Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-01-28
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 28 janvier 1911 28 janvier 1911
Description : 1911/01/28 (N14932). 1911/01/28 (N14932).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7568765h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
-, --' *•1**32. — 9 VENTOSE.
., .: CINQ csxtikes LI msmmm
SAKEÎ2I 28 JAHVJER 1811. — H-
*
¡
ANNONCES
an SUREAUX DU JOURHÀL
De rue de Ch&teaa-cTBaa — Portai
(t CfcM MM. LAGRANGE, CERP el 0"
9, plê/u de la Bourse, ê
Adresse Télégraphique: XIX* SlteLa - PARIS
.-, ABONNEMENT9
bmb mou au amsi
WM lrWnr» 6 t, if MM!
Département» Vf. UE^f M fi
Union Postale 9 f. il U9 ù
fies abonnements sont reçus «an» tndp
dans tous les Bureaux de Poste
';' --
Tuapnome - 488.14
Il t tara ii soir i 2 lems ù ié, Us. tu loitIaftrt: Idiotu 143*93
FONDATEUR: EDMOND ABOUT
, ''IIit
TELEPHONE 438.14 -
Adresser lettres et mandais à rAdministrateur'
- 1
, ADMINISTRATION & RÉDACTION : 53, rua du Châteaurd'Eau : Téléphone 488-14. De 9 heures du soir à 2 heures du matin, 123, rue Montmartre : Téléphone 143-93
TRIBUNE LIBRE
_.-'-._
La Politique des Apparences
———————— ——————
Il y a, dans l'action po-
litique du -- parti socialiste
révolutionnaire, une dua-
lité qui complique singu-
lièrement l'effort de trans-
formation qui se poursuit
1m ce moment et auquel veulent travail-
ler tous ceux qui, de bonne foi et sincè-
rement, estiment qu'un nouvel état
Des: choses sociales doit être institué.
Si on fait le départ, dans le parti
Socialiste, entre les hommes qui sont
honnêtement attachés à la poursuite
'd'un haut idéal d'ordre et de justice,
Ne ceux qui, sous le couvert d'un pro-
gramme de généreuses aspirations, ne
Sont que des démagogues sans convic-
tion, ne visant que la satisfaction cTap-
pétits particuliers en prétendant ne
servir que la cause prolétarienne, on
constate qu'entre les sentiments de ces
hommes et ceux de la majorité des ré-
publicains de gauche il n'y a rien qui
les sépare irréductiblement. Bien plus,
les points de contact sont nombreux qui
résultent de vues communes et de prin-
cipes identiques. Alors pourquoi ces
oppositions et pourquoi ces conflits ?
C'est que, — nous semble-t-il bien,
- le parti socialiste pratique sur-
tout une politique d'apparences. C'est
la vertu capitale du socialisme et sur-
tout de la masse plébeienne qui le com-
pose, d'avoir la foi. Cette fermeté d'en-
thousiasme, cette confiance, cette disci-
pline, cet attachement, en quelque sorte
religieux, à des dogmes et à des auto-
rités, constituent la singularité du par-
ti socialiste et forment sa puissance.
Dans la modification qui s'est opérée si
radicalement dans le domaine de la foi,
dans l'évolution qui s'est accomplie si
rapide dans la pratique des religions,
c'est dans le socialisme que s'est trans-
portée la plus grande part des sent
ments de « religiosité », qui disparais-
saient par ailleurs. Si dans ce même
moment, le socialisme s'était efforcé de
créer une morale nouvelle, s'il avait
tenté de dresser des règles inédites de
la conduite des hommes entre eux se-
lon des principes de solidarité et de
justice, il eût accompli ou conunencé
d'accomplir l'oeuvre de la plus haute et
de là plus noble humanité. Il semble
bien qu'il ait passé à côté de cette tfoh#1
et que chaque jour q li s'écoule l'en éloi-
gne davantage.
On sait les tendances qui, aujour-
d'hui, paraissent, devoir - l'emporter
dans la politique socialiste : politique
de haine et de guerre. C'est là une er-
reur redoutable. Elle ajourne à de longs
temps dans l'avenir l'avènement de cet-
te puissance populaire sur laquelle ce-
pendant nous voulons quand même fon-
der nos meilleures espérances. Car, il
n'en faut pas douter, c'est par le peu-
ple que se font les grandes choses, par-
ce que c'est lui qui représente la plus
grande somme de « foi » et que c'est
seulement par la foi que s'accomplis-
sent les grandes commotions humai-
nes. Mais l'évolution, la révolution si
l'on veut — dans le sens de constitu-
tion d'un ordre social nouveau — ne
peut se faire que par l'alliance de la
foi et de la raison. Or, la raison, au
moins dans les manifestations publi-
ques, le parti socialiste la sacrifie pour
satisfaire évidemment à cette fraction
de politiciens démagogues dont je par-
lais tout à l'heure, esprits inclassés,
anarchistes de nature ou révolution-
naires d'intérêt, tout cet élément en
déséquilibre continuel ou d'appétits in-
satiables. C'est la politique des appa-
rences. Au fond, en effet, les mêmes
hommes, qui cèdent à cette pression des
éléments d'agitation inféconde, savent
très bien que c'est là une faute. Ils
croient devoir la commettre. On doit
penser qu'ils se trompent et qu'ils font
, ;-nrvf» socialiste, avec un?
grande partie de sa vertu et de sa pro-
bité, beaucoup de sa puissance.
Veut-on saisir par un exemple com-
b: Dre^hes l'une de l'autre la
conception pratique radicale de l'évo-
lution sociale et la conception person-
nelle de Jaurès de cette même évolu-
tion.
'« La révolution sociale ne sera pas
un spectacle annoncé pour tel jour. Le
rideau ne se lèvera pas au signal frap-
e par un régisseur. La révolution so-
ciale se fera tous les jours, profondé-
ment, intérieurement. Elle se fera par
l'effort quotidien du prolétariat consti-
tuant son unité. C'est dans le sens de
cette action vivante, continue, progres-
sive que le parti socialiste a défini sa
politique dans son Congrès de Toulou-
se. C'est par cette politique qu'il se-
ra vraiment fort quand il saura l'appli-
quer en toute hardiesse et persévéran-
ce. C'est par là ausi, c'est par cet es-
prit d'action incessante et libre que se,
réconcilieront le socialisme et le syndi-
calisme. De son côté, le syndicalisme;
est éminemment réaliste. Les militants,
précisément parce "qu'ils vivent avec
les ouvriers, savent quels formidables
obstacles s'opposent encore à l'entière
émancipation du prolétariat ; ils sont
bien loin de méconnaître le prix des
efforts successifs et des conquêtes par-
tielles. Ceux mêmes qui se représen-
tent volontiers le dénouement suprême
sous forme de grève générale, révolu-
tionnaire et expropriatrice, savent bien
et rie cessent de répéter qu'elle ne peut
résulter que d'me immense et lente
éducation. »
Mais c'est tout à fait notre sentiment.
Ainsi définie, l'action du parti socialiste
ne peut être que favorable au progrèti
social. Poursuivre par « l'effort prolé-
tarien » l'intervention grandissante do
la force populaire « dans un esprit
d'action incessante et libre » ; teniij
compte « des obstacles qui s'opposent
à l'entière libération du prolétariat » ;■
connaître « le prix des efforts successifs
et des conquêtes partielles » et attendre
le résultat final (, d'une immense et len-
te éducation », c'est la politique « réa-
liste » et j'ajoute honnête du parti so-
cialiste.
Mais alors pourquoi à côté de celle-la
cette politique des apparences du plus
mauvais des théâtres, du plus indigne
des cabotinages, celle qui laisse croire
que la « révolution sociale sera un
spectacle à jour fixé et que le rideau se
lèvera au signal frappé par un régis-
seur ».
C'est cette pièce-là que, sur l'annonce
des plus détestables dramaturges de la
littérature anarcho-révolutionnaire, trop
d'âmes simples et croyantes attendent
dans le prolétariat. Ils ont pris leur
place au parterre et ils attendent qu'on
frappe les trois coups. Il serait
temps de les prévenir qu'il y aura cer
tainement relâche. C'est une question
de simple probité.
A. CERVAIS,
Sénateur de la Seine.
♦
LA POLITIQUE
URGENCE D'ABOUTIR
Illaut que la Commission de
l'Enseignement, où se sont
groupés, hier, en nombre les
démocrates, aboutisse vite,
aboutisse à un vote décisif. Il
y a, en effet, une sérte de questions
brûlantes à régler et celles qui divisent
aujourd'hui MM. Dessoye et Buisson
ne sont pas les plus graves.
Le danger qui menace l'Ecole a été
signalé, maintes lois, ici. Certains de
nos confrères ont déclaré bien haut que
nous exagérions et que notre thèse
était une thèse complaisante destinée à
gêner l'action gouvernementale et à
jeter le discrédit sur la politique de
Vapaisement.
Hier, dans un article au Temps, qui
ne croyait pas récemment-aü péril dont
nous nous sommes si fréquemment in-
quiétés, apparaît l'aveu de la situation
délicate.
Sans donner un acquiescement à l'ar-
ticle de-notre confrère dans sa teneur
totale,nous retiendrons une déclaration
qui nous est précieuse.
« Le personnel Enseignant, dit le
Temps, est déjà assez guetté par les
adversaires de l'école laïque - pour
qu'on ne leur fournisse pas ce grief. »
(Il s'agit du rôle de juges que la Com-
mission est appelée à attribuer auoo
instituteurs en matière de grèves sco-
laires.)
Oui, le personnel enseignant est
guetté. Nous pensons, nous, qu'il est,
par endroits, îraqué. Et nous ajoutons:
« Il y a urgence d'aboutir ».
Car, quand on aura réglé la question
de Vobligation scolaire, il faudra défen-
dre les instituteurs et défendre l'école.
Nous le rappellerons ici même — sans
nous lasser — jusqu'à ce que l'opinion
parlementaire soit réellement émue.
LES ON-DIT
- -
NOTRE AQEND
Aujourd'hui vendredi 1
Lever du soleil : 7 h. 40 du matin-
Coucher du soleil : 4 h. 46 du soir.
Lever de la lune : 6 h. 5 du soir.
* Coucher de la lune ; 1 h. 28 du matin.
AUTREFOIS
Le Rappel du 28 janvier 1875 1
Hier, ont eu lieu les obsèques de notre
regretté confrère et ami Paul Foucher.
Le deuil était conduit par Victor Hugo et
par le gendre du mort, M. Ancelet. Derriè-
re eux, marchait M Léopold Hugo, neveu de
.Victor Hugo.;
AUJOURD'HUI
partage en famille.
Cette amusante aventure serait, paraJUl,
arrivée tout récemment à la reine-mère
d'Italie.
Elle villégiaturait — le verbe est-il con-
sacré par l'Académie ? — elle villégiaturait
en Sicile. Sur sa route, se promenant un
peu au hasard en pleine campagne, elle
rencontre une fillette gentille qui surveil-
lait, tout en tricotant, les « ébats » de son
petit frère. Elle s'approche.
« Comme tu tricotes gentiment, fillette, lui
dit-elle, comme tu me parais travailleuse.
Me voudrais tu faire pour ma fête, une
paire de bas comme ceux-ci ? — Mais oui,
Madame. — Eh bien alors, entendu, tu
m'enverras les bas, à cette adresse, villa
royale, Palerme H.
Au jour convenu, les bas arrivent avec,
pour les ralrjp accueillir, un mIgnonnet com-
pliment de la jeune fille. La reine répond,
en se faisant connaître, et elle envoie, en
récompense, une paire de bas dont l'un
était rempli de pièces d'or et l'autre de
bonbons. Quelques jours après, ce petit
billet d'elle :
« Ma chère enfant, quel bas t'a fait le
plus de plaisir ? o
L'enfant répondit : « Madame la reine,
merci, mais hélas, aucun bas ne m'a fait
plaisir ; mon père a pris celui où vous
aviez mis de l'or ; mon frère a pris celui
où vous aviez mis les bonbons J).,
Fausse sortie
M. André Lefèvre, sous-secrétaire d'Etat
aux finances, étant cité devant la cour d'as-
sises des Bouches-du-Rhône pour le 4 fé-
vrier, annonce qu'il va donner sa démission
parce que, dit une note d'allure officieuse,
« il ne serait pas convenable de mettre fa-
ce à face dans un prétoire de justice un
membre du Gouvernement et un avocat gé-
néraI, fonctionnaire représentant l'action
publique t.
Voilà qui est bien dit et bien pensé.. Mais
comme a autre part - 1n cauda venenum
— la note déclare qu'il « restera démis-
sionnaire pendant toute la durée du pro-
cès 3», ce qui exprime clairement que M.
Lefèvre redeviendra sous-secrétaire comme
devant, dès le prononcé de la sentence, on
a l'impression que l'accusé s'est donné bien
du mal pour obtenir un effet qui ne sera
pas produit. -
L'espèce de dédoublement de personna-
lité auquel s'essaie M. André Lefèvre res-
semble à ce petit exercice mental préconisé
par certains théologiens pour tranquilliser
les consciences timorées.
Puisqu'aussi bien chacun sait qu'il s'agit
d'une démission « pour rire », M. le souis-
secrétaire d'Etat peut considérer que tout
le monde lui tient compte de sa bonne vo- :
lonté et le dispense de donner suite à ses
projets.
- Le bon peuple de France n'est pas si
formaliste! - w v.' ,.
-- » .-
Fédération des Fonctionnaires
.: --'
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est au-
jourd'hui que s'ouvre, dans le grand am-
phithéâtre du Conservatoire des arts-el-mé-
tiers, 292, rue Saint-Martin, le congrès an-
nuel de la Fédération des association pro-
fessionnelles des ministères et administra-
tions de l'Etat.
, »
Ot) se Varrache
-'"
■ r -t *
> ♦j"1 *
Trente cités grecques se disputent l'hon-
neur d'avoir vu naître Homère. Deux vil-
les méridionales veulent à toute force ac-
caparer M. l'évêque Guillibert qui, pour
bien faire, devrait adopter la tactique du
policeman au théâtre des marionnettes et,
tiraillé de droite et de gauche, se couper
brusquement en deux pour faire plaisir à
Toulon et à Fréjus.
A la vérité, si « Sa Grandeur » cède à
son propre sentiment, elle lâchera froi-
dement Fréjus où il semble que l'existence-
lui soit devenue pénible.
Et la façon dont elle demande l'hospitalité
aux Toulonnais est vraiment touchante :
« .S'il plaît à votre initiative de trou-
ver à Toulon un humble coin indépendant
pour y déposer le bâton de l'apôtre. »
Mais oui, mais oui, monseigneur ! Il ne
; manque pas à Toulon d'humbles coins in-
dépendants pour déposer votre bâton ! On
j vous trouvera au besoin un hôtel conforta-
ble avec vue sur la mer et chauffage cen-
tral.
A noter en passant que le bâton en ques-
tion est pour le moîlis en argent ciselé et
que si l'émule de Saint Paul se permet, à
l'imitation du grand apôtre, do secouer la
poussière de sa sandale sur la cité ingra-
te, il le fait avec une sandale de soie, bro-
dée.
Le sort des apôtres s'est rudement amé-
lioré depuis Jésus-Christ 1 -
UN DOCUMENT SCANDALEUX
â la fpaîrçe de r £ \llerrçagrçe
— UIIW<
Nous avons reçu de M. Villemin, prési-
dent de la Fédération nationale des entre-
preneurs du bâtiment, la lettre suivante :
Paris, le 25 janvier 1911.
Monsieur le directeur
du journal le Bappel,
53, rue du Château-d'Eau, Paris.
Monsieur,
Je vous requiers d'insérer, dans votre pro-
chain numéro, à la place où a paru l'article
« Un document scandaleux » et en réponse au
dit article, la déclaration suivante :
« Il est absolument faux que la Fédération
« nationale française du Bâtiment et des Tro-
« viaux publics, dont j'ai l'honneur d'être le
« président, ait provoqué un projet d'entente
« avec la Fédération nationale des Entirepre-
« neurs alleonaruds, pour que, dans le cas où
« les entrepreneurs, soit de France, soit d'Alle-
« magne, prononceraient un lock-out, leurs ou-
« vri-eirs né pussent aller se faire embaucher
« dans l'autre pays.
« En sa qualité de memlbre adhérent du Con-
« grès international de rindustrfe, du Bâtiment
« et des Travaux publics, la Fédération fran-
« çaise a reçu de la Fédération nationale des
« Entrepreneurs allemands le projet d'entente
« pour le cas de lock-out que votire journal a
« publié.
« Comme président de la Fédération nationale
« française, j'avais le devoir de soumettre cette
« proposition aux Fédérations régionales qui la
« composent.
« J'ai fait cette communication sans aucune
« espèce de commentaires.
« Les réponses des Fédérations régionales
« étant parvenues au Bureau, colui-ci a décidé,
« à l'unanimité, de ne pas prendre en considé-
« ration la proposition allemande.
« Je veux m'en tenir à ce simple exposé, qui
« rétablit la vérité des faits et qui suffit à met-
« fcre à néant des imputations et des commen
« taires que je considère comme dénués de foute
« importance. »
Agréez, Monsieur, mes salutations.
Le Président,
VILLEMIN.
Cette lettre, que nous avons reçue hier
àprès-midi seulement, avait été dès avant-
hier communiquée à notre confrère la Ré-
publique française, qui la publiait hier ma-
tin.
M. Villemin — qui est un grand innova-
teur en toutes choses — a tenu à démon-
trer ainsi qiuo sa courtoisie était à la hau-
teur de sa logique.
Qr, la logique de M. Villemin est vrai-
ment impressionnante.
Il ne peut parvenir à écrire deux lettres
ni même deux phrases, sans que la secon-
de soit exactement en opposition avec la
première.
Ainsi après avoir sentencieusement dé-
claré qu'il considère nos commentaires
« comme dénués de toute importance », M.
Villemin s'empresse de nous écrire une
lettre de deux pages pour tenter de les ré-
futer.
Sans y parvenir d'ailleurs.
Car si, dans la lettre qu'il nous adresse,
M. Villemin affirme n'avoir accompagné le
projet de cartel de la nation amie (l'Alle-
magne) d'aucun commentafre, dans la let-
tre circulaire qu'il adressait aux Chambres
syndicales affiliées à sa Fédération M. Vil-
lemin accompagnait ce document des com-
mentaires suivants :
« Le Conseil de la Fédération nationale,
en sa séance du 16 novembre, a fait- con-
fiance à son bureau pour étudier le con-
trat de défense patronale proposé par M.,
Fritz, de Berlin, entre la Fédération al-,
lemande et la Fédération française. ».
Et M. Villemin ajoutait :
« Je vous prie de vouloir bien me faire
connaître le plus tôt qu'il vous sera possi-
ble les observations que sa lecture vous
aura suggérées 2.
Nous ne pouvons donc que répéter ce
que nous disions hier.
Il ne s'agissait pas d'une simple trans-
mission sans commentaires, mais bien d'u-
ne élude en vue de laquelle la Fédéra-
tion française avait fait confiance à son
bureau présidé par M. Villemin, et à la-
quelle M. Villemin demandait aux fédéra-
tions régionales de coopérer.
Evidemment, tout mauvais cas est nia-
ble, Êt M. Villemin, main tenant que son
projet d'entente avec la nation amie (l'Alle-
magne) a échoué grâce à l'opposition des
syndicats de province, feint d'avoir rempli
uniquement la modeste fonction de boîte
aux lettres.
Pour une fois savez-vous, comme dit Mlle
Beulemam, M. Villemin est vraiment trop
modeste !
, A LA CHAMBRE
-::+-e < — j
Les retraites ouvrières -k
L'indemnité parlementairei-
L-
I .JI.. 1
r -
M. Chéron, rapporteur, et M. Lafferre, ministre du travail, ex,
posent le fonctionnement de la loi. — L'Office du Travail
érigé en direction. — Les Quinze-Mille. — Discours
de M. Berteaux. — L'indemnité actuelle est
maintenue.
- - *
Physionomie de la Journée
Il est des morts qu'il faut qu'on tue.
Et tel a été l'avis de la Chambre lors-
qu'elle décida, hier soir, à l'unanimité
de ses membres, de délibérer, séance
tenante, sur quelques propositions re-
latives à la réduction de l'indemnité
parlementaire. Ce geste, comme J'expli-
qua, aux applaudissements de l'assem-
blée, l'honorable M. Berteaux, consti-
tuait un véritable acte de camaraderie.
Depuis quelque temps, en effet, on pou-
vait apercevoir ou bien affalés à leur
banc ou bien traînant dans les couloirs
une existence lugubre un certain nom-
bre de députés, jeunes pour la plupart,
qui, l'an dernier, avaient débarqué au
Palais-Bourbon pleins de me et d'ar-
deur. D'où provenait leur soudaine mi-
sère ? On l'apprit par leurs propres
confidences. Ces malheureux, qui s'é-
taient fait élire sur la fameuse question
des Quinze Mille, avaient,au début de la
législature, déposé des motions concor-
dantes avec leurs engagements électo-
raux. Or, comme les circonstances
,persistaient à empêcher la mise à l'or-
dre du jour de ces propositions, leurs
auteurs se sont vus dans la pénible ex-
trémité de toucher, chaque mois, une
indemnité parlementaire incompatible
avet le repos de leur conscience.Et c'est
pour mettre fin à ce supplice de leurs
jeunes collègues que les anciens réso-
lurent de noyer en un tour de main et
l'affaire des Quinze Mille et les remords
de M. Fleury-Ravarin, administrateur
de sociétés financières.
Quelques instants plus tard,la Cham-
bre libéra la conscience de ces mes-
sieurs. Et lorsque le résultat du vote
eût été proclamé, on remarqua plus
d'un joyeux sourire sur des visages
longtemps crispés. Le 31 janvier mar-
quera une date inoubliable pour MM.
Patureau-Mirand, Maître et Fougère,
députés anti-quinzemillistes, si l'on
peut dire. Au fond, nous ne le croyons
pas•
- Lucien WOLF.
1 o>J1i
SÉANCE DU MATIN
La séance est ouverte à neuf heures, sous
la présidence de M. Henri Brisson.
BUDGET DU TRAVAIL
La Chambre reprend la suite de la dis-
cussion du budget du ministère du travail
et de la prévoyance sociale.
M. Bouvéri, dans la discussion généra-
le des chapitres relatifs aux retraites oir
vrières, dit que, comme mutualiste profon-
dément dévoué à la cause, il ne peut s'as-
socier à l'opinion exprimée par M. Lairol-
le sur le rôle des sociétés de secours mu-
tuels en matière de retraites. Ces sociétés
ont un but immédiat, c'est de venir en aide
à leurs membres en cas d'accident ou de
maladie ; faire des retraites, ce serait au"
dessus de leurs forces.
L'orateur demande à M. le ministre com-
ment il pourra exiger des versements, en
1911 et 1912, de la part des viticulteurs qui
n'ont pas même une espérance de récolte
pour l'année prochaine.
M. Néron demande à M. le ministre des
explications sur la situation qui va être fai-
te aux chefs d'ateliers d'une intéressante
catégorie d'ouvriers travaillant à domicile.,
Il s'agit des ouvriers rubaniers de la Loire
et de la Haute-Loire, au nombre de 26.000.
Devra-t-on les considérer comme des assu-
jettis obligatoires ou facultatifs ?
Il y a là des distinctions très délicates à
faire et il faut espérer qu'il en sera tenu
compte dans les règlements d'administra-
tion publique. Il s'agit, en effet, de sauve-
garder une industrie digne d'intérêt.
Discours du rapporteur
-M. Chéron, rapporteur, fait observer
qu'aucun des orateurs précédents n'a con-
testé que la loi du 5 avril 1901 répondit à
un véritable besoin social1 et ne fût inspi-
rée par un sentiment de justice. Si elle est
perfectible, elle est dès à présent bonne,
car elle. constitue pour les travailleurs un
bienfait matériel et moral. Ceux qui la dé-
nigrent ici et au dehors ne la connaissent
pas.
Elle entrera en vigueur le 3 juillet et tous
les bons Français contribueront à l'appli-
cation de cette loi sociale dont nous pou-
vons être fiers.
Elle s'appliquera à 12 millions d'indivi-
dus divisés en deux catégories, les asso-
ciés obligatoires et les associés facultatifs.
C'est à 65 ans qu'ils auront droit à la reJ
traite sauf certaines exceptions. Il y aura
une double amélioration à réaliser ulté-
rieurement.
L'orateur examine les différents systè-
mes qui ont été proposés pour assurer le
fonctionnement de la loi et précise les ca-
ractères généraux du système qui a été déS
finitivement adopté. 1
Ce système détcongestionoo le serricd
central et les mairies et confie aux préletsf
la phis grosse partie de l'application de la
loi. Il sera dressé dans chaque commune
une liste des assurés obligatoires résidant
dans la commune. Les intéressés gardent
le choix de leur caisse d'assurance. Dansi
Je cas où ils n'auront pas fait choix d'ooet
baisse d'assurance, la caisse nationale deg
retraites sera désignée d'office. ;
C'est le préfet qui, au vu de la listel
établira les cartes : la carte d'identité el
la carte annuelle. Ces cartes seront remi-
ses à l'assuré. Chaque année, le préfet fe.,
ra parvenir une carte nouvelle à l'assuré^
en échange de la çarte recouverte de tim
bres. Le décompte des timbres, la répartiÏ
tion entre les caisses d'assurance, J'envoi
des cartes, toutes les formalités qu'exigé
le fonctionnement de la loi, seront remr-
plies à la préfecture. t
Les versements s'effectueront à l'aide da
timbres-retraite ou par l'intermédiaire &.
organismes collecteurs. Il y aura flhois gTaiK
des catégories de timbres : le timbre miit4
te, qui représente le versement commun du
salarié et de l'employeur — ce sera le tnnn
bre le plus fréquemment employé — ; 1er
timbre de l'employeiur — dans le cas où!
l'assuré effectuera des versements par l'in-
termédiaire d'une société de secours muh
tuels — ; le timbre de l'assuré — dont ce-*
lui-ci fera usage quand il effectuera des
versements supérieurs à ceux auxquels le
patron est tenu.
L'orateur passe au fonctionnement deat
organismes collecteurs et des caisses d'as-
surance. -, ..,4
Le succès de l'application de la loi Ge'"
pendra du zèle que le Parlement mettra à
la vulgariser. Quand le Pays sera éclairéf
sur sa portée, il répondra par un acte d.
confiance dans la République pour une loi •
qui est à la fois une grande manifestatMHtj
et une grande espérance.
Discours du ministre
M. Lafferre, ministre du travail, répond
aux orateurs qui ont pris part à la discos?
sion. l'
Les règlements d'administration publi
que destinés à assurer l'application de Irf
loi ont été mis en discussion au CopseIlf
d'Etat mardi dernier. Il y a lieu d'espéçc®
que le Conseil d'Etat fera diligence poun
que la loi soit appliquée à la date du 3
juillet.
D'autre part, le Conseil supérieur de lat
mutualité a obtenu satisfaction, dans oeaf
règlements, sur tous les points qui ont mo-
tivé des observations, sauf en ce qui to-Ur.
che le droit qu'il a réclamé, .pour les socié"
tés, de faire la collecte des assurés qui ne
font pas partie des groupements mutu.aLi
tes. - .-
1 En ce qui touche le taux de 4 fr. 50 %, il
n'a jamais été question de rien modifier aux
conditions dans lesquelles il est actuelle-
ment donné aux sociétés de secours m.
tuels.
Relativement à la proposition qui a pour,
but d'autoriser l'aliénation du fonds com-
mun inaliénable, le Gouvernement n'ou«
bliera pas qu'il est défenseur naturel de lat
mutualité.
Par ailleurs, les tables de mortalité, dont
on a réclamé l'établissement, seront prê-
tes dans une quinzaine de jours.
L'orateur répond aux questions poséea
par M. Bouveri au sujet des assurés de 65
ans, qui sont daHs le cas de réclamer une
pension d'assistance, et dit que le Gouver-
nement est tenu d'appliquer l'article 7 de
la loi.
En ce qui concerne les chefs d'atelier,
dont a parlé M. Néron, ils sont, au regarj
de la loi, dans la situation des assurés fa-
cultatifs. Quant au compagnon qui fait
marcher le second métier, il est un assuré
obligatoire, et le chef d'atelier devra, eta
ce qui le concerne, effectuer, comme em-
ployeur, 10 versement patronal prévu par la
loi. Si le compagnon est un membre de la
famille, il n'est pas un assuré obligatoire.'
Le ministre passe à l'examen des systè-r
mes qui ont été proposés pour assurer la
fonctionnement de la .loi et dit que le sys-
tème auquel la Commission extraparlemen-
taire s'est ralliée s'inspire d'une pensée
d'assez large décentralisation.
La suite du discours de M. le ministre
est renvoyée à la séance de l'après-midi,
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
La séance est ouverte à deux heures et
demie, sous la présidence de M. Etienne,
vice-président. -
BUDCET DU TRAVAIL
M. Lafferre, ministre du travail, conti-
nuant son discours dans la discussion gé-
nérale sur les chapitres relatifs à la loi
des retraites, dit qu'il est nécessaire de
faire toucher du doigt le mécanisme de la
loi.
Les maires dressent la liste nominative
des assurés. Cette liste est transmise aux
préfets accompagnée des bulletins de renr
seifrnements : préfets transmettent ces
bulletins aux caisses d assurances après
avoir établi les cartes d'identité. Le maire,
reçoit la Par'p d'identité des mains dij
préfet et la i. a. ï s met, à l'intéressé. La CZ,
., .: CINQ csxtikes LI msmmm
SAKEÎ2I 28 JAHVJER 1811. — H-
*
¡
ANNONCES
an SUREAUX DU JOURHÀL
De rue de Ch&teaa-cTBaa — Portai
(t CfcM MM. LAGRANGE, CERP el 0"
9, plê/u de la Bourse, ê
Adresse Télégraphique: XIX* SlteLa - PARIS
.-, ABONNEMENT9
bmb mou au amsi
WM lrWnr» 6 t, if MM!
Département» Vf. UE^f M fi
Union Postale 9 f. il U9 ù
fies abonnements sont reçus «an» tndp
dans tous les Bureaux de Poste
';' --
Tuapnome - 488.14
Il t tara ii soir i 2 lems ù ié, Us. tu loitIaftrt: Idiotu 143*93
FONDATEUR: EDMOND ABOUT
, ''IIit
TELEPHONE 438.14 -
Adresser lettres et mandais à rAdministrateur'
- 1
, ADMINISTRATION & RÉDACTION : 53, rua du Châteaurd'Eau : Téléphone 488-14. De 9 heures du soir à 2 heures du matin, 123, rue Montmartre : Téléphone 143-93
TRIBUNE LIBRE
_.-'-._
La Politique des Apparences
———————— ——————
Il y a, dans l'action po-
litique du -- parti socialiste
révolutionnaire, une dua-
lité qui complique singu-
lièrement l'effort de trans-
formation qui se poursuit
1m ce moment et auquel veulent travail-
ler tous ceux qui, de bonne foi et sincè-
rement, estiment qu'un nouvel état
Des: choses sociales doit être institué.
Si on fait le départ, dans le parti
Socialiste, entre les hommes qui sont
honnêtement attachés à la poursuite
'd'un haut idéal d'ordre et de justice,
Ne ceux qui, sous le couvert d'un pro-
gramme de généreuses aspirations, ne
Sont que des démagogues sans convic-
tion, ne visant que la satisfaction cTap-
pétits particuliers en prétendant ne
servir que la cause prolétarienne, on
constate qu'entre les sentiments de ces
hommes et ceux de la majorité des ré-
publicains de gauche il n'y a rien qui
les sépare irréductiblement. Bien plus,
les points de contact sont nombreux qui
résultent de vues communes et de prin-
cipes identiques. Alors pourquoi ces
oppositions et pourquoi ces conflits ?
C'est que, — nous semble-t-il bien,
- le parti socialiste pratique sur-
tout une politique d'apparences. C'est
la vertu capitale du socialisme et sur-
tout de la masse plébeienne qui le com-
pose, d'avoir la foi. Cette fermeté d'en-
thousiasme, cette confiance, cette disci-
pline, cet attachement, en quelque sorte
religieux, à des dogmes et à des auto-
rités, constituent la singularité du par-
ti socialiste et forment sa puissance.
Dans la modification qui s'est opérée si
radicalement dans le domaine de la foi,
dans l'évolution qui s'est accomplie si
rapide dans la pratique des religions,
c'est dans le socialisme que s'est trans-
portée la plus grande part des sent
ments de « religiosité », qui disparais-
saient par ailleurs. Si dans ce même
moment, le socialisme s'était efforcé de
créer une morale nouvelle, s'il avait
tenté de dresser des règles inédites de
la conduite des hommes entre eux se-
lon des principes de solidarité et de
justice, il eût accompli ou conunencé
d'accomplir l'oeuvre de la plus haute et
de là plus noble humanité. Il semble
bien qu'il ait passé à côté de cette tfoh#1
et que chaque jour q li s'écoule l'en éloi-
gne davantage.
On sait les tendances qui, aujour-
d'hui, paraissent, devoir - l'emporter
dans la politique socialiste : politique
de haine et de guerre. C'est là une er-
reur redoutable. Elle ajourne à de longs
temps dans l'avenir l'avènement de cet-
te puissance populaire sur laquelle ce-
pendant nous voulons quand même fon-
der nos meilleures espérances. Car, il
n'en faut pas douter, c'est par le peu-
ple que se font les grandes choses, par-
ce que c'est lui qui représente la plus
grande somme de « foi » et que c'est
seulement par la foi que s'accomplis-
sent les grandes commotions humai-
nes. Mais l'évolution, la révolution si
l'on veut — dans le sens de constitu-
tion d'un ordre social nouveau — ne
peut se faire que par l'alliance de la
foi et de la raison. Or, la raison, au
moins dans les manifestations publi-
ques, le parti socialiste la sacrifie pour
satisfaire évidemment à cette fraction
de politiciens démagogues dont je par-
lais tout à l'heure, esprits inclassés,
anarchistes de nature ou révolution-
naires d'intérêt, tout cet élément en
déséquilibre continuel ou d'appétits in-
satiables. C'est la politique des appa-
rences. Au fond, en effet, les mêmes
hommes, qui cèdent à cette pression des
éléments d'agitation inféconde, savent
très bien que c'est là une faute. Ils
croient devoir la commettre. On doit
penser qu'ils se trompent et qu'ils font
, ;-nrvf» socialiste, avec un?
grande partie de sa vertu et de sa pro-
bité, beaucoup de sa puissance.
Veut-on saisir par un exemple com-
b: Dre^hes l'une de l'autre la
conception pratique radicale de l'évo-
lution sociale et la conception person-
nelle de Jaurès de cette même évolu-
tion.
'« La révolution sociale ne sera pas
un spectacle annoncé pour tel jour. Le
rideau ne se lèvera pas au signal frap-
e par un régisseur. La révolution so-
ciale se fera tous les jours, profondé-
ment, intérieurement. Elle se fera par
l'effort quotidien du prolétariat consti-
tuant son unité. C'est dans le sens de
cette action vivante, continue, progres-
sive que le parti socialiste a défini sa
politique dans son Congrès de Toulou-
se. C'est par cette politique qu'il se-
ra vraiment fort quand il saura l'appli-
quer en toute hardiesse et persévéran-
ce. C'est par là ausi, c'est par cet es-
prit d'action incessante et libre que se,
réconcilieront le socialisme et le syndi-
calisme. De son côté, le syndicalisme;
est éminemment réaliste. Les militants,
précisément parce "qu'ils vivent avec
les ouvriers, savent quels formidables
obstacles s'opposent encore à l'entière
émancipation du prolétariat ; ils sont
bien loin de méconnaître le prix des
efforts successifs et des conquêtes par-
tielles. Ceux mêmes qui se représen-
tent volontiers le dénouement suprême
sous forme de grève générale, révolu-
tionnaire et expropriatrice, savent bien
et rie cessent de répéter qu'elle ne peut
résulter que d'me immense et lente
éducation. »
Mais c'est tout à fait notre sentiment.
Ainsi définie, l'action du parti socialiste
ne peut être que favorable au progrèti
social. Poursuivre par « l'effort prolé-
tarien » l'intervention grandissante do
la force populaire « dans un esprit
d'action incessante et libre » ; teniij
compte « des obstacles qui s'opposent
à l'entière libération du prolétariat » ;■
connaître « le prix des efforts successifs
et des conquêtes partielles » et attendre
le résultat final (, d'une immense et len-
te éducation », c'est la politique « réa-
liste » et j'ajoute honnête du parti so-
cialiste.
Mais alors pourquoi à côté de celle-la
cette politique des apparences du plus
mauvais des théâtres, du plus indigne
des cabotinages, celle qui laisse croire
que la « révolution sociale sera un
spectacle à jour fixé et que le rideau se
lèvera au signal frappé par un régis-
seur ».
C'est cette pièce-là que, sur l'annonce
des plus détestables dramaturges de la
littérature anarcho-révolutionnaire, trop
d'âmes simples et croyantes attendent
dans le prolétariat. Ils ont pris leur
place au parterre et ils attendent qu'on
frappe les trois coups. Il serait
temps de les prévenir qu'il y aura cer
tainement relâche. C'est une question
de simple probité.
A. CERVAIS,
Sénateur de la Seine.
♦
LA POLITIQUE
URGENCE D'ABOUTIR
Illaut que la Commission de
l'Enseignement, où se sont
groupés, hier, en nombre les
démocrates, aboutisse vite,
aboutisse à un vote décisif. Il
y a, en effet, une sérte de questions
brûlantes à régler et celles qui divisent
aujourd'hui MM. Dessoye et Buisson
ne sont pas les plus graves.
Le danger qui menace l'Ecole a été
signalé, maintes lois, ici. Certains de
nos confrères ont déclaré bien haut que
nous exagérions et que notre thèse
était une thèse complaisante destinée à
gêner l'action gouvernementale et à
jeter le discrédit sur la politique de
Vapaisement.
Hier, dans un article au Temps, qui
ne croyait pas récemment-aü péril dont
nous nous sommes si fréquemment in-
quiétés, apparaît l'aveu de la situation
délicate.
Sans donner un acquiescement à l'ar-
ticle de-notre confrère dans sa teneur
totale,nous retiendrons une déclaration
qui nous est précieuse.
« Le personnel Enseignant, dit le
Temps, est déjà assez guetté par les
adversaires de l'école laïque - pour
qu'on ne leur fournisse pas ce grief. »
(Il s'agit du rôle de juges que la Com-
mission est appelée à attribuer auoo
instituteurs en matière de grèves sco-
laires.)
Oui, le personnel enseignant est
guetté. Nous pensons, nous, qu'il est,
par endroits, îraqué. Et nous ajoutons:
« Il y a urgence d'aboutir ».
Car, quand on aura réglé la question
de Vobligation scolaire, il faudra défen-
dre les instituteurs et défendre l'école.
Nous le rappellerons ici même — sans
nous lasser — jusqu'à ce que l'opinion
parlementaire soit réellement émue.
LES ON-DIT
- -
NOTRE AQEND
Aujourd'hui vendredi 1
Lever du soleil : 7 h. 40 du matin-
Coucher du soleil : 4 h. 46 du soir.
Lever de la lune : 6 h. 5 du soir.
* Coucher de la lune ; 1 h. 28 du matin.
AUTREFOIS
Le Rappel du 28 janvier 1875 1
Hier, ont eu lieu les obsèques de notre
regretté confrère et ami Paul Foucher.
Le deuil était conduit par Victor Hugo et
par le gendre du mort, M. Ancelet. Derriè-
re eux, marchait M Léopold Hugo, neveu de
.Victor Hugo.;
AUJOURD'HUI
partage en famille.
Cette amusante aventure serait, paraJUl,
arrivée tout récemment à la reine-mère
d'Italie.
Elle villégiaturait — le verbe est-il con-
sacré par l'Académie ? — elle villégiaturait
en Sicile. Sur sa route, se promenant un
peu au hasard en pleine campagne, elle
rencontre une fillette gentille qui surveil-
lait, tout en tricotant, les « ébats » de son
petit frère. Elle s'approche.
« Comme tu tricotes gentiment, fillette, lui
dit-elle, comme tu me parais travailleuse.
Me voudrais tu faire pour ma fête, une
paire de bas comme ceux-ci ? — Mais oui,
Madame. — Eh bien alors, entendu, tu
m'enverras les bas, à cette adresse, villa
royale, Palerme H.
Au jour convenu, les bas arrivent avec,
pour les ralrjp accueillir, un mIgnonnet com-
pliment de la jeune fille. La reine répond,
en se faisant connaître, et elle envoie, en
récompense, une paire de bas dont l'un
était rempli de pièces d'or et l'autre de
bonbons. Quelques jours après, ce petit
billet d'elle :
« Ma chère enfant, quel bas t'a fait le
plus de plaisir ? o
L'enfant répondit : « Madame la reine,
merci, mais hélas, aucun bas ne m'a fait
plaisir ; mon père a pris celui où vous
aviez mis de l'or ; mon frère a pris celui
où vous aviez mis les bonbons J).,
Fausse sortie
M. André Lefèvre, sous-secrétaire d'Etat
aux finances, étant cité devant la cour d'as-
sises des Bouches-du-Rhône pour le 4 fé-
vrier, annonce qu'il va donner sa démission
parce que, dit une note d'allure officieuse,
« il ne serait pas convenable de mettre fa-
ce à face dans un prétoire de justice un
membre du Gouvernement et un avocat gé-
néraI, fonctionnaire représentant l'action
publique t.
Voilà qui est bien dit et bien pensé.. Mais
comme a autre part - 1n cauda venenum
— la note déclare qu'il « restera démis-
sionnaire pendant toute la durée du pro-
cès 3», ce qui exprime clairement que M.
Lefèvre redeviendra sous-secrétaire comme
devant, dès le prononcé de la sentence, on
a l'impression que l'accusé s'est donné bien
du mal pour obtenir un effet qui ne sera
pas produit. -
L'espèce de dédoublement de personna-
lité auquel s'essaie M. André Lefèvre res-
semble à ce petit exercice mental préconisé
par certains théologiens pour tranquilliser
les consciences timorées.
Puisqu'aussi bien chacun sait qu'il s'agit
d'une démission « pour rire », M. le souis-
secrétaire d'Etat peut considérer que tout
le monde lui tient compte de sa bonne vo- :
lonté et le dispense de donner suite à ses
projets.
- Le bon peuple de France n'est pas si
formaliste! - w v.' ,.
-- » .-
Fédération des Fonctionnaires
.: --'
Ainsi que nous l'avons annoncé, c'est au-
jourd'hui que s'ouvre, dans le grand am-
phithéâtre du Conservatoire des arts-el-mé-
tiers, 292, rue Saint-Martin, le congrès an-
nuel de la Fédération des association pro-
fessionnelles des ministères et administra-
tions de l'Etat.
, »
Ot) se Varrache
-'"
■ r -t *
> ♦j"1 *
Trente cités grecques se disputent l'hon-
neur d'avoir vu naître Homère. Deux vil-
les méridionales veulent à toute force ac-
caparer M. l'évêque Guillibert qui, pour
bien faire, devrait adopter la tactique du
policeman au théâtre des marionnettes et,
tiraillé de droite et de gauche, se couper
brusquement en deux pour faire plaisir à
Toulon et à Fréjus.
A la vérité, si « Sa Grandeur » cède à
son propre sentiment, elle lâchera froi-
dement Fréjus où il semble que l'existence-
lui soit devenue pénible.
Et la façon dont elle demande l'hospitalité
aux Toulonnais est vraiment touchante :
« .S'il plaît à votre initiative de trou-
ver à Toulon un humble coin indépendant
pour y déposer le bâton de l'apôtre. »
Mais oui, mais oui, monseigneur ! Il ne
; manque pas à Toulon d'humbles coins in-
dépendants pour déposer votre bâton ! On
j vous trouvera au besoin un hôtel conforta-
ble avec vue sur la mer et chauffage cen-
tral.
A noter en passant que le bâton en ques-
tion est pour le moîlis en argent ciselé et
que si l'émule de Saint Paul se permet, à
l'imitation du grand apôtre, do secouer la
poussière de sa sandale sur la cité ingra-
te, il le fait avec une sandale de soie, bro-
dée.
Le sort des apôtres s'est rudement amé-
lioré depuis Jésus-Christ 1 -
UN DOCUMENT SCANDALEUX
â la fpaîrçe de r £ \llerrçagrçe
— UIIW<
Nous avons reçu de M. Villemin, prési-
dent de la Fédération nationale des entre-
preneurs du bâtiment, la lettre suivante :
Paris, le 25 janvier 1911.
Monsieur le directeur
du journal le Bappel,
53, rue du Château-d'Eau, Paris.
Monsieur,
Je vous requiers d'insérer, dans votre pro-
chain numéro, à la place où a paru l'article
« Un document scandaleux » et en réponse au
dit article, la déclaration suivante :
« Il est absolument faux que la Fédération
« nationale française du Bâtiment et des Tro-
« viaux publics, dont j'ai l'honneur d'être le
« président, ait provoqué un projet d'entente
« avec la Fédération nationale des Entirepre-
« neurs alleonaruds, pour que, dans le cas où
« les entrepreneurs, soit de France, soit d'Alle-
« magne, prononceraient un lock-out, leurs ou-
« vri-eirs né pussent aller se faire embaucher
« dans l'autre pays.
« En sa qualité de memlbre adhérent du Con-
« grès international de rindustrfe, du Bâtiment
« et des Travaux publics, la Fédération fran-
« çaise a reçu de la Fédération nationale des
« Entrepreneurs allemands le projet d'entente
« pour le cas de lock-out que votire journal a
« publié.
« Comme président de la Fédération nationale
« française, j'avais le devoir de soumettre cette
« proposition aux Fédérations régionales qui la
« composent.
« J'ai fait cette communication sans aucune
« espèce de commentaires.
« Les réponses des Fédérations régionales
« étant parvenues au Bureau, colui-ci a décidé,
« à l'unanimité, de ne pas prendre en considé-
« ration la proposition allemande.
« Je veux m'en tenir à ce simple exposé, qui
« rétablit la vérité des faits et qui suffit à met-
« fcre à néant des imputations et des commen
« taires que je considère comme dénués de foute
« importance. »
Agréez, Monsieur, mes salutations.
Le Président,
VILLEMIN.
Cette lettre, que nous avons reçue hier
àprès-midi seulement, avait été dès avant-
hier communiquée à notre confrère la Ré-
publique française, qui la publiait hier ma-
tin.
M. Villemin — qui est un grand innova-
teur en toutes choses — a tenu à démon-
trer ainsi qiuo sa courtoisie était à la hau-
teur de sa logique.
Qr, la logique de M. Villemin est vrai-
ment impressionnante.
Il ne peut parvenir à écrire deux lettres
ni même deux phrases, sans que la secon-
de soit exactement en opposition avec la
première.
Ainsi après avoir sentencieusement dé-
claré qu'il considère nos commentaires
« comme dénués de toute importance », M.
Villemin s'empresse de nous écrire une
lettre de deux pages pour tenter de les ré-
futer.
Sans y parvenir d'ailleurs.
Car si, dans la lettre qu'il nous adresse,
M. Villemin affirme n'avoir accompagné le
projet de cartel de la nation amie (l'Alle-
magne) d'aucun commentafre, dans la let-
tre circulaire qu'il adressait aux Chambres
syndicales affiliées à sa Fédération M. Vil-
lemin accompagnait ce document des com-
mentaires suivants :
« Le Conseil de la Fédération nationale,
en sa séance du 16 novembre, a fait- con-
fiance à son bureau pour étudier le con-
trat de défense patronale proposé par M.,
Fritz, de Berlin, entre la Fédération al-,
lemande et la Fédération française. ».
Et M. Villemin ajoutait :
« Je vous prie de vouloir bien me faire
connaître le plus tôt qu'il vous sera possi-
ble les observations que sa lecture vous
aura suggérées 2.
Nous ne pouvons donc que répéter ce
que nous disions hier.
Il ne s'agissait pas d'une simple trans-
mission sans commentaires, mais bien d'u-
ne élude en vue de laquelle la Fédéra-
tion française avait fait confiance à son
bureau présidé par M. Villemin, et à la-
quelle M. Villemin demandait aux fédéra-
tions régionales de coopérer.
Evidemment, tout mauvais cas est nia-
ble, Êt M. Villemin, main tenant que son
projet d'entente avec la nation amie (l'Alle-
magne) a échoué grâce à l'opposition des
syndicats de province, feint d'avoir rempli
uniquement la modeste fonction de boîte
aux lettres.
Pour une fois savez-vous, comme dit Mlle
Beulemam, M. Villemin est vraiment trop
modeste !
, A LA CHAMBRE
-::+-e < — j
Les retraites ouvrières -k
L'indemnité parlementairei-
L-
I .JI.. 1
r -
M. Chéron, rapporteur, et M. Lafferre, ministre du travail, ex,
posent le fonctionnement de la loi. — L'Office du Travail
érigé en direction. — Les Quinze-Mille. — Discours
de M. Berteaux. — L'indemnité actuelle est
maintenue.
- - *
Physionomie de la Journée
Il est des morts qu'il faut qu'on tue.
Et tel a été l'avis de la Chambre lors-
qu'elle décida, hier soir, à l'unanimité
de ses membres, de délibérer, séance
tenante, sur quelques propositions re-
latives à la réduction de l'indemnité
parlementaire. Ce geste, comme J'expli-
qua, aux applaudissements de l'assem-
blée, l'honorable M. Berteaux, consti-
tuait un véritable acte de camaraderie.
Depuis quelque temps, en effet, on pou-
vait apercevoir ou bien affalés à leur
banc ou bien traînant dans les couloirs
une existence lugubre un certain nom-
bre de députés, jeunes pour la plupart,
qui, l'an dernier, avaient débarqué au
Palais-Bourbon pleins de me et d'ar-
deur. D'où provenait leur soudaine mi-
sère ? On l'apprit par leurs propres
confidences. Ces malheureux, qui s'é-
taient fait élire sur la fameuse question
des Quinze Mille, avaient,au début de la
législature, déposé des motions concor-
dantes avec leurs engagements électo-
raux. Or, comme les circonstances
,persistaient à empêcher la mise à l'or-
dre du jour de ces propositions, leurs
auteurs se sont vus dans la pénible ex-
trémité de toucher, chaque mois, une
indemnité parlementaire incompatible
avet le repos de leur conscience.Et c'est
pour mettre fin à ce supplice de leurs
jeunes collègues que les anciens réso-
lurent de noyer en un tour de main et
l'affaire des Quinze Mille et les remords
de M. Fleury-Ravarin, administrateur
de sociétés financières.
Quelques instants plus tard,la Cham-
bre libéra la conscience de ces mes-
sieurs. Et lorsque le résultat du vote
eût été proclamé, on remarqua plus
d'un joyeux sourire sur des visages
longtemps crispés. Le 31 janvier mar-
quera une date inoubliable pour MM.
Patureau-Mirand, Maître et Fougère,
députés anti-quinzemillistes, si l'on
peut dire. Au fond, nous ne le croyons
pas•
- Lucien WOLF.
1 o>J1i
SÉANCE DU MATIN
La séance est ouverte à neuf heures, sous
la présidence de M. Henri Brisson.
BUDGET DU TRAVAIL
La Chambre reprend la suite de la dis-
cussion du budget du ministère du travail
et de la prévoyance sociale.
M. Bouvéri, dans la discussion généra-
le des chapitres relatifs aux retraites oir
vrières, dit que, comme mutualiste profon-
dément dévoué à la cause, il ne peut s'as-
socier à l'opinion exprimée par M. Lairol-
le sur le rôle des sociétés de secours mu-
tuels en matière de retraites. Ces sociétés
ont un but immédiat, c'est de venir en aide
à leurs membres en cas d'accident ou de
maladie ; faire des retraites, ce serait au"
dessus de leurs forces.
L'orateur demande à M. le ministre com-
ment il pourra exiger des versements, en
1911 et 1912, de la part des viticulteurs qui
n'ont pas même une espérance de récolte
pour l'année prochaine.
M. Néron demande à M. le ministre des
explications sur la situation qui va être fai-
te aux chefs d'ateliers d'une intéressante
catégorie d'ouvriers travaillant à domicile.,
Il s'agit des ouvriers rubaniers de la Loire
et de la Haute-Loire, au nombre de 26.000.
Devra-t-on les considérer comme des assu-
jettis obligatoires ou facultatifs ?
Il y a là des distinctions très délicates à
faire et il faut espérer qu'il en sera tenu
compte dans les règlements d'administra-
tion publique. Il s'agit, en effet, de sauve-
garder une industrie digne d'intérêt.
Discours du rapporteur
-M. Chéron, rapporteur, fait observer
qu'aucun des orateurs précédents n'a con-
testé que la loi du 5 avril 1901 répondit à
un véritable besoin social1 et ne fût inspi-
rée par un sentiment de justice. Si elle est
perfectible, elle est dès à présent bonne,
car elle. constitue pour les travailleurs un
bienfait matériel et moral. Ceux qui la dé-
nigrent ici et au dehors ne la connaissent
pas.
Elle entrera en vigueur le 3 juillet et tous
les bons Français contribueront à l'appli-
cation de cette loi sociale dont nous pou-
vons être fiers.
Elle s'appliquera à 12 millions d'indivi-
dus divisés en deux catégories, les asso-
ciés obligatoires et les associés facultatifs.
C'est à 65 ans qu'ils auront droit à la reJ
traite sauf certaines exceptions. Il y aura
une double amélioration à réaliser ulté-
rieurement.
L'orateur examine les différents systè-
mes qui ont été proposés pour assurer le
fonctionnement de la loi et précise les ca-
ractères généraux du système qui a été déS
finitivement adopté. 1
Ce système détcongestionoo le serricd
central et les mairies et confie aux préletsf
la phis grosse partie de l'application de la
loi. Il sera dressé dans chaque commune
une liste des assurés obligatoires résidant
dans la commune. Les intéressés gardent
le choix de leur caisse d'assurance. Dansi
Je cas où ils n'auront pas fait choix d'ooet
baisse d'assurance, la caisse nationale deg
retraites sera désignée d'office. ;
C'est le préfet qui, au vu de la listel
établira les cartes : la carte d'identité el
la carte annuelle. Ces cartes seront remi-
ses à l'assuré. Chaque année, le préfet fe.,
ra parvenir une carte nouvelle à l'assuré^
en échange de la çarte recouverte de tim
bres. Le décompte des timbres, la répartiÏ
tion entre les caisses d'assurance, J'envoi
des cartes, toutes les formalités qu'exigé
le fonctionnement de la loi, seront remr-
plies à la préfecture. t
Les versements s'effectueront à l'aide da
timbres-retraite ou par l'intermédiaire &.
organismes collecteurs. Il y aura flhois gTaiK
des catégories de timbres : le timbre miit4
te, qui représente le versement commun du
salarié et de l'employeur — ce sera le tnnn
bre le plus fréquemment employé — ; 1er
timbre de l'employeiur — dans le cas où!
l'assuré effectuera des versements par l'in-
termédiaire d'une société de secours muh
tuels — ; le timbre de l'assuré — dont ce-*
lui-ci fera usage quand il effectuera des
versements supérieurs à ceux auxquels le
patron est tenu.
L'orateur passe au fonctionnement deat
organismes collecteurs et des caisses d'as-
surance. -, ..,4
Le succès de l'application de la loi Ge'"
pendra du zèle que le Parlement mettra à
la vulgariser. Quand le Pays sera éclairéf
sur sa portée, il répondra par un acte d.
confiance dans la République pour une loi •
qui est à la fois une grande manifestatMHtj
et une grande espérance.
Discours du ministre
M. Lafferre, ministre du travail, répond
aux orateurs qui ont pris part à la discos?
sion. l'
Les règlements d'administration publi
que destinés à assurer l'application de Irf
loi ont été mis en discussion au CopseIlf
d'Etat mardi dernier. Il y a lieu d'espéçc®
que le Conseil d'Etat fera diligence poun
que la loi soit appliquée à la date du 3
juillet.
D'autre part, le Conseil supérieur de lat
mutualité a obtenu satisfaction, dans oeaf
règlements, sur tous les points qui ont mo-
tivé des observations, sauf en ce qui to-Ur.
che le droit qu'il a réclamé, .pour les socié"
tés, de faire la collecte des assurés qui ne
font pas partie des groupements mutu.aLi
tes. - .-
1 En ce qui touche le taux de 4 fr. 50 %, il
n'a jamais été question de rien modifier aux
conditions dans lesquelles il est actuelle-
ment donné aux sociétés de secours m.
tuels.
Relativement à la proposition qui a pour,
but d'autoriser l'aliénation du fonds com-
mun inaliénable, le Gouvernement n'ou«
bliera pas qu'il est défenseur naturel de lat
mutualité.
Par ailleurs, les tables de mortalité, dont
on a réclamé l'établissement, seront prê-
tes dans une quinzaine de jours.
L'orateur répond aux questions poséea
par M. Bouveri au sujet des assurés de 65
ans, qui sont daHs le cas de réclamer une
pension d'assistance, et dit que le Gouver-
nement est tenu d'appliquer l'article 7 de
la loi.
En ce qui concerne les chefs d'atelier,
dont a parlé M. Néron, ils sont, au regarj
de la loi, dans la situation des assurés fa-
cultatifs. Quant au compagnon qui fait
marcher le second métier, il est un assuré
obligatoire, et le chef d'atelier devra, eta
ce qui le concerne, effectuer, comme em-
ployeur, 10 versement patronal prévu par la
loi. Si le compagnon est un membre de la
famille, il n'est pas un assuré obligatoire.'
Le ministre passe à l'examen des systè-r
mes qui ont été proposés pour assurer la
fonctionnement de la .loi et dit que le sys-
tème auquel la Commission extraparlemen-
taire s'est ralliée s'inspire d'une pensée
d'assez large décentralisation.
La suite du discours de M. le ministre
est renvoyée à la séance de l'après-midi,
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
La séance est ouverte à deux heures et
demie, sous la présidence de M. Etienne,
vice-président. -
BUDCET DU TRAVAIL
M. Lafferre, ministre du travail, conti-
nuant son discours dans la discussion gé-
nérale sur les chapitres relatifs à la loi
des retraites, dit qu'il est nécessaire de
faire toucher du doigt le mécanisme de la
loi.
Les maires dressent la liste nominative
des assurés. Cette liste est transmise aux
préfets accompagnée des bulletins de renr
seifrnements : préfets transmettent ces
bulletins aux caisses d assurances après
avoir établi les cartes d'identité. Le maire,
reçoit la Par'p d'identité des mains dij
préfet et la i. a. ï s met, à l'intéressé. La CZ,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Auteurs similaires Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7568765h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7568765h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7568765h/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7568765h/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7568765h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7568765h
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7568765h/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest