Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1908-07-14
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 juillet 1908 14 juillet 1908
Description : 1908/07/14 (N14004). 1908/07/14 (N14004).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7570892j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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ADMINISTRATION : 14* HUE DU MAIL. - TÉLÉPHONE 108 8g
ADMINISTRÀTION : 1.' Rua DU 8AII. TtLEPBONB loa se'
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* Adresser lettres a mandats à tAdmxnutixuuw - "«'
1
- TRIBUNE LIBRE -*, - - 1
PROPOS DE FÊTE
La lourdeur de cette ca-
nicule, la disette d'actuali-
tés retentissantes, une fin de
session parlementaire de 1
splendeur plutôt nrediocre,
inclinent l'esprit à la dou-
eëuf '-âës pensers rétrospectifs. Et qui,
fl&ns Te tapage déjà déchaîné des pé-
tards, dans le pressentiment des illumi-
jiatiôos et des feux d'artifice prochains,
du fracas des orchestres vainqueurs,
du toha-bohu des bals en plein vent,
*>e reporte ses idées vers le formidable
événement que nos démonstrations com-
mémorent avec plus d'éclat peut-être
qae de solennité ? C'est avec raison
1}ue le peuple atteste par son enthou-
siasme, en ce jour de fête, qu'il reven-
dique l'honneur de la grande victoire
des aïeux sur le despotisme exécré.
Je sais bien qu'on n'y enfermait plus
guère que de minces victimes, dans le
vieux monument aux tours sinistres, et
qu'il vivait un peu sur sa réputation.
k sais aussi que des archivistes myopes
après avoir compulsé des montagnes de
paperasses, , ont déniché Darmi. les
V Vainqueurs de la Bastille », quelques
mauvais gasçons et quelques fortes, tê-
tes qui, selon l'usage, menèrent le train.
Est-ce- une raison pour soutenir que le
peuple fut- absent, lors de la grande
journée d'ont l'annonce détournait Kant
de sa route habituelle, et que seule la
racaille put se glorifier de cet illustre
cmip de force ? C'est précisément parce
que la Bastrfta ne pesait plus sur le
IMlpleque du poids de son passé, parce
tiju'eile s'é&aifc humanisée au point de
n'être que le sombre emblème de mille
s d'oppression, que, visiblement,
sa destruction prit, aux yeux même des
Contemporains immédiats, un caractèr
Isymbolique dépassant la imitée d'un
fait pureroo(',lRsurr.ect¡onnel, et celle
"même des émeutes plus positives qui
isafvirent.
Oui, quelque violence qui l'aient en-
sanglantée, cette victoire populaire de-
meure une chose grande. Car c'est par
elle que la Révolution, par delà les ten-
tatives que l'on fit pour la garrotter,
prit conscience de sa force et trouva
d'audace de se ruer sur les obstacles
qu'on dressait sur sa route. Sans cet
appoint d'énergie sauvage, elle se traî-
nait doucement dans l'ornière d'une
oonstituüon de pure façade où tout le
passé mal aboli aurait fini par revivre.
Ce qui fut détruit, ce jour-là, le fut si
vigoureusement, qu'on n'a plus jamais
tosé, ça dépit des circonstances compli-
ces, le rélever ou le reconstruire. La
yàeïile monarchie a croulé avec la for-
teresse qui lui servait d'assises ; les
-fleiS de IY4 si belles qu'elles fussent,
feont à jamais séchés.
Est-ce à dire que la République se
eoit installée dans les âmes aussi indis-
cutablement que dans la Constitution,
dans les lois, - sur les murs de nos édi-
fices ? Est-ce à dire qu'on n'ait plus à
énoncer, dans la nation ou dans les
hommes, un sursaut de ce passé mort
k&pnt le ifentôme s'ohstine à hwelnir
tianter les âmes qui semblent s'en être
le plus fermement éloignées ?
Nous assistons parfois en France à
d'étranges réveils de l'esprit de domina-
tion et d autorité. Sans derote, jamais
moins qu'aujourd'hui ne régna le désir
tTune instauration monarchique. Mais
c'est pour cette raison justement qu'on
se laisse aller plus aisément à des atti-
tudes, à des façons de voir ou d'agir
qui procèdent moins de l'esprit répu-
blicain que de l'esprit monarchique. La
forme s'est évanouie : les tendances qui
l'annoncent persistent.
Kavons-ncms pas vu récemment un
"des meilleurs parmi les nôtres réclamer
4)our ainsi dire le rétablissement du
crime de lèse-majesté contre quelques
chansonniers ou quelques peintres d'af-
fiches ? - u passe sur les esprits, spé-
cialement en la période actuelle, un
souifle de répression et d'autoritarisme.
Après avoir infusé aux hommes le goût
tie l'ardente liberté, il semble qu'on ait
Ressenti quelque surprise à constater
.que certains, qu'on croyait plus soumis,
avaient très sincèrement cru que « c'é-
tait arrivé ». Des modestes fonctionnai-
res ont prétendu parler sans entraves,
s associer, contrôler l'exercice des pou-
voirs disciplinaires de l'autorité qui les
mène, discuter l'étendue de leurs de-
voirs d obéissance et de résignation. On
s est fâché. On leur a fait rudement
comprendre qu'il y avait maldonne ; et,
devant ce césarisme inattendu, les fonc-
tionnaires se sont demandé si c'était
pour cela vraiment « qu'on avait changé
de gouvernement ! ». Ont-ils tout à fait
tort ? Quel démocrate oserait le préten-
ty/é peuplé naeniëj qui se souvient de
ses grandes journées, voudrait , bien
aussi que son sang répandu, son héroïs-
me déployé aux yeux du monde stupé-
fait, lui donnassent un droit actuel à
bénéficier de tant de nobles efforts.. Ce
vœu, peut-être s'exprime-t-il avec une
vivacité parfois importune et rustique ;
mais aussi ne lui a-t-on pas fait com-
prendre avec quelque dureté, ces temps-
ci, que l'heure n'était pas aux réclama-
tions gênantes. Les dirigeants, avec cette
faculté d'oubli naturelle aux triomplta-
teurs, ne songent plus, devant certaines
sommations assurément indiscrètes et
véhémentes, qu'au trouble qu'elles sont
susceptibles d'apporter au bel ordre so-
cial dont ils sont les pontifes et les bé-
néfieiaires. Ils ne se souviennent pas
que c'est du désordre, de l'anarchie,
de la contemption des lois établies et
du tribunal révolutionnaire que sont is-
sues- leur puissance, leur richesse et
leur prestigieuse fortune"; et leur an-
goisse au spectacle des revendications
plébéiennes, les précipite apeurés dans
un rêve patriotique de compression dic-
tatoriale.
Certes, une démocratie ne peut vivre
sans discipline et même sans hiérarchie.
Mais il n'est ni discipline ni hiérarchie
contre les protestations - de la justice
molestée. L'ancien régime, qui n'était
pas sans grandeur, assurément,est mort
d'avoir voulu étreindre une société
bouillonnante d'énergies passionnées,
dans Je carcan de son organisation de
privilèges et de fausse aristocratie. Il
comptait sur la Bastille pour y emmu-
rer les réclamations trop tenaces ou
trop violences. La Bastille lui a fait
faux bond. Elle était déjà sans verte
quand ses murs ont cédé sous la fureur
populaire. Rappelons-nous la leçon :
n essayons pas non plus de dresser des
barricades, contre l'armée de la démo-
cratie qui marche. Aménageons son ef-
fort, réglons 'ses mouvements toujours
un peu saccadés ; mais ne jouons pas
ice jeu dangereux de le ligotter et de
l'embastiller dans une répression systé-
matiquement outrancière : car nous
'n'aurions pas, nous, l'excuse de la mo-
narchie : celle-ci, du moins, s'abritait
sous ses principes. Notre résistance
aveugle et vaine serait tout Simplement
l'impardonnable et flagrante violation
des nôtres.
T. STEEG,
Député de Paris.
1
LA POULIQUE
A L HOTEL DE VILLE
La journée de samedi fut
mauvaise pour la République
démocratique ; elle est mar-
quée par le succès indiscuta-
ble de la droite à l'Hôtel de
Ville- • :
vans la désignation du bureau, pour;
le comité du budget municipal, un droi-
tier pur, M. Chassaigne-Goyon, a triom-j
phé, à la présidence, et d'est un natio-
naliste notoire, M. Dausset/'qui a enlevé
le morceau du rapport général.
La défaite des républicains est nette :
on la mesure à l'insuccès de MM. Sau-,
ton et André Lefèvre.
S'il ne s'agissait que d'amours-propres
froissés, on pourrait à la rigueur se con-
soler- Mais le sens politique des dési-
gnations récentes. révèle une menace
pour nos institutions municipales laï-
ques et démocratiques. Il est donc légi-
time de s'affliger dans cette conjoncture.
Mais à qui donc attribuer la respon-
sabilité de l'événement ? Le douté n'est
pas possible. La défaite n'est imputa-
ble qu'à ceux 'de nos chefs qui ont tra-
vaillé à la désagrégation du bloc répu-
blicain. A la faveur de ces errements
néfastes, la droite reprend partout et du
courage, et de l'audace et de l'espoir.
Ses journaux multipliés, déjà prédisent
une résurrection du royalis.me, tandis
que « nous n'avons plus d'ennemis du
tout J),
Sans 'doute c'est aller bien vite en be-
sogne. Mais qu'on ouvre la porte aux
fourriers 'de la réaction conservatrice et
cléricale, c'est déjà trop.
La leçon de samedi devrait être en-
tendue de M. Maujan, eh particulier.
Mieux que quiconque, il sait la part qui
lui revient dans la zizanie des groupes
de gauche du 'département de la Seié.
Il y a 'des responsabilités lourdes.
Malheur à qui les porte d'un « cœur lé-
ger .)
—— —<&.
LES ON-DIT
NOTRE ACENDA
Ç{ ulo-ur(l'h'ùî lundi ï
Lever du soleU, à 4 Ii 12 i OUCIîér à
7 h. 59, ).
Pleine lune.
Courses à Saint-Cloud.
L'orgueil des comédiens
Frédérick Lemaître, à qui les Havrais
ont décidé d'élever une statue (le grand
artiste naquit dans cette ville en 1800),
pécha toujours par orgueil. Il poussait
jusqu'à des proportions épiques ce pé-
ché mignon des acteurs en général. Il
traitait les employés des tfiéatres où il
jouait avec un despotisme qui lui atti-
rait souvent des mots désagréables ou
fdes querelles.
A la cinquantième représentation
d'une pièce, il voulait que les musi-
ciens — des musiciens de drame, râ-
ideurs de trémolos — se montrassent
comme le premier jour avides de i'enr
; tendre. Il leur fit enjoindre expressé-
j ment de ne plus lire leur journal à l'or-
tchestre pendant les intervalles de re-
.pos, ainsi que de date immémoriale ils
len avaient l'habitude. - - - -
Frédéric, * comme plus tard Paulus,
prétendait que ça « gênait son jeu ».
Or, une première clarinette, indignée
de cette autocratie, s'obstina dans ses
lectures et refusa de se conformer à
une défense qui lui paraissait dépa-
ser toutes les bornes des droits d'un
! artiste.
Rréderick ! se plaint, jure, tempete,
demande le nom de la récalcitrante cla-
rinette. Justement, le musicien traver-
sait le foyer au moment même.
C'est vous, lui crie Frédérick d'une
voix courroucée, c'est vous qui avez
ieu l'impudence de lire à l'orchestre
pendant ma grande scène d'amour ?
— Moi ! proteste la clarinette. Quelle
calomnie ! On vous a trompé, M. Fré-
dérick. Je-dormais.
AUTREFOIS
Rappel. du 12 juillet 1872. - Le conseil
de régence de la Banque de France estime
qu'il est inutile d'augmenter en ce moment
l'émission des billets ; il ne craint pas que
les coupures manquent, même après l'em-
prunt des 3 milliards à verser à l'Allema-
;gne. Toutefois, comme Vassemblée va par-
tir en vacances pour trois mois, il accepte.
pour ne risquer aucune déception, l'aug-
mentation de l'émission des billets jusqu'à
la limite de 3 milliards 200 millions.
Le tonnerre est entré par la cheminée
dans la pièce où se tenait un chef de bureau
,du trafic international du chemin de fer du
Nord. L'empldyé, heureusement, venait de
quitter sa chaise pour aller à la fenêtre,
car chaise et bureau ont été biisés. Ce mê-
me bureau avait déjà été broyé par un obus
en 1871.
Mort du marquis de Foudras, qui fut un
des plus féconds romanciers du temps.
Celle des deux belles fontaines de la
place de la Concorde qui avait été si grave-
ment alteinie par les obus do 1871, va être
rétablie après refonte. Le support central
ides figures et les avants de galère ont été,
hier, remis en place.
Alphabet de 1800.
Voici ce. qu'on appelait alors « l'Al-
phabet du jour ».
Ces mauvais jeux 'de mots firent lit-
téralement fureur en France.
Le lys est. F, A. C.
Les Jacobins sont. U. C. D.
Les rentiers sont. A. Q.
Le Directoire est. A. 1,
Le premier Consul est M. E.
La conscription est.: L. U. D.
Le: fanatisme est. A. B. u
Les privilèges sont. O. T.
Les cuîispiriations ont C. C.
L'esprit public est. K. 0. T.
Nos soldats sont. H. O.
Les ouvriers sont. U. Q. l-.;
Le pouvoir est C. 1).
Le peuple est. E. B. T.
L'espoir , a. S. T..
-'-
Distraction - -
Un chirurgien italien s'est amusé à
relever, dans une revue médicale, les
.distractions de quelques notoriétés
chirurgicales contemporaines opérant
la laparotomie, c'est-à-dire l'ouverture
de l'abdomen. Par deux fois, un illus-
tre chirurgien allemand aurait oublié
une pince dans le ventre des personnes
qu'il venait d'opérer. Quatre de nos
distingués opérateurs français avaient
oublié l'un une pince, l'autre une mè-
che de gaze, l'autre une compresse,
l'autre une éponge. Malgré ces inadver-
tances, les opérés se tirèrent d'affaire.
Mais le record de ces distractions
reste détenu par l'auteur lui-même qui
confesse avoir oublié deux compresses
mesurant ensemble 2 m. 60. L'extrac-
tion n'en fut pratiquée qu'au bout de
vingt-deux jours, et le malade se réta-
blit parfaitement.
Les Chirurgiens auraient donc bien
tort de se gêner i
Candidat à l'Académie.
Lorsque Berryer fut élu académicien,
ses confrères du Barreau s'empressè-
rent auprès de lui pour le féliciter.
« Oh ! mon Dieu, fit l'illustre avocat,
ces messieurs n'ont pas été.exigeants.
je n'ai eu qu'a parler. )
Au bord de l'eau
Dans notre numéro du 1er juillet, je vous
ai démontré que le pécheur était loin d'être
un homme inoffensif.
Lui, un homme inoffsnsif ! Allons donc !
Que ceux qui soutiennent cette, théorie es-
sayent de se mettre à la place préférée
d'un pêcheur et ils m'en diront des nou-
velles !
Le pAchéur est, au contraire, un être fé-
roce. Il rendràit des points aux comédies
soiis le rapport de la jalousie et de la mé-
disance.
Le pécheur voit, dans tout confrère un
ennemi implacable. Pour être seul dans un
.endroit qu'il a amorcé » il use ctes subter-
fuges les plus compliqués et des strata..
gèmes les plus savants. Il a recours au
mensonge pour éloigner un concurrent de
la place privilégiée et ne recule devant au-
cun expédient pour évincer l'audacieux
-quand « ça mord n. -
Si tous ceux qui blaguent le pêcheur à
,Ja ligne et veulent le faire passer pour un
mouton en bonnet de coton, connaissaient
les histoires qui courent sur le compte de
ces rsiemrods aquatiques, ils remiseraient
leurs clichés au plus vite et regarderaient
instinctivement derrière eux pour voir
s ils n'ont pas un disciple de Saint-Pierre
à leurs trousses. Autant le chasseur est
bon enfant et raconte volontiers ses proues-
ses tout en se réjouissant des saccès d'au-
trui. autant le pêcheur est grincheux, soup-
çonneux, jaloux et taciturne.
Le pêcheur ne connaît que CI sa place »,
ses Il engins n, ses « amorces », ses « as-
ticots ». Les poissons sont sa propriété
exclusive. Et tout individu qui prétend le
contraire, est un être dangereux, malfai-
sant et méprisable. Le pêcheur nar voca-
tion déteste souverainement le chasseur •
mais il voue , une haine encore bien plus
féroce au pêcheur-amateur. Ce dernier dé-
range toute une .pêche On dirait que les
poissons savent qu'ils ont affaire à un bon
garçon qui ne hent nullement à leur cau-
ser du désagrément.
Ç'amateur qui est la plus CI mordue Il. Le
goujon, qui a enlevé tranquillement l'asti-
: cot de cette ligne inexpérimentée, va le ra-
conter à ses camarades. Et bientôt, toute
la boite aux asticots est vidée, au grand
désespoir du., pêcheur professionnel qui, au
lieu de surveiller sa ligne, perd son temps
à jurer contre le misérable qui ne sait mê-
;mo pas étendre une ablette sur l'herbe et
jette sa gaule à tort et à travers.
Le pêcheur amateur nous console un peu
de l'autre. Il Va à la pêche pour aller au
bord de l'eau. Il s'occupe plus du reflet d'un
charmant bouquet d'aulnes dans une petite
crique ensoleillée, que de la forme d'un ha-
meçon.. Une libellùle qui se pose graeieu-
iement --sur une fleur de nénuphar a pour
- lui plus de charme que le malheureux gar-
; don couché là sur l'herbe, l'œil vitreux et
la bouche ouverte. Un rayon de soleil qui
irise et diamante un coin de rivière lui plait
mieux que la ligne la plus perfectionnée.
La brise qui se joue dans les roseaux et
recouvre la rivière de délicieuses petites
va&uettes bleues, roses ou vertes, lui fait
infiniment plus de plaisir que le plongeon
d'un bouchon. -
Le pêcheur amateur est le véritable heu-
reux de ce monde hétéroclite qui peuple les
bords des cours d'eau. Lui seul réalise le
type du pécheur contemplatif, pacifique et
souriant ; lui -seul ressent la poésie du plai-
sir et le calme de la nature. Et quand il
rentre le soir, à l'heure exquise où la rosée
perle au bout des brins d'h-erbe ; quand il
voit les derniers rayons du soleil mettre
une page empourprée à la cime des arbres
et se noyer dans l'onde chatoyante de la
rivière ; quand il entend, dans la pénombre
vaporeuse du crépuscule, le tintement trou-
blant de Y Angélus où le bêlement plaintif
des troupeaux, il éprouve une indéfinissa-
ble sensation de bien être. Et son imagina-
tion, dégagée des vulgaires préjugés de
l'homme, prend son vol vers des régions
bleues où il n'existe ni asticots, ni pêcheurs
rébarbatifs, ni goujons désespérés capables
de s'accrocher à un hameçon après avoir
constaté l'infidélité de leurs épouses ! -
J. C.
—
ABONNEMENTS D'ÉTÉ
Pour être agréable à nos lecteurs
qui s'absentent de chez eux pendant
l'été et qui craignent de ne pas trouver
le journal dans les localités où ils vont,
nous établissons des abonnements de
j'vacances partant de n'importe quelle
date, moyennant 0 fr. 05 centimes par
numéro pour la France et 0 fr. 10 cen-
times pour l'étranger.
nimn
L'Eglise militante s'organise
Le pape devient révolutionnaire. Il se li-
vre, depuis quelque temps, à un chambar-
dement général de toute son administra-
tion. Nous avons dit qu'il venait d'opérer
d'importantes modifications dans les bu-
reaux et les offices divers du Saint-Siège.
Voici qu'on lui prête l'intention d'apporter
des réformes radicales dans l'organisation
de. tous les ordres religieux.
Pie X s'est aperçu qu'il existe dans son,
Eglise un nombre trop considérable de
congrégations et que cette onultiiplicitè
d'ordres religieux lui occasionne trop de
soucis au point de vue de leur direction et
de leur administration. Ce n'est pas tou-
jours, en effet, qu'il arnive il mettre faci-
lement d'accord entre eux tous les ordres
de moines et de nonnes, dont les disputes,
pour si cachées qu'elles soient aux re-
gards des profanes, n'en sont pas moins
acharnées et violentes, et Pie X en a as-
sez de toutes ces querelles de mauvais
ménages. Il consent bien à demeurer le
prisonnier du pape noir des jésuites, mais
il veut supprimer tous ses autres geôliers.
Dans ce but, il a. décidé de réduire le
nombre actuel des congrégations' en opé-
rant des fusions qui donneront naissance
à de grandes confréries. Il espère arriver
de la sorte à jouir d'une autorité plus
grande sur toute son armée en jupons et
à lui imprimer une unité de direction plus
effective.
La transformation qu'il projette ne se
fera vraisemblablement pas sans récrimi-
nations et sans qu'il se produise des mou-
vements d'opposition, mais comme il a.
derrière lui la main de fer des jésuites, il
finira .par avoir raison de toutes les résis-
tances.
A la tête des grandes confréries qui vont
être créées, le pape ne manquera pas de
placer des chefs dévoués à sa politique et,
prêts à obéir aveuglément aux ordres qui
leur seront donnés. Ainsi se trouveront
formés les cadres de cette Eglise militante
qui s'apprête à jouer son va-tout dans la
guerre que le César imperator du Vatican
a déclarée à la société laïque.
Les républicains de France et {Paillf::UTs
auraient tort de se désintéresser de ce
Mouvement. L'Eglise - prépare contre eux
la levée de toutes- ses forces dans une dis-
cipline étroite. Leur devoir est de fourbir
partout leurs armes pour repousser victo-
iiçuçement ce nouvel assaut, — p g.
LÀ JOURNÉE D'HIER
JOURNÉE D9HIER
RÉUNIONS & CEREMONIES
A Sceaux. - Pour Sextius Michel. —~ Couronnes civiques. -
Nos sapeurs-pompiers à Villejuif. — Ecoles et :
- chemins de fer. ,,_ ,-
LA SOCIETE D'ENCOURAGEMENT
AU RIEN
La Société nationale d'encouragement au
bien a tenu, hier après-midi ,au palais du
Trocadéro, sa séance publique annuelle
pour la distribution des récompenses.
M. Crupp-i, ministre du .coMxnerce et de
lindustrie présidait, ayant à 6es côtés MM.
Stephen ~égeard, président titulaire de la
Société, G-orge-s P'cot. Raymond Poincaré,
Victor Legrand, le lieutenant-colonel Meaux
Saint-Mar. vice-présidents. et Alfred Cons-
cience, secrétaire général, etc.
La. Société a décerné trois couronnes civi-
quoe- L'une a été attribuée à la Socifé fran-
çaise de secours aux bJêssés des armées de
terre et de mer (Croix-Rouge française).
La .deuxième couronne civique a été dé-
cernée à !a Société de protection des Alsa-
ciens-Lorrains et à son président, le comte
Othemn d'Haussonvilte, de l'Académie fran-
çaise, « le digne continuateur de l'œuvre pa-
ternelle et qui personnifie l'une des plus bel-
les inspirations du patriotisme et de la phi-
lanthropie française ». Oest M. Aaron. vice-
président de 3a Société de protection des AI-
saciens-Lorrains qui est allé recevoir la
couronne civique au nom de la Société.
C'est à M" Henri Barboux. de l'Académie
française, qu-e la Société d'encouragement
au bien a décerné sa troisième couronne ci-
vique. on ..;. ar
La médaille d'honneur spéciale offerte par
le conseil supérieur de la Société « en mé-
moire. de son regretté président Jules Si-
mon » a été attribuée à M. Douerche, atta-
clié au cabinet du président du Sénat. M.
Benoit-Lévy, président de la Société populai-
re des beaux-arts, trésorier du syndicat
de la presse artistique, a reçu une médaille
d'honneur en or. Le premier prix de poésie
fi les Saisons et les Mois » a été décernée a
Mme Suzanne Chebroux, à Bois-Colombes.
La Société a décerné une de ses plus bel-
les récompenses, une médaille d'honneur de
de première classe, à une humble employée,
Mme Guyot, garde-barrière à Ligugé, près
de Poitiers « qui a fait preuve d'un grand
sentiment d'énergie, de dévouement et de
devoir en se portant à la rencontre d'un
train signalé qui aurait infaHliblemen-t buté
contre un obstacle imprévu occupant la
voie ».
Parmi les autres lauréats de la Société,
citons MM. Letainturier-Frodin, sous-pré-
fet de Saint-Omer (médaille d'or pour une
brochure sur le duel), le docteur Henri de
Rothschild (médaille d'honiieu.. en or), la
soeue Ernestine supérieure du refuge de
DarnétaJ (médaille d'honneur spéciale).
800 médailles d'honneur ont ét en outre
réparties dans les divers c-Parlements.
Au cours de la séance, MUe Renée du Mi-
nil, de la Comédie-Français.,, a di't une od«*
à l'armée. -
INAUGURATION D'UNE CASERNE DE
- - 1 SAPEURS-POMPIERS - -
Hier matin a eu lieu, l'inauguration d'une
nouvelle cas-eime de sapeurs-pompiers, rue
Haxo, à Ménilmontant,. Dé nombreuses per-
sonnalités étaient présentes Elles ont été
reçues par le colonel Vuilquin, commandant
des sapeurs-pompiers. On remarquait MM.
Dalstein gouverneur militaire dé Paris, Lé-
pino, accompagné de MM. Laurent, se ré-
taire généial de la préfecture de police, et
Yves Durand, directeur du cabinet du pré-
fet de police, Joseph Ménard, vice-président
du Conseil municipal, les généraux de divi-
sion FeWman et Prévôt, les généraux de
brigade Sauret et Vérand, Colmet d'Aage,
directeur du service des eaux. Mithouard,
Virot et Miniot, conseillers mWlicipaux, ie
maire et les adjoints du 20e arrondissement,
les officiers du régiment des sapeurs-pom-
piers, Doillet, architecte qui a coastruit la
nouvelle caserne, etc.
Après ma défilé de tous les systèmes de
pompes d- puis l'ancienne pompe à bras,en
passant par les pompes tirées par des che-
vaux, les pompiers ont exécuté dans la cour
de la caserne des mouvements d'ensemble
d'une précision remarquable. Leurs exerci-
ces se sont terminés par un sim/ulacre d'in-
cendie.
Ensuite des discours ont été prononcés.
M. Virot, conseiller municipal du quartier,
a rendu hommage au courage et à l'endu-
rance des sapeurs-pompiers. Au nom du
Conseil municipal, M. Joseph Ménard a dé-
claré que toutes les fois qu'il s'agissait de
prendre des mesures de défense contre le
feù, la Ville était toujours prête à accorder
les crédits dont la demande lui- était faite.
Après M. Joseph Ménard, M. Lépine a pris
la parole et a décerné ensuite les distinc-
tions suivantes : MM. Péraldi, Normand,
Morio. capitaines du régiment des sapeurs-
pompiers Clément, commissaire de police
du quartier Saint-Fargeau ; Gaultier con-
ducteur des travaux de Paris ; Viâillard,
commis au Mont-de-Piété, sont nommés offi-
ciers d'académie.
LES FELIBRES PARISIENS A SCEAUX
Hier a eu lieu à Sceaux, sous la présiden-
ce du poète Jean Richepin, une touchante
fête au cours de laquelle les Félibres pari-
siens ont rendu un pieux hommage à la
mémoire de Sexlius Michel, l'ancien prési-
dent du félibrige.
Reçu à 1". gare de Sceaux par le nouveau
maire, le commandant Pilate, le cortège
s'est rendu, à travers les rues pavoisées, et
4'ancien hôtel de ville. On remarquait dans
la nombreuse .assistance MM. Maurice
Faure Guérin, Lintilhac, sénateurs MM.
Georges I. ygues, Albert Tournier, députés,
le contrôleur général Enjalbert, les statuai-
res J.-B. Gras, Injalbert, Granié. MM.Paul
Monnet, Marc Varenne, tous les membres
de la Société et beaucoup de dames prési-
dées par ls trois reines de la félibrée,Mlles
Duc, Joussin et Serre. -
La séance a été ouverte par le maire de
Sceaux,, /qui a souhaité la bienvenue à ses
hôtes.
M. Paul Mariétonï, président du félibrige
de Paris, a prononcé un discours applaudi.
En terminant, M. Paul Mariêton a remer-
cié le ï&aire de Sceaux de sa cordiale hos-
pitalité, et a rendu un éloquent hommme
au président d'honneur Jean Richepin. If
M. Jean Richepin a pris ensuite la p&rofe
et dans une improvisation émue a dit son
amour de la poésie et évoqué le souvenir de
Paul Arène et d'Alphonse Daudet j|
«i On s'est ensuite rendu au jardinet de l'é-
gle de Sceaux où sont les bustes de Flo-
rSraf n, d Aubane', de Paul Arène et de Félix
P0?? {^uguration du monument de
Sextius Mlcbe-J, 6ncien maire du 15e arron-
dissement. i
Il a été , emie à la ville 46 Sceaux par m.
Paul Maaitton. -
La fête s'est continuée par l'Installation
d'un musée félibréen au nouvel hôtel de viil-
le par un cour d'amour présidée par les
trois reines dans le parc de Sceaux, où ont
été entendus de nombreux félibres et des
artistes de" 3 ,pansïen.s ; elle a été
clôturée par un banquet à l'ancien hôtel d"
ville. ,
f
L'ASSOCIATION PHILOTECHNIQUE -
DE SAINT-OUEN
L'association philotechnique de Saint-
Ouen a-procédé à la distribution solenaiedie
des récompenses décernées à ses élèves
dans la salle des fêtes de la mairie, sous la
présidence de M. Maurice Berteaux, v-i
président de la Chambre des députés, assis-
té de MM. Mesier, député. GuHoonet, prési-
dent de J'association, Tartière, inspecteur.
primaire, délégué du ministre de iSraïï
t on publique, les délégués des ministères
du commerce, de l'agriculture et des caio-
nies ainsi que de MM. Palouzie, maire de
baint-Ouen. Pan et, conseiller général etc.
I u sieurs discours ont été prononcés no-
tamment par M. Guimonet et par M. Ber-
teaux, qui a remis ensuite les distinctions
honorifiques suivantes : -
Officiers d'instruction publique : MM. Dufour,
Sabnrf. Henri.
Officier d'académie : Mme Angibant
Médaille a encouragement au bien : AI Bfl.
liet, vice-président honoraire. -.
LE BANQUET DE VILLEJUIF
Un important banquet organisé par let
républicains a eu lieu à Villejuif.
Les invités ont été reçus par M. Grande-
ger, président de la fédération cantonale
républicaine, assisté des membres du comi-
té, MM. Desteré, maire de ViMejuif Daux,
maire de Fresnes, Crété, maire de Savi.
gny.
A la fin du banquet, pendant lequel la
plus franche cordialité n'a cessé de régner
,des discours vigoureusement applaudis ont
été prononcés par MM. Ranson, sénateur de
la Seine, Bonnet, Parenty, Geryais et Sa-
M/l. i.
INAUGURATION D'ECOLES
A CHATEAUDUN
Hier a eu lieu à Châteaudun, sous la pré-
sidence de M. Dujardin-Beaumetz sous-se-
crétaire d'Etat aux beaux-arts, Inaugura-
tion d'un cours secondaire de jeunes filles
et d'écoles primaires et maternelle de filles:
MM. Vinet, sénateur, Baudet, député et
maire de Châteaudun, Lhopiteau et Viollot-
te, député. d'Eure-et-Loir, et Handlé, préfet
d'Eure-et-Loir, y assistaient
Après les réceptions, le sous-secrétaire
d'EtaL s'est rendu à l'hôpital, puis a présidé
à l'inauguration du cours secondaire de
jeunes filles dirigé par Mlle Buisson, à qui
il a remis les palmes académiques.
M. Dujardin-Beaumetz s'est ensuite rendu
dans le faubourg Saint-Jean où il a inau-
guré les nouvelles classes de l'école primai-
re et J'école maternelle.
Le soir'à 6 heures et demie, un banquet a
eu lieu sous la présidence de M. Dujardin-
Beaumetz. - '1.
INAUGURATION D'UN CHEMIN DE FER
f A BARFZJEUX
M. Maujan, sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de l'intérieur, accompagné de M.
I.eullier, son chef de cabinet, a procédé hier
à l'inauguration de la lignt de Saint-Marins
à Barbezieux. «
Après la cérémonie, un grand banquet po-
litique a réuni toutes les personnalités ap-
départementales et communales dans les
départements de la Girondj la Charente et
la Charente-Inférieure.
A l'issue du banquet, M. Maujan a pro-
noncé un discours. Il a remis ensuite les
distinctionc suivantes : f
Chevalier de la Légion d'honneur. — M. Ral-
lier, maire de Baignes.
Officiers de l'instruction publique: — MM.
Combeau et de Marmy.
Officiers d'académie. — MM. Auger, Bara-
beau, Couprie, Forchend, Foliée, Fougerat,
Gerbaud, Mme Guéraud, MM. Guiiiam, Guilie-
mot, Joubert, Lemétayer, Locussol, Martin, Mé-
treau, Monichon, Moreau Palladeau, Mlle Pey-
rot, Repert, Hichard, Rouyer, Sabourcau, Si-
mon.
Mérite agricole. — Officiers : MM. Dumas,
Chartier, Fèvre.
Chevaliers : MM. Landry, Chcvallcreau. De-
létoille, Foune, Vignon, Chadame, Vallade,
Faugeron, Boillard, Blanchler, DeJange, Bus-
sec.
Mutualités. — Médaille d'or : M. Constantin.
Médaille d'argent : M. Broussard. v
Médaille de bronze : MM. Daniaud, Sous-
tras. Vicard, et enfin de très nombreuses mé-
dailles d'honneur du travail.
4» 1 —
LA JOURNÉE POLITIQUE
Envoi de troupes en Indo-Chine
II a été décidé d'augmenter dans une cer-
taine mesure le nombre des troupes euro-
péennes du corps d'occupation d'Indo-Chine.
Le 15, sur l'Amiral-de-Kersaint, partiront
50 sous-officiers, 300 caporaux et soldats
d'nfanterie coloniale à destination du Ton-
kin.
Le 19, sur Y Australien, 50 sous-ofheier..
180 caporaux et soldats pour le Tdnkin ; 20
sous-officiers d'artillerie pour la CochintfiJ*
neJ 19 sous-plûciers raur le Toï&Ln >*
i ,.. ,,
--- cntQCBirnaiEsiBinTUEBo-
.- ;"-"*":4" < - ,,'-.Q..:,- .¿.O'-;. -- .,
e - Mardi-14 Juillet 1808.~— N8 1-40'-
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dans tons les Bureaux de PcsU
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giDÂCTION : 14, RUE DU MAIL, PARIS. - TÉLÉPHONE 102.88
1
peiù S heures du soir et de 40 heures du stfr à 4 heurt éumatm
: FONDATEUR: EDMOND ABOUT
+ -'y., -. i 'JHMt -r
ADMINISTRATION : 14* HUE DU MAIL. - TÉLÉPHONE 108 8g
ADMINISTRÀTION : 1.' Rua DU 8AII. TtLEPBONB loa se'
.1 -,
* Adresser lettres a mandats à tAdmxnutixuuw - "«'
1
- TRIBUNE LIBRE -*, - - 1
PROPOS DE FÊTE
La lourdeur de cette ca-
nicule, la disette d'actuali-
tés retentissantes, une fin de
session parlementaire de 1
splendeur plutôt nrediocre,
inclinent l'esprit à la dou-
eëuf '-âës pensers rétrospectifs. Et qui,
fl&ns Te tapage déjà déchaîné des pé-
tards, dans le pressentiment des illumi-
jiatiôos et des feux d'artifice prochains,
du fracas des orchestres vainqueurs,
du toha-bohu des bals en plein vent,
*>e reporte ses idées vers le formidable
événement que nos démonstrations com-
mémorent avec plus d'éclat peut-être
qae de solennité ? C'est avec raison
1}ue le peuple atteste par son enthou-
siasme, en ce jour de fête, qu'il reven-
dique l'honneur de la grande victoire
des aïeux sur le despotisme exécré.
Je sais bien qu'on n'y enfermait plus
guère que de minces victimes, dans le
vieux monument aux tours sinistres, et
qu'il vivait un peu sur sa réputation.
k sais aussi que des archivistes myopes
après avoir compulsé des montagnes de
paperasses, , ont déniché Darmi. les
V Vainqueurs de la Bastille », quelques
mauvais gasçons et quelques fortes, tê-
tes qui, selon l'usage, menèrent le train.
Est-ce- une raison pour soutenir que le
peuple fut- absent, lors de la grande
journée d'ont l'annonce détournait Kant
de sa route habituelle, et que seule la
racaille put se glorifier de cet illustre
cmip de force ? C'est précisément parce
que la Bastrfta ne pesait plus sur le
IMlpleque du poids de son passé, parce
tiju'eile s'é&aifc humanisée au point de
n'être que le sombre emblème de mille
s d'oppression, que, visiblement,
sa destruction prit, aux yeux même des
Contemporains immédiats, un caractèr
Isymbolique dépassant la imitée d'un
fait pureroo(',lRsurr.ect¡onnel, et celle
"même des émeutes plus positives qui
isafvirent.
Oui, quelque violence qui l'aient en-
sanglantée, cette victoire populaire de-
meure une chose grande. Car c'est par
elle que la Révolution, par delà les ten-
tatives que l'on fit pour la garrotter,
prit conscience de sa force et trouva
d'audace de se ruer sur les obstacles
qu'on dressait sur sa route. Sans cet
appoint d'énergie sauvage, elle se traî-
nait doucement dans l'ornière d'une
oonstituüon de pure façade où tout le
passé mal aboli aurait fini par revivre.
Ce qui fut détruit, ce jour-là, le fut si
vigoureusement, qu'on n'a plus jamais
tosé, ça dépit des circonstances compli-
ces, le rélever ou le reconstruire. La
yàeïile monarchie a croulé avec la for-
teresse qui lui servait d'assises ; les
-fleiS de IY4 si belles qu'elles fussent,
feont à jamais séchés.
Est-ce à dire que la République se
eoit installée dans les âmes aussi indis-
cutablement que dans la Constitution,
dans les lois, - sur les murs de nos édi-
fices ? Est-ce à dire qu'on n'ait plus à
énoncer, dans la nation ou dans les
hommes, un sursaut de ce passé mort
k&pnt le ifentôme s'ohstine à hwelnir
tianter les âmes qui semblent s'en être
le plus fermement éloignées ?
Nous assistons parfois en France à
d'étranges réveils de l'esprit de domina-
tion et d autorité. Sans derote, jamais
moins qu'aujourd'hui ne régna le désir
tTune instauration monarchique. Mais
c'est pour cette raison justement qu'on
se laisse aller plus aisément à des atti-
tudes, à des façons de voir ou d'agir
qui procèdent moins de l'esprit répu-
blicain que de l'esprit monarchique. La
forme s'est évanouie : les tendances qui
l'annoncent persistent.
Kavons-ncms pas vu récemment un
"des meilleurs parmi les nôtres réclamer
4)our ainsi dire le rétablissement du
crime de lèse-majesté contre quelques
chansonniers ou quelques peintres d'af-
fiches ? - u passe sur les esprits, spé-
cialement en la période actuelle, un
souifle de répression et d'autoritarisme.
Après avoir infusé aux hommes le goût
tie l'ardente liberté, il semble qu'on ait
Ressenti quelque surprise à constater
.que certains, qu'on croyait plus soumis,
avaient très sincèrement cru que « c'é-
tait arrivé ». Des modestes fonctionnai-
res ont prétendu parler sans entraves,
s associer, contrôler l'exercice des pou-
voirs disciplinaires de l'autorité qui les
mène, discuter l'étendue de leurs de-
voirs d obéissance et de résignation. On
s est fâché. On leur a fait rudement
comprendre qu'il y avait maldonne ; et,
devant ce césarisme inattendu, les fonc-
tionnaires se sont demandé si c'était
pour cela vraiment « qu'on avait changé
de gouvernement ! ». Ont-ils tout à fait
tort ? Quel démocrate oserait le préten-
ty/é peuplé naeniëj qui se souvient de
ses grandes journées, voudrait , bien
aussi que son sang répandu, son héroïs-
me déployé aux yeux du monde stupé-
fait, lui donnassent un droit actuel à
bénéficier de tant de nobles efforts.. Ce
vœu, peut-être s'exprime-t-il avec une
vivacité parfois importune et rustique ;
mais aussi ne lui a-t-on pas fait com-
prendre avec quelque dureté, ces temps-
ci, que l'heure n'était pas aux réclama-
tions gênantes. Les dirigeants, avec cette
faculté d'oubli naturelle aux triomplta-
teurs, ne songent plus, devant certaines
sommations assurément indiscrètes et
véhémentes, qu'au trouble qu'elles sont
susceptibles d'apporter au bel ordre so-
cial dont ils sont les pontifes et les bé-
néfieiaires. Ils ne se souviennent pas
que c'est du désordre, de l'anarchie,
de la contemption des lois établies et
du tribunal révolutionnaire que sont is-
sues- leur puissance, leur richesse et
leur prestigieuse fortune"; et leur an-
goisse au spectacle des revendications
plébéiennes, les précipite apeurés dans
un rêve patriotique de compression dic-
tatoriale.
Certes, une démocratie ne peut vivre
sans discipline et même sans hiérarchie.
Mais il n'est ni discipline ni hiérarchie
contre les protestations - de la justice
molestée. L'ancien régime, qui n'était
pas sans grandeur, assurément,est mort
d'avoir voulu étreindre une société
bouillonnante d'énergies passionnées,
dans Je carcan de son organisation de
privilèges et de fausse aristocratie. Il
comptait sur la Bastille pour y emmu-
rer les réclamations trop tenaces ou
trop violences. La Bastille lui a fait
faux bond. Elle était déjà sans verte
quand ses murs ont cédé sous la fureur
populaire. Rappelons-nous la leçon :
n essayons pas non plus de dresser des
barricades, contre l'armée de la démo-
cratie qui marche. Aménageons son ef-
fort, réglons 'ses mouvements toujours
un peu saccadés ; mais ne jouons pas
ice jeu dangereux de le ligotter et de
l'embastiller dans une répression systé-
matiquement outrancière : car nous
'n'aurions pas, nous, l'excuse de la mo-
narchie : celle-ci, du moins, s'abritait
sous ses principes. Notre résistance
aveugle et vaine serait tout Simplement
l'impardonnable et flagrante violation
des nôtres.
T. STEEG,
Député de Paris.
1
LA POULIQUE
A L HOTEL DE VILLE
La journée de samedi fut
mauvaise pour la République
démocratique ; elle est mar-
quée par le succès indiscuta-
ble de la droite à l'Hôtel de
Ville- • :
vans la désignation du bureau, pour;
le comité du budget municipal, un droi-
tier pur, M. Chassaigne-Goyon, a triom-j
phé, à la présidence, et d'est un natio-
naliste notoire, M. Dausset/'qui a enlevé
le morceau du rapport général.
La défaite des républicains est nette :
on la mesure à l'insuccès de MM. Sau-,
ton et André Lefèvre.
S'il ne s'agissait que d'amours-propres
froissés, on pourrait à la rigueur se con-
soler- Mais le sens politique des dési-
gnations récentes. révèle une menace
pour nos institutions municipales laï-
ques et démocratiques. Il est donc légi-
time de s'affliger dans cette conjoncture.
Mais à qui donc attribuer la respon-
sabilité de l'événement ? Le douté n'est
pas possible. La défaite n'est imputa-
ble qu'à ceux 'de nos chefs qui ont tra-
vaillé à la désagrégation du bloc répu-
blicain. A la faveur de ces errements
néfastes, la droite reprend partout et du
courage, et de l'audace et de l'espoir.
Ses journaux multipliés, déjà prédisent
une résurrection du royalis.me, tandis
que « nous n'avons plus d'ennemis du
tout J),
Sans 'doute c'est aller bien vite en be-
sogne. Mais qu'on ouvre la porte aux
fourriers 'de la réaction conservatrice et
cléricale, c'est déjà trop.
La leçon de samedi devrait être en-
tendue de M. Maujan, eh particulier.
Mieux que quiconque, il sait la part qui
lui revient dans la zizanie des groupes
de gauche du 'département de la Seié.
Il y a 'des responsabilités lourdes.
Malheur à qui les porte d'un « cœur lé-
ger .)
—— —<&.
LES ON-DIT
NOTRE ACENDA
Ç{ ulo-ur(l'h'ùî lundi ï
Lever du soleU, à 4 Ii 12 i OUCIîér à
7 h. 59, ).
Pleine lune.
Courses à Saint-Cloud.
L'orgueil des comédiens
Frédérick Lemaître, à qui les Havrais
ont décidé d'élever une statue (le grand
artiste naquit dans cette ville en 1800),
pécha toujours par orgueil. Il poussait
jusqu'à des proportions épiques ce pé-
ché mignon des acteurs en général. Il
traitait les employés des tfiéatres où il
jouait avec un despotisme qui lui atti-
rait souvent des mots désagréables ou
fdes querelles.
A la cinquantième représentation
d'une pièce, il voulait que les musi-
ciens — des musiciens de drame, râ-
ideurs de trémolos — se montrassent
comme le premier jour avides de i'enr
; tendre. Il leur fit enjoindre expressé-
j ment de ne plus lire leur journal à l'or-
tchestre pendant les intervalles de re-
.pos, ainsi que de date immémoriale ils
len avaient l'habitude. - - - -
Frédéric, * comme plus tard Paulus,
prétendait que ça « gênait son jeu ».
Or, une première clarinette, indignée
de cette autocratie, s'obstina dans ses
lectures et refusa de se conformer à
une défense qui lui paraissait dépa-
ser toutes les bornes des droits d'un
! artiste.
Rréderick ! se plaint, jure, tempete,
demande le nom de la récalcitrante cla-
rinette. Justement, le musicien traver-
sait le foyer au moment même.
C'est vous, lui crie Frédérick d'une
voix courroucée, c'est vous qui avez
ieu l'impudence de lire à l'orchestre
pendant ma grande scène d'amour ?
— Moi ! proteste la clarinette. Quelle
calomnie ! On vous a trompé, M. Fré-
dérick. Je-dormais.
AUTREFOIS
Rappel. du 12 juillet 1872. - Le conseil
de régence de la Banque de France estime
qu'il est inutile d'augmenter en ce moment
l'émission des billets ; il ne craint pas que
les coupures manquent, même après l'em-
prunt des 3 milliards à verser à l'Allema-
;gne. Toutefois, comme Vassemblée va par-
tir en vacances pour trois mois, il accepte.
pour ne risquer aucune déception, l'aug-
mentation de l'émission des billets jusqu'à
la limite de 3 milliards 200 millions.
Le tonnerre est entré par la cheminée
dans la pièce où se tenait un chef de bureau
,du trafic international du chemin de fer du
Nord. L'empldyé, heureusement, venait de
quitter sa chaise pour aller à la fenêtre,
car chaise et bureau ont été biisés. Ce mê-
me bureau avait déjà été broyé par un obus
en 1871.
Mort du marquis de Foudras, qui fut un
des plus féconds romanciers du temps.
Celle des deux belles fontaines de la
place de la Concorde qui avait été si grave-
ment alteinie par les obus do 1871, va être
rétablie après refonte. Le support central
ides figures et les avants de galère ont été,
hier, remis en place.
Alphabet de 1800.
Voici ce. qu'on appelait alors « l'Al-
phabet du jour ».
Ces mauvais jeux 'de mots firent lit-
téralement fureur en France.
Le lys est. F, A. C.
Les Jacobins sont. U. C. D.
Les rentiers sont. A. Q.
Le Directoire est. A. 1,
Le premier Consul est M. E.
La conscription est.: L. U. D.
Le: fanatisme est. A. B. u
Les privilèges sont. O. T.
Les cuîispiriations ont C. C.
L'esprit public est. K. 0. T.
Nos soldats sont. H. O.
Les ouvriers sont. U. Q. l-.;
Le pouvoir est C. 1).
Le peuple est. E. B. T.
L'espoir , a. S. T..
-'-
Distraction - -
Un chirurgien italien s'est amusé à
relever, dans une revue médicale, les
.distractions de quelques notoriétés
chirurgicales contemporaines opérant
la laparotomie, c'est-à-dire l'ouverture
de l'abdomen. Par deux fois, un illus-
tre chirurgien allemand aurait oublié
une pince dans le ventre des personnes
qu'il venait d'opérer. Quatre de nos
distingués opérateurs français avaient
oublié l'un une pince, l'autre une mè-
che de gaze, l'autre une compresse,
l'autre une éponge. Malgré ces inadver-
tances, les opérés se tirèrent d'affaire.
Mais le record de ces distractions
reste détenu par l'auteur lui-même qui
confesse avoir oublié deux compresses
mesurant ensemble 2 m. 60. L'extrac-
tion n'en fut pratiquée qu'au bout de
vingt-deux jours, et le malade se réta-
blit parfaitement.
Les Chirurgiens auraient donc bien
tort de se gêner i
Candidat à l'Académie.
Lorsque Berryer fut élu académicien,
ses confrères du Barreau s'empressè-
rent auprès de lui pour le féliciter.
« Oh ! mon Dieu, fit l'illustre avocat,
ces messieurs n'ont pas été.exigeants.
je n'ai eu qu'a parler. )
Au bord de l'eau
Dans notre numéro du 1er juillet, je vous
ai démontré que le pécheur était loin d'être
un homme inoffensif.
Lui, un homme inoffsnsif ! Allons donc !
Que ceux qui soutiennent cette, théorie es-
sayent de se mettre à la place préférée
d'un pêcheur et ils m'en diront des nou-
velles !
Le pAchéur est, au contraire, un être fé-
roce. Il rendràit des points aux comédies
soiis le rapport de la jalousie et de la mé-
disance.
Le pécheur voit, dans tout confrère un
ennemi implacable. Pour être seul dans un
.endroit qu'il a amorcé » il use ctes subter-
fuges les plus compliqués et des strata..
gèmes les plus savants. Il a recours au
mensonge pour éloigner un concurrent de
la place privilégiée et ne recule devant au-
cun expédient pour évincer l'audacieux
-quand « ça mord n. -
Si tous ceux qui blaguent le pêcheur à
,Ja ligne et veulent le faire passer pour un
mouton en bonnet de coton, connaissaient
les histoires qui courent sur le compte de
ces rsiemrods aquatiques, ils remiseraient
leurs clichés au plus vite et regarderaient
instinctivement derrière eux pour voir
s ils n'ont pas un disciple de Saint-Pierre
à leurs trousses. Autant le chasseur est
bon enfant et raconte volontiers ses proues-
ses tout en se réjouissant des saccès d'au-
trui. autant le pêcheur est grincheux, soup-
çonneux, jaloux et taciturne.
Le pêcheur ne connaît que CI sa place »,
ses Il engins n, ses « amorces », ses « as-
ticots ». Les poissons sont sa propriété
exclusive. Et tout individu qui prétend le
contraire, est un être dangereux, malfai-
sant et méprisable. Le pêcheur nar voca-
tion déteste souverainement le chasseur •
mais il voue , une haine encore bien plus
féroce au pêcheur-amateur. Ce dernier dé-
range toute une .pêche On dirait que les
poissons savent qu'ils ont affaire à un bon
garçon qui ne hent nullement à leur cau-
ser du désagrément.
Ç'
goujon, qui a enlevé tranquillement l'asti-
: cot de cette ligne inexpérimentée, va le ra-
conter à ses camarades. Et bientôt, toute
la boite aux asticots est vidée, au grand
désespoir du., pêcheur professionnel qui, au
lieu de surveiller sa ligne, perd son temps
à jurer contre le misérable qui ne sait mê-
;mo pas étendre une ablette sur l'herbe et
jette sa gaule à tort et à travers.
Le pêcheur amateur nous console un peu
de l'autre. Il Va à la pêche pour aller au
bord de l'eau. Il s'occupe plus du reflet d'un
charmant bouquet d'aulnes dans une petite
crique ensoleillée, que de la forme d'un ha-
meçon.. Une libellùle qui se pose graeieu-
iement --sur une fleur de nénuphar a pour
- lui plus de charme que le malheureux gar-
; don couché là sur l'herbe, l'œil vitreux et
la bouche ouverte. Un rayon de soleil qui
irise et diamante un coin de rivière lui plait
mieux que la ligne la plus perfectionnée.
La brise qui se joue dans les roseaux et
recouvre la rivière de délicieuses petites
va&uettes bleues, roses ou vertes, lui fait
infiniment plus de plaisir que le plongeon
d'un bouchon. -
Le pêcheur amateur est le véritable heu-
reux de ce monde hétéroclite qui peuple les
bords des cours d'eau. Lui seul réalise le
type du pécheur contemplatif, pacifique et
souriant ; lui -seul ressent la poésie du plai-
sir et le calme de la nature. Et quand il
rentre le soir, à l'heure exquise où la rosée
perle au bout des brins d'h-erbe ; quand il
voit les derniers rayons du soleil mettre
une page empourprée à la cime des arbres
et se noyer dans l'onde chatoyante de la
rivière ; quand il entend, dans la pénombre
vaporeuse du crépuscule, le tintement trou-
blant de Y Angélus où le bêlement plaintif
des troupeaux, il éprouve une indéfinissa-
ble sensation de bien être. Et son imagina-
tion, dégagée des vulgaires préjugés de
l'homme, prend son vol vers des régions
bleues où il n'existe ni asticots, ni pêcheurs
rébarbatifs, ni goujons désespérés capables
de s'accrocher à un hameçon après avoir
constaté l'infidélité de leurs épouses ! -
J. C.
—
ABONNEMENTS D'ÉTÉ
Pour être agréable à nos lecteurs
qui s'absentent de chez eux pendant
l'été et qui craignent de ne pas trouver
le journal dans les localités où ils vont,
nous établissons des abonnements de
j'vacances partant de n'importe quelle
date, moyennant 0 fr. 05 centimes par
numéro pour la France et 0 fr. 10 cen-
times pour l'étranger.
nimn
L'Eglise militante s'organise
Le pape devient révolutionnaire. Il se li-
vre, depuis quelque temps, à un chambar-
dement général de toute son administra-
tion. Nous avons dit qu'il venait d'opérer
d'importantes modifications dans les bu-
reaux et les offices divers du Saint-Siège.
Voici qu'on lui prête l'intention d'apporter
des réformes radicales dans l'organisation
de. tous les ordres religieux.
Pie X s'est aperçu qu'il existe dans son,
Eglise un nombre trop considérable de
congrégations et que cette onultiiplicitè
d'ordres religieux lui occasionne trop de
soucis au point de vue de leur direction et
de leur administration. Ce n'est pas tou-
jours, en effet, qu'il arnive il mettre faci-
lement d'accord entre eux tous les ordres
de moines et de nonnes, dont les disputes,
pour si cachées qu'elles soient aux re-
gards des profanes, n'en sont pas moins
acharnées et violentes, et Pie X en a as-
sez de toutes ces querelles de mauvais
ménages. Il consent bien à demeurer le
prisonnier du pape noir des jésuites, mais
il veut supprimer tous ses autres geôliers.
Dans ce but, il a. décidé de réduire le
nombre actuel des congrégations' en opé-
rant des fusions qui donneront naissance
à de grandes confréries. Il espère arriver
de la sorte à jouir d'une autorité plus
grande sur toute son armée en jupons et
à lui imprimer une unité de direction plus
effective.
La transformation qu'il projette ne se
fera vraisemblablement pas sans récrimi-
nations et sans qu'il se produise des mou-
vements d'opposition, mais comme il a.
derrière lui la main de fer des jésuites, il
finira .par avoir raison de toutes les résis-
tances.
A la tête des grandes confréries qui vont
être créées, le pape ne manquera pas de
placer des chefs dévoués à sa politique et,
prêts à obéir aveuglément aux ordres qui
leur seront donnés. Ainsi se trouveront
formés les cadres de cette Eglise militante
qui s'apprête à jouer son va-tout dans la
guerre que le César imperator du Vatican
a déclarée à la société laïque.
Les républicains de France et {Paillf::UTs
auraient tort de se désintéresser de ce
Mouvement. L'Eglise - prépare contre eux
la levée de toutes- ses forces dans une dis-
cipline étroite. Leur devoir est de fourbir
partout leurs armes pour repousser victo-
iiçuçement ce nouvel assaut, — p g.
LÀ JOURNÉE D'HIER
JOURNÉE D9HIER
RÉUNIONS & CEREMONIES
A Sceaux. - Pour Sextius Michel. —~ Couronnes civiques. -
Nos sapeurs-pompiers à Villejuif. — Ecoles et :
- chemins de fer. ,,_ ,-
LA SOCIETE D'ENCOURAGEMENT
AU RIEN
La Société nationale d'encouragement au
bien a tenu, hier après-midi ,au palais du
Trocadéro, sa séance publique annuelle
pour la distribution des récompenses.
M. Crupp-i, ministre du .coMxnerce et de
lindustrie présidait, ayant à 6es côtés MM.
Stephen ~égeard, président titulaire de la
Société, G-orge-s P'cot. Raymond Poincaré,
Victor Legrand, le lieutenant-colonel Meaux
Saint-Mar. vice-présidents. et Alfred Cons-
cience, secrétaire général, etc.
La. Société a décerné trois couronnes civi-
quoe- L'une a été attribuée à la Socifé fran-
çaise de secours aux bJêssés des armées de
terre et de mer (Croix-Rouge française).
La .deuxième couronne civique a été dé-
cernée à !a Société de protection des Alsa-
ciens-Lorrains et à son président, le comte
Othemn d'Haussonvilte, de l'Académie fran-
çaise, « le digne continuateur de l'œuvre pa-
ternelle et qui personnifie l'une des plus bel-
les inspirations du patriotisme et de la phi-
lanthropie française ». Oest M. Aaron. vice-
président de 3a Société de protection des AI-
saciens-Lorrains qui est allé recevoir la
couronne civique au nom de la Société.
C'est à M" Henri Barboux. de l'Académie
française, qu-e la Société d'encouragement
au bien a décerné sa troisième couronne ci-
vique. on ..;. ar
La médaille d'honneur spéciale offerte par
le conseil supérieur de la Société « en mé-
moire. de son regretté président Jules Si-
mon » a été attribuée à M. Douerche, atta-
clié au cabinet du président du Sénat. M.
Benoit-Lévy, président de la Société populai-
re des beaux-arts, trésorier du syndicat
de la presse artistique, a reçu une médaille
d'honneur en or. Le premier prix de poésie
fi les Saisons et les Mois » a été décernée a
Mme Suzanne Chebroux, à Bois-Colombes.
La Société a décerné une de ses plus bel-
les récompenses, une médaille d'honneur de
de première classe, à une humble employée,
Mme Guyot, garde-barrière à Ligugé, près
de Poitiers « qui a fait preuve d'un grand
sentiment d'énergie, de dévouement et de
devoir en se portant à la rencontre d'un
train signalé qui aurait infaHliblemen-t buté
contre un obstacle imprévu occupant la
voie ».
Parmi les autres lauréats de la Société,
citons MM. Letainturier-Frodin, sous-pré-
fet de Saint-Omer (médaille d'or pour une
brochure sur le duel), le docteur Henri de
Rothschild (médaille d'honiieu.. en or), la
soeue Ernestine supérieure du refuge de
DarnétaJ (médaille d'honneur spéciale).
800 médailles d'honneur ont ét en outre
réparties dans les divers c-Parlements.
Au cours de la séance, MUe Renée du Mi-
nil, de la Comédie-Français.,, a di't une od«*
à l'armée. -
INAUGURATION D'UNE CASERNE DE
- - 1 SAPEURS-POMPIERS - -
Hier matin a eu lieu, l'inauguration d'une
nouvelle cas-eime de sapeurs-pompiers, rue
Haxo, à Ménilmontant,. Dé nombreuses per-
sonnalités étaient présentes Elles ont été
reçues par le colonel Vuilquin, commandant
des sapeurs-pompiers. On remarquait MM.
Dalstein gouverneur militaire dé Paris, Lé-
pino, accompagné de MM. Laurent, se ré-
taire généial de la préfecture de police, et
Yves Durand, directeur du cabinet du pré-
fet de police, Joseph Ménard, vice-président
du Conseil municipal, les généraux de divi-
sion FeWman et Prévôt, les généraux de
brigade Sauret et Vérand, Colmet d'Aage,
directeur du service des eaux. Mithouard,
Virot et Miniot, conseillers mWlicipaux, ie
maire et les adjoints du 20e arrondissement,
les officiers du régiment des sapeurs-pom-
piers, Doillet, architecte qui a coastruit la
nouvelle caserne, etc.
Après ma défilé de tous les systèmes de
pompes d- puis l'ancienne pompe à bras,en
passant par les pompes tirées par des che-
vaux, les pompiers ont exécuté dans la cour
de la caserne des mouvements d'ensemble
d'une précision remarquable. Leurs exerci-
ces se sont terminés par un sim/ulacre d'in-
cendie.
Ensuite des discours ont été prononcés.
M. Virot, conseiller municipal du quartier,
a rendu hommage au courage et à l'endu-
rance des sapeurs-pompiers. Au nom du
Conseil municipal, M. Joseph Ménard a dé-
claré que toutes les fois qu'il s'agissait de
prendre des mesures de défense contre le
feù, la Ville était toujours prête à accorder
les crédits dont la demande lui- était faite.
Après M. Joseph Ménard, M. Lépine a pris
la parole et a décerné ensuite les distinc-
tions suivantes : MM. Péraldi, Normand,
Morio. capitaines du régiment des sapeurs-
pompiers Clément, commissaire de police
du quartier Saint-Fargeau ; Gaultier con-
ducteur des travaux de Paris ; Viâillard,
commis au Mont-de-Piété, sont nommés offi-
ciers d'académie.
LES FELIBRES PARISIENS A SCEAUX
Hier a eu lieu à Sceaux, sous la présiden-
ce du poète Jean Richepin, une touchante
fête au cours de laquelle les Félibres pari-
siens ont rendu un pieux hommage à la
mémoire de Sexlius Michel, l'ancien prési-
dent du félibrige.
Reçu à 1". gare de Sceaux par le nouveau
maire, le commandant Pilate, le cortège
s'est rendu, à travers les rues pavoisées, et
4'ancien hôtel de ville. On remarquait dans
la nombreuse .assistance MM. Maurice
Faure Guérin, Lintilhac, sénateurs MM.
Georges I. ygues, Albert Tournier, députés,
le contrôleur général Enjalbert, les statuai-
res J.-B. Gras, Injalbert, Granié. MM.Paul
Monnet, Marc Varenne, tous les membres
de la Société et beaucoup de dames prési-
dées par ls trois reines de la félibrée,Mlles
Duc, Joussin et Serre. -
La séance a été ouverte par le maire de
Sceaux,, /qui a souhaité la bienvenue à ses
hôtes.
M. Paul Mariétonï, président du félibrige
de Paris, a prononcé un discours applaudi.
En terminant, M. Paul Mariêton a remer-
cié le ï&aire de Sceaux de sa cordiale hos-
pitalité, et a rendu un éloquent hommme
au président d'honneur Jean Richepin. If
M. Jean Richepin a pris ensuite la p&rofe
et dans une improvisation émue a dit son
amour de la poésie et évoqué le souvenir de
Paul Arène et d'Alphonse Daudet j|
«i On s'est ensuite rendu au jardinet de l'é-
gle de Sceaux où sont les bustes de Flo-
rSraf n, d Aubane', de Paul Arène et de Félix
P0?? {^uguration du monument de
Sextius Mlcbe-J, 6ncien maire du 15e arron-
dissement. i
Il a été , emie à la ville 46 Sceaux par m.
Paul Maaitton. -
La fête s'est continuée par l'Installation
d'un musée félibréen au nouvel hôtel de viil-
le par un cour d'amour présidée par les
trois reines dans le parc de Sceaux, où ont
été entendus de nombreux félibres et des
artistes de" 3 ,pansïen.s ; elle a été
clôturée par un banquet à l'ancien hôtel d"
ville. ,
f
L'ASSOCIATION PHILOTECHNIQUE -
DE SAINT-OUEN
L'association philotechnique de Saint-
Ouen a-procédé à la distribution solenaiedie
des récompenses décernées à ses élèves
dans la salle des fêtes de la mairie, sous la
présidence de M. Maurice Berteaux, v-i
président de la Chambre des députés, assis-
té de MM. Mesier, député. GuHoonet, prési-
dent de J'association, Tartière, inspecteur.
primaire, délégué du ministre de iSraïï
t on publique, les délégués des ministères
du commerce, de l'agriculture et des caio-
nies ainsi que de MM. Palouzie, maire de
baint-Ouen. Pan et, conseiller général etc.
I u sieurs discours ont été prononcés no-
tamment par M. Guimonet et par M. Ber-
teaux, qui a remis ensuite les distinctions
honorifiques suivantes : -
Officiers d'instruction publique : MM. Dufour,
Sabnrf. Henri.
Officier d'académie : Mme Angibant
Médaille a encouragement au bien : AI Bfl.
liet, vice-président honoraire. -.
LE BANQUET DE VILLEJUIF
Un important banquet organisé par let
républicains a eu lieu à Villejuif.
Les invités ont été reçus par M. Grande-
ger, président de la fédération cantonale
républicaine, assisté des membres du comi-
té, MM. Desteré, maire de ViMejuif Daux,
maire de Fresnes, Crété, maire de Savi.
gny.
A la fin du banquet, pendant lequel la
plus franche cordialité n'a cessé de régner
,des discours vigoureusement applaudis ont
été prononcés par MM. Ranson, sénateur de
la Seine, Bonnet, Parenty, Geryais et Sa-
M/l. i.
INAUGURATION D'ECOLES
A CHATEAUDUN
Hier a eu lieu à Châteaudun, sous la pré-
sidence de M. Dujardin-Beaumetz sous-se-
crétaire d'Etat aux beaux-arts, Inaugura-
tion d'un cours secondaire de jeunes filles
et d'écoles primaires et maternelle de filles:
MM. Vinet, sénateur, Baudet, député et
maire de Châteaudun, Lhopiteau et Viollot-
te, député. d'Eure-et-Loir, et Handlé, préfet
d'Eure-et-Loir, y assistaient
Après les réceptions, le sous-secrétaire
d'EtaL s'est rendu à l'hôpital, puis a présidé
à l'inauguration du cours secondaire de
jeunes filles dirigé par Mlle Buisson, à qui
il a remis les palmes académiques.
M. Dujardin-Beaumetz s'est ensuite rendu
dans le faubourg Saint-Jean où il a inau-
guré les nouvelles classes de l'école primai-
re et J'école maternelle.
Le soir'à 6 heures et demie, un banquet a
eu lieu sous la présidence de M. Dujardin-
Beaumetz. - '1.
INAUGURATION D'UN CHEMIN DE FER
f A BARFZJEUX
M. Maujan, sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de l'intérieur, accompagné de M.
I.eullier, son chef de cabinet, a procédé hier
à l'inauguration de la lignt de Saint-Marins
à Barbezieux. «
Après la cérémonie, un grand banquet po-
litique a réuni toutes les personnalités ap-
départementales et communales dans les
départements de la Girondj la Charente et
la Charente-Inférieure.
A l'issue du banquet, M. Maujan a pro-
noncé un discours. Il a remis ensuite les
distinctionc suivantes : f
Chevalier de la Légion d'honneur. — M. Ral-
lier, maire de Baignes.
Officiers de l'instruction publique: — MM.
Combeau et de Marmy.
Officiers d'académie. — MM. Auger, Bara-
beau, Couprie, Forchend, Foliée, Fougerat,
Gerbaud, Mme Guéraud, MM. Guiiiam, Guilie-
mot, Joubert, Lemétayer, Locussol, Martin, Mé-
treau, Monichon, Moreau Palladeau, Mlle Pey-
rot, Repert, Hichard, Rouyer, Sabourcau, Si-
mon.
Mérite agricole. — Officiers : MM. Dumas,
Chartier, Fèvre.
Chevaliers : MM. Landry, Chcvallcreau. De-
létoille, Foune, Vignon, Chadame, Vallade,
Faugeron, Boillard, Blanchler, DeJange, Bus-
sec.
Mutualités. — Médaille d'or : M. Constantin.
Médaille d'argent : M. Broussard. v
Médaille de bronze : MM. Daniaud, Sous-
tras. Vicard, et enfin de très nombreuses mé-
dailles d'honneur du travail.
4» 1 —
LA JOURNÉE POLITIQUE
Envoi de troupes en Indo-Chine
II a été décidé d'augmenter dans une cer-
taine mesure le nombre des troupes euro-
péennes du corps d'occupation d'Indo-Chine.
Le 15, sur l'Amiral-de-Kersaint, partiront
50 sous-officiers, 300 caporaux et soldats
d'nfanterie coloniale à destination du Ton-
kin.
Le 19, sur Y Australien, 50 sous-ofheier..
180 caporaux et soldats pour le Tdnkin ; 20
sous-officiers d'artillerie pour la CochintfiJ*
neJ 19 sous-plûciers raur le Toï&Ln >*
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