Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-03-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mars 1908 01 mars 1908
Description : 1908/03/01 (N13869). 1908/03/01 (N13869).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7571121c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
..-- N' -138690 - 10 Ventôse An 110;
CaiVQ CENnlUEsLBNTIMERO
Dimanche 1er Mars i gos.- - lq, 13889
E
AIVIVOIVCES
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OPZNZONS
La crise e la Jeunesse
Pour avoir parlé deux fois déjà de la
icrise morale que semble traverser la
« Jeunesse des écoles », ne croyez pas
que je veuille ouvrir une enquête. Mais
si des renseignements me parviennent
sur ce sujet, certes digne d'intérêt, c'est
bien mon droit, peut-être même mon
devoir, d'en faire usage. D'ailleurs, le
journalisme contemporain vit de docu-
ments plus que de commentaires. Je re-
.çois une intéressante lettre signée : « Un
étudiant républicain. » Républicain ?
Hum ! Je pourrais chicaner sur l'adjec-
tif. Mais, nous allons voir. Mon corres-
pondant écrit :
En lisant dans le Rappel, votre article
au sujet de l'évolution qui se produit dans
'l'esprit de la jeunesse des Ecoles, j'ai été
quelque peu étonné de la surprise que vous
témoignez à cet égard. Il suffit, je crois de
substituer au politicien que l'on put être,
{'homme de bon sens que l'on doit être
quand on envisage ces questions sans parti-
pris, pour voir clairement que cette évo-
lution était fatale.
Je ne suis pas un politicien, Je m'ef-
force vers le bon sens.. L'avouerai-je,
cependant ! la fatalité dont parle notre
étudiant ne m'était pas apparue jus-
qu'à présent comme un fait d'observa-
tion incontestable. Voyons comment le
contradicteur que nous envoie le Quar-
tier Latin va me détromper.
Les étudiants, dites-vous, n'ont pas tou-
jours été à la hauteur de leur réputation ;
vous voudriez donc que ces jeunes lettrés,
appelés souvent à prendre une part prépon-
dérante dans la direction des affaires pu-
bliques se fissent les champions de doc..
trines que vous considérez comme les meil-
leures — car, entre nous, n'est-ce pas, c'est
bien là votre arrière-pensée ?
Ce n'est pas mon arrière-pensée.
C'est ma pensée. Je n'en ai rien dissi-
mulé. Il est très fâcheux, dans un pays
de démocratie, que là bourgeoisie éclai-
rée se désintéresse des progrès que le
peuple espère et escompte.
Pour ma part, reprend mon interlocuteur,
■je e considère au contraire que, dans bien
des circonstances, les étudiants ont appli-
qué au mot « liberté » une signification
plus intégrale que celle que lui accordent
nombre de gens d'aujourd'hui.
Pardon ! C'est nous qui donnons au
mot liberté sa signification intégrale.
En ce sens principalement que nous
voulons la chose, au lieu de nous con-
tenter du mot, comme les libérâtres des
écoles politiques et économiques heu-
reusement périmées.
Ah ! voici des précisions :
Répudier les idées de l'auteur de J'accuse,
se refuser à admettre sa littérature, sinon
jon génie du reste, émettre des doutes,
doux oreiller de Montaigne, sur l'innocen-
ce d'un homme réhabilité par une magis-
trature ad hoc, ce sont là, principalement,
pour vous des crimes impardonnables.
Mais, Monsieur, tous les républicains sont-
ils donc a priori des dreyfusards ?
Personne n'est forcé d'aimer les ro-
mans d'Emile Zola. Mais comment nier
qu'il ait été, comme on l'a dit, un mo-
ment de la conscience nationale ? Le
doute de Montaigne, c'est le doute phi-
losophique, la Libre-Pensée le revendi-
que. Ce n'est pas le doute de Montaigne
qui autorise des esprits arbitrairement
prévenus à contester l'innocence d'un
homme que la justice a disculpé. De
quelle magistrature ad hoc vient-on
parler ? Les pressions commises sur la
justice n'ont été commises, dans les
circonstances que vous rappelez, que
par les nationalistes. Ce ne sont pas les
républicains qui ont fait la loi de des-
saisissement. Quand on accuse un ci-
toyen, surtout quand on l'accuse du
plus grand des crimes, il faut être en
état de prouver sa culpabilité. Autre-
ment, la vérité et l'humanité sont ba-
fouées au bénéfice du faux, du menson-
ge, et au profit de la plus hideuse déma-
gogie. Telle est justement la leçon que
nous avons tirée d'une affaire qui a pro-
fondément remué la France et passion-
né le monde entier. Si c'est être dreyfu-
sard que de professer de telles opinions,
eh bien ! oui, il faut être dreyfusard.
Est-ce la seule condition pour être ré-
publicain ?
Je sais bien qu'à notre époque, peur être
sacré officiellement républicain, il faut ire,
non seulement radical-socialiste ou radical,
mais encore ministériel. Pourtant, permet-
tez-moi de vous demander loyalement s'il
est împossiole d'avoir le plus profond atta-
chement au régime de la liberté qui nous
régit, sans posséder ce prénom politique
dont certains s'enorgueillissçnt tant ?
Non, monsieur, je ne vous demande
pas d'être ministériel. Le plus ou moins
de confiance que vous pensez devoir ac-
corder aux hommes qui détiennent le
pouvoir est affaire entre votre conscience
fit vous. Nous sommes, au Rappel radi-
caux-socialistes. Pourcruoi ? Parcp fmp
Nous sommes républicains. Parce que le
parti radical-socialiste est celui qui tra-
vaille le plus ardemment à la réalisa-
tion du programme qui était celui de
tous les républicains quand ils luttaient
pour arracher la France à la honteuse
oppression et à la cupide exploitation
de l'Empire. Maintenant, il y a des ré-
publicains sans épithète dont nous n'a-
vons aucune raison de suspecter le loya-
lisme. Nous les respectons et nous les
aimons, tout en nous efforçant de les
gagner à nos idées.
Dernière citation. Elle a trait au
point le plus délicat du problème que
nous essayons d'élucider :
Certes, croyez-moi, l'esprit des Facultés
est à une grosse majorité essentiellement
libéral, à la condition que vous ne donniez
pas à ce terme le sens strict à la mode au-
jourd'hui d'un certain côté. C'est parce
qu'ils sont libéraux que les étudiants se
laissent glisser sans s'en douter à la réac-
tion. Ils sont déjà pour la plupart réaction-
naires au sens étroit du mot, puissent-ils
ne pas le devenir au sens large.
Mon correspondant veut dire proba-
blement que beaucoup d'étudiants ne
sont plus que modérément républicains,
et en passe de cesser de l'être. Qu'il
n'en doute pas, s'il avait raison, ce se-
rait un grand malheur. Un malheur
pour la cause de la démocratie, pour la
cause de la liberté, qu'on n'arrivera ja-
mais à séparer de celle du peuple. Et
j'ajoute : un danger pour la jeunesse
intellectuelle. Le Savoir est un levier. Il
faut à ce levier un point d'appui, le
point d'appui populaire qui se nous a
jamais manqué au?a heures les plus pé-
nibles, les plus décourageantes, quand
les déceptions ne nous étaient pas mé-
nagées.
J'avais demandé : La Jeunesse est-
elle en train de devenir réactionnaire ?
J'espérais qu'on me répondrait : non.
Jusqu'à présent, hélas ! les symptômes
qui nous sont signalés de divers côtés
ne sont pas de nature à dissiper la
triste impression que nous avions res-
sentie, et qui nous avait décidé à par-
ler. -
HUGUES DESTREM.
■ ■V ip—
A NOS LECTEURS
Nous avons le plaisir d informer nos
abonnés et lecteurs que nous préparons
pour le 1er mars 1908 prochain une im-
portante transformation de ce journal.
Par une extension nouvelle donnée à
tous nos services, par une rédaction po-
litique, économique et littéraire nom-
breuse et brillante, où les noms de no-
tabilités de la politique, de la science et
des lettres viennent s'ajouter à ceux
d'un certain nombre de nos anciens
collaborateurs, nous voulons rendre au
Rappel l'éclat de son glorieux passé, et
le maintenir.au premier rang des jour-
naux de doctrine et de combat absolu-
ment indépendants.
Au moment de réaliser cette trans-
formation, nous tenons à remercier cor-
dialement ceux des rédacteurs de ce
journal dont la collaboration prend lin.
Nous nous faisons, en outre, un de-
voir particulièrement agréable de sa-
luer ici le nom de M. Puech, député de
la Seine, qui abandonne la direction po-
litique du journal qu'il avait assurée
avec autant de compétence que d'auto-
rité, mais qui nous lait le plaisir et
Vhonneur de rester au nombre de nos
collaborateurs et de nos amis.-
——————————
LE NAUFRAGEUR"
-
<
M. Aimond doit se rendre
compte aujourd'hui de l'in-
convénient qui peut résulter
d'un excès d'habileté.
En fonçant sur le projet
d'impôt, sur le revenu — tel
Don Quichotte sur les moulins — le dé-
puté de Seine-et-Oise escomptait non
seulement l'échec de la loi, mais aussi
la chute du cabinet, et l'avènement d'un
ministère de concentration progressiste
dont il aurait été naturellement l'un
des plus remarquables pivots.
Malheureusement pour lui en voulant
« naufrager » l'impôt sur le revenu, M.
Aimond s'est jeté à l'eau, et il s est noyé
sous les yeux de la majorité républi-
caine, malgré l'aide de la droite, du
centre et des nationalistes.
Son amendernent a été appuyé par
134 voix — parmi lesquelles toutes cel-
les de la réaction — et repoussé par 381
voix de républicains de gauche.
Ce n'est pas un échec : c'est un dé-
sastre,
Nous ne sommes pas ici des amis de
M. Caillaux. Mais nous devons rendre
au ministre des finances cette justice
qu'il a magistralement réfuté et anéanti
la thèse de M. Aimond.
Lorsque M. Caillaux eut démontré
que la marcV par étapes prônée par le
député de Seine-et-Oise n'était en réa-
lité que l'échec même de la réforme, fis-
cale qui forme « un bloc », lorsqu'il eut
vigoureusement souligné « le rôle de
naufrageur du projet » de son adversai-
re, la majorité républicaine fut com-
plètement édifiée.
Combattu par le gouvernement, con-
damné par la majorité, désavoué par la
gauche radicale elle-même, l'amende-
ment de M. Aimond eut le triste sort
qù'il méritait.
Le député de Seine-Bt-Qisè a'est sacri-
fié en vain sur l'autel des vieilles contri-
butions.
Ses projets sont déçus, ses combinai-
sons ont avorté. Malgré lui, le grand
principe de la réforme fiscale a eu rai-
son de toutes les petites habiletés par-
lementaires.
Le projet attendu par la démocratie
sera voté par la Chambre, et M. Ai-
mond restera finalement le dernier
consolateur des « Quatre Vieilles t)..
Bien du plaisir l
-
, dom
LES ON-DIT
La Finance à tous les étages
Paris a été, ces jours; derniers, -sou-
mis à une originale téntative d'extor-
sion de fonds. Les pauvres facteurs por-
taient à tous les étages des traites, d'un
chiffre modeste à vrai dire, tirées sur
X. Y. Z., au hasard du Bottin, et re-
présentant de problématiques abonne-
ments à des prospectus financiers. Est-il
besoin d'ajouter qu'ils en ont été pour
leurs pas et démarches !
C'est un truc élémentaire et qu'il
faut recommander aux gens momenta-
nément sans emploi. On ouvre un re-
cueil d'adresses quelconque et l'on en-
voie, à des intervalles savamment mé-
nagés, un papier non moins quelconque
à des inconnus, qui ne le reçoivent pas
toujours et le jettent à la poubelle. Quel-
ques semaines après, vous faites, pré-
senter un reçu par la poste. En admet-
tant que le dixième des gogos traités
par cette formule se laisse intimider,
cela vaut encore mieux que d'élever des
lapins.
La maladie est une altération de la santé
Ces morticoles nous la bâillent bon-
ne parfois ! Un d'eux, non des moin-
dres, une des lumières de la Faculté,
vient de découvrir subitement le prin-
cipe général de nos maladies. Diable !
voilà une invention qui n'est pas' dans
une musette ! Les maladies, dit l'oracle,
ne sont que des « réactions fonction-
nelles, toujours symptômatiques d'une
cause morbide, connue ou inconnue. »
Et voilà pourquoi votre fille est muétte!
Pour vous faire mieux saisir la subti,
lité de cette doctrine, apprenez que la
chlorose est le résultat de certains trou-
bles et de certaines lésions du sang, que
le diabète est un état regrettable condi-
tionné par une surabondance de sucre,
etc. En d'autres termes, la maladie egt ,
générâîerçvenl une altération de la san-"
té. À tôt, Molière 1 V-
Ville phénomène
Il paraît que la ville de Linden, si-
tuée près de Hanovre et qui compte
maintenant plus de 60,000 habitants,
présente cette particularité qu'elle n'est
le siège d'aucune autorité administra-
tive ou judiciaire. On n'y trouve, en
effet, ni tribunal, ni percepteur, ni ad-
ministration de police, ni troupes, ni
consistoire. La cause en est au voisi-
nage rapproché de Hanovre, chef-lieu
de la province. La ville de Linden n'a,
en outre, ni théâtre, ni musée, ni biblio-
thèque publique, quoique sa population
comprenne un élément notable de po-
pulation instruite et fortunée.
Le piano-coffre-fort
Le Standard raconte qu'une dame de
Clacton, qui avait acheté l'an dernier à
une vente, locale un vieux piano, voyant
qu'elle ne pouvait en tirer aucun son,
le faisait démolir ces jours-ci par son
gendre, lorsqu'en détachant les cordes
de l'instrument, on découvrit un pa-
quet de valeurs représentant une som-
me de plus de 25,000 francs.
Un mammouth
L'Académie des sciences de Saint-Pé-
tersbourg organise une expédition qui
devra se rendre dans 'e district de Ya-
koutsk. Le but de ce voyage consiste à
rapporter à Saint-Pétersbourg un mam-
mouth, récemment découvert dans cette
régiOnc es restes de végétaux, incon-
nus jttsyfpb'à ce jour, parfaitement con-
servés, ont été découverts dans les in-
testins de ce gigantesque animal. Un
professeur de zoologie sera placé à la
tête de cette entreprise.
* Le Passant.
Affection raisonnable et raisonnée
Les animaux sont comme les hommes :
les uns sont trop heureux - si l'on peut
jamais être trop heureux ! — et les autres
sont trop malheureux — cela, par exem-
ple, on le peut, au point de désirer la
mort.
C'est surtout en Amérique, au pays de
toutes les outrances, qu'il est facile de
constater ces deux extrêmes. Aux Etats-
Unis, les riches désœuvrées ont mis à la
mode les dîners de chiens. On nous a
conté le banquet offert par une opulente
veuve de Brooklyn, Mme Ida Sheehan, en
l'honneur de ses deux chiens favoris. Douze
représentants de la race canine, invités à
ce diner, prirent place autour d'une table
très basse. On est tout heureux d'appren-
dre par les journaux que la 'tenue de ces
convives à quatre pattes fut parfaite et
qu'ils firent honneur au menu, compi-caunt
plusieurs plats très fins. -
Il Mme Sheehan et plu3ieurs de ses
amies, ajoutent gravement nos confrères
transatlantiques, veillèrent à ce que les
assiettes fussent toujours remplies. Lun
des deux chiens en l'honneur desquels le
diner fut/offert, a un crâne en or. Il y a
quelque temps,- ce chien eut la tête écra-
sée par une voiture; Un chirurgien émi-
nent de New-York lui fit subir avec succès
l'opération du trépan et fixa sur sa tête une
lamelle du métal précieux. »
Ce n'est pas l'invalide à la tête de bois,
pas même le général au ventre d'argent :
c'est le chien à la tête d'or. Si les femmes
françaises avaient les mêmes attentions et.
les mêmes prévenances, combien d'entre
nous ne demanderaient pas mieux que
d'être traités par elles. comme des
chiens!
Autre histoire de toutou privilégié : un
capitaine du 129e régiment d'infanterie des
Indes vient de faire un voyage de 12.000
milles, y compris la traversée de l'Afgha-
nistan, pour prendre possession d'un chien
chinois, cadeau de sir Knollis, écuyer du
roi Edouard, à la reine Alexandra.
Le quadrupède asiatique fut emmené,
avec tous les égards qui lui étaient dus,
jusqu'à Vancouver, où il fut embarqué
pour l'Angleterre. Il doit être, maintenant,
au chenil royal de Sandringham, dont il
constitue, sinon l'un des plus beaux, du
moins l'un des plus rares échantillons.
Four quelques chiens soignés et choyés
d'une façon un tantinet ridicule, combien
d'autres sont maltraités et misérables, !
On publiait Récemment une statistique
indiquant que, sur 10.000 chiens arrêtés
depuis quelques mois à Paris, 1.507 seule-
ment avaient été réclamés par leurs maî-
tres. Les autres avaient été abandonnés,
c'est-à-dire livrés à la mort. Un chien seu-
lement sur dix inspire assez d'affection à
son maître pour que celui-ci daigne s'en
occuper et le rechercher. N'est-ce pas là
une preuve accablante de notre insoucian-
ce, de notre insensibilité, de notre égoïs-
me ?
Les gâteries niaises envers certains
quadrupèdes ne doivent donc point être un
obstacle à nos sentiments de compassion
pour les animaux.
C'est ce qu'a merveilleusement compris
le généreux inconnu qui vient de donner
une somme de 500.000 fr. à l'Université de
Colombie, dans le but de créer une chaire
d'humanité où l'on étudierait les meilleurs
moyens d'empêcher la cruauté envers les
animaux.
Il importe peu, en effet, de se pâmer
devant quelques cas isolés de sensiblerie
maladive : ce qu'il faut, et ce qui est, hé-
las ! bien plus difficile, c'est d'inspirer aux
hommes une affection raisonnable et rai-
sonnée pour tous les animaux sans dis-
tinction.
Crouchy de Vorney.
m ■ «i «^ *
Un attentat contre le Shah
Une bombe est lancée contre son automo.
bile. — Trois tués, vingt blessés
Téhéran, 28 février.:
Cet après-midi à 3 heures, deux bombes
ont été jetées du haut-du toit d'une maison
d'une rue étroite contre le Shah de Perse,
qui se rendait à Doshantepeh, où il avait
l'intention de passer quelques jours.
Une bombe a fait explosion dans l'air.
Vautre est venue frapper le sol, près ae
l'automobile du Shah.
Elle a tué trois piqueurs, et blessé le
c' hauffeur et une vingtaine -de personnes.
De Shah ne se trouvait pas dans l'auto-
mobile, mais il occupait une voiture à quel-
que distance en arrière. Il descendit de voi-
ture, et pénétra dans la maison la plus voi-
sine.
Quelque temps après ,entouré "de ses gar-
des, le souverain se rendit au palais, où il
arriva en sûreté. 0
Des perquisitions actives ont été faites
dans la maison de la toiture de laquelle
les machines infernales avaient été lancées;
elles ont eu lieu aussi dans d'autres maisons
du voisinage, mais sans aucun succès.
Personne de suspect n'a été découvert.
ob.- --
LA JOURNEE POLITIQUE
La liquidation d'une congrégation
Un décret du 27 décembre 1906 avait
prononcé la dissolution de là congrégation
autorisée des Dames de, j AssOlxoCon dont
l'établissement principal était ritvô h Paris,
25, rue de l'Assomption ,et avait ordonné
que la liquidation des biens de cette con-
grégation aurait lieu coniormément aux
dispositions des lois des 21 mai 1825 et
1er juillet 1901.
Le 30 janvier 1908, le tribunal de l'a Sei-
ne, statuant sur tierce opposition formée
au jugement du 25 décembre 1906, a rap-
porté ce dernier jugement pour le motif que
la nomination par le tribunal de M. Mé-
nage en qualité d'administrateur des biens
de la congrégation des Dames de l'Assomp-
tion n'avait pas de base légale.
En conséquence, un nouveau décret ren-
du prescrit qu'il sera procédé à la liquida-
tion des biens appartenant à la congréga-
tion des Dames de l'Assomption par un li-
quidateur qui sera nommé par le ministre
des cultes.
Par arrêté du garde des sceaux, M. Jac-
ques Dufour-Brunet, conseiller honoraire
à la cour d'appel de Paris, est nommé sé-
questre administrateur chargé de procéder
à la liquidation des biens appartenant à la
congrégation dissoute des Dames de l'As-
somption.
La durée des audiences
M. Aristide Briand envoie aux premiers
présidents de cours la circulaire, suivante :
J'ai été informé que, dans un certain nombre
de tribunaux, le temps, qui aux termes du rè-
glement devait être consacré aux audiences et
à l'expédition des affaires inscrites au rôle et
venant en ordre uVle, est parfois employé à
d'autres occupations.
11 m'a été signalé, notamment que, pendant
la suspension, quelques présidents tenaient l'au-
dience des référés tandis que les assesseurs pro-
cédaient, de leur côte, à des enquêtes ou à d au-
tres actes de leurs fonctions.
Il résulte de cette pratique que la longueur
de la suspension est augmentée, et que l'au-
dience n'a pas sa durée normale. Des affaires'
qui auraient dû être complètement terminées
restent en suspens ; d'autres, qui auraient nu
être commencées avant la clôture de l'audience*
sont renvoyées à une date ultérieure.
Il importe de metfire fin à ces errements.
Je vous prie de bio:* vouloir adresser des jjr.
tructions en ce sens aux présidents des tribu-
naux de votre ressGrt. en leur rappelant que
les audiences réglementaires, coupées par une
très courte suspension, doivent être entièrement
et exclusivement consacrées à" T'audiiion des
plaidoiries et il l'expédition des affaires du rôle
Les référés et les enquêtes, qui seraient plus,
utilement fixés à des jours autres que ceux des
audiences, peuvent, à la vérité, avoir lieu le
même jour, mais à la condition absolue que ce
soit à l'issue de l'audience réglementaire dont
la durée normale ne doit jamais être diminuée
de ce frv't et qui doit, commencer exactement à.
l'heure fixée par le règlement. -
——————— —————— j —
UN SOUVENIR DE LUTHER
(De notre correspondant particulier)
Leipzig, 28 février.
On a remis au musée de Naumbourg un
objet qui sera considéré comme une reli-
que par les fidèles du culte luthérien.
C'est un plat d'étain que Martin Luther
a donné comme cadeau de noce à une jeune
bourgeoise de Naumbourg. Au fond du plat
se trouve gravée l'image d'une licorne sau-
tant. Sur le. rebord on lit cette inscription :
« Montre, ô seigneur, ta bonté admirable
à ceux qui ont cnfiance en toi. Dr. M. L.
1545. »
LETTRE D'AUTRICHE
(De notre correspondant particulier)
La mort d'un poète
Vienne, 28 février.
La Bohême perd en Svatopluk Cock, qui
s'est éteint doucement comme il a vécu, son
plus grand poète et l'un des plus ardents
patriotes. La plus grande partie de son
œuvre — poèmes épiques et lyriques, ro-
mans et nouvelles — s'inspirent de l'his-
toire de sa. patrie et de la vié du peuple
tchèque. Des fois, il pleure en accents tou-
chants les grandes douleurs de l'humanité.
Son poème le plus célèbre est le Chant d'un
Esclave, dont les premiers cinquante mille
furent vendus en moins d'un an. Ne dou-
tant jamais de l'avenir de la nation tchè-
que, il voyait dans un rêve magnifique,
tous les Slaves unis dans un même senti-
ment de solidarité familiale. Aussi, c'est
pour son. amour de la patrie si pur, si
élevé et si ardent., dont Cock fut l'inter-
prète pendant toute sa vie, que la nation
entoure de vénération ce beau nom.
La Bohême fera à son poète national des
funérailles telles qu'elle en a fait., il y a
trois ans, à son grand chef politique, le
docteur François-Ladislas Rieger.
■ ■ ■
MINISTRE, AUTEUR DRAMATIQUE
(De notre correspondant particulier)
Vienne, 28 février.
Le ministre de l'agriculture, M. Ebea-
hoch a fait annoncer qu'il a suspendu ses
audiences ordinaires, étant en ce moment
occupé à veiller les répétitions de sa pièce
qui sera prochainement donnée au théâtre
intime de Vienne.
Lire plus loin s
Les dévaliseurs d'églises.
Les bandits de Langon.
A LA CHAMBRE.
La présidence du tribunal des conflits.
— Les fraudes alimentaires. —
L'Exposition hispano-française.
— L'impôt sur le revenu.
La séance est ouverte à deux heures,
sous la présidence de M. Henri Brisson.
M. Groussau, 'présente le projet de réso-
lution suivant en faveur duquel il deman-
de l'urgence.
La Chambre invite le gouvernement à pré-
senter un projet de loi tendant à modifier l'ar-
ticle 25 de la loi du 24 mai 1872 qui a organisé
le tribunal des conflits afin de retirer la pré-
sidence de ce tribunal au ministre de la justice.
Dans une affaire récente, dit l'orateur, le
tribunal- des conflits s'est trouvé divisé en deux
partic-s égales. Il s'agissait d'un conflit élevé
par le préfet de l'Aveyron devant le tribunal de
Sa,int-AfirlGuc. Si le ministre de la justice pré-
sidait le tribunal des conflit?, il jugerait seul
une question sur laquelle le gouvernement s'est
déjà prononcé.
M. Briand, garde des sceaux, ministre
de la justice, répond que l'intervention de
M. Groussau dans cette affaire a un ca-
ractère anormal.
Je ne lui permets pas de mettre en doute mon
impartialité dans la question que je suis ap-
pelé, en vertu de la loi, à juger demain. -(Ap-
plaudissements à gauche.)
Il est Tegrettable qu'un professeur de droit
vienne ainsi, à la veille d'un procès, chercher
à affaiblir par avance le jugement qui sera
rendu. (Applaudissements à gauche. )
Les arguments exposés par M. Groussau on
faveur d'une modification de la loi de 1872 ne
m'ont nullement convaincu. Pourquoi M. Grous-
sau a-t-il attendu si longtemps pour les formu-
ler, puisqu'il les jugeait invincibles. (Très bien !
Très bien ! à gauche.)
II ne s'agit nullement d'enlever des garan-
ties aux justiciables ; il n'y a en jeu qu'une
question de compétence.
Le tribunal des conflits ne peut paÆt être au-
trement composé qu'il n'est, 'car trois éléments
dCèvent y être représentés : l'autorité judiciaire
l'autorité administrative et le pouvoir exécutif.
J'irai donc présider le tribunal des conflits
comme c'est mon devoir, et il est inadmissible
qu'on suspecte mon impartialité parce que je
suis ministre. (Applaudissements à gauche.)
Je n'éprouve nullement le besoin de modifier
une loi que j'approuve.
Il appartient à M. Groussau, puisqu'il est
d'un avis contraire, de déposer une proposi-
tion de loi. (Applaudissements à gauche.)
M. Grousseau retire son projet de réso-
lution en déclarant qu'il -déposera une pro-
position de loi.
LES FRAUDES
M. Raiberli a la parole pour adresser
au ministre de l'agriculture, qui l'accepte,
une question sur l'exécution de la loi de
1905 relative aux fraudes.
Je demande au ministre de vouloir bien rap-
peler ses déclarations antérieures relativement
à la liberté pour le commerçant inculpé de
choisir son expert et à la nécessité pour les
experts de collaborer ensemble.
Le ministre ne se refusera pas à adresser
dans ce sens des instructions précises pour as-
surer l'exécution de la loi de 1905, tout en res-
pectant les droits légitimes du commerce. (Ap-
plaudissements.)
M. Ruau, ministre de l'agriculture. — Le rè-
glement d'administration publique -de 1906 est
de forme un peu stricte, mais on doit laisser
à l'inculpé le droit de choisir librement son
expert, même en dehors de la liste des experts
agréés par le tribunal saisi. La loi sur les
fraudes sera d'autant plus efficace qu'elle sera
libérale dans sa procédure et impitoyable dans
la répression. (Applaudissements.)
De plus, pour que l'expertise soit vraiment
contradictoire, il faut que les experts de l'une
et de l'autre partie soient mis en présence. Il
est certain que si les-experts travaillent isolé-
ment. il sera difficile d'empêcher un conflit
que devra dénoncer un tiers- expert.
Quant à la tendance des parquets à voir
dans l'expertise ordonnée par les juges, autre
chose qu'une indication, je déclare que cette
expertise ne doit' pas suffire pour mettre en
cause les fournisseurs du détaillant inculpé. Il
faut d'abord établir la réalité du délit commis
par le détaillant.
Enfin, quand le détaillant met Jui-mêr en
cause son fournisseur, c'est au juge d'insfruc
tion à faire les quatre prélèvements adminis'
tratifs. Si l'échantillon est reconnu suspect, 9
devra faje rappeler le fournisseur et le mettrq
en demeure de désigner un expert. t
J'ai fait rédiger une circulaire pour instruira
-Jes parquets -de leurs droits e4 e leurs de-
voirs. Si la lod de 1905 est faite pour garantil.'t
la santé publique, elle est faite également pour
protéger le commerce honnête. (Très bjen .1
Très bien !) :
M. Raiberti remercie le ministre de seg
déclarations et en prend acte.:
L'IMPORTATION DES PORTS
M. Thierry à son tour adresse au minis-4
tre de l'agriculture qui l'accepte, une que.
tion sur son arrêté du 29 février dernier;'
relatif à l'importation des porcs vivants*
Il s'étonne que Marseille ne figure pas
parmi les ports d'importation qui doivent
bénéficier des dispositions de cet arrêté. >
M. Ruau, ministre de l'agriculture, ré-
pond que le comité des épizooties a décidé
des exceptions aux mesures prohibitives
prises à cause des épidémies qui séviseD.
dans certains pays, contre l'importation des
porcs. Si Marseille a été oublié, une nou-
velle étude sera. faite .pour voir s'il v et
lieu de réparer cet oubli. "*
M. Thierry, satisfait, remercie le minisi
tre. t
L'EXPOSITION DE SARACOSSE
Au nom de la commission du budgefe
M. Argeltes donne lectur-e -de son rapport
sur le projet de loi relatif à la participa,-
tion de la France à l'exposition hispanQ
française de Saragosse et portant, à cet
effet, ouverture d'un crédit de 125.00Q
francs.
Après quelques observations de M. Thier-
ry, la Chambre par 526 voix contre 2,
adopte le projet de loi.
L'EVALUATION DES
-. PROPRIETES NON BATIES
L'ordre du jour appelle la discussion du
projet de loi relatif à la création d'un buq
reau spécial à la direction générale des
contributions directes, en yue de l'évalua-
tion des propriétés non bâties.
demande au ministre des G*
nances. de faire précéder cette évaluation
de certaines mesures ayant nour objet de
faire connaître les évaluations cadastrales
dans chaque commune de façon qu'on
puisse-contrôler les opérations nouvelles
des agents des contributions directs et
empêcher les évaluations exagérées. (Trèa
bien ! Très bien ! à droite).
M. Caillaux, ministre des finances r&
pond que le projet de loi actuel a poqIi
objet de donner à l'administration des 1i.
nances les moyens de créer un Bureau
spécial en vue de l'évaluation des prSoprièt.
tés non bâties, évaluations dont les
tions ont été fixées dans une loi votée par.
les deux chambres.
On vote et par 542 voix contre 1', l'en;
semble du projet de loi est adopté
LA REFORME FISCALE
La Chambre reprend ensuite la diseur
venu. ,
sion du Pr°Jet de l0i de rimp<3t sur le re«
..M. Jaurès a la parole pour continuer son
discours sur l'article premier
de l'impôt sur le revenu, y. Jaurès rap.
pelle que cet impôt fut établi par Naip M,
léon, dans la Wesphalie et la région rbé..
nane sur les ruines du système fiscal da
l'empire germaniqpe. te but que poursui.
vait ainsi Napoléon c'était de faire ac.
cepter la domination'française aux popula"
tions allemandes en les délivrant des J
xes multiples, oppressives et tracassières
de la vieille fiscalité féodale du Saint Eni-
pire Romain-Germanique.
Nous ne faisons « dit-il, glie rep1'tendre au.
jourd'hui notre bien, qui a mieux fructifié au
deh.-ors. C'est n.alre ut~,on qui a protIuil ces
choses, et il nous appartient de revenir ha-rdi.~
ment à notre origine. (Applaudissements.)
M. Roosevelt a indiqué que l'impôt sur Ja
revenu et l'impôt successoral devraient pren-
dre place prochainement dans Je système de
l'impôt fédéral, et cela au moment où il pous-
se le cri de guerre conti~e les financiers et les
en les menaçant de la prison et de
L humanité tout entière est en travail; un
monde nouveau se préparo dans touks les na-
tions. Ce sera bi,-n-tôt J'avènement de l'unlver.
moi, de 1'universc-ile justice. (Applaudisse.ments.l
Le projet que la Ch-ambre va voter c'est kW
conclusion nécessaire d'une lente évolu,
c'est la mis~-- au point dQs princi poss par
la Révolution assrfîlsRSi ia.
de I'oeuvre de la ,troisième RépubJique.
On dit:' c'est un impôt socialiste ? Il esb
inqu-jétant à la fois et flatteur pour les socia-Z
listes d entendre dire, chaque fois qu'on parle
d'une reforme : c'est une œuvre socialisi-e.
Non, la part des socialistes est plus modeste
idyllique et trop pastorale, il faut reconnaître
que ce n'est pas celle que demandent les so..
cialistes.
Ils veulent d'abord l'impôt général et pw
gressif sur le revenu avec son dévelonrx*X,n«
prudent ; 1 accentuation, Prudenteaussi, des tai
rifs successoraux ; enfin, les monopoles fis,
eaux, constitués ausv avec prudence pour no
pas porter ûtteinte à Ja pr-oduction. (Très M® 1
Très bien 1 à gauche.) ,
M. Aynard. - Avec oes trois prudenece..,
produit ailleurs ce régime fiscal appliqué notant
ment en Angleterre et dans les cantons sUis.
ses. (Très bien ! Très bien ! à gauche.)
A Genève, ces monopoles constituent les cina
sixièmes des ressourccs du budget, qpi s'élève
à 70 mHlions.
Avec un pareil régime, les socialistes esti-
ment que vous pourrez diminuer les impôts
de consommation et doter les réformes sociales,
des ressources indispensables. 1(Applaudisse*
ments a gauthe.)
M. Klotz. - C'est le programme radical.
M. Jaurès. - Je n'ai nullement l'intention d&
revendiquer une marque de propriété. crrè
bien ! Très bien ! à gauche.)
J(\ S!)qhnite que le programme radical de-
vienne demain une réalité nationale. tApplau-
disienients à lextreme-gauche.)
M. Paul Constans disait avec raison que, sou..
vent, dans les réformes fiscalEs, les riches trou..
vaient le moyen d'en faire retomber les char-
ges sur les pauvres.
Soit : niais 00 n'est pas une raison pour que
les socialistes renoncent à ces réformes Cela-
montre seulement la nécessité Pour la classe
ouvrière de mieux s'organiser. (Très bien ! Très
bien ! à l'extrême-rauchc.)
M. Aynard. — Mettez-nous en présence des
projets que vous avez promis et alors nous
jugerons votre œuvre. (Mouvements divers.)
M. Jaurès. — J'y trava.fite et j'en saisirai lai
Chambre dès que l'œuvre sera terminée.
M. Jules Roche. — Je répondrai à la doctrine
avant le dépôt des projet.
M. Jaurès. — Dans leurs revendications, 1,,g
socialistes tiennent compte de la force actuelle
de production qu'ils ne veulent ni briser ni
contrarier.
Au désir honnête et loyal d'aboutir, le partr
socialiste sacrifie de justes griefs. (Très bien 1
Très bien- ! à l'ex hénle-gauche.)
Jamais "je ne profiterai pour exercer des re-
présailles du moment m le gouvernement pour,
rait être mis dans l'embanras par un reste de
hardiesse démocratique. Je vote le projet méfrwf
quand ce gouvernement pose la question de
confiance. (Très Uen ! Très bien à l'extrême*
gauche.)
CaiVQ CENnlUEsLBNTIMERO
Dimanche 1er Mars i gos.- - lq, 13889
E
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La crise e la Jeunesse
Pour avoir parlé deux fois déjà de la
icrise morale que semble traverser la
« Jeunesse des écoles », ne croyez pas
que je veuille ouvrir une enquête. Mais
si des renseignements me parviennent
sur ce sujet, certes digne d'intérêt, c'est
bien mon droit, peut-être même mon
devoir, d'en faire usage. D'ailleurs, le
journalisme contemporain vit de docu-
ments plus que de commentaires. Je re-
.çois une intéressante lettre signée : « Un
étudiant républicain. » Républicain ?
Hum ! Je pourrais chicaner sur l'adjec-
tif. Mais, nous allons voir. Mon corres-
pondant écrit :
En lisant dans le Rappel, votre article
au sujet de l'évolution qui se produit dans
'l'esprit de la jeunesse des Ecoles, j'ai été
quelque peu étonné de la surprise que vous
témoignez à cet égard. Il suffit, je crois de
substituer au politicien que l'on put être,
{'homme de bon sens que l'on doit être
quand on envisage ces questions sans parti-
pris, pour voir clairement que cette évo-
lution était fatale.
Je ne suis pas un politicien, Je m'ef-
force vers le bon sens.. L'avouerai-je,
cependant ! la fatalité dont parle notre
étudiant ne m'était pas apparue jus-
qu'à présent comme un fait d'observa-
tion incontestable. Voyons comment le
contradicteur que nous envoie le Quar-
tier Latin va me détromper.
Les étudiants, dites-vous, n'ont pas tou-
jours été à la hauteur de leur réputation ;
vous voudriez donc que ces jeunes lettrés,
appelés souvent à prendre une part prépon-
dérante dans la direction des affaires pu-
bliques se fissent les champions de doc..
trines que vous considérez comme les meil-
leures — car, entre nous, n'est-ce pas, c'est
bien là votre arrière-pensée ?
Ce n'est pas mon arrière-pensée.
C'est ma pensée. Je n'en ai rien dissi-
mulé. Il est très fâcheux, dans un pays
de démocratie, que là bourgeoisie éclai-
rée se désintéresse des progrès que le
peuple espère et escompte.
Pour ma part, reprend mon interlocuteur,
■je e considère au contraire que, dans bien
des circonstances, les étudiants ont appli-
qué au mot « liberté » une signification
plus intégrale que celle que lui accordent
nombre de gens d'aujourd'hui.
Pardon ! C'est nous qui donnons au
mot liberté sa signification intégrale.
En ce sens principalement que nous
voulons la chose, au lieu de nous con-
tenter du mot, comme les libérâtres des
écoles politiques et économiques heu-
reusement périmées.
Ah ! voici des précisions :
Répudier les idées de l'auteur de J'accuse,
se refuser à admettre sa littérature, sinon
jon génie du reste, émettre des doutes,
doux oreiller de Montaigne, sur l'innocen-
ce d'un homme réhabilité par une magis-
trature ad hoc, ce sont là, principalement,
pour vous des crimes impardonnables.
Mais, Monsieur, tous les républicains sont-
ils donc a priori des dreyfusards ?
Personne n'est forcé d'aimer les ro-
mans d'Emile Zola. Mais comment nier
qu'il ait été, comme on l'a dit, un mo-
ment de la conscience nationale ? Le
doute de Montaigne, c'est le doute phi-
losophique, la Libre-Pensée le revendi-
que. Ce n'est pas le doute de Montaigne
qui autorise des esprits arbitrairement
prévenus à contester l'innocence d'un
homme que la justice a disculpé. De
quelle magistrature ad hoc vient-on
parler ? Les pressions commises sur la
justice n'ont été commises, dans les
circonstances que vous rappelez, que
par les nationalistes. Ce ne sont pas les
républicains qui ont fait la loi de des-
saisissement. Quand on accuse un ci-
toyen, surtout quand on l'accuse du
plus grand des crimes, il faut être en
état de prouver sa culpabilité. Autre-
ment, la vérité et l'humanité sont ba-
fouées au bénéfice du faux, du menson-
ge, et au profit de la plus hideuse déma-
gogie. Telle est justement la leçon que
nous avons tirée d'une affaire qui a pro-
fondément remué la France et passion-
né le monde entier. Si c'est être dreyfu-
sard que de professer de telles opinions,
eh bien ! oui, il faut être dreyfusard.
Est-ce la seule condition pour être ré-
publicain ?
Je sais bien qu'à notre époque, peur être
sacré officiellement républicain, il faut ire,
non seulement radical-socialiste ou radical,
mais encore ministériel. Pourtant, permet-
tez-moi de vous demander loyalement s'il
est împossiole d'avoir le plus profond atta-
chement au régime de la liberté qui nous
régit, sans posséder ce prénom politique
dont certains s'enorgueillissçnt tant ?
Non, monsieur, je ne vous demande
pas d'être ministériel. Le plus ou moins
de confiance que vous pensez devoir ac-
corder aux hommes qui détiennent le
pouvoir est affaire entre votre conscience
fit vous. Nous sommes, au Rappel radi-
caux-socialistes. Pourcruoi ? Parcp fmp
Nous sommes républicains. Parce que le
parti radical-socialiste est celui qui tra-
vaille le plus ardemment à la réalisa-
tion du programme qui était celui de
tous les républicains quand ils luttaient
pour arracher la France à la honteuse
oppression et à la cupide exploitation
de l'Empire. Maintenant, il y a des ré-
publicains sans épithète dont nous n'a-
vons aucune raison de suspecter le loya-
lisme. Nous les respectons et nous les
aimons, tout en nous efforçant de les
gagner à nos idées.
Dernière citation. Elle a trait au
point le plus délicat du problème que
nous essayons d'élucider :
Certes, croyez-moi, l'esprit des Facultés
est à une grosse majorité essentiellement
libéral, à la condition que vous ne donniez
pas à ce terme le sens strict à la mode au-
jourd'hui d'un certain côté. C'est parce
qu'ils sont libéraux que les étudiants se
laissent glisser sans s'en douter à la réac-
tion. Ils sont déjà pour la plupart réaction-
naires au sens étroit du mot, puissent-ils
ne pas le devenir au sens large.
Mon correspondant veut dire proba-
blement que beaucoup d'étudiants ne
sont plus que modérément républicains,
et en passe de cesser de l'être. Qu'il
n'en doute pas, s'il avait raison, ce se-
rait un grand malheur. Un malheur
pour la cause de la démocratie, pour la
cause de la liberté, qu'on n'arrivera ja-
mais à séparer de celle du peuple. Et
j'ajoute : un danger pour la jeunesse
intellectuelle. Le Savoir est un levier. Il
faut à ce levier un point d'appui, le
point d'appui populaire qui se nous a
jamais manqué au?a heures les plus pé-
nibles, les plus décourageantes, quand
les déceptions ne nous étaient pas mé-
nagées.
J'avais demandé : La Jeunesse est-
elle en train de devenir réactionnaire ?
J'espérais qu'on me répondrait : non.
Jusqu'à présent, hélas ! les symptômes
qui nous sont signalés de divers côtés
ne sont pas de nature à dissiper la
triste impression que nous avions res-
sentie, et qui nous avait décidé à par-
ler. -
HUGUES DESTREM.
■ ■V ip—
A NOS LECTEURS
Nous avons le plaisir d informer nos
abonnés et lecteurs que nous préparons
pour le 1er mars 1908 prochain une im-
portante transformation de ce journal.
Par une extension nouvelle donnée à
tous nos services, par une rédaction po-
litique, économique et littéraire nom-
breuse et brillante, où les noms de no-
tabilités de la politique, de la science et
des lettres viennent s'ajouter à ceux
d'un certain nombre de nos anciens
collaborateurs, nous voulons rendre au
Rappel l'éclat de son glorieux passé, et
le maintenir.au premier rang des jour-
naux de doctrine et de combat absolu-
ment indépendants.
Au moment de réaliser cette trans-
formation, nous tenons à remercier cor-
dialement ceux des rédacteurs de ce
journal dont la collaboration prend lin.
Nous nous faisons, en outre, un de-
voir particulièrement agréable de sa-
luer ici le nom de M. Puech, député de
la Seine, qui abandonne la direction po-
litique du journal qu'il avait assurée
avec autant de compétence que d'auto-
rité, mais qui nous lait le plaisir et
Vhonneur de rester au nombre de nos
collaborateurs et de nos amis.-
——————————
LE NAUFRAGEUR"
-
<
M. Aimond doit se rendre
compte aujourd'hui de l'in-
convénient qui peut résulter
d'un excès d'habileté.
En fonçant sur le projet
d'impôt, sur le revenu — tel
Don Quichotte sur les moulins — le dé-
puté de Seine-et-Oise escomptait non
seulement l'échec de la loi, mais aussi
la chute du cabinet, et l'avènement d'un
ministère de concentration progressiste
dont il aurait été naturellement l'un
des plus remarquables pivots.
Malheureusement pour lui en voulant
« naufrager » l'impôt sur le revenu, M.
Aimond s'est jeté à l'eau, et il s est noyé
sous les yeux de la majorité républi-
caine, malgré l'aide de la droite, du
centre et des nationalistes.
Son amendernent a été appuyé par
134 voix — parmi lesquelles toutes cel-
les de la réaction — et repoussé par 381
voix de républicains de gauche.
Ce n'est pas un échec : c'est un dé-
sastre,
Nous ne sommes pas ici des amis de
M. Caillaux. Mais nous devons rendre
au ministre des finances cette justice
qu'il a magistralement réfuté et anéanti
la thèse de M. Aimond.
Lorsque M. Caillaux eut démontré
que la marcV par étapes prônée par le
député de Seine-et-Oise n'était en réa-
lité que l'échec même de la réforme, fis-
cale qui forme « un bloc », lorsqu'il eut
vigoureusement souligné « le rôle de
naufrageur du projet » de son adversai-
re, la majorité républicaine fut com-
plètement édifiée.
Combattu par le gouvernement, con-
damné par la majorité, désavoué par la
gauche radicale elle-même, l'amende-
ment de M. Aimond eut le triste sort
qù'il méritait.
Le député de Seine-Bt-Qisè a'est sacri-
fié en vain sur l'autel des vieilles contri-
butions.
Ses projets sont déçus, ses combinai-
sons ont avorté. Malgré lui, le grand
principe de la réforme fiscale a eu rai-
son de toutes les petites habiletés par-
lementaires.
Le projet attendu par la démocratie
sera voté par la Chambre, et M. Ai-
mond restera finalement le dernier
consolateur des « Quatre Vieilles t)..
Bien du plaisir l
-
, dom
LES ON-DIT
La Finance à tous les étages
Paris a été, ces jours; derniers, -sou-
mis à une originale téntative d'extor-
sion de fonds. Les pauvres facteurs por-
taient à tous les étages des traites, d'un
chiffre modeste à vrai dire, tirées sur
X. Y. Z., au hasard du Bottin, et re-
présentant de problématiques abonne-
ments à des prospectus financiers. Est-il
besoin d'ajouter qu'ils en ont été pour
leurs pas et démarches !
C'est un truc élémentaire et qu'il
faut recommander aux gens momenta-
nément sans emploi. On ouvre un re-
cueil d'adresses quelconque et l'on en-
voie, à des intervalles savamment mé-
nagés, un papier non moins quelconque
à des inconnus, qui ne le reçoivent pas
toujours et le jettent à la poubelle. Quel-
ques semaines après, vous faites, pré-
senter un reçu par la poste. En admet-
tant que le dixième des gogos traités
par cette formule se laisse intimider,
cela vaut encore mieux que d'élever des
lapins.
La maladie est une altération de la santé
Ces morticoles nous la bâillent bon-
ne parfois ! Un d'eux, non des moin-
dres, une des lumières de la Faculté,
vient de découvrir subitement le prin-
cipe général de nos maladies. Diable !
voilà une invention qui n'est pas' dans
une musette ! Les maladies, dit l'oracle,
ne sont que des « réactions fonction-
nelles, toujours symptômatiques d'une
cause morbide, connue ou inconnue. »
Et voilà pourquoi votre fille est muétte!
Pour vous faire mieux saisir la subti,
lité de cette doctrine, apprenez que la
chlorose est le résultat de certains trou-
bles et de certaines lésions du sang, que
le diabète est un état regrettable condi-
tionné par une surabondance de sucre,
etc. En d'autres termes, la maladie egt ,
générâîerçvenl une altération de la san-"
té. À tôt, Molière 1 V-
Ville phénomène
Il paraît que la ville de Linden, si-
tuée près de Hanovre et qui compte
maintenant plus de 60,000 habitants,
présente cette particularité qu'elle n'est
le siège d'aucune autorité administra-
tive ou judiciaire. On n'y trouve, en
effet, ni tribunal, ni percepteur, ni ad-
ministration de police, ni troupes, ni
consistoire. La cause en est au voisi-
nage rapproché de Hanovre, chef-lieu
de la province. La ville de Linden n'a,
en outre, ni théâtre, ni musée, ni biblio-
thèque publique, quoique sa population
comprenne un élément notable de po-
pulation instruite et fortunée.
Le piano-coffre-fort
Le Standard raconte qu'une dame de
Clacton, qui avait acheté l'an dernier à
une vente, locale un vieux piano, voyant
qu'elle ne pouvait en tirer aucun son,
le faisait démolir ces jours-ci par son
gendre, lorsqu'en détachant les cordes
de l'instrument, on découvrit un pa-
quet de valeurs représentant une som-
me de plus de 25,000 francs.
Un mammouth
L'Académie des sciences de Saint-Pé-
tersbourg organise une expédition qui
devra se rendre dans 'e district de Ya-
koutsk. Le but de ce voyage consiste à
rapporter à Saint-Pétersbourg un mam-
mouth, récemment découvert dans cette
régiOnc es restes de végétaux, incon-
nus jttsyfpb'à ce jour, parfaitement con-
servés, ont été découverts dans les in-
testins de ce gigantesque animal. Un
professeur de zoologie sera placé à la
tête de cette entreprise.
* Le Passant.
Affection raisonnable et raisonnée
Les animaux sont comme les hommes :
les uns sont trop heureux - si l'on peut
jamais être trop heureux ! — et les autres
sont trop malheureux — cela, par exem-
ple, on le peut, au point de désirer la
mort.
C'est surtout en Amérique, au pays de
toutes les outrances, qu'il est facile de
constater ces deux extrêmes. Aux Etats-
Unis, les riches désœuvrées ont mis à la
mode les dîners de chiens. On nous a
conté le banquet offert par une opulente
veuve de Brooklyn, Mme Ida Sheehan, en
l'honneur de ses deux chiens favoris. Douze
représentants de la race canine, invités à
ce diner, prirent place autour d'une table
très basse. On est tout heureux d'appren-
dre par les journaux que la 'tenue de ces
convives à quatre pattes fut parfaite et
qu'ils firent honneur au menu, compi-caunt
plusieurs plats très fins. -
Il Mme Sheehan et plu3ieurs de ses
amies, ajoutent gravement nos confrères
transatlantiques, veillèrent à ce que les
assiettes fussent toujours remplies. Lun
des deux chiens en l'honneur desquels le
diner fut/offert, a un crâne en or. Il y a
quelque temps,- ce chien eut la tête écra-
sée par une voiture; Un chirurgien émi-
nent de New-York lui fit subir avec succès
l'opération du trépan et fixa sur sa tête une
lamelle du métal précieux. »
Ce n'est pas l'invalide à la tête de bois,
pas même le général au ventre d'argent :
c'est le chien à la tête d'or. Si les femmes
françaises avaient les mêmes attentions et.
les mêmes prévenances, combien d'entre
nous ne demanderaient pas mieux que
d'être traités par elles. comme des
chiens!
Autre histoire de toutou privilégié : un
capitaine du 129e régiment d'infanterie des
Indes vient de faire un voyage de 12.000
milles, y compris la traversée de l'Afgha-
nistan, pour prendre possession d'un chien
chinois, cadeau de sir Knollis, écuyer du
roi Edouard, à la reine Alexandra.
Le quadrupède asiatique fut emmené,
avec tous les égards qui lui étaient dus,
jusqu'à Vancouver, où il fut embarqué
pour l'Angleterre. Il doit être, maintenant,
au chenil royal de Sandringham, dont il
constitue, sinon l'un des plus beaux, du
moins l'un des plus rares échantillons.
Four quelques chiens soignés et choyés
d'une façon un tantinet ridicule, combien
d'autres sont maltraités et misérables, !
On publiait Récemment une statistique
indiquant que, sur 10.000 chiens arrêtés
depuis quelques mois à Paris, 1.507 seule-
ment avaient été réclamés par leurs maî-
tres. Les autres avaient été abandonnés,
c'est-à-dire livrés à la mort. Un chien seu-
lement sur dix inspire assez d'affection à
son maître pour que celui-ci daigne s'en
occuper et le rechercher. N'est-ce pas là
une preuve accablante de notre insoucian-
ce, de notre insensibilité, de notre égoïs-
me ?
Les gâteries niaises envers certains
quadrupèdes ne doivent donc point être un
obstacle à nos sentiments de compassion
pour les animaux.
C'est ce qu'a merveilleusement compris
le généreux inconnu qui vient de donner
une somme de 500.000 fr. à l'Université de
Colombie, dans le but de créer une chaire
d'humanité où l'on étudierait les meilleurs
moyens d'empêcher la cruauté envers les
animaux.
Il importe peu, en effet, de se pâmer
devant quelques cas isolés de sensiblerie
maladive : ce qu'il faut, et ce qui est, hé-
las ! bien plus difficile, c'est d'inspirer aux
hommes une affection raisonnable et rai-
sonnée pour tous les animaux sans dis-
tinction.
Crouchy de Vorney.
m ■ «i «^ *
Un attentat contre le Shah
Une bombe est lancée contre son automo.
bile. — Trois tués, vingt blessés
Téhéran, 28 février.:
Cet après-midi à 3 heures, deux bombes
ont été jetées du haut-du toit d'une maison
d'une rue étroite contre le Shah de Perse,
qui se rendait à Doshantepeh, où il avait
l'intention de passer quelques jours.
Une bombe a fait explosion dans l'air.
Vautre est venue frapper le sol, près ae
l'automobile du Shah.
Elle a tué trois piqueurs, et blessé le
c' hauffeur et une vingtaine -de personnes.
De Shah ne se trouvait pas dans l'auto-
mobile, mais il occupait une voiture à quel-
que distance en arrière. Il descendit de voi-
ture, et pénétra dans la maison la plus voi-
sine.
Quelque temps après ,entouré "de ses gar-
des, le souverain se rendit au palais, où il
arriva en sûreté. 0
Des perquisitions actives ont été faites
dans la maison de la toiture de laquelle
les machines infernales avaient été lancées;
elles ont eu lieu aussi dans d'autres maisons
du voisinage, mais sans aucun succès.
Personne de suspect n'a été découvert.
ob.- --
LA JOURNEE POLITIQUE
La liquidation d'une congrégation
Un décret du 27 décembre 1906 avait
prononcé la dissolution de là congrégation
autorisée des Dames de, j AssOlxoCon dont
l'établissement principal était ritvô h Paris,
25, rue de l'Assomption ,et avait ordonné
que la liquidation des biens de cette con-
grégation aurait lieu coniormément aux
dispositions des lois des 21 mai 1825 et
1er juillet 1901.
Le 30 janvier 1908, le tribunal de l'a Sei-
ne, statuant sur tierce opposition formée
au jugement du 25 décembre 1906, a rap-
porté ce dernier jugement pour le motif que
la nomination par le tribunal de M. Mé-
nage en qualité d'administrateur des biens
de la congrégation des Dames de l'Assomp-
tion n'avait pas de base légale.
En conséquence, un nouveau décret ren-
du prescrit qu'il sera procédé à la liquida-
tion des biens appartenant à la congréga-
tion des Dames de l'Assomption par un li-
quidateur qui sera nommé par le ministre
des cultes.
Par arrêté du garde des sceaux, M. Jac-
ques Dufour-Brunet, conseiller honoraire
à la cour d'appel de Paris, est nommé sé-
questre administrateur chargé de procéder
à la liquidation des biens appartenant à la
congrégation dissoute des Dames de l'As-
somption.
La durée des audiences
M. Aristide Briand envoie aux premiers
présidents de cours la circulaire, suivante :
J'ai été informé que, dans un certain nombre
de tribunaux, le temps, qui aux termes du rè-
glement devait être consacré aux audiences et
à l'expédition des affaires inscrites au rôle et
venant en ordre uVle, est parfois employé à
d'autres occupations.
11 m'a été signalé, notamment que, pendant
la suspension, quelques présidents tenaient l'au-
dience des référés tandis que les assesseurs pro-
cédaient, de leur côte, à des enquêtes ou à d au-
tres actes de leurs fonctions.
Il résulte de cette pratique que la longueur
de la suspension est augmentée, et que l'au-
dience n'a pas sa durée normale. Des affaires'
qui auraient dû être complètement terminées
restent en suspens ; d'autres, qui auraient nu
être commencées avant la clôture de l'audience*
sont renvoyées à une date ultérieure.
Il importe de metfire fin à ces errements.
Je vous prie de bio:* vouloir adresser des jjr.
tructions en ce sens aux présidents des tribu-
naux de votre ressGrt. en leur rappelant que
les audiences réglementaires, coupées par une
très courte suspension, doivent être entièrement
et exclusivement consacrées à" T'audiiion des
plaidoiries et il l'expédition des affaires du rôle
Les référés et les enquêtes, qui seraient plus,
utilement fixés à des jours autres que ceux des
audiences, peuvent, à la vérité, avoir lieu le
même jour, mais à la condition absolue que ce
soit à l'issue de l'audience réglementaire dont
la durée normale ne doit jamais être diminuée
de ce frv't et qui doit, commencer exactement à.
l'heure fixée par le règlement. -
——————— —————— j —
UN SOUVENIR DE LUTHER
(De notre correspondant particulier)
Leipzig, 28 février.
On a remis au musée de Naumbourg un
objet qui sera considéré comme une reli-
que par les fidèles du culte luthérien.
C'est un plat d'étain que Martin Luther
a donné comme cadeau de noce à une jeune
bourgeoise de Naumbourg. Au fond du plat
se trouve gravée l'image d'une licorne sau-
tant. Sur le. rebord on lit cette inscription :
« Montre, ô seigneur, ta bonté admirable
à ceux qui ont cnfiance en toi. Dr. M. L.
1545. »
LETTRE D'AUTRICHE
(De notre correspondant particulier)
La mort d'un poète
Vienne, 28 février.
La Bohême perd en Svatopluk Cock, qui
s'est éteint doucement comme il a vécu, son
plus grand poète et l'un des plus ardents
patriotes. La plus grande partie de son
œuvre — poèmes épiques et lyriques, ro-
mans et nouvelles — s'inspirent de l'his-
toire de sa. patrie et de la vié du peuple
tchèque. Des fois, il pleure en accents tou-
chants les grandes douleurs de l'humanité.
Son poème le plus célèbre est le Chant d'un
Esclave, dont les premiers cinquante mille
furent vendus en moins d'un an. Ne dou-
tant jamais de l'avenir de la nation tchè-
que, il voyait dans un rêve magnifique,
tous les Slaves unis dans un même senti-
ment de solidarité familiale. Aussi, c'est
pour son. amour de la patrie si pur, si
élevé et si ardent., dont Cock fut l'inter-
prète pendant toute sa vie, que la nation
entoure de vénération ce beau nom.
La Bohême fera à son poète national des
funérailles telles qu'elle en a fait., il y a
trois ans, à son grand chef politique, le
docteur François-Ladislas Rieger.
■ ■ ■
MINISTRE, AUTEUR DRAMATIQUE
(De notre correspondant particulier)
Vienne, 28 février.
Le ministre de l'agriculture, M. Ebea-
hoch a fait annoncer qu'il a suspendu ses
audiences ordinaires, étant en ce moment
occupé à veiller les répétitions de sa pièce
qui sera prochainement donnée au théâtre
intime de Vienne.
Lire plus loin s
Les dévaliseurs d'églises.
Les bandits de Langon.
A LA CHAMBRE.
La présidence du tribunal des conflits.
— Les fraudes alimentaires. —
L'Exposition hispano-française.
— L'impôt sur le revenu.
La séance est ouverte à deux heures,
sous la présidence de M. Henri Brisson.
M. Groussau, 'présente le projet de réso-
lution suivant en faveur duquel il deman-
de l'urgence.
La Chambre invite le gouvernement à pré-
senter un projet de loi tendant à modifier l'ar-
ticle 25 de la loi du 24 mai 1872 qui a organisé
le tribunal des conflits afin de retirer la pré-
sidence de ce tribunal au ministre de la justice.
Dans une affaire récente, dit l'orateur, le
tribunal- des conflits s'est trouvé divisé en deux
partic-s égales. Il s'agissait d'un conflit élevé
par le préfet de l'Aveyron devant le tribunal de
Sa,int-AfirlGuc. Si le ministre de la justice pré-
sidait le tribunal des conflit?, il jugerait seul
une question sur laquelle le gouvernement s'est
déjà prononcé.
M. Briand, garde des sceaux, ministre
de la justice, répond que l'intervention de
M. Groussau dans cette affaire a un ca-
ractère anormal.
Je ne lui permets pas de mettre en doute mon
impartialité dans la question que je suis ap-
pelé, en vertu de la loi, à juger demain. -(Ap-
plaudissements à gauche.)
Il est Tegrettable qu'un professeur de droit
vienne ainsi, à la veille d'un procès, chercher
à affaiblir par avance le jugement qui sera
rendu. (Applaudissements à gauche. )
Les arguments exposés par M. Groussau on
faveur d'une modification de la loi de 1872 ne
m'ont nullement convaincu. Pourquoi M. Grous-
sau a-t-il attendu si longtemps pour les formu-
ler, puisqu'il les jugeait invincibles. (Très bien !
Très bien ! à gauche.)
II ne s'agit nullement d'enlever des garan-
ties aux justiciables ; il n'y a en jeu qu'une
question de compétence.
Le tribunal des conflits ne peut paÆt être au-
trement composé qu'il n'est, 'car trois éléments
dCèvent y être représentés : l'autorité judiciaire
l'autorité administrative et le pouvoir exécutif.
J'irai donc présider le tribunal des conflits
comme c'est mon devoir, et il est inadmissible
qu'on suspecte mon impartialité parce que je
suis ministre. (Applaudissements à gauche.)
Je n'éprouve nullement le besoin de modifier
une loi que j'approuve.
Il appartient à M. Groussau, puisqu'il est
d'un avis contraire, de déposer une proposi-
tion de loi. (Applaudissements à gauche.)
M. Grousseau retire son projet de réso-
lution en déclarant qu'il -déposera une pro-
position de loi.
LES FRAUDES
M. Raiberli a la parole pour adresser
au ministre de l'agriculture, qui l'accepte,
une question sur l'exécution de la loi de
1905 relative aux fraudes.
Je demande au ministre de vouloir bien rap-
peler ses déclarations antérieures relativement
à la liberté pour le commerçant inculpé de
choisir son expert et à la nécessité pour les
experts de collaborer ensemble.
Le ministre ne se refusera pas à adresser
dans ce sens des instructions précises pour as-
surer l'exécution de la loi de 1905, tout en res-
pectant les droits légitimes du commerce. (Ap-
plaudissements.)
M. Ruau, ministre de l'agriculture. — Le rè-
glement d'administration publique -de 1906 est
de forme un peu stricte, mais on doit laisser
à l'inculpé le droit de choisir librement son
expert, même en dehors de la liste des experts
agréés par le tribunal saisi. La loi sur les
fraudes sera d'autant plus efficace qu'elle sera
libérale dans sa procédure et impitoyable dans
la répression. (Applaudissements.)
De plus, pour que l'expertise soit vraiment
contradictoire, il faut que les experts de l'une
et de l'autre partie soient mis en présence. Il
est certain que si les-experts travaillent isolé-
ment. il sera difficile d'empêcher un conflit
que devra dénoncer un tiers- expert.
Quant à la tendance des parquets à voir
dans l'expertise ordonnée par les juges, autre
chose qu'une indication, je déclare que cette
expertise ne doit' pas suffire pour mettre en
cause les fournisseurs du détaillant inculpé. Il
faut d'abord établir la réalité du délit commis
par le détaillant.
Enfin, quand le détaillant met Jui-mêr en
cause son fournisseur, c'est au juge d'insfruc
tion à faire les quatre prélèvements adminis'
tratifs. Si l'échantillon est reconnu suspect, 9
devra faje rappeler le fournisseur et le mettrq
en demeure de désigner un expert. t
J'ai fait rédiger une circulaire pour instruira
-Jes parquets -de leurs droits e4 e leurs de-
voirs. Si la lod de 1905 est faite pour garantil.'t
la santé publique, elle est faite également pour
protéger le commerce honnête. (Très bjen .1
Très bien !) :
M. Raiberti remercie le ministre de seg
déclarations et en prend acte.:
L'IMPORTATION DES PORTS
M. Thierry à son tour adresse au minis-4
tre de l'agriculture qui l'accepte, une que.
tion sur son arrêté du 29 février dernier;'
relatif à l'importation des porcs vivants*
Il s'étonne que Marseille ne figure pas
parmi les ports d'importation qui doivent
bénéficier des dispositions de cet arrêté. >
M. Ruau, ministre de l'agriculture, ré-
pond que le comité des épizooties a décidé
des exceptions aux mesures prohibitives
prises à cause des épidémies qui séviseD.
dans certains pays, contre l'importation des
porcs. Si Marseille a été oublié, une nou-
velle étude sera. faite .pour voir s'il v et
lieu de réparer cet oubli. "*
M. Thierry, satisfait, remercie le minisi
tre. t
L'EXPOSITION DE SARACOSSE
Au nom de la commission du budgefe
M. Argeltes donne lectur-e -de son rapport
sur le projet de loi relatif à la participa,-
tion de la France à l'exposition hispanQ
française de Saragosse et portant, à cet
effet, ouverture d'un crédit de 125.00Q
francs.
Après quelques observations de M. Thier-
ry, la Chambre par 526 voix contre 2,
adopte le projet de loi.
L'EVALUATION DES
-. PROPRIETES NON BATIES
L'ordre du jour appelle la discussion du
projet de loi relatif à la création d'un buq
reau spécial à la direction générale des
contributions directes, en yue de l'évalua-
tion des propriétés non bâties.
demande au ministre des G*
nances. de faire précéder cette évaluation
de certaines mesures ayant nour objet de
faire connaître les évaluations cadastrales
dans chaque commune de façon qu'on
puisse-contrôler les opérations nouvelles
des agents des contributions directs et
empêcher les évaluations exagérées. (Trèa
bien ! Très bien ! à droite).
M. Caillaux, ministre des finances r&
pond que le projet de loi actuel a poqIi
objet de donner à l'administration des 1i.
nances les moyens de créer un Bureau
spécial en vue de l'évaluation des prSoprièt.
tés non bâties, évaluations dont les
tions ont été fixées dans une loi votée par.
les deux chambres.
On vote et par 542 voix contre 1', l'en;
semble du projet de loi est adopté
LA REFORME FISCALE
La Chambre reprend ensuite la diseur
venu. ,
sion du Pr°Jet de l0i de rimp<3t sur le re«
..M. Jaurès a la parole pour continuer son
discours sur l'article premier
de l'impôt sur le revenu, y. Jaurès rap.
pelle que cet impôt fut établi par Naip M,
léon, dans la Wesphalie et la région rbé..
nane sur les ruines du système fiscal da
l'empire germaniqpe. te but que poursui.
vait ainsi Napoléon c'était de faire ac.
cepter la domination'française aux popula"
tions allemandes en les délivrant des J
xes multiples, oppressives et tracassières
de la vieille fiscalité féodale du Saint Eni-
pire Romain-Germanique.
Nous ne faisons « dit-il, glie rep1'tendre au.
jourd'hui notre bien, qui a mieux fructifié au
deh.-ors. C'est n.alre ut~,on qui a protIuil ces
choses, et il nous appartient de revenir ha-rdi.~
ment à notre origine. (Applaudissements.)
M. Roosevelt a indiqué que l'impôt sur Ja
revenu et l'impôt successoral devraient pren-
dre place prochainement dans Je système de
l'impôt fédéral, et cela au moment où il pous-
se le cri de guerre conti~e les financiers et les
en les menaçant de la prison et de
L humanité tout entière est en travail; un
monde nouveau se préparo dans touks les na-
tions. Ce sera bi,-n-tôt J'avènement de l'unlver.
moi, de 1'universc-ile justice. (Applaudisse.ments.l
Le projet que la Ch-ambre va voter c'est kW
conclusion nécessaire d'une lente évolu,
c'est la mis~-- au point dQs princi poss par
la Révolution assrfîlsRSi ia.
de I'oeuvre de la ,troisième RépubJique.
On dit:' c'est un impôt socialiste ? Il esb
inqu-jétant à la fois et flatteur pour les socia-Z
listes d entendre dire, chaque fois qu'on parle
d'une reforme : c'est une œuvre socialisi-e.
Non, la part des socialistes est plus modeste
idyllique et trop pastorale, il faut reconnaître
que ce n'est pas celle que demandent les so..
cialistes.
Ils veulent d'abord l'impôt général et pw
gressif sur le revenu avec son dévelonrx*X,n«
prudent ; 1 accentuation, Prudenteaussi, des tai
rifs successoraux ; enfin, les monopoles fis,
eaux, constitués ausv avec prudence pour no
pas porter ûtteinte à Ja pr-oduction. (Très M® 1
Très bien 1 à gauche.) ,
M. Aynard. - Avec oes trois prudenece..,
produit ailleurs ce régime fiscal appliqué notant
ment en Angleterre et dans les cantons sUis.
ses. (Très bien ! Très bien ! à gauche.)
A Genève, ces monopoles constituent les cina
sixièmes des ressourccs du budget, qpi s'élève
à 70 mHlions.
Avec un pareil régime, les socialistes esti-
ment que vous pourrez diminuer les impôts
de consommation et doter les réformes sociales,
des ressources indispensables. 1(Applaudisse*
ments a gauthe.)
M. Klotz. - C'est le programme radical.
M. Jaurès. - Je n'ai nullement l'intention d&
revendiquer une marque de propriété. crrè
bien ! Très bien ! à gauche.)
J(\ S!)qhnite que le programme radical de-
vienne demain une réalité nationale. tApplau-
disienients à lextreme-gauche.)
M. Paul Constans disait avec raison que, sou..
vent, dans les réformes fiscalEs, les riches trou..
vaient le moyen d'en faire retomber les char-
ges sur les pauvres.
Soit : niais 00 n'est pas une raison pour que
les socialistes renoncent à ces réformes Cela-
montre seulement la nécessité Pour la classe
ouvrière de mieux s'organiser. (Très bien ! Très
bien ! à l'extrême-rauchc.)
M. Aynard. — Mettez-nous en présence des
projets que vous avez promis et alors nous
jugerons votre œuvre. (Mouvements divers.)
M. Jaurès. — J'y trava.fite et j'en saisirai lai
Chambre dès que l'œuvre sera terminée.
M. Jules Roche. — Je répondrai à la doctrine
avant le dépôt des projet.
M. Jaurès. — Dans leurs revendications, 1,,g
socialistes tiennent compte de la force actuelle
de production qu'ils ne veulent ni briser ni
contrarier.
Au désir honnête et loyal d'aboutir, le partr
socialiste sacrifie de justes griefs. (Très bien 1
Très bien- ! à l'ex hénle-gauche.)
Jamais "je ne profiterai pour exercer des re-
présailles du moment m le gouvernement pour,
rait être mis dans l'embanras par un reste de
hardiesse démocratique. Je vote le projet méfrwf
quand ce gouvernement pose la question de
confiance. (Très Uen ! Très bien à l'extrême*
gauche.)
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