Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-02-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 février 1911 01 février 1911
Description : 1911/02/01 (N14936). 1911/02/01 (N14936).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
N° 14936. — 13 VENTÔSE, AN 1f9,
çmy btWTIMES LE NUMERtt
WfcnCREDI 1* FEVRIER 1911. - NO 1, i5-.
1 "-.
LE XET SIECLE
ANNONCES "-
aux BUREAUX DU JOURNAL
83, me du CbAteau-d'Eau - Ptrilb
ft Chez MM. LAGRANGE. CERF etO*
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- TRIBUNE LIBRB
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0 - 0
Les Milliovv aires
— « «.»♦<*■ > -—
Mon ami René Besnard a
commenté à cette place le vo-
te de la Chambre qui a repous-
sé, par 316 voix contre 210,
une proposition tendant à ré-
duire l'indemnité parlemen-
taire. Mon aimable collaborateur n'a
pas prononcé les noms des députés qui
ont pris cette initiative et n'a pas parlé
de leur situation de fortune ni du mo-
bile qui les dirigeait. Je vais l'indiquer
pour achever d'édifier le public.
Un clan de réactionnaires a monté le
coup ; l'honneur en revient à MM. Pa-
tureau-Mirand (Châteauroux), Fleury-
Ravarin (10e de Lyon), Fougère (La
Châtre) et Hiucher (Beauvais). Il est à
remarquer que ces quatre apôtres qui
s'intitulent républicains ont obtenu, en
1910, l'unanimité des suffrages de droi-
te et n'ont battu les députés radicaux
sortants qu'à une faible majorité et avec
un appoint de républicains dissidents.
Ces messieurs avaient manigancé en
sourdine leur petite affaire. M. Lenoir,
député socialiste indépendant de Reims,
a révélé, à la gauche surprise, qu'ils
avaient invité, par une lettre spéciale,
un certain nombre de leurs collègues à
assister à la séance afin de se pronon-
cer, au scrutin public, sur le taux de
l'indemnité parlementaire. Les conjurés
ont déposé leur motion en fin de séan-
ce, dans l'espérance que beaucoup de
députés de gauche, non prévenus, au-
raient déjà quitté le Palais-Bourbon.
L'événement a déjoué cette savante stra-
tégie.
Ces compères ont montré une psycho-
logie inférieure. A les en croire, le Pays
a réprouvé, l'année dernière, l'aug-
mentation de l'indemnité parlementaire,
et la preuve, c'est qu'ils sont entrés à
la Chambre. Ce langage témoigne qu'ils
n'ont pas compris le sens des élections
législatives ni la signification de ieut
propre nomination.
Les cléricaux s'étaient imaginé mer-
veille de leur campagne contre les
« Quinze-Mille ». L'occasion leur avait
parue propice d'exciter l'envie des uns
et la malignité des autres, et leurs jour-
naux se sont évertués à déconsidérer la
majorité et à atteindre la République.
La manœuvre n'a pas réussi.
.,. MM. Patureau-Mirand, Hucher et con-
sorts ont pu capter un mandat à la fa-
veur de divisions locales et d'intrigues
inavouables. Leurs déclamations sur le
traitement des députés ont marqué de
louches tractations et combinaisons. Une
coalition leur a valu le siège, le vote des
« Quinze-Mille » n'a pas causé l'échec
du sortant. -
Ces puritains, qui ont pénétré par ef-
fraction à la Chambre, feront donc bien
de cesser leurs grimaces de vertu. Les
causes de discordes qu'ils ont attirées
et. dont ils ont bénépcié disparais:;ent
et le suffrage universel balaiera ces jus-
ticiers à sa nouvelle consultation.
Dans la plupart des circonscriptions,
les démagogues, qui se servaient du re-
lèvement de l'indemnité parlementaire
comme d'un tremplin pour prendre la
place et l'argent, ont fait la culbute. La
presse républicaine a ouvert les yeux
des électeurs. La perfidie cléricale n'a
abusé que le troupeau des sacristies.
Le peuple républicain s'est rendu
compte qu'une nation qui ne veut pas
allouer à ses représentants un traite-
ment suffisant est acculée à choisir des
mandataires gratuits ou des mandatai-
res au rabais.
Le mandataire gratuit sera le délé-
gué des privilégiés de la naissance et de
la fortune ; défenseur exclusif des clas-
ses possédantes, il légiférera à leur pro-
fit et s'opposera aux réformes. Le man-
dataire au rabais recherchera dans des
compromissions le moyen de réaliser des
profits illicites ; le trafic de son vote
épuisera les finances publiques.
Les candidats républicains-ont abat-
tu le masque de désintéressement dont
se couvraient les hommes de droite vitu-
pérant l'augmentation de l'indemnité
parlementaire. Voyons la liste de ceux
qui ont voté, en 1906, contre cette aug-
mentation, nous en retrouvons bon nom-
bre en 1911. Ces fanfarons qui affec-
tent l'indignation et se drapent dans
leur dignité sont généralement des mil-
lionnaires. ,
L'énumération en serait trop longue.
M. Arbel a signé la motion de réduc-
tion avec MM. Pierre Leroy-Beaulieu
et Fleury-Ravarin. Ce sont gens parti-
culièrement qualifiés.
M. Arbel est le puissant usinier de Ri-
ve-de-Gier (Loire), directeur des éta-
blissements Arbel (roues et essieux pour
les chemins de fer). M. Pierre Leroy-
Beaulieu jouit des millions que procu-
re aux initiés l'économie politique. La
rude apostrophe de M. Colliard a fait
rentrer M. Fleury-Ravarin à son gite des
Sociétés de constructions navales, de
fonderies et forges.
Derrière ces apôtres du renoncement,
se sont rangés un bataillon d'opulents
châtelains, industriels et financiers,
pour lesquels 15.000 francs par an ne
sont qu'une misère. Dans ce fastueux
cortège se distinguent :
M. le marquis de Pomereu, député de
Rouen, un des principaux propriétaires
Toneiers de France ; a recueilli l'hérita-
ge du marquis d'Aligre ; possède, dans
la Nièvre notamment, des terres im-
menses ; 3 millions de revenu.
M., Cibiel, député de Villefranche
(Aveyron) depuis 1876 ; clérical fana-
tique, gros actionnaire de mines, de
forges et de chemins de fer ; 30 mil-
lions de fortune.
M. le baron Gérard, député de
Bayeux ; plus de 40 millions.
M. le baron Plichon, élu député d'Ha-
zebrouck, en 1889, en remplacement de
son père, métallurgiste ; domine par
la grâce de ses millions. Principal ac-
tionnaire des mines de houille, on at-
tend encore qu'il fasso un geste d'aug-
mentation en faveur des ouvriers qui
lui fournissent d'énormes dividendes.
M. Thierry-Delanoue, député de Bar-
sur-Aube, 30 millions. Se signale dans
les périodes électorales par des prodi.
galités sans mesure : distributions de
pèlerines aux cantonniers, de 'secours
aux nécessiteux, d'avances d'argent
aux gens dans l'embarras, de subsides
pour réparer une perte de bétail, etc.
M. le vicomte Cornudet, député de
Pontoise, qui jette 200.000 francs dans
son élection ; ses dépenses de circons-
cription s'élèvent environ, à 80.000
francs par an.
Faut-il citer encore ces archimillion.
naires dont les vastes propriétés s'éta-
lent au soleil : M. le duc de Rohan (Mor-
bihan), M. le duc de Blacas (Maine-et-
Loire), M. le marquis de Moustier
(Doubs), M. le marquis de Juigné et
M. le marquis de Montaigu (Loire-Infé-
rieure), M. le marquis de Chambrun
(Lozère) v -
Une mention spéciale est due à M. du
Halgouet, très richement marié, qui a
littéralement acheté sa circonscription
de Redon ; à M. le baron Reille (Tarn),
intéressé dans je ne sais combien- de
mines, de chemins de fer, de forges et
de verreries ; à M. d'Aramon, enrichi
par mariage, qui a donné un si scanda-
leux exemple de dépenses électorales
dans le XVe arrondissement de Paris.
, Tous ces millionnaires font parade
de leur désintéressement à la Chambre
et de leur argent dans leurs cir-
conscriptions. Mais s'ils ne possé-
daient pas des millions, les fine] sixiè-
mes ne seraient pas élus députés. Et
eux et leurs amis devraient avoir au
moins la pudeur de se taire et de ne
pas chercher une misérable chicane aux
représentants républicains qui n'ont ni
fermes, ni maisons de rapport, 1:1 fila-
tures, ni mines, ni usines à gros rende-
ment.
J -L. BONNET,
Président de la Fédération Radicale
et Radicale Socialiste de la Seine.
LA POLITIQUE
-+-e.--
APRES LA BATAILLE
La défaite des démocrates,
radicaux, radicaux socialistes
et socialistes indépendants est
le signe caractéristique des
i élections de dimanche ll,serait
puéril de ne point le constater avec
franchise et aussi puéril de ne point re-
chercher les causes de la défaite.
La première qui apparaît, — nouf l'a-
vons indiqué après le premier tout de
scrutin — c'est Véparpillement des voix
de démocrates entre une infinité de can-
didats de nuances fort rapprochées les
unes 'des autres. Pourquoi dans telle
circonscription avons-nous vu les socia-
listes indépendants et les radicaux so-
cialistes s'opposer avec énergie ? C'est
un mystère. - Nous n'avons pu saisir la
raison d'une fausse manœuvre que les
chefs autorisés des deux partis auraient
pu éviter par une entente aussi hono-
t'able pour les uns que pour les autres.
Attaqués par les progressistes et les
unifiés, les démocrates ne peuvent
émettre cependant la prétention de se
subdiviser entre eux.
La deuxième cause de la défaite, c'est
l'insuffisance d'action et de propagande
des radicaux en particulier et des dé-
mocrates en général. La politique des
Rouvier, des Clemenceau et des Briand
produit son effet : le démocratisme ré-
publicain est énervé et comme anesthé-
sié. On est en train de le supprimer du-
rant sa torpeur.
Et véritablement c'est une étrange
chose que d'assister au spectacle qu'il
nous est donné de voir. Au moment où
le radicalisme vivifié par le congrès de
Rouen reprenait sa marche dans le
pays, sa propagande a été arrêtée net
par ceux-là mêmes qui devraient l'acti-
ver.
Les militants déconcertés sentent con-
fusément que l'intérêt seul du parti ra-
dical n'est pas l'exclusif souci de cer-
tains de ses chefs ; et ils se demandent
dans quel but et au profit de qui on
conseille le piétinement sur place à
l'heure même où l'on sonnait le boute-
selle 2 -
- —
LES ON-DIT- *
I
MOTRE ACENDA
Aujourd'hui mardi :
Lever du soleil : 7 h. 35 matin.
Coucher du soleil : 4 h. 52 soir,,
Lever de la lune : 8 h- 40 soir.
Coucher de la lune : 5 h. 5 matiIf.)
Courses à Vincennes.
AUTREFOIS
Le Rappel du ier février 1875 :
L'Assemblée a voté l'amendement Wal-
lon dont nous rappelons les termes :
« Le président de la République est élu
à la pluralité des suffrages par le Sénat et
par la Chambre des députés réunis en as-
semblée nationale. II est nommé pour sept
ans, il est rééiigible ».
Voici les chiitres du scrutin :
Votants, 705 ; majorité absolue, 353 ;
contre, 352-
On se souvient que les royalistes ont dé-
claré qu'ils se contenteraient parfaitement,
pour la monarchie, d'une voix de majorité.
Ce ne sont donc pas eux qui pourront nous
reprocher de nous en contenter pour la Ré-
publique. (Auguste Vacquerie.)
— Les lettres d'Estelle, en date du 24,
signalaient l'arrivée de Don Carlos et an-
nonçaient qu'il commanderait en personne
la bataille que s'apprêtent à lui livrer les
troupes libérales pour délivrer Pampelune.
Le jeune roi, de son côté, doit être arrivé
au milieu des siens et assistera à la bataille-
— A l'Odéon, on prépare un grand dra-
me tiré du roman d'Alexandre Dumas, Jo.
seph Balsamo. C'est M. Alexandre Dumas
fils lui-même qui s'est chargé de ce tra-
vail.
AUdOURO'lIUI
L'Hôtel Lutetia
A l'angle du boulevard Raspaàl et de la
rue de Sèvres, dominant le square du Bon-
Marché qui lui apporte de l'air et de la
lumière, dans une situation incomparable
pour le monde de la politique et les fonc-
tionnaires des hautes administrations,
l'Hôtel Lutetia est bien le dernier mot du
confort moderne. Ses chambres, parfaite-
ment isolées, toutes avec lavabos à oou
chaude et à eau froide, ses installations
de chauffage, d'éclairage, de ventilation.,
enfin les prix, justifient de façon éclatante
cette devise bien moderne : « Le maximum
du confort et du bien-être pour le mini-
mum .de dépense. »
La vie dee animaux.
Nos lecteurs seront curieux de savoir
quelle est la longévité normale de certains
animaux « nos frères inférieurs )J. l Pour-
quoi pas ? Mais il en est des animaux com-
me des hommes : tous n'atteignent pas for-
cément'. la fin de la carrière » !
Le cheval peut vivre 25 ans ; l'âne 30
ans ; la vache, 20 ans; le bœuf, 18 ans ; le
taureau, 30 ans ; le chat, 18 ans ; le chien,
18 ans ; la brebis, 12 ans ; la chèvre, 10
an; le porc, 20 ans; le lapin, 8 ans; le liè-
an; le porc, l'éléphant, 200 ans; le lion, 60
vre, 7 ans;
ans; le chameau, 50 ans; le loup, 20 ans;
le renard, 15 ans; l'ours, 20 ans; le daim,
20 ans; le crocodile, 250 ans; la carpe,
150 ans; le brochet, 50 ans; l'écrevisse,
20 ans; la brème 12 ans; la tanche, 10 ans;
le pigoon., 20 ans ; l'aigle, 100 ans ; le cor-
beau, 100 ans; le vautour, 40 ans; le paon,
25 ans; le pélican, 50 ans; le faisan, 15 ans;
la grive, 10 ansi le monceau, 10 ans; le
chardonneret, 25 ans; le pinson, 25 ans;
le rouge-gorge, 10 ans; le roitelet, 3 ans;
le rossignol, 14 ans; l'alouette 15 ans; y
linottè, 5 ans; le serin, 10 ans; l'abeille,
1 an; le grillon, 10 ans; l'araignée, 7 ans.
Certifié conforme par la Faculté de mé-
deoine. des yétérinaires.,
»
le service aeUI des douanes
.:
Comme nous l'avons annoncé, c'est ce
soir que doit avoir lieu, salle Ludo, 86,
avenue de Clichy, le grand meeting orga-
nisé par le groupe parisien de l'Umon gé-
nérale des douanes actives et que doit pré-
sider notre collaborateur et ami Ferdinand
Buisson, député de Paris.
Qliesfcioi) d'apprèciatioi)
;--.-
M. Maurice Barrès continue, dans un
grand nombre de publications d'importan-
ce diverse, son discours sur les églises.
Ce discours, que tous les amis de l'acadé-
micien se sont accordés à trouver magni-
fique, contient des idées d'un ordre beau-
coup Trop élevé pour pouvoir se passer
d'explication.
Et voici en quels termes d'une incom-
mensurable profondeur M. Barrès expli-
que :
c Ma constitution mentale réclame au
milieu du village ce lien de vénération, ce
lien qui contente mon subconscient..
c .J'admets, je crois, je sais que l'égli-
se donne prise à la critique et peut-être à
celles-là que vous formulez. Mais que cha-
cun fasse son examen de conscience ! Vous,
les autres et moi, sommes-nous sans dé-
fauts ? »
Nous ne voudrions pour rien au monde
troubler l'infini contentement du subcons-
cient de M. Maurice Barrés, mais l'éminent
académicien voudra bien reconnaître que
la solidité de son argumentation ne défie
pas toutes les épreuves.
Il y a entre nous, les autres, lui et l'é-
glise, une différence qui a son importance.
C'est que derrière, dessus ou dans l'é-
glise, comme vous voudrez, il y a l'Eglise,
avec un grand E.
C'est que les amis de M. Maurice Barrés,
probablement M. Maurice Barrès lui-même,
admettent que cette Eglise est une institu-
tion divine.
C'est que nous autres mécréants ne de-
manderions pas mieux que d'en croire au-
tant si cette institution divine n'avait tant
de défauts qu'elle finit par ressembler à
une méchante institution humaine.
Alors voilà !. Nos subconscients ne sont
pas contents du tout 1
1 —
LES MÎMES A lui MARCHE
La Croix, qui organise des pèlerinages à
Jérusalem, fait en ces termes appel à la
bonne galette des fidèles :
« Do tous temps, les chrétiens empêchés
par d autres devoirs d'accomplir le pèleri-
nage aux Lieux Saints ont été autorisés à
envoyer un représentant chargé de réaliser
leur vœu. Aujourd'hui, il est facile, sinon
d'envoyer un pèlerin, au moins de partici-
per à la souscription en faveur des pèle-
rins pauvres, généralement des prêtres, qui
attendent le viatique d'une aumône pour al-
ler prier aux intentions des bienfaiteurs
et de la France au Calvaire., »
C'est clair. Il s'agit de recueillir des
fonds pour permettre au plus grand nom-
bre possible d'ecclésiastiques de faire un
voyage sans bourse délier.
Le « poirisme » des chrétiens fidèles est
une mine inépuisable ! « Ces messieurs D
auraient bien tort de renoncer à son exploi-
tation 1
—
Il est brave!
--+-e-+-
Les journalistes conservateurs se pâment
d'admiration devant la dernière prouesse
du jeune Manoel, ex-roi de Portugal, qui
villégiature pour le moment en Angleterre.
Il errait mélancoliquement dans le parc
de Richmond, lorsque le fidèle bull-dog qui
l'accompagnait se jeta sur un malheureux
petit fox-terrier auquel il se mit en devoir
de casser les reins*
Les deux dames, propriétaires du fox-ter-
rier ajoutaient leurs cris de frayeur aux
cris de rage des combattants, quand, au
péril de sa vie, le monarque en disponi-
bilité se jeta dans la mêlée.
Il brandit sa canne, — ayant, dans sa
bâte, de quitter le palais royal de Lisbon-
ne, oublié son sabre sur un fauteuil, —
puis, ayant dûment rossé son bull-dog, por-
ta à la hauteur de ses lèvres la garde de son
arme, et s'éloigna fier de sa victoire !
Voilà u-n fait de bravoure qui comptera
dans l'histoire des Bragance ! - .-
Ah ! quand H ne s agit que de séparer
deux cabots en coJère, « il est un peu là »
le jeune Manoel 1 Mais on n'a pas oublié
que le soir où ses sujets s'entremitrail-
lèrent dans les rues de sa capitale, il mit,
avec célérité, la mer entre lui et le champ
de bataille.
Lire en 29 page :
La Chronique es Livres
par Henry-Di DAYRAY
-. A LA CHAMBRE
--:.:.:.: *
Travail et Prévoyance Sociale
Suite de la discussion du Budget. — Le réformisme socialiste;
Discours de M. Viviani.- Syndicats agricoles. - Mutuelles
- indépendantes. Le ministre répond à tous les orateurs
SEANCE du MATIN
La séance est ouverte à neuf heures,
sous la présidence de M. Maurice Berteaux
vifie-président.
C4 BUDGET DU TRAVAIL:
La Chambre reprend la suite de la dis-
cussion générale du budget du ministère
du Travail et de la Prévoyance sociale.
M. Bories signale à M. le ministre la
manière dont on applique le repos hebdo-
madaire aux Halles centrales de Paris et
du préjudice qui en résulte pour les expé-
diteurs de chasselas de la région du Sud-
Ouest.
MM. Paulin Dupuy et Gels appuient ces
observations.
M. Lauche se plaint de ce que le vote
des lois protectrices des travailleurs soit
retardé, que les lois existantes ne soient
pas appliquées comme elles devraient
l'être.
L'orateur dit que le parti socialiste pour-
suivra d'une façon constante l'application
des lois destinées à alléger le labeur de la
classe ouvrière. Certes, la libération du
travail peut être préparée par des réfor-
mes. Mais les ministres sont étouffés sous
le fonctionnarisme. Pour surmonter les
obstacles, les ministres doivent rechercher
le concours de la classe ouvrière.
L'orateur ajoute qu'il a salué l'avène-
ment du ministère du Travail, mais ce
ministère n'a pu donner ce qu'il devait
donner. C'est un ministère qui a copié les
autres. Les socialistes sont des hommes
de réalisation ; ce sont des réformistes.
Mais ils ne veulent appeler réformes que
ce qui apporte au labeur de la classe ou-
vrière un soulagement. ,
M. Viviani après avoir défendu l'admi-
nistration du Travail contre les critiques
de M. Lauche, a conclu ainsi :
Je suis d'aooaricl avec M. Lauche pour amener
les ouvriers à se tenir sur 4e terrain de la léga-
lité ; je me joindrai à lui pour obtenir de la
Chambre le vote des. lois sociales qu'ils atten-
dent, mais je lui demande d'être avec nous,
lorsqu'une loi sociale a été votée, pour ne pas
la dénaturer et l'empêcher de fonctionner. (Ap-
.1n".ri.icoC>-nwY\.anto h rt11-rahp'
JJiaUUU»X71UV*JM 1* ,e,""-V"J
Etre réformiste, cela ne veut pas dire qu'oo
viendra à la tribune de la Chambre faire un
discours et qu'on déposera dans une urne des
bulletins blancs ou bleus, cela veut dire aussi
qu'on se fera t'éducateur de la démocratie, qu'on
ira devant 6lW expliquer la loi et la défendre,
et qu'on saura au besoin, si cette loi se heurte
à des difficultés et à des répugnances, faire son
devoir même contre elle. (AMIaudissenmLs.)
Aucune loi ne résistera, si, comme cela est
arrivé pour la loi des syndicats et pour celle
des retraites, votée à l'unanimité, avant même
qu'elles entrent en application on leur cherche
des tares pour les empêcher de fonctionner.
Etre réformiste, c'est non seulement faire des
ilois. mais encore les faire respecter par l'en-
semble des citoyens, dont aucune catégorie n'est
au-dessus de la souveraineté nationale. (Applav>
dissements au centre et à gauche.)
La suite de la discussion est renvoyée
à l'après-midi.
EN FAVEUR DE LA CHAMPAGNE
M. Klotz, ministre des Finances, dépose
un projet de loi ayan-t pour ob}et de gar
rantir l'origine des vins de Champagne et
demande à la Commission du budget de
faire diligence pour que ce projet puisse
venir en temps utile à l'ordre du jour.
M. Charles Dumont, rapporteur général,
dit que la Commission du bugdet fera les
diligenoes nécessaires.
La séance est levée à midi moins dix.
ES-MIDI
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
La séance est ouverte à deux heures e1
demie sous la présidence de M. Henri
Brisson.
BUDGET DU TRAVAIL
Suite de la discussion igénérale,, *
M. Cels présente des observations sur la
mutualité au nom de la Fédération de la
Mutualité indépendante qui compte 900,000
membres.
Les sociétés de mutualité indépendantes
rencontrent dans l'administration un ad-
versaire irréductible.
L'orateur rappelle • les difficultés qu'a
rencontrées la Société des Prévoyants de
l'Avenir. Cette société, qui compte 600,000
membres et qui possède 120 millions, a
demandé vainement jusqu'ici qu'on lui
permit de répartir une partie de sa for-
tune. La Chambre a voté un projet de ré-
solution en ce sens ; mais le Sénat l'a re-
poussé à la suite d'une intervention du
ministre des Finances. Pourquoi cette so-
ciété n'aurait-elle pas le droit de - s'admi-
nistrer comme elle l'entend ?
C'est la même tactique qui a été adop-
tée à l'égaro de la Société de Colonisation.
En réalité, l'Administration poursuit la
liquidation des sociétés mutualistes et la
spoliation de leurs capitaux.
A la Chambre de dire si elle entend
supprimer ces sociétés q-ui accomplissent
une œuvre sociale et démocratique de cette
impo*4ance.
M. Dubarle appelle l'attention du Gcm.
vernement et de la Chambre sur la situa-
tion faite aux syndicats agricoles. Il ex-
pose qu'un grand nombre de syndicats ont
considérablement étendu leurs services et
appelle l'attention de la Chambre sur l'ar-
rêt de la Cour de oassaMon rendu en date
du 27 mai 1008 qui a mtudit aux syndi-
cats agricoles toute opération d'achat ou
de vente se traduisant par un bénéfice.
A l'heure aetuelle, les s agrico-
les vivent dans un régime précaire. Il est
indispensable d'arriver à un texte défiai
til qUI Précise leurs droits.
M. Berteaux présente des observationn
relatives à l'application de la loi de 1893
sur 1 hygiène et la sécurité des travail
leurs et souligne la nécessité de faire dis-c
paraître ou d'abréger les délais de la misa
en demeure dans beaucoup de cas. Il in-1
dique que l'Association légale pour la prow
tection des travailleurs a longuement déV
battu' la question et que plusieurs vœuxfr
ont été adoptés par le Conseil supérieur.
du Travail tendant à ce que le Gou'C¡erne
ment prenne l'initiative de modifications"
à La loi de 1893. Il prie M. le ministre doi
faire connaître ses intentions et d'indiquée
s'il a besoin d'un léger relèvement de cré,
dit dans le cas où il voudrait saisir de ta6
question le Conseil supérieur du Travail.,
M. Briquet signale les abus commis part
oertaines compagnies d'assurances et pan
les associations patronales qui jouent lej
rôle d'assureurs en ce qui concerne la •dé-
claration d'accident et , les surtes qu'ils
peuvent comporter.
M. Albert Thomas demande au Gouver-i
nement de faire ses efforts pour faire!
aboutir le plus tôt possible la loi sur la!
saisie-arrêt du traitement des fonctionnais
res et insisrte sur la nécessité d'apporie
des modifications au décret du 29 novemi
bre 1904 relatif à la sécurité des ateliers.*
M. Colliard, président de la Commission
dû Travail, répond que la Commission dm
Travail a rapporté dans la précédente lé-l
gislature fo proposition de loi sur la saisies
arrêt des salaires adoptée par le Sénat^
Cette proposition a été reprise. M. nes"
nard a été chargé de la rapporter en mêmtf
temps que la proposition de M. Bonnev-an
relative à la saisie-arrêt des traHementft
des fonctionnaires.
M. Castelin se plaint qu'un certain nom;"
bre de sociétés, qui assurent le risque in*
dividuel et non le risque professionnel"-
échappent à tout contrôle et se iÂvrenÇ
sur tous les points du territoire à toutes»
sortes d'escroqueries et demande à M. laj
ministre de faire rentrer toutes les conw
pagnies d'assurances sous le contrôle d«
l'Etat. -
M. Ajam dit qu'il ne peut pas accepteïl
les conclusions de M. Lauche en ce qui
touche le rôle des compagnies d'assurant
ces dans l'application de la loi des acci..,¡
dents. La loi sur les accidents marche!
aussi bien que possible. Les indemnitési
sont réglées dans un délai assez bref etl
les ouvriers se déclarent satisfaits des }ü,"
gements rendus par les tribunaux. -
M. Lhopiteau regrette que certains inS*
pecteurs généraux, sous prétexte d'assureri
l'application de la loi, aboutissent à en|e-»
ver aux travailleurs le moyen de gagner
leur vie.
Discours du ministre
M. Lafferre, ministre du Travail, répont
aux divers points soulevés dans la diseuse
s-iongénéraJ.e.
Le gouvernement se préoccupe de la trè$
intéressante question soulevée par M. Né<
ron en ce qui concerne les rubaniers dd
la Loire ; mais la solution ne peut êtrej
obtenue sans un examen approfondi.
Pour ce qui est de la fermeture coniple"
te des Halles centrales le lundi, dont Il
parlé ce matin M. Bories, elle résulte dei
l'application de la loi sur le repos hebdo*
madaire. après accord complet entre letl
patrons et leur personnel.
Il est partisan, sur la question des sy.n:..
dieats agricoles, dont a parlé M. Dubarlel
de l'extention de la loi de 1884 dans 1«
sens de la proposition de M. Millerand.
Le Gouvernement, sur les points indw
qués par M. Berteaux de la loi de 1893^
relative à la sécurité, à l'hygiène des tra-
vailleurs, cherchera la meilleure applica*
tion de la loi.
Il verra si le dépôt d'un projet modifiant
cette loi dans le sens indiqué par M. Ber*
teaux sera cette solution.
Pour ce qui est de la loi sur l'opposatioif
en matières de salaires, il appartiendra et
la Chambre de fixer une séance pour dis-t
cuter cetîc question.
L'application de la loi sur les accidenté
du travail d'après M. Lauche, est annihi-*
lée, en fait, par certaines circulaires dea(
compagnies d'assurances que oelles-cfi
n'ont garde de faire connaître au Gouvec-
nement.
Pourquoi, a dit M. Lauche, celui-ci ner
leur impose-t-il pas l'obligation de lui fai-i
re parvenir ces circulaires ?
Le ministre ne peut que s'attacher à as*,
surer l'application de la loi. Il le fait do
son mieux, non seulement en signalant 8l
son collègue de la justice les actes qu'il
juge répréhensibles, mais en s'attachant
surtout à prévenir les obus.
L" gouvernement eSl embarrasse quand
il entend M. Castelin l'inviter à soumettre¡
à son contrôle toutes les sociétés d'assil*
rances et de prévoyance sans -exception;
et M. Ceis protester contre le contrôle ins*
titué sur certaines sociétés.
Ces deux solutions ont l'une et l'autre!
leurs inconvénients et leurs avantages.
Quant aux sociétés dont a parlé M. OTs>
le Gouvernement est tenu à d'autant plus!
de réserve. que la question est soumise
aux tribunaux.
il reconnaît, d'ailleurs, que lenr bonne
loi a pu être complète quand eltes ont cru
être en dehors du contrôle officiel prow
à sauvegarder tous les intérêts en canse..
Le ministère du Travail est. avant toU%
un organe d'étude dont tout l'effort viser
à assurer un meilleur aménagement dut
travail. L'inspection du travail s'exerça
sans aucune intervention parlementaire.
Le ministère du Travail a le devoir d'a.:'
surer un juste équilibre entre le travail
et le patronat. Il se préoccupe surtout da
la protection des faibles. ,
14 législation des caisses d'épargne tD.Ir
çmy btWTIMES LE NUMERtt
WfcnCREDI 1* FEVRIER 1911. - NO 1, i5-.
1 "-.
LE XET SIECLE
ANNONCES "-
aux BUREAUX DU JOURNAL
83, me du CbAteau-d'Eau - Ptrilb
ft Chez MM. LAGRANGE. CERF etO*
t, place de la Bouru* S
Adresse Télégraphique: XIX. SlÈCL8 PARIS
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trais mois six mois aD è
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Départements 7 f. 24,4
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dans tous les Bureaux de Poste
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Je 1 fceires di toir à 2 heures di laÜl, 123, fil Mnfcitftri : îélé|k«« 143-93
FONDATEUR : - EDMOND ABOTJT
TELEPHONE 438.14
Adretttr lettres et mandats à F Administrateur
ADMINISTRA TION & RÉDACTION : 53, rue du Château-d'Eau : Téléphone 438-14. - Df) 9 heures du soir à 2heures du matin, 123, rue Montmartre: Téléphone 14a.9
- TRIBUNE LIBRB
-:+-0-+--
0 - 0
Les Milliovv aires
— « «.»♦<*■ > -—
Mon ami René Besnard a
commenté à cette place le vo-
te de la Chambre qui a repous-
sé, par 316 voix contre 210,
une proposition tendant à ré-
duire l'indemnité parlemen-
taire. Mon aimable collaborateur n'a
pas prononcé les noms des députés qui
ont pris cette initiative et n'a pas parlé
de leur situation de fortune ni du mo-
bile qui les dirigeait. Je vais l'indiquer
pour achever d'édifier le public.
Un clan de réactionnaires a monté le
coup ; l'honneur en revient à MM. Pa-
tureau-Mirand (Châteauroux), Fleury-
Ravarin (10e de Lyon), Fougère (La
Châtre) et Hiucher (Beauvais). Il est à
remarquer que ces quatre apôtres qui
s'intitulent républicains ont obtenu, en
1910, l'unanimité des suffrages de droi-
te et n'ont battu les députés radicaux
sortants qu'à une faible majorité et avec
un appoint de républicains dissidents.
Ces messieurs avaient manigancé en
sourdine leur petite affaire. M. Lenoir,
député socialiste indépendant de Reims,
a révélé, à la gauche surprise, qu'ils
avaient invité, par une lettre spéciale,
un certain nombre de leurs collègues à
assister à la séance afin de se pronon-
cer, au scrutin public, sur le taux de
l'indemnité parlementaire. Les conjurés
ont déposé leur motion en fin de séan-
ce, dans l'espérance que beaucoup de
députés de gauche, non prévenus, au-
raient déjà quitté le Palais-Bourbon.
L'événement a déjoué cette savante stra-
tégie.
Ces compères ont montré une psycho-
logie inférieure. A les en croire, le Pays
a réprouvé, l'année dernière, l'aug-
mentation de l'indemnité parlementaire,
et la preuve, c'est qu'ils sont entrés à
la Chambre. Ce langage témoigne qu'ils
n'ont pas compris le sens des élections
législatives ni la signification de ieut
propre nomination.
Les cléricaux s'étaient imaginé mer-
veille de leur campagne contre les
« Quinze-Mille ». L'occasion leur avait
parue propice d'exciter l'envie des uns
et la malignité des autres, et leurs jour-
naux se sont évertués à déconsidérer la
majorité et à atteindre la République.
La manœuvre n'a pas réussi.
.,. MM. Patureau-Mirand, Hucher et con-
sorts ont pu capter un mandat à la fa-
veur de divisions locales et d'intrigues
inavouables. Leurs déclamations sur le
traitement des députés ont marqué de
louches tractations et combinaisons. Une
coalition leur a valu le siège, le vote des
« Quinze-Mille » n'a pas causé l'échec
du sortant. -
Ces puritains, qui ont pénétré par ef-
fraction à la Chambre, feront donc bien
de cesser leurs grimaces de vertu. Les
causes de discordes qu'ils ont attirées
et. dont ils ont bénépcié disparais:;ent
et le suffrage universel balaiera ces jus-
ticiers à sa nouvelle consultation.
Dans la plupart des circonscriptions,
les démagogues, qui se servaient du re-
lèvement de l'indemnité parlementaire
comme d'un tremplin pour prendre la
place et l'argent, ont fait la culbute. La
presse républicaine a ouvert les yeux
des électeurs. La perfidie cléricale n'a
abusé que le troupeau des sacristies.
Le peuple républicain s'est rendu
compte qu'une nation qui ne veut pas
allouer à ses représentants un traite-
ment suffisant est acculée à choisir des
mandataires gratuits ou des mandatai-
res au rabais.
Le mandataire gratuit sera le délé-
gué des privilégiés de la naissance et de
la fortune ; défenseur exclusif des clas-
ses possédantes, il légiférera à leur pro-
fit et s'opposera aux réformes. Le man-
dataire au rabais recherchera dans des
compromissions le moyen de réaliser des
profits illicites ; le trafic de son vote
épuisera les finances publiques.
Les candidats républicains-ont abat-
tu le masque de désintéressement dont
se couvraient les hommes de droite vitu-
pérant l'augmentation de l'indemnité
parlementaire. Voyons la liste de ceux
qui ont voté, en 1906, contre cette aug-
mentation, nous en retrouvons bon nom-
bre en 1911. Ces fanfarons qui affec-
tent l'indignation et se drapent dans
leur dignité sont généralement des mil-
lionnaires. ,
L'énumération en serait trop longue.
M. Arbel a signé la motion de réduc-
tion avec MM. Pierre Leroy-Beaulieu
et Fleury-Ravarin. Ce sont gens parti-
culièrement qualifiés.
M. Arbel est le puissant usinier de Ri-
ve-de-Gier (Loire), directeur des éta-
blissements Arbel (roues et essieux pour
les chemins de fer). M. Pierre Leroy-
Beaulieu jouit des millions que procu-
re aux initiés l'économie politique. La
rude apostrophe de M. Colliard a fait
rentrer M. Fleury-Ravarin à son gite des
Sociétés de constructions navales, de
fonderies et forges.
Derrière ces apôtres du renoncement,
se sont rangés un bataillon d'opulents
châtelains, industriels et financiers,
pour lesquels 15.000 francs par an ne
sont qu'une misère. Dans ce fastueux
cortège se distinguent :
M. le marquis de Pomereu, député de
Rouen, un des principaux propriétaires
Toneiers de France ; a recueilli l'hérita-
ge du marquis d'Aligre ; possède, dans
la Nièvre notamment, des terres im-
menses ; 3 millions de revenu.
M., Cibiel, député de Villefranche
(Aveyron) depuis 1876 ; clérical fana-
tique, gros actionnaire de mines, de
forges et de chemins de fer ; 30 mil-
lions de fortune.
M. le baron Gérard, député de
Bayeux ; plus de 40 millions.
M. le baron Plichon, élu député d'Ha-
zebrouck, en 1889, en remplacement de
son père, métallurgiste ; domine par
la grâce de ses millions. Principal ac-
tionnaire des mines de houille, on at-
tend encore qu'il fasso un geste d'aug-
mentation en faveur des ouvriers qui
lui fournissent d'énormes dividendes.
M. Thierry-Delanoue, député de Bar-
sur-Aube, 30 millions. Se signale dans
les périodes électorales par des prodi.
galités sans mesure : distributions de
pèlerines aux cantonniers, de 'secours
aux nécessiteux, d'avances d'argent
aux gens dans l'embarras, de subsides
pour réparer une perte de bétail, etc.
M. le vicomte Cornudet, député de
Pontoise, qui jette 200.000 francs dans
son élection ; ses dépenses de circons-
cription s'élèvent environ, à 80.000
francs par an.
Faut-il citer encore ces archimillion.
naires dont les vastes propriétés s'éta-
lent au soleil : M. le duc de Rohan (Mor-
bihan), M. le duc de Blacas (Maine-et-
Loire), M. le marquis de Moustier
(Doubs), M. le marquis de Juigné et
M. le marquis de Montaigu (Loire-Infé-
rieure), M. le marquis de Chambrun
(Lozère) v -
Une mention spéciale est due à M. du
Halgouet, très richement marié, qui a
littéralement acheté sa circonscription
de Redon ; à M. le baron Reille (Tarn),
intéressé dans je ne sais combien- de
mines, de chemins de fer, de forges et
de verreries ; à M. d'Aramon, enrichi
par mariage, qui a donné un si scanda-
leux exemple de dépenses électorales
dans le XVe arrondissement de Paris.
, Tous ces millionnaires font parade
de leur désintéressement à la Chambre
et de leur argent dans leurs cir-
conscriptions. Mais s'ils ne possé-
daient pas des millions, les fine] sixiè-
mes ne seraient pas élus députés. Et
eux et leurs amis devraient avoir au
moins la pudeur de se taire et de ne
pas chercher une misérable chicane aux
représentants républicains qui n'ont ni
fermes, ni maisons de rapport, 1:1 fila-
tures, ni mines, ni usines à gros rende-
ment.
J -L. BONNET,
Président de la Fédération Radicale
et Radicale Socialiste de la Seine.
LA POLITIQUE
-+-e.--
APRES LA BATAILLE
La défaite des démocrates,
radicaux, radicaux socialistes
et socialistes indépendants est
le signe caractéristique des
i élections de dimanche ll,serait
puéril de ne point le constater avec
franchise et aussi puéril de ne point re-
chercher les causes de la défaite.
La première qui apparaît, — nouf l'a-
vons indiqué après le premier tout de
scrutin — c'est Véparpillement des voix
de démocrates entre une infinité de can-
didats de nuances fort rapprochées les
unes 'des autres. Pourquoi dans telle
circonscription avons-nous vu les socia-
listes indépendants et les radicaux so-
cialistes s'opposer avec énergie ? C'est
un mystère. - Nous n'avons pu saisir la
raison d'une fausse manœuvre que les
chefs autorisés des deux partis auraient
pu éviter par une entente aussi hono-
t'able pour les uns que pour les autres.
Attaqués par les progressistes et les
unifiés, les démocrates ne peuvent
émettre cependant la prétention de se
subdiviser entre eux.
La deuxième cause de la défaite, c'est
l'insuffisance d'action et de propagande
des radicaux en particulier et des dé-
mocrates en général. La politique des
Rouvier, des Clemenceau et des Briand
produit son effet : le démocratisme ré-
publicain est énervé et comme anesthé-
sié. On est en train de le supprimer du-
rant sa torpeur.
Et véritablement c'est une étrange
chose que d'assister au spectacle qu'il
nous est donné de voir. Au moment où
le radicalisme vivifié par le congrès de
Rouen reprenait sa marche dans le
pays, sa propagande a été arrêtée net
par ceux-là mêmes qui devraient l'acti-
ver.
Les militants déconcertés sentent con-
fusément que l'intérêt seul du parti ra-
dical n'est pas l'exclusif souci de cer-
tains de ses chefs ; et ils se demandent
dans quel but et au profit de qui on
conseille le piétinement sur place à
l'heure même où l'on sonnait le boute-
selle 2 -
- —
LES ON-DIT- *
I
MOTRE ACENDA
Aujourd'hui mardi :
Lever du soleil : 7 h. 35 matin.
Coucher du soleil : 4 h. 52 soir,,
Lever de la lune : 8 h- 40 soir.
Coucher de la lune : 5 h. 5 matiIf.)
Courses à Vincennes.
AUTREFOIS
Le Rappel du ier février 1875 :
L'Assemblée a voté l'amendement Wal-
lon dont nous rappelons les termes :
« Le président de la République est élu
à la pluralité des suffrages par le Sénat et
par la Chambre des députés réunis en as-
semblée nationale. II est nommé pour sept
ans, il est rééiigible ».
Voici les chiitres du scrutin :
Votants, 705 ; majorité absolue, 353 ;
contre, 352-
On se souvient que les royalistes ont dé-
claré qu'ils se contenteraient parfaitement,
pour la monarchie, d'une voix de majorité.
Ce ne sont donc pas eux qui pourront nous
reprocher de nous en contenter pour la Ré-
publique. (Auguste Vacquerie.)
— Les lettres d'Estelle, en date du 24,
signalaient l'arrivée de Don Carlos et an-
nonçaient qu'il commanderait en personne
la bataille que s'apprêtent à lui livrer les
troupes libérales pour délivrer Pampelune.
Le jeune roi, de son côté, doit être arrivé
au milieu des siens et assistera à la bataille-
— A l'Odéon, on prépare un grand dra-
me tiré du roman d'Alexandre Dumas, Jo.
seph Balsamo. C'est M. Alexandre Dumas
fils lui-même qui s'est chargé de ce tra-
vail.
AUdOURO'lIUI
L'Hôtel Lutetia
A l'angle du boulevard Raspaàl et de la
rue de Sèvres, dominant le square du Bon-
Marché qui lui apporte de l'air et de la
lumière, dans une situation incomparable
pour le monde de la politique et les fonc-
tionnaires des hautes administrations,
l'Hôtel Lutetia est bien le dernier mot du
confort moderne. Ses chambres, parfaite-
ment isolées, toutes avec lavabos à oou
chaude et à eau froide, ses installations
de chauffage, d'éclairage, de ventilation.,
enfin les prix, justifient de façon éclatante
cette devise bien moderne : « Le maximum
du confort et du bien-être pour le mini-
mum .de dépense. »
La vie dee animaux.
Nos lecteurs seront curieux de savoir
quelle est la longévité normale de certains
animaux « nos frères inférieurs )J. l Pour-
quoi pas ? Mais il en est des animaux com-
me des hommes : tous n'atteignent pas for-
cément'. la fin de la carrière » !
Le cheval peut vivre 25 ans ; l'âne 30
ans ; la vache, 20 ans; le bœuf, 18 ans ; le
taureau, 30 ans ; le chat, 18 ans ; le chien,
18 ans ; la brebis, 12 ans ; la chèvre, 10
an; le porc, 20 ans; le lapin, 8 ans; le liè-
an; le porc, l'éléphant, 200 ans; le lion, 60
vre, 7 ans;
ans; le chameau, 50 ans; le loup, 20 ans;
le renard, 15 ans; l'ours, 20 ans; le daim,
20 ans; le crocodile, 250 ans; la carpe,
150 ans; le brochet, 50 ans; l'écrevisse,
20 ans; la brème 12 ans; la tanche, 10 ans;
le pigoon., 20 ans ; l'aigle, 100 ans ; le cor-
beau, 100 ans; le vautour, 40 ans; le paon,
25 ans; le pélican, 50 ans; le faisan, 15 ans;
la grive, 10 ansi le monceau, 10 ans; le
chardonneret, 25 ans; le pinson, 25 ans;
le rouge-gorge, 10 ans; le roitelet, 3 ans;
le rossignol, 14 ans; l'alouette 15 ans; y
linottè, 5 ans; le serin, 10 ans; l'abeille,
1 an; le grillon, 10 ans; l'araignée, 7 ans.
Certifié conforme par la Faculté de mé-
deoine. des yétérinaires.,
»
le service aeUI des douanes
.:
Comme nous l'avons annoncé, c'est ce
soir que doit avoir lieu, salle Ludo, 86,
avenue de Clichy, le grand meeting orga-
nisé par le groupe parisien de l'Umon gé-
nérale des douanes actives et que doit pré-
sider notre collaborateur et ami Ferdinand
Buisson, député de Paris.
Qliesfcioi) d'apprèciatioi)
;--.-
M. Maurice Barrès continue, dans un
grand nombre de publications d'importan-
ce diverse, son discours sur les églises.
Ce discours, que tous les amis de l'acadé-
micien se sont accordés à trouver magni-
fique, contient des idées d'un ordre beau-
coup Trop élevé pour pouvoir se passer
d'explication.
Et voici en quels termes d'une incom-
mensurable profondeur M. Barrès expli-
que :
c Ma constitution mentale réclame au
milieu du village ce lien de vénération, ce
lien qui contente mon subconscient..
c .J'admets, je crois, je sais que l'égli-
se donne prise à la critique et peut-être à
celles-là que vous formulez. Mais que cha-
cun fasse son examen de conscience ! Vous,
les autres et moi, sommes-nous sans dé-
fauts ? »
Nous ne voudrions pour rien au monde
troubler l'infini contentement du subcons-
cient de M. Maurice Barrés, mais l'éminent
académicien voudra bien reconnaître que
la solidité de son argumentation ne défie
pas toutes les épreuves.
Il y a entre nous, les autres, lui et l'é-
glise, une différence qui a son importance.
C'est que derrière, dessus ou dans l'é-
glise, comme vous voudrez, il y a l'Eglise,
avec un grand E.
C'est que les amis de M. Maurice Barrés,
probablement M. Maurice Barrès lui-même,
admettent que cette Eglise est une institu-
tion divine.
C'est que nous autres mécréants ne de-
manderions pas mieux que d'en croire au-
tant si cette institution divine n'avait tant
de défauts qu'elle finit par ressembler à
une méchante institution humaine.
Alors voilà !. Nos subconscients ne sont
pas contents du tout 1
1 —
LES MÎMES A lui MARCHE
La Croix, qui organise des pèlerinages à
Jérusalem, fait en ces termes appel à la
bonne galette des fidèles :
« Do tous temps, les chrétiens empêchés
par d autres devoirs d'accomplir le pèleri-
nage aux Lieux Saints ont été autorisés à
envoyer un représentant chargé de réaliser
leur vœu. Aujourd'hui, il est facile, sinon
d'envoyer un pèlerin, au moins de partici-
per à la souscription en faveur des pèle-
rins pauvres, généralement des prêtres, qui
attendent le viatique d'une aumône pour al-
ler prier aux intentions des bienfaiteurs
et de la France au Calvaire., »
C'est clair. Il s'agit de recueillir des
fonds pour permettre au plus grand nom-
bre possible d'ecclésiastiques de faire un
voyage sans bourse délier.
Le « poirisme » des chrétiens fidèles est
une mine inépuisable ! « Ces messieurs D
auraient bien tort de renoncer à son exploi-
tation 1
—
Il est brave!
--+-e-+-
Les journalistes conservateurs se pâment
d'admiration devant la dernière prouesse
du jeune Manoel, ex-roi de Portugal, qui
villégiature pour le moment en Angleterre.
Il errait mélancoliquement dans le parc
de Richmond, lorsque le fidèle bull-dog qui
l'accompagnait se jeta sur un malheureux
petit fox-terrier auquel il se mit en devoir
de casser les reins*
Les deux dames, propriétaires du fox-ter-
rier ajoutaient leurs cris de frayeur aux
cris de rage des combattants, quand, au
péril de sa vie, le monarque en disponi-
bilité se jeta dans la mêlée.
Il brandit sa canne, — ayant, dans sa
bâte, de quitter le palais royal de Lisbon-
ne, oublié son sabre sur un fauteuil, —
puis, ayant dûment rossé son bull-dog, por-
ta à la hauteur de ses lèvres la garde de son
arme, et s'éloigna fier de sa victoire !
Voilà u-n fait de bravoure qui comptera
dans l'histoire des Bragance ! - .-
Ah ! quand H ne s agit que de séparer
deux cabots en coJère, « il est un peu là »
le jeune Manoel 1 Mais on n'a pas oublié
que le soir où ses sujets s'entremitrail-
lèrent dans les rues de sa capitale, il mit,
avec célérité, la mer entre lui et le champ
de bataille.
Lire en 29 page :
La Chronique es Livres
par Henry-Di DAYRAY
-. A LA CHAMBRE
--:.:.:.: *
Travail et Prévoyance Sociale
Suite de la discussion du Budget. — Le réformisme socialiste;
Discours de M. Viviani.- Syndicats agricoles. - Mutuelles
- indépendantes. Le ministre répond à tous les orateurs
SEANCE du MATIN
La séance est ouverte à neuf heures,
sous la présidence de M. Maurice Berteaux
vifie-président.
C4 BUDGET DU TRAVAIL:
La Chambre reprend la suite de la dis-
cussion générale du budget du ministère
du Travail et de la Prévoyance sociale.
M. Bories signale à M. le ministre la
manière dont on applique le repos hebdo-
madaire aux Halles centrales de Paris et
du préjudice qui en résulte pour les expé-
diteurs de chasselas de la région du Sud-
Ouest.
MM. Paulin Dupuy et Gels appuient ces
observations.
M. Lauche se plaint de ce que le vote
des lois protectrices des travailleurs soit
retardé, que les lois existantes ne soient
pas appliquées comme elles devraient
l'être.
L'orateur dit que le parti socialiste pour-
suivra d'une façon constante l'application
des lois destinées à alléger le labeur de la
classe ouvrière. Certes, la libération du
travail peut être préparée par des réfor-
mes. Mais les ministres sont étouffés sous
le fonctionnarisme. Pour surmonter les
obstacles, les ministres doivent rechercher
le concours de la classe ouvrière.
L'orateur ajoute qu'il a salué l'avène-
ment du ministère du Travail, mais ce
ministère n'a pu donner ce qu'il devait
donner. C'est un ministère qui a copié les
autres. Les socialistes sont des hommes
de réalisation ; ce sont des réformistes.
Mais ils ne veulent appeler réformes que
ce qui apporte au labeur de la classe ou-
vrière un soulagement. ,
M. Viviani après avoir défendu l'admi-
nistration du Travail contre les critiques
de M. Lauche, a conclu ainsi :
Je suis d'aooaricl avec M. Lauche pour amener
les ouvriers à se tenir sur 4e terrain de la léga-
lité ; je me joindrai à lui pour obtenir de la
Chambre le vote des. lois sociales qu'ils atten-
dent, mais je lui demande d'être avec nous,
lorsqu'une loi sociale a été votée, pour ne pas
la dénaturer et l'empêcher de fonctionner. (Ap-
.1n".ri.icoC>-nwY\.anto h rt11-rahp'
JJiaUUU»X71UV*JM 1* ,e,""-V"J
Etre réformiste, cela ne veut pas dire qu'oo
viendra à la tribune de la Chambre faire un
discours et qu'on déposera dans une urne des
bulletins blancs ou bleus, cela veut dire aussi
qu'on se fera t'éducateur de la démocratie, qu'on
ira devant 6lW expliquer la loi et la défendre,
et qu'on saura au besoin, si cette loi se heurte
à des difficultés et à des répugnances, faire son
devoir même contre elle. (AMIaudissenmLs.)
Aucune loi ne résistera, si, comme cela est
arrivé pour la loi des syndicats et pour celle
des retraites, votée à l'unanimité, avant même
qu'elles entrent en application on leur cherche
des tares pour les empêcher de fonctionner.
Etre réformiste, c'est non seulement faire des
ilois. mais encore les faire respecter par l'en-
semble des citoyens, dont aucune catégorie n'est
au-dessus de la souveraineté nationale. (Applav>
dissements au centre et à gauche.)
La suite de la discussion est renvoyée
à l'après-midi.
EN FAVEUR DE LA CHAMPAGNE
M. Klotz, ministre des Finances, dépose
un projet de loi ayan-t pour ob}et de gar
rantir l'origine des vins de Champagne et
demande à la Commission du budget de
faire diligence pour que ce projet puisse
venir en temps utile à l'ordre du jour.
M. Charles Dumont, rapporteur général,
dit que la Commission du bugdet fera les
diligenoes nécessaires.
La séance est levée à midi moins dix.
ES-MIDI
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
La séance est ouverte à deux heures e1
demie sous la présidence de M. Henri
Brisson.
BUDGET DU TRAVAIL
Suite de la discussion igénérale,, *
M. Cels présente des observations sur la
mutualité au nom de la Fédération de la
Mutualité indépendante qui compte 900,000
membres.
Les sociétés de mutualité indépendantes
rencontrent dans l'administration un ad-
versaire irréductible.
L'orateur rappelle • les difficultés qu'a
rencontrées la Société des Prévoyants de
l'Avenir. Cette société, qui compte 600,000
membres et qui possède 120 millions, a
demandé vainement jusqu'ici qu'on lui
permit de répartir une partie de sa for-
tune. La Chambre a voté un projet de ré-
solution en ce sens ; mais le Sénat l'a re-
poussé à la suite d'une intervention du
ministre des Finances. Pourquoi cette so-
ciété n'aurait-elle pas le droit de - s'admi-
nistrer comme elle l'entend ?
C'est la même tactique qui a été adop-
tée à l'égaro de la Société de Colonisation.
En réalité, l'Administration poursuit la
liquidation des sociétés mutualistes et la
spoliation de leurs capitaux.
A la Chambre de dire si elle entend
supprimer ces sociétés q-ui accomplissent
une œuvre sociale et démocratique de cette
impo*4ance.
M. Dubarle appelle l'attention du Gcm.
vernement et de la Chambre sur la situa-
tion faite aux syndicats agricoles. Il ex-
pose qu'un grand nombre de syndicats ont
considérablement étendu leurs services et
appelle l'attention de la Chambre sur l'ar-
rêt de la Cour de oassaMon rendu en date
du 27 mai 1008 qui a mtudit aux syndi-
cats agricoles toute opération d'achat ou
de vente se traduisant par un bénéfice.
A l'heure aetuelle, les s agrico-
les vivent dans un régime précaire. Il est
indispensable d'arriver à un texte défiai
til qUI Précise leurs droits.
M. Berteaux présente des observationn
relatives à l'application de la loi de 1893
sur 1 hygiène et la sécurité des travail
leurs et souligne la nécessité de faire dis-c
paraître ou d'abréger les délais de la misa
en demeure dans beaucoup de cas. Il in-1
dique que l'Association légale pour la prow
tection des travailleurs a longuement déV
battu' la question et que plusieurs vœuxfr
ont été adoptés par le Conseil supérieur.
du Travail tendant à ce que le Gou'C¡erne
ment prenne l'initiative de modifications"
à La loi de 1893. Il prie M. le ministre doi
faire connaître ses intentions et d'indiquée
s'il a besoin d'un léger relèvement de cré,
dit dans le cas où il voudrait saisir de ta6
question le Conseil supérieur du Travail.,
M. Briquet signale les abus commis part
oertaines compagnies d'assurances et pan
les associations patronales qui jouent lej
rôle d'assureurs en ce qui concerne la •dé-
claration d'accident et , les surtes qu'ils
peuvent comporter.
M. Albert Thomas demande au Gouver-i
nement de faire ses efforts pour faire!
aboutir le plus tôt possible la loi sur la!
saisie-arrêt du traitement des fonctionnais
res et insisrte sur la nécessité d'apporie
des modifications au décret du 29 novemi
bre 1904 relatif à la sécurité des ateliers.*
M. Colliard, président de la Commission
dû Travail, répond que la Commission dm
Travail a rapporté dans la précédente lé-l
gislature fo proposition de loi sur la saisies
arrêt des salaires adoptée par le Sénat^
Cette proposition a été reprise. M. nes"
nard a été chargé de la rapporter en mêmtf
temps que la proposition de M. Bonnev-an
relative à la saisie-arrêt des traHementft
des fonctionnaires.
M. Castelin se plaint qu'un certain nom;"
bre de sociétés, qui assurent le risque in*
dividuel et non le risque professionnel"-
échappent à tout contrôle et se iÂvrenÇ
sur tous les points du territoire à toutes»
sortes d'escroqueries et demande à M. laj
ministre de faire rentrer toutes les conw
pagnies d'assurances sous le contrôle d«
l'Etat. -
M. Ajam dit qu'il ne peut pas accepteïl
les conclusions de M. Lauche en ce qui
touche le rôle des compagnies d'assurant
ces dans l'application de la loi des acci..,¡
dents. La loi sur les accidents marche!
aussi bien que possible. Les indemnitési
sont réglées dans un délai assez bref etl
les ouvriers se déclarent satisfaits des }ü,"
gements rendus par les tribunaux. -
M. Lhopiteau regrette que certains inS*
pecteurs généraux, sous prétexte d'assureri
l'application de la loi, aboutissent à en|e-»
ver aux travailleurs le moyen de gagner
leur vie.
Discours du ministre
M. Lafferre, ministre du Travail, répont
aux divers points soulevés dans la diseuse
s-iongénéraJ.e.
Le gouvernement se préoccupe de la trè$
intéressante question soulevée par M. Né<
ron en ce qui concerne les rubaniers dd
la Loire ; mais la solution ne peut êtrej
obtenue sans un examen approfondi.
Pour ce qui est de la fermeture coniple"
te des Halles centrales le lundi, dont Il
parlé ce matin M. Bories, elle résulte dei
l'application de la loi sur le repos hebdo*
madaire. après accord complet entre letl
patrons et leur personnel.
Il est partisan, sur la question des sy.n:..
dieats agricoles, dont a parlé M. Dubarlel
de l'extention de la loi de 1884 dans 1«
sens de la proposition de M. Millerand.
Le Gouvernement, sur les points indw
qués par M. Berteaux de la loi de 1893^
relative à la sécurité, à l'hygiène des tra-
vailleurs, cherchera la meilleure applica*
tion de la loi.
Il verra si le dépôt d'un projet modifiant
cette loi dans le sens indiqué par M. Ber*
teaux sera cette solution.
Pour ce qui est de la loi sur l'opposatioif
en matières de salaires, il appartiendra et
la Chambre de fixer une séance pour dis-t
cuter cetîc question.
L'application de la loi sur les accidenté
du travail d'après M. Lauche, est annihi-*
lée, en fait, par certaines circulaires dea(
compagnies d'assurances que oelles-cfi
n'ont garde de faire connaître au Gouvec-
nement.
Pourquoi, a dit M. Lauche, celui-ci ner
leur impose-t-il pas l'obligation de lui fai-i
re parvenir ces circulaires ?
Le ministre ne peut que s'attacher à as*,
surer l'application de la loi. Il le fait do
son mieux, non seulement en signalant 8l
son collègue de la justice les actes qu'il
juge répréhensibles, mais en s'attachant
surtout à prévenir les obus.
L" gouvernement eSl embarrasse quand
il entend M. Castelin l'inviter à soumettre¡
à son contrôle toutes les sociétés d'assil*
rances et de prévoyance sans -exception;
et M. Ceis protester contre le contrôle ins*
titué sur certaines sociétés.
Ces deux solutions ont l'une et l'autre!
leurs inconvénients et leurs avantages.
Quant aux sociétés dont a parlé M. OTs>
le Gouvernement est tenu à d'autant plus!
de réserve. que la question est soumise
aux tribunaux.
il reconnaît, d'ailleurs, que lenr bonne
loi a pu être complète quand eltes ont cru
être en dehors du contrôle officiel prow
à sauvegarder tous les intérêts en canse..
Le ministère du Travail est. avant toU%
un organe d'étude dont tout l'effort viser
à assurer un meilleur aménagement dut
travail. L'inspection du travail s'exerça
sans aucune intervention parlementaire.
Le ministère du Travail a le devoir d'a.:'
surer un juste équilibre entre le travail
et le patronat. Il se préoccupe surtout da
la protection des faibles. ,
14 législation des caisses d'épargne tD.Ir
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