Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-10-05
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 octobre 1912 05 octobre 1912
Description : 1912/10/05 (N15575). 1912/10/05 (N15575).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
N° 15575. — 14 VENDEMIAIRE, AN 121.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
SAMEDI 5 OCTOBRE 1912. — Ro 15575.
LE XIT SIECLE
ANNONCES.
AUX IIUREAUX DU JOURNAL
II. ted. ée Strasbourg et 71, rue du Faub.-St-Martin, PARIS
..!b-C)b. MM. LAGRANGE, CERF et Ga
S, place de la Bourse, 6
AtirMM Télégraphique: XIX' srÈCLB- PARIS
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Trois mois six mois ira Ils
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TRIBUNE LIBRE
-
ff
L y OE vre nécessaire
La déclaration des répu-
blicains partisans d'une ré-
forme électorale est très net-
te. Leur titre d'abord est
tout un programme, « c'est
une Lieue d'union réDubli-
caine pour la Réforme électorale ». Puis,
leur programme lui-même confirme de
la façon la plus explicite leurs inten-
tions. « Cette volonté immuable, est-il
déclaré dès les premières lignes, d'u-
nion républicaine qui, sans cesse et en
tous temps, a dirigé leurs actes politi-
ques, leur dicte, cette fois encore, leur
attitude en présence du problème élec-
toral et inspire l'appel qu'ils adressait
à tous les républicains clairvoyants ».
Le problème républicain de la Réfor-
me électorale se présente, en effet, sous
cet aspect simple et impératif : la Réfor-
me électorale est inéluctable ; com-
ment se fera-t-elle et par qui ? Et nous
disons : par l'union des républicains.
C'est la déclaration de Puech. « Dans
les graves conjonctures, écrit-il dans la
France, où nous ont conduits une im-
prévoyance et des faiblesses, sur les-
quelles il serait cruel, et en tout cas inu-
tile d'insister, notre premier devoir à
tous consiste à discuter avec la plus
entière franchise et la plus grande cor-
dialité. C'est ce que nous allons faire ».
C'est également ce que dit Louis Mar-
tin dans le Radical, sous le titre expres-
sif : « L'Union possible ». Il écrit :
« Jamais l'union ne fut plus nécessaire,
et nous nous désunissons. C'est à notre
amour des réformes, à notre passion de
justice, à notre défense persévérante
des droits de chacun et à notre entente,
que nous avons dû nos succès passés.
C'est pour reconstituer cette entente
que nous nous sommes groupés. »
C'est encore l'opinion de ce très clair
et très sage esprit et très ferme républi-
cain Lafferre ; c'est celle de cette très
probe conscience, Ferdinand Buisson ;
celle, enfin, de Henry Bérenger qui,
sous le titre : « Vers l'union », déclare
dans Y Action : « J'ai très volontiers si-
gné le Manifeste que vient de publier
la Ligue d'union républicaine pour la
Réforme électorale, car ce -Manifeste pa-
rait à son heure. comme un gage de
conciliation possible entre républicains
au Sénat ».
Comme on le voit, toutes les affirma-
tions sont concordantes : c'est pour la
Réforme électorale par l'union des ré-
publicains, et pour l'union des républi-
cains par la Réforme électorale, que la
Ligue va s'employer. Ces deux termes
ne peuvent pas, dans la pensée des
hommes politiques qui ont conçu la Li-
gue et travaillé au Manifeste, ne peu-
vent pas se séparer à aucun moment.
Qui donc, dans ces conditions, n'ac-
cueillerait pas avec sympathie une tel-
le organisation constituée pour un tel
effort ? Car, qui donc ne perçoit pas,
aujourd'hui, l'impérieuse nécessité de
travailler à renouveler par une mani-
festation politique profonde l'atmosphè-
re parlementaire, singulièrement obsl
curcie, lourde d'orage et toute chargée
de foudre. Ceux-là qui, obstinément, se
refusent à voir le péril ne se rendent
pas compte des transformations profon-
des qui se sont produites dans l'opi-
nion.
A la vérité,* ils sont le petit nombre.
Tous, ou presque tous, concèdent qu'il
faut « faire quelque chose ». Mais quoi ?
Là-dessus, les opinions sont diverses.
C'est notre excellent ami Maurice
Faure, par exemple, qui,, sous sa signa-
ture, suivie de ce qualificatif « membre
du Comité pour la défense du Suffrage
universel », écrit très judicieusement :
n Le Sénat est depuis longtemps acquis
aux idées de réforme électorale, et il a
témoigné, bien avant les débats actuels,
de son ardent désir d'améliorer nos
mœurs publiques. Il a constaté avec
évidence qu'en dehors des graves cri-
tiques d'ordre général, dirigées contre
lui, le scrutin d'arrondissement, par,
suite de la nouvelle tactique réaction-
naire, avait facilité, dans un grand
nombre de circonscriptions, les coali-
sons les plus immorales.., » Et Mauri-
ice Faure préconise une réforme « sur
le principe majoritaire débarrassé de
leS vices actuels, par l'institution d'un
scrutin de liste amendé suivant les (Jon-
nées de l'expérience ».,
Mais alors, si l'opkrifoù de beaucoup
ttes membres 'di^{fruité pour la (défen-
se du Suffrage universel est celle klg
Maurice Faure, nous sommes assez pet
éloignés les uns des autres. Une « ré.
forme, qui serait celle du principe ma-
joritaire débarrassé de ses vices actuels
par l'institution d'un scrutin de liste
amendé suivant les données de l'expé-
rience u, mais cela est tout proche du
système de la Proportionnelle.
Sans doute, la Réforme électorale est
soutenue par un certain nombre d'ad-
versaires de la République. Dans quel-
les intentions ? Pour réaliser sincère-
ment une œuvre de justice politique ?
Peut-être pour certains. Pour la plu-
part, affirme-t-on, dans le dessein d'af-
faiblir la République. Je le crois. Mais,
dans l'une et l'autre hypothèse, devons-
nous négliger cette démonstration ? Ce
serait, à mon avis, une faute des plus
graves.
S'appuyant sur cet axiome que « la
Réforme électorale est inéluctable », —
personne, en effet, ne se déclarant par-
tisan du; statu quo — les adversaires de
la République appuient la Réforme
électorale. C'est leur droit.
Par là, -ils donnent, si nous n'y pre-
nons garde, la forme la plus dange-
reuse à l'opposition parlementaire qui
va s'affirmant. Là est aujourd'hui le
péril certain. On a prlé de Boulangis-
me. Il est certain que nous nous trou-
vons en présence d'un mouvement anti-
parlementaire inquiétant. Veut-on en
tenir compte ? Veut-on fermer les yeux
à l'évidence ?
Nous voulons, nous, nous rendant
compte du danger, par l'union des ré-
publicains, accomplir la réformation in-
térieure indispensable, à l'encontre de
ceux qui, par une obstination aveugle,
nous exposent à des complications péril-
leuses ; car, si l'on n'y prend garde, on
donnera, par une résistance systémati-
que à une aspiration juste, à tout un
ensemble de mécontentements, d'irrita-
tions et d'hostilités, le meilleur instru-
ment de protestation qu'on pourra ima-
giner contre le régime parlementaire.
Et c'est ce que nous voulons résolu-
ment éviter.
A. SERVAIS,
Sénateur de la Seine.
■ I I I I
La Politique
1.1
EST CE LA GUERRE ?
Pas plus qu'hier, on ne peut
prédire à coup sûr, aujour-
d'hui, quelle sera la solution
du conflit oriental.
Les risques de guerre aug-
mentent' au - lui- et à mesure
que la mobilisation des Etats en anta-
gonisme approche de son terme ; mais,
tandis qu'elle se poursuit, les puissan-
ces européennes multiplient leurs con-
seils de prudence et de modération à
Belgrade, à Sofia, à Cettigné, à Athènes.
D'autre part, si, dans ces quatre Ca-
pitales, l'opinion se prononce unani-
mement pour la guerre, il est mani-
feste que deux au moins des gouverne-
ments alliés sont sagement préoccupés
de ménager au conflit actuel une solu-
tion pacifique.
L'heure n'est 'donc pas venue 'de dé-
sespérer. Mais nous ne saurions trop
répéter ce que nous Uisions hier.,-
La tâche de l'Europe est double. Si
elle 'doit peser sur la Bulgarie, sur la
Serbie, sur le Monténégro et sur la
Grèce, pour les amener à remettre Vèpée
au fourreau, elle doit aussi fi, en même
temps, peser sur la Turquie, pour ob-
tenir de celle-ci d'immédiates réformes
en Macédoine. Le Temps, développant
la même idée dans son « Bulletin de
l'Etranger », 'écrit que AL Poincaré
émit, dans ce but, des suggestions qui
ne furent pas écoutées de toutes les
Chancelleries — et il ajoute, fort iudi-
cieusement ; « Il n'y a pas d'autres
moyens de conjurer la crise que 'de re-
venir à ces suggestions. » -
Oui, il faut y revenir, si l'on ne. veut
pas que le sentiment national exaspéré
des Etats balkaniques n'ait raison de la
volonté pacificatrice de l'Europe.
Disons mieux : Y revenir, c'est la
seule façon dont l'Europe puisse témoi-
gner sincèrement de sa volonté pacifi-
catrice. Car, pour obtenir de la Tur-
quie qu'elle renonce en Macédoine
aux procédés qui lui valent si justement
la haine des populations indigènes, il
faudra que l'Allemagne et l'Angleterre,
qui se disputent la faveur Iél'e la Porte,
s'associent sans restriction aux tlémar-
ches 'de la Russie\ et de l'Autriche ; il
faudra, !(l'un mot, que le concert euro-
péen soit reconstitué.
Hélas 1 comment ne pas se 'rappeler
le mot Ve M. de Beurt : i Il n'y a plus
g'R rope. ».
LE FAIT DU JOUR
LES AMATEURS CE GUERRE
'Elle, : Chauffeur, conduisez-nous en Seibie, sur le théâtre des opérations*
* Lui S Et on prendra des fauteuils de Balkans U
Les On-Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui vendredi [i
Lever du soleil, 5 h. 56 du matin.
Coucher diu solei11 5 h. 23 du soir.
Lever de la lune, 10 h. 39 du soir.
Coucher de la lunej 2 h. 52 du soir.,
Courses à Enghiçn,,
AUTREFOIS
Le 1Rappel du 5 octobre 1876 :
Demain a lieu la mise en adjudication
en dix lots des travaux de démolition des
245 immeubles atteints par le percement de
l'avenue de l'Opéra.
La mise à prix est fixée à 705.000 francs.
- L'inauguration de la nouvelle ligne des
Tramways-Sud de la place Walhubert à la
place du Trône a eu lieu hier. La ligne de
la Bastille à Saint-Mandé sera ouverte le
15 novembre..
=— La nouvelle Faculté de médecine de
Lille, qui vient d'être créée par l'Etat,. s'ou-
vrira le 5 novembre prochain.,
— Il est question de construire un nou-
veau pont qui ferait communiquer en ligne
droite Levai lois-Perret et Colombes.,
Victor Hugo inédit
Un quatrain de Victor Hugo, qui ne fi-
gure pas dans les Œuvres complètes du
grand poète.
Il s'agit d'une auberge de grand chemin
où l'auteur des Orientales a eu, un jour,
le tort de s'arrêter.
L'aubergiste est un gabelou
Dieu me garde que jo m'abonne
D'ans ce misérable hôtel, où
Bien n'est bon, pas même la bonne,.
Piron et l'amour --
Une dame ayant demandé, un jour, à PL
ron pourquoi il n'avait pas une maison
montée et un équipage à lui : Il Parce que,
dit-il, je trouve plus commode de porter
ma femme, mon cuisinier et ma voiture
dans ma poche ». — « Mais, lui répondit
la dame, vous ne faites donc jamais l'a-
mour ?» — « Non, madame, je l'achète
tout fait 1),
Une servante pratique
Une servante apportant le mémoire du
mois à son maître, il y avait pour trente
francs de lait. « Comment ! s'exclama no-
tre homme, je dois tant que ça à la laitiè-
re ? » — « Mon Dieu, oui, monsieur, c'est
qu'il n'y a rien qui monte comme le lait 1 »
AUJOURD'HUI
Tartarinades
Les « Etats balkaniques », qui mettent
leurs troupes en marche, tout en jetant
sur les grandes puissances un regard sup-
pliant de les arrêter, rappellent le mot
exquis d'un Tartarin.
Comme il s'était livré, an café, à une
violente algarade, et qu'il faisait mine de
se jeter sur son interlocuteur qui l'atten-
dait de pied ferme, il hésita une seconde,
parcourut des yeux l'assistance et murmu-
ra : « On ne sépare donc pas ici ? «
Daltonisme
M. Camille Pelletan, qui voit rouge à
l'heure verte, vient de confier ses idées
noires au Petit Bleu de Bruxelles.
La Réforme électorale ne lui dit rien
qui vaille.
Le Manifeste de la Ligue d'union répu.
blicaine lui paraît médiocre.
et Tout çà. c'est des bateaux 1 a
Et il s'y connaît.,
——————————— ———————————.
« L'Indésirable »
-+-. —'
L'indésirable, c'est M. Borde, le com-
missaire de police ami de Verneuil, agent
provocateur.
Nous avons dit que le ipréfet de police,
par mesure disciplinaire, l'envoya du neu-
vième dans le onzième arrondissement. Or,
cette mutation, qui peut réjouir un grand
nombre de citoyens, n'est pas du goùt de
beaucoup d'autres. -
M. Lavaud, député, s'est fait l'interprète
de cea derniers, et voici la lettre qu'il
adresse à M. Steeg :
« Monsieur le ministre de l'Intérieur,
Il Rentrant de voyage, j'ai seulement au-
jourd'hui la confirmation de la nomination
de N'V Borde au commissariat de la Folie-
Méricourt.
« J'en suis tellement étonné que je me
vois obligé de vous interpeller et vous de-
mander très simplement pourquoi un ma-
gistrat qui est disqualifié au neuvième,
comme agent provocateur, reste digne d'ê-
tre votre délégué dans un arrondissement
que j'ai l'honneur de représenter au Par-
lement ».
Franchement, on ne voit pas bien ce
que M. Steeg pourra répondre à M. La-
vaud.
Pour nous, nous l'avons dit dès le pre-
mier jour : ou M. Borde est .innocent, et
il est abusif de le déplacer ; ou il est cou-
pable, et son déplacement ^st une sanc-
tion insuffisante..
la amDagDe. présientielle aux EÎÎMÉ
11 ..tH.
La Commission sénatoriale d'enquête sur
la provenance des fonds de campagne élec-
toraux a reçu hier la déposition de M.
George Sheldon, ancien trésorier du comi-
té national républicain. Celui-ci a déclaré
tenir de son prédécesseur, feu Cornélius
Bliss, que M. Pierpont Morgan, M. Arch-
fcold, représentant du syndicat des pétroles,
M. Frick, du trust de l'acier, et M. George
Gould avaient versé chacun 500,000 francs
au fonds de campagne pour l'élection de
M. Roosevelt en 1904.
L'enquête du Sénat gêne fort, en ce mo-
ment, les partis en lutte qui, pour éviter
de se compromettre en recourant aux con-
tributions des trusts que tous prétendent
combattre, sont réduits à faire un appel di-
rect à leurs électeurs pour alimenter leurs
fonds de campagne. Les démocrates deman-
dent 4,500,000 francs à leurs partisans dont
ils sollicitent les oboles les plus infimes. Les
progressistes de M. Roosevelt, qui ont be-
soin de pareille somme, organisent des col-
lectes parmi leurs adhérents. Des associa-
fions féministes, qui soutiennent la candi-
dature du champilon du bull-moose par tu,
font faire des quêtes par des jeunes filles
qui défilent par groupes dans les rues, en
automobile ou à pied, munies d'un tronc
pour recevoir Idt offrandes. On les a affu-
blées du sobriquet de moosettes. Elies dis-
tribuent des insignes reoseveltistes. Elles
portent elles mêmes un uniforme, comme
l'Armée du Sal-ut,et un chapeau bull-moose
noué avec des rubans aux couleurs du par.
t
* *
Pendant ce temps, M Roosevelt poursuit
ea grande tournée électorale de 16,000 kilo-
mètres, à travers l'Union,.. U «assoit hier à
Asheville, dans la Caroline du Nord, où il
lui est arrivé une piquante mésaventure.
Apercevant de la portière du wagon de son
train spécial une feule qui l'attendait à
cette station à cinq heures du matin, il se
leva à la hâte, en pyjaima; ne prenant que
le temps de mettre un pardessus léger,
pour aller haranguer de la plate-forme du
wagon ses fervents admirateurs ; mais
quand le train repartit, il se trouva dans
l'impossibilité de regagner son lit. Sur son
ordre même et afin d'empêcher les intrus
de pénétrer dans son wagon, un domesti-
que noir avait fermé la porte et ne répon-
dait pas à ses coups de sonnette désespé-
rés, croyant qu'il s'agissait d'un importun.
L'ex-prèsident dut se résigner à grelotter
sur la plate-forme pendant près d'une heu-
re jusqu'à la prochaine station, où le con-
ducteur du train le tira de cette fâcheuse
situation.
A Hickory, une centaine d'étudiants l'ac-
cueillirent par les cris de : « Wibon ! Wil-
son ! », le nom de son adversaire démo-
crate, et refusèrent de l'entendre. M. Roo-
sevelt, furieux, leur cria qu'ils avaient l'in-
telligence courte. Au départ du train, wil-
sonistes et rooseveltistes en étaient venus
aux mains.
La campagne présidentielle, d'ailleurs, ne
passionne pas extraordinarement l'opinion.
Les programmes des trois candidats, no-
tament en ce qui concerne les questions
dominantes, celle des trusts et celle de la
revision du tarif, ne diffèrent pas sensible-
ment quant au fond.
Le monde des affaires parait générale-
ment d'avis que quel que soit l'élu, la pros-
périté des Etats-Unis, assurée par les ma-
gnifiques récoltes de cette unr. n'en qouf
frira Ras, ,,- - !
L'ACTUALITÉ
.,..:. -. i
La Menace Orientale
■ 1 !■»!■! 1 ■
Un mémorandum collectif. - La mobilisation turque
serait partielle. — Unanimité patriotique. — L'im-
pression en Allemagne et en Autriche.
LES QUATRE PUISSANCES
J BALKANIQUES*
Sofia, 3 octobre. — On ne sait encore
quand la note bulgare, résumant les récla-
mations de la Bulgarie, sera remise à la
Porte. Dès à présent, on peut dire que les
revendications bulgares relatives à la Ma-
cédoine sont les suivantes :
1. Désignation de gouverneurs belges- ou
suisses pour les différentes provinces avec
agrément des puissances ;
2.. Nomination d'assemblées électives
c'ans chaque province ;
3. Organisation d'un contrôle européen
auquel particijveraient non seulement les"
représentants des grandes puissances à
Constantinople, mais encore les représen-
tants diplomatiques des quatre Etats bal-
kaniques.
Vienne, 3 octobre. — On mande de Bel-
grade à la Neue Freie Presse, que les mi-
nistres de Serbie, de Bulgarie, de Grèce
et du Monténégro à Constantinople remet-
tront aujourd'hui au gouvernement otto-
man un memorandum collectif exigeant de
la Turquie l'autonomie de la Crète, de la
Vieille-Serbie, de la Macédoine et de l'Al-
banie.
Un délai de trois jours sera laissé à la
Turquie pour faire connaître sa réponse.
A l'expiration de ce délai, la démarche
des quatre puissances sera renouvelée,
avec un nouveau délai de trois jours pour
la réponse.
Après ce dernier délai, les puissances
alliées recourraient à la force.;
DEPART D'ETUDIANTS RAPPELES
Bruxelles, 3 octobre. — Les étudiants
bulgares, grecs et serbes, qui font leurs
études dans les Universités belges, quit-
tent tous la Belgique pour se mettre à la
cisposition des autorités militaires de leurs
pays.
A Liège, leur départ a donné lieu, hier,
à une manifestation émouvante.
Une trentaine d'étudiants serbes et une
trentaine d'étudiants bulgares, précédés
du drapeau national, ont rejoint à la pla-
ce Perte un groupe d'étudiants ,hellènes
qui- étaient précédés, eux aussi, du dra-
peau national et qui étaient accompagnés
d'un groupe d'étudiants italiens.
Un cortège s'est formé, et des centaines
d'étudiants belges ont conduit leurs cama-
rades grecs, bulgares et serbes à la gare.
Les étudiants poussèrent les cris de :
« Vive la guerre ! » Une foule nombreuse
les regarda passer avec une curiosité sym-
pathique.
A Bruxelles, les officiers bulgares, qui
suivent les cours de l'école de guerre, sont
partis également mardi soir à destination
de Sofia. Une délégation des élèves de l'é-
cole de guerre les a conduits à la gare.
Les étudiants bulgares et grecs de l'Uni.
versité de Bruxelles partent ce soir.
Genève, 3 octobre. — 150 étudiants, ori-
ginaires des Etats balkaniques, ont été
rappelés sous les drapeaux et partent au-
jourd'hui pour rejoindre leurs régiments.
EN TURQUIE -
Constantinople, 3 octobre. — On dit que
le ministère des Finances est- en pourpar-
lers avec l'administration de la Dette pu-
blique, pour l'application de la clause du
décret de mouharrem, stipulant qu'en cas
de guerre toutes les recettes du service de
la Dette reviendront au Trésor.
Le bruit court que la Dette aurait déJà
consenti des recettes d'environ cinq cent
mille livres par mois. »
Le ministère des Affaires étrangères pu-
blie un communiqué qui expose les persé-
cutions auxquelles seraient soumis, à l'oc-
casion de la mobilisation, les- musulmans
de Philippopoli.
Le consul et le personnel du consulat
turc ont été insultés par des Bulgares.
Les musulmans qui sortent de leur de-
meure sont arrêtés et internés dans les
casernes.
Constantinople, 3 octobre. — Le décret
de mobilisation se rapporte seulemem à la
première, à la deuxième et à une partie
de la troisième inspection de l'armée. Au-
cune mobilisation n'est faite en Syrie, ni
en Mésopotamie. La mobilisation atteint
au total 88 divisions ; elle s'effectue rapi-
dement.
Une très grande animation règne au mi-
nistère de la Guerre pour la préparation
de la mobilisation. Les réservVstes de Cons-
tantinople, mobilisés, traversent les rues
avec des musiques, au milieu d'un grand
enthousiasme.
Constantinople, 3 octobre. — Le Comité
Union et Progrès a lancé un manifeste
annonçant qu'il appuiera le gouvernement
en présence de l'ennemi étranger.
Il a envoyé aux comités locaux une cir-
culaire recommandant de faciliter la tâche
du gouvernement, et il organisera dans
deux ou trois jours une grande manifes-
tation en l'honneur du gouvernement. Le
Tanine cesse sa campagne antiministériel-
le. *
Un télégramme des chefs albanais re-
présentant 300.000 hommes met les Alba-
nais à la disposition entière du gouverne-
ment.
Par ordre du ministère de la Guerre, le
vali de Salonique va se rendre en Albanie
pour distribuer des armes aux Albanais
qui, sous les ordres d'officiers réguliers,
formeront des colonnes de volontaires.
LES COMMUNICATIONS
AVEC CONSTANTINOPLE
Depuis hier soir, le service des trains
de Constantinople avec l'Europe et Saloni-
gue est suspendu. Les trains circulent seu-
lement jusqu'à Andrinople.
QMM'tantuMpIë pourra ultement' com-
muniquer avec. lEuroitë* yid Constant?a
¡.ue
D'autre part, d'ordre du gouvernement
bulgare, l'Orient-Express Paris-ConstantL
nople ne dépasse plus Sofia.
LES DISPOSITIONS EN ALLEMAGNE
Berlin. 3 octobre. — Le secrétaire d'Etat
de Kiderlen-Waechter, avec sa brusque-
rie de décision accoutumée, considère au-
jourd'hui la guerre entre les Etats balka-
niques et la Turquie comme à peu préa
inévitable, et il semble en prendre son
parti avec une gaillarde insouciance. Il pa-
rait renoncer à essayer d'empêcher le con-
flit et chercher seulement à le localiser, en
assurant la neutralité de la Russie et de
l'Autriche. Cette tendance apparalt nette-
ment dans la note publiée hier soir par la.
Gazette de l'Allemagne du Nord. La Frank-
furter Zeitung fait justement remarquer
que ce communiqué est plus pessimiste
que les notes officieuses des autres capi-
tales européennes.
Cette guerre inévitable, on ne la croif
point du moins immédiate..
Berlin, 3 octobre. — On juge que la si-
tuation est plutôt meilleure. L'action des
puissances prendrait forme, dit-on. L'Au-
triche et la Russie seraient en tête.
La Bourse d'aujourd'hui est plus ferme
à couverture. Les banques continuent à
baisser d'un demi-point, mais les action.
industrielles remontent.
MAUVAIS PRONOSTICS A VIENNE
Vienne, 3 octobre. — La guerre parait
aujourd'hui inévitable. L'impression pes.
siiniste est renforcée par le correspondant
de la Nouvelle Presse libre à Belgrade,
> toujours bien informé, et qui télégraphie
qu'aujourd'hui les ministres serbe, bulga-
re et grec à Constantinople doivent remet-
tre à la Porte le mémorandum collectif des
Etats balkaniques.
Les journaux expriment l'avis que les
Etats balkaniques, après les préparatifs
de guerre qu'ils ont faits, ne voudront plus
reculer, à moins que la Turquie ne leur
donne entière satisfaction.
(VOIR LA SUITE EN DERNIERE HEURE)
L'Assurance
-» contre
la Maladie
Nous avons reçu, à la suite de la publi-
cation d'un article de M. Marcel Régnier,
l'intéressante. lettre suivante de M. Mar-
tinet, sénateur du Cher. Nous l'insérons -
avec grand plaisir.
It Monsieur le Directeur,
« Le Rappel a donné, récemment, de
très intéressants détails statistiques sur
le fonctionnement des caisses de maladie
en Allemagne. Ces résultais sont surtout
dus à l'esprit d'ordre et à la direction pra-
tique qui a présidé à leur organisation.,
Je vous demanderai la permission de four-
nir à ce sujet quelques brèves indications.
- <1 Les œuvres de solidarité sociale ont
pris, à notre époque, un développement
considérable en Allemagne ; parmi elles,
les assurances ouvrières ont une situation
tout à fait prépondérante. On ne s'est pas
payé de mots ; tout a été calculé, combiné,.
pour prémunir et soutenir l'ouvrier con-'
tre les éventualités malheureuses qui peu-
vent l'assailir dans sa vie de travail.
« L'assurance, à tous §es degrés, cons-
tilue un seul tout qui se ramifie en trois
embranchements : l'assurance de la mala-
die pour les affections passagères ; J'es*
surance sur les accidents du travail pour
les incapacités suites d'accidents ; l'assu-
rance de la vieillesse et l'invalidité pour
les accidents du travail, la vieillesse et les
infirmités. L'assurance sur les accidents
du travail constitue en quelque sorte - un
moven lprmp Plliro l'ncjurancc nl) la mn.
ladie et l'assurance de l'invalidité ; l'une
e":;lt le point de départ, l'autre le but final.
et L'assurance de la maladie est une as-
sociation, elle jouit de la personnalité ci-
vile, elle est administrée, dans chaque cir-
conscription, par un président et un comité
de direction dont les membres sont élus
pour quatre ans par les assureurs et les
assurés. Les femmes sont électeurs et éli-
gibles.
« En France, il n'y a pas de caisses de
maladies. En dehors de la bienfaisance
privée, ou des sociétés de secours mutuels,
dont les ressources forcément limitées ne
peuvent allouer que des secours insuffi-
sants et de peu de durée, il n'y a, dans
nos campagnes, que le service de da méde-
cine gratuite. Ce service est absolument
rudimentaire, il dépend tout à la fois des
départements et des communes. Périodi-
quement, on dresse la liste des familles
auxquelles, en cas -de maladie, il sera don-
né des soins. Le médecin visite les mala-
des, le pharmacien livre les médicaments,
la commune et le département prennent à
leur charge la dépense. Rien au-delà
e t « Ce système est tout à la fois primitif
et barbare. Dans le monde des travailleurs,
la maladie a le plus souvent pour point de
départ, pour .cause, le Siurmenage, des
privations, la misère. Si le chef de la com-
munauté tombe malade, qui nourrira la
famille ? Si la mère, épuisée, est forcée de
s'aliter, qui tiendra la maison ? Qui s'oc-
cupera des enfants t
CI Quand la maladie entre dans la famille,
la misère s'y installe rapidement et on
ne peut plus s'en sortir. Ce sont ces con-
sidérations qui ont décidé le législateur al-
lemand.
•%
a L'assurance est obligatoire, elle com-
el'end toutes les personnes qui se livrent
CINQ CENTIMES LE NUMERO
SAMEDI 5 OCTOBRE 1912. — Ro 15575.
LE XIT SIECLE
ANNONCES.
AUX IIUREAUX DU JOURNAL
II. ted. ée Strasbourg et 71, rue du Faub.-St-Martin, PARIS
..!b-C)b. MM. LAGRANGE, CERF et Ga
S, place de la Bourse, 6
AtirMM Télégraphique: XIX' srÈCLB- PARIS
ABOlVIVEhrfEÏVTS
Trois mois six mois ira Ils
Paris - 6 f. il L il fi
Départements 7 t 12 L M fi ;
Union Postale 9 L 16 L 32Lf
lies abonnements sont reçus sans Irai* ,\
âans tous les Bureaux de Poste. i
tfÉLÉPHONE ; 424.90 et 424-91 :
Il 9 tara és toir i 3 tares it _il, 123, m Mmtiurtn TélipH" 143-93 -
FONDATEUR : EDMOND ABOUT
TÉLÉPHONE : 424-90 et 424-91
Adresser lettres m mandats à l'Administrateur
TRIBUNE LIBRE
-
ff
L y OE vre nécessaire
La déclaration des répu-
blicains partisans d'une ré-
forme électorale est très net-
te. Leur titre d'abord est
tout un programme, « c'est
une Lieue d'union réDubli-
caine pour la Réforme électorale ». Puis,
leur programme lui-même confirme de
la façon la plus explicite leurs inten-
tions. « Cette volonté immuable, est-il
déclaré dès les premières lignes, d'u-
nion républicaine qui, sans cesse et en
tous temps, a dirigé leurs actes politi-
ques, leur dicte, cette fois encore, leur
attitude en présence du problème élec-
toral et inspire l'appel qu'ils adressait
à tous les républicains clairvoyants ».
Le problème républicain de la Réfor-
me électorale se présente, en effet, sous
cet aspect simple et impératif : la Réfor-
me électorale est inéluctable ; com-
ment se fera-t-elle et par qui ? Et nous
disons : par l'union des républicains.
C'est la déclaration de Puech. « Dans
les graves conjonctures, écrit-il dans la
France, où nous ont conduits une im-
prévoyance et des faiblesses, sur les-
quelles il serait cruel, et en tout cas inu-
tile d'insister, notre premier devoir à
tous consiste à discuter avec la plus
entière franchise et la plus grande cor-
dialité. C'est ce que nous allons faire ».
C'est également ce que dit Louis Mar-
tin dans le Radical, sous le titre expres-
sif : « L'Union possible ». Il écrit :
« Jamais l'union ne fut plus nécessaire,
et nous nous désunissons. C'est à notre
amour des réformes, à notre passion de
justice, à notre défense persévérante
des droits de chacun et à notre entente,
que nous avons dû nos succès passés.
C'est pour reconstituer cette entente
que nous nous sommes groupés. »
C'est encore l'opinion de ce très clair
et très sage esprit et très ferme républi-
cain Lafferre ; c'est celle de cette très
probe conscience, Ferdinand Buisson ;
celle, enfin, de Henry Bérenger qui,
sous le titre : « Vers l'union », déclare
dans Y Action : « J'ai très volontiers si-
gné le Manifeste que vient de publier
la Ligue d'union républicaine pour la
Réforme électorale, car ce -Manifeste pa-
rait à son heure. comme un gage de
conciliation possible entre républicains
au Sénat ».
Comme on le voit, toutes les affirma-
tions sont concordantes : c'est pour la
Réforme électorale par l'union des ré-
publicains, et pour l'union des républi-
cains par la Réforme électorale, que la
Ligue va s'employer. Ces deux termes
ne peuvent pas, dans la pensée des
hommes politiques qui ont conçu la Li-
gue et travaillé au Manifeste, ne peu-
vent pas se séparer à aucun moment.
Qui donc, dans ces conditions, n'ac-
cueillerait pas avec sympathie une tel-
le organisation constituée pour un tel
effort ? Car, qui donc ne perçoit pas,
aujourd'hui, l'impérieuse nécessité de
travailler à renouveler par une mani-
festation politique profonde l'atmosphè-
re parlementaire, singulièrement obsl
curcie, lourde d'orage et toute chargée
de foudre. Ceux-là qui, obstinément, se
refusent à voir le péril ne se rendent
pas compte des transformations profon-
des qui se sont produites dans l'opi-
nion.
A la vérité,* ils sont le petit nombre.
Tous, ou presque tous, concèdent qu'il
faut « faire quelque chose ». Mais quoi ?
Là-dessus, les opinions sont diverses.
C'est notre excellent ami Maurice
Faure, par exemple, qui,, sous sa signa-
ture, suivie de ce qualificatif « membre
du Comité pour la défense du Suffrage
universel », écrit très judicieusement :
n Le Sénat est depuis longtemps acquis
aux idées de réforme électorale, et il a
témoigné, bien avant les débats actuels,
de son ardent désir d'améliorer nos
mœurs publiques. Il a constaté avec
évidence qu'en dehors des graves cri-
tiques d'ordre général, dirigées contre
lui, le scrutin d'arrondissement, par,
suite de la nouvelle tactique réaction-
naire, avait facilité, dans un grand
nombre de circonscriptions, les coali-
sons les plus immorales.., » Et Mauri-
ice Faure préconise une réforme « sur
le principe majoritaire débarrassé de
leS vices actuels, par l'institution d'un
scrutin de liste amendé suivant les (Jon-
nées de l'expérience ».,
Mais alors, si l'opkrifoù de beaucoup
ttes membres 'di^{fruité pour la (défen-
se du Suffrage universel est celle klg
Maurice Faure, nous sommes assez pet
éloignés les uns des autres. Une « ré.
forme, qui serait celle du principe ma-
joritaire débarrassé de ses vices actuels
par l'institution d'un scrutin de liste
amendé suivant les données de l'expé-
rience u, mais cela est tout proche du
système de la Proportionnelle.
Sans doute, la Réforme électorale est
soutenue par un certain nombre d'ad-
versaires de la République. Dans quel-
les intentions ? Pour réaliser sincère-
ment une œuvre de justice politique ?
Peut-être pour certains. Pour la plu-
part, affirme-t-on, dans le dessein d'af-
faiblir la République. Je le crois. Mais,
dans l'une et l'autre hypothèse, devons-
nous négliger cette démonstration ? Ce
serait, à mon avis, une faute des plus
graves.
S'appuyant sur cet axiome que « la
Réforme électorale est inéluctable », —
personne, en effet, ne se déclarant par-
tisan du; statu quo — les adversaires de
la République appuient la Réforme
électorale. C'est leur droit.
Par là, -ils donnent, si nous n'y pre-
nons garde, la forme la plus dange-
reuse à l'opposition parlementaire qui
va s'affirmant. Là est aujourd'hui le
péril certain. On a prlé de Boulangis-
me. Il est certain que nous nous trou-
vons en présence d'un mouvement anti-
parlementaire inquiétant. Veut-on en
tenir compte ? Veut-on fermer les yeux
à l'évidence ?
Nous voulons, nous, nous rendant
compte du danger, par l'union des ré-
publicains, accomplir la réformation in-
térieure indispensable, à l'encontre de
ceux qui, par une obstination aveugle,
nous exposent à des complications péril-
leuses ; car, si l'on n'y prend garde, on
donnera, par une résistance systémati-
que à une aspiration juste, à tout un
ensemble de mécontentements, d'irrita-
tions et d'hostilités, le meilleur instru-
ment de protestation qu'on pourra ima-
giner contre le régime parlementaire.
Et c'est ce que nous voulons résolu-
ment éviter.
A. SERVAIS,
Sénateur de la Seine.
■ I I I I
La Politique
1.1
EST CE LA GUERRE ?
Pas plus qu'hier, on ne peut
prédire à coup sûr, aujour-
d'hui, quelle sera la solution
du conflit oriental.
Les risques de guerre aug-
mentent' au - lui- et à mesure
que la mobilisation des Etats en anta-
gonisme approche de son terme ; mais,
tandis qu'elle se poursuit, les puissan-
ces européennes multiplient leurs con-
seils de prudence et de modération à
Belgrade, à Sofia, à Cettigné, à Athènes.
D'autre part, si, dans ces quatre Ca-
pitales, l'opinion se prononce unani-
mement pour la guerre, il est mani-
feste que deux au moins des gouverne-
ments alliés sont sagement préoccupés
de ménager au conflit actuel une solu-
tion pacifique.
L'heure n'est 'donc pas venue 'de dé-
sespérer. Mais nous ne saurions trop
répéter ce que nous Uisions hier.,-
La tâche de l'Europe est double. Si
elle 'doit peser sur la Bulgarie, sur la
Serbie, sur le Monténégro et sur la
Grèce, pour les amener à remettre Vèpée
au fourreau, elle doit aussi fi, en même
temps, peser sur la Turquie, pour ob-
tenir de celle-ci d'immédiates réformes
en Macédoine. Le Temps, développant
la même idée dans son « Bulletin de
l'Etranger », 'écrit que AL Poincaré
émit, dans ce but, des suggestions qui
ne furent pas écoutées de toutes les
Chancelleries — et il ajoute, fort iudi-
cieusement ; « Il n'y a pas d'autres
moyens de conjurer la crise que 'de re-
venir à ces suggestions. » -
Oui, il faut y revenir, si l'on ne. veut
pas que le sentiment national exaspéré
des Etats balkaniques n'ait raison de la
volonté pacificatrice de l'Europe.
Disons mieux : Y revenir, c'est la
seule façon dont l'Europe puisse témoi-
gner sincèrement de sa volonté pacifi-
catrice. Car, pour obtenir de la Tur-
quie qu'elle renonce en Macédoine
aux procédés qui lui valent si justement
la haine des populations indigènes, il
faudra que l'Allemagne et l'Angleterre,
qui se disputent la faveur Iél'e la Porte,
s'associent sans restriction aux tlémar-
ches 'de la Russie\ et de l'Autriche ; il
faudra, !(l'un mot, que le concert euro-
péen soit reconstitué.
Hélas 1 comment ne pas se 'rappeler
le mot Ve M. de Beurt : i Il n'y a plus
g'R rope. ».
LE FAIT DU JOUR
LES AMATEURS CE GUERRE
'Elle, : Chauffeur, conduisez-nous en Seibie, sur le théâtre des opérations*
* Lui S Et on prendra des fauteuils de Balkans U
Les On-Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui vendredi [i
Lever du soleil, 5 h. 56 du matin.
Coucher diu solei11 5 h. 23 du soir.
Lever de la lune, 10 h. 39 du soir.
Coucher de la lunej 2 h. 52 du soir.,
Courses à Enghiçn,,
AUTREFOIS
Le 1Rappel du 5 octobre 1876 :
Demain a lieu la mise en adjudication
en dix lots des travaux de démolition des
245 immeubles atteints par le percement de
l'avenue de l'Opéra.
La mise à prix est fixée à 705.000 francs.
- L'inauguration de la nouvelle ligne des
Tramways-Sud de la place Walhubert à la
place du Trône a eu lieu hier. La ligne de
la Bastille à Saint-Mandé sera ouverte le
15 novembre..
=— La nouvelle Faculté de médecine de
Lille, qui vient d'être créée par l'Etat,. s'ou-
vrira le 5 novembre prochain.,
— Il est question de construire un nou-
veau pont qui ferait communiquer en ligne
droite Levai lois-Perret et Colombes.,
Victor Hugo inédit
Un quatrain de Victor Hugo, qui ne fi-
gure pas dans les Œuvres complètes du
grand poète.
Il s'agit d'une auberge de grand chemin
où l'auteur des Orientales a eu, un jour,
le tort de s'arrêter.
L'aubergiste est un gabelou
Dieu me garde que jo m'abonne
D'ans ce misérable hôtel, où
Bien n'est bon, pas même la bonne,.
Piron et l'amour --
Une dame ayant demandé, un jour, à PL
ron pourquoi il n'avait pas une maison
montée et un équipage à lui : Il Parce que,
dit-il, je trouve plus commode de porter
ma femme, mon cuisinier et ma voiture
dans ma poche ». — « Mais, lui répondit
la dame, vous ne faites donc jamais l'a-
mour ?» — « Non, madame, je l'achète
tout fait 1),
Une servante pratique
Une servante apportant le mémoire du
mois à son maître, il y avait pour trente
francs de lait. « Comment ! s'exclama no-
tre homme, je dois tant que ça à la laitiè-
re ? » — « Mon Dieu, oui, monsieur, c'est
qu'il n'y a rien qui monte comme le lait 1 »
AUJOURD'HUI
Tartarinades
Les « Etats balkaniques », qui mettent
leurs troupes en marche, tout en jetant
sur les grandes puissances un regard sup-
pliant de les arrêter, rappellent le mot
exquis d'un Tartarin.
Comme il s'était livré, an café, à une
violente algarade, et qu'il faisait mine de
se jeter sur son interlocuteur qui l'atten-
dait de pied ferme, il hésita une seconde,
parcourut des yeux l'assistance et murmu-
ra : « On ne sépare donc pas ici ? «
Daltonisme
M. Camille Pelletan, qui voit rouge à
l'heure verte, vient de confier ses idées
noires au Petit Bleu de Bruxelles.
La Réforme électorale ne lui dit rien
qui vaille.
Le Manifeste de la Ligue d'union répu.
blicaine lui paraît médiocre.
et Tout çà. c'est des bateaux 1 a
Et il s'y connaît.,
——————————— ———————————.
« L'Indésirable »
-+-. —'
L'indésirable, c'est M. Borde, le com-
missaire de police ami de Verneuil, agent
provocateur.
Nous avons dit que le ipréfet de police,
par mesure disciplinaire, l'envoya du neu-
vième dans le onzième arrondissement. Or,
cette mutation, qui peut réjouir un grand
nombre de citoyens, n'est pas du goùt de
beaucoup d'autres. -
M. Lavaud, député, s'est fait l'interprète
de cea derniers, et voici la lettre qu'il
adresse à M. Steeg :
« Monsieur le ministre de l'Intérieur,
Il Rentrant de voyage, j'ai seulement au-
jourd'hui la confirmation de la nomination
de N'V Borde au commissariat de la Folie-
Méricourt.
« J'en suis tellement étonné que je me
vois obligé de vous interpeller et vous de-
mander très simplement pourquoi un ma-
gistrat qui est disqualifié au neuvième,
comme agent provocateur, reste digne d'ê-
tre votre délégué dans un arrondissement
que j'ai l'honneur de représenter au Par-
lement ».
Franchement, on ne voit pas bien ce
que M. Steeg pourra répondre à M. La-
vaud.
Pour nous, nous l'avons dit dès le pre-
mier jour : ou M. Borde est .innocent, et
il est abusif de le déplacer ; ou il est cou-
pable, et son déplacement ^st une sanc-
tion insuffisante..
la amDagDe. présientielle aux EÎÎMÉ
11 ..tH.
La Commission sénatoriale d'enquête sur
la provenance des fonds de campagne élec-
toraux a reçu hier la déposition de M.
George Sheldon, ancien trésorier du comi-
té national républicain. Celui-ci a déclaré
tenir de son prédécesseur, feu Cornélius
Bliss, que M. Pierpont Morgan, M. Arch-
fcold, représentant du syndicat des pétroles,
M. Frick, du trust de l'acier, et M. George
Gould avaient versé chacun 500,000 francs
au fonds de campagne pour l'élection de
M. Roosevelt en 1904.
L'enquête du Sénat gêne fort, en ce mo-
ment, les partis en lutte qui, pour éviter
de se compromettre en recourant aux con-
tributions des trusts que tous prétendent
combattre, sont réduits à faire un appel di-
rect à leurs électeurs pour alimenter leurs
fonds de campagne. Les démocrates deman-
dent 4,500,000 francs à leurs partisans dont
ils sollicitent les oboles les plus infimes. Les
progressistes de M. Roosevelt, qui ont be-
soin de pareille somme, organisent des col-
lectes parmi leurs adhérents. Des associa-
fions féministes, qui soutiennent la candi-
dature du champilon du bull-moose par tu,
font faire des quêtes par des jeunes filles
qui défilent par groupes dans les rues, en
automobile ou à pied, munies d'un tronc
pour recevoir Idt offrandes. On les a affu-
blées du sobriquet de moosettes. Elies dis-
tribuent des insignes reoseveltistes. Elles
portent elles mêmes un uniforme, comme
l'Armée du Sal-ut,et un chapeau bull-moose
noué avec des rubans aux couleurs du par.
t
* *
Pendant ce temps, M Roosevelt poursuit
ea grande tournée électorale de 16,000 kilo-
mètres, à travers l'Union,.. U «assoit hier à
Asheville, dans la Caroline du Nord, où il
lui est arrivé une piquante mésaventure.
Apercevant de la portière du wagon de son
train spécial une feule qui l'attendait à
cette station à cinq heures du matin, il se
leva à la hâte, en pyjaima; ne prenant que
le temps de mettre un pardessus léger,
pour aller haranguer de la plate-forme du
wagon ses fervents admirateurs ; mais
quand le train repartit, il se trouva dans
l'impossibilité de regagner son lit. Sur son
ordre même et afin d'empêcher les intrus
de pénétrer dans son wagon, un domesti-
que noir avait fermé la porte et ne répon-
dait pas à ses coups de sonnette désespé-
rés, croyant qu'il s'agissait d'un importun.
L'ex-prèsident dut se résigner à grelotter
sur la plate-forme pendant près d'une heu-
re jusqu'à la prochaine station, où le con-
ducteur du train le tira de cette fâcheuse
situation.
A Hickory, une centaine d'étudiants l'ac-
cueillirent par les cris de : « Wibon ! Wil-
son ! », le nom de son adversaire démo-
crate, et refusèrent de l'entendre. M. Roo-
sevelt, furieux, leur cria qu'ils avaient l'in-
telligence courte. Au départ du train, wil-
sonistes et rooseveltistes en étaient venus
aux mains.
La campagne présidentielle, d'ailleurs, ne
passionne pas extraordinarement l'opinion.
Les programmes des trois candidats, no-
tament en ce qui concerne les questions
dominantes, celle des trusts et celle de la
revision du tarif, ne diffèrent pas sensible-
ment quant au fond.
Le monde des affaires parait générale-
ment d'avis que quel que soit l'élu, la pros-
périté des Etats-Unis, assurée par les ma-
gnifiques récoltes de cette unr. n'en qouf
frira Ras, ,,- - !
L'ACTUALITÉ
.,..:. -. i
La Menace Orientale
■ 1 !■»!■! 1 ■
Un mémorandum collectif. - La mobilisation turque
serait partielle. — Unanimité patriotique. — L'im-
pression en Allemagne et en Autriche.
LES QUATRE PUISSANCES
J BALKANIQUES*
Sofia, 3 octobre. — On ne sait encore
quand la note bulgare, résumant les récla-
mations de la Bulgarie, sera remise à la
Porte. Dès à présent, on peut dire que les
revendications bulgares relatives à la Ma-
cédoine sont les suivantes :
1. Désignation de gouverneurs belges- ou
suisses pour les différentes provinces avec
agrément des puissances ;
2.. Nomination d'assemblées électives
c'ans chaque province ;
3. Organisation d'un contrôle européen
auquel particijveraient non seulement les"
représentants des grandes puissances à
Constantinople, mais encore les représen-
tants diplomatiques des quatre Etats bal-
kaniques.
Vienne, 3 octobre. — On mande de Bel-
grade à la Neue Freie Presse, que les mi-
nistres de Serbie, de Bulgarie, de Grèce
et du Monténégro à Constantinople remet-
tront aujourd'hui au gouvernement otto-
man un memorandum collectif exigeant de
la Turquie l'autonomie de la Crète, de la
Vieille-Serbie, de la Macédoine et de l'Al-
banie.
Un délai de trois jours sera laissé à la
Turquie pour faire connaître sa réponse.
A l'expiration de ce délai, la démarche
des quatre puissances sera renouvelée,
avec un nouveau délai de trois jours pour
la réponse.
Après ce dernier délai, les puissances
alliées recourraient à la force.;
DEPART D'ETUDIANTS RAPPELES
Bruxelles, 3 octobre. — Les étudiants
bulgares, grecs et serbes, qui font leurs
études dans les Universités belges, quit-
tent tous la Belgique pour se mettre à la
cisposition des autorités militaires de leurs
pays.
A Liège, leur départ a donné lieu, hier,
à une manifestation émouvante.
Une trentaine d'étudiants serbes et une
trentaine d'étudiants bulgares, précédés
du drapeau national, ont rejoint à la pla-
ce Perte un groupe d'étudiants ,hellènes
qui- étaient précédés, eux aussi, du dra-
peau national et qui étaient accompagnés
d'un groupe d'étudiants italiens.
Un cortège s'est formé, et des centaines
d'étudiants belges ont conduit leurs cama-
rades grecs, bulgares et serbes à la gare.
Les étudiants poussèrent les cris de :
« Vive la guerre ! » Une foule nombreuse
les regarda passer avec une curiosité sym-
pathique.
A Bruxelles, les officiers bulgares, qui
suivent les cours de l'école de guerre, sont
partis également mardi soir à destination
de Sofia. Une délégation des élèves de l'é-
cole de guerre les a conduits à la gare.
Les étudiants bulgares et grecs de l'Uni.
versité de Bruxelles partent ce soir.
Genève, 3 octobre. — 150 étudiants, ori-
ginaires des Etats balkaniques, ont été
rappelés sous les drapeaux et partent au-
jourd'hui pour rejoindre leurs régiments.
EN TURQUIE -
Constantinople, 3 octobre. — On dit que
le ministère des Finances est- en pourpar-
lers avec l'administration de la Dette pu-
blique, pour l'application de la clause du
décret de mouharrem, stipulant qu'en cas
de guerre toutes les recettes du service de
la Dette reviendront au Trésor.
Le bruit court que la Dette aurait déJà
consenti des recettes d'environ cinq cent
mille livres par mois. »
Le ministère des Affaires étrangères pu-
blie un communiqué qui expose les persé-
cutions auxquelles seraient soumis, à l'oc-
casion de la mobilisation, les- musulmans
de Philippopoli.
Le consul et le personnel du consulat
turc ont été insultés par des Bulgares.
Les musulmans qui sortent de leur de-
meure sont arrêtés et internés dans les
casernes.
Constantinople, 3 octobre. — Le décret
de mobilisation se rapporte seulemem à la
première, à la deuxième et à une partie
de la troisième inspection de l'armée. Au-
cune mobilisation n'est faite en Syrie, ni
en Mésopotamie. La mobilisation atteint
au total 88 divisions ; elle s'effectue rapi-
dement.
Une très grande animation règne au mi-
nistère de la Guerre pour la préparation
de la mobilisation. Les réservVstes de Cons-
tantinople, mobilisés, traversent les rues
avec des musiques, au milieu d'un grand
enthousiasme.
Constantinople, 3 octobre. — Le Comité
Union et Progrès a lancé un manifeste
annonçant qu'il appuiera le gouvernement
en présence de l'ennemi étranger.
Il a envoyé aux comités locaux une cir-
culaire recommandant de faciliter la tâche
du gouvernement, et il organisera dans
deux ou trois jours une grande manifes-
tation en l'honneur du gouvernement. Le
Tanine cesse sa campagne antiministériel-
le. *
Un télégramme des chefs albanais re-
présentant 300.000 hommes met les Alba-
nais à la disposition entière du gouverne-
ment.
Par ordre du ministère de la Guerre, le
vali de Salonique va se rendre en Albanie
pour distribuer des armes aux Albanais
qui, sous les ordres d'officiers réguliers,
formeront des colonnes de volontaires.
LES COMMUNICATIONS
AVEC CONSTANTINOPLE
Depuis hier soir, le service des trains
de Constantinople avec l'Europe et Saloni-
gue est suspendu. Les trains circulent seu-
lement jusqu'à Andrinople.
QMM'tantuMpIë pourra ultement' com-
muniquer avec. lEuroitë* yid Constant?a
¡.ue
D'autre part, d'ordre du gouvernement
bulgare, l'Orient-Express Paris-ConstantL
nople ne dépasse plus Sofia.
LES DISPOSITIONS EN ALLEMAGNE
Berlin. 3 octobre. — Le secrétaire d'Etat
de Kiderlen-Waechter, avec sa brusque-
rie de décision accoutumée, considère au-
jourd'hui la guerre entre les Etats balka-
niques et la Turquie comme à peu préa
inévitable, et il semble en prendre son
parti avec une gaillarde insouciance. Il pa-
rait renoncer à essayer d'empêcher le con-
flit et chercher seulement à le localiser, en
assurant la neutralité de la Russie et de
l'Autriche. Cette tendance apparalt nette-
ment dans la note publiée hier soir par la.
Gazette de l'Allemagne du Nord. La Frank-
furter Zeitung fait justement remarquer
que ce communiqué est plus pessimiste
que les notes officieuses des autres capi-
tales européennes.
Cette guerre inévitable, on ne la croif
point du moins immédiate..
Berlin, 3 octobre. — On juge que la si-
tuation est plutôt meilleure. L'action des
puissances prendrait forme, dit-on. L'Au-
triche et la Russie seraient en tête.
La Bourse d'aujourd'hui est plus ferme
à couverture. Les banques continuent à
baisser d'un demi-point, mais les action.
industrielles remontent.
MAUVAIS PRONOSTICS A VIENNE
Vienne, 3 octobre. — La guerre parait
aujourd'hui inévitable. L'impression pes.
siiniste est renforcée par le correspondant
de la Nouvelle Presse libre à Belgrade,
> toujours bien informé, et qui télégraphie
qu'aujourd'hui les ministres serbe, bulga-
re et grec à Constantinople doivent remet-
tre à la Porte le mémorandum collectif des
Etats balkaniques.
Les journaux expriment l'avis que les
Etats balkaniques, après les préparatifs
de guerre qu'ils ont faits, ne voudront plus
reculer, à moins que la Turquie ne leur
donne entière satisfaction.
(VOIR LA SUITE EN DERNIERE HEURE)
L'Assurance
-» contre
la Maladie
Nous avons reçu, à la suite de la publi-
cation d'un article de M. Marcel Régnier,
l'intéressante. lettre suivante de M. Mar-
tinet, sénateur du Cher. Nous l'insérons -
avec grand plaisir.
It Monsieur le Directeur,
« Le Rappel a donné, récemment, de
très intéressants détails statistiques sur
le fonctionnement des caisses de maladie
en Allemagne. Ces résultais sont surtout
dus à l'esprit d'ordre et à la direction pra-
tique qui a présidé à leur organisation.,
Je vous demanderai la permission de four-
nir à ce sujet quelques brèves indications.
- <1 Les œuvres de solidarité sociale ont
pris, à notre époque, un développement
considérable en Allemagne ; parmi elles,
les assurances ouvrières ont une situation
tout à fait prépondérante. On ne s'est pas
payé de mots ; tout a été calculé, combiné,.
pour prémunir et soutenir l'ouvrier con-'
tre les éventualités malheureuses qui peu-
vent l'assailir dans sa vie de travail.
« L'assurance, à tous §es degrés, cons-
tilue un seul tout qui se ramifie en trois
embranchements : l'assurance de la mala-
die pour les affections passagères ; J'es*
surance sur les accidents du travail pour
les incapacités suites d'accidents ; l'assu-
rance de la vieillesse et l'invalidité pour
les accidents du travail, la vieillesse et les
infirmités. L'assurance sur les accidents
du travail constitue en quelque sorte - un
moven lprmp Plliro l'ncjurancc nl) la mn.
ladie et l'assurance de l'invalidité ; l'une
e":;lt le point de départ, l'autre le but final.
et L'assurance de la maladie est une as-
sociation, elle jouit de la personnalité ci-
vile, elle est administrée, dans chaque cir-
conscription, par un président et un comité
de direction dont les membres sont élus
pour quatre ans par les assureurs et les
assurés. Les femmes sont électeurs et éli-
gibles.
« En France, il n'y a pas de caisses de
maladies. En dehors de la bienfaisance
privée, ou des sociétés de secours mutuels,
dont les ressources forcément limitées ne
peuvent allouer que des secours insuffi-
sants et de peu de durée, il n'y a, dans
nos campagnes, que le service de da méde-
cine gratuite. Ce service est absolument
rudimentaire, il dépend tout à la fois des
départements et des communes. Périodi-
quement, on dresse la liste des familles
auxquelles, en cas -de maladie, il sera don-
né des soins. Le médecin visite les mala-
des, le pharmacien livre les médicaments,
la commune et le département prennent à
leur charge la dépense. Rien au-delà
e t « Ce système est tout à la fois primitif
et barbare. Dans le monde des travailleurs,
la maladie a le plus souvent pour point de
départ, pour .cause, le Siurmenage, des
privations, la misère. Si le chef de la com-
munauté tombe malade, qui nourrira la
famille ? Si la mère, épuisée, est forcée de
s'aliter, qui tiendra la maison ? Qui s'oc-
cupera des enfants t
CI Quand la maladie entre dans la famille,
la misère s'y installe rapidement et on
ne peut plus s'en sortir. Ce sont ces con-
sidérations qui ont décidé le législateur al-
lemand.
•%
a L'assurance est obligatoire, elle com-
el'end toutes les personnes qui se livrent
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