Presse et revues
4 pages
Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-05-19
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 mai 1908 19 mai 1908
Description : 1908/05/19 (N13948). 1908/05/19 (N13948).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7571200j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
; Jr-' ÎSS^.—28 Floréal Aa 110
CIÎTQ caEWTÏIMlBei I.E NUMERO
Mardi 19 Mai 1908. - R8 13948 --
LE XIX" SIECLE
ÏV01VCE3 ;.
AUX BUREAUX DU JOURNAl.
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Adresser lettres et mandats à r AdminiltrtUew
", TRIBUNE LIBRE
Impuissance constitutionnelle
Jo viens de lire et de reli-
L re, avec toute l'attention
rqeu, 'elle mérite, la lettre si
remarquable à beaucoup de
points de vue, que M. Bar-
thou a écrite au vice-prési-
tlent du conseil général des ponts et
chaussées, au sujet de l'amélioration de
notre réseau de navigation intérieure.
M. Barthou commence par déclarer
que « à aucune époque les questions de
« navigation n'ont tenu dans les préoc-
« tcupations économiques des nations,
« une place aussi prépondérante. Les
a travaux exécutés ou projetés en Alle-
* magne, en Italie et en Suisse, attes-
a tent, en faveur du développement de
« la navigation intérieure, un réveil
« qui ne laisse même pas indifférènts
« des pays tels que l'Angleterre et les
« Etats-Unis, où les canaux semblaient,
M jusqu'à ces dernières années, avoir
« été définitivement sacrifiés aux che-
« mins de fer », et il s'empresse d'ajou-
ter que « il importe que ce mouvement
« dont l'importance économique ne sau-
« rait être trop remarquée, appelle, à
« natte tour, notre attention et nos ef-
« forts n.
Il constate ensuite que « l'idée se ré-
« pand de plus en plus que, dans'l'outil-
« lage général des transports, un réseau
« de navigation intérieure bien compris
« est l'instrument indispensable qui
« peut seul permettre aux ports mariti-
« mes et aux chemins de fer eux-mê-
« mes d'atteindre au plus haut degré
« de leur puissance d'expansion et de
« leur capacité de rendement h.
Puis, avec une pointe d'amertume à
peine dissimulée, il souligne que « l'exa-
« men des questions de navigation se
« développe chaque année avec plus
« d'ampleur, lors de la discussion du
« budget des travaux publics. Les pt?-
« positions de loi d'initiative parlemen-
« taire se multiplient suivant une pro-
« gression tout à fait significative, et,
« dernier symptôme non moins caracté-
« ristique, nombreuses sont les sociétés
« qui. à l'exemple de la Société la Loi-
« re navigable, se fondent chaque jour,
« sur presque tous les points du territoi-
« re, dans le but d'agir sur les pouvoirs
« publics en faveur de l'amélioration de
« notre outillage des transports par
« eau ».
il trace le programme de l'étude d'en-
semble demandée au conseil général ies
ponts et chaussées, et destinée à fixer
les vues de l'administration supérieure
et à lui servir de ligne générale de con-
duite.
U précise certains points de détail de
chacune des parties de ce programme,
savoir :
1° Travaux de premier établissement
ou d'amélioration :
a) classés au programme de la loi
de 1879 mais non exécutés ;
b) proposés mais non admis au pro-
gramme de la loi de 1903 ;
2° Nouveaux travaux à prévoir ;
30 Lignes de trafic international dites
« de pénétration vers l'Europe cen-
trale » ;
4° Voies et moyens d'exécution.
Et comme il a eu, au icours de sa
lettre, l'occasion de faire l'éloge de la
diligence de l'administration supérieure,
dont il est le chef, il termine par des
compliments à l'adresse du conseil gé-
néral des ponts et chaussées, dont il est
le président :
« L'expérience d'une collaboration
« déjà ancienne m'a démontré ce qu'on
« peut attendre de la compétence et de
« l'activité du Conseil général des
te ponts et chaussées.
« Je compte qu'elles ne me feront pas
« défaut pour me renseigner, dans le
« moindre temps possible, sur la solu-
« tion des graves problèmes qui inté-
« ressent à un si haut degré la prospé-
« rité économique du pays ».
Je ne doute pas que M. Barthou ne
soit absolument sincère ; je suis intime-
ment convaincu qu'il voudrait être exac-
tement et complètement renseigné sur
tous les grands problèmes de la navi-
gation intérieure nationale et interna-
tionale ; mais atteindra-t-il ce but en
s'adressant à un onganisme dont il ne
rappelle la compétence qu'après avoir
exalté les conceptions des ingénieurs
suisses et allemands et dont il n'évoque
l'activité qu'après avoir amplement dé-
montré que son attention et ses efforts
sont à la remorque de J'esprit d'initia-
tive des pays étrangers et de sociétés
tocales ?
Je ne le pense pas.
Le Conseil général des ponts et chaus-
sées, par son titre, par son mode de re-
crutement, par son action est aus ar-
chaïque que le décret du 7 fructidor an
XII qui en règle encore les attributio71
bien que l'on ait inventé depuis le che-
min de fer, le télégraphe et le télépho-
ne.
Je n'insisterai pas sur l'absurdité de
son titre ; il suffit de le rapprocher de
la nomenclature des matières sur les-
quelles le conseil est appelé à délibé-
rer : routes, chemins de fer d'intérêt
général et d'intérêt local, tramways,
navigation intérieure, service hydrauli-
que, pêche, travaux communaux, uti-
lisation des forces motrices naturelles,
ports maritimes, phares, balises, etc.,
pour en être immédiatement convaincu.
Son mode de recrutement est des plus
défectueux : en dehors des trois direc-
teurs du ministère, dont pas un, d'ail-
leurs, n'est inspecteur général, et des
quatre secrétaires de section, qui sont
tous ingénieurs en chef,-il comprend ex-
clusivement des inspecteurs généraux de
première ou de deuxième classe dont le
plus jeune ou plutôt le moins vieux, a
59 ans, et le plus âgé 70 ans ; et l'on
prétend exiger de ces fonctionnaires
blanchis sous le harnais, de l'initiative
et de l'activité ! Est-il au moins permis
d'espérer que, par le jeu des décès ou
des mises à la retraite, l'âge moyen ne
tardera pas à baisser sensiblement ?
C'est encore une illusion, car les con-
ditions et le mode d'avancement actuels
sont tels qu'ils ne peuvent produire
d'autres résultats que ceux qu'on déplo-
re aujourd'hui.
Quant à son action, elle est franche-
ment néfaste ; l'intervention obligatoire
et le plus souvent décisive du Conseil
général sur les questions de projets et
les questions d'avancement, paralyse
l'initiative, décourage lardeur, atro-
phie le caractère, anéantit l'individua-
lité des ingénieurs qui, légitimement
soucieux d'arriver à leur tour inspec-
teurs généraux, sont obligés de subir
passivement les conceptions surannées
de ceux qui les notent, de ceux qui les
contrôlent, de ceux en un mot dont ils
doivent se ménager IevoÍJe favorable à
l'issue de visites singeant telles des
candidats à l'Académie.
Non, monsieur Barthou, quelle que
soit votre volonté de bien faire, quelle
que soit votre énergie, vous ne pourrez
rien obtenir de mieux d'un corps essen-
tiellement débile, naturellement enclin
à la contemplation d'un passé qui fut
et semble être resté leur présent, fata-
lement rebelle aux idées nouvelles qui
ne naissent pas et ne se développent
pas suivant les formes sacramentelles
de la hiérarchie, dans l'arche sacro-
sainte du Conseil général.
Ce que vous avez à faire, monsieur
Barthou, est très simple : affranchis-
sez-vous de la tutelle occulte du man-
darinat et de la tyrannie des questions
de personnes. Conservez le grade d'ins-
peteteur général si vous croyez nécessai-
re (1) de réserver aux vieux ingénieurs
en chef une sorte de médaille d'honneur
quarantenaire. Réduisez le nombre des
inspecteurs généraux ; donnez-leur de
simples attributions de contrôle et de
surveillance, et renforcez les traitements
encore insuffisants des bons chefs de
service. Augmentez les pouvoirs de vos
collaborateurs immédiats, de vos alter
ego, les directeurs de votre ministère.
Faites dans l'avancement, une place de
plus en plus large aux mérites et à la
valeur. Supprimez la plupart des com-
missions qui vous entourent et vous mas-
quent la vue de vos services actifs. Edi-
fiez à leur place un Conseil général des
travaux publics vraiment adéquat aux
besoins de la situation, où vous appel-
lerez, sans distinction d'origine, de gra-
de, d'âge, de fortune ou de parenté,
les inspecteurs généraux, ingénieurs,
conducteurs et contrôleurs des ponts et
chaussées et des mines, aussi bien que
les ingénieurs civils, les architectes, les
constructeurs, les entrepreneurs, etc.,
qui vous .paraîtront le plus aptes à
vous seconder, efficacement dans l'ac-
complissement de l'importante mission
qui vous est confiée.
Enlevez de l'ornière de la routine la
lourde et délicate machine dont vous
êtes le conducteur, et placez-la résolu-
ment sur les rails du progrès.
CRECHY.
LA POLITIQUE
LE CHAHUT DE L'ODEON
Qui aurait dit qu'une repré-
sentation de gala donnée à
l'Odéon en 'honneur d'Alfred
de Vi61lY serait chahutée,
entrecoupée de scènes comi-
ques dans la salle, et qu'elle
& Cette croyance s'accorderait mnl, d'ailleurs,
avec les faits, puisque deux inspecteurs géné-
raux remplissent les fonctions d'ingénieur en
ehe! tseine et. Isère). -
ferait pousser à quelques spectateurs des
cris contre la pornographie?
Passons sur l'incident de ce compo-
siteur de musique qui, de sa loge, inter-
pellait l'orchestre, - coupable de jouer
trop vite ou trop lentement, je ne sais
pas au juste, sa partition. Il semble que
les répétitions soient faites pour éviter
ce genre d'incidents. Notre musicien ar-
rivait trop tard, le jour de la représenta-
tion, pour s'assurer que l'orchestre ne
trahissait pas sa pensée.
L'autre occasion de boucan a été of-
ferte à une - partie du public, qui recher-
chait évidemment le motif de faire un
peu de bruit, par une piécette de M.
Léon Xanrof, et par la façon dont cette
piécette était jouée par Mlle Polaire.
On a le droit de penser que si le Nu au
tIiéâtrea donné lieu à des exhibitions
qui n'eurent rien d'artistique, il y a des
gens qui, dams la lutte contre la porno-
graphie, vont trop loin; et, bientôt, une
femme ne pourra plus laisser voir que
sa cheville est fine, sans que des specta-
teurs se déçlarent écœurés 1
Par de pareils objets, les âmes sont b:
Loin de « tomber aux pieds de ce
sexe. >» il faudra bientôt, pour être à la
mode, s'en détourner avec dégoût.
Mais sans avoir aucune prévention con-
tre M. Léon Xansrof ni contre Mlle Po-
laire, nous avons le droit de nous deman-
der si l'un et l'autre étaient bien désignés
par leurs succès de cafés-concerts pour
se faire les protecteurs de la mémoire
d'Alfred de Vigny. Le poète le plus
hautain du XIX" siècle n'avait certaine-
ment pas prévu que son génie recevrait
un jour l'hommage du music-hall.
Je sais bien ce qu'on dira : les vers,
surtout quand ils sont sublimes, ne font
pas toujours recette. Eh bien, que vou-
lez-vous? Peut-être valait-il mieux re-
noncer à la recette que de placer sous le
patronage d'Alfred de Vigny un spec-
tacle que le grand et sévère romantique
n'eût ni aimé ni compris.
Laissons le génie isolé, si nous ne sa-
vons pas l'entourer dignement.
LES ON-DIT
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui lundi :
Lever du soleil à 4 h. 17 ; coucher à
7 h. 36. - -.
Premières. — Théâtre Sarah Bernharif :
Le Cliemineau. — Gymnase : Jeunesse.
Courses à Saint-CIpud.
Les fleurs de Rachet
Lorsque Rachel, qui avait vendu
des fleurs dans la rue, fut admise au
Conservatoire, elle sollicita les leçons
particulières d'un artiste de grand ta-
lent, Provost, sociétaire de la Corné-
die-Française.
A la vue de cette pauvre fille malin-
gre, il lui répondit : « Allez vendre
des bouquets, mon enfant. »
Les années passèrent et la célèbre
tragédienne en pleine gloire se ven-
gea un soir, avec le plus charmant es-
prit, des dédains de ce mauvais pro-
phète.
La salle était comble ; Rachel venait
de jouer Hermione. Applaudie avec
enthousiasme, rappelée avec frénésie,
elle put, le rideau baissé, remplir sa
tunique grecque de fleurs que les
spectateurs ravis avaient jetées sur la
scène ; elle courut alors près de Pro-
vost, puis se mettant à genoux avec la-
plus gracieuse coquetterie :
— J'ai suivi votre conseil, monsieur
Provost, dit-elle ; je vends des bou-
quets ; voulez-vous m'en acheter ?
AUTREFOIS
Rappel du 19 mai 1872. — On annonce le
mariage de M.JVictorien Sardou avec Mlle
Soidié, fille du conservateur du musée de
Versailles.
L'administration annonce la prochaine
mise en vente dans les bureaux de tabac,
d'un « scaferlati supérieur i).
Les plantations de platanes et de marron-
niers laites il y a trois mois sur de nom-
breux points de Paris, pour remplacer les
arbres détruits pendant le siège, ont parfai-
tement réussi ; les platanes sont en feuilles
et les marronniers sont en fleurs.
On va voir apparaitre pour la première
fois, des navires japonais dans les eaux eu-
ropéennes : le Nissi Kan et le Roodje Kan
s'apprêtent à traverser le canal de Suez.
On dit qu'aussitôt terirtinees les negocia.
tions pour la libération anticipée du terri-
toire, le gouvernement allemand restituera
à la France : la statue du général Rapp
érigée à Colmar, celle de Kléber érigée à
Strasbourg, et le monument à la mémoire
de Desaix, élevé aux environs de la même
ville. "-
La vie d'hôtel à Oklahoma
Oklahoma est une ville des Etats-
Unis où l'on ne sera probablement pas
tenté d'aller s'installar, après avoir lu
ces quelques extraits du règlement de
l'unique hôtel du lieu :
« Un supplément sera exigé des gent-
lemen qui se coucheront tout bottés.
« Trois coups frappés à la porte indi-
queront qu'un meurtre vient d'avm
lieu dans la maison et qu'il faut se le-
ver.
« Prière de ne pas enlever les bri-
ques qui sont dans les matelas.
« S'il pleut dans la chambre, il y a
un parapluie sous le lit.
, ( Au cas où l'essuie-malri ferait dé-
faut, servez-yous d'un coin du ta-
pis ; etc. »
Naïveté
Le Conseil municipal d'une commu-
ne des Alpes-Maritimes n'est composé
que des membres. d'une même la-
mille.
Ce sont : Louis Guigo;Joseph-Alexan.
dre Guigo ; Joseph Guigo, dit l'Oste ;
Jean-André Guigo ; Vincent Guigo ; Jo-
seph Guigo, dit Napoléon ; Louis Gui-
gnonis.
Et, il y a des gens qui s'imaginent
que, de cette manière, les discussions
seront évitées dans leur Conseil muni-
cipal 1
Et) passait.
Au siècle dernier, lorsqu'il survenait un
incident fâcheux, c'était toujours « la faute
à Voltaire n. Aujourd'hui, il est entendu que
c'est « la faute à la laïque n. Certes nous
vivons, ma chère, à une époque abomina-
ble, d'une immoralité révoltante ! Aussi un
honnête bourgeois dénommé Garvet a-t-il
résolu de nous moraliser tous.
Ce brave petit-fils de Joseph Prudhomme,
écœuré par la licence de nos spectacles, la
pornographie de nos écrits et la grivoiserie
de nos propos, se propose de créer une œu-
vre de salubrité publique, nouvelle et ori-
ginale.
Il va fonder un théâtre ambulant que l'on
conduira dans les villes les nlus démorali-
sées (comme une machine à désinfection).
Sur les tréteaux sacrés on représentera
gratuitement et uniquement des scènes ti-
rées de l'Histoire sainte, et dans les en-
tr'actes les pécheurs convertis pourront —
i,'imagiiie- - aller se confesser à un reta-
meur de consciences dissimulé dans le trou
du souffleur.
Si l'honnête Garvet, barnum moralisa-
teur, n'a pas encore arrêté définitivement
son programme, j'oserai respectueusement
lui soumettre une série de tableaux vivants
tous tirés de la vlus sainte des Histoires, et
dont je garantis l'efficacité moralisatrice
sur la tête du sénateur Bérenger.
1. — La Famille (Lotli et ses fillesh
2. — La Tempérance (Noé et ses fils).
3. — La Fidélité conjugale (Mme Puti-
phar).
4. — Rapports entre le Capital et le Tra-
vadl (Ruth et Booz).
5. — La Pénétration pacifique en Afrique
(Salomon et la reine de Saba).
6. — Coupe de cheveux et friction (Sam-
son et Dalila).
7. — Respect aux Vieillards (Suzanne au
bain).
8. — Apothéose (Les OV
Cet admirable spectacle pourrait enfin se
terminer par un solo de la trompette de Jé-
richo, et un pas de ballet esquissé par Sa-
lomé, ieune danseuse excentrique qui avait
la curieuse habitude de mettre, non seule-
ment ses pieds, mais aussi la tête de ses
adorateurs dans le plat.
Et si, avec un programme aussi corsé,
le bon M. Garvet, moraliste amateur, ne
parvenait pas à nous ramener au Bien, ce
serait à désespérer vraiment de notre pau-
vre France, et il ne lui resterait plus ou'à
prodiguer ses consolations aux princes et
aux généraux de la Vertueuse Allemagne.
Le Chemineau.
—————————— ) -.- ( —
L'Organisation
de l'Eglise militante
Un congrès vient d'être tenu à Lyon par
les adhérentes de la Ligue des femmes
françaises, et c'est le primat des Gaules, le
cardinal Coullié, qui a eu l'agréable mission
d-e présider ce congrès de dames bien pen-
santes, au nombre, dit-on, d'environ 200,
venues un peu de tous les points de la
France.
La présidente de cette ligue a fait connaî-
tre le but poursuivi par ses sœurs ligueu-
ses :
Partout, a-t-elle dit, nous cherchons à faire
connaître la bonne nouvelle en répandant
:l'Evangile et à faire aimer Notre-Seigneur par le
crucifix porté ostensiblement.
Et successivement, les présidentes des di-
verses sections de la ligue sont venues pré-
senter des rapports sur l'œuvre accomplie
dans leurs régions respectives. Parmi J3
plus marquantes, on cite, notamment :
Mme de Lespinay (Paris), Mlle de Lom-
bard (Aude), Mme de Villechèze (Bouches-
du-Rhône) -Mme de Favière (Calvados),
Mme de Bonrepos (Drôme), Mme de War-
chex (Savoie), Mme de La Rochefoucauld
(Nantes), Mme de Bonfleury (Vosges), Mlle
Sollier (Isère), Mme de Mongolfier (Ardè-
che), Mlle de Jerphanion (Loire), des délé-
guées de Seine-et-Oise, de la Loire-Inférieu-
re, du Vauciuse, du Jura, du Pas-de-Calais,
de la Vendée, etc.
Ces dames ont naturellement reçu tous
les éloges et tous les encouragements du
primat des Gaules.
Il faut nous rappeler sans cesse, leur a-t-il
dit, que l'Eglise est militante : c'est une grande.
armée, formée d'armes différentes, qui toutes
concourent au même but.
L'important, c'est que toutes les armes diffé-
rentes qui composent l'armée de l'Eglise se rap-
pellent bien que le champ de bataille n'est pas
un champ de bataille politique, mais religieux.
Ce qui est en jeu, ce n'est pas la forme du gou-
vernement, mais la foi catholique attaquée dans
l'âme do nos enfants, dans l'âme des femmes
dû peuple, dans l'âme de nos ouvriers.
On veut détruire cette foi : Femmes de France,
levez-vous !
C'est, en effet, l'Eglise militante qui s'or-
ganise, pour continuer sa guerre implaca-
ble à la libre pensée, à la science, à la
raison, et l'on a eu soin de faire ccrraltre,
: au cours du congrès de Lyon, que lps hos-
tilités commenceront par la ff surveillance
de l'école laïque », autrement dit par la
guerre à l'instituteur.
N'avions-nous pas raison de signaler aiux
vaillants et dévoués éducateurs de notre jeu-
nesse laïque et démooratique le danger qui
les menacerait le jf^r où leur enseigroement
serait marqué par quelque défaillance à l'é-
gard des 'princtpes- qui ont fait Juu..e.Jà la
force de la RépoonnJle 1 !'II' P. G.
LE SCRUTIN D'HIER
Le Conseil générale la Seine :
CANTON D'ASNIERES
Inscrits : 10,741. — Votants : 6,626
MM. Laurent-Cély, c. s., libéral 3,471 ELU
Delfis. rad.-soç. 1,466
Révérend, - rad.-soc 84M
Cabaret, soc. unifié. 770
CANTON D'AUBERVILLIERS
Inscrits : 10,299. — Votants : 7,196
MM. Foisson, c. s-, rép. rad. 4,483 ELU
Pradinaux, soc. unifié 1,932
CANTON DE BOULOGNE-SUR.SEINE
Inscrits : 12,381. — Votants : 8,026
MM. L. Barbier, c. s., rôp. ind. 4 576 ELU
Henripré, soc, unifié. 3,350
CANTON DI; CHARENTON
Inscrits : 15,115. — Votants : 8,803
MM. Chenal, c. s., rad.-soc. „ 5,924 ELU
Collignon, soc. uaifié 2,720
Divers ;. 154
CANTON DE CLICHY
MM. Marquez, c. s., rép. soc. 2,921 voix
.Lamelle, rép. soc 2,421
Chateèlier, soc. unifié. 1,348
(Ballottage)
CANTON DE COLOMBES
(nouveaucanton)
Inscrits 9,703. — Votants ; 6,133
MM. Molinié, r.a.dieaJ..;. 2,324 voix
Vico, rad-fioc.1,803
Uhry, soc. unifié., 946
Duflos, radical « M44
Letot « 94
Divers 16 ,
Blancs et nuls., 100
(Ballottage)
CANTON DE COURBEVOIE
Inscrits : 7,600. — Votants : 4,708
MM. Boursier, rép. dé-m. 2,347 voix
Parisot, c. s., soc. unifié. 1,868
Dominique, rad.-soc. c 476
Vigouroux, rép «
Barbé, nation.,
Bulletins blancs « H
(Ballottage)
Manquent 2 voix à M. Boursier pour être
élu. -
CANTON DIVRY-SUR SEINE
MM. Chéron, soc. indép.) 4,140 voix
Martin, c. s., soc. unifié. 3,631
Rondu, radical * 1,812
* Robert, soc. -indép - 560
(Ballottage)
CANTON DE LEVALLOIS-PERRET
Inscrits : 14,184. — Votants : 8,917 -
MM. Tr-ezel, c. s., r-ép. nat. 4,280 voix
Aufan, soc. unifié. 3,223
F"aillard, l'oo.-SOC. u' 654
FIDion, alliance, dém. 520
Nourrigat ," 135
(Ballottage)
CANTON DE MONTREUIL-SOUS-BOIS
Inscrits : 9,878. — Votants : 6,809
MM. Hémard. nat.,.. 3,451 ELU
Dr Durand, c. s., rad.-soc. 2,581
MOUTS. soc. unifié. 721
CANTON DE NEUILLY
Inscrits : 9,008. — Votants : 4,957
MM. Cherest, c. s.' U b é m i. 3,275 ELU
MM. Cherest, c. s., Libéral 3,275 ELU
Clément, rép. soc. 1,552
Bertrand, réact. 31
Divers. 32
CANTON DE NOISY-LE-SEC
Inscrits : 11,404. — Votants : 6,366
MM. Gollardeau, c. s., rad.-soc 5,475 ELU
Simon. 468
Bulletins blancs et nuls. 269
Divers 124
CANTON DE NOGENT-SUR-MARNE
Inscrits : 8,937. — Votants : 5,350
MM. BlanchoD. c. s., radical. 3,188 ELU
Thomas, soc. unifié. 1,964
CANTON DE PANTIN
Inscrits : 16.684. — Votants : 10.905.
MM. Jaequemini c. s., soc. unifié 5,621 ELU
David, rad.-soc. 5,189
CANTON DE PUTEAUX
Inscrits : 12,742. — Votants : 9,141
MM. Voilin, c. s-, soc. unifié. 4,501 voix
Decroix, rad.-so-c. 4,347
Moklin radical 199
Bougdot 84
(Ballottage)
CANTON DE SAINT-DENIS ,
Inscrits : 15,172. — Votants :-10,217
MM. Quintaine, c. s., rép. 5 736 ELU
Philippe, soc. mifié.. 4,468
CANTON DE SAINT-MAUR
- Inscrits t — Votants : 5,975
MM. Gross, c. s., rad.--soc. 4,932 ELU
J Restiaux, soc. unifié. 920
CANTON DE SAINT-OUEN
Inscrits : — Votants : 7 508
MM. Basset, c. s., rad.-soc. 4,470 ELU.
Sélaquet, soc. unaifié. 2,954
CANTON DE SCEAUX
Inscrits : 10,003. — Votants : 6,390
MM. Carmignac, c. s., rad.-soc. 3,103 voix
Maugarny, soc. ùnifié. 1,339
Krieg, réi>.;. 1,884
(Ballottage)
CANTON DE VANVES
Inscrits : 15,909. — Votants : 9,495
MM. Jarrousse, rép. rad. 6,059 ELU
Bruneau, soc. unifié. 1,871
Beaudoin 1,406
CANTON DE VINCENNES
Inscrits : 13,298. — Votants 10,790
MM. Girard, c. s., red. 3,521 voix
Karmann, .prog.: 2,619
Combrissoh, rép. dém 1,273
Rousselot, soc. unifié - 1,037"
(Ballottage)
CANTON DE VILLEJUIF
Inscrits : 11,064. — Votants : 6,876 -'
MM. Thomas, c. s., soc. unifié.. 3,178 voie
Chazot, erad.-soe. 2,469
Calmus, soc. ind. 1,096
(Ballottage)
a a
Les nouvelles MnnicinalitÓs
DANS LA BANLIEUE
Dans la plupart des communes du dépar-
tement de la Seine,les Conseils municipaux
nouvellement élus ont nommé hier soir et
hier matin leurs municipalités. Voici les
maires des principales communes :
Antony. — M. Langlois est réélu.
Asnières. - M. Fontaine est réélu.
Bagneux. — M. Tissier, directeur des af-
faires criminelles au ministère de la justice,
est élu.
Boulogne-sur-Seine. — Par 18 voix contre
14, M. Lagneau est réélu.
Bourg-la-Reine. — Le colonel Caudelot est
réélu.
Charenton. -—M. Dussault est élu.
Châtenay. - M. Pouvreau est élu.
Clamart. - M. Picquart est réélu.
Clichy. — M. Gaudier est élu.
Courbevoie. — M. Méringue est élu.
Fontenay-aux-Roses. - M. Soubise est
élu.
Fontenay-sous-Bois. - M. Mussault est
élu.
Gentilly. — M. Calmus est réélu.
Issy-les-Moulineaux. — M .Mayer est élu.
Ivry-sur-Seine. — M. Jules Coûtant, dér
puté, est élu maire à l'unanimité, rempla-
çant le maire unifié battu aux élections.
Joinville. — M. Voisin est élu.
Kremlin-Bicêtre. — M. Thomas est réélu.
Les Lilas. — M. Decros est réélu.
Le Plessis-Piquet. — M. Jaudé est élu.
Levallois-Perret. — M. Amiot est réélu.
Meudon. — M. Maillard est élu.
Montreuil. — M .Labussière est élu.
Montrouge. — M. Mulin est élu.
Neuilly-sur-Seine. - M. Mercier est élu.
Nogent-sur.Marne. — M. Brisson est élu.
Puteaux. — M. Decroix est réélu.
Saint-Mandé. — M. Bigeon est élu.
SainLMaur. — M. Marin est élu
Saint-Maurice. — M. Bertrand est élu.
Saint-Ouen. -- M. Palouzié est élu.
Sceaux. — M -Pilate, nouvellement nom-
mé conseiller municipal, est élu.
Vanves. — M. Jarrousse est réélu.
Vincennes. — M .Verluise est élu.
DANS LES DÉPARTEMENTS
Alais. — M. Gaston Mazoyer est élu
maire. M. le dooteur Ga.soU'el, premier ad-
joint, et M. Julien, Codou, deuxième ad-
joint. ;
Douze ■ coTiSeiBers, ayant appartenu a
l'ancienne municipalité, n'assistaient pas a
la séance*
La nouvelle municipalité est socialiste
unifiée, sauf le premier adjoint, qui est ra-
dical-socialiste.
Angers. — M. Monprofit a été élu maire
de la municipalité progressiste remplaçant
la municipalité radicale.
Amiens. — M. Catoire, conseiller géné-
rai, progressiste, a été élu maire arvec cinq
adjoints également progressistes.
Une manifestation de protestation a ew
lieu à la sortie de la mairie.
Arras. — Le conseil municipal l'épubli.
cain a réélu maire M. Minelle et adjoint,
MM. Rohard et Baggio.
Ayencourt. — M. Klotz, député, railical.
socialiste, a été réélu maire à l'unanimité.
Bagnères-de-Luchon. — M. Bonhemaisoa
Paul a été réélu maire à l'unanimité, et
MM. Estoup Henri et Estrachère Gabriel
ont été nommés adjoints.
Bordeaux. —M. Boucbe; ancien entrent
neur, a été -élu maire et M. Couturier, l'du
premier adjoint.
Bourges. — M. Ducrot, maire sortant.
libérai, a été réélu par 18 voix sur 30 vo-
tants.
Le conseil a voté hors séance un vœu en
faveur de l'impôt sur le revenu et la ré-
foitne des conseils de guerre ; mais il a
repoussé un vœu protestant contre l'expé.
dition du Maroc et déposé par un conseil-
ler socialiste unifié.
Brest. - Est élu maire M. Belobeau, sé-
nateur.
Brignoles. — Maire : M. Gauthier ; ad-
joints MM. Gourdon et Louis Brun, radie
caux-socialistes.
Chalon-sur-Saône. — M. Richard, séna-
teur, a été réélu maire.
Chartres. — M. Fesard, sénateur progres-
siste ,est réélu maire, MM. Delacroix et Hu-
bert sont réélus adjoints.
Chàteaudun. — M .Baudet, député radi-
cal ,est réélu maire. MM. Pichon et Texier
sont rélus adjoints.
Dijon. — M .Charles Dumont, président
honoraire de la chambre de commerce, a
été nommé maire. La municipalité qui était
socialiste est remplacée par quatre répu-
blicains (alliance dmocratique) et un libé.
ral.
Dreux. — M. Violette, député, socialiste
indépendant, a été nommé maire de Dreux
par 22 voix sur 23 votants. Ses adjoints,
élus avec le même nombre de voix, sont ?
MM. Bonin, ancien président du tribunal
de commerce et le docteur Leviste.
Draguignan. - M .Félicien Clavier, mair.
sortant, est rélu.
CIÎTQ caEWTÏIMlBei I.E NUMERO
Mardi 19 Mai 1908. - R8 13948 --
LE XIX" SIECLE
ÏV01VCE3 ;.
AUX BUREAUX DU JOURNAl.
fi,.rue du Mail, Paris.
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Adresser lettres et mandats à r AdminiltrtUew
", TRIBUNE LIBRE
Impuissance constitutionnelle
Jo viens de lire et de reli-
L re, avec toute l'attention
rqeu, 'elle mérite, la lettre si
remarquable à beaucoup de
points de vue, que M. Bar-
thou a écrite au vice-prési-
tlent du conseil général des ponts et
chaussées, au sujet de l'amélioration de
notre réseau de navigation intérieure.
M. Barthou commence par déclarer
que « à aucune époque les questions de
« navigation n'ont tenu dans les préoc-
« tcupations économiques des nations,
« une place aussi prépondérante. Les
a travaux exécutés ou projetés en Alle-
* magne, en Italie et en Suisse, attes-
a tent, en faveur du développement de
« la navigation intérieure, un réveil
« qui ne laisse même pas indifférènts
« des pays tels que l'Angleterre et les
« Etats-Unis, où les canaux semblaient,
M jusqu'à ces dernières années, avoir
« été définitivement sacrifiés aux che-
« mins de fer », et il s'empresse d'ajou-
ter que « il importe que ce mouvement
« dont l'importance économique ne sau-
« rait être trop remarquée, appelle, à
« natte tour, notre attention et nos ef-
« forts n.
Il constate ensuite que « l'idée se ré-
« pand de plus en plus que, dans'l'outil-
« lage général des transports, un réseau
« de navigation intérieure bien compris
« est l'instrument indispensable qui
« peut seul permettre aux ports mariti-
« mes et aux chemins de fer eux-mê-
« mes d'atteindre au plus haut degré
« de leur puissance d'expansion et de
« leur capacité de rendement h.
Puis, avec une pointe d'amertume à
peine dissimulée, il souligne que « l'exa-
« men des questions de navigation se
« développe chaque année avec plus
« d'ampleur, lors de la discussion du
« budget des travaux publics. Les pt?-
« positions de loi d'initiative parlemen-
« taire se multiplient suivant une pro-
« gression tout à fait significative, et,
« dernier symptôme non moins caracté-
« ristique, nombreuses sont les sociétés
« qui. à l'exemple de la Société la Loi-
« re navigable, se fondent chaque jour,
« sur presque tous les points du territoi-
« re, dans le but d'agir sur les pouvoirs
« publics en faveur de l'amélioration de
« notre outillage des transports par
« eau ».
il trace le programme de l'étude d'en-
semble demandée au conseil général ies
ponts et chaussées, et destinée à fixer
les vues de l'administration supérieure
et à lui servir de ligne générale de con-
duite.
U précise certains points de détail de
chacune des parties de ce programme,
savoir :
1° Travaux de premier établissement
ou d'amélioration :
a) classés au programme de la loi
de 1879 mais non exécutés ;
b) proposés mais non admis au pro-
gramme de la loi de 1903 ;
2° Nouveaux travaux à prévoir ;
30 Lignes de trafic international dites
« de pénétration vers l'Europe cen-
trale » ;
4° Voies et moyens d'exécution.
Et comme il a eu, au icours de sa
lettre, l'occasion de faire l'éloge de la
diligence de l'administration supérieure,
dont il est le chef, il termine par des
compliments à l'adresse du conseil gé-
néral des ponts et chaussées, dont il est
le président :
« L'expérience d'une collaboration
« déjà ancienne m'a démontré ce qu'on
« peut attendre de la compétence et de
« l'activité du Conseil général des
te ponts et chaussées.
« Je compte qu'elles ne me feront pas
« défaut pour me renseigner, dans le
« moindre temps possible, sur la solu-
« tion des graves problèmes qui inté-
« ressent à un si haut degré la prospé-
« rité économique du pays ».
Je ne doute pas que M. Barthou ne
soit absolument sincère ; je suis intime-
ment convaincu qu'il voudrait être exac-
tement et complètement renseigné sur
tous les grands problèmes de la navi-
gation intérieure nationale et interna-
tionale ; mais atteindra-t-il ce but en
s'adressant à un onganisme dont il ne
rappelle la compétence qu'après avoir
exalté les conceptions des ingénieurs
suisses et allemands et dont il n'évoque
l'activité qu'après avoir amplement dé-
montré que son attention et ses efforts
sont à la remorque de J'esprit d'initia-
tive des pays étrangers et de sociétés
tocales ?
Je ne le pense pas.
Le Conseil général des ponts et chaus-
sées, par son titre, par son mode de re-
crutement, par son action est aus ar-
chaïque que le décret du 7 fructidor an
XII qui en règle encore les attributio71
bien que l'on ait inventé depuis le che-
min de fer, le télégraphe et le télépho-
ne.
Je n'insisterai pas sur l'absurdité de
son titre ; il suffit de le rapprocher de
la nomenclature des matières sur les-
quelles le conseil est appelé à délibé-
rer : routes, chemins de fer d'intérêt
général et d'intérêt local, tramways,
navigation intérieure, service hydrauli-
que, pêche, travaux communaux, uti-
lisation des forces motrices naturelles,
ports maritimes, phares, balises, etc.,
pour en être immédiatement convaincu.
Son mode de recrutement est des plus
défectueux : en dehors des trois direc-
teurs du ministère, dont pas un, d'ail-
leurs, n'est inspecteur général, et des
quatre secrétaires de section, qui sont
tous ingénieurs en chef,-il comprend ex-
clusivement des inspecteurs généraux de
première ou de deuxième classe dont le
plus jeune ou plutôt le moins vieux, a
59 ans, et le plus âgé 70 ans ; et l'on
prétend exiger de ces fonctionnaires
blanchis sous le harnais, de l'initiative
et de l'activité ! Est-il au moins permis
d'espérer que, par le jeu des décès ou
des mises à la retraite, l'âge moyen ne
tardera pas à baisser sensiblement ?
C'est encore une illusion, car les con-
ditions et le mode d'avancement actuels
sont tels qu'ils ne peuvent produire
d'autres résultats que ceux qu'on déplo-
re aujourd'hui.
Quant à son action, elle est franche-
ment néfaste ; l'intervention obligatoire
et le plus souvent décisive du Conseil
général sur les questions de projets et
les questions d'avancement, paralyse
l'initiative, décourage lardeur, atro-
phie le caractère, anéantit l'individua-
lité des ingénieurs qui, légitimement
soucieux d'arriver à leur tour inspec-
teurs généraux, sont obligés de subir
passivement les conceptions surannées
de ceux qui les notent, de ceux qui les
contrôlent, de ceux en un mot dont ils
doivent se ménager IevoÍJe favorable à
l'issue de visites singeant telles des
candidats à l'Académie.
Non, monsieur Barthou, quelle que
soit votre volonté de bien faire, quelle
que soit votre énergie, vous ne pourrez
rien obtenir de mieux d'un corps essen-
tiellement débile, naturellement enclin
à la contemplation d'un passé qui fut
et semble être resté leur présent, fata-
lement rebelle aux idées nouvelles qui
ne naissent pas et ne se développent
pas suivant les formes sacramentelles
de la hiérarchie, dans l'arche sacro-
sainte du Conseil général.
Ce que vous avez à faire, monsieur
Barthou, est très simple : affranchis-
sez-vous de la tutelle occulte du man-
darinat et de la tyrannie des questions
de personnes. Conservez le grade d'ins-
peteteur général si vous croyez nécessai-
re (1) de réserver aux vieux ingénieurs
en chef une sorte de médaille d'honneur
quarantenaire. Réduisez le nombre des
inspecteurs généraux ; donnez-leur de
simples attributions de contrôle et de
surveillance, et renforcez les traitements
encore insuffisants des bons chefs de
service. Augmentez les pouvoirs de vos
collaborateurs immédiats, de vos alter
ego, les directeurs de votre ministère.
Faites dans l'avancement, une place de
plus en plus large aux mérites et à la
valeur. Supprimez la plupart des com-
missions qui vous entourent et vous mas-
quent la vue de vos services actifs. Edi-
fiez à leur place un Conseil général des
travaux publics vraiment adéquat aux
besoins de la situation, où vous appel-
lerez, sans distinction d'origine, de gra-
de, d'âge, de fortune ou de parenté,
les inspecteurs généraux, ingénieurs,
conducteurs et contrôleurs des ponts et
chaussées et des mines, aussi bien que
les ingénieurs civils, les architectes, les
constructeurs, les entrepreneurs, etc.,
qui vous .paraîtront le plus aptes à
vous seconder, efficacement dans l'ac-
complissement de l'importante mission
qui vous est confiée.
Enlevez de l'ornière de la routine la
lourde et délicate machine dont vous
êtes le conducteur, et placez-la résolu-
ment sur les rails du progrès.
CRECHY.
LA POLITIQUE
LE CHAHUT DE L'ODEON
Qui aurait dit qu'une repré-
sentation de gala donnée à
l'Odéon en 'honneur d'Alfred
de Vi61lY serait chahutée,
entrecoupée de scènes comi-
ques dans la salle, et qu'elle
& Cette croyance s'accorderait mnl, d'ailleurs,
avec les faits, puisque deux inspecteurs géné-
raux remplissent les fonctions d'ingénieur en
ehe! tseine et. Isère). -
ferait pousser à quelques spectateurs des
cris contre la pornographie?
Passons sur l'incident de ce compo-
siteur de musique qui, de sa loge, inter-
pellait l'orchestre, - coupable de jouer
trop vite ou trop lentement, je ne sais
pas au juste, sa partition. Il semble que
les répétitions soient faites pour éviter
ce genre d'incidents. Notre musicien ar-
rivait trop tard, le jour de la représenta-
tion, pour s'assurer que l'orchestre ne
trahissait pas sa pensée.
L'autre occasion de boucan a été of-
ferte à une - partie du public, qui recher-
chait évidemment le motif de faire un
peu de bruit, par une piécette de M.
Léon Xanrof, et par la façon dont cette
piécette était jouée par Mlle Polaire.
On a le droit de penser que si le Nu au
tIiéâtrea donné lieu à des exhibitions
qui n'eurent rien d'artistique, il y a des
gens qui, dams la lutte contre la porno-
graphie, vont trop loin; et, bientôt, une
femme ne pourra plus laisser voir que
sa cheville est fine, sans que des specta-
teurs se déçlarent écœurés 1
Par de pareils objets, les âmes sont b:
Loin de « tomber aux pieds de ce
sexe. >» il faudra bientôt, pour être à la
mode, s'en détourner avec dégoût.
Mais sans avoir aucune prévention con-
tre M. Léon Xansrof ni contre Mlle Po-
laire, nous avons le droit de nous deman-
der si l'un et l'autre étaient bien désignés
par leurs succès de cafés-concerts pour
se faire les protecteurs de la mémoire
d'Alfred de Vigny. Le poète le plus
hautain du XIX" siècle n'avait certaine-
ment pas prévu que son génie recevrait
un jour l'hommage du music-hall.
Je sais bien ce qu'on dira : les vers,
surtout quand ils sont sublimes, ne font
pas toujours recette. Eh bien, que vou-
lez-vous? Peut-être valait-il mieux re-
noncer à la recette que de placer sous le
patronage d'Alfred de Vigny un spec-
tacle que le grand et sévère romantique
n'eût ni aimé ni compris.
Laissons le génie isolé, si nous ne sa-
vons pas l'entourer dignement.
LES ON-DIT
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui lundi :
Lever du soleil à 4 h. 17 ; coucher à
7 h. 36. - -.
Premières. — Théâtre Sarah Bernharif :
Le Cliemineau. — Gymnase : Jeunesse.
Courses à Saint-CIpud.
Les fleurs de Rachet
Lorsque Rachel, qui avait vendu
des fleurs dans la rue, fut admise au
Conservatoire, elle sollicita les leçons
particulières d'un artiste de grand ta-
lent, Provost, sociétaire de la Corné-
die-Française.
A la vue de cette pauvre fille malin-
gre, il lui répondit : « Allez vendre
des bouquets, mon enfant. »
Les années passèrent et la célèbre
tragédienne en pleine gloire se ven-
gea un soir, avec le plus charmant es-
prit, des dédains de ce mauvais pro-
phète.
La salle était comble ; Rachel venait
de jouer Hermione. Applaudie avec
enthousiasme, rappelée avec frénésie,
elle put, le rideau baissé, remplir sa
tunique grecque de fleurs que les
spectateurs ravis avaient jetées sur la
scène ; elle courut alors près de Pro-
vost, puis se mettant à genoux avec la-
plus gracieuse coquetterie :
— J'ai suivi votre conseil, monsieur
Provost, dit-elle ; je vends des bou-
quets ; voulez-vous m'en acheter ?
AUTREFOIS
Rappel du 19 mai 1872. — On annonce le
mariage de M.JVictorien Sardou avec Mlle
Soidié, fille du conservateur du musée de
Versailles.
L'administration annonce la prochaine
mise en vente dans les bureaux de tabac,
d'un « scaferlati supérieur i).
Les plantations de platanes et de marron-
niers laites il y a trois mois sur de nom-
breux points de Paris, pour remplacer les
arbres détruits pendant le siège, ont parfai-
tement réussi ; les platanes sont en feuilles
et les marronniers sont en fleurs.
On va voir apparaitre pour la première
fois, des navires japonais dans les eaux eu-
ropéennes : le Nissi Kan et le Roodje Kan
s'apprêtent à traverser le canal de Suez.
On dit qu'aussitôt terirtinees les negocia.
tions pour la libération anticipée du terri-
toire, le gouvernement allemand restituera
à la France : la statue du général Rapp
érigée à Colmar, celle de Kléber érigée à
Strasbourg, et le monument à la mémoire
de Desaix, élevé aux environs de la même
ville. "-
La vie d'hôtel à Oklahoma
Oklahoma est une ville des Etats-
Unis où l'on ne sera probablement pas
tenté d'aller s'installar, après avoir lu
ces quelques extraits du règlement de
l'unique hôtel du lieu :
« Un supplément sera exigé des gent-
lemen qui se coucheront tout bottés.
« Trois coups frappés à la porte indi-
queront qu'un meurtre vient d'avm
lieu dans la maison et qu'il faut se le-
ver.
« Prière de ne pas enlever les bri-
ques qui sont dans les matelas.
« S'il pleut dans la chambre, il y a
un parapluie sous le lit.
, ( Au cas où l'essuie-malri ferait dé-
faut, servez-yous d'un coin du ta-
pis ; etc. »
Naïveté
Le Conseil municipal d'une commu-
ne des Alpes-Maritimes n'est composé
que des membres. d'une même la-
mille.
Ce sont : Louis Guigo;Joseph-Alexan.
dre Guigo ; Joseph Guigo, dit l'Oste ;
Jean-André Guigo ; Vincent Guigo ; Jo-
seph Guigo, dit Napoléon ; Louis Gui-
gnonis.
Et, il y a des gens qui s'imaginent
que, de cette manière, les discussions
seront évitées dans leur Conseil muni-
cipal 1
Et) passait.
Au siècle dernier, lorsqu'il survenait un
incident fâcheux, c'était toujours « la faute
à Voltaire n. Aujourd'hui, il est entendu que
c'est « la faute à la laïque n. Certes nous
vivons, ma chère, à une époque abomina-
ble, d'une immoralité révoltante ! Aussi un
honnête bourgeois dénommé Garvet a-t-il
résolu de nous moraliser tous.
Ce brave petit-fils de Joseph Prudhomme,
écœuré par la licence de nos spectacles, la
pornographie de nos écrits et la grivoiserie
de nos propos, se propose de créer une œu-
vre de salubrité publique, nouvelle et ori-
ginale.
Il va fonder un théâtre ambulant que l'on
conduira dans les villes les nlus démorali-
sées (comme une machine à désinfection).
Sur les tréteaux sacrés on représentera
gratuitement et uniquement des scènes ti-
rées de l'Histoire sainte, et dans les en-
tr'actes les pécheurs convertis pourront —
i,'imagiiie- - aller se confesser à un reta-
meur de consciences dissimulé dans le trou
du souffleur.
Si l'honnête Garvet, barnum moralisa-
teur, n'a pas encore arrêté définitivement
son programme, j'oserai respectueusement
lui soumettre une série de tableaux vivants
tous tirés de la vlus sainte des Histoires, et
dont je garantis l'efficacité moralisatrice
sur la tête du sénateur Bérenger.
1. — La Famille (Lotli et ses fillesh
2. — La Tempérance (Noé et ses fils).
3. — La Fidélité conjugale (Mme Puti-
phar).
4. — Rapports entre le Capital et le Tra-
vadl (Ruth et Booz).
5. — La Pénétration pacifique en Afrique
(Salomon et la reine de Saba).
6. — Coupe de cheveux et friction (Sam-
son et Dalila).
7. — Respect aux Vieillards (Suzanne au
bain).
8. — Apothéose (Les OV
Cet admirable spectacle pourrait enfin se
terminer par un solo de la trompette de Jé-
richo, et un pas de ballet esquissé par Sa-
lomé, ieune danseuse excentrique qui avait
la curieuse habitude de mettre, non seule-
ment ses pieds, mais aussi la tête de ses
adorateurs dans le plat.
Et si, avec un programme aussi corsé,
le bon M. Garvet, moraliste amateur, ne
parvenait pas à nous ramener au Bien, ce
serait à désespérer vraiment de notre pau-
vre France, et il ne lui resterait plus ou'à
prodiguer ses consolations aux princes et
aux généraux de la Vertueuse Allemagne.
Le Chemineau.
—————————— ) -.- ( —
L'Organisation
de l'Eglise militante
Un congrès vient d'être tenu à Lyon par
les adhérentes de la Ligue des femmes
françaises, et c'est le primat des Gaules, le
cardinal Coullié, qui a eu l'agréable mission
d-e présider ce congrès de dames bien pen-
santes, au nombre, dit-on, d'environ 200,
venues un peu de tous les points de la
France.
La présidente de cette ligue a fait connaî-
tre le but poursuivi par ses sœurs ligueu-
ses :
Partout, a-t-elle dit, nous cherchons à faire
connaître la bonne nouvelle en répandant
:l'Evangile et à faire aimer Notre-Seigneur par le
crucifix porté ostensiblement.
Et successivement, les présidentes des di-
verses sections de la ligue sont venues pré-
senter des rapports sur l'œuvre accomplie
dans leurs régions respectives. Parmi J3
plus marquantes, on cite, notamment :
Mme de Lespinay (Paris), Mlle de Lom-
bard (Aude), Mme de Villechèze (Bouches-
du-Rhône) -Mme de Favière (Calvados),
Mme de Bonrepos (Drôme), Mme de War-
chex (Savoie), Mme de La Rochefoucauld
(Nantes), Mme de Bonfleury (Vosges), Mlle
Sollier (Isère), Mme de Mongolfier (Ardè-
che), Mlle de Jerphanion (Loire), des délé-
guées de Seine-et-Oise, de la Loire-Inférieu-
re, du Vauciuse, du Jura, du Pas-de-Calais,
de la Vendée, etc.
Ces dames ont naturellement reçu tous
les éloges et tous les encouragements du
primat des Gaules.
Il faut nous rappeler sans cesse, leur a-t-il
dit, que l'Eglise est militante : c'est une grande.
armée, formée d'armes différentes, qui toutes
concourent au même but.
L'important, c'est que toutes les armes diffé-
rentes qui composent l'armée de l'Eglise se rap-
pellent bien que le champ de bataille n'est pas
un champ de bataille politique, mais religieux.
Ce qui est en jeu, ce n'est pas la forme du gou-
vernement, mais la foi catholique attaquée dans
l'âme do nos enfants, dans l'âme des femmes
dû peuple, dans l'âme de nos ouvriers.
On veut détruire cette foi : Femmes de France,
levez-vous !
C'est, en effet, l'Eglise militante qui s'or-
ganise, pour continuer sa guerre implaca-
ble à la libre pensée, à la science, à la
raison, et l'on a eu soin de faire ccrraltre,
: au cours du congrès de Lyon, que lps hos-
tilités commenceront par la ff surveillance
de l'école laïque », autrement dit par la
guerre à l'instituteur.
N'avions-nous pas raison de signaler aiux
vaillants et dévoués éducateurs de notre jeu-
nesse laïque et démooratique le danger qui
les menacerait le jf^r où leur enseigroement
serait marqué par quelque défaillance à l'é-
gard des 'princtpes- qui ont fait Juu..e.Jà la
force de la RépoonnJle 1 !'II' P. G.
LE SCRUTIN D'HIER
Le Conseil générale la Seine :
CANTON D'ASNIERES
Inscrits : 10,741. — Votants : 6,626
MM. Laurent-Cély, c. s., libéral 3,471 ELU
Delfis. rad.-soç. 1,466
Révérend, - rad.-soc 84M
Cabaret, soc. unifié. 770
CANTON D'AUBERVILLIERS
Inscrits : 10,299. — Votants : 7,196
MM. Foisson, c. s-, rép. rad. 4,483 ELU
Pradinaux, soc. unifié 1,932
CANTON DE BOULOGNE-SUR.SEINE
Inscrits : 12,381. — Votants : 8,026
MM. L. Barbier, c. s., rôp. ind. 4 576 ELU
Henripré, soc, unifié. 3,350
CANTON DI; CHARENTON
Inscrits : 15,115. — Votants : 8,803
MM. Chenal, c. s., rad.-soc. „ 5,924 ELU
Collignon, soc. uaifié 2,720
Divers ;. 154
CANTON DE CLICHY
MM. Marquez, c. s., rép. soc. 2,921 voix
.Lamelle, rép. soc 2,421
Chateèlier, soc. unifié. 1,348
(Ballottage)
CANTON DE COLOMBES
(nouveaucanton)
Inscrits 9,703. — Votants ; 6,133
MM. Molinié, r.a.dieaJ..;. 2,324 voix
Vico, rad-fioc.1,803
Uhry, soc. unifié., 946
Duflos, radical « M44
Letot « 94
Divers 16 ,
Blancs et nuls., 100
(Ballottage)
CANTON DE COURBEVOIE
Inscrits : 7,600. — Votants : 4,708
MM. Boursier, rép. dé-m. 2,347 voix
Parisot, c. s., soc. unifié. 1,868
Dominique, rad.-soc. c 476
Vigouroux, rép «
Barbé, nation.,
Bulletins blancs « H
(Ballottage)
Manquent 2 voix à M. Boursier pour être
élu. -
CANTON DIVRY-SUR SEINE
MM. Chéron, soc. indép.) 4,140 voix
Martin, c. s., soc. unifié. 3,631
Rondu, radical * 1,812
* Robert, soc. -indép - 560
(Ballottage)
CANTON DE LEVALLOIS-PERRET
Inscrits : 14,184. — Votants : 8,917 -
MM. Tr-ezel, c. s., r-ép. nat. 4,280 voix
Aufan, soc. unifié. 3,223
F"aillard, l'oo.-SOC. u' 654
FIDion, alliance, dém. 520
Nourrigat ," 135
(Ballottage)
CANTON DE MONTREUIL-SOUS-BOIS
Inscrits : 9,878. — Votants : 6,809
MM. Hémard. nat.,.. 3,451 ELU
Dr Durand, c. s., rad.-soc. 2,581
MOUTS. soc. unifié. 721
CANTON DE NEUILLY
Inscrits : 9,008. — Votants : 4,957
MM. Cherest, c. s.' U b é m i. 3,275 ELU
MM. Cherest, c. s., Libéral 3,275 ELU
Clément, rép. soc. 1,552
Bertrand, réact. 31
Divers. 32
CANTON DE NOISY-LE-SEC
Inscrits : 11,404. — Votants : 6,366
MM. Gollardeau, c. s., rad.-soc 5,475 ELU
Simon. 468
Bulletins blancs et nuls. 269
Divers 124
CANTON DE NOGENT-SUR-MARNE
Inscrits : 8,937. — Votants : 5,350
MM. BlanchoD. c. s., radical. 3,188 ELU
Thomas, soc. unifié. 1,964
CANTON DE PANTIN
Inscrits : 16.684. — Votants : 10.905.
MM. Jaequemini c. s., soc. unifié 5,621 ELU
David, rad.-soc. 5,189
CANTON DE PUTEAUX
Inscrits : 12,742. — Votants : 9,141
MM. Voilin, c. s-, soc. unifié. 4,501 voix
Decroix, rad.-so-c. 4,347
Moklin radical 199
Bougdot 84
(Ballottage)
CANTON DE SAINT-DENIS ,
Inscrits : 15,172. — Votants :-10,217
MM. Quintaine, c. s., rép. 5 736 ELU
Philippe, soc. mifié.. 4,468
CANTON DE SAINT-MAUR
- Inscrits t — Votants : 5,975
MM. Gross, c. s., rad.--soc. 4,932 ELU
J Restiaux, soc. unifié. 920
CANTON DE SAINT-OUEN
Inscrits : — Votants : 7 508
MM. Basset, c. s., rad.-soc. 4,470 ELU.
Sélaquet, soc. unaifié. 2,954
CANTON DE SCEAUX
Inscrits : 10,003. — Votants : 6,390
MM. Carmignac, c. s., rad.-soc. 3,103 voix
Maugarny, soc. ùnifié. 1,339
Krieg, réi>.;. 1,884
(Ballottage)
CANTON DE VANVES
Inscrits : 15,909. — Votants : 9,495
MM. Jarrousse, rép. rad. 6,059 ELU
Bruneau, soc. unifié. 1,871
Beaudoin 1,406
CANTON DE VINCENNES
Inscrits : 13,298. — Votants 10,790
MM. Girard, c. s., red. 3,521 voix
Karmann, .prog.: 2,619
Combrissoh, rép. dém 1,273
Rousselot, soc. unifié - 1,037"
(Ballottage)
CANTON DE VILLEJUIF
Inscrits : 11,064. — Votants : 6,876 -'
MM. Thomas, c. s., soc. unifié.. 3,178 voie
Chazot, erad.-soe. 2,469
Calmus, soc. ind. 1,096
(Ballottage)
a a
Les nouvelles MnnicinalitÓs
DANS LA BANLIEUE
Dans la plupart des communes du dépar-
tement de la Seine,les Conseils municipaux
nouvellement élus ont nommé hier soir et
hier matin leurs municipalités. Voici les
maires des principales communes :
Antony. — M. Langlois est réélu.
Asnières. - M. Fontaine est réélu.
Bagneux. — M. Tissier, directeur des af-
faires criminelles au ministère de la justice,
est élu.
Boulogne-sur-Seine. — Par 18 voix contre
14, M. Lagneau est réélu.
Bourg-la-Reine. — Le colonel Caudelot est
réélu.
Charenton. -—M. Dussault est élu.
Châtenay. - M. Pouvreau est élu.
Clamart. - M. Picquart est réélu.
Clichy. — M. Gaudier est élu.
Courbevoie. — M. Méringue est élu.
Fontenay-aux-Roses. - M. Soubise est
élu.
Fontenay-sous-Bois. - M. Mussault est
élu.
Gentilly. — M. Calmus est réélu.
Issy-les-Moulineaux. — M .Mayer est élu.
Ivry-sur-Seine. — M. Jules Coûtant, dér
puté, est élu maire à l'unanimité, rempla-
çant le maire unifié battu aux élections.
Joinville. — M. Voisin est élu.
Kremlin-Bicêtre. — M. Thomas est réélu.
Les Lilas. — M. Decros est réélu.
Le Plessis-Piquet. — M. Jaudé est élu.
Levallois-Perret. — M. Amiot est réélu.
Meudon. — M. Maillard est élu.
Montreuil. — M .Labussière est élu.
Montrouge. — M. Mulin est élu.
Neuilly-sur-Seine. - M. Mercier est élu.
Nogent-sur.Marne. — M. Brisson est élu.
Puteaux. — M. Decroix est réélu.
Saint-Mandé. — M. Bigeon est élu.
SainLMaur. — M. Marin est élu
Saint-Maurice. — M. Bertrand est élu.
Saint-Ouen. -- M. Palouzié est élu.
Sceaux. — M -Pilate, nouvellement nom-
mé conseiller municipal, est élu.
Vanves. — M. Jarrousse est réélu.
Vincennes. — M .Verluise est élu.
DANS LES DÉPARTEMENTS
Alais. — M. Gaston Mazoyer est élu
maire. M. le dooteur Ga.soU'el, premier ad-
joint, et M. Julien, Codou, deuxième ad-
joint. ;
Douze ■ coTiSeiBers, ayant appartenu a
l'ancienne municipalité, n'assistaient pas a
la séance*
La nouvelle municipalité est socialiste
unifiée, sauf le premier adjoint, qui est ra-
dical-socialiste.
Angers. — M. Monprofit a été élu maire
de la municipalité progressiste remplaçant
la municipalité radicale.
Amiens. — M. Catoire, conseiller géné-
rai, progressiste, a été élu maire arvec cinq
adjoints également progressistes.
Une manifestation de protestation a ew
lieu à la sortie de la mairie.
Arras. — Le conseil municipal l'épubli.
cain a réélu maire M. Minelle et adjoint,
MM. Rohard et Baggio.
Ayencourt. — M. Klotz, député, railical.
socialiste, a été réélu maire à l'unanimité.
Bagnères-de-Luchon. — M. Bonhemaisoa
Paul a été réélu maire à l'unanimité, et
MM. Estoup Henri et Estrachère Gabriel
ont été nommés adjoints.
Bordeaux. —M. Boucbe; ancien entrent
neur, a été -élu maire et M. Couturier, l'du
premier adjoint.
Bourges. — M. Ducrot, maire sortant.
libérai, a été réélu par 18 voix sur 30 vo-
tants.
Le conseil a voté hors séance un vœu en
faveur de l'impôt sur le revenu et la ré-
foitne des conseils de guerre ; mais il a
repoussé un vœu protestant contre l'expé.
dition du Maroc et déposé par un conseil-
ler socialiste unifié.
Brest. - Est élu maire M. Belobeau, sé-
nateur.
Brignoles. — Maire : M. Gauthier ; ad-
joints MM. Gourdon et Louis Brun, radie
caux-socialistes.
Chalon-sur-Saône. — M. Richard, séna-
teur, a été réélu maire.
Chartres. — M. Fesard, sénateur progres-
siste ,est réélu maire, MM. Delacroix et Hu-
bert sont réélus adjoints.
Chàteaudun. — M .Baudet, député radi-
cal ,est réélu maire. MM. Pichon et Texier
sont rélus adjoints.
Dijon. — M .Charles Dumont, président
honoraire de la chambre de commerce, a
été nommé maire. La municipalité qui était
socialiste est remplacée par quatre répu-
blicains (alliance dmocratique) et un libé.
ral.
Dreux. — M. Violette, député, socialiste
indépendant, a été nommé maire de Dreux
par 22 voix sur 23 votants. Ses adjoints,
élus avec le même nombre de voix, sont ?
MM. Bonin, ancien président du tribunal
de commerce et le docteur Leviste.
Draguignan. - M .Félicien Clavier, mair.
sortant, est rélu.
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