Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-08-27
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 août 1908 27 août 1908
Description : 1908/08/27 (N14048). 1908/08/27 (N14048).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75709368
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
ff- 14&48-Sî' 9 Fructidor An ite
imiquie tmm-IriiuV.» mis ?fPatEKO
Jeudi 27 Août 1909. — y 14048.
ankoivces ->
, jux BUREAUX DU JOURNAL -.
J 14, rue âa Mail* Paris.
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TRIBUNE LIBRE
LES ILLETTRES
M. Ferdinand Buisson,
dans une lettre adressée aux
instituteurs et qu'a publiée le
Matin, vient d'appeler l'atten-
tion du public sur une ques-
tion Darticulièrement intéres-
sante. If s'agit des meures. - 'oJ -
On se demande comment, plus de vingt
ans après l'application des lois sur l'ins-
truction gratuite et obligatoire, il se
peut que parmi les jeunes gens, il y
ait encore des illettrés.. : :
Le fait n'est malheureusement que trop
exact, et les chiffres que cite M. Buisson
présentent à ce sujet un véritable intérêt.
C'est au moment où ks jeunes gens
arrivent au régiment que l'on peut se
rendre compte du degré de leur instruc-
tion. Vingt-cinq ou trente pour cent des
conscrits, autrefois, ne savaient ni lire
ni écrire. Ces chiffres ont singulièrement
diminué depuis vingt ans, et c'est tout au
plus si, actuellement, cinrr à six pour
ent des jeunes gens qui arrivent à la
caserne sont complètement illettrés.
Mais comment cela se peut-il,dira-t-on.,
puisque l'école est obligatoire ?
M. Buisson indique les deux raisons
qui influent le plus, sur cette situation.
C'est en premer lieu que beaucoup d en-
fants, bien que la loi les y oblige, ne
fréquentent pas l'école, retenus chez eux
par des parents qui désirent profiter df
leur travail, ou quelquefois n'ont pas le
moyen de les habiller décemment ; c'est
ensuite que beaucoup, qui ont été en
classe jusqu'à treize ans, oublient, au
sortir de l'école, ce qu'ils y ont appris.
te député de la Seine se préoccupe
avec juste raison des mesures à prendre
pour que les lois scolaires donnent tous
les effets qu'en attendait le législateur
qui les a votées.
Il importe, en premier lieu, d'assurer
la fréquentation de l'école par tous les
enfants qui sont en âge d'y aller. Pour
cela, il est nécessaire de modifier la lé-
gislation actuelle qui n'a pas donné les
résultats espérés.
Tous les rapporteurs au budget 'de
l'instruction publique, depuis cinq ou six
ans, ont insisté sur ce point. Un projet
a été déposé par le gouvernement, qui
retire à la commission scolaire, pour le
donner à l'inspecteur frimaire, le droit
de traduire devant le juge de paix les
pères de famille qui voudraient, malgré
les avertissements - qui leur seront don-
nés, se soustraire a la loi. ,
Le maire ne pouvait remplir la mis-
sion qui lui était confiée. On le mettait
'dans l'obligation de déférer à la jus tir
ses administrés qui sont en même temps
ses électeurs ; aussi, le plus souvent, se
gardait-il de faire fonctionner la com-
mission scolaire.
Il faut que ce soit à l'inspecteur pri-
maire que l'on confie le soin de rappeler
à l'ordre ceux qui n'observeraient pas
la loi.
Il sera, pour le faire, beaucoup plus
libre que le maire ou des conseillers mu-
nicipaux qui, fatalement, surtout dans
les petites communes, se préoccupent des
conséquences qu'au point de vue électo-
ral, peut avoir chacun de leurs actes.
Mais ce n'est pas seulement par des
mesures répressives que l'on assurera la
fréquent ation scolaire. Il faut aussi se
préoccuper de ceux qui ne demandent
'qu'à se soumettre à la loi et qui en sont
empêchés par des considérations indé-
pendantes de leur volonté.
Combien de pères de famille seraient
heureux de voir leurs enfants recevoir
une instruction dont ils n'ont pu bénéfi-
cier et qui ne peuvent la lèur assurer
iparce qu'ils n'ont, pas le moyen de leur
procurer une mise convenable el décen-
te l -
Ceux-là sont beaucoup plus nombreux
qu'on ne croit. Il faut, pour eux, que
l'on veille au fonctionnement de ces cais-
ses scolaires prévues par la loi, dont le
législateur de 1886 attendait les meil-
leurs effets et qui, cependant, dans la
plupart des localités, n'existent pas.
C'est à la municipalité qu il appartient
ll'en prendre l'initiative. Une circulaire
du ministre serait suffisante pour susci-
ter presque partout les bonnes volontés.
Quant à ceux qui ont fréquenté l'école,
înais qui ont oublié ensuite ce qu'ils y
'ont appris, ils sont nombrcuxeux aussi,
On peut être assuré qu'ils entrent pour
la moitié dans lé chiffré total des il-
*
qi Ire, la loi française,
t'n' fixàD.t.à treize ans l'âge jusqu'auquel
la fréquentation scolaire est obligatoire,
b est pas allée assez loin.
Il cite ce qui se passe en'Allemagne
fet en Suisse, ou les enfants restent à
Vécote ]Bqu' à quatorze ans et où des
cours sont officiellement organisés pour
les jeunes gens, qui prélèvent sur les heu-
res consacrées à l'apprentissage le temps
de les suivre.
, Il faudrait que chez nous il en fût
de même. La loi qui règle les conditions
du travail des enfants et jeunes gens
dans les manufactures permettrait sans
peine l'organisation de cours analogues
dans les villes industrielles.
Le problème, dans les campagnes,
pour être plus difficile à résoudra est
loin d'être insoluble. -
M. Buisson attend enfin les meilleurs
effets des écoles régipKmtairet;, qu'il vou-
firaul voir -tuxquel-
les il demande que l'on donne une sanc-
tion, en créant un certificat d'études
spécial.
Sur tous ces points, nous sommes d'ac-
cord avec le député de la Seine. Mais,
dans sa lettre aux instituteurs, il semble
ne se préoccuper que des hommes. Pen-
se-t-il que, parmi les jeunes filles,. la
proportion d'illettrées soit moindre ?
Pour elles, il n'y a aucun moyen de se
rendre compte de ce qu'elles savent,.
une fois entrées dans la vie ; il.n'y a, en
ce qui les concerne, aucune enquête ana-
logue à celle qui se fait pour les jeunes
gens, au moment de leur arrivée à la
caserne.
De ce que le mal est moins apparent,
ce n'est pas une raison, de croire qu'il
n'existe pas. -
Dans les mesures que propose M. Buis-
son, les unes sont applicables aussi
bien aux écoles de filles qu'aux écoles
de garçons, les autres concernent les jeu-
nes gens seuls.
Il importe de les compléter de telle sor-
te, que. dans l'avenirj la, proportion d'il-
r
lettrés tombea zéro, aussi bien pour les
filles que pour les garçons. ¥ -
Alfred MASSÉ,
i" - * Député de la Nièvre.
-
LA" POLITIQUE
LE MAUVAIS SULTAN )
Le petit jeu marocain qui
consistait à faire évoluer à
droite Moulay Hafid lorsque
Abd el Aziz se portait à gau-
che, et à transformer le sultan
du Nord en sultan du Sud et
réciproquement, vient de prendre fin.;
Par un hasard malencontreux, les
troupes ennemies, qui ne cessaient de
s'éviter, se sont enfin rencontrées. Ce fut
une bataille comme celle que narrait le
général Boum dans la Grande Duchesse,
et l'un des deux sultans, battu à plate
couture, abandonné par ses mehallas,
s'est enfui, définitivement vaincu.
Le malheur est que c'est le nôtre. Du
moins, c'est le sultan que notre diploma-
tie pichonesque n'a cessé de soutenir en
sourdine, tout en affectant la plus com-
plète neutralité.
On se rappelle la récente pointe -
désavouée — du général d'Amade, et
l'on constatera qu'au moment même de
la déroute de la mehalla d'Abd el Aziz,
une « mission française >>, ou à parler
plus franc un état-major se trouvait
dans ses rangs.; -
Ainsi, la suprême habilete de M. Pi-
chon a oonsisté jusqu'au bout à lier no-
tre politique à la - fortune du « mau-
vais ) sultan, et il n'est pas douteux
qu'aujourd'hui le monde musulman tout
entier fait rejaillir sur la France le dis-
crédit où vient de sombrer « notre » sul-
tan, officieux., ',.'
M. le ministre des affaires étrangères
va connaître l'ère des difficultés les plus
redoutables qu'il a préparée, comme à
plaisir, par sa politique hésitante, et
sans franchise.
Il n'a su prendre, en effet, ni le parti
que lui conseillait le Temps ni observer
rigoureusement les instructions des
Chambres.
Il a violé constamment la neutrali-
té tout en s'en défendant, et il a cher-
ché à détruire la puissance de Moulay
Ha.fid tout en contribuant à la dévelop-
per. 11 a été ainsi partial dans sa neu-
tralité et impuissant dans sa partialité.
Cette parodie de pçJitiqïïe marocaine
aboutit aujourd'hui a la même incohé-
rence que celle qui caractérise notre po-
litique intérieure,
Il faut espérer que dès, -la rentrée
et avant, si les circonstances semblent le
commander —.le Parlement saura exiger
des explications catégoriques, des vues
précises, et exprcmer -clairement sa vo-
lonté.
Dans tous les cas, iil ne permettr'a pas
que l'on cherche à l'extérieur une diver-
sion dangereuse, au malaise grandissant
provoqué à l'intérieur par une politique
d'inaction réformatrice et de désagréga-
tion republicaine,
- LES ON-DIT
NOTRE AGENDA
'Aujourd'hui mercredi :
Lever du soleil à 5 h. 9 j coucher à
6 h. 54.
Pas de courses.
Maujaniâna
M. le président du conseil ayant été
légèrement indisposé, les « muets du
sérail » s'empressèrent aux nouvelles,
place Beauvau. -
Adolphe les reçut, solennel et gra-
ve : « Ce n'est rien, dit-il, j'ai aussitôt
envoyé un attaché à Garlsbad et il a
eu la joie de voir M. le président qui
se promenait lui-même })„
Jetons,
L'usage des jetons n'est pas très an-
cien en France, quoique ce aoti dans
notre pays qu'il ait commencé.
Il ne remonte pas au delà du quator-
zième siècle. On les appela d'abord get-
toin, getteurs, giets et giettons. Jeter
d'où semblent venir ces divers termes
était en vrai français synonyme de
compter: Ainsi on disait encore sous
Louis XII : « Qui fbien jettera, son
compte trouvera- »
AUTREFOIS
Rappel du 27 août 1872. - L'instruction
du procès du maréchal Bazaine continue.
Il est prouvé qu'à l'heure où le maréchal
Bazaine s'est refusé à prendre la direction
de Briey-Longuyon, les communications en-
tre V armée du Rhin et Paris n'étaient pas
coupées. En outre, le maréchal avait reçu
d'une source certaine, avis qu'il trouverait
des vivres à Verdun. ç
Aujourd'hui, a lieu, à Chevilly, l'inaugu-
ration du monument élevé à la mémoire
des soldats tués pendant le combat du 30
septembre 1870.
La vente par adjudication du droit de pro-
priété des œuvres littéraires et dramati'
ques d'Alexandre Dumas vient d'avoir lieu
en l'étude de M" Delapalme, notaire. L'œu-
vre a été adjugée au prix de 30.100 francs.
Le Conseil municipal de Lyon vient de
voter les conclusions d'un rapport tendant
à déférer au conseil d'Etat la mesure par
laquelle le projet a rétabli à Lyon les éco-
les congréganistes.
Il est qmstion de. créer à Paris de grands
bains gratuits dYau thermalemaintenus
à une température douce pendant l'hiver
et qui seraient alimentés par le trop-ptein
des eaux du puits de Passy.
La tranquillité n'a plus été troublée d
Belfast.
Foi religieuse.
Le cardinal Dubois disait qu'il défiait
tous les cardinaux réunis d'être plus
athée que. lui.,
Les balances de la justice.
1 Le 19 avril 1416, on découvrit à Pa-
ris un complot contre le roi, la reine
et la famille royale.
Les conjurés furent condamnés à
mort à l'exception du plus coupablt
qui, en sa double qualité de prêtre et
de chanoine de Paris, fut revendiqué
par l'archevêque, jugé par la cour ec-
clésiastique et condamné à. assister à
l'exécution de ses complices.
C'était le bon temps 1
Epitaphes. * ,-_. "--=-
D'abord ene d'ulle aimable dame de
la cour.de Louis XV : .- ; ,.. -
! Ci-git dans une paix profonde
Une dame de volupté,
Qui pour plus de sûreté
Fit son paradis dans ce monde.
Voici, d'autre part, l'épitaphe de
Pierre de Marca, archevêque de Paris
en 1662 :
Ci-git Monseigneur de Marqua;
Que le Roi sagement marqua
Pour le prélat de son Eglise ;
Mais la mort qui le remarqua,
Et qui se plaît à la surprise,
1 Tout aussitôt le démarqua.
a————————————— - -
LA DISCIPLINE
Sans discipline, il n'existe pas d'armée,
a dit le général Hoche, dont le républica-
nisme ne peut être mis en doute par per-
sonne.
il faut nous souvent cette sentence
inflexible pour réprimer la sédition des ré-
servistes de Gûp et d'Ajaccio.
Les réservâtes de Gap ont refusé de cou-
cher à la caserne le dernier jour de service,
et ceux d'Ajaccio ont saccagé la chapelle
d'un couvent abandonné.
Ces faits méritent une répression impla-
cable. Les tolérer ou les amnistier équivaut
à convertir notre armée en garde nationale
sud-américaine.
- Or, ce n'est pas à l'heure où les plus
gravés problèmes surgissent devant l'Eu-
rope, qu'il convient d'affaiblir notre armée
qui est notre seule sauvegarde et dont dé-
pend notre indépendance., -
Tant. que vous serez foils bil VôuA res-
pectera, tous tfisênt nos amis de l'étran-
ger. Le Fiur où vous diminuerez votre puis-
sance offensive, on vous attaquera, »
Combien de fois nous faudra-t-il ressas-
ser cette vérité aveuglante ? — J. C.
t» —
Sages paroles d'un ministre
Dans le toast Qu'il a porté à Hambourg,
à la fin du déjeuner auquel l'avait invité
JM.' Krogmaim, président de l'Association
des Gens de Mer, M. Lloyd George a fait
nreuve ü la fois d'esprit et de sentiments
pacifiques auxquels la presse allemande,
sella * ne fait pas étalage, de chauvinisme
hors de (propos, a été la première à rendre
hommage. * ,--'
Rappelant que sa dernière visite avait été
motivée par la question très délicate et
très complexe de la ligne de flottaison, M.
Llovd George a dit que si l'Allemagne et
l'Angleterre avaient alors voulu se querel-
ler. cette question aurait pu facilement leur
en donner le prétexte. On a préféré de part
et d'autre les arguments aux canons de
douze pouces et un arrangement a eu lieu.
Pourquoi, a conclu le ministre, ne régle-
rions-nous pas aussi la question de la ligné
de flottaison'des nations, de façon que les
navires-Etats ne sombrent pas sous le poids
excessif des arguments hostiles.
L'Angleterre et l'Atremagne sont. faite9
pour s'entr'aider, et elles 'e peuvent. :
On ne saurait mieux dire. Ce langage est
celui de la raison, et si tous les hommes
d'Etat savaient s'en inspirer, la solution du
problème de la paix ferait de rapides pro-
grès. M
Il faut savoir gré au minis#e anglais da-
voir su, par ses parole rassurer l'opinion
publique que des exagérations de presse
avaient cherché à égarer.
Les outranciers du chauvinisme allemand
en seront une fois de plus pour leurs frais.
- P.
'■m 1
Les grandes manœuvres
du Centre
/-
Les grandes manoeuvres du Centre, sous
la direction du général Lacroix, vice-prési-
dent du conseil supérieur de la guerre, com-
menceront le 9 septembre, pour se terminer
le 18. La série de dix jours, comprise entre
le 9 et le 18, sera divisée en deux périodes,
l'une de quatre l'autre de six jours..
La. première période se déroulera entre le
9 et le 12 inclus, ce dernier jour étant de
repos. :
Le programme comportera des opérations
de corps d'armée exécutées par les le et 710
corps d'armée - renforcées de la 1re division
-d'i,nlanf£ri'e coloniale, de quatre Compagnies
et, éventuellement, des formations de réser-
,,e, sous te commandement du général Mil-
let, et les 8* et 9° corps d'armée, renforcés
des 6e et 7* divisions de cavalerie, sous la
direction - du général Trémeau, dans la ré-
gion comprise entre Bourges et Château-
roux.
Le 11 septembre au soir, toutes les trou-
pes ayant participé aux manœuvres de
corps d'armée contre corps d'armée cons-
titueront deux armées établies chacune sur
la zone que lui assigne son thème particu-
i~ prêtes & entamer les opérations.
'Le 12 septembre sera jour de repos. --
» La deuxième période de manœuvres se
déroulera entre le 13 et le 18 septembre in-
elùs.. ,
Le quartier général du directeur des ma-
nœuvres, général de Lacroix, se tiendra les
13, 14 et 15 septembre à Valençay, les 16 et
17 à. Loches. -
— ——. ♦ - -j:————
CARNET DU LIBRE PENSEUR
Un nouveau livre
qui fait du bruit
L'Immoralité du christianisme, tel est le
titre d'un livre que vient de publier M: An-
dré Avèze, et dont Vannoricc seule a sujfî
pour créer une émotion considerable dans
les milieux cléricaux.
Il était intéressant de connaître toute la
pensée de L'auteur sur cet important sujet,
à un moment surtout où tEgiise catholi-
que organise de tous côtés une lutte pas-
sionnée contre nos écoles et contre la mo-
rale laïque.
Nous avons la bonne fortune de donner
à nos lecteurs la primeur d'ûne intervietti,
à laquelle M. Avèze a bien voulu de très
bonne grâce se prêter :
« - Je ne suis pas trop surpris, dit M.
Avèze, de ce bruit fait autour de mon ou-
vrage et je m'attendais à la critique, me-
me-violente, de son titre. Immoralité et
Christianisme paraissent deux termes con-
tradictoires peu susceptibles d'être accou-
vlés
,. ';(-.- En effet, sans parler du paganisme
antique ou des grossières superstitions des
peuples barbares, les religions sont basées
sur des principes de morale, la religion
chrétienne comme les autres auxquelles elle
a emprunté de nombreux préceptes et, dé-
clarer immorale la loi du Christ, c'est con-
damner aussi toutes les doctrines religieu-
ses sans exception.
« — D'accord, mais je n'ai pas employé
le mot de christianisme pour désigner la
doctrine dit Christ. telle que le long du lac
de Tibériade ou à travers les bourgades de
la Galilée, les évangélistes. la recueillaient
au jour le jour de la bouche même dû Na-
zaréen. C'est la religion chrétienne opposée
au paganisme, au boudhisme ou à toute
autre idolâtrie, que j'appelle de ce vocable.
« Il serait trop avantageux pour les chré-
tiens de créer une confusion entre la mo-
rale prôchée par le Christ et celle qu'on
leur voit tous les jours pratiquer.
« Ceux qui se, disent aujourd'hui ses dis-
ciples n'ont pas compris ses leçons ; ils
ont perverti son enseignement ; alors que
son évangile tient tout dans' un seul mot ;
amour, ils sont haineux et pleins de fiel ;
ils ont inventé l'enfer pour les mécréants
qu'ils abominent. Au contraire de leur Mai-
tre qui était humble, ils sont boullis d'or-
gueil et [ont étalage de leur vertu ; bien
loin de tendre l'autre joue à ceux qui les
frappent, ils sont les premiers à se servir
du poing et du fer. »
L'auteur continue quelque temps sur ce
ion, flétrissant le clergé et les mauvais dé-
vots qui ont fait de la religion un instru-
ment de domination et de vengeance ; puis
il dit en terminant :
Il _• Ne vous en rapportez pas au titre,
ouvrez mon livre, j'espère que tous serez
édifié. » -
4Nûûs WtiVlè' suivi lë coi¡'êtl de M. Avèze.
Nous avons ouvert son livre, nous Vavôns
parcouru, et, — polir quoi ne pas l'avouer ?
— sa lecture nous a ëmu. C'est résllênïçht
une œuvre vécue ; elle apportera sa con-
tribution à l'éffort d'affranchissement du
cerveau humain que poursuit la Libre. Pen-
sée.. — PL G.
1 TRIBUNE CORPORATIVE
- 1
LES REVENDICATIONS DES EMPLOYÉS DE PERGEPOI
tl ¡ - "i
Le syndicat national des employés
de perception, qui poursuit, avec une
louable persévérance, l'amélioration du
sort de ses membres, a fait, au mois
de mai dernier, une démarche auprès
du ministre des finances pour appeler
sa bienveillante attention sur la situa-
tion qui est faite à ces collaborateurs
dévoués des titulaires de perceptions.
M. Caillaux ayant promis d'examiner
avec intérêt cette situation, le syndicat
vient de lui adresser une pétition de
laquelle nous extrayons ce qui suit :
Il n'est pas un fonctionnaire, un employé
de l'Etat, qui fournisse une somme de tra-
vail aussi utile et aussi peu récompensée
due celle que nous donnons. Courbés sur
note tâche pendant une moyenne de dix
heures par jour, ou courant à la campa-
gne par tous les temps, nous avons l'hos-
pice pour abri quand la. meiadie ou l'âge
nous terrassent ! L'indifférence et le mé-
pris sont notre lot et viennent couronner no-
tre laborieuse carrière.
Cette situation lamentable, que vous con-
naissez mieux que personne, est de celles
qui devraient attirer l'attention des pou-
voirs publics.
Dès l'instant que notre concours est in-
dispensable à la marche du service du re-
couvrement. il faudrait bien, si nous n'é-
tions pas là, créer des emplois et donner à
ce personnel un autre avenir que l'hôpital
et l'asile ? Beaucoup de nos collèirues. dé-
couragés, ont. abandonné notre carrière.
Nous croyons que notre devoir, n'est, pas de
les suivre, et nous espérons, étant donné
les dispositions bienveillantes que vous avez
manifestées en notre faveur, que bous ne
resterons pas toujours en marge de l'orga-
nisation administrative.
Votre décret du 8 nov
Votre décret du 8 novembre dernier a re-
connu officiellement la nécessité de notre
présence dans certaines perceptions et nous
permet par voie de concours l'accès au
poste de percepteur. Nous ne savons ex-
primer notre gratitude pour ce premier
acte qui marque votre bonté pour nous ;
malheureusement, vous avez reconnu que
peu d'entre nous pourraient profiter de cet
avantage, et vous avez ajouté que vous
étudieriez le. moyen de le rendre plus ou-
vert.
C'est confiants en votre esprit de justice
que nous attendons de vous, Monsieur le
Ministre, cette réforme si juste et si indis-
pensable de notre situation qui, sans exa-
gérer. peut être bien lamentable.
Nos doléances sont peut-être mal expri-
mées. cependant, connaissant votre bonté
Dour les humbles, nous plaçons en vous
toutes nos espérances et nous sommes
sûrs que vous étudierez avec bienveillance
notre projet de réglementation, qui n'a rien
cependant d'intangible.. ,
A cette pétition > se trouve joins un
Intéressant projet de réglementation,
établi sous forme de décret, pour syn-
thétiser d'une façon nette et précise les
desiderata de la corporation des em-
ployés de perception. <>IL' e: -
Et, en attendant que ce projet de ti-
tularisation. dp classement et d'avan-
cement puisse être appliqué, le syndi-
cat fait connaître an ministre les pre-
mières garanties qu'il sollicite, et qui
sont les suivantes : r
1° Bénéfice du décret du 11 novembre
1899 : tout commis justifiant de cinq an-
nées de services depuis la rnajorité, ne
Dourra être renvoyé qu'en cas de fautes
professionnelles- •
2° La candidature exceptionnelle pour les
commis de perception de lr0 classe, hors
classe et de 20 classe (à partir de 7,000 fr.
de produit JJr-ut) justifiant de dix années
de services depuis leur majorité et de moins
.de 45 ans d'âge, pour postuler un emploi
de percepteur de 4° classe, au cas où ils se
trouveraient sans emploi pour une cause
indépendante de leur volonté.
3° A ceux justifiant de quinze années de
'-
services depuis leur majorité et de moin i
de 45 ans d'At. le droit de postuler ua
emploi de percepteur de 3e classe. j
.4° A ceux justifiant d'ou moins quinz.
années de services et de plus de 45 au
d'âge, le droit d'obtenir une recette buraw
liste d'un minimum de 1,800 francs.
5? A ceux justifiant de plus de vingt aU5
nées de services et de plus de 45 ans d'âgei
le droit d'obtenir une recette buraliste d'ufc
minimum de 2.000 francs.
6° Qu'en cas de changement du titulaire
de la perception, le traitement du oommitf
ne puisse être diminué par le fait de la se
le. volonté du nouveau titulaire ; en cas dë.
désaccord. il sera pris la moyenne de deu
aanées de traitement, fix le titulaire
de la perception sur les états de frais four
nis au ministre en 1907-1908.
7° Qu'en cas de vacance dans une per*
ception. par suite du décès, retraite ou toaW
te autre cause, rint4rim de la perception
soit confié au commia.. s'il est reconnu aixttit
à aérer seul. -- ■ t
De plus, la candidature exceptionnelle &
des emplois de percepteur jusqu'à 45 ans
d'âge, et à divers emplois administratifs.
Les desiderata formulés par les em-
ployés de perception n'ont rien d'ex'
cessif. Il est légitime que ces modes~ea'
auxiliaires de l'administration des fi.
nances, jusque-là à la merci de leursj
employeurs, songent à revendiquer,
leur incorporation dans les cadres de;
cette administration, et à se mettre ain-t
si à l'abri de l'insécurité du lenoomain'
» Nous nous faisons bien volontiers l'
cho de leurc revendications, en souhan
tant de les voir aboutir dans le plu(
bref délai possible.. :
l BANQUET DES PERSONNELS
l' DES TRAVAUX PUBLICS
Le groupement régional du Sud-Eslr
de l'Association des personnels de tra..¡\
vaux publics, dans lequel sont comprise
les départements suivants : Ain, ArdèV
che, Hautes-Alpes, Drôme, Isère, Loire';
Haute-Loire, Rhône, Saône-et-Loire, Sa-;
voie et Haute-Savoie, organise un grand
banquet régional. qui aura lieu à Aix"',
les-Bains les 13 et 14 septembre pro".
chains. J
A ce banquet, qui sera présidé paft
le préfet de la Savoie, seront invités
par le comité les députés et sénateursv
du département, les conseillers géné..i(
raux, la municipalité, les ingénieur3
etc., et les membres des autres dépar-
tements qui désireraient assister à ctJ.-
banquet et y inviter- les autorités da
leur régio auront la faculté de pou-
voir le faire en prenant à leur compftl
ces invitations, le comité de là-Savoiai
assumant déjà une lourde charge.
, Les dames seront admises au ban-
quet, et, afin que la fête corporatives
soit plus cordiale et plus récréative, !c.
comité a décidé d'organiser deux ma-"
gnifiques excursions, l'une qui consis"
tera à faire le tour du lac du Bourges
le dimanche i3 septembre, et pendant
laquelle l'assemblée générale sera tc.
nue 'sur le bateau, l'autre qui consis-
tera en une ascension du mont Re-
nard par le chemin de fer à crémail-
1ère. le lendemain.
En dehors de ces deux promenadeS't\
de nombreuses attractions seront offer-
tes aux invités et dans d'excellente
conditions économiques, car le comité
a tout. prévu pour que tous ceux qu
assisteront à la fête n'en rapportent
que d'excellents souvenirs. te. j
Les inscriptions seront reçues,' jus-ç
qu'au 1OT septembre, par M. Damian,*
conducteur des ponts et chaussées, .:
faubourg Mâché, à Chambéry. :'.
LA GUERRE.AU MAROC,
La situation générale
Le calme après la défaite. - El Menebbi se dépense pour le
maintien de l'ordre. - Ce qu'on dit à l'étranger.
Il faut én finir avec la question d'Abd
el Aziz. Qu'on lui donne une honora-
ble résidehee et que ses partisans fran-
çais, après avoir grevé notre budget
des frais d'une politique malheureuse
et trop particulière, ne viennent plus
encombrer le terrain diplomatique de
difficultés nouvelles.
Il s'agit maintenant, de reconnaître le
fait acquis c'est-à-dire le règne de Mou-
lay Hafid. Comme le maître de Fez et
de Marrakech a -depuis longtemps si-
gnifié son intention de se soumettre
aux obligations de l'Acte d'Algésiras,
personne, ni à Paris, ni à Berlin, ni
ailleurs, n'a de raison légitime de s'op-
poser aux vœux des Marocains et au
« jugement d'Allah ». r
Le Maroc n'a que trcp servi, jusqu'i-.
ci, d'échiquier où les puissances euro-
péennes se sont contrecarrées. A la tra-
ditionnelle rivalité franco-anglaise, la
rivalité franco-allemande avait fait sui-
te. Aujourd'hui, on peut faire cesser ce
jeu dangereux ; il n'y faut pas man-
quer- La Wilhelmstrasse ne peut, à
vrai dire. s'opposer à Rafid, .Si nous
le reconnaissons sans ambages, du
Cúup la question niarocame est élimi-
née des conflits européens et reste -
ce qu'elle doit être - une question
nurement africaine
Solidement établis et défendus sur
notre, frontière algérienne, de façon à
inspirer le respect à notre voisin dtf
Ivez" conservant les avantages de tous'
genres que la conférence d'Algésjras.
nous a confirmés,' nous pouvons déve-
lopper pacifiquement nos affaires au'
Maroc. Par l'extension du commerce,
avec les tribus de la frontière et du
littoral, nous effacerons à la longue les,
souvenirs des années de guerre. Si
Moulay Hafld est intelligent - et jus-
qu'à présent lout semble le prouver —
il comprendra, il comprend délà sans
doute, que la paix, seule, avec la Fran-
ce, peut sauvegarder tous ses intérêts.'
particuliers, dynastiques, et ceux do
son pays. d'ailleurs, les chefs de tribus
, Comme, d'a.illeurs, It:s chefs ùe (r1bu
les plus énergiques sont ses partisans,
ils y a bien des chances pour que les,
Hafidiens fassent régner l'ordre au Ma-
roc, Et ce sera bien plus avantageux,,
pour notre trésor, que d'entretenir un
corps expéditionnaire à Casablanca. -
A. M. -
t Les nouvelles de Tanger
i - : - La situation est calme ,-
Tanger, 24 acùt.
La journée a été calme ; les boutique*
indigènes sont pavoisées de soieries multj.;
colores.. ■*
On ne" signale aucun incident.
On mande d'autre part de, Tanger ait
Times •
Le calme le plus parfait règne ici, La po.
imiquie tmm-IriiuV.» mis ?fPatEKO
Jeudi 27 Août 1909. — y 14048.
ankoivces ->
, jux BUREAUX DU JOURNAL -.
J 14, rue âa Mail* Paris.
St chez MM. LAGRANGE, CERF etO*
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De 4 à 8 heures du soir et de 40 heures du soir à 1. heure du matin
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e. dans tous les Bureaux de Posta
TRIBUNE LIBRE
LES ILLETTRES
M. Ferdinand Buisson,
dans une lettre adressée aux
instituteurs et qu'a publiée le
Matin, vient d'appeler l'atten-
tion du public sur une ques-
tion Darticulièrement intéres-
sante. If s'agit des meures. - 'oJ -
On se demande comment, plus de vingt
ans après l'application des lois sur l'ins-
truction gratuite et obligatoire, il se
peut que parmi les jeunes gens, il y
ait encore des illettrés.. : :
Le fait n'est malheureusement que trop
exact, et les chiffres que cite M. Buisson
présentent à ce sujet un véritable intérêt.
C'est au moment où ks jeunes gens
arrivent au régiment que l'on peut se
rendre compte du degré de leur instruc-
tion. Vingt-cinq ou trente pour cent des
conscrits, autrefois, ne savaient ni lire
ni écrire. Ces chiffres ont singulièrement
diminué depuis vingt ans, et c'est tout au
plus si, actuellement, cinrr à six pour
ent des jeunes gens qui arrivent à la
caserne sont complètement illettrés.
Mais comment cela se peut-il,dira-t-on.,
puisque l'école est obligatoire ?
M. Buisson indique les deux raisons
qui influent le plus, sur cette situation.
C'est en premer lieu que beaucoup d en-
fants, bien que la loi les y oblige, ne
fréquentent pas l'école, retenus chez eux
par des parents qui désirent profiter df
leur travail, ou quelquefois n'ont pas le
moyen de les habiller décemment ; c'est
ensuite que beaucoup, qui ont été en
classe jusqu'à treize ans, oublient, au
sortir de l'école, ce qu'ils y ont appris.
te député de la Seine se préoccupe
avec juste raison des mesures à prendre
pour que les lois scolaires donnent tous
les effets qu'en attendait le législateur
qui les a votées.
Il importe, en premier lieu, d'assurer
la fréquentation de l'école par tous les
enfants qui sont en âge d'y aller. Pour
cela, il est nécessaire de modifier la lé-
gislation actuelle qui n'a pas donné les
résultats espérés.
Tous les rapporteurs au budget 'de
l'instruction publique, depuis cinq ou six
ans, ont insisté sur ce point. Un projet
a été déposé par le gouvernement, qui
retire à la commission scolaire, pour le
donner à l'inspecteur frimaire, le droit
de traduire devant le juge de paix les
pères de famille qui voudraient, malgré
les avertissements - qui leur seront don-
nés, se soustraire a la loi. ,
Le maire ne pouvait remplir la mis-
sion qui lui était confiée. On le mettait
'dans l'obligation de déférer à la jus tir
ses administrés qui sont en même temps
ses électeurs ; aussi, le plus souvent, se
gardait-il de faire fonctionner la com-
mission scolaire.
Il faut que ce soit à l'inspecteur pri-
maire que l'on confie le soin de rappeler
à l'ordre ceux qui n'observeraient pas
la loi.
Il sera, pour le faire, beaucoup plus
libre que le maire ou des conseillers mu-
nicipaux qui, fatalement, surtout dans
les petites communes, se préoccupent des
conséquences qu'au point de vue électo-
ral, peut avoir chacun de leurs actes.
Mais ce n'est pas seulement par des
mesures répressives que l'on assurera la
fréquent ation scolaire. Il faut aussi se
préoccuper de ceux qui ne demandent
'qu'à se soumettre à la loi et qui en sont
empêchés par des considérations indé-
pendantes de leur volonté.
Combien de pères de famille seraient
heureux de voir leurs enfants recevoir
une instruction dont ils n'ont pu bénéfi-
cier et qui ne peuvent la lèur assurer
iparce qu'ils n'ont, pas le moyen de leur
procurer une mise convenable el décen-
te l -
Ceux-là sont beaucoup plus nombreux
qu'on ne croit. Il faut, pour eux, que
l'on veille au fonctionnement de ces cais-
ses scolaires prévues par la loi, dont le
législateur de 1886 attendait les meil-
leurs effets et qui, cependant, dans la
plupart des localités, n'existent pas.
C'est à la municipalité qu il appartient
ll'en prendre l'initiative. Une circulaire
du ministre serait suffisante pour susci-
ter presque partout les bonnes volontés.
Quant à ceux qui ont fréquenté l'école,
înais qui ont oublié ensuite ce qu'ils y
'ont appris, ils sont nombrcuxeux aussi,
On peut être assuré qu'ils entrent pour
la moitié dans lé chiffré total des il-
*
qi Ire, la loi française,
t'n' fixàD.t.à treize ans l'âge jusqu'auquel
la fréquentation scolaire est obligatoire,
b est pas allée assez loin.
Il cite ce qui se passe en'Allemagne
fet en Suisse, ou les enfants restent à
Vécote ]Bqu' à quatorze ans et où des
cours sont officiellement organisés pour
les jeunes gens, qui prélèvent sur les heu-
res consacrées à l'apprentissage le temps
de les suivre.
, Il faudrait que chez nous il en fût
de même. La loi qui règle les conditions
du travail des enfants et jeunes gens
dans les manufactures permettrait sans
peine l'organisation de cours analogues
dans les villes industrielles.
Le problème, dans les campagnes,
pour être plus difficile à résoudra est
loin d'être insoluble. -
M. Buisson attend enfin les meilleurs
effets des écoles régipKmtairet;, qu'il vou-
firaul voir -tuxquel-
les il demande que l'on donne une sanc-
tion, en créant un certificat d'études
spécial.
Sur tous ces points, nous sommes d'ac-
cord avec le député de la Seine. Mais,
dans sa lettre aux instituteurs, il semble
ne se préoccuper que des hommes. Pen-
se-t-il que, parmi les jeunes filles,. la
proportion d'illettrées soit moindre ?
Pour elles, il n'y a aucun moyen de se
rendre compte de ce qu'elles savent,.
une fois entrées dans la vie ; il.n'y a, en
ce qui les concerne, aucune enquête ana-
logue à celle qui se fait pour les jeunes
gens, au moment de leur arrivée à la
caserne.
De ce que le mal est moins apparent,
ce n'est pas une raison, de croire qu'il
n'existe pas. -
Dans les mesures que propose M. Buis-
son, les unes sont applicables aussi
bien aux écoles de filles qu'aux écoles
de garçons, les autres concernent les jeu-
nes gens seuls.
Il importe de les compléter de telle sor-
te, que. dans l'avenirj la, proportion d'il-
r
lettrés tombea zéro, aussi bien pour les
filles que pour les garçons. ¥ -
Alfred MASSÉ,
i" - * Député de la Nièvre.
-
LA" POLITIQUE
LE MAUVAIS SULTAN )
Le petit jeu marocain qui
consistait à faire évoluer à
droite Moulay Hafid lorsque
Abd el Aziz se portait à gau-
che, et à transformer le sultan
du Nord en sultan du Sud et
réciproquement, vient de prendre fin.;
Par un hasard malencontreux, les
troupes ennemies, qui ne cessaient de
s'éviter, se sont enfin rencontrées. Ce fut
une bataille comme celle que narrait le
général Boum dans la Grande Duchesse,
et l'un des deux sultans, battu à plate
couture, abandonné par ses mehallas,
s'est enfui, définitivement vaincu.
Le malheur est que c'est le nôtre. Du
moins, c'est le sultan que notre diploma-
tie pichonesque n'a cessé de soutenir en
sourdine, tout en affectant la plus com-
plète neutralité.
On se rappelle la récente pointe -
désavouée — du général d'Amade, et
l'on constatera qu'au moment même de
la déroute de la mehalla d'Abd el Aziz,
une « mission française >>, ou à parler
plus franc un état-major se trouvait
dans ses rangs.; -
Ainsi, la suprême habilete de M. Pi-
chon a oonsisté jusqu'au bout à lier no-
tre politique à la - fortune du « mau-
vais ) sultan, et il n'est pas douteux
qu'aujourd'hui le monde musulman tout
entier fait rejaillir sur la France le dis-
crédit où vient de sombrer « notre » sul-
tan, officieux., ',.'
M. le ministre des affaires étrangères
va connaître l'ère des difficultés les plus
redoutables qu'il a préparée, comme à
plaisir, par sa politique hésitante, et
sans franchise.
Il n'a su prendre, en effet, ni le parti
que lui conseillait le Temps ni observer
rigoureusement les instructions des
Chambres.
Il a violé constamment la neutrali-
té tout en s'en défendant, et il a cher-
ché à détruire la puissance de Moulay
Ha.fid tout en contribuant à la dévelop-
per. 11 a été ainsi partial dans sa neu-
tralité et impuissant dans sa partialité.
Cette parodie de pçJitiqïïe marocaine
aboutit aujourd'hui a la même incohé-
rence que celle qui caractérise notre po-
litique intérieure,
Il faut espérer que dès, -la rentrée
et avant, si les circonstances semblent le
commander —.le Parlement saura exiger
des explications catégoriques, des vues
précises, et exprcmer -clairement sa vo-
lonté.
Dans tous les cas, iil ne permettr'a pas
que l'on cherche à l'extérieur une diver-
sion dangereuse, au malaise grandissant
provoqué à l'intérieur par une politique
d'inaction réformatrice et de désagréga-
tion republicaine,
- LES ON-DIT
NOTRE AGENDA
'Aujourd'hui mercredi :
Lever du soleil à 5 h. 9 j coucher à
6 h. 54.
Pas de courses.
Maujaniâna
M. le président du conseil ayant été
légèrement indisposé, les « muets du
sérail » s'empressèrent aux nouvelles,
place Beauvau. -
Adolphe les reçut, solennel et gra-
ve : « Ce n'est rien, dit-il, j'ai aussitôt
envoyé un attaché à Garlsbad et il a
eu la joie de voir M. le président qui
se promenait lui-même })„
Jetons,
L'usage des jetons n'est pas très an-
cien en France, quoique ce aoti dans
notre pays qu'il ait commencé.
Il ne remonte pas au delà du quator-
zième siècle. On les appela d'abord get-
toin, getteurs, giets et giettons. Jeter
d'où semblent venir ces divers termes
était en vrai français synonyme de
compter: Ainsi on disait encore sous
Louis XII : « Qui fbien jettera, son
compte trouvera- »
AUTREFOIS
Rappel du 27 août 1872. - L'instruction
du procès du maréchal Bazaine continue.
Il est prouvé qu'à l'heure où le maréchal
Bazaine s'est refusé à prendre la direction
de Briey-Longuyon, les communications en-
tre V armée du Rhin et Paris n'étaient pas
coupées. En outre, le maréchal avait reçu
d'une source certaine, avis qu'il trouverait
des vivres à Verdun. ç
Aujourd'hui, a lieu, à Chevilly, l'inaugu-
ration du monument élevé à la mémoire
des soldats tués pendant le combat du 30
septembre 1870.
La vente par adjudication du droit de pro-
priété des œuvres littéraires et dramati'
ques d'Alexandre Dumas vient d'avoir lieu
en l'étude de M" Delapalme, notaire. L'œu-
vre a été adjugée au prix de 30.100 francs.
Le Conseil municipal de Lyon vient de
voter les conclusions d'un rapport tendant
à déférer au conseil d'Etat la mesure par
laquelle le projet a rétabli à Lyon les éco-
les congréganistes.
Il est qmstion de. créer à Paris de grands
bains gratuits dYau thermalemaintenus
à une température douce pendant l'hiver
et qui seraient alimentés par le trop-ptein
des eaux du puits de Passy.
La tranquillité n'a plus été troublée d
Belfast.
Foi religieuse.
Le cardinal Dubois disait qu'il défiait
tous les cardinaux réunis d'être plus
athée que. lui.,
Les balances de la justice.
1 Le 19 avril 1416, on découvrit à Pa-
ris un complot contre le roi, la reine
et la famille royale.
Les conjurés furent condamnés à
mort à l'exception du plus coupablt
qui, en sa double qualité de prêtre et
de chanoine de Paris, fut revendiqué
par l'archevêque, jugé par la cour ec-
clésiastique et condamné à. assister à
l'exécution de ses complices.
C'était le bon temps 1
Epitaphes. * ,-_. "--=-
D'abord ene d'ulle aimable dame de
la cour.de Louis XV : .- ; ,.. -
! Ci-git dans une paix profonde
Une dame de volupté,
Qui pour plus de sûreté
Fit son paradis dans ce monde.
Voici, d'autre part, l'épitaphe de
Pierre de Marca, archevêque de Paris
en 1662 :
Ci-git Monseigneur de Marqua;
Que le Roi sagement marqua
Pour le prélat de son Eglise ;
Mais la mort qui le remarqua,
Et qui se plaît à la surprise,
1 Tout aussitôt le démarqua.
a————————————— - -
LA DISCIPLINE
Sans discipline, il n'existe pas d'armée,
a dit le général Hoche, dont le républica-
nisme ne peut être mis en doute par per-
sonne.
il faut nous souvent cette sentence
inflexible pour réprimer la sédition des ré-
servistes de Gûp et d'Ajaccio.
Les réservâtes de Gap ont refusé de cou-
cher à la caserne le dernier jour de service,
et ceux d'Ajaccio ont saccagé la chapelle
d'un couvent abandonné.
Ces faits méritent une répression impla-
cable. Les tolérer ou les amnistier équivaut
à convertir notre armée en garde nationale
sud-américaine.
- Or, ce n'est pas à l'heure où les plus
gravés problèmes surgissent devant l'Eu-
rope, qu'il convient d'affaiblir notre armée
qui est notre seule sauvegarde et dont dé-
pend notre indépendance., -
Tant. que vous serez foils bil VôuA res-
pectera, tous tfisênt nos amis de l'étran-
ger. Le Fiur où vous diminuerez votre puis-
sance offensive, on vous attaquera, »
Combien de fois nous faudra-t-il ressas-
ser cette vérité aveuglante ? — J. C.
t» —
Sages paroles d'un ministre
Dans le toast Qu'il a porté à Hambourg,
à la fin du déjeuner auquel l'avait invité
JM.' Krogmaim, président de l'Association
des Gens de Mer, M. Lloyd George a fait
nreuve ü la fois d'esprit et de sentiments
pacifiques auxquels la presse allemande,
sella * ne fait pas étalage, de chauvinisme
hors de (propos, a été la première à rendre
hommage. * ,--'
Rappelant que sa dernière visite avait été
motivée par la question très délicate et
très complexe de la ligne de flottaison, M.
Llovd George a dit que si l'Allemagne et
l'Angleterre avaient alors voulu se querel-
ler. cette question aurait pu facilement leur
en donner le prétexte. On a préféré de part
et d'autre les arguments aux canons de
douze pouces et un arrangement a eu lieu.
Pourquoi, a conclu le ministre, ne régle-
rions-nous pas aussi la question de la ligné
de flottaison'des nations, de façon que les
navires-Etats ne sombrent pas sous le poids
excessif des arguments hostiles.
L'Angleterre et l'Atremagne sont. faite9
pour s'entr'aider, et elles 'e peuvent. :
On ne saurait mieux dire. Ce langage est
celui de la raison, et si tous les hommes
d'Etat savaient s'en inspirer, la solution du
problème de la paix ferait de rapides pro-
grès. M
Il faut savoir gré au minis#e anglais da-
voir su, par ses parole rassurer l'opinion
publique que des exagérations de presse
avaient cherché à égarer.
Les outranciers du chauvinisme allemand
en seront une fois de plus pour leurs frais.
- P.
'■m 1
Les grandes manœuvres
du Centre
/-
Les grandes manoeuvres du Centre, sous
la direction du général Lacroix, vice-prési-
dent du conseil supérieur de la guerre, com-
menceront le 9 septembre, pour se terminer
le 18. La série de dix jours, comprise entre
le 9 et le 18, sera divisée en deux périodes,
l'une de quatre l'autre de six jours..
La. première période se déroulera entre le
9 et le 12 inclus, ce dernier jour étant de
repos. :
Le programme comportera des opérations
de corps d'armée exécutées par les le et 710
corps d'armée - renforcées de la 1re division
-d'i,nlanf£ri'e coloniale, de quatre Compagnies
et, éventuellement, des formations de réser-
,,e, sous te commandement du général Mil-
let, et les 8* et 9° corps d'armée, renforcés
des 6e et 7* divisions de cavalerie, sous la
direction - du général Trémeau, dans la ré-
gion comprise entre Bourges et Château-
roux.
Le 11 septembre au soir, toutes les trou-
pes ayant participé aux manœuvres de
corps d'armée contre corps d'armée cons-
titueront deux armées établies chacune sur
la zone que lui assigne son thème particu-
i~ prêtes & entamer les opérations.
'Le 12 septembre sera jour de repos. --
» La deuxième période de manœuvres se
déroulera entre le 13 et le 18 septembre in-
elùs.. ,
Le quartier général du directeur des ma-
nœuvres, général de Lacroix, se tiendra les
13, 14 et 15 septembre à Valençay, les 16 et
17 à. Loches. -
— ——. ♦ - -j:————
CARNET DU LIBRE PENSEUR
Un nouveau livre
qui fait du bruit
L'Immoralité du christianisme, tel est le
titre d'un livre que vient de publier M: An-
dré Avèze, et dont Vannoricc seule a sujfî
pour créer une émotion considerable dans
les milieux cléricaux.
Il était intéressant de connaître toute la
pensée de L'auteur sur cet important sujet,
à un moment surtout où tEgiise catholi-
que organise de tous côtés une lutte pas-
sionnée contre nos écoles et contre la mo-
rale laïque.
Nous avons la bonne fortune de donner
à nos lecteurs la primeur d'ûne intervietti,
à laquelle M. Avèze a bien voulu de très
bonne grâce se prêter :
« - Je ne suis pas trop surpris, dit M.
Avèze, de ce bruit fait autour de mon ou-
vrage et je m'attendais à la critique, me-
me-violente, de son titre. Immoralité et
Christianisme paraissent deux termes con-
tradictoires peu susceptibles d'être accou-
vlés
,. ';(-.- En effet, sans parler du paganisme
antique ou des grossières superstitions des
peuples barbares, les religions sont basées
sur des principes de morale, la religion
chrétienne comme les autres auxquelles elle
a emprunté de nombreux préceptes et, dé-
clarer immorale la loi du Christ, c'est con-
damner aussi toutes les doctrines religieu-
ses sans exception.
« — D'accord, mais je n'ai pas employé
le mot de christianisme pour désigner la
doctrine dit Christ. telle que le long du lac
de Tibériade ou à travers les bourgades de
la Galilée, les évangélistes. la recueillaient
au jour le jour de la bouche même dû Na-
zaréen. C'est la religion chrétienne opposée
au paganisme, au boudhisme ou à toute
autre idolâtrie, que j'appelle de ce vocable.
« Il serait trop avantageux pour les chré-
tiens de créer une confusion entre la mo-
rale prôchée par le Christ et celle qu'on
leur voit tous les jours pratiquer.
« Ceux qui se, disent aujourd'hui ses dis-
ciples n'ont pas compris ses leçons ; ils
ont perverti son enseignement ; alors que
son évangile tient tout dans' un seul mot ;
amour, ils sont haineux et pleins de fiel ;
ils ont inventé l'enfer pour les mécréants
qu'ils abominent. Au contraire de leur Mai-
tre qui était humble, ils sont boullis d'or-
gueil et [ont étalage de leur vertu ; bien
loin de tendre l'autre joue à ceux qui les
frappent, ils sont les premiers à se servir
du poing et du fer. »
L'auteur continue quelque temps sur ce
ion, flétrissant le clergé et les mauvais dé-
vots qui ont fait de la religion un instru-
ment de domination et de vengeance ; puis
il dit en terminant :
Il _• Ne vous en rapportez pas au titre,
ouvrez mon livre, j'espère que tous serez
édifié. » -
4Nûûs WtiVlè' suivi lë coi¡'êtl de M. Avèze.
Nous avons ouvert son livre, nous Vavôns
parcouru, et, — polir quoi ne pas l'avouer ?
— sa lecture nous a ëmu. C'est résllênïçht
une œuvre vécue ; elle apportera sa con-
tribution à l'éffort d'affranchissement du
cerveau humain que poursuit la Libre. Pen-
sée.. — PL G.
1 TRIBUNE CORPORATIVE
- 1
LES REVENDICATIONS DES EMPLOYÉS DE PERGEPOI
tl ¡ - "i
Le syndicat national des employés
de perception, qui poursuit, avec une
louable persévérance, l'amélioration du
sort de ses membres, a fait, au mois
de mai dernier, une démarche auprès
du ministre des finances pour appeler
sa bienveillante attention sur la situa-
tion qui est faite à ces collaborateurs
dévoués des titulaires de perceptions.
M. Caillaux ayant promis d'examiner
avec intérêt cette situation, le syndicat
vient de lui adresser une pétition de
laquelle nous extrayons ce qui suit :
Il n'est pas un fonctionnaire, un employé
de l'Etat, qui fournisse une somme de tra-
vail aussi utile et aussi peu récompensée
due celle que nous donnons. Courbés sur
note tâche pendant une moyenne de dix
heures par jour, ou courant à la campa-
gne par tous les temps, nous avons l'hos-
pice pour abri quand la. meiadie ou l'âge
nous terrassent ! L'indifférence et le mé-
pris sont notre lot et viennent couronner no-
tre laborieuse carrière.
Cette situation lamentable, que vous con-
naissez mieux que personne, est de celles
qui devraient attirer l'attention des pou-
voirs publics.
Dès l'instant que notre concours est in-
dispensable à la marche du service du re-
couvrement. il faudrait bien, si nous n'é-
tions pas là, créer des emplois et donner à
ce personnel un autre avenir que l'hôpital
et l'asile ? Beaucoup de nos collèirues. dé-
couragés, ont. abandonné notre carrière.
Nous croyons que notre devoir, n'est, pas de
les suivre, et nous espérons, étant donné
les dispositions bienveillantes que vous avez
manifestées en notre faveur, que bous ne
resterons pas toujours en marge de l'orga-
nisation administrative.
Votre décret du 8 nov
Votre décret du 8 novembre dernier a re-
connu officiellement la nécessité de notre
présence dans certaines perceptions et nous
permet par voie de concours l'accès au
poste de percepteur. Nous ne savons ex-
primer notre gratitude pour ce premier
acte qui marque votre bonté pour nous ;
malheureusement, vous avez reconnu que
peu d'entre nous pourraient profiter de cet
avantage, et vous avez ajouté que vous
étudieriez le. moyen de le rendre plus ou-
vert.
C'est confiants en votre esprit de justice
que nous attendons de vous, Monsieur le
Ministre, cette réforme si juste et si indis-
pensable de notre situation qui, sans exa-
gérer. peut être bien lamentable.
Nos doléances sont peut-être mal expri-
mées. cependant, connaissant votre bonté
Dour les humbles, nous plaçons en vous
toutes nos espérances et nous sommes
sûrs que vous étudierez avec bienveillance
notre projet de réglementation, qui n'a rien
cependant d'intangible.. ,
A cette pétition > se trouve joins un
Intéressant projet de réglementation,
établi sous forme de décret, pour syn-
thétiser d'une façon nette et précise les
desiderata de la corporation des em-
ployés de perception. <>IL' e: -
Et, en attendant que ce projet de ti-
tularisation. dp classement et d'avan-
cement puisse être appliqué, le syndi-
cat fait connaître an ministre les pre-
mières garanties qu'il sollicite, et qui
sont les suivantes : r
1° Bénéfice du décret du 11 novembre
1899 : tout commis justifiant de cinq an-
nées de services depuis la rnajorité, ne
Dourra être renvoyé qu'en cas de fautes
professionnelles- •
2° La candidature exceptionnelle pour les
commis de perception de lr0 classe, hors
classe et de 20 classe (à partir de 7,000 fr.
de produit JJr-ut) justifiant de dix années
de services depuis leur majorité et de moins
.de 45 ans d'âge, pour postuler un emploi
de percepteur de 4° classe, au cas où ils se
trouveraient sans emploi pour une cause
indépendante de leur volonté.
3° A ceux justifiant de quinze années de
'-
services depuis leur majorité et de moin i
de 45 ans d'At. le droit de postuler ua
emploi de percepteur de 3e classe. j
.4° A ceux justifiant d'ou moins quinz.
années de services et de plus de 45 au
d'âge, le droit d'obtenir une recette buraw
liste d'un minimum de 1,800 francs.
5? A ceux justifiant de plus de vingt aU5
nées de services et de plus de 45 ans d'âgei
le droit d'obtenir une recette buraliste d'ufc
minimum de 2.000 francs.
6° Qu'en cas de changement du titulaire
de la perception, le traitement du oommitf
ne puisse être diminué par le fait de la se
le. volonté du nouveau titulaire ; en cas dë.
désaccord. il sera pris la moyenne de deu
aanées de traitement, fix le titulaire
de la perception sur les états de frais four
nis au ministre en 1907-1908.
7° Qu'en cas de vacance dans une per*
ception. par suite du décès, retraite ou toaW
te autre cause, rint4rim de la perception
soit confié au commia.. s'il est reconnu aixttit
à aérer seul. -- ■ t
De plus, la candidature exceptionnelle &
des emplois de percepteur jusqu'à 45 ans
d'âge, et à divers emplois administratifs.
Les desiderata formulés par les em-
ployés de perception n'ont rien d'ex'
cessif. Il est légitime que ces modes~ea'
auxiliaires de l'administration des fi.
nances, jusque-là à la merci de leursj
employeurs, songent à revendiquer,
leur incorporation dans les cadres de;
cette administration, et à se mettre ain-t
si à l'abri de l'insécurité du lenoomain'
» Nous nous faisons bien volontiers l'
cho de leurc revendications, en souhan
tant de les voir aboutir dans le plu(
bref délai possible.. :
l BANQUET DES PERSONNELS
l' DES TRAVAUX PUBLICS
Le groupement régional du Sud-Eslr
de l'Association des personnels de tra..¡\
vaux publics, dans lequel sont comprise
les départements suivants : Ain, ArdèV
che, Hautes-Alpes, Drôme, Isère, Loire';
Haute-Loire, Rhône, Saône-et-Loire, Sa-;
voie et Haute-Savoie, organise un grand
banquet régional. qui aura lieu à Aix"',
les-Bains les 13 et 14 septembre pro".
chains. J
A ce banquet, qui sera présidé paft
le préfet de la Savoie, seront invités
par le comité les députés et sénateursv
du département, les conseillers géné..i(
raux, la municipalité, les ingénieur3
etc., et les membres des autres dépar-
tements qui désireraient assister à ctJ.-
banquet et y inviter- les autorités da
leur régio auront la faculté de pou-
voir le faire en prenant à leur compftl
ces invitations, le comité de là-Savoiai
assumant déjà une lourde charge.
, Les dames seront admises au ban-
quet, et, afin que la fête corporatives
soit plus cordiale et plus récréative, !c.
comité a décidé d'organiser deux ma-"
gnifiques excursions, l'une qui consis"
tera à faire le tour du lac du Bourges
le dimanche i3 septembre, et pendant
laquelle l'assemblée générale sera tc.
nue 'sur le bateau, l'autre qui consis-
tera en une ascension du mont Re-
nard par le chemin de fer à crémail-
1ère. le lendemain.
En dehors de ces deux promenadeS't\
de nombreuses attractions seront offer-
tes aux invités et dans d'excellente
conditions économiques, car le comité
a tout. prévu pour que tous ceux qu
assisteront à la fête n'en rapportent
que d'excellents souvenirs. te. j
Les inscriptions seront reçues,' jus-ç
qu'au 1OT septembre, par M. Damian,*
conducteur des ponts et chaussées, .:
faubourg Mâché, à Chambéry. :'.
LA GUERRE.AU MAROC,
La situation générale
Le calme après la défaite. - El Menebbi se dépense pour le
maintien de l'ordre. - Ce qu'on dit à l'étranger.
Il faut én finir avec la question d'Abd
el Aziz. Qu'on lui donne une honora-
ble résidehee et que ses partisans fran-
çais, après avoir grevé notre budget
des frais d'une politique malheureuse
et trop particulière, ne viennent plus
encombrer le terrain diplomatique de
difficultés nouvelles.
Il s'agit maintenant, de reconnaître le
fait acquis c'est-à-dire le règne de Mou-
lay Hafid. Comme le maître de Fez et
de Marrakech a -depuis longtemps si-
gnifié son intention de se soumettre
aux obligations de l'Acte d'Algésiras,
personne, ni à Paris, ni à Berlin, ni
ailleurs, n'a de raison légitime de s'op-
poser aux vœux des Marocains et au
« jugement d'Allah ». r
Le Maroc n'a que trcp servi, jusqu'i-.
ci, d'échiquier où les puissances euro-
péennes se sont contrecarrées. A la tra-
ditionnelle rivalité franco-anglaise, la
rivalité franco-allemande avait fait sui-
te. Aujourd'hui, on peut faire cesser ce
jeu dangereux ; il n'y faut pas man-
quer- La Wilhelmstrasse ne peut, à
vrai dire. s'opposer à Rafid, .Si nous
le reconnaissons sans ambages, du
Cúup la question niarocame est élimi-
née des conflits européens et reste -
ce qu'elle doit être - une question
nurement africaine
Solidement établis et défendus sur
notre, frontière algérienne, de façon à
inspirer le respect à notre voisin dtf
Ivez" conservant les avantages de tous'
genres que la conférence d'Algésjras.
nous a confirmés,' nous pouvons déve-
lopper pacifiquement nos affaires au'
Maroc. Par l'extension du commerce,
avec les tribus de la frontière et du
littoral, nous effacerons à la longue les,
souvenirs des années de guerre. Si
Moulay Hafld est intelligent - et jus-
qu'à présent lout semble le prouver —
il comprendra, il comprend délà sans
doute, que la paix, seule, avec la Fran-
ce, peut sauvegarder tous ses intérêts.'
particuliers, dynastiques, et ceux do
son pays. d'ailleurs, les chefs de tribus
, Comme, d'a.illeurs, It:s chefs ùe (r1bu
les plus énergiques sont ses partisans,
ils y a bien des chances pour que les,
Hafidiens fassent régner l'ordre au Ma-
roc, Et ce sera bien plus avantageux,,
pour notre trésor, que d'entretenir un
corps expéditionnaire à Casablanca. -
A. M. -
t Les nouvelles de Tanger
i - : - La situation est calme ,-
Tanger, 24 acùt.
La journée a été calme ; les boutique*
indigènes sont pavoisées de soieries multj.;
colores.. ■*
On ne" signale aucun incident.
On mande d'autre part de, Tanger ait
Times •
Le calme le plus parfait règne ici, La po.
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