Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-01-10
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 10 janvier 1911 10 janvier 1911
Description : 1911/01/10 (N14914). 1911/01/10 (N14914).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7568747k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
W tww. — n mvaac, M lit: - 1 -,. - .- - CINQ CENTIMES LE mmEna
MUH 1t JANVIER 1#11. , - »■ ImifC
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TRIBUNE LIBRE
- -.
VERS - LA iiiisTI CE
>■!!!■» ■■
C'est une belle page de
philosophie politique qu'a !
écrite pour le Rappel notre
ami Gervais à propos du
« problème électoral », Et
puisqu'il me fait l'honneur,
en termes trop flatteurs que l'amltle
seule excuse, de m'interroger en quel-
que sorte sur ses conclusions, je ne
veux pas me dérober. On n'a pas tous
les jours la bonne fortune d'être con-
vié à pareille causerie.
Laisons-en de côté les parties acces-
soires, même ces deux jolis conseils
donnés non sans une pointe de douce
ironie : l'un, à la Commission du suf-
frage universel, « de ne pas se laisser
gagner à la politique d'extrême tempo-
risation » ; l'autre, au Gouvernement,
qui dénonça jadis les mares stagnan-
tes, de ne pas « sembler vouloir aujour-
d'hui ralentir un mouvement » qu'il a
rendu fatal. Si je lui répondais que ni
l'un ni l'autre de ces deux dangers n'est
à craindre, Gervais sourirait de mon op-
timisme. Et il aurait tort.
C'est le fond même de sa pensée que
je voudrais bien saisir. Mais, comme
elle est chose ailée et d'une aérienne
'délicatesse, elle ne se laisse pas aisé-
ment prendre au vol.
Le spirituel moraliste nous dit bien
d'abord « qu'il considère le problème
électoral comme la plus grave des
questions posées en ce moment ». Mais
peu après on découvre que c'est sur-
tout par « ses conséquences » que la
réforme importe, peut-être faut-il lire :
par les déceptions qu'elle nous réserve.
Du moins l'auteur « croit qu'on attri-
bue aux procédés électoraux des vertus
qu'ils n'ont pas ». Et bientôt perce l'i-
rdée maîtresse qui lui a fait prendre la
plume. La vraie réforme, pour lui, c'est
celle des mœurs politiques ». Il ne
dit pas qu'il ne faille pas faire celle du
régime électoral. Mais il la mentionne
avec un demi scepticisme. Pour un peu
il dirait que « tous les moyens de dé-
signer des représentants sont bons '»,
quand les mœurs ne viennent pas les
vicier. Décidément, corrigeons les
mœurs.
Je serais tenté d'applaudir. Mais il
ne faudrait pourtant pas oublier qu'il
y a des cas où le meilleur, ou le seul
moyen de corriger les mœurs, c'est de
supprimer les causes qui ont pu les gâ-
ter. Et elles résident parfois dans le
mode électoral lui-même. Gervais nous
en donne un exemple : le scrutin d'ar-
rondissement. Comment voulez-vous
changer les habitudes qu'il a créées,
tant que vous ne le changerez pas ?
Aussi longtemps que le triomphe d'un
parti tiendra à quelques douzaines de
voix, vous aurez beau faire : le candi-
dat, puis l'élu, sera dans une étroite dé-
pendance du moindre groupe d'élec-
teurs.
Eh bien ! la voilà la raison d'être dé
la réforme électorale et son rapport di-
rect avec le relèvement des mœurs pu-
bliques. Elle a deux traits caractéristi-
ques, cette réforme : scrutin de liste
et représentation ptoportionnelle.
Scrutin de liste, pour élargir les cir-
conscriptions, briser les petits fiefs,
obliger l'électeur et l'élu à songer plus
à la politique générale et moins aux
intérêts particuliers.
Représentation proportionnelle, pour-
quoi ? Pour la raison même dont l'ai-
mable sénateur parle en un passage
avec une émouvante conviction ; pour
satisfaire ce besoin de justice, le seul,
dit-il, et il a raison, dont la Nation se
soucie. « Ce n'est pas, ajoute-t-il, qu'el-
le tienne plus à une forme qu'à une au-
tre ; cela la laisse profondément indif-
férente ».
C'est vrai, mais ellé Cesse de l'être,
notre ami ne le niera pas, à l'instant
même où l'on est parvenu à lui faire
voir qu'il y a en jeu une question d'é-
quité et de probité.
Or, la démonstration est faite.
Nous sommes 60.000. Vous êtes 40.000.
Total : 100.000 électeurs nommant 10
députés, soit un pour 10.000 électeurs.
C'est bien simple. Nous, les 60.000, qui
avons droit à 6 députés, nous entendons
avoir les 10. Et vous, zéro. Voilà tout
le mystère du régime majoritaire. Et 1&
R. P. consiste à dire : c'est le droit in-
contestable de la majorité de fuir-e la
loi et d'exercer le pouvoir, taais elle
n'a pas lé droit, pour établir qu'elle
est la majorité, de commencer par re-
fuser aux minorités leur part de repré-
sentation.
Comment ce mode de spoliation bru-
tale a-t-il pu durer si longtemps ? C'est
grâce au scrutin d'arrondissement qui,
en émiettant la France en 560 mor-
ceaux, réparait le mal par voie de com-
pensation. Une spoliation dans un sens
était contrebalancée par une autre en
sens contraire dans la circonscription
voisine. Ainsi d'un éouilibre d'iniusti-
ces et de contre-injustices semblait
sortir une sorte de justice d'ensemble.
C'est égal, il y a là une façon de
compter les voix qui est par trop. pri-
mitive. Si indifférent qu'il soit aux
questions de calcul électoral, le Pays
ne se refusera pas longtemps à perfec-
tionner 'l'outil du suffrage universel. La
R. P. jointe au scrutin de liste, c'est
encore le plus sûr des procédés pour re-
lever le niveau -des moeurs publiques.
Après quoi, je serai heureux de con-
clure avec vous, mon cher Gervais, que
ce ne sera pas une panacée. Il n'y en
a pas.
F. BUISSON.
Député de la Seine.
LA POLITIQUE
LE DISCOURS DE M. CAILLAUX
Il faut louer cordialement
M. Henry Chéron 'd'avoir orga-
nisé dans toute la France ces
conférences populaires dont le
* début est un éclatant succès.
Il était nécessaire de rétablir ainsi un
contact heureux entre les militants du
Parti radical et ses élus, en des jours
troubles où les incertitudes louches
'd'une politique indéfinissable transfor.
ment en angoisse le malaise du pays
républicain*
M. Caillaux, qui s'était rendu à Lille
avec MM. Dron, Steeg et plusieurs de
nos amis, a fait entendre aux démocra-
tes 'du Nord un clair langage de saine
raison, qui dépasse largement la portée
habituelle des harangues publiques. Le
discours de l'ancien ministre des Fi-
nances, excellent en lui-même par l'é-
lévation de là pensee et la précision de
la fdrmê, mpfunte en outre à la situa-
tion actuelle de notre politique un re-
lief considérable. Tandis que la troupe
bariolée des réacteurs se rue en escorte
derrière quiconque flatte ses instincts
— fut-il évadé des pires doctrines révo-
lutionnaires, — il est d'un contraste
heureux et réconfortant de voir de fer-
mes républicains, d'origine modérée,
venir résolument apporter, leur con-
cours et leur appui à I'oeuvre juste et
féconde d'évolution sociale et de pro.
grès
Comme Waldeck-Rousseau, M. Cail.
laux est de "p'es « républicains de gau-
che )) (pour employer la terminologie
parlementaire) d'esprit laïque, et d'ins-
tinct démocratique, dont la large com-
préhension politique déborde les ca-
dres d'un groupe et les préjugés d'une
classe
Ils ont le sentiment exact de l'intérêt
national et des lois positives qui doivent
nécessairement régler le gouvernement
d'une démocratie. Leur souci constant
de l'évolution économique et sociale,
foint à leur sens précis des réalités, les-
tient également éloignés des abus d'un
conservatisme étroit et égoïste et des
excès d'une démagogie violente et sté-
rile.
En donnant, cette lois encore, au Par-
ti radical — au grand Parti de la Dé-
mocratie française — son adhésion for-
melle, M. Caillaux le presse, avec rai-
son, d'abandonner. ?< le doux oreiller de
la conservation » et de réaliser sans dé."
lai son programme inachevé.
Tous ceux que n'aveugle pas une par-
tialité incurable ne manqueront pas
d'apprécier les déclarations politiques
de M. Caillaux, même en ce qui con-
cerne la réforme fiscale, dont on a pré-
tendu faire un éppuvantail à conserva-
leurs.
.D'autre part, en s'attachant spéciale-
ment à préconiser IHnstitutidn 'ÏÏe ce
Crédit commercial et industriel, dont la
lacune est depuis si longtemps déplorée
par le petit commerce et la petite indus-
trie, l'ancien ministre des Finances a
proposé à l'activité du Patti radical une
réforme de réalisation immédiate dont
le retentissement et la popularité se-
raient considérables.
Les militants républicains — qu'il est
de bon ton aujourd'hui de railler, de
décourager, si ce n'est de combattre, et
auxquels M. Caillaux vient de rendre
un hommage mérité — (levront méditer
ce discours « d'action républicaine »,
qui abonde en formules heureuses et
en anercus nri/i$tn/iizn-
La politique du Parti radical — d'un
parti-peuple — telle que vient de la dé-
finir si heureusement M. Caillaux, 'doit
être hardie dans sa pensée et mesurée
dans son effort.
Elle ne peut réaliser de progrès du-
rable que par l'ordre et dans la légalité,
mais elle ne saurait être vraiment nos
tionale qu'à la condition d'associer étroi-
tement à l'expansion de la puissance
morale et économique de la France une
œuvre généreuse et profonde de réfor*
mation et de justice socialeol
♦
La Ê0i)f-(j§i0i) des FOte$
-— - ! - ._--
Le nationaliste M. Judet continue à pro-
diguer les éloges à M. Lépine <« qui joint
aux lumières de son métier instructif une
sorte de clairvoyance originale et prime-
sautière que lui assurent son caractère et
son prestige de préfet irremplaçable. »
« Son souhait favori, ajoute notre distin-
gué wrifxère, son ambition de citoyen serait
de grouper les deux partis qui, par l'alter-
nance, garantissent l'harmonie de l'ensem-
ble, qui ont si longtemps joué comme un
mécanisme merveilleux en Angleterre, et 1
maintenant encore se partagent les masses
amélricainès. »
En - vérité, il nous semble qu'un Préfet
de Police a autre chose à faire que de
grouper les partis et de garantir Tharmo-
nie.
Qu'il s'occupe seulement de garantir la
sécurité aes citoyens en groupant les apa-
ches au Dépôt.
C'est un labeur qui, consciencieusement
accompli, lui ôtera tout Iloisir de s'occuper
d'autre chose. Et la politique n'en souffrira
pas.,
♦ ■
L'Epuration f Armee
I.<_ ~T-3
Dans un die ses derniers billets de l'Echo
de Paris, Junius — qui pourrait signer Ja-
nus, car il a, paraît-il, plusieurs têtes —
déplore a.mè.rement que le ministre des Fi-
nances ait cru devoir demander l'ajourne-
ment de « l'excellent projet » du ministre
de la Guerre, qui permettrait de mettre à
la retraite d'office les officiers généraux.
Junius ajoute : « Si les choix du général
Brun continuent à être ce qu'ils sont de-
puis un an, la mesure sans doute ne rece-
vra .pas de fréquentes applications, mais
ceux du général André nécessitent l'épura-
tion de liEtat-maj?I' général de l'armée. »
Ce bon Junius, malgré toute sa perspica-
cité et sa finesse, esf une victime de plus
du bluff incessant du ministre de la Guer-
re.
Le général Brun, qui a réussi trop long-
temps à passer pour un officier général de
valeur, n'est en réalité qu'un astucieux ar-
riviste à- qui toutes les CI galejades » sont
bonnes pour se maintenir sur sa chaise
percée de la rue Saint-Dominique.
Tantôt il donne à de vieilles circulaires
exhumées des cartons des allures de réfor-
mes sensationnelles, tantôt il réclame des
lois « pour agir » allons qu'il est armé par
des décrets qu'il se garde bien d'appliquer..
Ainsi, flans le cas (particulier qui provo-
que les lamentations désespérées de Junius
l'ingénu, le général Brun peut immédiate-
ment faire disparaître — sans recourir à
une loi — les généraux usés ou gâteux dont
est encombrécr-iminellement le cadre d'ac-
tivité.
En effet, un décret du 20 avril 1875, por-
tant règlement d'administration ip-wlique,
donne au ministre de la Guerre, le droit
de faire placer par anticipation, pour cause
de santé, dans le cadre de réserve, soit
d'office, soit sur sa demande, un officier gé-
néral devenu inapte à exercer ses fonc-
tions.
Si donc le ministre le voulait,, il pour-
rait, sans difficulté, atteindre le but qu'il
semble s'être proposé en déposant un inu-
'tile profjiet de loi qui n'est qu'un bluff,
ajouté à tant d'autres, pour obtenir les élo-
ges de la presse officielle et se crampon-
ner à un portefeuilllie qui est bien près de
lui échapper pour le plus grand bien de
l'Armée.
Nous ajouterons que nous ne vOVIOns nul
inconvénient à voir disparaître certains
des généraux qui datent du général André
et sont devenus des piliers de la réaction
en arrivant au soumet de la hiérarchie
militaire..
Ces braves à trois poils attendiénit, d'ail-
leurs, avec impatience le moment où ils
pourront, sans danger pour les émolu-
ments que leur distribue si grassement la
bonne RépUlblique, s'affilier hautement a
une Association dont ils font, du reste,
déjà partie d'une façon occulte. Nous vou-
lons parler de la Ligue militaire que diri-
ge avec tant d'autorité l'ex-commandant
Driant, gendre du grand hominie.
Quand donc notre armée nationale, di-
rigée par un chef digne de ce nom, sera-
t-èlle arrachée aux préoccupations poli ti-
ques — quelles qu'eUes soient — pour se
consacrer exclusivement, passionnément, à
sa mission sacrée de délense natioauale 2
L'ACTION DÉMOCRATIQUE -
: -- ',
manifestations Républicaines
■ > ». -
Les six premières conférences organisées par le groupe parlementaire d'Education populaire et
< d'Action républicaine ont eu lieu hier à Lille, Chaumont, Grenoble, Saint-Brieuc, Carcas- :
sonne et Nancy, au milieu de l'enthousiasme des militants républicains. - A Lille,
notamment, la présence de M. Caillaux, ancien ministre des Finances, a
donné lieu à une manifestation imposante. M. Caillaux a prononcé -..
un grand discours politique où il a tracé le programme du parti
radical démocratique. * •
(Photo. H, Manuel.)
M. BOUFFANDEAU
(Photo. 77, Manuel.)
M. STEEG
--.W-
M. J. CAILLAUX
(Photo. P. hlU.)
M. DRON
(photo. A. PepJNr'¿
M. MAUNOURY
MinsÏ que nous l'avions, annoncé, lé
Groupe parlementaire d'Education popu-
laire et d'Action républicaine a inauguré
hier la série de ses grandes conférences.
Partout, à Lille ccmme à Chaumont, à
Grenoble comme à Saint-Brieuc, à Carcas-
sonne comme à Nancy, les équipes de con-
férenciers ont rencontré t'adiiésion la plus
chaleurewe. et leurs paroles, ont soulevé
d'unanimes acclamations.
On va lire les comptes rendus qui nous
sont adressés par nos envoyés spéciaux
dans les villes où ont eu lieu ces imposan-
tes manifestations. Mais la réunion de Lille
doit, de façon spéciale, retenir l'allention;
elle a été. en effet, l'occasion d'un 'magni-
fique succès pour notre ami M. J. Caillaux,
auquel le Parti radical doit associer dans
son affectueuse gratitude notre coilabora-
leur et ami SIeeg el MM. Bouffandeau et
Maunoury, leurs vaillants collègues.
,. ■■
A LILLE
Discours de M. Caillaux
Ancien Ministre des Finances
Député de la Sarthe
(Dé notre envoyé spécial)
Lille, 8 janvier.
C'est un franc, un grand succès que
nous avons a enregistrer. La. républicaine
population lilloise a fait à M. J. Caillaux,
à MM. Steeg, Bouffandeau et Maunoury
l'accueil que nous attendions d'elle.
Cependant, les grands patrons du Nord'
avaient, depuis plusieurs jours, organisé
des manifestations contre l'ancien minis-
tre des finances : les murs de Lille avaient
été couverts d'affiches, et, comme si ce
n'était pas suffisant, pendant deux jours
ont déambulé à travers la ville des hom-
mes-sandwich et des voitures à bras recou-
verts de la fameuse affiche de protesta-
tion dont je vous, ai envoyé hier un ex-
trait.
Dès dix heulres, ce matin, une foule très
nombreuse a envahi les quais de la gare
pour voir arriver les conférenciers radi-
caux, à qui les cléricaux avaient fait une
si belle rédame. Nous remarquons : MM.
Dron, député, vice-président de la Cham-
bre ; Pottié, député de Lille ; Loridan, Fou-
quet, Cantineau, conseillers généraux ;
Bant, président du Comité républicain du
Commerce et de l'Industrie ; Delcroix, an-
cien député, etc.
Le train arrivé, et les radicaux saluent
les conférenciers de vives acclamations.,
M. le docteur Debierrë lleur, souhaite la
bienvenue..-
Xu Kursaal
'A onze heures et démie, la conférence
commence au kursaal ; M. Debienre pré-
side.
A la porte, quelques bistros essayent de
crier : «(l Vive le Nord ! Vive le roy ! »
C'est en vain. La foule' accflame à nouveau
les députés radicaux et plus particulière-
ment M. Caillaux..
M. Debierre. président de la Fédération
radicale et radicale socialiste du Nord,' pré-
senté les conféreneiers, dans une remar-
quabLo allocution qu'il termina," ainsi i
« Nous ne voulons pas de la politique d'a-
paisemnnt, car cette politique n'est qu'une
duperie ! H (Bravos prolongés,}
Et le président donne la parole à l'an-
cien ministre des finances.,
M
J..
M. CAILLAUX
M. Caillaux s'exprime ainsi 1
Messieurs,
J'ai été très heureux, me rendant a l'ap-
pel de mes amis qui comptent parmi les
meilleurs, de venir dans la grande cité in-
dustrielle du Nord m'entretenir avec les
démocrates des Flandres que leurs tradi-
tions doivent appeler et retenir: dans les
rangs de notre parti.
Dans votre pays, dans vos villes, se sont
Hvrées, il y a de longs siècles, les premiè
res batailles pour la liberté.
Vos aieux ont de tout temps défendu
avec passion la terre natale contre l'en-
vahisseur étranger, particulièrement en
1792 à l'époque des héroïques canonniers
de Lille ; bien longtemps avant, ils défen-
daient leurs droits et leurs franchises con-
Ire la domination féodale.
Les premiers en Europe, ils ont secoué
le joug, revendiqué leur place au soleil, ré-
clamé et obtenu des seigneurs et du clergé
le droit à la libre administration de leurs
intérêts. Au cours des rudes batailles
qu'ils ont livrées, ils ont aoquis et trans-
mis à leurs fils avec la passion de la li-
berté et la foi démocratique, le sentiment
de la mesure, le sens des possibilités qu'a-
vaient éveillées et justifiées en eux les dif-
ficultés singulières et quotidiennes de l'ad-
ministration locale.
Passion de la liberté, foi dans le progrès
démocratique d'une part : sentiment dé
la mesure, sens des possibilités d'autre
part, telles sont les idées générales qui
forment l'armature de nos principes..
LE PARTI RADICAL'
EST L'EXPRESSION
DE LA DEMOCRATIE FRANÇAISE
On qualifie improprement notre parti, ou
plutôt insuffisamment, en l'appelant le
Parti radical ou bien en disant qu'il est
composé des républicains de gauche, des
radicaux et des radicaux socialistes.
Si chacune de ces épithètés accolée à
une fraction d nôtres exprime certaines
de nos tendances dont la réunion et la va-
riété enrichissent notre patrimoine com-
mun, aucune d'entre elles ne traduit com-
plètement l'ampleur du grand mouvement
d'idées que nous devons suivre, mais dont
il nous faut surtout préciser l'orientation
pour lui donner toute sa puissance et toute
sa fécondité. A la vérité, le parti qu'on
appelle aujourd'hui le Parti radical n'est
autre que le grand Parti démocratique ou,
pour mieuoc dire, l'expression de la démo-
cratie française. Cest le même parti qui,
sous des dénominations différentes, a fondé
la République il y a quëlque quarante ans,
et a commencé à la réaliser. C'est le même
parti qui, en 1848, a jeté bas la royauté
bourgeoise quand, méconnaissant ses ori-
gines, eble se fut enlisée dans la réaction ;
le même qui, dix-huit ams plus tôt, délivrait
la France d'un régime et d'un souverain
asservis à la Congrégation. C'est le même
parti qui fit la révolution française, et
quelque audacieuse que puisse paraître ma
pensée, je ne craindrai pas d'affirmer, en
avant conscience d'exprimer des vérités his-
toriques, que nous sommes les héritiers di-
rects des bourgeois du Tiers-Etat, des hom-
mes du peuple, du petit clergé et de la petite
noblesse qui, pendant de longs, siècles, fu
rent le support de la royauté travaillant à
remplir sa mission historique, s'appliquant
à réaliser contre la haute noblesse, contre
le Raut clergé son grand œuvre : l'Unité
de la France.
Nous continuons le mouvement des com-
immes contre les féodaux, le mouvement
du peu/pile de Fmnce contre les seigneurs
etries gens de cour, le mouvement du Tiers-
Etat contre la royauté dégénérée oublieuse
de ses traditions, infidèle à sa mission na-
tionale.
Nous continuons les partis de gauche
qui, pendant le siècle dernier, ont lutté pour
conserver et agrandir la liberté française.
Nous sommes le'grand Parti démocrati
que français, également éloigné des agita-*
tions révolutionnaires et des menées de la
réaction.
Ceux qui seront pénétrés de ces idées,
fcomprendront sans peine que le parti Qé4
mocratique quelles que soient les dénôminac
tions qu'il revêt en un pays ou I on aime a
changer les mots, peut-être pour se donner
liJlusian que l'on modiûë les choses, a d«
grands devoirs à remplir et de grandes
traditions à maintenir. Il est dans ses tra-
ditions, il est dans sa doctrine, de faire;
front contre lé désordre. Un des plus émi"
nents parmi ses chefs, Waldeck-Rousseau^
a écrit que : « l'énergie contre le désordre)
n'avait rien de commun avec un reçut
quelconque M.: ,,'
L'ORDRE ET LA PAIX SOCIALE
PAR LES REFORMES
DEMOCRATIQUE.
Et l'on ne saurait trop recommander d~
méditer cette pensée à ceux qui, en dehorsr
de notre parti, ne conçoivent pas que s'ims
posent à de certaines heures à tous les
gouvernements, qu'elles que soient feurar
origines, des actes d'autorité. Mais, s
les partiis qui ont mission de diriger la po-i
litique d'un grand pays ne doivent pas héb'-
siter à nrendre clairement aux heures di#
ficiles la responsabilité des actes de vigueur(
qu'impose de soin de l'ordre et de la pais
sociale, ils doivent se garder de croire à lar
vertu d'une politique de contrainte, ils doi-
vent se garder de confondre des actes d'a.ulot
torité auxquels il faut accidentellement re.
courir, avec une méthode de gouvernement.-
Il est nécessaire de combattre le desor
;c.tll6 ; mais il est mieux de le prévenir bni
détruisant les prétextes qui le font naitre,
Et le seul moyen d'y arriver, c'est de pour,",
suivre avec une volonté tenace et calmé
les réformes ellicaces en se bien persua-
dant, en disant. en répétant très haut, qué
des démocrates ne sauraient vouloir en aurc
cune manière d'une société, où la paix se-
rait laite du silence imposé aux uns et dd
iégoisme protégé des autres.
Au reste, si le parti radical méconnaissait
ces principes il cesserait vite d'être le parti
peuple qu'il est et doit rester.
La démocratie qui veut progresser irait
vers d'autres partis de gauche auxquels
elle demanderait, écartant des théories
dont elle ne peut vouloir, parce que bâties
en utopie, de réaliser le programme que
des mains débiles auraient laissé périçlU
ter.
La défaillance du radicalisme aurait
ainsi pour effet de lui substituer dans la
faveur populaire un parti dont certaines
conceptions seront toujours irréalisables, et.'
qui pour continuer ses prédécesseurs n'aUf
rait ni la maturité indispensable ni lei
tradition nécessaire. Et avant que dantf
l'exercice même du pouvoir il n'ait fait son
éducation, il y aurait toute une longue pé-
riode, ou brutale ou vaseuse* de réactiotf
et de stagnation, coupée de ci et de Jà par.
des à-coups de démagogie et par la mise eIl.
œuvre de réformes hâtives.
C'ést parce que nous avons le sentiment
de ces périls que nous venons demander,
aux démocrates du Nord de rappeler éragis
giquement à leurs représentants qfliil lèun
faut -avant tout réaliser les réformes, et
qu'ils n'y parviendront que s'ils ne se lais-
sent pas envelopper par la politique d«
clientèle.
Un des dangers de l'heure, c'est, eu efa
fet,, qu'on entend reprendre les vieilles an-4
tiennes conservatrices sur l'union de tous!
les Français. Je n'ignore pas que ceux qui!
sont en possession du privilège se p!aisenS
volontiers à l'harmonie du statu quo uiÚ.
versellement accepté.
Ceux-là, et ceux qui se laissent prendrai
au piège, se complaisent à rêver de fon-s
dre, d'absorber tous les citoyens de Fran""
ce en un selul et immense parti, comme si
des partis distincts se heurtant doctrine N
doctrine, programme à programme n'¡
taient pas dans une démocratie la condl.
tion même de la vie et du mouvement 1| ,
LA CONFUSION DES PARTIS :'
ET LA
POLITIQUE DE CLIENTELE
Si cette politique prédominait, si 1 où
rivait à décomposer les façon a
ne faire de toute la France qu'une immeffiSSl
MUH 1t JANVIER 1#11. , - »■ ImifC
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TRIBUNE LIBRE
- -.
VERS - LA iiiisTI CE
>■!!!■» ■■
C'est une belle page de
philosophie politique qu'a !
écrite pour le Rappel notre
ami Gervais à propos du
« problème électoral », Et
puisqu'il me fait l'honneur,
en termes trop flatteurs que l'amltle
seule excuse, de m'interroger en quel-
que sorte sur ses conclusions, je ne
veux pas me dérober. On n'a pas tous
les jours la bonne fortune d'être con-
vié à pareille causerie.
Laisons-en de côté les parties acces-
soires, même ces deux jolis conseils
donnés non sans une pointe de douce
ironie : l'un, à la Commission du suf-
frage universel, « de ne pas se laisser
gagner à la politique d'extrême tempo-
risation » ; l'autre, au Gouvernement,
qui dénonça jadis les mares stagnan-
tes, de ne pas « sembler vouloir aujour-
d'hui ralentir un mouvement » qu'il a
rendu fatal. Si je lui répondais que ni
l'un ni l'autre de ces deux dangers n'est
à craindre, Gervais sourirait de mon op-
timisme. Et il aurait tort.
C'est le fond même de sa pensée que
je voudrais bien saisir. Mais, comme
elle est chose ailée et d'une aérienne
'délicatesse, elle ne se laisse pas aisé-
ment prendre au vol.
Le spirituel moraliste nous dit bien
d'abord « qu'il considère le problème
électoral comme la plus grave des
questions posées en ce moment ». Mais
peu après on découvre que c'est sur-
tout par « ses conséquences » que la
réforme importe, peut-être faut-il lire :
par les déceptions qu'elle nous réserve.
Du moins l'auteur « croit qu'on attri-
bue aux procédés électoraux des vertus
qu'ils n'ont pas ». Et bientôt perce l'i-
rdée maîtresse qui lui a fait prendre la
plume. La vraie réforme, pour lui, c'est
celle des mœurs politiques ». Il ne
dit pas qu'il ne faille pas faire celle du
régime électoral. Mais il la mentionne
avec un demi scepticisme. Pour un peu
il dirait que « tous les moyens de dé-
signer des représentants sont bons '»,
quand les mœurs ne viennent pas les
vicier. Décidément, corrigeons les
mœurs.
Je serais tenté d'applaudir. Mais il
ne faudrait pourtant pas oublier qu'il
y a des cas où le meilleur, ou le seul
moyen de corriger les mœurs, c'est de
supprimer les causes qui ont pu les gâ-
ter. Et elles résident parfois dans le
mode électoral lui-même. Gervais nous
en donne un exemple : le scrutin d'ar-
rondissement. Comment voulez-vous
changer les habitudes qu'il a créées,
tant que vous ne le changerez pas ?
Aussi longtemps que le triomphe d'un
parti tiendra à quelques douzaines de
voix, vous aurez beau faire : le candi-
dat, puis l'élu, sera dans une étroite dé-
pendance du moindre groupe d'élec-
teurs.
Eh bien ! la voilà la raison d'être dé
la réforme électorale et son rapport di-
rect avec le relèvement des mœurs pu-
bliques. Elle a deux traits caractéristi-
ques, cette réforme : scrutin de liste
et représentation ptoportionnelle.
Scrutin de liste, pour élargir les cir-
conscriptions, briser les petits fiefs,
obliger l'électeur et l'élu à songer plus
à la politique générale et moins aux
intérêts particuliers.
Représentation proportionnelle, pour-
quoi ? Pour la raison même dont l'ai-
mable sénateur parle en un passage
avec une émouvante conviction ; pour
satisfaire ce besoin de justice, le seul,
dit-il, et il a raison, dont la Nation se
soucie. « Ce n'est pas, ajoute-t-il, qu'el-
le tienne plus à une forme qu'à une au-
tre ; cela la laisse profondément indif-
férente ».
C'est vrai, mais ellé Cesse de l'être,
notre ami ne le niera pas, à l'instant
même où l'on est parvenu à lui faire
voir qu'il y a en jeu une question d'é-
quité et de probité.
Or, la démonstration est faite.
Nous sommes 60.000. Vous êtes 40.000.
Total : 100.000 électeurs nommant 10
députés, soit un pour 10.000 électeurs.
C'est bien simple. Nous, les 60.000, qui
avons droit à 6 députés, nous entendons
avoir les 10. Et vous, zéro. Voilà tout
le mystère du régime majoritaire. Et 1&
R. P. consiste à dire : c'est le droit in-
contestable de la majorité de fuir-e la
loi et d'exercer le pouvoir, taais elle
n'a pas lé droit, pour établir qu'elle
est la majorité, de commencer par re-
fuser aux minorités leur part de repré-
sentation.
Comment ce mode de spoliation bru-
tale a-t-il pu durer si longtemps ? C'est
grâce au scrutin d'arrondissement qui,
en émiettant la France en 560 mor-
ceaux, réparait le mal par voie de com-
pensation. Une spoliation dans un sens
était contrebalancée par une autre en
sens contraire dans la circonscription
voisine. Ainsi d'un éouilibre d'iniusti-
ces et de contre-injustices semblait
sortir une sorte de justice d'ensemble.
C'est égal, il y a là une façon de
compter les voix qui est par trop. pri-
mitive. Si indifférent qu'il soit aux
questions de calcul électoral, le Pays
ne se refusera pas longtemps à perfec-
tionner 'l'outil du suffrage universel. La
R. P. jointe au scrutin de liste, c'est
encore le plus sûr des procédés pour re-
lever le niveau -des moeurs publiques.
Après quoi, je serai heureux de con-
clure avec vous, mon cher Gervais, que
ce ne sera pas une panacée. Il n'y en
a pas.
F. BUISSON.
Député de la Seine.
LA POLITIQUE
LE DISCOURS DE M. CAILLAUX
Il faut louer cordialement
M. Henry Chéron 'd'avoir orga-
nisé dans toute la France ces
conférences populaires dont le
* début est un éclatant succès.
Il était nécessaire de rétablir ainsi un
contact heureux entre les militants du
Parti radical et ses élus, en des jours
troubles où les incertitudes louches
'd'une politique indéfinissable transfor.
ment en angoisse le malaise du pays
républicain*
M. Caillaux, qui s'était rendu à Lille
avec MM. Dron, Steeg et plusieurs de
nos amis, a fait entendre aux démocra-
tes 'du Nord un clair langage de saine
raison, qui dépasse largement la portée
habituelle des harangues publiques. Le
discours de l'ancien ministre des Fi-
nances, excellent en lui-même par l'é-
lévation de là pensee et la précision de
la fdrmê, mpfunte en outre à la situa-
tion actuelle de notre politique un re-
lief considérable. Tandis que la troupe
bariolée des réacteurs se rue en escorte
derrière quiconque flatte ses instincts
— fut-il évadé des pires doctrines révo-
lutionnaires, — il est d'un contraste
heureux et réconfortant de voir de fer-
mes républicains, d'origine modérée,
venir résolument apporter, leur con-
cours et leur appui à I'oeuvre juste et
féconde d'évolution sociale et de pro.
grès
Comme Waldeck-Rousseau, M. Cail.
laux est de "p'es « républicains de gau-
che )) (pour employer la terminologie
parlementaire) d'esprit laïque, et d'ins-
tinct démocratique, dont la large com-
préhension politique déborde les ca-
dres d'un groupe et les préjugés d'une
classe
Ils ont le sentiment exact de l'intérêt
national et des lois positives qui doivent
nécessairement régler le gouvernement
d'une démocratie. Leur souci constant
de l'évolution économique et sociale,
foint à leur sens précis des réalités, les-
tient également éloignés des abus d'un
conservatisme étroit et égoïste et des
excès d'une démagogie violente et sté-
rile.
En donnant, cette lois encore, au Par-
ti radical — au grand Parti de la Dé-
mocratie française — son adhésion for-
melle, M. Caillaux le presse, avec rai-
son, d'abandonner. ?< le doux oreiller de
la conservation » et de réaliser sans dé."
lai son programme inachevé.
Tous ceux que n'aveugle pas une par-
tialité incurable ne manqueront pas
d'apprécier les déclarations politiques
de M. Caillaux, même en ce qui con-
cerne la réforme fiscale, dont on a pré-
tendu faire un éppuvantail à conserva-
leurs.
.D'autre part, en s'attachant spéciale-
ment à préconiser IHnstitutidn 'ÏÏe ce
Crédit commercial et industriel, dont la
lacune est depuis si longtemps déplorée
par le petit commerce et la petite indus-
trie, l'ancien ministre des Finances a
proposé à l'activité du Patti radical une
réforme de réalisation immédiate dont
le retentissement et la popularité se-
raient considérables.
Les militants républicains — qu'il est
de bon ton aujourd'hui de railler, de
décourager, si ce n'est de combattre, et
auxquels M. Caillaux vient de rendre
un hommage mérité — (levront méditer
ce discours « d'action républicaine »,
qui abonde en formules heureuses et
en anercus nri/i$tn/iizn-
La politique du Parti radical — d'un
parti-peuple — telle que vient de la dé-
finir si heureusement M. Caillaux, 'doit
être hardie dans sa pensée et mesurée
dans son effort.
Elle ne peut réaliser de progrès du-
rable que par l'ordre et dans la légalité,
mais elle ne saurait être vraiment nos
tionale qu'à la condition d'associer étroi-
tement à l'expansion de la puissance
morale et économique de la France une
œuvre généreuse et profonde de réfor*
mation et de justice socialeol
♦
La Ê0i)f-(j§i0i) des FOte$
-— - ! - ._--
Le nationaliste M. Judet continue à pro-
diguer les éloges à M. Lépine <« qui joint
aux lumières de son métier instructif une
sorte de clairvoyance originale et prime-
sautière que lui assurent son caractère et
son prestige de préfet irremplaçable. »
« Son souhait favori, ajoute notre distin-
gué wrifxère, son ambition de citoyen serait
de grouper les deux partis qui, par l'alter-
nance, garantissent l'harmonie de l'ensem-
ble, qui ont si longtemps joué comme un
mécanisme merveilleux en Angleterre, et 1
maintenant encore se partagent les masses
amélricainès. »
En - vérité, il nous semble qu'un Préfet
de Police a autre chose à faire que de
grouper les partis et de garantir Tharmo-
nie.
Qu'il s'occupe seulement de garantir la
sécurité aes citoyens en groupant les apa-
ches au Dépôt.
C'est un labeur qui, consciencieusement
accompli, lui ôtera tout Iloisir de s'occuper
d'autre chose. Et la politique n'en souffrira
pas.,
♦ ■
L'Epuration f Armee
I.<_ ~T-3
Dans un die ses derniers billets de l'Echo
de Paris, Junius — qui pourrait signer Ja-
nus, car il a, paraît-il, plusieurs têtes —
déplore a.mè.rement que le ministre des Fi-
nances ait cru devoir demander l'ajourne-
ment de « l'excellent projet » du ministre
de la Guerre, qui permettrait de mettre à
la retraite d'office les officiers généraux.
Junius ajoute : « Si les choix du général
Brun continuent à être ce qu'ils sont de-
puis un an, la mesure sans doute ne rece-
vra .pas de fréquentes applications, mais
ceux du général André nécessitent l'épura-
tion de liEtat-maj?I' général de l'armée. »
Ce bon Junius, malgré toute sa perspica-
cité et sa finesse, esf une victime de plus
du bluff incessant du ministre de la Guer-
re.
Le général Brun, qui a réussi trop long-
temps à passer pour un officier général de
valeur, n'est en réalité qu'un astucieux ar-
riviste à- qui toutes les CI galejades » sont
bonnes pour se maintenir sur sa chaise
percée de la rue Saint-Dominique.
Tantôt il donne à de vieilles circulaires
exhumées des cartons des allures de réfor-
mes sensationnelles, tantôt il réclame des
lois « pour agir » allons qu'il est armé par
des décrets qu'il se garde bien d'appliquer..
Ainsi, flans le cas (particulier qui provo-
que les lamentations désespérées de Junius
l'ingénu, le général Brun peut immédiate-
ment faire disparaître — sans recourir à
une loi — les généraux usés ou gâteux dont
est encombrécr-iminellement le cadre d'ac-
tivité.
En effet, un décret du 20 avril 1875, por-
tant règlement d'administration ip-wlique,
donne au ministre de la Guerre, le droit
de faire placer par anticipation, pour cause
de santé, dans le cadre de réserve, soit
d'office, soit sur sa demande, un officier gé-
néral devenu inapte à exercer ses fonc-
tions.
Si donc le ministre le voulait,, il pour-
rait, sans difficulté, atteindre le but qu'il
semble s'être proposé en déposant un inu-
'tile profjiet de loi qui n'est qu'un bluff,
ajouté à tant d'autres, pour obtenir les élo-
ges de la presse officielle et se crampon-
ner à un portefeuilllie qui est bien près de
lui échapper pour le plus grand bien de
l'Armée.
Nous ajouterons que nous ne vOVIOns nul
inconvénient à voir disparaître certains
des généraux qui datent du général André
et sont devenus des piliers de la réaction
en arrivant au soumet de la hiérarchie
militaire..
Ces braves à trois poils attendiénit, d'ail-
leurs, avec impatience le moment où ils
pourront, sans danger pour les émolu-
ments que leur distribue si grassement la
bonne RépUlblique, s'affilier hautement a
une Association dont ils font, du reste,
déjà partie d'une façon occulte. Nous vou-
lons parler de la Ligue militaire que diri-
ge avec tant d'autorité l'ex-commandant
Driant, gendre du grand hominie.
Quand donc notre armée nationale, di-
rigée par un chef digne de ce nom, sera-
t-èlle arrachée aux préoccupations poli ti-
ques — quelles qu'eUes soient — pour se
consacrer exclusivement, passionnément, à
sa mission sacrée de délense natioauale 2
L'ACTION DÉMOCRATIQUE -
: -- ',
manifestations Républicaines
■ > ». -
Les six premières conférences organisées par le groupe parlementaire d'Education populaire et
< d'Action républicaine ont eu lieu hier à Lille, Chaumont, Grenoble, Saint-Brieuc, Carcas- :
sonne et Nancy, au milieu de l'enthousiasme des militants républicains. - A Lille,
notamment, la présence de M. Caillaux, ancien ministre des Finances, a
donné lieu à une manifestation imposante. M. Caillaux a prononcé -..
un grand discours politique où il a tracé le programme du parti
radical démocratique. * •
(Photo. H, Manuel.)
M. BOUFFANDEAU
(Photo. 77, Manuel.)
M. STEEG
--.W-
M. J. CAILLAUX
(Photo. P. hlU.)
M. DRON
(photo. A. PepJNr'¿
M. MAUNOURY
MinsÏ que nous l'avions, annoncé, lé
Groupe parlementaire d'Education popu-
laire et d'Action républicaine a inauguré
hier la série de ses grandes conférences.
Partout, à Lille ccmme à Chaumont, à
Grenoble comme à Saint-Brieuc, à Carcas-
sonne comme à Nancy, les équipes de con-
férenciers ont rencontré t'adiiésion la plus
chaleurewe. et leurs paroles, ont soulevé
d'unanimes acclamations.
On va lire les comptes rendus qui nous
sont adressés par nos envoyés spéciaux
dans les villes où ont eu lieu ces imposan-
tes manifestations. Mais la réunion de Lille
doit, de façon spéciale, retenir l'allention;
elle a été. en effet, l'occasion d'un 'magni-
fique succès pour notre ami M. J. Caillaux,
auquel le Parti radical doit associer dans
son affectueuse gratitude notre coilabora-
leur et ami SIeeg el MM. Bouffandeau et
Maunoury, leurs vaillants collègues.
,. ■■
A LILLE
Discours de M. Caillaux
Ancien Ministre des Finances
Député de la Sarthe
(Dé notre envoyé spécial)
Lille, 8 janvier.
C'est un franc, un grand succès que
nous avons a enregistrer. La. républicaine
population lilloise a fait à M. J. Caillaux,
à MM. Steeg, Bouffandeau et Maunoury
l'accueil que nous attendions d'elle.
Cependant, les grands patrons du Nord'
avaient, depuis plusieurs jours, organisé
des manifestations contre l'ancien minis-
tre des finances : les murs de Lille avaient
été couverts d'affiches, et, comme si ce
n'était pas suffisant, pendant deux jours
ont déambulé à travers la ville des hom-
mes-sandwich et des voitures à bras recou-
verts de la fameuse affiche de protesta-
tion dont je vous, ai envoyé hier un ex-
trait.
Dès dix heulres, ce matin, une foule très
nombreuse a envahi les quais de la gare
pour voir arriver les conférenciers radi-
caux, à qui les cléricaux avaient fait une
si belle rédame. Nous remarquons : MM.
Dron, député, vice-président de la Cham-
bre ; Pottié, député de Lille ; Loridan, Fou-
quet, Cantineau, conseillers généraux ;
Bant, président du Comité républicain du
Commerce et de l'Industrie ; Delcroix, an-
cien député, etc.
Le train arrivé, et les radicaux saluent
les conférenciers de vives acclamations.,
M. le docteur Debierrë lleur, souhaite la
bienvenue..-
Xu Kursaal
'A onze heures et démie, la conférence
commence au kursaal ; M. Debienre pré-
side.
A la porte, quelques bistros essayent de
crier : «(l Vive le Nord ! Vive le roy ! »
C'est en vain. La foule' accflame à nouveau
les députés radicaux et plus particulière-
ment M. Caillaux..
M. Debierre. président de la Fédération
radicale et radicale socialiste du Nord,' pré-
senté les conféreneiers, dans une remar-
quabLo allocution qu'il termina," ainsi i
« Nous ne voulons pas de la politique d'a-
paisemnnt, car cette politique n'est qu'une
duperie ! H (Bravos prolongés,}
Et le président donne la parole à l'an-
cien ministre des finances.,
M
J..
M. CAILLAUX
M. Caillaux s'exprime ainsi 1
Messieurs,
J'ai été très heureux, me rendant a l'ap-
pel de mes amis qui comptent parmi les
meilleurs, de venir dans la grande cité in-
dustrielle du Nord m'entretenir avec les
démocrates des Flandres que leurs tradi-
tions doivent appeler et retenir: dans les
rangs de notre parti.
Dans votre pays, dans vos villes, se sont
Hvrées, il y a de longs siècles, les premiè
res batailles pour la liberté.
Vos aieux ont de tout temps défendu
avec passion la terre natale contre l'en-
vahisseur étranger, particulièrement en
1792 à l'époque des héroïques canonniers
de Lille ; bien longtemps avant, ils défen-
daient leurs droits et leurs franchises con-
Ire la domination féodale.
Les premiers en Europe, ils ont secoué
le joug, revendiqué leur place au soleil, ré-
clamé et obtenu des seigneurs et du clergé
le droit à la libre administration de leurs
intérêts. Au cours des rudes batailles
qu'ils ont livrées, ils ont aoquis et trans-
mis à leurs fils avec la passion de la li-
berté et la foi démocratique, le sentiment
de la mesure, le sens des possibilités qu'a-
vaient éveillées et justifiées en eux les dif-
ficultés singulières et quotidiennes de l'ad-
ministration locale.
Passion de la liberté, foi dans le progrès
démocratique d'une part : sentiment dé
la mesure, sens des possibilités d'autre
part, telles sont les idées générales qui
forment l'armature de nos principes..
LE PARTI RADICAL'
EST L'EXPRESSION
DE LA DEMOCRATIE FRANÇAISE
On qualifie improprement notre parti, ou
plutôt insuffisamment, en l'appelant le
Parti radical ou bien en disant qu'il est
composé des républicains de gauche, des
radicaux et des radicaux socialistes.
Si chacune de ces épithètés accolée à
une fraction d nôtres exprime certaines
de nos tendances dont la réunion et la va-
riété enrichissent notre patrimoine com-
mun, aucune d'entre elles ne traduit com-
plètement l'ampleur du grand mouvement
d'idées que nous devons suivre, mais dont
il nous faut surtout préciser l'orientation
pour lui donner toute sa puissance et toute
sa fécondité. A la vérité, le parti qu'on
appelle aujourd'hui le Parti radical n'est
autre que le grand Parti démocratique ou,
pour mieuoc dire, l'expression de la démo-
cratie française. Cest le même parti qui,
sous des dénominations différentes, a fondé
la République il y a quëlque quarante ans,
et a commencé à la réaliser. C'est le même
parti qui, en 1848, a jeté bas la royauté
bourgeoise quand, méconnaissant ses ori-
gines, eble se fut enlisée dans la réaction ;
le même qui, dix-huit ams plus tôt, délivrait
la France d'un régime et d'un souverain
asservis à la Congrégation. C'est le même
parti qui fit la révolution française, et
quelque audacieuse que puisse paraître ma
pensée, je ne craindrai pas d'affirmer, en
avant conscience d'exprimer des vérités his-
toriques, que nous sommes les héritiers di-
rects des bourgeois du Tiers-Etat, des hom-
mes du peuple, du petit clergé et de la petite
noblesse qui, pendant de longs, siècles, fu
rent le support de la royauté travaillant à
remplir sa mission historique, s'appliquant
à réaliser contre la haute noblesse, contre
le Raut clergé son grand œuvre : l'Unité
de la France.
Nous continuons le mouvement des com-
immes contre les féodaux, le mouvement
du peu/pile de Fmnce contre les seigneurs
etries gens de cour, le mouvement du Tiers-
Etat contre la royauté dégénérée oublieuse
de ses traditions, infidèle à sa mission na-
tionale.
Nous continuons les partis de gauche
qui, pendant le siècle dernier, ont lutté pour
conserver et agrandir la liberté française.
Nous sommes le'grand Parti démocrati
que français, également éloigné des agita-*
tions révolutionnaires et des menées de la
réaction.
Ceux qui seront pénétrés de ces idées,
fcomprendront sans peine que le parti Qé4
mocratique quelles que soient les dénôminac
tions qu'il revêt en un pays ou I on aime a
changer les mots, peut-être pour se donner
liJlusian que l'on modiûë les choses, a d«
grands devoirs à remplir et de grandes
traditions à maintenir. Il est dans ses tra-
ditions, il est dans sa doctrine, de faire;
front contre lé désordre. Un des plus émi"
nents parmi ses chefs, Waldeck-Rousseau^
a écrit que : « l'énergie contre le désordre)
n'avait rien de commun avec un reçut
quelconque M.: ,,'
L'ORDRE ET LA PAIX SOCIALE
PAR LES REFORMES
DEMOCRATIQUE.
Et l'on ne saurait trop recommander d~
méditer cette pensée à ceux qui, en dehorsr
de notre parti, ne conçoivent pas que s'ims
posent à de certaines heures à tous les
gouvernements, qu'elles que soient feurar
origines, des actes d'autorité. Mais, s
les partiis qui ont mission de diriger la po-i
litique d'un grand pays ne doivent pas héb'-
siter à nrendre clairement aux heures di#
ficiles la responsabilité des actes de vigueur(
qu'impose de soin de l'ordre et de la pais
sociale, ils doivent se garder de croire à lar
vertu d'une politique de contrainte, ils doi-
vent se garder de confondre des actes d'a.ulot
torité auxquels il faut accidentellement re.
courir, avec une méthode de gouvernement.-
Il est nécessaire de combattre le desor
;c.tll6 ; mais il est mieux de le prévenir bni
détruisant les prétextes qui le font naitre,
Et le seul moyen d'y arriver, c'est de pour,",
suivre avec une volonté tenace et calmé
les réformes ellicaces en se bien persua-
dant, en disant. en répétant très haut, qué
des démocrates ne sauraient vouloir en aurc
cune manière d'une société, où la paix se-
rait laite du silence imposé aux uns et dd
iégoisme protégé des autres.
Au reste, si le parti radical méconnaissait
ces principes il cesserait vite d'être le parti
peuple qu'il est et doit rester.
La démocratie qui veut progresser irait
vers d'autres partis de gauche auxquels
elle demanderait, écartant des théories
dont elle ne peut vouloir, parce que bâties
en utopie, de réaliser le programme que
des mains débiles auraient laissé périçlU
ter.
La défaillance du radicalisme aurait
ainsi pour effet de lui substituer dans la
faveur populaire un parti dont certaines
conceptions seront toujours irréalisables, et.'
qui pour continuer ses prédécesseurs n'aUf
rait ni la maturité indispensable ni lei
tradition nécessaire. Et avant que dantf
l'exercice même du pouvoir il n'ait fait son
éducation, il y aurait toute une longue pé-
riode, ou brutale ou vaseuse* de réactiotf
et de stagnation, coupée de ci et de Jà par.
des à-coups de démagogie et par la mise eIl.
œuvre de réformes hâtives.
C'ést parce que nous avons le sentiment
de ces périls que nous venons demander,
aux démocrates du Nord de rappeler éragis
giquement à leurs représentants qfliil lèun
faut -avant tout réaliser les réformes, et
qu'ils n'y parviendront que s'ils ne se lais-
sent pas envelopper par la politique d«
clientèle.
Un des dangers de l'heure, c'est, eu efa
fet,, qu'on entend reprendre les vieilles an-4
tiennes conservatrices sur l'union de tous!
les Français. Je n'ignore pas que ceux qui!
sont en possession du privilège se p!aisenS
volontiers à l'harmonie du statu quo uiÚ.
versellement accepté.
Ceux-là, et ceux qui se laissent prendrai
au piège, se complaisent à rêver de fon-s
dre, d'absorber tous les citoyens de Fran""
ce en un selul et immense parti, comme si
des partis distincts se heurtant doctrine N
doctrine, programme à programme n'¡
taient pas dans une démocratie la condl.
tion même de la vie et du mouvement 1| ,
LA CONFUSION DES PARTIS :'
ET LA
POLITIQUE DE CLIENTELE
Si cette politique prédominait, si 1 où
rivait à décomposer les façon a
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