et tout le
monde serait enchanté.
Le beau temps ne pourra malheureusement
réparer les méfaits occasionnés par les gelées
du mois d'avril et il ne faudra guère compter
que sur une toute petite récolte de vin et de
fruits, sur nombre do points de notre terri-
toire.
Seule, la robuste végétation des arbres ne
parait pas avoir ressenti les atteintes du froid,
elle semble même avoir puisé un regain do vi-
gueur dans la dure épreuve que vient de tra-
verser tout le monde végétal.
Les frondaisons se garnissent, les pousses
aux tonalités vigoureuses s'allongent, s'épa-
nouissent et semblent exprimer le premier sou-
rire de la nature qui veut oublier les tristesses
de l'hiver.
Dans les prés, l'herbe métamorphose le lit,
autrefois recouvert de feuilles mortes, en un
merveilleux et somptueux tapis émaillé de
fleurs multicolores.
Tout cela réjouit fœil et met le cœur en
fêle.
Comme les yeux, les oreilles ont aussi leur
fvie, car la naiufô a recouvré ses bruits. Le
erazouillettiest de la fauvette, le chant harmo-
nieux du rOS^g00! et le joyeux siinemem au
merle animent 'a parure éblouissanle de nos
premières journées ,de printemps.
Dans les champs
Il ne faudrait pas croire,- cependant, que ^es
quelques beaux jours dont iio~ù £ irons pr&iio
sont, à eux seu!s, capables de tout transformer.
Sans en être arrivées à nous faire de vilaines
grimaces, nos céréales sur pied affectent un
certain air d'alanguissement et de souffrance
démontrant qu'elles ont éprouvé quelque dom-
mage du fait de la grande abondance des
pluies survenues pendant la première quin-
zaine de mai.
Quelques lâches jaunâtres, aux contours mal
définis, se montrent çà et là sur les nappes
verdoyantes de nos céréales en herbe et, à
cette époque de l'année, cette couleur n'est pas
d'un très bon augure pour l'avenir.
Il n'est pas douteux, pourtant, que sous l'in-
fluence de la chaleur, l'amélioration de l'état
de nos récoltes en terre ne se produise rapide-
ment.
D'après les renseignements les plus récents,
il y aurait lieu d'espérer une récolte de blé à
peu près normale. Bien que la situation soit
moins bonne que l'an dernier, à pareille épo-
que, dans la région de Paris, dans le Nord et
dans le Nord-Ouest, elle s'annonce comme
brillante dans tout l'Ouest, dans le Limousin
et dans l'Allier ; il y aurait ainsi compensa-
tion dans le rendement. Il ne faut donc pas
s'alarmer, comme on avait paru vouloir le
faire un moment. Il n'y aurait d'ailleurs rien
d'étonnant à ce que certaines gens, intéressés
à cette affaire, aient CnêfChé à inquiéter les
consommateurs. La grosse minoterie, les gros
spéculateurs ont toujours en réserve une fa-
rine de cette mouture quand ils désirent ou
cherchent à provoquer la hausse.
Malheureusement, l'humidité a donné nais-
sance à beaucoup de mauvaises herbes. Dans
les avoines, notamment, on constate, presque
partout, une quantité souvent extraordinaire
de ravenelles (sanves). Il va falloir sulfater au
moyen de solutions cupriques appliquées en
pulvérisation, s'il l'on veut s'en débarrasser.
Voici, à titre documentaire, les doses à em-
ployer, suivant l'état de végétation des rave-
nellés ou sanves.
1' Sanves ayant de deux & quatre feuilles :
Sulfate de cuivre : 4 0[0 et 6 à 700 litres à l'hec-
tare ; nitrate de cuivre : 2 1(2 0(0 et 700 litres à
l'hectare.
S" Sanves ayant de 6 à 8 feuilles et en boutons:
Sulfate de cuivre : a OiO et 8 à 900 litres à l'hec-
tare; nitrate de cuivre ; 3 DiO et 8 à 900 litres à
l'hectare.
S* Sanves en pleine fleur :
Sulfate de cuivre : 4 0(0 et 700 litres à l'hectare ;
nitrate de cuivre : 2 1{2 010 et 700 litres à l'hec-
tare.
Cultures diverses
Les prairies naturelles ont bien profité des
pluies et poussent à vue d'oeil ; il en est beau-
coup qui seront bientôt bonnes à couper. Les
prairies artificielles sont généralement belles ;
cependant, les luzernes ont eu un peu à souf-
frir des geldes,elles ne donneront qu'un rende-
ment moyen.
Partout les ensemensements de betteraves
fourragères et de betteraves sucrières sont à
peu près terminés. Pour les betteraves sucriè-
res, il paraît que les cultivateurs n'ont pas sen-
siblement diminué la surface de leurs embla-
vements, malgré le gros stock des entrepôts de
Paris et le bas prix du sucre. La cullure espère
vendre beaucoup de betteraves à la distillerie
en raison des dispositions déjà prises par cer-
taines sucreries qui se transforment en distil-
leries.
Pour les petits oiseaux
J'ouvre maintenant les colonnes du Rappel à
un très aimable lecteur de Courbevoie, qui
m'écrit au sujet de nos petits amis, les oiseaux.
Il exprime dans cette lettre de trop bonnes
idées pour que je ne m'empresse pas de les sou-
mettre à mei lecteurs.
C'est toujours avec beaucoup de plaisir, dit-il,
que, lecteur du Rappel, je lis votre chronique heb-
domadaire « A la campagne ».
Celle du 10 mai surtout m'a décidé, étant ama-
teur passionné des oiseaux, à vous faire part d'une
idée que je crois être bonne.
Comme vous, je déplore la destruction des oi-
seaux et des nids de ces précieux auxiliaires de l'a-
griculture, mais je me demande comment empê-
cher cette destruction ? Les punitions infligées
sont bien faibles comparativement aux torts que
causent à l'agriculture les destructeurs d'oi-
seaux.
D'après moi, deux moyens seraient bons à em-
ployer :
1* Une protection efficace :
2° Le repeuplement artificiel.
D'une part il serait possible de protéger d'une
manière efficace nos braves petits anis en punis-
sant les marchands d'oiseaux, les modistes ou au-
tres personnes qui vendraient des oiseaux ou des
dépouilles d'oiseauf utiles, dont la destruction est
interdite par la loi. En réalité, ces punitions n'au-
raient rien d'extraordinaire, attendu qu'il existe
déjà des moyens de répression contre les vendeurs
de gibier, en temps de chasse prohibée.
D'autre part, le repeuplement artificiel me pa-
rait aussi pouvoir donner de très bons résultats,
car, si la répression offre des difficultés et ne pro-
cure pas de moyens efficaces pour empêcher la
destruction, la reproduction peut, au contraire,
combler les vides faits par les dénicheurs et autres
destructeurs.
A cet effet, on se servirait de très grandes vo-
lières aménagées pour la circonstance, dans les-
quelles les espèces à conserver nicheraient à l'abri
de leurs ennemis, et, chaque année, on ferait un
lâcher d'une certaine quantité d'oiseaux ; ce système
ne serait pas très coûteux et peut-être, alors, par-
viendrait-on à enrayer la destruction rapide de
certaines espèces.
Je vous soumets cette idée pour ce qu'elle vaut,
quant à moi, je ne la crois pas irréalisable.
Les idées émises m moa Q c - -
casionnel sont de celles qui méritent de fixer
l'attention des pouvoirs publics. De bonnes
choses ont déjà été faites à ce sujet; il y a lieu
d'espérer que nous n'en resterons pas à des
demi-mosures qui ne peuvent procurer d'ail-
leurs, en cela comme en toutes choses, que
des résultats illusoires.
La production du lait
On fait grand bruit, depuis quelque temps,
dans toutes les feuilles agricoles, autour d'un
procédé destiné à augmenter la production
laitière chez les animaux laitiers. A l'exemple
de ces feuilles, le Rappel ne peut mieux faire
que de renseigner ses lecteurs sur cette ques-
tion.
Le Deutsche Landwirtsch Tierzucht fait con-
naître que M. Hegelund, conseiller officiel
pour l'industrie laitière, a employé la méthode
suivante pour augmenter le rendement en lait
des vaches, principalement à la suite du vô-
lage. 1
Une vache recevant journellement 3 kilo 5
d'aliments concentrés (tourteaux, etc.), 4 à 6
kil. de betteraves et du foin, ne donnait que
3 kil. S do lait par jour, trois semaines après
avoir vêlé et étant traite trois fois par jJur.M.
Hegelund la fit alors traire au moins huit
fois par jour. Le résultat futque la vache donna
10 kilogr. do lait par jour, sans que son ali-
mentation ait été modifiée. Au bout do trois
semaines de ce l'égime, la vache fut de nou-
veau traite trois fois par jour, sans que sa pro-
duction de lait diminuât.
Il fit traire sept fois par jour, pendant trois
semaines, une autre vache qui donnait journel-
lement de 4 à 6 kilogr. de lait : la production
du lait monta à 14 kilogr. 5 et se maintint à
ce chiffre après qu'on fût revenu aux trois trai-
tes quotidiennes, suivant l'habitude générale
au Danemarck. Une troisième vache, qui avait
vêlé en février et ne donnait que 9 kilogr. de
lait au commencement d'avril, fut soumise au
même régime : sa production quotidienne de
lait s'éleva à 16 kilogrammes, et était encore de
15 kilogr? 5 deux mois et demi plus tard.
-. -~ ; 1 ;.. - -.~ , - ,
ont donc, sur la pro-
|jOa naiica noijuen.u» - ihlfl
duction du lait. une influence très rav..--
laquelle persiste lorsque le - nombre dés traites
est revenu au chiffre habituel. On fait ob-
server que dans quelques parties de l'Allema-
gne, dans le grand duché d'Oldenbourg, par
exemple, il est depuis longtemps d'usage de
traire très souvent les vaches, surtout à la
suite du vêlage : pendant les deux premiers
jours toutes les deux à trois heures, et pendant
les deux et quelquefois les quatre semaines sui-
vantes, cinq fois par jour, pour revenir peu à
peu aux deux ou trois traites quotidiennes ha-
bituelles.
Cette méthode est déjà appliquée à l'école de
laiterie de Ladelund, où ont été institués des
cours de traite de six jours sous la direction de
M. Hegelund.
Comment s'opère la traite
La traite s'opère do la manière suivante :
Les vaches mangent avant d'être traites,d'une
part pour éviter l'introduction dé poussière do
foin dans le lait et d'autre part pour ne pas
déranger les animaux pendant l'opération. En-
suite le pis de chaque vache est frotté avec un
linge dd coton sec ; de cette manière, la couche
graisseuse adhérente au pis et servant de cou-
che isolante n'est pas enlevée ni dissoute par
le lavage, et pourtant les impuretés ordinaire-
ment adhérentes au pis ne souillent pas le lait
en si grande quantité. Le frottage à sec offre
encore cet avantage, qu'il évite l'éclatement de
la peau des trayons, comme cela arrive fré-
quemment dans le cas de pis sensibles. M. He-
gelund rejette comme inutile la pratique qui
consiste à tirer préalablement le trayon. Le pis
nettoyé, on procède aussitôt à la traite. On
trait d'abord les d6ux quartiers de droite, puis
les deux de gaucho. Le trayon est d'abord
pressé avec le pouce et l'index ; on ferme suc-
cessivement les autres doigts. Le pis fie vide
ainsi par simple pression uniforme. M. Hege-
lund n'humecte pas les trayons do lait, comme
cela se fait généralement : l'avantage signalé
ci-dessus de la traite à sec s'en trouverait anni-
hilé. On ne doit pas non plus, à aucun prix,
tirer les trayons, ce qui est nuisible au pis. M.
Hegelund signale également la traite au pouce
comme offrant des inconvénients.
La traite principale opérée de cette manière
on passe à la traite complémentaire, obtenue
par une série de procédés qu'il faut voir et
pratiquer soi-même pour apprendre. D'abord
les deux quartiers de droite du pis sont enserrés
avec les doigts étendus et pressés de la. racine
des trayons vers le haut, et à trois reprises dif-
férentes ; on en fait autant pour les deux quar-
tiers de gauche. Puis on saisit des deux mains
les deux trayons de droite et on les pousse for-
tement vers le haut — en imitant la manière
de téter du veau — et on exprime, après le troi-
sième choc, le lait qui s'est rassemblé dans le
réservoir galactophone, Ensuite, on masse trois
fois la moitié antérieure du pis en prenant ses
extrémités droite et gauche entre le pouce et
les quatre doigts étendus et en exerçant une
certaine pression énergique contre le milieu du
pis en remontant. Le lait rassemblé dans le
réservoir galactophore est alors exprimé et
toute l'opératijn est répétéee deux fois. On en
fait autant pour la moitié postérieurs du pis.
Ensuite on répète la prise des deux trayons
droits et la triple poussée vers le haut, comme
il est dit ci-dessus, avec cette seule différence
qu'on exprime chaque fois le lait des trayons
et on en fait autant pour les trayons gauches.
Pour finir, chaque quartier du pis est massé et
le lait rassemblé exprimé.
Toute l'opération de la traite est ainsi visi-
blement imitée de la nature. D'une part, elle
reproduit les mouvements du veau qui tête et
d'autre part, les fréquentes expressions du lait
correspondentaux fréquentes succions du veau.
Toutefois, il est à constater qu'à chaque traite,
le pis de la vache est complètement vidé, ce qui
n'est pas le cas lorsque le veau tête.
Là mélhode indiquée par M. Hegelund est,
on elle-même, fort simple et mérite d'être ex-
périmentée. La surproduction du lait paiera
bien la main-d'œuvre supplémentaire néces-
sitée par la multiplication dos traites.
Personnellement, je suis persuadé que ceux
qui voudront bien essayer e& procédé en reti-
reront plein succès.
A. Montoux.
LE DERNIER ROMAN DE ZOLA DANS LA RÉALITÉ
Wê notre correspondant particulier]
Munich, 30 mai.
Devant lo tribunal correctionnel de notre
ville, on a pu assister à une scène qu'on au-
rait cru copiée d'après Vérité, le dernier ro-
man d'Emile Zola.
L'abbà Joseph Schraurstetter, qui est en
même temps inspecteur de l'école des filles à
Dachau, avait accusé les maîtres d'école
Kleiner et Lœscb d'avoir commis des actes im-
moraux sur leurs élèves. M. Lœscb a même
été arrêté. Mais bientôt l'enquête a établi que
l'abbé avait commis lui-mêmo les actes qu'il
attribuait aux autres. Il voulait d'abord dé-
tourner les soupçons et, do plus, se débarrasser
de deux instituteurs qui avaient le tort grave
d'être anticléricaux.
La manœuvre a été dévoilée et c'est l'abbé
qui a été appréhendé.
Détail à noter : au moment ou on l'arrêtait,
le digne ecclésiastique demanda : « Combien
de temps faut-il pour que Ces choses tombent
sous la prescription ? »
A LA CHAMBRE
L'ASSISTANCE AUX VIEILLARDS
M. Jaurès préside.
La Chambre se remet à la discussion des
propositions de loi relatives à l'assistance
des vieillards, des infirmes et des incura-
bles. ,.
La Chambre décide que le mot «indigent »
sera remplacé par l'expression d' « ayant-
droit ».
M. de Gailhard-Bancel offre d'ajouter à
l'art. 2 un paragraphe nouveau dont voici
le texie :
Les sociétés de secours mutuels et les syndi-
cats professionnels qui pourvoiront à l'hospi-
talisation de leurs vieillards recevront des dé-
parlements et de l'Etat les mêmes subventions
que les communes où leurs assistés ont leur
domicile de secours.
M. Bienvenu Martin, rapporteur. —
L'amendement serait, à l'houro actuelle, dé-
pourvu de sanction pratique, aucun syndicat
professionnel ou aucune société de secours
mutuels ne pratiquant l'hospitalisation.
Cet amendement est unb aggravation de
celui de M. Sibille, qui a été retiré par son
auteur après les explications de la commission.
Je ne pense pas qu'il soit possible à la Cham-
bre de l'adopter, parce que nous faisons une
loi sur l'assistance et non pas sur les sociétés
de secours mutuels.
M. de Gailhard-Bancel insiste.
M. Mirman combat à son tour son amen-
dement.
M. Congy vient à la rescousse de M. de
Gailhard Bancel.
L'amendement est repoussé par 313 voix
contre 212.
M. de Castelnau apporte un amendement
substituant l'initiative privée aux organes
~~,!darité sociale.
QeU" nrésident do la commis-
M. Millerànn, t'-, 'O'ér.ieus, lrop
sion. — Cet amendement, trèsiun je.us@ trop
ingénieux, est lo conlrepied des déciai^
apportées hier par la commission et du pria-
cipe fondamental qu'elle a inséré dans la loi et
que la Chambre a approuvé. Il ne tond, en
effet, à rieu moins qu'à faire disparaître la
commune pour lui substituer uue société
privée.
Nous sommes tout disposés, et je l'ai dit
hier, à accepter le concours de la bienfaisance
privée. Mais nous ne voulons pas que la bien-
faisance privée puisse se substituer à la bien-
faisance nationale.
Nous voulons que le vieillard auquel nous
donnons un litre de créanco ne connaisse
qu'un débiteur : ia commune, le département
ou l'Etat, c'est-à-dire la nation, (Applaudisse-
ments.)
MM. de Castelnau, Sibille, Auffray, in-
terviennent. Par 326 voix contre 218, la
Chambre refuse de renvoyer l'amendement
à la commission.
L'ensemble de l'art. 2 est adopté.
Voici le texte de l'art. 3.
Le domicile de secours, soit communal, soit
départemental, s'acquiert et se perd dans ios
conditions prévues aux articles 6 et 7 de la loi
du 15 juillet 1893. Toutefois le temps requis
pour l'acquisition et la porte de ce domicile
est porté à cinq ans.
A partir de soixante-dix ans, nul ne peut
commencer à acquérir un nouveau domicile de
secours, ni perdre celui qu'il possède.
Les enfants assistésparvenus à leur majorité
ont leur domicile de secours dans le départe-
ment au service duquel ils appartenaient jus-
qu'à ce qu'ils aient acquis un autre domicile
de secours.
M. Andrieu propose, et la commission
accepte, de remplacer « 65 ans » par « 70
ans».
L'amendement, sur des observations de
M, Bienvenu Martin, est repoussé.
L'art. 3 est adopté.
L'art. 4 ; est ainsi conçu :
La commune, le départantest ou l'Etat qui a
secouru un vieillard, un infirme ou un incu-
rable dont l'assistance ne lui incombait pas, a
droit au remboursement de ses avances, jus
qu'à concurrence d'une année de secours. La
répétition des sommes peut s'exercer pendant
30 ans.
Sur la proposition de M. Balitrand, la
répétition est limitée à cinq ans.
L'art. 4 est adopté.
Article 5 :
La commune, le département ou l'Etat peu-
vent toujours exercer leurs recours, s'il y a
liou, soit contre l'assisté. soit contre toutes
personnes ou sociétés, tenues à l'obligation
d'assistance notamment contre les membres de
la famille de l'assisté.
Les articles 5, 6, 7 et 8 sont adoptés.
M. Lemire développe un amendement
tendant à ce que le bureau d'assistance soit
assisté, pour l'établissement de la liste des
demandes, du délégué des œuvres locales
de bienfaisance privée.
Cette mesure est nécessaire pour assurer
l'entente, la collaboration de toutes les œu-
vres de bienfaisance, qui peuvent apporter
un concours si efficace à l'assistance offi-
cielle.
Cela est d'ailleurs déjà réalisé, en partie,
dans certaines villes, à Nancy notamment,
où l'entente est faite entre toutes les œu-
vres d'assistance pour une action com-
mune.
La Chambre s'ajourne à jeudi.
S D.
MISSION ITALIENNE AU CONGO
(De noire correspondant "arliculierl
Naples, 30 mai.
M. Boccado, officier supérieur de la marine,
est parti pour Bruxelles, chargé d'une mission
spéciale concernant le Congo. Arrès s'être eu-
londu avec le gouvernement bolge, M. Boc-
cado organisera une caravane qu'il conduira
au Congo. Il restera absent durant un an. M.
Boccado est porteur d'uue lettre autographe
du roi Victor-Emmanuel destinée au roi
Léopold.
M. JONNART DANS LE SUD-ALGÉRIEN
Saïda, 30 mai.
M. Jonnart est arrivé à 9 heures, après
avoir traversé sans arrêt les nombreuses gares
illuminées sur son parcours.
La musique de la légion étrangère joue la
Marseillaise.
Lo maire souhaite la bienvenue au gouver-
neur général, puis le colonel Deshofiès, de la
légion, présenté les officiers.
M. Jonnart répond :
Je suis venu ioi pour vouS-réconforter par ma
présence et vous donner l'assurance que le gouver-
uemelu do la République prendra des mesures
pour que les faits regrettables do ces temps passés
ne se reproduisent pas.
Vous pouvez compter sur la gouvernement pour
faire respecter le drapeau de la France.
Due réclamation de M. Marc Sangnier
M. Marc Sangnier emplois la voie d'un
huissier pour exiger de nous l'insertion d'une
lettre relative aux incidents qui ont marqué la
récente réunion des Milie-Colonnes.
Ces incidents sont oubliés aujourd'hui, et
pour expliquer l'insertion. à leur sujet, d'une
lettre du président du Sillon, il faudrait au
moins que M. Sangnier eût été traité par nous
de façon à mettre on mouvemeut lo droit' de
réponse. Or, nous relisons notre compta rendu
et nous trouvons, le concernant, les phrases
que voici :
« Deux ou trois adversaires du cléricalisme
avaient réussi à trouver des cartas et avaient
pénétré dans la salle où trônait M. Marc San-
gnier sur une estrade au bas de laquelle
avaient pris place tous ses amis. pendant plus
d'une heure, M. Marc Sangnier fut la défense
du catholicisme, comme il n'y a que des clé-
ricaux dans la salle, il est approuvé et chau-
dement applaudi. après lui M. Charbonnel
déclare. qu'il n'a plus la foi. M. Marc San-
gnior répond, puis M. Bôrcngor à la parole, M.
Marc Sangnier répond encore. »
Telles sont les montions que nous trouvons,
passim, dans le récit de notre collaborateur.
Nous lo demandons à M. Sangnier lui mémo,
trouvo-l-il là matière à nous adresser un huis-
sier? M. Sangnier est un chef de groupe, un
écrivain et un orateur; si son huissier a pour
signification que M. Sangnior désire que noua
n'imprimions plus son nom sous aucun pré-
texte, cela pourra s'obtenir de nous.
Mais nous pensons que M. Marc Sangnier
reconnaîtra qu'il a un peu abusé ici du droit
de réponse, et cet incident ne laissora pas da
traces dans nos cœurs pou snclius à la ran-
cune.
rarti radical et radical-socialists
Le comité exécutif du parti radïcai et ra;.
cal-socialiste, qui ue s'était nas réuni au cours
(fr, "acances parlementaires, a tenu hier, 9,
rue de'V'atJV8' séa.RCe P^ulfasous l* prési-
rue deVIh.1 '.s "iati dépui.) 0 sous 1, prési..
- 5 d, o la Se;'10-
dence de M. taa:,;an, 51?ç'0S vfonct,ions de secre,*
M. Balans les fonctions de sacré.
taire de séance. >
Sur les propositions concolntes do MM.
Franklin-Bouillon et Maurice Sarrau, l'ordre
du jour suivant a été volé à l'unanimité :
Le Comité exécutif du parti républicain radical
et radical-socialiste, en présence de l'abominable
campagne de calomnies dirigée contre lo gouver-
nement, adresse au président du conseil et à ses
collègues l'assurauco de son entière confiance et
s'engage à le soutenir résolument dans sapoliliqua
d'offensive républicaine.
Election de Folcarquiel'. - Le comité vole à
l'unanimité le principe d'un appel énergiqus
en faveur de M. le docteur lsoard, seul candi-
dat du bloc républicaiu à Forcalquier el l'envoi
d'orateurs du parti.
4' circonscription de St-Etienne. — Le co-
mité invite tous les républicains de la 4* cir-
conscription de St-Etienne à assurer l'élection
de M. Souhet contre l'invalidilé Claudinon. Des
orateurs radicaux et radicaux-socialistes seron;
délégués. ""*•
S' circonscription de Montbrison. — Regret-
tant que les républicains radicaux et radicaux-
socialistes de la 2J circonscription de Montbri-
son ne se soient pas enledus pour ne présen-
ter qu'un seul candidat contre le progressiste
réactionnaire, te comité exécutif prie les mili-
tants du parti de préparer l'union au sacoad
tour par des désistements loyaux et d'assurer
la victoire radicale par une action combi.
née.
Election du â* arrondissement de Paris. —
Après avoir entendu l'exposé de la situation
dans le 2e arrondissement de Paris, le comité
exécutif a pris toutes les mesures pour socon-
der les efforts de son comité d'arrondissement
et du candidat radical-socialiste.
Paris, X' arrondissement, élection munici-
pale dît quartier de la Porte-Saint-Denis. —
Le comité exécutif informe les orateurs du
arti qu'une réunion puimq^C »,CU Su
, - 1" ..1 - - - -
preau aeiecoie, o, rue Martel, te jeudi 4juin
en faveur de la candidature du citoyen Curiste
mann, candidat de l'Union des comités répu-
blicains radicaux et radicaux socialistes.
Ordre du jour de félicitations. — Sur la pro-
position du citoyen Jouberl-Peyrot, délégué de
la Haute-Loire, l'ordre du jour suivant est vota
à l'unanimité :
Les membres du comité exécutif, réunis en as-
semblée plénière, udressent leurs plus sincères fé-
licitations aux députés adhérents au parti qui se
sont associés à la motion Hubbard relative à la
séparation des Eglises et d3 l'Etat.
L'ordre du jour appelant la discussion de
diverses motions déposées sur la discipline in-
térieure, le comité adopte à la presque unani-
mité une motion préjudicielle de M. André
Tessier ainsi conçue :
Considérant que le congrès de Marseille doit avoir
lieu dans un délai relativement très court ; que le
comité na pourra tenir d'icirtà qu'uti nombre très
restreint de séances ; que les questions d'ordre po-
litique et social dont l'étude lui a été confiée pré-
sentent un intérêt beaucoup plus grave et plus ur-
gent que les questions de personnes ; le comité
exécutif invite la commission de contrôlo et d'ar-
bitrage à préparer un règlement d'ordre intérieur
qui sera soumis à l'approbation du congrès et passe
à l'ordre du jour.
La prochaine séance du comité exécutif aura
lieu le mercredi 10 juin à 9 h. du soir. Ordre
du jour : renouvellement du bureau.
Séance préparatoire, la lundi 8 juin, à 9 b.
du soir, 9, rue do Valois.
On nous communique l'ordre du jour s-Jo
vaat :
Les fiàômbras du Bloc républicain du Canlal réu-
nis à Paris, le 28 mai courant, au café du Gàg, rue
do Rivoli, adressent au président du conseil dos
ministres leurs félicitations pour son altitude for-
moment républicaine et comptent sur sou énergie
et sa ténacité pour réduire à la soumission le clé-
ricalisme en révolte.
Cet ordre du jour mis aux voix est adopté par
acclamation et à l'unanimité
Le président : Hoc ON.
qb
M. PINI ET L'AUTRICHE
(De notre correspondant particulierf
Buonos-Aires, 30 mai.
Le chevalier Pini, le maître d'armes bien
Connu à Paris, publie dans los journaux ua
appel à tous les Italiens do la Républiquo Ar-
gentine, les invitant à une granie manifesta-
tion contre l'Autriche. Une réunion populaire
sera organisée, dans laquelle on s'occupera
des incidents d'Innspruck et des persécutions
dirigées contre les Italiens en Autriche.
———————————— ———————————.
GRANDE (?) REFORME DANS LA MARINE SIAMOISE
(De notre correspondant particulier)
Bangkok, 30 mai.
L'amirauté siamoise se propose de réorgani-
ser les forces navales du royaume. Elle a com-
ûi^ncé son œuvre en adoptant. un nouveau
modère @ d'épée pour les officiers de marine.
ivraie sera toul àfrit sâmbia&lo à celle des gl,
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