Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-02-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 février 1903 16 février 1903
Description : 1903/02/16 (N12029). 1903/02/16 (N12029).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINO- CENTIMES le Numéro; PARIS A DÉPARTEMENTS L© Ntiméro, CINQ CENTIMES
LE XIX SIECLE
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JCURNAL ",
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'Adresse Télégraphique : XIXe SIÈCLE — PARIS
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RÉDACTION i I, rue du Mail
De ê à 8 heures du soir el de 40 heures du soir à 1 heure du malin
No 12029. — Lundi 16 Février 1903
28 PLUVIOSE AN 111
ADMINISTRATION ; 11, rue du Hall
Adresser lettres el mandais à l'administrateur
NOS LEADERS
Si vous êWs socialistes. Il
Les députés de la droite ne sont pas
sans être frappés de la rapidité et de
l'aisance avec lesquelles se développent
les partis d'avant-garde. Quand Cle-
menceau faisait ses premières armes,
l'extrême-gauche ne formait qu'une
phalange aussi petite par le nombre que
grande par le courage et par la com-
bativité. Aujourd'hui, les radicaux-
socialistes et les socialistes-collectivis-
tes comptent ensemble de 225 à 250
voix. De sorte qu'avec l'appoint de
quelques voix simplement radicales, les
plus hardis démocrates suffisent à
constituer une majorité à la Chambre.
Quant aux libéraux qui n'ont pas défi-
nitivement passé à la réaction, ils sont
de-plus en plus « radicalisants », autre-
ment ils n'auraient aucun rôle à jouer.
Les nationalistes et les cléricaux se
rendent compte enfin de ce qu'il y a
d'invincible dans la puissance popu-
laire. Et, sans espoir, je suppose, ils
essaient de s'appuyer sur les forces
qu'ils ont toujours combattues et par
lesquelles ils ont été vaincus.
Tel était l'état d'esprit de M. Lasies
venant hier reprocher au parti du pro-
grès de ne pas établir assez vite l'impôt
sur le revenu.
M. Rouvier a raillé avec une exquise
ironie le zèle réformateur des bonapar-
tistes.
- Ah! messieurs, leur a-t-il dit, si
vous êtes socialistes, maintenant, ma
tâche est bien facile. La gauche veut
l'impôt sur le revenu ; vous le récla-
mez aussi; avec l'unanimité du Parle-
ment derrière moi, je ne crains point
les intérêts d'argent, si considérables
qu'ils soient, que pourrait inquiéter
l'offensive résolu du ministre des fi-
nances. Du reste, souhaitant l'impôt
sur le revenu, vous me fournirez les
moyens de vous le donner. Vous allez
suspendre l'abominable campagne que
votre presse mène contre le crédit pu-
blic et contre les caisses d'épargne.
Nous allons traverser une période de
confiance et de concorde ; la rente va
monter. Ah ! oui, dans des conditions
si favorables, l'impôt sur le revenu
s'impose ; faisons-le.
M. Lasies et ses amis détournèrent la
conversation. Vous sentez bien qu'il
leur était impossible de prendre l'enga-
gement auquel M.Rouvier les conviait.
Nous avons dit déjà de quelles caisses
sortaient les ballots de valeurs qui, je-
tés sur le marché, ont fait baisser la
rente. Seuls, les supérieurs des congré-
gations seraient maîtres de fermer cer-
tains mystérieux robinets.
Les droitiers, qui distinguent mal
quelles différences séparent la démago-
gie du socialisme, avaient cru adroit de
donner, à leur manifestation d'hier, la
forme d'une attaque contre les abus du
fonctionnarisme.
II est clair que les réactionnaires se-
raient désolés, si on réduisait le nom-
bre des fonctionnaires. L'œuvre d'épu-
ration du personnel de la République
n'a pas été encore sérieusement entre-
prise. De sorte que modérés — et
même cléricaux et monarchistes —
abondent dans toutes les administra-
tions. En frappant le fonctionnarisme,
on atteindrait certes — nos amis? Non,
les créatures de l'opposition rétrograde.
M. Lasies proposait de soumettre à
un impôt sur le revenu les appointe-
ments des fonctionnaires.
— Mais, pendant toute la discussion
du budget, s'est écrié M. Rouvier, on
m'a demandé de relever ces appointe-
ments!
— Oh ! a repris M. Lasies, les petits
fonctionnaires ne paieront pas mon
impôt.
La proposition, ainsi défigurée, ne
méritait plus d'être discutée. Pour les
appointements trop importants, pour
les bénéfices des cumulards — car il en
reste, çà et là, quelques-uns, pour l'hu-
miliation des lois — il y a des réduc-
tions plus sérieuses à opérer que celles
qui résulteraient d'un impôt insigni-
fiant.
Puisque les bonapartistes s'occupaient
de fonctionnaires, ils auraient bien dû
s'occuper de la catégorie la plus inté-
ressante : celle des instituteurs. Et pour
ces derniers, il ne saurait être question,
n'est-ce pas, de réductions de crédits.
Si vous êtes socialistes, désormais, ô
gens de la droite, vous pourrez vous
occuper d'un problème que nous sou-
met un de nos vieux lecteurs.
Il nous rappelle, dans une lettre fort
bien tournée, un passage d'un de nos
articles, où nous avions dénoncé les
traitements de 123 fr. par mois que tou-
chent beaucoup de maîtres, à l'âge de
45 ans. 1
Notre correspondant nous écrit :
Il y a plus fort. Il y a des instituteurs — je
suis de ceux-là, malheureusement — qui, bien
qu'âgés de SOans.et comptant 31 années-deser-
vice, sont encore au traitement de 125 fr. par
mois, ou plutôt de 118 fr,, déduction faite do
la retenue pour la retraite.
Ne serait-il point équitable de promouvoir
en première classe,à partir du 1" janvier 1903,
les maîtres gui so trouvent dans ce cas ? Si-
non, no pourrait-on obtenir une rectification
de traitement en leur faveur, en leur allouant
autant de-fois 300 francs qu'ils comptaient
fl'années do service en plus do,28 ans et 9 mois
$n 31 décembre dernier ?
lis se trouveraient simplement sur le même
pied quo leurs dovanciers, qui, par circulairo
ministérielle en date du H juin 1900, ont été
promus en 2' classe, alors qu'ils comptaient
28 ans et 9 mois de service au 31 décem-
bre 1S99.
La mesure prise en faveur de ces derniers
n'avait certainement pas pour but de créer une
catégorie de privilégiés parmi les instituteurs.
Elle serait entachée d'arbitraire, si elle n'était
pas destinée à se renouveler.
Oui, si désormais vous êtes socialis-
tes — et plus socialistes que nous —
ô réactionnaires, vous pourriez vous
occuper de faire aboutir les revendica-
tions de fonctionnaires si déshérités.
Mais je ne sais quel instinct me dit
que nous ferons mieux de transmettre
la requête des instituteurs à leur chef,
a leur défenseur et à leur protecteur :
M. Chaumié, ministre de l'instruction
publique.
Hugues Destrem.
-«O> .-"'-i..
LE JUGE RESPONSABLE
A propos de quelques lignes par lesquelles
nous avons signalé à nos lecteurs un jugement
humain et sage, un magistrat nous communi-
que de bien intéressantes réflexions.
J'ai remarqué, nous dit-il en subslanco,
qu'ayant à louer un tribunal, vous n'avez pas
réservé vos félicitations au président. Vous
avez eu raison do no pas cacher l'importance
du rôle joué par ses collègues. Trop souvent
les journalistes semblent se ligurer que le pré-
sident du tribunal est souverain en présonce du
justiciable. A lire les gazettes, croirait-on qu'il
y ait à Château-Thierry d'autres juges que
l'excellent M. Magnaud? Quand un tribunal
rend un jugement heureux, le président est
CDuvors de fleurs; en cas contraire, il est en
butte aux pires avanies.
Cependant, la vérité est que le président
seul no peut rien. Il faut on toutes circons-
tances âssocior les assesseurs au président, les
encourager.
Et notre correspondant a joute les lignes
suivantes, que nous reproduisons textuelio-
ment :
Le secret de la délibération est le grand mal; il
favorisa plus la lâcheté que le courage. S'il a
été considéré comme une garantie pour le juge, il
est en réalité l'obstacle à toute pensée généreuse.
Il est aussi la source do toute? les trahisons. L'idéal
est le juge unique, responsable devant l'opinion
publique personnellement de tous ses actes et de
toutes ses pensées, respectueux serviteur de la loi,
mais armé par la loi elle même du pouvoir d'en
tempérer la rigueur.
Nous ne savons si l'avenir nous réserve do
voir triompher les idées do notre ami le juge
de X. Mais nous croyons avoir montré qu'il
y a dans la magistrature française des hom-
mes qui se font la plus haute opinion de leur
devoir et qui savent réclamer la responsabilité
de leurs actes.
UN EMPIÈTEMENT
Je "ne saurais trop engager le Président du
Conseil à persister dans l'attitude qu'il a prise
vis-à-vis du Vatican à propos des nominations
réconteb dos titulaires de quelques évêchés. Il
faut mettre fin aux prétentions exorbitantes du
Saint-Siège. Le Concordat, puisqu'il existe, ne
doit point rester lettre-morte.
Voici le point sur lequel s'est élevé le-conflit.
Le Conseil d'Etat refuse d'enregistrer les bulles
d'investitures de M. Campistron, nommé évê-
qne d'Annecy ot de M. Benoin de Beauséjour
nommé évêque de Carcassonne. Ces bulles con-
tiennent, en effet, la formule suivante : sEmi-
lias LoubetJ'rœsesReipublicae Gallorum nomi-
navit nobîs. Ce qui implique que c'est le gou-
vernement français qui a fait la présentation
au Saint Siège et que c'est ce dernier qui a dé-
finitivement choisi.
Or, cela est manifestement contraire à l'es-
prit et à la lettre du Concordat. L'article 4 do
co document est ainsi conçu :
« Le premier consul de la République nom-
mera aux archevêchés. Sa Sainteté conférera
l'institution canonique. »
Les droits du gouvernement et ceux de la
papauté sont nettement délimilés. Or, la for-
mule omployéo dans les bulles dont il s'agit
tondrait à faire croire que le droit de rElût
français est non pas un droit do nomination
directe; mais un simple droil de désignation.
M. Combes a donc parfaitement raison do
demander que dorénavant, le Saint Siège sup-
prime dans &es bulles d'investiture le petit mot
nobis qui, au premier abord, semble do pou
d'importance, mais qui, en réalité, suffit à
transformer complètement le sens de la phrase
latine.
Il est vrai que, jusqu'à présent, le Conseil
d'Etat avait toujours laissé passer cette rédac-
tion, tout en faisant d'ailleui-s les plus expres-
ses réserves. Colle concossion momentanée
satisfait amplemont l'amour-propre du Vatican
qui se froisse aujourd'hui que le provisoire
menace de n'être point définitif.
Le Concordatest un trailé nétaste qui devrait
être depuis longtemps dénoncé. Ce n'est pas
une raison parce qu'il subsiste pour ne l'appli-
quer que dans les parties qui sont défavora-
bles à l'Etat laïque.
Les conventions sont la loi des contractants,
Si l'Eglise tient à cc que l'acte du 18 germinal
an X soit respecté dans toute sa teneur, qu'elle
commence par le respecter elle-même.
Quant nu gouvernement, il a le droil et le
dovoir do s'opposer aux empiétements répétés
et illégaux du Vatican. Il saura aller jusqu'au
bout el vaincre les résistances de la curie ro-
maine. Toute reculade serait uns faiblesse im-
pardonnable. — L. Annbrvster.
jn,— n- , | | „rx
LE FROID AUX INDES
(De noire correspondant particulier/
Bombay, 14 février.
La saison d'été, qui devrait commencer
maintenant aux Iudes, a débuté par un froid
intense, dont les météorologistes ne s'expli-
quent pas les causes. La neigo est tombée à
Caboul, puis une tourmente de neige s'est pro-
duite dans toute la région de Scistan el a tra-
versé l'Inde supérieure. Lo froid a affecté même
la Bongalie, où le prix des vêlements pour in-
digènes a doublé en quelques jours.
La laïcisation aus Colonies
(De notre correspondant particulier)
Nouméa, 13 février.
Je suis informé quo le gouverneur de la Nou-
velle-Calédonie vient de fairo connaîtro au su-
périeur des Petils-frères de M:'io (sic) quo le
traité passé avec lui avec 1 administration pé-
nitentiaire est résilié par 10 ministre des colo-
nies à parlir du 1" janvier 1904.
Les petits frères ds Mario étaient chargés de
l'internat des garçons de Néméara,près de Bou-
rail. Cette décision a été bien accueillie ici.
L'opinion générale est qu'elle est le commen-
cement des mesures prises poiw laïciser les ser-
vices hospitaliers et enseignants de la colonie.
Maintenant a quand la Il suppression de cetto
chose bizarre: les aumôniers pour forçais ?
A LA CAMPAGNE
La pousse du cheval
Un état morbide. - Le mouvement des
flancs et la respiration. — Le « sou-
bresaut ». — Autres symptômes.
Pour éviter la pousse. — Les mé-
faits du foin. — Un peu d'hy-
giène. — La vente des che-
vaux poussifs.
La pousse est un état morbide particulier au
cheval et qui est caractérisé par une certaine
difficulté dans l'acte de la respiration. Dans le
sens le plus restrictif du mot, la pousse n'est
pas, à proprement parler, una maladie; c'est
plutôt un ensemble de symptômes, communs
à des affections diverses qui atteignent lesvoies
respiratoires (emphysème pulmonaire, pneu-
monie ou pleurésie chronique, maladie du
cœur, paralysie du diaphragme, etc.). j
Comment peut-on reconnaître la pousse
du cheval?
La pousse consiste essentiellement dans l'al-
tération du rythme de la respiration et dans
l'irrégularité des mouvements du flanc. On
pourra la reconnaître assez aisément, chez un
cheval, en se basant sur les données suivantes:
En examinant le flanc d'un cheval sain, on
le voit alternativement s'élever pendant l'ins-
pirat:on et s'abaisser pendant l'expiration. Les
mouvements ont lieu sans à-coups, d'une ma-
nière calme, lento et continue.
Au contraire, chez le choval poussif, l'expi-
ration est à peine commencée qu'elle subit un
temps d'arrêt plus ou moins brusqué, suivant
le degré de morbidité où en est arrivé l'animal,
lo deuxième tomps ne l'expiration s'effectue
ensuite d'une façon régulière.
Le plus souvent, ainsi que cela vient d'être
indiqué, c'est pendant l'expiration que l'irré-
gularité dans la respiration se montre, mais il
arrive aussi qu'il se produit un arrêt pendant
l'inspiration.
En d'autres termes, l'inspiration et l'expira-
tion se font en deux temps distincts, séparés
par un arrêt que l'on nomme soubresaut,
coup de fouet, contre-temps ou double temps.
Les caractères généraux de la pousse sont
complétés par diverses manifestations telles
que l'écarlement des ailes du nez, une toux
sèche, sonore, quinteuse, sans ébrouement ni
rappel et un essouflement assez prolongé pen-
dant le travail. De plus, dans le cas de pousse
emphysémateuse assez prononcée, il se produit
par les narines un jetage crémeux et blan-
châtre.
Peut-on éviter la pousse ?
Celle affection frappe plus spécialement les
animaux que l'on soumet à des efforts violents,
à des allures rapides, à des sauts d'obstacles
ou à un tirage continu el pénible. Le dur tra-
vail auquel ces animaux sont condamnés pro-
voque une distension du tissu pulmonaire, ce
qui cause, le plus souvent, la rupture do ses
alvéoles. La nourriture influe aussi sur le dé-
veloppement de la pousse. Les chevaux nourris
abondamment de foin ont des tendances à de-
venir poussifs, parce que leur estomac, plein
d'aliments, comprima le diaphragme, lequel
presse les poumons dont il gène le fonctionne-
ment. Si ces foins contiennent des moisissures
ou sont poussiéreux, la pousse a d'autant plus
de chance do se déclarer rapidement.
Les jumonls poulinières sont aussi, fort sou-
vent, at teintes de pousse par suite de la com-
pression des poumons, occasionnée par le fœtus
pendant la gestation.
On pourrait donc, jusqu'à un certain point,
empêcher le développement de la pousse chez
le cheval, en mettant à profit la connaissance
des causes qui la produisent.
C'est ainsi que les chevaux trop ardents de-
vront, pour cette raison, être modérés et non
excités; on leur diminuera la ration d'avoine
si cela devient nécessaire.
Pour les chevaux de grog trait, on pourra
même aller jusqu'à supprimer complètement
la ration d'avoine, mais il faudra la remplacer
par des aliments concentrés non excilants, tels
que de l'orge concassée,du son,des féverolles.des
farineux, etc.
Enfin, d'une manière générale, on devra mé-
nager les chevaux, à quelque catégorie qu'ils
appartionnent; ne pas exiger d'eux des efforts
trop violents et leur servir une nourriture assez
concentrée, de façon à ne pas trop distendre
leur estomac.
L'hygiène des chevaux poussifs
Quaud la pousse est déclarée, il est absolu-
mont indispensable de donner très peu de foin
aux animaux, si l'on ne veut pas voir progres-
ser rapidement cette affection.
On conseille, dans ce cas, de donner de la
paillo, du son; de l'avoine, des carottes, des
fèverolles cuites, macérées ou grossièrement
broyées el mélangées avec des farineux ou de
la graine de lin, Ces soins hygiéniques doivent
d'ailleurs être complétés par uu traitement ap-
proprié. --
Les médicaments recommandés pour com-
battre la pousse sont pour la plupart à base
d'acide arsénieux.
Pour les chevaux de taille moyenne, on re-
commando de donner pondant les huit pre-
miers jours du traitement 3 centigrammes d'ar-
séniale de slryehinne et 1 gramme d'acide ar-
séuieux. Ces remèdes seront mélangés avec du
son et avec des farineux. Plus tard on aug-
mente ces doses et on arrive à donner 4 à 5
centigrammes d'arséniate de strychnine et
1 gr. 112 d'acide arsénieux. On recommande
enfin de distribuer du foin mouillé et des
fourrages verts aux animaux poussifs. L'u-
sage de fourrages secs hachés et mélangés
avec de la mélasse a aussi de très bons ré-
sultats.
La loi du 2 août 1884 et l'emphysème
pulmonaire
Aux termes de la loi du 2 août 1884, la
pousse, ou plutôt l'omphysème pulmonaire qui
en est la manifestation la plus commune, est
une cause d'annulation do venlo pour le cheval,
l'âne et le mulet.
D'après l'article 5 je la loi du 2 août 1884,1e
délai imparti pour intenter l'action rédhibitoire
est dû neuf jours francs, non compris le jour
fixé pour la livraison.
Dans ces conditions, quand on a acheté un
cheval dont la respiration parait anormale, la
première choso à faire est do le montrer à un
vélérinairo : s'il le reconnaît emphysémateux,
on doit en aviser immédiatement le vendeur et
lui demander de reprendre l'animal. Avant que
le délai de neuf jours ne soit écoulé, il faut
aussi présenter une roquêle an juge do paix du
lieu où le cheval se trouve pour provoquer la
nomination d'experts. Le vendeur peut être
appelé à l'expertise, à moins que le juge de paix
n'en ordonne autrement en raison de l'urgence
ou de J'éloignement.
A. MONTOUX.
•
EN TURQUIE
La question macédonienne
Sofia, 14 février.
On mande de source officieuse que la police
a arrêté cette nuit MM. Zontchef,Michaïlovski,
Stanischof ot d'autres personnalités des deux
comités macédoniens de Sofia.
Le gouvernement a décidé de dissoudre les
comités macédoniens en Bulgarie et de mettre
un tort conlou militaire sur la frontière de Ma*
cédoine. Le gouvernement a résolu de pren-
dre cette mesure pour prouver son ferme désir
de remplir ses devoirs internationaux et non
par suite d'uno demande de la Turquie, la-
quelle n'a pas formulé pareille demande.
Le procès des anciens ministres du cabinet
Ivanlchew et Radoslavow a commencé ce ma-
tiu devant la Haute-Cour.
Vienne, 14 février.
D'après la Neue Presse, les cercles diploma-
tiques de Vienne envisagent que le sultan sera
en possession du projet de réformes avant le
20 février.
La plupart des puissances de l'Europe ont
donné leur approbation au projet. Certaines
en ont critiqué quelques détails et ont proposé
de légères modifications ou des amendements.
UNE CIRCULAIRE DU GARDE DES SCEAUX
Les condamnations par défaut
Le garde des sceaux vient d'adresser aux procu-
reurs généraux la circulaire suivante :
Il arrive parfois que les tribunaux de répres-
sion prononcent, au cas de défaut d'un pré-
venu, el sur les réquisitions du ministère pu-
blic, des pénalités infiniment plus graves que
celles qu'ils infligent d'habitude après un débat
contradictoire.
Or, si le prévenu néglige la voie de l'oppo-
sition ou si, usant de cette voie de recours, il
se trouve encore dans la nécessité de faire dé-
faut, la condamnation deviendra définitive et il
subira une peico dont souvent le ministère pu-
blic aurait demandé lui-même l'atténuation,
ai le débat cAt été contradictoire sur l'oppo-
sition.
Et principe, le droit de faire défaut ne peut
être la cause d'une aggravation dans la péna-
lité, il appartient au ministère public autant
qu'il lui sera possible de rechercher et d'indi-
quer au tribunal les raisons de l'abstention du
prévenu : certaines, en effet, sont de nature à
la justifier dans une large mesure.
C'est en matière de simple police que les
observations présentes trouvent surtout leur
place. Ici, l'infraction est légère, souvent re-
connue ; le jugement est accepté d'avance. Pour
certains travailleurs la comparution entraînera
la perte d'une journée de travail et par suite de
salaire. C'est une peine nouvelle qui s'ajoutera
à celle qui sera prononcée. Leur abstention est
donc très souvent excusable et ne mérite pas
un surcroît do sévérité dans vos réquisitions.
Je vous prie, en conséquence, de vouloir bien
inviter vos substituts et los représentants du
ministère public près le tribunal de simple
police à prendre dans les affaires par.défaut
des réquisitions aussi modéréus que si le débat
était contradictoire.
Signé: VALLÉ.
UNE RUE KRUPP
(De notre correspondant parliculierl
Cologne, 14 février.
Par haine des socialistes et pour manifester
leurs sentiments belliqueux, plusieurs conseil-
lers municipaux ont proposé de donner le nom
de Krupp à la rue du Cimetière. Mais le maire,
ayant reçu un avis venant de très haut lieu, a
proposé à son tour de baptiser la rue en ques-
tion du nom de l'historien Weinsberg, né à
Cologne. Il paraît qu'à Berlin, oa désire
vivement que l'incident Krupp soit clos pour
jamais.
♦
-- --- LE MOUVEMENT POLONAIS
(De notre, correspondant particulier)
Cologne, 15 février.
La Ligue polonaise, qui comprend presque
toute la population de 200,000 Polonais de la
province rhénane et de la Westphalie, a tenu
son congrès à Bochum, Il ressort du compte
rendu lu par le secrétaire général que la Ligue
a organisé, l'an passé, 45 grandes réunions
populaires et qu'elle a distribué 10,000 livres
de lecture polonais. Les délégués du congrès
ont voté une résolution déclarant que les Po-
lonais ne donneront plus leurs voix au centre
(parti catholique) dont ils étaient jusqu'ici les
plus fervents partisans.
- -
UNE NOUVELLE FÉDÉRATION EN AMÉRIQUE
(De notre correspondant particulierl
New-York, 14 février.
Les républiques da Cosla-Rica, de Salvador
ot de Honduras ont entamé des négociations
dans le but de conclure une alliance contre le
Guatemala.
> Il s'agit évidemment de renouveler la tenta-
tive faite en 1895 pour créer une Fédération
de l'Amérique Centrale. A cotte époque déjà le
Guatemala s'est tenu à l'écart et a même mon-
tré quelques velléités d'hostilité contre la nou-
voIle fédération qui s'appelait Republica Mayor
(République plus grande). Le Cosla-Rica n'en
faisait pas non plus partie, en revanche le Ni-
caragua adhéra au traité d'Amalpa, base du
nouveau groupo.
la réorganisation de l'armée anglaise
(De notre correspondant particulier)
Londres, 14 février.
Dans les cercles militaires, on ne se dissimule
pas que les trois .corps d'armée qui doivent
composer l'armée anglaise, depuis la nouvelle
organisation, sont loin d'être complets. Chacun
devrait avoir trois divisions de deux brigades,
plus la cavalerie et l'artillerie. Seul, le pre-
mier corps d'armée a toutes ces unités, mais
les effectifs en sont bien faibles. Malgré cet état
de choses, on s'occupe do la création d'un 4%
d'un 5e et d'un 6e corps d'armée. Pour complé
ter co dernier, on sera obligé d'emprunter
quelques bataillons à la milice aux Yeomans et
aux volontaires.
DEUX DERAillEMENTS
A EpinaI. — Un mort et un blessé. —
La malveillance. — En Russie
Epinal, 14 février.
Le train do voyageurs 16,55, parti de Nancy à
9 h.112 du soir pour Epinal, a déraillé exactement
à 40 b. 45 dans la forêt entre Bayon et Charmes.
Le mécanicien Cousin a été tué et le chauffeur
Tandez légèrement blessé. Aucun voyageur n'a été
blessé. Les voies principales sont obstruées.
- La malveillance paraît n'être pas étrangère à cet
accident.
Le déraillement s'est produit à 3 kilomètres de
Charmes et à 7 de Bayon.
Le train contenait une trentaine de voyageurs.
Ils sont rentrés à 2 h. du matin à Epinal par un
train allant à Nancy, mais qui a dû rebrousser
chemin.
La machine, le fourgon, lo tonder et les wagons
de t Tt classe sont brisés. La circulation est rétablie
sur uno seule voie.
Le parquet de Mirecourt et les agents supérieurs
do la Compagnie à Nancy procèdent à une en-
quête. On persiste à croire à la malveillance. Des
rails auraient été déboulonnés.
Au bas d'un talus
Ekatérinoslaw (Russie), fi février.
Dans le voisinage de la station de Slatoust, un
train de voyageurs a déraillé; quatro wagons de
voyageurs ont été renversés en bas d'un talus :
deux voyageurs Qnt été tués, uno trentaine d'au-
tres, avec lo receveur du train, sont grièvement
blessés j eufla uuo quinzaine sont blessés légère-
ment.
A LA CHAMBRE
LES BOUILLEURS DE CRU
Au début de la séance. M. Salis dit qu'il a
été porté par erreur comme s'étant abstenu
dans la scrutin public à la tribune de la veille:
il a voté contre la disjonction. M. Salis ajoute
que la Chambre tout entière est intéressée à
ce que ces faits regrettables ne puissent se re-
nouveler.
M. Etienne, qui préside, défend le bureau
qui ne saurait, en tout cas, être incriminé.
C'est à la sollicitation de nombreux collègues
qu'il a renoncé au pointage.
M. Salis se demande si l'erreur commise
n'aurail pas été volontaire,
M. Etienne. — Pour l'avenir, il sera plus
simple de laisser faire le pointage.
M. Lamendin déclare qu'il y a nécessité de
remanier le règlement.
La Chambre adopte un certain nombre de
projets d'intérêt local.
Et l'on arrive à l'éternelle question des bouil-
leurs de cru.
M. Flandin voudrait, qu'au lieu de régle-
menter le privilège des bouilleurs de cru, le
gouvernement déposât un projet de loi orga-
nisant le monopole des jeux au profit de
l'Etat.
M. Flandin. — Ce serait un impôt moralisa-
teur, que l'opinion publique accueillerait favora-
blement.
M. Doumer, président de la commission du
budget. — Ces considérations très intéressantes
n'ont rien à voir avec la loi. Je demande à Flan-
din d'accepter le renvoi de sa proposition à la
Commission de la réforme de l'impôt.
Entendu.
LIMPOT SUR LE REVENU
Au moment où l'on s'y attend le moins, la
discussion se porte sur l'impôt sur le revenu.
Cela, parce que M. Lasies propose au gouver-
nement d'appliquer l'impôt sur le revenu aux
traitements des fonctionnaires.
M. Lasies. — L'expérienco a été tentée en
Roumanie. Ainsi, l'on a diminué les charges du
budget de 13 0i0.
Lo fonctionnaire tcuche un revenu certain. Il
serait très juste de frapper ce revenu d'un impôt.
Le ministre des finances n'a pas voulu toucher
aux fonctionnaires.
M. Uouvier. — Mais, pendant toute la dis-
cussion du budget, on m'a demandé d'augmenter
leurs traitements.
Le président de la commission du budget
demande le renvoi du projet do M. Lasies à la
commission de la réforme des impôts.
M. Lasies. — M. Jaurès avait, en Janvier;
déposé une motion relative à l'impôt sur le reve-
nu. Que ne la reprend-il aujourd'hui?
M. Lacombe dit qu'il est partisan convaincu
de l'impôt sur le revenu. Mais cette question
n'a rien à faire dans la loi sur les bouilleurs
de cru.
M. Lacombe. — Personne ne pense qu'on
puisse, en ce momani, incorporer l'impôt sur le
revenu dans le budget actuel.
Tout ce qu'on peut faire, c'est d'inviter le gou-
vernement à présenter cette réforme pour le pro-
chain budget.
M. Magniaudé, — La Chambre a déjà voté
cette motion.
M. Lacombe. — Je dépose une motion ten-
dant à inviter le gouverpement à incorporer l'im-
pôt sur le revenu dans le projet de loi sur les con-
tributions directes.
Discours de M. Rouvier
M. Rouvier, avec son aisance et sa netteté
habituelles, donne l'avis du gouvernement sur
la question qui se trouve incidemment posée.
Voici les passages essentiels de cette remarqua-
ble improvisation:
M. Rouvier. — L'an dernier, le gouverne-
ment a pris l'engagement de préparer un impôt
sur le revenu destiné à remplacer l'impôt mobilier
et l'impôt des portes et fenêtres. Cet impôt, le gou-
vernement l'a déclaré, ne serait pas un impôt sur
le revenu global et progressif.
A aucun moment, le ministre n'a caché qael était
son sentiment.
Il a expliqué qu'il avait trouvé la trésorerie dans
un état. up peu gflné. (Rires.)
Il a fait la conversion. Il a fait ressusciter des
ressources nouvelles. Mais les campagnes entre-
prises contre les finances publiques ont créé une
situation délicate, et on a vu baisser la rente.
Le ministre a estimé qu'il ne fallait pas aggraver
encore cette situation en déposant un projet d'im-
pôt sur le revenu.
M. Plichon. — Alors un pareil impôt aggra-
verait la situation ?
M. Rouvier. — Ce n'est pas un secret que le
marché financier n'est pas partisan de l'impôt sur
le revenu.
Voix à l'extrême-gauche. — Qu'est-ce que ça peut
nous faire ?
M. Lucien Cornet. — La République ne
peut pas capituler devant les financiers.
M. Rouvier. — Plus on veut cette réforme,
plus il importe de ne pas la compromettre en la
présentant à un moment mal choisi.
Cependant si les amis de M. Lasies voulaient se
joindre à lui pour inviter le gouvernement à dé-
poser un projet de loi portant impôt sur le revenu
la tache du ministre serait facilitée. Il aurait d'a-
vance la droite et la gauche avec lui.
M. Magniaudé dépose une motion décidant
que la Chambre, dès sa rentrée de Pâques, dis-
calera l'impôt sur le revenu.
M. Charles Dumont dit qu'il votera la propo-
silion Lasies.
Répondant à un mot do M. Dumont, M.
Rouvier s'écrie :
- Diro que l'avenir de la République est
lié à la liberté de la fraude, c'est calomnier la
République! (Vifs appJaudissements.)
Allocution de M. Jaurès
M. Jaurès vient insister en faveur de l'impôt
sur le revenu.
M. Jaurès. — Je prie le ministre des finances
de ne pas abuser des avantages que lui font
involontairement et gracieusement M: Lasies et ses
collègues.
Il a été bien entendu que l'impôt sur le revenu
devait être un impôt de remplacement, et non pas
un impôt de superposition ( très bien).
Mais si le ministre attend que la tactique actuelle
de diversion, trop commode, ait pris fin, il attendra
longtemps, trop longtemps.
Si le Gouvernement devait, pour ménager cer-
taines puissances, ménager ses adversaires eux-
mêmes, c'est à toute la politique du parti républi-
cain qu'il faudrait renoncer.
Mais la bataille perdue dans la campagne contre
les caisses d'épargne montre que le meilleur moyen
de sauver le crédit public do toutes Jes agressions
sournoises est de ne pas capituler (Appl. à gauche.
Protestations à droite).
C'est au moment où la réforme de l'impôt sur le
revenu est désirée par le parti républicain, qu'en
ajournant la collaboration entière qu'il doit à sa
majorité, le gouvernement expose cette majorité à
se précipiter elle-même, par des mesures qui ne
seraient pas suffisamment étudiées, vers la réalisa-
tion do la réforme.
En passant, notons que M. Jaurès se défend
contre les soupçons des droitiers qui voudraient
trouver dans ses paroles quelque chose de per-
sonnel vis-à-vis du ministre des finances.
Le président de la commission se déclare
opposé au vole do toute motion relative à l'im-
pôt sur le revenu. Ce n'est pas avec des pro-
jets de résolution qu'on fera avancer la ques-
tion.
Le renvoi des trois motions déposées à la
commission de législation fiscale est ordonné
par 344 voix contre 215.
Série d'amendements
M. Laniel développe un amendement ten-
dant à remplacer les articles 17 à 23 par des
qjPOjlLious avaut pour but do faire cesser la
situation privilégiée dont jouissent aclaellet;
ment en France les alcools nocifs d'industrie.
au détriment des alcools naturels de fruits.
La Commission repousse l'amendement. II
n'est pas adopté.
M. Cunéo.d'Ornano demande si les déten-
teurs actuels d'eau de vie sont mis hors de
cause. J
M. Rouvier. — C'est entendu. -
Par 296 voix contre 248, le premier paragta
phe de l'ariicle 17 est adopté.
M. Mulac demande qu'à l'avenir tout distil-
lateur soit obligé d'indiquer la provenance da1
vin qu'il met en œuvre.
Malgré l'opposition de M. Doumer, qui
trouve quo cette disposition aurait sa place
dans le règlement, l'amendement. est adopté.
M. Lauraine demande la disjonction du deo-
xième paragraphe de l'art. 17 et des art. 18
et 19. -
M. Lauraine estime que les garanties accor-
dées aux petits bouilleurs remettent l'oduvro du
ministre des finanças en question.
Ironiquement, il s'écrie : --
— Si on veut que la loi donne ce qu'on en attend
il faut établir l'exercice!
M. Rouvier. — Pour établir l'exercice, cher
un million de cultivateurs, il faudrait des millions
d'agents nouveaux.
M. Lauraine. — C'est exact. Aussi l'exercice
étant impossible, et l'inventaire étant insuffisant,
lo fisc n'a aucune garantie.
La loi de 1816 suffit pour empêcher la fraude.
Le président de la commission dit que l'on
no propose pas autre chose qu'une nouvelle
disjonction, qui a ce caractère particulier de
survenir au milieu d'un article.
M. Lannes de Montebello demande que la
Chambre commence par voler les articles 18
et 19 qui déclarent que les bouilleurs sont sou-
mis à la prise en charge, avant do voter le
texte qui accorde certaines dispenses.
M. Uouvier. — Je ne m'oppose pas à cett
procMure, si l'on admet t'artich 17, tel qu'ie
vient d'être adopté, comme acquis. 1
M. Poincaro demande que le 2' paragraphe
soit réservé, par cela même qu'il contient une
dérogation au paragraphe lor. Le ministre des
finances dit que c'est entendu, et qu'ainsi la
partie votée do l'article 17 devient l'article 17
môme.
La suite de la discussion est renvoyée à la
prochaine séance. 1
Les affaires macédoniennes
M. G. Berry rappelle que la Chambre avait
fixé à lundi la discussion des interpellations
sur les affaires étrangères.
Il ya vraiment intérêt à ne pas ajourner cette
discussion. Les événements de Macédoine sont
brûlants. L'orateur ne s'oppose pas à ce que
la Chambre continue lundi la discussion du
budget ; mais il demande la fixation de la dis-
cussion de ces interpellations au lundi 23 fé-
vrier.
La Chambre adopte cette date.
B. D.
Les Coulisses des Chambres
Le budget an Sénat
La commission des finances du Sénat, conti-
nuant officieusement l'examen du buget de
1903,s'est occupée hier du budget des colonies.
Elle a entendu M. Doumergue, qui a demandé
le maintien des crédits de son ministère que la
commission se propose de réduire.
Pour l'eau potable
La commission du budget, sur le rapport de
M. Ruau, a adopté hier un amendement do
M. Empereur et de plusieurs de ses collègues
tendant à autoriser un prélèvement supplémen-
taire pouvant aller jusqu'à 1 0i0 sur la masse
des sommes engagées au pari mutuel là où le
prélèvement ne dépasse pas actuellement 7 QjO.
Le produit de ce prélèvement supplémentaire
sera affecté à subventionner dans les commu-
nes à faibles ressources budgétaires des tra-
vaux d'assainissement notamment ceux d'ad-
duction d'eau potable.
Voir à la 3° page
les Dernières Dépêches
de la nuit et
la Revue des Journaux
du matin
Ba assassinat politique d'il y a 25 ans
(De notre correspondant particulierf
Rome, 14 février.
Il y a environ 25 ans que Raphaël Sonzogno,
rédacteur de K Capitale, a été poignardé dans
un bureau par le nommé Luciani, qui n'était
que l'instrument d'une puissante coterie poli- •
tique. L'affaire n'avait pas été tout à fait
éclaircie, mais l'opinion publique était unani-
me à déclarer que Raphaël Sonzogno s'était
alliré des haines pour avoir révélé les tripota-
ges de certains hommes politiques. Luciani a
été condamné aux travaux forcés à perpétuité
et est mort en prison. Son frère est allé chez
l'inspecteur pour retirer l'argent et les manus-
crits du forçat décédé. Les autorités ont refusé
de rendre quelques-uns de ces papiers qui, dit-
on, contiennent des révélations fort intéres-
santes.
L'INSURRECTION AU MAROC
Madrid, 14 février.
Les dépêches de Tanger aux journaux ne
confirment pas la nouvelle annonçant que le
prétendant se serait noyé dans le Sebou.
Les dernières dépêches de Melilla annoncent
que des combats 30nt engagés entre les Kabyles
des anvirons de cette ville, les uns partisans,
les autres adversaires du prétendant.
gib.
AU VENEZUELA
Protocoles signés
Enfin, lés protocoles ont été signés - un
vendredi 13, feront remarquer les gens supers-
titieux — à 11 h. du soir, à Washington, par
M. Bowen pour le Venezuela et par les ambas-
sadeurs des puissances alliées. L'Italie a retiré,
au dernier moment, sa demande d'augmenta-
tion du versement que le Venezuela doit lui
faire immédiatement.
M. Bowen a signé en double exemplaire
pour le Venezuela ; sir Mikhaël Herbert pour
la Grande-Bretagne ; le major Des PIanchoc
pour l'Italie, et le baron de Steruburg pour
l'Allemagne.
Indépendamment des conditions déjà con-
nues, les protocoles stipulent la restitution au
Venezuela de tous les navires de guerre et de
la marine marchande capturés.
Ils contiennent tous une clause relative au
renouvellement des traités d'amitié et de com-
merce actucls.
Le second groupe de protocoles qui va être
discuté immédiatement traite de la procéduro
qui sera suivie à la Haye. Indépendamment
du Venezuela, toutes les nations réclamantes
seront autorisées à se faire représenter devant,
la Cour de la Haye,, pour combattre les de-;
mandes de traitement privilégié mises en avant;
par les alliés. !
Us arbitres de la Havo seront au nombre <~
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Adresser lettres el mandais à l'administrateur
NOS LEADERS
Si vous êWs socialistes. Il
Les députés de la droite ne sont pas
sans être frappés de la rapidité et de
l'aisance avec lesquelles se développent
les partis d'avant-garde. Quand Cle-
menceau faisait ses premières armes,
l'extrême-gauche ne formait qu'une
phalange aussi petite par le nombre que
grande par le courage et par la com-
bativité. Aujourd'hui, les radicaux-
socialistes et les socialistes-collectivis-
tes comptent ensemble de 225 à 250
voix. De sorte qu'avec l'appoint de
quelques voix simplement radicales, les
plus hardis démocrates suffisent à
constituer une majorité à la Chambre.
Quant aux libéraux qui n'ont pas défi-
nitivement passé à la réaction, ils sont
de-plus en plus « radicalisants », autre-
ment ils n'auraient aucun rôle à jouer.
Les nationalistes et les cléricaux se
rendent compte enfin de ce qu'il y a
d'invincible dans la puissance popu-
laire. Et, sans espoir, je suppose, ils
essaient de s'appuyer sur les forces
qu'ils ont toujours combattues et par
lesquelles ils ont été vaincus.
Tel était l'état d'esprit de M. Lasies
venant hier reprocher au parti du pro-
grès de ne pas établir assez vite l'impôt
sur le revenu.
M. Rouvier a raillé avec une exquise
ironie le zèle réformateur des bonapar-
tistes.
- Ah! messieurs, leur a-t-il dit, si
vous êtes socialistes, maintenant, ma
tâche est bien facile. La gauche veut
l'impôt sur le revenu ; vous le récla-
mez aussi; avec l'unanimité du Parle-
ment derrière moi, je ne crains point
les intérêts d'argent, si considérables
qu'ils soient, que pourrait inquiéter
l'offensive résolu du ministre des fi-
nances. Du reste, souhaitant l'impôt
sur le revenu, vous me fournirez les
moyens de vous le donner. Vous allez
suspendre l'abominable campagne que
votre presse mène contre le crédit pu-
blic et contre les caisses d'épargne.
Nous allons traverser une période de
confiance et de concorde ; la rente va
monter. Ah ! oui, dans des conditions
si favorables, l'impôt sur le revenu
s'impose ; faisons-le.
M. Lasies et ses amis détournèrent la
conversation. Vous sentez bien qu'il
leur était impossible de prendre l'enga-
gement auquel M.Rouvier les conviait.
Nous avons dit déjà de quelles caisses
sortaient les ballots de valeurs qui, je-
tés sur le marché, ont fait baisser la
rente. Seuls, les supérieurs des congré-
gations seraient maîtres de fermer cer-
tains mystérieux robinets.
Les droitiers, qui distinguent mal
quelles différences séparent la démago-
gie du socialisme, avaient cru adroit de
donner, à leur manifestation d'hier, la
forme d'une attaque contre les abus du
fonctionnarisme.
II est clair que les réactionnaires se-
raient désolés, si on réduisait le nom-
bre des fonctionnaires. L'œuvre d'épu-
ration du personnel de la République
n'a pas été encore sérieusement entre-
prise. De sorte que modérés — et
même cléricaux et monarchistes —
abondent dans toutes les administra-
tions. En frappant le fonctionnarisme,
on atteindrait certes — nos amis? Non,
les créatures de l'opposition rétrograde.
M. Lasies proposait de soumettre à
un impôt sur le revenu les appointe-
ments des fonctionnaires.
— Mais, pendant toute la discussion
du budget, s'est écrié M. Rouvier, on
m'a demandé de relever ces appointe-
ments!
— Oh ! a repris M. Lasies, les petits
fonctionnaires ne paieront pas mon
impôt.
La proposition, ainsi défigurée, ne
méritait plus d'être discutée. Pour les
appointements trop importants, pour
les bénéfices des cumulards — car il en
reste, çà et là, quelques-uns, pour l'hu-
miliation des lois — il y a des réduc-
tions plus sérieuses à opérer que celles
qui résulteraient d'un impôt insigni-
fiant.
Puisque les bonapartistes s'occupaient
de fonctionnaires, ils auraient bien dû
s'occuper de la catégorie la plus inté-
ressante : celle des instituteurs. Et pour
ces derniers, il ne saurait être question,
n'est-ce pas, de réductions de crédits.
Si vous êtes socialistes, désormais, ô
gens de la droite, vous pourrez vous
occuper d'un problème que nous sou-
met un de nos vieux lecteurs.
Il nous rappelle, dans une lettre fort
bien tournée, un passage d'un de nos
articles, où nous avions dénoncé les
traitements de 123 fr. par mois que tou-
chent beaucoup de maîtres, à l'âge de
45 ans. 1
Notre correspondant nous écrit :
Il y a plus fort. Il y a des instituteurs — je
suis de ceux-là, malheureusement — qui, bien
qu'âgés de SOans.et comptant 31 années-deser-
vice, sont encore au traitement de 125 fr. par
mois, ou plutôt de 118 fr,, déduction faite do
la retenue pour la retraite.
Ne serait-il point équitable de promouvoir
en première classe,à partir du 1" janvier 1903,
les maîtres gui so trouvent dans ce cas ? Si-
non, no pourrait-on obtenir une rectification
de traitement en leur faveur, en leur allouant
autant de-fois 300 francs qu'ils comptaient
fl'années do service en plus do,28 ans et 9 mois
$n 31 décembre dernier ?
lis se trouveraient simplement sur le même
pied quo leurs dovanciers, qui, par circulairo
ministérielle en date du H juin 1900, ont été
promus en 2' classe, alors qu'ils comptaient
28 ans et 9 mois de service au 31 décem-
bre 1S99.
La mesure prise en faveur de ces derniers
n'avait certainement pas pour but de créer une
catégorie de privilégiés parmi les instituteurs.
Elle serait entachée d'arbitraire, si elle n'était
pas destinée à se renouveler.
Oui, si désormais vous êtes socialis-
tes — et plus socialistes que nous —
ô réactionnaires, vous pourriez vous
occuper de faire aboutir les revendica-
tions de fonctionnaires si déshérités.
Mais je ne sais quel instinct me dit
que nous ferons mieux de transmettre
la requête des instituteurs à leur chef,
a leur défenseur et à leur protecteur :
M. Chaumié, ministre de l'instruction
publique.
Hugues Destrem.
-«O> .-"'-i..
LE JUGE RESPONSABLE
A propos de quelques lignes par lesquelles
nous avons signalé à nos lecteurs un jugement
humain et sage, un magistrat nous communi-
que de bien intéressantes réflexions.
J'ai remarqué, nous dit-il en subslanco,
qu'ayant à louer un tribunal, vous n'avez pas
réservé vos félicitations au président. Vous
avez eu raison do no pas cacher l'importance
du rôle joué par ses collègues. Trop souvent
les journalistes semblent se ligurer que le pré-
sident du tribunal est souverain en présonce du
justiciable. A lire les gazettes, croirait-on qu'il
y ait à Château-Thierry d'autres juges que
l'excellent M. Magnaud? Quand un tribunal
rend un jugement heureux, le président est
CDuvors de fleurs; en cas contraire, il est en
butte aux pires avanies.
Cependant, la vérité est que le président
seul no peut rien. Il faut on toutes circons-
tances âssocior les assesseurs au président, les
encourager.
Et notre correspondant a joute les lignes
suivantes, que nous reproduisons textuelio-
ment :
Le secret de la délibération est le grand mal; il
favorisa plus la lâcheté que le courage. S'il a
été considéré comme une garantie pour le juge, il
est en réalité l'obstacle à toute pensée généreuse.
Il est aussi la source do toute? les trahisons. L'idéal
est le juge unique, responsable devant l'opinion
publique personnellement de tous ses actes et de
toutes ses pensées, respectueux serviteur de la loi,
mais armé par la loi elle même du pouvoir d'en
tempérer la rigueur.
Nous ne savons si l'avenir nous réserve do
voir triompher les idées do notre ami le juge
de X. Mais nous croyons avoir montré qu'il
y a dans la magistrature française des hom-
mes qui se font la plus haute opinion de leur
devoir et qui savent réclamer la responsabilité
de leurs actes.
UN EMPIÈTEMENT
Je "ne saurais trop engager le Président du
Conseil à persister dans l'attitude qu'il a prise
vis-à-vis du Vatican à propos des nominations
réconteb dos titulaires de quelques évêchés. Il
faut mettre fin aux prétentions exorbitantes du
Saint-Siège. Le Concordat, puisqu'il existe, ne
doit point rester lettre-morte.
Voici le point sur lequel s'est élevé le-conflit.
Le Conseil d'Etat refuse d'enregistrer les bulles
d'investitures de M. Campistron, nommé évê-
qne d'Annecy ot de M. Benoin de Beauséjour
nommé évêque de Carcassonne. Ces bulles con-
tiennent, en effet, la formule suivante : sEmi-
lias LoubetJ'rœsesReipublicae Gallorum nomi-
navit nobîs. Ce qui implique que c'est le gou-
vernement français qui a fait la présentation
au Saint Siège et que c'est ce dernier qui a dé-
finitivement choisi.
Or, cela est manifestement contraire à l'es-
prit et à la lettre du Concordat. L'article 4 do
co document est ainsi conçu :
« Le premier consul de la République nom-
mera aux archevêchés. Sa Sainteté conférera
l'institution canonique. »
Les droits du gouvernement et ceux de la
papauté sont nettement délimilés. Or, la for-
mule omployéo dans les bulles dont il s'agit
tondrait à faire croire que le droit de rElût
français est non pas un droit do nomination
directe; mais un simple droil de désignation.
M. Combes a donc parfaitement raison do
demander que dorénavant, le Saint Siège sup-
prime dans &es bulles d'investiture le petit mot
nobis qui, au premier abord, semble do pou
d'importance, mais qui, en réalité, suffit à
transformer complètement le sens de la phrase
latine.
Il est vrai que, jusqu'à présent, le Conseil
d'Etat avait toujours laissé passer cette rédac-
tion, tout en faisant d'ailleui-s les plus expres-
ses réserves. Colle concossion momentanée
satisfait amplemont l'amour-propre du Vatican
qui se froisse aujourd'hui que le provisoire
menace de n'être point définitif.
Le Concordatest un trailé nétaste qui devrait
être depuis longtemps dénoncé. Ce n'est pas
une raison parce qu'il subsiste pour ne l'appli-
quer que dans les parties qui sont défavora-
bles à l'Etat laïque.
Les conventions sont la loi des contractants,
Si l'Eglise tient à cc que l'acte du 18 germinal
an X soit respecté dans toute sa teneur, qu'elle
commence par le respecter elle-même.
Quant nu gouvernement, il a le droil et le
dovoir do s'opposer aux empiétements répétés
et illégaux du Vatican. Il saura aller jusqu'au
bout el vaincre les résistances de la curie ro-
maine. Toute reculade serait uns faiblesse im-
pardonnable. — L. Annbrvster.
jn,— n- , | | „rx
LE FROID AUX INDES
(De noire correspondant particulier/
Bombay, 14 février.
La saison d'été, qui devrait commencer
maintenant aux Iudes, a débuté par un froid
intense, dont les météorologistes ne s'expli-
quent pas les causes. La neigo est tombée à
Caboul, puis une tourmente de neige s'est pro-
duite dans toute la région de Scistan el a tra-
versé l'Inde supérieure. Lo froid a affecté même
la Bongalie, où le prix des vêlements pour in-
digènes a doublé en quelques jours.
La laïcisation aus Colonies
(De notre correspondant particulier)
Nouméa, 13 février.
Je suis informé quo le gouverneur de la Nou-
velle-Calédonie vient de fairo connaîtro au su-
périeur des Petils-frères de M:'io (sic) quo le
traité passé avec lui avec 1 administration pé-
nitentiaire est résilié par 10 ministre des colo-
nies à parlir du 1" janvier 1904.
Les petits frères ds Mario étaient chargés de
l'internat des garçons de Néméara,près de Bou-
rail. Cette décision a été bien accueillie ici.
L'opinion générale est qu'elle est le commen-
cement des mesures prises poiw laïciser les ser-
vices hospitaliers et enseignants de la colonie.
Maintenant a quand la Il suppression de cetto
chose bizarre: les aumôniers pour forçais ?
A LA CAMPAGNE
La pousse du cheval
Un état morbide. - Le mouvement des
flancs et la respiration. — Le « sou-
bresaut ». — Autres symptômes.
Pour éviter la pousse. — Les mé-
faits du foin. — Un peu d'hy-
giène. — La vente des che-
vaux poussifs.
La pousse est un état morbide particulier au
cheval et qui est caractérisé par une certaine
difficulté dans l'acte de la respiration. Dans le
sens le plus restrictif du mot, la pousse n'est
pas, à proprement parler, una maladie; c'est
plutôt un ensemble de symptômes, communs
à des affections diverses qui atteignent lesvoies
respiratoires (emphysème pulmonaire, pneu-
monie ou pleurésie chronique, maladie du
cœur, paralysie du diaphragme, etc.). j
Comment peut-on reconnaître la pousse
du cheval?
La pousse consiste essentiellement dans l'al-
tération du rythme de la respiration et dans
l'irrégularité des mouvements du flanc. On
pourra la reconnaître assez aisément, chez un
cheval, en se basant sur les données suivantes:
En examinant le flanc d'un cheval sain, on
le voit alternativement s'élever pendant l'ins-
pirat:on et s'abaisser pendant l'expiration. Les
mouvements ont lieu sans à-coups, d'une ma-
nière calme, lento et continue.
Au contraire, chez le choval poussif, l'expi-
ration est à peine commencée qu'elle subit un
temps d'arrêt plus ou moins brusqué, suivant
le degré de morbidité où en est arrivé l'animal,
lo deuxième tomps ne l'expiration s'effectue
ensuite d'une façon régulière.
Le plus souvent, ainsi que cela vient d'être
indiqué, c'est pendant l'expiration que l'irré-
gularité dans la respiration se montre, mais il
arrive aussi qu'il se produit un arrêt pendant
l'inspiration.
En d'autres termes, l'inspiration et l'expira-
tion se font en deux temps distincts, séparés
par un arrêt que l'on nomme soubresaut,
coup de fouet, contre-temps ou double temps.
Les caractères généraux de la pousse sont
complétés par diverses manifestations telles
que l'écarlement des ailes du nez, une toux
sèche, sonore, quinteuse, sans ébrouement ni
rappel et un essouflement assez prolongé pen-
dant le travail. De plus, dans le cas de pousse
emphysémateuse assez prononcée, il se produit
par les narines un jetage crémeux et blan-
châtre.
Peut-on éviter la pousse ?
Celle affection frappe plus spécialement les
animaux que l'on soumet à des efforts violents,
à des allures rapides, à des sauts d'obstacles
ou à un tirage continu el pénible. Le dur tra-
vail auquel ces animaux sont condamnés pro-
voque une distension du tissu pulmonaire, ce
qui cause, le plus souvent, la rupture do ses
alvéoles. La nourriture influe aussi sur le dé-
veloppement de la pousse. Les chevaux nourris
abondamment de foin ont des tendances à de-
venir poussifs, parce que leur estomac, plein
d'aliments, comprima le diaphragme, lequel
presse les poumons dont il gène le fonctionne-
ment. Si ces foins contiennent des moisissures
ou sont poussiéreux, la pousse a d'autant plus
de chance do se déclarer rapidement.
Les jumonls poulinières sont aussi, fort sou-
vent, at teintes de pousse par suite de la com-
pression des poumons, occasionnée par le fœtus
pendant la gestation.
On pourrait donc, jusqu'à un certain point,
empêcher le développement de la pousse chez
le cheval, en mettant à profit la connaissance
des causes qui la produisent.
C'est ainsi que les chevaux trop ardents de-
vront, pour cette raison, être modérés et non
excités; on leur diminuera la ration d'avoine
si cela devient nécessaire.
Pour les chevaux de grog trait, on pourra
même aller jusqu'à supprimer complètement
la ration d'avoine, mais il faudra la remplacer
par des aliments concentrés non excilants, tels
que de l'orge concassée,du son,des féverolles.des
farineux, etc.
Enfin, d'une manière générale, on devra mé-
nager les chevaux, à quelque catégorie qu'ils
appartionnent; ne pas exiger d'eux des efforts
trop violents et leur servir une nourriture assez
concentrée, de façon à ne pas trop distendre
leur estomac.
L'hygiène des chevaux poussifs
Quaud la pousse est déclarée, il est absolu-
mont indispensable de donner très peu de foin
aux animaux, si l'on ne veut pas voir progres-
ser rapidement cette affection.
On conseille, dans ce cas, de donner de la
paillo, du son; de l'avoine, des carottes, des
fèverolles cuites, macérées ou grossièrement
broyées el mélangées avec des farineux ou de
la graine de lin, Ces soins hygiéniques doivent
d'ailleurs être complétés par uu traitement ap-
proprié. --
Les médicaments recommandés pour com-
battre la pousse sont pour la plupart à base
d'acide arsénieux.
Pour les chevaux de taille moyenne, on re-
commando de donner pondant les huit pre-
miers jours du traitement 3 centigrammes d'ar-
séniale de slryehinne et 1 gramme d'acide ar-
séuieux. Ces remèdes seront mélangés avec du
son et avec des farineux. Plus tard on aug-
mente ces doses et on arrive à donner 4 à 5
centigrammes d'arséniate de strychnine et
1 gr. 112 d'acide arsénieux. On recommande
enfin de distribuer du foin mouillé et des
fourrages verts aux animaux poussifs. L'u-
sage de fourrages secs hachés et mélangés
avec de la mélasse a aussi de très bons ré-
sultats.
La loi du 2 août 1884 et l'emphysème
pulmonaire
Aux termes de la loi du 2 août 1884, la
pousse, ou plutôt l'omphysème pulmonaire qui
en est la manifestation la plus commune, est
une cause d'annulation do venlo pour le cheval,
l'âne et le mulet.
D'après l'article 5 je la loi du 2 août 1884,1e
délai imparti pour intenter l'action rédhibitoire
est dû neuf jours francs, non compris le jour
fixé pour la livraison.
Dans ces conditions, quand on a acheté un
cheval dont la respiration parait anormale, la
première choso à faire est do le montrer à un
vélérinairo : s'il le reconnaît emphysémateux,
on doit en aviser immédiatement le vendeur et
lui demander de reprendre l'animal. Avant que
le délai de neuf jours ne soit écoulé, il faut
aussi présenter une roquêle an juge do paix du
lieu où le cheval se trouve pour provoquer la
nomination d'experts. Le vendeur peut être
appelé à l'expertise, à moins que le juge de paix
n'en ordonne autrement en raison de l'urgence
ou de J'éloignement.
A. MONTOUX.
•
EN TURQUIE
La question macédonienne
Sofia, 14 février.
On mande de source officieuse que la police
a arrêté cette nuit MM. Zontchef,Michaïlovski,
Stanischof ot d'autres personnalités des deux
comités macédoniens de Sofia.
Le gouvernement a décidé de dissoudre les
comités macédoniens en Bulgarie et de mettre
un tort conlou militaire sur la frontière de Ma*
cédoine. Le gouvernement a résolu de pren-
dre cette mesure pour prouver son ferme désir
de remplir ses devoirs internationaux et non
par suite d'uno demande de la Turquie, la-
quelle n'a pas formulé pareille demande.
Le procès des anciens ministres du cabinet
Ivanlchew et Radoslavow a commencé ce ma-
tiu devant la Haute-Cour.
Vienne, 14 février.
D'après la Neue Presse, les cercles diploma-
tiques de Vienne envisagent que le sultan sera
en possession du projet de réformes avant le
20 février.
La plupart des puissances de l'Europe ont
donné leur approbation au projet. Certaines
en ont critiqué quelques détails et ont proposé
de légères modifications ou des amendements.
UNE CIRCULAIRE DU GARDE DES SCEAUX
Les condamnations par défaut
Le garde des sceaux vient d'adresser aux procu-
reurs généraux la circulaire suivante :
Il arrive parfois que les tribunaux de répres-
sion prononcent, au cas de défaut d'un pré-
venu, el sur les réquisitions du ministère pu-
blic, des pénalités infiniment plus graves que
celles qu'ils infligent d'habitude après un débat
contradictoire.
Or, si le prévenu néglige la voie de l'oppo-
sition ou si, usant de cette voie de recours, il
se trouve encore dans la nécessité de faire dé-
faut, la condamnation deviendra définitive et il
subira une peico dont souvent le ministère pu-
blic aurait demandé lui-même l'atténuation,
ai le débat cAt été contradictoire sur l'oppo-
sition.
Et principe, le droit de faire défaut ne peut
être la cause d'une aggravation dans la péna-
lité, il appartient au ministère public autant
qu'il lui sera possible de rechercher et d'indi-
quer au tribunal les raisons de l'abstention du
prévenu : certaines, en effet, sont de nature à
la justifier dans une large mesure.
C'est en matière de simple police que les
observations présentes trouvent surtout leur
place. Ici, l'infraction est légère, souvent re-
connue ; le jugement est accepté d'avance. Pour
certains travailleurs la comparution entraînera
la perte d'une journée de travail et par suite de
salaire. C'est une peine nouvelle qui s'ajoutera
à celle qui sera prononcée. Leur abstention est
donc très souvent excusable et ne mérite pas
un surcroît do sévérité dans vos réquisitions.
Je vous prie, en conséquence, de vouloir bien
inviter vos substituts et los représentants du
ministère public près le tribunal de simple
police à prendre dans les affaires par.défaut
des réquisitions aussi modéréus que si le débat
était contradictoire.
Signé: VALLÉ.
UNE RUE KRUPP
(De notre correspondant parliculierl
Cologne, 14 février.
Par haine des socialistes et pour manifester
leurs sentiments belliqueux, plusieurs conseil-
lers municipaux ont proposé de donner le nom
de Krupp à la rue du Cimetière. Mais le maire,
ayant reçu un avis venant de très haut lieu, a
proposé à son tour de baptiser la rue en ques-
tion du nom de l'historien Weinsberg, né à
Cologne. Il paraît qu'à Berlin, oa désire
vivement que l'incident Krupp soit clos pour
jamais.
♦
-- --- LE MOUVEMENT POLONAIS
(De notre, correspondant particulier)
Cologne, 15 février.
La Ligue polonaise, qui comprend presque
toute la population de 200,000 Polonais de la
province rhénane et de la Westphalie, a tenu
son congrès à Bochum, Il ressort du compte
rendu lu par le secrétaire général que la Ligue
a organisé, l'an passé, 45 grandes réunions
populaires et qu'elle a distribué 10,000 livres
de lecture polonais. Les délégués du congrès
ont voté une résolution déclarant que les Po-
lonais ne donneront plus leurs voix au centre
(parti catholique) dont ils étaient jusqu'ici les
plus fervents partisans.
- -
UNE NOUVELLE FÉDÉRATION EN AMÉRIQUE
(De notre correspondant particulierl
New-York, 14 février.
Les républiques da Cosla-Rica, de Salvador
ot de Honduras ont entamé des négociations
dans le but de conclure une alliance contre le
Guatemala.
> Il s'agit évidemment de renouveler la tenta-
tive faite en 1895 pour créer une Fédération
de l'Amérique Centrale. A cotte époque déjà le
Guatemala s'est tenu à l'écart et a même mon-
tré quelques velléités d'hostilité contre la nou-
voIle fédération qui s'appelait Republica Mayor
(République plus grande). Le Cosla-Rica n'en
faisait pas non plus partie, en revanche le Ni-
caragua adhéra au traité d'Amalpa, base du
nouveau groupo.
la réorganisation de l'armée anglaise
(De notre correspondant particulier)
Londres, 14 février.
Dans les cercles militaires, on ne se dissimule
pas que les trois .corps d'armée qui doivent
composer l'armée anglaise, depuis la nouvelle
organisation, sont loin d'être complets. Chacun
devrait avoir trois divisions de deux brigades,
plus la cavalerie et l'artillerie. Seul, le pre-
mier corps d'armée a toutes ces unités, mais
les effectifs en sont bien faibles. Malgré cet état
de choses, on s'occupe do la création d'un 4%
d'un 5e et d'un 6e corps d'armée. Pour complé
ter co dernier, on sera obligé d'emprunter
quelques bataillons à la milice aux Yeomans et
aux volontaires.
DEUX DERAillEMENTS
A EpinaI. — Un mort et un blessé. —
La malveillance. — En Russie
Epinal, 14 février.
Le train do voyageurs 16,55, parti de Nancy à
9 h.112 du soir pour Epinal, a déraillé exactement
à 40 b. 45 dans la forêt entre Bayon et Charmes.
Le mécanicien Cousin a été tué et le chauffeur
Tandez légèrement blessé. Aucun voyageur n'a été
blessé. Les voies principales sont obstruées.
- La malveillance paraît n'être pas étrangère à cet
accident.
Le déraillement s'est produit à 3 kilomètres de
Charmes et à 7 de Bayon.
Le train contenait une trentaine de voyageurs.
Ils sont rentrés à 2 h. du matin à Epinal par un
train allant à Nancy, mais qui a dû rebrousser
chemin.
La machine, le fourgon, lo tonder et les wagons
de t Tt classe sont brisés. La circulation est rétablie
sur uno seule voie.
Le parquet de Mirecourt et les agents supérieurs
do la Compagnie à Nancy procèdent à une en-
quête. On persiste à croire à la malveillance. Des
rails auraient été déboulonnés.
Au bas d'un talus
Ekatérinoslaw (Russie), fi février.
Dans le voisinage de la station de Slatoust, un
train de voyageurs a déraillé; quatro wagons de
voyageurs ont été renversés en bas d'un talus :
deux voyageurs Qnt été tués, uno trentaine d'au-
tres, avec lo receveur du train, sont grièvement
blessés j eufla uuo quinzaine sont blessés légère-
ment.
A LA CHAMBRE
LES BOUILLEURS DE CRU
Au début de la séance. M. Salis dit qu'il a
été porté par erreur comme s'étant abstenu
dans la scrutin public à la tribune de la veille:
il a voté contre la disjonction. M. Salis ajoute
que la Chambre tout entière est intéressée à
ce que ces faits regrettables ne puissent se re-
nouveler.
M. Etienne, qui préside, défend le bureau
qui ne saurait, en tout cas, être incriminé.
C'est à la sollicitation de nombreux collègues
qu'il a renoncé au pointage.
M. Salis se demande si l'erreur commise
n'aurail pas été volontaire,
M. Etienne. — Pour l'avenir, il sera plus
simple de laisser faire le pointage.
M. Lamendin déclare qu'il y a nécessité de
remanier le règlement.
La Chambre adopte un certain nombre de
projets d'intérêt local.
Et l'on arrive à l'éternelle question des bouil-
leurs de cru.
M. Flandin voudrait, qu'au lieu de régle-
menter le privilège des bouilleurs de cru, le
gouvernement déposât un projet de loi orga-
nisant le monopole des jeux au profit de
l'Etat.
M. Flandin. — Ce serait un impôt moralisa-
teur, que l'opinion publique accueillerait favora-
blement.
M. Doumer, président de la commission du
budget. — Ces considérations très intéressantes
n'ont rien à voir avec la loi. Je demande à Flan-
din d'accepter le renvoi de sa proposition à la
Commission de la réforme de l'impôt.
Entendu.
LIMPOT SUR LE REVENU
Au moment où l'on s'y attend le moins, la
discussion se porte sur l'impôt sur le revenu.
Cela, parce que M. Lasies propose au gouver-
nement d'appliquer l'impôt sur le revenu aux
traitements des fonctionnaires.
M. Lasies. — L'expérienco a été tentée en
Roumanie. Ainsi, l'on a diminué les charges du
budget de 13 0i0.
Lo fonctionnaire tcuche un revenu certain. Il
serait très juste de frapper ce revenu d'un impôt.
Le ministre des finances n'a pas voulu toucher
aux fonctionnaires.
M. Uouvier. — Mais, pendant toute la dis-
cussion du budget, on m'a demandé d'augmenter
leurs traitements.
Le président de la commission du budget
demande le renvoi du projet do M. Lasies à la
commission de la réforme des impôts.
M. Lasies. — M. Jaurès avait, en Janvier;
déposé une motion relative à l'impôt sur le reve-
nu. Que ne la reprend-il aujourd'hui?
M. Lacombe dit qu'il est partisan convaincu
de l'impôt sur le revenu. Mais cette question
n'a rien à faire dans la loi sur les bouilleurs
de cru.
M. Lacombe. — Personne ne pense qu'on
puisse, en ce momani, incorporer l'impôt sur le
revenu dans le budget actuel.
Tout ce qu'on peut faire, c'est d'inviter le gou-
vernement à présenter cette réforme pour le pro-
chain budget.
M. Magniaudé, — La Chambre a déjà voté
cette motion.
M. Lacombe. — Je dépose une motion ten-
dant à inviter le gouverpement à incorporer l'im-
pôt sur le revenu dans le projet de loi sur les con-
tributions directes.
Discours de M. Rouvier
M. Rouvier, avec son aisance et sa netteté
habituelles, donne l'avis du gouvernement sur
la question qui se trouve incidemment posée.
Voici les passages essentiels de cette remarqua-
ble improvisation:
M. Rouvier. — L'an dernier, le gouverne-
ment a pris l'engagement de préparer un impôt
sur le revenu destiné à remplacer l'impôt mobilier
et l'impôt des portes et fenêtres. Cet impôt, le gou-
vernement l'a déclaré, ne serait pas un impôt sur
le revenu global et progressif.
A aucun moment, le ministre n'a caché qael était
son sentiment.
Il a expliqué qu'il avait trouvé la trésorerie dans
un état. up peu gflné. (Rires.)
Il a fait la conversion. Il a fait ressusciter des
ressources nouvelles. Mais les campagnes entre-
prises contre les finances publiques ont créé une
situation délicate, et on a vu baisser la rente.
Le ministre a estimé qu'il ne fallait pas aggraver
encore cette situation en déposant un projet d'im-
pôt sur le revenu.
M. Plichon. — Alors un pareil impôt aggra-
verait la situation ?
M. Rouvier. — Ce n'est pas un secret que le
marché financier n'est pas partisan de l'impôt sur
le revenu.
Voix à l'extrême-gauche. — Qu'est-ce que ça peut
nous faire ?
M. Lucien Cornet. — La République ne
peut pas capituler devant les financiers.
M. Rouvier. — Plus on veut cette réforme,
plus il importe de ne pas la compromettre en la
présentant à un moment mal choisi.
Cependant si les amis de M. Lasies voulaient se
joindre à lui pour inviter le gouvernement à dé-
poser un projet de loi portant impôt sur le revenu
la tache du ministre serait facilitée. Il aurait d'a-
vance la droite et la gauche avec lui.
M. Magniaudé dépose une motion décidant
que la Chambre, dès sa rentrée de Pâques, dis-
calera l'impôt sur le revenu.
M. Charles Dumont dit qu'il votera la propo-
silion Lasies.
Répondant à un mot do M. Dumont, M.
Rouvier s'écrie :
- Diro que l'avenir de la République est
lié à la liberté de la fraude, c'est calomnier la
République! (Vifs appJaudissements.)
Allocution de M. Jaurès
M. Jaurès vient insister en faveur de l'impôt
sur le revenu.
M. Jaurès. — Je prie le ministre des finances
de ne pas abuser des avantages que lui font
involontairement et gracieusement M: Lasies et ses
collègues.
Il a été bien entendu que l'impôt sur le revenu
devait être un impôt de remplacement, et non pas
un impôt de superposition ( très bien).
Mais si le ministre attend que la tactique actuelle
de diversion, trop commode, ait pris fin, il attendra
longtemps, trop longtemps.
Si le Gouvernement devait, pour ménager cer-
taines puissances, ménager ses adversaires eux-
mêmes, c'est à toute la politique du parti républi-
cain qu'il faudrait renoncer.
Mais la bataille perdue dans la campagne contre
les caisses d'épargne montre que le meilleur moyen
de sauver le crédit public do toutes Jes agressions
sournoises est de ne pas capituler (Appl. à gauche.
Protestations à droite).
C'est au moment où la réforme de l'impôt sur le
revenu est désirée par le parti républicain, qu'en
ajournant la collaboration entière qu'il doit à sa
majorité, le gouvernement expose cette majorité à
se précipiter elle-même, par des mesures qui ne
seraient pas suffisamment étudiées, vers la réalisa-
tion do la réforme.
En passant, notons que M. Jaurès se défend
contre les soupçons des droitiers qui voudraient
trouver dans ses paroles quelque chose de per-
sonnel vis-à-vis du ministre des finances.
Le président de la commission se déclare
opposé au vole do toute motion relative à l'im-
pôt sur le revenu. Ce n'est pas avec des pro-
jets de résolution qu'on fera avancer la ques-
tion.
Le renvoi des trois motions déposées à la
commission de législation fiscale est ordonné
par 344 voix contre 215.
Série d'amendements
M. Laniel développe un amendement ten-
dant à remplacer les articles 17 à 23 par des
qjPOjlLious avaut pour but do faire cesser la
situation privilégiée dont jouissent aclaellet;
ment en France les alcools nocifs d'industrie.
au détriment des alcools naturels de fruits.
La Commission repousse l'amendement. II
n'est pas adopté.
M. Cunéo.d'Ornano demande si les déten-
teurs actuels d'eau de vie sont mis hors de
cause. J
M. Rouvier. — C'est entendu. -
Par 296 voix contre 248, le premier paragta
phe de l'ariicle 17 est adopté.
M. Mulac demande qu'à l'avenir tout distil-
lateur soit obligé d'indiquer la provenance da1
vin qu'il met en œuvre.
Malgré l'opposition de M. Doumer, qui
trouve quo cette disposition aurait sa place
dans le règlement, l'amendement. est adopté.
M. Lauraine demande la disjonction du deo-
xième paragraphe de l'art. 17 et des art. 18
et 19. -
M. Lauraine estime que les garanties accor-
dées aux petits bouilleurs remettent l'oduvro du
ministre des finanças en question.
Ironiquement, il s'écrie : --
— Si on veut que la loi donne ce qu'on en attend
il faut établir l'exercice!
M. Rouvier. — Pour établir l'exercice, cher
un million de cultivateurs, il faudrait des millions
d'agents nouveaux.
M. Lauraine. — C'est exact. Aussi l'exercice
étant impossible, et l'inventaire étant insuffisant,
lo fisc n'a aucune garantie.
La loi de 1816 suffit pour empêcher la fraude.
Le président de la commission dit que l'on
no propose pas autre chose qu'une nouvelle
disjonction, qui a ce caractère particulier de
survenir au milieu d'un article.
M. Lannes de Montebello demande que la
Chambre commence par voler les articles 18
et 19 qui déclarent que les bouilleurs sont sou-
mis à la prise en charge, avant do voter le
texte qui accorde certaines dispenses.
M. Uouvier. — Je ne m'oppose pas à cett
procMure, si l'on admet t'artich 17, tel qu'ie
vient d'être adopté, comme acquis. 1
M. Poincaro demande que le 2' paragraphe
soit réservé, par cela même qu'il contient une
dérogation au paragraphe lor. Le ministre des
finances dit que c'est entendu, et qu'ainsi la
partie votée do l'article 17 devient l'article 17
môme.
La suite de la discussion est renvoyée à la
prochaine séance. 1
Les affaires macédoniennes
M. G. Berry rappelle que la Chambre avait
fixé à lundi la discussion des interpellations
sur les affaires étrangères.
Il ya vraiment intérêt à ne pas ajourner cette
discussion. Les événements de Macédoine sont
brûlants. L'orateur ne s'oppose pas à ce que
la Chambre continue lundi la discussion du
budget ; mais il demande la fixation de la dis-
cussion de ces interpellations au lundi 23 fé-
vrier.
La Chambre adopte cette date.
B. D.
Les Coulisses des Chambres
Le budget an Sénat
La commission des finances du Sénat, conti-
nuant officieusement l'examen du buget de
1903,s'est occupée hier du budget des colonies.
Elle a entendu M. Doumergue, qui a demandé
le maintien des crédits de son ministère que la
commission se propose de réduire.
Pour l'eau potable
La commission du budget, sur le rapport de
M. Ruau, a adopté hier un amendement do
M. Empereur et de plusieurs de ses collègues
tendant à autoriser un prélèvement supplémen-
taire pouvant aller jusqu'à 1 0i0 sur la masse
des sommes engagées au pari mutuel là où le
prélèvement ne dépasse pas actuellement 7 QjO.
Le produit de ce prélèvement supplémentaire
sera affecté à subventionner dans les commu-
nes à faibles ressources budgétaires des tra-
vaux d'assainissement notamment ceux d'ad-
duction d'eau potable.
Voir à la 3° page
les Dernières Dépêches
de la nuit et
la Revue des Journaux
du matin
Ba assassinat politique d'il y a 25 ans
(De notre correspondant particulierf
Rome, 14 février.
Il y a environ 25 ans que Raphaël Sonzogno,
rédacteur de K Capitale, a été poignardé dans
un bureau par le nommé Luciani, qui n'était
que l'instrument d'une puissante coterie poli- •
tique. L'affaire n'avait pas été tout à fait
éclaircie, mais l'opinion publique était unani-
me à déclarer que Raphaël Sonzogno s'était
alliré des haines pour avoir révélé les tripota-
ges de certains hommes politiques. Luciani a
été condamné aux travaux forcés à perpétuité
et est mort en prison. Son frère est allé chez
l'inspecteur pour retirer l'argent et les manus-
crits du forçat décédé. Les autorités ont refusé
de rendre quelques-uns de ces papiers qui, dit-
on, contiennent des révélations fort intéres-
santes.
L'INSURRECTION AU MAROC
Madrid, 14 février.
Les dépêches de Tanger aux journaux ne
confirment pas la nouvelle annonçant que le
prétendant se serait noyé dans le Sebou.
Les dernières dépêches de Melilla annoncent
que des combats 30nt engagés entre les Kabyles
des anvirons de cette ville, les uns partisans,
les autres adversaires du prétendant.
gib.
AU VENEZUELA
Protocoles signés
Enfin, lés protocoles ont été signés - un
vendredi 13, feront remarquer les gens supers-
titieux — à 11 h. du soir, à Washington, par
M. Bowen pour le Venezuela et par les ambas-
sadeurs des puissances alliées. L'Italie a retiré,
au dernier moment, sa demande d'augmenta-
tion du versement que le Venezuela doit lui
faire immédiatement.
M. Bowen a signé en double exemplaire
pour le Venezuela ; sir Mikhaël Herbert pour
la Grande-Bretagne ; le major Des PIanchoc
pour l'Italie, et le baron de Steruburg pour
l'Allemagne.
Indépendamment des conditions déjà con-
nues, les protocoles stipulent la restitution au
Venezuela de tous les navires de guerre et de
la marine marchande capturés.
Ils contiennent tous une clause relative au
renouvellement des traités d'amitié et de com-
merce actucls.
Le second groupe de protocoles qui va être
discuté immédiatement traite de la procéduro
qui sera suivie à la Haye. Indépendamment
du Venezuela, toutes les nations réclamantes
seront autorisées à se faire représenter devant,
la Cour de la Haye,, pour combattre les de-;
mandes de traitement privilégié mises en avant;
par les alliés. !
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