Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1903-01-26
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 26 janvier 1903 26 janvier 1903
Description : 1903/01/26 (N12008). 1903/01/26 (N12008).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7572359t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
CINQ CENTIMES le NùmërS paris â nfpsRTEMENTS Le Numéro, CINQ C:ENTI!:E-
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DJe 13008. -Lundi 26 Janvier 1903
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NOS LEADERS
la Traitioll française
*>
Le 19 novembre 1792, la Convention
nationale, sur la proposition de Rulil,
appuyée par Brissot, Carra et Le Ré-
veilliu-Lépaux, déclarait au nom do la
nation française « qu'elle accordera
fraternité et secours à tous les peuples
qui voudront recouvrer leur liberté, et
qu'il sera donné ordre aux généraux de
défendre les citoyens qui auraient été
vexés ou qui pourraient rêtre pour la
cause de la liberté ». -
Le 15 décembre, sur le rapport do
Cambon, fait au nom des trois comités :
des finances, diplomatique et militaire,
elle précisait et élargissait sa pensée,
donnait à la guerre de liberté qu'elle
venait de décréter son caractère révo-
lutionnaire, social.
« Quand la France s'est levée en 1789
— ainsi s'exprime le rapport do Cam-
bon, — elle a dit : Tout privilège du
petit nombre est une usurpation ; j'an-
nule et casse tout ce qui fut sous le
despotisme, par un acte de ma volonté.
Voilà ce que doit faire et dire tout peu-
ple qui veut être libre, et mériter la
protection de la France. Pour elle,
partout où elle entre, elle doit se décla-
rer franchement pouvoir révolution-
naire, ne rien déguiser, sonner le toc-
sin. Si elle ne le fait pas, si elle donne
des mots, et point d'acte, les peuples
n'auront pas la force de briser leurs
fers. » 1
Et plus loin :
« Quand les généraux français en-
trent dans un pays, ils doivent assem-
bler le peuple, lui faire nommer des ju-
ges, des administrateurs provisoires,
une autorité nouvelle, et l'ancienne, la
metlro à néant. Voulez-vous que vos
ennemis restent à la tête des affaires?
Il faut que les sans-culottes participent
partout à l'administration. Nos géné-
raux doivent donner sûreté aux person-
nes, aux propriétés. Ils doivent sup-
primer toute servitude, tout privilège,
les droits féodaux; les dîmes, tous les
anciens impôts. Rassurez-les ces peu-
ples envahis; donnez-leur une déclara-
tion solennelle que jamais vous ne trai-
terez avec leur ancien tyran. »
..*.
Michelet dit de ce rapport de Cambon
qu'il est « l'éternel testament que la
France révolutionnaire a légué à l'ave-
nir, non un acte accidentel, mais ce-
lui qu'elle reprend chaque fois qu'elle
se réveille et revient à elle-même ».
Et le grand historien do la Révolu-
tion ajoute, qu'on me permette encore
de citer ces quelques lignes :
« Le décret du 15 décembre avait dé-
ployé au vent le vrai drapeau de la
France, par dessus tous les partis. Le
peuple tressaillit tout entier, embras-
sant d'un cœur immense la suprême né-
cessité qui lui arrivait d'en haut. Le
manifeste nouveau était celui de la dé-
livrance du globe ; il annonçait aux ty-
rans que la France parlait de chez elle
pour suivre toute la terre. »
Je dis que ce manifeste, cet acte du
15 décembre 1792, a fixé la tradition
de la France républicaine ; au moment
où l'on discute en essayant d'opposer le
patriotisme des uns à l'internationa-
lisme des autres, j'en évoque le grand
souvenir pour rappeler à ceux qui l'ont
oublié, pour apprendre à ceux qui ne
le savent pas, de quel profond, géné-
reux, lumineux internationalisme était
imprégné le patriotisme des révolution-
naires de 1792.
Ils étaient dans cette grande tradi-
tion française, les républicains de 1848
qui, à peine écroulé dans la boue le
trôné de Louis-Philippe, demandaient,
avec des grands cris, à marcher au se-
cours de la Pologne crucifiée ; il était
dans cette tradition, 10 Victor Hugo qui,
le 1er mars 1871, à la tribune de l'as-
semblée de Bordeaux, traçait ainsi le
plan de la revanche : « — On verra la
France se redresser, on la verra ressai-
sir la Lorraine, ressaisir l'Alsace. Et
puis, est-ce tout? Non. Saisir Trêves,
Mayènce, Cologne, Coblentz, toute la
rive gauche du Rhin. Et on entendra
la France crier : C'est mon tour ! Alle-
magne, me voilà! Suis-je ton ennemie?
Non ! je suis ta sœur. Je t'ai tout pris
et je te rends tout, à une condition :
c'est que nous ne ferons plus qu'un
seul peuple, qu'une seule famille, qu'une
seule république. Je vais démolir mes
forteresses, tu vas démolir les tiennes.
Ma vengeance, c'est la fraternité. Plus
de frontières. Le Rhin à tous. Soyons la
même République, soyons les Etats-Unis
d'Europe, soyons la fédération conti-
nentale, soyons la liberté européenne,
soyons la paix universelle! Et mainte-
nant, serrons-nous la main, car nous
nous sommes rendu service l'une à l'au-
tre : tu m'as délivrée de mon empereur
Bt je te délivre du tien. »
***
En vérité, ne faut-il pas plus que de
la sottise, mais bien une insigne mau-
vaise foi, pour opposer l'un à l'autre
ces deux termes : patriotisme et inter-
nationalisme? Ne voit-on pas qu'ils se
complètent l'un par l'autre ? que le se-
cond n'est, à proprement dire, que le
prolongement nécessaire, l'élargisse-
ment du premier ?
< Le républicain français est patriote,
,1llÇ
jailli la première étincelle de liberté ;
parce que c'est en France qu'est née
l'ère des temps nouveaux, parce qu'il a,
au fond de son âme, l'orgueil d'être
citoyen du pays qui a proclamé les
Droits de l'homme ; - et il est inter-
nationaliste , parce qu'il sait que la
France n'a point fait pour elle seule sa
Révolution ; qu'elle a toujours entendu,
non point garder pour elle seule, égoïs-
tement, la liberté qu'elle créait, mais la
donner au monde; il est internationa-
liste, parce qu'il se sent frère de tous les
opprimés, de tous les malheureux, de
tous ceux qui soutIrent; parce que,
étant le héros qui a terrassé la tyran-
nie, il a pour frères d'armes tous ceux
qu'écrase encore cette tyrannie.
Je suis de ceux qui ont cru, qui ont
espéré que la troisième République, ve-
nue au monde aux jours sombres de
l'invasion, reprendrait la grande tradi-
tion révolutionnaire, la tradition fran-
çaise, qu'elle voudrait avoir pour enne-
mis tous les rois, pour alliés tous les
peuples.
Les événements en ont décidé autre-
ment. Il sied de s'incliner, mais on peut
regretter ; on a surtout le droit de con-
server intacte, pure, sa foi en la mis-
sion souveraine de la France : donner
au monde, par le rayonnement de son
génie, par la diffusion de sa pensée
créatrice, la justice et la liberté.
Lucien Victor-Meunier.
UN COUP DE SONDE
La brusque action militaire
de l'Allemagne au Venezuela,
semble d'une imprudence poli-
tique si énorme, que l'on est
tenté de se demander si le
kaiser ne jette pas un coup de
sonde. là-bas, pour savoir ius-
qu'à quel point la doctrine de Monroe est
une réalité.
Les Anglais, eux, ne dissimulent point
qu'ils sont excédés violemment par un
allié dont le voisinage dans les eaux amé-
ricaines compromet singulièrement la
flotte anglaise. -
Les journaux de Londres proposent tou-
tes sortes de solutions, dont celle qui con-
siste à planter là l'Allemagne et ses récla-
merions n'est pas la moins caressée. Quant
aux Etats-Unis, il faudra encore quelques
jours, pour que les échos de la mauvaise
humeur de M. Roosevelt nous parviennent,
mais on peut tenir pour assuré que l'opi-
nion publique poussera le président à une
attitude de plus en plus aotiallemande.
Il est blessant, en effet, quand on a pro-
clamé, tout dernièrement encore, dans un
message, que les peuples du continent
américain, pourvu qu'ils respectassent leurs
engagements avec l'étranger, n'avaient rien
à craindre d'une agression du dehors, il est
blessant, dis-je,.pour le président des Etats-
Unis, d'assister, impassible en apparence,
au bombardement des côtes d'un pays amé-
ricain qui s'est déclaré prêt à accepter tout
arrangement honorable avec ses créanciers
et qui a remis, à la cour d'arbitrage euro-
péenne, le soin de ses intérêts.
Encore un coup , l'Allemagne agit ici
avec une raideur qui inquiète ses alliés et
qui froisse les témoins du duel. Il est diffi-
cile de savoir de quelie façon tout cela
finira. — Ch. B.
■ l - ■ » !■■■■ M ■ ■■■Ml
CONSEILS PERNICIEUX
Il est mauvais de susciter des ambitions et
d'exciter des appétits. Oa a trop parlé, ces jours
derniers, do concenlratioo, et si l'on en croyait
certains bruits cela, n'aurait pas jeté la per-
turbation seulement dans les esprits da quel-
ques arrivistes en quête d'un portefeuille.
Un journal, qui donna parfois au gouverne-
ment des conseils officieux, émet l'opinion que
10 cabinet présidé par M. Combes n'a quelque
chance de stabilité que s'il expurge de son
sein co qu'il appelle las « ministres exces-
sifs ».
Ces « ministres excessifs » sont les ministres
radicaux-socialistes, et M. Camille Pelletan est
particulièrement visé par l'ostracisme de no-
tre confrère. Il est singulier qu'un journal, qui
se dit républicain, se mette à la remorque de la
presse cléricale et réactionnaire pour tendre à
M. Combes ce piège grossier.
Aussi bien, je suis assuré à l'avance que le
président du conseil n'y tombera point. Son
bon sens, sa probité politique lui feront éviter
celte embûche.
Ce serait une suprême maladresse que de se
débarrasser de ministres appartenant à l'opi-
nion avancée du parti républicain pour cher-
cher uue majorité nouvelle sur les bancs du
contre.
Il se peut qu'il y ait à la Chambre des hom-
mes capables de cette besogne. M. Combes
n'est point de coux-Ià, Il est de ceux qui ne
comprennent la concentration qu'à gauche. Il
ne sera pas dupe de manœuvres intéressées qui
n'ont d'autre but que do détruire l'équilibre
parlementaire et d'entamer te bloc.
D'aillours, l'amputation quon médité aurait
pour effet immédiat la chute même du cabinet.
Prétendrait-on vouloir gouverner sans le con-
cours des radicaux-socialistes et des socialis-
tes? Quelle chimère 1 Le groupe radical-socia-
listo est numérjquemole plus important dans
la Chambre et dans le pays. Ce serait folie que
de le compter comme une quantité négligeable.
Quant aux socialistes, M. Combes a su se
faire pilrmi eux, dans toute l'étendue du terri-
toire, une popularité que jamais aucun chef de
gouvernement n'a su conquérir. Se résoudrait-
il facilement à perdre, en un seul instant, 10
fruit de sa politique démocratique ? Je ne veux
pas le croire. - L. Ai,.îiîbi,tistei,.
———— — ij»
Laïcisations
Brest, 24 janvier.
Par arrêté préfectoral, les écotas de filles de
SainLThois, Saint Goazee, Plabanalcc, Poullnn Lo-
cegùiner, Saint-Thègonne-J, Ilo de Batz, out été
laïcisées,
«^8»—-— ■ ii > ■'
EN ITALIE
Les curés et le divorce
Rome, 24 janvier.
Dans le monde officieux on parlo d'un projet de
loi que présenterait le gouvernement italien pour
retirer i'cxequatur aux évêques et aux curés qui
organisent ragitation contre la divorce. On sait que
le retrait do 1"exsqUatur entraîne la suppression
de traitement. Il s'agit probablement d'une simple
menace pour effrayer lo parti oathQljqqs Si OiPPta,
qm l'agi&ifta miss. te tom&hi
A LA CAMPAGNE
LES VINS DE RAISINS SECS
Lté vin de raisins secs est-il du vrai
vin ? — Les variétés employée s. -
Les vins de liqueurs. — Les pro-
cédés de fabrication. — La fer-
mentation. — Comment il faut
soutirer le vin de raisins secs s
La question des vins de raisins secs a aujour
d'hui une bien faible importance ; néanmoins,
comme un certain nombre de nos lecteurs de la
région de l'Estont exprimé le désir de nous voir
traiter ce sujet, nous nous empressons d'ac-
quiescer à leur désir.
Beaucoup de personnes se demandent si la
boisson obtenue par la fermentation des raisins
secs avec addition d'eau constitue du vrai vin.
Nous répondrons à cela par l'affirmative, car
le vin n'est autre chose que le produit de la
fermentation -du jus contenu dans les raisins et
cette fermentation a pour résultat la transfor-
mation eu alcool du sucre contenu dans les rai-
sins.
Or, le vin de raisins secs s'obtient par la
fermentation des raisins secs. après qu'on leur
a rendu l'eau qu'ils avaient perdue par la des-
siccation,-Ie produit obtenu est donc bien du
vin, car la dessiccation avait seulement fait dis-
paraître l'eau des raisins, en y laissant tout le
sucre. Raisins secs et raisins frais possèdent
les mêmes éléments constitutifs naturels et les
produits qui en dérivent sont absolument simi-
laires.
Les variétés de raisins secs
On emploio plusieurs variétés de raisins secs
à la fabrication des vins ; les plus connus sont:
les Corinthe, les Thyra et les Samos.
Les raisins de Corinthe nous viennent de la
presqu'île pélépolésienne; ils constituent la va-
riété la plus petite. Ces raisins n'ont que très
peu do pépins et ils nous arrivent débarrassés
des rAfles; ce sont de beaucoup les plus recher-
chés. Ils sont de la grosseur d'un pois.
Les Thyra nous viennent do la Turquie d'Asie
et surtout des environs de Smyrne. Les raisins
do Thyra ne sont pas débarrassés des râfïes et
leurs grains sont de la grosseur de ceux de
nos variétés françaises.
Les Samos sont récoltés et préparés dans
l'île de ce nom. Les grains de ces raisins sont
plus gros que ceux de nos variétés ordinaires,
On emploie spécialement des raisins de Samos
à la fabrication de certains vins liquoreux.
De ces trois variétés, les raisins de Corinthe
sont certes les meilleurs et leur emploi est
aussi plus facile en même tomps que plus éco-
nomique.
La fabrication du via
On peut compter que cent kilogrammes de
raisins secs contiennent une quantité de sucre
suffisante pour fournir de 30 à 32° d'alcool,
après fermentation.
La quantité d'eau à employer doit, par con-
séquent, varier suivant le degré alcoolique que
l'on désire obtenir.
Voici, du reste, quelques chiffres qui pour-
ront, à l'occasion, servir de base pour une fa-
brication de vin de raisins secs.
100 kilogr. de raisins secs do Corinthe peuvent
donner avec :
300 lit. d'eau, environ 300 lit. de vin ayant 10 à 11"
325 — 325 - 8 à 10°
3a0 - 350 — 7 à 9°
375 — 375 — 6 à 8°
400 — 400 — 5 à 7.
450 — 450 — 3 à 5°
La pratique de la fabrication du vin de rai-
sins secs consiste simplement à bien séparer
les uns dos autres les grains de raisins secs, à
les mettre dans des récipients et à ajouter en-
suite la quantité d'eau nécessaire pour obtenir
un vin d'un titre alcoolique approxitnalivemeut
déterminé.
La température do la cave ou du cellier dans
lequel on opère doit, autant que possible, se
rapprocher do 15 à 20 degrés- centigrades. Si
on opérait en hiver ou dans un milieu trop
froid, il fauJrait élever la température, soit en
chauffant le local, soit en faisant chauffer l'eau
qu'on met avec les raisins.
Pendant les deux premiers jours de la fer-
mentation, il sera bon de brasser énergique-
ment la masse liquide et solide on fermenta-
tion, de manière à ce qu'il no se forme pas uu
chapeau de raisins au-dessus du liquide. Ce
chapeau, lorsqu'on le laisse se former, s'acéli-
fie assez rapidement, ce qui diminue la qualité
du produit obtenu.
Le soutirage
La fermentation dure généralement de 12 il
15 jours, quelquefois un peu plus, si la tempé-
rature est peu élevée.
Lorsque la fermentation est achevée, on doit
soutirer sans retard. Trop souvent, malheu-
reusement, on laisse ensemble les raisins et le
liquide et, au bout d'un certain temps, lo vin
obtenu ne tarde pas à perdre sa qualité, par
suite des altérations qui so produisent au soin
de la masse solide constituée par les raisins.
Si on a fait une assez grande quantité de vin
de raisins secs, il est bon de procéder au pres-
surage des raisins, lorsque le soutirage est
achevé. On obtient ainsi un vin qui peut, sans
inconvénient, être mélangé au vin de soutirage,
après clarification.
Généralement, le vin da raisins secs n'est
pas très clair au moment du soutirage ; il est
bon de procéder à un collage au sang do bœuf
ou au blanc d'oeufs et de faire suivre cette opé-
ration d'un deuxième soutirage.
Nous devons aussi fa:re remarquer que les
vins do raisins secs contiennent pou de tannin,
surtout quand ils sont faits avec les raisins do
Corinthe, qui ont peu de pépins et qui sont,
en outre, dépourvus de râflos, parties qui,
dans les raisins, contiennent la plus forte pro-
portion do tannin.
En tout état de cause, les vins do raisins
secs devront recevoir une adjonction do tan-
nin, à la dose de 5 à 6 grammes par hectolitre
de vin..
Quant aux maladies auxquelles les vins de
raisins socs sont exposés, elles sont les mêmes
que celles qui atteignent les vins fabriqués
avec dos raisins frai3.
A. MONTOUX
■ ■ 11
L'EXTRADITION DU BANQUIER BALENSI
-
Un des prêteurs du petit Lebaudy
Lo Havre, 24 janvier.
Le steamer transatlantique la Bretagne, arrivé
hier soir au Havre, a ramené en France l'ancien
banquier BaJcnsi, dont l'extradition avait été ac
cordée par le gouvernement américain.
Balansi, qui joua un certain rôlo du temps où
vivait Max Lebaudy, a été remis entre les moins
du commissaire spécial. L'ancien banquier va être
conduit à Paris.
LE COMITE CONSULTATIF DES CHEMINS DE FER
Le Journal officiel publie la composition du
comité consultatif des chemins do fer pour les
années 1903 et 1904. Ce comité comprend, ou-
tre les membres maintenus, les membres nou-
veaux dont voici les noms :
MM. Guyot-Dessaigne, Lauraiae, députés ; Mas-
curaud, membre de la commission supérieure des
expositions;* Sohier, président du tribunal do
conimerce de la Seine ; Derodo, président de là
Citiambre de commerce de Paris ; Sciama, membre
do la chambre de commerce de Paris; Edgar Com-
flWfrâfôiï? général du uûAiâlôcô (ll]¡'{içIU',
général Zimmer, sous-chef d'état-major général
de l'armée ; J. Fleury, ingénieur civil, membre du
comité consultatif de la navigation intérieure et
des ports ; Bley, directeur du cabinet au ministère
de l'agriculture.
LE CANDIDAT DE LOURDES
La Chambre a procédé hier à l'invalidation
de M. Fould — et à la condamnation de M.
Alicot. La première de ces mesures montre que
la majorité républicaine ne veut à aucun prix
des élections où la question d'argent tient une
trop grande place. Et en frappant un homme
élu sur le programme républicain, la Cham-
bre a donné à son vote le caractèro d'une in-
transigeante affirmation de principe.
En renvoyant le dossier do l'élection au mi-
nistère de l'intérieur, en ordonnant que la lu-
mière fût faite complètement sur les opérations
électorales d'Argelès, la Chambre a donné une
autre et non moins importante leçon au parti
des moines et de la « Patrie française ».
La majorité professe cette sûre doctrine de
morale que les fautes d'un candidat n'excusent
pas les fautes do son concurrent. Elle n'entend
pas, en repoussant M. Fould, ouvrir la porte
a M. Alicot, le candidat cher à Lourdes.
L' c accès de vertu » do la droite, que M.
Gérault-Richard a eu raison de ne pas pren-
dre trop au sérieux, était surtout une manœu-
vre destinée à préparer la rentrée triomphale
de M. Alicot.
C'est notre ami et collaborateur Emile Chau-
vin qui a déjoué ce plan. Il fallait encore, pour
le faire, un certain courage : car la droite et le
centre étaient dressés, menaçants, contre celui
qui osait s'en prendre à l'intangible M. Alicot.
Et l'on feignait de ne voir dans l'acte d'accusa-
tion du candidat réactionnaire, dressé par
notre ami, qu'une adroite défense de M.
Fould.
Une phrase mordante de Charles Bos a fait
reculer les trop audacieux cléricaux.
D'ailleurs, toute diversion, de la part do la
droite, devenait impossible, quelques minutes
plus tard, puisque ni Emile Chauvin, ni ses
amis ne votaient la validation de M. Fould.
Au contraire, le cas Alicot était parti, déga-
gé de toute considération contingente, devant
la Chambre. MM, Breton, Jaurès et Colin ap-
portaient une motion comportant la condam-
nation décisive, définitive de M. Alicot.
Et cotte motion était volée par un bloc de
320 voix républicaines.
Nous en avons fini avec le candidat de Lour-
des. — H. D.
Voir à la 33 page
les Dernières Dépêches
de la xiuit et
la Revue des Journaux
du matin
L'ARTILLERIE ALLEMANDE AU VENEZUELA
We notre correspondant particulier)
New-York, 24 janvier.
Dans les cercles maritimes, on constate avec
un vif étonnemenl que le tir de l'artillerie de
marine allemande est inférieur à tout ce qu'on
aurait pu supposer. On a compté 1,600 projec-
tiles. La plupart ont manqué le but et ceux qui
ont atteint les vieilles murailles du fort ont
causé moins de mal qu'on ne le supposait.
Lo résultat le plus clair de la canonnade alle-
mande est d'avoir tué vingt-cinq malheureux
pêcheurs indiens.
FRÉDÉRIC LE GRAND EN PANNE
(Dê notre correspondant Val'ticulierl
New-York, 24 janvier.
Le bruit court à Washington que lo départe-
ment d'Etat (affaires étrangères) a prié le gou-
vernement allemand de retarder l'envoi de la
statue do Frédéric le Grand,qui devait être éri-
gée au mois de mai devant l'école de guerre de
Washington. On aurait allégué comme prétexte
que l'emplacemont so trouvait en mauvais état.
Dans les milieux officiels, on oppose un mu-
tisme absolu à toutes les questions concernant
l'authenticité de cette nouvelle ; mais tout le
monde la croit exacte.
40
AU VENEZUELA
Le bombardement de San-Carlos. —
Dépêches officielles. — C'est la
guerre! — Les négociatiolli. —
A Londres et au Reichstag,
Washington, 24 janvier.
On a enfin la première dépêche officielle du
commandant Schedor, de l'escadre allemande
qui, naturellement, accuse les Vénézolans d'a-
voir commencé los hostilités à Maracaïbo, tan-
dis que ceux-ci soutiennent le contraire. -
Le 17 janvier, dit le commandant Scheder, la
Panthère, qui passait près de Maracaibo, fut inopi-
nément accueillie par un feu des plus vifs. La
Panthère livra pendant une demi-heure un combat
d'artillerie. Puis le combat cessa,par suite des dif-
ficultés de la navigation.
J'ai réclamé auprès du gouvernement vénézolan
pour qu'on infligeât immédiatement une peine aux
auteurs de l'agression.
Le 21 janvier, le fort de San-Carlos a été bom-
bardé par le Vineta et la Panthère et a été détruit.
Intorviewé sur ces faits par un rédacteur du
Herald, le président Castro a dit : ,
Qu'en pense le gouvernement américain ? N'est-
il pas clair, maintenant, que les Allemands pous-
sent à la guerre ?
Pour obtenir un règlement, j'ai codé aux puis-
sances alliéos et j'ai consenti à l'arbitrage : les Al-
lemands répondent en tirant tous les jours sur nos
forts Maintenant, c'est la guerre 1
Le cabinet américain a discuté, hier, la si-
tuation du conflit vénézolan et a été unanime
à reconnaître que le gouvernement des Etats-
Unis n'a pas à intervenir pour le moment, en
dehors de l'appui moral qu'il donneaux offorls
de M. Bowen pour arriver à une solution paci-
fique.
Le blocus
Les puissances n'ont pas encore répondu à la
proposition faite par M. Bowen de lever im-
médiatement le blocus.
M. Bowen n'admettra pas quo le bombarde-
ment de San-Carlos puisse influer sur les négo-
ciations.
L'impression à Londres et à Berlin
Londres, 24 janvier.
Les Daily News disent qu'on devrait immé-
diatement rappeler l'escadre anglaise du Vene-
zuela, et lo correspondant du Dailij Telegraph
à New-York attire l'attention sur le fait que la
possibilité d'une guerre prochaine entre les
Etnts-Unis et l'Allemagne, résultant des affaires
du Venezuela, est le sujet de toutes les discus
si ons.
Berlio, 24 janvier.
nier, lo baron do Richlhofen, sous-secrétaire
d'Etat à l'office des affaires étrangères, a fait
au fioichslag, on réponse à une question de
M. Orlel, conservateur, la déclaration sui-
vante :
Je souhaite, pour ma part, quo les conférences
avec M Bowen puissent aboutir au plus tôt, afin
de permettre la levée dû blocus. Mais aussi long-
temps que le blocus existe, les forces qui-font ce
blocus ont pour obligation absolue, dans le rayon
du blocus, do faire respecter celui-ci. C'était aussi,
probableMQUtg lt but de l'aÇliQQ alleoivta^Q ù §au
Cariât
LA JOURNEE
PARLEMENTAIRE
A LA CHAMBRE
LES VÉRIFICATIONS DE POUVOIRS
La Chambre a consacré à peu près-toute sa
séance d'hier à l'examen de l'élection de M.
Fould à Argelès (Haute-Pyrénées).
Avant, on avait validé sans débat l'élection
de M. Michel, à Yssingeaux (Haute-Loire).
Le bureau demandait l'annulation des opéra-
tions électorales d'Argelès. M. Chauvin a exa-
miné les conclusions du bureau.
M. Chauvin dit que la Chambre doit tenir
compte de deux documents avant de fixer son
opinion. Il s'agit : 1° d'une lettre signée de
MM. Lapeyre et Frilet, conseillers généraux,
affirmant que l'élection d'Argelès était une vic-
toire du parti républicain radical contre le
parti clérical ; 20 d'un article du journal la Dé-
mocratie, signé de M. Pedebidou, sénateur, di-
sant que l'essentiel était d'avoir débarrassé l'ar-
rondissement d'Argolès du concurrent do M.
Fould, M. Alicot, candidat do la coalition réac-
tionnaire et nationaliste.
M. Chauvin suit point par point le rapport
de M. Flandrin, pour le 8' bureau.
Nous ne saurions, sans risque de longueurs
être aussi minutieux.
Contentons-nous d'observer que M. Chauvin
constate que c'est M. Alicot qui a écrit lui-
mêmos les cotes du dossier et qui émet son ap-
préciation sur les pièces. M. Chauvin, laissant
la Chambre libre de se prononcer sur le fond
do l'élection, tient surtout à ce qu'on ne dresse
pas un tremplin d'où M. Alicot rebondirait au
Palai3-Bourbon.
M. Alicot, répétons-le, a été le candidat de
la réaction,des moines.de Lourdes et du clergé.
M. Chauvin. — Aussi la campagne du parti
clérical et de la Croix a-t elle été des plus vives.
Tous les curés marchaient pour M. Alicot, qui
écrivit & l'un d'eux une lettre, que j'ai sous les
yeux, dans laquelle il lui exprimait son étonnement
de voir le frère de ce prêtre parmi ses adversaires :
c A vous de voir, disait-il, si vous devez lui suggé-
rer les moyens de racheter au second tour ce mo-
ment d'aberration. »
Les curés repondaient bien à cettu confiance de
M. Alicot, et tous los journaux cléricaux menaient
la campagne contre M. Fould. La Croix marchait
en tête, drapeau déployé.
Elle invoque d'abord l'intérêt. Elle dit : « Si
vous nommez M. Fould, vous n'obtiendrez aucune
faveur; si vous nommez M. Alicot, au contraire,
vous obtiendrez toutes les faveurs. » La Croix es-
comptait l'arrivée aux affaires d'un ministère Des
chanel-Méline dans lequel elle attribuait le minis-
tère de la justice à M. Alicot. « Assurément, ajoute
la Croix, ce n'est pas au député élu sur la recom-
mandation de M. Waldeck-Rousseau que pourront
aller les faveurs du futur ministère. » Conclusion:
votez pour M. Alicot.
Aux approches du second tour de scrutin la cam-
pagno devient plus violente : « Le sort des con-
grégations est entre les mains do !a Chambre nou-
velle; si elles ne sont pas reconnues — et M.
M. Fould s'il était élu voterait contre elles, — qui
donc préparera et ordonnera les pèlerinages?
Electeurs de la banlieue de Lourdes, vous ne vous
doutez pas de la peine que vous avez fait aux
cœurs chrétiens. Dimanche soir, Lourdes apprenait
avec stupeur que vous aviez voté pour la corrup-
tion, pour celui qui se dit l'ami de Waldeck,
l'impie. »
M. Flandin, rapporteur, tient à laisser do
côté la question cléricale et se borne à affirmtr
que c'est la forlune de M. Fould qui a fait pen
cher la balance de son côté.
M. Flandin reproche à M. Fould de sortir
d'une famille réactionnaire et do ne s'être lui-
même rallié que tard à la politique républi-
caine.
M. Flandin. — M. Fould prêtait gratuitement
ses étalons à tous Ips éleveurs qui en avaient be-
soin, ce qui provoquait dans :e journal adverse les
protestations d'un sieur Testis. (Hilarité.)
Le rapporteur cite des faits analogues et
ajoute :
M. Flandin. — Attendez, messieurs, il faut
que vous connaissiez tout. Il faut que vous sachiez
que M. Fould avait promis de se substituer aux
créanciers des agriculteurs malheureux afin de
soustruiro ces malheureux électeurs à des intérêts
exagérés.
M. Flandin termine en fait « appelà la cons-
cience de tous les partis ».
MM. NIirman, Breton, Cesbion, renoncent à
la parole.
M. Thierry les imite :
M. Thierry. — Je renonce aussi à la parole
après le discours de M. Flllndin. Je voulais simple-
ment défendre la personnalité et l'honnêteté de M.
Alicot, qui est un des 363, et qui combattait pour
la République alors que M. Chauvin était à
peine né.
Charles Bos réplique, du lac au tac :
M. Charles Bos. — Je demande une enquête
parlementaire sur cette élection. Il s'agit de savoir
si M. Alicot n'a pas reçu 100,000 francs de la « Pa-
trie françaisc) pour son élection. (Très bienlà gau-
che.) -
M. Fitte intervient :
— Nous avons déjà débarrassé notre département
de M. Edmond DIanc, nous continuerons l'œuvre
entreprise.
M. ]Lafferre. - Je tiens à constater simple-
ment qu'en 1898 le centre et la droite soutenaient
avec énergie M. Fould, qu'ils combattent aujour-
d'hui et qui avait cependant été élu par les mêmes
procédés. (Applaudissements à gauche.) Nous, les
républicains, nous combattons toujours les élec-
tions d'argent.
M. Jaurès. — Nous nous réservons de de-
mander après le vote le renvoi du dossier au
ministère de l'intérieur pour rechercher et éta-
blir les responsabilités et signaler les faits do
corruption de quelque côté qu'ils viennent. (Très
bien !)
Les réactionnaires commencent à s'aperce-
voir que les choses vont plus loin qu'ils n'au-
raient voulu.
Par 480 voix contre 18, la Chambre prononce
l'invalidalion de M. Fould.
Le cas de M. Alicot
L'affaire de M. Alicot va maintenant devenir
lout-à-fait mauvaise.
M. Breton demande le renvoi du dossier au
ministère de l'Intérieur.
M. Breton. — Le débat a montré que des faits
de corruption s'étalent produits des deux côtés.
Nous avons le devoir de mettre en lumière les faits
de pression cléricale et de fanatisme religieux, qui
se sont produits, ainsi que l'exploitation de la M-
tise humaine. (Vives protestations à droite.)
Nous demandons le renvoi des deux dossiers au
ministère de l'intérieur aussi bien cIJlui de M.
Alicot que celui de M. Fould. (Applaudissements à
l'extrême gauche.)
NI. Tliierry. - Il n'est pas exact que M. Alicot
ait défendu, eu 1808, l'élection de M. Fould.
M. Houanct — En 1898, M. Alicot, aussi
bien que M. Fould, s'est appuyé sur le fanatisme et
sur les cofircs-forts.
M. Flandin, rapporteur, demande que le dos-
sier soit renvoyé aussi au ministère de la jus-
tice. (Très bien 1 très bien !)
RI. Thierry. — Si M. Alicot a défendu, de sa
place, l'élection de M. Fould en 1898, c'est en rai-
son de l'amitié qui les unissait, en raison de leurs
affinités politiques. (Applaudissements ironiques a
l'extrême gauchc. )
HI Gél'ault-iUcbnf' J. - Je tiens a consta-
ter quo l'accès do vertu /ui vient de saisir l'oppo-
sition est dû à la cession do l'amitié qui unissait
M. Alicot et M. Fou. (Applaudissements à l'ex-
trême gauche. - Riruit.)
M. Thierry ntfveut pas voter la motion Bre-
ton dans los tirmes où elle est présentée et Qui
sQti «ivîoW'gcauU £ QUf son ami Alicot,
Celui-ci, de l'avis do M. Villiers, était a e~
timé de tous ses collègues ». L'impartialité mei
force à constater que des dénégations vigoa-i
reuses s'élèvent à gauche.
La priorité pour l'ordre du Jour Breton eti
Jaurès ost refusée par 262 voix contre 236.
Une motion tout à fait semblable de M. Co-1
lin obtient au contraire la majorité, avec 261o
voix contre 258. En voici le texte : 4
La Chambre, considérant qu'il semble résulterf
de l'examen du dossier de l'élection de l'arrondis-1
sement d'Argelès quo des manœuvres coupables'
ont été commises des deux côtés, ordonne le ren-f
voi aux ministres de l'intérieur et de la justice, j j
La division est demandée. --,
Les mots « des deux côtés » sont acceptés'
par 288 voix contre 245.
L'ensemble est voté par 320 voix contre 132.\
Un fait personnel: M. Thierry revient lire ua
vieux numéro de l'Officiel pour montrer qua
M. Alicot n'a prononcé que peu de paroles
pour défendre M Fould en 1898.
A demain pour le budget.
H. D.
AU SÉNAT
Le régime des sacres
Le Sénat, sous la présidence de M. Fallières;
continue l'examen du projet de loi concernant
le régime des sucres. Il ne reste plus qu'un ar-
ticle à étudier. C'est celui qui est relatif au
sucrage des vendanges.
M. Darbot critique la disposition qui permet
la fabrication du' vin de sucre pour la con-
sommation familiale, disposition dont les pro-
priétaires de vignes auront seuls le bénéfice.
L'orateur trouve que, d'une façon générale, le
texte de l'article en discussion, de l'article 'J,
manque de clarté.
M. Mougeot, ministre de l'agriculture, ré-
pond quo tout le monde — et non pas les vi-
gnerons seuls — aura .1 le droit de fabriquer da
vin de sucre.
M. Bouvier apporte une interprétation iden-
tique.
M. Gauthier (de l'Aude) apporte un amende-
ment tendant à interdire le sucrage des ven-
danges. M. Gauthier craint l'écrasement des
vins naturels par les vins artificiels.
Pour M. Rouvicr, au contraire, le projet
aggrave la protection accordée aux vins na-
turels, des pénalités ont été augmentées, et
vont jusqu'à la prison.
Par 196 voix contre 83, 'l'amendement est
repoussé.
L'article est adopté. —
Le vote sur l'ensemble donne 273 voix pour
et 5 voix contre.
Reste à ratifier le projet de loi approuvant
la convention de Bruxelles. On le fait à mains
levées.
Le Sénat s'est ajourné à mardi, pour la dis-
cussion do l'élection des Bassps-Alpes.
Jeudi, on nommera une commission de 18'.
membres, qui sera saisie des demandes d'au..¡
torisation des congrégations.
LA TERREUR EN HUCEDOIHE
(De notre correspondant particulierl
Salonique, 24 janvier. !
Les autorités turques en Macédoine ont ar-
rêté 3.000iadividus sttspcots aa point de vue
politique ; tous sont do nationalité bulgare.
Un tiers de ces malheureux sont détenus dans
les prisons de Salonique.
Les Turcs ont formé des comités secrets, dont
les affiliés terrorisant la population chiétienne.
DANS LA MARINE ALLEMANDE
(De notre correspondant particulier) -
Kiel, 24 janvier,
L'amirauté a demandé un crédit de six mil-
lions de francs pour l'installation d'appareils
réfrigérants destinés aux soutes à munitions
des navires de guerre. Chaque vaisseau de
guerre allemand du dernier modèle sera muni
d'un appareil de ce genre. 1
SÉPARATION DES AMANTS DE GENEVE V
(De notre correspondant particulier]
Rome, 24 janvier. t
M. Giron, l'ami de la princesse Louise dS
Saxe, est arrivé seul à Spezia, où il a loué un.
modeste logement pour 15 fiancs par semaine.
On croit qu'il s'est brouillé avec la princesse,
qui est restée à Mantoue et l'a laissé partir seuls
Congressistes Français es Sibsria
(De notre correspondant particulier)
Lemberg, 24 janvier. -:
Plusieurs congrégations françaises ont ob-
tenu du tsar l'autorisation de s'établir dans
certaines régions de la Russie Le gOLlverneoo:
ment leur a désigné la Sibérie; où on leur a
donné de vastes concessions de terrains.
Quelques-unes des congrégations qui ont'
quitté la France ont l'intention do fonder des.
établissements en Sibérie.
LA MISÈRE EN BRETAGNE
Le tsar offre viqgt-cinq mille franca,
— Les souscriptions. — A Brest et
à La Rochelle
Le Président de la République a reçu hier II
télégramme suivant :
Saint-Pétersbourg, 24 janvier 1903.
A Son Excellence Emile Loubet, -
Président de la République française, Paris.
Désirant participer aux secours qui sont offerts
à la population de la Bretagne éprouvée par l'in-
suffisance du produit des pêches cette année-ci, je
charge mon ambassadeur, le prince Ouroussof, de
mettre à la disposition du gouvernement de la Ré-
publique une somme de vingt-cinq mille francs
que je vous prie de vouloir bien faire parypriir,
aux nécessiteux et d'agréer comme un témoignage
do mes sentiments do vive et invariable sympathie
pour la France amie et alliée. ,
NICOLAS.
Le Président de la République a répondu par
la dépêche suivante :
A Sa Majesté Nicolas II, empereur de toutes 1(9
Russies, Saint-Petersbourg
Je m'empresse de remercier Votre Majesté de la
généreuse offrande qu'elle a eu Ill délicate peosée
de me faira remettre pour les pêcheurs bretons si
cruellement éprouvés. Ce nouveau témoignage ,:.s
sympathie donné par Votrb Majesté à la nation •
amie et alliée de la Russie nous a profondément
touché, et je viens, au nom de la France, vous
exprimer notre vive et sincère gratitude.
EMILE LouBBT,
Pour les pêcheurs
En vertu d'instructions du sou?-secrétaire
d'Etat dos postes et des télégraphes, les sous-
criptions en faveur des pêcheurs bretons se-
ront reçues sans frais, à partir du 27 janvier,,
dans tous les bureaux de poste.
Nous engageons vivement nos lecteurs et
nos abonnés à profiter de ce moyen commode
et rapide pour faire parvenir les secours qu'ils.
voudront bien envoyer aux malheureux p;
cheurs bretons. ; ¡
Les souscriptions recueillies au Crédit Lyon.'
nais pour les pêcheurs bretons atteignent 1«1,
chiffre de 3?5.425 fr.
La Compagnie du canal de Suez a versé OGI
aommede 5,000à la souscription*
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AUX BUREAUX DU JCURNAL
14, rue du Mail, Paris.
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dans tous les Bureaux de Poste
RÉDACTION s U, i-sie (Iti Mail
De 4 à 8 heures du soit- et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
DJe 13008. -Lundi 26 Janvier 1903
7 PLUVIOSE AN 111
An}JlNIS'rnA'J'IO ; 14, rue du Mali -
Adresser lettres el mandais à l'administrateur -
NOS LEADERS
la Traitioll française
*>
Le 19 novembre 1792, la Convention
nationale, sur la proposition de Rulil,
appuyée par Brissot, Carra et Le Ré-
veilliu-Lépaux, déclarait au nom do la
nation française « qu'elle accordera
fraternité et secours à tous les peuples
qui voudront recouvrer leur liberté, et
qu'il sera donné ordre aux généraux de
défendre les citoyens qui auraient été
vexés ou qui pourraient rêtre pour la
cause de la liberté ». -
Le 15 décembre, sur le rapport do
Cambon, fait au nom des trois comités :
des finances, diplomatique et militaire,
elle précisait et élargissait sa pensée,
donnait à la guerre de liberté qu'elle
venait de décréter son caractère révo-
lutionnaire, social.
« Quand la France s'est levée en 1789
— ainsi s'exprime le rapport do Cam-
bon, — elle a dit : Tout privilège du
petit nombre est une usurpation ; j'an-
nule et casse tout ce qui fut sous le
despotisme, par un acte de ma volonté.
Voilà ce que doit faire et dire tout peu-
ple qui veut être libre, et mériter la
protection de la France. Pour elle,
partout où elle entre, elle doit se décla-
rer franchement pouvoir révolution-
naire, ne rien déguiser, sonner le toc-
sin. Si elle ne le fait pas, si elle donne
des mots, et point d'acte, les peuples
n'auront pas la force de briser leurs
fers. » 1
Et plus loin :
« Quand les généraux français en-
trent dans un pays, ils doivent assem-
bler le peuple, lui faire nommer des ju-
ges, des administrateurs provisoires,
une autorité nouvelle, et l'ancienne, la
metlro à néant. Voulez-vous que vos
ennemis restent à la tête des affaires?
Il faut que les sans-culottes participent
partout à l'administration. Nos géné-
raux doivent donner sûreté aux person-
nes, aux propriétés. Ils doivent sup-
primer toute servitude, tout privilège,
les droits féodaux; les dîmes, tous les
anciens impôts. Rassurez-les ces peu-
ples envahis; donnez-leur une déclara-
tion solennelle que jamais vous ne trai-
terez avec leur ancien tyran. »
..*.
Michelet dit de ce rapport de Cambon
qu'il est « l'éternel testament que la
France révolutionnaire a légué à l'ave-
nir, non un acte accidentel, mais ce-
lui qu'elle reprend chaque fois qu'elle
se réveille et revient à elle-même ».
Et le grand historien do la Révolu-
tion ajoute, qu'on me permette encore
de citer ces quelques lignes :
« Le décret du 15 décembre avait dé-
ployé au vent le vrai drapeau de la
France, par dessus tous les partis. Le
peuple tressaillit tout entier, embras-
sant d'un cœur immense la suprême né-
cessité qui lui arrivait d'en haut. Le
manifeste nouveau était celui de la dé-
livrance du globe ; il annonçait aux ty-
rans que la France parlait de chez elle
pour suivre toute la terre. »
Je dis que ce manifeste, cet acte du
15 décembre 1792, a fixé la tradition
de la France républicaine ; au moment
où l'on discute en essayant d'opposer le
patriotisme des uns à l'internationa-
lisme des autres, j'en évoque le grand
souvenir pour rappeler à ceux qui l'ont
oublié, pour apprendre à ceux qui ne
le savent pas, de quel profond, géné-
reux, lumineux internationalisme était
imprégné le patriotisme des révolution-
naires de 1792.
Ils étaient dans cette grande tradi-
tion française, les républicains de 1848
qui, à peine écroulé dans la boue le
trôné de Louis-Philippe, demandaient,
avec des grands cris, à marcher au se-
cours de la Pologne crucifiée ; il était
dans cette tradition, 10 Victor Hugo qui,
le 1er mars 1871, à la tribune de l'as-
semblée de Bordeaux, traçait ainsi le
plan de la revanche : « — On verra la
France se redresser, on la verra ressai-
sir la Lorraine, ressaisir l'Alsace. Et
puis, est-ce tout? Non. Saisir Trêves,
Mayènce, Cologne, Coblentz, toute la
rive gauche du Rhin. Et on entendra
la France crier : C'est mon tour ! Alle-
magne, me voilà! Suis-je ton ennemie?
Non ! je suis ta sœur. Je t'ai tout pris
et je te rends tout, à une condition :
c'est que nous ne ferons plus qu'un
seul peuple, qu'une seule famille, qu'une
seule république. Je vais démolir mes
forteresses, tu vas démolir les tiennes.
Ma vengeance, c'est la fraternité. Plus
de frontières. Le Rhin à tous. Soyons la
même République, soyons les Etats-Unis
d'Europe, soyons la fédération conti-
nentale, soyons la liberté européenne,
soyons la paix universelle! Et mainte-
nant, serrons-nous la main, car nous
nous sommes rendu service l'une à l'au-
tre : tu m'as délivrée de mon empereur
Bt je te délivre du tien. »
***
En vérité, ne faut-il pas plus que de
la sottise, mais bien une insigne mau-
vaise foi, pour opposer l'un à l'autre
ces deux termes : patriotisme et inter-
nationalisme? Ne voit-on pas qu'ils se
complètent l'un par l'autre ? que le se-
cond n'est, à proprement dire, que le
prolongement nécessaire, l'élargisse-
ment du premier ?
< Le républicain français est patriote,
,1llÇ
jailli la première étincelle de liberté ;
parce que c'est en France qu'est née
l'ère des temps nouveaux, parce qu'il a,
au fond de son âme, l'orgueil d'être
citoyen du pays qui a proclamé les
Droits de l'homme ; - et il est inter-
nationaliste , parce qu'il sait que la
France n'a point fait pour elle seule sa
Révolution ; qu'elle a toujours entendu,
non point garder pour elle seule, égoïs-
tement, la liberté qu'elle créait, mais la
donner au monde; il est internationa-
liste, parce qu'il se sent frère de tous les
opprimés, de tous les malheureux, de
tous ceux qui soutIrent; parce que,
étant le héros qui a terrassé la tyran-
nie, il a pour frères d'armes tous ceux
qu'écrase encore cette tyrannie.
Je suis de ceux qui ont cru, qui ont
espéré que la troisième République, ve-
nue au monde aux jours sombres de
l'invasion, reprendrait la grande tradi-
tion révolutionnaire, la tradition fran-
çaise, qu'elle voudrait avoir pour enne-
mis tous les rois, pour alliés tous les
peuples.
Les événements en ont décidé autre-
ment. Il sied de s'incliner, mais on peut
regretter ; on a surtout le droit de con-
server intacte, pure, sa foi en la mis-
sion souveraine de la France : donner
au monde, par le rayonnement de son
génie, par la diffusion de sa pensée
créatrice, la justice et la liberté.
Lucien Victor-Meunier.
UN COUP DE SONDE
La brusque action militaire
de l'Allemagne au Venezuela,
semble d'une imprudence poli-
tique si énorme, que l'on est
tenté de se demander si le
kaiser ne jette pas un coup de
sonde. là-bas, pour savoir ius-
qu'à quel point la doctrine de Monroe est
une réalité.
Les Anglais, eux, ne dissimulent point
qu'ils sont excédés violemment par un
allié dont le voisinage dans les eaux amé-
ricaines compromet singulièrement la
flotte anglaise. -
Les journaux de Londres proposent tou-
tes sortes de solutions, dont celle qui con-
siste à planter là l'Allemagne et ses récla-
merions n'est pas la moins caressée. Quant
aux Etats-Unis, il faudra encore quelques
jours, pour que les échos de la mauvaise
humeur de M. Roosevelt nous parviennent,
mais on peut tenir pour assuré que l'opi-
nion publique poussera le président à une
attitude de plus en plus aotiallemande.
Il est blessant, en effet, quand on a pro-
clamé, tout dernièrement encore, dans un
message, que les peuples du continent
américain, pourvu qu'ils respectassent leurs
engagements avec l'étranger, n'avaient rien
à craindre d'une agression du dehors, il est
blessant, dis-je,.pour le président des Etats-
Unis, d'assister, impassible en apparence,
au bombardement des côtes d'un pays amé-
ricain qui s'est déclaré prêt à accepter tout
arrangement honorable avec ses créanciers
et qui a remis, à la cour d'arbitrage euro-
péenne, le soin de ses intérêts.
Encore un coup , l'Allemagne agit ici
avec une raideur qui inquiète ses alliés et
qui froisse les témoins du duel. Il est diffi-
cile de savoir de quelie façon tout cela
finira. — Ch. B.
■ l - ■ » !■■■■ M ■ ■■■Ml
CONSEILS PERNICIEUX
Il est mauvais de susciter des ambitions et
d'exciter des appétits. Oa a trop parlé, ces jours
derniers, do concenlratioo, et si l'on en croyait
certains bruits cela, n'aurait pas jeté la per-
turbation seulement dans les esprits da quel-
ques arrivistes en quête d'un portefeuille.
Un journal, qui donna parfois au gouverne-
ment des conseils officieux, émet l'opinion que
10 cabinet présidé par M. Combes n'a quelque
chance de stabilité que s'il expurge de son
sein co qu'il appelle las « ministres exces-
sifs ».
Ces « ministres excessifs » sont les ministres
radicaux-socialistes, et M. Camille Pelletan est
particulièrement visé par l'ostracisme de no-
tre confrère. Il est singulier qu'un journal, qui
se dit républicain, se mette à la remorque de la
presse cléricale et réactionnaire pour tendre à
M. Combes ce piège grossier.
Aussi bien, je suis assuré à l'avance que le
président du conseil n'y tombera point. Son
bon sens, sa probité politique lui feront éviter
celte embûche.
Ce serait une suprême maladresse que de se
débarrasser de ministres appartenant à l'opi-
nion avancée du parti républicain pour cher-
cher uue majorité nouvelle sur les bancs du
contre.
Il se peut qu'il y ait à la Chambre des hom-
mes capables de cette besogne. M. Combes
n'est point de coux-Ià, Il est de ceux qui ne
comprennent la concentration qu'à gauche. Il
ne sera pas dupe de manœuvres intéressées qui
n'ont d'autre but que do détruire l'équilibre
parlementaire et d'entamer te bloc.
D'aillours, l'amputation quon médité aurait
pour effet immédiat la chute même du cabinet.
Prétendrait-on vouloir gouverner sans le con-
cours des radicaux-socialistes et des socialis-
tes? Quelle chimère 1 Le groupe radical-socia-
listo est numérjquemole plus important dans
la Chambre et dans le pays. Ce serait folie que
de le compter comme une quantité négligeable.
Quant aux socialistes, M. Combes a su se
faire pilrmi eux, dans toute l'étendue du terri-
toire, une popularité que jamais aucun chef de
gouvernement n'a su conquérir. Se résoudrait-
il facilement à perdre, en un seul instant, 10
fruit de sa politique démocratique ? Je ne veux
pas le croire. - L. Ai,.îiîbi,tistei,.
———— — ij»
Laïcisations
Brest, 24 janvier.
Par arrêté préfectoral, les écotas de filles de
SainLThois, Saint Goazee, Plabanalcc, Poullnn Lo-
cegùiner, Saint-Thègonne-J, Ilo de Batz, out été
laïcisées,
«^8»—-— ■ ii > ■'
EN ITALIE
Les curés et le divorce
Rome, 24 janvier.
Dans le monde officieux on parlo d'un projet de
loi que présenterait le gouvernement italien pour
retirer i'cxequatur aux évêques et aux curés qui
organisent ragitation contre la divorce. On sait que
le retrait do 1"exsqUatur entraîne la suppression
de traitement. Il s'agit probablement d'une simple
menace pour effrayer lo parti oathQljqqs Si OiPPta,
qm l'agi&ifta miss. te tom&hi
A LA CAMPAGNE
LES VINS DE RAISINS SECS
Lté vin de raisins secs est-il du vrai
vin ? — Les variétés employée s. -
Les vins de liqueurs. — Les pro-
cédés de fabrication. — La fer-
mentation. — Comment il faut
soutirer le vin de raisins secs s
La question des vins de raisins secs a aujour
d'hui une bien faible importance ; néanmoins,
comme un certain nombre de nos lecteurs de la
région de l'Estont exprimé le désir de nous voir
traiter ce sujet, nous nous empressons d'ac-
quiescer à leur désir.
Beaucoup de personnes se demandent si la
boisson obtenue par la fermentation des raisins
secs avec addition d'eau constitue du vrai vin.
Nous répondrons à cela par l'affirmative, car
le vin n'est autre chose que le produit de la
fermentation -du jus contenu dans les raisins et
cette fermentation a pour résultat la transfor-
mation eu alcool du sucre contenu dans les rai-
sins.
Or, le vin de raisins secs s'obtient par la
fermentation des raisins secs. après qu'on leur
a rendu l'eau qu'ils avaient perdue par la des-
siccation,-Ie produit obtenu est donc bien du
vin, car la dessiccation avait seulement fait dis-
paraître l'eau des raisins, en y laissant tout le
sucre. Raisins secs et raisins frais possèdent
les mêmes éléments constitutifs naturels et les
produits qui en dérivent sont absolument simi-
laires.
Les variétés de raisins secs
On emploio plusieurs variétés de raisins secs
à la fabrication des vins ; les plus connus sont:
les Corinthe, les Thyra et les Samos.
Les raisins de Corinthe nous viennent de la
presqu'île pélépolésienne; ils constituent la va-
riété la plus petite. Ces raisins n'ont que très
peu do pépins et ils nous arrivent débarrassés
des rAfles; ce sont de beaucoup les plus recher-
chés. Ils sont de la grosseur d'un pois.
Les Thyra nous viennent do la Turquie d'Asie
et surtout des environs de Smyrne. Les raisins
do Thyra ne sont pas débarrassés des râfïes et
leurs grains sont de la grosseur de ceux de
nos variétés françaises.
Les Samos sont récoltés et préparés dans
l'île de ce nom. Les grains de ces raisins sont
plus gros que ceux de nos variétés ordinaires,
On emploie spécialement des raisins de Samos
à la fabrication de certains vins liquoreux.
De ces trois variétés, les raisins de Corinthe
sont certes les meilleurs et leur emploi est
aussi plus facile en même tomps que plus éco-
nomique.
La fabrication du via
On peut compter que cent kilogrammes de
raisins secs contiennent une quantité de sucre
suffisante pour fournir de 30 à 32° d'alcool,
après fermentation.
La quantité d'eau à employer doit, par con-
séquent, varier suivant le degré alcoolique que
l'on désire obtenir.
Voici, du reste, quelques chiffres qui pour-
ront, à l'occasion, servir de base pour une fa-
brication de vin de raisins secs.
100 kilogr. de raisins secs do Corinthe peuvent
donner avec :
300 lit. d'eau, environ 300 lit. de vin ayant 10 à 11"
325 — 325 - 8 à 10°
3a0 - 350 — 7 à 9°
375 — 375 — 6 à 8°
400 — 400 — 5 à 7.
450 — 450 — 3 à 5°
La pratique de la fabrication du vin de rai-
sins secs consiste simplement à bien séparer
les uns dos autres les grains de raisins secs, à
les mettre dans des récipients et à ajouter en-
suite la quantité d'eau nécessaire pour obtenir
un vin d'un titre alcoolique approxitnalivemeut
déterminé.
La température do la cave ou du cellier dans
lequel on opère doit, autant que possible, se
rapprocher do 15 à 20 degrés- centigrades. Si
on opérait en hiver ou dans un milieu trop
froid, il fauJrait élever la température, soit en
chauffant le local, soit en faisant chauffer l'eau
qu'on met avec les raisins.
Pendant les deux premiers jours de la fer-
mentation, il sera bon de brasser énergique-
ment la masse liquide et solide on fermenta-
tion, de manière à ce qu'il no se forme pas uu
chapeau de raisins au-dessus du liquide. Ce
chapeau, lorsqu'on le laisse se former, s'acéli-
fie assez rapidement, ce qui diminue la qualité
du produit obtenu.
Le soutirage
La fermentation dure généralement de 12 il
15 jours, quelquefois un peu plus, si la tempé-
rature est peu élevée.
Lorsque la fermentation est achevée, on doit
soutirer sans retard. Trop souvent, malheu-
reusement, on laisse ensemble les raisins et le
liquide et, au bout d'un certain temps, lo vin
obtenu ne tarde pas à perdre sa qualité, par
suite des altérations qui so produisent au soin
de la masse solide constituée par les raisins.
Si on a fait une assez grande quantité de vin
de raisins secs, il est bon de procéder au pres-
surage des raisins, lorsque le soutirage est
achevé. On obtient ainsi un vin qui peut, sans
inconvénient, être mélangé au vin de soutirage,
après clarification.
Généralement, le vin da raisins secs n'est
pas très clair au moment du soutirage ; il est
bon de procéder à un collage au sang do bœuf
ou au blanc d'oeufs et de faire suivre cette opé-
ration d'un deuxième soutirage.
Nous devons aussi fa:re remarquer que les
vins do raisins secs contiennent pou de tannin,
surtout quand ils sont faits avec les raisins do
Corinthe, qui ont peu de pépins et qui sont,
en outre, dépourvus de râflos, parties qui,
dans les raisins, contiennent la plus forte pro-
portion do tannin.
En tout état de cause, les vins do raisins
secs devront recevoir une adjonction do tan-
nin, à la dose de 5 à 6 grammes par hectolitre
de vin..
Quant aux maladies auxquelles les vins de
raisins socs sont exposés, elles sont les mêmes
que celles qui atteignent les vins fabriqués
avec dos raisins frai3.
A. MONTOUX
■ ■ 11
L'EXTRADITION DU BANQUIER BALENSI
-
Un des prêteurs du petit Lebaudy
Lo Havre, 24 janvier.
Le steamer transatlantique la Bretagne, arrivé
hier soir au Havre, a ramené en France l'ancien
banquier BaJcnsi, dont l'extradition avait été ac
cordée par le gouvernement américain.
Balansi, qui joua un certain rôlo du temps où
vivait Max Lebaudy, a été remis entre les moins
du commissaire spécial. L'ancien banquier va être
conduit à Paris.
LE COMITE CONSULTATIF DES CHEMINS DE FER
Le Journal officiel publie la composition du
comité consultatif des chemins do fer pour les
années 1903 et 1904. Ce comité comprend, ou-
tre les membres maintenus, les membres nou-
veaux dont voici les noms :
MM. Guyot-Dessaigne, Lauraiae, députés ; Mas-
curaud, membre de la commission supérieure des
expositions;* Sohier, président du tribunal do
conimerce de la Seine ; Derodo, président de là
Citiambre de commerce de Paris ; Sciama, membre
do la chambre de commerce de Paris; Edgar Com-
flWfrâfôiï? général du uûAiâlôcô (ll]¡'{içIU',
général Zimmer, sous-chef d'état-major général
de l'armée ; J. Fleury, ingénieur civil, membre du
comité consultatif de la navigation intérieure et
des ports ; Bley, directeur du cabinet au ministère
de l'agriculture.
LE CANDIDAT DE LOURDES
La Chambre a procédé hier à l'invalidation
de M. Fould — et à la condamnation de M.
Alicot. La première de ces mesures montre que
la majorité républicaine ne veut à aucun prix
des élections où la question d'argent tient une
trop grande place. Et en frappant un homme
élu sur le programme républicain, la Cham-
bre a donné à son vote le caractèro d'une in-
transigeante affirmation de principe.
En renvoyant le dossier do l'élection au mi-
nistère de l'intérieur, en ordonnant que la lu-
mière fût faite complètement sur les opérations
électorales d'Argelès, la Chambre a donné une
autre et non moins importante leçon au parti
des moines et de la « Patrie française ».
La majorité professe cette sûre doctrine de
morale que les fautes d'un candidat n'excusent
pas les fautes do son concurrent. Elle n'entend
pas, en repoussant M. Fould, ouvrir la porte
a M. Alicot, le candidat cher à Lourdes.
L' c accès de vertu » do la droite, que M.
Gérault-Richard a eu raison de ne pas pren-
dre trop au sérieux, était surtout une manœu-
vre destinée à préparer la rentrée triomphale
de M. Alicot.
C'est notre ami et collaborateur Emile Chau-
vin qui a déjoué ce plan. Il fallait encore, pour
le faire, un certain courage : car la droite et le
centre étaient dressés, menaçants, contre celui
qui osait s'en prendre à l'intangible M. Alicot.
Et l'on feignait de ne voir dans l'acte d'accusa-
tion du candidat réactionnaire, dressé par
notre ami, qu'une adroite défense de M.
Fould.
Une phrase mordante de Charles Bos a fait
reculer les trop audacieux cléricaux.
D'ailleurs, toute diversion, de la part do la
droite, devenait impossible, quelques minutes
plus tard, puisque ni Emile Chauvin, ni ses
amis ne votaient la validation de M. Fould.
Au contraire, le cas Alicot était parti, déga-
gé de toute considération contingente, devant
la Chambre. MM, Breton, Jaurès et Colin ap-
portaient une motion comportant la condam-
nation décisive, définitive de M. Alicot.
Et cotte motion était volée par un bloc de
320 voix républicaines.
Nous en avons fini avec le candidat de Lour-
des. — H. D.
Voir à la 33 page
les Dernières Dépêches
de la xiuit et
la Revue des Journaux
du matin
L'ARTILLERIE ALLEMANDE AU VENEZUELA
We notre correspondant particulier)
New-York, 24 janvier.
Dans les cercles maritimes, on constate avec
un vif étonnemenl que le tir de l'artillerie de
marine allemande est inférieur à tout ce qu'on
aurait pu supposer. On a compté 1,600 projec-
tiles. La plupart ont manqué le but et ceux qui
ont atteint les vieilles murailles du fort ont
causé moins de mal qu'on ne le supposait.
Lo résultat le plus clair de la canonnade alle-
mande est d'avoir tué vingt-cinq malheureux
pêcheurs indiens.
FRÉDÉRIC LE GRAND EN PANNE
(Dê notre correspondant Val'ticulierl
New-York, 24 janvier.
Le bruit court à Washington que lo départe-
ment d'Etat (affaires étrangères) a prié le gou-
vernement allemand de retarder l'envoi de la
statue do Frédéric le Grand,qui devait être éri-
gée au mois de mai devant l'école de guerre de
Washington. On aurait allégué comme prétexte
que l'emplacemont so trouvait en mauvais état.
Dans les milieux officiels, on oppose un mu-
tisme absolu à toutes les questions concernant
l'authenticité de cette nouvelle ; mais tout le
monde la croit exacte.
40
AU VENEZUELA
Le bombardement de San-Carlos. —
Dépêches officielles. — C'est la
guerre! — Les négociatiolli. —
A Londres et au Reichstag,
Washington, 24 janvier.
On a enfin la première dépêche officielle du
commandant Schedor, de l'escadre allemande
qui, naturellement, accuse les Vénézolans d'a-
voir commencé los hostilités à Maracaïbo, tan-
dis que ceux-ci soutiennent le contraire. -
Le 17 janvier, dit le commandant Scheder, la
Panthère, qui passait près de Maracaibo, fut inopi-
nément accueillie par un feu des plus vifs. La
Panthère livra pendant une demi-heure un combat
d'artillerie. Puis le combat cessa,par suite des dif-
ficultés de la navigation.
J'ai réclamé auprès du gouvernement vénézolan
pour qu'on infligeât immédiatement une peine aux
auteurs de l'agression.
Le 21 janvier, le fort de San-Carlos a été bom-
bardé par le Vineta et la Panthère et a été détruit.
Intorviewé sur ces faits par un rédacteur du
Herald, le président Castro a dit : ,
Qu'en pense le gouvernement américain ? N'est-
il pas clair, maintenant, que les Allemands pous-
sent à la guerre ?
Pour obtenir un règlement, j'ai codé aux puis-
sances alliéos et j'ai consenti à l'arbitrage : les Al-
lemands répondent en tirant tous les jours sur nos
forts Maintenant, c'est la guerre 1
Le cabinet américain a discuté, hier, la si-
tuation du conflit vénézolan et a été unanime
à reconnaître que le gouvernement des Etats-
Unis n'a pas à intervenir pour le moment, en
dehors de l'appui moral qu'il donneaux offorls
de M. Bowen pour arriver à une solution paci-
fique.
Le blocus
Les puissances n'ont pas encore répondu à la
proposition faite par M. Bowen de lever im-
médiatement le blocus.
M. Bowen n'admettra pas quo le bombarde-
ment de San-Carlos puisse influer sur les négo-
ciations.
L'impression à Londres et à Berlin
Londres, 24 janvier.
Les Daily News disent qu'on devrait immé-
diatement rappeler l'escadre anglaise du Vene-
zuela, et lo correspondant du Dailij Telegraph
à New-York attire l'attention sur le fait que la
possibilité d'une guerre prochaine entre les
Etnts-Unis et l'Allemagne, résultant des affaires
du Venezuela, est le sujet de toutes les discus
si ons.
Berlio, 24 janvier.
nier, lo baron do Richlhofen, sous-secrétaire
d'Etat à l'office des affaires étrangères, a fait
au fioichslag, on réponse à une question de
M. Orlel, conservateur, la déclaration sui-
vante :
Je souhaite, pour ma part, quo les conférences
avec M Bowen puissent aboutir au plus tôt, afin
de permettre la levée dû blocus. Mais aussi long-
temps que le blocus existe, les forces qui-font ce
blocus ont pour obligation absolue, dans le rayon
du blocus, do faire respecter celui-ci. C'était aussi,
probableMQUtg lt but de l'aÇliQQ alleoivta^Q ù §au
Cariât
LA JOURNEE
PARLEMENTAIRE
A LA CHAMBRE
LES VÉRIFICATIONS DE POUVOIRS
La Chambre a consacré à peu près-toute sa
séance d'hier à l'examen de l'élection de M.
Fould à Argelès (Haute-Pyrénées).
Avant, on avait validé sans débat l'élection
de M. Michel, à Yssingeaux (Haute-Loire).
Le bureau demandait l'annulation des opéra-
tions électorales d'Argelès. M. Chauvin a exa-
miné les conclusions du bureau.
M. Chauvin dit que la Chambre doit tenir
compte de deux documents avant de fixer son
opinion. Il s'agit : 1° d'une lettre signée de
MM. Lapeyre et Frilet, conseillers généraux,
affirmant que l'élection d'Argelès était une vic-
toire du parti républicain radical contre le
parti clérical ; 20 d'un article du journal la Dé-
mocratie, signé de M. Pedebidou, sénateur, di-
sant que l'essentiel était d'avoir débarrassé l'ar-
rondissement d'Argolès du concurrent do M.
Fould, M. Alicot, candidat do la coalition réac-
tionnaire et nationaliste.
M. Chauvin suit point par point le rapport
de M. Flandrin, pour le 8' bureau.
Nous ne saurions, sans risque de longueurs
être aussi minutieux.
Contentons-nous d'observer que M. Chauvin
constate que c'est M. Alicot qui a écrit lui-
mêmos les cotes du dossier et qui émet son ap-
préciation sur les pièces. M. Chauvin, laissant
la Chambre libre de se prononcer sur le fond
do l'élection, tient surtout à ce qu'on ne dresse
pas un tremplin d'où M. Alicot rebondirait au
Palai3-Bourbon.
M. Alicot, répétons-le, a été le candidat de
la réaction,des moines.de Lourdes et du clergé.
M. Chauvin. — Aussi la campagne du parti
clérical et de la Croix a-t elle été des plus vives.
Tous les curés marchaient pour M. Alicot, qui
écrivit & l'un d'eux une lettre, que j'ai sous les
yeux, dans laquelle il lui exprimait son étonnement
de voir le frère de ce prêtre parmi ses adversaires :
c A vous de voir, disait-il, si vous devez lui suggé-
rer les moyens de racheter au second tour ce mo-
ment d'aberration. »
Les curés repondaient bien à cettu confiance de
M. Alicot, et tous los journaux cléricaux menaient
la campagne contre M. Fould. La Croix marchait
en tête, drapeau déployé.
Elle invoque d'abord l'intérêt. Elle dit : « Si
vous nommez M. Fould, vous n'obtiendrez aucune
faveur; si vous nommez M. Alicot, au contraire,
vous obtiendrez toutes les faveurs. » La Croix es-
comptait l'arrivée aux affaires d'un ministère Des
chanel-Méline dans lequel elle attribuait le minis-
tère de la justice à M. Alicot. « Assurément, ajoute
la Croix, ce n'est pas au député élu sur la recom-
mandation de M. Waldeck-Rousseau que pourront
aller les faveurs du futur ministère. » Conclusion:
votez pour M. Alicot.
Aux approches du second tour de scrutin la cam-
pagno devient plus violente : « Le sort des con-
grégations est entre les mains do !a Chambre nou-
velle; si elles ne sont pas reconnues — et M.
M. Fould s'il était élu voterait contre elles, — qui
donc préparera et ordonnera les pèlerinages?
Electeurs de la banlieue de Lourdes, vous ne vous
doutez pas de la peine que vous avez fait aux
cœurs chrétiens. Dimanche soir, Lourdes apprenait
avec stupeur que vous aviez voté pour la corrup-
tion, pour celui qui se dit l'ami de Waldeck,
l'impie. »
M. Flandin, rapporteur, tient à laisser do
côté la question cléricale et se borne à affirmtr
que c'est la forlune de M. Fould qui a fait pen
cher la balance de son côté.
M. Flandin reproche à M. Fould de sortir
d'une famille réactionnaire et do ne s'être lui-
même rallié que tard à la politique républi-
caine.
M. Flandin. — M. Fould prêtait gratuitement
ses étalons à tous Ips éleveurs qui en avaient be-
soin, ce qui provoquait dans :e journal adverse les
protestations d'un sieur Testis. (Hilarité.)
Le rapporteur cite des faits analogues et
ajoute :
M. Flandin. — Attendez, messieurs, il faut
que vous connaissiez tout. Il faut que vous sachiez
que M. Fould avait promis de se substituer aux
créanciers des agriculteurs malheureux afin de
soustruiro ces malheureux électeurs à des intérêts
exagérés.
M. Flandin termine en fait « appelà la cons-
cience de tous les partis ».
MM. NIirman, Breton, Cesbion, renoncent à
la parole.
M. Thierry les imite :
M. Thierry. — Je renonce aussi à la parole
après le discours de M. Flllndin. Je voulais simple-
ment défendre la personnalité et l'honnêteté de M.
Alicot, qui est un des 363, et qui combattait pour
la République alors que M. Chauvin était à
peine né.
Charles Bos réplique, du lac au tac :
M. Charles Bos. — Je demande une enquête
parlementaire sur cette élection. Il s'agit de savoir
si M. Alicot n'a pas reçu 100,000 francs de la « Pa-
trie françaisc) pour son élection. (Très bienlà gau-
che.) -
M. Fitte intervient :
— Nous avons déjà débarrassé notre département
de M. Edmond DIanc, nous continuerons l'œuvre
entreprise.
M. ]Lafferre. - Je tiens à constater simple-
ment qu'en 1898 le centre et la droite soutenaient
avec énergie M. Fould, qu'ils combattent aujour-
d'hui et qui avait cependant été élu par les mêmes
procédés. (Applaudissements à gauche.) Nous, les
républicains, nous combattons toujours les élec-
tions d'argent.
M. Jaurès. — Nous nous réservons de de-
mander après le vote le renvoi du dossier au
ministère de l'intérieur pour rechercher et éta-
blir les responsabilités et signaler les faits do
corruption de quelque côté qu'ils viennent. (Très
bien !)
Les réactionnaires commencent à s'aperce-
voir que les choses vont plus loin qu'ils n'au-
raient voulu.
Par 480 voix contre 18, la Chambre prononce
l'invalidalion de M. Fould.
Le cas de M. Alicot
L'affaire de M. Alicot va maintenant devenir
lout-à-fait mauvaise.
M. Breton demande le renvoi du dossier au
ministère de l'Intérieur.
M. Breton. — Le débat a montré que des faits
de corruption s'étalent produits des deux côtés.
Nous avons le devoir de mettre en lumière les faits
de pression cléricale et de fanatisme religieux, qui
se sont produits, ainsi que l'exploitation de la M-
tise humaine. (Vives protestations à droite.)
Nous demandons le renvoi des deux dossiers au
ministère de l'intérieur aussi bien cIJlui de M.
Alicot que celui de M. Fould. (Applaudissements à
l'extrême gauche.)
NI. Tliierry. - Il n'est pas exact que M. Alicot
ait défendu, eu 1808, l'élection de M. Fould.
M. Houanct — En 1898, M. Alicot, aussi
bien que M. Fould, s'est appuyé sur le fanatisme et
sur les cofircs-forts.
M. Flandin, rapporteur, demande que le dos-
sier soit renvoyé aussi au ministère de la jus-
tice. (Très bien 1 très bien !)
RI. Thierry. — Si M. Alicot a défendu, de sa
place, l'élection de M. Fould en 1898, c'est en rai-
son de l'amitié qui les unissait, en raison de leurs
affinités politiques. (Applaudissements ironiques a
l'extrême gauchc. )
HI Gél'ault-iUcbnf' J. - Je tiens a consta-
ter quo l'accès do vertu /ui vient de saisir l'oppo-
sition est dû à la cession do l'amitié qui unissait
M. Alicot et M. Fou. (Applaudissements à l'ex-
trême gauche. - Riruit.)
M. Thierry ntfveut pas voter la motion Bre-
ton dans los tirmes où elle est présentée et Qui
sQti «ivîoW'gcauU £ QUf son ami Alicot,
Celui-ci, de l'avis do M. Villiers, était a e~
timé de tous ses collègues ». L'impartialité mei
force à constater que des dénégations vigoa-i
reuses s'élèvent à gauche.
La priorité pour l'ordre du Jour Breton eti
Jaurès ost refusée par 262 voix contre 236.
Une motion tout à fait semblable de M. Co-1
lin obtient au contraire la majorité, avec 261o
voix contre 258. En voici le texte : 4
La Chambre, considérant qu'il semble résulterf
de l'examen du dossier de l'élection de l'arrondis-1
sement d'Argelès quo des manœuvres coupables'
ont été commises des deux côtés, ordonne le ren-f
voi aux ministres de l'intérieur et de la justice, j j
La division est demandée. --,
Les mots « des deux côtés » sont acceptés'
par 288 voix contre 245.
L'ensemble est voté par 320 voix contre 132.\
Un fait personnel: M. Thierry revient lire ua
vieux numéro de l'Officiel pour montrer qua
M. Alicot n'a prononcé que peu de paroles
pour défendre M Fould en 1898.
A demain pour le budget.
H. D.
AU SÉNAT
Le régime des sacres
Le Sénat, sous la présidence de M. Fallières;
continue l'examen du projet de loi concernant
le régime des sucres. Il ne reste plus qu'un ar-
ticle à étudier. C'est celui qui est relatif au
sucrage des vendanges.
M. Darbot critique la disposition qui permet
la fabrication du' vin de sucre pour la con-
sommation familiale, disposition dont les pro-
priétaires de vignes auront seuls le bénéfice.
L'orateur trouve que, d'une façon générale, le
texte de l'article en discussion, de l'article 'J,
manque de clarté.
M. Mougeot, ministre de l'agriculture, ré-
pond quo tout le monde — et non pas les vi-
gnerons seuls — aura .1 le droit de fabriquer da
vin de sucre.
M. Bouvier apporte une interprétation iden-
tique.
M. Gauthier (de l'Aude) apporte un amende-
ment tendant à interdire le sucrage des ven-
danges. M. Gauthier craint l'écrasement des
vins naturels par les vins artificiels.
Pour M. Rouvicr, au contraire, le projet
aggrave la protection accordée aux vins na-
turels, des pénalités ont été augmentées, et
vont jusqu'à la prison.
Par 196 voix contre 83, 'l'amendement est
repoussé.
L'article est adopté. —
Le vote sur l'ensemble donne 273 voix pour
et 5 voix contre.
Reste à ratifier le projet de loi approuvant
la convention de Bruxelles. On le fait à mains
levées.
Le Sénat s'est ajourné à mardi, pour la dis-
cussion do l'élection des Bassps-Alpes.
Jeudi, on nommera une commission de 18'.
membres, qui sera saisie des demandes d'au..¡
torisation des congrégations.
LA TERREUR EN HUCEDOIHE
(De notre correspondant particulierl
Salonique, 24 janvier. !
Les autorités turques en Macédoine ont ar-
rêté 3.000iadividus sttspcots aa point de vue
politique ; tous sont do nationalité bulgare.
Un tiers de ces malheureux sont détenus dans
les prisons de Salonique.
Les Turcs ont formé des comités secrets, dont
les affiliés terrorisant la population chiétienne.
DANS LA MARINE ALLEMANDE
(De notre correspondant particulier) -
Kiel, 24 janvier,
L'amirauté a demandé un crédit de six mil-
lions de francs pour l'installation d'appareils
réfrigérants destinés aux soutes à munitions
des navires de guerre. Chaque vaisseau de
guerre allemand du dernier modèle sera muni
d'un appareil de ce genre. 1
SÉPARATION DES AMANTS DE GENEVE V
(De notre correspondant particulier]
Rome, 24 janvier. t
M. Giron, l'ami de la princesse Louise dS
Saxe, est arrivé seul à Spezia, où il a loué un.
modeste logement pour 15 fiancs par semaine.
On croit qu'il s'est brouillé avec la princesse,
qui est restée à Mantoue et l'a laissé partir seuls
Congressistes Français es Sibsria
(De notre correspondant particulier)
Lemberg, 24 janvier. -:
Plusieurs congrégations françaises ont ob-
tenu du tsar l'autorisation de s'établir dans
certaines régions de la Russie Le gOLlverneoo:
ment leur a désigné la Sibérie; où on leur a
donné de vastes concessions de terrains.
Quelques-unes des congrégations qui ont'
quitté la France ont l'intention do fonder des.
établissements en Sibérie.
LA MISÈRE EN BRETAGNE
Le tsar offre viqgt-cinq mille franca,
— Les souscriptions. — A Brest et
à La Rochelle
Le Président de la République a reçu hier II
télégramme suivant :
Saint-Pétersbourg, 24 janvier 1903.
A Son Excellence Emile Loubet, -
Président de la République française, Paris.
Désirant participer aux secours qui sont offerts
à la population de la Bretagne éprouvée par l'in-
suffisance du produit des pêches cette année-ci, je
charge mon ambassadeur, le prince Ouroussof, de
mettre à la disposition du gouvernement de la Ré-
publique une somme de vingt-cinq mille francs
que je vous prie de vouloir bien faire parypriir,
aux nécessiteux et d'agréer comme un témoignage
do mes sentiments do vive et invariable sympathie
pour la France amie et alliée. ,
NICOLAS.
Le Président de la République a répondu par
la dépêche suivante :
A Sa Majesté Nicolas II, empereur de toutes 1(9
Russies, Saint-Petersbourg
Je m'empresse de remercier Votre Majesté de la
généreuse offrande qu'elle a eu Ill délicate peosée
de me faira remettre pour les pêcheurs bretons si
cruellement éprouvés. Ce nouveau témoignage ,:.s
sympathie donné par Votrb Majesté à la nation •
amie et alliée de la Russie nous a profondément
touché, et je viens, au nom de la France, vous
exprimer notre vive et sincère gratitude.
EMILE LouBBT,
Pour les pêcheurs
En vertu d'instructions du sou?-secrétaire
d'Etat dos postes et des télégraphes, les sous-
criptions en faveur des pêcheurs bretons se-
ront reçues sans frais, à partir du 27 janvier,,
dans tous les bureaux de poste.
Nous engageons vivement nos lecteurs et
nos abonnés à profiter de ce moyen commode
et rapide pour faire parvenir les secours qu'ils.
voudront bien envoyer aux malheureux p;
cheurs bretons. ; ¡
Les souscriptions recueillies au Crédit Lyon.'
nais pour les pêcheurs bretons atteignent 1«1,
chiffre de 3?5.425 fr.
La Compagnie du canal de Suez a versé OGI
aommede 5,000à la souscription*
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